Milan vit le jour un soir d’hiver, dans un hôpital réputé au centre de Londres. Dès ce premier jour, le petit garçon en bonne santé qu’il était fut pleine de vie et attentive à ce nouveau monde qui l’entourait. Son frère, de quelques années son aîné, passait beaucoup de temps penché au dessus de son lit d’enfant, la couvant d’un regard tant fier que protecteur. Le protéger de quoi, me diriez-vous ? Rien ne menaçait cette petite famille. Rien d’autre que les tensions de jour en jour plus fortes entre leurs géniteurs. L'enfant n’était bien évidement pas assez grand pour comprendre quoi que ce soit, et pleurait simplement lorsque les cris se faisaient trop nombreux, un stress dont un enfant de cet âge se serait bien passé. Parfois, des larmes coulaient aussi le long des joues de l’aîné, mais jamais il ne quittait son poste, déterminé à protéger ce petit être qu’il chérissait déjà bien plus que ses parents. Ceux-ci ne semblaient plus capables de s’entendre et se disputaient pour le moindre détail. Le travail, la maison, et maintenant cet enfant… Jamais ils n’en venaient aux mains, et au fond, peut-être s’en voulaient-ils d’en arriver là, sans pour autant pouvoir cesser.

Ce qui devait arriver arriva, et la famille éclata bientôt en morceau. Madame garda la maison, tandis que Monsieur prit un logement pour lui, avec juste assez de place pour ses enfants. Les parents libérés, il fut facile de penser que les tensions disparaîtraient, mais c’est une chose qui n’arriva jamais. En effet, c’est entre une mère obnubilée par sa carrière et un père plus préoccupé par ses conquêtes que les deux enfants grandirent. Tout ceci fit que, en grandissant, les deux frères devinrent très soudés, l’un représentant toute la signification du mot « famille » pour l’autre, et il y a fort à parier que Milan ne serait pas le même aujourd’hui s’il avait été totalement seul toutes ces années, sans même pouvoir comprendre pourquoi ses parents ne lui portaient pas plus d’intérêt.

Tout ceci n’empêcha pas le jeune garçon de s’épanouir. Il développa une grande curiosité, ainsi qu’un caractère bien trempé, ceci le menant parfois à faire quelques crises, ou à aller un peu trop loin avec son frère. Milan aimait déjà tester les limites, et ce n’était pas son jeune frère qui était le plus apte à en fixer. Il ne se laissait toutefois pas faire, étant au moins aussi têtu que Milan. Je vous laisse imaginer que leurs petites disputes pouvaient durer longtemps… mais ne se finissaient jamais sans une bonne rigolade et des réconciliations.

Malgré la distance qui avait été mise entre eux, et bien qu’il ne le comprenait pas toujours, Milan avait fini par admirer son père. N’est-ce pas ce que tout enfant fait, à un certain moment de sa vie ? Milan avait vu des médailles lui appartenant, et même si du haut de ses cinq ans à peine il n’avait ni pu en faire, ni en voir, le Quidditch était l’une des choses auxquelles il s’intéressait, et en usait même pour tenter de se rapprocher de son géniteur. Que ses yeux pouvaient briller d’émerveillement lorsque celui-ci se décidait enfin à lui en parler un petit peu !

Cependant, tout se brisa subitement. Un jour, celui-ci ne vint pas chercher ses enfants à l’heure convenue, et leur mère se trouva bien obligée de les prendre en charge à plein temps. Enfin, ceci étant une façon de parler, celle-ci ne fit que le minimum vital pour ses enfants, les laissant tout autant livrés à eux-mêmes qu’auparavant.
Sous le coup de la colère, de la frustration, et de bien d’autres émotions mêlées à celles-ci, Milan  s’emporta et découvrit ses pouvoirs de sorcière en renversant des objets. S’il avait vraiment détesté cet instant, il lui assurait aussi qu’il ne serait pas seul éternellement, et qu’il rejoindrait son frère à Poudlard.

C’est à l’âge de 11 ans que Milan fit ses débuts à Poudlard. Bien qu’un peu perdu au départ, le jeune sorcier ne tarda pas à trouver ses marques, et à faire de magnifiques rencontres. Sa « bande » composée d'autres sorciers en première année, Drake, Phen, Dora et bien d'autres devint comme sa nouvelle famille, et ils firent ensemble les quatre-cents-coups ! Il ne compte plus les bons moments passés avec ceux-là, et encore moins toutes les petites farces qu’il leur aura fait subir ! C’est qu’ils ont le même goût pour les bêtises et l’aventure que lui, alors il n’y a pas moyen qu’il s’ennuie en leur compagnie, bien au contraire, il les adore. Ces personnes sont également les seules à qui il s’ouvre un petit peu. Peu sociable, il ne laisse pas à grand monde l’opportunité de vraiment le connaître, et force ainsi une distance entre lui et les autres qui ne sont pas dans son cercle.

C’est alors qu’il étudiait en première année à Poudlard que son frère fut renvoyé à Londres pour séjourner à l’hôpital. Il souffrait de démence et de pertes de mémoire aggravées. Il ne put décrire la sensation horrible qui l’envahit quand son frère ne put même pas le reconnaître, alors qu’il se mourrait dans son lit d’hôpital. Il était si jeune, si bon, il était tout ce qu’il avait. Et pourtant. Milan ne put rien faire, et cette fulgurante éclabouille cérébrume emporta à jamais l’être le plus cher à ses yeux.

Cette peine et ce nouveau sentiment de solitude furent bien trop durs à supporter pour le jeune homme qu’il était, si bien qu’il décida d’oublier ses sentiments, et de se focaliser sur ceux des autres, de les protéger à tout prix, afin de ne plus avoir à souffrir. Il se mit à éviter de parler de lui, et encore plus de ce qu’il ressentait.
Sa mère, semblant avoir eu un déclic à la mort de son fils, se mit à passer plus de temps avec lui et à tenter de nouer des liens. Milan fut d’abord très fermé, mais laissa finalement sa génitrice se rapprocher un peu de lui.

Son père, quant à lui tenta doucement de reprendre contact avec lui, mais il eut plus de mal qu’avec sa mère en considérant la manière dont il les avait abandonnés. Ainsi, Milan ne répondit que quelques fois à ses messages, de manière assez sèche la plupart du temps. Au fond, il ne voulait pas tant qu’il reparte, mais ne pouvait pas non plus l’accueillir à bras ouvert…

Il a enfoui au plus profond de lui ses démons et souffrances du passé, souhaitant être fort, et faire de ce nouveau départ une occasion de reprendre la vie sur le bon pied.  Malgré les grandes espérances, son histoire le rattrape souvent et fait de lui quelqu’un d’assez aigre. Jamais méchant, mais souvent à l’envers de tous. Cette manière de répondre à l’autorité lui a souvent mis les pieds dans les plats.

Mais c’est sans trop attendre qu’il rejoignit une équipe de Quidditch, tant par envie de le pratiquer pour lui-même que pour garder un certain « lien » avec son père, et ce sport prit rapidement une place importante dans sa vie, le menant à le qualifier de passion. En plus, même la bande appréciait ce sport, alors c’était vraiment parfait ! Le seul hic était que les autres le voyaient surtout comme "le fils de l'ancien capitaine Logan", mais il comptait bien résoudre ce problème en se démarquant, et en devenant bien meilleur que lui. Il ne serait plus le fils de son père, mais son père serait celui d'un champion, et c'est de son nom que l'on se souviendrait.


Cette soif d'apprendre lui a bien servi durant ses années d'études. Être bon dans les matières qui l'intéressaient était très facile.  Et même dans les matières qu’il appréciait moins, il réussissait à s’en sortir plutôt bien. Il a donc obtenu d’excellentes notes aux BUSES à la fin de sa cinquième année, c'est à dire O en Défenses contre les forces du mal, métamorphose, sortilèges, droits magiques et soins aux créatures magiques, EE en botanique, en potions et en astronomie et A en histoire de la magie.

Lors de sa dernière année à Poudlard, il a passé les aspics dans les matières dans lesquelles il  excellait déjà au moment des BUSES avec brio.

Il passa toutes ses années à Poudlard avec ce petit groupe, à travers les hauts et les bas, pour finalement se préparer à rejoindre l’Université, toujours déterminé à aller plus loin ! Prendre cette décision ne fut pas facile, mais c'est après réflexion que le sorcier décida de s'orienter vers une filière en protection magique. Son obsession pour le cours de métamorphose le poussa à étudier dans cette branche.

En parallèle, et même si il ne le laisse pas forcément paraître, Milan est troublé par les événements récents. Il se demande ce que l'avenir leur réserve, et si la paix perdurera encore.