Dans les premières lueurs de l'aube, Alcyone ouvrit les portes de sa boutique de bijoux magiques sur le Chemin de Traverse. Les rayons dorés du soleil matinal traversaient les fenêtres, illuminant les étagères remplies de pièces étincelantes. L’Etoile aimait cette heure tranquille avant l'agitation de la journée, où elle pouvait se plonger dans son art et créer de nouvelles merveilles pour sa clientèle. D’ici quelques heures, Aodhan la rejoindrait pour l’aider à tenir la boutique. Elle devait reconnaître que depuis son arrivée, c’était bien plus simple d’assurer tous les pans que constituait la charge de l’Atelier. Et même au-delà. Entre ses interventions ponctuelles à Poudlard et son rôle d’ambassadrice, elle avait du mal à jongler entre toutes ses activités. A présent, elle pouvait consacrer du temps uniquement à l’administratif ou à ses créations, l’Irlandais était présent pour combler ses absences. D’ailleurs, il assurait ce rôle à la perfection. Il avait un charme naturel et une attitude décontractée qui rendaient les clients à l'aise, même lorsqu'il maniait maladroitement les artefacts magiques. Alcyone appréciait sa présence dynamique, qui apportait une touche de fraîcheur à la boutique.

L’ancienne Serpentard avait d’ailleurs plein de projets pour la journée et comptait bien le laisser gérer en toute autonomie. Elle resta les premières heures, jusqu’à ce que le jeune homme arrive et fila dans l’arrière-boutique. Aujourd’hui, elle devait se pencher sur la comptabilité. Un aspect peu reluisant de son métier. Elle avait bien souvent mal à trouver l’équilibre dans ces chiffres. Un exercice qui ne lui plaisait guère, mais obligatoire. Elle s’y arracha les cheveux une bonne partie de la matinée et décida ensuite de faire un inventaire dans ces stocks afin de passer des commandes si besoin. Alors que la journée touchait presque à sa fin, Alcyone se rendit compte qu'elle devait se rendre à Poudlard pour un cours en dernière heure. Elle confia la fermeture de la boutique à Aodhan, sachant qu'elle pouvait lui faire confiance pour prendre soin de tout en son absence. Avec un dernier sourire et un signe d'encouragement, elle quitta la boutique, se transplanant vers le château. La jeune Greengrass avait toujours de la nostalgie lorsqu’elle revenait entre ces murs. Ses trois années à l’université avaient filé, elle s’en souvenait comme si c’était hier. Cette époque lui semblait étrangement lointaine après tout le chemin qu’elle avait parcouru.  

Alcyone se frayait un chemin à travers les couloirs familiers de Poudlard, laissant derrière elle l'agitation de la journée pour se concentrer sur son cours à venir. Elle ressentait toujours une pointe d'excitation mêlée à une légère nervosité lorsqu'elle entrait dans la salle de classe. Mais dès qu'elle franchissait le seuil et voyait les visages attentifs de ses élèves, elle se sentait à sa place. Le cours se déroula avec une fluidité rassurante. Alcyone présenta aux élèves des usages orignaux de la magie pour les utilisés à des fins artistiques. Sortilèges, enchantements, potions… tout pouvait y passer. Les élèves prenaient des notes avec diligence, posant occasionnellement des questions qui témoignaient de leur intérêt pour le sujet.

Entre les démonstrations, Alcyone encourageait ses élèves à mettre en pratique ce qu'ils avaient appris. Ils se lancèrent avec enthousiasme sur leurs projets respectifs, faisant preuve de créativité et de compétence sous la supervision bienveillante de leur professeur éphémère. Alcyone adorait les voir appliquer ces procédés à leurs propres travaux. Sculptures, peintures, photographies… La passionnée d’arts qu’elle était était comblée. À la fin du cours, les élèves se dispersèrent dans les couloirs, discutant entre eux des leçons apprises et des créations qu'ils envisageaient de réaliser. La jeune femme jeta un coup d’œil à l’heure et réalisa que la petite soirée entre professeurs et intervenants avait déjà dû commencer. C'était une première pour elle, et elle se sentait intimidée à l'idée de sociabiliser avec toutes ces personnes. Soledad n’avait d’ailleurs pas pu venir, ce qui aurait bien aidé l’Etoile à s’intégrer à la soirée. Elle en avait parlé à Aodhan, lui expliquant d’abord qu’elle n’irait pas. Ce dernier, comme à son habitude, l’avait provoquée, en la traitant de dégonflée, ce qui avait tout bonnement fonctionné… Alors la voici au milieu des membres du personnel, légèrement en retrait, sans savoir à qui parler. Mais cette appréhension s'évanouit rapidement lorsqu'elle aperçut Isaac, un enseignant avec qui elle avait rapidement sympathisé. Il était également novice dans l'enseignement à Poudlard, et les deux jeunes sorciers avaient trouvé un soutien mutuel dans leurs nouvelles responsabilités. Profitant qu’il soit seul, elle fila jusqu’à lui. « Hey, bonjour Isaac ! » Enfin un visage connu ! « Comment vas-tu ? » Alcyone attrapa un verre qui semblait rempli avec du vin blanc. Depuis cet été qu’elle avait été en France avec Erin, elle était devenue une vraie connaisseuse. Ou du moins… elle avait pris goût à en boire. Elle observa un instant l’espace. Elle reconnaissait quelques-uns de ses professeurs d’arts qui venaient d’arriver. « Si on m’avait dit qu’un jour je serais ici, je pense que j’aurais bien ri ! » Lorsqu’elle était à Poudlard, Alcyone était plutôt du genre à s’amuser. Les soirées entre les maisons, elle les avaient certainement toutes faites.

Alcyone avait quitté l’Atelier des Pléiades en le laissant entre les mains d’Aodhan. Depuis le temps, elle savait qu’elle pouvait lui faire entièrement confiance pour gérer la fermeture d’une main de maître. Les premières heures de la journée s'étaient écoulées entre la gestion de sa boutique, la comptabilité et un rapide inventaire des stocks. Enfin, elle avait pris le chemin du château pour enseigner la magie artistique à certains élèves. Il s’agissait plutôt d’intervention ponctuelle. Alcyone était loin de se considérer comme un professeur. Un de ses enseignants qui avait suivi son parcours lui avait demandé d’intervenir de temps en temps afin de partager son vécu et son expérience. Une situation qui rendait plaisait à la jeune femme autant qu’elle pouvait parfois la stresser. Si l’art était le cœur de son métier et était ce qui la passionnait, la gestion du commerce était quelque chose qu’elle avait eu en tête certes, mais qu’il avait fallu apprivoiser. Cela n’avait pas été des plus évident, mais si à présent elle pouvait également aider de futurs entrepreneurs, elle en serait ravie. Toujours un peu nerveuse, le cours s'était pourtant déroulé avec succès, les élèves semblaient intéressés par les diverses utilisations de la magie dans les arts.

Après ce moment passé avec les étudiants, Alcyone avait rejoint ses collègues au rendez-vous de l'afterwork. Elle avait remarqué l'ambiance détendue de la soirée, mais son appréhension initiale de sociabiliser avec tant de personnes inconnues persistait. Elle avait repéré quelques-uns de ses collègues enseignants, mais aucun d'eux ne lui semblait particulièrement proche. C’était étrange de côtoyer des personnes qui avaient été ses enseignants. Cette même distance persistait à ses yeux aujourd’hui même si elle se retrouvait de temps en temps du même côté de la barrière qu’eux à présent. Ce n’était donc pas si évident pour elle de se retrouver au milieu à faire comme si elle n’avait pas été leur étudiante. Cette forme de respect perdurait. C’est peut-être pour cette raison qu’il était plus simple d’échanger avec Isaac, car elle n’avait jamais été dans ses cours. D’ailleurs, elle le repéra assez rapidement dans la salle et se fraya un chemin jusqu’à lui.

Lorsqu'Isaac l'avait saluée avec un ton enjoué, elle s'était sentie soulagée de voir un visage familier. Elle avait attrapé un verre de vin blanc tout en répondant à sa question. « Ca me fait bizarre d’être ici. La plupart des personnes ici étaient mes prof. Je n’arrive pas à sortir du rôle de l’étudiante. » dit-elle avec un petit rire. La question d'Isaac la fit sourire. Il semblait se soucier de son bien-être, ce qui la toucha. « Et étrangement, j’ai du mal à mettre dans la peau du professeur par intérim. » conclut-elle à la question. « Je suis nerveuse devant mes anciens professeurs, stressée devant les étudiants. A se demander ce que je fabrique ici ! » Elle parlait sur le ton de la plaisanterie avant de reprendre un peu plus sérieusement. « Les élèves sont tops sérieusement, une fois que ça commence, j’oublie toutes les questions que je me posais. » Elle prit une gorgée de son verre avant de lui retourner la question. « Et toi comment ça se passe ? Tu as forcément rendu le cours bien plus vivant. » Elle lui jeta un regard malicieux. Il fallait reconnaître que pendant des années, c’était un fantôme qui enseignait la matière d’Isaac. Elle était d’un ennui terrible pour tous les élèves. Elle avait déjà pu assister à certains de ses cours et c’était le jour et la nuit.


Elle leva ensuite son verre en direction d'Isaac, répondant à son toast. « A notre succès » dit-elle, souriant à son collègue. Alcyone observa autour d’elle les visages autour d’eux. « Tu étais dans quelle maison à Poudlard ? » L’Etoile avait bien changé depuis ses années passées dans le château mais il fallait reconnaître que l’ambition était l’un de ses moteurs. Et pour cela, Serpentard lui allait comme un gant. Elle dénotait néanmoins sur pas mal de choses. Même si les Greengrass étaient une famille de Sang-Pur traditionnels, elle était parvenue à s’émanciper de leur précepte et plus encore de leur emprise. Elle avait totalement tourné le dos à ses parents durant presque deux années. « J’aimerais bien redécouvrir les couloirs du château. Ca me manque parfois mes escapades nocturnes et les soirées entre étudiants dans les salles abandonnées. »

Alcyone était partagée entre l’excitation de se retrouver là et la gêne. C’était étrange de se retrouver de l’autre côté de la barrière. Combien de fois avait-elle fait le mur pour se rendre à des soirées dans l’enceinte du château à l’insu de ces personnes qui se trouvaient autour d’elle ? C’était presque amusant finalement. Elle se voyait bien aller voir son ancien professeur d’arts et lui dire ‘Hey, vous savez combien de fois je suis arrivée en cours encore ivre de la veille ?’ juste pour voir sa réaction. Après elle n’était pas une professeur à part entière. Elle venait de temps en temps à la demande de ses anciens enseignants afin de faire quelques interventions à l’université. Et cela, elle aimait le partager. Dire que c’était possible. Malgré tout, peu connaissait réellement son parcours. Certains devaient s’imaginer que c’était grâce à son nom et à l’argent de sa famille qu’elle était parvenue à ouvrir sa boutique et se faire une petite renommée… Mais elle, elle savait qu’elle était méritante et qu’elle avait travaillé durement pour y arriver. Lorsqu’elle avait tourné le dos à sa famille, cela avait fait jaser dans le petit milieu des sang-purs. Plus encore en agissant ainsi, elle avait rompu les fiançailles avec Dimka. Même s’ils étaient restés ensemble suite à cela, elle ne voulait pas que les décisions soient prises sans elle… D’ailleurs, cet élan, qui la propulsait dans le monde des adultes l’avait éloigné du slave. Elle avait voulu ouvrir sa boutique de sa façon autonome, pas profiter de son argent. Qu’elle avait jugé sale… ce qui l’avait vexé. Le début de la fin entre eux même si cette conclusion avait été difficile à avaler. Elle, elle remboursait ses dettes tranquillement à présent. Sa situation se stabilisait. Elle avait des opportunités comme être ici ou ambassadrice auprès du conseil. Si elle regardait sur deux années ce qui lui était arrivé… elle avait grandement évolué. Au point de se tenir dans une salle de professeurs, comme si tout cela était normal. Ou presque ! Heureusement, Isaac était présent. Avec lui c’était différent, car elle n’avait jamais été dans ses cours. Il était devenu prof alors qu’elle commençait tout juste ses interventions. Il n’y avait pas cette ancienne barrière hiérarchique. Ce qui rendait Alcyone plus à l’aise avec lui. « J’avais oublié que tu étais si âgé. » Elle lui jeta un regard malicieux alors qu’elle prenait une gorgée de vin blanc. Malgré l’écart d’âge entre eux, ils s’entendaient bien. Il avait certainement tout un pan de sa vie qu’Alcyone ne connaissait pas. A dire vrai, même s’ils échangeaient régulièrement, ils n’étaient pas non plus proches au point de se confier tout de leur vie. Elle lui adressa un sourire alors qu’il lui disait qu’elle était à sa place ici.

Elle l’écouta parler de ses élèves avec attention se disant qu’il devait être un bon professeur. Certains étaient parfois trop stricts ou à l’inverse trop coulants. Il fallait trouver le juste milieu, savoir intéresser ses élèves. Ce n’était pas évident. Alcyone restait persuadée que tout le monde ne pouvait pas exercer ce métier. Qu’il fallait être habité par sa matière et l’envie de partager ses connaissances. Certaines personnes du corps enseignant ne rentraient pas toujours dans ces critères. « Oh, un petit intello ! » se moqua-t-elle gentiment. « J’étais chez les Serpentard. » Le choixpeau avait hésité de longues minutes avant de décider qu’elle appartenait à cette maison. En dehors du cliché Sang-Pur, à l’époque, Alcyone était bien plus à fleur de peau, en proie à ses émotions et ses batailles. Elle avait cette envie de prouver qu’elle était capable auprès de ses parents. Même si ces derniers n’approuvèrent jamais ses choix… Ce qui lui collait encore parfaitement au corps cependant, c’était l’ambition. Ca, elle en avait. Une petite Vipère jusqu’au bout des ongles. Elle avait toujours de nouvelles idées, créait des partenariats. Elle voulait se faire connaître. Que l’Atelier soit une référence en matière de joaillerie magique.

« C’est presque moins amusant sans avoir l’appréhension de se faire attraper. » dit-elle alors qu’Isaac répondait qu’ils pouvaient bien faire une escapade sans que personne ne puisse rien leur reprocher. « Combien de fois j’ai pu enfreindre le règlement ? Et sans jamais faire perdre de point à ma maison ! » Elle termina son verre et observa les buffets disponibles. La boisson dorée remplit de nouveau son contenant sans qu’elle n’ait rien à faire. Il fallait reconnaître que la magie était réellement pratique. Elle attrapa un toast, réalisant qu’elle avait un peu faim. Même si Dhan la faisait sortir de plus en plus régulièrement, elle avait perdu l’habitude de boire. Remplir son estomac n’était peut-être pas une mauvaise idée.  Mais le vin blanc c’était si délicieux… « Si on croise des élèves, je pourrais leur retirer des points ? » demanda-t-elle avec un grand sourire.

Détendue d’avoir retrouver Isaac au milieu de cette foule de professeur, la jeune femme en profitait pour parler tranquillement voir, taquiner le jeune professeur. Il fallait reconnaitre qu’ils ne se connaissaient que superficiellement. Elle fut amusée de sa réaction alors qu’elle se moquait de son âge. Il rentrait finalement dans son jeu. Alcyone avait toujours été piquante voir abrasive durant son adolescence. Heureusement les années passant, la maturité et une certaine prise de recul sur la vie l’avait fait évoluer. Elle en gardait pour autant son humour et savait montrer son petit caractère si quelqu’un venait réellement la chercher. Alcyone lâcha un petit rire à la remarque d’Isaac avant de répondre. « Tu sais que tu en aurais également dix de plus ? » Malheureusement, même les sorciers n’avaient rien trouvé contre le temps qui filait à toute allure.

Alcyone lui demanda alors dans quelle maison il était lorsqu’il était à Poudlard. L’idée était de faire connaissance. Ce genre de rassemblement était d’ailleurs fait pour cela. Réunir et renforcer les liens entre collègues. Le vin blanc distribué sans parcimonie risquait de rudement délier les langues et les aider en ce sens. Même si la Greengrass gardait un peu de retenue et n’irait certainement pas voir l’un de ses anciens professeurs pour se moquer de son âge ou de son ancienne maison. Il y avait encore quelques limites qu’elle n’irait pas franchir. Sauf si la dose de vin blanc excédait la raison. Là, le risque était bien plus fort et risquait de faire bien rire Dhan si elle lui racontait ce genre de mésaventure. « Oh pas que ce soir, je le suis tout le temps. » répondit-elle amusée tandis qu’Isaac lui disait qu’elle était d’humeur taquine. Il finirait par l’apprendre à ses dépends à force de la côtoyer. Elle lui révéla ensuite avoir été à Serpentard. Suite à sa question, elle se demanda un instant dans quelle maison il aurait pu l’imaginer. « Oh tu sais les Serpentard sont des écorchés vifs perdus dans leurs émotions. » décréta-t-elle avec une pointe d’ironie. Cependant, elle reprit un peu plus sérieusement. « A cette époque, je cherchais encore à plaire à mes parents et de coller à leurs idéaux. » Greengrass, l’une des vingt-huit familles du fameux registre des sang-purs. Cela laissait rapidement comprendre quels étaient leurs préceptes. « Et puis je dois admettre que l’ambition si cher au Serpentard est l’un de mes leitmotiv. Sûrement grâce à mes parents qui n’ont jamais cru en mes projets. Au moins, cela aura servi à quelque chose ! » Termina-t-elle avec une pointe de légèreté. Elle porta son verre à ses lèvres prenant une gorgée comme pour effacer l’amertume du souvenir laissé par ces géniteurs. « Et toi, pourquoi Serdaigle ? » Elle l’aurait bien imaginé chez les Poufsouffle vu sa sympathie.

La créatrice de bijoux se remémora ses escapades nocturnes et déclara avec fierté ne s’être jamais faite prendre. Elle s’amusa à le reprendre. « Rebelle et rusée ! » L’ambition et la ruse, deux qualités requises pour être de digne Serpentard. Ils se tournèrent vers le buffet pour grignoter quelques entremets. Il valait mieux si Alcyone ne voulait vraiment pas aller se renseigner sur la date de naissance de ses anciens professeurs…  La jeune femme observa Isaac contourner le buffet, intriguée. Il lui confirmait qu’elle pourrait retirer des points aux élèves, ce qui l’amusa grandement. Dhan, planque toi bien, j’arrive pensa-t-elle. Elle eut un rire léger alors qu’il attrapait une bouteille de vin blanc pour leur escapade. Elle se laissa entrainer sans se poser de question alors qu’il accrochait son bras autour du sien. « Où est-ce que tu aimais te rendre quand tu étais encore étudiant ? » Alcyone se posa la question également. Il y avait la tour d’astronomie, elle y avait passé des heures, des nuits… Son prénom était celui d’une étoile, elle avait toujours eu un certain intérêt pour le ciel assombrit par la nuit et ses compagnes argentées.

Alcyone esquissa un sourire en entendant Isaac parler de la bonification avec l’âge, l’image du bon vin lui revenant à l’esprit. Elle leva légèrement son verre comme pour trinquer virtuellement avec lui. « Ah, le bon vin, une belle métaphore, n'est-ce pas ? Et je dois admettre que j’apprécie beaucoup le vin blanc ce soir. » dit-elle avec un clin d’œil. Elle était heureuse de voir Isaac se détendre et jouer le jeu, une bouffée d’air frais dans l’atmosphère qui lui avait semblé pesante durant cette réception à Poudlard. Quand il évoqua le fait de mieux la connaître, Alcyone haussa un sourcil, amusée. « Je n'aurais rien contre l'idée, tu sais. Plus on passe de temps ensemble, plus tu auras la chance de découvrir les facettes multiples de ma merveilleuse personnalité. »  dit-elle avec un petit rire. Le compliment d’Isaac sur son parcours la toucha plus qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle l’observa avec une sincérité dans les yeux. « Merci, Isaac. C’est réconfortant d’entendre des paroles telles que les tiennes. » Lui demandant dans quelle maison il avait été réparti à Poudlard, Alcyone l’écouta attentivement. Lorsqu’il expliqua qu’il était Serdaigle, elle hocha la tête, amusée. « Ah, Serdaigle, donc ! Je le voyais bien dans cette maison. La soif de connaissance, la culture… Ça te va si bien. » Elle fit une pause en repensant à ses propres années à Poudlard. « Pour moi, Serpentard semblait le choix évident. Ambition, ruse… tout cela faisait partie de mon quotidien. Je cherchais à plaire à mes parents et à suivre leurs attentes. Cela dit, je dois admettre que mon côté ambitieux est toujours aussi vif. »Elle lui confia avec un sourire amusé qu’elle n’avait jamais été attrapée lors de ses escapades nocturnes. « Oui, la ruse fait partie du jeu, après tout ! » ajouta-t-elle en souriant. Lorsque Isaac confirma qu’elle pourrait retirer des points aux élèves, elle se mit à rire. « Oh, je suis sûre que Dhan serait ravi d’entendre ça ! Mais je promets de ne pas abuser de mon pouvoir ce soir. »

Quand Isaac proposa d’aller explorer le château, Alcyone acquiesça avec enthousiasme. Ils se dirigèrent vers le buffet pour prendre quelques en-cas avant de partir. Elle remarqua qu’il attrapait une bouteille de vin blanc et sentit une excitation grandissante à l’idée de cette escapade nocturne. Ils quittèrent la salle commune ensemble, Isaac la prenant par le bras de façon amicale. Ils se dirigèrent vers les couloirs, où les lumières tamisées créaient une atmosphère feutrée. Les murs de pierre, ornés de tableaux animés, semblaient murmurer des histoires du passé, et chaque pas résonnait doucement dans le silence relatif de la nuit. Alcyone, en tête, guida Isaac avec une assurance tranquille. « J’ai une idée », dit-elle en se tournant légèrement pour lui faire un sourire complice. « Pourquoi ne pas explorer quelques-unes des salles qui ne sont pas fréquemment visitées ? Il y a des endroits charmants et souvent ignorés des élèves et même du personnel.» Elle lui jeta un regard insistant à la fin de sa phrase. Vu ce le peu qu’elle savait de lui, il ne devait certainement pas connaitre la pièce qu’elle avait en tête. En parlant, elle le conduisit à travers des couloirs moins fréquentés, le marbre des sols brillait faiblement sous les torches accrochées aux murs. Ils passèrent devant des portes anciennes, chacune avec son propre mystère caché. L’air était légèrement frais, mais l’exploration et la compagnie d’Isaac rendaient le trajet agréable. Ils arrivèrent finalement devant une porte en bois massif, ornée de détails sculptés en forme d’étoiles et de lunes. Alcyone la poussa légèrement, révélant une sorte de petite bibliothèque oubliée, avec des étagères couvertes de livres anciens et des fauteuils confortables disposés autour d’une cheminée éteinte. La pièce semblait être un refuge paisible, parfait pour une conversation loin des regards. « Voilà un endroit où l’on peut parler en toute tranquillité. Qu’en penses-tu ? » demanda-t-elle, un sourire amusé sur les lèvres.