- Allen…

Tu te réveilles en sursaut, en touchant la place vide à mes côtés. Elle est glacial, toujours aussi vide que depuis ton divorce. Ta respiration est rapide, ce rêve avait l’air si réel… Tout en passant une main dans tes cheveux, tu reprends ton souffle. Depuis votre seule et unique nuit, tu n’as pas eu l'occasion de revoir le sorcier. Et depuis, il te hante, jour et nuit. Tu as pourtant tout fait pour le revoir, en allant souvent à la taverne, mais rien… Tu ne l’as pas revu depuis… Et il te manque. Pas au sens sentimental, c’est encore trop tôt, mais au sens charnel. Son corps te manque, plus que tu ne veux l’avouer. Maudit Hibou.

Tu décides de te préparer pour le travail. Vu l’heure qu’il est, tu seras fortement en avance, mais tu préfères ça que d’être confronté au fantôme du jeune homme. C’est totalement dingue, ce qu’il t’est arrivé, tu penses parfois que tu as rêvé cette nuit-là...Et pourtant, les signes qu’il y avait sur ton corps le lendemain, prouvait le contraire. Et ton esprit se rattache à ça et aux brides de souvenir qu’il te reste de lui.

Après une douche glacée pour te remettre les idées en place, tu enfiles ton uniforme d’auror, tout en fumant une cigarette. Depuis cette nuit-là, ta consommation de nicotine à triplé, comme pour compenser le manque de toutes ces sensations ressenti il y a quatre mois. Une fois prêt, tu prends le chemin du ministère en transplanant directement dans le grand hall.

Une vraie fourmilière se dresse devant tes yeux. Pour une heure matinale, bon nombre de sorciers sont déjà d’attaque pour le travail. Tu rejoins ton bureau en soupirant, encore hanté par ton rêve. Et il faut que tu l’oublies...Sinon, tu risques d’avoir un souci.

La journée passe, quand une note de service arrive sur ton bureau, pour t'annoncer que tu seras en charge d’un stagiaire. Manquait plus que ça ! Tu remplaces tes lunettes sur ton nez avant de replonger dans ta paperasse délaissée depuis plusieurs jours maintenant. Quand des coups à la porte perturbe ton travail.

- Entrez. Dis-tu assez fort pour être entendu par l’intru.
- Monsieur Crawford, je vous amène votre futur stagiaire.

Curieux, tu relèves ton visage et le choc s’abat sur toi. Tu prends un visage calme, presque détendu, mais, doucement, la panique et la joie ? De le revoir t'envahit, tu es en train de rêver ? Ce n’est pas possible… La vie s’amuse avec toi en ce moment.

- Merci, vous pouvez disposer. dis-tu d’un ton calme et clair.
- Monsieur Whitworth, je vous laisse entre de bonnes-mains. Dit alors ton collègue avant de vous laisser seuls.

Tu retiens un rire… Si seulement il savait.. Et de nouveau flash trouble ta vision. Tu restes calme en surface, mais ton regard parle pour toi. Un mélange de joie et d’excitation l’anime, caché derrière tes lunettes. Tu prends un instant pour observer le jeune homme. Il est encore plus beau que dans ton souvenir.

- Bonjour, Monsieur Whitworth. Prenez donc place. Dis-tu en montrant les sièges devant ton bureau, et en te retenant de sauter au-dessus de ce dernier pour capturer ses lèvres, qui t’on t’en manquait.

Enfin! Tu l'avais décroché ce putain de stage. Des semaines que tu essayais d'en décrocher un et ça avait été une galère monstre. Des lettres sans retour. Des lettres qui te disaient que tu devais t'adresser encore à un autre service. Des lettres te disant que les dates que tu avais choisi n'étaient pas disponible parce que pris par d'autres. Ça t'avais soûlé. Clairement. Ils avaient joué avec ta patiente. Un jour de plus et tu aurais sûrement gueulé. C'était dans ces moments que tu regrettais de ne pas pouvoir utiliser ton portable, sinon tu les aurais harcelés en une journée pour avoir ton stage et ça n'aurait pas traîné sur des semaines avant d'obtenir un stage à la dernière minute. Enfin bon. Tu l'avais et tu essayais de positiver en te disant que ça allait te changer les idées. Plus que les cours en tout cas. Quatre mois s'étaient écoulés depuis cette nuit là et depuis tu n'avais pas réussi à l'oublier. Il était parti en un éclair à cause de cette foutue lettre et ce serait mentir de dire que tu n'avais pas été frustré. Oh oui tu l'avais été. Le voir reculer alors que le désir était sur le point d'exploser à nouveau... Parfois tu te disais que tout ceci n'avait été qu'un rêve. Un rêve qui s'était terminé en un réveil brusque et qui expliquerait pourquoi Matthew était parti si vite. Mais les marques que tu avais gardé pendant plusieurs jours t'avait prouvé le contraire. Tu voulais le revoir. Tu voulais pouvoir regoûter à ses lèvres. Pouvoir sentir son odeur. En quelques heures il t'avait réellement rendu accro et rien ne t'avait aidé à combler le manque depuis. Rien. Tu étais pourtant sorti pas mal de fois entre temps. Tu étais retourné dans ce bar en espérant le voir mais tu n'avais jamais croisé sa route. D'autres gars étaient aussi venus te draguer mais tu ne ressentais pas le même piquant. Tu repoussais tout le monde. C'était son corps à lui que tu voulais, pas un autre.

Bref. Pour cette première journée de stage tu avais décidé de t'habiller un peu plus classe, histoire de donner une bonne impression dès le premier coup d'oeil. Beaucoup fonctionnait comme ça et ne sachant pas sur qui tu allais tomber tu préférais faire attention. Tu t'étais présenté au ministère, disant pourquoi tu étais là. Très rapidement quelqu'un était venu te chercher, te demandant de le suivre pour t'emmener dans le bureau de ton maître de stage. Tu avais observé autour de toi le temps du chemin, tentant déjà de repérer certains points au cas où tu devrais te déplacer seul. Et puis vous étiez arrivés devant cette fameuse porte entrant une fois l'autorisation donnée et une fois que ton guide t'avait annoncé et là ce fut le choc. Un sourire s'était dessiné sur ton visage. Ce stage promettait d'être des plus intéressants.

- Merci.

Avais-tu dit au collègue du brun avant de poser ton regard sur ce dernier. Au fond de toi tu avais envie de hurler. Quatre long putain de mois à ne pas le voir et il était là devant toi. Si tu t'étais écouté tu aurais fait valser les papiers de son bureau pour aller l'embrasser mais à le voir garder ce calme alors que son regard disait tout le contraire... Tu avais envie de jouer un peu. Prenant place sur le siège, tu avais gardé ton petit sourire en coin avant de répondre, te penchant très légèrement en avant à ta dernière proposition.

- Par quoi dois-je commencer, Monsieur Crawford? De l'aide pour vos papiers? Des recherches à faire? À moins que vous préféreriez terminer ce que nous n'avions pas fini l'autre soir?

-Par quoi dois-je commencer, Monsieur Crawford? De l'aide pour vos papiers? Des recherches à faire? À moins que vous préféreriez terminer ce que nous n'avions pas fini l'autre soir?

Un long frisson parcourt ton corps. Même pas cinq minutes de présence dans ton bureau, ton terrain à toi, qu’il te cherche, te taquine. Tu ne réponds rien, tu te contentes juste de plonger ton regard joueur dans le sien tout en tendant ta main gauche vers la note de service reçu plus tôt. Elle est accompagnée du dossier du jeune sorcier. Ça t’apprendra à ne pas lire la paperasse Matt !

Tu replaces tes lunettes de ta main libre pendant que tu ouvres le dossier pour te plonger dedans, un sourire en coin taquinant tes lèvres face à ce flot d’informations sur le sorcier.

- Allen Whitworth, vingt ans, élève en troisième année universitaire à Poudlard. Très bon résultat à ce que je vois. Tu es aussi doué au pieu qu'à l'école…

Un rictus amusé s’empare de ton visage, en faisant un sous-entendu à votre nuit.

- Bon, pour commencer, je vais tester tes aptitudes physiques. Dis-tu tout en te redressant et en refermant le dossier. Tu contournes ton bureau lentement. Car un auror à besoin de savoir manier plusieurs arts. Et il n’est pas rare qu’on doive combattre au corps-à-corps. Je veux voir ton niveau.

Tu t’arrêtes face à lui, en prenant appui sur ton bureau, un sourire taquin aux lèvres. Quatre putain de mois à le chercher, et le voilà dans ton bureau. Combien de chance y avait-il pour que ça arrive. À croire que vos destins sont liés. Tu ne sais pas encore pourquoi, ni comment. Mais ça te plaît, d’envisager le jeune homme dans ta vie à long terme.

D’un geste vif, tu n’en peux plus, et tu prends possession de ses lèvres pour les dévorer, pour lui passer toute ta frustration passé. Tu soupires d’aise en quémandant l’accès à sa langue, pour une danse sensuelle que toi seul as le secret. Tout en prolongeant votre échange, tu attrapes ta baguette dans la poche interne de ta veste pour fermer la porte à clef, pour plus d’intimités. Car quatre mois de frustration, ça ne va pas se contenir très longtemps. De vrais lapins.

L’air vient vite à manquer, et à contre cœur, tu romps votre échange tout en collant ton front au sien en riant bêtement.

- Un étudiant… J’aurais dû commencer par là… Dis-tu en caressant sa joue. Putain, je suis un auror en carton pour le coup...

Tu ris de nouveau en posant tes fesses sur ton bureau et en attirant le jeune homme entre tes cuisses. Non sans sourire.

- Tu m’as manqué. Tu attrapes ses mains et entrelaces vos doigts en mordant ta lèvre devant l’étudiant. Tu as changé de coupe ? Ça te va à ravir ! Tu lâches une de ses mains pour la passer dans ses cheveux en détaillant son regard. Bordel, comment j’ai fait pour tenir quatre mois sans toi ?

Tu ne le lâchais plus du regard. Tu le détaillais de haut en bas comme si tu le découvrais pour la première fois, mais tu te souvenais de chacun de ses traits. Tu voulais l'embrasser, virer ses vêtements pour avoir ce que tu n'avais pas eu avant. Tu voulais pouvoir sentir son corps contre le tien. Sentir ses mains glacer te caresser en te disant que tu étais le seul à pouvoir ressentir tout ça. Que tu étais privilégié. Oui tu étais dingue. En quatre mois rien n'était parti. Tout le contraire même. Pas un jour n'était passé sans que tu ne penses à lui et le manque se faisait de plus en plus ressentir. Le revoir était comme une bouffée d'oxygène. C'était fou à dire mais maintenant tu te sentais bien mieux. Enfin. Croisant les jambes après t'être assis correctement, ton sourire s'était agrandi en le voyant garder son sérieux. S'il ne le perdait pas de lui même tu comptais bien tout faire pour lui faire penser à autre chose que ton stage. Et un petit rire t'avait échappé à sa réflexion.

- Je ne fais jamais les choses à moitié.

Tu faisais toujours tout pour avoir d'excellentes notes, ne remettant jamais ton travail au lendemain et révisant souvent plus qu'il le fallait. Puis en ce qui concerne le reste... Il en avait eu la preuve en direct. Et le suivant du regard tu n'avais pas perdu ton sourire. Ce qu'il ne venait pas de dire là... Oh oui tu allais détourner les choses, pour ne pas changer depuis que tu avais passé la porte de son bureau.

- J'ai une autre idée de corps à corps là tout de suite...

Visiblement tu n'étais pas le seul. N'ayant rien le temps de rajouter tu avais senti ses lèvres contre les tiennes. Tu en avais soupiré de plaisir. Tu avais l'impression que ça faisait des années que tu n'avais pas ressenti ça tellement ça t'avait manqué. Tu avais ainsi répondu à ce baiser, laissant toi ta frustration de quitter avant de venir jouer avec sa langue. Et sans tarder tes mains étaient aller le caresser, l'une se glissant sur son torse et l'autre se glissant sur sa nuque.

- Heureusement que tu es sexy avec tes lunettes, ça t'excuse pour ne pas avoir bien cherché, Monsieur Crawford.

Tu avais relevé les yeux vers lui, affichant un sourire un peu plus doux. Ce que tu avais l'impression là tout de suite? D'être un ado retrouvant son crush. C'était ridicule mais tu t'en foutais. Et tu t'étais collé à lui, serrant doucement ses mains et frissonnant en le sentant faire.

- Ils commençaient à être un peu trop long.

Et sans tarder tu avais enchaîné sur la suite qui était bien plus importante qu'une coupe de cheveux. Tu avais frôlé ses lèvres et tu avais plongé ton regard dans le sien.

- Je ne te laisserai pas filer cette fois...

Trop fier pour avouer directement qu'il t'avait manqué? Peut être. Mais ton regard parlait pour toi. Oui il t'avait manqué. Énormément. Tu lui avais volé un baisé, mordillant légèrement sa lèvre avant de te reculer, venant poser tes mains sur ses cuisses et les glissant dangereusement vers son entre jambe.

- Tu me dois quelque chose hein... Je n'ai pas rien fait depuis quatre moi pour rien. Je te veux. Maintenant.

- Heureusement que tu es sexy avec tes lunettes, ça t'excuse pour ne pas avoir bien cherché, Monsieur Crawford.

Si tu t’en veux. Tu t’en veux de cette frustration, tu t’en veux que ton travail soit encore la raison de toute cette frustration. Bien sûr, tu aimes ton job, c’est ta raison de vivre, ta raison de respirer. Tu veux protéger le monde, comme tu n’as pas pu protéger ta famille de ce massacre. Car tu t’en veux de ce qui s’est passé dans ton enfance… Même si jeune, tu aurais aimé sauver tes parents. Et tu as échoué.

- Ils commençaient à être un peu trop long.

Tu changes de sujet en observant la nouvelle coupe du jeune homme. Elle lui va à ravir. Il est plus sexy que jamais, t’existant même un peu trop. Tu lui annonces qu’il t’a manqué. Et c’est peu de le dire. Mon dieu, ce furent les quatre mois les plus longs de ta vie. Tu n’as jamais pris de douches aussi longues et aussi glaciales que ces mois passé sans lui.

- Je ne te laisserai pas filer cette fois...

Ton cœur loupe un battement en plongeant à ton tour ton regard dans le sien. Comment ne pas fondre devant cet aveu ? Comment voulez-vous survivre à ce genre de chose. Et son regard… Il en disait bien plus que de simple mot. On dit que les yeux sont le reflet de notre âme et notre esprit. Le sien, tout comme le tien d’ailleurs, cri à quel point vous vous êtes manquez. Tout ça à cause d’un stupide hibou de malheur.

- J’y compte bien. Je suis même prêt à te garder en garde à vue, juste pour t’avoir sous les yeux. Et ne plus perdre ta trace.

Un petit sourire né sur tes lèvres en sentant les mains de l’étudiant remonter sur tes cuisses, pendant qu’il titille ta lèvre avec une certaine provocation qui lui est propre.

- Tu me dois quelque chose hein... Je n'ai pas rien fait depuis quatre mois pour rien. Je te veux. Maintenant.

Nouveau loupé de ton cœur. Il s’est abstenu pendant tout ce temps ? Toi aussi, si on ne compte pas les parties en solo. Tu refuses de l’avouer, mais ce nouvel aveu te réchauffe le cœur, inondant ton corps d’une tendresse et d’une envie que seul le jeune homme te fait ressentir. Bordel, tu vas devenir fou.

- C’est vrai. Ma main droite commence un peu à fatiguer en plus. Dis-tu en riant doucement, en caressant la mâchoire du sorcier avec ton pouce. Mais avant de faire quoi que ce soit, je veux être clair avec toi. Ce qui se passe entre toi et moi, doit rester secret. Je n’ai absolument pas honte de nous, loin de là. Mais le temps de ton stage, on doit être discret. Je ne veux pas t’attirer des problèmes.

Ta main se glisse dans sa nuque doucement pour caresser la naissance de ses cheveux. Tout ce que tu souhaites, c’est que toute cette histoire soit parfaite, sans accros. Peu importe où elle vous emportera, même si elle doit mal finir. Tu veux qu’en regardant dans le passé, tous vos souvenirs communs soient parfait. Sans taches.

- Si tu ne vois pas de problème avec ça, alors, je pense que nous pouvons attaquer le premier exercice de corps-à-corps…

Oui tu l'avouais indirectement. Depuis qu'il était parti il y a quatre mois tu n'avais rien fait. Rien avec quelqu'un en tout cas. Tu aurais pu le faire avec quelqu'un d'autre, ce n'étaient pas les occasions qui avaient manqués mais tu ne voulais pas. Tu savais que tu n'allais jamais ressentir de telles sensations avec un autre. C'était lui ou personne. Oui c'était complètement fou d'agir ainsi. Tu aurais très bien pu ne jamais recroiser sa route, c'était malheureusement une possibilité à prendre en compte. Et pourtant tu n'avais rien fait, parce que les autres ne te donnaient pas autant de frissons. Les autres ne te faisaient pas limite perdre la tête au premier regard. Matthew était à part et tu ne t'imaginais pas coucher avec quelqu'un d'autre que lui. Alors oui, le retrouver était vraiment un pur bonheur, plus que tu ne voulais te l'admettre. Tu restais donc près de lui, refusant de le lâcher par peur qu'il parte encore une fois. D'ailleurs à sa réponse à ce sujet tu t'étais mis à rire un peu. Cette idée ne te déplaisait pas, bien au contraire. Mais tu n'avais rien répondu, la suite t'important bien plus. Tes mains continuaient de le caresser, revenant ensuite attrapé sa main droite pour entremêler vos doigts et souriant en coin.

- Tu as pensé à moi j'espère en faisant tes parties solo.

Puis tu avais frissonné, ton regard parcourant son corps tout en l'écoutant. Il avait raison, vous deviez être discret. Qui sais comment pourrait être vu cette relation? Non le fait d'être jugé pour la différence d'âge tu t'en foutais. Cinq. Dix. Quinze. Vingt. Il te plaisait, point. Mais on pouvait très bien prendre ceci comme une sorte de piston. Toi qui jouais un petit jeu pour être là par exemple. Il y avait des cons partout capable de faire circuler des rumeurs du genre pour gâcher la carrière de quelqu'un. C'était à éviter. Tu avais donc repris un visage un peu plus sérieux le temps de lui répondre.

- Je comprends, ne t'inquiète pas. Néanmoins... Je retiens qu'après mon stage être discret ne sera plus une obligation.

Retour de ton petit sourire en coin qui t'allait à ravir. Oui tu le cherchais sur son propre terrain. Tu voulais de nouveau le rendre fou. Tu voulais lui faire perdre encore plus pied que votre première fois et tu allais tout faire pour. Frissonnant sous ses doigts tu étais allé déposer plusieurs baisers dans son cou, ta main libre revenant le caresser en s'approchant sans discrétion de l'ouverture de son pantalon. À partir de maintenant il n'y avait plus de retenu.

- Avec grand plaisir...

Il n'avait pas précisé le type de corps à corps qu'il attendait. C'était trop tard pour changer maintenant. Hors de question que tu le lâches pour faire quelque chose de plus professionnel. Tu t'étais de nouveau emparé de ses lèvres, venant taquiner sa langue en sentant la chaleur monter. Comment avais tu fait pour vivre quatre mois sans ça?

Il aura fallu une nuit. Une seule et simple nuit pour tomber sous son charme. Tu as l’impression d’être un adolescent, découvrant les plaisirs de la chair à l’état brut. Ca te ramène des années en arrière cette histoire. Ton premier béguin qui était pour un homme… C’est à ce moment-là que tu t’es découvert, que tu as appris ce que tu étais. Un électron libre, aimant les personnes tel qu’elles sont et non pas pour leur genre. C’est pour cela que cette relation qui s’installe entre vous ne te fait pas peur. Malgré cette différence d’âge importante. Allen est majeur, vacciné et surtout : canon à en perdre la tête.

- Tu as pensé à moi, j'espère en faisant tes parties solo.
- Je n’ai pas cessé de penser à toi, depuis que je t’ai abandonné dans cette chambre Allen.

L’aveu est sorti tout seul…Et pour passer ton trouble, tu changes vite de sujet. Tu redeviens sérieux un instant en lui demandant une totale discrétion, car les nouvelles vont trop vite dans ce ministère, et tu refuses que sa future carrière soit entachée par votre histoire.

- Je comprends, ne t'inquiète pas. Néanmoins... Je retiens qu'après mon stage être discret ne sera plus une obligation.

Un rire t’échappe alors. Il va te rendre fou. Fou à enfermer. Et ta tête par loin en sentant sa main si proche de ton membre en éveil. Bordel.

-Je te promets que, dès que ce stage est fini, je te roulerais la pelle du siècle dans le hall du ministère.

Un nouveau rire t’échappe avant que tu perdes de nouveau le fil de tes pensées en sentant ses douces lèvres dans ton cou râpeux dû à ta barbe de trois jours. Tu lui proposes de lui apprendre sa première leçon, en soupirant d’aise.

- Avec grand plaisir...

Très vite, tes lèvres retrouvent leurs jumelles pour un baiser enflammé. Ta main appuis alors sur la nuque jeune sorcier tout en laissant le passage à sa langue, commençant une danse sensuelle. Ton autre main c’est alors posé sur sa joue, la caressant doucement. Ce qui contraste avec la fièvre qui ce dégage de votre baiser. Putain, que ça t’as manqué.

Tu romps rapidement le baiser par manque d’oxygène. Et tu ris, bêtement, mais un rire franc et heureux. Tu es stupidement et inconditionnellement heureux de l’avoir dans tes bras. C’est quand même dingue la vie. Un jour, elle te tabasse et le lendemain, elle t’offre sur un plateau la chose que tu désires le plus au monde.

-Si on reprend ce que l’on a laissé, on avait parlé d’inverser les rôles… Toujours ok ? Dis-tu en glissant la main sur sa joue le long de son torse d’un geste calculé et loin d’être innocent.

Car tu es peut-être sur ton terrain. Chez toi, mais tu sais aussi que ce petit a de la ressource pour te rendre dingue. Et dieu sait qu’il est très , très, très doué pour ça. Mais tu caches ton jeu aussi, car même si il t’a déjà vu dans le plus simple appareil, il n’a pas encore découvert le vrai toi, le toi taquin et charmeur. Et tu comptes bien lui faire profiter.

Tu te sentais bien. Vraiment bien. Le sentir contre toi, pouvoir l'observer, le caresser, l'embrasser encore et encore. Tu ne serais dire pourquoi mais oui ta bonne humeur était revenu d'un coup. C'était complètement fou. Tu n'avais passé qu'une nuit avec lui. Tu ne connaissais presque rien sur lui et pourtant tu ne voulais ne voulait pas bouger de là. Pire. Tu aimerais que cette histoire continue sur le long terme, peu importe la tournure mais tu voudrais qu'il soit là. Oui tu étais dingue et ce n'était que le début. Tu l'avais cherché, t'attendant à ce qu'il réponde en te cherchant un peu aussi mais ça avant été bien différent. Ton coeur avait loupé un battement. Oh non tu ne t'attendais pas à ça. Tu avais craqué littéralement sur place en affichant un sourire un peu plus doux. Savoir qu'il avait pensé à toi te plaisait étrangement, surtout en sachant que toi aussi tu avais beaucoup, beaucoup, pensé à lui. Mais Matthew avait enchaîné sur la suite alors tu avais fait de même, retrouvant ton sourire en coin en plongeant ton regard dans le sien.

- Je note...

Tu aurais bien rajouté que tu aurais aimé qu'il te roule une pelle dans toutes les pièces du ministère et pas seulement dans le hall mais tu gardais ça pour plus tard. Tu allais bien en avoir l'occasion pendant ton stage, casé discrètement dans une conversation. Enfin. Tu avais profité de ce baiser, frissonnant sous les doigts du brun. Ce contraste entre ce baiser bouillonnant et la douceur de ses caresses... Ça aussi ça allait te rendre complètement fou. Et tu avais suivi ses lèvres, te mordant un peu la tienne. Son rire plus sa réponse. Tu craquais, encore, et ça pouvait presque se voir dans ton regard alors que même toi tu n'en avais pas vraiment conscience. Tu n'allais définitivement plus pouvoir te passer de lui.

- Bien sûr que je suis toujours ok. Et quand bien même toi tu ne l'aurais pas été... Je ne t'aurai pas laissé le choix...

Jamais tu n’aurais pensé trouver ça. Cette attirance si puissante qu’elle pourrait en devenir destructrice. Cette attirance qui est comme une douce torture que tu aimerais t’infliger de temps en temps pour souvent puis pour toujours. Tu ne sais pas si cette histoire sera un nouvel échec pour toi, si ça finira comme avec Sophie, à vous saluer d’un coup de tête comme de parfait inconnu. Si ça doit en arriver là, alors, tu vas profiter de chaque second, de chaque centimètre carré de chair du jeune homme lové entre tes bras. Tu as comme un présentement, cette relation sera sans un doute la plus belle de ta vie. Mais aussi la plus dévastatrice. Ça te ronge doucement de l’intérieur, car tu as à la fois peur, mais en même temps, tu as qu’une envie, c’est de plonger la tête la première de cette aventure. Même si elle n’en reste que charnelle.

- Bien sûr que je suis toujours ok. Et quand bien même toi, tu ne l'aurais pas été... Je ne t'aurai pas laissé le choix...

Un nouveau rire passe tes lèvres. Le même que lors de votre rencontre. Et ça te fait un peu plus perdre pied. Bizarrement, depuis que tu l’as rencontré, l’idée de jouer les dominés que les dominant ne t’a pas quitté. Tu es déjà passé par là, mais ça n’a jamais été les deux en même temps, c’était toujours soit l’un soit l’autre. Mais avec Allen, c’est différent, tu veux qu’il soit ton égal, qu’aucun de fou soit le plus fort ou le plus faible. Non, tu veux une égalité parfaite. Et c’est bien la première fois de ta vie que ça t’arrive.

-Ah oui ? Tu es comme ça toi ? Dis-tu avec un petit rictus amusé.

À tes yeux Matthew était une véritable drogue. Ce genre de drogue dont une simple petite dose suffisait pour en être accro et plus on y goûtait moins on pouvait s'en passer. Plus les minutes passaient moins tu avais envie de partir de cette pièce. Peu importe la situation mais après ce moment privilégié en aucun cas tu n'allais partir. Même après tes semaines de stage. Tu voulais qu'il soit là. Que tu puisses l'embrasser quand tu allais en avoir envie. Que tu puisses simplement le sentir contre toi. Oui tu étais dingue, complètement, tel un gosse en train d'imaginer sa vie parfaite avec la personne qu'il aimait. Alors oui, pour l'instant ce qu'il se passait entre vous n'était que charnelle. Mais au fond de toi tu avais l'impression qu'il y avait plus que ça. Il y avait une réelle attirance entre vous et personne ne pourrait venir dire le contraire. Tu voulais en connaître plus sur lui. Aussi bien apprendre à connaître chaque millimètre de son corps que son histoire. Apprendre à connaître son caractère, ses habitudes. Non tu ne voulais pas le quitter et la simple idée de le laisser encore s'envoler te rendait malade. Tu allais tout faire pour rester à ses côtés.

Tu n’as jamais ressenti ça pour quelqu’un. Que ce soit homme ou femme, car à tes yeux, l’amour ou l’attirance dans ce cas, n’a pas de visage. Tu as eu pas mal de relations, avec les deux sexes, sans pour autant ressentir un semblant de ce qu’il se passe entre toi et l’étudiant. Même ton seul et unique amour, celle qui a brisé ton cœur et qui t’a pourtant donné le plus beau des cadeaux. Ton fils, Mathias. Jamais tu n’as ressenti cela avec elle. Et pourtant, la passion a toujours brûlé entre vous, du moins, avant que ton travail n’ait pris autant d’ampleur. Avec Allen, c’est différent, tellement bon et tellement déstabilisant.

- Ça me donnerai presque envie de jouer les mauvais élève, juste pour que cette leçon dure le plus longtemps possible...

En y repensant ce début d'histoire était complètement dingue. Il y aurait pu avoir tellement de possibilités qui vous aurez mené à autre chose. Tu aurais pu ne pas aller dans ce bar, il aurait pu ne pas y aller. Il aurait pu y avoir du monde et vous ne vous seriez pas vu. Vous auriez pu venir à des heures différentes. La soirée aurait pu se passer exactement de la même manière mais vous auriez pu ne pas vous retrouver. Si tu avais obtenu un stage plus tôt tu aurais peut-être été avec quelqu'un d'autre et avec le temps tu aurais fini par passer à autre chose pour que son manque ne te bouffe plus de l'intérieur comme il l'avait fait pendant quatre longs mois. Comme quoi rien ne se passait au hasard. Parfois tu te disais même que le destin était derrière tout ça. Oui dit comme ça c'était presque ridicule mais en y réfléchissant ce n'était pas si étrange. Après tout quand tu étais petit tu ne croyais pas en la magie, à cause des agissements de ton géniteur tu étais très rapidement devenu terre à terre et la fantaisie n'avait pas sa place dans ta vie. Et pourtant tu avais développé tes pouvoirs des années après et tu avais découvert ce monde si merveilleux. Alors si la magie existait pourquoi le destin ne pourrait pas avoir sa place également? Votre rencontre ne pouvait pas être le fruit du hasard, pas avec une attirance aussi forte. Un jour tu allais vraiment craquer. Craquer encore plus qu'aujourd'hui point de n'avoir plus que lui en tête.

Cette histoire est dingue, insensée, totalement irresponsable pour un Auror père de famille. Et pourtant, tu as plongé la tête la première dedans, un plongeant vers l’inconnue plus que grisant. Quand tes prunelles ont croisé pour la première fois les siennes, tu savais au fond de toi que le jeune homme allait retourner toute ta petite vie. Qu’il allait te rendre dingue, et totalement accro. C’est fou quand tu y penses. Cette histoire est digne d’une romance à l’eau de rose, mais plus sensuel. Plus charnelle. Tu as été foudroyé par son charme si particulier et ses petites piques pleines d’humour et de sarcasme. Quelque chose que tu pris plaisir à apprécier. Tout comme la chaleur de sa main sur ta peau froide, te provoquant des millions de frissons le long de ton échine. Parfois, la vie est une drôle d’aventure, qui te met des personnes totalement aléatoirement sur ton sillage, certaines partent, d’autres restent. Et tu espères au fond de toi que le jeune homme reste très longtemps.

- Je crois déjà t'avoir dit que j'étais toujours sage...



- Je ne vais jamais pouvoir me passer de toi...

Ton cœur sursaute doucement. Cet aveu te rend un peu plus fou… Un peu plus dépendant. Un peu plus accro.

-Compte sur moi pour que tu ne sois plus jamais en manque…