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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Pêche ou banane dans la salade de fruits ? [Harail] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Harper MacFusty
Harper MacFusty
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Lumos
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Sam 9 Mar - 16:06


Perso, j'aime les deux.
Harail


Début mars 2022

La dame des friandises n’était franchement pas marrante. Harper venait de la dévaliser et voilà qu’elle tirait une gueule d’enterrement. Ses achats bien au chaud dans sa poche extensible, elle arpente les couloirs stériles de l’hôpital en direction de la maternité. Du blanc sur les murs, du blanc sur le sol, du blanc au plafond, à croire que les microbes le blanc c’était de la lave.
De retour dans la salle d’attente, le gynécologue laissait justement entrer Abigail dans son cabinet, Harper lui emboîta le pas en mâchouillant une barre au chocolat truffée de cacahuètes. La bouche pleine, elle jeta son sac sur une chaise puis s’installa avant même que le docteur l’en prie.
– Docteur, dit-elle avant de passer sa langue sur ses dents collantes de sucre, je me languissais de vous voir. Pourriez-vous dire à ma femme qu’elle peut continuer de faire les litières du chat ? Non parce que vous, les médecins, pour vous vous dédouanez de toutes responsabilités en exagérant la chose, alors que bon, vous savez très bien que la toxoplasmose, à moins de lécher la litière ou le derrière du chat avec la langue hein, vous voyez ce que je veux dire ?
Elle engouffra le restant de sa barre chocolatée dans sa bouche, ne pouvant plus parler, ayant d’ailleurs des difficultés à mâcher. C’était que, voyez-vous, elle était pressée d’argumenter.
– Alors que bon, la terre pourrit des plantes, c’est quand même vachement plus dangereux non ?
Le docteur s’installa en face des deux femmes, rassembla un dossier devant lui, leva un sourcil, respira un grand coup, puis joignit ses deux mains devant lui avant de s’adresser au couple :
– Si j’en crois votre échographie de datation, nous nous voyons aujourd’hui pour la seconde échographie qui nous permettra de révéler le sexe de l’enfant.
Harper reprit la conversation comme s’il n’avait jamais parlé :
– Non parce que vous comprenez, que ça passe auprès des hommes, je veux bien le comprendre mais je ne suis pas un homme, on me l’a fait pas à moi !
A son tour, le médecin continue de s’exprimer sans prendre en compte l’intervention d’Harper :
– Tout d’abord, comment allez-vous Madame ?
Derrière ses lunettes rondes, ses yeux s’étirent tandis qu’il sourit sincèrement à Abigail.
– Très bien merci, répondit Harper en tirant exagérément sur sa poche extensible dans l’espoir d’apercevoir les friandises achetées récemment, disséminées quelque part dans tout ce fatras.
Le cabinet baignait dans la lumière du jour qui rentrait à profusion par la double fenêtre située dans le dos du docteur. A l’image des couloirs de l’hopital, tout était blanc ici aussi, et un paravent en bois vieilli masquait le fauteuil d’auscultation. Quelques plantes vertes ornaient le bureau, méticuleusement taillées, révélant la minutie et le goût pour la perfection du gynécologue. Quant à Harper, toutes ces choses impeccablement rangées lui donnaient envie de vomir, spécialement cette reproduction miniature d’un jardin zen. Elle rêvait de mesurer cinq centimètres pour piétiner le sable strié au rateau. Toutes ces rondeurs au carré lui donnaient la gerbe. Ou bien était-ce le stress et l’excitation ? Car aujourd’hui, le couple Macfusty allait connaître le sexe de leur enfant. Le premier trimestre de passé, non seulement elles n’étaient plus - prudemment - tenue de garder le secret mais qui plus est, elle pourrait le révéler en utilisant un pronom.

 

PRETTYGIRL
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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Lumos
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Dim 10 Mar - 19:11


Elle commande une salade de fruits ?
Harail


Mars 2022

Voilà des années que j’arpentais les couloirs immaculés de Sainte-Mangouste, mais je ne m’y habituais jamais vraiment. Cette austérité, ce calme, cette neutralité à toute épreuve, ce silence alors qu’il y avait tant d’agitation. Et ces odeurs… ces odeurs de médicaments, de produits de nettoyage et de stérilisation. Je me retins à la rambarde pour ne pas m’écrouler alors que nous parvenions à l’étage de la maternité. Un étage que je n’avais jamais arpenté jusqu’à ces derniers mois. Ma prise en charge au laboratoire fut rapide, et je me doutais qu’en mon absence, Harper alla dévaliser le kiosk de friandises. Il fallait bien un peu de douceur dans ce lieu pour apaiser les malades. Moi, je restais muette, renfermée et me contentais de répondre par monosyllabes à l’infirmière, pourtant très charmante. Je lui tendais machinalement mon bras pour qu’elle y effectue une prise de sang et me remerciât en récupérant mon petit gobelet rempli de pisse. Ça non plus, je ne m’y habituerais jamais. Qu’on me remercie de confier mon urine. Ça me dépassait. Le monde médical était vraiment à part.
Les prises faites et en cours d’analyse, je retournais en salle d’attente où je m’obstinais de garder le menton baissé pour éviter de croiser le regard des autres personnes présentes. Mères enceintes au stade plus avancé que moi, ou moins. Ou pour d’autres raisons gynécologiques que je ne voulais pas connaître. Les poings fermés, je serrais nerveusement la mâchoire en l’absence de Harper. Bon sang, elle et ses envies de sucre. C’était moi la femme enceinte, pas elle, merde ! En plus, je n’avais pas le droit d’avaler tout le sucre qu’elle s’enfilait parce que sinon ça fausserait les tests. Une fois sortie de l’hôpital, je la dévalise !

À la mention de mon nom de famille, je me redressais et eus un élan de soulagement en voyant Harper revenir pile à cet instant. Sous la tirade de mon épouse, j’enfonçais la tête dans mes épaules et pris timidement place sur une chaise libre sans piper mot. Après qu’elle eut mâchouillé sa barre chocolatée et reprit la parole, je ne pus m’empêcher de lui jeter une œillade meurtrière.
Bordel, je faisais à manger, je m’occupais du potager et des animaux sans broncher ! En gros, elle n’avait que le ménage à faire. Et maintenant elle se plaignait ? Mes phalanges blanchirent alors que je serrai plus que de raison les accoudoirs de ma chaise. Le calme du médicomage m’empêcha d’exploser à l’encontre de ma femme. J'ouvris la bouche pour répondre, mais Harper reprit avec une nonchalance tout à fait agaçante. Je décidais de l’ignorer encore, mettant ma mauvaise humeur sur mon stress et mes hormones, mais lorsqu’elle répondit encore, je lui assénai un discret coup de pied sous la table pour l’inciter à cesser ses enfantillages. Quel toupet elle avait de dire ne pas être un homme, elle qui s’en vantait quelquefois dans notre couple, de tenir ce rôle. Elle en avait de bonnes !
Cependant, je comprenais qu’elle gérait mal son propre stress. Cette échographie était importante, ce n’était pas une raison pour me pousser à bout. Chassant ma rancune qui n’avait pas sa place dans mon cœur, je pris une profonde inspiration.

— Je vais bien, je vous remercie. Les nausées matinales sont de moins en moins fréquentes, les potions m’ont beaucoup aidé.
— Parfait. Il jette un œil au dossier dont certaines informations s’écrivaient au fur et à mesure dans les cases correspondantes. Nous sommes en train de recevoir vos analyses. Étant donné les circonstances de cette grossesse et de votre santé en général, je vais prendre le temps de tout analyser, de mesurer convenablement certaines parties du bébé afin de m’assurer que tout soit en ordre.

Je déglutissais avec peine en hochant du menton. Un silence s’installa dans la pièce, en dehors des mastications affreusement agaçantes de Harper qui avalait encore un truc tandis que le gynécologue prenait connaissance des analyses. Le pli qui se formait sur son front m’inquiéta. Je me ramassais davantage quand il releva la tête en souriant comme si tout allait bien.

— Si vous n’avez pas de question, nous allons commencer par votre poids.

D’un signe de la main il m’invita à passer derrière le premier paravent pour me dévêtir. J’eus quelques secondes d’hésitation puis, sans jeter un regard à mon épouse, car j’étais trop agacée, je m’y rendais pour retirer mon T-shirt et mon jean pour rester uniquement en sous-vêtement. Je croisais les bras autour de moi comme si cela pouvait me permettre une certaine pudeur et grimpait sur la balance.

— Seulement 500 grammes de plus. Les nausées et les vomissements doivent y être pour quelque chose, il n’y a rien d’inquiétant pour le moment.

Le sourire du spécialiste ne suffit pas à me rassurer complètement. Je n’étais pas une grande mangeuse, Harper mangeait clairement pour moi en ce moment précis, pourtant, je sentais que mon corps changeait, sans que je ne m’en rende vraiment compte.
Ensuite, il m’invita à prendre place sur la chaise. Comme si elle m’électrocuterait, je m’y asseyais avec des gestes mesurés et prudents. Peu rassurée, je prenais une grande inspiration pour tenter de me calmer et fixais le plafond blanc. Le médicomage tourna autour de moi en me faisant perdre la présence rassurante, bien qu’horripilante, de mon épouse. Je cherchais cette dernière du regard pour la supplier de se rapprocher de moi quand le gynécologue revint, baguette à la main.

— Bien, allons-y. Vous êtes prêtes ?
Non.
— Oui, c’est bon.

Avec un sourire rassurant, il pointa sa baguette sur mon ventre nu qui se contracta alors au contact du bois. Une formule magique prononcée et une image apparut à l’intérieur d’un cadre aussi blanc que le mur.
Il était là.
Contrairement à la première échographie qui ne ressemblait pour ainsi dire à rien, en dehors d’un haricot, aujourd’hui, on pouvait clairement deviner les formes du bébé. Je me mordis la lèvre inférieure.
J’attrapais la main de mon épouse et lui broyai les doigts, trahissant ma nervosité. Je n’arrivais pas à définir ce que je ressentais. De la joie ? De la colère ? De la tristesse ? De l’indifférence ? Était-ce normal de ressentir tout ça au même temps ? Je savais que j’étais sensible, mais là, ça dépassait tout ce que j’avais connu… et j’ignorais comme l’interpréter. Alors je restais muette et laissais le spécialiste faire ses mesures.

 

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Pêche ou banane dans la salade de fruits ? [Harail] CBY7jAc
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Harper MacFusty
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Mer 13 Mar - 18:59


Perso, j'aime les deux.
Harail


Début mars 2022

Le coup de pied sous la table acheva ses incessantes élucubrations, l’incitant à s’adosser plus confortablement contre le dossier de sa chaise pour mieux se la fermer.
Histoire de s’occuper la bouche, elle se goinfra d’une nouvelle barre chocolatée pendant qu’Abigail procédait à une pesée avant de s’installer sur le fauteuil d'auscultation.
Lorsque le bébé se présenta sur l'écran, Harper voulut foncer pour y coller son nez mais Abigail lui écrabouilla les doigts, la clouant sur place comme une chèvre accrochée à son piquet.
Le visage poupin du médecin irradiait tandis qu’il délivrait les informations concernant les dimensions du têtard informe présent à l’écran. Harper, empêtrée dans ses émotions, n’avait qu’une vision bichrome de l’écran. Discerner une quelconque forme s’avérait compliqué.
– La première fois, nous entendions son coeur, signala-t-elle, le front plissé.
– Suffit de demander, répondit tranquillement le médecin.
Il prononça une formule et le rythme cardiaque retentit, une vague de soulagement la traversa.
– C'est un zizi, ça ? interrogea-t-elle, l’index pointé vers l’écran.
– Non, Madame. C'est le cordon ombilical.
Haussement d’épaules. Les informations relevées par le médecin continuaient de d'annoter automatiquement dans le dossier d’Abigail. Après un long silence, le médecin sourit de plus bel, en demandant :
– Vous avez une préférence ?
Harper embraya immédiatement :
– Pourquoi ? Vous pouvez sélectionner le sexe sur l’écran ?
– Ne soyez pas stupide, la gourmanda fraîchement le médecin.
Elle lui aurait volontiers envoyé un “gna gna gna” au visage mais s’abstint en se demandant si au préalable les services sociaux pouvaient lui retirer la garde de son enfant. Absorbée dans ses pensées, elle laissa son épouse s’entretenir avec le médecin.
Fille ou garçon ? En vérité, y avait-il une différence ? Si c’était une fille, il faudra la parer contre la misogynie et, si c’était un garçon, il faudra l’éduquer sans misogynie. Facile. Et si ça ne l’était pas ? Elle avait une sœur, n’avait jamais vécu avec un homme et le seul représentant masculin auquel elle pouvait se référer était son grand-père, ce professeur universitaire de langue né pendant la seconde guerre mondiale. Harper jugea alors son expérience de minime dans le domaine des “garçons”. Et si cela ne suffisait pas ? Et si cela n’avait aucune importance ? Pire ! Et si Harper devait laisser s’entasser sur sa table de chevet des livres intitulés “comment bien élever son garçon ?” ou tout autre ouvrage de développement personnel pas si personnel dans lesquels on trouve des principes très justes qu’on s’en veut de ne jamais appliquer ?
Non, non, tout mais pas ça ! Quoique, s’il y a beaucoup d’images, éventuellement…
Elle secoua sa chevelure portée courte, en ce moment, puis papillonna des cils pour un brusque retour à la réalité. Abigail et le médecin la regardaient comme si elle avait une grosse tâche sur le nez. Harper releva fièrement le menton, retournant son attention sur l’écran.
– Alors, vous le voyez ce zizi ou non ?
Le médecin pointa son doigt vers ce qui semblait être le sexe du bébé.
– Vous voyez, ça, là ?
– Oui, répondit distraitement Harper alors qu’elle n’y voyait strictement rien d’autre que la masse informe blanche.
Mais elle n’allait pas lui dire de peur qu’il se lança dans de grandes explications ennuyeuses.
– Ca, c’est le sexe de votre enfant.
Les yeux d’Harper s’étrécirent tandis qu’elle tournait lentement la tête en direction du médecin fier de sa répartie.
Il se fiche de moi ?
– Vous attendez que je vous supplie ou bien ? lança-t-elle avec humeur.
Le médecin ne se formalisa pas.
– Peut-être, répondit-il avec malice.
Tour à tour, il regarda les deux femmes puis annonça :
Juste pour t'embêter:
 

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C'est moi qui mélange la salade:
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Lumos
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Mer 13 Mar - 18:59
Le membre 'Harper MacFusty' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Oui/Non' :
Pêche ou banane dans la salade de fruits ? [Harail] D12-icon
Résultat :
Pêche ou banane dans la salade de fruits ? [Harail] Oui
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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Lumos
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Ven 15 Mar - 14:33


Elle commande une salade de fruits ?
Harail


Mars 2022

La bouche sèche, j’observais l’image, comme pétrifiée. Je perdais présentement mes moyens et je ne trouvais aucune échappatoire autre que celui de m’enfermer dans une indifférence la plus totale. Trop d’émotions tuent l’émotion, n’est-ce pas cela qu’on dit ?
Le cœur palpita et résonna avec le mien, sans que je ne m’en émeuve.
L’image du cordon ombilical parfaitement irrigué et les grommellements de contentement du gynécologue ne m’intriguèrent pas.
La révélation du sexe ne m’atteint pas.

Une fille.
C’était une fille.
Je savais qu’Harper aurait souhaité un garçon et je ne pus m’empêcher de sentir une goutte gelée de déception me couler le long de l’échine. J’étouffais mon frisson en lui lâchant la main pour la rendre libre. Oh, bien sûr, nous n’avions rien à choisir, ça ne dépendait pas totalement de nous, mais quand même. Mais, c’était une fille.
Une petite fille.
Harper avait une fois rêvé d’une fille portant mes traits et portant le nom d’un instrument de musique, comme elle.
Ma gorge se noua, et pourtant, je restais complètement imperméable à toutes ces bonnes nouvelles.
Ce ne sera plus Jack. Jackette ?

Durant toute ma vie j’avais rejeté l’idée de devenir mère par le simple fait que j’étais persuadée de ne jamais pouvoir remplir correctement ce rôle. Aujourd’hui, cet enfant, je le désirais, plus que tout, et il était déjà tant aimé que je me laisserai mourir pour lui. Pour autant, cette échographie ne se passa pas comme je l’avais imaginé. Comme si tout mon être rejetait l’idée. Comme si je ne comprenais pas que cette petite chose grandissait en moi. Qu’elle était juste là. Si près et pourtant, si loin. Une étrangère qui pourtant, me devait être familière.
Je plissais les sourcils pour observer l’arrondi de son crâne et ce que je devinais être un pied. Un enfant pouvait-il être un étranger pour sa mère ? Pour ses mères.
Le sang qui tambourinait à mes oreilles me rendait sourde aux échanges entre mon épouse et le médicomage jusqu’à ce que ce dernier m’interpelle, plusieurs fois. Je parvenais enfin à détourner les yeux de l’image.

— Pardon. Oui ?

Le gynécologue me considéra un instant.

— Tout va bien ?
— Oui, oui.

Je savais que dans les faits, je devais déclarer tous mes sentiments et tout mon ressenti au professionnel. Cela l’aiderait à mieux nous guider dans cette aventure qu’était ma grossesse… pourtant, je n’arrivais pas à me résoudre à faire complètement confiance à un médicomage. Je les côtoyais depuis trop longtemps. Ma psychomage luttait encore souvent pour m’arracher des informations personnelles.
Il continua sans insister.

— Le bébé se porte bien. En revanche…

Il suspendit sa phrase en consultant le dossier médical qui terminait de se remplir par magie. Je retins mon souffle.

— Pour le moment, il n'y a rien d'alarmant, l’embryon est bien implanté, mais les tests et l'échographie montrent une certaine faiblesse utérine et quant à votre état de santé général. Ce à quoi nous nous attendions. Il prit un ton rassurant tout en souriant. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour le moment. Or, je vous conseille fortement de réduire vos activités physiques, voire de les stopper complètement à partir de maintenant.

Comme si j’avais mal entendu, je jetais une œillade à Harper avant de revenir sur lui.

— Que voulez-vous dire ?

Il pivota franchement dans notre direction.

— Ne montez plus aucune créature, évitez les longues marches et ne restez pas debout trop longtemps. Vous n’êtes pas au point de devoir rester alitée, mais c’est un risque à ne pas négliger, alors, je préfère prendre les devants.
— Sinon quoi ? osais-je demander à mi-voix.
Le médicomage me fixa avant de répondre sur un ton neutre.
— Sinon vous risquez une fausse couche.

Coup de guillotine. Oh, je savais bien que la faiblesse de mon corps m’embêterait avec une potentielle grossesse, c’était aussi pour ça que j’avais longtemps écarté ce désir. Ce n’était pas une surprise pour moi. Mais maintenant que la chose se concrétisait, m’imaginer condamnée à bouger le moins possible revenait à me mettre les menottes et me jeter en prison. Si j’étais d’une nature calme et réservée, j’aimais les grands espaces, je travaillais beaucoup et je ne restais pas inactive à cause de toutes les créatures dont j’avais la charge, dont mes dragons.
D’ailleurs, comment j’allais faire maintenant si je devais tout arrêter ?
La direction des MacFusty se restreindrait à l’administration, ce que j’avais en horreur. Les créatures de l’école ne seraient plus dépensées convenablement, ce qui risquerait des accidents. Mes propres escapades en nature pour me soulager du monde humain s’effaçaient dans mon crâne comme on arracherait une partie de mon cœur.
Je déglutis encore en tournant les yeux sur l’image. Sur cette petite tête ronde.

— Et l’animagie ?
— Ne vous transformez plus jusqu’à la naissance, cela risquerait de tout fragiliser davantage. De même, évitez le transplanage et préférez la poudre de cheminette. Je vais vous prescrire toutes les potions dont vous aurez besoin pour vous renforcer.
Cette petite tête ronde.
— Et les activités conjugales ? demandais-je d’une voix blanche.

Je devinais du coin de l’œil que le gynécologue ne fut pas dérangé par cette question intime qui devait lui être régulièrement posée. Je vis du coin de l’œil qu’il nous regardait tour à tour avec Harper avant de prononcer.

— De même. Évitez au maximum tout ce qui vous demandera le moindre effort.

Il releva sa baguette et rompit le contact que j’avais avec l’image. Je clignais des yeux, l’image du bébé imprimée dans mon cerveau. Il m’invita à me rhabiller et à le rejoindre dans son bureau. Les jambes en coton, je me redressais sur le siège en évitant de croiser le regard de mon épouse. Mes orteils nus rencontrèrent un sol subitement givré et, comme un automate, je retournais derrière le paravent pour me rhabiller.

Immobilisée.
Une fille.
Encore des traitements.

Complètement assommée par toutes ces informations et par mes émotions qui se bousculaient dans la moindre fibre de mon corps, je reprenais ma place initiale, livide, sur la chaise devant le bureau de gynécologue. Ce dernier terminait de noter des détails dans mon dossier tandis qu’une plume à papote écrivait une ordonnance. Après un silence, il me la tendit. Je la regardais sans parvenir à la lire. Dans un sourire éclatant, il se pencha et nous fixa.

— Tout va pour le mieux, tous les tests sont positifs en dehors de ces précautions à prendre. Répéta-t-il en se voulant encourageant.

Des précautions qui me coupaient les ailes. Je hochais machinalement la tête.

— Avez-vous d’autres questions ?

Je secouais la tête avant de regarder en coin mon épouse. Ma poitrine se gonfla douloureusement, je respirais avec lourdeur.
J’avais besoin de prendre l’air.

 

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Harper MacFusty
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Dim 24 Mar - 10:06


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Harail


Début mars 2022

Leurs doigts se délièrent, permettant à Harper de se rapprocher de l’écran, comme un enfant obnubilé par un dessin animé. Le docteur lui demanda même de reculer car elle lui masquait la vue, l’empêchant de faire son travail. Pendant ce temps, Abigail plongeait dans un mutisme abyssal.
Avec professionnalisme et compassion, le médecin annonçait à Abigail la conduite à tenir pour mener à bien la grossesse. Harper écoutait d’une oreille distraite, incapable de détacher son attention de l’écran. Toutefois, consciente que les prescriptions du médecin s’abattaient sur son épouse comme un coup de massue, elle attrapa sa main en guise de solidarité. Tout irait bien !
Harper en était persuadée.
Son salaire au conseil des sorciers couplé à ses revenus de professeur suffiraient amplement à couvrir les frais en attendant qu’Abigail reprenne une activité. Intérieurement, elle songeait que son épouse, une fois le choc de passé, accepterait l’idée de passer quelques mois au repos total, en tête à tête avec elle-même. Tant pis pour la litière et les boîtes vides dans les placards. Bonnie compenserait l’absence d’harper pendant les heures de travail, les animaux tiendront compagnie à la femme enceinte, et tout irait bien.
Harper en était persuadée.
Peut-être qu’Harper se résigner à la situation trop facilement parce que “la chose” ne se passait pas dans son corps et que les sacrifices ne la concernait pas. A cette idée, pour une fois, elle fut à court de mots, convaincue que la moindre parole de prononcé ne ferait qu’envenimer la dureté de la nouvelle.
La consultation s’acheva. Main dans la main, elles empruntèrent le chemin de retour, arpentant les multiples couloirs de la maternité de Sainte Mangouste, toujours aussi blanc et d’une stérilité implacable. Quelle ironie dans cette aile du bâtiment où croissait la vie !
Une fois à l’extérieur, consciente qu’elles ne pouvaient pas transplaner, Harper cru bon de dire :
– Ca va aller, Honey. Nous allons nous en sortir, comme toujours. Maintenant que nous pouvons annoncer la nouvelle à tout le monde, tes parents parviendront bien à te seconder avec les Noirs des Hébrides le temps de la grossesse, je suis certaines qu’ils comprendront. Pour le reste, tout roule. Tu chargeras tes élèves les plus fiables des créatures de Poudlard, suffit de choisir les bons et je surveillerai en coin.
Elles trouveront bien un bon, deux, même plusieurs petits pigeons ravis de rendre service à leur professeur de Soin aux Créatures Magiques. Harper pourrait négocier quelques points à la sauvette.
Tout se passerait bien, elle en était persuadée.
Dans l’idée de rejoindre un réseau de cheminette, Harper attira son épouse dans une rue peu encombrée par les passants ou les pots d’échappements. Le ciel azuré annonçait la venue prochaine du printemps bien que l’air glacial leur mordait encore le nez. Perdue dans ses pensées, Harper fixait le sol quand soudain… soudain ! Soudain, elle se figea, les  yeux horrifiés. Et si…
– Honey, imagine… imagine !
Elle plaque ses deux mains contre ses joues pour les écrabouiller sans ménagement.
– Imagine…
Cette idée épouvantable défiait l’imagination.
– … imagine, répéta-t-elle pour la énième fois. Si elle est rousse !
ROUSSE ! Comme la femme de ses cauchemars. Harper refusait d’y croire. Ce sont les irlandais, surtout, dont la génétique avait un penchant pour le roux, non ?
Elle tentait de se rassurer mais sa propre sœur avait des cheveux qui tiraient sur l’auburn et qui s’en était vantée durant toute leur enfance : je suis une vraie “Auburn”, moi !
Ah, ah, ah.
Connasse.
Et si elle ressemblait à sa sœur ? Et si elle ressemblait à sa mère ? Et si elle avait le caractère de Lockhart ? Harper fut tenté de consulter son smartphone pour savoir s’il existait des statistiques concernant les penchants génétiques.
Non ! Tout irait bien. La vie souriait toujours au couple Macfusty. La génétique Macfusty aura l’ascendant sur cet enfant. Après tout, Harper n’était pas le père. Ouf !
 

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Mars 2022

Comme un automate, je reprenais les couloirs immaculés et me dirigeais jusqu’à la pharmacie de Sainte-Mangouste, mon ordonnance à la main. Je récupérais tout ce qu’il fallait et sortit, Harper dans mon ombre. Jusqu’ici sourde à ce qui se passait autour de moi, le vent frais et quitter l’hôpital me firent du bien. Je pris une grande inspiration. Alors, le son de la voix de mon épouse me parvint. Toujours optimiste, elle me débitait des mots auxquels j’avais déjà songé, mais qui avaient perdu du sens aujourd’hui. Ce fut comme un doux rappel. Je l’écoutais en silence alors qu’elle m’entraînait dans une ruelle peu fréquentée. Serait-elle aussi stressée que moi sans en avoir trop l’air ? Ces paroles positives s’adressaient aussi bien à elle qu’à moi, et voilà qu’elle m’emmenait dans une rue annexe plutôt que la principale, plus rapide, pour, peut-être, m’éviter de me faire bousculer ?
Évidemment, j’avais conscience que ce n’était là que des suppositions, mais elles me firent du bien. Comme une douce caresse un matin de printemps.

— Tout ira bien, oui.

Répondais-je simplement d’une voix encore un peu absente. Tout ira bien. Je m’attendais à cette situation, j’avais déjà prévu la chose, il me fallait juste maintenant concrétiser tout ce que j’avais supposé. Un jeu d’enfant.
Je fis encore quelques pas, sans comprendre tout de suite l’horreur qui étreignait Harper. Je m’arrêtais pour la regarder. Ses mimiques m’arrachèrent un petit sourire. Enfin un sourire depuis le diagnostic du gynécologue. Ainsi positionnée, Harper m’évoquait le tableau moldu « le cri ». Pour autant, je ne compris pas le drame affilié à la couleur de cheveux. Je haussais un sourcil dubitatif.

— Mieux vaut qu’elle soit rousse que chauve, tu ne crois pas ? Je levais le visage pour regarder le ciel entre les bâtiments londoniens. Elle serait comme un petit phénix. Énigmatique et surprenante. Je revenais sur mon épouse en la désignant de l’index. Comme toi.

Qu’elle soit le père, la mère, ou pas, Harper mettra un peu d’elle en cet enfant. Je n’avais aucun doute là-dessus. Qu’importe nos ancêtres, qu’importe nos caractéristiques génétiques. Tout ira bien. Je saisis à nouveau la main de mon épouse pour l’entraîner avec moi. Après un instant de silence, je lui demandais.

— Tu n’es pas trop déçue ? Que Jack devienne une Jackette ? Tu avais rêvé d’une fille, mais tu préférais un garçon.

L’information ne faisait toujours qu’effleurer mon cerveau, comme si je n’intégrais toujours pas. Une fille. Une fille… l’enfant que je portais était de sexe féminin, aux chromosomes X. Comme Harper. Comme moi.

— À qui voudrais-tu l’annoncer en premier ? À sa marraine, ou à ses grands-parents ? Je portais une main à mon menton. Il faudrait lui trouver un parrain aussi, qu’en dis-tu ? Avec ce qui se trame en ce moment…

La guerre prenait une tout autre signification depuis que nous avions notre projet d’enfant et surtout depuis qu’il était concrétisé. J’avais peur pour lui. Non, j’avais peur pour elle. Dans quel monde lui donnerai-je naissance ? Mais, trop d’informations tuent l’information, n’est-ce pas ? Mon cerveau balayait immédiatement l’angoisse liée à la guerre, puis, sans demander d’autorisation, j’enfournais mes mains dans les poches de la veste d’Harper. J’y retrouvais les sucreries dont elle avait dévalisé Sainte-Mangouste et sans une once de regret, j’avalais la première barre chocolatée non sans laisser échapper de petits grognements de satisfaction. Comme un petit animal contrarié et quelque peu replié sur lui-même, je dévorais la friandise sans même la savourer, mais au moins, ça calmait mes nerfs. Je terminais en me léchouillant les doigts, comme si la situation était parfaitement normale.

— Mmh, bon. Qu’avions-nous d’autre à faire en ville ? Ah oui, je dois passer à l’animalerie, il me manque des trucs pour les animaux à la maison. Et j’ai faim aussi… je mangerai bien une pizza et un burger… ou une pizza avec des frites. Puis un grand milkshake. Avec une glace. Et de la chantilly. Et une framboise, c’est bon, les framboises.

Depuis le début de ma grossesse, je faisais une fixation sur les fruits, et c’était tout à fait l’époque des framboises, tout le monde le sait. Je m’arrêtais et regardais Harper.

— Mais je risque de grossir avec tout ça, non ? Mais je dois manger pour deux. Du coup, c’est grave ou pas ?

Je repliais mes vêtements autour de ma taille et plaquait mon menton contre ma poitrine pour observer ma silhouette. Et je fondais en larme. Pas le petit chagrin habituel, non, les grosses larmes pas discrètes qui mouillent le vêtement comme une tempête sous le Niagara.

— J’ai déjà grossi non ?

Depuis quand Abigail MacFusty s’inquiète de sa ligne ? Et depuis quand s’inquiète-t-elle de manger convenablement ? Et depuis quand se donnait-elle en spectacle en pleine rue ?
Rien ne va plus.
À moins qu’au contraire, tout aille bien.

 

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Début mars 2022

– Le mieux, reprit Harper, c’est qu’elle ne soit ni rousse, ni chauve. Un petit phénix brun, genre phénix des bois, tu vois ?
En guise de conclusion, elle haussa les épaules. Manquerait plus que son enfant ressemble à l’autre folle avec son sourire en tranche de pastèque sur sa face de lune. Par Merlin ! Elle aussi avait un sourire qui lui prenait la moitié de son visage.
– Mes rêves ne sont pas prémonitoires, tu te trompes de sœur Auburn…
Elle prit un faux air indigné puis retrouva son sérieux.
– Je ne suis pas déçue. Je suis juste… je ne sais pas ce que c’est.
De la peur, mais c’était difficile à avouer. D’ailleurs, elle ne se l’avouait pas à elle-même.
– Une fille sera très bien et oh !
Elle stoppa leur marche pour prononcer les prochaines paroles, comme s’il était nécessaire qu’elle la prenne à témoin :
– Pas de couleur rose, de petite fleur et tout le tralala ! Et si on lui faisait une chambre bleu ? Ça fera parler les rageux qui restent perchés dans leur moyen-âge genré. J’aime bien le bleu. C’est ma couleur préférée, tu le savais ?
Leur marche repris, main dans la main, Harper toute à sa réflexion pour la question suivante.
– Nous pourrions réunir tout le monde pour faire une annonce officielle. Pourquoi pas pour mon anniversaire ? Comme ça, ils ne se douteront de rien. On fera une décoration en bleu, ils vont tomber de haut en apprenant que c’est une fille.
Harper ricanna du coup en prévision, fière de son idée.
– D’ici la naissance, nous aurons le temps de lui choisir un parrain. As-tu déjà une idée à ce propos ?
Elle ignora sa remarque quant à la guerre en cours. Harper ne souhaitait pas y penser. En son for intérieur, y penser c’était céder à la peur. Pour l’heure, elle n’avait pas de place pour accepter ce sentiment. Leur enfant ne finirait pas orpheline prématurément, elle en était persuadée. Du moins, elle s’en persuadait.
Quand Abigail énonça la liste des choses à voir et des menus qu’elle convoitait, Harper jubila, déchanta, jubila encore, déchanta et finalement ne su plus s’il fallait se réjouir ou pas. Choisir entre le burger et la pizza, ce n’était pas si facile, vous comprenez ? Harper ne prêtait pas attention aux passants, elle regarda alternativement Abigail, son ventre, Abigail, encore son ventre et se contenta d’attraper la main de son épouse lorsqu’elle s’effondra en sanglot. Elle fronçait les sourcils, farfouillant dans sa mémoire.
– Honey, voyons, tu es enceintes, si tu maigrissais, nous serions restés à Ste Mangouste. Concernant la boustifaille…
Elle l’attira vers elle pour l'entraîner de nouveau dans la rue, le bras de sa petite épouse coincé sous le sien.
– Il me semble que “manger pour deux” est un précepte erroné. Le principal, c’est d’adapter ton alimentation. On listera sur internet tous les aliments recommandés aux femmes enceintes pour ton plan alimentaire, je suis persuadée qu’ainsi, hormis la poussée inévitable de ton ventre, tu ne prendras pas de kilos superflus.
Elle se tut un moment, un ange passa, puis reprit :
– Par contre, ne compte pas sur moi pour subir la même alimentation. Si j’étais un homme, je serai bien obligée de le faire. Mais comme je suis une femme et que je pourrai très bien vivre la même chose, je ne peux pas me sacrifier plus que d’avantage.
Harper prononça ses paroles avec une franchise non feinte, puis soupira d’aise.
– Du coup, qu’est-ce qu’on mange ?

 

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Mer 24 Avr - 16:05


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Mars 2022

Un phénix des bois. Une petite sylve, ou dryade. Notre petite créature à nous. Notre création. Notre… bébé.
Bébé.
Fille.
Il était fou de constater à quel point mon cerveau faisait blocage sur ces informations. Pourtant, je déglutis en écoutant Harper. Heureusement qu’elle était là. Elle était comme ma bouée de sauvetage alors que je me perdais dans une tempête en pleine mer… et pourtant, je voyais bien qu’elle aussi, elle était déstabilisée. Quelle ironie. Je lui souris avec tendresse.

— Pas de rose, évidemment. J’aime bien l’idée du bleu, mais permets moi d’y rajouter au moins du rouge ! Oh ! Que dirais-tu de passer dans un magasin de puériculture du coup ? On n’achètera rien, mais au moins ça nous permettrait un tour d’horizon !

Je parlais subitement fort, les yeux brillants. L’idée m’enthousiasmait étrangement. Les hormones ? Oui, les hormones. De toute façon, c’est tout de leur faute.
Ensuite, l’idée de rassembler tout le monde me séduisit également. Au moins, l’annonce sera faite à tout le monde au même temps, pas de jaloux ou de risque d’oubli ! Le côté pratique d’Harper me plaisait de plus en plus, surtout quand il était utilisé à bon escient comme cette fois. Je secouais un peu la tête.

— Non, personne. Je ne te proposerai pas Luca et il a une vie trop tumultueuse. Eirian a trop de secrets, il me semble. Ennis se jette dans la gueule du loup avec… toute la situation. Kesabel a le sens de la famille, mais… comme Luca. Et Sevastian travaille comme un fou furieux, sans compter les critiques de sa famille qui risquent de trop peser sur l’enfant. Rory et Feargus, même chose que pour Luca et Kesabel.

Je poussais un long soupir, les bras ballants.

— Aucun homme pour en rattraper un autre ! Je réfléchis encore rapidement. Et toi ? Tu aurais une idée ? Peut-être Sean ?

Choix difficile. Sean ne vivait pas sans risque non plus puisqu’il était Auror. Il pourrait ne plus revenir du jour au lendemain. Si le risque zéro n’existait pas, je voulais m’assurer que le parrain, ou la marraine soient auprès de notre fille le plus longtemps possible de sa vie s’il nous arrivait quelque chose à Harper et à moi. Mes pensées se dirigèrent vers Elida et Leon, mais lui non plus, nous ne le connaissions que peu.
Puis, dans le tumulte de mes pensées qui n’avaient ni queue ni tête, je me perdais dans notre to do list de la journée… puis de ma ligne. M’imaginer m’arrondir, prendre du poids, uniquement par le fait de la grossesse, me stressai subitement. Encore une information que mon cerveau avait occultée : mon corps allait changer. Oui je le savais, bien sûr que je le savais, évidemment que je le savais… mais le fonds de mon être, mon moi intérieur, n’avait comme pas percuté la chose. Un comble.
Alors, je m’effondrais. Parce que tout prenait forme en moi (c’est le cas de le dire), tout se mettait en place, les pièces du puzzle s’assemblaient les unes après les autres.

Encore une fois, la proximité de Harper fut salutaire. Sa chaleur, son odeur, la douceur de sa peau, le son de sa voix. C’était comme une caresse sur une blessure. Le bras coincé contre elle, je me blottissais un peu, consciente que marcher comme ça était peu pratique et l’écoutais me parler de nourriture, de mes kilos, d’une liste d’aliment, puis enfin, de sa non-collaboration. Je m’arrêtais et éclatais de rire.

— Merci de me soutenir aussi bien, Gaol, je savais que je pouvais compter sur toi.

Je lui empêchais toute réplique en déposant un léger baiser sur ses lèvres avant de reprendre.

— Le gynécologue m’a déjà donné cette liste, mais tu n’as rien écouté, comme d’habitude.

Une lueur taquine brilla au fond de mes yeux. Comme au bon vieux temps, où, durant les cours apportant peu d’intérêt à Harper, j’écoutais pour elle et lui donnais les informations en sortie de classe.

— Et bon, en vrai, je doute de gagner le moindre gramme superflu, ça ne m’est jamais arrivé, mais bon, il ne faut jamais dire jamais, hein ?

Je souriais et repris notre marche, mon bras toujours vissé contre elle, mais sans me coller, ce qui permettait une marche bien plus fluide.

— C’est dommage, je te vois bien en régime carotte, salade et soupe… ou alors, ça viendra sans que tu ne t’en rendes compte ! Je pris un air dramatique en prenant une grosse voix. Tu vas prendre des kilos ! Tu vas manger à outrance, et au final !

Je levais mes petits bras pour accentuer l’aspect dramatique de la chose. Puis, je fis tomber la sentence.

— Tu feras une grossesse nerveuse ! Tu auras des montées de lait, tu n’auras plus tes règles et tu seras aussi ballonnée que moi ! Adieu, belles lignes, bonjour vergetures ! Mouhahahaha !

Après ma petite comédie, je fixais, imperturbable, Harper. Enfin, j’éclatais d’un rire sincère en reprenant ma proximité avec mon épouse et ma marche. Après tout, pourquoi pas ? Le cas des grossesses nerveuses ne touchait pas que les créatures ou les animaux, et Harper avait la mauvaise manie de s’empiffrer quand elle stressait… et même si elle tentait de peu le montrer, je le savais, je le sentais. Je la connaissais trop bien. Elle stressait.
À mon tour, je soupirai d’aise.

— Mmmh… Burger !

Décidais-je en entremêlant mes doigts à ceux de mon épouse. D’une marche rapide et enjouée, je l’entraînais avec moi à l’une de nos enseignes préférées. J’entrais et pris place à notre table habituelle. Le serveur, qui nous reconnaissait sans mal à présent, approcha.

— Hey, mon petit couple préféré. Vous prenez comme d’habitude ?
— Non ! Répliquais-je plus fort que je ne l’aurai voulu. Je ne peux plus manger certains aliments alors mmh, apportez-moi la carte s’il vous plait.

Le front du serveur se plissa de curiosité et d’inquiétude.

— Rien de grave j’espère ?

Je souris et redressais mes épaules.

— Oh non, je suis enceinte !

Un piano à queue me tomba sur le coin de la figure. Je l’avais dit. Je l’avais dit ! Je regardais Harper avec des yeux ronds avant d’éclater d’un rire nerveux, mais heureux.
 

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Mar 21 Mai - 22:26


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Début mars 2022

Harper accepta la proposition de son épouse, plus par résignation et l’envie de lui faire plaisir, que par réel intérêt pour les “trucs” de puériculture. Etaient-ils au courant, les gens, que le mot puériculture commençait de la même façon que puéril ? C’était juste une petite remarque. En chemin, Abigail énuméra un par un tous les prétendants au trône du Parrain, mais aucun ne revêtait l’habit du candidat idéal. Le nez en l’air, Harper réfléchissait :
– Je ne suis pas certaine que Sean ferait l’affaire. Sommes-nous assez proche pour lui proposer un tel rôle ?
Et surtout, en tant qu’ancien amant, était-ce bien judicieux pour le bien de sa petite épouse ?
– Nous finirons bien par trouver ! claironna-t-elle en haussant les épaules.
La suite de leur conversation fut plus tumultueuse. Abigail passa par diverses émotions, il était sujet de grossir et de manger, et de peut-être grossir et sûrement manger. Harper refusa catégoriquement de s’imposer en soutien, il n’y avait vraiment que les hommes pour faire des trucs pareils. Vraiment ?
– Ça existe les grossesses nerveuses ?
Avec des yeux ronds, elle s’imaginait prendre démesurément du ventre, un ventre vide de bébé. Je ne suis pas quelqu’un de nerveux, se rassura-t-elle. Ça ne peut pas arriver !
Avec effort, elle se retint de ne pas tapoter son ventre en se demandant si elle était à trois mois de grossesse nerveuse. Cela dit, si les montées de lait lui donnaient de plus gros seins…
– On pourra allaiter à tour de rôle comme ça, déclara-t-elle le plus naturellement de monde.
Puis elle se figea :
– Je veux dire, admettons que tu as l’intention de l’allaiter.
Elle ne se souvenait pas d’avoir eu cette discussion. En même temps, elle ne se souvenait pas de ce qu’avait dit le gynécologue il y a moins d’une heure.
- Sinon, je l’allaiterai.
Et elle éclata de rire. Les envies d’Abigail sélectionnèrent le burger, et elles dirigèrent vers une enseigne à laquelle elles étaient habituées.
– Salut Stan ! salua Harper en prenant place en face de son épouse.
Elles optaient pour une table disposant de banquettes pour s'asseoir, bien évidemment. L’endroit ressemblait à une cafétéria américaine typique des années soixante dix, haute en couleur. Quand Abigail annonça sa grossesse à Stan, ses yeux s’arrondirent pour se fixer sur Harper. Celle-ci lui décocha un large sourire :
– Apparemment, “nous” sommes enceinte alors, je prendrais comme elle, une fois qu’elle aura choisi.
Elle haussa les  yeux d’un air provocateur, son sourire devenant malicieux. Stan déposa une carte devant Abi puis, avant de s’en retourner, les félicita :
– Toutes mes félicitations à mon couple préféré. Si l’envie vous tente, nous avons des sorbets et nos fromages sont pasteurisés. Je vous laisse faire votre choix.
Et il s’en retourna. Harper s’empêcha de servir deux verres avec de l’eau.
– Et si nous organisions mon anniversaire “pour la surprise” à Soay ? Ça ferait plaisir à tout le monde et, oh ! J’ai une idée lumineuse : et si au préalable, nous l'annoncions à Arondie et qu’on lui proposait d'organiser cet anniversaire “pour la surprise” ?
Cette idée donnait l’impression à Harper de porter deux cornes maléfiques sur son crâne. En même temps, elle trouvait cette idée prodigieuse. Cela soulagera Abi et cela lui évitera de le faire elle-même. Il y avait toujours Bonnie comme solution mais comme prouvé lors de leur mariage où Arondie s’était largement impliquée, l’elfe et l’aubergiste coopérait à merveille.
– Si jamais elle hésite, on lui dira déjà qu’elle sera marraine, elle va être beaucoup trop heureuse pour refuser.
Autant dire que c'était plié d'avance.
 

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Abigail MacFusty
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Lun 27 Mai - 15:23


Elle commande une salade de fruits ?
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Mars 2022

J’étirais ma bouche en une grimace contrite en songeant à l’idée de Sean pouvant être parrain de notre future enfant. J’appréciais l’Auror, on ne me fera jamais dire le contraire. Mais la question d’Harper, bien qu’un peu sotte à mes yeux, était justifiée. Est-ce que nous étions assez proches pour un tel rôle ? Après tout, Harper avait été plus que proche avec lui. Bien trop proche à mon goût, et ma suggestion sous-entendait que je tentais de passer outre ce passé. Ce qui était derrière était derrière. Mais je comprenais les réticences de mon épouse, alors je les approuvais d’un simple hochement de tête, ma grimace se formant en un sourire. Nous allons trouver, nous avions tout le temps !
J’éclatais même de rire en la voyant avec des yeux aussi ronds que des soucoupes en s’interrogeant sur les grossesses nerveuses. L’idée du co-allaitement m’amusa d’autant plus, puis je me figeai au même temps qu’elle. Je la regardais dans le blanc des yeux, bouchée-bée. Est-ce que j’avais l’intention d’allaiter ? Est-ce que je m’étais seulement posé la question.

— Hé bien, je euh…

Maintenant que mon attention se portait sur ma poitrine, je remuais un peu les épaules, mal à l’aise. À moins que ce ne soit mon soutien-gorge qui avait rétréci au lavage ? Oui, c’était sûrement ça. Bonnie avait dû se tromper… ou alors Harper, dans un élan de gentillesse (ou de folie), avait fait elle-même la lessive et se serait trompée dans son sortilège… Harper, faire une erreur dans un sortilège ?
J’entrais dans le restaurant dans un mélange d’émotions étranges, prise entre la joie et le doute. Harper faisait des erreurs, mais davantage lorsqu’elle faisait des expériences. Douée comme elle était, elle ne faisait jamais d’erreurs sur les sorts qu’elle maitrisait. De par cette simple équation, la vérité s’imposa alors à moi : Harper n’avait pas fait la lessive et il me faudra engueuler Bonnie. Encore. J’étais certaine qu’elle l’avait fait exprès en plus !

Papillonnant des paupières, je revenais à Stan et mon épouse qui commandait la même chose que moi. Je m’accoudais à la table en dévorant Harper du regard comme si elle constituait mon plat d’entrée. Mon sourire dégagea douceur et tendresse. Je buvais ses paroles en la voyant gesticuler devant moi, lumineuse.

***

En cette journée du 3 avril du haut de mes dix-huit ans, j’attendais à l’ombre de l’immense chêne situé non loin des serres de l’école. Le cœur palpitant comme si je venais de courir, je parvenais avec peine à tenir en place. Je tournais la tête dans tous les sens quitte à risquer un coup du lapin, les mains triturant les bords de ma robe. Et si elle refusait de venir ? Non, elle aimait trop les surprises pour ça. J’avais tout prévu. Les sortilèges étaient en place, j’avais tout prévu, je l’avais vérifié cent cinquante fois au moins. Peut-être devrais-je le faire une cent cinquante et unième fois ? Une silhouette attira mon regard et je l’aperçus. Grande, élancée et vive. Mon palpitant accéléra encore au point qu’il m’en arracha une grimace de douleur. Avant qu’Harper n’ait pu dire quoique ce soit, et parce que je ne souhaitais pas entendre ses discours à rallonge, je lui sautais dans les bras pour l’embrasser.

— Tais-toi et suis-moi. Ne gâche pas ta fête d’anniversaire !

Sa main dans la mienne, je l’entraînais à ma suite en la guidant à travers les arbres et les buissons du jardin. Certaines plantes tournaient leurs têtes dans notre direction sans nous bloquer le passage pour autant, comme si elles étaient elles-mêmes dans la confession. J’évitais les rires des élèves qui rôdaient aux alentours, franchissais le muret et sautais sans hésitation sur l’imposante branche qui me permit de descendre un étage plus bas. Un endroit que nous avions exploré un jour, avec Arondella et les garçons.
À l’aide d’un sortilège, j’écartais le Filet du diable qui voilait un trou dans le mur et entraînais Harper à l’intérieur d’une vieille salle abandonnée. Voilà longtemps que nous ne nous y étions pas aventurées, et aujourd’hui, je voulais être à l’abri des regards. Si l’endroit habituellement sombre et humide offrait un accueil précaire, à l’instant il était chaleureux et lumineux. Je l’avais moi-même aménagé et agrémenté de plusieurs petites décorations et attentions. Posé sur une table, il y avait le cadeau d’Harper qui put l’ouvrir aussitôt.
Une fois le papier déballé, la boite n’était qu’un simple carton. Un carton vide.
Lorsqu’Harper se tourna vers moi, je m’étais débarrassée de ma robe et lui faisait face, la tête entrée dans les épaules, mes petits bras de moineau le long de mon corps, les cheveux épousant délicatement le haut de mes seins. Je plantais mon regard dans le sien.

— Pour ton anniversaire, j’ai choisi cette année de t’offrir tout mon amour, le vrai, le nu, le pur. La boite n’était pas vide, elle était remplie de tout ce que je ressens pour toi. Et je m’offre à toi, ici et maintenant, si évidemment, tu en as envie.

Moi, en tout cas, j’en avais très envie, parce que je me collais à elle en l’embrassant avec fougue.

***


Je papillonnais des yeux en revenant à moi dans un léger sursaut. Une immense bouffée de chaleur rougit mon teint et m’obligea à prendre une grande inspiration. Encore une fois, je remuais les épaules, dérangée par quelque chose avant de bredouiller.

— C’est une excellente idée. Nous pouvons aller voir Arrondie tout à l’heure, ou un autre jour. Ce sera encore un cadeau d’anniversaire bien particulier cette année.

Je souris, un brin nostalgique de l'année passée et même des années précédentes, avant que Stan ne revienne avec nos commandes de femmes enceintes. Elle qui disait ne pas vouloir me soutenir. Je souris.

— Je ne pense pas qu’il faille beaucoup insister avec elle, elle était déçue le jour de ton dix-huitième anniversaire que je ne partage pas mon cadeau. Je rougis un peu à ce souvenir. Mais ce n’était pas partageable. Je relevais les yeux sur Harper. Je me réjouis de lui annoncer ça ! Mais ça me fait peur aussi.

Avouais-je avant de croquer dans mon burger avec envie et délice. Ce qui me faisait peur aussi, c’était le manque. Le manque de ce que je ressentais à l’intérieur de mon corps, et sur ma peau en ce moment même, ravivé par le souvenir de nos dix-huit ans. Je pris le temps de mâcher pour réfléchir, un pli soucieux barrant mon front.

— Nous interdire nos moments d’intimité… qu’y a-t-il de plus sadique ?

J’observais mon burger comme s’il s’agissait subitement de notre gynécologue. Je mordis dedans à pleines dents, rageuse, dans l’espoir de faire partir la frustration qui grandissait dans mon bas ventre. Puis, j’articulais avec peine la bouche remplie.

— Je me vengerai.

De quoi ? De qui ?

 

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Mer 5 Juin - 21:15


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Début mars 2022

Elles s’étaient mises d’accord pour l’organisation de la fête d’anniversaire, ne manquait plus qu’à avertir leur organisatrice. Stan revint avec leur commande, Harper déballa son burger dans l’idée de lui faire un sort.
– Je comprends, Honey. Tout se passera bien, je te le promet.
Elle croqua férocement dans son burger, en engloutissant la moitié, et se mit à machouiller pensivement, une lanière d’oignon dépassant de sa bouche. Concernant la jauge du sadisme, elle avait sa petite idée. Elle avala difficilement la trop grosse bouchée qu’elle dû faire passer à grand renfort d’eau. Le verre de reposé sur la table, elle leva la main pour énumérer :
– Perdre le bébé…
Elle se mit à réfléchir théâtralement puis déballa un nouveau doigt :
– Perdre le bébé…
Réflexion. Ses yeux s’ouvrirent subitement comme si une subite idée lui traversait l’esprit :
– Ah oui ! Et perdre le bébé.
Fière de sa répartie, elle mordit à nouveau dans son burger, souriant tout en mâchant.
– T’inquiète pas honey, l’avantage que je sois une femme, c’est que je parviendrais à m’en passer ; ce n’est que l’affaire de quelques mois, c’est pas la mer à boire, et oh ! Tu sais quoi ? On va se faire une Bouteille à frustrations sexuelle : à chaque fois que l’une ou l’autre aura une envie, elle le notera sur un papier pour le mettre dans la bouteille et quand tu seras de nouveau disponible aux jeux sexuels, nous n’aurons cas déballer un à un les petits papiers.
Elle engouffra la dernière bouchée, termina son verre d’eau qu’elle reposa à grand bruit sur la table.
– Comme tu l’as dit, on se vengera.
De quoi, elles ne le savaient toujours pas. Mais l'idée de s'accomplir avec vengeance ne donnera que plus de mordant à leurs ébats.
Sur cette conclusion, elle déversa dans un petit pot en plastique prévu à cet effet, une rasade de ketchup et de moutarde pour y tremper ses frites.
Pour terminer, elle soupira de bien-être.
Harper se souvenait effectivement de la surprise organisée par Abigail pour son dix-huitième anniversaire. Naturellement, elle ne s’y attendait pas du tout et s’était contentée d’arriver avec retard à l’heure fixée pour le rendez-vous. Les serres, beurk ! Quelle idée. Toutes ses plantes pleines de terre dégoûtante. Elle se rappelait avoir couru à toute vitesse pour rattraper son retard, se rappelait le tissu de sa robe de sorcière se froisser sous ses mouvements intempestifs. Elle adorait écouter ce bruit alors qu’elle faisait de grandes enjambées, le tissu tentait de s’enrouler autour de ses jambes, comme s’il tentait de la renverser sur le sol pour l’arrêter. Mais jamais elle ne vacillait et la sensation d’être une super héroïne lui donnait des ailes.
Un jour, je serai une super Auror, et je défoncerai tout le monde.
Tu parles !
Elle se rappelait de la déception ressentie à la découverte du bout de carton, déception qu’elle s’efforça de masquer, par de la surprise ou de l’hébétude ou tout simplement par dignité. Puis la vision d’Abi, dans cet antre secret, caché par la terre, les plantes et les filets du diable. Harper se revoyait jeter le bout de carton qui voltigea comme un boomerang, peu importe où il s'écrasait. Elle avait tout un corps à explorer, c’était son cadeau d’anniversaire, à elle !
 

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Sam 8 Juin - 15:10


Elle commande une salade de fruits ?
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Mars 2022

Tout d’abord, j’ouvrais de grands yeux à la répartie de mon épouse, surprise d’autant de prise de responsabilité, puis j’esquissais un sourire. Je le savais. Qu’elle fasse la nonchalante, à prétendre ne pas vouloir me soutenir. Je le savais que, dans le fond, elle ne pouvait pas s’empêcher de le faire, et malgré le détachement qu’elle montrait avec ardeur, elle était déjà aux petits soins pour moi et surtout, elle était déjà attachée à Jackette. Peut-être même plus que je ne l’étais moi-même. Mon cœur se gonfla d’amour, de fierté et de joie. Je ris, même.

— Dans ce cas, je pense avoir enfin trouvé mon côté homme, parce que je vais avoir du mal à m’en passer ! Je baissais les yeux sur mon burger en haussant les épaules pour rejeter la faute, comme une gamine capricieuse. Si j’influençais Harper, l’inverse était aussi vrai. C’est la faute des hormones de toute façon.

Conclusion à ne pas discuter. Le sujet fut donc clos dès lors que je croquais à pleines dents dans mon hamburger tout en me servant à mon tour des sauces pour mes frites.

— L’idée de la bouteille me plait. Je savais que tu étais la femme de la situation, Gaol.

Déclarai-je en savourant mes frites. Cette bouteille allait vite se remplir, c’était certain, et cette simple idée me fit frétiller. Je bus alors une grande gorgée d’eau pour calmer le feu qui incendiait mes entrailles, mais ne pu rien contre le rouge qui me montait aux joues. Je n’avais pas pris de sauce piquante. Je m’éclairais la gorge.

— Il va vraiment falloir travailler sur ce sortilège d’insonorisation de notre chambre à Soay. Mon regard traina sur la peau fine et délicate du cou de Harper avant que je ne croque une nouvelle bouchée de mon burger. Et la salle de bain.

Le reste du repas passa dans la sérénité et la légèreté. Avant de nous rendre auprès d’Arondella, j’insistais pour faire nos diverses visites et achats dont nous avions parlé plus tôt. Puis, en chemin pour aller voir la sorcière, je baissais le menton.

— Et Jin ? Est-ce que tu voudras la prévenir ? On pourrait l’inviter à l’annonce générale ? Ou est-ce que tu préfères qu’on l’invite une fois à la maison ?

Je n’étais pas certaine que les deux sœurs se soient revues depuis le mariage, et si nous avions vu Adélaïde à Noël, j’ignorais si les sœurs s’étaient parlé à cette période de fête. Non pas que je ne me soucie pas de ma belle-sœur, mais je ne pouvais guère intervenir dans leur relation. Elle allait être tante. C’était important qu’elle le sache. Je serrais les doigts de mon épouse en soutien silencieux, comme je le faisais toujours.
Je restais ensuite silencieuse jusqu’au lieu de travail d’Arondella, et si je me sentais bien, je devinais la fatigue me transpercer de la tête aux pieds. Effectivement, le gynécologue n’avait pas tort : je devais me ménager. Une aiguille de stress me piqua la poitrine, et après une profonde inspiration, je poussais la porte. Tout ira bien.
En nous voyant entrer dans l’auberge, il y eut une exclamation derrière le comptoir, puis une cascade de cheveux noirs fonça sur nous. Je réceptionnais l’accolade d’Arondie avec un entrain toujours plus modéré que le sien, même s’il y avait autant de plaisir. Une fois les retrouvailles passées, elle nous entraîna à « notre » table, mais je ralentis le pas. Je ne tenais guère à faire notre annonce devant tous les clients. Insouciante de mes tracas, Arondella secoua sa chevelure.

— Tout va bien ? Tu es toute pâle, Abigail. Je vais vous chercher vos remontants.
— Non !

Oh. C’était sorti plus fort que ce que j’avais voulu. Je rentrais ma tête dans mes épaules quand les regards convergèrent tous sur moi. Les billes noires d’Arrondie m’achevèrent, aussi, m’efforçai-je de les ignorer. Je m’accrochais au bras de mon épouse pour garder contenance.

— C’est que… on a mangé tout à l’heure, expliquai-je dans un sourire d’excuse. Un simple verre d’eau fera l’affaire pour moi… et avant qu’Arrondella ne reparte derrière le comptoir, je reprenais à brûle-pourpoint. On peut parler un instant en privé ?

Ce qu’il y avait de bien ave l’ancienne Gryffondor, c’était qu’elle ne cherchait plus à comprendre nos demandes saugrenues. Avec les années, elle s’était habituée. Aussi, se contenta-t-elle de sourire en nous invitant à passer derrière le comptoir pour atteindre l’arrière-salle. Je lui emboitais le pas après avoir jeté un coup d’œil à Harper, comme si je m’assurais qu’elle nous suive bien, ce qui était absurde. Pourtant, l’idée de me retrouver seule pour faire l’annonce m’angoissait étrangement, alors, je capturais la main d’Harper et me collait à elle de façon à ce que nos épaules se touchent.
Je déglutis en entrant dans l’arrière-salle qui servait de stock principalement pour les premières ressources des deux côtés de l’auberge. Le remue-ménage des deux salles, moldus et sorcières, se mêlait étrangement, pourtant, le lieu me paraissait parfaitement adapté pour notre annonce. Je levais le menton sur le visage d’Harper et me blottis un peu contre elle.

— Voilà, nous avions quelque chose à te dire…


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Ven 21 Juin - 21:17


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Début mars 2022

Une bouteille à Frustrations à remplir, un sortilège d’insonorisation à améliorer. C’était dans ses capacités. En plus, cela demandait des efforts relatifs. Donc bon…
Après le burger, elles déambulèrent dans Londres pour mener quelques emplettes puis cheminèrent vers l’Auberge de Chez Jack la Ripaille, mort et enterré depuis longtemps, reprit par son employée modèle, Arondella Swallow. Pour retrouver l’auberge, voilà bien longtemps que le couple n’avait plus besoin de suivre les hirondelles, bien que Harper avait toujours le sentiment de s’y rendre avec légèreté, comme poussé par le vent.
La salle commune de l’Auberge de blindée, le bruit des conversations les assaillirent immédiatement. Abigail prit la conversation en main en réclamant une audience en privée, sans qu’Arondella ne rechigna en quoi que ce soit. Elle aimait les potins, bon ou mauvais, le couple le savait.
Franchement, Arondella aurait pu choisir un autre endroit que la réserve pour l’annonce de la grossesse d’Abigal. Ce n’était pas que la charcuterie pendue par-ci par-là dérangeait totalement, ni qu’Arondella n’était absolument pas au courant du motif de l’annonce. Et puis surtout, depuis quand Harper se souciait de ce genre de détail ? Là voilà contaminée du syndrome de la daronne, si jeune, si vite, si faible… Harper secoua la tête avant de s’apercevoir qu’elles étaient toutes les trois au milieu des chambres froides (certes closes) et du stock de denrées moins périssables.
Qu’est-ce qu’on voulait lui dire déjà ?
– ON EST ENCEINTE !
Harper sauta en l’air devant l’air incrédule d’Arondella, figée sur place comme une poupée de chiffon au long cheveux noirs, avec sa petite bouche en O.
– Enfin, Abigail est enceinte, on a besoin d’une Macfusty, les Auburn, hum. Tu m’as comprise.
Arondella ne réagissait toujours pas, mais ses yeu qui brillaient dans la pénombre des lieux, scintillant comme deux scarabées noirs, allaient de l’une à l’autre. Elle murmura un mot à peine audible, que le couple ne comprit d’ailleurs pas. Soudain, la poupée de chiffon s’anima en un grand cris perçant. Ce cris de joie perça si bien qu’Achiléo, son frère muet, déboula comme un fou dans la réserve depuis la partie moldue de l’auberge. Abigal s’avança pour signer à l’adresse du cracmol, lui expliquant que tout allait bien. Arondella continuait de sautiller sur place. Elle se tourna vers Achiléo pour signer à son tour, lui annonçant la grossesse d’Abigail. Ce n’était pas prévu mais le visage d’ordinaire si paisible de l’homme s’illumina pour venir apporter à ce moment un peu plus d’étoiles. Il porta une main sur son coeur, leur envoya un baiser, puis signa quelques mots. Les deux autres le remercièrent mais Harper s’agaça en leur rappelant qu’elle était là :
– Qu’est-ce qu’il a dit ?
– Ben, félicitation, qu’est-ce que tu veux qu’il dise d’autre, banane ? lui répondit Arondella.
Puis, elle fonça sur Abigal pour la prendre dans ses bras. Achiléo essuya les larmes au coin de ses yeux et s’en retourna travailler.
– Et moi ?
– T’es enceinte toi ?
Harper esquissa une mine boudeuse.
– Soit gentille Arondella, n’embête pas l’épouse de la femme enceinte.
Arondella prit un air provocateur.
– Et pourquoi ça, miss pièce rapportée ?
– Parce que je pourrais changer d’avis sur mon vote.
– Ton vote ?
– Pour élire la marraine…
Harper n’eut pas le temps de finir sa phrase. Arondella la renversa parterre, renversant des cartons, une étagère, et à nouveau la porte découvrit un Achiléo inquiet. Harper n’avait pas besoin de connaître le langage des signes pour comprendre qu’il leur demandait ce qu’il se passait.
 

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Ven 28 Juin - 11:24


Elle commande une salade de fruits ?
Harail


Mars 2022

Si Archiléo n’était que muet et pas sourd, j’aimais lui parler en langue des signes, car non seulement ça entretenait ma pratique, mais aussi parce que je trouvais plus poli de ne pas faire étalage de ce que j’avais, et que lui n’avais jamais eu. Archiléo était un peu celui qui me ressemblait, calme et effacé, mais au masculin. Alors, quand il revint pour la deuxième fois sous les cris d’Arondella, le fracas des caisses renversées, du juron lâché par mon épouse et de mes éclats de rire, je me tournais dans sa direction pour signer à son adresse.

« Arondella est la marraine. »
Puis, j’ajoutais à voix haute, taquine.
— Enfin, seulement si elle accepte bien sûr. Et je rajoutais pour la titiller davantage. Nous avons d’autres candidates sur la liste.
— Vous vous foutez de moi ? tempêta l’aubergiste en secouant ma pauvre épouse comme un prunier. Votre bébé est aussi mon bébé ! Je vais être sa marraine gâteau qui va lui apprendre les meilleures potions d’amour au monde ! Si c’est une fille, elle sera couverte de poupée qu’elle pourra coiffer et à qui elle pourra inventer les plus belles histoires d’amour romantique !
— Mmh, je me réjouis.

Confiais-je d’une voix trainante avec un regard entendu à l’adresse de mon épouse. C’était tout à fait notre genre, tiens. Une main sur mon épaule ramena mon attention vers Achiléo qui signa à nouveau, les yeux brillants de joie. Je pouffais en lui répondant de la même manière.

« Merci, on n’hésitera pas ! ».

Et avant qu’Harper ne demande, je lui traduisis.

— Il dit que si on a des questions ou besoins d’aide, on peut lui demander. C’est vrai qu’il a l’expérience, lui.

Je lui lançais un regard brillant d’amusement. Il rit avant de nous saluer et de retourner du côté moldu de l’auberge. Les deux femmes devant moi se redressèrent et j’époussetais machinalement mes vêtements comme si j’avais été moi-même renversée. La réserve apparemment ensorcelée se remit immédiatement en ordre comme si le matériel entreposé ici était aimanté. Sans un mot, apparemment trop abasourdie par les deux nouvelles que nous venions de lui faire, Arondie retourna derrière le comptoir et servit deux remontants, un pour Harper, l’autre pour elle, et elle me tendit un jus de fruits dont elle avait le secret. Sa petite mine prit l’air de celle qui réfléchissait intensément, ses sourcils sensiblement froncés et son nez un peu pincé, je reconnaissais bien là cette mimique qui la suivait depuis l’enfance et qui m’amusait depuis toujours.

— Attendez… ça veut dire que… Elle poussa une exclamation. Le jour où vous étiez venue pour votre soi-disant anti-nauséeux… !

Je ricanais.

— Ce n’était effectivement pas pour Harper.
— Et vous ne m’aviez rien dit ! Heureusement que je suis douée et que je n'ai pas mis quelque chose de dangereux pour le bébé dedans ! Vous êtes inconscientes !

Je m’appuyais tranquillement contre le comptoir non sans pouffer, sentant déjà mes jambes lasses de notre promenade de l’après-midi. Décidément, Pêche me pompait déjà une bonne partie de ma maigre énergie.

— On ne voulait rien dire avant qu’on ne soit certaine que tout se passe bien. On a eu les résultats ce matin et… je jetais une œillade tendre à Harper, tu es la première à le savoir.
— Bon, déclara Arondella en remuant les épaules, dans ce cas, je vous pardonne. Je vais être marraine !

Elle sautilla sur place, peu discrète que je vis du coin de l’œil que certains clients comprirent de quoi il en retournait. La plupart nous adressèrent des sourires, les autres, soit ils n’avaient rien entendu soit faisaient mine de n’avoir rien entendu. Et c’était tant mieux, cette affaire ne les concernait pas.

— Par contre, s’il te plaît, pas de rose. Pas de cliché.
— C’est une fille ?! s’écria Arondie en m’interrompant.
— Ah… j’ai dit ça ?

Je regardais Harper en réalisant que je venais de nous trahir sans le vouloir, pour autant, mes yeux brillaient de joie et d’amusement.

— C’est une fille ! c’est une fille ! Je vais pouvoir lui offrir toutes les potions d’amour et les poupées roses du monde !
— Arondella, je viens de dire que…
— Elle sera pourrie gâtée, c’est moi qui vous le dis ! lança Arondie en m’ignorant, complètement euphorique. Vous pouvez compter sur moi ! je serai la meilleure !

Un petit rire m’échappa.

— On n’a aucun doute là-dessus.

N’y tenant plus, sentant mes jambes commencer à flageoler, j’allais m’asseoir à une table pour siroter mon jus de fruits. Arondella poussa un peu Harper du coude.

— Tu arrêteras de faire le mufle hein, tu prendras soin de notre bébé hein ? Et je ne parle pas que d’Abigail !

Je camouflais une grimace en reprenant une gorgée de mon jus de fruits. Je n’aimais guère quand on me couvait d’attention, surtout en rapport avec ma santé, et surtout, je réalisais une vérité qui touchait beaucoup de parents en règle générale : aux yeux des proches, les parents n’existaient plus, il n’y en avait que pour le bébé. Et si je savais qu’Arondie avait la tête sur les épaules et qu’Harper saurait la canaliser, je craignais de la réaction de mes parents… mon père était un véritable papa poule. Me rendre au bureau à Uachdar allait devenir véritablement périlleux ses prochains mois. Cette perspective m’amusait néanmoins. Depuis ma place, je déclarais à l’attention de l’aubergiste.

— Il va y avoir beaucoup de changements à venir, mais on est optimiste. Ne t’inquiète pas Arondella, Harper ne veut pas l’admettre, mais elle est déjà très attentionnée.

Et pour ne pas la vexer davantage, j’évitais de poser mon regard plein d’amour sur mon épouse si merveilleuse.


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Harper MacFusty
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Dim 7 Juil - 20:49


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Début mars 2022

La pagaille dans la réserve de Chez Jack la Ripaille fut à la hauteur de l'enthousiasme d’Arondella à l’annonce de la grossesse d’Abigail. La secousse dont fut victime Harper n’était pas à son goût, mais comment en vouloir à celle qui était son amie la plus dévouée et ce, malgré les erreurs stratosphériques d’Harper ?
La réaction d’Arondella dépassa l’entendement. Il était question de romance et de transformer leur fille en cliché de fille. Même si elle connaissait son amie, Harper fut stupéfaite et la mâchoire lui en tomba. Quoiqu’il en soit, le principal était qu’Abigail et Harper soient d’accord sur l’éducation à donner à leur enfant. Les tantes, les grand-parents et autres gagas d’amour n’auraient qu’à se débrouiller avec la trace qu’ils voulaient laisser sur leur fille. De toute façon, à la toute fin, c’était bien elle qui choisirait.
La proposition du remontant fut la meilleure idée qu’Arondella, en cet instant, pu avoir ; tandis qu’Achiléo disparaissait dans la partie moldue, non sans avoir donner un bourrade amicale dans l’épaule d’Harper - qui manqua de cogner la tête la première dans une étagère, elle suivit son amie et son épouse dans la partie sorcière où elles s’installèrent pour trinquer.
Sans nul doute que la cervelle d’Arondella devait carburer à plein régime ; de fils en aiguille, de déduction en rapprochement, Arondella mettait les évènements de ces derniers mois bout à bout. La future marraine de leur fille ne sembla pas éprouvée de la rancoeur, bien trop heureuse d’avoir un enfant à s’occuper prochainement. Quelque part au fond d’elle-même, Harper ressentit de la peine pour son amie qui rêvait, depuis les bancs de Poudlard, de maternité. Elle s’empressa bien vite de chasser ce sentiment de son lot d’émotions ; à la place d’Arondie, elle n’aimerait pas que l’on puisse résumer sa situation à ce genre de peine ou de culpabilité. Après tout, songea l’optimisme de Harper, Arondie était encore jeune, tout pouvait basculer d’un jour à l’autre. Oui, c’était bien cela : cela basculera ! Et leurs enfants pourront jouer ensemble.
Harper et Arondie trinquèrent plusieurs fois tandis que l’aubergiste échangeaient des informations avec Abigail. Enfin, Harper intervint dans la discussion :
– Le plus urgent, pour le moment, c’est d’organiser mon anniversaire comme couverture pour l’annoncer à toute la famille Macfusty et mes grand-parents.
Elle omettait de citer Jean, et même si Harper faisait semblant de l’oublier, elle nota une expression bizarre sur le visage d’Arondella. Harper fit mine de rien voir. Arondella accepta de prendre en charge l’organisation comme premier cadeau (un cadeau de pré-bienvenu) à l’attention de sa filleule. Achiléo et sa petite-famille étaient évidemment les bienvenus.
Tout était bien qui finissait bien. Après les tensions accumulées à l’hôpital, l’atmosphère changeait ainsi accoudé au comptoir d’Arondella. Harper adressa un sourire heureux à son épouse, enserrant ses épaules et lui baisant la joue devant la liste trop longue - et pompeuse - qu’Arondella faisait des décorations qui seraient nécessaires ainsi que de la longueur du buffet. Les deux épouses savaient certainement qu’il ne fallait pas discuter sur ce point. Harper se contenta de rappeler que Bonnie mettrait son grain de sel, et Arondella, qui avait côtoyé l’elfe de maison pour le mariage d’Abigail et Harper, s’en accommoderait sans problème.
Ainsi débutait le deuxième trimestre de grossesse d’Abigail et Harper ne se doutait pas qu’il aurait son lot de problèmes, et pas forcément là où elle le pensait.

Fin de RP
 

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Pêche ou banane dans la salade de fruits ? [Harail]
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