Enfin ! C’était la journée ou Nymphéa rencontrait ce Raphaël Millet pour un tournage au Regent Park, à Londres. Dans le métro, en direction du parc en question, Nymphéa Elizabeth Chang n’y croyait même plus. On était au début du mois de juillet et celui de juin fut, tout simplement, un enfer.

L’école de sorcellerie de Poudlard tout comme l’université ferma à cause de l’attaque des terroristes du Blood Circle et donc la jeune femme du rester à la maison avec ses parents et … Devinez qui ? Son chère frère Hyacinthe. Peu importe, elle n’avait nullement l’envie de repasser ce mois avec de jolis bracelets aux poignets et son frère la taquinant méchamment en ce sens. Nah mais !
Elle rigola bêtement debout au beau milieu du wagon à la pensée de son frère blessé au pied. Bien fait !

Alors que plusieurs visages se tournèrent en sa direction, notre jeune femme baissa le regard sur son téléphone tentant alors de mémoriser le trajet vers Regent Park. Elle n’y allait, pour ainsi dire, jamais. Habillée d’un jeans skinny, d’un haut attaché à la taille, d’une casquette et ses cheveux s’y glissant en une longue queue de cheval, Nymphéa trépignait d’impatience.

- Je vais participer à un tournage ! murmurait-elle pour elle-même tout en sautillant légèrement. Oh ! Excusez-moi.

Son regard se posait alors vers un monsieur plutôt snob et bourru. Manquant d’éclater de rire au grotesque de la situation, Nymphéa réussit à ne pas le faire devant le monsieur au moins. Mais après …
En tout cas, heureusement qu’elle sortait à la prochaine station. Oh, merci pour les autres passagers que cette folle n’y soit plus.

Elle courut presque en dehors de la ram de métro pour monter les escaliers quatre à quatre. Finalement, avec son téléphone, Nymphéa se rendit compte avoir fait erreur sur la sortie et dut rebrousser chemin pour prendre celle qui se trouvait totalement à l’opposé. La jeune femme soupira furieusement, son petit sac devenant plus lourd plus l’impatience et la frustration la gagnait.

Au moins, cinq minutes plus tard, Nymphéa Elizabeth Chang se trouvait à l’extérieur de la station de métro et en face de Regent Park.

- Oh ! Que c’est beau !

Se réjouissait-elle dans un sourire radieux envers les premiers parterres de fleurs qui s’étendaient dans les bordures du parc. Nymphéa appréciait passer une journée sans magie. Elle aimait le faire de temps en temps, mais cette fois c’était une sensation meilleure que tout. Elle en avait assez de ces fous souhaitant la tuer à tout bout de champ que ce soient des terroristes ou des sorciers.

Ok, elle n’était pas en avance quand même et cela grâce à son erreur de sortit. Tout en marchant dans les allées du parc, Nymphéa vérifia si sa baguette magique se trouvait toujours dans son petit sac en bandoulière. Ouf ! Elle y était marmonna-elle, car pour rien au monde la jeune femme ne s’en débarrasserait quand même et cela bien malgré l’envie de passer une journée sans magie : mais ce qu’elle pouvait être contradictoire cette chère Nymphéa.

Un peu plus loin, elle vit une scène et même un drap vert derrière. C’est là chuchota-elle tout bas juste avant d’apercevoir un jeune homme. Elle parcourut les derniers mètres sur un pas plus rapide, courant presque avant d’arriver devant Raphaël un sourire heureux aux lèvres.

- Bonjour ! Tu es Raphaël ! Je suis Nymphéa ! Je t’ai contacté par courriel pour pouvoir participer au tournage.

Lâcha-elle franchement et toujours avec joie. En tout cas, elle avait de l’énergie à revendre aujourd’hui. Elle regarda tout autour très curieuse par rapport à la toile verte. Elle n’avait jamais vu un studio de cinéma de près pour tout dire.

- Désolée si je suis un peu en retard. J'ai fais erreur sur la sortie dans le métro. Est-ce qu’on sera plusieurs ?

Demanda-elle à nouveau incapable, évidemment, de s’arrêter de parler. Au moins, elle fut plus posée et polie pour une fois. Merci maman pour ton éducation.

Le soupir de Nymphéa Elizabeth Chang en disait long sur le soulagement qui l’enivrait tout entière tout comme son hochement de la tête, le regard se baissant vers le sol pour une ou deux secondes tout au plus. Honnêtement, elle jurait avoir passée plus de temps entre les deux sorties de la station de métro : toujours aussi impatiente d’arriver quelque part cette fille. Nous savons ce que vous en direz alors, pauvre Hyacinthe.

- Super merci … C’est dommage, mais je …

Aussitôt commencé, aussitôt Nymphéa s’arrêta de parler tenant fermement ses lèvres l’une contre l’autre alors que le jeune homme se mit à expliquer son projet. En fait, elle avait voulu affirmer connaître des tas de gens, Moldus comme Sorciers, qui pourraient être des acteurs. Ok, s’ils ne voulaient pas, elle les traînerait jusqu’ici de force … Mais ce ne serait même pas méchant. Au moins, cela les ferait sortir un peu. Ça ne sortait jamais sans son aide ceux-là.

Mais elle n’arriva plus à en placer une beaucoup trop passionnée par celle du jeune homme pour tout dire. La technologie derrière le cinéma était fascinante. Allait-il vraiment trafiquer les scènes pour les faire paraître différentes ? Nymphéa avait regardé beaucoup de films et adorait aller au cinéma, mais se retrouver au cœur même du processus était encore mieux. Elle hochait donc trois fois la tête soit la première au moment ou il croyait lui manquer de respect – ehhhh, mais noonnnnn lui fit-elle alors un regard ahuri, - la deuxième aux explications du drap vert et la troisième au moment de l’improvisation et ou il laissait entendre de s’amuser.

Elle prenait le scénario que Raphaël lui tendit et commença à la lire tout en continuant à écouter les derniers dires du jeune homme.

- C’est cool ! J’ai fait du jeu de rôle … Je crois une fois fronça-elle les sourcils et le nez tâchant de se rappeler son école primaire et leurs jeux de rôles de sorciers, princes et guerriers une période si lointaine. En fait, je voulais surtout m’amuser, mais ce sera avec plaisir pour Instagram.

Souriait-elle heureuse de cette proposition, mais pourtant sachant pertinemment qu’une carrière d’actrice ne lui était probablement pas destinée. Quoique Nymphéa ne savait pas trop quoi faire dans sa vie. Elle se disait travailler au Ministère. Cependant, parfois elle avait aussi le désir de voyager et de découvrir le monde. De sortir des limites du monde magique pour voir ailleurs, pour découvrir d’autres mœurs.

Peu importe, sa vie future n’était pas importante actuellement. Elle était de plus en plus excitée au fur et à mesure que ses yeux glissaient le long des mots de l’histoire. Elle eut un petit rire au mot « épouvanteuse » qui était tout sauf honorable selon la jeune Sorcière le rapportant à un épouvantard. Certes, le jeune homme ne devait pas connaître les épouvantards. Malgré tout, il était plutôt calé en mythologie pan de l’histoire qu’aimait beaucoup Nymphéa. Après tout, son prénom provenait de Nymphe et son père était un professeur en histoire.

- C’est génial ton histoire ! Je ne sais pas trop quoi rajouter et c’est la tienne pas la mienne en plus ajouta-t-elle les yeux donnant légèrement vers le haut, rêveuse, pour s’imaginer les poissons jouant du banjo en des selkies. Ça se passe à notre époque non ?

Demandait-elle, car la trame du scénario ne lui prodiguait pas vraiment cette information. Elle eut aussi un peu le fou rire face aux poissons jouant du banjo. Un petit soubresaut dans les épaules, Nymphéa remarqua un détail manquant.

- L’héroïne a quand même besoin d’un nom. Il faudrait lui donner un nom grec comme Cassandre. Euhhhhhh … Elle marcha de long en large pendant un moment tapant alors le poing droit dans le gauche. Perséphone … Non ! Artémis ! La déesse de la chasse !

Réagit-elle au quart de tour, la feuille pliée entre les doigts, son regard déterminé et fier vers Raphaël.

Cela faisait si longtemps que la Sorcière n’avait pas fait de jeux de rôle. Elle en avait probablement oublié comment faire. C’était probablement pour cela qu’elle était si peu sûre d’elle en ce moment. Pourtant, le jeune homme n’arrêtait pas de lui rabâcher la possibilité, voire même l’obligation, de participer au scénario. De s’amuser simplement. C’était étrange pour Nymphéa de fournir de ses idées au projet d’une autre personne. Ses idées n’étaient, normalement, jamais prises en compte.
Habituellement …

Elle avait hoché négativement de la tête, car là tout de suite et maintenant aucune idée lui parvenait quant à des événements datés. Honnêtement, Nymphéa était tout simplement fascinée par l’ensemble de l’œuvre que lui montrait Raphaël Millet. Il avait simplement pensé à tout et même au style ironique.

- Merci … On …

Souriait-elle alors quant à son subit sens de l’observation. Ce Moldu était définitivement le progrès. Normalement, c’était plutôt sa maladresse qu’on amenait en premier. Certes, Nymphéa avait enchaîné sur les idées de prénoms et cet étrange comportement du jeune homme quand elle proposait le prénom Artémis. Peut-être qu’il connait quelqu’un qui porte ce nom. Comme si quelqu’un portait un prénom pareil songea-t-elle à moitié concentrée sur les explications du prénom Ulysse étant plus, selon la jeune femme, un prénom masculin. Puis, il lui passa la chanson lui ayant inspiré les Banjos à laquelle elle éclata de rire.

- Oh par Merlin ! Il faut que tu me passes cette vidéo ! Mon frère va l’adorer déblatérait-elle aussi rapidement que cette phrase fut subite par l’émotion.

Elle avait aussi eu un large sourire narquois à la penser de voir Hyacinthe devenir fou avec cette chanson tournant en boucle. Certes, c’était justement, très difficile de se concentrer parce que A Small World était scotché dans sa tête comme un sparadrap sur son doigt. Arghhh !!!! Elle n’avait donc pas été concentrée sur la moitié de ce que disait Raphaël.

- Je proposais des prénoms comme ça. Je ne connais pas beaucoup de dieux grecs en fait.  Mon père est professeur d’histoire donc j’en connais pas mal, mais pas tout. J’aime bien Eurydice en fait. Je trouve ça élégant comme prénom.

Nymphéa souriait chaleureusement pratiquement des étoiles dans les yeux. Ok, elle ne se rappelait plus le mythe d’Orphée et d’Eurydice, mais on s’en fichait quoi. Elle était maintenant décidée que l’héroïne s’appellerait Eurydice.

- Et connais-tu quelqu’un qui s’appelle Artémis ? Ce n’est pas courant comme prénom alors je demande. Pas que c’est laid non, non ! dit-elle passant aussitôt ses mains devant en guise de protection contre un mot de trop. Tu m’as juste semblé connaître ce prénom lorsque je l’ai dit. C’est juste une simple curiosité.

Haussait-elle les épaules comme si tout était normal malgré la terreur de dire, une énième fois dans sa vie, une maladresse. Nymphéa ne pouvait pas s’empêcher de parler néanmoins et lorsqu’elle croyait dire une bourde, c’était encore pire. Elle devait rapidement avancer d’autre chose de positif pour les gens qui portaient un prénom rare. Imaginez simplement si c’était la mère de Raphaël qui portait le prénom d’Artémis.

- Et puis, je connais pas mal de prénoms rares portés par des gens en plus lâcha-elle alors tout en jouant avec sa queue de cheval.

Nymphéa dut devenir rouge comme une tomate à se rappeler subitement son propre prénom. Ce n’était pas comme si le sien pullulait dans le monde non plus. La jeune femme pensait aux prénoms rares portés par les Sorciers, mais c’était vrai pour le sien aussi et même celui de son frère. Elle avait bafouillé un peu alors après la rétorque de Raphaël avant de lâcher à nouveau comme le moulin à parole la décrivant bien.

- Ouais, mes parents voulaient que leurs enfants soient uniques. Puis, Nymphéa ça vient de nymphe une autre créature dans la mythologie en plus. Donc, ça doit être beau non ?

Le rouge toujours aux joues, la voix moins forte et évidemment incapable de garder ses émotions pour soi, Nymphéa se mettait à sautiller sur place tel si elle se tenait prête à la suite des choses. La jeune femme semblait en avoir assez de rester sur place apparemment. Elle avait même oublié A Small World … Enfin, on le croirait. La chanson allait sûrement lui revenir plus tard. Elle comprenait parfaitement pour l’explication de Raphaël toutefois.

- Elle a un prénom génial ta meilleure amie en tout cas ! La déesse de la chasse ! Wow !

Nymphéa déchanterait tout de même assez rapidement si elle savait que la proie de cette déesse de la chasse était elle-même. - Ahrem. - Sur ce, ils s’avançaient – Nymphéa trottinait même – vers la scène mis en place précédemment alors que Raphaël lui expliquait de garder Eurydice et la première scène à jouer. Son cerveau s’embrumait à toute la problématique des scènes doubles à jouer. Nymphéa n’avait aucune idée des techniques et cela la rendait confuse d’où un froncement de sourcils.

- Je vais juste penser à la scène je crois. Je ne veux même pas penser à comment tu vas t’y prendre pour faire le montage de scène avec deux moi et éliminer tes allées et venues derrière la caméra.

Affirmait-elle compréhensible de cet énorme travail tout en se déplaçant vers la scène et se mettant devant le drap vert avec l’objectif de la caméra à l’opposé, Raphaël derrière. Nymphéa eut un petit sourire à la facilité de la scène pour elle. Elle se sentait déjà touchée par Eurydice. C’était comme elle en quelque sorte : coincée dans l’ombre de son frère, sa mère la forçant à être une digne représentante des Chang. Certes, c’était si difficile de plaire à ses parents. C’était si difficile de vouloir se faire dire un simple je t’aime, félicitations. Et cette peur lorsque Nymphéa songeait à le demander. Cette peur lorsque Nymphéa voulait savoir si sa mère l’aimait, mais les mots restaient coincés au travers de sa gorge.

Ainsi, l’enregistrement commencé, Nymphéa devenue Eurydice arrêta de sourire pour prendre une attitude trop calme pour être vraie. Les mains ensemble sur son abdomen, la jeune femme avança lentement vers son père lorsque ce dernier lui fit signe de venir.

- Oui …

Les mots d’Eurydice se coincèrent à l’intérieur de sa gorge alors qu’elle baissa la tête brisée entre son amour pour l’homme de sa vie et sa famille. Certes, ils en avaient tous les deux discuter. Elle souhaitait être avec lui.

- … Je … Père … Je suis amoureuse … Elle se racla la gorge tout en observant ce dernier dans les yeux tentant d’y trouver un semblant de courage. Je ne sais plus quoi faire. Je sais que je dois être l'épouvanteuse. Je … Je ne veux pas aller contre la famille. Je sais que c’est mon destin. Mais je … Je ne peux pas renier mes sentiments pour lui. Je l’aime tellement !

De ses bras, les mains croisées devant elle, Eurydice suppliait presque son père de lui laisser une chance, de comprendre son profond.

En même temps, Nymphéa ne s’était jamais senti aussi libre de toute sa vie. C’était comme si elle pouvait exprimer tous pleins d’émotions sans avoir peur des conséquences. Eh bien, pour une fois, parce que c’était cela qu’on voulait. Qu’elle s’exprime.

Nymphéa ne pensait pas être splendide comme actrice. Elle avait vu des tas de films au cinéma et tentait, tout simplement, de copier les mimiques. Mais surtout, Nymphéa tentait de se mettre dans la peau de son personnage qui semblait tellement brisé entre sa famille, son destin et son véritable amour. Nymphéa aimerait être amoureuse à ce point. Elle aimerait pouvoir choisir entre sa famille et ce potentiel amour. Que de le vivre serait sûrement triste et difficile, mais …
Elle aimerait tellement vivre le grand amour.

C’était pour cette raison que les mains croisées, elle regardait Raphaël jouant le père d’Eurydice. Pour tout dire, elle faillit éclater de rire de la gueule que faisait le jeune homme à la suite du début de la scène. Nymphéa due se mordre fortement l’intérieur des joues pour éviter pareil délire. Plus elle avait mal et moins la jeune femme se sentait une envie de rire.

Lorsque Eurydice sut que son père se moquait d’elle, la jeune femme se redressa. Lentement, elle baissa la tête ses mains formant alors deux poings identiques.

- Oui. Je … Je suis désolée père. Je connais mes responsabilités, c’est un honneur même, mais ... je …

Eurydice serrait les lèvres, le regard baissé honteux comme si Nymphéa était encore une fois en punition alors que son frère s’en tirait à bon compte : comme d’habitude. Ce n’était pas pareil, mais elle pouvait comprendre Eurydice. Elle la comprenait. Laissez-moi libre voulut-elle hurler ! Laissez-moi décider de mes propres choix ! Lesquels ici ? Ceux d’Eurydice ou ceux de Nymphéa ?

Subitement, Nymphéa et/ou Eurydice releva la tête à l’écoute, entre autres, de chasser les Sorcières. Elle ne se rappelait plus avoir lu cela dans le scénario. Cela l’avait surprise et probablement dû au fait jeu de rôle expliqué par Raphaël précédemment. Pourtant, Nymphéa ne se le remémora pas aussitôt. Cela la ramenait, ainsi, un mois à l’arrière ou le Blood Circle était entré dans le réfectoire de l’université par on ne savait quel moyen et avait blessé, briser et empêcher plusieurs Sorciers dont elle-même d’utiliser sa magie.

- Je ne veux plus chasser …

Ce fut Eurydice qui lâcha ces mots sûrement aidé par une Nymphéa écœurée, en colère contre cette journée qui aurait pu être un simple contrôle de routine. Mais non ! Rappelez-vous Waddesdon Manor aussi et les Mangemorts cette fois-là ! Pff. Elle avait même cru ne plus jamais pouvoir refaire de la magie. Certes, les termes d’Eurydice sortirent tout de même dans un murmure.

Puis, lorsque Raphaël n’ajoutait plus rien, Nymphéa prit un regard perplexe.

- La scène est-elle finie ? Est-ce que j’ai bien joué ?

Commença-elle totalement naïve quant au trouble que vivait Raphaël en ce moment. Elle souriait espérant seulement que son jeu de rôle ait été à la hauteur pour le projet du jeune homme.

- Et il n’y a pas que des Sorcières dans le monde eh. Il y a aussi des Sorciers parce que sinon comment veux-tu qu’ils fassent des bébés ? En fait, elles pourraient faire des bébés avec un Mol … avec un humain aussi. Mais c’est plus logique selon moi qu’il y ait des Sorciers aussi.

Pouffa-elle un peu de rire mettant sa main droite devant la bouche. Elle déblatéra ses idées innocemment et sans aucunement se vanter tout en risquant de dire un mot de trop. Ne sait-on jamais, peut-être que Raphaël ne lisait pas le journal et n’avait jamais entendu parlé du Blood Circle attaquant des Sorciers et du secret magique dévoilé.

Mais bon, elle avait un peu peur de sa réaction aussi. Elle avait peur que son frère ait raison une fois de plus : qu’un Moldu la reconnaissant comme Sorcière veuille la tuer ou la dénoncer au Blood Circle.

Nymphéa avait carrément sursauté lorsque Raphaël éclata d’un rire franc. Les mains croisées, elle restait sans voix – pour une fois – se demandant naïvement ce qu’il y avait de si drôle. Au moins, il était drôle et joyeux évitant de lui rabâcher toutes ses erreurs sur la tête. En plus, il la complimentait pour sa prestation. Baissant la tête, la jeune femme n’avait pas pu s’empêcher de rougir pendant un bon 10 secondes balbutiant tout bas et bêtement, gênée un « mais tu étais bon toi aussi ».

Il était temps qu’elle se reprenne toutefois et décida de discuter de n’importe quoi. Du premier sujet auquel la jeune femme pensait permettant de se requinquer. Les bébés en Sorciers et Sorcières semblaient être une excellente idée. Ouais, c’était quand même un peu stupide soit ce que Nymphéa comprit rapidement lorsque Raphaël rétorqua avoir su différencier les méchantes sorcières des contes et les véritables sorciers. Elle se sentait bête un instant. La Poufsouffle manquait aussi un battement, éberluée et les yeux grands ouverts par l’acceptation ressentie près de Raphaël. Elle trembla un peu tentant de freiner son excitation. C’était un sentiment étrange d’aimer la compréhension de la part de l’autre et de vouloir se ruer vers lui : dire absolument tout ! En même temps, il y avait aussi cette peur de mal faire, de tout foutre en l’air pour les siens. De garder le secret magique de soi-même.

- Les vampires ça ex …

Se tournait-elle vers Raphaël tout en reprenant peu à peu ses sens et tentant de lui faire comprendre l’existence d’autres créatures, mais ce dernier lui demandait directement si c’était vraiment une bonne idée de mettre en scène des méchantes sorcières. Nymphéa sourie tout en rigolant un peu nerveusement. Elle haussait des épaules tout en penchant légèrement la tête de côté.

- Bah tu sais, il y a des bons et des méchants sorciers et sorcières comme il y a des bons et méchants mol … personnes dans le monde. Et puis, je suis aussi pour que Eurydice se fasse des amies qui vont l’aider. Et si ton film peut éveiller les esprits de certains et qu’ils changent, ce serait cool non ? Moi, je suis pour en tout cas !

Sourie-elle tout en hochant la tête positivement faisant, ainsi, passer son approbation. Ces termes furent aussi déblatérés tellement facilement que Nymphéa n’avait ni pensé aux Mangemorts ni au Blood Circle. Si Raphaël pouvait rendre le monde plus beau, plus pacifique, avec son projet même si juste légèrement … Ce serait toujours ça de gagné.

- D’accord ! Je me remets à mon poste ! réagit-elle joyeusement une énergie vivifiante électrisant alors son corps. Et désolée pour ne pas avoir compris que la scène continuait. J’espère que je ne te donnerais pas trop de travail quand même.

Lâcha-elle tout en jouant avec sa queue de cheval pendant quelques secondes. Nymphéa continuait à suivre Raphaël des yeux stressée et cherchant à se rassurer avec la réponse de ce dernier.

- Et ne stresse pas trop pour le manque d’acteurs eh. Puis, j’ai pleins d’amis qui rêveraient sûrement de faire un film.

Souriait-elle chaleureusement tentant de rassurer le jeune homme. Ok, c’était un pieux mensonge, car certains ne voudraient même pas faire l’effort de se lever de leur chaise. Certes, elle pourrait bien les y forcer pensé plus tôt. Bande de paresseux. Nah !

Personne ? Personne ! C’était horrible de parler de soi comme cela non ? Surtout quand on pense que depuis sa naissance, Nymphéa Elizabeth Chang avait évidemment l’impression de n’être personne justement. Hyacinthe était plus intelligent. Hyacinthe était plus beau. Hyacinthe avait de meilleures notes. Hyacinthe avait toute la fierté de papa et maman. Et Nymphéa ? Bien, elle n’avait rien quoi. 19 ans ! 19 ans de dur labeur pour se trouver une identité et une force propre. Et jamais, jamais, Nymphéa n’accepterait qu’une autre personne se décrive comme n’étant rien. - Bon ok, les gens qu’elle aimait bien eh. Les autres, ils pouvaient aller voir ailleurs. - Cela lui faisait mal au cœur d’entendre de telles choses de la part de Raphaël. Bien au contraire, il n’était pas rien. Peu de gens étaient capables de tourner un film et de l’éditer par la suite. Bah, Steven Spielberg n’a quand même pas dit qu’il n’était rien. Quand même ! Et puis, selon elle, même si c’était un projet scolaire ce serait quelque chose rendu public. Cela comptait quand même. On a pu voir un froncement de sourcils amenant une légère frustration alors que la jeune femme voulut élever la voix.

Mais elle ne le fit point.

Nymphéa manqua de courage d’une chose et de deux, il avait conclu de ne pas se prendre la tête pour si peu. Alors, elle hocha simplement la tête œuvrant un petit sourire se voulant chaleureux.

- Mouais … Mais ils ne sont pas tous sur facebook et instagram non plus …

Marmonna-elle tout en pouffant de rire à la pensée de ses amies et amis de l’université Poudlard qui ne connaissaient absolument rien de l’Internet. Honnêtement, Raphaël la prendrait sûrement pour une folle qui riait subitement alors que … Il n’y avait rien à rire. Bah, tant pis. C’était déjà fait : Nymphéa avait déjà été prise pour une folle riant durant des moments très très inopportuns. Qu’était-ce une fois de plus ou de moins ?

Mais bon, il fallait quand même retrouver son sérieux chère Nymphéa. Alors que Raphaël repartait la caméra, elle prenait quelques grandes inspirations pour aider à se concentrer. Alors le père d’Eurydice parla à nouveau. Il parlait de sa sœur jumelle. Nymphéa n’avait jamais eu de sœur et encore moins de jumelle. En fait, parfois on croyait que Hyacinthe était son jumeau. Il en était que plus faux.

- Ma sœur …

Eurydice ne savait pas quoi dire au départ, car elle était certaine d’aimer sa sœur jumelle soit probablement une relation très fusionnelle et très belle. Même jusqu’à la rencontre avec lui. Elle l’avait toujours supporté de surcroît. Elle sourie et baissa la tête peu après happée par un frisson à la pensée de condamner sa sœur jumelle. Nymphéa n’aimait pas ce terme ce qui avait fait réagir Eurydice. Eurydice n’écoutait plus ce que disait son père par la suite ni Nymphéa ne le faisait avec Raphaël, le poème lui venant telle une berceuse lointaine qu’aurait pu chanter Cho Chang dans un passé lointain. C’était beau. La jeune femme était soudainement devenue muette alors qu’habituellement Eurydice était fonceuse et Nymphéa bavarde.

- J … Jaïna prendrait ce rôle avec fierté releva-elle soudainement la tête pour fixer son père dans les yeux. Jaïna … Elle m’a toujours supporté comme je l’ai fait. Ce sera un honneur pour elle père !

Bon d’accord, peut-être que Nymphéa mettait un peu trop d’émotion, de passion dans sa voix, dans ses poings fermés lors de la dernière phrase. Mais bon ! Elle avait enfin trouvé quelque chose à dire, comme de la découverte du prénom de la sœur d’Eurydice, et elle en était fière en plus.

- Qu’est-ce que je dois faire père ?

Lâcha une fois de plus Nymphéa mue par une énergie nouvelle dans le rôle d’Eurydice. Oh ! Elle adorait jouer des rôles ! Elle devrait en faire plus souvent même. Et puis, ceci c’était bien grâce à Raphaël. Il faudrait tellement qu’elle le remercie !

La scène continuait sans aucune interruption cette fois-ci de la part de Nymphéa Elizabeth Chang. Elle avait juste ce regard un peu perdu et naïf au visage sur ce qui allait suivre. Les bras ballants, la jeune femme joua nerveusement avec sa queue de cheval n’aimant évidemment pas trop rester plantée là sans rien faire et observer Raphaël comme s’il avait été un lingot d’or valant on ne savait combien de livres et brillant tout autant plus.

- Ah … ?

Eurydice s’était surprise d’entendre que son père avait déjà tout compris et cela depuis fort longtemps. Elle fronça les sourcils. C’était étrange de comprendre qu’une prophétie semblait avoir écrit ton destin depuis … Ta naissance ? Pour Eurydice comme pour Nymphéa, c’était un peu injuste, non ? Comme si la vie avait su dès la naissance des jumelles que l’Épouvanteuse en cachait une autre. Elle se mordilla légèrement la lèvre, un peu pensive. Subitement, Nymphéa se demanda si cela avait été la même chose pour Harry Potter. Comme s’il avait été lié, dès sa naissance, à Voldemort. En cela, même s’il avait voulu fuir à l’autre bout du globe, son destin l’aurait pourchassé quand même.
Elle se sentait telle suffocante, coincée dans un monde dont elle ne pouvait pas s’échapper.

- Il faut que je change le fil du destin en allant en enfer donc … Puis, je dois aller dans le labyrinthe de Thésé ...

C’était plus pour se confirmer elle-même les dires de son père qu’Eurydice récapitulait les propres paroles de ce dernier. Elle avait peur évidemment, mais si peu. En fait, Eurydice et surtout Nymphéa ne se rendaient pas compte de la grandeur des tâches à accomplir pour atteindre le but tant souhaité. Cela paraissait lointain et facile d’ici. Le courage d’Eurydice montra un regard déterminé et franc, mais s’attendrissant subitement lorsqu’il amena ce petit surnom.

Elle sourie ne pouvant pas s’en empêcher. Eurydice aimait son père malgré tout, mais Nymphéa n’avait jamais eu de surnom aussi joli. Même si ce dernier était d’un père à sa fille qu’il aimait tant, la jeune asiatique ne pouvait pas s’empêcher de sourire et se pincer les lèvres fermement pour éviter de pouffer de rire en même temps. Bah quoi ! C’était joli, mais cela sortait de nulle part en même temps. Les paroles suivantes de Raphaël soit du père de la jeune Épouvanteuse surgissaient au bon moment. Elle hocha la tête réprimant une envie de se ruer sur lui pour l’enlacer. Nymphéa avait, ainsi, avancé de deux pas pour s’arrêter et réfléchir : Eurydice n’était pas comme ça avec son père et l’inverse était aussi vrai de lui envers elle. Ils avaient une relation fondée sur un amour père-fille si, mais sans trop d’effusion et d’affection. Un peu comme Nymphéa avec sa mère pour ainsi dire. Elle hocha à nouveau de la tête, mais plus rapidement cette fois et même dans un sourire.

- Je reviendrais père. Je vous le promets. Et là, Jaïna va vous rendre plus fier que je ne l’ai jamais fait.

Nymphéa déglutit, le cœur battant la chamade à la pensée de cet amour fusionnel et réellement magique entre ces deux jumelles. Eurydice pouvait être alors vue comme une jeune femme courageuse, mais dont la peur de mourir et les mots d’un père protecteur la touchaient droit au cœur. Elle aurait alors voulu s’excuser pour l’amour voué à un homme, mais il était évidemment trop tard.

Raphaël s’était alors éloigné de la caméra passant derrière. Tournant la tête vers lui, Nymphéa se rendait compte tout en laissant échapper un petit soupir de surprise devoir faire le monologue. La main posée sur le cœur, c’était quand même aisé de penser à cet amour plus fort que tout qui lui apporta même des étoiles dans les yeux.

- Je … Je fais cela pour … Pour nous commença-elle tel un murmure. Je fais cela pour être libéré de ce destin qui me serre. Mais … Mais si je faisais une erreur avec le fil ou bien si je me perdais dans le labyrinthe ou même dans les limbes déblatérait-elle subitement beaucoup plus rapidement !!! Alors, elle effaça des larmes imaginaires de la réalité de Londres. Je … Je sais que je suis plus forte que cela … Kun ! C’est pour toi que je fais cela !

Nymphéa avait absolument voulu trouver un prénom à l’amoureux d’Eurydice. Quand même ! Cela faisait, au moins, trois scènes qu’elle cherchait sans cesse. Et là, avec soulagement, elle sortit le nom de son cousin préféré. – Le pauvre. – Eurydice, quant à elle, lorgna élégamment vers le haut vers un ciel étoilé que Nymphéa ne pouvait malheureusement pas voir.

Puis, aussitôt son monologue terminé Nymphéa tourna son regard, tout excitée, vers Raphaël lui exposant une idée.

- J’ai pensé qu’Eurydice aurait pu être dehors et qu’elle regarderait un ciel étoilé. Ce serait si romantique alors qu’elle pense à son amoureux !!!

Croisait-elle les doigts tout en appuyant largement sur le mot romantique pour argumenter avec Raphaël en faveur des étoiles. Ok, il n’y en avait pas que dans le ciel des étoiles, mais aussi dans ses yeux. On aurait pu voir un sapin de Noël décoré de milliers de guirlandes et de lumières scintillantes de toutes les couleurs. Ah, celle-là.

Nymphéa ne savait pas si la scène du monologue fut bien jouée. Elle l’espérait, car cela semblait tenir beaucoup à Raphaël. Elle ne devait absolument pas loupé celle-là. Puis, elle a adoré la faire. Elle s’émerveilla de songer à ses étoiles scintillantes dans un ciel noir d’encre alors qu’Eurydice s’imaginait son aimé à ses côtés au même moment. Et ils s’embrassaient tendrement. Bon d’accord. Nymphéa croyait encore au prince charmant malgré tous les rejets. Non ! Elle était tout simplement folle amoureuse du beau, de la joie, de l’amour en tant que tel. Eurydice en avait même, peut-être, eut un visage doux et presque triste. En tout cas, c’était ce que la Poufsouffle espérait. Et donc Raphaël décrivit comment il voyait la scène coïncidant exactement avec la sienne faisant ouvrir des yeux ronds comme des billes à une Nymphéa joyeuse. Enfin, elle y mettrait un peu plus d’émotion, mais bon, vous la connaissez déjà. Elle était, néanmoins, contente qu’il ait compris sa pensée.

- Oui ! C’est comme ça que je la vois aussi sautait-elle subitement aussi excitée qu’une puce et avec un grand sourire aux lèvres. Je la vois comme l’amour qu’Eurydice porte à son aimé Kun. Je vois ça doux et calme comme s’ils pouvaient s’embrasser malgré la distance … C’est si beau.

Même si le début de sa tirade fut dit dans une excitation sans borne, la fin elle fut sur un ton plus calme, plus doux tel dans un rêve. Mais bon, on ne devait pas demander à un homme de comprendre tous les tenants et aboutissants de ce rêve merveilleux : eh Raphaël. Calme à nouveau, - par la grâce de Dieu, merci – Nymphéa portait à nouveau totalement attention à Raphaël.

- Au pire, on amènera nos lampes de poches et on la fera cette scène de nuit. Je n’ai pas peur de noir eut-elle un petit sourire plein de malice. Mais bon, je sais bien que tu vas réussir à faire un beau ciel étoilé même si je dois avouer que filmer le soir sous un vrai ciel étoilé ça doit être juste magique.

Sourie-elle tout en lâchant avec calme et honnêteté ces paroles. Ouais, Nymphéa pouvait utiliser le mot magique à toutes les sauces. Magique n’équivalait pas uniquement à la magie pour elle, mais à bien plus et vous le savez bien. L’amour par exemple. Elle hocha la tête et un peu déçue, par la suite, au fait qu’on ne tournerait plus de scène aujourd’hui et le rangement devait venir ensuite. Certes, on savait bien que Nymphéa allait être la première à aider quiconque. – Ok, peut-être un Mangemort ou un membre du Blood Circle, eux ils peuvent se débrouiller seuls. Nah. –

- Mais je vais t’aider jusqu’au bout. Quand même !

Elle leva les yeux au ciel comme si cela avait été une évidence. Donc, pour passer des paroles aux gestes, la jeune femme se dirigea aussitôt vers le drap vert pour … Euh … Nymphéa fit une grimace de confusion à la manière dont c’était attaché. Elle n’y comprenait absolument rien. Bon, elle attendrait Raphaël n’ayant aucune idée comment ce truc avait été posé. Et comment à son habitude, elle parlait, parlait et parlait encore …

- En tout cas, ça promet ton projet scolaire. Tu as vraiment pensé à tout observait-elle les objets tout autour. Je suis certaine que tu vas avoir la note maximale avec tout cela.

Releva-elle la tête vers Raphaël. Soudainement, Nymphéa se rendit compte ne pas avoir encore dit d’où provenait Kun, le prénom utilisé pour l’amoureux d’Eurydice.

- Au fait, je voulais que l’amoureux de Eurydice ait un nom et je n’en trouvais pas jusqu’à maintenant. Kun, c’est le nom d’un de mes cousins. C’est le premier qui m’est venu en tête. Est-ce que cela te va comme prénom pour l’amoureux d’Eurydice ?

Nymphéa se trouvait un peu bête de ne pas savoir comment désassembler le drap vert des deux poteaux, mais rougie totalement lorsque Raphaël lui apprenait comment le plier ensuite. Évidemment, c’était une tâche différente et follement rigolote pour la jeune sorcière qu’elle fut des années auparavant. Enfant, Nymphéa aimait se placer sous les draps qui flottaient dans les chambres au moment ou sa mère les pliait. Actuellement, elle faillit plutôt avoir une crampe au cerveau suivant une à une les étapes que lui montrait le jeune homme et faillit même amener le coin droit dans le gauche et non l’inverse. Oups. En même temps, entre deux flots de paroles, elle ne pouvait pas s’empêcher de s’exciter de bonheur quant aux futures scènes que Raphaël lui promettait même si Regent’s Park fermait tôt. Elle avait haussé les épaules croyant qu’on pouvait bien y entrer illégalement. Bon d’accord, ce serait stupide pouffa-elle légèrement et surtout totalement dangereux en plus. Imaginez ! Il pouvait y avoir un revendeur de drogue qui se promenait dans le parc alors qu’ils y seraient.

Le drap dans les mains de Raphaël, Nymphéa hocha la tête dans un sourire heureuse et fière d’avoir réussi la lourde tâche de le plier. - Comme si c’était plus dur que de jouer une scène. -

- Je suis contente que ça te plaise. Tu m’avais dit que c’était comme un jeu de rôle et que je pouvais m’inspirer comme cela vient.

Eut-elle un petit sourire tout en penchant la tête de côté un instant. La jeune femme alla chercher son petit sac resté près du drap vert précédemment et le ramena à ses côtés. Au même moment, le jeune homme lui demanda de ranger la caméra. Euh … Observant l’engin probablement très cher et tenant beaucoup à Raphaël, elle se mordilla la lèvre inférieure. Ok. Nymphéa commença donc par ouvrir le boîtier dans lequel se trouvait un moule de mousse à la forme de l’appareil.

- Bon, au moins c’est clair.

Murmura-elle quelques paroles tout en remontant sur ses pieds chercher la caméra et fronçant des sourcils. Pendant une seconde, avec Raphaël lui tournant le dos, la jeune femme voulut utiliser sa baguette magique pour amener par lévitation la caméra au boîtier. Certes, elle eut aussi peur que la magie endommage la caméra comme elle le faisait avec les téléphones à Poudlard. Nymphéa tourna donc une fois, deux fois, trois fois autour du trépied cherchant le moyen de décrocher la caméra. Il faut probablement la tourner sur elle-même songea-elle tout en l’empoignant solidement, mais en même temps avec respect. Oh ! Et cela tournait et tournait et tournait.

- C’est facile finalement !

S’extasia-elle à haute voix et après un bon trois minutes à comprendre le principe. Elle faisait toujours attention, en même temps, à ses mouvements. On devait vous dire que Nymphéa sentait son cœur battre à tout rompre gênée de ne pas être une pro en caméra, mais aussi effrayée de commettre une maladresse comme elle en a fait des centaines depuis sa naissance. Ainsi, tel si elle avait un bébé dans ses bras, Nymphéa posa l’appareil dans son boîtier et observa finalement le nombre de choses à ramasser par Raphaël.

- Mais comment es-tu venu ici sans faire trois ou quatre allers-retours de chez toi ? se demandait-elle éberluée tout en verrouillant les cliquets du couvercle du boîtier sur ce dernier. Si … Si tu veux, je peux t’aider.

Se soulevait-elle sur les jambes tout en observant son sac à côté. C’était un sac sans fond soit ensorcelé grâce à ses soins – et aussi avec un peu d’aide de sa mère, mais chut. – Regardant le sac puis, Raphaël et tous les trucs Nymphéa avait vraiment envie de le faire. Après tout, il était gentil. Il ne pouvait pas être un méchant du Blood Circle ou bien elle serait déjà presque morte. Mais les paroles de son frère venaient la hanter. Elle pouvait faire du mal à sa famille en disant le secret à un Moldu. Que faire ? Nymphéa voulait aider Raphaël pourtant.

- Oh ! Pas Merlin … Est-ce que tu vas bien ?

Se précipita-elle vers un Raphaël racontant ses allées et venues en uber puis, se prenant bêtement les pieds dans on ne savait quoi, car cela se fut passé bien trop vite. Le cœur de la Poufsouffle avait alors fait un bon vertigineux dans sa poitrine et elle se précipita aussitôt vers le jeune homme. Évidemment, bien plus maladroite que lui, elle se prit évidemment le pied gauche dans la perche tombée et s’écrasa dans un petit cri non loin. Elle rigola ensuite de l’accoutrement qui devait être complètement ridicule à la vue des deux jeunes gens en ce moment.

- Mais il a servi finalement ce micro ! Je suis certaine qu’il ne rêvait que de cela en plus !

Donna-elle une petite tape audit micro tout en lâchant un fou rire spontané aux tonalités cristallines dans les rayons du soleil de cet après-midi. Nymphéa fut incapable de se contrôler tellement la scène devait être complètement burlesque tout comme le faisait ses pensées. Elle postillonna même au moment de lâcher ce grand rire franc. Mais oh ! Cela faisait tellement de bien.

- Non mais, attends ! J’ai une meilleure idée moi.

Lentement, mais sûrement Nymphéa se relevait sur des jambes tremblotantes, plus ou moins lourdes, tellement le rire l’avait envahie pour courir vers son petit sac. La jeune femme prit quand même pris le temps de ranger sa baguette magique dans un compartiment fermé. En même temps, Raphaël l’informait de la prochaine scène à tourner soit avec Cassandre et son devoir de trouver un lieu près de l’eau.

- Les docks seront sûrement intéressants, mais attend je te montre un truc que …

Sur ce, ne sachant point encore comment qualifier son truc justement, Nymphéa se planta devant Raphaël et lui prit l’un de ses objets à ramener chez lui. Aussitôt, le gros objet avait disparu dans le sac et rien n’indiquait sa forme ou quoique ce soit à l’intérieur. Il semblait avoir disparu. C’était tout simplement magique.

- Tadaam ! C’est de la magie ! s’exclama-elle sa fierté se reflétant dans ses yeux rieurs. J’ai … J’ai trouvé ce sac dans … Dans une boutique de … de magie. Les … Les Sorciers semblent vouloir nous donner des trucs non ? Maintenant, on peut tout mettre dans mon sac et l’emmener chez toi en une seule fois.

Bégayant un peu, Nymphéa espérait que Raphaël n’y trouve pas là, la supercherie. Elle avait trouvé le moyen d’aider Raphaël avec son sac sans fond tout en évitant d’en dire trop quant à sa famille. Malgré tout … Malgré le bonheur d’avoir aidé, Nymphéa ressentait avoir mal agit envers Raphaël et cette culpabilité la poursuivrait pendant les deux prochaines semaines.

Ainsi, pour éviter qu’on parle du sujet magie, la jeune femme ne resta pas sans rien faire non plus. S’activant, on vit le trépied puis, le méchant micro disparaître dans le minuscule sac à leur tour. C’était fou subitement ce qu’un si petit sac pouvait contenir.

- Pas la caméra ! On … On va la porter à la main. On … On ne sait pas ce que la magie peut faire sur la technologie eh. Vaut mieux être prudent.

Avait-elle réagi subitement de prime abord au cas où pour Raphaël avait l’idée de mettre la caméra dans le sac. Nymphéa avait eu un petit sourire gêné, son ton voix dégringola aussi vite qu’il avait monté.

Vilaine, vilaine Nymphéa qui va acheter des biens dans des commerces surement illégaux de Londres et qui les utilise en plus. Hier, si on lui avait dit qu’elle ferait quelque chose d’interdit, la jeune femme ne l’aurait même pas cru. Nymphéa la jeune femme populaire, bavarde et fêtarde, mais qui ne dépasse jamais les bornes. Elle a bien connu des retenues, mais jamais pour des entorses graves au règlement. Puis, ce n’était pas mal ! Elle voulait juste aider le jeune homme. Point. À passer un procès, on a pourtant l’impression qu’il lui faudrait un avocat expert. La remarque de Raphaël eut quand même cet effet de la faire sourire avec malice tout en alimentant sa confiance et une détermination dans son acte. Elle en eut même une excitation à l’estomac.

- Les ennuis … Moi, je me ris des ennuis ! Hahaha !

Mima-elle moqueusement Nala dans le Roi Lion. Étrangement, cette citation du film lui revenait ici et maintenant, la jeune femme l’ayant évidemment regardé des centaines de fois et bien plus encore. Son sourire devenait presque déterminé comme si elle mettait au défi les membres du Blood Circle de la tirer à vue. Après tout, n’avaient-il pas raté leur coup avec les bracelets anti-magie ? Nymphéa retrouva bien la sienne. Et oui, elle insistait comme le stipulait Raphaël. Plus les objets entraient dans le sac, plus son excitation augmentait. C’était comme de l’adrénaline pure. C’était jouissif. Il n’y avait pas papa ni maman ni surtout Hyacinthe pour lui rabattre le caquet.

- Raphaël dis-moi que tu n’as jamais fait quelque chose d’interdit ? Et ne mens pas. Et on va faire attention. Puis, on ne va quand même pas voir arriver un policier ou pire un membre du Blood Circle ici et maintenant qui va nous vociférer des choses ou même nous tuer. Ils ont quand même mieux à faire que de poursuivre deux jeunes comme nous.

Mais Nymphéa, avec l’aide de Raphaël, n’avait pourtant pas arrêter de mettre des objets dans le sac sans fond. Une fois que la plupart des objets étaient entrés puis, que Nymphéa respira mieux de voir la caméra dans les mains de Raphaël, elle se mit en route vers la sortie du parc. Bah quoi, on n’allait pas traîner ici jusqu’à la nuit. Raphaël avait lui-même dit que Regent’s Park fermait assez tôt. Nymphéa haussa les épaules quant à la question naïve du jeune homme remarquant, par le fait même et interrogée, les quelques objets qu’il avait gardé sous le bras.

- Tu ne penses quand même pas que je vais te laisser mon sac jusqu'à ce qu'on se revoit eut-elle un petit sourire tout en faisant un clin d’œil taquin. Alors, c’est ou ? Et ne t’en fais pas, j’aime bien marcher.

Sur ce, on commença à quitter l’espacer verdoyant pour rejoindre le bitume, les bruits de klaxon et l’odeur des gaz d’échappements. C’était à peu près tout ce que Nymphéa reprochait au monde moldu : la pollution. Elle sautillait de dalle en dalle toute légère comme si on ne venait pas de mettre un bon 20 livres dans son sac. Subitement, elle s’arrêta et se retourna vers Raphaël.

- Alors qu’est-ce que tu dis de la fille qui raccompagne le garçon chez lui ? Elle éclata alors d’un rire tout aussi cristallin que le précédent.

Nymphéa était restée muette quant à la rétorque de Raphaël sur le fait de sortir des choses du sac sinon ses colocataires ne comprendront pas pourquoi il se trouve avec elle. Ce fut comme un coup à son cœur. Est-ce qu’il la détestait ? Est-ce qu’elle lui faisait honte ? Bon, ils ne se connaissaient que depuis aujourd’hui. Certes, n’était-ce pas gentil que d’aider son prochain, ce jeune homme avec qui elle s’était amusée tout l’après-midi ? Bien sûr que si ! Alors pourquoi ses colocataires auraient honte d’elle ?

N’y comprenant rien ni voyant autre chose dans la vision de Raphaël quant à l’un des colocataires, la naïve sorcière se força un rire lorsqu’il lui dit d’être complètement dingue. Elle lui rétorqua en tirant la langue malicieusement. Nah ! Cela lui fit un grand bien. Il était drôle Raphaël et gentil. Son rire n’arrêta pas de sitôt surtout en ramenant à ses pensées les cadavres.

- Oui, et si tu caches des cadavres en plus …

Continuait-elle tout en se forçant à oublier ce rejet ressentit au plus profond de son être. Elle ne voulait pas être méchante et aussi, la jeune femme n’y croyait pas. Est-ce qu’elle le pensait son ami ? Bah oui ! Nymphéa se faisait aisément des amis en plus.

Malheureusement, elle avait quand même arrêté de sautiller préférant dorénavant marcher le sac à main sans en bandoulière sur son épaule droite. Au moment que Raphaël lui passa le billet de métro, elle le remercia.

- C’est gentil. Je n’aurais pas besoin de payer.

Avait-elle eu un petit sourire, reconnaissante. Nymphéa s’était alors promis de redonner cette gentillesse. Bah quoi, il avait payé pour elle. Quand même ! Non, il ne pouvait pas avoir parlé méchamment.

On ne parla, ainsi, pas beaucoup durant le premier puis, le deuxième métro. Premièrement, parce qu’il aurait fallut un sonorus pour se faire entendre. – Non mais, ils ne pouvaient pas inventer un métro qui ne fasse pas de bruit ! – Deuxièmement, car Nymphéa songeait encore. Parfois, elle allait ouvrir la bouche pour le lui demander, mais … Non.

Finalement revenus à la surface de la terre, elle suivit Raphaël qui lui montra le chemin de son appartement. La jeune femme n’était jamais venue dans cette partie de Londres et regarda absolument tout d’un regard curieux. Enfin, c’était jusqu’à rentrer dans le bâtiment menant à la porte de l’appartement.

Ils y étaient presque lorsque Nymphéa n’y tenait plus. Elle jouait nerveusement avec une mèche de ses cheveux. Sa voix était presqu’un murmure.

- Je … Tout à l’heure, pourquoi as-tu dit que tu ne voulais pas que tes colocataires te voient avec moi ?

Continuant à tortiller la pauvre mèche de cheveux, Nymphéa baissa les yeux, penaude et le cœur douloureux. À l’évidence, la jeune femme n’avait pas retenu ou plutôt compris le véritable sens des paroles de Raphaël. Il ne voulait pas que ses colocataires se posent des questions quant à les voir ensemble : ce qui amenait un tout autre sens si vous voyez ce que je veux dire. Nymphéa était définitivement trop naïve. Pff.

- Moi, je me suis bien amusé en tout cas. J’ai hâte qu’on continue le tournage. Attends !

Sur ce, sur un grand sourire chaleureux, Nymphéa regarda tout autour s’assurant qu’on était seul sur le palier. Ensuite, elle ouvrit son petit sac et en sortie tous les objets enfouis dedans. Au moins, elle respectait les dires du jeune homme.