C’est par un après-midi de printemps que tu vois le jour, en Irlande. Premier enfant d’une longue lignée. Tes parents, même s’ils étaient loin de rouler sur l’or avaient réussi à cumuler asse d’argent pour pouvoir s’acheter une bâtisse d’une taille raisonnable un peu à l’écart du village. Bien que tous deux étant sorciers de sang-mêlé, ils avaient toujours voulu vivre au plus simple, faire au plus simple et se mêler le plus possible aux moldus. Ton père tenait l’épicerie du coin alors que ta mère elle penchait plutôt pour ce qu’elle faisait passer pour de la phytothérapie, utilisant ses quelques savoirs en potions et botanique pour pouvoir créer ses remèdes depuis chez vous, et passer la plupart de son temps avec toi. T’as toujours été un enfant assez calme, qui ne réclamait pas grand-chose, si ce n’était de passer du temps avec tes parents. T’aimais avoir leur attention et leur amour, alors lorsque ta première sœur est arrivée, au tout début, tu l’avais un peu vu d’un mauvais œil. Chose qui n’avait pas durée bien longtemps, quelques jours tout au plus. 5 ans te séparaient d’Elizabeth, ce qui ne t’avait pas empêché de créer un lien assez fort rapidement avec elle. Depuis que tes parents t’avaient expliqué l’importance du rôle de grand frère, tu l’avais pris énormément à cœur. T’aimais pouvoir lui apprendre des choses, même parfaitement inutiles, tout comme t’aimais passer du temps en sa présence. C’était quand même bien mieux de pouvoir t’amuser et jouer avec qu’elle que de te tourner toujours vers tes parents.

Après quelques années, Laoise fit son apparition dans la famille, et tout sentiment de jalousie avait bel et bien disparu de ton caractère. Elle se révéla être un peu plus réservée qu’Elizabeth ou toi, mais ça t’avait appris à être quelqu’un de patient, et un peu plus à l’écoute. Depuis qu’elle était en âge de parler, elle avait toujours bégayé, quelque chose qui avait indéniablement détruit sa confiance en elle-même et qui avait pu lui poser problème à l’école. Vous alliez tous les trois à celle du village, et Elizabeth qui n’avait qu’un an d’écart avec Laoise avait remarqué plus rapidement qu’elle était la cible de quelques crétins, pas spécialement méchants, simplement à cause de sa difficulté à s’exprimer. T’étais pas bien impressionnant à l’époque, d’ailleurs Elizabeth l’avait beaucoup plus été, mais ça c’était presque bien terminé. La plus âgée de tes sœurs avait fini par frapper le plus arrogant du groupe, lui laissant un bel œil au beurre noir, pendant que t’étais en train de paniquer plus loin avec Laoise, essayant de calmer le plus possible ses pleurs et en même temps de trouver une excuse à fournir à vos parents, te doutant que l’école les préviendraient. Ça n’avait pas raté, même s’ils avaient plus l’air d’en vouloir à Elizabeth qu’à toi, lorsqu’ils avaient voulu la punir t’avais fini par oser venir leur faire face en leur expliquant clairement la situation, le fait qu’elle avait voulu bien faire et que ça avait été uniquement pour aider votre plus jeune sœur. Finalement Laoise était venue aussi pour leur demander de ne pas punir la brune, ou alors de vous punir tous les trois. C’était la première fois que vous vous serriez autant les coudes, une habitude qui est restée depuis, qui s’est au final même amplifiée avec le temps.

Tu te souviendras sans doute toujours du jour de tes onze ans, le jour où t’as pu recevoir ta lettre d’admission à Poudlard. Tes parents t’en avaient un peu parlé auparavant, mais assez sommairement, parce qu’ils préféraient vous donner une éducation plus classique que de vous pousser à utiliser la magie à la première occasion, et que t’avais aussi appris par après qu’ils avaient toujours eu un peu peur que l’un de vous puisse être cracmol et qu’ils ne vous donnent de faux espoirs. Les quelques mois qui te séparaient de la rentrée t’avaient presque paru interminable, même si entre temps t’avais eu une autre petite sœur, Rowan. Votre maison commençait à devenir un peu trop petite pour ce beau monde, mais après tout, t’allais bientôt partir en internat, alors ça ne poserait plus trop de problèmes.

Au final t’avais quand même été un peu triste de devoir partir en laissant tes sœurs derrière toi, même si ça t’avait motivé à écrire un peu mieux que ce que tu ne faisais avant, voulant leur envoyer régulièrement des nouvelles, sans que tes lettres ne ressemblent à un pâté d’encre illisible. Arrivé à l’école, t’avais été réparti chez les jaunes et noirs. Etant donné que tu n’avais eu aucune idée prédéfinie des autres maisons, ça t’avait été directement, encore plus lorsque t’avais vu la salle commune que tu trouvais absolument magnifique, tout comme l’ambiance qui pouvait régner entre les élèves. Certes, c’était totalement différent de ta famille, mais tu pouvais les considérer comme une deuxième, avec qui tu t’entendais vraiment bien. Niveau étude, t’avais eu un peu de mal au début, mais t’arrivais à garder une certaine moyenne. Pas mirobolante, mais moyenne quand même alors t’étais content. Tu l’étais encore plus lors des vacances et que tu pouvais revenir chez toi, des anecdotes plein la tête à raconter à tes sœurs, puis juste de pouvoir passer du temps en famille.

Alors le jour où t’avais pu rentrer en sixième année en compagnie d’Elizabeth qui allait entamer sa première, t’avais été tellement heureux, même si elle était de loin la plus débrouillarde de vous quatre et qu’elle n’avait eu aucunement besoin de ton aide pour quoique ce soit. Ça ne vous empêchait pas de passer énormément de temps ensemble, même si elle avait été répartie chez les Gryffondor. Elle avait l’air de s’y plaire, c’était bien le principal. L’année suivante, Laoise était arrivée à son tour, et s’était retrouvée elle aussi chez les Poufsouffles, te collant sans modération les premiers mois, ce qui avait été loin de te déranger. Et même si t’étais en dernière année, ça ne t’avait pas empêché d’essayer de l’intégrer dans ton groupe d’amis, tout en essayant de l’aider à aller vers d’autres personnes de son âge.

A la maison, alors que Rowan se révélait être une boule d’énergie prête à faire les quatre-cent coups, une nouvelle vint se rajouter à la fratrie, Blodwyn. L’espace manquait de plus en plus, un peu comme l’argent, tu remarquais bien que tes parents essayaient de faire plus attention sans que vous ne manquiez de quoique ce soit. Alors comme t’avais la majorité sorcière, et réussi ton permis de transplanage, t’avais pas du tout hésité à te trouver un travail d’étudiant pour pouvoir les aider. C’était parfaitement normal, puis t’avais envie de te lancer totalement dans la vie active. T’avais entamé à côté de ça une formation au Ministère de la Magie pour pouvoir devenir Oubliator, un moyen de garder un certain contact avec les Moldus, et de pouvoir selon toi les préserver d’un certain danger.

Tu revenais tous les jours, n’ayant aucunement l’envie de mettre de l’argent dans un quelconque logement, chose qui te permettait d’approfondir par la même occasion ton lien avec tes plus jeunes sœurs, et même t’en occuper de temps en temps pour que tes parents puissent prendre plus de temps pour eux. T’en avais par conséquent aucun pour sortir ou suivre les autres jeunes en formation dans leurs activités extrascolaires, mais ça ne t’a jamais manqué, t’as jamais ressenti le besoin de vouloir ou devoir les suivre, ou même l’impression de rater quoique ce soit. T’étais bien mieux chez toi avec tes proches. T’avais même pu être présent à la naissance de ta dernière sœur, Aoife, qui même si elle avait bien ruiné une bonne partie de tes nuits pendant un moment, tu ne la détestais pas pour autant, au contraire, c’est même encore aujourd’hui peut-être celle avec qui tu t’entends le mieux. Certes le courant passe bien avec toutes tes sœurs, mais elle plus particulièrement, peut-être parce que tu as pu passer plus de temps avec elle, la connaître et la voir grandir, que t’avais fait moins d’erreurs lorsque tu voulais l’aider.

Lorsque ta formation pris fin, t’eus presque directement une place dans le département des accidents et catastrophes magiques. T’avais réussi petit à petit à faire tes preuves, et on ne pouvait pas t’enlever une certaine motivation et volonté de pouvoir bien faire les choses. Dans certains cas, ton côté doux pouvait totalement être utile et bien plus efficace qu’une personne qui voudrait se débarrasser plus rapidement de la chose. T’étais à mille lieues de ton nouveau supérieur, mais ça ne t’avait pas posé problèmes. Tu n’étais pas le genre de personne à contester les ordres qu’on pouvait te donner, même si ce n’était pas pour ça que tu n’allais pas t’empêcher d’exprimer ton avis et de dire ce que tu pensais. Puis lorsque vous travailliez en équipe, ça se passait plutôt bien, même si t’avais du mal à le comprendre sur beaucoup de points, t’as jamais été fermé à la discussion et la tentative de compréhension. Au final, c’est assez complexe, t’arrives pas à savoir si tu l’apprécies ou s’il t’exaspère. T’as fini par te dire que ça devait être les deux en même temps, pourquoi ça ne serait pas possible.

T’avais trouvé un équilibre de vie qui te convenait plutôt bien, et même si tes sœurs les plus âgées commençaient à quitter la maison familiale, t’y restais, préférant toujours pouvoir donner un coup de main dès que t’en avais l’occasion. Tu n’allais certainement pas en vouloir à Elizabeth, qui avait trouvé l’amour de sa vie, une femme, et avait préféré déménager assez rapidement avec elle après l’avoir annoncé à vos parents en voyant que même s’ils essayaient de bien prendre la chose, et de faire bonne figure devant elle, ça avait pu mettre un léger froid entre eux. T’avais continué de les inviter à venir manger avec vous régulièrement, parce que tu n’avais aucune envie que vous ne perdiez contact pour quelque chose d’aussi stupide, et soit tes parents se sont fait une raison, soit ils ont fini par l’accepter totalement mais après quelques mois, ça n’avait plus eu l’air de poser problèmes. Laoise elle aussi avait préféré rester à tes côtés, aidant ton père à son épicerie. Elle n’avait jamais vraiment accroché à la magie et préférait de loin pouvoir rester dans votre village plutôt que de commencer une nouvelle vie quelque part ailleurs. Rowan, c’était bien autre chose. Passionnée depuis son plus jeune âge par les animaux, magiques ou non, elle s’était lancée dans un voyage pour mieux pouvoir approcher les différentes espèces que vous n’aviez pas la chance de croiser ici, et vous envoyait régulièrement des lettres et différents souvenirs, essayant de revenir quelques fois par ans, lors des grandes occasions. Blodwyn et Aoife, elles n’avaient pas encore fini leurs études à Poudlard lorsqu’on t’avait proposé d’être à ton tour formateur pour un apprenti Oubliator. Une, pour être plus exact.

Tu n’as pas vraiment réfléchi avant d’accepter, parce que ça te tentait, que t’avais toujours aimé apprendre tout et n’importe quoi aux gens et qu’en plus de ça, ça augmentait un peu ton salaire, ce que tu ne pouvais pas vraiment refuser non plus. Presque tout était bénéfique, et t’avais l’impression de bien t’en sortir. Il fallait dire que Clarisse était une personne attentive et douée, le courant était passé assez rapidement entre vous. Au départ une relation de respect et de confiance, mais t’as bien vite senti qu’il y avait autre chose, de plus fort. T’avais pris ça pour de l’amitié, alors quand elle t’avais proposé la première fois d’aller boire un verre avec elle après le travail, t’y étais allé sans aucune hésitation. Vous aviez parlé pendant des heures, et vous aviez remis ça à quelques reprises. Tu n’y voyais pas de mal, après tout rien ne vous empêchait d’être amis, c’était même un point assez positif qui faisait que sa formation se passait d’autant mieux.

Puis petit à petit, elle eut l’air de se rapprocher, multipliait les gestes envers toi. Peut-être que t’avais de la bouse de dragon à la place des yeux, parce qu’il t’en a fallut du temps pour le comprendre et le remarquer. Il avait fallu qu’elle t’écrive un hibou un soir, apparemment en panique et t’avais été directement la rejoindre à son appartement, craignant le pire. Tu l’avais retrouvée en pleurs et en ayant un peu trop bu. Totalement inconsolable, tu n’avais pas compris un traître mot de ce qu’elle pouvait raconter pendant une bonne demi-heure, ou tu t’étais contenté d’essayer de la calmer. Petit à petit elle avait arrêté de sangloter, et ses larmes finirent par sécher, même si elle avait l’air assez stressée. Elle avait fini par tout déballer d’un coup, comme quoi tu l’attirais, qu’elle se sentait mal autant parce que vous aviez une vingtaine d’années d’écart, que t’étais son formateur et surtout que tu n’avais pas l’air d’être sensible à ses avances. Évidemment, t’avais pris ça naturellement pour des démonstrations d’amitié. L’idée que Clarisse, ou même qui que ce soit d’autre puisse s’intéresser à toi ne t’avait jamais traversé l’esprit. T’avais eu du mal à percuter ce qu’elle avait pu te dire, et peut-être que tu serais toujours en train de la regarder les bras ballants et l’air aussi vif qu’un veracrasse si elle n’avait pas commencé à te frapper et te balancer les coussins à sa portée vu ton manque de réaction.

Ça t’avait poussé à réfléchir un peu plus rapidement à la situation, à essayer de l’analyser aussi, ce qui était pas mal. Bizarrement, une fois que tu pris le temps de lui parler et lui expliquer autant ce que tu pouvais ressentir pour elle que ton espèce de perdition, c’était allé un peu mieux. Elle n’était pas sans peurs non plus et sans craintes. Vous aviez parlé durant le reste de la nuit, chose que t’avais un peu regrettée le lendemain au travail, mais au moins vous étiez arrivés à clarifier les choses. T’étais pas insensible à elle non plus – comment t’aurais pu ?-, mais il valait mieux pour vous deux que ça n’aille pas plus loin tant qu’elle était encore en formation. Vous auriez pu vous cacher, trouver une autre alternative, mais vous aviez préféré attendre, même si ça avait pu se montrer frustrant à certains moments. Puis tu t’étais aussi dit que ça ne pourrait que la motiver à travailler d’autant plus, voir même mieux. Elle s’en était sortie haut la main, et le sourire qu’elle avait eu une fois son diplôme en poche valait tout l’or du monde.

Après quelques mois, vous aviez décidés d’emménager ensemble. Ça ne t’avait pas fait de mal de prendre un peu ton indépendance au niveau de tes parents, même si tu continuais régulièrement de te rendre chez eux et y passer du temps. T’avais mis pas mal de semaines avant de leur parler de Clarisse, mais t’étais bien incapable de leur mentir ou de leur cacher quoique ce soit. Ils avaient été un peu réticent à l’idée que tu puisses sortir avec quelqu’un qui avait presque le même âge que Blodwyn, mais après l’avoir rencontrée, ça avait été un peu mieux, même si ta mère ne cachait pas la peur qu’elle puisse te laisser pour quelqu’un de plus jeune que toi. Chose qui ne t’a jamais vraiment atteint, parce que tu lui fais entièrement confiance à Clarisse. Elizabeth a beau eu y mettre son grain de sel, tu n’as jamais daigné répondre à ses provocations, tu te contentes de te dire qu’elles s’inquiètent pour toi. T’as bien conscience du fait que vous n’êtes pas vraiment ce qu’on pourrait qualifier de couple normal, mais ce n’était pas comme si ça t’inquiétait ou t’atteignait. Bien que vous habitiez maintenant ensemble depuis plusieurs années, physiquement parlant, vous n’êtes jamais allés plus loin que des séances de câlins ou gestes d’affection. T’as bien compris qu’elle préférait attendre le mariage, chose que tu respectes totalement. Elle t’aurait dit d’attendre des centaines d’années t’aurais accepté sans rechigner. T’en as pas forcément besoin pour te sentir bien, et tu ne vas certainement pas la forcer à faire quoique ce soit.

Si elle continue d’autres études, t’as gardé ta place au Ministère, tu ne comptes pas vraiment la quitter d’ailleurs. Tu t’y sens plutôt bien et ça te permet de mettre lentement mais sûrement de côté de l’argent, que ce soit pour ce mariage, ou pour pouvoir continuer d’aider ta famille, même si ce n’est jamais facile de joindre les deux bouts. Sauf que dernièrement, y a pas que financièrement que t’as du mal. Mentalement parlant, t’es pas à ton plus à ton meilleur jour. Aoife avait commencé ses études à l’université, rien d’anormal, en soi. Tout aurait bien pu se passer sans l’attentat du Blood Circle. Bien qu’elle n’ait rien eu à ce moment-là, elle n’avait pas pu s’empêcher d’y retourner pour aller récupérer certaines de ses affaires. Depuis, vous ne l’avez plus jamais revue. Bien évidemment ton premier réflexe avait été de vouloir aller voir ce qui se passait, d’aller lui venir en aide, mais c’était juste dangereux de t’y prendre seul, surtout après les dernières nouvelles, parlant d’une prison pour sorciers. T’en as pas dormi pendant des jours, t’arrêtais pas d’y réfléchir, d’y penser. Ça te rendait généralement malade, mais tu ne pouvais pas t’en empêcher, comment t’aurais pu même. T’avais eu beau te triturer l’esprit, tu ne voyais pas beaucoup d’options qui s’offraient à toi. Ça t’avait énormément affecté, un peu à tous les niveaux. Tout semblait aller mal autour de toi. Tu t’étais inconsciemment éloigné de Clarisse, t’avais plus du tout la tête à travailler non plus. Ça n’avait pas échappé à ton supérieur, en même temps t’étais encore pire qu’un livre ouvert lorsqu’il se passait quelque chose dans ta vie, alors là. T’avais fini par lui en parler peut-être parce que t’étais plus à ça près et ça n’aurait de toute manière pas pu être pire que de rester à ruminer seul la situation.

T’avais un peu fait ça comme on pourrait lancer une bouteille à la mer. Tu ne t’étais pas vraiment attendu à ce qu’une solution puisse en ressortir. Il t’avait parlé des Mangemorts, même si tu les connaissais déjà de nom, tu ne t’y étais jamais intéressé de très près. Parce que tu n’en avais pas spécialement envie, tu serais même bien resté le plus neutre possible et t’attirer le moins de problèmes. Mais il s’agissait de ta sœur, alors voir une possibilité ne serait-ce que de pouvoir l’aider, t’avais sauté dessus. Avec eux, tu savais que t’étais du bon côté pour essayer d’avoir ne serait-ce qu’une possibilité de pouvoir la revoir, même si t’allais pas cacher que t’avais un peu déchanté une fois entièrement dedans. T’avais toujours eu tendance à idéaliser les choses, c’était bien plus fort que toi, mais tu ne t’étais pas attendu à faire face à une haine et violence aussi forte de leur part. T’aurais pu essayer de te défiler, mais rien que l’idée te donnait de l’urticaire. Ça reviendrait à abandonner Aoife à son sort, et l’abandonner tout court, il en était hors de question. Puis tu ne pouvais pas non plus te résoudre à faire faux bon à William qui, t’en étais convaincu, voulait t’aider. Vous aviez beau avoir vos différends, t’étais loin d’être une personne ingrate, au contraire. Puis même s’il t’arrivait de le trouver insupportable par moments, l’inverse était totalement possible. Peut-être que c’est à force de le côtoyer que t’as appris à l’apprécier, à en venir même parfois vouloir passer juste du temps avec lui sans aucunes obligations à côté. C’est complexe quand t’y fais un minimum attention, parce que tu peux très bien te surprendre à l’insulter mentalement, tout comme tu peux te surprendre à le fixer sans aucune raison particulière.

Au moins, le fait d’être chez les Mangemorts a pu te faire réfléchir sur plusieurs points, comme le fait que t’avais envie de faire un minimum changer les choses. Pourquoi pas de leur montrer que la violence n’était pas quelque chose de nécessaire, ce qui est certain c’est que t’es plein de bonnes intentions, maintenant arriver à les mettre en pratique, c’est autre chose.