Le renouveau de la famille Black

INRP IRL

Le Manoir Black, une majestueuse demeure de style victorien, se dressait avec une élégance intemporelle au cœur des terres britaniques, au Sud Est de l'Angleterre. Pollux Black, le père d'Orion, l'avait fait construire quelques mois avant leur arrivée en Angleterre. C'était devenu le nouveau foyer de la famille Black, à la suite de l'indisponibilité de l'ancienne résidence familiale, découlant des événements entourant l'Ordre du Phénix et les choix peu judicieux d'un cousin éloigné de leur branche, Sirius.

Le manoir s'élevait comme une silhouette sombre et imposante, un monument à la grandeur et à la richesse de la lignée Black. Les façades étaient ornées de détails complexes et élaborés, typiques du style victorien. Des balustrades en fer forgé encadraient les balcons, et des gargouilles gardiennes surplombaient les sombres portes en bois massif. Les fenêtres en ogive étaient couronnées de vitraux complexes, qui diffusaient des éclats colorés dans l'obscurité de la nuit.
À l'intérieur, Orion se tenait devant un grand miroir qui avait l'air de porter l'histoire de plusieurs génération. L'antique miroir était encadré de bois sculpté, vieilli par le temps. Dans le reflet, Orion ajustait le col de sa robe de sorcier, noire et pourpre. La robe était taillée dans des étoffes fines et luxueuses, avec des broderies d'or subtilement intégrées dans le tissu. La silhouette de la robe épousait les lignes de son corps, créant une élégance sombre et aristocratique.
Orion portait également un masque en l'occasion de cette soirée masquée. Ce dernier était d'une grande complexité, une pièce de joaillerie en or finement travaillé. Deux pégases semblaient prêts à s'envoler de chaque côté du masque. Au centre, une lyre antique était représentée. Orion avait déniché cette pièce dans un vieux coffre familial. Il semblait tout indiqué de lui donner une seconde vie aujourd'hui.

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Masque d'Orion pour la soirée

Orion se contempla un instant dans le miroir. Il n'était pas vraiment stressé par la soirée qui s'annonçait, il était à l'aise dans le rôle qui était le sien en tant que membre de la famille Black. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de ressentir un léger regret. Son père avait décidé d'inviter la moitié de la communauté magique pour célébrer le quarantième anniversaire de son fils ainé, transformant ainsi l'événement en une réception qui s'annonçait monumentale.
Le chef du bureau des aurors aurait préféré quelque chose de plus intime, peut-être une soirée en compagnie d'Euron et de Cyria. Mais comme beaucoup d'héritier de sang pur, il n'avait pas vraiment la possibilité de choisir certains détails de sa vie.

Le reflet dans le miroir lui révéla l'arrivée silencieuse de son père, Pollux. Celui-ci portait un masque en forme de loup, mystérieux et puissant, qui ne laissait rien paraître de ses émotions. La robe de sorcier noire de Pollux était sobre et élégante.
Orion ne se retourna pas pour faire face à son père mais plutôt leva les yeux vers lui à travers le miroir. Leurs regards se croisèrent brièvement. Il savait que cette soirée revêtait une grande importance pour Pollux. Son père avait toujours été un homme d'ambition, cherchant à étendre l'influence de la famille dans le monde sorcier. Cette soirée était l'occasion idéale de tisser de nouvelles alliances et de renforcer leur statut parmi les Sang-Pur.

" Nos premiers invités ne vont pas tarder. Tu es prêt ? " demanda Pollux d'une voix calme. Orion hocha la tête, la détermination dans son regard. Il avait conscience que cette soirée était plus qu'une simple célébration d'anniversaire. Elle était également un moyen de mettre en avant ses ambitions politiques et de renforcer la position de sa famille.
" Tes sœurs sont déjà en bas. Rejoins-nous dans le jardin quand tu auras fini ", annonça son père avant de se retirer.

Orion tourna son attention de nouveau vers le miroir, une lueur de détermination dans les yeux. La soirée s'annonçait comme un défi, une opportunité, et il était déterminé à en tirer le meilleur parti. Il finit d'ajuster son col et prit une profonde inspiration. La nuit allait révéler son lot de surprises, de masques et de mystères, et Orion était prêt à jouer son rôle dans ce grand bal costumé qui allait bientôt débuter.
Orion traversa majestueusement le hall de sa maison, les premières notes d'un violon en fond sonore. Une dizaine d'elfes de maison étaient postés stratégiquement, prêts à accueillir les premiers invités de la soirée.

Une fois dans le jardin, il rejoignit son père et observa la décoration avec un brin d'admiration. L'immense plafond magique flottait paisiblement au-dessus du grand parc du domaine. Il représentait un ciel étoilé, mettant en relief de nombreuses constellations scintillantes. Ce n'était pas un hasard, la tradition voulait que chaque membre de la famille portent tous le nom d'une étoile ou d'une constellation.
Le ciel étoilé servait également à créer un dôme de chaleur, permettant aux futurs invités de profiter des extérieurs sans craindre d'avoir froid.

Le jardin Black était divisé en quatre parties distinctes, chacune offrant une ambiance unique. La partie Nord était plongée dans une atmosphère résolument hivernale. Les tables et les chaises étaient constituées de glace, bien que celle-ci ne soit pas froide au toucher, permettant ainsi aux invités de s'y installer confortablement. De nombreuses statues avaient été érigées, représentant d'anciens grands noms du monde magique.
La partie Sud était installée tout autour d'une grande fontaine représentant un sorcier brandissant sa baguette vers le ciel. À ses pieds, des moldus s'inclinaient devant lui, créant une scène fascinante. De petites tables avaient été disposées dans cette zone, entourées par des paravents, offrant ainsi un cadre résolument intimiste pour ceux qui souhaitaient discuter en toute tranquillité.

À l'ouest du parc, un groupe de rock sorcier était en train d'installer son matériel. Plus tard dans la soirée, ils proposeraient une petite représentation pour ceux qui souhaitaient faire étalage de leurs talents de danseurs. La musique et les rythmes entraînants seraient certainement un point culminant de la soirée.
La partie Est du parc était actuellement fermée. Des sorciers assuraient la sécurité, s'assurant qu'aucun invité ne s'y aventure sans invitation. Orion savait que son père avait organisé quelques surprises pour plus tard dans la soirée, et il était impatient de découvrir ce que cela pourrait être.

Des plateaux chargés de cocktails flottaient déjà dans les airs, chaque boisson offrant une expérience unique. Certains proposaient des effets amusants aux consommateurs, comme dire la vérité pendant les dix prochaines secondes suivant l'ingestion, ou au contraire, mentir, se mettre à planer dans les airs, voire même cracher du feu. Ces boissons étaient estampillées d'un pictogramme spécial, de sorte que les invités ne soient pas pris par surprise et ne se retrouvent pas dans une situation délicate.

" Ca commence..." Murmura Orion alors que dans son dos, les elfes de maisons commençaient à débarrasser les premiers invités de leurs vestes.

Cette fête d'anniversaire n'était qu'un prétexte pour redorer le blason de leur famille qui avait presque disparu d’Angleterre.

Hors - RP:

Date d'inscription : 17/08/2022

Le renouveau de la famille Black

     @Orion Black and Co    

Décembre 2021 - Soirée d'anniversaire d'Orion Black

Le froid mordant emplissant l’air s’insinua agréablement dans ses poumons. Le vent, l'humidité et le froid ne l'avaient jamais dérangé. L’île de Bornholm où il avait vu le jour savait se montrer bien moins clémente que la météo qui régnait au cœur de l’Angleterre. La nuit s’était levée, laissant enfin entrevoir les faibles lueurs des étoiles que le soleil effaçait en journée. Mais cette nuit, c’était la lune qui perçait l’obscurité, déesse incontestée dont les pâles rayons semblait s’être parés de toute leur magnificence pour cet événement tout particulier : l’anniversaire de son ami d’enfance, l’un des plus chers.

Euron avait transplaner sur le domaine des Black et faisait maintenant face à l’immense et somptueuse bâtisse victorienne bénie par l’astre du soir. Son austère silhouette demeura immobile un instant, observant ce tableau inhabituel avec un léger sourire au coin des lèvres, puis amorça son approche sur le chemin soigneusement balisé par le personnel. Très vite, les Elfes de Maison s'approchèrent avec un respect particulièrement appuyé et lui proposèrent de le débarrasser de sa veste, chose qu’il concéda car en s’approchant du jardin, il avait senti la température monter progressivement.

Ses larges épaules enfin libérées, il s’attarda un instant sur l’étonnant plafond magique qui couvrait toute la zone de réception. Les constellations tournoyaient avec lenteur et grâce, la lumière des étoiles principales scintillant avec chaleur et force, comme pour rappeler au monde magique l’hégémonie de cette famille ancienne à l’inaltérable fierté. Pourtant elle avait souffert, comme toutes les familles de sang-pur.

Les mains glissées dans ses poches, Euron mis de côté ses pensées pour laisser son regard acier tomber sur l’hôte de cette soirée aux allures démesurées. Orion se tenait à quelques pas de lui et lui tournait le dos. Le Carrow eu un rictus. Le haut de son visage carré était orné d’un masque noir finement sciselé rappelant les masques vénitiens. Il se voulait délibérément sobre mais il tenait se plier au code imposé ce soir : être masqué. Cela ne le dérangeait pas, même s’il était étrange d’être ainsi affublé en leur compagnie. D’ordinaire, les masques qu’ils arboraient inspiraient bien d’autres sentiments que le plaisir et les distractions.

Tandis qu’il réduisait la distance qui le séparait de son ami, c’est le père de ce dernier, Pollux, qui vit le Carrow approcher en premier. Le vieux sorcier rompit le silence, son visage s’ouvrant par un sourire large et sincère en se tournant vers Euron, main tendue.

_ Euron ! Quel plaisir de vous compter parmi nous ce soir. Vous nous faites honneur.

Le Carrow portait un costume sombre à la mode résolument sorcière. Un gilet édouardien en brocard noir aux motifs argentés ceignait son buste sur deux rangées de boutons d’argent sur une chemise noire au tissu noble.

_ Pollux. Tout l'honneur est pour moi. Je n’aurai loupé cette soirée pour rien au monde. Votre réception est somptueuse. Il semble que vous n’ayez négligé aucun détail. Répondit-il en reposant sa seconde main sur celle du sang-pur. Le Directeur de Sainte Mangouste avait la réputation d’être froid et distant, mais avec ses amis il savait se montrer sous un jour bien plus avenant, et ce n’était jamais feint. Par amitié, il n’y avait aucun mur qu’Euron Carrow n’avait peur de détruire, ni aucun adversaire qu’il n’osait réduire à néant.

_ Vous m’en voyez absolument ravi. Je ne saurai que trop vous conseiller de goûter à nos cocktails, ils sont surprenants.

Euron eut un sourire en coin qu’Orion seul put qualifier de poli mais légèrement forcé. Le médicomage n’était pas vraiment adepte de ce genre de fantaisie.

_ Je n’y manquerai pas. Mais il était capable de faire tout de même quelques efforts…

_ Veuillez m’excuser messieurs, je m’en vais accueillir nos invités.

_ Je vous en prie. Euron salua Pollux d’un bref mouvement de tête avant de reporter son attention sur Orion, un sourire s’étendant sur ses lèvres. Ton père est extatique ce soir. Si j’étais toi, je ne le laisserais pas boire n’importe quel cocktail.

_ Je ne crois pas de mémoire avoir déjà assisté à une soirée pareille. J'imagine que la moitié de Londres est invitée ? Il se tourna vers la foule qui commençait à arriver, tous s'étaient parés de leurs plus beaux atours. Je te félicite d'avoir pensé aux masques. Peut-être éviterais je ainsi les hypocondriaques qui rêvent que je leur prescrive une batterie de potions ou ceux qui vont commencer à me parler en détail de choses que je n'ai pas envie d'entendre pendant un repas...

PRETTYGIRL

EURON O. CARROW

Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
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Spoiler:

Date d'inscription : 19/07/2020

Le renouveau de la famille Black

Le renouveau de la famille Black courrait sur toutes les lèvres ces derniers mois. On disait que la branche slave de cette noble famille fut venue s’installer dans le sud-est de l’Angleterre, pas si loin même de celui choisi par mes soins pour la lignée Lestrange, le Yorkshire. Je m’intéressais, ainsi, à Orion Black depuis je le croisais au ministère comme chef du bureau des Aurors. Homme d’environ le même âge, nous n’étions sûrement pas si différents. J’eus un sourire en coin à cette pensée. Peut-être un peu songeais-je avec un léger dédain. Il a, malheureusement, suivit l’Augurey.

Une caresse de Ruby mon élégante et intelligente épouse, me ramena au moment présent soit au cœur des jardins bordant les arrières du manoir Black, ce ciel constellé ramenant une fois de plus à cette famille. Néanmoins l’importance que se voulait la famille Black en ce jour de fête de son héritier, je préférais la robe écarlate sous une longue cape au haut en fourrure de ma femme. Je souriais légèrement caressant sa joue droite.

- Ces constellations n’arrivent pas à ta cheville mon phœnix. Tu es magnifique ce soir.

- Il le faut bien pour continuer à entretenir ta flamme à cet événement s’enorgueillissait-elle. Tu n’es pas mal non plus. J’apprécie tout particulièrement le rouge de cette chemise et la fourrure de ta cape s’alliant parfaitement à moi.

Sa fougue naturelle attisait, une fois de plus dans ma courte vie, l’émotion en moi. Elle usait toujours de sa ruse pour que je tente d’être amusé ce soir en place de mon analyse et pragmatisme habituels. Nos habits, nos masques se coordonnaient à la perfection. Outre ma chemise rouge, je ne portais que du noir et cela jusqu’au masque symbolisant le corbeau, la noble lignée Lestrange. Jaloux ? Je ne savais pas réellement alors que l’envie de voir cette sculpture représenter ma personne titillait mes entrailles. Canne de prestige à l’effigie d’un corbeau aux ailes refermées, je l’observais envieux depuis mon arrivée dans les jardins.

- Allons dans les jardins d’hiver, ça va te changer les idées …

Tenta-elle une approche pour me détourner de cette nouvelle obsession. Malheureusement pour elle, je venais d’apercevoir nos hôtes allant les rejoindre d’un pas vif. Alors que Ruby se résigna à passer un bras dans le mien, je vins à saluer comme il se devait Pollux Black. Mes pas m’amenèrent, par la suite, vers Orion Black et son masque doré. Il ne m’échappait pas que la lyre rappelait aussi mon propre prénom, moi. C’était une plutôt belle coïncidence.

- Bonsoir monsieur Black, monsieur Carrow m’enquis-je aussi auprès du directeur de l’hôpital Sainte-Mangouste, un très léger accent français dans ma voix. Ruby et moi sommes bien heureux de pouvoir compter parmi celles et ceux présents pour votre anniversaire monsieur Black.

Ruby souriait saluant elle-même notre hôte et je la savais heureuse, évidemment, de mon comportement sociable ce soir bien que retardé d’une bonne dizaine de minutes. Je me forçais un sourire et un visage affable parce que je le souhaitais. J’avais de grands objectifs pour ce soir.
J’attrapais machinalement un verre de cocktail passant près de moi que je bus d’un trait observant l’écriteau « mensonge » dessus.

KoalaVolant

Silence

… À pas feutrés … Je te vois … Je te trouve … Je te détruis … Tu ne peux pas m’échapper toi qui a tes tords. Oh ! Ne fais pas l’innocent, car je le sais. Je le vois … Au fond de toi, tu le sais aussi, non ? Oui. Tu seras ma vengeance.

Date d'inscription : 12/04/2020

Le renouveau de la famille Black
Manoir Black, Fin décembre 2021 || Orion Black & co
Arrivée devant l’immense Manoir Black, une moue réprobatrice s’installa sur les lèvres de la jeune médicomage. Qu’avaient-ils tous ces sang-purs à étaler leurs frics et leurs richesses avec d’immenses maisons inchauffables ? Si Lexi faisait de la psychologie de comptoir, elle dirait que cela masquait un tout autre complexe. Elle détestait la manière qu’ils avaient de faire tout dans l’exubérance et les fioritures, tout cela aux sacro-saints noms des sang-purs. Lexi aurait pu être de ce monde, si son père n’avait pas entaché leur lignée mais en définitive, elle était heureuse de ne pas en être ; elle était heureuse de ne pas avoir eu la pression sociale de devoir se marier jeune pour créer une alliance familiale, d’avoir une descendance dont elle ne voulait pas, d’être assujettie à un homme alors qu’elle rêvait d’indépendance. Libérée de ce poids grâce aux bavures de son paternel qu’elle haïssait plus que de raison, Lexi avait été éloignée de ce type d’évènements toute son enfance. La majeure partie de la famille Fawley demeurait pure et elle ne criait pas sous tous les toits qu’une d’entre elles avaient été salies. Si cette branche salie avait retrouvé un semblant d’intérêt aux yeux de la branche familiale primaire, ce n’était que récent, depuis que Lexi était à la tête de sa recherche clinique et qu’elle avait été médiatisée pour cela. Les rapaces avaient refait leurs apparitions mais Lexi ne les avait jamais laissé revenir dans sa vie. Elle n’avait pas besoin d’eux, pas dans ces conditions. Elle avait su, au fil du temps, s’entourer de personnes fidèles et de confiance qui lui avaient prouvé que les liens du sang étaient tous sauf un gage de qualité relationnelle. Les liens qu’elle entretenait avec Kesabel, Tobias, Saoirse, ou même plus récemment avec Euron étaient tout ce qui comptaient pour elle et elle n’avait nul besoin d’autres faux-semblants.

En parlant de Saoirse, elle tenait sa mise en beauté du jour d’elle. Lexi n’avait guère l’habitude d’être aussi apprêtée mais son amie Sha savait jouer avec ses propres limites. Elle ne portait quasiment jamais de couleur et l’hiver n’était guère le moment de s’essayer aux pigments chatoyants. Sha avait préféré jouer sur des tons neutres mais la tenue n’en était pas moins sublime. Reprenant les codes de la soirée qu’elles avaient passé toutes les deux au Midnight Sun, Lexi portait un robe en caraco de soie argenté avec un tailleur cintré et féminin. Ainsi que des talons aiguilles. Ses formes étaient parfaitement mises en valeur, là où elle les dissimulait d'ordinaire. Tout l’inverse de son look habituel, cela allait s’en dire. Évidemment, Sha lui avait donné toutes les astuces magiques pour que ses pieds supportent la torture d’être dans des chaussures aussi inconfortables et il fallait bien l’avouer, les sortilèges faisaient bien leur effet car elle se sentait comme dans ses chaussons. Ne pouvant se défaire de ses habituels couteaux, Lexi les avait fixé sur son avant-bras, dissimulés par un sortilège d’invisibilité. Tout était en place. Même sa coiffure était plus organisée que d’habitude, ses boucles retombaient avec grâce sur ses épaules et son maquillage relevait ses yeux havanes tandis que ses lèvres étaient teintées d’un joli rouge-à-lèvre. Avec son masque, elle était quasiment méconnaissable.

Une fois à l’intérieur du manoir, elle présenta son invitation et des elfes vinrent la débarrasser de son manteau. Évidemment, elle n’avait pas eu le droit à une invitation personnalisée elle, n’étant qu’une vulgaire sang-mêlée mais elle avait reçu son invitation d’Euron en main-propre. Lorsqu’il lui avait proposé de l’accompagner à cette soirée, Lexi, égale à elle-même, avait levé les yeux au ciel en se demandant pourquoi elle irait s’ennuyer à ce type d’évènement alors qu’elle avait tant de choses plus amusantes à faire, comme terminer une autopsie ou continuer ses recherches médicales. Mais faisant le lien entre le fait qu’il y aurait probablement à cette soirée les mêmes personnes que lors de sa conférence médicale de janvier, Lexi y avait trouvé son intérêt : faire cracher leur tune à ses sang-purs friqués. Passer une bonne soirée avec Euron, c’était le plus. La cerise sur le gâteau.

Lexi commença à évoluer parmi les invités. Elle ne connaissait quasiment personne, évidemment. Certaines personnes la saluaient d’un signe de tête et elle se contentait de faire de même, cherchant Euron des yeux. Ils avaient convenu d’un commun accord qu’ils arriveraient chacun de leurs côtés pour des raisons pratiques. Lorsqu’elle l’aperçut auprès de Black et de son père, elle eut un sourire amusé en le voyant ainsi affublé. Si Lexi n’apportait absolument aucune importance à son look vestimentaire, Euron était probablement la personne la plus apprêtée qu’elle connaissait. Son charme était indéniable et sa carrure en imposait toujours. Après avoir détaillée ~~bavée longuement~~ sur Euron, son regard se porta sur Orion. Elle ne le connaissait que de nom. Ils n’avaient pas le même âge et n’avaient fréquenté les mêmes cercles. Jusqu’à maintenant. Lexi savait qu’il était un ami proche d’Euron, ce qui forcément le rendait sympathique aux yeux de Lexi mais elle restait tout de même méfiante. Après tout, si Euron acceptait son statut de sang-mêlée, ce n’était peut-être pas le cas de tous. Alors qu’elle hésitait à les rejoindre, un autre couple s’immisça avec eux et Lexi reconnut Lestrange. Il tenait une entreprise de potions qui avait pignon sur rue : en tant que médicomage, elle connaissait tous les professionnels du secteur, au moins de noms, puisque l’hôpital se fournissait parfois chez eux. Les laissant à leurs conversations, n’ayant guère envie d’y intervenir, Lexi se dirigea vers les plateaux de cocktails volants, cherchant les boissons sans alcool. Elle en attrapa une et resta assez proche d’Euron, attendant qu’il vienne la trouver de lui-même. En attendant, elle allait observer, observer ce monde qu’elle ne connaissait pas et qui au final, ne l’intéressait pas tant que ça. Ensuite, elle partirait en quête d’investisseurs.

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Graviora manent

KoalaVolant

Les Récompenses:

Date d'inscription : 23/11/2022

❝ on juge un homme à ses actes ok... mais aussi à la qualité de la sauterie qu'il organise ❞

Le renouveau de la famille Black_ L’anniversaire d’Orion Black ? T’es sérieux là ? Tu y vas ?

Aodhan boutonnait sa chemise devant le miroir et jeta une œillade sur le reflet de son pote, Orson, qui se tenait derrière lui.

_ Ils m’invitent, pourquoi j’irai pas ?

_ Ils invitent les gens de la communauté magique, pas toi en particulier…

Aodhan haussa un sourcil en levant ses yeux bleus sur Orson.

_ T’es en train d’me dire que je fais pas partie de la communauté magique ?

_ Arrête de t'foutre de moi. Les Black c’est pas des enfants de coeur ok ? Une fête pareille… C’est certainement pour faire genre, je crois pas qu’ils soient sincères…

L’irlandais rentra sa chemise dans son pantalon avant de boucler sa ceinture.

_ Une famille historiquement reconnue pour avoir fait partie des plus fidèles serviteurs de Voldemort, pas sincère quand elle dit vouloir faire copain copain avec toute la communauté magique ? Il leva une oeillade franchement condescendante sur son pote. T’es trop dans l’jugement…

_ Et si c’est un piège qu’ils tendent aux sangs mêlés et aux nés moldu pour les buter ? Genre un gros coup de filet ! Et hop !

_ Tu les vois se donner autant de mal juste pour buter la poignée de sorciers qui va oser se déplacer jusqu’à chez eux ? J’vois vraiment pas l’intérêt. Tout ça c’est politique. Qu’ils soient sincères ou pas ça change rien. Mais s’ils se donnaient autant de mal pour me buter je m’sentirais flatté.

_ Je comprends pas pourquoi t’y va O’Brian…

_ Parce que tout le monde devrait avoir une seconde chance… Dit l’irlandais avec un regard emprunt de sentiments -feints cela allait sans dire.

Orson lui lança un regard suspicieux.

_ Et… aussi parce qu’on va être face au banquet le plus dingue donné par les Sassenach depuis des années et qu’il est hors de question que j’loupe ça. La vraie question c’est pourquoi toi t’y vas pas… C’est ta mère c’est ça ?

_ Elle m’a interdit d’y aller…

Il mordit sa lèvre inférieure en tentant d’occulter son sourire.

_ Hum hum… Maman ours a raison, c’est bien trop dangereux pour son petit Winnie.

_ … va chier Dhan !

Le Gryffondor, un large sourire aux lèvres, passa sa veste, ajusta ses manches et passa sa main dans ses cheveux devant le miroir de la chambre commune. Une fois satisfait de son image, il se tourna vers le blondin en tapotant sa joue.

_ Chiale pas Orson, j’te ramènerai des chouquettes.

L’autre avait du mal à dissimuler son air dépité et dégagea la main du Capitaine qui descendait déjà les marches.

_ Je te hais O’Brian ! Qu’il beugla dans le couloir, sans que le principal concerné ne se retourne. Puis il ajouta, plein de désespoir…

_ S'te plaît, pense aux chouquettes !

*****

Il avait donné rendez-vous à Hestia au bas des marches de la grande entrée du château en lui conseillant de se pomponner en vue d'une soirée chic. Le doute dans les yeux de la Serpentard ne l’avait pas ébranlé un seul instant. Aodhan savait pertinemment que la jeune femme n’aurait jamais accepté de venir avec lui à cette soirée alors pour parer à un refus, il avait fait un choix risqué mais à son sens nécessaire : lui laisser la surprise.

Pour l’occasion, il avait lui aussi décidé de se mettre sur son 31. Une soirée pareille, pas question de faire tâche dans le décor, d'autant plus qu'il voulait faire honneur à la beauté de la cadette Carrow.

Du fait, il était vêtu de noir de pied en cap et le costume qu'il portait était particulièrement élégant. Sa veste, fermée, ceignait parfaitement ses épaules et mettait en valeur sa silhouette athlétique. Les boutons de sa chemise étaient fermés jusqu'en haut de son cou, soulignant sa mâchoire carrée. Il n'avait pas fait l'impasse sur les chaussures et portait de magnifiques derbies noires lustrées. Ses cheveux plaqués en arrière retombaient en mèches éparses sur son front.

Perché en haut des marches, il vit la silhouette d’Hestia qui patientait, vêtue d’une longue robe noire seyante. Un sourire fendit ses lèvres tandis qu’il la rejoignait.

_ Ouh… salut Beauté. Il posa sa main contre les reins de la jeune femme, la pressant contre lui, avant de poser ses lèvres sur les siennes, l’embrassant avec une fougue telle qu’elle se retrouva penchée en arrière, prête à basculer s’il ne la maintenait pas par les hanches. Il se peut que la soirée se termine plus vite que prévu. Murmura-t-il à son oreille tout en se redressant, sans se détacher d’elle. Un nouveau sourire para ses lippes tandis qu’il l’observa des pieds à la tête avec aux yeux une envie qu’il ne prit pas la peine de contenir. Tu es magnifique. Conclut-il avant de prendre la main de la Serpentard pour déposer un baiser sur le revers.

Il se redressa avec un orgueil surjoué en écartant les bras.

_ Alors, comment tu me trouves ? C’est un cadeau de Sha. Il était très rare de le voir drapé de la sorte. Excepté les moments où il était au travail au Midnight ou aux Pléiades, il était d’ordinaire bien plus coutumier du combo baskets jogging, voire jean, lorsqu’il n’était pas en tenue pour le Quidditch. Ce costume semblait être taillé sur mesure pour lui et il était évident qu’il n’avait pas les moyens de se payer des vêtements d’une telle qualité.

_ Prête ? Il tendit sa main à la jeune femme avant de se reprendre. Merde, j’ai failli oublier. Aodhan lui tourna le dos un instant avant de faire à nouveau volte face, tenant dans sa main deux objets pour le moins, inattendus. Tu dois juste mettre ça. Il bloqua l’un des masques sous son bras tandis qu’il approcha la potionniste pour glisser sur son visage un loup noir et léger où pointaient deux longues oreilles, joliment travaillées au demeurant, où de fines pierres noires et brillantes étaient enchatonnées. On ne pouvait s’y tromper, c’était un lapin. Le regard de la brunette manqua de lui arracher un sourire. Ne me lance pas ce regard, c’est pas moi qui fait les règles.

Il ne perdit pas de temps et plaça à son tour un masque sur son visage. Le sien revêtait les traits plus sauvages d’une tête de loup, un brin moins amicale. Très content de sa trouvaille, aucune moue, aussi hostile soit-elle, ne semblait capable de le dissuader -ni aucun véhément reproche d’ailleurs. Un sourire carnassier aux lèvres, il regardait Hestia comme un… loup regarde un petit lapin. Sans un mot, il se rapprocha d’elle, relevant ses doigts, mimant de dangereuses pattes griffues. Puis avec avidité, le loup passa sa langue sur ses lèvres, sa gorge émettant un grognement sourd. Il se jeta sur elle, ses bras s’enroulant autour de la jeune femme avant qu’un craquement ne retentisse : ils avaient transplané.

Lorsqu’ils réapparurent, ils étaient en extérieur, sous un ciel étoilé voilé par une forte lumière tout près de là. Devant eux, l’immense silhouette d’un manoir ancien leur faisait face, illuminé par des flammes magiques en contrebas. Les crocs d’Aodhan glissèrent lentement le long du cou de la Serpentard, remontant jusque sous son oreille avant qu’il ne redresse son buste pour la regarder.

_ Nous y voilà Run.

Il attrapa son visage entre ses mains, en la forçant à regarder ses yeux dont le bleu était perceptible derrière le masque noir.

_ Hé regarde moi. Tes parents ne sont pas là, je me suis renseigné. Ils ont refusé de venir -soirée beaucoup trop inclusive pour ces gros nazis. Et tu as un masque. On est tranquilles, ok ? On va juste passer une bonne soirée et profiter.

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I follow no rule
that's my rule

The hero is easy to be, you just don't like seeing yourself in me. Fine, I might be the enemy and maybe the villain is me (

) le chant des sirènes.

INRP IRL

N’est-ce pas l’acabit des familles ancestrales sorcières ? Tu pouvais aussi l’affirmer des familles nobles moldues… Des soirées, des réceptions, où chacun affichait sa fortune, ses connexions. Evidemment, tu savais que c’était essentiel, mais faire semblant était le maître mot de ta vie : il n’y avait pas un moment où tu pouvais seulement être toi-même et cesser de jouer un rôle.

Alors, tu pénétrais les lieux comme tant d’autres, drapée d’une robe proche du corps, mettant en valeur tes courbes, d’un carmin éclatant. Ton masque était d’un noir légèrement scintillant, mêlant dentelle et tissu un peu plus opaque pour dissimuler tes traits. Pour l’occasion, tes cheveux étaient noirs de jais, revenues aux sources de tes origines.

Tu connaissais assez bien certaines personnes pour les reconnaître à leur carrure : ton frère en faisait partie. Quant aux hôtes de la soirée, nul doute quant à leurs identités. Ton regard s’arrêta sur une crinière et une silhouette féminine que tu devines sans peine être @Alexis Fawley. Doucement, tu te dirigeais vers elle, les mains vides : « Bonsoir, très chère. Je suis ravie de vous voir ici. » Professionnellement ou amicalement, tu préférais ne rien dire. Tu partageais un secret qui aurait sans pu faire pâlir tes ancêtres… et pour l’instant, tu ne préférais ni y songer, ni arrêter ton avis. Tu ignorais pleinement qui était cette femme pour @Euron O. Carrow, si ce n’est une amourette pour l’instant. Peut-être que demain, tu ne le penserais pas de la même manière, tu avais toujours été ambivalente sur ce sujet, entre conservatisme et progressisme. La magie avant tout. « Veux-tu aller prendre un verre ? » proposais-tu, ton regard vers les serveurs. Il te faudrait au moins tout cela pour supporter cette soirée. « J’imagine que tu vas en profiter pour trouver des investisseurs pour tes recherches ? » demandais-tu, en posant ton regard sur elle. « Cela serait une excellente idée. Si tu as besoin d’aide pour approcher certains vieux monsieurs, n’hésite pas. » Tes lèvres s’étiraient dans un sourire vaguement amusé. Tu savais à quel point les recherches de la médicomage étaient nécessaires et importantes. Essentielles. Tu avais déjà plaidé cette cause auprès du Ministère pour avoir plus d’investissements…. Mais comme toute lourde machine protocolaire, tu ignorais si cela avait pu déboucher. « Je vais aller dire bonjour aux hôtes de la soirée… » soufflais-tu, l’invitant à t’accompagner, comme à rester ici, selon son bon vouloir.

Tu t’approchais d’abord de Pollux Black, pour le saluer, par politesse… et aussi parce qu’il avait été une présence réelle durant ton adolescence et le reste de ta vie ici. Les Black étaient une famille proche des Carrow. « Mr. Black. » ton sourire était limpide, rayonnant. « Je vous remercie pour cette invitation, et cette extravagante soirée. Cela faisait longtemps que nous n’avions connu pareil délice. » l’art des mots, l’art des courbettes. « Oh ma chère Cyria, je t’ai déjà dit mille fois de m’appeler par mon prénom voyons ! » s’exclamait Pollux, bien heureux de voir la gamine Carrow ici, présente. Evidemment, le respect ne s’exprimait jamais de la même manière envers une femme, et encore moins lorsqu’on l’avait connu bambin. Il posait déjà sa main paternelle sur ton bras. Tu soufflais : « Hélas, si je prenais de telles libertés, je finirai par vous appelez папа (papa) ou Дед (grand-papa)… Quelle idée ! » plaisantais-tu à moitié, car tu étais bien capable de devenir familière très rapidement… « Oh, pour mon plus grand plaisir, ma chère, mon plus grand plaisir ! » Pollux Black avait là un sourire amusé, et un regard brillant de malice ! Une réaction qui te surpris et t’interrogea quelques secondes, mais tu ne t’y attardes guère tandis que Pollux s’éloigne pour parler à d’autres convives. Tu plisses légèrement les yeux, incertaine de ce qui se venait de se passer, avant de poser ton attention vers le groupe de sangs-purs plus loin.

Tu avançais alors vers le groupe autour d’@Orion Black.

« Mrs. Lestrange, Mr. @Apollon Lestrange. » tu leur accordais toute ton attention et un hochement de tête, ne préférant pas te lancer dans les convenances d’un ancien temps qui prendrait beaucoup trop de temps. « Mon cher frère. » le saluais-tu alors que tu l’avais probablement vu ce matin même, dissimulé derrière la gazette du sorcier alors qu’il prenait son café. « Orion… J’imagine qu’il est de circonstance de vous souhaiter un joyeux anniversaire… » Tu te faisais violence pour ne pas en dire plus ! Taquiner Orion ou Euron était l’une de tes activités favorites ! Mais ils étaient là tous les deux, cela faisait une oreille chacun, si jamais tu venais à prendre cette liberté en en présence des Lestrange.

Tu te penchais un brin vers Euron - qui était bien plus grand que toi, malgré tes talons - tu soufflais tout bas, à sa seule intention : « Quelle élégance… » Tu souriais, amusée. « Je crois que… l’une de tes collègues t’attends. » Tu faisais un léger signe de la tête, très léger, en direction d’Alexis.

INRP IRL

Le Renouveau de la famille Black

feat Orion Black et al. 
décembre 2021 | soirée | Manoir Black

Il existait une liste non exhaustive des évènements que Silas abhorraient. Celle-ci datait de ses treize ans et demi lorsqu'il avait vécu plusieurs déconvenues sur un délai jugé particulièrement court par son jeune âge. Dessus y figurait les danses de couple après avoir écrasé le pied de la fille Travers douze fois, le café qu'il avait goûté sans comprendre comment les adultes pouvaient absorber autant de cet affreux liquide, et les bals masqués. Sur ce dernier tableau, il était un véritable peintre au sens figuré du terme : il était incapable de sociabilisation sur une soirée avec une myriade de personnages dont il ne voyait parfois que les yeux. Enfin si, il faisait toujours bonne figure mais il n'y trouvait aucun plaisir. Alors qu'il avait cru pouvoir échapper à celui organisé par les Black, une soudaine mission importante de son père hors d’Angleterre l'avait jeté dans la gueule du loup. Angus ne pouvant être présent, les Beurk se devait d'envoyer leur émissaire le plus émérite, comprendre leur seul fils, pour cette soirée.

Silas se fixa un instant dans le miroir qui lui faisait face. Il se fit la promesse silencieuse de resouligner en rouge les bals masqués dans sa fameuse liste. Réajustant son costume d'un noir impeccable, il s'assura que son veston à motifs floraux entrelacés et dorés, seule touche de couleur à peine visible sous sa veste sombre, était correctement boutonné. Son nœud papillon parfaitement droit, il termina son habillage avec un loup simple, d'un doré patiné. Il ressemblait à son père plus jeune, voir à tout homme de bonne famille sorcière. Enfin jusqu'à ce qu'il ne bougea, sa démarche boiteuse l'identifiant très facilement.

Masque:

Ses gants et son long manteau enfilé, il se prépara à affronter l'hiver londonien. Tout le gratin serait présent ce soir. Peut-être arriverait-il à préparer le terrain pour quelques ventes ou achats. Il n'avait pas oublié les merveilleux objets vu chez Malefoy. Au moins survivrait-il s’il se plongeait encore et toujours dans le travail. Sortant de son manoir, il transplana rapidement pour se retrouver à quelques pas du nouveau manoir des Black. Il détailla un instant l’architecture et fit une petite moue admirative. Les choix des propriétaires étaient raffinés. Il entra et après avoir donné ses affaires aux elfes de maison, il se jeta dans le grand bain en pénétrant dans les jardins. Sa fidèle canne toujours à ses côtés, Silas détailla un instant les invités. Qu’est-ce qu’il détestait les bals masqués… Il espérait désespérément croiser une figure amicale qui ne lui fut pas insupportable. Il aperçut au loin la crinière caractéristique d’Alexis Fawley mais ne la classant pas vraiment dans la catégorie « amicale », il se retint pour le moment d’aller lui parler. Il commença par faire ce qui était attendu de lui. Il s’approcha du père de famille Black, Pollux et se plia comme tous les invités ou presque à l’exercice des salutations. « Monsieur Black, c’est un plaisir de vous revoir. Mon père vous envoie ses plus sincères salutations et s’excuse encore de son absence impromptue. » Il sourit au patriarche Black et après les échanges de rigueur, le Beurk se mêla une nouvelle fois à la foule. Il aperçut la famille Carrow, facilement reconnaissables, entouré de Lestrange et le fils Black. Il n’avait pas particulièrement envie d’avoir quoi que ce fût à faire avec Euron mais la perspective de pouvoir avoir Cyria à ses côtés pour affronter la soirée vainquit ses dernières réserves.

S’arrêtant devant l’un des plateaux flottant, il s’empara de deux coupes un peu au hasard. L’une de vérité et l’autre de mensonge. Ne dire que la vérité ou que des mensonges le temps du verre… N’était-ce pas la définition d‘une soirée mondaine dans ces nids de vipères ? Maitrisant tant bien que mal les deux coupes dans une main et sa canne dans l’autre, regrettant un peu son idée, il passa devant Alexis et fut bien obligé de la saluer. « Miss Fawley, toujours un plaisir, vous êtes resplendissante. » Il inclina la tête avant de continuer à traverser la pièce pour rejoindre le petit groupe. Il prit une grande inspiration et arriva dans la conversation alors que Cyria souhaitait un joyeux anniversaire au maître des lieux. « Monsieur Black, ravi de vous revoir. Une merveilleuse soirée à la hauteur des hôtes. Je vous remercie encore pour cette invitation et vous souhaite, d’après ce que j’ai compris, un excellent anniversaire. » Il inclina la tête en signe de bonjour et continua sur sa lancée. « Monsieur Lestrange, un plaisir de vous revoir en des évènements plus festifs, Madame. » Il se tourna ensuite vers les Carrow, la mâchoire crispée alors qu’il s’adressait à Euron tant ce dernier était lié à des souvenirs fâcheux. « Monsieur Carrow. » Il finit ses présentations par Cyria, où avec un regard il l’appela à l’aide dans cet océan de bienséance. « Miss Carrow, vous êtes radieuse. Je me suis permis de vous prendre un verre en vous voyant ainsi désœuvrée. » Un sourire fugace passa sur ses lèvres. « Vérité ou mensonge, je vous laisse le choix de la boisson. » Laissant le temps à Cyria de choisir son poison, il se tourna vers le reste de l’assemblée, maintenant sa canne à proximité pour éviter de ne faire un faux pas. « Merveilleuse soirée n’est-il pas ? » Il ne savait pas vraiment quoi dire d’autre. Il n’avait qu’une envie, partir et rentrer à sa boutique pour continuer son inventaire. Il fallait qu’il s’accroche à ses envies de commerce, cela pouvait le sauver…

PRETTYGIRL

Date d'inscription : 12/01/2019

Le renouveau de la famille Black

Sang-pur & co.

Quand Aodhan lui avait annoncé qu’il souhaitait l’emmener à une soirée, Hestia avait accepté sans trop de mal. Entre ses études et son boulot au Purple Vial, elle vivait constamment avec un poids sur les épaules et elle avait bien envie de relâcher un peu la pression. Une soirée c’était parfait pour ça. Là où elle s’était posée un peu plus de questions, c’était quand le Gryffondor lui avait demandé de porter une tenue chic. Il l’amenait à une soirée chic, voilà qui était une surprise. Hestia savait qu’Aodhan était, de toute évidence, plein de surprises, mais ça elle ne s’y était pas attendue. Imaginer l’irlandais dans un univers classe et feutré ce n’était pas si simple que ça. Pas qu’il ne pourrait pas y trouver sa place, plutôt que ça ne semblait pas vraiment être son truc de base. Ca avait donc posé question à la Serpentarde quand il lui avait annoncé cela. Surtout qu’ensuite, il avait refusé de lui en dire plus, peu importe combien elle l’interrogeait. Malgré tout, elle avait fini par accepter, et si ce soir elle avait revêtu une longue robe noire, c’était en prévision de cette fameuse soirée mystère. Heureusement, des vêtements chics, ce n’était pas ce qu’il manquait dans les affaires de la Serpentarde. Si son compte en banque avait souvent du mal à se remplir, ce n’était pas le cas de son placard. Hestia n’avait donc pas eu de mal à trouver une tenue appropriée. Peu sensible aux paillettes et aux froufrous, elle avait opté pour une robe relativement simple dont le tissu noir flirtait avec le sol. Rien d’extravagant, elle avait plutôt misé sur l’élégance, tout en sachant pertinemment que cette tenue la mettait en valeur.

Apparemment, c’était bel et bien le cas, car quand Aodhan la rejoignit en bas des escaliers où il lui avait donné rendez-vous, il était impossible de manquer le sourire qui étira ses lèvres. « Ouh… salut Beauté. » Un sourire vint à son tour ourler les lèvres de la Serpentarde, juste quelques instants avant qu'il ne l'attire à lui pour l'embrasser avec un emportement tel qu'elle dû enrouler ses bras autour du cou du Gryffondor pour ne pas totalement basculer. Si Hestia n'était jamais très à l'aise avec de telles marques d'affection, surtout en public, elle répondit au baiser d'Aodhan avec à peu près autant d'enthousiasme que lui. Ce n'était pas parce qu'elle n'était pas parfaitement à l'aise qu'elle devait se priver. « Il se peut que la soirée se termine plus vite que prévu. » Une expression amusée s'échappa des lèvres de la verte à ce murmure. Elle jaugea une seconde Aodhan du regard et considéra ce qu'il venait de dire. « Ca, ça peut encore s’arranger. » Finit-elle par souffler avec un sourire en coin. Hestia n'avait rien contre aller à une soirée et faire un peu la fête, même si le fait qu'Aodhan précise que cette soirée était une soirée chic continuait de l'interpeller, mais la perspective de passer du temps seule avec lui était également très tentante. Encore plus quand il la regardait comme ça. « Tu es magnifique. » Au compliment, Hestia ne put s'empêcher de rougir. Elle secoua la tête mais, en guise de remerciement, elle vint lui voler un autre baiser, bien plus délicat que celui qu'ils venaient d'échanger avant qu'il ne se redresse. « Alors, comment tu me trouves ? C’est un cadeau de Sha. » A son tour, Hestia prit son temps pour détailler Aodhan. Il avait l'air particulièrement fier de lui et de son allure et il fallait admettre qu'il y avait de quoi. Vêtu ainsi, il rentrait parfaitement dans sa consigne de soirée chic. Si c'était un style différent, ça lui allait vraiment bien. « Ta sœur a beaucoup de goût. » Mais concernant Saoirse, ça n'était pas le moins du monde étonnant. « Tu es très beau. » Confirma-t-elle avec un sourire.

« Prête ? » Avec un hochement de tête, Hestia avança sa main pour saisir celle qu'Aodhan lui tendait, mais il se déroba au dernier instant. « Merde, j’ai failli oublier. » La Serpentarde l'observa avec perplexité, il ne lui avait rien dit de cette soirée et quand il se retourna pour lui montrer ce qu'il cachait, elle comprit pourquoi. « Tu dois juste mettre ça. » Des masques. Il lui présentait des masques. Non, il voulait qu'ils portent des masques. Hestia le regarda, atterrée. « Sérieux ? » Apparemment oui puisqu'Aodhan n'attendit pas une seconde pour lui passer sur le visage un masque, certes joliment ouvragé, mais surtout un masque aux oreilles de lapin. Une fois l'accessoire noué, Hestia considéra longuement le Gryffondor, une moue bien visible sur ses lèvres laissées visibles. Au moins il ne pouvait pas louper son expression. « Ne me lance pas ce regard, c’est pas moi qui fait les règles. » Oh, ça c'était un mensonge. Non seulement il ne lui avait pas dit que cette soirée était masquée, mais en plus c'était lui qui avait choisi les masques, et notamment celui qu'elle porterait. Il n'allait pas lui faire croire qu'il n'avait pas eu son mot à dire. Encore moins quand elle vit à quoi ressemblait le masque dont il se para. « Dans ce cas pourquoi ce n’est pas toi qui as le masque de lapin ? » Argua-t-elle en haussant un sourcil. Deux masques de loups ça aurait été très bien. Mais non, il avait fallu qu'il lui choisisse un masque de petit rongeur. A l'expression du Gryffondor, Hestia opposa une moue blasée, elle n'avait franchement pas grand-chose d'un petit lapin.

Lui, en revanche, imita parfaitement son animal totem du soir et lui sauta dessus pour l'emprisonner dans ses bras avant de les faire transplaner. Lorsqu'ils arrivèrent, Hestia sentit tout d'abord le froid de l'extérieur la saisir, puis les dents d'Aodhan contre la peau délicate de son cou qui lui arrachèrent un frisson qui n'avait rien à voir avec la température de l'air. « Nous y voilà Run. » Enfin Hestia ouvrit les yeux et quand ses prunelles se posèrent sur la bâtisse qui leur faisait face, elle se figea entre les bras du Gryffondor. Tout son corps se crispa, son cœur s’emballa dans sa poitrine. Mais cette fois-ci ça n'avait rien à voir avec l'effet que l'irlandais pouvait avoir sur elle. Elle avait reconnu le manoir. Le manoir Black ou justement une soirée chic se déroulait ce soir et où toute la société sorcière avait été invitée. Comment avait-elle pu ne pas faire le rapprochement ? « Hé regarde-moi. Tes parents ne sont pas là, je me suis renseigné. Ils ont refusé de venir. » Au milieu de ses tourments, elle ne sentit pas les mains d’Aodhan se poser sur son visage et tourna la tête sans lui opposer de résistance. Leurs prunelles se trouvèrent mais celles de la verte brillaient d’un mélange de confusion et d’une angoisse sourde. « Tu as fait quoi ? » Il s’était renseigné sur ses parents, elle ne comprenait pas pourquoi, ni comment. Ni de quel droit. « Et tu as un masque. On est tranquilles, ok ? On va juste passer une bonne soirée et profiter. » Hestia la tête, se défaisant de sa prise au passage. Il ne savait pas, il n’avait aucune idée. « Le masque ne changera rien. » Le masque ne la protégerait de rien. Ce monde n’était plus le sien, il ne voulait plus d’elle et il le lui avait bien fait comprendre. Mais ce monde ne l’avait pas oublié pour autant, elle n’était pas une inconnue dans ce monde, et ce n’était pas un masque qui allait empêcher qui que ce soit de la reconnaitre. « Il n’y a pas que mes parents que je ne veux pas voir, Aodhan. » Certes, elle n’avait aucune envie de croiser leur chemin. Mais il en allait de même pour tous les autres sang-purs, tous ceux qui la regarderaient de haut, qui préféreraient la voir morte qu’en train de souiller le nom des Carrow comme elle le faisait. « Il n’y a pas qu’eux qui n’accepteront pas ma présence. Personne ne veut de moi ici. » Ce serait vu au mieux comme de l'arrogance, au pire comme une provocation. Or, Hestia savait parfaitement comment les sang-pur réagissaient quand ils se sentaient provoqués. Mais ça, Aodhan l’ignorait, il y avait des choses qu’elle n’avait pas encore partagé avec lui et les représailles de sa famille après qu’elle leur ait tourné le dos en faisait partie.

« Pourquoi tu veux venir à cette fête ? C’est rempli d’hypocrites. » Elle était bien placée pour le savoir, elle en avait fait partie pendant des années. C’était un monde de requins et elle était bien contente d’en être sortie, sauf que là Aodhan voulait y plonger, et l’emmener avec lui. Un craquement retentit près d’eux, annonçant l’arrivée de nouveaux invités. Aussitôt Hestia se figea et répondit d’un bref signe de la tête à la salutation du couple qui venait d’apparaitre. Un elfe de maison sortit de la demeure pour prendre leurs affaires et les inviter à se rendre dans le jardin. Voyant les deux étudiants sur le trottoir, il s’approcha à petits pas pressés. « Miss Carrow, bienvenue. » Hestia coula un regard sombre à Aodhan. « Dois-je vous annoncer ? » Lèvres pincés, la verte secoua aussitôt la tête. « Non. » surtout pas. « Ce ne sera pas nécessaire. » Elle aurait aimé faire demi-tour et partir sur le champ mais l’elfe de maison ne lui en laissa pas l’occasion. Il les poussa littéralement jusqu’au jardin aménagé pour la soirée, certainement désireux que l’anniversaire de son maître soit couronné de succès. Le dos droit et le visage fermé derrière son masque, Hestia observa les lieux, s’efforçant d’ignorer les regards qui pouvaient se poser sur eux. Comme elle le craignait, elle reconnu beaucoup de visage et sa respiration se fit plus courte quand elle vit les silhouettes de son oncle et de sa tante. Elle se détourna aussitôt, ignorant totalement comment réagir autrement qu’en embrassant son envie de fuir. Elle jeta un coup d’œil à Aodhan pour le prévenir. « Si tu veux aller saluer M. Black, ce sera sans moi. » Elle n’avait aucune intention d’ouvrir les hostilités, pas si elle ne voulait pas d’une nouvelle visite des Mangemorts. Hestia prit une profonde inspiration. « J’ai besoin d’un verre. Allons nous chercher à boire. »

CODAGE PAR AMATIS

Petit résumé (parce que j'ai voulu faire court mais j'ai échoué):

'Cause there were pages turned with the bridges burned

Date d'inscription : 05/09/2023

Le renouveau de la famille Black

Orion & everybody

Encore une soirée mondaine. Joshua aurait préféré s’en passer. Certes, il était important pour lui de faire bonne figure auprès des sangs-pur et du reste de la haute sphère sorcière. D’autant plus, depuis que ses parents étaient divorcés et que l’entreprise était en jeu. En effet, la famille Nott était en guerre. D’un côté, Joshua et sa mère, de l’autre, Pétrus, son père et sa sœur, Octavia. Enfin, c’est ainsi que le jeune homme percevait les choses. Car, la cadette, s’entêtait à dire que vivre avec le patriarche ne signifiait pas qu’elle donnait son soutien à celui-ci. Balivernes. Joshua eut du mal à croire que sa sœur fut stupide à ce point. Non, il y a un an de cela, elle avait rejoint le camp de son père en allant vivre chez lui. Joshua pensait que Pétrus l’utilisait comme il avait utilisé July, la matriarche de la famille, pour s’occuper de l’entreprise. Le jeune héritier avait encore au travers de la gorge, la trahison de sa sœur. Comment pouvait-elle apprécier et soutenir leur bon à rien de père ? Cela le dépassait. Il avait toujours cru que sa sœur était intelligente, il s’était trompé.

Ce soir-là, toute la communauté sorcière avait été invitée à l’anniversaire d’Orion Black. Joshua n’était pas ravi. Orion ne l’avait jamais mis vraiment en confiance et ils se connaissaient très peu, mais le Nott devait, comme la plupart des sangs-pur, attirer sa sympathie. Car oui, sa mère avait perdu l’entreprise et pour la récupérer, elle devait avoir le soutien des personnes les plus influentes du pays. Joshua lui avait donné le sien à la minute où il avait su ce qu’il se passait. Cela faisait maintenant trois ans que les Nott étaient en guerre. Trois ans, que Joshua bataillait pour sa mère, mais aussi pour lui. L’entreprise lui appartenait, en tout cas, elle allait lui appartenir : il était l’héritier. Mais le jeune homme craignait que son père trouve un moyen de lui enlever. Au fond, Joshua n’était pas sûr que cela lui déplaise. Lui, rêvait de faire de la politique, pas d’être à la tête d’une usine d’import-export. C’était plus une question de fierté. L’entreprise était son héritage. Joshua avait même songé à assassiner son père avant qu’il ait le temps de faire quoique ce soit, mais July l’en avait dissuadé. Le jeune homme pensait toujours que cela aurait simplifié les choses. Il ne serait pas là, à s’épuiser pour que sa mère récupère l’entreprise. En effet, le jeune homme était débordé. Avec le travail immense qu’il faisait à l’université pour ne pas se faire rattraper par sa sœur qui avait de grandes facilitées, le jeune homme n’avait plus de temps à lui. Il était épuisé. Mais Joshua était présent, pour sa mère, pour lui et pour la justice. Car, oui, ce choix d’avoir donné l’entreprise à Pétrus était d’une grande injustice et le jeune homme devait la réparer.

Le jeune homme s’était revêtu d’un costume blanc, l’un de ses plus chers. Il tenait à faire bonne impression. Même s'il n’était pas spécialement dépensier par rapport à beaucoup de ses camarades qui roulaient sur l’or, Joshua savait qu’il était important dans ce genre de soirée d’étaler un minimum sa richesse. Comment avoir du soutien s’il donnait l’impression de ne même pas avoir de quoi mettre un costume correct ? Et puis, la richesse était synonyme de puissance et Joshua tenait à étaler sa puissance devant le monde sorcier. Ainsi, il montrait sa supériorité à ceux qui venaient sans vraiment avoir leur place ici.
En plus de son costume, Joshua, comme l’avaient demandé les hôtes, portait un masque qu’il s’était fait fabriquer pour ce genre d’occasion. Le jeune homme n’avait pas choisi n’importe quels motifs. En effet, ce masque qui ne lui recouvrait que les yeux, pour qu’il soit reconnaissable, était décoré par de jolis serpents. Pour beaucoup, cela ne voulait pas dire grand-chose, mais pour Joshua, ça lui rappelait qui il était réellement : un fourchelang. Ainsi, même s’il n’était pas forcément à l’endroit où il voulait être, près de ses meilleurs amis, il pensait à eux et se rappelait sans cesse d’où il venait.

Le Nott se téléporta en début de soirée dans le jardin du manoir Black, avec sa mère. Joshua dut avouer que c’était impressionnant. Les hôtes avaient mis de quoi marquer leurs invités. Les jardins étaient plus que splendides, Joshua était tenté de-ci aventurer pour profiter de chaque endroit. Malheureusement, il n’était pas là pour ça. Il avait du travail et de ce fait pas le temps de s’amuser. July Nott s’était, elle aussi, mise sur son trente et un. Elle était magnifique, Joshua ne put s’empêcher de penser qu’elle pourrait très bien retrouver un mari. Les choses seraient plus simples pour récupérer l’entreprise. Car, malheureusement, quand on était une femme célibataire, même pire, divorcée, il était beaucoup plus difficile d’être prise au sérieux. Mais Joshua soupçonnait sa mère de vouloir se battre pour être reconnue en tant que femme indépendante. Elle avait toujours été une grande féministe, pour elle, ce divorce, était un moyen de prouver au monde entier que les femmes n’avaient pas besoin d’homme pour s’élever.
« Joshua, je pars tout de suite rejoindre Pollux Black. Si les Black sont bien de retour en Angleterre, cela pourrait nous être bien utile. D’autant plus que d’après mes informations, ton père n’est pas là. Je te laisse rencontrer Orion et lui fêter son anniversaire, ainsi que trouver le plus de potentiels soutiens. »
Joshua hocha la tête et parti de son côté. Il regarda autour de lui, à la recherche d’Orion avec qui, il avait eu, certes très peu, mais tout de même, des échanges dans des soirées mondaines. Joshua fut vite alpagué par les plateaux volants, mais il refusa toutes boissons. Le jeune homme, n’aimait de nature pas boire. Il craignait trop de perdre le contrôle et casser l’image qu’il avait pris tant de temps à forger. Mais, en plus, ces boissons-là étaient spéciales. Joshua n’avait pas envie de se laisser enivrer par des boissons aux effets étranges, on ne sait jamais ce qu’elles pourraient lui faire faire. Joshua reconnu alors une voix, qu’il n’avait pas entendu depuis longtemps. « Hestia Carrow ! » Cela faisait un certain temps que le Nott ne l’avait pas croisé. Après tout, quoi de plus normal, elle avait été reniée par les Carrow. Il fallait avouer que Joshua ne la portait pas dans son cœur. Elle avait rompu les fiançailles avec Grigori, l’un des meilleurs amis de Joshua. Et Joshua pouvait être un con, mais quand il était ami avec quelqu’un, ce n'était pas des paroles en l’air. Donc le Nott, était légèrement agacé de la voir venir dans ce genre de soirée comme ci de rien n’était. Quelle idée avait eu les Black d’inviter toute la communauté sorcière ?
« Alors comme ça on joue les revenantes ? Ou alors, si j’ai bien compris, tu es là pour l’alcool ? » Joshua sortit son sourire carnassier, il n’avait pas le temps de s’occuper pleinement de la Carrow, mais il n’allait pas hésiter à perdre quelques minutes pour elle.
Joshua allait continuer ses railleries quand il le vit : Aodhan O’Brain. Le jeune homme changea d’un coup d’attitude. Mais qu’est-ce qu’il faisait là ? Vraiment, il osait tout celui-là. Et puis, le Nott regarda de plus près et se rendit à l’évidence : il était avec la Carrow. Un sang-mêlé avec une sang pure, le genre de chose que Joshua n’aimait pas vraiment. Le problème, c'était qu’avec O’Brian il ne pouvait rien dire. En effet, celui-ci était sûrement le seul sang-mêlé à avoir de l’emprise sur le mangemort. O’Brian avait découvert le secret du Nott. Chose extrêmement problématique. Depuis tout petit, sa mère lui avait expressément appris à ne jamais dévoiler son secret. O’Brian l’avait bien compris et il n’hésitait pas à faire chanter le mangemort. Et puis, au détour d’une aventure, Joshua s’était surpris à apprécier l’irlandais. Tout de même, il n’appréciait pas de le voir ici et encore moins accompagné d’une sang-pur, traître à son sang.
Joshua sourit poliment à Aodhan, certes, il devait être plus agréable que prévu, mais il n’avait pas l’intention de se taire pour autant. « Aodhan O’Brian ! Je suis surpris de te voir ici. Et encore plus accompagné. » Joshua regarda la Carrow, il ne voyait vraiment pas ce que l’irlandais pouvait trouver à cette fille. « Tu as des goûts… Originaux à ce que je vois. » Finalement, Joshua n’allait pas s’attarder, il avait des choses plus importantes à faire que de s’occuper d’un impur et d’une traître à son sang.

@Aodhan O'Brian & @Hestia Carrow

made by black arrow

HE WAS SO AFRAID TO BE HUMAN
by EXORDIUM.

Date d'inscription : 23/11/2022

❝ on juge un homme à ses actes ok... mais aussi à la qualité de la sauterie qu'il organise ❞

Le renouveau de la famille Black

Hestia a écrit:: « Dans ce cas pourquoi ce n’est pas toi qui as le masque de lapin ? »

Aodhan leva un sourcil avant qu'un sourire carnassier n' ourle ses lèvres.

_ On pourra échanger, si tu es sage. Laissa-t-il filtrer à travers un demi sourire qui en disait long.

Il sentit son corps se raidir dès qu’elle réalisa l’endroit où ils se trouvaient. Il s’y était attendu et avait tout de suite tenté de la rassurer. Force est de constater que sa tentative se résumait en un mot : échec. Mais il n'était pas du genre à se décourager aussi rapidement. A son sens, il n’y avait aucun risque, ou alors si faible que ça valait pas le coup de le mentionner.

Hestia a écrit:: « Il n’y a pas que mes parents que je ne veux pas voir, Aodhan. »
« Il n’y a pas qu’eux qui n’accepteront pas ma présence. Personne ne veut de moi ici. »

_ Mon coeur, sans vouloir te vexer, je pense qu’à part moi, tout le monde se fiche que tu sois ici ce soir. Il se rapprocha légèrement pour lui expliquer le fond de sa pensée. Orion Black a invité toute la communauté magique pour soigner son image. Alors, oui, y a la blinde de connards, -il sourit et fit un signe de tête à un couple qui passait près d’eux juste à ce moment, avant de reprendre- mais pour le coup ils ne sont pas les seuls. Je suis même sûr qu’il doit y avoir des journalistes pour couvrir l’événement. Ils ne sont pas là pour chasser une étudiante qui leur a tourné le dos, ça serait vraiment super con de leur part.

_ Je ne t’amènerais pas ici si je pensais que c’était dangereux pour toi.

Hestia a écrit:: « Pourquoi tu veux venir à cette fête ? C’est rempli d’hypocrites. »

_ Parce que les fêtes en ce moment y en a pas tant que ça. Depuis les attaques successives du Blood Circle, l’ambiance n’était pas au beau fixe. Et parce que je veux profiter de leur générosité pour m’amuser à leurs frais. Avec toi. Oui, c’était clairement de la provoc’ mais c’était sa façon à lui de combattre l’adversité.

_ Au moindre signe de danger on dégage en vitesse. Tu as ma parole.

« Miss Carrow, bienvenue. »

Mais quel connard celui-là ! Les épaules de l’irlandais s'affaissèrent subitement, comme si on venait de le charger à mort et il laissa sa tête s’incliner vers l’avant. Ok là il avait besoin d’un coup de pouce du destin si c’était pas trop demandé ! Sous le regard noir de Hestia, le jeune homme se contenta de hausser innocemment les épaules.

« Dois-je vous annoncer ? »

Hestia a écrit:: « Non. Ce ne sera pas nécessaire. »

Oups. Il avait une idée.

_ Hey mec ! Dit-il en filant une légère tape sur l’épaule de l’elfe de maison. Et moi tu veux pas m’annoncer ?

L’elfe de maison au visage taciturne et marqué par les siècles changea subitement d’expression pour revêtir celui de la confusion et de l'embarras.

_ Mais monsieur, toutes mes excuses à monsieur mais j’ignore qui est monsieur…

O’Brian eut un rictus que la tête de loup ne put masquer tandis qu’il se pencha sur la petite créature.

_ Clint Eastwood. Qu’il murmura avant de se redresser.

L’elfe haussa un sourcil tandis que ses lèvres bougeaient lentement, tentant de répéter le nom pour mieux s’en souvenir. Y avait pas grand monde dans c’te caboche.

Finalement, la bestiole les “invita” à se rapprocher de la fête qui battait son plein. Si Hestia n’était pas à l’aise, ce n’était pas le cas de celui qui l’accompagnait. Il paraissait parfaitement détendu, les mains glissées dans ses poches.

Hestia a écrit:: « Si tu veux aller saluer M. Black, ce sera sans moi. »

Le Gryffondor se contenta de sourire pour toute réponse. Ce n’était pas là son intention.

_ Monsieur Clint Eastwood ! S’égozilla l’elfe de maison tandis qu’Aodhan mordait sa lèvre inférieure pour s’empêcher de se marrer. Si quelques personnes se retournèrent, c’était vraiment une immense minorité. Personne ici ne devait savoir de qui il était question. Quel dommage ! Cela dit, il aurait juré avoir entendu quelqu'un pouffer de rire.

Hestia a écrit:: « J’ai besoin d’un verre. Allons nous chercher à boire. »

_ Attend j’y v…

Josh a écrit:: « Hestia Carrow ! »

Aodhan n’eut pas le temps de terminer sa phrase et tourna ses prunelles jusqu’à la voix qu’il connaissait bien en laissant un geste d’humeur soulever vaguement sa main en mode “mais nan”. Cette fois, son argument du masque était définitivement cramé et Aodhan poussa un soupire qui ressemblait à s’y méprendre à un grognement. Merci Nott ! Son oeillade sur la silhouette toute de blanc vêtue se fit dubitative car il n’aimait pas trop le ton qu’il venait d’employer pour s’adresser à sa copine.

Josh a écrit:: « Alors comme ça on joue les revenantes ? Ou alors, si j’ai bien compris, tu es là pour l’alcool ? »

Cette fois il ouvrit grand ses yeux, mais d’étonnement. Il était en train d’halluciner ou quoi ? Nan parce qu’il croyait avoir entendu Joshua manquer de respect à Hestia, juste devant lui. Inspirant profondément, il mordit sa lèvre inférieure, les nerfs subitement à vif. Le loup dont il portait le faciès commençait à bien représenter son état intérieur. Il éprouvait déjà une envie folle de l’emplafonner. Mais voilà, ils étaient dehors, pas de plafond. Il allait trouver autre chose. Fort heureusement, il y avait une valeur sûre en cas d'urgence : l'asphalte.

Josh a écrit:: « Aodhan O’Brian ! Je suis surpris de te voir ici. Et encore plus accompagné. »

Joshua Nott avait ses travers. Il fallait dire qu’avait été élevé -à l’instar de Hesta d’ailleurs- dans un milieu pourri et il ne pouvait décemment pas le sabrer pour ça. D’ailleurs, les pics et insultes que le sang pur pouvait proférer à l’égard de l’irlandais ne touchaient jamais. Certaines pouvaient même l’amuser. Un petit revers suffisait à remettre Nott dans le droit chemin et les choses en restaient là. Mais s'il n'était pas susceptible, il y avait des choses qui pouvaient le faire très vite sortir de lui-même. Et cette fois, le mépris du Serpentard ne le fit pas rire, loin de là. Tandis qu’il fusillait l’anglais de ses prunelles d’azur glaciales, il espérait vraiment qu’il allait s’arrêter là au risque de déclencher les aspects les moins aimables du Gryffondor. Nids de Mangemorts ou pas.

Josh a écrit:: « Tu as des goûts… Originaux à ce que je vois. »

Le jeune homme tourna la langue dans sa bouche avant d’en mordre le bout, le carré de sa mâchoire se contractant. Un sourire étira lentement le coin des lèvres du Lion avant qu’il ne dévoile la blancheur de ses dents.

_ Joshy ! Mon pote ! Dit-il, décroissant ses bras en se dirigeant d’un pas déterminé vers le Serpentard. Il abattit sa main sur sa nuque dans une empoignade qui se voulait amicale et qui pourtant révélait une certaine… rudesse. Sa poigne était de fer alors qu’il le tirait contre lui avec une chaleur légèrement excessive.

_ Viens là, faut qu’j’te parle.

Il se tourna légèrement, profita de la musique, des chants et des rires éclatants pour murmurer à l’oreille de l’homme au masque reptilien.

_ Tu vas t’excuser tout de suite auprès d’elle ou je jure de te faire chanter debout sur une table avec ta langue fourchue avant la fin de la soirée. Après ça je pourrirai tellement ton existence que ta réputation deviendra le dernier de tes problèmes.

Le Gryffondor maintenait le jeune homme contre lui pour l’empêcher de se soustraire à son emprise, conservant l’illusion qu’ils étaient dans une discussion parfaitement amicale. Aodhan, lui, souriait comme un loup montre les crocs...

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I follow no rule
that's my rule

The hero is easy to be, you just don't like seeing yourself in me. Fine, I might be the enemy and maybe the villain is me (

) le chant des sirènes.

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Le renouveau de la famille Black

     @"Orion Black" and Co    

Décembre 2021 - Soirée d'anniversaire d'Orion Black

S’il avait été dans les premiers à arriver au manoir, il y avait à présent foule dans l’immense jardin. Un brouhaha naissait peu à peu. Les gens arrivaient, prenaient la température, jaugeaient les autres pour comparer leur tenue, leur masque, tentant de reconnaître qui se cachait derrière leur loup finement ouvragé. Il y avait des silhouettes qui ne pouvaient décemment pas passer inaperçues car il ne les connaissait que trop bien… c’était le cas des anciennes familles de sang-pur qui avaient fait allégeance à l’Augurey. Leur silhouette, leur posture… il ne doutait pas qu’il en était de même pour eux et que ceux qui le connaissaient un tant soit peu le reconnaîtraient sans le moindre mal. Cela n’avait, au demeurant, aucune espèce d’importance.

Mais il n’y avait pas là que des sorciers de sang-pur à la lignée irréprochable. Il fut surprit de constater que l’appel du Black avait fait écho et que des sorciers de toute nature et de tout âge s’étaient déplacés. Ils semblaient moins à l’aise que les autres, évoluant dans ce monde avec prudence et retenue, comme si leur présence était illégitime. Aux yeux de certains, il était évident que c’était le cas.

Son regard bleu acier avait beau s’être affublé d’un masque, ses prunelles perçaient la foule. Ignorer qui l’entourait à présent ne lui était pas très agréable. Les mystères étaient sa némésis et il se faisait un devoir de les réduire à néant.

Ses sourcils se froissèrent un bref instant. Une silhouette attira son attention mais deux autres la voilèrent presque aussitôt. L’arrivée d’un groupe de personnes le tira de ses pensées, accaparant son attention. Il rendit leur salut au couple Lestrange @Apollon Lestrange , avec tout autant de déférence avant d’afficher un léger sourire à l’approche de Cyria, sa petite sœur. Ses paroles évasives achevèrent d’assurer ses quasi-certitudes. C’était bien Elle qu’il avait entre-aperçu.

La silhouette de @Silas M. Beurk se découpa dans le décor festif comme un élément qu’on avait posé là par hasard. Le sorcier avait beau avoir son port habituel et porté un masque, aux yeux du Mangemort, il ne semblait pas très à l’aise dans cet espace à la vie bouillonnante et progressivement bruyante. Comme s’il n’était simplement pas à sa place. Ce n’était pourtant pas ce que pensait Euron. Son lien avec Beurk était trouble, lointain et secret. A son salut, il répondit de manière égale.

_ Monsieur Beurk. Dit-il poliment. Comment se porte votre boutique ? J’ai entendu dire que vous aviez récemment reçu une intéressante livraison venue tout droit du Danemark. Il se pourrait que je passe à l’occasion pour voir cela. Ajouta-t-il avec un sourire discret à son encontre.

Orion les accueillit un à un, leur accordant à chacun assez de temps et d’attention pour qu’aucun égo ne se froisse malencontreusement, mais sans excès pour ne pas créer de moment gênant. L’étiquette était un art à part entière et ce Black la maîtrisait à la perfection.

Il prit congé, saluant l’hôte, son ami, ainsi que les quelques invités près de lui pour se diriger vers le cœur de la soirée, vers celle qu’il avait convié.

Le danois traversa le jardin, immense et animé, d’un pas serein, le bleu de ses prunelles acérées désossant ce qui pouvait attiser son intérêt. De souvenir, il n’avait jamais vu ici autant de monde, même durant les conclaves des Mages Noirs où l’ambiance était fort différente. La grande statue située dans la partie sud du jardin était sans conteste la pièce centrale, c’était elle qui attirait le plus l’attention. Sa représentation de la suprématie sorcière avec à ses pieds quelques moldus respectueusement agenouillés était résolument provocatrice. Sans doute ne plairait-elle pas aux sorciers wokistes -lol- venus profiter de la fête, mais soit, cela n’avait pas beaucoup d’importance. Un loup ne pouvait pas se changer en brebis, même s’il avait les meilleures intentions. Cette sculpture ne laissait personne indifférent. Certains se pâmaient devant l’ouvrage si merveilleusement réalisé, s'enthousiasmant devant les détails et la finesse qu’il en ressortait tandis que d’autres demeuraient silencieux, comme dérangés par ce qu’ils observaient sans oser manifester quelques jugements négatifs… Il reconnaissait bien là son ami et son sens de l’hospitalité. En cela, les deux sorciers se ressemblaient.
Un sourire, léger, étendit ses lèvres fines dont la pâleur contrastait avec l’obsidienne ciselée du masque qui obscurcissait son visage carré. Ses cheveux noirs avaient été soigneusement coiffés vers l’arrière, achevant son apparence élégante et témoignant de toute l'exigence qu’il s’imposait. Même son parfum avait été choisi et appliqué avec précision. Mais pour en sentir les notes de coeur de santal et de musc blanc il fallait se rapprocher et si ce n’était sa silhouette massive ou sa réputation, l’impérieuse froideur qui émanait de lui suffisait à décourager les moins téméraires dans cette entreprise.

Maintenant plus proche, il pouvait mieux apprécier la vue qu’il avait sur Alexis. Jamais il n’avait vu la jeune femme apprêtée avec tant de soin et de féminité et jamais il n’aurait imaginé qu’elle puisse évoluer ainsi avec tant de naturel. Une fois arrivé près d’elle, le Carrow posa légèrement sa main sur le bas du dos de la jeune femme pour lui signaler sa présence. Peu expansif, ce simple geste était pour lui une marque démonstrative non négligeable, d’autant plus qu’il se rapprocha nettement d’elle, la faible distance qui les séparait dévoilant l'existence manifeste d’une relation. Que cela surprenne, que cela déplaise ou inversement ne semblait pas avoir la moindre incidence sur lui.

Il pencha la tête vers son oreille pour murmurer quelques mots à son attention.

_ J’ai failli ne pas vous reconnaître miss Fawley. Il se redressa sans hâte et maintenant qu’il se tenait droit face à elle, un sourire, léger mais sincère, étira ses lèvres. Tu es ravissante. Elle était bien plus que cela, mais Euron était toujours -ou presque- dans la réserve et peut-être put-elle percevoir davantage dans l’éclat de ses yeux bleus d’ordinaire si froids, d'autant plus que la main qui s’était logée dans son dos tarda à reprendre sa place le long de son corps.

_ Comment trouves-tu les cocktails ? Je n’ai pas encore eu l'occasion d’en profiter depuis mon arrivée.

Comme un fait exprès, par magie ou bien parce qu’il avait entendu, un elfe de maison approcha du couple, un plateau en main. Sur ce dernier se trouvait un seul objet : un verre finement ouvragé contenant un whisky à la sublime robe ambrée. Il allait de soi que ceci lui était tout destiné et lorsqu’il le saisit, il tourna la tête vers Orion avant de lever son verre en direction de son ami qu’il remercia d’un mouvement de tête.

_ As-tu déjà trouvé quelques mécènes ? Dit-il avant de porter le cristal à ses lèvres pour avaler une gorgée.

Se faisant, son regard balaya les alentours et son attention fut attirée par des voix qu’il reconnut.

_ Qu’est-ce qu’elle fait là… Cette pensée sembla lui échapper, tant la surprise de la voir fut grande.

Masquée ou non, Euron aurait pu reconnaître sa nièce @Hestia Carrow n’importe où. Venir ici ne lui ressemblait pas, au milieu de ceux qui représentaient une si grande menace pour elle… Même si ce soir, personne n’oserait lever le petit doigt -une fort mauvaise idée qui se payerait cher et sans délais- se présenter ainsi était une provocation qui était loin de lui plaire. Mais il lui était inutile de trouver le responsable de tout ça. Une colère sourde fit briller les yeux du Mangemort lorsqu’ils se posèrent sur le cavalier d’Hestia : le sang-mêlé irlandais.

_ Imbécile… Qu’il siffla entre ses lèvres pincées.

Ses doigts puissants se resserrèrent sur le cristal. L’aura qui se dégageait de lui devint soudain très hostile. Et puis il vit @Joshua I. Nott approcher et échanger avec eux. Le masque dissimula le froncement de ses sourcils face au jeu étrange qui se jouait là.

Le Carrow jeta une oeillade rapide autour de lui pour s’assurer que les membres les plus dangereux de leur communauté ne réagissaient pas, prêt à agir au moindre mouvement suspect.

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EURON O. CARROW

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Le renouveau de la famille Black
Manoir Black, Fin décembre 2021 || Euron & co
Évoluant parmi la masse de sorciers rassemblée dans l’illustre famille Black, Lexi paraissait très à l’aise alors qu’elle n’avait jamais été habituée à ce genre de festivités. Son statut de sang-mêlée ne lui avait jamais ouvert la porte de ces soirées et elle pouvait le dire sans sourciller, cela ne lui avait jamais manqué. En réalité, elle détestait la manière d’être de la plupart des Sang-pur, ceux qui estimaient que les autres sorciers n’avaient pas le droit à la parole parce qu’ils ne possédaient pas le sang qu’il fallait. Elle avait beau être née elle aussi dans une famille avec une ascendance pure, la branche de sa famille avait été souillée par ses propres parents ; Lexi avait été écartée de l’héritage de la famille Fawley à la minute même où elle était venue au monde mais elle n’avait jamais ressenti qu’elle manquait véritablement quelque chose. Pour cela, il aurait fallu qu’elle soit convaincue de la pertinence des théories liées au sang. Et ce n’était pas le cas. Lexi n’avait que faire de ces petites guerres entre sorciers. Cela ne l’intéressait pas. Tout comme la lutte contre le Blood Circle lui importait peu. Ce qui l’intéressait, c’était la magie. C’était aussi l’une des raisons pour laquelle elle avait accepté l’invitation d’Euron. Cette fête, en plus d’être un moyen pour la famille Black de redorer un peu son blason en invitant tout un chacun, rassemblait de nombreux mécènes et autres sorciers fortunés, prêts à investir beaucoup dans la recherche. L’expansion et la propagation des idéaux anti-sorciers avec l’avènement du Blood Circle au pouvoir en faisaient frémir plus d’un ; voilà pourquoi comprendre l’essence même de la magie via la génétique était d’une importance capitale. Les recherches de l’équipe menée par Lexi travaillaient sur ces questions depuis presque deux ans désormais et si les avancées étaient audacieuses, Lexi le savait, les résultats n’en étaient qu’à leurs balbutiements. Tout coûtait cher dans la science. Voilà pourquoi la jeune médicomage était présente, voilà pourquoi elle s’était parée d’une tenue sublime. Elle était là pour se vendre, pour les convaincre d’investir. C’était l’objectif premier, l’objectif officiel. L’objectif officieux se situait à quelques mètres d’elle, pris au beau milieu d’une conversation que Lexi devinait ennuyante, du moins à ses yeux.

Sa relation avec Euron avait tellement changé en moins d’un an que Lexi ignorait comment la qualifier aujourd’hui. Préférant conserver une certaine réserve quant à la nature même de leur relation, il n’en demeurait pas moins que chaque moment passé avec lui apparaissait suffisamment agréable pour qu’elle daigne s’investir davantage. La preuve était d’ailleurs là : elle avait accepté de venir ce soir. Elle avait beau tenté de se convaincre qu’elle était là également pour sa recherche, il était évident que c’était loin d’être l’unique raison. Pour autant, si Lexi avait appris à lâcher prise en la présence d’Euron, cette attitude était loin d’être acquise au milieu des autres. Non pas parce qu’elle en avait honte, mais surtout parce que lui comme elle n’était pas vraiment du genre à être expansif.

Alors qu’elle balayait du regard la salle, elle fut interpellée par une silhouette qu’elle connaissait déjà, ayant eu affaire à elle professionnellement. Cyria Carrow. Lexi, ignorant tout de ce qu’Euron avait pu dire à sa cadette sur la relation qu’ils entretenaient, préféra demeurer prudente. « Ravie de te voir également. Je te solliciterai volontiers si cela me permet d’obtenir davantage de financements. » Lexi la regarda se diriger vers son frère et lui murmurer quelques mots. Préférant les laisser à leur discussion, l’attention de Lexi fut ensuite happée par Silas Beurk qui la gratifia d’un joli compliment. Un sourire forcé sur le visage tant l’homme lui était antipathique, elle répondit avec son amabilité légendaire : « J’ignorai que vous m’estimiez autant, Beurk. Vous revoir emplit mon cœur de joie. » C’était amusant comment ils arrivaient toujours à paraître aimable tout en maniant une ironie si subtile aux yeux des autres, mais pas si subtile aux yeux de ceux qui la connaissaient. Beurk rejoignit le groupe formé par les Carrow et d’autres invités, Lexi leva les yeux au ciel. Euron avait sacrément du succès ce soir. Elle ne s’en formalisa guère, décidant d’attendre. C’était l’une de ses qualités ; elle pouvait s’avérer extrêmement patiente.

Ses pensées tournées vers la manière dont elle aborderait les investisseurs, elle ne vit pas Euron avancer enfin vers elle quelques minutes après. Elle sentit néanmoins sa présence avant même de le voir. La main posée dans le creux de ses reins entraîna un léger sourire sur les lèvres de la jeune femme qui tourna la tête vers lui alors qu’il lui murmurait à l’oreille à quel point il la trouvait ravissante. « Je suis satisfaite d’être à votre convenance, Monsieur Carrow. » dit-elle amusée, avant d’ajouter : « Mais rendons à Merlin ce qui lui appartient, mes goûts vestimentaires et mes talents pour le maquillage sont bien médiocres. Toute aide était la bienvenue pour espérer en mettre plein la vue. » Elle tourna la tête et son regard havane croisa celui plus froid de son interlocuteur et la lueur qu’elle décela dans ses yeux lui fit penser que s’ils avaient été seuls, il lui aurait probablement arraché le peu de tissu qu’elle portait. Cette pensée lui arracha un autre sourire satisfait, tandis qu’elle ne pouvait s’empêcher de paraître réjouie. Si Lexi ne saurait qualifiée la relation qu’ils entretenaient, elle devait l’avouer, celle-ci lui procurait beaucoup de plaisir. Et pas uniquement au niveau physique. C’était également agréable d’être aux côtés de quelqu’un qui savait aussi stimuler des conversations intellectuelles. Sur ce point, ils se comprenaient. Ne lui jetant pas un regard de plus au risque de paraître inconvenante, elle chuchota néanmoins à son oreille : « T’es loin d’être immonde toi aussi… » Les compliments, ce n’était vraiment pas la tasse de thé de Lexi. Mais elle pouvait néanmoins dire beaucoup et faire passer beaucoup plus de message via l’humour ou l’ironie, voilà qui lui ressemblait davantage.

Tentant de trouver d’autres visages familiers parmi la foule, Lexi se retourna vers Euron lorsqu’il lui demanda ce qu’elle pensait des cocktails. Instinctivement, Lexi porta à nouveau son verre à ses lèvres en avalant une infime quantité du liquide. Avant qu’elle ne puisse donner sa réponse, un elfe apporta un verre à son partenaire, celui-ci le levant en remerciant vers l’hôte de la soirée. « Et bah dis donc, tu as tes entrées ici, toi ! » On lui portait sur un plateau un verre à son attention, que c’était flatteur. « Pour répondre à ta question, je dois te dire que les boissons sans alcool sont délicieuses. C’est rarement le cas habituellement. » Lexi ne buvait jamais d’alcool alors elle était souvent cantonnée aux jus de fruits. Mais la plupart du temps, les hôtes ne faisaient pas vraiment d’efforts dans la composition de ces boissons, estimant qu’elles n’étaient choisies que par un nombre très restreint de convives. « Et non, pas de mécènes pour le moment. » Elle ajouta : « Ta sœur m’a proposé son aide. Mais je me suis dit que cela aurait peut-être plus de poids si mon directeur daignait m’accorder son soutien face à un potentiel investisseur. » Elle leva les yeux vers lui, lui adressant un clin d’œil face au qualificatif qu’elle employait pour le désigner. De toute manière, elle serait bien incapable de définir ce qu’ils avaient, ce qui les unissait. Elle était bien ainsi.

Alors qu’elle allait proposer à Euron de faire un premier repérage des personnes qu’ils allaient pouvoir aborder, Euron reprit la parole et le regard de Lexi fut aussitôt attirée par la jeune femme qu’il regardait. Arquant légèrement un sourcil, elle demanda : «Qui est-ce ? » De manière presque imperceptible, l’humeur d’Euron changea, déstabilisant la jeune femme. Elle qui le connaissait désormais si bien pouvait le percevoir, mais il était… agacé. C’était même plus que cela si on en croyait la manière dont sa bouche s’était crispée. Jetant son dévolu sur celui qui occasionnait autant de ressentiment envers son partenaire, Lexi le contredit : « En réalité, il est plutôt intelligent. » Lexi ajouta : « Et très drôle. » Aodhan O’Brian. Le petit frère de celle que Lexi considérait désormais comme sa plus proche amie. « Si tu me disais ce qui t’ennuie ? » Lexi ne comprenait pas grand-chose de ce qui se jouait là, se contentant de regarder Euron devenir de plus en plus taciturne, se demandant ce qui pouvait justifier une telle colère. La jeune femme semblait être d’une génération différente de la leur -même de Lexi qui pourtant avait dix ans d’écart avec Euron- et si Lexi avait une petite idée de son identité, elle préférait encore qu’il le lui confirme par elle-même.

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Le renouveau de la famille Black

Orion & everybody

Ces derniers temps, Joshua avait le don de se mettre dans des situations pas possibles. Le pire avait été cette fameuse mission à Piccalilly Circus. Le jeune homme en était encore traumatisé. Pourtant, il avait appris de ses erreurs. Joshua s’entraînait d’arrache-pied depuis, pour devenir plus puissant. Il enchaînait les missions et ce qu’il appelait ses ‘’ petites attaques secrètes ‘’ qui consistaient en réalité à enlever et à assassiner des ‘’ ennemis ‘’ de toutes les façons possibles. Mais bien entendu, il évitait les confrontations trop risquées, l’objectif était de s’entraîner et d’extérioriser ses démons internes, pas de se faire tuer. Mais ce jour-là, Joshua était sur une tout autre bataille : se faire des contacts pour récupérer son entreprise.

Il y a seulement quelques heures à peine, Joshua venait de refaire une de ses crises de colère, pour ne pas dire démence. Il avait saccagé sa chambre jusqu’à s’en briser les mains. Heureusement, il put se soigner grâce à sa magie. Mais sa mère avait dû entendre le boucan, bien qu’elle fît comme si de rien n’était. Très vite, il transplannèrent et chacun partit de son côté. Joshua cherchait un potentiel soutien de l’œil, mais il tomba sur la fameuse Carrow. Il aurait dû passer son chemin. Cela aurait été tellement plus simple. Cependant, le Nott avait beau avoir perdu le goût d’embêter le monde entier, il n’avait pas pu s’empêcher d’intervenir. Il prenait la présence de la serpentard comme une offense. Il lui en voulait peut-être un peu de ne pas s’être fiancé avec son meilleur ami et d’avoir reniée leur monde. Pourtant, si Joshua aurait su qu’elle était accompagnée de O’Brian, il aurait passé son chemin.

Le jeune homme ne s’était pas trouvé spécialement odieux, enfin par rapport à ce dont il était capable. Il tenait rancune à Hestia, mais ne la détestait pas pour autant, elle restait une sang-pure, bien qu’il se garderait de dire ça à ses amis. Mais apparemment, il était quand même allé trop loin. Il devait vraiment apprendre à aiguiser son sens de l’observation ! Quand O’Brian le prit en aparté, Joshua ne s’était pas encore rendu compte de l’étendu de sa colère. Et puis vint les menaces. Le Nott regretta profondément ses paroles, mais il ne pouvait pas s’excuser. Premièrement, car il n’avait rien fait de mal et puis, si cela venait à se savoir, Joshua pourrait dire adieu à tout le travail qu’il avait fait. Et pourtant, il savait que O’Brian était sérieux. S’il en tenait qu’à lui, il l’aurait écouté, mais Joshua aurait l’impression de trahir ses amis, sa famille et ses principes. Hestia Carrow méritait plus qu’une petite blague, il avait déjà été bien gentil avec elle. Néanmoins, Joshua avait peur. Depuis qu’il s’était fait massacrer lors de sa première mission, sa confiance en lui avait été fortement ébranlée. Et puis, même s’il ne l’avouerait jamais, le Nott ne voulait pas se froisser avec Aodhan, parce qu’au fond, il l’aimait bien malgré tout les préjugés qu’il avait à son égard. Il allait s’excuser et sincèrement, mais pas à Hestia.

« Écoute, je suis désolé, si j’avais su que tu étais avec elle, je n’aurais pas dit ça. » Joshua ne comprenait rien à l’amour, mais il savait à quel point ça pouvait rendre fou. « Et je ne faisais que la taquiner, ce n’était vraiment pas méchant quand même ! » Une petite blague sur l’alcool, il aurait très bien pu la faire à un ami, donc pour un cas comme Hestia, ce n’était rien.

Joshua sentait que cette histoire pouvait dégénérer à tout moment. Ainsi, il garda son air le plus sympathique possible, bien que son cœur battait à la chamade. Il devait être courageux et ne pas se plier aux ordres de son camarade, même si, une partie de lui, lui criait de s’excuser et de partir la queue entre les jambes. Il sentait la main d’Aodhan qui le bloquait, mais il amorça un départ, forçant légèrement sans pour autant y mettre la moindre violence. « Bon, je vais vous laisser entre amoureux, hun ! J’ai encore du travail devant moi ! » Son ton était amical et enjoué. Il savait jouer la comédie, on pouvait lui concéder, mais cela allait-il suffire pour le sortir de cette fâcheuse situation ?

@Aodhan O'Brian & @Hestia Carrow

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HE WAS SO AFRAID TO BE HUMAN
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Le renouveau de la famille Black

     @Alexis Fawley  and Co    

Décembre 2021 - Soirée d'anniversaire d'Orion Black

Ainsi donc Lexi s’était faite aider pour s'apprêter en cette occasion spéciale. C’était plutôt logique. Lexi ne versait pas dans toutes ces choses dans lesquelles la majorité des femmes adoraient dépenser leur temps et leur argent : la mode. Elle était bien trop passionnée par son travail et quand bien même elle n’aurait pas été légiste, Euron doutait qu’elle puisse s’intéresser à ces choses et ce même dans une autre vie. Ce qui l’interpela en revanche, c'était le mystère qui entourait celle qui l’avait aidé. Le Carrow ne pouvait pas se contenter de prendre une information pour ce qu’elle était. Sans qu’il l’eut consciemment sollicité, son esprit analysa la situation en une fraction de secondes à peine. Qui se cachait donc derrière ce “Merlin” ? Ce devait être une personne spéciale avec qui la jeune femme entretenait une relation assez intime pour lui permettre d’orienter ses choix concernant son apparence -ce qui n’était pas rien. Il s’agissait forcément d’une femme, une femme qui avait un goût sûr et en qui Alexis Fawley avait confiance… Il n’y avait pas foule de prétendantes à ce poste et un nom vint immédiatement à l’esprit du Médicomage : O’Brian. Inutile de lui demander confirmation, il était sûr de lui. Et puis, garder le silence lui éviterait d’exposer ses petites manies.

_ Objectif atteint docteur. Peut-être devrais-tu venir au travail avec cette tenue demain ? Voir la tête de ton assistant devrait-être divertissant.

Lexi a écrit:: « T’es loin d’être immonde toi aussi… »

Euron haussa un sourcil -ce qui ne se vit pas sous son masque, évidemment- et ses lèvres s’arquèrent en un léger sourire tandis qu’il s’inclinait légèrement vers elle.

_ Je te remercie. Répondit-il avec dans la voix une chaleur dont l’ironie peignait l’expression rare de son amusement. Il savait que ces mots, dans la bouche de la sang-mêlé, étaient de véritables compliments, bien que leur maladresse aurait pu hérisser un certain nombre de personnes.

Lexi a écrit:: « Et bah dis donc, tu as tes entrées ici, toi ! »

C’était peu dire, il ne pouvait le nier mais il ne s’en venta point. Ils étaient ici dans son univers, au cœur même du monde dans lequel il avait vu le jour avant de grandir et de mûrir. Personne ici ne lui était étranger et il y avait fort à parier que l’inverse était aussi vrai. C’était un peu étrange. Ces gens étaient les siens, ses amis, sa famille, ses liens professionnels et dogmatiques…

Lexi a écrit:: « Et non, pas de mécènes pour le moment. »
« Ta sœur m’a proposé son aide. Mais je me suis dit que cela aurait peut-être plus de poids si mon directeur daignait m’accorder son soutien face à un potentiel investisseur. »

Un rictus fendit la mâchoire carrée rasée à blanc que le loup ne dissimulait pas.

_ J’en serai ravi.

Son regard balaya l’assemblée. Trouver des cibles potentielles ne serait pas compliqué car la grande majorité des gens présents avait largement les moyens de donner une part de leur rente à la recherche. Mais comme souvent avec les riches, il fallait leur donner cette petite impulsion pour les encourager à se défaire de leurs précieux gallions.
Le Mangemort repéra très vite les individus capables de leur fournir ce à quoi ils aspiraient. Il allait inviter Alexis à rejoindre un couple non loin de là lorsque son attention fut attiré ailleurs, vers sa nièce et son cavalier.

Lexi a écrit:: «Qui est-ce ? »

Prononcer son prénom ici bas n’était pas une chose qu’il avait très envie de faire. D’un bref mouvement de la tête, il s’avisa qu’ils étaient assez isolés pour pouvoir parler en toute liberté.

_ Hestia, la fille de mon cousin. (ouais du coup c’est sa petite cousine mais tant pis xD) Elle a tourné le dos à la famille Carrow et a été reniée. Il n’est pas prudent pour elle d’être présente… même si ses parents ont rejeté l’invitation.

Derrière eux, le groupe de musique magique avait commencé à jouer quelques notes, aspirant l’attention des invités sur celui-là et Euron pensa que c’était bien opportun et espérait que cela suffirait.

Lexi a écrit:: « En réalité, il est plutôt intelligent. »

Le Carrow fronça ses yeux bleu aux lueurs glaciales en se tournant vers Fawley.

Lexi a écrit:: « Et très drôle. »

Et puis quoi encore ? Cette énumération sommaire quoique trop longue à son goût lui fit plisser ses yeux dont l’acier s’acéra. Le sorcier toisa la jeune femme un instant avant de se souvenir. Bien sûr que Lexi le connaissait. Elle était amie avec Saoirse, l’aînée du garçon.

_ Evidemment. Les O’Brian. Et dire qu’ils ne sont que deux…

Lexi a écrit:: « Si tu me disais ce qui t’ennuie ? »

Il se détendit finalement, avalant une nouvelle gorgée de whisky, la dernière.

_ Mon cousin, Cyrus et sa femme Athéna ont envoyé un contingent de Mangemorts pour la punir l’année dernière. Chose dont ils se sont d’ailleurs bien gardés de m’informer soit dit en passant. La famille a du mal avec les défections et l'exposition publique de leurs échecs. Leurs deux filles sont parties. Les voilà donc à ce jour sans héritières. La pilule a du mal à passer. C’est pourquoi j’aurais préféré qu’elle ne soit pas présente ce soir. Cela sonne comme une provocation et une insulte… Or, cela ne lui ressemble pas, contrairement à lui.

Il fronça son regard sur eux avant de reprendre, sur un ton plus confidentiel.

_ Je ne veux pas que son tempérament et son inconséquence provoque une chose qu’il pourrait regretter.

Le Directeur observa de nouveau autour d’elle, ainsi qu’autour des jeunes gens et s'aperçut qu’ils ne semblaient pas attirer l’attention plus que de raison. Un soupir dénoua ses larges épaules alors qu’il se tournait face à la légiste.

Il entrouvrit ses lèvres lorsque l’elfe de Maison réapparut devant eux. Cette fois, il porta davantage d’attention sur la créature. Il paraissait âgé, même pour un elfe, et son oreille droite était cassée et plus basse que l’autre. Sur le plateau qu’il tenait fermement contre lui avec ses doigts crochus, un nouveau verre du même whisky se tenait. Euron eut un rictus. Orion avait sans doute préciser à l’elfe qu’il devait porter une attention toute particulière au service de ce Carrow en particulier. Voilà qui lui ressemblait bien. En vérité, cela n’était pas pour lui déplaire.

Un craquement retentit. L’Elfe tendait le plateau au sorcier lorsqu’il fut subitement arrêté dans son élan, tiré en arrière par les haillons qui lui servaient de vêtements. Le plateau tangua dangereusement, le verre de cristal glissant jusqu’au bout de la petite plate-forme manquant de basculer dans le vide. Offusqué et surpris, l’Elfe se retourna pour faire face à l’individu qui venait de le détourner de sa mission et enragea en une seconde lorsqu’il aperçut Mus, un autre Elfe de maison, le défier du regard.

_ Mus est l’elfe de maison de maître Euron Octavius Carrow et Mus n’a pas besoin qu’un autre elfe de maison mal léché serve son maître à lui !

En une seconde, la scène changea. On était pas loin d’une tragédie grecque. L’Elfe à l’oreille cassée tenta de reprendre son plateau des mains de l'inopportun et le verre ressemblait à un navire en pleine mer ballotté par des vagues gigantesques. Le liquide ambré remuait dangereusement dans l’indifférence la plus totale. Les deux énergumènes étaient bien trop occupés à se disputer… se disputer quoi d’ailleurs ? Tout cela devenait ridicule et le Directeur se trouva bien forcé d’intervenir.

_ Ca suffit Mus.

L’instant d’après, et bien que ce fut de bien mauvaise grâce, Mus relâcha son emprise. Le plateau vola en arrière et le verre avec. L’elfe à l’oreille cassée manqua de trébucher mais il se reprit et dans un mouvement magique à peine perceptible, le verre retomba sur le plateau, comme si rien ne s’était passé. Mus, croisa ses bras sur ses guenilles, ses yeux globuleux lançant des éclairs à son homologue.

Euron eut ce léger mouvement de tête latéral, sans doute un peu blasé par la situation. Pourtant, il y avait bien une part de lui que cette situation amusait. Mus l’avait toujours amusé. Discrètement et d’un seul doigt, il lui intima de s’approcher. Bien entendu, le serviteur s’exécuta avec forte motivation, ses doigts se tapotant les uns aux autres, les yeux baignés d’un amour débordant, prêt à recevoir ses ordres.

_ Surveille Hestia et son ami. Veille à ce qu’ils n’attirent pas trop l’attention et préviens-moi si l’un des invités s’approche d’eux.

Le visage elfique de Mus devint grave, presque solennel. Cette mission était de toute importance, il en était absolument certain.

_ Oui maître. Vous pouvez compter sur Mus. Mus va bien surveiller la jeune maîtresse Carrow et Mus préviendra le maître au moindre événement suspect. Le moindre événement. Mus va se faire tout petit, tout discret. Telle une ombre il va ramper… L’elfe de Maison à l’oreille cassée fixait Mus, ses yeux froncés lançant sur lui un regard à la fois réprobateur et sidéré par sa volubilité excessive et servile. Euron, lui, était habitué mais il coula un regard à Lexi avant qu’un léger sourire ne fende ses lèvres, ses bras se croisant sur son torse. … telle une petite souris il va se cacher… derrière un lampadaire, une barrière, un buisson, mais Mus n’a même pas besoin que ce soit un gros buisson. Un tout petit buisson peut le cacher, oui oui oui, même moins qu’un buisson. Une petite touffe d’herbe…

_ Oui Mus je crois qu’on a saisi l’idée merci. Vas-y maintenant.

_ Le maître ne va pas le regretter ! Mus disparu en un claquement de doigts… puis réapparu une seconde après, exactement au même endroit, faisant sursauter et ronchonner l’elfe à l’oreille cassée. Les énormes yeux clairs de Mus se posèrent alors sur Alexis Fawley avec une douceur somme toute inquiétante. Mus a oublié de dire à miss Fawley qu’elle était resplendissante. Le Maître de Mus a vraiment bon goût.

Cette fois le Carrow poussa un souffle d’impatience qui eut pour effet de faire disparaître Mus de façon définitive. Il savait que la patience de son maître n’était pas à toute épreuve. Se saisissant enfin du verre de whisky, Euron poussa un nouveau soupir, congédiant l’elfe de Maison qui bougonnait dans sa barbe, et se tourna vers Lexi, l’air légèrement contrit.

_ S’il n’a pas de mission claire, ce peut être un vrai désastre. Non loin d’eux, un petit groupe de sorciers, de riches sang-purs à en croire leurs atours, parlaient entre eux de la majestueuse fontaine représentant un sorcier brandissant sa baguette vers le ciel qui avait à ses pieds des moldus qui s'inclinaient respectueusement. Sa main se posant dans le dos de la légiste, l’incitant à le suivre.

_ Je crois avoir trouvé tes investisseurs. Bien qu’ils l’ignorent encore. Lui souffla-t-il à l’oreille, un rictus étirant le coin de ses lèvres. Le Directeur prit les devants et s’imposa avec un simple “bonsoir” sans le moindre scrupules dans le groupe dont certains membres s’écartèrent pour lui laisser la place. Cela sembla invasif, et ça l’était, et si leur première réaction fut de s’interroger sur la personne qui les interrompit de la sorte, leur bouche se mua vite en de larges sourires polis lorsqu’ils reconnurent le sorcier. Etaient-ils sincères ? Euron ne se posa pas même la question, la réponse ne l'intéressant pas le moins du monde.

_ Oh monsieur Carrow, quel immense plaisir de vous voir ici.

_ Il semble que je sois démasqué. Se fendit-il d’un sourire. Permettez-moi de vous présenter le docteur Alexis Fawley, médicomage, chercheuse et cheffe du service de médicomagie légale de Sainte Mangouste.

PRETTYGIRL

EURON O. CARROW

Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
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Le renouveau de la famille Black
Manoir Black, Fin décembre 2021 || Euxi VII
Tout ce qui intéressait les femmes ordinaires importait peu à Lexi. Il fallait bien le dire, elle était loin d’être une femme lambda. Alors la mode, le maquillage, accorder ses vêtements avec ses chaussures n’avait jamais véritablement fait partie des priorités de la médicomage. Bien au contraire. Et pourtant, si Lexi n’avait jamais navigué dans ce monde, n’y trouvant au final que peu d’intérêt, elle y évoluait avec une déconcertante facilité ; sans doute parce qu’elle possédait des capacités d’adaptations hors norme ; elle aurait pu paraître à l’aise en toutes circonstances, même habillée de la sorte, mais dans ces escarpins incroyablement hauts que Saoirse avait fait en sorte de rendre confortables. On aurait presque pu la croire de ce monde. Même si elle n’y laissait rien paraître, elle sentait une vague d’ennui commencer à s’emparer d’elle ; elle était venue sur incitation d’Euron et même si elle n’avait pas besoin de lui pour se lancer à la chasse des investisseurs, elle savait qu’elle aurait davantage de poids s’il l’appuyait et puis, le temps passait plus vite lorsqu’elle était avec lui, même si c’était difficile de l’admettre. Euron était… divertissant. Elle ne put s’empêcher de rire face à sa remarque et jeta un coup d’œil à sa tenue. « Sylvan resterait de marbre, le connaissant. Il a un self-contrôle à toute épreuve. C’est pour ça que je l’aime beaucoup. » Mais c’est amusée qu’elle déclara : « Mais je suis certaine que cette robe pourrait aisément réveiller un ou deux cadavres. » En tout cas, probablement que cette tenue ferait jaser. Les médicomages de son service avaient l’habitude de son look grunge, de ses boots et de ses vestes sombres. Nous étions bien loin de tout ça ce soir. Mais jouer à être quelqu’un d’autre pouvait s’avérer divertissant, elle en avait déjà fait les frais lorsqu’elle s’était rendue au Midnight Sky pour la première représentation de Saoirse où elle avait également réussi à récolter quelques fonds d’ailleurs. Mais la recherche coûtait chère, extrêmement chère et l’argent injecté régulièrement dans celle-ci ne suffisait pas toujours, même si de nombreux mécènes espéraient que leurs dons faramineux feraient parler d’eux. Mais l’heure n’en était pas encore à parler argent mais plutôt chiffon et c’est toute en demi-mesure que Lexi complimenta Euron sur sa tenue. Mais pour dire vrai, Euron était toujours extrêmement bien habillé, tiré à quatre épingles et même si le costume qu’il portait aujourd’hui semblait plus chic qu’à l’accoutumée, Lexi devient bien l’avouer, tout lui seyait. Et même sous ce masque ridicule, elle pouvait discerner le faible sourire qui s’installait sur son visage tandis qu’il comprenait parfaitement le compliment derrière la phrase de Lexi.

Alors que Lexi se rendait compte par le biais du service qu’Euron évoluait ici comme un poisson dans l’eau, Lexi se demanda si elle souhaitait elle aussi apprendre à nager dans ce monde de requin. Elle n’avait jamais eu l’opportunité d’évoluer parmi les Sang-Pur et pour être honnête, cela ne l’avait jamais véritablement intéressé. À quoi cela lui aurait servi d’être envieuse ? Elle était de sang-mêlée, jamais elle ne changerait cet état de fait. Et avoir été rayée de la liste de l’illustre famille Fawley l’avait exonéré de bien des corvées : devoir se tenir convenablement, se rendre à ce type d’évènement, épouser un homme de bonnes conditions, avoir une descendance et s’occuper de la marmaille. Échapper au mariage était plaisant, disposer de son héritage directement à la mort de ses parents l’était tout autant ; elle avait appris rapidement à être indépendante, à n’avoir besoin de personne. Et si cette armure dissimulait de nombreuses fêlures, Euron avait appris à les contourner, ou bien faisait-il avec, Lexi ne savait pas trop. En tout cas, si on avait dit à Lexi un an en arrière que l’homme qui se tenait à ses côtés occuperait désormais une place particulière dans sa vie, elle aurait ri au nez de cette personne. Et pourtant, c’était bien le cas.

Malgré cela, si Lexi se targuait d’en connaître suffisamment sur lui pour anticiper ses réactions, parfois, comme à cet instant, elle pouvait être décontenancée. L’attitude du directeur avait changé, il n’avait fallu que quelques secondes et elle sentait presque son corps se tendre alors que son regard perçant était dirigé vers un couple. Si Lexi connaissait Aodhan depuis quelques temps, la jeune femme lui était inconnue. Mais la réaction d’Euron lui faisait dire qu’elle était loin d’être une étrangère pour lui. « Tu te préoccupes d’elle ? » C’était une véritable question, sans aucun préjugé, sans aucune ironie dans son ton de voix. Après tout, Euron portait la marque des Ténèbres sur son bras, il était né dans une illustre famille de Sang-Pur qui prônait la pureté du sang et les mariages entre personnes du même rang. Et si Lexi savait que ces principes étaient des plus respectés dans sa famille mais Euron n’y accordait pas autant d’importance qu’il ne l’aurait dû, vu sa place et son rang. La preuve, il la fréquentait elle alors même qu’elle était probablement une paria dans son milieu. Le rejeton d’un homme qui avait souillé sa lignée. Heureusement que tous les sang-purs ne s’arrêtaient pas à cela pour se faire une opinion des autres sorciers. « Qu’auraient-ils pu faire ici, au milieu d’autant de monde ? » demanda Lexi, curieuse d’en connaître davantage sur la famille d’Euron. Si elle ne comptait pas les rencontrer un jour étant donné la nature très discrète de leur relation, que Lexi ne saurait qualifier d’ailleurs, elle se demandait parfois dans quel monde Euron avait grandi, et surtout, dans quelle éducation. Elle voyait bien qu’il était différent d’elle, si calme, si maître de lui-même, si impassible. Pourtant, elle aussi possédait ces belles qualités mais le tumulte de ses émotions pouvait parfois exploser sans crier gare, là où Euron semblait toujours tout contrôler. Mais il allait sans dire qu’il ne pouvait en définitive pas tout maîtriser. Sa petite cousine était-là, au bras d’un sang-mêlé elle aussi ; pour autant, Euron ne semblait guère l’apprécier puisque plus elle le complimentait, plus elle sentait son regard glacial sur elle. Mais c’était aussi une des qualités de la médicomage, elle disait ce qu’elle pensait, sans faux semblant, sans craindre pour son image. « S’ils étaient plus nombreux que deux, probablement qu’ils domineraient le monde. » ajouta Lexi, plus qu’amusée par l’air renfrogné de son partenaire. La loyauté de Lexi envers les O’Brian -et particulièrement envers son amie Saoirse- n’était plus à prouver et elle défendrait cette famille avec autant de ferveur qu’il lui était possible de donner. Ce fut après avoir bu une gorgée d’alcool qu’Euron se laissa aller à quelques confidences. Ainsi la jeune Hestia avait fait défection. Pour Lexi, c’était probablement la meilleure décision de sa vie puisque cela lui promettait liberté et indépendance. Mais aussi insécurité voire menaces. Euron semblait d’accord avec elle puisqu’il parlait de provocation, d’insulte, d’inconséquence… « Peut-être a-t-elle décidé de mourir debout plutôt que de vivre à genoux. Elle ne pourra pas se cacher toute sa vie, tu sais ?» Pour autant, elle pouvait comprendre pourquoi il craignait qu’elle ne prenne des décisions inconscientes sous l’influence du Gryffondor. Ce que Lexi connaissait de lui était suffisant pour qu’elle sache à quel point il était impulsif. « Si je comprends bien, il n’y a plus que Cyria et toi pour perpétuer la belle lignée des Carrow. » dit-elle d’un ton moqueur. « Ah non, j’oubliais Hélios. » ~~Hélios le sang-mêlé mais chut~~. Se tournant à nouveau vers le jeune couple, Lexi scruta Aodhan, une moue pensive sur les lèvres. « Je pourrais essayer de lui parler si tu veux. C’est un gamin impétueux mais je pense qu’il peut écouter. Même si j’ignore quelle est la nature de leur relation et à quel point le bien-être d’Hestia peut lui importer. » En tout cas, peu semblaient faire attention aux deux jeunes gens. Lexi se pencha à l’oreille d’Euron et lui murmura : « Je pense néanmoins que tu peux te détendre, les masques dissimulent plutôt bien les personnes. »

Lexi ne sut pas s’il la prenait au mot ou bien s’il était ravi qu’on lui apporte un nouveau verre mais toujours était-il qu’un elfe de maison venait à nouveau d’apparaître comme par enchantement. Lexi fit claquer sa langue contre son palais, désapprouvant avec force et conviction cette alcoolisation ridicule. Certes, Euron était de bonne composition et il était peu probable que deux verres suffisent à le faire flancher mais Lexi ne comprendrait décidément jamais pourquoi les humains aimaient boire. Si elle tentait de ne pas condamner ceux qui appréciaient s’enivrer, cela avait toujours tendance à l’agacer. Alors qu’elle allait se plaindre qu’elle ne bénéficiait pas du même traitement de faveur que lui alors que son verre à cocktail était déjà vide, un craquement sonore la fit tourner la tête. Un autre elfe venait subitement d’apparaître et sembla chercher des noises à son congénère. Arquant un sourcil, regardant la scène d’un œil désabusé, Lexi ne comprit pas bien ce qu’il se passait jusqu’à que ce que le second elfe se présente comme étant l’elfe de maître Euron Octavius Carrow. Se penchant à nouveau à son oreille, Lexi chuchota : « J’ignorai qu’il faudrait se battre ainsi pour toi, je ne suis pas certaine de faire le poids face à la persévérance de ton elfe de maison. » Elle rit mais son rire ressemblait davantage à un ricanement. La scène était des plus ridicules ; Euron fut forcé d’intervenir, probablement aussi désabusé qu’elle et confia à l’esclave la mission de surveiller Hestia. L’air qui se dégageait de son visage dépeignait à quel point il se sentait soudainement investi d’une mission des plus capitales, partant dans un monologue que Lexi aurait pu qualifier de pernicieux, voire même satanique ; l’archétype-même de la dévotion démesurée. L’elfe disparut soudainement avant de réapparaître immédiatement après et Lexi retint sa respiration, se demandant si une partie du monologue avait été oubliée. Mais il n’en était rien, les propos de Mus lui étaient destinés, destinés à flatter son ego malmené et si Lexi souriait, intriguée, Euron quant à lui, soufflait, passablement agacé. Du moins c’était ainsi qu’elle le percevait. Avant qu’elle ne puisse en dire quoi que ce soit, il expliqua que Mus pouvait être un véritable poids dès lors qu’il n’avait pas un ordre clair à suivre. « Je n’ai jamais vu quelqu’un répondre à tes ordres avec tant de dévotion. Le respect qu’il t’accorde est incommensurable. » dit-elle, un sourire aux lèvres. « Mais Merlin, que ce doit-être pénible de l’avoir dans les pattes. » Lexi était une personne qui détestait être dérangée mais elle devait bien l’avouer, cela devait être parfois utile. « J’imagine qu’il y a bien des avantages à avoir une telle créature à ton service. » Faire les corvées, les emplettes, le ménage, les choses ingrates qu’on se devait de faire mais qui ennuyait tout un chacun. Mais était-ce dans les missions de l’elfe de faire la causette avec son maître ? « Tu parles de moi à ton elfe de maison ? » fut la première question qui lui vint à l’esprit. Quelle relation entretenaient-ils pour qu’Euron lui fasse de telles confidences ? Ou bien l’elfe était tant une fouine qu’il l’avait découvert par lui-même ? Lexi n’aimait pas vraiment être épiée et savoir que l’elfe avait pu être témoin de certaines scènes ou conversation entre eux la rendait plutôt mal à l’aise, voilà pourquoi elle devait éclaircir ce point. En réalité, elle ignorait encore tellement de choses sur lui… Ressentant soudainement le besoin de se rassurer, ses doigts vinrent effleurer les couteaux toujours invisibles disposés sur son avant-bras, tandis que la lame fraîche lui permettait de rassembler ses idées. « Et il te suit partout ? N’est-il pas capable, après tout, de se cacher derrière une petite touffe d’herbe... » Euron était déjà capable de lire dans son esprit, il manquerait plus que son elfe de maison vienne mettre son nez partout… Une moue soucieuse s’installa sur son visage, c’était presque imperceptible, mais suffisamment lisible pour ceux qui la connaissaient bien.

Citation :: Oui - Lexi les convainc assez aisément, les doigts dans le nez, Lexi est orgeuilleuse
Non - Lexi ne les convainc pas, Euron va devoir intervenir, Lexi est vexée

Lorsqu’ils eurent terminés d’échanger sur Mus, Euron et Lexi partirent en quête d’investisseurs. Le rictus présent sur les lèvres d’Euron laissait croire à Lexi qu’il était prêt à la soutenir pour que ceux-ci crachent tout leur argent. Euron s’imposa au milieu du groupe sans aucun scrupule, sans être le moins du monde gêné de les interrompre ainsi dans leur conversation. De toute manière, même avec leurs masques, Lexi pouvait percevoir que ce qui les intéressait était le pouvoir. D’être aux côtés de quelqu’un qui en possédait leur procurait probablement une profonde jouissance. Après tout, Euron était un médicomage émérite, désormais directeur de Sainte-Mangouste depuis presque un an et faisait maintenant partie du Conseil. Autant de tâches qui rendaient ses journées bien courtes. Lexi connaissait bien cette problématique elle aussi, comme en témoignait la présentation qu’il faisait d’elle. Médicomage, chercheuse et cheffe de service. Le temps filait si vite pour les personnes comme eux, qui couraient après leur destin. Occupant également l’espace, s’établissant elle aussi dans ce cercle qu’elle savait très fermé et dans lequel tout le monde jouait un rôle, elle débuta les hostilités. « Je suis ravie de vous voir, quelle belle soirée. » Ses yeux firent le tour du petit groupe tandis qu’ils la jaugeaient sans aucune hésitation, se demandant probablement comment ils devaient se comporter face à une sang-mêlée, même si elle était avec une personnalité aussi influente qu’Euron. Lorsqu’elle croisa le regard d’une des femmes, un sourire s’installa sur ses lèvres et elle ajouta : « Miss Travers, c’est un plaisir de vous retrouver ici. » Lexi se tourna vers Euron et lui expliqua : « Les Travers ont fait partie de ces généreux donateurs lors de la soirée de gala qui avait été organisée à Sainte-Mangouste par l’ancien directeur, nul doute que leur contribution a permis de faire de formidables avancées dans la recherche. » La femme, semblant soudainement ravie qu’on lui accorde de l’attention, demanda : « Où en est votre recherche Dr Fawley ? Je me souviens de votre allocution, elle était des plus brillantes, probablement l’allocution de l’année. » Lexi se redressa, comptant bien user de toutes ses qualités pour obtenir davantage de fonds. « Vous me flattez Miss Travers. Concernant votre question, le gala a permis de recueillir de généreuses contributions et a permis d’agrandir l'équipe de professionnels travaillant sur le projet. Je dirige désormais dix autres médicomages travaillant d’arrache-pied afin d’obtenir des résultats dans les plus brefs délais. » Se tournant vers Euron, elle ajouta : « Monsieur Carrow me soutient dans toutes mes démarches et avoir son appui dans un travail d’une telle envergure est particulièrement appréciable. » L’autre couple qui était jusqu’alors resté silencieux semblèrent immédiatement plus enclin à accorder davantage d’attention à la médicomage. « Et bien si vous avez le soutien de votre directeur, nous pouvons nous aussi apporter une subvention plus que conséquente à vos travaux, Docteur Fawley. » S’enorgueillissant de voir à quel point c’était facile, Lexi s’inclina respectueusement -enfin ça, c’était ce qu’ils imaginaient, en réalité, elle jubilait qu’ils tombent si facilement dans le panneau simplement pour se faire bien voir d’Euron-, elle s’exclama : « Je suis certaine que votre subvention permettra de faire un bond considérable dans ma recherche, encore davantage que les autres. » Sachant pertinemment que cela viendrait piquer au vif l’ego de la famille Travers, l’époux Travers s’exclama à son tour : « Et nous ajouterons une belle somme également à celle déjà reversée en début d’année, ce sera notre cadeau de Noël pour l’hôpital. » Un sourire éclatant sur les lèvres, Lexi fit mine d’être profondément touchée. « Votre préoccupation pour la recherche médicale vous honore. Si vos dons nous parviennent rapidement, je ne manquerai pas de vous citer dans le prochain article d’Innovations et progrès en médicomagie. Ils viennent m’interviewer la semaine prochaine. » Le coup de pression était subtil mais néanmoins utile ; Lexi savait à quel point ces gens aimaient qu’on parle d’eux. « Nous n’y manquerons pas ! » s’exclama le premier. « Et nous nous plus ! » ajouta le second dans la foulée. Ah la quête de la gloire... « Je vous remercie infiniment et vous souhaite une belle soirée. »

Euron et Lexi se retirèrent jusqu’au buffet où Lexi avala quelques vol-au-vents avant qu’on lui serve un autre cocktail désalcoolisé. Elle avait soif dans trop parlé. « Alors ? Comment tu m’as trouvé ? Je suis certaine que tu auras dès demain deux chèques colossaux sur ton bureau. » ricana-t-elle. « C’était vraiment trop facile. Que veux-tu faire maintenant ? » Lexi voulait bien continuer de recueillir des fonds mais peut-être qu’Euron avait d’autres plans en tête.

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Le renouveau de la famille Black - LIBRE Oui

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Le renouveau de la famille Black

Décembre 2021 - Soirée d'anniversaire d'Orion Black

Lexi a écrit:: « Tu te préoccupes d’elle ? »

La réplique de la médicomage le fit ciller. Euron n’était pas de ceux qui aimaient s’attarder sur ses états d’âme, sur ses sentiments, sur ce qui pouvait le toucher. Il se connaissait assez pour avoir conscience de ses faiblesses et il ne partageait jamais sur le sujet. Oui, il avait beau être relativement progressiste, il y avait toujours en lui ce tabou créé par son père, par les siens : “Aimer est une faiblesse”. Si cela ne l’empêchait pas de ressentir, cela l’empêchait de l’afficher, d’exhiber ses émotions comme certains le faisaient si bien. Il n’enviait d’ailleurs pas ces personnes et leur apparente liberté à exposer sans gêne leurs humeurs, bien au contraire, ce manque de pudeur avait le don d’attiser son mépris.

Il avait noué avec Hestia une certaine relation lorsqu’elle était plus jeune, prenant pour elle une place particulière, tout comme elle l’avait fait pour lui. Le monde dans lequel ils avaient évolué n’acceptait pas que les sentiments supplantent le devoir. Hestia avait trahi. C’était la première fois que le devoir d’Euron était entré directement en opposition avec ses sentiments. Elle n’avait pas été la seule à en avoir souffert mais cela, personne en ce bas monde ne le savait. Personne. Et il n’était pas prêt pour que cela change. Alors, sachant malgré tout que son silence était une forme d’aveu, le Carrow garda ses lèvres scellées. Il ne voulait pas lui mentir mais ne souhaitait pas non plus en parler. Fort heureusement, Lexi fit une réflexion qui lui fut bien utile pour se tirer de son embarras.

Lexi a écrit:: « Qu’auraient-ils pu faire ici, au milieu d’autant de monde ? »

Oui, qu’auraient-ils pu faire ? Tout. Ils étaient capables de tout. Peut-être pas la majorité des personnes ici présentes car Orion n’avait pas convié les déviants et les Mangemorts trop zélés. Leur présence n’était certainement pas préférable aux vues des efforts de Delphini de soigner son image. Ces hommes de l’ombre existaient pourtant bel et bien et lui-même devait bien reconnaître qu’ils avaient leur utilité en quelques occasions mais Euron les méprisaient car ils n’avaient pas d’honneur et n’étaient pas contrôlables. Un dérapage était si vite arrivé.

_ Une chose qui aurait vraisemblablement gâché cette belle soirée, ainsi que leur vie. La vie des agresseurs. Ses paroles étaient sans équivoque. Hestia était certes une traîtresse, mais il n’apparetenait pas aux sous-fifres de se mêler des affaires des grandes familles.

Lexi a écrit:: « S’ils étaient plus nombreux que deux, probablement qu’ils domineraient le monde. »

Alors celle-là, il ne s’y attendait pas. Sa tête roula jusqu’à croiser le regard de Lexi et s’il semblait d’abord désabusé, il n'était pas accusateur. L’amitié qu’elle avait pour Saoirse était clairement perceptible, comme l’estime qu’elle lui portait. Il ne pouvait décemment pas le lui reprocher.

Lexi a écrit:: « Peut-être a-t-elle décidé de mourir debout plutôt que de vivre à genoux. Elle ne pourra pas se cacher toute sa vie, tu sais ?»

Le discours de Lexi était bienveillant et apaisant à l’encontre de Hestia mais peu plaisant à entendre pour le sang-pur qu’il était. Tandis qu’elle parlait, Euron laissa le bleu de ses yeux froids ancré sur elle, celui-ci se fronçant subrepticement. Elle n’avait pas idée de ce qu’était ce monde. Baissant un instant les yeux sur son verre, une part de lui hésita à s’exprimer sur le sujet. Etait-ce réellement le lieu et le moment pour cela ? Une seconde après, Euron releva la tête vers elle, ses prunelles acier percutant les siennes havanes. Proche d’elle, ils étaient plutôt isolés et sa voix grave baissa un peu de volume, rendant leur conversation et leur proximité plus intime encore.

_ Ma famille n’est pas parfaite. Admit-il sombrement. L’éducation que nous prodiguons aux nôtres n’est pas basée sur l'indulgence et l’expression de nos sentiments et nous sommes rarement… satisfaits de la personne avec laquelle on nous a invité à nous lier. Mais ce n’est pas qu’une vie d'inconvénients. Nous ne manquons pas d’argent, nous avons accès à tout ce qui se fait de mieux, dans tous les domaines. Nous fréquentons les meilleures écoles, avons les meilleurs précepteurs, les contacts les plus prestigieux, ce qui nous permet d’atteindre n’importe quel objectif si nous nous en donnons les moyens. Nous avons un héritage d’une richesse stupéfiante, une culture et une histoire intrinsèquement liée à la magie qui fait notre fierté et parfois, je l’admets, notre arrogance.

Il inspira et patienta une poignée de secondes avant de reprendre d’une voix dont l'empreinte oscillait entre la gravité et l’ennui de cet aveu.

_ Certains d’entre nous ont peur de perdre ce qu’on leur a transmis à travers les siècles, ce qui leur a coûté leur liberté, leur bonheur. Ils ont peur de voir leur précieux héritage s’étioler, de perdre l’essence même de leur vie, l’importance qu’on leur a donnée. Cela les rend parfois déraisonnables et la violence devient alors un moyen acceptable, voire nécessaire, pour l’exercice du devoir qui est le leur.

Euron tourna légèrement son buste vers les silhouettes si richement vêtues que l'on entendait s’ébaudir dans le faste de leurs faux semblants, levant brièvement son verre à leur encontre.

_ Nous cultivons une amertume qui se transmet de génération en génération Miss Fawley, et elle n’a de cesse de grandir. Alors fatalement, les choix qui en découlent ne sont pas toujours les plus… éclairés. Un terreau fertile pour des sorciers puissants et charismatiques -aux intentions autoritaires- qui savaient en faire bon usage… mais cela, il se garda bien de le dire à voix haute. Puis il se tourna de nouveau vers la médicomage. Une règle à laquelle je ne fais hélas pas exception. Ajouta-t-il d’une voix dès lors si basse qu’elle s’apparentait davantage à un murmure, un léger sourire contrit étirant ses lippes pâles.

Lexi a écrit:: « Si je comprends bien, il n’y a plus que Cyria et toi pour perpétuer la belle lignée des Carrow. »
« Ah non, j’oubliais Hélios. »

Son ton moqueur lui arracha un rictus. Elle n’avait pas idée de la sensibilité du sujet car si Euron laissait entendre qu’il n’avait jamais voulu d’enfant, ce n’était pas une vérité absolue. En tant que médicomage, il avait trop conscience des effets de la consanguinité. Tourner le dos à la paternité était une façon de couper court à un problème qu’il n’avait pas envie d’avoir à gérer.

_ Je suis une espèce en voie d’extinction. Ajouta-t-il avec une certaine légèreté, brisant l’ambiance pesante que leur conversation avait amené.

Lexi a écrit:: « Je pourrais essayer de lui parler si tu veux. C’est un gamin impétueux mais je pense qu’il peut écouter. Même si j’ignore quelle est la nature de leur relation et à quel point le bien-être d’Hestia peut lui importer. »

Ses paupières se fermèrent, par dépit, avant de se réouvrir sur la robe ambrée de son verre de whisky.

_ Ne te donne pas cette peine. Après tout, Hestia est adulte, elle sait ce qu’elle fait et avec qui elle le fait. Qu’il était agacé. Il sentit sa mâchoire se tendre et lorsqu’il en eut conscience, se hâta de dissimuler son irritation. O’Brian se souciait d’elle, il n’avait pas de doute à ce sujet. Il avait pris une balle pour elle. C’était peut-être la seule raison pour laquelle il le tolérait malgré la kyrielle de défauts qui le caractérisaient. A l’heure actuelle, il ignorait encore s’il devait se battre pour sa nièce et son avenir, ou s’il devait tout simplement lâcher prise, définitivement.

L’ambiance changea avec l’arrivée en fanfare de Mus et ses pitreries.

Lexi a écrit:: « J’ignorai qu’il faudrait se battre ainsi pour toi, je ne suis pas certaine de faire le poids face à la persévérance de ton elfe de maison. »

Le danois tourna la tête vers elle, les lèvres s’arquant doucement vers un sourire.

_ Tu ne le fais pas je peux d’ores et déjà te le confirmer. Il faisait peur à une jeune femme que j’ai brièvement fréquenté il y a quelques années. Je sais qu’il n’y a aucune chance pour que ça arrive avec toi.

Lexi a écrit:: « Je n’ai jamais vu quelqu’un répondre à tes ordres avec tant de dévotion. Le respect qu’il t’accorde est incommensurable. »
« Mais Merlin, que ce doit-être pénible de l’avoir dans les pattes. »
« J’imagine qu’il y a bien des avantages à avoir une telle créature à ton service. »

_ Ca l’est. Les elfes de maison ont des pouvoirs d’une puissance souvent mésestimée. Posséder une telle créature est signe de richesse et de pouvoir et ce n’est pas qu’une question d’apparence. Mais tous ne sont pas fiables et chacun à son petit caractère avec lequel on doit composer… Mus est dévoué mais il est constamment angoissé à l’idée que je le remplace ou que je lui offre un vêtement. Certains jours sont plus pénibles que d’autres.

Mais il s’en était accommodé, même si parfois, l’elfe mettait ses nerfs à rude épreuve.

Lexi a écrit:: « Tu parles de moi à ton elfe de maison ? »

_Tu plaisantes j’espère. Reprit-il, sa voix rauque laissant poindre l’ombre de l’indignation. Ce n’est ni un ami ni un confident, c’est un esclave. Au même instant, Euron songea qu’il lui était arrivé une ou deux fois -et même davantage, même s'il ne l'avouerait jamais- de partager ses avis ou pensées avec la créatures, il était vrai… mais jamais de choses si personnelles.

Lexi a écrit:: « Et il te suit partout ? N’est-il pas capable, après tout, de se cacher derrière une petite touffe d’herbe... »

Le Carrow ferma un instant les yeux lorsque Lexi lui rappela les mots ridicules et insensés de l’elfe. Ses éclats le consternaient et pourtant, il y avait une part au fond de lui, présente depuis son plus jeune âge, que la créature distrayait. Euron avait toujours été solitaire. S’il avait d’abord pensé qu’il était parfaitement capable de vivre de la sorte sans en ressentir le moindre désagrément, à présent il se demandait si la compagnie de Mus n’avait pas été d’une aide considérable… un souffle de légèreté, de bêtise et de candeur dans son monde où il avait fort peu l’occasion de sortir de la cage dans laquelle il s’était sciemment enfermé.

_ Il répond à mes injonctions mais a interdiction de me suivre. Euron posa un regard sur la moue soucieuse d’Alexis et attrapa discrètement le bras de la jeune femme. C’était une étreinte subtile mais elle n’en était pas moins délicieusement intime car le bout de ses doigts rudes caressèrent cette fine parcelle de peau douce avec une indéniable chaleur… le genre de contact encore inimaginable il y a encore si peu de temps. Ne t’inquiète pas. S’il est pénible, il est avant tout extrêmement obéissant et ne ferait rien qui pourrait m’indisposer. Or, m’observer sans mon accord, seul ou non m’indisposerait très fortement.

Il avait malgré tout une connaissance assez vaste de la vie du Carrow, c’était indéniable et à présent, Lexi, qu’elle le veuille ou non, en faisait partie.

Son approche des membres de la haute sorcière était remarquable. Il savait que Lexi pouvait être éloquente, persuasive et rusée mais la voir ainsi manipuler si aisément ces pairs était étonnant, quoi que divertissant. Il n’eut, dans cet échange, qu’un faible rôle et ne s’en offusqua pas le moins du monde. Euron pouvait être convaincant mais ses armes étaient un peu différentes. Pas qu’il manquait de subtilité, mais il aimait user de moins de charme et de plus de fermeté. D’ailleurs, les regards des nantis s’étaient posés sur lui à l’évocation de leur générosité pécuniaire, cherchant manifestement son assentiment ou quelques éloges, mais il s’était contenté de les regarder sans plus d’émotion. Euron Carrow n’était pas homme à faire des courbettes et à cracher des encensements dont il ne pensait mot. Cet argent ne représentait rien pour eux et le savait très bien. Bien mal venu aurait été pour eux d’exposer un quelconque égo froissé car il était en position de force. Être en bon terme avec lui était bien trop utile à leurs yeux.

Lorsque les deux médicomages prirent congé, le Carrow ne manqua pas de saluer poliment ses amis pour se diriger vers elle vers l’impressionnant buffet. Le Directeur se saisit d’une coupe colorée à laquelle ne pendait pas la moindre étiquette et donc, pas le moindre sortilège. Il y porta ses lèvres et la vida à moitié en deux gorgées.

Lexi a écrit:: « Alors ? Comment tu m’as trouvé ? Je suis certaine que tu auras dès demain deux chèques colossaux sur ton bureau. »

Un rictus fendit son visage.

_ C’était admirable. J’ai apprécié de les voir se fendre devant une sang-mêlé avec un tel empressement. Euron termina sa phrase et en eut le souffle comme coupé tandis qu’il regardait Lexi. Son masque noir ne parvenait pas à dissimuler son trouble et ses acier se froncèrent. Si c’était ce qu’il pensait véritablement, ce n’était pas ce qu’il allait répondre, du moins, pas tout à fait. Sans quitter la jeune femme des yeux, il s’inquiéta de sa réaction.

_ Je ne voulais pas dire ça. Lâcha-t-il, plus confus que désolé. Il n’aimait pas du tout ce qui venait de se passer. Euron Carrow tenait toujours à être maître de la situation, mais surtout et avant tout, de lui-même. Comment se pouvait-il que les mots qui sortent de sa bouche ne soient pas ceux qu’il avait choisi ? Ses prunelles se posèrent sur la boisson qu’il avait en main. Il n’y avait là aucune note qui y était attachée alors pourquoi… Ses yeux s’égarèrent au sol, cherchant, lorsqu’il vit un petit bout de papier solitaire, reposant dans l’herbe où était joliment inscrit à la plume le mot “Vérité”. Il devait être tombé avant qu’il le prenne.

Quelle situation inconfortable… Sa respiration s’accéléra légèrement et sa mâchoire se serra. Il avait pourtant fait attention d’éviter toutes les boissons ensorcelées en se servant. Son torse se gonfla sous la profonde inspiration qu’il prit, visiblement agacé de s’être ainsi laissé piégé.

_ Orion… Qu’il murmura avec un ressentiment appuyé. Il n’eut pas le temps d’expliquer ses pensées à Lexi jusqu’une voix féminine retentit.

_ Monsieur Carrow ! Entendit-il derrière lui. Janice Bowlin pour le Witch Weekly (sorcière hebdo). Il se retrouva face à la blonde masquée d’un loup en dentelle blanche. Elle était sculpturale dans sa robe verte moulante et délibérément sexy. Euron retint son souffle, sa tension montant d’un cran en une seconde, mais pas du tout à cause de son physique avantageux. Comment se pouvait-il qu’il ait si peu de chance ? Sa vulnérabilité était-elle si apparente pour qu’une journaliste l'interpelle à ce moment ? Il serra les dents et s’il ne leva pas les yeux au ciel, c’était parce que son éducation le lui interdisait.

Usant de son plus beau sourire, la blondine lui tendit la main, jetant à peine un regard à Alexis.

_ Monsieur Carrow, j’ai enfin le plaisir de vous rencontrer.

Le bleu acier de ses yeux ne parvenait pas à enluminer le regard sombre qu’il posa sur elle, bien qu’il convint à serrer sa main en retour. Son contact fut d’ailleurs plus long que ce qu’il aurait pensé car elle garda sa main entre ses doigts, allant même jusqu’à poser sa seconde main sur la sienne.

_ Encore un peu et j’allais penser que vous m'évitiez. Dit-elle avec un œil délibérément provocant tandis qu’il récupérait sa main d’un mouvement sec.

Heureusement, elle embraya, ce qui l’empêcha de répondre un “Mais c’est le cas” fort peu courtois.

_ Mes lectrices rêvent que je leur parle davantage de l’intriguant et charismatique Directeur de Sainte Mangouste. Est-ce que cela vous dérange si je vous pose quelques petites questions ?

Elles en rêvaient ? Cela le dépassait. Il n’était pas si populaire et sa nature discrète était censée le protéger de ce genre d’attention indésirable. En réalité, Bowin avait envoyé plusieurs hiboux à Sainte Mangouste et il les avait tous soigneusement ignorés. Une interview sur lui ? Elle pouvait bien envoyer tous les hiboux du monde, jamais il n’y répondrais.

_ Oui. Répondit-il simplement, actuellement incapable d’apporter la moindre nuance à ses propos. Tout cela devait cesser au plus vite. Euron posa sa coupe sur le buffet.

_ On y va. Ignorant la jeune femme blonde, qui s’intéressa soudain à celle qui l’accompagnait, il avança vers Lexi, attrapa son poignet pour la tourner dans le même sens que lui, l’invitant à marcher pour s’extraire du jardin bondé, collé contre elle. Ils slalomaient entre les silhouettes des invités, les serveurs et au même moment, le concert commença, rendant l’atmosphère assourdissante tant la musique allait fort. C’était une parfaite distraction pour lui qui voulait à tous prix partir d’ici.

Enfin arrivés à la zone de transplanage quasi déserte, il passa le bras dans le dos de la légiste pour la serrer brusquement contre lui. Un craquement retentit et ils disparurent.

Lorsqu’ils réapparurent, c’était dans un hall illuminé par la douce lumière des lampes disposées de part et d’autre. Ils se trouvaient dans un appartement résolument victorien et ancien mais modernisé. Les murs étaient blancs et garnis de moulures jusqu’aux hauts plafonds. Quelques jolies plantes vertes, un petit sofa blanc… C’était grand, soigné, élégant… aucun doute possible, ils se trouvaient chez Euron lui-même.

Sa main relâcha la pression dans son dos tandis qu’il poussait un soupir bruyant. Il attrapa son masque noir qu’il posa sur une console, dévoilant son visage dont le regard était encore visiblement contrarié. Il ne voulait pas ouvrir la bouche, car il savait qu’il ne pouvait pas contrôler ce qui en sortait. Mais fort heureusement, les effets du sortilège allaient bientôt prendre fin et il serait libéré.

_ Je suis désolé pour la fin brutale de cette soirée Lexi. Je te serai reconnaissant de ne pas me poser de question pour les instants à venir mais en attendant… D’un mouvement de la main, il l’invita à entrer. Je t’en prie, fais comme chez toi.

PRETTYGIRL

EURON O. CARROW

Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
️ FRIMELDA

Spoiler:

Date d'inscription : 12/04/2020

Le renouveau de la famille Black
Manoir Black, Fin décembre 2021 || Euxi VII
Lexi comprit aisément que sa question avait été mal accueillie par Euron ; son regard s’était voilé et aucune réponse ne s’était échappée de sa bouche. Il n’y avait rien de bien étonnant à cela, en réalité. Bien qu’elle soit de sang-mêlée, elle avait été élevée avec les mêmes percepts que la plupart des sang-purs prônant la dissimulation du moindre sentiment. Lexi était comme ça, elle aussi. Tenir à quelqu’un était une faiblesse dont elle ne souhaitait pas s’encombrer. Mais elle n’avait pas pu ériger une carapace aussi épaisse qu’elle ne l’aurait souhaité et Euron avait déjà réussi à en grignoter des morceaux ci-et-là, témoignant bien du fait qu’un lien de confiance se nouait petit à petit entre eux. Pour autant, si elle le comprenait mieux désormais, parfois, certaines choses lui échappaient. Son attachement pour Hestia était a minima intéressé et peut-être davantage mais Lexi se garda bien de faire un autre commentaire sur ce sujet, préférant rassurer Euron sur le fait que les parents de sa nièce n’auraient rien pu entreprendre ici. Mais Euron démentit cette idée, estimant qu’au contraire, ils auraient probablement pu agir de sorte de détruire l’existence des étudiants. Une moue désapprobatrice s’installa sur les lèvres de Lexi, se félicitant de ne pas appartenir à ce monde et encore davantage d’être fille unique, sans famille proche pour régir sa vie. Ne trouvant absolument rien à redire à cela, la conversation dériva sur Aodhan, qui accompagnait Hestia. Donnant son avis sur le garçon et congratulant au passage la famille O’Brian, qu’elle affectionnait tout particulièrement, elle savait qu’il désapprouvait probablement mais Lexi n’avait jamais craint de dire ce qu’elle pensait ; elle n’avait pas la langue dans sa poche lorsqu’il s’agissait de donner son avis. Sentant le regard d’Euron sur elle, elle détacha les yeux du jeune couple pour relever la tête vers lui ; leurs iris s’entrechoquèrent et lorsqu’il prit la parole, ce fut en descendant de plusieurs octaves, de sorte que leur conversation ne puisse pas être perçue par des oreilles indiscrètes. Il commença par dire que les Carrow n’étaient pas des modèles de perfection et Lexi se contenta d’hausser les épaules. « Quelle famille l’est ? » argua Lexi, même si son intervention ne demandait aucune réponse. Encore moins les vieilles familles de Sang-Pur comme celles auxquelles ils appartenaient tous les deux, même si la lignée dont descendait Lexi avait été souillée à cause de sa propre naissance. Une branche de la famille Fawley était désormais mêlée mais elle avait été élevée avec la même rudesse, la même quête de la perfection, du pouvoir, de l’ambition. Et même si Lexi était ravie d’être libérée du joug des obligations familiales, elle était fière de la personne qu’elle était, de la maîtrise qu’elle avait d’elle-même et de ses compétences intellectuelles qui lui avait permises de rayonner au niveau professionnel. Mais elle n’avait pas bénéficié d’une éducation aussi stricte qu’Euron, cela allait sans dire. Un léger rictus s’échappa de ses lèvres lorsqu’il évoqua les mariages arrangés auxquels les Sang-Pur s’adonnaient afin d’étendre leurs pouvoirs ou consolider des alliances avec d’autres illustres familles ; dire qu’elle avait échappé à tout cela… Certes, l’argent et l’influence que certaines familles possédaient pouvaient s’avérer utiles et Lexi savait par exemple que si elle avait été de sang-pur, il lui aurait été plus facile de recueillir les finances nécessaires pour sa recherche. Pour autant, toute ces questions d’héritage la dépassaient. « Pour être tout à fait honnête avec toi, je n’ai jamais bien compris ce qui poussaient les autres à vouloir se reproduire pour perpétuer un nom, une lignée, une culture. Je peux comprendre que cela ait certains avantages, mais j’y vois également énormément de contraintes et peu de liberté. » Elle qui appréciait tant la sienne… Mais Euron et elle ne venaient pas du même monde et Lexi préféra s’amuser du fait qu’il ne restait à présent que deux héritiers mâles dans la famille Carrow qui puissent perpétuer le nom et l’héritage qui leur importait tant. Euron répondit sur le même ton, se targuant d’être une espèce rare, presque disparue ; ce qui arracha un sourire aux lèvres de la médicomage.

Tandis qu’elle se reconcentrait sur Hestia, elle proposa à Euron de parler à Aodhan, en tant qu’amie proche de Saoirse, peut-être l’écouterait-il, mais Lexi savait bien que les Gryffondor avaient un caractère impétueux ; ce pari pouvait s’avérer risqué. Toutefois, Euron lui intima de ne pas perdre son temps avec elle et Lexi se contenta d’acquiescer. Il n’appartenait pas à Euron de lui dire ce qu’elle devait faire mais si elle pouvait s’éviter une corvée… Après tout, il avait raison ; Hestia prenait ses décisions en son âme et conscience. Alors que Lexi allait suggérer de partir à la recherche d’investisseurs, ils furent dérangés par une scène des plus improbables entre deux elfes de maison, dont l’un semblait être celui d’Euron. La première impression qu’il lui donna à voir n’était guère flatteuse : entre entêtement et jalousie, l’elfe inspirait des sentiments plutôt contradictoires à la médicomage. Elle devait néanmoins admettre qu’il était persévérant. «Il faisait peur à une jeune femme que j’ai brièvement fréquenté il y a quelques années. Je sais qu’il n’y a aucune chance pour que ça arrive avec toi. » Un sourire espiègle s’installa sur les lèvres de Lexi ; elle n’était pas le genre de femme à craindre quoi que ce soit, et encore moins un elfe de maison. « Cela va sans dire. Il en faut plus que ça pour m’impressionner. » se contenta-t-elle de murmurer. Mais s’il y avait bien une chose que Lexi trouvait amusante, c’était la manière dont il s’adressait à Euron ; on percevait clairement qu’il était fier d’être au service d’Euron mais il semblait beaucoup trop envahissant. Euron l’avouait lui-même, il était dévoué mais un peu trop inquiet quant au sort que lui réservait son maître. « Cela doit être pénible de l’avoir constamment dans les pattes. » Et la preuve, il connaissait même l’existence de Lexi… Il était davantage qu’un elfe de maison, a priori mais Lexi ne fit pas d’autres commentaires à ce sujet. Elle se contenta de dire : « Évidemment. » Un esclave, c’était ce qu’il était mais l’attachement qu’il semblait posséder envers son maître laissait suggérer que Mus ne vivait pas ainsi le fait de vivre toute une existence de servitude sous les ordres de son très cher Maître Euron Octavius Carrow. Toutefois, dérangée par l’idée même d’être épiée lorsqu’elle était avec Euron, Lexi dut demander s’il le suivait réellement partout ou bien c’était uniquement une manière de parler. Euron rassura la médicomage en lui expliquant qu’il avait interdiction de suivre son maître. Et comme pour justifier ses propos, il se laissa aller à une marque d’affection qu’ils se gardaient bien d’avoir devant les autres habituellement ; aux yeux des autres sorciers qui les entouraient, c’était peut-être un geste tout-à-fait anodin mais ce contact signifiait en réalité tellement. Celui-ci permit à Lexi de perdre l’air contrarié qu’elle arborait depuis quelques instants, relâchant la tension qui s’était brutalement accumulée dans sa nuque. « Fort heureusement. Je suis très attachée à ma vie privée. » dit-elle sur un ton qui se voulait amusée mais qui au fond, ne l’était pas tant. Lexi était très secrète et si Euron avait réussi à percer sa carapace au fur et à mesure des mois, c’était bien parce qu’il savait qui elle était et qu’elle n’avait nul besoin de porter un masque avec lui. Pour autant, qu’elle lui accorde sa confiance ne signifiait pas qu’elle souhaitait qu’il en soit de même pour les autres.

Les autres… Ceux qui se pâmaient d’être là, s’enorgueillissaient de disposer des plus grandes fortunes et qui pourtant ne contribuaient en rien à l’effort de guerre contre le Blood Circle… Pour autant, Lexi avait l’intelligence et la clairvoyance suffisamment aiguisés pour manipuler son auditoire à sa guise ; la facilité déconcertante avec laquelle les deux couples qu’ils avaient abordé avaient plié face à sa volonté était des plus pitoyables. Et si Lexi n’avait pas besoin d’eux, elle les aurait toisé avec un tel dédain qu’ils auraient probablement baissé les yeux face à elle ; même si elle ne faisait pas partie de la haute société sorcière, elle avait la prestance, la force de caractère et la hargne pour défendre ses propres intérêts. Elle n’avait jamais eu honte de qui elle était, ni de ce qu’elle était devenue. Contrairement à la plupart d’entre eux, elle s’était construite seule, grâce à son intellect, grâce à son ingéniosité et n’avait eu besoin de personne pour en arriver là ; ce qu’elle avait, elle l’avait mérité. Elle les regarda se pâmer à ses pieds en lui promettant de généreuses sommes et lorsqu’ils prirent congé, ils se dirigèrent silencieusement vers le buffet pour se rafraîchir. Lexi s’enquit de savoir comment il avait trouvé sa prestation. Sans nul doute qu’il était impressionné, n’ayant probablement pas pour habitude de la voir user de tant de perfidie pour arriver à ses fins.

Alors qu’une moue narquoise s’installait sur son visage face aux compliments de son directeur, Lexi fronça les sourcils en entendant la suite de ses propos. Relevant les yeux vers son interlocuteur, la mine troublée qu’il arborait semblait signifier que les mots avaient dépassé sa pensée. Devant une sang-mêlée. Se contentant de le fixer sans rien dire, Lexi attendait, le cœur battant, le sang coulant brusquement à une vitesse plus démesurée dans ses tempes. « Mais tu l’as dit. » poursuivit-elle, comprenant en même temps que lui qu’il était la victime d’une potion de vérité. En réalité, Lexi ne savait pas trop bien comment elle devait réagir face à sa réaction ; il était vrai qu’elle était de sang-mêlée et cet état de fait ne pouvait être contesté. Pour autant, c’était bien la première fois qu’il le formulait d’une façon qui laissait suggérer que c’était une mauvaise chose. Toute son attention était portée sur lui, sur lui et ses réactions corporelles qui n’échappaient absolument pas à la médicomage. Il était décontenancé, perturbé d’être ainsi pris au dépourvu. Alors qu’elle cherchait une manière de lui dire que cela n’avait pas grand importance à ses yeux, ils furent interrompus par une voix fort criarde.

Se tournant vers la jeune femme à l’allure sulfureuse, voire obscène, Lexi la détailla de haut en bas, sans que la moindre pointe de jalousie ne transperce de son expression. Pour dire vrai, seule la manière peu cavalière qu’elle avait de s’immiscer dans leur bulle suffisait pour la rendre peu sympathique aux yeux de la médicomage, tout comme la façon qu’elle avait de l’ignorer. De toute manière, Lexi détestait les journalistes et leurs attitudes désinvoltes et impertinentes. Spectatrice de l’échange singulier se jouant entre Euron et la journaliste, elle arqua un sourcil face au portrait que la femme osait dépeindre d’Euron. Intriguant et charismatique. La définition n’était pas si lointaine que cela mais ne rendait clairement pas hommage à l’homme qu’il était ; il y avait bien d’autres attributs qui lui correspondaient davantage mais comme Lexi semblait être écartée de la conversation, elle se contenta de siroter son jus, se demandant comment Euron allait sortir de cette embuscade. En tenant compte du fait qu’il était dans un état certain de vulnérabilité, elle se demandait néanmoins si elle devait intervenir jusqu’à qu’Euron dise simplement : « Oui. » Oui, elle le dérangeait. Ne pouvant empêcher un rictus de s’inviter sur ses lèvres, attirant l’attention de la journaliste sur elle, Lexi se laissa entraîner par Euron, sans chercher à s’extraire de son étreinte. Pour quoi faire ? Elle avait en réalité probablement déjà trouvé quelques investisseurs et la soirée semblait particulièrement ennuyeuse. Du moins, selon les critères de Lexi. Mieux valait s’éclipser. La soirée était terminée pour eux.

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