Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Assis à la terrasse d'un bar, lunettes fichées sur le nez pour ne pas finir aveuglé par un soleil trop éblouissant, j'en suis déjà à mon troisième café. Ce qui ne parvient pourtant pas à calmer la gueule de bois qui me ravage le crâne depuis mon réveil. Tout doucement, je touille avec ma cuiller, au même rythme que semblent vouloir fonctionner mes neurones. Une tâche plutôt difficile en soit, d'autant plus avec la quantité de sucre à l'intérieur de ma tasse, qui petit à petit éclaircit autant qu'elle épaissit le liquide à l'intérieur. A ce rythme là, ça va bientôt devenir du caramel. Et c'est tant mieux, parce que c'est bien le seul moyen que j'ai trouvé pour ingurgiter cette mixture à l'origine trop amère.
Discrètement, je sors ma flasque de l'intérieur de ma veste, je la dévisse et je laisse tomber un filet d'alcool dans ma boisson. Autant soigner le mal par le mal. Qui sait, ce sera peut-être plus efficace. Je porte la tasse à mes lèvres pour y goûter le breuvage fait maison. Satisfait, je m'enfile le reste d'une traite. Contre toute attente, ça a tout de même le mérite de me requinquer un peu. D'un geste désinvolte, je sors mon portable de ma poche pour y jeter un coup d’œil. Un soupir désabusé franchit mes lèvres. A peine quinze heures, ça risque d'être encore long.
Mes supérieurs ont décidé de m'envoyer en repérage, dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur un homme qu'ils soupçonnent d'être Mangemort. Déjà, je vois pas l'intérêt. Le type est au moins Sorcier donc à mon humble avis, une simple balle dans la tête et le tour serait joué. Paraîtrait que c'est pas comme ça qu'il faut procéder, qu'il pourrait nous apporter un tas d'informations utiles voir capitales et tout un ramassis de conneries du même genre. Pour ma part, je trouve surtout que c'est prendre le risque de voir un de ces foutus Mages continuer à parcourir tranquillement nos rues. Mais bon, c'est pas comme si on me demandait mon avis. Et puis rester là comme un con à attendre que le temps passe, c'est chiant à mourir et franchement pas mon truc.
D'après ce qu'on sait de cet homme – en soit, pas grand chose – c'est qu'en raison de son nom, il provient d'une famille de Sorciers à la lignée plutôt ancienne. Sans doute un de ces malades obsédé par la pureté de son sang, comme c'est souvent leur cas. Raison de plus de prouver à ce type que lui fluide qui coule dans ses veines est aussi rouge que celui de n'importe qui. Mais là encore, c'est pas ce qu'on m'a demandé. Je suppose que c'est l'un des désavantages à avoir pris la décision de rejoindre une organisation. Leur but est avant tout de chercher à en savoir un maximum, afin de pouvoir faire de plus gros dégâts par la suite. J'ai beau en comprendre les raisons, il n'empêche que mes méthodes différent clairement des leurs.
Ma jambe se met à trembler, au rythme de ma nervosité. Je commence à m'impatienter. Je ne sais même pas à quelle heure ce type va sortir de son boulot, si tant est qu'il opte pour le chemin classique, d'ailleurs. Car c'est bien là, la seule autre information que j'ai eu à son sujet. Mr Regor Nott est médecin. Voilà pourquoi je me retrouve à poireauter l'air de rien dans la rue qui dessert l'hôpital magique de Ste Mangouste, les yeux rivés sur la vitrine de ce foutu magasin qui je le sais, n'en est pas vraiment un. Et je commence franchement à en avoir ras le bol.
D'un geste de la main, je fais signe à la serveuse de me rejoindre. Aussitôt qu'elle arrive, je commande un Irish Coffee, avec supplément chantilly. Vu sa tête, je suppose qu'elle trouve qu'il est sans doute un peu tôt pour consommer. Je ne m'en formalise pas, ne relève même pas. Je suis pas le premier alcoolique qu'elle sert et je ne serais pas non plus le dernier. Elle s'éclipse un moment pour ensuite revenir avec ma commande. Je lui règle ma consommation que je me met à siroter aussitôt. Mon impatience grimpe encore d'un cran, je peine à tenir en place.
Trop absorbé par le contenu de mon verre, ce n'est qu'en relevant la tête que j'aperçois un homme en train de longer la ruelle, dans ma direction. Je me jette sur mon téléphone et pianoter dessus, à la recherche de la photo qu'on m'a fournit. Mes yeux naviguent de l'un à l'autre, plusieurs fois. Putain, j'ai pas halluciné, c'est bien lui ! Je respire à fond, tente de me contenir. C'est pas l'envie qui m'en manque mais je vais tout de même éviter de lui sauter dessus au beau milieu de la rue. Faut que je trouve un coin plus tranquille. Mes doigts se mettent à pianoter sur la table , sans même que je m'en aperçoive.
A l'instant où Nott passe à côté de moi, je plonge le nez dans mon verre pour finir ce qu'il reste de son contenu. J'attends quelques secondes puis je me lève d'un bond, comme si mes pieds étaient fixés sur des ressorts. Je tangue un instant, me rattrape à la table. Bordel, ça va être plus compliqué que je ne le pensais. Je me précipite à la suite de ma cible, laissant ce qui me semble être une dizaine de mètres entre lui et moi, tout en tâchant de ne pas le perdre de vue. Obsédé par l'idée de lui faire rendre son dernier soupir, il semblerait que le souvenir de devoir me contenter de suivre cet homme a disparu de mon esprit depuis déjà un moment.
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Lun 27 Jan - 5:38
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.Franchement, il y a des jours où tu te disais que tu ferais bien mieux de juste rester chez toi. Même si tu détestais plus que tout ne rien faire, ce serait toujours mieux que de devoir supporter une minute de plus le patient qui te faisait face. Non seulement heureux de te raconter sa vie, il prenait tout son temps pour le faire. En même temps, tu te doutais bien que ce n’était pas franchement de sa faute s’il bégayait, sauf que ta patience commençait à atteindre ses limites. Tes doigts trahissaient ce début d’impatience, pianotant plus ou moins rapidement sur ta cuisse. Fort heureusement, t’avais eu la bonne idée de prendre la peine de t’asseoir, même si la chaise n’était pas la plus confortable que t’aies pu connaître, c’était toujours mieux que de rester debout et finir par avoir des crampes.
Tu ne comptais plus le nombre de fois où tu t’étais mordu la langue, t’empêchant de finir d’un air exaspéré ses phrases. Alors t’avais plutôt opté pour faire de moins en moins attention à ses dire, et acquiescer vaguement de temps à autre, sortant une réponse plus que banale. Tu ne savais plus depuis combien de temps t’étais arrivé à l’hôpital, mais un peu trop à ton goût. L’arrivée d’un hibou t’avais sorti de ton lit aux alentours de cinq heure et demie, en te demandant de venir au plus vite. Un hibou que t’avais failli ne pas entendre, même s’il s’acharnait sur ta vitre. Une chance que ton chien ait été plus attentif et avait commencé à aboyer jusqu’à ce que tu n’ouvres la fenêtre.
Tu t’étais rapidement préparé avant de sortir Terebellum un minimum, histoire qu’il puisse se dégourdir les pattes en sachant que t’allais le laisser à l’intérieur jusqu’à ce que tu ne reviennes. Mais tu te doutais qu’actuellement, l’excuse de devoir rentrer pour pouvoir sortir ton chien n’allait pas vraiment être prise au sérieux, malheureusement. T’en aurais bien soupiré si tu savais que ça n’aurait pas été mal vu.
Soudainement, tu remarques que le rythme de parole de ton interlocuteur se fait de plus en plus lent et qu’il était tout bonnement en train de s’endormir. Qu’il aurait fini par s’endormir si un de tes collègues n’était pas entré en trombe dans la pièce. Collègue que tu avais copieusement insulté mentalement alors qu’il t’expliquait qu’il y avait un problème avec votre stock. Le point positif était que tu pouvais enfin quitter cette salle, et tu ne t’étais pas privé de relancer un début de conversation entre le sorcier qui semblait avoir regagné une partie de son énergie et ton homologue. Après tout, il n’y avait aucune raison que tu ne sois le seul à subir cette expérience.
Après avoir étouffé deux-trois bâillements et arrangé le problème, t’avais relevé les yeux vers une des nombreuses horloges du bâtiment, constatant que t’avais même fait quelques minutes supplémentaires. T’étais resté un peu plus longtemps, prenant le temps de te changer, n’ayant aucune envie de te faire harponner par un patient que ce soit dans un des couloirs ou encore dans la rue même comme ça avait déjà pu t’arriver par le passé. Puis bon, c’était toujours plus agréable de ressortir avec d’autres affaires, tout simplement.
Tu sors assez rapidement, et à cette heure-ci il y a encore pas mal de monde dans la rue, t’essayer d’éviter le plus gros du tumulte, tu commences déjà à avoir mal à la tête, et t’as juste l’envie de pouvoir te poser quelques minutes, puis pourquoi pas trouver un endroit assez reculé où tu pourrais promener voire même lâcher Terebellum et profiter du fait de finir alors que le soleil n’est pas encore couché. En attendant, c’est presque machinalement que t’empruntes ton chemin habituel, essayant juste d’atteindre une ruelle un peu plus loin, nettement moins fréquentée pour pouvoir transplaner en toute tranquillité. T’aurais pu marcher jusque chez toi, ce n’était pas non plus si loin que ça, mais t’es déjà exaspéré du bruit et du mouvement ambiant. T’entends quelqu’un au café se lever avec la grâce d’un pachyderme, sans trop t’y attarder, grand bien lui fasse s’il finissait par tomber.
Sauf que plus tu multiplies tes pas, plus quelque chose semble clocher. Au début juste une impression peu agréable d’être suivi, t’essayes de faire comme si de rien était, te persuadant presque que ton début de fatigue te poussait à la paranoïa, tu continues ton chemin et tu te rends vite compte que c’est bien plus qu’une impression. Tu profites de passer à côté d’une vitrine, ralentissant ton rythme en feintant de vouloir en regarder le contenu pour pouvoir apercevoir un minimum l’allure des personnes derrière toi. Tu ne reconnais absolument personne de familier, tu remarques cet homme qui a l’air un peu plus jeune que toi et n’a définitivement pas un comportement normal. Mettant nonchalamment tes mains dans tes poches, t’en profites pour effleurer ta baguette de tes doigts et t’assurer de l’avoir à portée, autant être trop prudent que pas assez.
Tu te doutes que s’il est bel et bien en train de te suivre, ce n’est certainement pas pour te demander l’heure ou quoique ce soit d’innocent. Rapidement, tu te demandes si ça ne serait pas un de ces crétins de l’Ordre du Phénix, ou pire encore du Blood Circle. A moins qu’il ne s’agisse d’un ancien patient dont t’aurais totalement oublié le faciès, ce qui te paraissait quand même peu probable. T’essayes de continuer ton chemin le plus naturellement possible, ayant même la nette impression qu’il était de moins en moins discret. Ceci dit, tu repères la ruelle dans laquelle t’as l’habitude de te rendre, presque désertée et t’hésites même un instant à t’y rendre pour transplaner directement. Sauf que les probabilités qu’il te saute dessus ou tente quoique ce soit dans le genre étaient assez hautes, et étonnement tu n’avais pas la moindre envie de ramener ça directement à ton appartement. Si le fait d’avoir un berger allemand pouvait effrayer certaines personnes, tu savais pertinemment que Terebellum ne perdrait pas une seule seconde avant de venir lui faire la fête à lui aussi, quant à ton chat, elle partirait sans aucun doute en courant pour se planquer sous un meuble, ce n’était pas vraiment l’idéal.
Tu tournes en t’éloignant de la foule toujours aussi tranquillement, l’écho de ses pas résonnants encore plus dans cet endroit. Ta fatigue semble s’être envolée, et au fond de toi t’es presque heureux de cette sorte d’animation te sortant de ta routine. Tu finis par te retourner pour lui faire face, cherchant directement un contact visuel, ce serait bien plus simple d’en avoir un si tu voulais user de la legilimancie, chose que tu ne te refuserais certainement pas de faire, c’était bien plus discret que d’essayer de tuer directement quelqu’un, peu importe la manière, rapporterait moins de problèmes, et c’était une des manières les plus simples de pouvoir collecter des informations par la même occasion.
« ▬ Si je peux vous donner un conseil, la prochaine fois que vous suivez quelqu’un, évitez qu’il puisse sentir votre souffle dans son cou, c’est vraiment désagréable. Qu’est-ce que vous voulez, ma bénédiction pour partir ? Si c’est le cas, vous l’avez même plutôt deux fois qu’une. »
T’exagérais clairement la chose, mais soit. Tu ne peux t’empêcher de le regarder de haut en bas un moment, tout en gardant une posture assez nonchalante, même si tous tes sens étaient en alerte. Bien que ce soit très peu probable, il restait une mince chance de coïncidence et qu’il s’agisse d’un banal passant. Auquel cas, tu passerais bien pour un con, mais tant pis. Toujours dans ta poche, l’étau de tes doigts se resserre un peu plus autour de ta baguette, tu la sens un peu vibrer, comme si elle avait juste hâte que tu ne l’utilises.
Mes pas foulent le sol bétonné de la rue, de façon aussi énergique qu’approximative. A plusieurs reprises mes semelles butent sur la route, manquant de me faire tomber tête la première. Heureusement pour moi que ma cible avance avec insouciance et désinvolture, sinon j'aurai eu le temps de la perdre de vue dix fois. Au moins. L'adrénaline me fait presque pousser des ailes et c'est avec beaucoup de difficultés que je tâche de me contenir pour ne pas me jeter littéralement sur ma proie. Mais la rue est bien trop peuplée, tellement qu'à un moment je bouscule un passant par inadvertance. Si je n'étais pas si pressé, aucun doute que je me serais arrêté pour lui exprimer le fond de ma pensée, à cet empaffé qui n'a rien trouvé de mieux que de se foutre en plein milieu de mon chemin.
Au moment où Nott semble ralentir le pas pour observer plus en détail le contenu d'une vitrine, je m'arrête net. D'un geste qui me semble tout ce qu'il y a de plus naturel alors qu'en réalité, je dois surtout donner l'impression de m'être pris un mur invisible de plein fouet. Je me tourne vers ladite vitrine et tâche d'y trouver un certain intérêt à mon tour, pour ne pas éveiller les soupçons. L'air de rien, je fouille dans ma poche pour en ressortir un paquet de Fisherman's à la menthe. Je fait glisser deux pastilles dans ma paume, que je fourre aussitôt dans ma bouche pour les mâchouiller distraitement. Le goût frais et ultra prononcé agresse aussitôt mes papilles.
Un rapide coup d’œil sur le côté me donne le loisir de constater que l'autre homme a fini par continuer son chemin. Je reprend aussitôt ma filature foireuse et j'accélère encore un peu la cadence. Seulement quelques enjambées nous séparent désormais et la seule chose dont je rêve, c'est de trouver un coin suffisamment tranquille pour pouvoir lui régler son compte. La tension qui m'habite est tellement palpable que je sens mes doigts s'agiter tous seuls. A moins que ce soit à cause de l'alcool ?
Quand finalement l'autre tourne au coin d'une ruelle beaucoup moins fréquentée, je n'en crois pas ma chance. C'est presque trop facile et c'est sans doute un détail qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille, si seulement j'avais pris ne serait-ce que le temps d'y réfléchir un instant. Mais la témérité est bien l'un des maître mot de ma personnalité et ce n'est clairement pas pour rien. Aussitôt, je me fraye un passage à travers la masse et je m'extirpe à mon tour de ce bain de foule bien trop oppressant. L'excitation du moment me pousse à abandonner toute notion de discrétion – si tant est qu'il y en ait eu une à la base – pour me jeter tête la première dans la gueule du loup et même les deux pieds joints. C'est alors que ma proie se retourne pour me faire face et j'en viens à me demander si s'en est vraiment une tandis qu'il me déblatère ses propos.
Surpris, je tourne un instant la tête par dessus mon épaule, comme pour m'assurer que c'est bien à moi qu'il s'adresse. Visiblement, je suis bel et bien la cible de ses remarques. Par réflexe, l'une de mes mains vient frotter l'arrière de ma tête tandis que je suis là comme un con, à me demander si vraiment ma subtilité atteint un tel niveau de nullité. Non parce que là pour le coup, l'effet de surprise c'est archi mort quoi. Je pince les lèvres, en quête d'un moyen quelconque de gagner un peu de temps pour pouvoir me démêler de cette situation plutôt ridicule. « Merci du conseil, je tâcherai de m'en souvenir. » J'aurai pu sans doute mieux faire mais le con m'a clairement pris au dépourvu, là. Putain mais sérieusement, il m'a vraiment flairé d'aussi loin ?! Je suis quand même sûr d'avoir gardé une distance plutôt respectable entre nous quasiment tout le long du chemin, quoi.
Ni une ni deux, je plonge la main à l'intérieur de ma veste pour m'emparer de mon flingue. C'est presque dommage parce que franchement, il a une belle gueule. Mais bon, c'est pas ça qui m'empêchera de lui mettre un peu de plomb dans le crâne, faut pas déconner non plus. Et puis, tourner autour du pot inutilement, simplement pour faire durer le plaisir, c'est pas vraiment dans mes habitudes. J'ai plutôt tendance à verser dans l'expéditif et je dirais même que ça m'emmerde clairement quand ça s'éternise. J'y vois pas d'intérêt, c'est juste malsain et je n'ai clairement pas l'intention de me laisser aller à ce genre de petit jeu morbide.
« Et pour te faire rendre ton dernier soupir Mangemort, ta bénédiction aussi tu me la filerais plutôt deux fois qu'une ? » Bon d'accord, le moment est peut-être pas super bien choisi pour faire de l'humour, aussi noir soit-il. Si ça se trouve, ce type n'est rien d'autre qu'un putain de Sorcier en plus. Mais c'est pas comme si ça changeait quelque chose à mes yeux de toutes façons. Ils sont tous aussi dangereux les uns que les autres avec leurs foutues baguettes, alors à quoi bon prendre la peine de faire le tri entre ceux qui prétendent ne vouloir de mal à personne et ceux qui l'assument clairement ? Après tout c'est bien connu, l'Enfer est pavé de bonnes intentions. Alors autant tous les foutre dans le même panier, ça évitera des complications et tout le monde s'en portera bien mieux. Sans hésitation, je le met alors en joue et je fais levier sur le cran de sécurité, prêt à tirer.
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Mer 12 Fév - 18:15
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.C’est vraiment agaçant, et oppressant par la même occasion, cette sensation d’être suivi. Déjà que tu ne la supporte que très peu lorsqu’un patient, ou un membre de sa famille le fait, plus par obligation au risque de se perdre dans l’hôpital qu’autre chose, qu’on semble vouloir le faire à ton insu, c’était encore pire. Plus tu multiplies les pas, plus t’écartes la possibilité qu’il s’agisse d’une coïncidence. Tu ne sais pas s’il a décidé de faire ça de lui-même, ou si quelqu’un lui en a donné l’ordre, mais dans le deuxième cas, tu t’inquiéterais assez fortement sur le mental de la personne qui aurait pu lui faire confiance pour une telle mission requérant un minimum de discrétion, qu’il ne semblait pas détenir. Qui semblait lui faire cruellement défaut, même. Tu serais presque à avoir pitié de lui et lui en proposer des cours, si tu ne te doutais pas qu’il ne te suivait pas pour commencer à te proposer par exemple d’être le prochain cobaye d’une potion que tu voudrais tester. Malheureusement.
Ça en devient tellement grotesque que tu finis par te demander s’il n’est pas là uniquement pour te distraire, et que sa présence sert à attirer ton attention totalement sur lui et pas sur autre chose qui pourrait se tramer autour de toi. Est-ce que t’es au courant au moins que t’es pas le centre du monde ? Que si tu claquais là tout de suite, ça ne changerait pas grand-chose à la vie de qui que ce soit ? T’étais sans doute pas assez important pour qu’ils ne fournissent autant d’efforts à ton égard. Sinon, le moyen le plus rapide d’avoir des réponses à tes questions, c’est de le confronter directement, même si t’as l’impression que c’est un peu trop dangereux et direct dans un sens. Tu ne sais pas ce qu’il peut avoir sur lui ou avec lui après tout.
Mais est-ce que t’as vraiment le choix ? Tu le sais et le sens trop proche que pour pouvoir transplaner tranquillement. Et même si en y réfléchissant un peu, tu pourrais l’emmener à l’endroit de ton choix, t’as bien l’impression que vous arriveriez juste à vous désartibuler tous les deux avec cette espèce de sagouin. Sagouin à qui tu peux faire totalement face désormais. T’as pas l’impression qu’il s’agisse d’un sorcier, même si tu peux totalement te tromper. Tu le remarques pincer des lèvres, est-ce qu’il se pensait réellement discret ? Peut-être qu’il jouait un rôle tout simplement, si c’était celui du con de service, tu lui attribuerais tous les prix existants, sincèrement.
Tu t’étais apprêté à lui répondre, mais sa main se ruant vers sa veste te fais sortir à ton tour ta baguette plutôt que de commencer à taper tranquillement la causette. Ce truc en métal là, t’en avais déjà aperçu, et une chose était certaine, c’était que ça n’avait rien de magique. Et que c’était potentiellement dangereux. Certainement s’il le pointait vers toi là comme ça. Était-ce donc ça, un fusil ? T’en avais un peu étudié le mécanisme à l’époque, en te disant que ça pourrait être utile. Peut-être que t’aurais pu le faire directement exploser dans sa main, avec un peu de chance ça aurait aussi touché son visage, et enlevé ces lunettes qui t’empêchait de voir directement son regard. Mais sa reprise de paroles t’en empêche. C’était donc bien ce que tu t’étais au début. Était-ce une raison pour directement lui admettre que t’étais effectivement un Mangemort ? Certainement pas, tu t’efforces de prendre un air étonné à la place. Tu sais avoir un bon jeu d’acteur quand tu le souhaitais, que t’y mettais un minimum d’efforts aussi. Mais t’étais motivé là tout de suite, histoire qu’il puisse croire à ta soi-disant innocence ne serait-ce qu’une seconde.
Peut-être qu’il a des preuves parfaitement incontestables, mais ce n’est pas une raison pour ne pas tenter, pourquoi baisser les bras aussi rapidement. Faudrait quand même que tu t’occupes de cette arme et être certain qu’il n’arrive pas à te blesser, voir pire avec. Si tu veux réellement essayer de passer pour quelqu’un de pacifiste, tu dois essayer de choisir quelque chose qui soit le plus inoffensif possible, autant pour toi que pour lui. Agir rapidement aussi si possible, avant qu’il n’appuyer sur cette espèce de gâchette qui ne présageait rien de bon. La première chose qui te vient à l’esprit, c’est de transformer les balles censées être à l’intérieur, faire en sorte qu’elles soient uniquement faites de mousse, dans le pire des cas, même si ça t’atteignait, techniquement, ça ne devrait pas faire trop mal. Même si tu penchais plutôt pour le fait qu’elles prendraient peut-être feu en sortant du canon, ou se coinceraient tout simplement. C’est que t’aurais presque hâte de voir ce que ça allait donner.
« ▬ Ce sont des accusations extrêmement lourdes que vous faites là. Et une conclusion un peu trop hâtive si vous voulez mon avis. Sur quoi vous basez-vous, même, ma tête ? Vous suivez souvent des personnes pour les accuser ? A moins que…Vous ne veniez de l’hôpital et avez profité d’un instant d’inattention pour prendre la fuite de votre chambre ? Je peux vous comprendre, c’est extrêmement tentant, mais comprenez bien que je me vois dans l’obligation de vous y ramener, vous vous feriez plus de mal qu’autre chose dehors, on ne sait jamais sur qui on peut tomber. »
Quel bon samaritain tu ferais si t’y mettais un peu du tiens de temps en temps. En soi, si t’avais eu l’impression d’être suivi depuis que t’avais quitté ton lieu de travail, ça aurait pu être une histoire plausible, après tout, tu ne connaissais pas spécialement les patients des autres services. Mais en aucun cas, qui que ce soit ne les laisserait avec ce qui semblait être une arme. Qui plus est, les moldus étaient chose extrêmement rare et il en avait tout l’air d’en être un, même si tu pouvais bien évidemment te tromper. Peut-être qu’il s’agissait aussi d’un cracmol ou tout simplement d’un sorcier qui reniait ses pouvoir.
« ▬ Si on commençait chacun par baisser nos…armes respectives ? »
Pas certain que l’idée lui plaise, mais tu joues le gars plein de bonne volonté, alors tu lèves un peu les mains, baissant ta baguette pour ne pas directement le viser, la gardant entre deux doigts quand même, si l’idée lui venait de continuer d’être aussi agressif et de tenter quoique ce soit d’autre, tu préférais ne pas l’avoir trop loin non plus.
Ma langue claque avec agacement contre mon palais à la réaction de l'autre homme. Vu la tête qu'il tire, il semblerait que mes conclusions se soient avérées bien trop hâtives. La déception se peint sur mes traits un court instant. Pas que je rechigne à buter du Sorcier, j'aurai simplement préféré qu'il s'agisse d'un Mangemort. Ces salopards m'ont fait subir les pires horreurs, des mois durant. Chacune de mes cicatrices ne me rappelle que trop bien les atrocités auxquelles j'ai été confronté. Chacun des verres que je descend ne s'avère être qu'une piètre tentative pour essayer d'oublier toutes les humiliations dont j'ai été victime. Chacune de mes nuits me ramène pourtant aujourd'hui encore à ces nombreux traumatismes, cruellement et inlassablement. C'est un cercle vicieux, sans fin. Avoir l'occasion de pouvoir régler son compte à l'un de ces malades, ça a quelque chose de foutrement libérateur. Un court instant seulement, le temps d'appuyer sur la détente. Et puis à nouveau, la perdition. Alors j'attends de pouvoir encore une fois croiser le chemin de l'un d'entre eux, pour pouvoir toujours plus m'imprégner de ce sentiment bien trop fugace.
Pour l'heure, il semblerait néanmoins que la chance ne soit pas de mon côté. Tristesse. Mais puisque j'ai ce Sorcier sous la main, je ne vais certainement pas me priver de débarrasser nos rues d'un tel danger public. A la seconde même où le type sort sa baguette, mon sang se met à bouillonner fiévreusement à travers mes veines. Un frisson me parcourt l'échine tandis que mes mains commencent à trembler furieusement contre mon arme. Le doigt sur la gâchette, je m'apprête à tirer lorsque l'autre homme prend la parole à nouveau. Le début de sa tirade m'arrache un rire amer face à sa misérable tentative pour me résonner. Ma voix s'élève aussitôt par dessus la sienne. « Pas la peine de te fatiguer. Mangemort ou simple Sorcier, ça ne fait pas vraiment de différence. » Pourquoi est-ce que je m'épuise à lui répondre, au juste ? Le sang et la cervelle de ce type ne tarderont pas à se répandre au sol pour venir tapisser les pavés, perdre mon temps avec lui est tout aussi inutile que futile.
En revanche, la flopée de mots qu'il enchaîne par la suite m'oblige à fermer les yeux, l'espace d'un instant. Un soupir franchit mes lèvres tandis que j'essaye de reprendre contenance. Je rêve ou cet enfoiré me soupçonne de sortir de psychiatrie ?! Vraiment ?! Sérieusement ?! Putain mais j'en reviens pas quoi, pour qui il me prend ? Ce guignol est vraiment diplômé en médecine ? Non parce que bon, vu son diagnostic, je commence à me demander si les informations qu'on m'a refourgué ne sont pas simplement erronées ... Putain mais merde ! Il est sérieux quoi ! Ma main toujours armée part dans un geste ample et plein de colère, comme pour balayer les inepties parvenues jusqu'à mes oreilles. « Putain mais c'est quoi ton problème, connard ? Tu m'as bien regardé, j'ai l'air d'un échappé d'asile ?! » D'un mouvement brutal, comme pour prouver la véracité de mes dires, je fais remonter mes lunettes de soleil sur ma tête de ma main libre. La même qui vient juste après s'échouer sur mon visage, tant pour essayer de me calmer que pour chercher à me protéger un tant soit peu de la lumière trop subite et éblouissante.
Mais qu'est-ce que je fous, bordel ?! C'est clairement pas le moment de laisser mes émotions prendre le dessus. Ce fumier essaye juste de gagner du temps et moi comme un abruti, je fonce tête baissée sans réfléchir ! Je dois avoir l'air sacrément fin, sans déconner. Heureusement qu'on m'a envoyé seul pour m'occuper de cet homme, je préfère même pas imaginer la tronche que serait en train de tirer un potentiel équipier à ce moment précis. Il faut vraiment que je me ressaisisse là, je dois avoir l'air complètement ridicule et dépassé. Mais quelle idée aussi de me foutre en filature, auprès d'un type pareil en plus ? C'était vraiment pas judicieux de leur part, comme idée.
Le pistolet vient retrouver sa cible à la même vitesse avec laquelle il l'avait quitté. Tout en ancrant mon regard à celui de mon vis-à-vis, je tâche de calmer le tressautement de mes mains et d'afficher sur mon visage un masque d'impassibilité. Malgré tout, l'autre illuminé semble bien décidé à vouloir calmer le jeu, sans doute bien inconscient de la détermination mortelle qui habite mes intentions. Les mains en l'air et la baguette pendue entre ses doigts, il semble presque vulnérable ainsi. Pauvre homme, dans un sens je le plains. Je n'ai que trop conscience de la sensation que provoque le fait de se retrouver acculé de la sorte. Et c'est bien pour cette raison que je fais mon possible pour être le plus expéditif possible dans ce genre de situation. Et puisque ce Sorcier semble chercher absolument à trouver un terrain d'entente et qu'il ne tente même pas de se défendre un minimum, c'est une tâche qui risque de s'avérer d'autant plus facile. « Libre à toi de mourir sans faire trop d'éclaboussures. Honnêtement, ça m'arrange. » Fini de jouer, ce type m'a déjà fait perdre un temps bien trop précieux.
Tout mon corps se tend alors que je prends soin de le viser avec précision. Un souffle s'échappe de ma bouche tandis que je fais mon possible pour me concentrer sur mon but et faire le vide dans mon esprit. Puis je tire. Au moment où la balle part, je recule d'un pas sous la puissance du coup. Le bruit assourdissant fait aussitôt bourdonner mes tympans. Mes mains soudainement engourdies resserrent leur prise sur le Beretta, déjà prêtes à repartir à l'assaut en cas de besoin. L'avantage d'une arme telle que celle-ci, c'est que son tir en rafales peut me permettre de canarder ce type à tout instant, s'il s'avère que la première balle n'a pas atteint son but.
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Ven 21 Fév - 16:22
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.Les secondes passent, et t’espère quand même une chose, c’est que tu n’aies pas à jouer au con trop longtemps. Même si ce n’est que pendant une poignée de minutes, devant un inconnu, ton ego a du mal à l’accepter. Comme t’as du mal à accepter là tout de suite de ne pas plutôt aller le remettre directement à sa place. Ce serait totalement idiot, ce serait se rabaisser à son niveau, oui. Surtout aussi proche d’une rue pleine de monde. Autant faire comme si t’étais un pauvre petit sorcier pris dans un malheureux malentendu. Sauf qu’il se met à rire, ce genre de rire qui t’indique qu’il se fiche totalement de ta soi-disant innocence. Très bien, c’était donc comme ça. T’avais affaire à un extrémiste, et c’était toi qui disais ça en plus. Alors que tu feins d’hausser un sourcil avec ce que tu voulais être une pointe de peur, tu remarques qu’il a l’air d’être nerveux, avec ses mains tremblantes et juste son comportement en général. Ta remarque sur la psychiatrie était une point d’humour à la base, mais franchement tu venais à te demander si ce n’était pas là que serait sa place au final. Certes, c’était toujours mieux que d’être comparé à l’un de ces moldus, mais qu’on puisse dire qu’un Mangemort ne différait pas tellement d’un Sorcier ? Ça tenait presque de la blague. T’avais jamais rien entendu d’aussi ridicule, en fait. Tu te dis que cette haine doit bien venir de quelque part, qu’elle ne peut pas être apparue du jour au lendemain. Sauf que Merlin merci, t’as d’autres choses à faire que de rester là à l’écouter et commencer à te pencher sur ses problèmes personnels.
« ▬ Vous vous trompez lourdement, mais j’imagine que je n’ai toujours « pas besoin de me fatiguer », parce que vous ne voudrez rien entendre ? »
Tu te doutes que ça n’allait sans doute pas suffire à le calmer, mais qu’est-ce qui pourrait le faire ? Visiblement pas le fait de mentionner son état mental. Il s’agitait encore plus, mais t’y trouvais ton compte, il venait de relever ses satanées lunettes de soleil. Tu t’étais retenu de sourire face à ce début de victoire. Tu te faisais copieusement insulter, mais tu commençais à avoir l’habitude, alors ça ne te faisait plus grand-chose. S’il voulait que tu le regardes, tu pouvais totalement. T’avais envie de répondre par la positive, même si ça ne serait pas très utile, hormis l’agacer encore plus.
« ▬ Je vous assure que je ne suis pas la personne à avoir un problème ici. Je crains que la réponse ne vous plaise pas tant que ça. Vous n’auriez pas des antécédents de syndrome de Gilles de la Tourette dans votre famille ? Simple curiosité, mais si vous n’avez jamais fais de tests à ce niveau-là il faudrait peut-être y penser. »
Bien sûr que non, il devait juste être nerveux de nature, ou peut-être qu’il n’avait pas assez dormi, trop bu, il y avait plein de raisons pour lesquelles il pouvait se comporter de la sorte. Tu te doutais qu’il avait eu des altercations avec des sorciers, peut-être même plus spécialement les Mangemorts, même si tu ne l’avais jamais vu de ta vie, tu n’y étais pas depuis des années non plus. Il repointe son arme sur toi, tu la fixes encore quelques secondes, t’as pas vraiment de raison de t’en inquiéter. Sauf si bien évidemment ton sort n’avait pas fonctionné, mais il n’y avait aucune raison que ça se passe de la sorte. Par contre, t’aimerais bien pouvoir cesser de lever tes mains, surtout depuis que t’as bien compris qu’il n’avait aucunement l’intention de se calmer. Tu soupires un peu à sa phrase, ce serait vraiment dommage de mourir ici et maintenant. Surtout de sa main.
T’as plus peur du bruit qui pétarde qu’autre chose. T’as même un mouvement de recul, bien que ce ne soit pas vraiment nécessaire. La balle sort bel et bien, elle n’a pas l’air de trop décélérer étant donné qu’elle vient pile rebondir entre tes deux yeux. Te faisant les fermer et froncer légèrement les sourcils. Ça ne fait pas spécialement mal, mais tu t’en serais quand même bien passé. Tu remontes le regard vers lui, l’air un peu désabusé et exaspéré par la même occasion.
« ▬ Époustouflant. »
Sans doute que ça aurait vraiment pu t’impressionner si ça avait fonctionné, et que ce n’était pas dirigé sur toi. Sinon t’aurais pas vraiment pu constater quoique ce soit. Tu rabaisses tes mains, tu reprends correctement ta baguette même si tu ne la pointais pas directement sur lui. T’attendrais qu’il te menace pour le faire, même s’il avait totalement mérité de se prendre un sort bien placé dans la figure. Au fond, si tu faisais disparaître son corps, absolument personne ne saurait que t’y serais pour quelque chose. Ou en tout cas pas dans l’immédiat.
« ▬ Vous voulez encore vous donner en spectacle ou ça vous suffit comme quart d’heure de gloire ? »
Tu pourrais l’applaudir si ça pouvait lui faire plaisir. Pas trop longtemps non plus, faudrait pas qu’il prenne trop la confiance non plus, puis au fond il ne méritait pas tellement ton attention non plus. Tu ne te serais jamais arrêté sur lui s’il ne t’avait pas suivi. Même si t’étais pas certain que ça puisse t’être totalement utile, si ce n’était découvrir avec précision ce de quoi il pouvait t’insulter mentalement, tu pouvais toujours essayer de savoir ce à quoi il pensait, et pourquoi pas essayer de grapiller quelques informations sur les personnes qui avaient pu l’envoyer directement ici. Peut-être qu’au fond, il pourrait t’être utile, même malgré lui. Pui sautant rester vigilent, il pouvait toujours avoir sur lui une quelconque autre arme, ou avoir un complice non loin, alors ce serait quand même un peu mieux que tu sois au courant si c’était le cas, pour pouvoir au moins essayer de trouver plus ou moins rapidement une solution pour t’en sortir le plus indemne possible.
Cet enfoiré est clairement en train de jouer avec ma patience. Je ne saurai dire s'il est totalement niais ou s'il cherche simplement un moyen de me faire perdre mon sang-froid. Toujours est-il que je n'ai pas l'intention de me faire avoir une seconde fois par ses propos somme toute assez offensants. Malgré tout, il en rajoute encore une couche, prétextant discerner dans ma gestuelle les symptômes d'une maladie au nom plus que douteux. Est-ce qu'au moins ça existe, son truc ?! Mes mains tremblent plus encore, mes yeux s'animent d'une colère vive. Je vais l'éclater, putain. Ce type a-t-il conscience au moins qu'une simple balle lui clouerait le bec de façon claire et définitive ? Visiblement pas. Ces foutus Mages et leur impression de toute Puissance ... ça finira bien par leur jouer des tours, un jour. A moins que cet homme ne cherche simplement un moyen de gagner du temps et de calmer le jeu, c'est ce que ferait toute personne censée après tout, à défaut de supplier pour sa vie. Et si telle est vraiment son attention, autant dire que ce naze s'y prend comme un pied.
Quand finalement je prends l'initiative de tirer, je me dis que ça aura au moins le mérite de mettre fin à cette confrontation des plus ridicules. Et que j'aurai enfin le plaisir d'entendre ce foutu Sorcier la fermer une bonne fois pour toutes. Le bruit du silence, symphonie grisante, enivrante. Mon soulagement est néanmoins de courte durée, au moment où je vois une balle en mousse rebondir entre les yeux de ma cible. Mon regard s'agrandit sous le choc, tandis que son expression à lui change du tout au tout. Ses traits jusqu'ici douteux et soucieux prennent tranquillement un air désabusé. Un cri de rage s'échappe de mes lèvres et se répercute en écho dans la ruelle, alors que l'évidence me frappe. Si jusqu'à maintenant j'avais encore quelques doutes, il est désormais clair que ce salopard se paie ma tête depuis le début. Et s'il y a bien une chose dont j'ai presque autant horreur que ces maudits Magiciens, c'est bien qu'on se foute de ma gueule. Et si ouvertement, en plus de ça. Ce timbré n'a définitivement pas froid aux yeux.
Je sens presque le sang battre à mes tempes, tant je ne parviens pas à canaliser ma fureur. « T'as raison, fais le malin. » Putain de frustration. Mes jointures blanchissent sous la pression que mes doigts exercent sur le Beretta. Nerveusement, je m'humecte les lèvres. L'autre homme a désormais sa baguette pointée dans ma direction mais il ne semble toujours pas décidé à s'en servir. Tant mieux pour moi. Je devrais sans doute chercher un moyen de palier à son foutu sortilège, trouver une échappatoire à ce dilemme. Mais la colère qui bouillonne en moi ne m'incite qu'à agir de façon toujours plus irréfléchie. Alors de nouveau, je tire. Une fois, deux fois, trois fois. Chacune des balles qui devrait le transpercer de plein fouet finit par s'éclater mollement contre son visage. Au moment de l'un des impacts présumés, le pot d'échappement d'une voiture qui passe à proximité se met à pétarader, ajoutant plus encore de ridicule à la situation, si c'est possible. J'en pleurerai presque de rage, bordel !
Je m'arrête, pris soudain par une sensation plutôt désagréable. Phénomène étrange, un peu de ceux qui donnent l'impression d'être observé. Non, sondé. Je secoue vivement la tête, de la même façon qu'on chasserait une vulgaire bestiole en train de graviter aux alentours. Un rire amer et plein d'ironie s'échappe de ma gorge. Déjà que l'autre abruti prétendait que j'étais malade, là je dois franchement passer pour un illuminé. Je suppose que j'aurai mieux fait d'attendre la fin de cette filature pour m’enquiller quelques verres, pour le coup ça ne me réussit pas. Pas que ce soit spécialement le cas d'habitude, mais de là à livrer un duel imaginaire avec ma tête à cause du trop plein d'alcool ... Non vraiment, ça craint. Il serait vraiment temps que je me ressaisisse.
Et contre toute attente, je perds pied. Comme si soudain je voyais rouge, la rage culmine. Elle explose. D'un geste brusque, je balance mon arme devenue de toutes façons bien inutile. Elle s'échoue au sol sans même que je n'y prête vraiment attention, elle dont je ne me sépare pourtant jamais. En quelques enjambées furieuses, je piétine le béton pour réduire à néant la distance qui nous sépare. Mes mains rendues tremblantes par le trop plein d'émotion encore une fois, se referment brutalement sur le col de mon adversaire, tandis que je le plaque contre le mur avec toute la force et la violence dont je suis capable de faire preuve, décuplée de surcroît par l'adrénaline qui court à l'intérieur de mes veines. « Tu vas me le payer putain. »Ma voix vibre d'une colère froide alors que mes yeux quand à eux, grondent d'une haine féroce.
Oh oui, il va le payer. Pour tous les autres, tous ceux qui m'ont fait souffrir. Pour toutes les horreurs passées, ancrées, gravées. Pour celles encore présentes, purulentes, suintantes. Pour tout le dégoût, toute la misère, toute la perdition. Pour tout ce que j'ai vécu, tout ce que je vis et tout ce que je vivrais toujours. Pour tout. Le plus ironique c'est que dans un sens, cette phrase ne s'adresse même pas à ce type. Il en fera pourtant les frais. Mes doigts s'approchent de sa gorge, prêts à se refermer dessus pour la briser, l'écraser, la broyer. C'est alors qu'une goutte d'eau s'éclate sur ma main et s'y écoule. Le soleil est pourtant bien présent, presque étouffant. Il ne pleut pas aujourd'hui. « Je vais te tuer. »Un murmure, aigre, à peine audible cette fois-ci. Et tandis que ma vue commence à se brouiller, je lève subitement le poing, prêt à lui abattre de toute ma hargne, en plein visage.
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Invité
INRP
IRL
Lun 30 Mar - 14:47
You kick me down 'cause you need it So dead inside I can feel it.C'est qu'il semblait commencer à comprendre que t'étais très possiblement en train de se foutre à moitié de sa gueule. En même temps, l'occasion avait été bien trop grande, la perche un peu trop tendue, puis au fond, tu trouvais que c'était amplement mérité, alors qu'il venait d'essayer de te prendre en filature, pour des raisons qui commençaient à s'éclaircir petit à petit. T'arrives à sentir sa colère d'ici, à moins que tu n'arrives à la lire avec tous ces signes avants-coureur dont son corps semble pris. Tu sais parfaitement bien au fond de toi que c'est totalement inutile de rajouter de l'huile sur le feu, que tout ce que tu vas finir par gagner, c'est que ça ne se retourne contre toi. Si t'as une vague idée du fonctionnement de ce qu'il a en main, Merlin seul pouvait savoir ce qu'il détenait dans ses poches et leur utilité. Mais t'étais un peu trop sûr de toi, ça avait toujours été un de tes défauts, tu devrais pourtant apprendre à arriver à prendre un minimum de recul.
Sauf que tout ce que tu trouves à faire, tout ce qui t'importe là directement, alors qu'il se rend compte que son espèce de jouet bien trop violent ne lui servirait à rien, lâchant un cri de frustration, c'est de repasser une main dans tes cheveux, vérifier qu'avec toutes ses pitreries là, il n'ait pas réussi à ruiner les efforts que t'as pu produire ce matin en te préparant avant de partir. T'aurais à la place pu en profiter pour transplaner, disparaître hors de son champ de vision et t'éloigner définitivement de lui en espérant qu'il n'était pas du genre tenace à revenir le lendemain t'attendre dès que tu sortirais. Tu pourrais alors éventuellement songer à changer de chemin, essayer de transplaner au sein même du bâtiment. Mais non, à la place tu te préoccupes de ton physique, jusqu'à ce qu'il ne reprenne la parole.
T'es comme un enfant de 5 ans, t'es à deux doigts de lui dire que t'es malin, que tu l'es même nettement plus que lui, mais t'arrives par un doux miracle à fermer ta gueule, te contentant d'un sourire empli de fierté s'élargissant sur tes lèvres. t'as beau ne pas être dans la meilleure des postures, tu ne peux pas t'en empêcher, le voir aussi énervé, désillusionné t'amuse encore plus. Ce qui t'amuse nettement moins, c'est le nouvel impact des balles sur ton visage. Elles ont beau être en mousse, c'est assez agaçant, assez pour que tu ne ravales ce sourire, que l'envie de les lui faire manger te prenne par la même occasion. Tu n'as aucune idée de la manière exacte dont tu pourrais t'y prendre, mais c'est bien le cadet de tes soucis.
Tu sais que c'est plus intelligent de te contenter dans un premier temps d'essayer de comprendre un minimum ce qui pouvait se passer dans son esprit, espérant que sa débilité profonde ne soit pas contagieuse et ne finisse par déteindre sur toi. L'intrusion semble le déranger, en même temps, tu te doutais que ça ne devait pas être agréable. Qu'il te prenne pour un abruti ne t'étonnait pas plus que ça, t'avais à son égard pas mal d'autres noms sympathiques dans le genre. t'aurais presque pu lui confirmer qu'effectivement, il passait plus pour un illuminé qu'autre chose, mais il se serait refermé, ses pensées se seraient tournées vers toi et t'avais plutôt bien cerné jusqu'ici l'imagine générale qu'il avait de ta personne.
A la place, il te confirme cette filature, même si tu ne sais toujours pas exactement pour quoi ni pour qui, t'apprends juste en plus qu'il aurait un peu -ou beaucoup- trop bu avant de se mettre à sa mission. Ah bah c'est du beau. T'en hausses légèrement un sourcil. Certes, tu ne pouvais pas trop parler, même si t'avais la décence de le faire lorsque t'étais certain d'être tranquille et que tu ne devrais pas travailler dans l'immédiat, t'en étais pas encore à ce point-là, heureusement. Mais t'es pas là pour commencer à comprendre ce qui n'irait pas dans sa vie, encore moins pour l'aider, t'y arrives déjà pas à le faire pour toi-même, alors tu ne vas pas t'amuser à le faire avec les autres.
Mais la bombabouse à retardement qu'il semblait être depuis un petit temps finit par exploser; il balance soudainement son arme à terre, comme si elle y était pour quelque chose et arrive un peu trop rapidement vers toi. Ton réflexe de te reculer, ou encore de relever ton bas ne sert absolument à rien, sa violence semble être plus efficace, plus mordante. Ses mains viennent empoigner ta chemise alors que sa colère vous mène contre un mur, tu laisses échapper un grognement de mécontentement alors que l'arrière de ta tête le heurte, te faisant fermer les yeux un instant. T'es pas assez stupide pour t'en prendre directement à lui physiquement, il est loin de paraître faible comme ça, et en plus de ça, vu son état, il préférerait sans doute la violence à quoique ce soit d'autre, au premier signe de rébellion. T’avais laissé ton regard dévier vers la rue passante plus loin, tu pourrais essayer d’attirer l’attention sur vous. Vu la position dans laquelle t’étais tu pourrais facilement te faire passer pour la victime. Tu pourrais encore t’en débarrasser avec l’aide de la magie, ta baguette te démangeait, tu la sentais chauffer entre tes doigts alors qu’il se met à te menacer. T’as besoin de rien pour deviner la haine qui se lit dans son regard, l’avantage c’est comme il se laisse aller par ses émotions, tu peux encore plus facilement lire dans ses pensées.
Tu devines un passé empli de rancœur, sans aucun doute des mauvaises rencontres avec des sorciers, à défaut de ne pas les retrouver, ou de ne pas pouvoir leur faire face directement, c’est sur toi qu’il veut jeter son dévolu. Des larmes de rage coulaient le long de son visage, une sorte de signe de détresse non négligeable, sur lequel t’aurais pu t’attarder, tout comme t’aurais pu continuer de réfléchir encore un temps, pour pouvoir t’en sortir le plus indemne et sans trop de problèmes, sauf que sa phrase doublé de son geste, ça t’avait fait un peu paniquer, et ton premier réflexe fut de transplaner, dans l’unique but de le déstabiliser et de pouvoir t’en dépêtrer. T’avais pas vraiment réfléchi à l’endroit auquel tu voulais te retrouver, t’avais fait au plus vite, peut-être un peu trop, parce qu’après la sensation habituelle du transplanage, tu ne t’étais pas retrouvé sur tes pies très longtemps. T’avais été déstabilisé, autant par le poids de ton interlocuteur que par le sol qui n’était pas totalement plane. T’avais un peu vainement essayé de te rattraper à lui, mais t’avais juste réussi à l’entraîner dans ta chute, autant être à deux plutôt que de lui laisser une chance de prendre totalement le dessus.
Ton dos regrette cette décision, cette rencontre avec le sol peu après le mur, la chaise contre laquelle ton coude se prend aussi, grince un peu avant de se décaler. La pièce était relativement sombre, tu ne l’avais même pas reconnue directement, tu t’étais juste fait la réflexion que ce n’était pas ton appartement, ton chien vous aurait déjà sauté dessus avant même que vous ne fassiez quoique ce soit. Plutôt que de tergiverser, tu préfères prendre ses poignets, préférant éviter si possible de te recevoir un coup, où que ce soit.
« ▬ J’apprécierais grandement si vous aviez l’obligeance de bien vouloir vous relever. »
Ce serait plus pratique pour toi pour pouvoir te redresser, même si tu t’attendais à ce qu’il ne se mette assez rapidement à vociférer tu ne savais quoi, t’espérais juste que le voyage ait au moins eu pour effet de le calmer un minimum et si possible de ne pas lui donner la nausée au point de régurgiter l’alcool qu’il avait pu prendre il y a une bonne poignée de minutes. Ou qu’il ait au moins la décence de s’écarter pour le faire, même si tu venais de mettre un nom sur l’endroit où vous vous retrouviez actuellement, qui n’était nul autre que le grenier du manoir de tes parents. Tu n’avais aucune idée de pourquoi c’était apparemment le premier endroit qui t’était venu à l’esprit. Au moins vous ne risquiez pas grand-chose ici, même si t’avais entendu du bruit et un certain mouvement un peu plus loin. T’avais pas su tourner la tête jusque-là, mais tu te doutais qu’il devait s’agir d’un des deux elfes de maison de tes parents.
« ▬ … Si Maggy dérange, Maggy peut repasser plus tard. »
J'ai vachement de mal à cerner ce type. Depuis le début de cette filature foireuse, il ne cesse de se payer ma tête, poussant le vice jusqu'à parfois se foutre de moi ouvertement. Et là pourtant, maintenant qu'il m'a poussé à bout au point de me donner envie de lui faire rendre son dernier souffle de mes propres mains, il ne cherche même pas à se défendre. La baguette qu'il tient entre ses doigts lui permettrait certainement de prendre le dessus et de me mettre hors d'état de nuire, par la même occasion. A-t-il peur, au point d'en être incapable de réagir ? Dans ce cas-là, pourquoi n'est-il pas au moins en train de supplier pour sa vie, comme le ferait la plupart des gens dans un moment pareil ? Le coup d’œil qu'il jette du côté le plus peuplé de la rue m'incite néanmoins à penser qu'il cherche de l'aide. Et alors que mon poing s'apprête à s'abattre en plein sur le visage de ce type, la situation prend une toute autre tournure.
La sensation est aussi étrange que désagréable. Comme pris dans une sorte de tourbillon, j'ai l'impression de me faire saisir par la peau du nombril alors que le monde semble soudain se mettre à tourner dans tous les sens. Mes poumons quand à eux, ont l'air déterminés à s'écraser tout contre ma cage thoracique. Le tout dure sans doute à peine une poignée de secondes et pourtant, lorsque mes pieds rentrent de nouveau en contact avec le sol, ma respiration est aussi saccadée que si je venais de faire un concours d'apnée. Complètement perdu, je cligne des yeux plusieurs fois, un peu comme si je tentais par ce geste de me reconnecter à la réalité. Le corps tremblant, j'ai du mal à tenir sur mes deux jambes et je ne sais même pas si j'y serai parvenu, si l'autre imbécile ne s'était pas rattrapé à moi dans l'espoir de ne pas perdre l'équilibre.
Au final, il nous entraîne tous les deux dans sa chute. Je m'écrase sur lui bien lamentablement en m'étalant de tout mon long, encore trop sonné par ce voyage expéditif. Et si jusqu'à maintenant je n'avais jamais eu l'occasion d'user d'un tel moyen de locomotion, je me doute néanmoins que cet inconscient vient de nous faire transplaner. Alors que je m'apprête à me redresser, il se saisit de mes poignets, sans doute dans le but de m'empêcher de lui nuire. La demande qui suit en revanche, me laisse complètement dubitatif. Un instant, mes yeux s'écarquillent de stupeur et je le fixe comme si c'était lui l'illuminé, pour le coup. « Et je suis censé faire comment, vu que t'as pas l'air décidé à me lâcher ?! » Putain mais son cerveau a fondu en chemin ou quoi ? A moins que la chute n'ait anéanti les quelques neurones qui semblaient lui rester ..? J'en reviens pas. Ce type est encore plus con que ce que je pensais, en fait.
Alors que je m'apprête à ouvrir la bouche à nouveau, une autre voix s'élève au même moment. Pris au dépourvu, je tourne la tête en direction de sa propriétaire. Mon sang se fige à l'instant même où mes yeux se posent sur la créature qui vient de faire son entrée dans la pièce, sa silhouette éclairée par la lumière qui filtre à travers l'embrasure de la porte. Quelques secondes s'écoulent, durant lesquelles je reste pétrifié d'horreur tandis que mon cœur s'emballe et tambourine furieusement d'angoisse contre mes côtes. Avec brutalité, je me dégage alors de la poigne de l'autre salopard. Je me laisse tomber à côté de lui puis je me traîne vivement à l'autre bout de la salle, dans le but de mettre le plus de distance possible entre cette créature et moi. Un frisson d'effroi me parcourt l'échine alors que je suis bien incapable de la quitter du regard.
La dernière fois que j'ai eu à faire à des Elfes de maison, c'était à l'époque où je me suis retrouvé à la merci de ces foutus Mangemorts. Et si je sais bien que ces êtres sont d'un naturel plutôt pacifiste, j'ai aussi parfaitement conscience que le moindre de leurs faits et gestes est dicté par le bon vouloir de leur maître. Et si ce type était un de ces malades et avait décidé de m'amener ici pour m'éliminer ou pire, me torturer ? Cette créature et lui semblent se connaître, c'est donc bien la preuve qu'il nous a téléporté chez lui, n'est-ce pas ? Avec fébrilité je me passe une main sur le visage, pour tâcher de reprendre mes esprits et une contenance aussi. J'en profite au passage pour essuyer rageusement les larmes que je n'avais même pas sentie s'écouler sur mes joues. Je dois à tous prix me ressaisir et trouver un moyen de m'échapper d'ici.
Par réflexe, ma main tâtonne l'intérieur de ma veste pour s'emparer de mon Beretta. Un « putain ! » s'échappe de mes lèvres avec l'intonation du désespoir, quand je me souviens que mon flingue est resté dans la ruelle. Pris de panique, je me lève précipitamment, déterminé à ne pas rester désarmé dans ce lieu aussi inconnu que non rassurant. Sans crier gare, je parcours les quelques mètres qui me séparent de la porte pour me jeter dessus, sans manquer au passage de bousculer l'Elfe, ce qui j'espère me permettra de gagner un peu de temps. Arrivé à destination, j'en profite pour inspecter rapidement les environs, dans l'espoir de mieux me repérer. Visiblement on était dans le grenier, ce qui veut dire que si je prends les escaliers ...
Sans réfléchir davantage, je dévale les marches avec tant de précipitation que je manque de peu de me ramasser, me rattrapant de justesse à la rambarde. Déjà bien trop essoufflé par le peu d'acrobaties effectuées, je marque une pause le temps de reprendre mon souffle, avant de repartir de plus belle. L'impression de voir brusquement les rôles s'inverser et de me retrouver à être finalement la proie me pousse à ouvrir la première porte qui se trouve sur ma route, en priant tous les dieux possibles pour qu'il s'agisse de la cuisine. Mettre la main sur un couteau ou au moins de quoi me défendre me paraît être le plus primordial, avant que l'autre enfoiré ne me tombe dessus. Quand j'abaisse la poignée et que je me faufile dans la pièce, je laisse échapper un soupir de soulagement en constatant que je suis bel et bien au bon endroit.
Ma chance s'arrête là puisque mon regard croise aussitôt celui d'une femme d'une cinquantaine d'années, visiblement aussi surprise que moi de me trouver là. Pris au dépourvu, je me passe une main dans les cheveux pour me donner le temps de réfléchir. « Euh ... bonjour Madame. » Ridicule mais je suis bien incapable de faire mieux. Affolé à l'idée de voir l'étau se refermer davantage, je me saisis du premier objet qui me tombe sous la main. A savoir, une poêle. Puis je recule de quelques pas hésitants, prêt à faire demi tour et à fuir de là le plus rapidement possible. Combien de Sorciers peuplent cette maison exactement ? Je ne saurai le dire mais une chose est sûre, je suis déjà en infériorité numérique. Et ça n'a franchement rien de rassurant.
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Tom et Jerry: Episode I ft. Regor
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