j'ai repris les bases d'As', mais des modifications sont à venir

Astrid, elle est comme cette aurore boréale sous laquelle elle est née. Elle est douce, surprenante. Elle apparaît lorsqu’on ne s’y attend pas. Il arrive qu’on la cherche, pendant des jours, et qu’on ne la trouve. Elle est ce mystère coloré que peu arriveront à décrypter.

Elle a toujours ce sourire qui rayonne sur son visage. Quoi qu’il arrive, elle a toujours ce mot doux, celui qui vous permet de comprendre pourquoi vous vous êtes levés ce matin. Petite étincelle, tu as les yeux qui pétillent et tu dessines des sourires sur les visages. On pourrait presque dire qu’en ta présence, ils oublient leurs maux.

La beauté d’Astrid se fait dans sa discrétion. Elle est douce, elle est sage, l’enfant ne fait pas de vague. Née avec un don, elle tait l’ouragan qui ravage son être. Ses pensées qui font surface, qui prennent possession entière de son être. Astrid, mais qui es-tu réellement ? Tu les écoutes, tu obéis. Douce enfant docile, quand leur diras-tu non ?

Elle embrasse les joues pour dire bonjour et son sourire ne cesse de faire rougir les pommettes. Son regard ne quitte jamais ceux de son interlocuteur, sans pour autant paraître hautaine. Sa douceur ravive, ses mots sont délicats et sa voix ressemblerait à du miel, si celui-ci savait chanter.

Et pourtant, au fond d’elle, c’est le tonnerre qui gronde. Elle absorbe les maux de chacun et les terre en elle. La nuit, elle se remémore les cauchemars de chacun, qui deviennent les siens. Le sommeil est rarement réparateur, se faisant destructeur. Elle cache sa fatigue derrière un coup de baguette, pour n’effrayer personne. Elle refuse qu’on se préoccupe d’elle. Il y a de quoi s’en faire sur bien d’autres sujets, puis si l’on commençait à fouiller… Qui sait sur quoi on pourrait tomber.

C’était un vendredi. Jamais elle n’oublierait ce jour. Un vendredi, un peu après 14h37. La concentration n’était à nouveau pas au rendez-vous, semblant la fuir comme à son habitude. Et au milieu de ses efforts pour écouter ce que disait son professeur, une main se posa sur son bras. Venue de nulle part, on l’emmena à l’autre bout du pays. Elle venait de quitter l’Ecosse pour se trouver à Londres.

Transplaner par surprise n’avait jamais été bien agréable. Ayant besoin d’une minute pour repositionner son estomac à sa place initiale, on ne lui donna pas une seconde de plus. Ça hurlait autour d’elle, Astrid n’y comprenait rien. Ça courait, à droite, à gauche, de droite à gauche. Les cris résonnaient contre les parois de cet endroit où l’on venait de l’amener. Elle n’eut pas le temps de reprendre sa respiration, qu’on tenta de la faire bouger à nouveau. Elle avait tenté de s’extirper un instant de l’emprise l’anonyme, encore dans un déni lié à cette envolée surprise.

Puis vint le moment où son regard croisa celui d’un homme à terre. La peur. Cette fameuse émotion qui les effrayait tous. Ce pouvoir presque aussi grand que l’était l’espoir. Potter avait, il y a cela des années, parlé d’espoir, dans ses jolis mots brodés, mais jamais il n’avait parlé de la puissance de la peur. Pourtant, il en était l’exemple parfait. Car si certains disaient que c’était l’amour qui l’avait sauvé du ténébreux, d’autres venaient à penser que c’est en réalité grâce à la peur de la perte de son fils, que Lily sauva l’enfant. Qu’importe, pensait Astrid, l’un était lié à l’autre. Il n’y avait amour sans peur, ni peur sans amour. Car la peur, la vraie, ne se ressent que lorsqu’on vient à vous enlever quelque chose que vous aimez. Cela peut être une personne. Cela peut être votre propre vie.

« Astrid ! Reviens parmi nous Astrid ! »

Ça criait encore, mais bien plus près cette fois. A la limite de son oreille, alors qu’elle sentait la pression sur son bras s’intensifier. On tentait de la joindre, de la faire quitter ses pensées sautantes. Le besoin paraissait urgent. On la fit courir à toute allure et elle tenta de suivre le rythme.

« Quelle salle ? »

« Etage 3 »

Transplane.

« C’est l’étage 4 là, idiote ! Laisse-moi faire ! »

« Pas l’temps de vous battre. On doit bouger au plus vite. »

Transplane.

Et transplane encore, jusqu’à arriver à la destination voulue.

« Georges ! Georges, elle est là, où est Lisielle ? »

« Fond du couloir, gauche. »

Les talons retentissaient sur le vieux parquet.

« Je… Je ne comprends pas. » tenta Astrid, avant qu’on ne la coupe.

« Réveille-toi Astrid ! La guerre, c’est la guerre qui reprend ! »

Ses pensées n’étaient plus à elle. Ça hurlait autour d’elle, ça hurlait en elle. Son crâne était sur le point d’éclater et elle venait à peine d’arriver. On la fit prendre à gauche, on la força sur ses genoux et on posa sa main sur le front d’une jeune femme. L’enfer était de retour.


Un cri aigu, réveillant ses camarades de chambre. On s'approche.

« Astrid ? Tout va bien ? »

Le regard perdu, l'enfant ne comprenait pas. Elle regardait à droite, à gauche. Rien, il n'y avait plus rien. Aucun cri, aucune panique. Pourtant la nausée était encore là, bien que l'odeur du sang ait disparu.

« C'était un cauchemar, juste un cauchemar. Tout va bien. »

On l'a pris dans les bras, oubliant la sueur sur sa peau. Astrid tentait de ressortir de sa transe, son corps trempé de sueur. Heureusement, ses camarades étaient d'une gentillesse particulière, lors de ses nuits compliquées.

Ca n'était qu'un cauchemar Astrid, se disait-elle. Tout va bien. Tout va bien.
Et pourtant, elle savait. Au fond d'elle, elle en était persuadée. La guerre contre ces moldus haineux reprendrait de plus belle.