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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Jamais n'abandonne tes rêves en chemin [Hestia] :: Hogwarts :: Intérieur du château :: Salles et Pièces diverses :: Salle des trophées
Maëlle Rosier
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Sam 1 Juin - 21:03
Jamais n'abandonne tes rêves en chemin
Hestia

On ne sait jamais ce que va donner le futur. Il y a de cela quelques années, Maëlle ne pensait qu’à faire un joli mariage où la seule problématique serait le thème qu’elle voudrait choisir. Bon ça, et le fait de devenir une joueuse de Quidditch professionnelle mais ça n’était pas exactement les mêmes rêves. Dans un cas, elle ne devrait son futur qu’à elle même, était-elle en capacité de jouer assez bien pour faire carrière dans ce domaine? La réponse se trouvait en elle et sur les terrains de Quidditchs où elle ne comptait pas le nombre d’heures qu’elle passait à voler derrière une petite balle aux ailes aussi grandes que celles de libellules. Le mariage, ça n’était pas la même chose, déjà il fallait être deux, c’est bête à dire mais ça avait toute son importance, se battre seul pour faire vivre l’espoir d’un mariage, ça n’était pas possible. Elle s’était fourvoyée sur ce qu’elle attendait d’un compagnon de vie ou plutôt, elle avait transposé ce que ses parents vivaient et avaient vécu à elle, c’était ridicule. Elle qui avait été approchée de trop nombreuses fois parce qu’elle était la fille de, avait fait pareil que tout le monde, elle n’avait pas existé en tant que tel, son couple n’avait pas existé en tant que tel, elle avait voulu une reproduction parfaite de ce que vivaient ses parents. Ça aurait pu fonctionner, si la personne avec qui elle devait se fiancer avait les mêmes désirs qu’elle mais ça n’avait pas été le cas. Suite à sa rupture, elle avait très bien vécu le fait d’être libre comme l’air, avait découvert les premiers baisers, les moments à deux, pas forcément les papillons dans le ventre dont parlent bien des gens, surtout dans les romans d’amour en réalité, mais elle avait quand même apprécié ce moment où les seules contraintes étaient celles que son rang lui imposait et auquel elle faisait bien attention.Tout avait basculé lorsqu’elle était arrivée à Poudlard. Si Maëlle avait toujours été plutôt naïve, même si de son point de vue, ça n’était pas forcément être naïf que de vouloir voir le meilleur chez les gens, elle avait été bien punie. Pourtant, tout avait plutôt bien commencé, elle avait retrouvé des gens qu’elle connaissait depuis qu’elle était enfant, avait rencontré ses cousines, avait même eu le droit à un tour en grande roue, meilleur manège qui existait sur cette planète. Les problèmes s’étaient glissés sournoisement en la présence de Tristan, elle ne pouvait le nier, il était charmant et elle, elle était certainement peu habituée à ce qu’on la lui fasse à l’envers, sans compter que dans aucune histoire d’amour, de couple, de fiancés ou même de mariés, on fait des bisous à quelqu’un d’autres devant sa fiancée, ça ne doit pas fonctionner souvent comme technique et puis ça voulait surtout dire que l’autre n’était pas intéressé. Sauf que si, pas la peine de faire semblant, Maëlle ne l’avait pas compris sans qu’on lui mette réellement le nez dans ses ennuis et que pour sauver l’honneur de son père, certainement sa carrière aussi, elle soit obligée de céder. Oh, elle aurait pu se la jouer égoïste, bien des gens auraient dit chacun ses ennuis. Elle n’était pas ainsi, c’était de son père qu’il s’agissait, une des deux personnes qui comptait le plus pour elle, bien sûr qu’elle aurait tout fait pour lui… ou peut être pas.

Si elle s’était crue capable de sacrifier son coeur pour le bien de sa famille, ça n’était pas si vrai, oh, elle avait bien compris que les choses en l’état ne lui permettaient pas d’avoir une vie sentimentale épanouie mais, pour autant, elle ne voulait pas de cette vie-là. Ça n’était même pas une question d’être mariée à quelqu’un dont elle n’était pas amoureuse, c’est déjà pas franchement génial comme plan de carrière mais, à la rigueur, s’il le fallait, elle pouvait entrevoir une possibilité. Là, il s’agissait de se marier à quelqu’un qu’elle ne pouvait plus voir en peinture, chaque seconde qui passait effilochait les liens qui les liait. Elle ne se voyait pas mariée à lui, avait déjà mis sa bague de fiançailles, très jolie néanmoins, dans un tiroir de sa boîte à bijou pour ne pas l’avoir sous le nez en permanence, et sur une échelle de possibilité d’avoir des enfants avec lui un jour, on était clairement sur du zéro pointé. Rester dans ce flou, se dire qu’elle verrait dans le futur, ça ne marchait qu’un temps. Si lors d’une chute en balai, elle était capable de prendre son courage à deux mains et de monter de nouveau sur son balai, elle n’allait clairement pas se laisser abattre et il fallait qu’elle résolve ce merveilleux problème de mort imminente si elle embrassait quelqu’un. Non pas qu’elle ait très envie d’embrasser le moindre garçon mais elle n’allait pas non plus passer à côté de sa vie juste parce qu’un gars avait des problèmes dans sa tête. Contraindre des filles pour obtenir des choses d’elles, pouvait être défini par un viol et Maëlle n’avait pas envie d’être une victime toute sa vie et nourrir des rancœurs, c’est pas non plus excitant, ça la rendait même parfois un peu maussade.

Elle commença donc pas se renseigner sur le sortilège de serment inviolable, commençant par lire tous les livres qui parlaient de ça à la bibliothèque de Poudlard, abandonnant néanmoins lorsque la bibliothécaire commença à vraiment  la regarder de travers, puis elle acheta des livres au sujet similaire, sur le chemin de traverse. On ne peut pas dire que les gens parlent beaucoup de se libérer de se sortilège. Non mais si des gens assez fort résistent un bon moment face au sortilège de la mort, ou à celui qui permet de faire de sa cible un pantin, dans quel monde il n’était pas possible de se défaire d’un serment inviolable. Maëlle finit par en être convaincu, se débrouiller seule, ça ne serait pas possible, elle n’était pas une sorcière assez puissante, n’était certainement pas assez futée pour déjouer seule un sortilège aussi complexe. Ça tombait bien, elle connaissait quelqu’un de futé qui pourrait probablement lui venir en aide. En prime, cette personne avait fait le choix de quitter cette idéologie sang pure, elle n’aurait donc pas de raison de la juger parce que Maëlle ne voulait pas faire un mariage que tout le monde jugerait « convenable » sur quelle base, on se le demande bien.

Trouver Hestia, ça ne fut pas si simple que ça. Déjà le château est grand, sept étages + un sous sol, et on ne parle même pas de la hauteur sous plafond, trouver quelqu’un rapidement dans ce dédale de pièce était un coup de bol pas possible. Oh et les petits malins qui se diraient facile, Hestia elle est toujours dans les salles de potions à confectionner de nouvelles potions, eh bah non, c’est faux, elle n’était pas là-bas, c’était le premier endroit que Maëlle avait visité. Bon, pas tout à fait, elle était allée en tout premier au niveau du terrain de Quidditch puisque pour elle, c’était la logique même de trouver une joueuse de Quidditch sur le terrain de Quidditch, déformation professionnelle sûrement. Elle demanda donc aux Serpentards qu’elle croisa, même si c’était stupide de s’arrêter aux Serpentards, Maëlle était amie avec plein de gens d’autres maisons, il aurait pu en être de même avec Hestia. Finalement ce fut dans la salle des trophées qu’elle croisa Hestia, ce qu’elle faisait là eh bien c’était une très bonne question que Maëlle poserait peut-être dans quelques minutes. « Bonjour Hestia, pardonne moi de te déranger, serait-il possible de monopoliser ton attention quelques instants ? » Elle ne pouvait bien évidemment pas se contenter de cette phrase là, ça ne donnerait certainement pas envie à Hestia de l’aider. « J’ai fait des recherches sur un sortilège très puissant et je n’ai trouvé dans aucun traité de contre sort. Est-ce que tu crois qu’il serait possible qu’il existe des potions pour contrer des sorts ? Est-ce que tu saurais les préparer ? » Ce serait merveilleux que sa réponse soit oui et qu’elle sache la préparer quitte à être gourmande. C’est donc pleine d’espoir qu’elle regardait sa cousine, impatiente de connaître la réponse.
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Maëlle ◊ Hestia

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Peu à peu, les périodes d’examens approchaient, et comme chaque année, Hestia redoutait cette période de l’année. Oh, ce n’était pas qu’elle s’inquiétait pour ses révisions et ses propres examens. Ce n’était certes pas confortable d’allier études à l’université de Poudlard et travail au Purple Vial mais elle était prête à faire ce qu’il fallait pour réussir et atteindre ses objectifs. Travailler toute la nuit ne lui faisait pas peur si cela lui permettait de valider son année. Des sacrifices, Hestia en avait déjà fait de nombreux, elle n’était plus à ça près. Elle avait renoncé à pire qu’à quelques heures de sommeil. Pour s’assurer de vivre la vie qu’elle souhaitait, la Serpentarde était prête à payer le prix qu’il fallait sans même sourciller. Non, ce qu’elle redoutait, chaque fois que des examens approchaient, c’était tous les petits étudiants au piètre niveau en potion qui s’imaginaient qu’ils leur suffiraient de lui demander un coup de main pour qu’elle accepte. Comme si Hestia allait accepter de la jouer tuteur pour des étudiants pas doués qui ne comprendraient rien à ses explications. Clairement, elle avait mieux à faire que de perdre son temps et sa patience avec ce genre de chose. Encore si un étudiant se montrait prometteur, elle pourrait peut-être y réfléchir et se laisser convaincre, peut être. Mais jusqu'à maintenant ça n'avait pas été le cas et la Serpentarde n'avait aucun espoir sue cela change. D'ailleurs, elle ne le souhaitait pas vraiment, devenir mentor n'était pas exactement dans ses objectifs. Elle préférait travailler seule et son temps libre déjà bien limité était trop précieux pour qu'elle le gâche à regarder des élèves faire fondre leurs chaudrons les uns après les autres. Tous ceux qui tournaient un regard un peu trop plein d'espoir vers elle, Hestia les évitait donc comme la dragoncelle. Il y avait d'autres étudiants doués en potions, et bien plus pédagogues et patients qu'elle, ils trouveraient bien.

Le problème c'était que si Hestia pouvait faire fuir les étudiants avec assez de facilité, et quelques paroles glaciales qui les renvoyaient immanquablement dans leurs dortoirs, ce n'était pas le cas des professeurs. Certains sorciers du corps enseignant s'étaient mis en tête que puisqu'elle était une bonne potionniste, elle pouvait transmettre son art et ses connaissances à ceux en difficulté. Sans prendre en compte son avis, bien évidemment. C'était une grave erreur. Hestia n'avait ni l'envie, ni la capacité, et encore moins la patience, de faire une telle chose. Le truc, c'était que l'expliquer à un professeur convaincu du bienfondé de sa démarche c'était tout de suite un peu plus compliqué. Envers eux, elle ne pouvait se montrer aussi mordante qu’avec des élèves. Même si elle leur répondait non, un simple non, clair et efficace, certains s’imaginaient que ce n'était là qu'une politesse. Ou pire une forme de modestie. Ce n'était ni l'un, ni l'autre. Alors ils réessayaient, insistaient, trouvaient d'autres arguments, voire faisaient appel à sa pitié en arguant que sans son aide certains élèves pourraient planter leur année. Un argument dont Hestia n'avait absolument que faire. S'ils n'étaient pas assez doués pour valider leur année, alors ces étudiants n'avaient rien à faire là. Un étudiant qui plante son cours de potion ne devrait pas pouvoir devenir potionniste. Point. L'empathie n'avait jamais été le point fort de la Serpentarde de toute façon, ce n'était pas un secret et si ça lui avait déjà été reproché -sans que cela ne la pousse à changer, il ne fallait pas exagérer non plus- cette fois, ça lui était bien utile. Au moins elle ne s'engageait pas auprès de causes perdues, elle conservait ses heures de libre pour ses propres révisions et conservait dans le même temps son équilibre mental. Franchement, elle était gagnante. Les autres ? Ils pouvaient bien se débrouiller.

Dommage, les professeurs avaient du mal à comprendre la logique de la Serpentarde et continuaient leurs discours et argumentaire inutiles. Elle aurait dû s’y attendre, les choses allaient rarement comme elle le souhaitait, après tout. Si Hestia ne ressentait pas la moindre pointe de culpabilité en refusant d'apporter son aide à des boulets, elle était aussi fatiguée de devoir refuser à quasiment chacun de ses cours de potions. Et autant dire qu'en étudiant en sciences magiques spécialité potions, elle avait beaucoup de cours de potions. A la fin de chaque cours, elle devait se hâter de ranger ses affaires et de quitter la salle au risque de se faire alpaguer au passage si elle trainait un peu trop. Mais ce n’était pas tout, même une fois dans les couloirs, elle n’était pas forcément tranquille. Il suffisait que le professeur de potion un peu trop zélé croise son chemin entre deux portes et il en était fini de sa tranquillité. C’est ainsi qu’aujourd’hui, Hestia se retrouvait dans la salle des trophées. Elle ne pouvait pas vraiment dire que c’était la pièce du château dans laquelle elle se rendait le plus souvent, loin de là même, mais pour échapper à quelqu’un c’était un lieu parfait. Enfin, c’était surtout la première porte qu’elle avait trouvée et le calme qui régnait dans ce lieu lui avait permis de comprendre qu’elle avait fait le bon choix. D’accord, que le hasard avait fait le bon choix, mais là n’était pas la question. En attendant que le couloir soit de nouveau vide, la Serpentarde avait entreprit de faire un tour de la pièce. Il y avait bien longtemps qu’elle n’était pas venue, il fallait dire que les trophées et autres récompenses ne changeaient pas souvent par ici, alors ça n’avait pas beaucoup d’intérêt de venir régulièrement. Néanmoins, elle observa tout de même les vitrines avec une pointe de curiosité et aussi d’un peu de satisfaction quand elle voyait le nom de Serpentard gravé sur une récompense.

En quelques pas, Hestia se retrouva plongée au milieu de ces trophées qui récompensaient parfois les hauts faits des étudiants de Poudlard, et parfois un peu tout et n’importe quoi. Apparemment Poudlard avait connu une invasion de Billywigs près d’une centaine d’années auparavant et un groupe de Poufsouffles avaient grandement aidé à leur éradication. Hestia fit la moue face à la plaque reçue pour cet évènement. Pourquoi pas. Elle se détourna de cette information de la plus haute importance à temps pour voir la porte de la salle s’ouvrir. Elle se détendit néanmoins en voyant Maëlle en franchir la porte. Ca faisait un moment qu’elle n’avait pas croisé sa cousine alors elle l’accueillit avec un sourire. « Bonjour Hestia, pardonne-moi de te déranger, serait-il possible de monopoliser ton attention quelques instants ? » Ah, Maëlle et la politesse. Avec le temps, Hestia avait un peu oublié que la Poufsouffle était aussi modeste et conciliante, et surtout que c’était absolument naturel chez elle. En toute honnêteté, la Serpentarde trouvait ça un peu déstabilisant, elle était habituée à faire face à des gens qui possédaient bien plus de caractère et dont il fallait parfois se méfier. Maëlle n’était pas comme ça et si dans un premier temps, Hestia avait été refroidie par son caractère, elle avait appris à s’y faire et à apprécier sa cousine. « Bonjour Maëlle. » Elle lui adressa un sourire avant de secouer la tête négativement. Autant rassurer la sorcière tout de suite, sinon elle allait s’imaginer qu’elle la dérangeait et serait bien capable de partir sur le champ juste pour la laisser tranquille. « Tu ne me déranges pas. Je me cache des professeurs qui s’imaginent que j’ai le potentiel de devenir tutrice pour étudiants pas doués, c’est pas vraiment l’activité du siècle. » Une moue ironique vint flotter sur les lèvres de la verte alors qu’elle haussait les épaules. Pas de doute qu’à sa place, Maëlle aurait accepté de jouer les tutrices, surtout si cela concernait le Quidditch. Ou plutôt, elle n’aurait certainement pas su dire non. Ce qui était bien la preuve que cousines ou pas, elles restaient particulièrement différentes.

Néanmoins, la présence de la Rosier ne gênait pas Hestia le moins du monde. Elle appréciait plus Maëlle que les trois-quarts du château alors elle n’était pas mécontente de la voir. Comprenant que la jaune avait dû la chercher, et certainement pour une bonne raison, Hestia la laissa continuer. « J’ai fait des recherches sur un sortilège très puissant et je n’ai trouvé dans aucun traité de contre sort. Est-ce que tu crois qu’il serait possible qu’il existe des potions pour contrer des sorts ? Est-ce que tu saurais les préparer ? » D’accord, en quelques mots seulement la Poufsouffle avait réussi à piquer la curiosité de Hestia. Ce qui n’était habituellement pas si facile que ça, mais qui changeait rapidement lorsque le mot potion était prononcé. Mieux encore, Maëlle l’interrogeait sur la création de potions, ce qui passionnait particulièrement la verte. Et pour couronner le tout, elle ne réclamait pas d’apprendre quoi que ce soit de sa part. De mieux en mieux. Hestia prit quelques secondes pour réfléchir aux questions de sa cousine, ce qui n’était pas si simple étant donné qu’elle ne lui avait pas donné beaucoup d’information. Mais ça ressemblait en tout point à un défi, et dès que cela touchait l’art des potions, Hestia adorait les défis. « Il doit bien exister des potions pour ça, oui… J’imagine que ça dépend de quel sortilège il s’agit, de sa complexité et de sa puissance. » Répondit-elle avec prudence. Des sortilèges très puissants, il en existait des tas, elle préférait donc ne pas trop s’avancer avant d’avoir cette information-là. Hestia se savait très douée dans le domaine des potions mais elle devait admettre que si elle n’était pas mauvaise en sortilèges, ce n’était pas son domaine d’expertise. Mêler deux domaines magiques était possible, mais c’était aussi tout de suite plus complexe. « Et de si ça a déjà été fait, aussi. » Ou si cela avait été tenté. Avec des travaux, même entamés, sur lesquels se pencher, ce genre d’étude pouvait être facilité.

Hestia observa sa cousine avec curiosité. Elle se demandait de quel sortilège elle parlait exactement. Quelque chose d’assez complexe pour qu’elle ait besoin de son aide, et pour qu’elle n’ait trouvé aucune information dans la bibliothèque pourtant bien fournie de Poudlard. D’ailleurs était-elle vraiment sûre de ce qu’elle avançait ? « Tu as demandé au professeur Macfusty si aucun contre-sort n’existait vraiment ? » Autant commencer par-là. Enfin, non, pas exactement, toutes ces questions finirent par piquer la curiosité de Hestia, mais d’une autre manière. Elle posa un regard différent sur sa cousine, un regard un peu plus inquiet, né d’une réflexion moins centrée sur les potions. Elle fronça les sourcils en songeant aux questions de la jeune sorcière et à tout ce que cela pouvait vouloir dire. Elle avait besoin d’annuler un sortilège complexe, ce n’était pas rien. Et ce n’était pas non plus très rassurant dit ainsi. « Est-ce que tu as des ennuis, Maëlle ? » Oui, après réflexion, ça pouvait être pas mal de commencer par-là.

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Maëlle Rosier
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Mer 24 Juil - 19:46
Jamais n'abandonne tes rêves en chemin
Hestia

Le lieu dans lequel Hestia se trouvait était certainement un des endroits que la jeune Poufsouffle aimait le plus à Poudlard. Des siècles d'histoires se tenaient ici et si au départ ça avait été un peu vertigineux pour elle, il faut dire que le nom de son père était mentionné de nombreuses fois, à présent qu'il y avait quelques M.Rosier sur les étagères, elle se sentait moins minuscule. Cette fois cependant, son regard ne fut pas attiré par un quelconque trophée mais bien par Hestia. En tout premier lieu, elle chercha à vérifier qu'Hestia était bien en capacité de répondre à ses questions, si elle était occupée, Maëlle la laisserait tranquille et reviendrait plus tard. Elle se cachait des professeurs ? Tout était étrange dans cette phrase, le fait qu'Hestia se cache, elle n'avait peur de rien, ni de personne, mais surtout des professeurs? Pourquoi les professeurs lui posaient problèmes ? Oh, ils cherchaient à faire d'elle une tutrice ? « Tu n'es pas flattée par le fait qu'ils aient pensé à toi? » S'ils lui demandaient d'épauler des élèves c'est que même à leurs yeux d’experts, elle était très douée dans ce qu’elle faisait. Maëlle serait aux anges si quelqu'un lui demandait de l'aider avec un balai, même si cette personne n'était pas très douée, cela faisait certainement un très bon entraînement que d'apprendre des choses à quelqu'un. Il faut croire qu'elles étaient complètement différentes parce qu'Hestia ne voyait pas du tout les choses de la même manière, préférant rester ici plutôt que d'affronter les professeurs ou les élèves dont les compétences semblaient être déplorables.

Puisqu'elle avait du temps devant elle et qu'elle avait signifié à Maëlle qu'elle ne la dérangeait pas, auquel cas, elle aurait remis cette discussion à plus tard ne souhaitant importuner personne, Maëlle évoqua son besoin. Enfin, c’est là que c’était compliqué, elle ignorait si cela pouvait être fait. Elle n’avait rien trouvé, certes, ça n’était pas non plus un rat de bibliothèque mais elle avait épluché tellement d’ouvrages ces derniers temps qu’il valait sûrement mieux demander à quelqu’un qui s’y connaissait en potion puisque les ouvrages sur les sorts n’avaient rien donné. Si Hestia semblait intéressé par le sujet, le fait qu’elle réponde qu’il devait bien exister des potions pour contrer les sorts fit que Maëlle serra son poing en signe de début de victoire avant de se raisonner, tout dépendait du sortilège à combattre, mieux valait-il ne pas crier victoire trop rapidement. Est-ce que ça avait déjà été fait ? Si c’était le cas, les personnes ne s’en étaient pas vantées. En même temps, contrer ce sortilège ça signifiait forcément duper quelqu’un, pas sûr que les sorciers se vantent de cela, une partie d’elle culpabilisait forcément à l’idée d’agir ainsi. Peut être que si un jour elle avait une potion pouvant lui offrir l’opportunité de mener sa vie comme elle l’entendait, elle reculerait en se disant que ça ne se faisait pas mais pour le moment, rien ne l’empêchait de faire des démarches, ça ne voulait pas dire grand-chose.

A la question d’Hestia sur le professeur Macfusty, Maëlle regarda ses pieds quelques instants, un chouya mal à l’aise avant de se reprendre, prendre une légère inspiration et relever la tête pour regarder Hestia « Non, je n’ai pas évoqué le point avec elle et je ne suis pas certaine de vouloir le faire. » C’était un professeur, si Maëlle avait confiance envers le camp professoral et qu’elle savait que chacun de ses membres ferait le maximum pour ses élèves, il est évident que si elle demandait à un professeur s’il y avait une possibilité de contrer un serment inviolable, étant donné que Maëlle n’avait jamais été très ambitieuse – dans le domaine des sortilèges ou des potions – le professeur se poserait forcément des questions et c’est fou comme Maëlle n’avait pas envie d’étaler sa vie privé ou que quelqu’un enquête sur sa vie, surtout si après ça voulait dire l’étaler en public, très mauvaise idée. Si Hestia était passionnée par les potions, il semblerait que son intérêt ne s’arrête pas à cela puisqu’elle posa une question à laquelle il aurait été si aisé de répondre non comme si de rien était. Il y eut un temps de silence, un temps durant lequel Maëlle se concentra sur sa respiration, hésitant sur ce qu’elle pouvait dire. Son instinct lui soufflait de répondre que tout allait bien, avec un sourire bien entendu, pour ne pas être une source d’inquiétude ou d’ennuis et ne surtout pas être sur le devant de la scène, préférant rester dans l’ombre et ne pas faire de vague. Le problème de répondre cela c’est que ça rendrait ce besoin de potion complètement inexistant et bien qu’Hestia aime les défis, il serait moins intéressant à relever si c’était juste pour le plaisir de le faire. Voilà qui rendait tout ceci bien complexe, Maëlle se détourna afin d’observer une vitrine avec quelques trophées évoquant des actes héroïques d’élèves ayant sauvés des vies. Ça n’était pas que les trophées en eux même intéressait plus Maëlle que la discussion qu’ils avaient, c’est plutôt qu’elle ne verrait pas le regard d’Hestia sur elle et c’était quelque peu rassurant. « Je ne suis pas en danger de mort. » Elle fit la moue, ça n’était pas exactement la vérité, elle se reprit donc « Tant que je reste prudente et que je ne me pense pas intouchable mais c’est le lot de tout en chacun et je ne brille pas par mon imprudence. » Excepté sur un terrain de Quidditch mais c’était différent, il n’y avait rien de plus agréable que de prendre des risques pour faire gagner un maximum de points à son équipe. « J’ai fait le choix de protéger l’honneur de ma famille il y a de cela plus d’un an, sauf que cela s’est fait aux dépens de ma liberté. » Elle croisa ses mains dans son dos, lisant pour la troisième fois le nom de la même plaque sans mémoriser qu’il y avait dessus. « Je pensais sur le moment que c’était la meilleure chose à faire, que je serais capable de prendre sur moi toute ma vie, j’avais tort, c’est au-dessus de mes forces. » Ses fiançailles ne lui convenaient pas, ce mariage n’aurait pas lieu et même si ça venait par malheur à arriver, elle était déterminée, elle ne se soumettrait pas au bon vouloir d’un type qui l’avait forcé à l’épouser et elle se débrouillerait pour ne pas avoir de rapports intimes histoire de ne pas le faire gagner sur toute la ligne. « Avant d’entreprendre quelques changements dans ma vie, je voudrais savoir si tu as déjà entendu parler d’un sortilège ou d’une potion pour contrer un serment inviolable. » Voilà, c’était dit. Le choix d’en parler à Hestia n’était pas anodin, elles étaient liées par le sang, ce qui est déjà pas mal mais surtout, elle avait tourné le dos au monde des sangs purs, il y avait donc fort à parier qu’elle était contre certaines pratiques et manipulations de la part des sangs purs et qu’elle accepterait peut-être d’aider Maëlle ou de l’aiguiller sur ce qu’elle devait faire ou qui contacter. Maëlle finit par se tourner, ayant conscience que tourner le dos c’était un peu impoli et qu’il valait mieux affronter la vérité en face. « Tu penses pouvoir m’aider ? »

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Maëlle ◊ Hestia

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Contrairement à ce que Maëlle semblait penser, Hestia n’était pas vraiment occupée. Enfin si, elle était occupée mais pas vraiment à une activité qu’elle avait prévue et qu’elle appréciait de devoir faire. Se retrouver dans la salle des trophées à se cacher des professeurs n’avait pas vraiment été dans ses plans pour la journée, elle avait bien d’autres choses à faire et regrettait déjà de ne pas pouvoir consacrer son temps à autre chose qu’à cette fuite stupide. Ce n’était quand même pas de sa faute si les professeurs de Poudlard ne semblaient toujours pas la connaître depuis tout ce temps. Ca faisait tout de même près de dix ans maintenant qu’elle arpentait les couloirs de l’école, mais apparemment ça n’avait pas suffi à ce qu’ils comprennent un minimum qui elle était. Elle ne voyait pourtant pas ce qu’il y avait de si difficile à comprendre dans la situation. Ce n’était pas parce qu’elle était douée dans un domaine qu’elle avait envie de partager son savoir avec n’importe qui. Enfin, plus précisément avec ceux pas doués en potions, parce que ceux qui avaient un véritable talent en la matière, elle voulait bien faire un effort. Mais ce n’était jamais de ceux-là dont parlaient les professeurs, malheureusement. C’était quand même un peu irritant, Hestia n’allait pas changer juste parce que les autres en avaient envie. Alors à la place, puisque refuser ne suffisait pas et que les autres étaient stupidement persuadés qu’elle finirait par changer d’avis, elle fuyait et se cachait. La salle des trophées s’était révélée une bonne cachette, du moins jusqu’à ce que sa cousine l’y découvre. Mais contrairement aux professeurs et préfets, la présence de Maëlle ne dérangeait pas la Serpentarde. « Tu n'es pas flattée par le fait qu'ils aient pensé à toi ? » Hestia secoua la tête sans même avoir à y réfléchir. Au fond, c’était sûrement flatteur que des professeurs la reconnaissent assez douée pour transmettre ses connaissances mais elle aurait préféré qu’ils reconnaissent aussi que pour elle c’était une perte de temps. Ce qui était pile ce dont elle manquait. « Je n’ai pas le temps d’être flattée. » Elle haussa les épaules. Pendant un temps, la reconnaissance de ces professeurs, surtout ceux de potions, était tout ce qu’elle avait recherché. Désormais, elle recherchait la reconnaissance de sa patronne, des professionnels, des maîtres potionnistes. Elle visait plus haut et n’avait pas besoin de s’en cacher. « J’ai déjà mes cours, mon boulot, mes recherches et le Quidditch, je n’ai pas de temps à perdre à essayer d’apprendre les potions à des élèves qui ne sont pas fait pour ça. » Expliqua-t-elle. Il y avait d’autres élèves qu’elle, certainement pas aussi doués, certes, mais assez pour transmettre leurs connaissances et aider leurs camarades à passer leurs examens. Avec bien plus de patience et de pédagogie qu’elle. Prenant conscience qu’elle était un peu sur la défensive, Hestia s’efforça de s’adoucir. « C’est le boulot des profs, pas le miens. » Conclut-elle plus doucement. Comme si ça expliquait tout. Ce qui était d’ailleurs un peu le cas à ses yeux.

Enfin, Hestia devait quand même mettre un bémol à ses propos. Si elle n’avait pas de temps à perdre et qu’elle avait généralement des journées bien occupées, elle pouvait bien trouver quelques instants pour Maëlle. La différence la plus importante était qu’elle appréciait sa cousine et qu’elle savait que celle-ci ne lui demanderait rien qui ne soit pas à son goût. Il n’y avait pas plus arrangeant que la jeune Rosier, ce que Hestia trouvait parfois un peu agaçant, mais là n’était pas la question. Ce n’était pas pour ce genre de conseil que Maëlle était venue cette fois, même si la Serpentarde les lui aurait donnés sans souci. Elle espérait toujours réussir à encourager sa cousine à faire preuve d’un peu plus de caractère. Aujourd’hui, ce n’était pas le sujet et Hestia s’en redit très rapidement compte. Maëlle l’avait cherché, ce qui voulait dire qu’elle avait quelque chose à lui demander. Oh, elle aurait aussi pu avoir envie de passer un peu de temps avec elle, ce n’était pas impossible maintenant que leur relation était plus chaleureuse, mais Hestia savait que la Poufsouffle lui aurait d’abord envoyé un hibou à ce sujet. Maëlle était parfaitement du genre à ne pas vouloir imposer sa présence si ce n’était pas nécessaire. Ce qui voulait dire que la raison de sa présence était importante. Les informations ne tardèrent pas à tomber, Maëlle voulait savoir s’il était possible de contrer des sortilèges avec des potions. Elle avait même effectué des recherches à ce sujet. Si la question laissa Hestia perplexe, elle nota aussi que sa cousine avait parlé de sortilège puissant, ce qui ajoutait un peu plus de défi à ses questions. Avant de s’engager dans quoi que ce soit, et même si la perspective de relever un tel défi la séduisait sans mal, la verte interrogea la jaune. Elle avait besoin d’aide avec un sortilège complexe et Poudlard possédait une professeure de sortilège plus que talentueuse. La logique aurait voulu qu’elle aille d’abord en parler avec la professeure Macfusty, mais à la réaction de la Rosier, Hestia n’eut pas besoin de réponse pour comprendre ce qu’il en était. « Non, je n’ai pas évoqué le point avec elle et je ne suis pas certaine de vouloir le faire. » Hum, voilà qui était étrange. Il y avait certainement plusieurs explications possibles à cette réaction. Peut-être que c’était trop personnel et que Maëlle n’avait pas envie d’en parler avec une sorcière qui représentait une figure d’autorité, ou alors c’était simplement embarrassant. Ou bien c’était quelque chose de dangereux et d’illégal, mais elle avait un peu plus de mal à croire à cette option. « J’ai toujours entendu dire qu’elle n’était pas du genre à juger. » Souligna-t-elle simplement. La professeure Macfusty était bien des choses, notamment trop exubérante aux goût de Hestia, mais elle savait ce qu’elle faisait et elle était digne de confiance.

C’était quand même étrange cette histoire de sortilège à contrer avec une potion. Encore plus maintenant que Hestia savait que Maëlle rechignait à en parler à une professeure qui faisait habituellement l’unanimité chez les étudiants. Si la Serpentarde était très intéressée par le défi que sa cousine était en train de lui exposer, elle n’était pas non plus totalement aveuglée par son ambition. Elle sentait bien qu’il y avait quelque chose qui se cachait derrière tout ça. Que si elle rassemblait les maigres éléments qu’elle avait en sa possession ; le sortilège puissant, ses recherches infructueuses, le silence de Maëlle, sa gêne évidente à l’idée d’en parler à une tierce personne ; elle avait des raisons de s’inquiéter. Habituellement, Hestia n’était pas du genre à s’inquiéter facilement, voire pas du tout suivant la personne concernée, mais là il s’agissait de sa cousine alors c’était différent. Elle ne pouvait prétendre que la situation n’avait rien d’étrange, elle ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. Sa cousine avait l’air d’avoir des ennuis, c’était aussi simple que ça. Et tout aussi inquiétant. En voyant Maëlle détourner le regard pour se concentrer sur les trophées qui les entouraient, Hestia haussa un sourcil. Sa réaction tenait encore lieu de réponse, décidemment il était possible de lire en Maëlle comme dans un livre ouvert. « Je ne suis pas en danger de mort. » Oui, alors dis comme ça, et avec cette expression, c’était difficile à croire. Devinant qu’il y avait plus, Hestia garda le silence. « Tant que je reste prudente et que je ne me pense pas intouchable mais c’est le lot de tout en chacun et je ne brille pas par mon imprudence. » Ah. Voilà qui était plus clair, et toujours aussi peu rassurant, qu’on se le dise. Maëlle n’était pas en danger, mais uniquement si elle restait prudente. C’était effectivement une bonne manière de résumer le fait de vivre, tout simplement, le danger pouvait survernir de partout et à n’importe quel moment, mais ça suggérait surtout que si elle faisait un pas de travers elle se retrouvait à risque. Parce que Hestia sentait bien qu’elle ne parlait pas de simplement faire une figure risquée pendant un match de Quidditch ou aller faire un tour chez les moldus, Maëlle ne parlait pas des risques du quotidien qu’ils pouvaient tous prendre sans même y penser. Ca allait au-delà, et ça, ça changeait tout. « Hum, tu te rends compte que si tu essayais d’être rassurante c’est un peu loupé ? » Non mais autant le dire clairement. Si Maëlle tentait de minimiser sa situation, ce n’était pas une franche réussite.

Connaissant Maëlle -enfin, apprenant à connaitre Maëlle mais l’idée était là- Hestia ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. La Poufsouffle était tout à fait capable de minimiser ses problèmes, voire de prétendre ne pas en avoir, juste pour ne pas causer d’inquiétude aux autres. Ce que Hestia pouvait à la fois comprendre, et trouver agaçant. « J’ai fait le choix de protéger l’honneur de ma famille il y a de cela plus d’un an, sauf que cela s’est fait aux dépens de ma liberté. » Hestia ne put s’empêcher de faire le parallèle avec sa propre situation, de se dire qu’elle avait vécu la même chose quelques années plus tôt. Que l’honneur de sa famille avait été préservé et qu’elle en avait payé le prix. Sauf que cette fois, la décision n’était pas venue d’elle, elle lui avait été imposé et ça faisait toute la différence par rapport à la situation de Maëlle. Il lui était inutile de se demander si elle aurait été capable du même sacrifice que sa cousine pour sa famille. La famille Rosier n’avait rien à voir avec la sienne, Maëlle avait connu l’amour et l’attachement d’une famille, il était normal qu’elle en vienne à de telles extrémités pour les siens. Là où les Carrow n’avaient jamais rien fait pour mériter ce genre de geste. Il était malheureux que cette décision retombe aujourd’hui sur Maëlle. « Je pensais sur le moment que c’était la meilleure chose à faire, que je serais capable de prendre sur moi toute ma vie, j’avais tort, c’est au-dessus de mes forces. » Il était inutile qu’elle précise que cette décision et cette révélation la tourmentaient. Toute son attitude le disait à sa place. Son regard qui se posait partout sauf sur Hestia, son attitude faussement détachée, sa soudaine obsession pour le trophée devant elle. Le calme de Maëlle n’était qu’une façade, sa résignation avait expirée depuis bien longtemps et Hestia pouvait s’en rendre compte. Elle s’était mise dans une situation inextricable pour sa famille. Tant de sacrifice pour les siens, ça causait autant d’admiration que d’incompréhension chez la Serpentarde. Au sein des Carrow, une telle décision aurait été impensable pour elle. D’ailleurs elle l’avait refusé, mais les Rosier n’étaient pas les Carrow. « Et maintenant tu as besoin d’un échappatoire. » Conclut-elle dans un souffle, à la place de sa cousine.

Que l’amour que l’on portait à sa famille soit réel ou pas, il venait un moment où il fallait vivre pour soi. Une croisée des chemins où il fallait parfois prendre des décisions difficiles, ce qui était le cas de Maëlle en cet instant. « Avant d’entreprendre quelques changements dans ma vie, je voudrais savoir si tu as déjà entendu parler d’un sortilège ou d’une potion pour contrer un serment inviolable. » A ces derniers mots, la Serpentarde tourna de grands yeux vers Maëlle. Un serment inviolable ? Il ne pouvait pas s’agir de ça, tout de même. Et pourtant, tout s’alignait. Le sortilège complexe et puissant, les recherches sans résultats probants, la réticence à en parler à d’autres… Le souffle de Hestia se bloqua dans sa gorge, ses prunelles passèrent de la vitrine devant elles au visage de sa cousine dont elle ne parvenait pas bien à distinguer les traits. Maëlle avait fait un sortilège impardonnable, la nouvelle était presque choquante. Ainsi il y avait des personnes véritablement prêtes à tout pour leur famille. Hestia n’aurait certainement pas dû être surprise, mais vu sa propre expérience personnelle, il ne pouvait pas en être autrement. Maëlle risquait sa vie pour les siens, ce qui était admirable, mais aussi irréfléchi. « Tu penses pouvoir m’aider ? » Hestia cilla. Toute à sa surprise, elle n’avait pas réalisé que les secondes avaient filées. Leurs regards se croisèrent, il n’y avait pas de jugement de la part de la Serpentarde. Certainement plus d’incompréhension qu’autre chose, mais elle n’était pas du genre à laisser filtrer ses émotions et si elle se fichait des émotions des autres, elle n’avait pas non plus envie de blesser Maëlle. La juger et la réprimander serait de toute façon inutile, le sortilège avait été lancé, du moins si Hestia ne se trompait pas dans ses suppositions, il était trop tard. Maintenant il fallait avancer et ça signifiait trouver une solution. L’échappatoire dont elle parlait plus tôt. « Je n’ai jamais entendu parler d’une telle potion. » Souffla-t-elle, toute à ses réflexions. Dans sa tête, Hestia recherchait déjà tout ce qu’elle avait pu lire sur les potions liées à des sortilèges, les livres qu’elle pourrait consulter ou les personnes qu’elle pourrait interroger. « Mais ça ne veut pas dire qu’elle n’existe pas ou que c’est impossible. » Ajouta-t-elle, s’efforçant de rassurer Maëlle lorsqu’elle réalisa que sa réponse n’était pas vraiment encourageante. Juste que ça n’avait jamais été répertorié. Il pouvait y avoir plusieurs explications à cela. Une potion encore trop instable, un potionniste qui été décédé avant d’avoir pu faire valoir sa création, une volonté de garder ça secret pour ne pas faire perdre son pouvoir aux serments inviolables. Rien que leur nom montrait leur puissance alors si le bruit courait qu’une potion pouvait effacer le sortilège, ça pourrait tout changer. Et certains pourraient voir ça d’un mauvais œil. Et si ça n’avait pas encore été fait, Hestia ne voyait pas d’inconvénient à être la première à réussir.

Hestia prit une profonde inspiration. Avant de s’emballer et de se lancer sans réfléchir dans ses recherches et réflexions, elle devait s’efforcer d’aborder la situation avec calme et méthode. Se précipiter serait contreproductif. Déjà, elle devait s’assurer qu’elle ne faisait pas fausse route, qu’elle comprenait bien les propos de sa cousine. Elle devait poser les choses à plat pour pouvoir les étudier au fur et à mesure. « Maëlle, tu as eu recours à un serment inviolable ? » C’était… Incroyablement stupide. Mais aussi signe que la Poufsouffle avait dû être désespérée pour en arriver à une telle extrémité. Il fallait vraiment se sentir acculé pour en arriver là, et terriblement aimer sa famille, puisqu’elle avait fait ça pour eux. « Qu’est-ce que tu peux m’en dire ? » Certains auraient certainement noyé Maëlle de questions, demandé à tout savoir, tous les détails même les plus sordides. Pas Hestia. La verte n’avait pas grand-chose à faire des détails, du moins pour le moment, peut-être que viendrait plus tard un moment où elle en aurait besoin, mais pas tout de suite. Il y avait bien des informations dont elle aurait sûrement besoin, comme les parties impliquées, mais elle préférait laisser Maëlle choisir jusqu’où elle voulait aller dans ce qu’elle pouvait lui dire. La Poufsouffle avait besoin de son aide, pas qu’elle fouine dans sa vie. Ce qui, de toute façon, n’intéressait pas Hestia. La Serpentarde hocha lentement la tête, son regard balayait les trophées et autres médailles de la salle, certains avaient été remportés par des sorciers devenus aujourd’hui des potionnistes de talent. Elle espérait pouvoir un jour y ajouter son nom. Elle revint à Maëlle. « Je vais essayer. Je ne peux pas te garantir que je vais réussir, je ne sais pas encore si ça a déjà été fait, mais tu peux me croire, je vais faire tout ce que je peux pour réussir. » Lui assura-t-elle. Elle ne pouvait garantir sa réussite, mais elle se savait assez déterminée, et même têtue, pour donner tout ce qu’elle avait et ne surtout pas lâcher l’affaire. C’était l’opportunité parfaite non seulement d’aider sa cousine, mais aussi de faire avancer sa future carrière dans le domaine des potions. De se faire un nom par elle-même et de se détacher un peu plus des Carrow. Pour Hestia, il n’y avait rien de plus motivant. « Mais il va me falloir toutes les informations que tu peux me donner. »

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Maëlle Rosier
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Mar 1 Oct - 20:05
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Hestia

La réponse d’Hestia était totalement incompréhensible aux yeux de Maëlle, elle n’avait pas le temps d’être flattée. Les flatteries n’exigeaient pas vraiment de temps, c’était plutôt immédiat, une sensation à vivre sur l’instant, pas quelque chose de réfléchit, non ? Ce qu’il fallait noter, c’est qu’Hestia avait surtout une vie bien trop remplie pour « perdre de son temps » à apprendre à ses petits camarades l’art des potions. C’était une réponse qui s’entendait, certes, c’était dommage pour bien des gens qui auraient bien besoin du savoir d’Hestia mais c’était ainsi. Le problème que cela posait pour Maëlle c’était que si Hestia n’avait pas de temps à accorder à des jeunes en apprentissage sur des choses un peu basique, enfin pour le commun des mortels c’était tout sauf basique, accepterait-elle de perdre du temps pour Maëlle ? Surtout que là, Maëlle n’avait aucune idée du temps que ça pouvait prendre. Si elle hésitait un peu à déranger Hestia avec ses questions, cette dernière la rassura quelque peu en rappelant qu’apprendre aux gens à savoir faire des potions, c’était surtout le rôle des professeurs. Vu comme ça, il est vrai que c’était surtout le rôle des professeurs, ce qui n’était pas le cas du sujet du jour de Maëlle, les professeurs ne risquaient pas de former les gens à contrer les effets des sortilèges « serment inviolable » forcément, personne ne formait à cela sinon ça n’aurait plus aucun sens. Ce qui n’empêchait absolument pas Maëlle de vouloir s’en débarrasser et si possible sans en avertir la terre entière.

Evidemment, avertir dans les grandes lignes Hestia de son besoin fit que la Serpentarde pensa directement aux professeurs, en l’occurrence à la directrice de maison de Maëlle. Est-ce qu’elle était au courant, non, bien sûr que non, ça c’était le risque à ce que les parents de Maëlle soient averti et elle préférait ne pas le faire, histoire qu’ils ne s’inquiètent pas ou pire, qu’il y ait des tensions entre eux, l’harmonie de sa famille devant être préservée. Elle s’empressa donc de répondre à sa cousine, non, elle n’en avait pas parlé et elle ne comptait pas le faire, sauf si vraiment, il n’y avait plus d’autres solutions envisageable mais elle était à peine aux balbutiements de son plan. Convaincue des dires d’Hestia quant au professeur, Maëlle confirma ses propos « Elle ne me jugerait pas en effet. » Et quand bien même, elle le ferait, Maëlle savait qu’elle avait fait une bêtise et que ça serait amplement mérité, elle se jugeait bien assez elle-même pour tout avouer. « J’ai plutôt la crainte qu’en souhaitant m’aider. » et potentiellement la protéger « Elle en parle à mes parents. » Le fait qu’elle soit majeur n’y changerait rien, c’était une histoire de famille, autant en parler à la famille.  

Toute cette situation mettait Maëlle terriblement mal à l’aise, instinctivement elle recherchait quelque chose de familier, observant les trophées avant de rassurer Hestia comme elle le pouvait, elle n’était pas en danger de mort, enfin, il y avait une petite nuance à apporter à cette phrase pour ne pas mentir, elle n’était pas en danger de mort si elle prenait garde à ce qu’elle faisait. Néanmoins, qu’Hestia ne s’inquiète pas pour Maëlle, cette dernière était la prudence incarnée, surtout lorsqu’il s’agissait de sa vie et qu’il n’y avait pas de vif d’or à attraper, bien entendu. Les épaules de la Poufsouffle s’affaissèrent de dépit en entendant Hestia lui faire remarquer que si son but était d’être rassurante, c’était loupé. Voilà qui était un peu dommage, il faudrait que Maëlle fasse des efforts pour être rassurante, elle ne voulait pas inquiéter tout le monde et certainement pas Hestia à qui elle demandait de l’aide.

Dans tous les cas, pour recevoir cette fameuse aide et éviter d’inquiéter Hestia sur son sort, Maëlle s’exprima sur ses problèmes dans les très grandes lignes. Elle avait cru bien agir, était d’ailleurs toujours convaincu pour sa famille, ce qu’elle avait fait était le mieux mais le prix à payer était bien trop grand, ce n’était pas le mariage en lui-même qui posait réellement problème à la demoiselle Rosier, c’était la personne. S’imaginer devoir passer sa vie avec Tristan était impossible. Ca n'était pas une question d’amour, c’était qu’elle ne voulait pas se trouver dans une pièce avec lui, jamais et encore moins qu’il ne la touche de quelque manière que ce soit. Elle hocha la tête avec conviction suite aux propos d’Hestia, voilà c’était exactement ça, elle cherchait une échappatoire à ses problèmes et comment contrer ce sortilège complètement délirant. Les questions dans le vif du sujet commencèrent donc suite au constat de la Serpentarde, est ce qu’elle avait déjà entendu parler d’une potion pour annuler les serments inviolables. Si Maëlle était toujours face à ce magnifique trophée, pouvant presque décrire de tête les quelques imperfections de celui-ci, elle sentit malgré tout le regard d’Hestia sur elle et eut brusquement envie de devenir une toute petite souris et de disparaître dans un trou. Le silence lui sembla devenir plus lourd, les secondes s’éternisant, sûrement dans sa tête, Maëlle finit par regarder Hestia, lui demandant si d’après elle, elle pouvait l’aider ? Pour le moment, il ne s’agissait pas réellement de demander à Hestia si elle acceptait de l’aider, juste de savoir si c’était possible de faire cette potion, voire même si elle existait déjà, ce qui serait formidable, il suffirait de payer et tous ses problèmes seraient résolus. Pour l’option potion déjà existante, il semblerait que ça soit un peu loupé, au moins, Maëlle pouvait se consoler en se disant que ses recherches n’avaient pas été minimales, elle n’était pas passée à côté de cette potion. Elle hocha la tête, un peu par automatisme en entendant Hestia tenter de la rassurer.

C’est fou comme mettre des mots sur des actions avait quelque chose de déstabilisant. Si certaines personnes étaient sans doute convaincues que parler pouvait faire un bien fou, Maëlle n’était clairement pas ce genre de personnes. Elle ne ressentit aucun soulagement lorsqu’elle confirma les dires d’Hestia d’un tout petit oui qui aurait été inaudible s’il y avait eu du bruit à côté. Compte tenu du fait qu’elles étaient dans une pièce déserte, à moins qu’Hestia ait eu de gros problèmes d’auditions, impossible de passer à côté. D’ailleurs, ça avait été presque une question rhétorique, elle n‘attendait aucune confirmation de la part de Maëlle, preuve en est, Hestia lui demandait déjà ce qu’elle pouvait lui dire à ce sujet-là. « Je ne l’ai pas vraiment fait sous la contrainte. » Est-ce que c’était totalement vraie, elle avait été contrainte d’accepter par intérêt, oui bien sûr mais elle n’avait pas eu non plus de baguette sous la gorge et elle n’avait pas cherché une autre échappatoire. « Je suis responsable. » Machinalement, elle enroula une mèche de cheveux autour de son index, cherchant comment aborder les choses sans que ça soit à charge pour Tristan. Pour cela, il fallait essayer de faire taire son ressentiment et juste se concentrer sur les faits. Hestia lui offrit quelques instants de répits en évoquant le fait qu’elle allait essayer, sans même savoir ce que sa cousine avait fait, alors qu’elle avait un emploi du temps chargé et qu’elle se cachait un peu des autres en ce lieu. « Merci, c’est gentil. »

Elle fut rappelée un peu à l’ordre par Hestia, non pas que Maëlle ait eu l’intention de se défiler ou de lui donner zéro information, juste qu’elle n’avait encore rien dit. N’ayant aucune idée des informations essentielles de celles inutiles dans ce genre de cas, Maëlle se décida à raconter un maximum. « Tu peux me couper si ça n’a aucun intérêt, que je m’égare un peu trop du sujet de base ou même s’il y a des choses qui me paraissent évidentes mais que j’oublie de dire. » Ca la rassurait quelque peu de commencer ainsi, elle n’aurait pas la sensation de faire perdre son temps à Hestia, enfin pas plus que de raison. « Lorsque j’ai fait capoter mes premières fiançailles parce que j’idéalisais le mariage, le fiancé et que la déception a été trop grande pour moi, j’ai provoqué malgré moi un effet domino. » Important de noter qu’elle n’avait pas anticipé les conséquences de ses paroles et de ses actes, sinon elle aurait fait ça différemment. Il lui semblait essentielle de préciser qu’elle n’était pas cruelle, qu’elle n’avait pas agi par mesquinerie « Les parents de Tristan ont été furieux mais pas forcément contre moi, enfin certainement que si, aussi, mais c’est sur lui qu’ils ont fait un coup de pression. S’il ne m’épousait pas, il pouvait dire adieu à son héritage. » L’angoisse en vrai, elle aurait été complètement tétanisée si ses parents lui avaient fait la même réflexion. Un frisson la parcourut. « Il s’est donc rapproché de moi pour éviter cela. » Déjà avec ce point, c’était douloureux parce qu’elle avait été naïve de croire qu’il pouvait l’apprécier pour ce qu’elle était et elle s’était attachée, bêtement. « Je crois que je ne suis pas tombée amoureuse assez vite, qu’il était pressé, stressé et qu’il est tombé sur un élément pouvant faire pencher la balance définitivement de son côté. » Tombé ou il s’était servi du fait qu’il était un animagus pour arnaquer Maëlle ? C’est en tout cas de façon très négative que Maëlle voyait ce rapprochement sous la forme canidé de Tristan. Elle serra quelque peu du poing, s’en voulant toujours autant pour ne pas s’être dit qu’un chien collant et mignon, c’était louche. « Il m’a proposé son silence en échange d’un mariage, d’une fidélité et d’un héritier et sur le coup, j’ai dit oui autant pour lui éviter des ennuis que pour éviter que ma famille soit trainé dans la boue. » C’était d’ailleurs le seul point de cette histoire qu’elle ne voulait pas évoquer, s’accrochant au fait de défendre coûte que coûte sa famille. « Nous avons demandé à Adèle de lancer le sortilège. Je pensais vraiment que j’arriverais à tomber amoureuse, que le ressentiment finirait par s’éteindre. Je sais maintenant que j’en suis incapable sauf qu’autant j’ai la possibilité de me défaire de mes fiançailles en parlant avec mes parents. » et en expliquant qu’elle ne voulait pas, sans évoquer le serment inviolable au risque de causer de gros problèmes à Tristan, ce qu’elle ne voulait pas. « Autant je voudrais avoir une chance de vivre ma vie sans avoir une épée de damoclès au-dessus de moi et ne pas risquer de mourir si un jour je trouve quelqu’un avec qui je voudrais me marier. » Voilà, elle avait donné un maximum d’informations, est ce qu’avec cela, Hestia acceptait toujours de lui venir en aide ou ça faisait un peu trop demoiselle pourrie gâtée ?

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Jeu 31 Oct - 20:57
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Sur le principe, Hestia n’avait rien contre apporter son aide à Maëlle. Si elle se cachait des professeurs, c’était parce qu’au-delà de leurs flatteries, elle ne leur devait rien, refuser leur proposition ne lui causait donc absolument aucune culpabilité. Là où c’était tout de même différent pour Maëlle c’était que la Poufsouffle était sa cousine, et qu’à partir de ce moment-là il existait un lien indéfectible entre elle. Hestia avait beau avoir de nombreux problèmes avec sa famille -à tel point qu’elle en avait été reniée, c’était pour dire l’étendue des problèmes- ça restait une notion importante à ses yeux. Maëlle n'était pas n’importe qui pour elle, et si pendant longtemps elles n’avaient pas été proches, désormais les choses étaient différentes et la Serpentarde se surprenait à se soucier de ce qu’il pouvait arriver à sa cousine. Lui apporter son aide ne lui posait donc aucun souci en soi, surtout si cela lui permettait au passage de travailler sur des potions inédites et d’en apprendre plus sur sa spécialité. Faire d’une pierre deux coups, éveillait tout son intérêt. Néanmoins elle se devait de souligner que si Maëlle avait un problème avec un sortilège, elle n’était peut-être pas la personne tout indiquée vers qui se tourner en premier lieu. Harper Macfusty venait tout naturellement en tête à la Serpentarde. Les sortilèges étaient la spécialisation de la professeur et celle-ci n’était clairement pas du genre à juger les élèves à cause de leurs bêtises. « Elle ne me jugerait pas en effet. » Hestia hocha lentement la tête. Au moins Maëlle était d’accord avec elle sur ce point, c’était qu’elle ne se trompait pas sur la directrice de la maison des rouges. Mais apparemment, ça ne semblait pas être assez. « J’ai plutôt la crainte qu’en souhaitant m’aider elle en parle à mes parents. » Ah. Hestia n’avait pas songé à ça. A force de ne plus avoir de parents vers lesquels se tourner, elle avait tendance à oublier que tout le monde n’était pas dans son cas. A bien y réfléchir, même si la professeur Macfusty paraissait à la limite de l’irresponsabilité déso Harper jt’aime beaucoup, écoute pas Hestia elle restait une sorcière raisonnable qui remplissait son rôle au sein de l’école parfaitement bien. « Hum. Oui, ça je ne peux pas garantir que ça n’arrivera pas. » Admit-elle lentement. En conclusion, se tourner vers Harper n’était donc pas une option pour sa cousine.

Très bien, Maëlle ne se tournerait vers personne d’autre et ce n’était pas Hestia qui insisterait sur ce point. Elle-même détesterait avoir à s’appuyer sur quelqu’un pour recevoir de l’aide alors elle ne pouvait que comprendre sa cousine. Être dépendant de qui que ce soit, ce n’était clairement pas pour la Serpentarde, se retrouver dans une telle situation l’insupporterait au plus haut point. Loin d’elle l’idée de jouer les hypocrites et d’essayer de convaincre sa cousine d’agir comme elle ne le ferait jamais. Elle voulait bien essayer de l’aider, et essayer était le mot d’ordre dans ce contexte car aux dernières nouvelles, Hestia n’avait jamais entendu parler d’une potion mise au point pour annuler un sortilège, la plupart du temps c’était deux formes de magie qui restaient distinctes. Et des recherches sur les potions, la verte en avait fait, alors si c’était quelque chose qui avait déjà été fait, elle ne serait pas passée à côté. Si ça n’avait jamais été fait, ça laissait donc une possibilité que ce ne soit tout simplement pas possible. Hestia avait beau être particulièrement douée en potions, elle ne pouvait pas non plus défier l’impossible. Mais cela voulait également dire que l’inverse était vrai, ça laissait également sa place au possible. Rien n’avait été prouvé, tout était à faire et la Serpentarde était désormais bien décidée à éclaircir ce mystère. D’autant que de ce qu’elle apprit, c’était un sacré défi que sa cousine lui lançait. Un serment inviolable, rien que ça. Niveau difficulté de la mission, la Rosier ne faisait vraiment pas au plus simple. Hestia n’avait rien contre les défis, mais là il fallait admettre que ce n’était pas le plus rassurant qu’il soit. Avec un serment inviolable, les sorciers mettaient tout de même leur vie en jeu. Peu importe ce qu’elle avait engagé pour réaliser ce sortilège, Hestia comprenait que Maëlle cherche désormais un échappatoire. Savoir que sa vie était liée au bon vouloir d’un sortilège, que son existence entière y était désormais contrainte, devait être particulièrement désagréable.

Que sa cousine ait eut recours à un tel sortilège, Hestia n’en revenait pas. Pourtant Maëlle confirma d’un oui presque inaudible, signe qu’elle n’était pas particulièrement à l’aise avec cet aveu. Hestia devait l’avouer, elle trouvait cela terriblement irresponsable, et pas mal stupide aussi il fallait le souligner, et ça ne l’étonnait pas que Maëlle cherche désormais à s’en défaire. Difficile de ne pas avoir des regrets quand sa vie était constamment en jeu. « Je ne l’ai pas vraiment fait sous la contrainte. » La verte hocha lentement la tête, presque imperceptiblement. D’accord voilà qui était vraiment compliqué à imaginer pour la Serpentarde. Qui souhaitait lier ainsi sa vie à un sortilège ? Ca lui semblait incompréhensible. Mais quand elle se souvenait que si Maëlle avait choisi de faire ça, c’était avant tout pour sa famille, elle se rappelait qu’elles n’avaient pas la même existence. Ni pas les mêmes familles. « Je suis responsable. » Hestia haussa un sourcil, interloquée par ces propos. Maëlle, responsable de cette situation ? Franchement, elle peinait à y croire. Elle ne voulait pas mettre sa cousine sur un piédestal ou l’imaginer incapable de faire le moindre faux pas, mais tout de même. Maëlle était la personne la plus accommodante et gentille qu’elle connaissait, du genre à se plier en quatre pour n’importe qui, quitte à s’oublier au passage. Imaginer qu’elle ait pu causer elle-même cette situation était vraiment étrange, Hestia était plus que sceptique. Est-ce que finalement, la gentillesse de Maëlle avait été poussée trop loin et elle avait craqué, ou justement c’était à cause de cette même gentillesse qu’elle s’était retrouvée à porter ce fardeau ? La Serpentarde allait devoir éclaircir ce point, elle le sentait. Mais dans un premier temps, elle prit la peine de rassurer la Poufsouffle. Ce défi elle allait tenter de le relever, elle allait essayer de l’aider, en fait elle allait même faire tout son possible pour réussir. « Merci, c’est gentil. » Un léger sourire vint flotter sur les lèvres de la Serpentarde, pas vraiment parce que cette histoire la réjouissait, plus pour rassurer Maëlle.

Bien, maintenant que Hestia était décidée à l’aider, il fallait qu’elle en sache plus. Les sortilèges comme le serment inviolable étaient complexe et elle ignorait si Maëlle pourrait tout lui dire, mais elle devait tout de même rassembler le plus d’information possible pour tenter de faire ce qui n’avait pas encore été fait. La verte n’avait pas l’intention de fouiner dans la vie privée de sa cousine, elle se doutait qu’il y avait des choses qu’elle ne souhaitait pas partager avec elle, mais elle ne pouvait pas rester dans le noir à faire des tentatives sans avoir tous les éléments pouvant entrer en compte. Elle voulait au moins les grandes lignes pour comprendre ce qu’il s’était passé et ce qui était en jeu. Savoir à quoi elle avait à faire ne pourrait que l’aider. Pour le reste, c’était à Maëlle de juger ce qu’elle pouvait partager ou non. « Tu peux me couper si ça n’a aucun intérêt, que je m’égare un peu trop du sujet de base ou même s’il y a des choses qui me paraissent évidentes mais que j’oublie de dire. » Hestia acquiesça, déjà concentrée sur ce que sa cousine aurait à lui dire pour voir ce qui pourrait lui être utile ou non. Bon, à première vu tout avait commencé lors des premières fiançailles de Maëlle. Hestia fut déçue, mais pas réellement surprise, d’apprendre que les Rosiers tenaient aussi à ces pratiques désuètes. Apparemment, leur ouverture d’esprit avait certaines limites. Sans surprise encore une fois, la famille du fiancé, Tristan, avait été furieuse et l’avait menacé de le priver de son héritage. Hestia ne se retint pas de lever les yeux au plafond à ces propos. Le grand classique des familles de sang-pur. Franchement, il allait falloir qu’ils se renouvellent un peu, leur chantage était toujours le même. C’était quand même dingue d’avoir aussi peu d’originalité. Pour éviter de se retrouver déshérité, Tristan avait donc entrepris de se rapprocher de Maëlle. Oh alors ça déjà ça puait. Le gars qui se rapprochait pour son intérêt propre ce n’était jamais bon pour une relation, peu importe de quelle relation on parlait. Si déjà l’histoire commençait particulièrement mal aux yeux de Hestia, ce fut encore pire quand Maëlle lui appris que son fiancé était tombé un élément compromettant. Vu les propos précédents de la Poufsouffle concernant sa famille, elle devina sans mal que cette information concernait directement les Rosier. Vraiment, Maëlle était prête à tout pour sa famille et Hestia sentit son cœur se serrer lorsqu’elle songea que jamais elle ne connaitrait ça.

Enfin, elle n’oubliait pas non plus que c’était à cause de ça que la Rosier s’était engouffrée dans une telle situation et qu’elle avait aujourd’hui besoin d’aide. Elle ne jugeait pas sa cousine et les choix qu’elle avait pu faire pour les siens, simplement elle n’était pas sûre de se souhaiter de connaitre quelque chose de similaire. « Il m’a proposé son silence en échange d’un mariage, d’une fidélité et d’un héritier et sur le coup, j’ai dit oui autant pour lui éviter des ennuis que pour éviter que ma famille soit trainée dans la boue. » Hestia prit une inspiration. Le marché lui semblait quand même complètement déséquilibré. Lui il avait tout à gagner, et elle non. Il s’assurait d’avoir la vie qu’il avait toujours voulu, mais elle, elle se retrouvait prise au piège. Que sa famille soit sauve était une chose, mais seulement pour un temps. L’élément compromettant en question pouvait parfaitement ressortir par un autre biais n’impliquant pas Tristan et ainsi Maëlle aurait agi pour rien. La verte pinça les lèvres, clairement, Maëlle avait perdu au change, et de loin. « Nous avons demandé à Adèle de lancer le sortilège. Je pensais vraiment que j’arriverais à tomber amoureuse, que le ressentiment finirait par s’éteindre. Je sais maintenant que j’en suis incapable sauf qu’autant j’ai la possibilité de me défaire de mes fiançailles en parlant avec mes parents. » Adèle était impliquée dans cette histoire ? Hestia ne l’aurait jamais deviné. Sa meilleure amie ne lui en avait rien dit, ce qui au fond n’avait rien d’étonnant. « Autant je voudrais avoir une chance de vivre ma vie sans avoir une épée de Damoclès au-dessus de moi et ne pas risquer de mourir si un jour je trouve quelqu’un avec qui je voudrais me marier. » Par Merlin, voilà une histoire bien complexe. Si Hestia trouvait sa cousine bien naïve de s’être imaginée pouvoir tomber amoureuse d’un sorcier qui faisait peser une menace au-dessus de sa tête, elle n’en dit rien. Elle n’était pas là pour enfoncer Maëlle ou lui répéter qu’elle avait commis une terrible erreur qui aurait pu aisément être évitée si elle avait simplement choisi d’en parler à ses parents. La Poufsouffle avait l’air d’assez s’en vouloir comme ça, elle n’avait pas besoin qu’on lui fasse davantage la leçon. « Alors déjà, je ne dirai rien à personne de ce que tu viens de me partager, tu as ma parole. » Promit-elle à la place. Ca, ça lui semblait plus important que le reste. Le rôle de Hestia était là, essayer d’aider sa cousine, le reste ce n’était pas à elle d’en être la juge.

En revanche, il y avait une chose qui lui tenait à cœur. Quelque chose qui la dérangeait profondément dans le discours de Maëlle. De la bouche de n’importe qui d’autre, la Serpentarde n’en aurait rien eu à faire, mais c’était de sa cousine dont il s’agissait et il y avait des choses qu’elle ne pouvait pas laisser passer comme ça. « Ensuite, qu’une chose soit claire, Maëlle. » Elle prit le temps de croiser le regard de la jaune et de le soutenir quelques secondes pour souligner le sérieux de ses propos. « Tu n’es responsable de rien. » Lâcha-t-elle sans quitter le regard de sa cousine. Elle lui avait affirmé le contraire quelques minutes plus tôt et si sur le moment, Hestia s’était posé des questions, maintenant qu’elle connaissait toute l’histoire, elle savait que Maëlle n’avait pas à porter la moindre responsabilité. « Tu n’as jamais demandé ce mariage, tu n’as pas poussé ta famille à faire quelque chose qui pourrait la trainer dans la boue. » Elle s’était retrouvée prise en étaux dans une histoire qui, de base, n’aurait jamais dû la concerner. Elle avait choisi de se sacrifier pour les siens et si c’était un choix louable et noble, il n’avait pas à peser sur ses épaules à elle. « Et tu es encore moins responsable que Tristan soit un manipulateur. » Elle aurait bien ajouté sombre idiot mais elle parvint à se retenir à la dernière minute. Il ne le méritait pas, pourtant. Mais l’essentiel était là, Maëlle n’était pas responsable des choix des uns et des autres. Même de ceux de ses parents, peu importe combien elle les aimait. Elle avait peut-être provoqué la colère de la famille de Tristan en refusant les premières fiançailles, mais Hestia connaissait assez sa cousine pour deviner que son refus avait dû être causé par quelque chose. Même là, elle n’était certainement pas responsable et il fallait qu’elle l’entende. Hestia ne pouvait pas la laisser penser le contraire, ce n’était pas juste. Elle était le dommage collatéral de cette histoire, pas l’élément déclencheur. Et le pire, c’était qu’elle était celle qui payait le prix le plus cher. Ah si, elle avait encore une dernière chose à souligner « Ce que Tristan a fait, c’est du chantage, tu t’en rends compte ? » Ca aussi, il fallait que Maëlle le réalise, parce que Hestia mettrait sa baguette au feu que ce n’était pas le cas. La Poufsouffle était tout à fait capable de trouver des excuses à un type comme Tristan, là où la Serpentarde n’avait qu’une envie : lui tomber dessus.

Le seul point positif dans toute cette histoire, c’était que maintenant, Hestia était encore plus décidée à aider sa cousine. Même si elle ne parvenait pas à ses fins avec ses potions et ses expérimentation, elle trouverait une solution. Elle n’allait certainement pas la laisser devoir se marier et faire un héritier avec un sale type qui ne méritait même pas de respirer le même air qu’elle. Mais si libérer Maëlle était une évidence, il y avait encore quelques points à éclaircir avec elle, et des points qui avaient leur importance. Annuler le sortilège était une bonne idée, et même une nécessité vu leur discussion, mais Hestia craignait que ce ne soit pas si simple que ça, et pour le coup ses interrogations ne portaient pas sur sa capacité à préparer la bonne potion. « Tu n'as pas peur qu'il y ait des conséquences ? » C'était ça le souci. Maëlle serait libre, très bien, mais Tristan aussi et ce serait retour à la case départ. « Si je réussi une potion pour annuler le serment, je ne peux pas garantir que Tristan ne le saura pas. Il y aura peut-être un effet ou quelque chose qui lui permettra de comprendre que le serment n'est plus actif. » Expliqua-t-elle tout en réfléchissant. Ca n'avait jamais été fait alors Hestia ne savait pas ce que l'annulation d'un tel sort pourrait provoquer. Peut-être que rien ne se passerait, ou peut être que Tristan le comprendrait dans la seconde et qu'il chercherait à se venger. Maëlle devait être prête à toutes les possibilités. Ce pour quoi elle avait accepté de faire un serment inviolable pourrait bien finir par arriver. Ça, ce n'était pas du ressort de la Serpentarde. Hestia lui adressa un regard entendu. « Tu devrais parler à tes parents. Qu'ils se préparent à la possibilité de voir cette information sortir. » Et surtout qu'ils se préparent à assumer les conséquences de leurs actes, au lieu que ce soit à Maëlle de le faire.

CODAGE PAR AMATIS


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