Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
you're so cute like pikachu - ft hyacinthe :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Sam 26 Jan - 23:59
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

L'air frais vient fouetter mon visage. Du genre, l'air vraiment frais d'un mois de Janvier. Je ne sais même pas l'heure qu'il est, et pour être tout à fait honnête, je m'en tape comme de l'an 40. Je sais juste que le vent est en train de jouer avec mes cheveux, que j'attends comme une abrutie un message de Jezebel et que je suis déjà un peu alcoolisée. Je dois rejoindre des amis à une soirée, ce soir, et je ne suis même pas certaine d'en avoir envie. J'ai l'estomac en vrac, j'ai les pensées qui cavalent dans une caboche complètement embrumée. Et je dois rencontrer les parents de Jezebel, bientôt. Je n'ai pas envie de rencontrer les parents de Jezebel. J'ai envie de fuir, de partir à l'autre bout du pays, de changer de nom et de me faire oublier, juste pour ne pas rencontrer ses parents. Mais il paraît que je ne peux pas. Foutue preuve de bonne volonté. Je ne sais même pas pourquoi je m'implique autant dans cette relation, alors que la veille encore, j'étais dans le lit d'un type dont je ne me souviens même plus du visage. Les relations, c'est pas pour moi. Et pourtant... Pourtant, je suis coincée dans cette relation, et ça pourrait me rendre malade si les baisers de Jezebel me rendaient pas aussi accro. Sauf que, des fois, j'ai besoin d'oublier. Mais je ne crois pas que l'alcool soit une bonne solution pour oublier Jezebel. Et je sais, c'est complètement con de vouloir oublier sa propre copine, mais je vous jure que des fois, c'est essentiel. Ne serait-ce qu'à ma propre survie, en fait. C'est pas que je l'aime pas. C'est pas ça du tout. C'est tout le contraire, en fait. L'amour que j'ai pour elle, ça me bouffe, parce que je le comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi elle fait toujours partie de ma vie. Je ne comprends pas pourquoi je l'aime toujours autant, si ce n'est plus, malgré les mois qui se sont écoulés. Une année. Plus d'une année, même. C'est du jamais vu, pour moi. Et ça devient beaucoup trop sérieux, entre nous.

Alors, non, je n'ai pas envie d'aller rejoindre mes potes. Je crois que j'ai besoin de prendre l'air, de m'aérer l'esprit ou de juste déambuler dans les rues à penser à ma vie. Je fais ça, de temps en temps, pas souvent, mais les écouteurs dans les oreilles et la musique apaise mon âme. Okay, à le dire comme ça, on me croirait dépressive, au bord du suicide, alors que c'est juste le bordel dans mon esprit. Un esprit que je ne comprends plus tellement, en ce moment, avec ce foutu nom qui me tourne dans le crâne jusqu'à me rendre folle. Je jette un nouveau regard à mon portable. Toujours pas de message. Il faut que je m'achète un hibou pour qu'elle daigne me donner des nouvelles ? Je ne sais même pas tellement ce que je ressens, ce mélange de colère et d'anxiété qui vient me bouffer les entrailles, parce qu'on s'est encore pris la tête la veille. Je suis revenue sur ma parole, toujours pour l'histoire avec ses parents, et elle s'est énervée. Alors on a haussé le ton, et elle est partie. Et j'ai eu beau lui envoyer des messages, elle n'y répond pas. Elle me laisse dans le flou le plus total, et elle sait que je déteste ça pourtant. Et je suis sûre qu'elle va avoir une excuse, du genre qu'elle a encore des difficulté à se servir de ma technologie, maintenant qu'elle m'a avoué qu'elle n'était pas à l'aise avec les gadgets de mon monde. Parce que ça la gêne pas de faire sa vaisselle avec une baguette magique, mais m'envoyer un texto, par contre, ça lui semble compliqué... Nerveusement, j'allume une cigarette. Je devrais m'en foutre, de tout ça, non ? Elle me fait perdre les pédales.

J'arrive dans un parc. Un de mes endroits préférés de la capitale, un endroit plutôt tranquille pour laisser ses pensées s'entortiller et faire des nœuds. Ma bouteille est vide, et je le déplore fortement, mais tant pis. Il me reste de quoi me rouler un joint, et je pense que ça suffira amplement pour ce soir. Mais c'est quand je me dirige vers mon endroit préféré que je le vois occupé. Silhouette un peu étrange, au moins aussi remarquable que moi mais dans le style gothique, ses cheveux tranchent avec le reste, et l'éclairage maladroit d'un réverbère à moitié crevé ne fait qu'accentuer l'extravagance de son allure. Ça me déclenche un petit sourire, j'aime bien les gens chelous. Je sais que ça va m'attirer des problèmes, un jour, que je vais finir par me faire enlever par un malade. Ou pas. Je pense que c'est scientifiquement prouvé que les serial killer ont l'allure d'un banquier respectable plus que celle d'un gamin en train de se siffler une bouteille en lisant un bouquin, à la lueur tremblote d'un éclairage pourri. Alors, j'attends pas tellement son approbation pour venir m'asseoir à côté de lui, en sortant mon paquet de cigarettes pour le poser entre nous deux. « Judith, c'est mon banc préféré, enchantée. Si tu veux une clope, sers-toi. » que je lui dis, en louchant un peu sur sa bouteille. Mais c'est plus le livre, qui m'intéresse, au final. « Si t'as pas envie de parler, tu devrais te casser tout de suite, parce que là, je vais te demander ce que tu lis. Et si tu me réponds pas, je vais entamer un monologue, et ça te cassera encore plus les burnes qu'une conversation. Tu lis quoi ? » Je tire une latte sur ma cigarette, et je lui adresse un petit sourire. T'es mal barré, mon grand, parce que je partirais pas d'ici.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 27 Jan - 0:37
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

J'ai attendu comme un con devant la cheminée, pour rentrer. J'ai attendu, vu le temps passer et... Je crois que j'ai fait une connerie. Uta n'est pas venu. Il n'est pas arrivé pour rentrer à la fac avec moi. Il m'a abandonné. Alors que putain, j'ai besoin de lui. Saloperie de petit gros. De retour à Londres, je suis sorti de l'université d'un pas pressé, caché sous un sweat a capuche pour me protéger du froid. Hors de question de prendre une cape, puisque je compte me rendre chez les moldus. Sans demander l'avis de personne. Ni même l'autorisation. Là tout de suite, j'en ai pas grand chose à carrer en toute honnêteté.

Je m'empresse de passer du côté non magique, sans un arrêt express au chaudron baveur pour me procurer une bouteille de whisky pur feu. C'est peut être pas aussi bon qu'un vrai whisky écossais bien de chez moi, mais c'est plus fort que celui des moldus. Rechute. On peut le dire, c'est le cas. Le fait qu'une simple personne ne soit pas là et... Je me pose tout un tas de questions. Bien trop. Est-ce que j'ai bien fait d'écouter ma mère ? J'aurais peut-être mieux fait de rester en Norvège pour faire de la musique. On est en plein mois de Janvier. A cette période là, l'année passée, j'étais enfermé à la maison avec un bandage sur le poignet gauche, à regarder une tempête de neige par la fenêtre. ça me manque, je dois l'avouer. La neige, mais les lames de rasoir aussi. Je ne le fait plus depuis des mois. Je ne vais pas forcément beaucoup mieux, c'est toujours le bordel dans ma tête. Mais je veux éviter les questions de Uta. On en reviens toujours à lui. Enfoiré. Pourquoi c'est toujours celui-là ?

Un petit parc se trouve juste à quelques rues de la frontière sorcière. Il fait froid, mais je dois avouer que je m'en fiche pas mal. Je passe devant une petite épicerie de quartier, décide de faire demi tour et de m'y arrêter. Toujours caché sous ma capuche, je marmone un bonsoir au type derrière la caisse, et me dirige vers le rayon hygiène. Je sais où trouver ce dont j'ai besoin. Peut-être que j'en crèverai. De toute manière, j'ai écrit mon testament dès ma majorité sorcière atteinte, à dix sept ans. J'ai pas vraiment peur de la mort. Je me demande juste ce que ça fait de ne plus penser en permanence. Les cachetons m'assommaient plutôt bien, l'an dernier en Norvège. Mais les antidépresseurs, c'est de la grosse merde. J'arrivais plus à fonctionner correctement sous la ceinture, j'avais des vertiges et j'ai perdu du poids. Alors, j'ai préféré arrêter et repasser à l'alcool et à l'herbe pour me soigner. Tout aussi nocifs, mais au moins, je peux toujours bander.

Je sors un vieux billet froissé de mon porte monnaie. J'ai pas vraiment d'argent moldu sur moi de toute manière, juste des vieux restes des vacances. A quoi bon, puisque je ne suis pas censé être là ? Une fois mon achat dans ma poche, non sans un regard suspect du vendeur qui doit se demander si c'est vraiment pour me raser ou pour me suicider, je sors de l'épicerie. Le petit parc est vide et c'est tant mieux. J'ai pas envie de voir les gens. J'ai besoin d'être seul. Sinon, j'vais devenir violent. Et pas forcément en vers les autres, plutôt en vers moi-même. Le cul sur un banc, j'ouvre mon livre et commence ma lecture, tout en ouvrant ma bouteille. Une bonne rasade de whisky me remet les idées en places. J'ai besoin de lire quelque chose, de réfléchir, d'apprendre un truc, vite, avant de repenser à lui.

Moi c'est Judith. Je relève le nez vers la fille qui viens d'arriver, et hausse un sourcil surpris. C'est son banc préféré, et elle me propose une clope. « Hyacinthe. J'aime bien ce banc moi aussi. » Puisque c'est si gentiment proposé, j'en tire donc une du paquet et manque par réflexe de sortir ma baguette pour l'allumer. Heureusement, elle a un briquet à côté de son paquet. Je tripote nerveusement la roulette pour faire sortir la flamme, et tire une longue latte. Judith a de merveilleuses idées. J'avais même pas pensé à m'en griller une sur le chemin, j'avais l'esprit trop occupé. Parcontre, elle a envie de parler, et me demande ce que je suis en train de lire. Je la jauge du regard et hausse de nouveau les épaules : « C'est peut-être trop compliqué pour toi. C'est un essai sur les probabilités mathématiques. » En gros, un truc de matheux. Y en a qui baisent pour se détendre, d'autres qui s'amusent à faire des calculs. Chaque un son truc. Je ne serais pas contre la première option, mais Uta n'est pas là. Et voilà que je repense à lui. Encore. Je tend la main vers ma bouteille et en boit une nouvelle gorgée, avant de la tendre à la demoiselle à côté. Elle m'a bien filé une clope, alors j'peux bien partager non ?

« J'avais pas vraiment prévu de parler, pour tout t'avouer. Je sais pas trop si je viens de me faire larguer ou non. » Bah, ça m'étonnerais pas. Je passe une main sous ma capuche pour caresser mon cou et mon collier. J'essaye de tirer dessus pour l'enlever, mais toujours pas. Putain. J'pensais pourtant que le sortilège allait s'annuler s'il me larguais. « Je suis meilleur en mathématiques qu'en sentiments. Je sais, c'est cliché pour un bridé d'aimer calculer. Mais c'est comme ça. Du coup, j'voulais pas y penser et j'avais prévu de boire en faisant du calcul mental. Puis on verra bien. » Parce qu'en soi je ne suis pas certain de vouloir voir le soleil se lever demain matin. 
Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 27 Jan - 1:27
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

Je crois que c'est les rencontres hasardeuses que j'ai toujours le plus aimé dans ma vie. Les rencontres qui ne sont pas prévues à l'avance, et dont on ne peut pas vraiment prévoir le déroulé ou la finalité. Mes meilleurs souvenirs, ils me viennent de rencontres hasardeuses. Je ne sais pas si ce type sera un bon souvenir, ou pas, très honnêtement. C'est peut-être juste un gros con. Mais je m'en tape. Ce qui compte, c'est le contexte. Et c'est le fait que, finalement, il me réponde quand je m'adresse à lui. Hyacinthe. Ses parents devaient être bourrés quand ils lui ont donné son nom, mais franchement, je me garde de tout commentaire à ce sujet. Déjà, parce que ce serait bâtard. Et puis, il n'a pas choisi son prénom, de toute façon. Et au final, ce n'est pas si moche que ça, et ça a au moins le mérite d'être plus original que Judith. Donc, non, finalement, un bon point pour lui. « C'est peut-être trop compliqué pour toi. C'est un essai sur les probabilités mathématiques. » qu'il me sort, quand je lui demande ce qu'il lit. C'est plus fort que moi, je ne peux m'empêcher de rire. Les probabilités mathématiques, trop compliquées pour moi, au regard des études que j'ai fait ? Allez, le pauvre, il n'a aucune idée des études que j'ai fait. « Oh oui, certainement. Faut dire que j'ai une préférence pour les modèles stochastiques comme les chaînes de Markov, ça me parle un peu plus, du coup. » Je lui fais un clin d’œil, c'est plus fort que moi, avant de rire encore un peu. C'est pas de la moquerie. Ça m'amuse juste, ce petit élan de condescendance alors que ça fait partie des choses qui me passionnent.

Il me tend la bouteille qu'il tient, et je ne me fais pas vraiment prier. La première gorgée me défonce la gorge, et je tousse en regardant l'objet. « Ça décape, ton truc. » que je lui lance, trop spontanée. Mais ça ne m'empêche pas de venir laper une nouvelle gorgée, plus longue et moins surprenante. Je ne sais pas où il l'a dégoté, son whisky, mais je sens que je vais finir la soirée à quatre pattes si j'en bois trop. Et, au fond, cette perspective me convient plutôt bien. Si je suis trop occupée à vomir, je ne pourrais pas penser à Jezebel. Foutue Jezebel. « J'avais pas vraiment prévu de parler, pour tout t'avouer. Je sais pas trop si je viens de me faire larguer ou non. » qu'il me dit. Ah bah tiens, c'est dans le thème. Je lui jette un petit regard rapide, je ne peux que compatir. Je suis dans le même flou artistique, je ne sais pas trop si Jezebel veut encore de moi, ou si elle a finalement décidé que j'en valais plus la peine. Et je ne pourrais même pas lui en vouloir si c'est le cas. Mais bordel, juste un message. Rien qu'un foutu, petit et ridicule message, c'est tout ce que je lui demande. D'ailleurs, par réflexe, je jette un énième et douloureux coup d’œil à ce foutu smartphone qui me nargue avec son manque de notification. Je pourrais presque le jeter, mais je préfère le ranger. On sait jamais, ça peut toujours me servir, après tout. Et puis, il me balance qu'il est meilleur en mathématiques qu'en sentiments. Peut-être que je viens de rencontrer mon double spirituel, ou une connerie dans le genre, et ça me fait sourire, sur le coup. Je pique une nouvelle gorgée, avant de lui redonner sa bouteille. Visiblement, on a besoin de ça tous les deux. « Je suis plus douée avec les modèles stochastiques qu'avec les sentiments. » que je lui dis, comme une sorte d'évidence.

« Dis-moi ce qui s'est passé, on va essayer de démêler tout ça. C'est pas une proposition. » Je m’assois en tailleur sur le banc, en posant mon sac entre mes jambes. Quitte à être posée, autant rentabiliser mon temps, et je sors de quoi rouler mon pétard. « J'te raconterais, moi aussi. Je crois bien qu'elle m'a larguée aussi, la mienne. Mais je suis pas sûre. On pourra comparer nos situations. Qui sait, peut-être que ma déchéance amoureuse te fera relativiser la tienne. » Et puis, parler à des inconnus, c'est toujours plus facile. Mes doigts s'activent sur le matos, briquet, petite brique marron, feuille. Je décortique une cigarette pour en extraire le tabac, et je défonce le paquet pour faire un filtre. « En vrai, les relations, c'est de la merde. C'est pas un avis, c'est un fait. Ta copine, ou ton copain j'en sais rien, faut le voir comme un con dans une équation biaisée. Quand ma copine me prend trop la tête, je fais ça. Ou je me défonce. Les deux, ça fonctionne bien. » Je sais pas pourquoi je lui dis tout ça. Peut-être parce que, comme j'en faisais mention, c'est toujours plus facile de laisser les merdes de son esprit sortir face à un inconnu. On a rien à y perdre. Et des fois, ça peut même aider, finalement.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 27 Jan - 19:00
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

Ok, elle m'a eu à mon propre jeu. Et c'est plutôt rare, suffisamment pour qu'elle ait mon intérêt. Je n'ai pas besoin de mathématiques aussi poussées, avec l'arithmancie. Ou tout du moins très peu. J'ai songé à devenir briseur de sorts, peut-être. A voir, si ça me tente toujours. Ou Professeur.  Allez savoir. En tout cas, un métier convenable qui plairas à mes parents, pour ne pas qu'on me casse les pieds et qu'on me reproche de n'en faire qu'à ma tête, de gâcher mon potentiel ou ce genre de commentaires merdiques. C'est surement ça le soucis de tous les parents d'enfant surdoués. Quand on leur annonce qu'ils ont mis au monde un génie, ils s'imaginent tout de suite qu'on deviendra un prix Nobel de physique. Mais ce n'est pas le cas. Pas pour tout le monde du moins. Judith s’étouffe à moitié avec le whisky et j'esquisse un sourire amusé. C'est pas pour les femelettes, le whisky pur feu c'est sur.

Pourtant, même si elle aussi m'avoue être plu doué en mathématiques qu'en sentiments, elle me demande de lui expliquer ce qu'il s'est passé. Je m'avachis sur mon banc en soupirant, la cigarette à la main et regarde un arbre en face de nous. Je ne peux pas lui dire que j'attendais mon copain devant une cheminée pour rentrer à l'école. Aux oreilles d'une moldue, ça n'aurais aucun sens : « Je sais pas par où commencer. » Heureusement elle fait la conversation à ma place, tout en se roulant un joint. Je tire une latte, tout en me disant que c'est une très bonne idée ce qu'elle fait. Décidément, ma soirée n'est peut-être pas totalement foutue. Judith m'explique donc sa vie, en me confiant que sa copine l'a larguée aussi. Puis, elle rajoute que les sentiments et les relations c'est de la merde. Puisque je ne peux qu'approuver, je bois donc une gorgée de whisky pour faire couler :

« On devais se rejoindre pour rentrer à la fac ensemble. J'ai attendu, il est pas venu. Dit comme ça c'est con, mais en général il est jamais en retard. Du coup j'en ai déduit qu'il m'a largué, vu qu'on se dispute souvent. Mais c'est peut-être culturel, j'en sais rien. Il est Japonais, peut-être qu'on largue les gens comme ça chez lui ? En tout cas, ils sont ponctuels. Comme les Chinois, donc là dessus on se comprend lui et moi. Parce que je suis à moitié Chinois, enfin Hongkongais, du côté de ma mère. Mon père est écossais, mais j'ai grandi ici, donc... voilà. » Je hausse les épaules et marque un silence pour tirer sur la cigarette et recracher la fumée nerveusement. « Il me dit tout le temps : hyahya, t'es con. Parce que je sais pas comment m'y prendre avec lui. Je sais pas comment parler de sentiments. Et pour moi, je t'aime c'est un gros mot. Alors ça doit être de ma faute si il est parti. Comme les autres avant. Sauf Thomas, c'était différent. Mais avec le recul je crois que j'avais pas vraiment de sentiments pour lui. » J'ai une vie passionnante n'est-ce pas ? Judith écoute. Et moi je parle. Alors que c'est plutôt rare. Enfin si parfois je suis bavard, mais jamais sur mes états d'âmes. « Thomas c'est mon ex. J'étais en Norvège l'année dernière. On vivais dans les bois, reculés de tout. Genre sans eau chaude et pas d'électricité. Mais c'était pas cher et on dérangeais personne comme ça. On étais dans le même groupe de musique, et les autres gars vivaient aussi avec nous. Il a jamais assumé, d'être attiré par moi. Quand je suis rentré en écosse, genre quelques semaines après, j'ai vu qu'il s'était mis avec une fille qui me ressemble. Alors j'étais un peu frileux, quand j'ai rencontré Utakata. Mon Japonais, là. Il me l'a fait à l'envers lui aussi.  »

Une bonne rasade de Whisky me fait grimacer, et je m'essuie la bouche avec mon sweat, tout en terminant ma clope, la fumant jusqu'au filtre. « J'suis pas très fidèle non plus en général, alors Uta il m'a clairement fait comprendre que si j'allais voir ailleurs, ce serait terminé. J'ai tenu ma promesse. J'ai couché avec personne d'autre. Alors je comprend pas ce qui l'a poussé à me planter comme ça. » Je soupire longuement et ramène mes jambes contre mon torse, pour m'installer un peu mieux sur le banc. C'est bizarre, de faire des confidences. Mais ça soulage. En tout cas, Judith est plus efficace que le Psy qu'on m'avait fait voir à l'hôpital.  
Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Dim 27 Jan - 22:07
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

« Je sais pas par où commencer. » qu'il me dit. « Par le début, non ? » que je lui rétorque, le plus simplement du monde. Ça paraît tellement obvious que je me trouve clairement débile à lui avoir sorti ça, mais en même temps, il m'a tendu une sacrée perche. Et voilà que je continue à parler, moi. Comme pour lui montrer qu'on est dans la même galère, pour le coup. Parce qu'on l'est, en plus. Deux déficients émotionnels qui voient leur couple battre de l'aile. Je ne le connais même pas, Hyacinthe, mais il y a un truc qui matche bien entre nous. Deux déchets qui se partagent une bouteille de whisky sur un banc en début de soirée, à déblatérer sur un sujet qu'on ne maîtrise visiblement ni l'un, ni l'autre. Je ne sais pas si j'arrive à le mettre en confiance ou s'il avait de toute façon déjà décidé de se confier à moi, mais en tout cas il lance la machine. Et visiblement, il n'y a pas grand chose qui peut l'arrêter. Il a l'air d'en garder pas mal sur le cœur, ce garçon, et moi je l'écoute. Ça m'intéresse, en vrai. Et j'arrive à le comprendre, en plus, sans qu'il ait besoin de trop expliciter. Je me pensais presque unique, avec mes problèmes d'attachement et mon incompréhension des sentiments, mais il est en train de me prouver totalement l'inverse. Je me demande même s'il n'est pas pire que moi, dans le domaine. Je lui prends la bouteille de whisky pour boire encore quelques gorgées en l'écoutant. Ma caboche me tourne, je sens que ça va être le moment où je vais débiter plus de conneries que tous les cons du monde réunis. Mais ça me va. Faut dire qu'au pire, je m'en tape un peu de ce qu'il va penser de moi : on pense tous quelque chose des autres, c'est humain. Alors libre à lui de penser ce qu'il veut.

Il est chinois. Je ne sais pas pourquoi, c'est cette information qui s'ancre le plus facilement dans mon esprit. Bon, en même temps, j'aurais probablement pu le deviner toute seule. Quoi qu'avec son style, je le pensais japonais. Mais non, visiblement, le japonais de l'histoire, c'est son copain. Okay, les prénoms maintenant. J'essaie sérieusement de retenir le plus d'informations possibles, j'ai pas envie d'être trop à côté de la plaque quand ce sera mon tour de parler. Parce que, pour le moment, il se lâche le petit, il me bombarde de ses problèmes avec la fluidité d'un torrent, mais je sais bien que je ne vais pas pouvoir rester à le regarder comme un poisson crevé quand il aura fermé la bouche. Son ex s'appelle Thomas – un sombre connard, si vous voulez mon avis – et j'ai un peu de mal à replacer chronologiquement son récit. Mais ça n'a pas tellement d'importance. L'important, c'est que ce Thomas est un enculé, et que Hyacinthe a eu du mal à faire confiance à son copain. Ce que je peux comprendre. Je termine de rouler mon joint quand il me sort que son mec lui a mis aussi à l'envers, et j'écrase ma cigarette pour allumer le cône entre mes lèvres. Petit sourire désolé aux lèvres, même si je pense pas que son copain l'ai largué, contrairement à ce qu'il pense. Pas que je sois thérapeute pour couple, hein, mais c'est la suite qui me fait penser ça. Son mec, il tenait assez à lui pour être clair sur ce qu'il acceptait ou non – ça, généralement, il paraît que c'est quand on vise une relation sérieuse qu'on fait des trucs dans le genre. Et puis, il s'arrête de parler, Hyacinthe. Je me rends compte que je m'étais déjà habituée à sa voix qui remplissait le vide du parc.

Je laisse passer un silence. Il n'y a pas besoin que notre conversation se fasse du tac au tac, et puis, je suis déjà trop alcoolisée pour en avoir quoi que ce soit à carrer. Je ne sais pas si c'est le cas du chinois également, mais honnêtement ? Ça n'a pas tellement d'importance, non plus. Je prends le temps de tirer sur mon joint, de longues bouffées qui rejettent une fumée blanche. Et puis, au cas où, je lui tends le cône, sait-on jamais. « Jezebel, c'est le nom de ma copine. Y'a pas si longtemps, elle m'a annoncé un truc de fou, qui m'a foutu à l'envers pendant plusieurs jours. Et puis, elle veut que je rencontre ses parents, mais je crois pas que je sois prête pour ça. J'ai pas envie de les rencontrer, ses parents, ça me fout la trouille. J'ai vingt-huit piges et c'est la première fois que j'ai une vraie relation, et j'ai l'impression qu'elle veut aller trop vite, et ça m'angoisse comme pas possible. » Je soupire, en décroisant mes jambes pour m'adosser au banc, à regarder devant moi. « Ton Thomas, là, c'était un gros con. Un mec stupide, et lâche. Tu devrais juste, pouf, le sortir de ta tête et le jeter au feu. Des mecs, comme ça, t'en rencontreras pas tous les mois, et faut que tu le supprimes définitivement de ta tête pour t'en rendre compte – que tu l'aies aimé ou pas, c'est pas tellement le problème. Le problème, c'est qu'il t'a pris pour un gros con, et qu'il mérite même pas que ça change quoi que ce soit dans ta façon d'appréhender les relations. » Je hausse les épaules, retire sur le joint, m'étire un peu.

« Bref, ce que je veux dire par là, c'est que ton mec, je pense pas qu'il te prendra autant pour un con que ton ex. Même s'il a pas l'habitude d'être en retard, il a peut-être eu un empêchement. Un truc familial, une rencontre, il s'est peut-être perdu ou il avait peut-être juste besoin d'un peu de temps, j'en sais rien. Mais il doit avoir une raison. Je sais pas comment ça se passe au Japon, mais j'doute que les gens fassent juste que zapper un rendez-vous pour dire que c'est terminé. »
Je le regarde, cette fois. Je ne sais pas si je dis de la merde ou non, je ne sais même pas si ça a une quelconque importante que mes paroles soient vérifiables. Je dis juste ce que je pense, avec les éléments dont je dispose. « Et au pire, même s'il t'a largué, c'est pas la fin de ta vie, le monde s'écroule pas et il continue de tourner. Je dis pas que tu devrais être en train de danser la lambada en te marrant, mais juste que si ça se termine, votre histoire, c'est qu'elle sera arrivée à son terme. Et crois-moi, hein, je te dis ça mais j'en crèverais si je me rends compte qu'au final, Jezebel m'a vraiment larguée. Mais la vie continue. T'es beau, t'es jeune, t'es stylé, et les blessures, ça fini toujours par guérir. » Pour le coup, je sais de quoi je parle, même si ça n'est pas du domaine des relations amoureuses. Mais ouais, les blessures, ça finit toujours par guérir, un jour ou l'autre. « Et puis, regarde, on est bien là. On boit, on fume, on partage nos vies. Je crois à ces conneries de karma et de destin, et autres trucs comme ça. Si ton mec avait été à l'heure, on aurait pas cette conversation, on ne pourrait pas philosopher sur la vie et les relations, et tu n'aurais pas eu l'ultime privilège de rencontrer mon irrésistible personne... » je ponctue ma phrase d'un vrai rire, me foutant ouvertement de ma propre gueule ; « Tu l'aimes beaucoup trop, ce type, hein ? Vous êtes ensemble depuis combien de temps ? »

Et voilà que je m'intéresse vraiment à lui. Un jour, je vous jure, ça va me porter préjudice d'être autant intéressée par l'autre, de vouloir vraiment connaître les gens, même si ça va rarement plus loin qu'une soirée, une nuit ou juste une heure sur un banc dans un parc. Mais, au moins, j'ai le mérite de ne pas m'en foutre, de ça, de l'autre. Je pense que c'est important, ça, pour le coup.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 28 Jan - 13:32
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

Thomas est un sale con. Je le sais bien maintenant que j'ai du recul sur la situation, mais ça fait toujours du bien de se l'entendre dire. Au moins, je sais que je ne suis pas fou. Elle a raison aussi, je devrais tourner la page, faire en sorte que ça ne me bloque pas dans mes nouvelles relations, et potentiellement celles à venir. Par contre, le coup de ne pas en mourir si Uta me largue, j'en suis pas certain. Je ne sais pas si j'y survivrai. D'ailleurs, j'avais prévu de faire en sorte de ne pas y survivre, avec mon petit arrêt à l'épicerie. Je fouille dans la poche de mon sweat a capuche d'ailleurs, pour m'assurer que les lames de rasoir sont toujours là, dans leur petite boîte en plastique. Un peu comme un drogué qui vérifie que sa came est toujours là, sans pour autant y toucher. D'ailleurs c'est un peu similaire, je m'y suis habitué, et ça me manque de ne plus me faire du mal. Uta m'en fait pour compenser, mais ce n'est pas le sujet. Ni la même situation. Parce que je ne savais pas avant de le rencontrer que je pourrais aimer ça, aimer que quelqu'un d'autre me fasse pleurer. N'allez pas croire que je me fais battre par mon copain, je suis tout à fait consentant quand il me tape dessus ou qu'il m'insulte. Parce qu'en dehors d'un lit, il n'est pas du tout comme ça. C'est juste quand on est tous les deux.

Elle, Judith, elle ne pense pas qu'il m'ait largué. De nouveau, je viens tirer sur mon collier et frémit en constatant qu'il ne s'enlève toujours pas. C'est un sortilège qui m'en empêche. De ce qu'il m'a dit, il n'y a que si lui le veut que je pourrais le retirer. Bon, je suis sur que si je forçais un peu, je trouverais bien un sort capable de contrer celui sur le collier. Mais j'ai pas spécialement envie de risquer de me tuer. Paradoxal, quand on sait que j'ai des idées noires et que j'ai déjà songé à mourir. Mais je ne veux pas crever comme ça, à cause d'un sortilège raté. On se souviendrais de moi comme d'un piètre sorcier et je n'ai pas envie d'avoir cette réputation posthume.

Je peux comprendre aussi que Judith ait peur de rencontrer les parents de sa donzelle, qui s'appelle donc Jezebel. Uta a rencontré les miens, mais je n'ai pas rencontré les siens. Principalement parce que sa famille habite loin, toujours au Japon et que ça fait quand même un sacré voyage, même en étant sorcier. C'est même plus long de manière magique que si on emploie la méthode moldue, qui prend tout de même douze bonnes heures d'avion. Lui, il est venu passer Noël à la maison. C'est moi qui ait pris l'initiative, et ça l'avait d'ailleurs un peu gêné de 'incruster comme ça. Une fois le choc passé, parce qu'il faut avouer qu'il ne passe pas inaperçu, mes parents l'ont plutôt bien accepté. Ils se sont rendus compte que ce n'était pas un psychopathe, ni un mage noir, alors pour eux... c'est déjà pas mal. Je crois que de toute manière, maman s'en doutais que j'aimais les garçons. J'aime aussi les filles d'ailleurs, je ne fais pas vraiment de différence, les deux me donnent faim.

Je me sens débile maintenant d'avoir pensé au pire. Je sors mon portable moldu et frémit en voyant l'heure tardive. La fac est déjà fermée. J'vais passer la nuit dehors maintenant. Et Uta, puisque d'après Judith il ne m'a pas largué, doit être en train de fouiller partout et de chercher un moyen de sortir quand même pour partir à ma recherche. Ma gorge se noue, et je renifle tout en tirant une nouvelle latte sur le joint qu'elle me tend. Bordel de merde. Je vais faire perdre des points à ma maison. Et ça la fout mal, le préfet en chef qui découche. « Oui, je dois vraiment l'aimer, pour me foutre dans des état pareils. » Nouvelle gorgée de Whisky, puis je sors mes propres cigarettes tout en laissant mon paquet à disposition pour Judith. Quand elle aura fini son joint, elle aura surement envie d'une clope. Du moins, c'est ce dont j'ai envie quand j'en fume un personnellement. « Pour ton problème à toi, avec Jezebel... ça devrais aller. Si elle veut te présenter à ses parents, c'est que tu comptes pour elle. Et qu'elle sait qu'ils réagirons pas mal au fait qu'elle leur ramène une fille plutôt qu'un garçon. C'est con à dire, mais si ses parents acceptent son orientation sexuelle ça veut dire qu'ils sont ouverts d'esprits. Et les gens ouverts d'esprits, ce sont des gens bien. Ma mère par exemple, quand elle a ramené mon père qui est blanc, mes grands parents ont un peu tiqué, mais quand ils ont vu que c'était un homme bien, ils l'ont accepté. A la base, je crois qu'ils avaient juste peur que culturellement parlant ce soit compliqué. Mais non, finalement. » Et c'est vrai. C'est même pas le fait qu'il soit moldu qui les a surpris, mais plutôt qu'il soit caucasien. C'est à cause de ça qu'ils ont eu peur que maman soit malheureuse, au début. En plus de ce que j'en sais, je crois que maman n'a jamais eu un copain qui soit Chinois, ou au minimum asiatique. Et que donc, elle a peut-être été surprise que j'en ramène un à la maison de mon côté. Bon en soi c'est pas bien grave, je sais que mes parents s'en foutent pas mal de l'ethnie des gens. Si j'avais ramené une fille ou un garçon, qui soit noir, ils n'auraient rien dit non plus. Tant que c'est quelqu'un de correct que je fréquente, à mon avis, ils s'en fichent.

« J'ai un autre soucis par contre, beaucoup plus terre à terre. » Bon, comment amener la chose ? Je ne peux pas lui dire que je suis dans une université pour sorciers. J'vais sans doute sortir la même excuse qu'aux autres moldus que je fréquente : « Je sais que j'ai pas la dégaine qui va avec, mais ma fac, c'est un truc privé très très bourge et on a un couvre feu. Là j'vais passer la nuit dehors, c'est fermé déjà et j'peux pas rejoindre mon dortoir. » Je marque une pause et tente de justifier ça. Bon en soi je déforme juste la réalité : « Ma mère travaille pour le gouvernement au service des sports. Mon père lui, il est prof dans un lycée privé à Edimbourg. J'ai fait toute ma scolarité dans des internats un peu chic, vraiment vieux jeu. Y a aussi le fait que j'ai des... Besoins particuliers on va dire. C'est pas facile, mais j'ai été diagnostiqué surdoué et j'ai sauter deux classes parce que je m'emmerdais. Le mauvais côté, c'est que même si je suis intelligent du coup, la sociabilité c'est pas trop ça. Comme c'est pas logique les sentiments et les émotions, je comprend pas toujours très bien. »  
Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 29 Jan - 22:18
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

Je l'aime bien, je crois. La conversation est facile avec lui, et puis, j'ai l'impression qu'on peut se comprendre, lui et moi. Hyacinthe, j'oublierais pas ce prénom. Faut dire qu'autant d'originalité dans les rues de Londres, ça ne s'oublie pas. Mais c'est la conversation qui m'intéresse. Le fait que ça coule, les mots. Je verrais demain matin, quand je n'aurais plus les effets de l'alcool et du joint dans le sang, si ça avait du sens, mais sur l'instant, ça en a. Et il est loin d'être con, en plus de ça, c'est appréciable. On peut vraiment parler, la conversation ne tourne pas bêtement en rond comme si on cherchait à défendre notre bout d'gras chacun comme des acharnés. Lui, il écoute ce que j'ai à dire. Un peu comme moi, il n'est pas des plus expressif sur ce que ça lui fait ressentir, et c'est pas plus mal. Les réactions trop débordantes, ça me met mal à l'aise, j'aime bien la froideur qui se dégage de Hyacinthe. Je sais que c'est l'inverse chez la plupart des gens, mais je ne sais pas si vous m'avez bien regardé : je ne me considère pas vraiment comme étant comme la plupart des gens. Je me trouve pas non plus méga marginale, juste assez pour refuser le moule. Et mon moule, à moi, il me dit d'apprécier les personnes qui ne s'étendent pas sur des réactions que j'aurais du mal à comprendre. Je vois qu'il m'écoute, et c'est tout ce qui m'importe. Il me confirme qu'il l'aime, son japonais. Ça m'arrache un sourire qui n'est pas particulièrement adressé à qui que ce soit.

Échange de bons procédés qui s'en suit, quand il met à son tour son paquet de cigarettes à disposition. Je suis contente de ne pas être la fournisseuse officielle de notre conversation sur un banc, dans le fond. Même si j'ai un salaire tout à fait convenable, je n'ai pas envie de me transformer en pigeon, même si je lui ai offert les cigarettes de bon cœur. Il se met à me parler de Jezebel. Je tends encore un peu plus l'oreille, sans forcément réagir plus que ça. J'écoute. Il dit des trucs plutôt sensés et cette histoire de culture différente, ça fait sens pour moi. Mais je ne peux pas vraiment lui déballer que ma copine est une sorcière et que ce n'est pas tellement l'homosexualité de la demoiselle qui pose un soucis... plus le fait que je sois ce qu'ils appellent une « moldue ». Putain, ils en ont des termes bizarres, eux aussi. Et j'avoue qu'il y aussi de ça qui me fait flipper dans la rencontre. Pas me sentir à ma place, avoir l'impression d'être un extraterrestre. Et puis, qu'est-ce que j'aurais à leur dire ? Je vois le sketch d'ici ; "Bonjour Monsieur, bonjour Madame, je m'envoie votre fille depuis un an, et je la trompe tous les deux jours, vous avez une bien jolie baguette" ! En fait, je crois que mon angoisse est multifactorielle, finalement. Est-ce que j'ai honte ? J'en sais rien. Peut-être. Ouais, j'ai sûrement un peu honte de tromper Jezebel, et d'inviter des inconnus dans le lit qu'on partage parfois toutes les deux. Mais ça non plus, j'ai pas tellement envie d'en parler avec Hyacinthe.

C'est pas que j'ai peur du jugement, c'est juste que je voudrais pas qu'il croit que je n'aime pas assez Jezebel pour être fidèle. Parce que j'ai jamais autant aimé de mon existence, et ça, c'est un fait établi. « Culturellement parlant, on est à des années lumières l'une de l'autre. Je crois que ça aussi, ça me fait flipper. Et puis, rencontrer la famille de l'autre, ça officialise les choses. Et je sais pas si je suis prête pour ça. Je sais pas si je serais prête un jour pour ça, en fait, même dans dix ans. » Est-ce que je me vois encore avec Jezebel dans dix ans ? Peut-être bien. Peut-être pas. J'en sais rien, en fait, elle va bien finir par en avoir marre de moi et de mon mode de fonctionnement. « Bref, c'est la merde. Les handicapés des sentiments, comme toi et moi, ça devraient pas s'autoriser à avoir des histoires. Franchement, ça complique plus la vie qu'autre chose, si tu veux mon avis. Et même si tu le veux pas, d'ailleurs. Je pense vraiment qu'être en couple, pour des personnes à l'ouest sentimentalement parlant comme nous, c'est de la torture. J'dois être maso. » Ouais, je ne vois pas d'autres explications. Je dois sérieusement être maso pour me lancer dans un truc sérieux avec qui que ce soit. Et vue la démonstration qu'il me fait de son incompréhension des sentiments humains, je pense que Hyacinthe est pas mal non plus dans son genre.

Le changement de sujet est brutal et sur le coup, ça me fait rire. Un grand éclat de rire qui me résonne dans les oreilles. Je fume tranquillement en l'écoutant parler. Il est piégé dehors, à cause d'un couvre-feu. Effectivement, il a pas tellement la gueule d'être dans le privé, mais l'habit ne fait pas le moine, à ce qu'on dit. Papa et Maman doivent certainement vouloir le meilleur pour leur fiston. Quand j'étais en étude, je me rappelle que mes propres parents m'avaient payé une bonne école, aussi. Pas un truc de luxe avec un couvre-feu, ils ont pas assez de thunes pour ça, mais une école dont le diplôme vaut vraiment quelque chose sur le marché du travail. Ils se sont pas mal sacrifiés pour que je puisse faire mes études dans le domaine que je voulais. Il m'explique un peu, je comprends un peu mieux. Et ça continue de me faire sourire. Nous sommes l'exact opposé l'un de l'autre, sur le plan scolaire. Je suis pas débile, loin de là, mais j'avais quand même deux ans de retard scolaire par rapport aux gamins de mon âge. La faute du traumatisme lié à mon histoire, apparemment. J'ai commencé à parler tard, vers huit ans je crois, mais dès le moment où j'ai prononcé mon premier mot, mes progrès ont été fulgurants. Encore une fois, merci à mes parents... « Tu peux crécher chez moi, si tu veux. Surdoué ou pas, je pense que tu trouveras mon canapé plus confortable qu'un banc. » que je lui dis. Il n'y a pas d'arrières-pensées. Premièrement, je vois bien qu'il est bien plus jeune que moi, et je prends pas encore mes conquêtes au berceau. Deuxièmement, j'ai pas spécialement envie d'essayer d'en faire une de mes conquêtes. Troisièmement, j'ai juste pas envie qu'il dorme dehors, parce que les rues peuvent vite être dangereuses la nuit. Et puis, quatrièmement, je respecte le fait qu'il soit fidèle à son copain. Et même sans ce dernier point, les précédents suffisent largement à ce que ma proposition soit la plus honnête du monde. « J'dois aller à une soirée, tu peux venir aussi si tu veux. Ou je peux te conduire chez moi, tu pourras te poser, lire, ou peu importe. Je dois avoir une bouteille qui traîne et y'a la télé. Je te demanderais juste de pas toucher à mes ordinateurs, si tu préfères te mettre au chaud. » Toute façon, mon bureau est fermé à clef, et la clef est toujours sur moi. Je m'en fous de faire dormir des inconnus chez moi, mais le matos qu'il y a dans cette pièce vaut certainement plus cher qu'une bonne voiture, donc je ne prendrais pas le risque de me faire voler. Ma télé, par contre, c'est une vieille cathodique.

« C'est comme tu veux, en tout cas. Entre nous, je préférerais quand même te savoir à l'abri quelque part que dehors toute la nuit. Mais si tu le sens pas, je vais pas te forcer non plus, c'est ton problème. » J'éteins le joint, je le range. Je suis assez stone pour être bien, mais pas assez pour commencer à devenir parano. L'alcool, ça apaise aussi un peu cet effet là du joint. Je suis dans un état qui me convient, là. Ni trop pétée, ni trop sobre. J'ai encore conscience de ce que je raconte, mais j'ai la merveilleuse sensation de flotter. Et j'ai le cerveau assez anesthésié pour avoir envie d'aller faire la fête malgré la prise de tête avec Jezebel hier. « La soirée, c'est dans un petit bar, pas très loin. On va certainement finir chez un de mes potes, il est plutôt cool. Il aime bien les maths aussi, d'ailleurs. La balle est dans ton camp, Hyacinthe. » que j'ajoute, juste pour le plaisir de prononcer ce prénom sorti de nulle part.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 29 Jan - 23:20
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

C'est bien vrai qu'on est des masochistes. Je le suis vraiment, d'ailleurs, mais je ne vais peut-être pas rentrer dans les détails de ma vie intime avec Judith, elle en sait déjà bien assez. Et bien plus que la majorité des gens que je fréquente. Uta le sait tout ça aussi, mais les autres ?... Je suis Hyacinthe Chang, le préfet en Chef de Serpentard, un grand blond austère et autoritaire. Un type méprisant et méprisable, détestable, juste pour ne pas qu'on puisse me faire du mal. Cette carapace je m'y suis habitué. Et ce masque aussi. Si bien que j'ai vraiment fini par devenir un sale con un peu arrogant. J'ai toujours été sarcastique et plein d'ambition, mais plus jeune, quand j'étais gamin, j'étais pas aussi casant avec les gens. Bah, pour me rassurer je me dis que c'est la faute des autres. Que si on m'avait pas cru moldu jusqu'à mes dix ans et donc isolé des autres, j'aurais peut-être été un chouilla plus sympa. Peut-être même que j'aurais pas fait cocu Prewett, en galochant sa petite copine de l'époque. J'ai fait comme si j'en savais rien, mais en vérité j'étais tout à fait au courant. Et j'avais juste envie de le faire chier, cet idiot de Gryffondor, et d'avoir une bonne raison supplémentaire pour afficher un air satisfait dans les couloirs.

Bref. Judith rigole quand je lui annonce que je suis chez les bourges. C'est pas tout à fait faux, une année scolaire à Poudlard ça a tout de même un certain coût. Et la fac c'est un bonus, ce n'est pas obligatoire. Vous me direz Poudlard ça n'l'est pas non plus, je sais que certains ont l'école à la maison ou vont à l'étranger pour diverses raisons. Ma petite sœur, cette garce, quand on a su que j'étais un sorcier moi aussi, elle avait demandé à mes parents de m'envoyer à l'école de magie en Asie, pour pas voir ma tête à Poudlard. Mais c'était hors de question pour ma mère de m'envoyer sur un autre continent juste parce que ma sœur avait fait un caprice. Toujours est-il qu'elle me propose une soirée, ou de rester devant la télé. Je regarde ma bouteille de Whisky, déjà à moitié vide puisqu'on s'y est mis à deux. « J'suis pas contre une soirée. ça fait longtemps. » Je rebouche la bouteille et sors mon porte feuille pour en regarder le contenu. J'ai plus vraiment de liquide. De liquide moldu du moins, parce que des sous sorciers, ça va. Par contre, j'ai encore ma carte. Je déglutis et soupire. Mes parents vont voir que j'ai découché, là c'est mort. Mais foutu pour foutu...

« Ouais, va pour une soirée. J'ai envie d'une Guiness. C'est Irlandais alors ça change du Whisky écossais, mais ça fera bien l'affaire. On peut au moins donner ça aux Irlandais, ils sont pas mauvais en binouze. » Surtout si la compagnie est bonne. Je me relève donc de notre banc et tend ma bouteille et mon bouquin à Judith tout naturellement : « J'vais faire le relou, mais comme tous les mec j'vais te poser la question cruciale. Tu peux prendre ça dans ton sac s'il te plaît Judith? »  Vraiment, ça me fait bizarre d'appeller quelqu'un comme ça par son prénom. Mais j'vais peut-être pas lui demander son nom de famille maintenant, non ? Je sors de nouveau mon portable pour regarder l'heure et joue nerveusement avec mon piercing à la lèvre que je mordille. Merde. Je vais me faire buter. J'suis bon pour recevoir une beuglante de maman dans les jours à venir, quand elle saura que j'ai fait le mur. Mais c'est une rebelle elle aussi, je tiens ça d'elle. Maman aussi a désobéi à ses parents, en commençant par rejoindre l'AD.

Je verrouille mon téléphone et le remet dans ma poche. J'sais même pas vraiment pourquoi je le regarde. Même si Uta le voulais et avait un téléphone moldu, il ne pourrais de toute manière pas l'utiliser à cause de la magie et des interférences. C'est finalement une soirée intéressante. Il semblerait bien que je reparte à l'aventure. Est-ce que j'ai vraiment bien fait de retourner à la fac ? Comme si je pouvais avoir une réponse, je lève les yeux vers le ciel. On ne voit pas les étoiles en pleine ville. Mais Judith et ses amis geeks auront peut-être la réponse. Elle n'a en tout cas pas menti : nous voilà vite arrivés dans un petit bar. Mes joues rougissent à cause de la chaleur du lieu, et je baisse donc enfin la capuche de ma veste pour laisser tomber mes longs cheveux blonds de Princesse. Les bars sont toujours des lieux très intéressants. Mais Uta ne le comprend pas vraiment, pour lui je suis juste un poivrot. 
Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mer 30 Jan - 0:22
HRP : C'est vraiment pas glorieux comme réponse. J'espère que tu auras assez d'élément pour pouvoir répondre. Hésite pas à me dire si c'est pas le cas ! you're so cute like pikachu - ft hyacinthe 1616589981

You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

Dès l'instant où il prononce sa décision, je me relève du banc pour me poster bien droite sur mes jambes. Enfin, bien droite. Je titube peut-être légèrement, alors j'essaie de m'ancrer dans le sol autant que je peux le faire. Okay, c'est pas un franc succès, mais sérieusement : qui s'en soucie ? Il a bon goût, en plus de ça, alors qu'il se fait déjà le programme de la soirée. « Rien que pour tes bons goûts et en l'honneur de notre rencontre, j'te paie le premier verre Par contre, tu te démerdes pour les autres. » que je lui annonce. On verra bien une fois au bar s'il accepte ou non la proposition, le choix lui appartient, mais c'est clairement de bon cœur que je lui balance ça. L'argent, c'est fait pour être dépensé, après tout. Et c'est encore mieux de le dépenser pour faire plaisir aux autres. En tout cas, à mon sens. Je crois que j'ai toujours été comme ça, à ne pas faire trop gaffe à la façon dont je dépense mon argent. La nana qui donne systématiquement aux sans-abris ? C'est moi. Je fais le bonheur de ceux de mon quartier. Il y en a même un, complètement dans son monde, qui me prend pour un ange. Il dit que mes cheveux, c'est les stigmates de mon auréole et juste après, il part dépenser ma thune en bières de mauvaise qualité mais qui t'attaquent bien le système. Je ne peux pas lui en vouloir. Il a dormi chez moi quelques nuits, d'ailleurs, et mon appartement a pué la pisse pendant trois jours après, à chaque fois. Voilà mon cerveau qui divague encore, mais la voix de Hyacinthe me ramène à la réalité, et je ris encore. Sa demande est typiquement masculine. Comme si ça allait bousculer leur virilité d'avoir leur propre sac, putain. Quoi qu'il en soit, je mets ses affaires au milieu des miennes, avant qu'on ne quitte le parc comme si nous étions déjà de vieux copains.

Le bar doit être à une petite dizaine de minutes du parc, pas très loin. En tout cas, on est vite arrivé, et je découvre un peu mieux le visage – et les cheveux au moins aussi impressionnants que les miens – de mon ami du soir. De mon côté, j'ai vite fait d'enlever le surplus de vêtements. Derrière mon manteau et mon gros pull se cache un haut qui ne cache pas grand chose, justement, mais je sais très bien que les bars donnent toujours trop chaud et je n'ai pas envie de transpirer comme un porc. Alors, je m'habille en fonction. Sur mon ventre, certaines cicatrices sont bien visibles. Petites traces rondes de brûlures de cigarettes qui forment un chemin, je garde là les vestiges d'un passé dont je ne garde aucun souvenir. Mais franchement, j'ai moi-même fini par les oublier, ces traces. Ce sont toujours les regards des autres qui me rappellent que mon corps est marqué. Et, en même temps, ça peut difficilement se louper. J'en veux à personne, pour ça. Si ça me gênait vraiment, je ne mettrais pas des hauts qui s'arrêtent sous la poitrine. Je ne mets pas très longtemps à repérer mes trois potes qui sont déjà en train de s'enfiler leurs bières. Je leur fais rapidement un signe de la main, et je les vois rire en me voyant accompagnée. Je pense pas que ça les étonne beaucoup, j'ai tendance à ramasser ce que je trouve dehors – appelons ça une sale manie. « Une Guiness, hum ? » que je demande évasivement à Hyacinthe, avant de me diriger vers le comptoir pour en commander deux, et avancer le billet avant de revenir vers le blondinet. « Il va nous apporter ça dans deux minutes. » que je lui dis, avant d'ouvrir la marche pour rejoindre la table où sont mes potes.

Honnêtement, je crois que je traîne avec toutes sortes de personnes. Des fêtards, des geeks, des nerds, des punks et même des gens à côté desquels je fais tâche – comme Jezebel. Ces potes là, je les ai rencontré il y a peut-être trois semaines, pendant un colloque sur la robotique. Je crois que mon style les a interpellé, et on s'était dit qu'on allait se reprendre un verre à l'occasion. Ils ont l'air sages, comme ça, mais la première soirée que j'ai fais avec eux m'a prouvé l'inverse. Et puis, on attends d'autres potes. Je sais pas combien on est censé être, mais je sais que ça va être sympa. Je me pose à côté d'un grand brun, qui regarde Hyacinthe de haut en bas. « Les gars, Hyacinthe. Hyacinthe... Les gars. Dans l'ordre, Andrew, Tom et Yann. Hyacinthe kiffe les maths, apparemment ça le détend, vous devriez vous entendre. » Ils me font un doigt, et je rigole légèrement au moment où les Guiness arrivent à notre table. Et je me penche vers Hyacinthe, lui faisant une fausse confidence ; « Tu peux te foutre de leur gueule, ils ont pas de vie. Leur plus grand kiff, c'est les proba' et les calculs non-linéaires, surtout à Tom. Et, d'ailleurs, je le soupçonne d'avoir des relations sexuelles exclusivement avec un R2-D2 taille réelle. Pauvre objet. » Bien sûr, je parle assez fort pour que mes potes entendent. Et ça les fait rire, c'est pour ça que je les aime bien. « Okay, l'écoute pas. » dit Tom « Elle, c'est la Reine des Connasses au Pays des Gros Cons. » Étonnamment représentatif, j'applaudirais presque. Mais il n'y a qu'un petit sourire amusé qui étend mes lèvres, et je lui envoie un baiser avant d'entamer ma bière.

« Hyacinthe m'disait tout à l'heure qu'il était dans une fac pour bourges. C'est pas toi Andrew qu'a fait ton master dans une fac privée ? » Il acquiesce, le Andrew en question. Et je poursuis : « Moi, j'ai fais des études dans le domaine du modélisme numérique. J'fais des maquettes en 3D, et je leur donne vie, en très gros. Je travaille pour une compagnie de jeux vidéos, dans une équipe qui s'occupe principalement des décors, et de quelques PNJ. Tom, il a fait des études d'ingénieur, Andrew a étudié la domotique et il est concepteur de projet ou un truc du genre, pour être honnête, personne comprend rien à son métier. Et Yann est informaticien, rien de très glorieux. Enfin, voilà pour le tour de table. T'étudies quoi, toi ? » Okay, je me rends bien compte que si on est pas dans le délire, ça peut faire presque sectaire cette petite réunion dans un bar entre gens plus ou moins tous dans le même domaine professionnel. La Réunion des Freak Anonymes, qu'on aurait dû rebaptiser la soirée. Mais très vite, d'autres personnes arrivent. Des univers diamétralement opposés se mélangent, entre des gens que je n'ai jamais vu de mon existence et d'autres que je connais plus ou moins bien. La soirée commence plutôt bien, l'alcool coule sans problème. Moi qui suis déjà bien entamée, je me désinhibe  à vitesse grand V, déjà que je ne suis pas très inhibée en temps normal. « Le dernier qui fini son verre paie la prochaine tournée. » que je lance, à un moment. C'est puéril, mais je sais que je ne serais pas la dernière et j'ai envie d'un verre gratuit. Alors je vide mon verre cul sec, et advienne que pourra.

Faudra juste que je fasse gaffe à être capable de retrouver le chemin de mon appartement.

Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Ven 1 Fév - 14:53
You're so cute like pikachu
« story of hyacinthe chang and judith lowell »



12 Janvier 2019

Je suis toujours un peu gêné, quand une fille me propose un verre. Je ne devrais pas, c'est complètement macho de penser comme ça. Et je ne le suis pas vraiment. En même temps vu ma mère et ma sœur, j'aurai du mal à l'être. Maman est une héroïne de guerre et elle nous a élevé dans le respect Nymphéa et moi. Ok, j'avoue que à cause de mon père j'ai tendance à tenir la porte aux filles ou à les laisser passer avant. Mais c'est être galant plutôt que macho non? On va dire que la ligne est un peu floue, mais que ça dépend des point de vue. Si je tombe sur une tarée qui pense que tous les hommes sont des porcs, à ses yeux je serais un déchet totalement machiste et oppresseur, pourquoi pas même un violeur. Mai si e tombe sur quelqu'un de censé, je serais juste un gars bien élevé et respectueux des femmes au moins. C'est rare que je me batte avec les filles d'ailleurs. A part avec ma petite sœur à presque vingt ans on se tire encore les cheveux et ça nous arrive de nous rouler par terre tous les deux dans le salon quand on se dispute, comme quand on étais gosses. Mais sinon, nan, j'lève pas la main sur les filles, question de principe. Par contre, si c'est un duel pas de pitié : on est tous égaux avec une baguette. C'est juste une question de talent, pas de genre.

Quand Judith me présente en tant que Hyacinthe, je me sens par habitude obligé de préciser : « Chang. Hyacinthe Chang Macleod en fait, j'ai les nom de mes deux parents. » C'est par contre très rare que je donne le nom de papa; parce que c'est un moldu et personne ne connaît vraiment son nom de famille dans le monde magique. Chang, ça a déjà plus de notoriété ou de prestige si j'ose dire. Pas qu'on ait particulièrement fait de grandes choses en occident, hormis maman qui a participé à la guerre, mais beaucoup d'autres l'ont fait aussi. Non, c'est surtout qu'on est l'une des rares familles de sorciers à ne pas être européens et tout de même là depuis un moment. Chang, c'est familier à la plupart des sorciers, sans pour autant qu'ils sachent vraiment qui nous sommes. A moins qu'ils aient lu une biographie sur Harry Potter et qu'ils se souviennent d'avoir lu le nom de maman qui fricotais avec lui quand ils étaient à Poudlard. Quand j'y pense, j'me dis que si les choses avaient été différentes, dan un univers parallèle j'aurais pu m’appeler Potter. Ou Diggory, si Cédric avait survécu à sa rencontre avec Voldemort. 

Judith me présente ses amis, qui ont tous l'air d'être des têtes. C'est pas plus mal, au moins on pourra avoir des conversations plutôt intéressantes. Je suppose. Je souris à sa remarque quand elle me dit que son ami, Tom si j'ai bien retenu, entretiens des relations sexuelles avec une réplique de R2D2. ça va que j'ai un pied dans le monde moldu, sinon j'aurais clairement pas compris la référence. Quand on me demande ce que je fais je lève les yeux au ciel pou faire mine de réfléchir : « Euuuh... Comment expliquer... en fait, je... » J'peux pas vraiment leur dire que j'ai le nez dans des vieux grimoires de potion, d'alchimie et de sortilèges non? Comment amener la chose, je leur annonce que j'étudie la physique et la chimie peut-être ? C'est un peu l'équivalent moldu n'est-ce pas? Heureusement, sauvé par le gong : une nana arrive, visiblement la copine d'un des types. Elle se présente à son tour, Cholée. Je la salue en souriant et hésite moi aussi à me déshabiller comme Judith. J'ai toujours un peu de réticence à me mettre en manches courtes devant les gens. Surtout parce que j'ai horreur des questions. Mais ils n'ont pas vraiment l'air d'en poser. Je me mordille donc la lèvre, et retire mon sweat à capuche pour me retrouver en tee shirt. Je suis un peu stressé, je surveille pour voir si personne ne baisse le regard sur mes avant bras. Heureusement une nouvelle fois, je suis sauvé par Judith qui nous lance un défi.

En bon écossais et en bon alcoolique, je ne peine pas à quiller ma peinte très rapidement. Faut pas croire, j'ai une bonne descente. C'est assez rare pour un asiatique à ce qu'il paraît mais je triche un peu. Papa est blanc, et j'ai grandi en occident. Je ne suis donc pas le dernier à finir, et Judith non plus. C'est Andrew le fada de domotique dont on ne comprend pas le métier qui n'arrive pas à finir en s'étouffant à moitié. La Chloée a du mal aussi, si bien qu'elle rigole déjà toute seule. J'esquisse un sourire amusé : « Ce sera une deuxième pinte de Guiness pour moi. La même. » Malheureusement, ils sont bien décidés à demander ce que je fais comme études. J'essaye d'éluder la question et hausse les épaules : « A la base, je faisais de la musique. J'étais dans un groupe de metal. Mais ma mère a voulu que je reprenne des études sérieuses. Elle voudrais sans doute que je devienne prix nobel de Chimie. Mais je sais pas trop. J'hésite encore un peu sur mon propre avenir. Je sais pas si je dois faire ce que mes parents veulent, ou si je dois les envoyer bouler et vivre ma vie. Mais je veux pas le regretter. J'ai déjà assez de regrets. Mon grand père paternel étais prof de maths, on père est prof d'histoire, ma mère travaille pour le gouvernement. Ils ont certaines... Espérances me concernant. Clairement, ils préféreraient que je trouve un bon travail en Physique ou en Chimie je pense, plutôt que de me voir hurler dans un micro avec une guitare. » Je hausse les épaules et remercie la serveuse qui me ramène ma deuxième Guiness. Je renifle et me frotte les bras sous la table par réflexe. Pas de questions, s'il vous plaît. C'est assez évident, le genre de regrets que j'ai non ?  
Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
you're so cute like pikachu - ft hyacinthe
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-