Nice to meet you... maybe
23 Janvier 2019 - Aux alentours de Godric's Hollow
Main dans la main, la musique qui nous fracasse les tympans, son sourire qui vient réchauffer la soirée... Des fois, j'ai vraiment le sentiment d'être la femme la plus chanceuse de toute la Grande-Bretagne, alors que je l'entends rire, ma Jezebel. Petit son qui casse la musique, au milieu des conversations de sorciers surexcités. Je ne connais pas le groupe qui joue, et l'importance que je porte à ce détail est presque nul. De toute façon, je risque de ne connaître aucun des groupes qui jouera ce soir. Parce que, ce soir, je plonge au cœur du monde de Jezebel. Un monde dans lequel je sursaute toutes les trente secondes, à cause de couillons bourrés qui jouent avec des baguettes. Franchement, qui aurait pu penser que je me retrouverais dans ce genre de soirée ? En début de mois, je ne connaissais même pas l'existence de la magie. Genre, l'existence réelle. Et me voilà maintenant au beau milieu de ce monde, dans lequel je dois faire profil bas parce que ma copine est pas vraiment censée m'avoir dit son secret, et que je suis pas vraiment censée être ici. Mais Jezebel m'a dit que ça allait me plaire. Honnêtement, j'ai surtout l'impression que mon cerveau va exploser à force d'avoir des trucs à regarder et à essayer de comprendre. Parce que, comme une conne, je cherche encore la logique à ce que je vois. Une logique qui m'échappe, dans un univers qui m'échappe encore plus.
Je la sens qui me tire, Jezebel. Elle tire sur mon bras, et je comprends pas tout de suite pourquoi. Je sais juste que j'ai envie de boire quelque chose, et que j'ai envie de découvrir ce qui se fait niveau trucs pas très légaux qui font planer, ici. Je cherche ça des yeux, actuellement. Des revendeurs. Mais je ne sais même pas si c'est une pratique vraiment répandue dans le monde sorcier. Et je n'en ai pas vraiment parlé à Jezebel, parce que je veux pas qu'elle pense que j'ai accepté de l'accompagner juste pour me mettre une race. Bref, donc, elle est en train de me tirer le bras et je mets quelques instants avant de comprendre qu'elle me tire vers quelqu'un. Non. Non, elle va pas me présenter à un de ses...
« OWEN ! Eh, Owen ! » Oh si, elle va le faire. Elle interpelle quelqu'un, un type, plutôt mignon au demeurant. Et on fini par arriver à la hauteur de ce gars.
« Owen, Judith. Judith, Owen. » qu'elle nous présente sommairement l'un à l'autre. Machinalement, j'enlève ma main de celle de Jezebel. J'ai pas honte de mon couple, je n'aime juste pas l'afficher, et je vois Jez' qui déglutit un peu, avant de faire mine de rien.
« Je connais Owen depuis super longtemps. » qu'elle ajoute, alors que je me contente d'acquiescer avec un léger sourire.
« Et Judith est ma copine. » Okay, maintenant, j'ai envie de la tuer et je la soupçonne d'avoir bien fait exprès de donner ce détail. Je me force à rire, pour ne pas montrer mon malaise. Mais je suis mal à l'aise. Elle aurait pu me présenter comme une amie, ou comme n'importe quoi d'autre.
« Je reviens, je vais chercher des trucs à boire ! » qu'elle conclut, avant de me laisser en tête à tête avec son pote, Owen. Je crois que c'est la première fois que je me retrouve en tête à tête avec un sorcier, hormis Jezebel. Tout du moins, que je m'en rends compte en ayant parfaitement conscience de notre différence d'univers.
« Owen, c'est ça ? » Je lui demande, il faut bien lancer la conversation. J'ai moyen la motivation de me retrouver dans un silence pesant, à étouffer dans mon malaise en attendant le retour de ma copine. Copine que j'ai présentement envie d'étrangler.
« Donc, tu connais Jezebel depuis longtemps ? » Je m'en tape tellement. À la base, je voulais juste boire, écouter de la musique et passer une soirée avec ma petite-amie. Rien de plus, rien de moins. Pourtant, j'essaie de paraître plutôt ouverte. Je reste souriante. Je fais attention au langage non verbal en essayant de faire en sorte de paraître totalement accessible. J'ai l'habitude de rencontrer des gens, mais je me sens gênée par la barrière culturelle. Parce qu'il faut bien l'admettre, il y en a une. Et je n'ai rien contre les sorciers, vraiment, mais je me rends compte que ce n'est pas si facile de lancer une conversation sans trahir ma propre nature.
« C'est sympa, ce groupe, hein ? J'aime bien, moi, c'est plutôt rythmé. Ça passe tout seul. » Okay, Ju', là, tu deviens pathétique. Voyons voir si le Monsieur est capable d'avoir plus de conversation que moi, parce que là, je frise clairement le ridicule.