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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois Heimius :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Lun 27 Mai - 16:47
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard La dernière année. L'ultime. Celle de trop. La huitième. Normalement j'aurais du terminer l'an dernier mais le destin en a décidé autrement puisque j'ai redoublé. Nous somme assez peu à ne pas être passés, mais puisque nous ne sommes pas nombreux ça se remarque forcément plus. Me voilà donc avec deux ans de plus que mes camarades de septième année. Premièrement parce qu'en étant né en Octobre je devais avoir onze ans révolus à l'entrée du collège en Septembre et avais donc presque douze ans lors de ma répartition. Secondement, parce qu'en plus de ça j'ai redoublé ma cinquième année. Me voilà donc à presque dix neuf ans, doyen de ma promotion à l'âge vénérable de dix huit ans et onze mois. Et en tant qu'élève de septième année le plus âgé j'ai l'impression d'avoir des préoccupations plus importantes que mes camarades de dix sept ans.
Je me fiche de bien de réussir mes ASPIC autre qu'en botanique. Moi, j'essaye surtout de convaincre mes parents que je ne souhaite pas rejoindre les pompes funèbres bien qu'ils pensent que c'est mon destin, un avenir certain et tout tracé pour moi dès le jour de ma naissance le 31 octobre en l'an de grâce 1999. Le jour de Halloween, on fait difficilement plus macabre dans une famille de croque morts sorciers. Quoi que, je suis né en plein après midi, j'aurais pu naître dans la nuit.

Mon autre préoccupation, en dehors de mon avenir et de mes envies d'aventures, c'est de réussir à voir Heimir discrètement. Nous ne sommes pas censés nous fréquenté, il m'a expliqué que le directeur lui avais explicitement demandé de ne pas s'approcher des élèves de l'école pour ne pas nous perturber dans notre vie quotidienne. En soi je doute que Heimir soit capable de traumatiser les élèves de première année, il n'a pas l'air spécialement louche. Notre professeur de Défense contre les forces du mal est bien plus effrayant par exemple. Mais c'est probablement une simple mesure de sécurité. Puisque je ne suis donc pas censé savoir qu'il existe, je suis encore moins censé batifoler avec lui. Toujours est il que doucement mais sûrement, Poudlard reprend vie comme s'il n'y avais jamais eu les vacances d'été. Tout le monde retrouve ses habitudes dans le château, les couloirs sont de nouveau animés et les petits nouveaux prennent leurs marques. C'est un éternel renouvellement, une sorte de cycle rassurant qui ne change jamais de manière dramatique, hormis lors des sombres années de la dernières guerre sorcière que je n'ai pas connue.

Et que je suis ravi de ne pas avoir vécue, je dois l'avouer. Je fais partie de cette nouvelle génération, de ce renouveau sorcier signe d'espoir après l'horreur. Et je trouve ça beau, bien que d'après le Finlandais je sois un bébé. C'est même devenu rapidement le surnom d'amoureux dont il m'affuble dans son courrier et aussi lors de nos entrevues. Toujours est-il qu'avec la reprise de l'école je n'ai pas trop eu le temps de le voir. C'est étrange d'un coup de ne plus pouvoir se rencontrer dès qu'on en a envie. Cet été j'avais juste à remonter la rue principale du chemin de traverse pour le voir, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Maintenant que je suis de retour au Collège c'est un peu plus compliqué.

J'ai le couvre feu, je ne suis pas censé sortir le soir et en plus de ça je ne suis pas non plus censé savoir qu'il existe. Autant dire que nous nous sommes surtout envoyé quelques hibou depuis la rentrée, dont certains qui m'ont fait rougir quand je les ai lu. En publique en plus, comme si ça n'était pas déjà assez gênant ! J'ai apprécié que le Magizoologue m'écrive que ma présence -enfin surtout une partie bien précise de mon corps- lui manquais. Mais j'aurais préféré éviter de lire ce hibou dès le petit déjeuner, j'ai failli m'étouffer avec mes toast ! Puisqu'il faut donc s'organiser avant qu'il ne commence à m'envoyer d'autres petits mots un peu trop crus à mon goût, j'ai pris l'initiative de lui donner rendez-vous. En passant beaucoup de temps dehors principalement pour aller dans les serres de botanique, j'ai appris à connaître le parc. J'ai donc essayé de lui indiquer précisément l'endroit au quel je pensais, celui où personne ne va généralement et qui est assez discret. J'espère que Heimir est suffisamment doué en Botanique pour identifier les plantes mentionnées dans le hibou.

Au bord du lac, il y a des buissons de Bruyère. Des Erica scoparia plus précisément appelées également bruyère à balais. Continues tout droit sur cent mètres puis tournes à gauche quand tu verras des Carduus pycnocephalus. Ensuite, tu arriveras dans un petit bosquet où il y a un vieil Tilia amurensis qui se distingue des autres arbres par sa taille. Je trouve cet endroit approprié, puisque cette famille de Tillia pousse normalement au bord du fleuve Amour en Sibérie. Retrouves moi là-bas le jeudi 20 Septembre à 16h30. Bon courage pour déchiffrer ce jeu de piste, n'hésites pas à ouvrir un livre d'herbologie ou un dictionnaire latin.

Ton bébé qui n'est pas si bête.

PS : J'ai jusqu'à dix neuf heures avant de devoir rentrer dîner.

Je me devais de donner un peu de fil à retordre à Heimir. Il m'a fait rougir devant tout le monde avec ses mots cochons, c'est donc une petite vengeance pas bien méchante mais tout de même méritée que de lui envoyer un petit mot en citant les noms latins des plantes qu'il doit identifier pour trouver son chemin jusqu'à moi.

Il est bientôt size heures. Terminant de noter les devoirs de mon cours d'étude des moldus, je range ensuite avec empressement mes petites affaires pour sortir rapidement. Mes camarades sont un peu surpris de me voir si pressé, et je prétend devoir aller rendre un livre à un camarade. Appuyant mon propos en sortant l'exemplaire prêté par Heimir lors de notre rencontre, sur les espèces de Grande Bretagne Magique. Ce n'est qu'un demi mensonge. C'est le maximum dont je suis capable, moi qui suis trop honnête parfois. Honnête au point d'avoir rendu un porte monnaie plein de galions au bureau des objets trouvés de Poudlard, sans y avoir pris une seule pièce.

Marchant rapidement dans les couloirs, je traverse tout aussi vite la cour de l'école en essayant d'éviter le plus possible les gens. Les cours de la journée sont terminés et tout le monde se retrouve ici avec ses amis. Il fait beau aujourd'hui, si bien que personne ne voudra rester enfermé pour profiter de ses camarades d'autres maisons. Dans mon uniforme jaune et noir, je suis facilement repérable. Des quatre maisons, j'estime que la nôtre est la moins discrète de toutes bien que nous soyons les plus humbles. Assez drôle comme paradoxe, non ?

Je manque de trébucher dans la descente menant du château vers le lac. Je suis assez pressé, il ne faut pas que j'arrive en retard, déjà que je n'ai pas énormément de temps à consacrer à Heimir ! Me rattrapant à un petit rocher, je continue ma descente et passe devant les serres sans me retourner. Je vois le premier indice de mon propre jeu de piste à quelques mètres : la Bruyère plantée par le directeur Dippet. Puis plus loin, les chardons le second indice. Tournant à gauche de ces derniers, j'arrive donc dans le bosquet où se trouve le tilleul Sibérien et soupire en posant mon sac à dos par terre. L'automne n'est pas encore là, si bien que les feuilles sont encore très présentes, suffisamment pour qu'on ne nous voit pas. Impossible de nous repérer dans ces feuillages épais, à moins de vraiment nous chercher ! C'est l'avantage de cet endroit.  

Prenant place sur une vieille pierre, qui ne semble pas avoir été placée là par hasard, je regarde l'heure sur ma montre : seize heures vingt huit. Je ne suis pas en retard. Et j'espère que Heimir ne va pas trop tarder. En attendant que le roux arrive, je sors le livre que je dois lui restituer pour le poser sur ce banc improvisé. Je soupçonne d'anciens camarades de classe d'avoir trouvé cet endroit à un moment donné et d'en avoir fait un lieu un peu caché pour les amoureux. Un lieu secret, dont personne ne parle et que personne ne semble connaître. Je n'y ai jamais croisé personne en cinq ans depuis ma découverte, si bien que j'aime m'y rendre pour être seul. Profitant que mon sac soit ouvert, j'avale rapidement une gorgée de potion tonique pour être certain d'être bien réveillé quand Heimir sera là. Je ne compte pas passer le peu de temps que je peux lui accorder à lutter contre le sommeil ! Pour une fois, j'ai même osé dormir à l'arrière de la classe de sortilèges cet après midi, faire une petite sieste pour essayer d'être en forme le plus possible.
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Mer 29 Mai - 2:02
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard

Je vis quelque chose de très étrange depuis cet été. Une romance qui ne devrait pas exister, une situation semblable à ce que j'aurais pu rêver si j'étais libre de mes mouvements. Que dis-je, romance...une histoire qui n'a ni début, ni fin, et que je devrais arrêter tout de suite avant de souffrir, de faire souffrir...ou pire encore : de mourir dans d'atroces souffrances. Je ne connais pas les conséquences exactes de la fin d'une promesse, la façon de tuer d'un Serment Inviolable. Je n'ai pas étudié le sujet, de peur de mettre la parole d'Alexei en doute...mais peut-être aurais-je dû avant de tomber sur ce garçon. Pourtant, tout nous oppose : nous ne sommes clairement pas du même monde lui et moi, nous vivons à part, même nos avis divergent sur tant de sujets que j'en ai perdu le compte. La seule chose qui nous rapproche, outre le besoin de se soulager en bonne compagnie, c'est cette volonté de voyager autour du monde, de vivre dehors plutôt qu'enfermé dans un bureau à remplir de la paperasse. Nous avons longuement échangé sur le sujet, lorsque nous n'étions pas en train de dormir ou d'avoir d'autre activités plus...sportives. Parler de voyage, de nature en fumant un joint préparé par ses soins, en buvant un bon verre de whisky par-dessus le marché...j'ai appris à apprécier ces moments de calme, moi qui pourtant n'avait jamais vécu ça avec aucun amant. Même Alexei...qui n'était pourtant pas un amant...ne m'a jamais parlé de la sorte. Je ne connaissais rien de ses rêves, lui rien des miens car il s'en fichait. Ce qui comptait entre nous était le simple fait d'être ensemble, de vivre ensemble, et de consommer notre amour chaque jour comme si c'était le dernier.

Ce que je vis avec le gamin anglais n'a véritablement rien à voir avec ce que j'ai pu expérimenter par le passé, et pourtant à mon âge vénérable de presque quarante ans, on en voit passer des nouvelles choses. Je me suis laissé porter par le vent, par ce rêve qui ne voulait pas s'arrêter...mais j'ai tenté de le retenir, de ne pas le laisser voler trop loin de peur de franchir le point de non-retour. Je n'ai pourtant vu personne d'autre que lui, de tout l'été...c'était une question de praticité aussi, simplement parce qu'il vivait à côté de l'auberge où j'ai élu domicile pendant quelques mois avant de déménager définitivement ici pour l'année en cours. Nous pouvions nous voir à toute heure du jour ou de la nuit, avons même dormi ensemble plus d'une fois lorsqu'il s'échappait de chez lui sans prévenir. J'ai une mauvaise influence sur lui, certainement, mais je m'en fichais. Je n'ai pas réfléchi. J'ai seulement...laissé couler le temps, vécu ce que j'avais à vivre. Et aujourd'hui, je m'en mords les doigts.

La rentrée est passée depuis presque un mois maintenant, et je sens déjà les effets du manque se faire sentir. Combien de fois me suis-je réveillé dans mon lit froid après un énième cauchemar ? Combien de fois ai-je regretté de ne pas avoir son corps bouillant à côté de moi pour m'y blottir sans qu'il n'en sache rien ? J'ai fait de la merde, et je m'en rends compte maintenant. Malheureusement pour moi, je ne peux pas corriger cette attitude. Je suis en manque, et même si j'ai repris mes petites habitudes de me trouver un amant différent par nuit, je continue de penser à ce type qui n'aurait dû être qu'un simple jeu de passage. Pour la première fois depuis la mort de mon unique amour, j'ai écrit une lettre à un autre homme. Ce n'est rien de bien folichon, simplement de quoi raviver la flamme en attendant de se revoir...mais ça reste des mots que j'ai couché sur papier, une preuve que je ne veux pas réellement le laisser s'éloigner malgré nos obligations à tous les deux. Je me suis amusé à imaginer sa réaction en lisant tout ça le matin, lors du courrier...et chaque fois, un soupir attendrit passait mes lèvres alors que je me remémorais sa façon de rougir ou de se cacher à demi le visage lorsque je parlais un peu trop crûment à son goût. Pauvre petit bébé innocent...tu ne mérites vraiment pas d'être tombé sur un monstre comme moi.

Mais hier, c'était à mon tour de recevoir une lettre un brin particulier. Il ne lui arrive pas souvent de me répondre, encore moins de me donner un rendez-vous...mais voilà que je me retrouve avec une énigme sur les bras, et une promesse de le voir pendant plus longtemps que d'habitude au sein même de l'établissement où je ne dois absolument pas côtoyer d'élèves ! Braver l'interdit me donne des frissons d'excitation avant même que les choses n'aient commencé. Je risque de perdre mon travail et mes études qui se doivent d'être durement menée, et de son côté, lui risque le renvoi d'avoir flirté avec un adulte qu'il n'était pas censé rencontrer. Mais comment dire...peut-être y a-t-il un moyen d'atténuer la sentence, non ? Après tout, nous nous sommes rencontrés hors de Poudlard, cet été, de façon totalement aléatoire ! Ca vaut bien un traitement de faveur, n'est-ce pas ?

Mais trêve de mondanité. Rentrons dans le cœur du sujet...l'énigme. Je ne pensais pas en recevoir de sa part, j'avoue, car j'ai tendance à confondre sa jeunesse avec un manque de réflexion ou d'intelligence. D'autant plus qu'il m'a avoué ne pas être très doué à l'école, alors...on va dire que j'ai été un peu méchant à ce niveau-là. Mais bordel, quelle énigme ! Heureusement que je comprends à peu près ce dont il veut parler, parce que je pense que je serais totalement largué si je n'avais pas d'idée. Me voilà donc à essayer d'éplucher des bouquins de botanique pour trouver tous ces noms latins, planqué en pleine nuit dans la bibliothèque, à me retransformer en crabe lorsque je soupçonne le concierge de faire sa ronde dans les parages. Je note petit à petit la traduction des termes sur la lettre elle-même, la baguette entre les dents, et finis par avoir une vraie carte précise. Bon...il ne reste plus qu'à savoir les reconnaître dans la vraie vie, ces machins-là, parce que c'est pas gagné non plus ! Je suis magizoologue moi, pas fleuriste !

Le jour J est arrivé, et pour l'occasion, je me suis apprêté. Il m'a vu dans toutes les situations, enfin presque toutes, mais je préfère tout de même me mettre en valeur lorsque nos rencontres se doivent d'être aussi rares. J'ai choisi les vêtements qui me vont le mieux, qui ne font pas tellement ressortir ma maigreur mais me donnent l'air plus jeune que je le suis. Un léger maquillage très naturel, des cheveux lisses et un foulard aux couleurs pâles pour compléter mon look...voilà, je suis fin prêt à séduire de nouveau ce garçon qui ne devrait pas me connaître ! Sa lettre dans la main, j'attends l'heure fatidique pour rentrer dans le château. A vrai dire, je dois y rester un bon moment à l'attendre ; je n'ai pas le droit de faire des allers-retours en permanence, les sortilèges de protection ne sont pas là pour faire joli ! Aussi je n'ai qu'un seul passage à une certaine heure autorisé, une fourchette de dix petites minutes où on me laisse entrer sans me poser la moindre question. C'était compliqué les premiers jours, le personnel ne se souvenant pas forcément que je devais arriver, mais ça s'est plutôt rapidement mis en place. Je pourrais passer par la forêt qui borde le château évidemment, mais je n'ai pas envie de faire ça dans le dos de l'équipe enseignante. Je ne suis pas un criminel qui tente d'agresser les enfants, seulement un scientifique qui ne les approche pas...ou presque.

Tout ça pour dire qu'en l'espace de deux heures et demie, j'ai eu le temps de repérer l'endroit en question malgré ma difficulté à reconnaître les buissons. Il est heureusement plutôt éloigné du château en lui-même, perdu dans le parc et presque caché...je soupçonne bébé d'avoir pensé à tout pour notre petite rencontre. Transformé en crabe, les distances sont beaucoup plus longues et épuisantes, mais je n'ai pas le choix ; tant que je suis trop proche du château, je ne dois pas me faire voir par les élèves. Mais aussi par le directeur, qui me surveille étroitement de loin. Il ne doit pas savoir ce que je fais aujourd'hui, c'est très important. Je ne prends donc forme humaine qu'une fois le château hors de vue, soulagé de pouvoir enfin me montrer. Il est presque l'heure, et je ne suis pas loin du lieu choisi. La silhouette déjà installée, à moitié planquée derrière un arbre, ne peut être que lui. Sans que je ne le remarque, un sourire se dessine sur mon visage. Je m'approche en silence, tel une ombre, et viens doucement l'enlacer par derrière, plongeant mon visage dans sa nuque pour respirer son parfum. Je dépose un simple baiser sur ses cheveux doux, les yeux clos.

« Bonjour, bébé...tu m'avais manqué. »

Est-ce que je fais bien de le lui dire ? Est-ce que je ne risque pas d'implanter une fausse idée dans son esprit en faisant ça ? Je ne réfléchis pas vraiment aux conséquences de mes paroles. A la place, je lui adresse mon plus beau sourire et viens m'installer près de lui, sans lui laisser beaucoup d'espace vital. C'est un fait, il m'a manqué. Il me manque chaque jour un peu plus, même si je tente de le substituer par d'illustres inconnus. Mais il n'est pas le seul...et dans mon esprit, telle une menace, une épée de Damoclès tournoyant au-dessus de ma tête, la présence d'Alexei m'encourage à fuir loin de cet individu dangereux pour ma santé.
  
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Jeu 30 Mai - 0:42
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard Aussi silencieusement qu'une ombre, Heimir arrive derrière moi. Je sursaute pour la forme et soupire de soulagement en constatant que la surprise n'est pas assez vive pour me faire faire une crise. C'est que je devais plus ou moins m'y attendre je suppose. Le Finlandais est parfaitement au courant de ma condition, il sait très bien comment je suis. Que généralement, dès que nous avons terminé ce que nous avions à faire j'ai besoin d'une sieste pour me remettre. Il sait également que je suis toujours fatigué à lutter contre le sommeil pour ne pas sombrer. Je passe mon temps à me retenir de bâiller aussi pour ne pas que les gens pensent qu'ils m'ennuient quand ils me parlent. Bref, ce n'est pas facile à vivre tous les jours et le roux le sait très bien maintenant. La seule chose qu'il n'a pas encore expérimenté avec moi, c'est une bonne vieille paralysie du sommeil des familles. Parce que la cataplexie, il y a eu le droit aussi, et c'était assez embarrassant aussi bien pour lui que pour moi. Heureusement que j'étais assis. Et que je ne le suis pas tombé dessus, puisque c'est arrivé lors d'un plaisir typiquement masculin.

Je me laisse donc enlacer par le magizoologue en souriant, ravi de le retrouver. C'est comme revoir un vieil ami. Comme rentrer à la maison après un moment à l'école. C'est ce genre se sensation agréable, cette impression que l'on est à sa place. Je me retourne vers lui, le sourire toujours aux lèvres. J'ai beau être d'une nature optimiste et joyeuse, je dois bien reconnaître qu'en compagnie du Finlandais c'est encore pire que d'habitude. Mon visage reste souriant avec lui près de moi. « Tu m'as manqué aussi. » Tout en l'attrapant délicatement par la taille, avec cette impression que je risque toujours de le briser en deux à cause de son corps si frêle et si fragile, je le dépose sur mes genoux pour le prendre à mon tour convenablement dans mes bras. Je suis bien là. C'est agréable, d'être avec la personne aimée. Pendant un long moment, nous restons tous les deux silencieux à nous enlacer simplement. Et si je le pouvais, je voudrais bien rester comme ça pour toujours. Dans cet état de bonheur tout simplement, là dans la nature, rien que tous les deux, sans personne d'autre que nous deux. Pressant finalement mes lèvres contre les siennes chastement, je pose ma main gauche sur le livre, tout en gardant la droit sur sa taille fine : « J'ai pensé à te ramener ton livre. J'ai fini de mettre mes notes au propre. Et j'ai prétexté devoir m'éclipser pour le rendre, c'était la bonne excuse pour échapper à mes camarades de classe. » Les connaissant, ils auraient surement voulu qu'on reste un peu ensemble après les cours, pour profiter avant de se mettre sur nos devoirs. C'est ça chez les Poufsouffle. On n'est peut-être pas forcément les plus intelligents du château mais nous sommes clairement les plus travailleurs. Si bien que pour quatre vingt dix neuf pour cent des élèves de ma maison, c'est tout à fait normal de faire ses devoirs avec ses camarades de classe. Souvent, il y a foule dans la salle commune. Un attroupement de petit groupes d'élèves qui travaillent ensemble, qui se soutiennent également. Ceux qui sont bons en Sortilèges vont naturellement aller aider ceux qui ont des difficultés dans cette discipline, et en retour l'élève qui aura été aidé apprendra quelque chose à son tuteur sur une matière où il a plus de facilités. Entre aide, travail, altruisme et gentillesse. Patience également mais surtout loyauté bien plus encore que les Gryffondor. « J'ai promis à une élève de première année que je lui expliquerai à quoi servent les différents types de terreau en botanique ce soir. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas si on fait ça après le dîner. » Si quelqu'un de ma maison a une question en ce qui concerne les végétaux, c'est généralement vers moi qu'on le dirige pour des réponses. Parfois je suis un peu débordé, mais jamais ça ne me dérange d'expliquer. D'ailleurs j'ai une anecdote un peu rigolote sur cette petite fille fraîchement répartie :  « Elle est née moldue, alors ça l'a beaucoup surprise quand on lui a dit dans un de ses premiers cours de botanique, que chez les sorciers on utilisais de la bouse de dragon. Puisque chez eux, ils utilisent du crottin de cheval. ça fonctionne aussi mais c'est clairement moins nourrissant que les dragons ! » Quoi que, selon le type de plantes, je recommanderai pourtant plutôt du crottin de cheval mais c'est un autre débat. Puisque je me doute que Heimir n'est pas ici pour parler de déjections servant à fertiliser les plantes, je me contente de rire et de déposer un baiser sur le bout de son nez.

« En tout cas, je dois te féliciter. Tu as réussi à résoudre ma petite énigme. Tu n'as pas eu trop de mal ?... » Alors qu'il me raconte ses péripéties à la bibliothèque en pleine nuit pour échapper au gardien, je l'écoute patiemment sans l'interrompre. C'est important de laisser les gens parler. Et puis ce n'est pas poli de leur couper la parole. Pour le taquiner, je le secoue un peu sur mes genoux en rigolant :  « Bah alors, monsieur le Magizoologue ça remonte vos derniers cours de Botanique à Durmstrang ! » A vrai dire je ne sais même pas s'ils en ont. Je suppose que oui, c'est assez complémentaire au cursus de potions. Mais de là à continuer jusqu'aux ASPIC... Les cours de sixième et de septième année sont quasiment désertés par les élèves de Poudlard, beaucoup abandonnent après l'obtention de leurs BUSE. La Botanique, et l'herbologie en général, sont souvent jugées comme des disciplines peu intéressantes. Carrément moins nobles que l'art des potions par exemple... Et c'est dommage, vraiment. Tout en jouant avec les cheveux d'Heimir je décide donc de lui demander :  « Je suppose que dans ton école vous avez un équivalent aux BUSE de cinquième année de Poudlard. Tu as continué la botanique jusqu'au bout ou tu as arrêté comme les trois quart des gens dès que tu en as eu l'occasion ?... Dans mon année, on est douze en cours de botanique. » C'est presque des cours particuliers à ce niveau-là ! Il n'y a que ceux qui veulent continuer à l'université dans certains cursus qui sont encore là. Ceux qui se dirigent vers la zoomagie, la médecine ou les sciences où l'herbologie avancée est au programme. Et moi, qui ne compte pas aller m'enfermer à la faculté, mais qui continue par passion.

« Tu sais ça me rend toujours un petit peu triste quand les gens disent que c'est nul et que ça ne sert à rien les plantes. Je crois qu'ils ne se rendent pas compte que sans ça on serait tous morts. Parce que déjà on aurais plus rien pour filtrer l'air, puis aussi parce qu'on aurais plus d'ingrédients pour les potions qui peuvent nous sauver la vie. Et puis parce qu'un monde sans fleurs et sans arbustes ce serait vraiment moche. Tu trouves pas ? Puis tu serais au chômage sans nature, puisque les créatures seraient plus là. Mais remarque, tu serais mort aussi alors je pense que le chômage serait le dernier de tes soucis vu que tu serais six pieds sous terre. » Non vraiment, rien que d'y penser je suis triste. Mais ce n'est pas le moment d'être triste. A la place, je retrouver le sourire et désigne le petit bosquet où nous nous trouvons Heimir et moi d'un signe de tête : « Alors, ça te plaît cet endroit ? Tu trouves ça joli ? » 
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Mar 4 Juin - 16:56
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard

J'en ai marre d'être toujours tiraillé entre deux pensées différentes, entre deux sentiments qui me déchirent le cœur. Je sais que je n'ai pas le droit d'être heureux. C'est ma punition, le poids que je dois porter jusqu'à la mort pour n'avoir pas succombé moi aussi face aux Aurors, pour avoir été trop lâche pour me battre contre eux, pour avoir survécu là où mon amour n'en a pas eu le droit. Je dois rester seul et malheureux en mémoire d'Alexei. Ce n'est pas lui qui m'a fait promettre ça pourtant, non, lui m'a juste empêché de voir ailleurs même après sa disparition. Non...c'est moi qui estime devoir me plier à cette règle. Je ne dois pas le trahir après tout, et c'est le trahir que de refaire ma vie en oubliant le passé, en salissant sa mémoire au passage. Sören a tenté plusieurs fois de me dissuader, mais j'y tiens énormément. Je ne veux pas lui faire de mal, là où il a atterri, s'il y a bel et bien une vie après la mort. C'est tout ce que je souhaite. Le respecter, encore et toujours.

Dans les bras de mon amant passager, la tête posée sur son épaule, je tente en vain de ne pas réfléchir. Il est anormal que j'accepte cette affection particulière de la part d'un autre, moi qui me contente de sexe avec mes rencontres. Je me sens bien pourtant...est-ce que j'en ai le droit ? Un câlin, ça ne peut pas lui faire de tort ! J'en faisais avec Sören pour s'encourager, ou simplement pour se rassurer quand l'un ou l'autre était dans un état mental instable. Souvent moi, je devrais dire...il faut croire que même à l'époque du collège, il était mon seul et unique pilier. Pourtant, cette fois, ce n'est pas Sören qui me prend dans ses bras et cette embrassade n'est pas totalement chaste et dépourvue d'arrière pensée. C'est un gamin qui reste depuis trop longtemps à mes côtés alors qu'il aurait dû disparaître il y a des mois de cela. Je me redresse, perturbé de m'être laissé faire et surtout d'avoir ressenti ce besoin étrange d'être dans ses bras, et penche la tête sur le côté en le regardant.

« Tes camarades ? Ils ne te laissent donc pas tranquille deux minutes ? »

C'est un concept étrange pour moi, qui étais plutôt indépendant à l'école. J'avais certes des amis, pas mal d'amis d'ailleurs si je me souviens bien, mais il m'arrivait tout de même d'avoir un moment ou deux seul avec moi-même dans la journée. Je n'aurais certainement pas pu supporter d'être suivi en permanence par d'autres personnes, j'aurais fini par tous les attaquer et les envoyer à l'infirmerie ! Un bon vieux pétage de câble des familles. Mais non, de son côté, ça semble normal d'être toujours en groupe. Ca doit être l'effet Poufsouffle, cette maison dont il fait partie et qui a l'air de privilégier l'effort de groupe à celui d'un individu. C'est donc un miracle si je parviens à le voir sans trop de problème...même s'il a promis d'aider une gamine pour ses devoirs. Ah. Je ne mérite franchement pas d'être son amant, à lui aussi. Ca me ferait mal de lui faire du mal, ce qui arrivera forcément si nous continuons à nous voir aussi souvent. Forcément, il y aura des problèmes à venir.

« Née moldue, hein... »

C'est une chose que j'ai découvert plutôt récemment, ça, si on prend en compte mon âge vénérable. Je ne savais pas avant qu'il était possible d'avoir des sorciers chez les moldus, et pour cause : ils sont refusés à Durmstrang, et j'ai vécu au milieu de personnes traditionalistes. C'est Sören qui m'a appris cette particularité, après m'avoir présenté un éminent magizoologue perse qui était justement né moldu. J'ai trouvé ça étrange d'abord, puis un peu dommage je l'avoue. Je me suis dit qu'il avait dû travailler d'autant plus dur pour combler ses lacunes, mais aussi que sa magie ne pouvait pas être très puissante et que c'était pour ça qu'il avait choisi une voie qui ne demandait pas trop d'efforts en magie. Ici visiblement, ils les acceptent à l'école...il ne faut pas les laisser sans surveillance, certes, mais ils doivent avoir des cours de soutien en plus. A Durmstrang, c'est plutôt « marche ou crève » comme mentalité, il est impensable de mettre en place des cours en plus pour aider les élèves. Tout le monde doit être logé à la même enseigne et les retardataires n'ont qu'à s'accrocher. Je suis plutôt d'accord avec cette idée, même si j'évite d'en parler avec Thaddeus. J'ai le sentiment qu'il n'accepterait pas cette vision des choses, et me regarderait encore en soupirant. Déjà qu'il connaît mon ressenti vis-à-vis des moldus...

« Pas trop de mal ? Tu veux rire ! »

Je me mets en quête de lui raconter tout mon petit périple au sein de la bibliothèque du château. Je lui parle de mon temps passé à rechercher le bon livre, puis à fouiller dedans à la main pour ne pas risquer d'être entendu, de ce moment où j'ai failli être attrapé...mais j'omets tout de même de parler de mes nombreuses transformations, laissant secrète la façon que j'ai eu d'entrer dans cet endroit où je n'avais aucun droit de mettre les pieds. Je ne devrais pas posséder ce don après tout, je ne suis pas déclaré et je ne compte pas l'être un jour. Je risque donc une lourde amende pour avoir osé apprendre cette magie, voire même quelques jours de prison. On va donc éviter d'ébruiter cette information, je ne saurais pas si ma toute nouvelle connaissance serait capable de garder un secret pour lui.

« Hey ! La dernière fois que j'étais en botanique, c'était en 97 ! Soit il y a plus de vingt ans ! »

Même si je dois parfois étudier quelques plantes pour les besoins de mes recherches, j'avoue que ce sont des études très spécifiques qui n'ont rien à voir avec ce qu'il a pu me demander. Et franchement, je me fiche en général de connaître le nom latin des plantes, je veux seulement savoir leurs propriétés et leur rôle à jouer dans l'écosystème qui entoure les créatures qui m'intéressent...alors non, je n'ai pas besoin de connaître le nom tant que je connais leur forme !

« J'ai arrêté dès que j'ai pu. En fait, quand j'étais à l'école, tout ce qui m'intéressait étaient les sortilèges et enchantements...donc les cours de défense, de magie avancée ou de sortilèges justement. Même les potions, j'en avais rien à carrer. Alors tu penses bien que la botanique...voilà. »

La vérité est que je voulais être le sorcier le plus puissant du monde, rien que ça. Je passais mon temps à me battre dans les couloirs, au club de duel, en cours lorsqu'on faisait des travaux pratiques...je passais de longues heures à pratiquer des sorts avancés trouvés dans des livres ou chopés dans des cours de septième année alors que je n'étais qu'en quatrième, ce qui est sûrement la raison pour laquelle j'ai toujours été au sommet. A côté de ça, j'étais une bille en histoire, en botanique, et je peinais beaucoup en métamorphose – ce qui me frustrait énormément puisqu'il fallait là aussi utiliser sa baguette, et je refusais qu'elle ne m'obéisse pas parfaitement. Non, vraiment, je n'étais pas un exemple à suivre au collège ; l'ai-je un jour été, d'ailleurs ?

« Bébé, là, tu deviens glauque ! »

Parler de mort alors qu'on était simplement en train de discuter de plantes...ça, c'est l'influence des Deadman ! Il ne s'en rend même plus compte maintenant, c'est comme si le glauque faisait partie de son patrimoine génétique. Je soupire longuement, et dépose un baiser sur son front.

« Ceux qui disent que les plantes sont inutiles sont des idiots. Même sans apprécier la botanique à l'école, ça ne veut pas dire qu'on trouve ça totalement inutile non plus. Personnellement, je n'ai jamais rien capté en cours et je n'ai fait aucun effort dans ce sens, pourtant je dois quand même étudier quelques plantes pour les besoins de mes recherches. Alors ce n'est pas inutile...ça peut même servir au quotidien. Mais je dois avouer que les noms latins ou leur histoire...je m'en contrefiche. Ce n'est qu'un avis personnel ! »

Je ne veux pas blesser ce garçon pour qui les plantes ont l'air plus importantes que la vie de n'importe qui. Autant rester le gentil monsieur jusqu'au bout, n'est-ce pas ?

Je regarde autour de moi, maintenant que mon attention n'est plus accaparée par la présence de mon amant. C'est vrai que c'est un bel endroit, surtout en cette période de l'année où la chaleur de l'été laisse sa place à la fraîche humidité d'automne. Nous sommes cachés par des plantes, tiens, comme si la nature était gardienne de notre rencontre...mais je vais sûrement trop loin en pensant ainsi.

« Oui, c'est un bel endroit...tu l'as trouvé par hasard, ou tu venais ici pour voir tes copines ? »

Je ne suis pas dupe, je sais bien qu'il a eu des relations ici même, dans ce château. J'imagine qu'il doit emmener tous ceux qui lui sont un minimum cher...et c'est là que je me sens d'autant plus mal. Je ne devrais pas être ici. Je n'ai rien à faire avec cet enfant, enfin ce très jeune adulte. Pourtant, je n'esquisse aucun geste pour m'enfuir. Au contraire, je le fais taire d'un baiser comme si mes pensées allaient elles aussi se taire d'un seul coup. Aujourd'hui est une parenthèse que je m'accorde, un moment doux et simple dans ma vie qui me donne enfin l'occasion de respirer. N'ai-je pas le droit de vivre normalement pendant quelques heures seulement, planqué dans ce bosquet à l'abri des regards ?

« Je pense que je vais garder cet endroit dans un coin de ma tête, histoire de...revenir peut-être un jour sans devoir suivre un jeu de piste. On pourrait se retrouver là quand tu le souhaites, hmm ? Je dois tout de même travailler de temps en temps bien sûr, mais je suis plutôt souple niveau horaires. »

  
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Lun 10 Juin - 1:05
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard Ah, je le sais bien que la botanique est bien souvent dénigrée. Aux yeux de beaucoup de sorciers c'est quelque chose de très secondaire. Beaucoup préfèrent briller dans l'art des potions ou comme heimir, en sortilèges et enchantements. C'est tout de suite plus noble, à ce qu'il paraît. Je peux comprendre, la botanique c'est un peu salissant et ce n'est pas forcément très glamour d'avoir du terreau sous les ongles, ou de sentir un peu trop fort la terre humide. Pourtant, moi c'est une odeur qui me plaît énormément, la terre fraîchement creusée légèrement humide. C'est même l'une des premières choses que je renifle quand j'ai les narines au dessus d'un chaudron d'amortentia. Je me demande si l'odeur en changera un jour ? Impossible de savoir, ce n'est pas le genre de potion que l'on sent très souvent mine de rien. C'est plus utile de savoir préparer un remède contre la fièvre ou un cataplasme pour cicatriser par exemple, dans la vie de tous les jours. En tant que végétarien convaincu, et que botaniste enthousiasme, j'ai parfois mal au cœur en cours de potions quand je dois utiliser des bouts d'animaux morts. Je préfère nettement les potions cent pour cent végétales. Et souvent, le nez dans les bouquins j'essaye de trouver des alternatives végétariennes aux concoctions. Jusqu'à présent mes expérimentations n'ont pas été très concluantes, résultant ainsi en de magnifiques explosions de chaudron. Par exemple, pour le fertilisant j'ai tenté de remplaces les yeux de Boullu par tout un tas d'autres choses, sans succès. Pareil pour le désherbant, je pense tenir le bon bout pour remplacer le jus de Horglup avec... Des excréments de strangulots. Bon, c'est toujours de provenance animale, mais la bête n'a pas souffert j'imagine. Par contre, j'ai réussi à faire une version végétarienne d'un baume pour les bleus en utilisant de l'arnica des montagnes.

J'adresse un sourire à Heimir, qui essaye de ne pas me vexer en disant du mal de la botanique. Au moins, il a la délicatesse d'y penser j'imagine... Quand il me demande si j'y ai déjà amené mes copines je rigole à sa question et secoue la tête : « Non jamais. Parce que je voulais pouvoir venir ici au cas où elles m'embêtent un peu, j'ai souvent besoin d'être seul. J'ai eu des copines qui ne comprenaient pas ce besoin... C'est pas que je boude ou que je fais la tête. J'ai juste besoin de solitude régulièrement pour me sentir bien. Je suis sociable, c'est pas le problème. Mais parfois je préfère n'avoir personne. Pour réfléchir. Ou juste me reposer. » Et j'ai besoin de plus de repos que la moyenne semblerait-il avec la narcolepsie. Mais que je dorme douze heures ou trois heures dans la nuit, ça ne change pas grand chose à mon état de somnolence et de fatigue permanent. « Du coup... Tu es le premier à voir mon jardin secret. Littéralement. Je suis tombé dessus par hasard quand j'étais en cinquième année, la deuxième cinquième année d'ailleurs. Le parc est tellement grand que je suis certain qu'il y a d'autres petits bosquets cachés. Mais même depuis la tour d'astronomie on ne les voit pas tous ! » Et surtout, les cours d'astronomie sont... De nuit. Ah, tu parles d'une plaie. Dur dur d'observer le parc quand il fait nuit noire et surtout que le télescope est censé être dirigé vers le ciel et non la terre ferme pour observer les constellations.  

« On peut effectivement dire que c'est notre nouveau lieu de rendez-vous si tu veux... Mais en hiver les arbres perdent leurs feuilles alors ce sera un petit peu plus compliqué. Mais je connais un petit peu la forêt interdite. Même si le nom indique qu'on ne doit pas y aller... Tu te doutes que beaucoup d'élèves y vont quand même n'est-ce pas ?... Si faut, tu vas en croiser pendant tes recherches ici. » Ce ne serait pas surprenant. Peut-être même que je le croiserai par hasard cet automne en allant cueillir des champignons. Mais même sans le croiser par hasard, nous pouvons nous donner rendez vous dans la forêt assez facilement je pense. Rien qu'à l’orée de la forêt, au sud du lac, il y a une petite clairière à quelques mètres seulement de la lisière. De quoi se retrouver tranquillement sans avoir à s'enfoncer trop profondément dans les bois, qui sont parfois dangereux. Même moi j'ai conscience que toutes les créatures qui y résident ne sont pas forcément très gentilles ni inoffensives. Je le déplore, c'est vrai, mais généralement j'évite donc de croiser qui que ce soit ou plutôt quoi que ce soit dans les bois. Je ne suis vraiment pas bon du tout en sortilèges offensifs, je ne sais même pas lancer un simple expeliarmus, en étant en septième année. Autant dire que je suis une catastrophe et que le professeur de Défense contre les forces du mal a plus d'une fois soupiré de désarroi en ce qui concerne mon cas. Le pire, c'est quand je lui avais rendu un devoir sur les loup garous. Il fallait exprimer son point de vue dans un petit texte à la fin, et j'avais simplement suggéré de ne pas sortir à la pleine lune pour éradiquer l'infection définitivement. S'il n'y a personne à mordre, personne ne sera mordu et donc plus de loup garou non ?

« On avisera d'ici là. Puis en hiver il fait froid ici, alors je ne suis pas certain que ce soit une très bonne idée de se voir dehors, on risque la pneumonie. Tu sais d'ailleurs que parmi les maladies infectieuses, c'est la pneumonie qui tue le plus de gens ?... Tu devrais faire attention, en ayant plus de trente ans tes chances de survies à la maladie ont un peu diminué. Mais ce sont les plus de soixante cinq ans qui en meurent généralement. » Vu sa tête j'ai encore dit quelque chose de glauque. Je me racle la gorge et le remonte convenablement sur mes genoux avant de fouiller dans mon sac à dos, pour en sortir un joint. « Pardon. J'ai dit quelque chose de glauque encore, c'est ça ?... » J'esquisse un petit sourire désolé et tasse le cône d'herbe contre la paume de ma main avant de l'allumer à l'aide de ma baguette. Tirant dessus en profitant des saveurs, je lève les yeux vers le rouquin et le lui tend : « Tu veux ? »    
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Sam 29 Juin - 20:33
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard
Il n'a jamais montré cet endroit à qui que ce soit ? Mon cul, oui. Il doit dire ça à toutes ses copines, comme tout le monde. Ce n'est qu'un homme après tout, je les connais à force ces zozos. Je sais comment fonctionne le cerveau masculin, c'est d'ailleurs comme ça que je finis toujours par obtenir ce que je veux. La preuve : j'ai réussi maintes et maintes fois à mettre ce cher petit dans mon lit alors qu'il n'a pourtant pas l'air d'être le genre de mec à coucher le premier soir. Comme quoi, il suffit de rencontrer un démon de luxure tel que moi pour changer le plus pieux des hommes en pervers monstrueux. Quoique, j'aimerais bien qu'il le soit un peu plus parfois...nos ébats me laissent toujours un arrière-goût d'inachevé, la faute à sa prévenance parfois gênante malgré mon assurance qu'il ne pourra jamais me faire vraiment du mal.

« Les élèves osent s'aventurer dans la forêt ? Ils n'ont sûrement jamais croisé ce qui vit là-dedans alors, ils fuiraient certainement en courant. »

Même moi qui suis pourtant habitué à risquer ma vie et à rencontrer diverses créatures plus flippantes les unes que les autres, je ne suis pas vraiment rassurée lorsque je me balade dans cet endroit. Enfin ça dépend aussi de là où je vais : la lisière n'est pas franchement dangereuse, il n'y a pas de créature anthropophage ou je ne sais quoi encore. Par contre, il faut savoir où ne pas aller sous peine de finir dans l'estomac d'une acromentule. J'en ai repéré de nombreuses hors des rares sentiers, vers l'ouest de la forêt. C'est rare d'en trouver dans cette zone géographique, le climat ne leur convient normalement pas...mais je pense que cette espèce a été introduite par la main de l'homme. Elle n'a pas d'ennemi naturel ici, à part le climat qui doit s'occuper de réguler sa population. Jusqu'au jour où elles s'adapteront toutes...là, je ne donne pas cher de la peau des élèves imprudents, s'il n'y a pas de protection suffisante près du château. J'en ai parlé à Sören qui s'était intéressé à ces énormes monstres il y a quelques années, sans pour autant publier quoi que ce soit à leur sujet. Il aurait bien voulu me rejoindre pour les étudier d'un peu plus près, mais...étant donné le temps et l'énergie que j'ai dépensé à obtenir une dérogation de la part du directeur, je pense qu'il a d'autres chats à fouetter. Il y a d'autres acromentules dans le monde. Je crois qu'elles viennent d'Australie à la base...de toute façon, chaque fois qu'il y a une créature mortelle et rare, elle vient de là-bas. C'est un peu comme un parc zoologique géant des animaux dangereux pour l'homme. J'y étais allé une fois, avec Sören justement...je l'ai presque regretté. Ce n’est pas un endroit qui me manque. En plus, les mecs de là-bas étaient cons comme des passoires. C’est le soleil et la chaleur, ça, ça tape sur le cerveau!

« Tu sais, je passe ma vie dehors depuis que je suis né dans des pays très froids et je n’ai pourtant jamais attrapé de maladies du genre. Jamais de pneumonie, peut-être vite fait un petit rhume. Alors...l’hiver en Angleterre, je t’avoue que ça me fait rire d’avance! »

Il est quand même vachement glauque ce gamin, quand il s’y met. Voilà qu’il parle encore de mort! La mienne, en plus! Comme s’il n’attendait que ça! Je me garde toutefois de faire la moindre réflexion, histoire de ne pas le vexer. Enfin tout de même...il devrait faire attention, moi j’ai appris à le connaître mais un type qui ne le connaît pas plus que ça le prendrait pour fou, ou pire: pour un dangereux psychopathe. Ce qui serait franchement con, étant donné qu’il s’agit d’une grosse peluche au final sous ses tatouages magiques. Je laisse échapper un petit rire loin d’être viril, et dépose un doux baiser sur son nez.

« Oui, c’était encore très glauque, bébé. Mais c’est pas grave, tu es mignon. »

Comme il se grille un joint pour changer, je lui pique le cône et tire une longue taffe à mon tour, grimaçant de la fumée dont je devrais pourtant être habitué depuis le temps. C’est certainement la meilleure herbe que j’ai pu goûter jusque là, mais c’est normal venant d’un futur botaniste. Au moins s’il rate sa carrière, il pourra toujours se reconvertir en dealer de beuh, n’est-ce pas? Ce serait triste mais il se ferait certainement un max de thunes. Ca paie beaucoup plus que de fouiller la terre en bouffant des champignons. D’ailleurs, en parlant de champignons…

« Tu m’as dit que t’avais un bon spot de champignons ici, il faudrait que tu me fasses goûter un jour! Ca fait des mois que tu m’en parles et j’en ai pas vu la couleur, petit cachottier. »

Je me cale un peu mieux contre lui, faisant attention à ne pas l’écraser tout de même bien que je sache être un vrai poids plume. Si on m’avait dit un jour que je me droguerais avec un gamin encore au collège dans le parc dudit collège au lieu de bosser bien gentiment comme il était prévu, je pense que j’aurais ri. Ce n’est pourtant pas si étonnant que ça, quand j’y pense...je suis un déchet de la société depuis que je suis sorti de Durmstrang. C’est plutôt de me voir travailler qui est étonnant. J’aurais dû ramener une bouteille de whisky, tiens…

« Tu sais ce que je pense quand je suis seul avec toi dans un endroit caché…? »

Un sourire pervers orne mon visage pour toute réponse. Il me regarde d’un air un peu con, je pense qu’il n’a pas totalement compris où je voulais en venir...En même temps, il est tellement naïf et innocent qu’il ne pourrait pas saisir tous les sous-entendus, ce qui donne parfois des situations un peu gênante. Là, ce n’est pas si grave! Je ricane en récupérant le joint, en tire une nouvelle latte et profite des effets sur mon corps tout entier.

« Je me dis que ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait dehors...là...dans la nature...à l’abri des regards… »
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Mer 17 Juil - 19:53
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard Encore une fois, j’ai raconté quelque chose d’un peu bizarre, mais Heimir m’assure que ce n’est pas très grave. Il commence à être habitué à force de me fréquenter j’imagine, il s’y est fait comme tout le monde ! Je rigole à sa remarque sur mon coin à champignon et le regarde sérieusement en récupérant mon joint : « En général tu gardes l’emplacement de ton coin à champignons secret jusqu’à ta mort. Tu lègues ça à tes descendants dans ton dernier souffle. Le coin à champignon du grand-père c’est carrément sacré Heimir ! Mais c’est plus pour les champignons comestibles, le genre avec lesquels tu fais des omelettes. Quoi que, ceux-là aussi tu peux les manger… » C’est juste que les effets recherchés ne sont pas les mêmes. Une omelette aux cèpes c’est pour le plaisir gustatif. Une ingestion de Psilocybe semilanceata, c’est par contre fait pour planer. Je dépose un baiser sur le bout du nez de Heimir et décide de tout de même faire ma petite minute de prévention : « Je ne sais pas si tu as déjà pris d’autres substances psychotropes, mais avec les champignons il y a aussi un petit risque de rester perché. Ou de retour d’acide. Je préfère que tu le saches avant de décider si oui ou non tu veux en prendre. » Le retour d’acide, c’est vraiment bizarre à vivre. La dernière fois que ça m’étais arrivé je m’étais retrouvé à suer et à trembler sur ma chaise en plein petit déjeuner, persuadé que des lutins de cornouailles me cherchaient pour faire un nid dans mes cheveux. ça n’avait pas duré bien longtemps, deux minutes tout au plus. Mes camarades sont déjà tous habitués à me voir agir étrangement, alors ça n’a pas forcément choqué grand monde de me voir dans cet état soudainement.

En attendant de peut-être tester les champignons hallucinogènes en ma compagnie, Heimir profite de mon joint sur lequel il tire tout en me posant une devinette. A quoi est-ce qu’il pense quand il est avec moi caché dans la nature ? « Que c’est immoral de fumer des joints avec un garçon qui a la moitié de ton âge ? » Ah non, pire visiblement, puisqu’il me parle de s’envoyer en l’air. « C’est encore plus immoral alors j’imagine. » Je rigole à sa réflexion et l’attrape fermement pour le coller à moi et l’embrasser chastement. Maintenant j’en rigole de notre différence d’âge, même si au début l’un comme l’autre on était plutôt surpris d’apprendre en quelle année l’autre était né. Lui me pensait plus vieux, moi je le croyais plus jeune. Mais est-ce que ça compte vraiment finalement ?... Je suis consentant, et majeur alors j’imagine que non. C’est juste que cette histoire doit préférablement rester secrète pour ne pas compromettre ses recherches à Poudlard et ma scolarité. J’aimerai éviter d’être renvoyé pour ça. Et encore plus de voir ma baguette être cassée. Je me mordille la lèvre en reculant mon visage, tout en regardant le visage du rouquin. « C’est vrai qu’il n’y a personne qui vient par ici. »

Mais est-ce que j’en ai vraiment envie ?... Pour Heimir la question ne se pose pas. J’ai vite compris qu’il lui en fallait beaucoup, qu’il avait tout le temps faim de moi. Même dans les moments qui ne sont pas appropriés, comme là tout de suite. Franchement je ne suis pas certain que ce soit autorisé de s’envoyer en l’air dans l’herbe du parc, ou bien à n’importe quel autre endroit du château. Je l’ai pourtant déjà fait, et je ne suis clairement pas le seul. En même temps c’est normal que ça arrive,quand on enferme des adolescents de quinze à dix huit ans ensemble non ?... C’est vers cet âge là que ça commence à tous nous travailler cette idée. C’est donc complètement stupide de punir les gens pour ça, quand ils se font choper le pantalon en bas des chevilles. Je ne comprend pas pourquoi est-ce qu’on veut sanctionner quelque chose de parfaitement naturel et sain. En plus, c’est bon pour la santé je crois, et le moral surtout. On en a besoin, avec le temps gris constant en écosse ! Le joint coincé entre les lèvres, je prend l’initiative de retirer son tee shirt, que je pose sur la petite pierre où nous sommes installés à côté du livre. A l’origine, j’étais juste venu pour le lui restituer. Je chope mon joint après avoir aspiré entre mon pouce et mon indexe, tousse légèrement à cause du trop plein de fumée inhalé. Tendant le cône à Heimir, je glisse ensuite une main sur son torse en penchant la tête sur le côté : « Est-ce que t’as toujours été comme ça ?... » Relevant le menton vers lui, je décide de préciser. Ma question est un peu vague non ?... « Je veux dire, est-ce que tu as toujours eu un aussi gros appétit ? » Une manière polie de lui demander s’il a toujours été nymphomane ou pas.
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Mer 24 Juil - 15:28
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
ft. Heimir & Thaddeus
20.09.18 ▬ Parc de Poudlard
Je ne peux m’empêcher de rire face à tant d’innocence de la part de mon cher bébé. Immoral, de fumer avec un gosse? Oui, peut-être...mais comme il le dit si bien ensuite, il y a encore pire, plus immoral dans mes agissements. Un homme de mon âge n’a rien à faire avec un gamin tel que lui. C’est anormal, c’est profiter de l’innocence et de la naïveté d’un enfant, user de mon expérience pour l’entraîner dans cette spirale dont il ne pourra ressortir que difficilement. Je le sais pourtant, mais je ne peux pas m’en empêcher. Je ne peux pas l’arrêter...il est trop tard, maintenant Thaddeus est entré dans ce jeu qui ne pourra que très mal se terminer. Et même si j’essaye de me dédouaner en me disant qu’il pourrait très bien dire non, qu’il aurait pu me repousser dès le premier jour, je suis entièrement coupable de cette histoire sans début ni fin. J’aurais voulu avoir la volonté de le repousser...mais je n’ai jamais dit non à un amant. Jamais je n’ai eu à subir ce genre de chose. J’aurais voulu être plus fort mentalement...savoir repousser les autres, savoir tenir ma promesse...malheureusement même la mort qui me menace chaque jour qui passe ne parvient pas à m’empêcher de dégeler mon coeur. C’est sûrement le climat, même si c’est con de penser comme ça. Ce n’est pas parce que je suis de retour dans un pays plus chaud que le mien que les sentiments se dégèlent, ce n’est évidemment pas comme ça que ça fonctionne. Pour preuve, j’étais une vraie guimauve au fin fond de la Sibérie, là où la température terrestre atteint le gouffre intersidéral! Mais je ne devrais pas repenser à tout ça. Je déteste me rappeler ma faiblesse, ce risque que j’encours chaque fois que je pose les yeux sur lui. En sa présence, j’avoue que je laisse mon cerveau dans ma chambre sur la table de nuit et profite simplement de la bouffée d’air frais qu’il m’offre. Enfin je peux vivre...peut-être est-ce une tentative de suicide à long terme, je n’en sais rien. Je ne suis pas psy et je n’ai aucune vocation à le devenir.

Personne ne vient par ici, d’après Thaddeus. Ca veut dire que nous sommes tranquilles pour un bon moment, mais aussi que personne ne risque de découvrir notre relation. C’est le but, non? Je ne tiens pas à foutre en l’air nos deux vies après tout. Je ne suis toujours pas certain que je ne risque pas la prison pour oser me taper un collégien...certe majeur, mais toujours à l’école! Si je pouvais éviter les détraqueurs, moi qui les attire comme des mouches sur un fromage, ça m’arrangerait.

Je me retrouve torse nu plus rapidement que j’aurais pensé, avec le partenaire du jour. Mon cher petit Poufsouffle a tendance à être lent au démarrage, peut-être par crainte de mal faire ou de faire quelque chose de mauvais je ne sais pas. Mais là, je pense qu’il en a tout autant envie que moi. Nous ne sommes pas encore totalement réveillés tout en bas, mais...ce n’est qu’une question de temps. Je sais m’occuper de lui maintenant, je sais ce qu’il aime. J’accepte volontiers son joint pour en tirer une bonne latte, qui me détend aussitôt les muscles sans pour autant me donner envie de dormir. Ca doit être cette histoire de stimulus ou l’inverse, je ne sais plus, la différence entre les divers plants de marijuana. Il s’y connaît bien mieux, je lui laisse la botanique et je me contente de profiter de ce qu’il a à m’apporter.

Je souris à sa question innocente. Je sais bien où il veut en venir, avant même qu’il éclaircisse le tout de ses mots innocents. Il veut savoir si j’ai toujours eu autant faim de sexe. Pour le dire plus clairement, peut-être un poil plus vulgairement, il veut savoir si je suis une grosse salope depuis longtemps ou si c’est plus récent. La tristesse voile un instant mon regard, juste un instant, mais s’envole presque aussitôt. Il ne doit rien connaître. S’il apprend la vérité, il s’enfuira, n’est-ce pas? Mais...ne serait-ce pas mieux pour tout le monde? Si je lui dis la vérité, il sera protégé…

“Non.”

Simple, concis, je ne peux pas mieux faire. Je lui offre un beau sourire, suivi d’un baiser passionné au goût amer. Quand j’avais son âge, je ne pensais pas vraiment au sexe même si ça pourrait paraître bizarre. Je n’en avais pas forcément envie, je...en vérité, je faisais tout ça pour Alexei la plupart du temps. S’il en avait envie, alors on le faisait. S’il avait envie de s’amuser à plusieurs, alors je n’avais pas le droit de dire non. Peut-être que si, j’en avais le droit, mais...je ne l’ai jamais fait. Je voulais lui faire plaisir. J’ai appris à tout accepter pour lui, pour ne pas voir la déception ou la tristesse dans son regard. Quand j’avais dix-neuf ans, je ne vivais que pour une seule personne. Ce serait mentir que de dire que je ne prenais pas mon pied moi aussi lorsqu’on faisait l’amour. Il savait comment s’occuper de moi, comment me plaire mais…l’initiative venait toujours de lui. Il faut dire que j’étais souvent malade là-bas, de plus en plus faible jusqu’à mon arrivée à l’hôpital. A l’évidence, je n’étais pas dans de bonnes conditions pour souhaiter faire l’amour avec qui que ce soit.

Mais j’ai changé, après tout ça. Je n’avais plus aucune valeur. Mon corps n’était qu’un déchet abîmé par la vie et les tortures des Aurors. Je l’offrais à qui le voulait, le vendait contre de quoi détruire mon cerveau et mes souvenirs. Je suis devenu une pute en quelque sorte. Je ne cherchais qu’à me détruire. Puis vint Sören...il m’a seulement sorti de là, mais n’a pas réussi à réparer ce qui avait été brisé par la mort de mon amour. Mon corps n’a plus rien de sacré. Je cherche le plaisir pour oublier, pour me sentir désiré par un autre homme et me rassurer. Je cherche à retrouver cette sensation que j’avais dans les bras d’Alexei, celle que j’oublie chaque jour un peu plus à mon grand désespoir. En supprimant mes souvenirs, je supprime aussi ceux de mon amour. J’aurais tant souhaité tout recommencer…

Mes mains se crispent sur ses épaules. Je sens ma gorge se nouer, comme si j’étais sur le point de fondre en larmes. Mais ce n’est pas le moment...je ne dois pas faiblir face à lui, ou il risque de se poser tout un tas de questions. Je profite de notre proximité pour me coller à lui, et l’entoure de mes bras pour lui imposer un câlin. Mon coeur se serre. J’ai l’impression que quelqu’un est en train de le presser dans ses mains, j’en ai même mal. Une simple réflexion, et me voilà tel une grosse loque. Je dois me ressaisir. Je dois...je n’ai pas le droit de me laisser aller.

“Je suis désolé. C’est stupide. Je ne devrais même pas être ici.”

Je devrais m’éloigner, mais je refuse de le lâcher. Je n’en ai pas la moindre envie. J’ai surtout peur...qu’il me repousse. Personne ne m’a jamais repoussé. De potentiels amants, oui, mais pas...quelqu’un que je veux absolument. alors je n’ai pas envie qu’il commence cette nouvelle tradition.

“Laisse-moi juste un peu de temps pour me recharger, s’il te plaît. Je m’en irai juste après. Tu pourras aller aider les autres...ceux-là méritent certainement plus ta présence que moi.”

Mais qu’est-ce que je raconte...ça y est, je lui montre qui je suis vraiment. Manquerait plus que je lui dise tout ce que je fais lorsque nous ne nous rencontrons pas! Ces retrouvailles sont un véritable fiasco, et c’est entièrement ma faute. Je n’aime pas cette tension. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais stupéfixé avant de disparaître pour ne plus jamais revenir. Mais c’est physiquement impossible, je travaille ici...et il sait où je vis. Je suis dans une impasse, là. Tout ça à cause d’une simple réflexion…

“Peut-être qu’on ne devrait pas se voir, bébé. C’est mal ce qu’on fait. Ce que je fais. Tu te sens obligé de faire des choses avec moi, pour ne pas me blesser, parce que tu m’aimes bien et...non...ce n’est pas ton rôle.”

Je trouve enfin le courage de me redresser pour le regarder dans les yeux. Il a l’air confus. C’est normal, je ne suis pas très cohérent. Pourtant, je n’ai pas trop bu avant de venir, et ça m’étonnerait que les quelques taffes prises sur son joint soient réellement coupables de mon état d’esprit.

“Pourquoi est-ce que tu restes avec moi, bébé? Pourquoi est-ce que tu veux me voir? Tu devrais te trouver une copine ici, passer du temps avec des gens de ton âge...et voilà qu’au lieu de ça, tu t’apprêtais à niquer avec un vieux croulant…pour lui faire plaisir...”

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Jeu 15 Aoû - 13:50
C'est juste un endroit à moi, j'aimerais bien que tu le vois
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20.09.18 ▬ Parc de Poudlard Des gens qui font un badtrip ou qui partent trop loin dans leurs réflexions après un joint, j'en ai déjà vu. Plus d'un à vrai dire et Heimir ne sera ni le premier, ni le dernier de cette longue liste de noms. Visiblement, ça l'a rendu un peu triste. Confus, aussi. Si bien qu'il me sort tout un tas de bêtises, comme quoi il ne me mérite pas ou ce genre de choses, si je comprend bien ce qu'il me raconte. Avec cette patience naturelle dont je suis pourvu, je le regarde et l'écoute en silence. Il faut le laisser vider son sac, ses doutes, ses incertitudes. Je crois que pour aujourd'hui, nous ne ferons rien de plus. Il n'est pas en état pour ça et je n'ai clairement pas envie d'abuser de lui, ni de qui que ce soit d'autre. « Tu ne me forces pas, Heimir. »

Concrètement, même si je ne suis pas bien épais, je le suis plus que lui. Si je devais me défendre, je pourrais le faire. A mains nues, oui, j'aurais l'avantage. Mais je ne suis pas bagarreur. Et question duel, je ne tiendrais surement pas face à lui, c'est certain également. Doucement, je passe ma main dans ses longs cheveux roux, qui m'ont toujours paru anormalement doux. « Tu ne m'as jamais forcé non plus, si ça peut te rassurer. Si je suis là, c'est que je le veux bien. Alors tu n'as pas à te reprocher quoi que ce soit. » Certes, c'est lui qui est venu me draguer. Certes, j'ai aussi cru que c'était une femme pendant un moment avant de passer aux choses sérieuses. Mais j'ai l'impression que comme beaucoup de gens ici, ou dans la vie en général, il m'a mal jugé. Oui, je suis très gentil comme garçon. Mais ça ne veut pas dire que je suis bête pour autant. Seulement, je dois réfléchir à comment lui expliquer ça, sans que cela sonne comme un reproche. Il n'en a pas besoin, vu son état déjà. Là, il déprime. Il manque de confiance en lui aussi j'imagine pour me sortir des anneries pareilles : « Si je n'avais pas voulu, tu le saurai depuis longtemps déjà. Oui, je sais que je suis gentil. Mais ça ne veut pas dire que j'accepte tout et n’importe quoi pour faire plaisir aux gens, tu sais ?... J'aurais pu te dire non, quand j'ai compris que tu n'étais pas une femme. Pourtant je suis resté. J'aurais pu te dire non aussi, quand on a parlé de se revoir après. Pourtant je ne l'ai pas fait. Alors, si je suis encore là, avec toi, c'est que j'en ai envie. Pour autant, je ne sais pas vraiment pourquoi je t'aime bien. C'est le genre de choses que l'on peut difficilement expliquer, pourquoi on aime une personne. Mais... Allez, je vais te trouver des qualités. »

Tout en le remettant correctement sur mes genoux, le joint au bord des lèvres, je plisse les yeux pour me concentrer et commencer à le rassurer sur sa propre personne. Lui trouver des points positifs, pour qu'il comprenne qu'il peut être attirant pour quelqu'un. Pour quelqu'un comme moi, qui pourtant à première vue n'a rien à faire avec un type comme lui. « Premièrement, j'ai toujours eu un faible pour les Rousses. Alors, physiquement, ça aide à m'attirer. Un peu comme les insectes avec la lumière la nuit, si je vois des longs cheveux cuivrés, je vais me retourner. » Bon, c'est un élément physique mais rien que ça c'est déjà bien non ? ça fait toujours plaisir en général de s'entendre dire qu'on est plaisant à regarder physiquement. Même si clairement, ça ne fait pas tout. « Ensuite... Tu es une personne courageuse je dirais, contrairement à moi. Tu as vécu plein d'aventures pendant tes voyages et j'aime bien t'écouter me les raconter. Moi, contrairement à toi, j'aurais jamais eu le cran de faire tout ça. J'hésite déjà à sortir de ma zone de confort certains jours, parce que j'ai peur des conséquences que ça pourrais avoir. J'ai peur de ce qu'il pourrais m'arriver, si face à une situation stressante je tombais en cataplexie. » Si j'avais tenté ne serai-ce que la moitié de ce qu'il a fait, j'en serais déjà mort j'imagine. Hop, plus de Thaddeus, Deadman six pieds sous terre à l'âge canonique et avancé de dix huit ans. 

« T'as pas peur d'être toi-même et de t'assumer. Et ça, c'est honorable aussi. Tu t'en fiches un peu de ce que pensent les autres, et parfois j'aimerai être pareil. Moi, je fais toujours attention à ce que je dis pour ne pas faire de mal aux gens. Toi, non. Pourtant parfois, je devrais arrêter d'être aussi conciliant je le sais bien. Mais c'est plus fort que moi, j'y arrive pas. » Bon, je vais arrêter de parler de tout ça sinon c'est moi qui vais commencer à être triste à force de souligner mes défauts.« Pour résumer simplement, je suis parfaitement consentant et tu es quelqu'un d’intéressant et de plaisant physiquement. Donc arrête de te faire du soucis. Je suis peut-être bien un bébé comme tu dis, mais ça ne veut pas dire pour autant que je ne suis pas capable de réfléchir par moi-même. Si je ne voulais pas être avec toi, je ne serais pas là Heimir. »  

Fin de la discussion, j'imagine. Pour éviter qu'il ne démonte mes arguments uns à uns et recommence à s'enfoncer, je viens d'ailleurs l'embrasser pour qu'il ne puisse pas me répondre et chercher à me contredire. Je sais que j'ai raison, sur toute la ligne. Mais le joint l'a rendu triste. Ou alors c'est ma question ? Ou les deux. Sans doute la combinaison des deux j'imagine. J'éteins d'ailleurs le joint, assez pour aujourd'hui, je n'ai pas envie qu'il parte encore plus loin et continue de se monter la tête tout seul pour rien. Parce que c'est vrai : si je ne voulais pas, je ne saurai pas là. ça ne m'aurais pas empêché de lui parler poliment et d'être gentil avec lui si on s'était recroisés, mais si je n'en avais pas envie ça ne serait jamais allé plus loin avec lui. Délicatement, je me recule pour lui passer ma robe de sorcier sur les épaules. Si il réagit mal à cause de la marijuana, il va commencer à trembler et à avoir froid. Pour plus de stabilité également, je nous amène sur la terre ferme, sur l'herbe du parc. Si il tombe, il ne se fera pas trop mal comme ça. Tout en le gardant contre moi, je caresse délicatement ses longues mèches rousses de mes doigts encrés. « Je crois que Céleste t'es monté à la tête aujourd'hui, pour que tu partes aussi loin dans tes réflexions. C'est pas grave, ça arrive à tout le monde Heimir. »
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