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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Juste une mise au point sur une semaine de ma vie [ft Papa] :: United Kingdom :: Angleterre :: Londres
Victor Lancaster
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Mar 19 Mar - 21:02


Un chapitre Lancaster
feat Papa

Dans le hall du restaurant “Raph Inné”, je salue brièvement un employé d’un mouvement du menton avant de m’avancer entre les premières tables rondes de la salle de restauration. Des leds au plafond accentuent les lumières bleutées des nombreux aquarium incrustés dans les murs, les reflets de l’eau ondulant comme des vagues sur la moquette également azurée.
Entre une colonne de marbre blanc et le célèbre “Déluge” de Francis Dunby encadré d’arabesques scupltées, je m’installe à la table habituelle que nous occupons tous les mercredis, papa et moi.
Il est midi, le serveur remplit deux verres d’eau aromatisée de concombre qu’il accompagne d’une tranche de citron, comme à l’ordinaire. Pensif, je m’amuse à faire tournoyer la rondelle  pour en dégager les fragrances dont je me délecte avant d’y tremper le bout des lèvres.
Rapidement, j’essaie de faire le point en prévision de la rencontre avec mon père. L’hôpital entre les mains d’un nouvel imbécile, les recherches au labo qui piétinent, la guerre qui sévit… mes pensées se confondent dans un nuage d’agacement que je noie dans le tourbillon de mon verre. Je perçois des gloussements suraigus diffusés en boucle, sans comprendre tout de suite qu’il me sont destinés. Quand par hasard mon regard croise ceux de trois jeunes femmes attablées plus loin, je contiens difficilement l’expression de mon visage pour qu’elle demeure figée. Des sourires enjôleurs, des jambes croisées, des regards appuyés, une assurance écoeurante, elles me rappellent Tal et toute la prestance qu’elle voulait bien se donner. Les belles robes et les talons aiguilles, autant d’apparats capables de masquer les faiblesses, comme une carapace qui n’est autre qu’une immense mascarade. En se donnant de l’importance, elles veulent faire croire qu’elles ont l’avantage, la maîtrise de la situation, que ce sont elles qui décident. En vérité, elles ne sont que les esclaves de leur besoin inavoué d’affection. Pathétique. Cette table est un nid de déception. Comme Tal.
Le serveur écourte mon analyse silencieuse en déposant sur la table quelques amuse-bouches, petites bouchées colorées dont il faut découvrir les saveurs. Les gloussements redoublent de pathétisme. M’efforçant de ne pas lever les yeux au ciel, je ne peux m’empêcher de détourner la tête en direction du jeune homme affairé à réorganiser la table.
– Les pigeonnes gloussent, monsieur ? me demande-t-il, concentré sur son affaire.
Un rire nerveux soulève ma poitrine.
Vous pouvez leur donner du pain pour les occuper ?
Je préfèrerai éviter, me répondit-il sans se départir de son sérieux. Ces animaux ont la facheuse tendance à prendre de mauvaises habitudes. Donnez-leur la main et ils réclameront le bras.
– Je comprends, dis-je avec une moue désabusée.
Amusé bien que je n’en montre rien, dans un élan inspiré, j’attrappe sa main avant d’ajouter :
– Merci.
J’étire mon sourire le plus charmeur et les gloussements redoublent.
– Bien tenté, me dit-il, impassible.
Je hausse les épaules pour m’en retourner à mon verre d’eau parfumé. Quand la silhouette de mon père apparaît à l’autre bout de la salle, je me lève pour l'accueillir comme il se doit, en digne fils aimant et prodige, le seul et l’unique. Les gloussements s’atténuent, je me sens épié en reprenant place autour de la table. Les pigeonnes calculent.
 

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Maxwell Lancaster
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Mer 17 Avr - 11:48

juste une mise au point

@victor lancaster & maxwell lancaster.






Mercredi midi, le restaurant Raph Inné, une étoile Michelin. Une petite table savamment placée dans un coin de la pièce, le plus agréablement décoré. Il est de ces traditions familiales qui s’installent sans vraiment le vouloir, à la faveur su hasard, et qui s’enracinent avec un peu de volonté. Ces repas hebdomadaires entre un père et son fils s’étaient ritualisés petit à petit, à partir du moment où Victor avait pris son envol et où ils ne se voyaient plus autant qu’avant. Un père et son fils, seuls au monde, abandonnés tous deux face à l’adversité. Mais l’âge adulte avait modifié cette dyade, naturellement. Maxwell ne l’avait pas mal vécu. Il avait élevé son fils pour qu’il devienne un homme indépendant, fort et débrouillard. Il l’avait élevé pour qu’il s’en sorte et prenne sa suite, continue le combat sacré que leur famille se devait de porter comme un étendard. Ainsi il ne pouvait en être plus fier, et ne se perdait pas dans la stupidité d’une quelconque nostalgie fragilisante.

La matinée avait été banale au cabinet, ponctuée d’appels et de mails n’ayant rien à voir avec les finances, et tout à voir avec une certaine chasse aux sorciers. La guerre bat son plein mais Maxwell se sent confiant pour leur cause, malgré toutes les difficultés auxquelles ils peuvent faire face. Lorsqu’il passe la porte du restaurant, il salue le serveur qui l’accueille et lui prend sa veste pour la mettre au vestiaire. Il le conduit ensuite à la table habituelle où l’attend déjà Victor, qui se lève à son arrivée. Maxwell sourit à son fils et s’approche pour lui donner une brève accolade.

- Mon fils, toujours un plaisir, commente-t-il en s’installant dans le fauteuil que le serveur a pris soin de lui reculer.

Il fait un signe de la main au jeune homme, et prend le verre d’eau aromatisé au concombre – une boisson revigorante s’il en est. Son regard est attiré par le tableau qu’il connaît par cœur à force de venir ici, et pourtant il ne cesse de le fasciner d’une étrange manière. Il n’a jamais été un grand admirateur d’art, mais a toujours pratiqué une forme d’intérêt totalement feint histoire de ne pas passer pour un inculte. Et ça ne l’empêche pas d’apprécier des œuvres intéressantes, même si sa curiosité s’arrête très vite à ce sujet.

- Alors, comment tu vas, demande-t-il tout en détachant les yeux du déluge, observant les alentours.

Il remarque un vieux couple assis un peu plus loin, et trois hommes d’affaires plongés dans une discussion apparemment disputée. Il attarde un peu son attention sur une table de jeunes femmes proche de la leur, et hausse un sourcil curieux : à peine a-t-il tourné la tête dans leur direction qu’elles détourne les yeux, comme prises sur le fait. Il reporte son attention vers son fils.

- Et comment va ce cher NHNN ?




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Victor Lancaster
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Mer 1 Mai - 13:52


Un chapitre Lancaster
feat Papa

L’accolade est brève, me donnant toujours l’impression que mon père et moi sommes deux électrons attirés l’un vers l’autre mais dont la proximité inverse instantanément la polarité. Shanni, une amie docteur en psychologie, aime me dire qu’il s’agit de mon manque cruel d’affection que je transforme en un besoin inavoué.
Mon père m’a toujours aimé, aurais-je voulu rétorquer. N’importe quoi ! Je ne manquais pas d’amour et  je refusais, indéniablement, de poursuivre le non sens de cette conversation.
Pour l’heure, je balaie la question de mon père d’un revers distrait de la main.
– Bien, dis-je en toute sincérité comme d’ordinaire. Nous avons beaucoup de travail à l’hôpital.
Rien de nouveau.
– C’est assez… routinier.
En vérité, je maintenais mon contrat au NHNN grâce aux expériences clandestines dans les sous-sols auxquels je participais comme consultant mais que je cachais à mon père. Non pas que j’aimais lui faire des cachotteries ou refusais de lui en parler. Mais je garde l’intime espoir que nos recherches aboutissent et que je puisse, un jour, lui rapporter par surprise une avancée notable pour la victoire du Blood Circle sur les sorciers.
Ce n’était pas demain la veille. J’ajoute, non sans sarcasme :
- Heureusement que les rondes de sécurité un peu partout dans le pays pour le compte du BC égaient ma routine.
C’est qu’il y en avait de plus en plus et dans des endroits de plus en plus inattendus. Comme dans ce festival Geek, le week-end dernier. En tant qu’adorateur de science-fiction je m’y étais beaucoup amusé, certes, mais la journée à tourner en rond avait été longue, très longue. Horriblement longue.
– Voilà où le feu de la guerre nous conduit. Ou plutôt, voilà ce à quoi il nous “réduit”. Pas vrai ?
Je gobe un amuse-bouche, poussant le reste vers mon père. Non loin de nous, la discussion s’envenime entre trois hommes d’affaires, importunant le vieux couple installé juste derrière. L’un des trois hommes, dans toute son éloquence exagérée, donne des coups répétés dans le siège de la vieille dame. A l’en croire, cela ne tardera pas à dégénérer. Je me demande comment le jeune serveur va se sortir de cette mauvaise passe en contentant tout le monde.
Au bout du compte, je me rends compte de l’aigreur avec laquelle je m’étais exprimée, comme si le ridicule des trois zigotos m’ouvrait l’esprit. Autant jouer franc-jeu :
– On n’avance pas, papa. J’ai entendu qu’ils voulaient convoquer la population pour leur apprendre à reconnaître un sorcier d’une personne normale. Quelle déchéance. Les gens piquent à tout va. Même avec de bonnes avancées technologiques nous n’avançons pas, et les sorciers ne sont toujours pas inquiétés. La multiplication des erreurs jouent en notre défaveur.
Je parlais avec entrain, il fallait bien que je vide tout ce que j’avais sur le coeur. Depuis combien de temps, mon père et moi, travaillions d’arrache-pied pour que tout s’améliore ? Sans réel succès.
Peut-être est-ce l’impatience de ma jeunesse. Je m’en doutais mais ne pouvait rien y faire. Je travaillais avec méthode et patience, mais les échecs, sur lesquels j’aimais pourtant m’appuyer, m’exécraient.
Je me calme enfin, mes gestes se radoucissent.
– Pardonne-moi, j’en oublie mes bonnes manières. Et toi, comment vas-tu ?
 

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Maxwell Lancaster
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Ven 21 Juin - 10:13

juste une mise au point

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La réponse de Victor sur son quotidien à l’hôpital est assez brève, mais Maxwell n’en n’est pas surpris. Ils se voient suffisamment souvent pour qu’une semaine au travail n’ait pas comporté assez d’informations notables à partager. De plus, le travail est rarement le sujet central de leurs discussions de nos jours – souvent, la passerelle se fait plus ou moins rapidement avec ce qui les lie et les concerne le plus. Cette mission qu’ils partagent, cette guerre nécessaire au centre de laquelle ils se trouvent tous deux. Tous les deux, contre le reste du monde. Il se souvient d’avoir un jour ressenti la vérité de cette phrase un peu niaise, digne de romans pour ados un peu trop sensibles. Il l’a ressentie résonner en lui profondément, pendant des années après la trahison d’Eleanor. Elle lui prenait les tripes, mettait de l’essence sur le feu de sa haine, lui donnait l’envie d’avancer, d’aller encore plus loin avec Victor à ses côtés. Ils n’ont jamais été seuls, en réalité : le Circle les entourait. Mais la sensation était là tout de même – inquiétante, fascinante, enivrante.

Comme il s’y attendait, la discussion bascule sur leur sujet de prédilection. Avant même qu’ils n’aient eu le plat principal servi devant eux. Rien qu’à voir l’expression sur le visage de son fils, il sent qu’il a beaucoup de choses à dire – et qu’il n’est pas satisfait. Il sent une pointe d’amertume quand il évoque ses missions de rondes, confirmée par ses propos avant qu’il n’avale tout rond son amuse-bouche.

- Je sais que c’est barbant, ces rondes, mais c’est un travail important.

Les journées de ronde sont longues et fatigantes. L’ennui est le camarade d’infortune d’un soldat – et Victor n’est pas un soldat. Il a besoin d’être stimulé intellectuellement, ça son père en a conscience. Mais ils n’ont pas encore d’armée pour s’en charger. Pour l’instant, ce sont eux les protecteurs du peuple.
Il prend l’amuse-bouche dans l’assiette que lui tend Victor, et le déguste à son tour, en prenant le temps. Il sait que c’est inutile de développer plus ce point pour l’instant – Victor a bien conscience de tout ça. Il a juste besoin de vider un peu son sac.

De toutes façons, il n’aurait pas eu l’occasion de placer des mots en plus, car ils sont distraits par un certain raffut provenant des tables derrière eux. Maxwell observe la scène d’un œil distrait, savourant la sensation du jaune d’œuf parfaitement coulant dans sa bouche. Cuisson réussie, comme toujours. Un régal. Lorsqu’ils se reconcentrent sur leur conversation, Victor enchaîne, visiblement très agacé. Il l’écoute avec attention, se reconnaissant un peu dans son impatience et son envie d’accélérer les choses. Il était un peu comme ça lui aussi, à son âge, mais les choses étaient différentes. Leur lutte était clandestine, méconnue. Et puis il n’avait pas une vision aussi globale de la situation que celle de Victor : lui se complaisait dans ses chasses au sorcier et ses mises à mort, sans se poser de questions de politique. C’était sans doute plus simple pour lui.
Il le laisse finir, lui adresse un sourire quand il lui demande comment il va, manifestement délesté d’une partie de son énervement.

- Je vais bien, merci répond-il en jetant un œil à la carte, même s’il sait déjà qu’il prendra la même chose que d’habitude.

Les jeunes femmes à la table d’à côté pouffent de rire, pour une raison qui le dépasse. Son regard se pose sur elles, sans vraiment les voir. Son esprit est tout à cette conversation qui est plus sérieuse, plus importante que tout ce que ces gens autour d’eux ne pourraient imaginer.

- Je comprends que tu sois frustré, dit-il en reportant son regard sur son fils. Les choses semblent stagner en ce moment. Mais regarde tout ce qu’on a déjà accompli ces dernières années.

Il se redresse sur sa chaise et pose les coudes sur la table, s’avance un peu pour capter l’attention totale de Victor.

- Tous ces gens que tu vois autour de toi, il y a quelques années encore ils ignoraient tout. Tout, insite-t-il avec une expression effarée. Tu t’imagines ? Regarde où on en est maintenant. Tu l’as dit toi-même, on peut convoquer les citoyens pour les informer sur les sorciers. C’est dingue, non ?

Il est interrompu par le serveur qui vient leur demander si tout va bien – le classique – et s’ils sont prêts à passer commande. Maxwell lui adresse un sourire poli, même s’il est un peu agacé d’être interrompu. Il demande la même chose qu’à l’accoutumée, et attend qu’il soit reparti pour se remettre à parler.

- Peut-être que mettre des seringues dans les mains de tout le monde n’était pas la meilleure des idées, conçoit-il en haussant légèrement les épaules. Et oui, on n’apprendra pas aux gens à devenir des chasseurs de sorcier en une semaine et en distribuant des livrets pédagogiques. Surtout quand tu vois les gros débiles qu’il peut y avoir.

Il a un rictus moqueur et fait un geste à peine dissimulé en direction des trois hommes assis plus loin.

- Mais je préfère que ce gros débile ait une seringue dans sa poche et soit suffisamment parano pour peut-être choper un de ces monstres s’il en croise un. On n’y arrivera pas tout seuls. Il faut que les sorciers sentent qu’ils sont des proies. Il faut qu’ils aient peur. Et pour ça il faut que les gens aient peur d’eux. Et on n’a jamais été en plus forte position qu’aujourd’hui. La politique, les médias… tout ça, c’est des armes qu’on ne possédait pas avant.

Maxwell fait une pause et se réinstalle au fond de sa chaise, reprend une gorgée d’eau. Il sourit à Victor.

- Tu me connais. Moi, c’est surtout les vraies armes qui me parlent. Mais je dois avouer que celles-là, toute cette influence… je crois qu’il n’y a rien de plus redoutable, en fait.







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Victor Lancaster
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Mer 10 Juil - 21:59


Un chapitre Lancaster
feat Papa

Je ravalais mon aigreur face à la justesse de sa réponse. Indéniablement, nous ne pouvions nous permettre de relâcher notre vigilance. Tant que cette guerre contre les sorciers perdurera, le monde ne tournera jamais rond, et la paix n’existera pas. Pouvait-elle seulement exister et à quel prix ?
Aussi, je vidais mon sac une bonne fois pour toute. Cela n'arrangeait pas la situation, j’en étais conscient, autant que mon père comprit ce besoin de cracher ce pus qui m'obstruait la bouche avant qu’il ne se transforme en venin. Une fois mon abcès évidé, je retrouvais le cours d’une discussion normale en demandant à mon père si tout allait bien. Il parla de d’avancée notable, de victoire, concéda les erreurs et sa résignation à évoluer au milieu des imbéciles. Tant que le Blood Circle finissait par gagner…
Je joignais mes mains sous mon menton, posant mes coudes sur la table pour appuyer ma réflexion. Mon œil, distrait, se balade sur la salle de part en part, regardant sans voir, repérant sans en donner l’air.
J’avais commandé un plat de gambas dont j'excellais dans la décortication. Pour un peu, j’avais loupé ma vocation de chirurgien. Je salivais d’avance, conscient cependant que nos plats mettraient un certain temps à nous parvenir. Et pour cause : la salle de restauration était bondée. Le Raph Inné bénéficiait d’une certaine réputation, notamment pour les repas d’affaires. Les trois greluches terminaient leur repas. Elles s’en allaient, le pas incertains et je remarquais seulement à ce moment-là les chihuahuas docilement enfouit dans leurs sacs pendus à bout de bras. Cliché.
Leur table fut rapidement débarrassée, nettoyée et de nouveau dressée. Un couple de senior s’installa, tous deux lourds de bijoux. Mon œil s’agite devant tant d’apparat absolument grotesque. Et après on s’étonne que le monde ne tourne pas rond…
– Toi, ce sont les armes, dis-je enfin, et moi, c’est la science.
Je m'interromps pour mieux rassembler mes pensées.
– Crois-tu vraiment que les sorciers n’ont pas peur ? Je les ai observé, papa. Ils se sont cachés de nous, des siècles durant, comme si nous étions une race inférieure qu’il fallait préserver de leur noble sang, par dégoût, bonté d’âme ou pitié. Dès lors où nous nous sommes vraiment penchés sur leur cas, nous avons réussi à mettre au point des balises anti-magie et maintenant, ces seringues… et qu’ont-ils fait en retour ? Rien. Ils peuvent lancer des dragons de feu et se téléporter d’un bout à l’autre de la planète, mais ils n’ont rien fait. En sont-ils seulement capables ?
Parfois, tout me prêter à penser que la race inférieure était bien les sorciers. Ils manquent d’inventivité, leurs tyrans ressemblent à des génies moyen-âgeux avec des idées bien arrêtées, étriquées et cruelles.
– Je fais peut-être fausse route, concédais-je. Peut-être ont-ils finalement plus peur d’eux-même que de nous tous. Parfois j’ai la sensation que leurs soucis sont centrés sur leur communauté plutôt que sur nous qui sommes partout.
Avec nos balises et seringues antimagie. Je fini par lâcher le plus gros de mes tourments :
– Je finirai par les élever à notre rang, dis-je, le regard ailleurs, plus déterminé que jamais. Ils auront l’impression de se rabaisser mais moi, je les élèverai. La génétique sorcière n’existera plus, plus aucun gène, pas même latent. C’est possible, j’en suis certain.
Restait cependant à y arriver.
Et s’ils y arrivaient, je nourrissais l’espoir de sauver mon frère.
 

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Ven 13 Sep - 21:34

juste une mise au point

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La science. Ça a toujours été son truc, à Victor. La science. Poser des questions sur le monde, le décortiquer. Le démonter et le remonter pour savoir de quel bois il est fait. Pendant que Maxwell s'affairait à préparer son fils à affronter le monde, Victor apprenait à l'analyser, d'une manière qui lui échappait.

Combien de fois était-il resté bouche bée, stupéfait après une remarque de son fils qui dépassait de loin ses propres capacités de réflexion ? Combien de fois avait-il avoué sa défaite, incapable de répondre à une question dont il n'avait pas la réponse ? Il paraît qu'avoir des enfants vous fait grandir. Maxwell avait cru qu'on disait cela simplement à cause de ce que cela implique d'avoir la responsabilité d'un autre être humain à charge, mais il s'était trompé. On apprend tous les jours quand on a un enfant. On retourne sur les bancs de l'école. Et quand on a un fils comme Victor, on apprend bien vite à accepter d'être complètement dépassé au niveau académique.

Il acquiesce en silence en écoutant son fils évoquer la peur des sorciers et leur inaction évidente. Il partage la même analyse, avec cependant cette nette impression que tout pourrait basculer d'un moment à l'autre. Les sorciers sont capables de faire des choses terribles. Qu'est-ce qui les retient de se débarrasser d'eux une bonne fois pour toutes ? C'est pour cela que le Blood Circle ne doit pas relâcher la pression, pas une seule seconde. La guerre ne s'arrêtera que quand les sorciers se seront éteints.

Il lève les yeux lorsqu'il entend cette phrase qui résonne au fond de lui : Peut-être ont-ils finalement plus peur d'eux-même que de nous tous.

Maxwell dévisage son fils tout en l'écoutant parler. Si jeune, si fort. Un esprit qui tourne à mille à l'heure. Un corps capable de se défendre, de neutraliser des ennemis. Une ambition infernale et une colère qui brûle au fond des yeux.Et pourtant cette once de sagesse profonde qui déjà pointe sous la fougue apparente.

Lorsque Victor finit de parler, Maxwell reste silencieux un moment, considérant ses propres réflexions et les déclarations vigoureuses de son fils. Le brouhaha du restaurant les berce, mélodie pleine de vies, de conversations et de labeurs. La cuillère qu'il fait danser distraitement du bout de ses doigt tinte doucement contre son verre. A la table d'à côté, les vieux fraîchement arrivés disparaissent derrière la carte du jour.

Du mouvement interrompt cette transe observatrice - le serveur est là, deux plats dans les mains. En un tour de bras habile, les assiettes sont devant eux, fumantes et odorantes, annonciatrices d'un régal culinaire à venir.

- Bon appétit, dit Maxwell en empoignant ses couverts, pas mécontent de se mettre à table.

Victor a pris des gambas, dont le parfum pas désagréable se mélange avec les effluves de la viande rouge qu'il a lui-même commandée. Maxwell se laisse apprécier quelques bouchées de son plat avant de reprendre le fil de leur conversation.

- Je crois que tu as raison sur les sorciers, finit-il par lancer, d'une voix tranquille. Ils ont peur d'eux-même. Peur de leurs pouvoirs, et de tout ce qu'ils pourraient en faire de terrible. Un peu comme nous, finalement, avec l'arme nucléaire.

Il se reprend une bouchée de viande, mâche quelques pommes de terres fondantes à souhait.

- Mais sans aucune arme à la main, un sorcier reste cent fois plus dangereux qu'un homme. Et c'est là que ton travail est capital, insiste-t-il en pointant Victor du bout de sa fourchette. Plus jeune, j'étais persuadé qu'on finirait par tous les buter. Ça me paraissait évident, presque facile, puisque je le faisais moi-même. Mon grand-père le faisait, mes potes le faisaient. On partait se faire des week-ends de chasse au sorcier. C'était dur, c'est clair, mais on y arrivait. Alors, quoi ? Il suffisait qu'on continue, et à force, il n'y en n'aurait plus, c'est tout.

Il hausse les épaules, mettant en scène sa propre incrédulité.

- Evidemment, j'ai fini par comprendre que ce ne serait pas aussi simple que cela. Ton vieux père n'est pas aussi futé que toi, tu le sais, il me faut du temps pour ces choses là, plaisante-t-il en adressant un clin d'oeil à son fils. Tant qu'il y aura un demi-sorcier quelque part pour faire un gosse, on sera toujours en danger. Ces putains de gènes sont capables de s'infiltrer partout...

Un silence, son esprit s'aventure malgré lui sur les chemins encore brûlants des souvenirs. Il blâme sa mère, encore, encore. C'est elle qui l'a porté, elle qui l'a contaminé. La colère irrationnelle en lui crie toujours à la trahison.

- Y a que toi qui peut nous sauver, fils. Alors, bon Dieu, j'espère que tu dis vrai.








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Victor Lancaster
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Sam 16 Nov - 17:50


Un chapitre Lancaster
feat Papa

Le serveur délivre nos plats, le fumet force mes yeux à cligner comme pour atterrir dans la réalité. Je ne suis pas mécontent de mon choix, j’en salive et lève mes couverts de concert avec Papa. Après quelques bouchées, il reprend la parole. Je l’écoute en mangeant, les yeux rivés un coup sur les gambas décortiquées, un coup sur celui qui m’a élevé. Constater qu’il est tout ce qu’il me reste me donne l’impression de devenir vieux avant l’air. J’ai toujours cru que je serai aigri et rabat-joie seulement à partir de quatre-vingt ans. Minimum. Le constat est cruel. Ses paroles me vont droit au coeur, tout comme la pression monte bien que je m’efforce de la réfréner et la cacher.
Il croit en moi, je l’ai toujours su. Et j’ai toujours cru en lui. Depuis l’abandon de maman et Nathan, je crois en lui plus que tout. Je ne suis pas certain qu’à sa place j’aurai apprécié d’aller à la chasse aux sorciers. J’ai si peu envie de les tuer, tellement envie de les guérir. Dans le meilleur des mondes, je crée un nuage anti-magie qui répand sa pluie sur le monde entier. C’en est presque magique, comme pensée. Quelle ironie.
Papa place une confiance presque aveugle en moi. Je me retiens de ne pas baisser les yeux afin de ne pas le décevoir. Je n’en suis pas encore au point de me croire sur le chemin du succès. Par contre, je déteste savoir n’être toujours pas sur le chemin du succès. Chaque jour passe sans que la réussite ne se pointe, chacune de ces journées me donne l’impression de me pousser vers la fin qui justifie les moyens.
La génétique. C’est la meilleure piste à explorer. Ce que les gènes donnent, nous pouvons les reprendre. Mais c’est une science si minutieuse, si fastidieuse, des données par milliard que l’on traite bien plus lentement que le temps qui passe. Après une première gambas de dévoré, je pose un instant mes couverts pour boire une gorgée d’eau.
“Nos recherches font deux pas en avant pour faire trois pas en arrière, avoué-je. Qu’il s’agisse du BC ou à l’hôpital. Si ça continue, notre laboratoire clandestin finira par être repéré. C’est déjà une chance inouïe qu’il n’est pas fermé”.
Dès le départ de Tal, une fois que la direction du laboratoire clandestin était disponible, j’avais immédiatement parlé des ressources dont nous disposions à l’hôpital, à savoir du matériel mais surtout, surtout ! Des cerveaux neufs, différents et loins de ceux du BC, une autre alternative pour réfléchir à un moyen de contrer la génétique sorcière. L’idée m’avait séduit. Deux alternatives valent mieux qu’une. Mais actuellement, ce n’était que deux déceptions ambulantes.
Je me râcle la gorge puis déclare, en baissant d’un ton :
“Nous avons procédé à une hybridation entre un animal naturel et une créature magique. Pour l’heure, l’hybride ne survit pas plus longtemps que trois jours. Si seulement il tenait jusqu’à un an, nous pourrions trouver le processus inverse, le bon séquençage à découper, créer le monstre puis le soigner”.
L’idée, c’était ensuite de faire évoluer le processus sur des êtres humains. On ne manque pas de cobaye. Les premiers testés seront les premiers sauvés, par la mort ou la réussite.

 

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