Le début de la fin.

Je peux paraître naïf, voire faible, mais croyez-moi, ne vous fiez pas à mon visage d'ange. J'ai vécu des choses impensables, horrible, gravé à jamais dans mon esprit. Tout a commencé dès ma naissance. Je suis ce qu’on appel un accident de parcours. Ma mère me voulait, mais pas mon père. Et j’ai très vite ressenti son rejet en grandissant. Je n’avais aucune reconnaissance, aucune marque d’affection. Tout l’amour que j’avais, me venait de ma mère. Ah, ma mère. J’aurais tout fait pour elle. J’ai pris des coups pour la protéger. Je le laissais se défouler sur moi afin de laisser un répit à ma mère. Bien sûr, elle s’en voulait, elle voulait protéger son bébé, son seul enfant. Elle ne voulait pas me donner cette vie, une vie de peur et d’angoisse. Pour détourner mon attention, elle m’a inscrit au conservatoire. Officiellement, pour que je me défoule avec la musique, mais je savais très bien que c’était pour m’éloigner de notre foyer trois soirs par semaine.

Mais voilà, une semaine avant mes seize ans, j’ai fait la pire découverte qu’un enfant puisse faire. J’ai découvert le corps de ma mère dans sa chambre. Le salop l’a vraiment fait, il l’a tué… J’étais anéanti. J’ai fui le foyer familiale avec le strict minimum. De l’argent, ma guitare et un sac avec quelques vêtements. J’ai embrassé une dernière fois ma mère en pleurant. Elle m’avait fait promettre de fuir si il lui arrivait quoi que ce soit. Et j’ai suivi ses dernières volontés. Elle se sentait en danger et elle savait que serait le prochain, moi, l’accident de parcours. Alors j’ai fui. Tout ce que je sais, c’est que mon père a été arrêté et inculpé pour meurtre.


Nouvelle vie.

J’ai donc fui comme un lâche, pour la France. Je me suis inscrit dans un lycée hôtelier en imitant la signature de ma mère pour la paperasse, j’ai toujours adoré pâtisser avec elle, c’est pour cela que je me suis dirigé vers cette branche. Je me suis fait passer pour un étudiant en échange et j’ai vécu à l'internat pendant toute ma scolarité. Les vacances, j’en profitais pour travailler ou voyager ou les deux. J’ai su me recréer un petit cocon d’amitié dans ma nouvelle ville. Mes amis ont été d’un grand soutien après mon arrivée, ils m’ont beaucoup épaulé pour reconstruire ma vie loin de la ville qui m’a vu grandir et périr ma mère aux mains de ce monstre.

J’ai réussi avec brillo mes études. Ma mère en serait tellement fière, moi, son petit garçon, diplômé de pâtisserie. Après l'acquisition de mon précieux bout de papier, j’ai de nouveau enchaîné les voyages afin d'effectuer des stages dans des pâtisseries à travers le monde. J’avais dans l’idée d’ouvrir une pâtisserie unique, et pour cela, j’ai eu besoin de matière. En apprenant auprès des plus grands à travers le monde. J’ai appris de nouveaux mariages, de nouvelles saveurs, de nouvelles techniques. Ce fut très enrichissant pour moi. Et je ne regrette absolument pas ces voyages.

J’ai reposé mes valises en Angleterre qu’à mes 26 ans. Sois dix ans après le drame. Et j’ai monté mon entreprise dans un quartier huppé de Londres. La première année a été compliquée, car je gérais tout seul. En faisant des journées de 18 heures parfois. Mais le succès à doucement montré le bout de son nez et j’ai pu engager une aide en vente. Et depuis, j’ai trois employés. Des personnes en or.

Je sais d'où elle est, ma mère est fière de ce que je suis devenu. Et pour lui rendre hommage, ma pâtisserie se nomme “Blakery”. Un jeu de mots entre son prénom “Blake” et le mot Bakery. C’est con, mais j’ai trouvé ça lors d’une de mes nombreuses cuites en montant ce projet. Mais comme ça, je sais qu’elle est toujours auprès de moi, m’encourageant depuis les étoiles pour avancer dans mon parcours. J’adore mon métier., je continue mes voyages afin d’évoluer et de sans cesse me renouveler. Je veux toujours pousser plus loin les limites.

Et puis voyager me permet de m’évader un peu. De profiter de la vie. Car si j’ai bien appris une chose avec cette tragédie, c’est que la vie est trop courte pour vivre dans le passer. On a peu de temps sur terre et il faut savoir faire bon usage de ce temps. Moi, j’ai choisi de rendre les autres heureux avec mes pâtisseries. J’aime voir le sourire de les clients quand ils découvrent les pâtisseries, voir la joie sur leurs visages, me rappel que c’est pour cette vision que je me suis battu toute ma jeunesse. Et aussi pour rendre fière ma mère. [/i]