Ce qui peut frapper lorsque l’on rentre dans la chambre d’enfant de Doryan, c’est la multitude de magazines traitant de la magie. Un nombre impressionnant, rangé selon leur propriétaire mais qui pour le reste de la famille sont en vracs après il a une famille de maniaque, j’y peux rien moi. Une véritable appétence pour les tours de magies bien qu’il le reconnaisse Doryan était un piètre magicien et ses parents de braves personnes pour lui avoir fait croire que ses tours de magies étaient réussis.
Son enfance fut joyeuse, aucun problème là-dessus. Tout d’abord, il est né dans une famille aimante, a eu l’immense joie d’avoir un frère jumeau et des parents permettant d’avoir les passions qu’il désirait, ne bridant jamais l’envie de leurs enfants sauf pour aller à l’école. C’est comme ça que Doryan eut son abonnement pour les magazines de magie et ses chaussures de foot, soi-disant que celles qu’il voulait faisait courir plus vite. Passion qu’il partagea avec son frère. Le seul véritable conflit avec ses parents, c’était la volonté de Doryan d’avoir un chien. Anniversaire, noël, même la perte d’une dent, il l’attendait ce toutou et excepté des ouvrages à ce sujet, il ne parvint à l’avoir. Ce n’est pas faute d’avoir rappelé son désir régulièrement en traînant son snoopy derrière lui, attaché grâce à la ceinture du peignoir mais le résultat fut sans appel, pas de chien.
Pourtant, ce n’est pas comme s’ils étaient casanier la petite famille, presque tous les dimanches, ils étaient dans les bois. Le père de famille ayant une véritable passion pour la chasse. Passion qu’il avait décidé de transmettre à ses enfants. Pour l’occasion les deux jumeaux ne se ressemblaient pas le moins du monde. Malgré toute sa concentration, ses efforts et la volonté de bien faire, Doryan était nul. Ce n’était pas instinctif du tout et il faut admettre que ce n’est pas le fait de tuer un animal qui l’emballait, en revanche, les heures à parcourir les sentiers pour le débusquer, ça oui, il aimait énormément.

Puis lors de sa sixième année, alors que tout se passait merveilleusement bien, les parents décidèrent d’adopter un enfant de deux ans son cadet. Doryan ne comprit pas exactement pourquoi mais l’idée d’avoir un compagnon de plus pour jouer au foot et à la guerre lui plaisait énormément. C’est une fille annonça les parents. Pour le coup, la précision n’avait aucune foutue importance, que ce soit une fille ou non, elle pourrait jouer avec eux. Le jour J ne se passa pas comme prévu. Doryan avait pourtant dégainé son plus beau sourire mais Charly fut insensible. Horreur et damnation une fille insensible à ses charmes, qui le regardait bizarrement, en plus de regarder bizarrement Lyam. Et en prime il ne fallait lui poser aucune question sur son passé, ordre de papa et maman. Charly ne fut pas vraiment une nouvelle partenaire de foot, oui, c’est désolant, tant d’espoirs qui s’écroulèrent dès le départ mais il faut aussi admettre qu’elle fut une bonne camarade de jeux sur bien d’autres points durant toute leur enfance et leur adolescence. Le seul point où pour Doryan elle fut relou c’est qu’un matin elle se réveilla en décrétant qu’elle n’irait plus avec eux à la chasse puis par la suite qu’elle ne mangerait plus de viandes… Ah adolescente Charly était vraiment pas drôle – et ça n’a pas changé -.

Puis en grandissant, il y eut la découverte des filles et cette envie de leur plaire, favorisé par cette facilité qu’il avait de se lier rapidement aux gens afin de pouvoir rentrer dans un groupe d’ami. Si c’était ultra simple pour lui, ça l’était moins pour Lyam. Ce fut donc Doryan qui se débrouillait pour deux, se faisant même passer pour ce dernier lorsqu’il fallait draguer parce que sans vouloir offenser Lyamou, il était mauvais. Est-ce que c’est ce choix de plaire aux filles qui poussa Doryan à faire ce choix de carrière. Il est probable que oui. Sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi, les filles semblent apprécier les uniformes et lui il voulait plaire aux filles. C’est ainsi qu’un matin, il annonça à ses parents qu’après la journaliste de guerre, et le tireur d’élite, lui aussi ferait un métier à risque. Il serait pompier. La tête des parents fut mythique ce jour-là mais rien en comparaison du choix qui fut fait par la fratrie de prendre une colocation et donc de se tirer en même temps de la maison. Les années les plus amusantes de la vie de Doryan. Si ses journées étaient épuisantes, ses nuits l’étaient tout autant et il manqua même de rater ses examens… Ah les femmes. Mais à la fin de l’année, ce fut officiel, il était Pompier. La colocation finit par se stopper, la faute à Lyam et sa nouvelle copine qui semblait être intéressante au point de vouloir fonder une famille avec. Et pourtant de cette union naquit une petite Alice et pour le coup Doryan fut ravi, une petite nièce à pouponner.


Avec l’arrivée de cette pitchoune dans sa vie, Doryan se surprit lui-même en se rendant compte que même oncle était un travail à plein temps, que même oncle était un travail à plein temps, que les inquiétudes sont les mêmes que parent, on veut que rien, ni personne ne fasse du mal à cet enfant. L’avantage étant qu’il était là que pour les bons côtés, l’emmener au zoo, à la pêche au canard – et tricher dès que le gérant à le dos tourné – pour la faire gagner la plus belle des récompenses, la faire manger des cochonneries tout en demandant de ne rien dire à papa, sans oublier les spectacles de magie qui, il est vrai, faisaient toujours rêver Doryan.
Pour la plus grande joie de Doryan, sa sœur revint vivre en Angleterre, fini les heures de torture mentales à se demander si elle n’était pas en train de souffrir sous le feu de l’ennemi. Inquiétude un peu hypocrite de la part de Doryan puisque lui risquait bien sa vie dans les flammes tous les jours, mais il est plus évident de s’inquiéter pour les autres plutôt que pour soi.
La famille étant réunie en Angleterre, tout ne pouvait que bien se passer, ou pas. Une nuit il fut mis au courant que sa nièce avait manqué d’y passer, l’œuvre d’un fou furieux. Comment définir cette peur qui le submergea en voyant Alice dans un lit d’hôpital. Doryan ne posa pas plus de questions que ça à son frère, jugeant que ça devait déjà être assez dur pour lui. La seule chose qui lui importait, c’était que sa nièce vive et que le type qui avait fait ça ne puisse plus lui nuire. Le pourquoi du comment ne le concernait pas.

C’est pour le rétablissement de sa nièce – et aussi parce qu’il en rêvait – que Doryan décida d’acheter un chien et s’il s’imaginait déjà propriétaire d’un Berger Allemand, d’un Malinois ou encore d’un American Staff… la petite chienne qui lui tapa dans l’œil fut finalement un Dalmatien avec une tâche en forme de cœur sur le museau. Pour le prénom ce fut Alice qui choisit et ce serait Belle. La vie reprit donc son cours entre le boulot, la chienne à éduquer et qui était un peu pourrie gatée c’est vrai, la famille et … les filles. Cela jusqu’au 2 février où son monde si parfait à ses yeux lui explosa en pleine tête et son corps subit des dommages conséquent dû au désir de Doryan de vouloir aider le plus grand nombre pour les sauver des flammes meurtrières au détriment de sa propre santé.

A son réveil, il eut la certitude de ne pas être dans une chambre d’hôpital puisqu’un chien le regardait de ses grands yeux bruns avant de nicher sa truffe humide dans son cou et de se blottir contre un Doryan qui ne comprenait rien. Que faisait il ici ? Pourquoi Belle était là ? Pourquoi ne sentait-il aucune sensation de brûlure sur le moment ? Combien de temps s’était-il passé au juste ? Toutes les réponses et bien plus encore furent fourni par Lyam. 2 mois de coma, ridicule vu les flammes. Il avait été transféré dans les locaux du Blood Circle pour recevoir des soins bien plus rapides. Comment ? Oh nah visiblement les sorciers sous la menace pouvaient faire des merveilles. Trop, beaucoup trop d’informations, Doryan était perdu, il comprenait parfaitement qu’un sorcier – personne n’existant que dans les œuvres – était responsable de ses brûlures à lui, mais aussi à des dizaines de personnes qui n’avaient pas tous la chance d’avoir une fratrie faisant parti d’une organisation secrète pour l’aider. Il comprenait aussi qu’Alice il y a quelques temps avaient été la victime d’un sorcier, sans oublier Charly, victime elle aussi de la folie d’un sorcier ayant fait le choix de briser un pont condamnant ses parents. Mais, d’après Doryan c’était l’œuvre de trois personnes, ridicule de condamner une espèce à cause de trois fous.
Doryan était donc bien plus sceptique que sa fratrie, lui pouvait marcher – pas bien au début – grâce à un sorcier… torturé mais bon le résultat était tout de même là. Et d’ailleurs, c’était compliqué d’accepter que son sauveur soit captif.

Une fois capable de marcher plus de trois minutes, sans que le corps rappelle à Doryan que l’alitement c’est un enfer pour les muscles, et que Doryan n’eut plus besoin de séance de sorcellerie pour ses brûlures, il décida de se rendre compte par lui-même de ce qui se passait en bas. Ce n’est pas simple d’adhérer à une cause lorsque l’on voit les dégâts qu’elle provoque et au milieu de ces sorciers captifs, il eut la bêtise de croire qu’il pouvait tout arranger. Aussi, il passa à l’action gros malin qu’il était. Déjà sa ressemblance avec Lyam aida grandement, hop le tour de gardes fut pour lui, récupérer une baguette de sorcier, easy… tenter de faire de la magie avec check, la donner à un sorcier que l’on libère check. Se faire envoyer contre le mur check, avoir le dos détruit check. Voir le sorcier s’approcher avec une envie de meurtre dans le regard encore check. Aussi vite que ça avait commencé, ça se termina, un bruit, des gouttelettes de sang qui se posèrent sur Doryan et le corps du sorcier qui s’effondra sur le sol mort. Horrible vision pour un Doryan choqué. Certainement qu’il aurait été tué si son frère et sa sœur n’étaient pas membre de l’organisation, ça ne fut pas le cas.

Là encore, Doryan trouva des excuses au sorcier, il était maltraité, réflexe de survie, personne ne fut convaincu mais bon lui il était décidé à montrer l’exemple, montrer à sa fratrie qu’elle se trompait. C’est de cette manière qu’il se retrouva un soir d’été lors d’une soirée organisée entre sorcier et moldus à essayer de faire ami-ami, montrer que les deux mondes pouvaient cohabiter si chacun s’en donnait la peine. Est-ce que Doryan était un poissard ou est-ce que les deux mondes étaient voués à se livrer une guerre, il n’aurait su le dire mais ce soir-là, il fut une nouvelle fois témoins et victime de la barbarie sorcière qui usa de la sorcellerie pour faire souffrir ou tuer des gens sans magie qui souhaitaient juste découvrir leur monde. Heureusement, Lyam avait imposé à Doryan de prendre au cas où une arme, cela lui sauva la vie.

De cette énième expérience, Doryan en garda un goût amer, une volonté de s’enrôler à son tour pour cette cause. Si les sorciers voulaient jouer au plus fort, très bien, il acceptait de jouer selon leurs règles, désirant leur rappeler que s’ils avaient leur baguette pour faire des abracadabra, Doryan possédait une baguette qui faisait pan et qui était tout aussi efficace. Il prit donc à son tour les armes et s’entraîna. Après tout, il était hors de question d’être le seul de la fratrie ç ne pas s’engager, les sorciers n’avaient qu’à bien se tenir.