Calme, organisé, déterminé, Sofiane avait imaginé que sa rage l’empêcherait d’être lucide mais ce n’est pas le cas. Les combats se sont amorcés dans les étages de leur maudite prison et les cadavres s’accumulent. Chacun d'entre eux s’en tire à bon compte et ils parviennent sans grande difficulté à se défaire de l’emprise des prisonniers qui tentent de s’échapper. Certains ont une baguette. Ils ont armé leurs détenus voilà une preuve -s’il en fallait encore une- de leur perversité. Du caractère malin de leurs plans. Voilà ce qu’il faut retenir. Charly semble penser la même chose puisqu’elle énonce cette vérité à voix haute. Sofiane se contente de dire : « Excellent plan. Ils sont moins cons qu'ils en ont l'air. » En réalité, Sofiane pense que les ennemis de ses ennemis sont ses amis, donc il peut comprendre le raisonnement de ces abominations.

Alors que le groupe amorce sa descente vers un autre couloir, le froid intense les gèle sur place. Il entend à peine la mise en garde de Garnet. Des idées noires viennent à nouveau envahir l’esprit torturé de Sofiane, l’intensité de la perte d’Ambrose semble prendre toute la place dans son esprit qui ne semble plus vouloir penser qu’à cela. Ne devrait-il pas le rejoindre dans la mort afin d’être débarrassé du tourment de culpabilité qui l’accable depuis ? La fuite en Syrie n’avait rien donné au final.

Alors que Sofiane regardait son arme en se demandant s’il ne valait mieux pas s’en servir contre lui-même, c’est le cri de Davis qui le sort de sa léthargie. Reprenant conscience du monde qui l’entoure, il lève son fusil à hauteur, prêt à dégainer contre l’adversaire qui se présente. Mais personne. Personne d’autres que Davis, chialant comme une collégienne à terre. Un sortilège a dû la toucher sans qu’ils ne s’en rendent compte. Mais que pouvait-il vraiment y faire ? Rien pour le moment. Si ce n’est sécuriser la zone.

Sofiane se tient en joue et se faufile un chemin jusqu’à le couloir opposé afin de vérifier si personne ne vient ; les cris de Garnet vont ameuter le quartier. Et soudainement, il le voit. L’homme que Sofiane a cherché durant des jours après l’attaque de la forêt. L’homme à cause duquel il a bien failli passer l’arme à gauche. Son ennemi numéro 1 parmi ces chiens de sorciers. Sans hésiter, il vise. Le souci, c’est que l’autre l’a vu également et sa baguette fuse ; le sortilège croise la balle. La balle atteint sa cible mais le sortilège aussi. Revivant les mêmes sensations qu’en août, Sofiane perd pied et s’élève dans les airs. La violence du sortilège le propulse et la rapidité de celui-ci l’empêche de ressentir la peur. Sofiane s’écrase brutalement contre une des cages de la prison déjà amochée par les combats et une barre métallique s’enfonce dans son bras. La douleur le cloue sur place et alors qu’il retire la tige de son bras, le sang gicle de celui-ci et Sofiane s’écroule au sol, sonné par la violence du choc.

Citation :

EX-AEQUO pour le combat Sofiane/Théo, ils subissent leurs écarts moyens respectifs
- Ecart moyen (3 ou 4) : catapultage contre une cage de prison, un morceau de fer s'enfonce dans le bras de Sofiane, il est blessé
- Ecart moyen (3 ou 4) : la balle de Sofiane se loge profondément dans sa cuisse ou son bras, ça saigne, Théo est blessé

- Sofiane trouve que les sorciers ont raison d'avoir armés leurs détenus, dans le cas inverse, il aurait fait la même chose
- Il se sent mal à l'arrivée des détraqueurs et veut rejoindre son copain Ambrose dans la mort. Il pense que  @Garnet Davis a subi un mauvais sortilège
- Il tombe nez à nez avec  @Théo Greengrass ; ils se blessent mutuellement. Sofiane est catapulté contre une des cages.

En silence, Sinead continue sa progression. Elle a beau être une habituée du terrain, il y a des choses auxquelles on n’arrive jamais à se faire. Dans son cas, c’est l’hémoglobine poisseuse qui fait chuinter ses pas. Elle n’aime pas ce son et juste pour ça, elle trouve clairement que les sorciers sont moins sales. Evidemment, cela n’excuse en rien les mages noirs qui se retrouvent enfermer ici. Elle a contribué à en placer certains en cellule mais il est plus fréquent de retrouver une scène de crime immaculé plutôt que particulièrement sanglante, comme c’est le cas aujourd’hui. Au détour d’un couloir, la rousse entend le coup de feu. Rapidement, elle retourne se mettre à l’abri de la pierre, la balle qui la visait semblant se ficher dans le mur. Son cœur tambourine dans sa poitrine, l’adrénaline emplie ses veines. “Bordel, ils commencent à m’énerver à toujours trainer minimum par deux...” Elle marmonne dans ses dents, ronchonne. Elle est seule face à eux mais cette situation est loin de l’effrayer. Un nouveau sort part, sans la moindre hésitation. “Incarcerem !” Le second tente déjà d’agir mais quelque chose change subitement dans l’atmosphère.

Sin’ le sent au plus profond de ses os, les détraqueurs arrivent... Et même si elle pourrait se dire que les laisser agir serait une bonne idée, elle sait aussi qu’ils ne feront pas de différence entre elle et le Blood Circle. “Par la barbe de Merlin, comme si j’avais besoin de ça...” Il n’en faut pas plus à l’irlandaise pour lancer son Patronus, faisant apparaitre son lynx boréal. Cela demande évidemment de la concentration et le second Moldu se dit, visiblement, que c’est le moment pour essayer de l’assommer. Il n’a visiblement pas compris face à quel genre de personne il se trouve. Le coude de la rousse part d’un coup sec dans le nez de son assaillant, avant d’enchainer avec un coup de talon sur l’arrière du tibia. “Couchez ! Et si tu continues, je lâche ce truc sur ton pote et toi !” Elle se doute bien que la menace ne sera peut-être pas suffisante. Mais à voir comment il se traine, elle a dû frapper suffisamment fort pour qu’il ait du mal à marcher. Après un petit soupir, elle l’assomme pour de bon, d’un coup bien placé. Elle a clairement autre chose à faire que de s’occuper de lui.

Résumé:

Tobias savait que cette mission était particulièrement plus dangereuse que les autres. Azkaban était ce que craignait tout le mangemort. Mais c'était une occasion en or, si Tobias pouvait libérer ses frères de cette torture, il le ferait. Tobias avait imaginé mille stratagèmes afin de libérer les mangemorts prisonnier sous les yeux de l'Ordre du Phénix, mais heureusement Trinkson avait eu la même idée : donner des baguettes au prisonnier. Cela simplifiait grandement la tâche de Tobias. Le jeune mangemort commençait à croire que Trinkson était des leurs. Tobias n'aimait pas l'idée de ne pas être au courant de tout ce qui se tramait, mais il était bien content de voir qu'il existait encore des gens prêts à sauver les sorciers. Tobias semblait de plus en plus apprécier ce Trikson, sa première impression n'était pas forcément la bonne après tout, si seulement le Blood Circle pouvait éviter de tuer celui-là, peut-être que l'Ordre du Phénix et les mangemort ne ferait plus qu'un seul et même gouvernement. Le rêve de Tobias, c'était à ses yeux le seul moyen de sauver les sorciers du monde moldu et de ce Blood Circle.

Tobias était dans la brume, il était très stressé, mais continuait à libérer le plus de mangemort possible. C'est à ce moment-là qu'il l'entendit : ils allaient libérer les détraqueurs. Il sentit une masse sur son cœur, Tobias n'avait jamais eu affaire aux detraqueurs, il pensa à son père, sa sœur souffrante, toutes les erreurs qu'il avait faites dans sa vie, ces moldus devaient être sacrément dangereux pour qu'on libère les détraqueurs sur des innocents. Quand arriva le premier détraqueur près de Tobias la douleur était de plus en plus forte, mais Tobias aussi était fort, il sortit sa baguette et pensa à ses souvenirs les plus heureux, sa sœur enfant, Toni… Un loup argenté fini par apparaitre et faire fuir le detraqueur. Ce jour-là, Tobias se promi une chose : il ne finirait jamais à Azkaban, plutôt mourir que d'être emprisonné ici. Tobias n'eut pas le temps de respirer qu'on lui tira dessus. C'était une jeune femme de la trentaine, Tobias n'aimait pas s'en prendre aux femmes, mais ce n'était qu'une moldu après tout. « protego » Dans un premier temps, Tobias bloqua les balles, c'est à ce moment à qu'il vit les bouts de verre par terre. Sans hésiter une seule seconde, Tobias projeta des bouts de verre sur la jeune femme pour faire diversion, mais celle-ci ne se releva pas, il s'avança vers sa victime, prêt à l'achever, mais il se rendit compte qu'elle était déjà morte, enfin, c'est ce qu'il croyait. Tobias n'avait pas le temps de vérifié, il partit en vitesse à la recherche d'autre mangemort à libérer.

J’aurais voulu dire qu’abattre cette femme ne m’avait fait ni chaud, ni froid, mais je me mentirais à moi-même et les corps qui tombèrent tout au long de notre remontée me laissaient la même impression : leur mort était injuste. Voyant Lyllyah se coller au mur à l’intersection, j’en fis de même en m’agenouillant contre le mur opposé pour guetter dans l’autre direction. Ça ne devait pas être mon jour, car je distinguais une silhouette remontant le couloir, une baguette à la main. Je doutais du fait qu’il était le seul sorcier présent et en conclut que notre intrusion avait été remarquée. Génial, manquait plus que ça… ⁣

Accroupis, je me rapprochais de lui avec la ferme intention de l’abattre du premier coup. Hélas, mon premier tir l’atteint à la jambe, attirant son attention et provoquant une réaction en chaîne. Il me dévisageait avec méfiance et une certaine panique pour aussitôt se jeter sur une cellule afin de l’ouvrir, en vain. Profitant de son état de panique, je retentais ma chance, mais l’effet de surprise étant passé, il esquiva mon tir avant d’agiter sa baguette dans ma direction. J’attendis le dernier moment pour m’écarter de ma position et m’élancer vers lui, tirant sans interruption pour l’acculer, il ne se laissa pas faire, réussissant à m’arrêter en me projeter contre le mur, ma joue prit le plus gros en s’écrasant durement contre la roche. Me retenant au mur pour ne pas m'écrouler, je le vis s’enfoncer à la hâte dans le couloir en direction de… Non ! M’élançant à sa poursuite malgré la sensation d'étourdissement, je criais à l’attention de la rouquine.

-Lyllyah sur ta droite !

Un soupir de soulagement me gagna quand je vis le sorcier s’effondrer dès que ma coéquipière pointa son fusil dans sa direction. Arrivé à son niveau, je la rassurais sur mon état, j’avais la pommette éclatée rien de mortel. Soudainement, je me sentis frigorifier comme si la température venait de chuter, mais ça n’était peut-être qu’une réaction au choc subit, je voulais sincèrement m’en convaincre malgré l’impression de malaise persistante.

-Une grosse glace avec plein de topping.

Suivant le mouvement, je regardais dans toutes les directions, perturbée par les cris et les détonations qui venaient de partout. Lorsque Lyllyah se lança dans un combat au corps à corps avec une opposante, je pointais automatiquement mon arme face à moi, retrouvant une sorcière dans le viseur. Sans même avoir eu le temps de faire un mouvement, mon arme fut projetée au loin avant que ça ne soit mon tour de chuter sous la violence du sort qui m'avait frappé de plein fouet. Une douleur fulgurante me prit aux côtes et je geins de douleur en portant ma main sur la zone touchée. Si je ne crève pas ici, je la tuerai de mes propres mains. Cette pensée eut le mérite de me ramener à l’instant présent en me faisant rouvrir les yeux sur un nuage de poussière, je ne parvenais plus à distinguer les formes, ignorant où se trouvait Lyllyah.

Résumé:

Eliza ne laisserait pas une seule chance à ces satanés sorciers. Elle était prête à sacrifier sa vie pour dépeupler la Terre de cette espèce qui ne devrait même pas exister. Ils étaient terrifiants. Ils ne méritaient pas de vivre parmi les plus communs des mortels. Ils avaient leur magie, mais elle allait leur prouver que les moldus étaient bien plus ingénieux et vaillants qu'eux.

D'un geste d'expert, elle exécuta plusieurs d'entre eux et arpenta le couloir, aux côtés de Robin et d'un autre mec qu'elle ne connaissait pas vraiment. Il était tant de rentrer. Ils avaient commis un très beau massacre. Les détraqueurs n'allaient pas tarder à arriver et elle préférait ne pas être sur leur passage. Avec un peu de chance, ils aspireraient l'âme des sorciers venus secourir les prisonniers. Cette idée lui fit esquisser un petit sourire, alors que l'atmosphère devenait de plus en plus glacial autour d'eux.

Ce fut sans doute ce qui causa sa perte. L'un d'entre eux erra dans le couloir dans lequel elle se situait et elle sentit tout un tas d'émotions négatives revenir à la surface. Elle repensa à ses parents et à leur exécution de la main de l'un de ses sorciers. Ce souvenir lui permit de ne pas sombrer dans la folie, pendant qu'elle pointait son arme de poing en direction d'un sorcier. Tobias Towsen. Un parfait inconnu, mais elle s'en moquait. Il serait bientôt plus de ce monde.

Un satané sortilège suffit à faire pencher la balance. Eliza se retrouva prise au dépourvu, son regard se promenant entre les détraqueurs qui approchaient et ce sorcier. Elle ne vit pas les bouts de verre approcher. Pas directement. Son premier réflexe fut de porter ses deux mains devant son visage, mais les morceaux atteignirent différents endroits de son corps. Deux vinrent se planter dans un de ses reins. Un autre se logea dans sa cuisse et un dernier dans son épaule.

La bouche d'Eliza s'entrouvrit et elle ne tarda pas à vaciller sur le côté. Elle fut incapable de se tenir sur ses deux jambes. Elle tomba au sol et crut entendre un hurlement lointain. Était-elle en train de mourir ? Avait-elle fini d'accomplir ce devoir dans ce monde ? Un autre sorcier eut-il raison de la famille Johnson ? Avant de perdre connaissance, elle eut le réflexe de s'allonger sur le côté. Elle ne voulait pas s'étouffer avec son propre sang, ni avaler sa langue. Elle ne voulait pas mourir non plus. Elle ne voulait pas... Elle était terrifiée.

Spoiler:

Lorsqu’il voyait les dégâts faits par les moldus à une vitesse alarmante, Théo se demandait sincèrement par quel miracle Soledad était encore en vie. Ils n’avaient pas de conscience morale, c’était criant de vérité et c’était problématique, comment anticiper où ils allaient frapper, ce qu’ils pouvaient faire, il n’y avait aucune logique, ils étaient cinglés. En prime, voilà qu’ils blessaient Soledad, bon moralement même avant de venir ici, elle était dans les choux mais maintenant ce n’était plus seulement moralement qu’elle était blessée mais physiquement et forcément Théo, s’il devait choisir entre sa pote et des types qui avaient fait des crimes horribles, il choisissait sa pote et si les moldus étaient des gens civilisés, il l’aurait soigné. Là il devait se concentrer sur l’ennemi plutôt que sur le soin et ça lui tapait sur le système. Pour ne rien arranger, une ambiance fraiche s’invita à la fête… déjà qu’il ne faisait pas chaud, c’était pas génial. C’était quoi ces détraqueurs de merde ? Ils ne pouvaient pas se concentrer sur les moldus ? Bah non enquiquiner les sorciers au passage c’était top. Ah Théo avait pas le temps pour ces bêtises il doit se faire défoncer on a que 500 mots merde XD son chien viverrin jaillit du bout de sa baguette en moins de trois secondes, des années d’entraînements se chargeant d’éloigner les émotions tristes.

La suite se déroula en très peu de temps. Tout d’abord, il y eut Soledad qui se fit rentrer dedans par un moldu, le bruit que fit son épaule n’était pas très rassurant mais Soledad se débrouilla pour se débarrasser de son assaillant Est-ce que ce fut un réflexe, un sixième sens ou l’alerte de Soledad qui fit que Théo pointa sa baguette sur une silhouette qui lui semblait familière et ne traîna pas pour lui lancer un stupéfix. Si le sort était impeccablement lancé et que le moldu voltigea contre une des cages, Théo n'en ressentit aucune satisfaction et pour cause une douleur irradia sa jambe, le faisant plus tomber que poser une jambe à terre. Si techniquement, il aurait fallu se relever, peu importe la douleur pour aller buter le moldu, toujours là au mauvais endroit celui-là et en plus il visait bien et en prime, il avait des réflexes de folie pour être capable de le blesser si gravement. Théo se préoccupa d’abord de lui, oui parce que c’est bien d’éliminer une menace, c’est quand même plus sympa de vivre. Chercher la balle serait une folie, aucune idée de si la balle à cet instant ne le gardait pas en vie. Il fallait empêcher le sang de couler, il allait finir par perdre connaissance sinon et sa main tremblait beaucoup, adrénaline sûrement, pour qu’il soit en mesure de se soigner lui-même. Oh ça, ça voulait dire aller faire un coucou à maman, ah elle allait kiffer pas de doute. Il prit une profonde inspiration, essayant en vain, d’ignorer la douleur, pour s’adresser à Sol « Sol, il faut qu’on parte, genre maintenant, je vais pas tenir longtemps. » Il ne servait à rien de mentir, elle verrait le sang comme lui et il avait les traits bien trop crispés pour qu’elle soit dupe. Il pouvait comprimer la plaie autant qu’il voulait, il fallait des soins et rapidement.

Sean poursuivait  son chemin, laissant les deux moldus évanouis derrière lui. Il n’avait pas le temps, les cris et les détonations continuaient à proximité. Soudain, l’atmosphère changea du tout au tout. Il sentit la différence entre croiser un détraqueur égaré au détour d’un couloir et ce qui se passait à présent. La horde remontait vers eux, l’air se fit glacé dans ses poumons alors qu’il ne pouvait pas encore les percevoir. Une chape de plomb semblait enrober son esprit, le rendant morose. Un peu plus  loin dans le dédale, il entendait des cris, des tonalités de voix qu’il semblait connaitre, il trotta dans cette direction.

Sa baguette toujours bien en main, il relâcha une nouvelle fois la forme vaporeuse de son faucon pèlerin qui se mit à voler en cercle autour de lui. La protection n’était pas complète, mais au moins, il n’avait pas l’impression de se faire dévorer tout entier par le désespoir.  La brume montait, il suivait toujours les voix mais les croisements rendaient la progression moins aisée. Au bout d’un couloir il vit des sorts être lancés et fonça dans la direction. Avec la brume et la précipitation, il ne vit pas le bras dépasser de la cellule, ni même le moldu qui l’attendait au détour d’un croisement. Trébuchant sur le premier lui permit d’esquiver la balle du second qui siffla à ses oreilles.

La riposte fut immédiate, l’expelliarmus fila, atteignant sa cible qui fut propulsé sur l’angle d’un mur dans un craquement significatif. Ce ne fût que lorsque le moldu atteignit le sol que Sean le reconnut. Robin Kane.  Le fiston Kane. C’était à cause de son père et de tous ses ancêtres qu’ils en étaient là aujourd’hui. Sean fit un pas dans sa direction. C’était aussi l’une des rares personnes du Blood Circle à qui Eirian tenait, et ça comptait dans sa balance mentale. Le moldu s’exprima. Bien, le craquement ne venait pas de son crâne mais de son bras qu’il tenait contre lui. L’auror espérait que son jeune apprenti ne lui en tiendrait pas rigueur pour ça. Ok, alors il allait le maitriser, en douceur.

Son sortilège fusa, mais un halo bleuté absorba la volute, se dressant entre lui et son futur prisonnier de choix. Remontant l’enchantement, il ne cacha pas sa surprise de voir Eirian, seul point commun entre les deux hommes, maintenir la barrière.

À la lumière du Patronus de Kayla, tu t’assures que les environs sont sûrs, lorsque du mouvement attire ton attention dans un couloir adjacent. Un instant, tu crois que le Patronus ne fonctionne plus, que tu es retombé sous l’influence des Détraqueurs – parce que ça ne peut être qu’un cauchemar, une représentation d’une de tes pires craintes lors de ces combats, n’est-ce pas ? Mais non, c’est réel. Robin et Sean, face à face.
Voir ton cousin te choque une seconde. Alors, il est vraiment là. Une part de toi avait espéré qu’il n’ait pas pris part à cela, qu’il ne participe pas au massacre de personnes, certes pas innocentes, mais sans aucun moyen de défense, piégées dans leurs cellules. Comment… Plus tard. Il n’a sans doute pas eu le choix. Ton corps a déjà réagi alors que ton cerveau n’a même pas enregistré pleinement la situation. Parce que si Sean connaît ton lien avec Robin… l’inverse n’est pas vrai. Tu n’as jamais parlé de l’Ordre, ni de tes amis sorciers avec ton cousin. Tu les as juste mentionnés en passant… en te contentant d’espérer qu’ils ne se trouveraient jamais face à face sur le terrain. Illusoire, mais tu ne te voyais pas non plus les lui décrire. Ton habitude du secret risque de vous coûter cher.

Tu t’élances aussi vite que tu peux dans leur direction, ton bras blessé plaqué contre tes côtes, les dents serrés face à la douleur qui te poignarde le flanc en longs éclairs. Dès que tu sors de la sphère d’influence du Patronus, le froid glacé des Détraqueurs t’envahit et les images t’envahissent, mais tu t’efforces de les repousser, concentres toute ton attention sur les deux hommes. Robin s’est écroulé au sol, et Sean se dresse face à lui.

— Non !

Tu ne veux pas voir ton cousin et ton mentor s’affronter. Et tu ne peux pas donner l’impression de protéger ouvertement le fils de Kane. Le sortilège protecteur jaillit d’instinct, formulé cette fois. Tu y mets toute ta force et toute ton énergie pour dresser une barrière entre eux, les plaçant hors de portée l’un de l’autre. La barrière absorbe le sortilège de Sean et si Robin tente de l’attaquer, elle ralentira suffisamment les balles pour qu’elles ne soient pas vraiment un danger. Il pouvait encore tirer, j’ai voulu protéger Sean, l’explication est déjà plus ou moins présente.
Ton cousin est conscient, un bras ramené contre lui. Cassé, peut-être. C’est… moins pire que ça ne pourrait l’être. Tu reviens à Sean qui te fixe avec surprise. Tu as conscience que vous n’êtes pas seuls, que les trois sorcières ne sont pas si loin. La femme à côté de Robin a l’air plus que mal en point, mais tu ne peux pas prendre de risque.

— Ils sont hors-jeu, viens. C’est… compliqué là-bas.

La douleur hache ta voix. Ce n’est pas vraiment un mensonge, le professeur Auburn a été bien blessée et vous avez tous été touchés. S’il te plaît. Tu as conscience de ce que tu lui demandes. Qu’il a Robin Kane à portée de main et que tu lui demandes de le laisser. Je suis désolé. Tu recules un peu, en espérant qu’il te suivra, la barrière toujours dressée entre Sean et Robin.

Avec l’arrivée des détraqueurs, c’est un nouvel adversaire qui pénètre dans les couloirs d’Azkaban. Maître des lieux, ils amènent avec eux le froid glacial et la désolation. Un aperçu de la mort pour tous ceux dont l’âme est encore intacte, peut-être même en pire. Au contact des créatures, chacun souffre à sa manière, à sa mesure, les sorciers pouvant se défendre le font et la lueur des patronus ne tarde pas à envahir la prison. Mais une chose reste sûre : les combats se font désespérés et les esprits menacent de se perdre.

Dans les talkies-walkies des Blood Circle, un ordre grésille : repli immédiat. Ils ont fait assez de dégâts comme ça et maintenant que les détraqueurs sont entrés dans la partie, les pertes moldues commencent à être trop importantes pour continuer. Ils ne sont pas de taille à lutter contre ces créatures des ténèbres. Le retrait est sonné et chacun se précipite vers la sortie la plus proche à la recherche des hélicoptères qui se tiennent prêts à les extraire de là. Il est temps de fuir afin de ne pas perdre son âme.

Parmi les sorciers encore sur place, une partie s’organise pour renvoyer les détraqueurs dans les profondeurs de la prison, tandis que le reste doit faire face au constat de cette attaque. Evacuer les blessés est la priorité. Les morts sont nombreux parmi les prisonniers, quant à ceux qu’il reste, ceux qui ont aidé baguette à la main, des décisions sont à prendre. Mais dans un premier temps, l’important est de sécuriser la prison afin de s’assurer que personne ne remette jamais la main dessus.

Il n’y a pas de doutes à avoir, une longue nuit de cauchemars s’annonce pour tout le monde.


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Prenant garde de ne plus être mise en joue par les sorciers à proximité, je me hâtais de rejoindre Jezabel qui était restée au sol. Mon cœur battait à tout rompre par la crainte de ne pas pouvoir la ramener en vie au quartier général comme je m’en étais fait la promesse. Posant ma main sur son épaule, je constatais avec soulagement qu’elle était en vie. Sonnée et désorientée, mais en vie. Alors, avec force, j’attrapais le bras de ma coéquipière en lui murmurant.

- Aller, debout Jezebel.

Je voulais l’éloigner du groupe d’ennemis qui était à proximité et ce fut exactement à ce moment-là qu’une voix grésilla dans le talkie-walkie accroché à mon gilet. Repli immédiat. Je fronçais imperceptiblement les sourcils, un peu contrariée. Je n’allais pas discuter les ordres, et je savais que c’était ce qu’il fallait faire, se replier… mais j’avais cette terrible sensation du travail mal fait. Ce goût amer dans la gorge que je ressentais si souvent en intervention, mais ce soir, c’était pire que d’habitude. J’ignorais si c’était à cause de l’organisation déplorable du Blood Circle, de l’état de Jezabel ou de voir des sorciers encore debout.

- Tiens bon, je vais te sortir de là.

Passant le bras de Jezebel par-dessus mes épaules, je l’entrainais avec moi pour l’évacuer, mon 9mm dans ma main libre afin de dégager le passage. Les quelques sorciers qui essayaient de nous barrer la route tombèrent. Les quelques sorciers encore dans leurs cellules également. Un dernier coup de balai avant de s’en aller. Sans perdre mon sang-froid et ma concentration, je repérais les autres membres du Blood Circle pour les suivre jusqu’à la sortie la plus proche.
Une fois à l’extérieur, le vent et l’eau salée vinrent me frapper le visage presque aussi violemment que les sortilèges qui fusaient contre nous dans la prison. Rapidement, j’emmenais Jezebel vers l’hélicoptère le plus proche et la faisait embarquer. Restant au sol le temps qu’elle monte dans l’appareil, je me retournais pour faire reculer les quelques sorciers qui essayaient d’empêcher notre fuite.
Enfin, je montais à mon tour dans l’hélicoptère et gardais mon fusil en main, prête à intervenir jusqu’à ce que nous soyons hors de portée.

Une fois en pleine mer et le calme revenu, je soupirais, détendait mon bras encore armé et passais ma main libre sur mon nez ensanglanté.
Salope de sorcière… je lui ferai la peau.
Le visage de la jeune que j’avais repéré me revint alors en mémoire. Foi de Lyllyah Sody, je la retrouverai.

Résumé:

S’il y avait bien quelque chose à laquelle il ne fallait pas s’en prendre impunément, c’était ma famille et mes amis. Harper était blessée, mais avait su trouver la force de se relever. Je ne doutais pas de ses ressources, mais je craignais pour elle, pour Kayla et pour Eirian. Après m’être rapprochée de l’élève des Gryffondor, je constatais que nous étions à présent seules. Les deux furies étaient déjà parties. Lâches. Cependant, j’étais bien arrangée au fond de moi de ne plus devoir y être confrontée, moi qui abhorrais la violence, je n’aurai pas aimé être obligée de continuer le combat avec elles.
Mon regard foncé parcourut les couloirs, et je crus voir une scène étrange entre Eirian, Sean (ah tiens il était là ?) et des membres du Blood Circle. J’aurai pu froncer les sourcils et me mettre à juger la situation si un détraqueur n’était pas en train de me foncer dessus.
Sans la moindre hésitation, je levais ma baguette dans la direction de la créature et murmura.

- Expecto Patronum.

Une lumière éblouissante illumina le couloir tandis que le koala se dirigea contre l’ombre pour la renvoyer à sa niche dans les tréfonds d’Azkaban. Malgré une tristesse latente et grandissante à cause de la période, le souvenir récent et heureux que j’avais en mémoire surpassait apparemment tous les détraqueurs présents (tout le moins c’était la sensation que j’en avais).
Il fallait renvoyer ces créatures et évacuer les blessés. D’un coup d’œil, je comprenais que Harper voulait avant tout faire le ménage malgré son état. Sans discuter, je lui venais en aide, non sans être contrariée. J’aurai préféré l’emmener en sécurité.
Je jetais un coup d’œil en direction d’Eirian, Kayla et Sean.

- Vous prendrez le thé plus tard, c’est moi qui offre si vous voulez, mais bougez !

Le ton n’était pas autoritaire, mais je refusais de partir en les laissant derrière moi. Usant d’un sortilège de repoussement, je désarmais et remettais un prisonnier dans sa cellule. Pour un suivant, plus récalcitrant, je n’hésitais pas à user de l’Incarcerem pour le ligoter à sa cellule.
Le koala gambadant autour de nous effectuait son travail de gardien en tenant les détraqueurs en respect. Plus j’avançais pour aider les geôliers, plus je réalisais que je n’étais pas loin de la sortie.
Une fois dehors, accompagnée du petit groupe, je m’assurais que tout le monde était en un seul morceau (ou presque) et d’un commun accord, je transplanais avec Harper au quartier général de l’Ordre afin qu’elle puisse enfin recevoir les soins adéquats.
J’en avais oublié ma blessure au bras qui avait maculé entièrement le tissu.
Moïra allait me tomber dessus en beauté.
Est-ce que je pouvais retourner me battre avec la blonde finalement ? S’il vous plait.

Résumé:

Assise sur son postérieur, Harper constate les dégâts de son bras droit. Dans sa lutte avec ce vaurien de prisonnier, l’os s’était baladé et franchement, c’est dégueulasse à regarder. La respiration saccadée, en proie avec la douleur, ses sens sont en alerte pour capter le mouvement autour d’elle. Le tumulte a changé de cadence, sans nul doute, le Blood Circle se repli. Sa supposition se confirme en voyant arriver Abigail, saine et sauve, Merlin soit loué, accompagnée d’une bise glaciale recouvrant les murs de givre. Une troupe de détraqueurs a choisi son moment pour pointer le bout de leur cagoule. Le koala fut et, de sa main gauche, prenant des précautions pour ne pas bouger son côté droit, Harper murmure la formule pour qu’apparaisse son propre patronus, un phacochère sauvage particulièrement surexcité. Ça vous étonne ? Blessée, elle eut plus de mal à contrer l’attaque intérieure des gardiens de la prison - qui franchement, auraient pu débarquer plus tôt, pour une fois, c’eut été recommandable – peinant un temps à rassembler ses esprits. Mais on n’entache pas la joie de vivre d’Harper Auburn comme ça, d’un coup de gueule putréfiée. C’est qu’elle est emplie de défauts mais nue de traumatisme, une âme pure, vierge, c’est moi qui vous le dis. Alors la vive lueur bleue du patronus illumine les lieux, se joignant au koala et d’autres saints protecteurs de sorciers pour faire le ménage dans les couloirs de la prison.
" Abi, Honey, regarde, il y a du blanc, lance-t-elle à son épouse lorsque celle-ci la rejoint. Je crois que j’ai la gangrène.
Elle faisait allusion à l’os de son avant-bras qui avait percé la peau. Allez savoir qui de radius ou de cubitus essayait de s’échapper, en tout cas leur présence à l’extérieure lui donne le tournis. Pour la soulager, Abigail effectue un Episkey, obligeant Harper a serré les points, les dents et les fesses. Se relevant à l’aide de son épouse, la directrice des gryffondors insiste, malgré sa blessure, pour faire le ménage. Le blood circle a assez fait de dégât comme ça, et le comportement du prisonnier précédemment à l’encontre d’Harper, intime à la jeune femme qu’ils ne doivent pas prendre de risque. Armez-les qu’il avait dit, Monsieur Tinkson. Abigail s’adresse à leur compagnon, mais la douleur fulgurante d’Harper l’empêche de distinguer l’attroupement de sorcier un peu plus loin. Tandis qu’elle aidera ses amis à remettre les prisonniers à leur place avant de quitter les lieux en compagnie de son épouse, une pensée lui reviendra souvent, celle d’une sauvageonne rousse qui va très certainement hanter ses nuits, car, à l’évidence, contre les gestes assurés de la moldue, Harper n’avait aucune chance.
- Comment on devient un ninja ? Demande-t-elle à Abigail avant de transplaner pour le quartier général de l’Ordre ».

Résumé:

La douleur irradie dans son bras, Sofiane souffre tandis que le sang continue de s’échapper de son radius. Son dos en a également pris pour son grade et il se sent nauséeux, à la limite de l’évanouissement. La blessure n'est pas belle mais moins grave qu'à l'été. Pourtant, pour une fois, Sofiane semble décidé à être raisonnable. Son désir le plus profond est de retourner au combat, de rechercher ce sorcier qui, une fois de plus, l’a envoyé au tapis. Mais il le sait, s’il s’enferme dans cette folie, il mourra et s’il meurt, il ne pourra pas venger Ambrose. Cette simple idée l’assaille et lui insuffle suffisamment de force et de courage pour se relever. En réalité, c’est probablement l’adrénaline qui lui permet de ne pas succomber. La blessure est profonde mais seul son bras est touché, son doigt appuie sur la plaie pour empêcher le sang de couler davantage ; Sofiane prend une large inspiration et se tourne vers ses alliés. Olivia et Charly s’en sortent sans trop de difficulté alors que Davis semble enfermée dans un bad trip. À moins qu’elle ne soit inconsciente ? Sofiane n’a guère le temps de s’en préoccuper, le grésillement de sa radio retentit et on intime aux troupes de se replier. L’ordre tombe sous le sens ; bon nombre d’entre eux sont blessés et la plupart des Blood Circle semble en proie à une profonde tristesse à cause des créatures que les sorciers ont lâché. Les pertes commencent à être importantes, il vaut mieux s’enfuir.

« Cassons-nous. » dit-il à ses acolytes. Il donne un coup de pied dans les côtes de Davis pour qu’elle bouge mais celle-ci ne se relève pas. « Davis, bouge ton cul. » Un dilemme intérieur s’installe dans l’esprit du militaire : la laisser crever là comme un chien ? Ou l’emmener en prenant le risque qu’elle les ralentisse ? Sofiane jette un coup d’œil à Charly et Baring et un soupire s’échappe de ses lèvres. « Fais chier. » Il se penche vers elle et la hisse sur son épaule. « Couvrez-moi. » Il ne peut pas porter la gamine, éviter de se vider de son sang et tenir son arme. Ils traversent les couloirs ensemble, surveillant leurs arrières et n’ont la chance de ne croiser personne d’autres. Une fois à l’extérieur, le bourdonnement incessant des hélicoptères en stand-bye donne à Sofiane la force de hisser Davis dans l’un d’entre eux après que Charly et Olivia soient montées. Il les rejoint et s’affale contre une des parois de l’appareil ; ses yeux se ferment et il respire calmement, sentant sa respiration s’agiter. S’il veut éviter l’hémorragie, il n’y a pas de temps à perdre. Heureusement, l’hélicoptère s’éloigne de cette maudite prison quelques secondes après.

Citation :

- Sofiane est pas bien à cause du méchant @Théo Greengrass
- Ils reçoivent l'ordre d'évacuer ; Sofiane porte  @Garnet Davis et demande à  @Olivia V. Baring et  @Charly Rosebury de les couvrir
- Ils s'envolent dans un des hélicoptères, Sofiane comate tranquillement

C’est sur le merveilleux constat que les sorciers avaient armé leurs prisonniers et s’être assurée que Garnet allait bien que nous poursuivions notre route. Une sensation étrange s’accapare de ma carcasse. Je me sens soudainement triste. Je repense à ces moments à l’hôpital quand j’étais gamine. Cette détresse devant cette absence de souvenirs, le vide. Le froid… Ambrose. Sa carcasse calcinée. Garnet me tire de mes pensées en nous disant de ne pas se laisser embrasser mais je ne comprends pas de ce dont elle parle. Elle commence à avoir un comportement irrationnel et si dans le fond j’aurais bien envie de l’aider, je repense soudainement à Tim. A la guerre et ses horreurs. Mon regard se tourne vers Olivia. Je sens les larmes qui veulent se ramener, je veux me rapprocher de ma meilleure amie quand un gamin portant un gilet par-balle sort d’une cellule. Un putain de sorcier. Comme ceux qui ont tué mes parents et Ambrose. La colère et la rage m’envahissent sans logique et puisqu’il ne me voit pas encore, je lui enfonce une seringue dans le bras avant de reculer. Et voila, plus de magie pour la créature du diable. La surprise se lit sur son visage, la haine aussi. Surtout lorsqu’il comprend. Il n’a pas de baguette. Un de ces monstres prisonniers sûrement non armé. Aucune pitié. Je tire dessus à de multiples reprises, repensant à tout ce que ces semblables ont fait aux miens. Un jet de lumière venant de derrière lui me vise, me percute et me repousse en arrière. Mon dos rencontre un mur brutalement, je grimace, prête à charger mon arme et viser à nouveau mais ces enflures disparaissent dans un pop sonore. « Gros lâche ! » pestais-je. Je m’assure qu’Olivia aille bien, puis je trouve Sofiane qui est fortement blessé sur un de ces bras. Il se redresse malgré tout, portant Garnet sur son épaule non fragilisée et nous demande de le couvrir. Je place des balles dans mon chargeur et reste aux aguets jusqu’à atteindre les hélicoptères. Je pousse un soupir une fois à bord. C’était une mission suicide mais nous sommes partis à quatre et nous revenons à quatre. Je me laisse tomber aux côtés de Sofiane et Olivia. J’observe Garnet qui semble se calmer à mesure qu’on s’éloigne de cette prison de l’enfer. Je me demande ce qui nous a attaqué. Cette force invisible qui nous a tous mis le moral en berne. Même si ce n’est plus aussi vif je replonge dans les méandres de mes souvenirs restant silencieuse jusqu’à la fin du trajet.

Si ça n’avait tenu qu’à Grigori, il aurait couru entre les deux cellules, ayant parfaitement conscience que chaque seconde était précieuse et qu’être sans baguette dans un endroit grouillant de moldus ayant pour but de tuer, niveau chance de survie c’était pas ça. Le problème c’est qu’il ne pouvait pas partir devant et laisser son père, la forme physique de ce dernier n’étant pas vraiment au beau fixe. Il prenait donc son mal en patience, silencieux, essayant au maximum d’éviter les affrontements, chacun ses problèmes. Pour le coup, excepté que son père avait été assez con pour lui péter le nez, ça se passait relativement bien, jusqu’à la première phrase de son père « Pourquoi tu es pas venu avec nos baguettes, ça aurait été plus pratique. » Bien sûr et puis la prochaine fois il prendrait des petits gâteaux pour redonner de l’énergie, il en avait de bonne lui. Prendre sur soi, ne pas répliquer et continuer à avancer jusqu’à la cellule de sa mère. Là, il s’arrêta devant, son père s’immobilisa à côté attendant visiblement que Grigori fasse quelque chose « C’est toi qui as ma baguette. » Son père était inquiétant en fait, Grigori avait pas vraiment prévu de lui dire quoi faire. Par contre, il le laissa bien rentrer en premier dans la cellule, histoire de pas se faire fracasser deux fois de suite. Franchement niveau retrouvailles entre ses parents, ça n’était pas vraiment très romantique, c’était naze même, pas de bisou, pas d’accolade, pas de paroles pleines de sympathies juste un allons y. Est-ce qu’il montrait trop son attachement envers Kiara ? Il se posait sincèrement la question en les voyant agir de la sorte.

Qu’importe, il aurait bien le temps de réfléchir plus tard, sa mission était terminée et était réussite, il avait trouvé et fait sortir ses deux parents, ils devaient juste récupérer leurs baguettes et ça serait parfait ! Sur ces bonnes paroles, il sortit en premier de la cellule, ouvrant la voie avec un sourire plutôt satisfait de lui sur les lèvres. Sourire qui disparut instantanément en sentant, plus qu’il ne vit une douleur au bras. D’instinct il secoua le bras, tournant la tête vers ce dernier. Oh merde c’était quoi ce truc ?! Son regard plongea sur son assaillante. Il allait la buter c’était décidé, il essaya d’attraper sa baguette… qui n’était pas là, et merde deux.  Ça n’était qu’une fille, une fille ça se fait facilement démolir, il allait la tuer. Sauf si elle avait un flingue et qu’elle tirait, dans le gilet pare balle… Mais quelle idiote. Enfin ça c’était ce qu’il pensait jusqu’à une douleur fulgurante se réveille dans son bras. Le pire ça n’était pas la douleur, le fait d’être projeté en arrière par l’impact de la seconde balle balle. Le gilet ne protégeait pas tout le corps ! Les balles s’enchainèrent, la douleur irradiant une à une toutes les parties du corps. Très vite, il ne tint plus debout, la douleur était telle qu’il était incapable de bouger, incapable de réfléchir, il avait même du mal à prendre son souffle. Il n’aurait su dire s’il rêva la main qui se posa sur son bras douloureux ou non quoi qu’il en soit, il bascula dans l’inconscience brisé par la douleur.

Tu as l’impression de plonger dans un cauchemar et pourtant ce n’est pas la faute des détraqueurs, même si tu as quitté l’abri du Patronus de Kayla. Tu savais que ça pouvait arriver, mais y penser et y être confronté sont deux choses totalement différentes. Tu n’as pas hésité à séparer les deux hommes, en espérant qu’ils comprennent ton geste. La surprise fige Robin, il ne devait pas s’attendre à te trouver là. Il essaie de s’avancer, mais ton sortilège le bloque et il se tourne rapidement vers la moldue qui l’accompagne. Toi, c’est vers Sean que tu pivotes pour lui demander de venir avec toi. La surprise se lit chez lui aussi. Lorsque tu recules, il avance vers toi, la main serrée sur la baguette, et une seconde tu crains qu’il ne se retourne contre toi. Tu as bien conscience de ce que tu lui demandes, de la valeur de Robin en tant que prisonnier – encore que, vu son père, tu ne sais pas si cela l’arrêterait.
Kayla débarque à cet instant – et elle a sans doute assisté toute la scène, à en croire sa mine. Heureusement, elle ne te pose pas de questions – mais tu te doutes que cela viendra une fois que vous serez sortis de tout cela. Est-ce qu’elle croira à tes mensonges ? Tu n’en sais rien et en vérité tu es fatigué de mentir en permanence, de sortir des explications bancales. Pour l’heure, elle appuie tes paroles et cela semble ramener Sean avec vous. À ton grand soulagement, il accepte de rejoindre Harper et Abigail qui mettent en fuite des détraqueurs.
Quand l’Auror vous demande si ça va, tu hoches la tête. Tu n’as rien de vraiment grave, tes côtes te font douiller, mais tu ne craches pas de sang. Un Episkey et des antidouleurs devraient suffire à régler le problème. Tu jettes un coup d’œil à Kayla pour évaluer ses propres blessures.
Abigail vous invite à vous dépêcher et vous la rejoignez. Le professeur a l’air bien atteinte. Heureusement, l’ordre de repli du Blood Circle est tombé. Tu évites le regard de Sean. Vous aidez où vous pouvez, aidant un blessé ici, remettant un prisonnier dans sa cellule là. Tu ne peux pas vraiment soutenir quelqu’un, même si tu as discrètement desserré les sangles de ton gilet pare-balles. Mais tes sortilèges sont plutôt efficaces, bien que tu profites des Patronus de tes amis. Tu n’arriveras pas à en faire apparaître un autre et il ne servirait pas à grand-chose, à côté de la puissance des autres.
Sean profite d’un moment où vous êtes seul pour t’en dire plus sur l’affrontement.

— D’accord.

Tu ne peux pas en dire plus sur l’instant ; tu te sens un peu déphasé. Tant mieux que Sean ne lui ait pas cassé volontairement le bras, mais en soi tu ne lui en veux pas ; ils cherchaient tous les deux à se défendre. Et tu es aussi en partie responsable pour n’avoir jamais parlé de tes amis à ton cousin. Et en pleine nuit et en pleine bataille, tu sais parfaitement que les réflexes peuvent prendre le dessus.

Tu rejoins ensuite le QG où les nouvelles n’ont pas l’air meilleures, au sujet de Tinkson.

Mes pensées étaient floues, entre la désorientation après avoir été envoyé au tapis sans même avoir pu riposter, la douleur lancinante qui émanait de mes côtes et cette sensation désagréable de désespoir qui s’accompagnait d’un froid mordant. Je ne distinguais que des silhouettes et des brides de conversations entre deux rafales de tirs, c’était un chaos sans nom et j’ignorais si j’allais en sortir indemne. C’était sans compter sur ma coéquipière qui me rejoint, ramenant mon attention sur elle. Oui, je devais me lever, je ne pouvais pas rester à terre alors que je respirais encore, je pouvais survivre à cette nuit si je suivais Lyllyah.

Il était plus facile de m’en convaincre que de m’exécuter, je n’avais plus aucune volonté, je me sentais comme vide et la voix s’élevant de nos talkies-walkies me laissa de marbre. Repli immédiat ? Est-ce que nous étions tous désolés par la situation ? Était-ce un échec ? Me laissant mollement relever par Lyllyah, je percevais enfin la présence de nos ennemis à proximité, ils semblaient agités comme s’il y avait autre chose à combattre entre ses murs. Laissant cette pensée s’évanouir, je faisais au mieux pour ne pas être un poids mort contre Lyllyah, mais je doutais d’être capable de tenir l’arme qui se trouvait encore à ma ceinture, chacune de mes inspirations accentuait la douleur et je devinais aisément que j’avais des côtes cassées, restait à savoir combien. Les corps tombaient sur notre passage, ma coéquipière ne semblait rien avoir perdu de sa précision de tir ou de sa détermination à se débarrasser des sorciers qui rôdaient.

Le retour à l’air libre me donna la surprenante impression d’avoir retrouvé mon souffle, comme si l’ambiance à l’intérieur de la prison avait été des montagnes russes du début à la fin. Suivant le mouvement sans un regard en arrière, je ne me fis pas prier pour monter dans l'hélicoptère, retenant un couinement lorsque je dus solliciter mon flanc ankylosé, dans l’empressement de quitter les lieux, je remarquais avec un retard que Lyllyah était encore au sol.

-Lyllyah ! L’appelais-je plus crainte que par impatience.

Je n’étais plus sereine, j’ignorais si cette mission avait été une bonne idée, je voulais juste qu’on s’en aille et ne plus jamais avoir à croiser de sorcier en dehors des prisonniers du BC. Il fallut attendre que nous soyons en pleine mer pour que je me sente un peu mieux, comme si mon désespoir était resté à Azkaban. Cette première mission me laissait un goût d’inaccompli et surtout d’échec dans ma détermination à éradiquer les sorciers. Je n’étais peut-être pas faite pour le terrain en fin de compte, c'est sur cette réflexion que je m'autorisais enfin à fermer les yeux pour doucement comater.

-Je t'en dois une Lyly... ⁣ Marmonnais-je sans savoir si elle m'entendait ou non.

Résumé:

Il fallait qu’ils sortent d’ici et vite, il s’apprêtait à se servir du soutien de Soledad pour s’échapper de ce trou à rat sauf que Sol valdingua en arrière, une silhouette sombre la surplombant de toute sa stature. Le temps sembla s’arrêter durant quelques secondes pour Théo. Si les missions pour l’Ordre du Phénix étaient par définition dangereuses, son duo avec Soledad avait toujours fonctionné à merveille. Il leur arrivait à chacun d’être blessé, les risques du métier mais ils s’en sortaient relativement bien jusqu’à aujourd’hui. Le silence semblait régner dans la pièce, ce qui était faux bien sûr puisqu’il y avait toujours des combats, des hurlements, des tirs mais son regard était rivé sur Soledad. La douleur qui était bien présente quelques secondes avant, disparut remplacée par une douleur toute nouvelle, la peur de la perdre. Il entendit le craquement, ce qui n’avait aucun sens réellement, il entendit aussi le hurlement, ce qui était bien plus logique. La peur prit le pas sur la douleur et le sortilège qu’il lança atteignit de plein fouet le moldu qui s’en prenait à sa meilleure amie l’envoyant dans le décor très peu de temps après qu’il ait touché Sol mais trop lentement malgré tout.

Il était médicomage, des blessés il en voyait depuis presque une décennie. Il avait été Auror, des blessés, il en avait vu dans le cadre de son métier. Aucun de ces blessés n’avait plongé Théo dans un tel état de mal être et de tristesse. Il n’était même pas sûr d’être intervenu à temps pour lui sauver la vie, ayant l'impression d'avoir mis une éternité à réagir. Il se rapprocha d’elle, écoutant son murmure incompréhensible, sa voix sifflante, ses lèvres maculées de sang, de son sang. Avant de la faire bouger, il observa son corps, sa poitrine se soulevant à intervalle tout sauf régulière. Il n’était pas en capacité de la soigner ici, déjà parce qu’il n’était pas sûr d’être en état de le faire et qu’il ne voulait pas faire de bêtises mais surtout, ça n’était pas le lieu. Il y avait des combats, s’il ne l’emmenait pas ailleurs, ils se feraient tuer tous les deux parce qu’il ne la laisserait pas tomber. Alors, même si c’était dangereux pour Soledad, qu’il aurait mieux valu ne pas la bouger et encore moins transplaner avec mais il n’avait pas le choix. « Sol, tu dois respirer, n’oublie pas de respirer, n’abandonne pas s’il te plait. » parce que c’est bien ce dont il avait peur, qu’elle n’essaie pas de lutter pour sa survie, un patient ayant bien plus de chance de s’en sortir s’il voulait vivre. Le bruit si caractéristique du transplanage sembla se répercuter sur les murs de la prison tandis que Théo ramenait sa meilleure amie à Sainte Mangouste, bien décidé à lui sauver la vie.