Le village du père Noël… En apparence, c’était un simple parc d'attractions, mais les Terrys n’en étaient pas aussi convaincus. Pour eux, Santa Claus serait un envoyé du diable en personne, pour détourner les enfants du droit chemin de dieu en utilisant le pseudonyme de “Père Noël”. Le sang magique me permettait de ressentir certaines choses magiques que les moldus ne pouvaient pas voir et c’est pour cela que j’avais été envoyée, seule, débusquer le terrible Santa Claus et, s’il existe, l’éliminer. À cause de lui, les gens perdaient leur Foi en Jésus-Christ et vénéraient un autre prophète. La magie dépravait nos enfants et j’étais missionnée pour mettre un terme à cela. Je devais tuer le Père Noël.

Au moins, j’avais un voyage tous frais payés par le Blood Circle. Même si la capitale de la Finlande n’aurait pas été mon premier choix, ça changeait de la grisaille de Londres. Je n’avais jamais vu autant de neige. J’imagine que le froid devait être insupportable pour quelqu’un d’autre que moi. Pour ma part, il me laissait indifférente ; je ressentais le froid mais il ne m'incommodait pas.

Le village du Père Noël n’avait rien d’extraordinaire. Il y avait deux grandes attractions principales, quelques boutiques de jouets faits à la main et quelques stands de nourriture et boissons chaudes. Je fis la queue pour le bureau du Père Noël où on pouvait parler directement à Santa Claus et prendre une photo avec lui. Après une demi-heure d’attente, ce fut enfin mon tour. J’avais toujours Sheila, ma fidèle dague, dans le fourreau caché dans mon bras gauche. Aucun contrôle de sécurité. Le Père Noël était fou, ou inconscient du danger qui pouvait planer sur lui. J’arrivai enfin au niveau du vieil homme bedonnant. Déception.

«Vous n’êtes pas celui que je cherche.»

Fausse barbe, faux cheveux blancs. Un imposteur. Est-ce que je devais tout de même éliminer ce faux faux prophète, juste au cas où ? Je n’avais reçu aucune directive sur le sujet. Ce n’était pas la cible, aucun intérêt à buter un moldu innocent. Je n’écoutai même plus ce que lui et ses bouffons pouvaient bien me dire. En sortant, je jetai un œil au Bureau de Poste du Père Noel.

«Pfff… »

Tout ici n’était qu’imposture et escroquerie. Il n’y avait pas plus de père Noël ici que d’argent sur mon compte en banque.

«Perte de temps…»

J’étais grincheuse. Me taper le bus le train, l’avion, les taxis, re le bus pour finalement… Rien. Le Cercle payait, mais quitte à balancer de l’argent par la fenêtre, ils pouvait me le filer directement. C’est pas leurs voyages inutiles qui me faisaient vivre. D’ailleurs à ce propos de vivre et de financement par les Terrys.

«Je vais vous prendre une tranche de pain d’épices et un jus de fruits chaud aux épices.»

C’était pas ça qui allait me remplir le ventre, mais c’était mieux que rien. J’engloutis le pain d’épices en quelques bouchées puis bus une gorgée de la boisson chaude. Jus de citrouille et cannelle. Beaucoup de cannelle. C’était clairement pas mon premier choix de boisson, mais ça se buvait. Je devais repartir pour Londres, mais je décidais de m’asseoir un moment, mon gobelet en papier à la main, sur un banc pour observer le village. C’était un endroit paisible, les gens étaient heureux, insouciants. Les enfants criaient et jouaient. J’enviais tous ces gens, qui pouvaient s’accorder le luxe d’être heureux, de s’amuser… Ne serait-ce qu’une heure.

J’ai un peu froid. Mais je tiens quelque chose dans la main. C’est un verre. Il y a quelque chose à l’intérieur. Je sens. C’est sucré. Et chaud. Je bois un peu. C’est bon. Mais ça brûle. Je souffle avant de reboire. C’est mieux. J’ai déjà moins froid. Je regarde autour de moi. Il y a plein de gens, plein de lumières et de musique. Il y a des guirlandes, des boules, des sapins. Je me lève d’un seul coup.

«C’est Noël !»

C’est les cadeaux ! Je veux des cadeaux ! Je dois trouver le sapin avec les cadeaux pour prendre les miens. Je cours de partout à la recherche du sapin, mais je ne le trouve pas. Je suis un monsieur et ses enfants ; je veux leur demander où est le sapin. Ils tournent dans une rue et quand je tourne à mon tour, je vois qu’un mur leur bloque le passage. J’allais lui poser la question, mais le passage s’ouvre devant eux. Je me précipite après eux, juste avant que le passage se referme.

«Bienvenue dans le Village Magique du Père Noël !»

Un petit bonhomme m’accueille. Un lutin ! Lui il doit savoir où est le sapin.

«Merci monsieur lutin. Dites il est où le…»

J’arrête ma phrase. Je crois que c'est dur de le rater. J’étais devant un village, on pouvait voir des rennes qui volaient au dessus, les boites aux lettres étaient en forme de cadeau et surtout… Droit devant moi, un sapin, très très haut.

«Je crois que j’ai trouvé. Merci !»

Je me précipite devant le sapin. Il y a mille cadeaux en dessous. Peut-être même plus. Ça va prendre du temps de trouver les miens. Je prends un cadeau et regarde les lettres du nom.

« “M A X I”  Ah, non c’est pas moi»

Je sens une présence derrière moi. Je me retourne et voit une fille qui a l’air pas contente. Je regarde le cadeau que j’ai dans les mains, puis la fille. Je lui tends.

«C’est à toi, c’est ça ?»

Bonnet sur la tête, check. Gants sur les mains, check. Écharpe, écharpe pas check du tout. Et merde j'avais oublié de la prendre. Non mais c'est ça aussi de préparer sa valise au dernier moment. Je la vidais dans la chambre d'hôtel histoire d'être bien sûr. D'après le bordel étant étendue un peu partout, c'est sur elle n'était pas là. Bon, il faudrait espérer que Kayla Bah ouai Max ne part pas en vadrouille sans elle y pense à ma place et la ramène quand elle arriverait. Je regardais mon téléphone pour l'aider à s'en souvenir et savoir où elle était et quand elle arriverait, batterie vide, l'inverse aurait été étonnant tiens. Bon tant pis, je le branchai, sortis ma baguette pour ranger mon bordel. Et hop j'étais dehors avec le petit dépliant pour savoir où je devais aller. Circuit bleu pour aller voir les aurores boréales. OK je faisais celui-là. Circuit orange pour aller voir les Rennes du père Noël, purée ils étaient allés loin pour faire plaisir aux gamins, si j'étais aussi excitée que les gosses ? Mais pas du tout j'avais le regard brillant à cause des lumières. OK c'était ce circuit que je faisais mais c'était juste parce que je préférais attendre Kayla pour voir les aurores boréales. Je suivais les traces laissés par d'autres avant moi, faisant des bonds pour avoir le même pas que le yéti. Si je suis désolée mais vu la trace c'était au moins un yéti.

Alors que je jouais depuis un quart d'heure tournant la tête aux exclamations des enfants devant les sapins éclairés, je me rendais compte d'une chose, mon ouïe était comme atténué, alors c'est sûr que la neige ça a toujours atténué mais à ce point, je n'avais jamais eu l'impression d'avoir été impactée. Je relevai mon bonnet et je constatais que c'était bien ça je n'entendais rien. Étrange, bon à la rigueur moi j'étais une pisteuse, j'inspirais profondément pour récolter les différentes odeurs. Rien, comment ça rien ? Non mais déjà qu'être louve-garoune ce n'est pas drôle, mais si en plus j'ai plus les avantages où va le monde. « ça sent bon hein? » Oh purée je venais de sursauter mais ça va pas de s'approcher des gens comme ça? Je me reposais bien trop sur mes sens c'était là que ça se voyait. Je regardais l'humain un peu petit mais à part ça rien de spécial et ça n'a rien de bizarre d'être petit. « De quoi ça sent bon? » Il me tendit un gobelet fumant, il ne l'avait pas tout à l'heure si? Plutôt que de réfléchir je l'attrapai par réflexe. Ah purée mais ça brûlait ! « Attention c'est chaud » Je le fusillai du regard,  j'allais lui vider sur la tronche. Sauf que l'odeur je la sentis, oh oui je voyais ce qu'il voulait dire. C'était pire que sentir bon, c'était enivrant comme odeur. Un frisson me parcourut, le froid semblant s'emparer de mes membres, la seule solution pour se réchauffer fut de boire la boisson sous le regard rieur du petit être. OK c'était trop bon ce machin à la cannelle ! « Suis le circuit rouge, ça devrait te plaire » Quel circuit rouge, il n'y avait jamais eu de circuit rouge. Et merde il venait de transplaner dans une volute de fumée, rouge elle aussi. Je sortis le dépliant, l'ouvris pour soupirer, Pff il n'y avait pas de rouge. Oh quoi qu’une espèce de serpentin rouge apparaissait. Purée la magie c'était vraiment génial. Très bien puisque ça devait me plaire. Je m'élançai sur la piste rouge. Cela mena à un mur ah bah ça c'était sympa. Tout ça pour ça, vérifiant que personne ne me regardait je sortis ma baguette mais n'eus pas le temps de lancer le moindre sortilège que les briques bougèrent pour m'ouvrir un passage. Je me retrouvais face à un lutin, là vu les oreilles et le bonnet, pas de doute « Bienvenue dans le village magique du père Noël. » Eh bien merci, oh purée un renne ! Je venais de voir un renne et un autre. Je tournai la tête pour voir le plus grand sapin qui m'ait été donné d’admirer dans ma vie. Heureusement que la magie existait parce que ça devait être compliqué de le décorer, attendez il y avait pas un mini renne qui piquait une boule ? Non mais tout va bien, les bébés des rennes du père noël sont des kleptomanes.

On pourrait peut être s’arrêter pour parler des cadeaux ? Ma parole, ils avaient dévalisé combien de boutiques au juste « En fait on les fabrique ici. » Je tournais la tête pour voir msieur lutin, déjà c’est super chiant d’avoir quelqu’un qui est à côté de vous et qu’on entend pas mais en plus monsieur « Je m’appelle Rayan » Rayan donc, lisait dans les pensées, flippant, très flippant. Je m’éloignais du lutin pour aller voir les cadeaux, sait on jamais que je puisse en piquer un ou deux, quoi j’ai pas dit qu’il y avait que les rennes qui étaient klepto. Ah bah justement, on épelait mon prénom, hé ho, elle était en train de me piquer mon cadeau – oui il y a pas qu’un âne qui s’appelle Martin dirait maman bah on va dire que si -, je m’approchais avec un air menaçant sauf qu’elle me le tendait déjà. Bon bah je l’attrapais « Je suppose. » Qu’est ce que j’en savais… Ah quoi que si, il y avait une photo, mais c’est quoi cette photo j’étais déchirée sur la photo non mais les lutins ils avaient un grain, il y a plein de fois où j’avais une belle tronche, ils choisissaient la pire. « Tu veux que je t’aide à trouver ton cadeau ? Tu t’appelles comment ? » Oui alors j’avais prévu de l’aider en premier lieu mais sûrement que je devais hyperactive – ou pressée – j’avais déchiré le papier et observai le cadeau offert, une tasse ? Ah heu, peut être qu’elle la voulait ? J'en avais déjà moi des tasses, c'est bien la seule chose que j'avais pour mon futur chez moi mytho elle va squatter chez Kesa et Sol. Bêtement je sniffais la tasse, réflexe cherchez pas, ça sentait encore la cannelle, ils avaient des prix sur la cannelle ?

La fille prend le cadeau. Elle fait la tête en regardant la photo qu’il y a dessus. Je me penche pour regarder ; je la trouve très bien la photo, très ressemblante. Surtout quand elle fait sa tête de pas contente. Je lui tourne le dos pour continuer de chercher mon cadeau.

«E L I S… Pas moi. T H E… Non plus. G R I G… Pas bon. M A E L L E… Ah ?» J’écris mon nom dans la neige pour comparer. «Ah non. Ça ressemble mais c’est pas bon…»

La fille me propose de m’aider à trouver mon cadeau, mais pour cela il faut mon nom. Je la regarde.

«Dulivine, elle dit il faut pas que je parle aux inconnus.»

Je tourne brutalement la tête pour continuer de chercher mon cadeau. Je l’entends déballer son cadeau derrière.

«P O I l… Oh là là, c’est trop long.»

Si je dois vérifier tous les cadeaux un par un en comparant les lettres avec mon prénom écrit dans la neige, je vais jamais avoir mon cadeau. Je devrais m’aider des photos ! Celle-ci a celle d’un chat. Je prends un autre cadeau et par habitude, continue de regarder les lettres.

«G A R… Ah non, faut que je regarde la photo.» La tête me dit quelque chose, j’ai l’impression d’avoir déjà vu cette fille. Mais en tout cas, c’est pas moi, alors je pose le cadeau et en prends un autre. «A M B E R» C’est moi ! C’est moi ! C’est mon cadeau ! Je regarde la photo. Ah non, c’est pas moi. C’est une fille brune. Dommage. Je prends le cadeau après. «A M B E R» Cette fois c’est moi ! Je vérifie la photo. «Hey, c’est de la triche, elle a combien de cadeau elle ?!» C’est la même photo que pour un autre cadeau avant, avec un autre nom ! Je me retourne vers M A X I, elle avait ouvert le cadeau du chat. Elle aussi elle trichait ! Ah, Poil de Châtaigne, c'était son chat.

«Tu pourras me le montrer ?»

Les chats c’est des animaux, c’est pas des inconnus, alors ça compte pas, j’ai le droit. Je prends le cadeau de G A R et celui de Amber, et compare les deux photos. Elles se ressemblent beaucoup, on dirait la même personne. Mais… Elles ont l’air différentes. Et surtout, leur tête m'est familière. Mes yeux passent de l’une à l’autre et de l’autre à l’une. J’essaie de comprendre. J'ai mal à la tête.

Qu'est-ce que je foutais là ? C’était encore la môme qui avait fait des siennes, c'était sûr. Heureusement que je n’avais pas encore réservé de billet pour rentrer à Londres… Je tenais deux cadeaux dans les miens. Où est-ce qu’elle avait chipé ça ? Je lisais les noms, et j’eus un hoquet dee surprise. “Garnet” et “Amber”. Il y avait même nos photos ! Ce n’était pas possible. Amber ne connaissait pas mon existence, et encore moins sa propre apparence. Du moins… Je le croyais.  Un minute... Un cadeau ? J’avais un cadeau ? Le seul cadeau qui m’avait été donné d’avoir, c’était Sheila. Que je gardais toujours dans ma manche. Pillée par Alexander et Ange lors de notre évasion, elle ne m’avait jamais quittée.

Une voix m’interpella. Je lèvai la tête. Cette nana ! C’était une sorcière ! Je la revoyais encore me boxer après que j’eus injecté du sérum dans la sorcière avec qui elle était. Elle et sa pote, faisaient partie des sorciers qui avaient attaqué l’un de nos QG. Je me levai d’un bond en dégainant ma dague. J’allais l’enfoncer bien profond dans son cœur à cette pétasse. Elle n'était pas prête de reboxer qui que ce soit. Elle sembla pressentir le danger, car elle lâcha ce qu’elle avait dans les mains pour se mettre en garde. Trop tard. Trop lente. Sheila allait lui transpercer le cœur d’une seconde à l’autre.

Contre toute attente, la lame se courba en angle droit et ne pénétra pas dans la chair de ma cible. Celle-ci ne se laissa pas surprendre, elle enchaîna avec un énorme coup de poing en direction de mon visage. Je me préparai à encaisser le coup pour riposter derrière mais… Malgré toute la puissance qu’elle semblait avoir préparé, son poing me fit l’effet d’une caresse sur la joue.

«C’est quoi ce bordel ?»

«Bah oui Copine, t’es dans le Village Magique du Père Noël. Il n’y a pas de violence ici ! Que de l’amour et des boissons chaudes ! Et des cadeaux, aussi.»

Qui avait parlé ? Je regardais autour de moi.

«Ici ! Là ! Lààààà je te dis !»

La voix venait de ma main droite. Ma dague se retourna d'elle-même dans ma main et un visage bienveillant se dessinait sur la lame. Elle se dégagea de l’emprise de mes doigts et vola pour se mettre à la hauteur de nos visages.

«Coucou.»

Je n’en croyais pas mes yeux.

«Mais Sheila… Tu… Tu parles… »

Tu parles. Et tu voles… Et… Elle avait dit quoi ? Le Village Magique du Père Noël ? Je regardai autour de moi. J’étais au pied d’un immense sapin. Des rennes volaient un peu partout. Je devais être en train de rêver, car cela n’avait rien à voir avec l’imposture que j’avais visitée juste avant. Mais si c’était le véritable village du Père-Noël. Alors j'allais pouvoir...

«Oh vous pouvez toujours essayer. Mais c’est peine perdu tant que la Magie de Noël est active ici.»

Un lutin venait d’apparaître à côté de nous. C’était qui lui d’abord ? Et comment il savait que j’étais là pour buter Santa Claus ?

«Salut, moi c’est Rayan ! Le patron est un peu occupé en ce moment, mais il sera ravi de t’accorder une audience quand il aura un peu de temps. Dites les filles. Vous avez l’air de bien vous détester comme il faut. Je crois bien que vous pourriez être utiles pour une petite affaire de rien du tout. »

Besoin de nous ? Il rêvait lui. Chacun sa merde.

«Bien sûr. Si vous réussissez, un vœu vous sera accordé.»

Un vœu ? Ça veut dire que je pourrais souhaiter que la protection de ce lieu vole en éclat, et j’aurais la possibilité d’éliminer le Père Noël ? Rayan le lutin me fixa.

«Oui. Mais le feras-tu ? Maxime, Garnet… Et Sheyla. Acceptez-vous de retrouver Comète ?»

Il lisait dans les pensées ou quoi ? Et puis, trouver une Comète ? J’étais pas astronome. Il pouvait se…

«Ouiiiiiii ! On y va ! Toutes ensembles ! Allez Garnet, dis oui dis oui dis oui»

Visiblement, ma dague était beaucoup plus enthousiaste que moi. Je jetai un œil à ladite Maxime. Je devais faire équipe… Avec ça ?

Je n’avais même pas besoin de me pencher pour lire les cadeaux, la demoiselle épelait les lettres. Bon dieu ce que c’était insupportable. En plus, elle mettait trois heures le dire, oh ce qu’elle allait me gonfler. Elle s’appelait Maëlle ? Tien c’est marrant, je connaissais une Maëlle… ouai bon non pas moi, disons que Kayla jouait au Quidditch avec une Maëlle et toutes les connaissances de Kayla étaient mes connaissances. Elle venait d’écrire son prénom au sol… Comment ça, ça ressemblait, ouai super il y avait des lettres dans les deux cas, mais dîtes moi j’avais affaire à un génie là non ? En plus, je voulais l’aider et elle, elle me sortait que Dulivine lui avait dit qu’elle ne devait pas parler aux inconnues. J’étais pas une inconnue, elle connaissait mon prénom et puis c’est quoi ce prénom, Dulivine, ma parole les parents avaient voulu l’appeler Ludivine et s’étaient loupés parce qu’ils étaient trop bourrés. Très bien, elle ne voulait pas me parler mais maintenant je connaissais son prénom, je pouvais donc l’aider. Poil ? Qui appelait son gamin Poil, je tournais la tête pour regarder la pauvre gueule du gamin avant de reconnaître la photo de mon chat ! Oh Bordel  Poil de Châtaigne, j’attrapais le cadeau au vol Amber l’ayant lâché pour se concentrer sur un autre cadeau. Je marmonnais tout en déballant le cadeau de mon chat, en même temps, elle ne pouvait pas le faire avec ses petites pattounes. « Bonne idée ça de regarder les photos. » Ah ça y est il semblerait qu’elle ait trouvé son cadeau puisqu’elle venait de prononcer Amber, purée qui était le con qui avait emballé le paquet avec autant de scotch, RAYAN T ES NUL, j’espérais qu’il écoutait bien dans mes pensées histoire qu’il soit dégouté d’avoir accès à mes pensées. Oh, c’était trop mignon, des plumes multicolores. Oui ça sert à rien, ah non pardon scusez c’était juste une plume qui s’était décrochée. En fait c’était une souris avec une queue pleine de plume. Trop minon, c’est sûr Poil de Châtaigne allait adorer.

Comment ça un deuxième paquet pour Amber, à quel moment ça n’était pas un cadeau par personne ? Je regardai du côté de l’autre qui épelait les prénoms. Il y a effectivement quelque qui clochait Rayan mon ptit lutin ? Alors on a trop picolé, on sait plus à qui va quel cadeau et quelle photo pour quel prénom ? Ah le métier de lutin c’est pas un métier facile. Amber se tourna vers moi et semblai me regarder de travers avec ma souris dans les mains « Poil de Châtaigne c’est mon chat. » et encore elle n’avait rien vu, si j’avais trouvé Kayla, Elwyn, Sol ou Kesa… oui bon même Alexis, j’aurais fait la razzia de cadeaux.  J’attrapais la queue en plume pour lui montrer de plus prêt. Ah pardon, c’était le chat qu’elle voulait voir ? Lui montrer notre chambre d’hôtel ? ça ne va pas, j’écoutais les conseils de Dulivine moi qu’est ce qu’elle croyait. Je me contentais d’hausser les épaules « Une prochaine fois. » Il se passa quelques secondes, elle semblait ne pas aller très bien tout d’un coup « Amber, tu vas bien ? »

Elle se releva d’un coup, sacrée détente ? Woh ! C’était quoi cette arme ?! Je lâchais le cadeau de Poil de Châtaigne, souhaitant me défendre de cette attaque soudaine. Bon je ne me faisais pas d’illusion, la lame j’allais la prendre mais rien ne m’empêcherait de riposter il fallait juste empêcher qu’elle atteigne mon torse, easy.  Oh purée elle avait une arme buguée, ah la con sérieux. Je lui balançais une patate mais il ne se passa rien. En fait si, il se passa quelque chose et quelque chose de très inquiétant. Une voix se fit entendre et c’était pas celle de Rayan, si ça se trouve je lisais dans les pensées ? Oui enfin la seule personne à mes côtés c’était Amber la tarée et à la rigueur le renne klepto qui essayait d’accrocher une boule à chaque extrémité de ses bois. Non mais moi aussi j’en pouvais plus. En fait j’aurais préféré lire dans les pensées parce que le machin qui parlait c’était une arme… Purée mais il y avait quoi dans la boisson que j’avais bu ? Attendez ? Elle avait vraiment donné un nom à son arme… Peut être que si je transplanais dans les airs et que je la lâchais pour qu’elle se fracasse au sol ? Je pouvais toujours essayer mais c’est peine perdu. Rayan, pire pourrisseur d’ambiance de la terre.

Elle voulait une entrevue avec le père noël ? Je levais la main pour dire que moi aussi j’étais chaude pour une entrevue. On avait l’air de se détester ? Attendez la fille elle me parlait normal, l’instant d’après elle essayait de me poignarder avec une arme qui parle et qui avait un prénom. Encore heureux que je la déteste. On pourrait être utile, euh oui alors sur le principe ok pour aider le père noël, j’aurais encore plus de cadeaux mais avec elle. Si on réussissait un vœu nous serait accordé ? Ok tout compte fait je voulais bien faire alliance avec n’importe qui. Je savais exactement le vœu que je voulais. J’allais demander que Soledad soit de nouveau heureuse. Comment ça si je le ferais, parce qu’il croyait que j’allais changer de vœu ? Bien sûr que je ferais celui-là, qu’est ce qui pourrait être plus important. Est-ce qu’on acceptait de retrouver Comète ? Pour rendre heureuse Soledad, j’accepterais de faire n’importe quoi. « Je peux partir qu’avec Sheyla ? Elle s’appelle pas Amber ? » « Non, vous faites équipe toutes les trois. » Rayan il foirait un peu sur les prénoms et les photos, moi je vous le dit.  En avant, c’était parti, j’attrapais le poignet d’Amber ou Garnet, j’ai un peu de mal à savoir du coup et j’avançai en direction de je ne sais trop où avant de revenir « Rayan ? C’est quoi Comète au juste ? » Non parce que si une comète menaçait d’exploser la terre, pas sûr que je veuille la retrouver.  Il me regardait comme si je venais de l’insulter, dire que je l’insultais depuis tout à l’heure, c’est sur Comète qu’il tiquait, ohlala « Tu connais pas Comète. » Je venais de le dire, il est sourd ? « Les rennes du père noël. » Les rennes du père noël mangeaient des comètes ? ça aide à voler ? « Mais non c’est le nom du renne Comète, il y a aussi Tonnerre, Eclair, Danseur, Fringuant, Cupidon, Furie, Tornade et  Rudolph, » Et Klepto c’était pas un renne du père noël ? « Il s’appelle Etincelle, c’est le fils de Tonnerre et Eclair. » Klepto ça lui allait vachement mieux « Ok, retrouver Comète, facile elle ressemble à quoi » « C’est un mâle. » Super une dague avec un nom, une fille qui avait deux prénoms et un renne mâle avec un nom de gonzesse… Tout allait bien « A un renne. » Ah ouai non mais avec cette info on était bien « Bon on va se débrouiller, merci Rayan, on se voit plus tard pour le vœu ! »  J’avançai joyeusement, trouver un renne c’était facile ça « Sheyla, tu veux qu’on aille par où ? » Merde le cadeau de Poil de Châtaigne, je repartais en courant pour récupérer la petite souris que je glissais dans ma poche, ah merde la tasse, j’avais oublié ma tasse, un reducto plus tard et j’étais reparti pour rejoindre Sheyla … oui et Amber Garnet « Alors t’as décidé quoi ? » Je regardais Amber Garnet l’air mauvais « Je parle pas à toi, je parle à la dague qui essaie pas de me buter sans raison ELLE. »

Rayan était un sacré rabat-joie. Mais j’avais une mission à accomplir. Grâce à Amber, ça je ne l’aurais jamais cru, j’avais pu trouver le Village Magique du Père Noël. Là où il vivait réellement, avec ses rennes, ses lutins et ses cadeaux. Malheureusement, la Magie de Noël protégeait ce lieu. Je ne pouvais pas blesser qui que ce soit. Pas même la greluche sorcière qui était à quelques mètres de moi. Alors tuer Santa Claus… Ça relevait de l’impossible. Pour l’instant. Mais j’avais toujours la possibilité de revenir avec des renforts, balises anti-magie et du sérum à gogo. Mais qui me disait que les autres membres du Blood Circle n’allaient pas partir à la chasse au Caribou Volant ? Il valait mieux que je garde le secret pour moi pour éviter qu’ils ne soient massacrés. Et puis… Je n’étais même pas certaine de pouvoir retrouver cet endroit…

Rayan m’offrait une autre alternative. Il avait la possibilité de faire voler en éclat la magie qui protégeait ce monde ; me laissant le champ libre pour éliminer l’usurpateur. En acceptant de lui rendre service, j’avais le droit à un vœu. Le seul problème c’était que je devais faire équipe avec la sorcière, et Sheila. Avec ma dague, nous formions déjà un duo de choc, ce n’était donc pas un problème de faire équipe. Mais l’autre, là… Je n'avais pas pour habitude de copiner avec ce genre de choses. Bon, il y avait eu des concours de circonstance qui ont fait que… Y’avait Bouclette, qui était une exception à la règle. Non mais lui il avait été trahi par un proche de sa famille, le Cercle le cherchait depuis qu’il était gosse, ça compte pas trop. Et Ludivine...  Non mais elle, elle avait pris soin d’Amber, et puis c’était une sang-de-bourbe, une abomination, comme moi. Et le jeune là qui avait été trahi par sa propre mère. Non mais fallait pas déconner, c’était un môme ! Comment sa mère aurait pu faire ça ? On aurait dit mon propre père… Et puis, y’avait la nana  que Rosebury voulait libérer… Ah ça… Ça m’avait bien fait chier, mais c’était un prêté pour un rendu. Il faut payer ses dettes.

«Je m’appelle Garnet.»

Je ne savais pas ce qu’elles avaient fait avec Amber, mais il ne fallait pas qu’elle pense que c’était sa pote. Rayan était formel, on devait faire équipe tous les trois. Maxime posa finalement la bonne question. C’était quoi Comète ?

«C’est vrai qu’on peut pas chercher si on sait pas.»

Le lutin semblait offusqué du fait qu’on ne sache pas ce que c’était. Putain Rayan, quand la magie de ce lieu va voler en éclat, tu seras en tête de liste, j’te le jure. D’ailleurs, il semblait avoir pété une durite, puisqu’il se mettait à parler tout seul. Apparemment Comète était un renne du Père Noël. Il y en avait d’autres mais j’avais pas que ça à faire de les noter. Il s’appelait Étincelle, c’était le fils de Tonnerre et Éclair.

«Mais je comprends pas… Faut savoir. Il s’appelle Comète ou il s’appelle Étincelle ?!»

Maxime trancha, il s'appelait Comète. À quoi elle ressemblait ? Elle n'était pas si conne, elle savait poser les bonnes questions. Comète était un mâle. Super, comme si on comptait vérifier l’arrière-train de tous les rennes du quartier. Et il ressemblait… à un renne.

«Nan mais sérieux… Le machin il a pas un petit truc distinctif. Une cicatrice, une marque de naissance ou je ne sais quelle connerie, genre un nez rouge.»

«Ah non, le nez rouge, c’est Rudolph.»

Oh putain, j’vais me le faire ce connard. Heureusement, la sorcière changea de sujet en disant qu’on allait se débrouiller. Ah bah, c’était clair qu’on pouvait pas compter sur les explications de Rayan. Maxime s’adressa à ma dague volante pour savoir où est-ce qu’elle voulait aller puis, sembla réaliser qu’elle avait oublié un truc, elle partit en courant. Je la regardai se baisser pour ramasser un truc, revenir, puis repartir pour prendre autre chose. Elle devait avoir oublié ses cadeaux. Je jetais un œil à mon cadeau et celui d’Amber qui étaient sur le sol. Je les prendrai plus tard, je ne voulais pas m’encombrer pour la chasse au renne.

«Et donc… Ça fait longtemps que tu peux parler ? » D’habitude, quand je lui parlais, elle ne me répondait pas. «Bah euh… Ouais un peu. Mais tu ne m’entendais pas ! C’était peut-être parce que je parlais à ton cœur, mais il ne devait pas être assez ouvert..» Hein ?

La sorcière était de retour. Elle me demanda ce que j’avais décidé.

«On pourrait demander aux gens si…»

Elle me coupa en disant qu’elle ne me parlait pas à moi, mais qu’elle parlait à Sheila, qui, elle, n’avait pas essayé de la buter.

«Tu me reconnais pas ? Londres. Quartier de Kensignton. Février 2020. »

L’attaque de ce QG avait été une véritable boucherie. Comment pouvait-elle m’avoir oubliée alors que nous étions face-à-face ? Attends, elle  faisait quoi là ? Elle me reniflait ? Un genre de grognement se fit entendre en provenance de sa gorge.

«Allez les copines, oublions tout ça ! On doit trouver Comète, on peut pas prendre de temps ! Le pauvre… Il doit avoir si peur ! Il faut travailler ensemble, Garnet, t’allais proposer quoi ? »

Je me demandais quel vœu Sheila pourrait bien choisir pour être si motivée. Ça a besoin de quoi une dague volante qui parle ? Un fourreau volant ?

«On pourrait demander aux gens s’ils l’ont vu. Ou plutôt, la dernière fois qu’ils l’ont vu.»

«Faisons ça !»

J’en profitais pour observer le village. Les lampadaires avaient tous des vitraux verts en forme de sapin, avec un cercle plus foncé en son centre, ainsi qu’une barre rayée rouge et blanche. On avait beau interroger les visiteurs et les lutins, personne n’avait vu Comète dernièrement.

On s’était finalement installé au pied du sapin géant pour faire un recap.

«On est sûr qu’il existe ce renne ? On a rien, aucune piste. Nada.»

Bah oui. On ne nous donnerait pas une mission impossible, ça n’aurait aucun sens.

«On ne doit pas demander aux bonnes personnes. Quelqu’un l’a forcément vu.»

«T’es bien marrante. On a demandé à tout le mon… » Quelque chose me tomba sur le crâne. «Aîe !»

Je ramassai l’objet. Une boule de Noël. Un petit renne volant descendit à notre hauteur.

«Pardon, elle m’a glissé de la bouche.»

«Mais… Tu parles ?! »

«Depuis tout à l’heure tu parles avec une dague, pourquoi ça serait si surprenant que je puisse parler ? Evidemment que je parle !»

«Coucou ! C’est moiiii !»

Argument imparable… Mais du coup… Si les rennes parlaient, on n’avait absolument pas interrogé tout le monde ! Mon regard croisa celui de Maxime et je vis qu’elle avait compris la même chose que moi. Et je compris qu’elle avait compris que j’avais également compris . C’est d’une même voix qu’on lui demanda s’il avait vu Comète récemment.

«Tonton Comète ? Bien sûr. Il devait décorer le sapin, mais il manquait quelque chose.»

«Genre, les boules que tu chipes depuis tout à l’heure ?»

«Je ne voles rien ! J’essaie juste de recréer la couronne !.»

La couronne ? De quoi il parlait ? Je me retournai pour voir le sapin. Il était trop grand, je ne voyais rien. Je m’éloignai en courant pour prendre du recul.

«Les filles ! Venez voir !» Effectivement, les boules enlevées par Chipeur le renne commençaient à former un genre de grand cercle au milieu du sapin. Et surtout. «Il est pas bizarre ce sapin ? Elle est où l’étoile ?»

Ce motif sur le sapin me rappelait quelque chose.

«Hey le renne. C’est quoi cette histoire de couronne ?»

L’animal pouffa.

«Tu n’as jamais entendu parler des Reliques de Noël ?»

Ok, la fille était une folle dingue, elle changeait de prénom selon son humeur, j’avais hâte du moment où elle s’appellerait Bérangère parce qu’elle avait envie de dormir pourquoi Bérangère, parce que Raph, mon frère, a appelé son deuxième Tyranocif Bérangère et je me suis dit que ça irait parfaitement dans mon histoire . J’allais prendre sur moi, je devais prendre sur moi, il y avait un vœu à la clé, je pouvais me taper Lucifer en personne pas le chat de cendrillon faut pas abuser que je le ferais avec le sourire, j’allais mon convaincre. S’il y a une certitude à avoir à propos de la fille aux multiples noms, c’est qu’elle ne savait pas lire dans les pensées, pas plus mal, déjà que ça me soulait que Rayan le fasse. Donc il fallait retrouver Comète, même si trouver Etincelle que je renommerais pour le reste du rp Klepto, ce serait hyper facile vu qu’il était au-dessus de nous, toujours avec son histoire de déco qu’il volait. Comète qui était un mâle, ça c’est vrai que comme détail c’est super utile, c’est pas que tous les rennes se ressemblent, pourquoi on devait pas retrouver un lion – parce que c’est tout de suite plus dangereux – là au moins mâle, femelle la différence est évidente. Soutenant la fille aux multiples prénoms, je hochais la tête, oui moi aussi je voulais qu’il ait un signe distinctif pour qu’on puisse le repérer facilement. Le nez rouge c’était Rudolph… pourquoi on devait pas retrouver Rudolph « Parce qu’il est pas perdu Rudolph. » Sans blague ? Si c’est pour dire des choses comme ça mais qu’il la boucle le lutin sinon j’allais lui faire bouffer son bonnet.

Le mieux pour éviter de commettre un meurtre, surtout que si j’avais bien compris, la magie nous empêchait de le faire, c’était s’éloigner de Rayan aux infos plus que douteuses. Evidemment ma sortie spectaculaire fut gâchée par le fait que j’avais oublié mes cadeaux, quelle poisse mais bon je revins bien assez vite pour demander à la dague par où elle voulait aller. D’où l’autre elle voulait communiquer avec moi, elle venait d’essayer de me tuer ? On ne parle pas aux gens qui essaient de nous buter, oui bon ça dulivine ne l’avait pas dit mais c’est parce que c’était logique. Comment ça je la reconnaissais pas, je plissais les yeux en la regardant, bah non, sa tête ne me disait rien. En revanche ce qu’elle mentionnait derrière, si, totalement. Comment c’était possible que je ne me souvienne pas de sa tête. Cet endroit me détraquait totalement, j’approchais ma tête d’elle, non mais j’étais obligée de faire ça mon odorat était tout pourri, incompréhensible. Au début je ne sentais rien, puis une légère odeur fit remonter tout un tas de souvenirs à la surface. Cette journée à Londres, celle dans la forêt où j’étais à un rien de la massacrer et où je m’étais pris une balle, je grognais en sentant une haine certaine me gagner.

Je fixais Sheila un peu hébétée lorsqu’elle nous demanda, exigea, s’exprima sur le fait qu’on devait oublier tout ça. Non mais facile à dire, c’était un couteau, elle ne se faisait attaquer par personne. Mais bon, je décidais de l’écouter, surtout parce que je savais de source sûre qu’on ne pouvait pas massacrer les autres ici. D’ailleurs, comment ça se faisait que moi, je ne me souvienne pas des trucs négatifs entre nous alors qu’elle s’en souvenait très bien. Tiens gratter l’amitié avec les gens pour mieux leur enfoncer des petites piqures, ça me rappelait quelque chose. Sauf que cette fois, elle ne pouvait rien faire. Tout à fait naturellement, pas du tout parce que j’étais suspicieuse, je me plaçais dans son dos, ça va j’étais pas collée à elle non plus, juste je préférais l’avoir dans mon champ de vision.

Qui aurait cru que trouver un renne du père noël s’avérerait si compliqué. C’est quoi le problème avec Comète, c’était un renne de 20 cm, avec les bois je vous prie, ce qui expliquerait que personne ici ne semblait l’avoir vu. On parle quand même d’un truc qui vole, je veux bien que les gens aient l’habitude ou préfèrent avoir le nez sur leurs cadeaux plutôt que dans le ciel mais là, ils aidaient pas du tout. Je me posais exactement la même question que miss aux deux prénoms et je chuchotais, dans l’espoir que Rayan n’entende pas « Si ça se trouve il est mort de vieillesse le machin, ça fait depuis je sais pas combien d’années qu’ils sont exploités par le père noël. » A moins qu’il appelle ses rennes toujours de la même façon. Ouai je ne voulais pas savoir, ce serait lamentable. Je zyeutais Sheila de travers, non mais alors elle, déjà qu’il fallait la porter pour qu’elle vienne avec nous – oui je sais c’est une dague, c’est normal – elle osait dire qu’on demandait pas aux bonnes personnes. Je confirmais les dires de miss deux prénoms, on avait effectivement demandé à tout le mon. Hé !? Je croyais que c’était interdit de faire du mal aux gens, attendez attendez, se prendre une boule dans la tronche, c’était possible. Merde ! Trop tard, elle l’avait déjà ramassée. Oh non, voilà que Klepto ramenait son popotin. Bonne intervention de la part de miss je sais pas mon prénom donc j’invente, il parlait, c’était une fille ou un garçon ? Etincelle c’est un nom de fille mais en même temps Comète aussi, vu la logique du père noël, c’est sûr c’était un gars. Oh mais c’est qu’en plus il faisait le malin avec sa réponse. Il est vrai que c’était pas plus étrange qu’un renne parle. Pourquoi l’autre elle me regardait comme ça… Oh, si j’avais ! Je savais exactement pourquoi elle me regardait comme ça et on lui demanda très poliment – agressé serait plus réaliste – s’il avait vu Comète ? Ah c’était son oncle et il s’était tiré en laissant seul son neveu ici, son neveu le klepto qui risquait à tout moment de s’étrangler avec une boule de noël. Bien le tonton, je lui confierais pas mes gosses, déjà parce que j’en avais pas, mais si j’en avais, ce serait pas à lui que je les confierais.

Est-ce qu’il était vraiment nécessaire de faire une leçon de morale à Klepto comme quoi il était un chipeur de boules ? Enfin il devait bien s’en rendre compte… ou pas, il essayait de recréer la couronne.  Non, non, c’était pas une quête secondaire qu’il fallait résoudre pour faire plaisir. On donnait bien assez dans les jeux vidéos à devoir faire toutes les quêtes, ça n’était pas pour faire pareil dans la vie réelle. Hé merde, voilà que miss s’écartait de nous, en courant… Dîtes moi pas qu’elle était en train de partir à la recherche de la couronne ? Elle regardait dans notre direction en plus, c’est qui les filles « Etincelle, juste comme ça t’es une fille ou un garçon ? » « Un garçon ça se voit non ? » Oh oui, c’était évident avec sa voix ultra fluette, c’est le premier truc qui m’était venu à l’esprit. « Tu peux me filer une boule ? » Le petit renne s’empressa de s’envoler pour attraper une boule, je l’attrapais « Qu’est ce que tu veux faire avec ? » Je soupesais la boule, un peu légère, en même temps une boule lourde ça s’appelait une balle et l’utilité n’était pas la même. Je finis par la balancer de toutes mes forces sur la fille du Blood Circle… Quoi, c’était un test. Je fus d’ailleurs totalement déçue, l’impact fut moindre, elle ne risquait pas d’avoir eu mal, dommage. Donc on pouvait faire tomber par accident mais pas lancer par accident, je ne saisissais pas la nuance. « Allez viens, on va voir ce qu’elle veut » Je rejoignis Machine avec le renne qui me faisait un laïus sur le fait que lancer des boules sur les gens, ça n’était pas vraiment esprit de noël. Je me tournais pour regarder le sapin… qui ressemblait à un sapin avec des boules  qui faisait un arc de cercle autour enfin… c’était loin d’être fini. Faut dire que s’il était seul, vu la taille du sapin, il en avait pour l’année et non je refuse cette quête secondaire.

D’ailleurs je fusillais Amber-Garnet du regard quand elle chercha à en savoir plus « Tu te souviens que nous on est censé chercher Comète pas la Couronne. » Attends si ça se trouve Couronne c’était la gonzesse de Comète, il devait avoir un cheptel de folie le père noël… En plus l’autre là avec sa voix fluette, il se foutait de nous, non mais personne n’avait jamais entendu parler des reliques de noël. « Epate nous » « Notre histoire commence lors d’une longue nuit d’hiver, la neige tombait depuis plusieurs jours et il était impossible de respirer sans que des volutes de fumées s’échappent de la bouche des êtres vivants. » Non, il n’allait pas nous raconter son histoire pendant vingt ans ? « ça te dirait pas d’abréger ? » ça y est je l’avais vexé, ça se voyait « Bon d’accord, j’en fait un peu trop, j’essaie d’être un bon conteur comme maman. Je devrais aller la chercher, elle va vous la raconter mieux que moi ! » Alors qu’il faisait demi-tour, je l’attrapais par son bout de queue « Non, non t’inquiètes, tu racontes très bien. C’est juste qu’on est en mission on doit trouver Comète, il semblerait qu’il se soit perdu. C’est important les reliques de Noël ? » «  C’est la chose la plus importante du monde, ça permet d’être le maître de Noël, tous le monde essaie de reproduire la plus belle relique de noël. » Chacun sa passion dans la vie, on ne juge pas. «  Le père noël lui-même vote pour la plus belle relique. » Il avait que ça à faire en même temps vu que c’était même pas lui qui construisait les jouets « Et le petit renne qui gagne a le droit de rejoindre l’attelage du père noël… Je perds tout le temps, Ikaroph, il gagne tout le temps. » Ikaroph, on passait de Etincelle à Ikaroph, qui choisissait le nom de ces bestioles « Je suis sûr que le père noël le favorise parce que c’est le fils de Rudolph. » Pour montrer que j’avais bien écouté Rayan, je demandais « Il a le nez rouge ? » Mauvaise pioche. Ohlala quel grincheux cet Etincelle « Tonton devait m’aider mais il est parti. » Ok ! C’est bon j’avais le truc. J’attrapais Amber-Garnet « T’inquiètes nous on va le trouver j’ai un odorat ultra développé, il est parti par où, montre nous la direction Petit ! » « Je suis grand pour mon âge » non mais ça on s’en foutait « Je vous accompagne, on sera pas trop de quatre ! En avant les amis ! » Il fallait qu’ils arrêtent tous à dire qu’on était ami, nous ne l’étions pas du tout. J’avais pas envie d’avoir un bébé renne avec moi mais bon Etincelle était lancé visiblement, bon bah suivons le.

Si ça se trouvait, le renne qu’on cherchait était mort de vieillesse.

«Tu crois ?»

Ça faisait des années qu’ils étaient exploités par le Père Noël. Ce salaud les faisait travailler jusqu’à l’épuisement et laissait les pauvres bêtes pour mortes. Je devais à tout prix retrouver Comète pour que Rayan puisse exaucer mon vœu de faire disparaître la Magie de Noël pour me permettre de tuer Santa Claus afin que cette tyrannie cesse enfin.

Sheila déclara qu’on avait dû rater quelqu’un, qu’on n’avait pas interrogé tout le monde. Alors que j’étais en train de protester sur cette affirmation, une boule me tomba sur la tête, lâchée accidentellement par le petit renne qui faisait mumuse avec le sapin. Le renne s’excusa. Il parlait, et comme il me le fit remarquer, ce n’était pas plus choquant qu’une dague qui parle. Je réalisai ce que Sheila voulait dire, quand elle parlait de ne pas avoir interrogé tout le monde : il restait les rennes. Et quoi de mieux qu’un renne pour nous indiquer où trouver un autre renne ?

Lorsqu’on lui demanda où trouver Comète, il nous répliqua que son oncle devait s’occuper du sapin avec, mais qu’il était parti chercher quelque chose qui manquait. Je relevai le fait que les choses qui devaient manquer le plus, c’était les boules qu’il chipait ; et faisait tomber sur les gens. Il répliqua qu’il ne volait rien, mais qu’il essayait de recréer la couronne sur le sapin. Ne comprenant pas de quelle couronne il parlait, je pris du recul pour voir le sapin de toute sa hauteur, et c’est là que je vis le symbole qui commençait à se dessiner avec les boules et les guirlandes manquantes. Un genre de demi-cercle géant au milieu du sapin. Plus encore, j'avais déjà vu ce symbole quelque part ; c’était le même symbole qu’il y avait sur tous les lampadaires du village. Du moins c’est à ça qu’il ressemblerait une fois fini. J’appelai les filles à venir. Sheila fut la première à arriver en volant. Je montrai le sapin d’un geste de la main.

«Ouaaaaaah ! C’est… C’est… C’est quoi ? Je ne comprends pas ce qu’on doit voir.»

«Attends… On va voir.»

Le renne récupéra une autre boule dans le sapin qu’il donna à Maxime. Mais qu’est-ce qu’elle foutait ? Elle ne pouvait pas bouger son cul ? C’était pas vraiment la meilleure partenaire de quête, elle… Elle lança une boule de neige dans ma direction, ou plutôt non, c’était la boule du sapin que le renne venait de lui donner. Elle arrivait plutôt vite d’ailleurs.

«Elle veut me caillasser ou quoi ?»

Le boule ralentit de plus en plus à mon approche, jusqu’à se stopper dans les airs à quelques centimètres de mon visage avant de tomber sur le sol.

«Mais non, regarde, elle veut juste jouer. »

Mouais… En tout cas, elle s’était enfin décidée à bouger son petit derrière de princesse. Je lui demandai, à elle et à Sheila, de regarder le sapin en précisant qu’il n’y avait pas d’étoile. Je demandai ensuite des précisions sur ce qu’était la couronne dont le renne parlait. Maxime me rappela que notre mission n’était pas de trouver la couronne mais Comète.

«Et si on les trouvait au même endroit, justement ?»

Le renne répondit à ma question ; ou plutôt il se payait de notre tête en nous demandant si on avait entendu parler des reliques de Noël. Maxime finit par lui demander de se mettre à table et l’animal ne se fit pas prier. Le souci, c’était qu’il ne savait pas faire concis. Maxime lui demanda d’abréger.

«Ouais, on veut pas mourir de vieillesse nous.»

Le renne s’excusa en expliquant qu’il essayait d’être un bon conteur comme sa mère. Il était même prêt à aller la chercher pour qu’elle raconte l’histoire à sa place. Maxime lui passa de la pommade pour qu’il ne se défile pas. Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais traité de lâche qui cherche à fuir ses responsabilités. Chacun sa méthode. Toujours était-il que lorsqu’elle lui demanda si les reliques de Noël étaient importantes, le renne lui répondit qu'il n'y avait rien de plus important.

«Question de point de vue ça… »

Les reliques permettaient de devenir le maître de Noël. Tout le monde essayait de reproduire la plus belle relique et Santa Claus lui-même jugeait la plus belle qu’il désignait vainqueur.

«C’est quoi ces conneries ?»

«Oh copine, c'est pas cool de juger les traditions des autres. »

Les traditions, c’était de la merde. C’était à cause de connards de sorciers conservateurs de vieilles tradition que j’avais passé des années en cage. Dans tous les cas, l’animal volant ne se laissa pas abattre et expliqua que le petit renne qui gagnait pouvait avoir le privilège de rejoindre l’attelage du Père Noël. Il râlait même parce qu’il perdait tout le temps. Son oncle, le renne que l’on cherchait devait l’aider mais qu’il était parti. Ils avaient le droit de faire ça en groupe ? Et du coup, qui gagnait ? Le capitaine de l’équipe ou tous les membres du groupe ?

«Tu dis que tout le monde essaie de reproduire la plus belle relique de Noël et que le renne gagnant a le droit de faire partie de l’attelage du père Noël. Qu’en est-il de ceux qui ne sont pas des rennes ? »

Sheila s’empressa de répondre.

«Peut-être qu’ils sont transformés en renne pour l’occasion ?»

Bah dis donc, ça envoyait du rêve tout ça. Santa Claus transformait les gens en rennes pour les atteler à sa charette.

«Je vois… Pas fan.»

Le petit s’agitait sur place, il voletait tout autour de nous en parlant très vite avec sa petite voix.

«Mais non, mais non c’est pas çaaaa. Le Maître de Noël a le droit à un vœu. Et évidemment, vous vous doutez bien que le vœu de tout renne c’eeeeeeest… ?»

Il voulait vraiment jouer aux devinettes là ?

«Oh ! Je sais ! Moi je sais ! C’est de former un groupe de six rennes pour faire sonner les sirènes pour appeler les six reines sirènes qui aideront à équiper les six rennes avec les six rênes magique du Père Noël !»

Hein ? Quoi ?

«Exactement ! Enfin… On est huit sur le traineau, pas six.»

Tout ce que je retenais, c’était qu'il y avait encore un vœu à la clé. Ils en avaient acheté en gros pour les distribuer comme ça ? En tout cas, j’avais un deuxième moyen pour faire exploser la magie de cet endroit. Un peu comme une roue de secour au cas où Comète serait introuvable.

«Et ton oncle dans tout ça, il est parti où ?»

«Il est parti chercher la canne. Une fois que le Sapin, la Canne et la Couronne sont réunis, une Étoile apparaît au sommet du sapin pour avertir tout le monde qu’il est prêt à être jugé par le Père Noël.»

Je regardai le Sapin géant. C’était un sacré sapin, je n’en avais jamais vu d’aussi immense. J’étais curieuse de voir les sapins des autres participants.

«Dis moi bidule.»

«Il est pas là.»

«Qui ça ?»

«Bah Bidule. Il est occupé à aider à la fabrication de jouets.»

Mais de quoi il parlait ?!

«C’est à toi que je cause.»

«Ah, moi c’est Étincelle, pas Bidule»

Étincelle ?

«Ah, t’es une fille.»

«Bah non, un garçon.»

…

«Peu importe. Ils sont comment les sapins des autres ? Je veux dire… Chaque année t’as un sapin comme ça ? Et t’arrives à perdre ?»

«Euh… En fait… Euh… Les autres ils ont une taille un peu plus… Euh… Modeste.»

D’accord, mais ça n’expliquait pas comment il arrivait à perdre. Étincelle hésita avant de continuer.

«En fait... J’ai jamais réussi à réunir les trois reliques. Je suis tout seul à chaque fois, alors cette année Tonton a voulu m’aider. Il m’a dit qu’il se chargerait de la Canne et que je devais faire de la place pour la Couronne. Mon parrain aussi veut m’aider, il a dit qu’il trouverait des gens prêts à donner un coup de main. Mais tonton Comète n’est toujours pas revenu avec la Canne, et Ikaroph va encore une fois gagner…»

Maxime assura au jeune renne qu’on allait le retrouver son oncle. Fallait se détendre avec les promesses. Je ne voyais pas comment on allait retrouver les traces d’un renne volant. Elle affirmait avoir un odorat ultra développé et qu’il lui fallait juste la direction.

«Non ne dis…»

Trop tard, Étincelle, trop heureux, avait pris ça pour une invitation et se proposa de nous accompagner. Selon lui, on ne sera pas trop de quatre.

«Question de point de vue...»

Mais il était déjà parti, Sheila était à sa suite.

«Youpi, c’est parti les amiiiis !»

Je regardai Maxime d’un air mauvais.

«Tu n’es pas mon amie.»

Nous étions liées par cette quête. Je n’avais pas d’autres choix que de coopérer avec elle et de retrouver le renne perdu. Mais une fois que j’aurais fait le voeu de détruire la Magie de ce lieu, son cadavre viendra s’aligner avec celui de Santa Claus et de Rayan.

«Après toi, miss Duflair.»

On parvint à rejoindre Sheila et Étincelle. Le renne nous avait conduit jusque devant une grotte glacée avec des stalactites rouges et blancs

«C’est la plus grande mine de sucre d’orge du village. Dedans c’est un immense labyrinthe» La mine de… Non, ne pas relever, ne pas relever. «Tonton voulait récupérer un sucre d’orge géant de la mine pour ensuite le transformer à la fabrique de canne.»

«Pourquoi ne pas aller le chercher à la fabrique ?»

«Vous m’avez demandé par où il est parti, il est parti par là.»

Un labyrinthe. L’autre disait avoir un super odorat, mais elle la connaissait l'odeur du  Comète ?

«Mouais…»

Sucre d’orge ? J’arrachais un stalactite et donna un coup de langue dedans.

C’est sucré. Je mets la sucette dans la bouche et je regarde autour de moi. Je suis pas seule. Il y a la fille des cadeaux, et un petit renne, et un couteau qui vole. J'enlève ma sucette et je recule un peu.

«Euh… Bonjour.»

Je regarde surtout le renne. Est-ce que je peux monter dessus ?

«Salut Ambeeeeer ! Garnet m’a tellement parlé de toi ! Je suis trop contente de te rencontrer.»

C’est qui elle ? Et…

«C’est qui Garnet ?»

A la question de la fille du Blood Circle, je haussais les épaules, nous étions dans un monde où les dagues parlaient, où un lutin lisait dans les pensées et où le père noël avait le même attelage depuis une éternité, franchement qu’un renne ayant plus de deux cents ans soit mort de vieillesse, ça n’avait rien d’étonnant. On ne pouvait cependant rien dire à Etincelle, je le sentais pas le poney avec des bois, s’il se mettait à chouiner avec sa voix fluette, ça allait être horrible et il avait l’air très famille donc il allait pleurer c’était sûr. Après une tentative de meurtre infructueuse sur la propriétaire de la dague, je la rejoignis et évoquai gentiment le fait que nous, notre mission était de trouver le renne, je me foutais des reliques de noël, qu’il manque des boules, ça ne nous concernait pas. Je roulais des yeux en entendant ma partenaire génialissime me dire qu’éventuellement Comète notre renne et les boules qui manquaient à son super neveu se trouvaient au même endroit. Génial, et l’autre il nous racontait une histoire à dormir debout. Oh Sheila se faisait la voix de la raison, chelou pour une dague mais la logique on allait l’abandonner pour aujourd’hui. Pourtant j’étais d’accord avec fille aux deux prénoms, c’était vraiment une histoire de merde et puis cette tradition elle était toute claquée.

Oh je crois que le pire c’était l’information suivante, si on gagnait on risquait d’être transformé en rennes. Super après le loup-garou, je risquais de devenir un renne. Je ne voulais absolument pas gagner. Ah non, ça n’était pas ça, encore une histoire de vœu ?! Mais c’était quoi le problème ici ? Il nous posait une question merveilleuse là, le vœu de tout renne c’était de « Passer un Joyeux Noël » Ah perdu, ils voulaient tous rejoindre l’attelage des six rennes, ah non pardon six rennes c’était à la fin de tournée, lorsque deux des rennes avaient fait une overdose de carottes. Tonton Comète était donc parti à la recherche de la canne… Sérieux, ce qui leur posait le plus de problèmes c’était la canne ? Il suffisait de prendre un tronc d’arbre, de raboter les branches et facile à faire avec des bois mais bon il semblerait qu’à force de voler dans les airs le soir de noël, ça ait gelé le cerveau de tonton Comète.

Comme si ce n’était pas la merde avec tous les prénoms, voilà que maintenant ils avaient un lutin appelé Bidule, ok je ne demanderais pas s’il existait Machin et Truc, j’allais me mordre très fort la lèvre pour penser à autre chose. Amber-Garnet posa exactement la même question que moi à Etincelle, comme quoi non un renne qui s’appelle Etincelle ça n’est pas logique que ça soit un garçon. « Juste comme ça, pour vérifier Modeste c’est le nom d’un renne ? » Etincelle secoua la tête négativement « d’un lutin ? » « Mais c’est ni un nom de renne, ni un nom de lutin, c’est nul Modeste. » Non mais attendez Ikaroph c’était un nom de rennes et Bidule un nom de lutin, il commençait à me gonfler sérieux le Bambi, s’il continuait j’allais faire un remake de la scène dans la neige qui avait traumatisé l’enfance de tas d’enfants… Hum, je ne pourrais pas puisqu’ici tout était amour, joie et paillettes… et oui ces trois mots feraient d’excellents noms pour des rennes ou des lutins. Oh non mais Etincelle était un crétin, bien sûr qu’il n’arrivait pas à terminer son œuvre d’art, il était trop ambitieux le machin et trop partant pour rejoindre notre quête. Au point où on en était, vu les partenaires de quêtes que je me trimballais avoir un mini renne avec moi ne me semblait même plus un problème. Je n’étais pas son amie ? Elle se payait ma tronche la fille aux deux prénoms « Sans blague le génie, quelle surprise. Si tu veux tout savoir, moi aussi je rêve de te voir morte et si j’avais pu te massacrer à coup de boule de noël, je l’aurais fait. » Je t’en foutrais des ambiances de noël moi, de toutes les personnes vivants sur terre fallait que je me coltine l’autre cinglée. Je lui fis un geste obscène de la main, c’est cadeau, ça me fait plaisir avant de suivre les deux motivés de la quête… les pas humains… mon dieu tirez moi de là.

Alors que nous marchions tranquillement, nous atterrîmes dans une mine mais autant des mines de charbons, des mines de diamants et des mines d’or j’avais déjà entendu parler, autant une mine de sucre d’orge, non jamais.  La cannelle ça a vraiment un effet dévastateur. C’était un labyrinthe, non parce que c’était pas suffisant de se dire oui c’est une mine de sucre d’orge, les gens en avaient fait un labyrinthe, non mais plus rien ne devrait m’étonner mais ça m’étonnait encore. Donc nous n’étions pas sûr qu’il était là le tonton, mais qu’est ce qu’elle faisait l’autre barge « Mais enfin ne mange pas le décor, mais ça doit faire des siècles que c’est là. » Comment ça bonjour ? Je regardais Amber-Garnet étrangement, elle avait un grain cette fille c’est pas possible. A moins que le sucre d’orge fasse oublier des choses, un peu comme la cannelle. Dans le doute, j’arrachais un bout du décor… oui oui des siècles que c’était là mais là c’était un cas de force majeur. Je léchouillais le sucre d’orge ouai bah non, je n’oubliais rien. Woho, elle venait de dire quoi Sheila ? Temps mort, temps mort « Stop ! J’ai besoin de comprendre c’est quoi ce délire toi tu es Garnet ou Amber ? Sheila, tu as l’air d’être la seule qui comprend tout. » Quand c’est une dague qui comprend tout, c’est rarement bon signe d’ailleurs.  « Oh regardez, on dirait que j’ai un cache oreille en sucre d’orge, trop drôle. » Ce renne aussi avait un grain, c’est pas possible, pourquoi j’étais qu’avec des tarés « Bon, moi j’avance ! TONTON T’ES OU ?! » Oh merde, j’attrapais la fille qui avait des soucis de mémoire et l’entraînait à la suite d’Etincelle, comment il avait réussi à se foutre du sucre d’orge dans les oreilles, ça lui donnait un air stupide, ça ressemblait pas du tout à un cache-oreille et en plus « Etincelle, tu l’as léché pour que ça colle ? » « Bah oui sinon ça marchait pas, ça faisait pas un bon cache oreille ça tombait. » Génial, non je n’allais pas lui dire qu’il allait douiller quand il essaierait d’arracher le truc, que ça allait coller ses petits poils tout doux et lui faire une épilation sensationnelle. J'allais avancer, trouver Comète, demander mon souhait et m'éloigner de cette bande de fous.

Nous nous retrouvions à suivre un jeune renne complètement con. Mon regard croisait régulièrement celui de la sorcière. Je rêvais de la poignarder, mais ma dague volait joyeusement à la suite du cervidé et je n'avais pas la possibilité de le faire à cause de la magie de Noël. Nous nous contentions donc de nous fusiller l’une l’autre du regard. Étincelle nous conduisit donc jusqu’à une grotte, une mine pour être précis. La plus grande mine de sucre d’orge du village magique du Père Noël. J’étais très moyennement convaincue par notre capacité à retrouver Comète dans ce Dédale. Quand il parlait de sucre d’orge, il ne voulait quand même pas réellement dire que cette grotte était composée de bonbons ? Ces confiseries étaient censées être créées à partir d’un mélange de sucre et de bouillon de céréales. Il était impensable qu’il en existe dans la nature, dans une grotte. J’avais beau essayer de me convaincre que c’était impossible, le stalactite que j’arrachai semblait vraiment être à base de sucre. La rabat-joie de service s’offusqua que j’arrache un morceau pour le manger. Juste pour la provoquer, je la regardai droit les yeux avant de donner un coup de langue dans le bonbon centenaire.

Je sais pas d’où elle sort, mais je profite de ma sucette. Elle est trop bonne. Il y a des gens autour de moi, ça me fait peur parce que je connais que la fille des cadeaux et je sais pas comment elle est gentille. Dulivine dit qu’il faut que j’essaye de pas parler aux inconnus, mais là j’ai pas le choix, alors je dis bonjour, en reculant un peu quand mêeme, parce que j’ai un peu peur. La fille aux cadeaux prend un bout de rocher pour le lécher. Je regarde ma sucette et je comprends qu’elle vient de là. Y’a des bonbons partout ! Le couteau volant s’approche de moi, je recule encore plus. Il parle, et il connaît mon nom. Il dit qu’elle est contente de me rencontrer ; que Garnet lui a beaucoup parlé de moi. Je sais pas qui c'est Garnet, je la connais pas. Et on me confond souvent avec elle ; même Dulivine et Axelander se trompent, des fois.

La fille des cadeaux coupe notre discussion. C’est pas poli, mais elle se pose les mêmes questions que moi, je crois. Le couteau s’appelle Sheila. Je retiens.

«Bah je m’appelle Amber. Mais des fois on me confond avec une autre. Mais moi, c’est Amber ! C'est vrai, je mens pas, juré !» Je continue de regarder le renne de temps à autre et j’ose enfin  demander à la fille. «Dis, tu m’avais dis que t’avais un chat, mais je savais pas que t’avais un renne, je peux monter dessus ?» Le renne parle. Je le montre du doigt, même si je sais que c’est pas bien. «Il parle ! T’as un renne qui parle ! »

Il fait pas que parler, il crie aussi. Il avance en criant en appelant son tonton. Je rigole. Je me retourne et constate que Sheila était tout près de l'oreille de M A X I. J’entends pas ce qu’elle lui dit.

«C’est assez compliqué. En fait, elles sont deux à partager ce corps. Pour faire simple, Amber, que tu vois là, est une petite fille fragile d’environ sept ou huit ans. Elle est souvent là quand Garnet relâche sa vigilance, dans des moments de calme. C’est un petit trésor de douceur et d’innocence. Quant à Garnet… Si on s’en prend à Amber, elle rapplique aussitôt, et elle a pas peur de botter des culs. Elle joue les dures à cuire mais, et ne lui répète pas ce que je te dis hein, j’te le dis parce que toi et moi, c’est à la vie à la mort… Surtout si Garnet veut encore te tuer avec ma lame. Hahaha Je rigole ! Enfin… À moitié.» La dague se tourne vers moi, avant de se tourner à nouveau vers la fille. «Garnet  s’est fixée l'objectif  d’être forte et de protéger Amber, ainsi que ses valeurs. et ce à n’importe quel prix. Des sorciers les ont beaucoup fait souffrir, c’est dur pour elle de faire confiance.» La dague s’éloigne de madame cadeau et se met entre nous deux. «Pour résumer, Garnet… C’est ta marraine secrète. Elle est là pour te protéger. »

Ma marraine secrète ? Me protéger ?

«Me protéger de quoi ?»

Je comprends pas.

«Te protéger tout court.» La dague s’avance un peu vers le fond de la grotte. «Hey, le renne se barre sans nous ! »

La fille aux cadeaux me prend par le bras et m’entraîne avec elle. On rattrape rapidement le renne. Elle essaie d’enlever le truc qu’il s’est mis dans les oreilles. Apparemment il a léché pour que ça colle bien. J’apprends qu’il s’appelle Étincelle. Finalement, y’a que la fille que je connais un peu que je sais pas le prénom.

«Et du coup, toi tu t’appelles comment ?»

Sheila le couteau se met entre nous.

«Bah c’est Maxime, c’est ta nouvelle copine !»

Ma nouvelle copine. Mais je la connais pas, moi. Elle était juste là quand je cherchais mon cadeau. D’ailleurs, il est où mon cadeau ?

«Vous savez où il est mon cadeau ? Je venais de le trouver… Et on fait quoi ici ?»

Apparemment, j’ai laissé mon cadeau sous le gros sapin. Et je comprends rien à ce qu’on fait ici. Tout le monde parle en même temps et ça veut rien dire.

«OÙ T’EEEES ? TONTON OÙ T’EEEEEEES ?! Hey, ça ferait une super musique ça. Outai Tonton outai.»

Je crois que j’ai plus trop envie de monter sur le renne. Il a l’air un peu bête.

«Et… Euh… Pourquoi on cherche ton tonton ?»

«Mais… C’est toi qui le cherchais ! Et puis, quand on aura retrouvé Tonton Comète, on pourra fabriquer la Canne Magique. Il ne nous restera plus qu’à ramener la Couronne de Houx sur le Sapin de Noël et on aura nos trois reliques de Noël ! Mais bon, tu le sais déjà tout ça.»

«Et… ça sert à quoi ?»

«Mais je te l'ai dit ! Ça va rabattre le caquet à Ikaroph et ça va être enfin mon tour d’être Renne de traîneau par intérim ! Je vais être au premières loges quand le Père Noël va faire son légendaire “Oh oh oh ! Joyeux Noël ! »

«Attends ! T’es un vrai renne du père Noël ?»

Le renne s’arrête. Me regarde, et part d’un air boudeur en continuant de hurler sans même me répondre.

«TONTOOOOOON !»

Moi aussi je peux faire la tête. Je grimace, mais pas longtemps parce que d’un seul coup, Étincelle disparaît. Il est passé où ? On court vers l’endroit où on l’a perdu de vue et…

«Aaaaaaaah»

Un toboggan géant ? On est en train de glisser je sais pas où.

«Youhouuuuu !»

En tout cas, tout derrière, Sheila semble s’amuser. Je glisse tout en bas et plus encore, jusqu’au bout du mur, Maxime est à côté de moi et Sheila…

«Chauuuuud devaaaaant»

Sheila est maintenant un couteau lancé à toute vitesse dans ma direction. Je vais mourir !

«Aaaaaaaah»

Je me baissai pour éviter la dague meurtrière et récupérai Sheila plantée dans le mur.

«Hey, qu’est ce que tu branles ?!»

Le petit renne mit un terme à notre dispute, avant même qu’elle ne commence.

«J’crois j’ai retrouvé Tonton…»

Il regardait par terre. En baissant les yeux, à mes pieds, je vis un trou. Au fond du trou, écrasé sous un énorme morceau de sucre d’orge géant, un renne était allongé.

«Oh merde… On aura quand même droit à notre voeu si on le ramène son cadavre ?»

Étincelle eut un petit hoquet en m’entendant dire ça. Au pire on pourrait gagner notre voeu en l’aidant à réunir ses reliques. Il ferait bien le vœu de ramener son oncle à la vie, ou un truc du genre, non ? Et nous on pourrait avoir deux voir, celui des reliques et celui pour avoir ramené Comète.

«Mais non, j’suis pas mort ! Aidez-moi ! S'il vous plait ! »

Sa voix était toute petite, heureusement qu’on était juste à côté sinon on ne pourrait pas l'entendre.  

«Hey Duflair, t’es une sorcière, non ? » J’arrivais pas à croire que j’allais demander ça. «Tu peux pas utiliser ta magie pour le libérer ?»

Cette fille était perchée... A moins que ça soit la cannelle qui la fasse changer comme ça et qu'elle ne sache plus son prénom, qu'elle ait un trou de mémoire. Après tout moi je n'avais pas réussi à me souvenir d'elle alors qu'elle avait essayé de me tuer. Habituellement le mieux pour rester en vie c'est quand même de se souvenir des personnes qui nous détestent. J'avais aussi perdu mon ouïe, toujours à cause de la cannelle quant à l'odorat eh bien c'était plus compliqué que d'ordinaire mais rien que je ne gérais pas. Je vérifiai, juste comme ça pas du tout parce que c'était super bon, une trace de cannelle dans le sucre d'orge que je tenais entre les mains. Hum, réponse négative mon colonel. La demoiselle me faisait vraiment tiquer, elle était Amber mais on la confondait souvent avec Garnet. Quand je vous disais qu'elle était tarée cette fille... et c'était ça qui avait réussi à me faire perdre ma magie et qui avait blessé Watson... alors ça, c'était la meilleure. Comment ça j'avais un renne en plus d'un chat, ah oui non mais non Étincelle ne m'appartenait pas. Si elle avait envie de monter sur le renne, ça ne me regardait pas. Voilà, elle s'enflammait parce que le renne parlait... et encore, elle ne savait pas encore que le renne était un gars malgré sa voix de demoiselle. Je secouai la tête négativement, ça n'était pas mon renne tandis que le petit renne partait en braillant comme un âne.

De toutes les expériences étranges dans ce monde, celle de ne pas tressaillir alors qu'une dague était à hauteur de ma tête était quand même pas mal. En attendant, heureusement qu'elle était là pour m'expliquer que Garnet et Amber se partageaient un corps, cette journée c'était quand même la folie. Ainsi l'autre toqué ne venait que lorsqu'elle jugeait que lorsqu'Amber était en danger. Ah bah ça m'allait très bien cette info. On ne risquait pas de la revoir vu que je n'étais pas une menace... tant mieux pour tout le monde. Et l'autre elle faisait de l'humour à chier « Sheila, si elle fait sauter la protection. Je compte sur toi pour ne pas te laisser faire. On partage une aventure, on ne plante pas ses potes d'aventures. » C'est dingue qu'il faille tout dire, après c'était une dague, les dagues ça réfléchissait différemment. Donc folledingue avait décidé de protéger Amber des gens. Cela à cause de sorciers leur ayant fait du mal. Bon à savoir « Heureusement qu'on est pas tous aussi radical. Elle ne s’est pas aperçu qu'il y avait des sorciers sympa ? » Je dirais même que la majorité était sympa. Pourquoi je hochai la tête pour montrer que je partageais l'avis de la dague ? Franchement Garnet une marraine veillant sur les gens, fallait le dire vite mais bon... ça me regardait pas, oui voilà elle la protégeait de tout, une psychopathe ouai... MERDE LE RENNE! Mais c'est quoi ce renne débile avec son sucre d'orge sur les oreilles. Les Rennes du père Noël dans ma tête ils étaient quand même classe. Lui il n'était pas classe, j'essayais de l'aider mais c'est qu'il se plaignait le bougre, j'étais pas délicate « En même temps tu as mis un truc collant sur tes poils, c'est pas ultra évident. »  « Oui mais je suis le renne le plus classe du monde » ça se discutait selon moi, c'était surtout le seul renne qu'on avait rencontré. Pendant ce temps Sheila faisait des présentations et inventait que nous étions amies... je lui lançai un regard dubitatif mais, je ne retorquai rien. J'aimais toujours mieux avoir Amber avec moi après tout. Ah son cadeau elle voulait son cadeau. Mais voilà aussi ! L'autre la grincheuse, elle aurait dû les prendre, elle la protégeait mais elle la rendait malheureuse la pauvre. Forcément tout le monde lui expliquait... enfin non juste Sheila et moi, Étincelle il hurlait... ce renne avait du coffre et maintenant il chantait. Le problème c'est que lui il n’avait pas eu les explications de Sheila... en même temps il n'y a que deux choses qui l'intéressait rejoindre le traîneau du père Noël et trouver son tonton. Le second point aidant pour le premier, ça expliquait pourquoi on était là. Il était blasé de se répéter auprès d’Amber. C'est vrai que si on ne savait pas c'était chiant. Je rigolai à la question d'Amber et à l'air contrarié du petit renne qui partir en criant « Il est le fils de Rudolph et merde c'est qui ta mère Étincelle? » Il me cria dessus le nom de ses parents, ah oui c'est vrai pardon, Rudolph c'était celui de son super meilleur pote Ikaroph.

D'un coup, d'un seul il n'y eut plus de petit renne... mince il avait disparu ? Je courrai pour rejoindre l'endroit où il avait disparu et dégringolai dans le meilleur toboggan du monde. L'éclate franchement j'adorai, ça tournait, ça faisait des looping on prenait de la vitesse et on atterrissait dans une sorte de pâte de sucre d’orge mais pas collante, cherchez pas la magie de noël. Franchement moi j’étais motivée pour recommencer « Qui est partant pour un deuxième tour Moi! » Oh non, cette voix, ce ton, Garnet était de retour, je fusillai du regard Sheila et lui chuchotai même si Garnet allait entendre « Mais c'est ta faute à toi aussi t'étais obligée de vouloir lui enfoncer ta lame dans le crane ! » Oui... dire ça alors que j'avais en temps normal envie d'étriper la demoiselle, c'est que vraiment le toboggan était cool.

Comment ça il croyait qu’il avait retrouvé son tonton ? Que pour nous petits humains pas connaisseurs, tous les rennes se ressemblent, c’était une chose. Qu’un neveu ne sache pas reconnaître son oncle, je suis désolée, c’était limite. Je suivais le mouvement de Garnet, peut-être que je pourrais la pousser discrètement dans le vide, en plus Rayan n’était pas là pour lire dans mes pensées. Oui, non, c’est pas cool, je m’écartais d’elle et de cette envie. « Comment il a fait pour se coincer là-dessous un renne ça sait voler  non ? » On dirait que je me droguais avec cette phrase mais bon je n'avais rien pris, excepté la boisson à la cannelle. Il était nul ce renne non ? Bon tu me diras son neveu était pas mieux. Par contre, il y en avait une qui ne perdait pas le nord et ça faisait peur. Comment ça elle voulait ramener le cadavre « Je vais pas me balader avec un cadavre de rennes, c’est mort. » Non mais c’était pas une question de ne pas être courageuse et de ne pas vouloir le vœu, c’est juste que personne ne donnerait un vœu si on lui ramenait le cadavre d’un renne ! Hors de question, moi je reculais d’un pas avant d’avancer de nouveau, non je ne dansais pas… c’est juste qu’il y avait une voix et à moins que les cadavres ça parle – ce qui serait pas forcément déconnant – c’est que le renne était vivant. Il est fort probable qu’il sache voler et qu’il soit juste coincé sous la colonne de sucre d’orge.

Si je pouvais utiliser ma magie pour libérer le renne ? Euh oui bien sûr, je sortis ma baguette la pointai sur la colonne de sucre d’orge  « Vous ne savez pas que les sucres d’orges empêchent la magie de fonctionner » Depuis quand, j’essayai quand même parce que je ne faisais pas confiance à un renne qui parle. Sauf qu’effectivement, pas la moindre étincelle de magie. « Il est complètement nul cet endroit. » « La magie rendait les sucres d’orges moins bons, le père noël a fait en sorte de la supprimer dans la grotte. Ça veut dire que tonton va pas s’en sortir. » Il se mit à chouiner, je tapotais ses petits bois riquiquis, tout en lui soufflant que j’avais une idée. Je poussai Amber dans le vide  « Il ne faut pas pousser les gens dans le vide, en plus ça sert à rien. » Hé c’est qu’elle était lourde Jiminy Cricket, je sautais à mon tour pour rejoindre Garnet et Sheila, cette frimeuse nous rejoignit en flottant comme si c’était facile. « Tu m’aides à soulever la poutre en sucre d’orge, ça libèrera le renne et il pourra nous porter sur son dos pour qu’on rejoigne Etincelle. » La réalisation du projet fut laborieuse, ma parole il avait léché le sucre d’orge, ça collait de ouf et le pire, une fois que ce fut terminé, Comète s’ébroua comme si de rien était avant de nous annoncer « Nous les rennes du père noël, nous puisons notre force de la présence des 7 autres rennes minimum, je suis incapable de vous porter si je suis seul. »  « Moi je peux t’aider Tonton ! » Mais il était chiant le freluquet, tonton Comète il avait dit 7 autres rennes, comment on allait faire. Je regardai Garnet avec un minimum de culpabilité, j’espère qu’elle avait un plan… elle ou Sheila bien sûr, je soupçonnais Sheila d’être son cerveau.

Sheila discute avec la fille et je peux pas entendre. La fille pose une question à la dague, qui se tourne vers moi, avant de répondre à la fille.

«Elle préfère faire de l’excès de prudence plutôt que l’inverse. Mais sinon elle s’entend bien avec Bouclette et une Véto magique.»

Je comprends pas ce qu’elle dit, et je sais toujours pas c’est qui Garnet. Sheila se rapproche finalement de moi pour me dire que Garnet est un peu comme ma marraine, et qu’elle était là pour me protéger. C’est quoi une marraine ? Elle doit me protéger de quoi ? Je comprends pas. Elle n’explique pas plus, car le renne est parti sans nous. Madame cadeau m’entraîne avec elle. Je demande son nom et la dague me répond que c’est Maxime, ma nouvelle copine. Je la connais pas, je l’ai juste rencontrée aux cadeaux, cadeau que je n’ai plus d’ailleurs ! Maxime et Sheila m’expliquent que mon cadeau est toujours sous le sapin, par contre, tout le monde parle en même temps, et je comprends pas ce qu’on fait là. Étincelle hurle qu’il cherche son tonton et se met à chanter. Je finis par lui demander pourquoi il cherche son tonton et il me répond que c’est moi qui le cherchais. Je comprends pas comment je peux chercher un tonton que je ne connais pas, il est vraiment bête ce renne. Il m’explique aussi qu’avec l’aide de son tonton, on pourra réunir les reliques de Noël. Je sais pas ce que c’est, ni à quoi ça sert, alors je demande. Là je vois qu’il s’énerve un peu. Il raconte n’importe quoi, il dit qu’il me l’a déjà dit, alors que je sais que c’est pas vrai ! Il me parle de Ikaroph, je sais pas qui c’est, mais je comprends que c’est pas juste un renne qui parle, mais que c’est un vrai renne du Père Noël ! Je partage ma surprise avec lui, et je crois que ça l’a vexé. Il est parti sans même me répondre en continuant d’appeler son tonton.

Maxime rigole, alors ça me fait rigoler aussi. Elle m’explique que Étincelle est le fils de deux rennes du Père Noël, Rudolph et un autre. Quand elle demande au Renne le nom de sa mère, il crie d’une voix hystérique qu’il n’est pas l’enfant de Rudolph, mais de Tonnerre et Éclair.

«Aaaah. D’accord.»

J’ai rien compris.

Je sais pas qui est Éclair et Tonnerre. Enfin si, les parents de Étincelle. Tout comme Rudolph, je sais pas c’est qui. À part que c’est pas le père de Étincelle. J’ai pas compris non plus comment il a disparu le renne. Enfin, jusqu’à ce que je tombe dans ce toboggan de l’enfer. Là je comprends où il est passé Étincelle. Je crie de peur. Sheila semble heureuse, Maxime aussi. En fait, y’a que moi qui a peur ? On arrive en bas, je glisse jusqu’au mur et Sheila arrive droit sur moi, pointe en avant…

Je sermonnai Sheila qui avait manqué de me buter. Avant qu’on ne puisse s’engueuler, ou que je prenne conscience de l’endroit où nous étions, Étincelle nous interpelle en disant qu’il avait trouvé son oncle. J’entendais, sans écouter, Sheila et Maxime discuter.

«Arrête, elle est cool ! Et tu crois que j’ai fait exprès ? C’est ce toboggan aussi, il était grave bien.»

Maxime me rejoignit au bord du trou. Elle se demandait comment il avait réussi à se coincer là-dessous, ils pouvaient voler tout de même.

«Si la connerie est une question de génétique, tout s’explique.»

Je désignai Étincelle avec le pouce. En tout cas, Tonton Comète ne bougeait pas et je commençais à m’interroger sur le fait d’avoir tout de même un vœu si on le ramenait mort. Maxime ne voulait pas se trimballer de cadavre à porter, c’était mort. Je ris.

«Ouais, c’est le concept, un cadavre c’est mort.»

Elle recula, mais s’avança à nouveau lorsque qu’une voix sortit du fond du trou.

«Ah bah super, il est pas mort. Problème réglé !»

Encore fallait-il le sortir de là. Et ça, c’était pas gagné. Heureusement, j’avais une sorcière en ma compagnie qui allait pouvoir utiliser sa magie pour le dégager de là. C’était un mal pour un bien. Elle sortit sa baguette et la pointa vers la colonne de Sucre d’orge. Étincelle nous coupa en disant que le Sucre d’Orge empêchait la magie de fonctionner.

«Qu’est ce que c’est que ces conneries encore… »

Maxime l’ignora et continua de pointer sa baguette. Mais rien ne se produisit.

«Sérieusement ?!»

Le renne expliqua que la magie gâchait le goût des Sucre d’Orge et que le Père Noël s’était arrangé pour qu’il n’y ait plus de magie possible dans la grotte. Je retenais ces informations précieuses ; et dire que les Terry et les experts du Blood Circle travaillaient depuis des années sur la suppression de la Magie alors qu’il suffisait de faire le plein de Sucre d’Orge dans cette putain de grotte.

«Tout ce que je retiens, c’est qu’à cause de ce salaud de Père Noël, ton oncle va caner. Chapeau. T’en fais pas, on va pas le laisser crever, on va le sortir de là.»

Maxime me poussa dans le trou. Je me receptionnai tant bien que mal tandis que la sorcière sauta à côté de moi. Sheila nous rejoignit tranquillement en volant.

«Faut pas se gêner, t’as encore essayé de me buter là, non ?»

À quel point la magie ne fonctionnait pas dans cette grotte ? Est-ce que ça touchait également la Magie de Noël ? Si j’enfonçais Sheila dans son coeur, elle agoniserait là, sur le sol ? Bien sûr, je n’allais pas infliger un tel spectacle aux deux rennes qui n’avaient rien demandé. D’autant plus que tous les bras seraient utiles pour libérer Comète. Et puis, ça doit pas marcher pour ça, puisque Sheila était toujours là.

«Mais non, elle voulait juste que vous descendiez. Tu sais, elle s’entend bien avec Amber.»

Je préférais ignorer cette information et écouter le plan de Maxime. Soulever la poutre, dégager le renne et s’enfuir sur son dos.

«Okay, ça me va.»

On avait dégagé le renne. Mais voilà, y’avait toujours un rabat-joie pour gâcher nos supers idées. Les rennes ne valaient pas un clou s’ils étaient seuls. Étincelle s’empressa de proposer son aide, mais ça nous avançait pas plus que ça.

«Ouais en gros, y’en a qu’un qui est balèze et tire le traîneau, les autres font office de figurant quoi.»

Comète protesta mais Étincelle alla dans mon sens.

«Bah Tonton, c’est vrai que c’est surtout Papa qui tire le traineau, c’est lui le plus fort. Avec Tata Furie.»

Je soupirai. Ah les gosses, toujours à idolâtrer leur père. Vivement qu’il se rende compte que le sien est un connard. Comme le mien.

«Maman apporte la lumière ! Tata Tornade c’est la plus rapide. Tata danseuse c’est la plus gracieuse. » La plus gracieuse ? «Mais ça sert à quoi la grâce pour tirer le traîneau ? » Mais le petit renne se contenta de parler de sa famille sans s’occuper de moi. «Tonton fringant, c’est le plus beau. Oncle Cupidon apporte l’amour aux enfants et Rudolph guide le traîneau à travers le brouillard grâce à la lumière rouge de son nez. » Ouais, il faisait office de feux anti-brouillard quoi. «Et toi Comète, tu sers à quoi ?» Le renne eut un sursaut, comme si ma question était une insulte. «Je… J’apporte le bonheur aux enfants !» Je le regardai incrédule. «Comme Onc… Je veux dire Cupidon ?» Cette fois, il ne prit pas bien ma remarque, ça se voyait, mais il répondit quand même calmement. «Non, pas du tout. Sans moi les enfants seraient tristes. Sinon, ça vous dit de trouver un moyen de sortir de là avec la canne et de discuter plus tard ?»

Le cervidé marquait un point. On aura tout le loisir de discuter après. Attends… Il voulait qu’on ramène la poutre ?!

«Ce truc est trop lourd pour qu’on le soulève. Même avec l’aide des deux rennes, ça va pas être possible.» Étincelle se remit à chialer. «Mais non, on va pas va pas mourir de faim ici. Les enfants ont besoin de ton tonton !»

Mais ça ne nous disait pas comment on allait sortir de là, surtout avec cette espèce de poutre. Si Amber était là, tout ce qu’elle verrait c’est un immense bonbon qui…

«D'ailleurs, ce truc, ça reste du Sucre d’Orge, non ? Donc c’est sûr qu’on va pas mourir de faim. Calme toi Étincelle. »

Mais on était pas plus avancé sur la manière de sortir de là. On pourrait manger la poutre de telle sorte que ça fasse un échelle, pour sortir. Mais ça prendrait des jours c’est certain.

«Y’a un truc que je pige pas… Tu comptais ramener ce truc là tout seul ? Tu voulais t’y prendre comment ?»

D’un mouvement de tête, le renne me désigna des guirlandes posées au sol.

«Les Guirlandes les plus solides de Noël ! Garanties incassables ! Ça m’aurait pris du temps pour sortir de la grotte, mais une fois dehors, ça glisserait tout seul sur la neige.»

Et pourquoi il ne l’avait pas dit plus tôt ? Je doutais encore très fortement de notre possibilité à sortir ce machin de là, mais nous, c’était sûr qu’on allait y arriver !

«Okay ! Les ânes, vous avez juste à voler avec les guirlandes et nous les jeter en les tenant bien pour nous sortir de là. »

Mais aucun des deux rennes ne bougea.

«Vous pouvez pas voler c’est ça… ?»

Ils se contentèrent de hocher la tête négativement sans mot dire, totalement synchro.

«À part Sheila, personne ici ne peut voler ?»

Hochement de tête positif de leur part suivi d’un long soupir de la mienne.

«Putain, elle fait chier cette grotte. Être coincée avec une sorcière et deux rennes volants et personne ne peut utiliser sa magie. Quelle honte…»

Je regardai les rennes. Maxime et moi, on pourrait porter Étincelle à deux, mais le Tonton devait faire dans les 150 kilos, peut-être plus. Je vois pas comment on pourrait le sortir de là. Étincelle vint se frotter contre moi en gémissant.

«Shhht. Je réfléchis.»

Je caressai toutefois sa petite tête pour le rassurer.

«Pourquoi t’es tout collant ? Il s’est passé quoi pendant que Amber était là ?»

Un cache-oreille en Sucre d’Orge ? Pas de doute, il devait avoir un chromosome en trop, lui. Par contre cette histoire de toboggan me donnait une idée.

«Sheila… Tu crois que tu pourrais voler jusqu’en haut du toboggan et te laisser tomber à toute vitesse pour te planter dans un mur, ou le sol ?  Mais genre super solidement.»

Cinq minutes plus tard, on pouvait l’entendre s’enjailler dans la rampe de sucre. «JE SUIS LA MAÎTRESSE DU MOOOOOOONDE !» Suivi d’un CHTOK TSOIIIING.

«Okay ! Maxime. je vais t’aider à monter jusqu’en haut. C’est toi qui va monter, parce que t’auras pas confiance en moi. Faut que tu attaches les guirlandes sur Sheila, et que tu nous les lances. Tu redescends on fait une sorte de harnais autour d’Étincelle, on s’aide de nos bras pour le hisser jusqu’en haut. Je te refais monter, tu le détaches. On fait la même avec Comète, avec Étincelle qui nous aide à tirer.»

Par contre, pour la poutre, là j’avais aucune idée de comment faire. Est-ce que à quatre on pourrait la sortir du trou et la traîner avec l'aide des guirlandes jusqu’à la sortie ?

«Quelqu’un a un meilleur plan ?»

Elle s'entendait bien avec Bouclette et une véto magique. Cette lame était d'une précision remarquable il n'y avait pas à dire et une connaissance des prénoms hors du commun. C'est pas avec Bouclette et véto magique que j'allais pouvoir dire si c'était une bonne chose qu'elle fréquente des sorciers, si ça se trouve ces deux-là étaient des sorciers voulant tuer d'autres sorciers et ça n'aidait en rien les affaires de la communauté. De toute façon, je ne devais pas chercher à comprendre, cette fille était barrée. La seule chose qui me protégeait ou la protégeait parce que j'avais l'intention de me défendre et s'il fallait choisir qui vit entre nous deux, je pensais à moi d'abord et j'étais prête à la buter, c’était la magie du père noël qui empêchait les gens de se faire du mal, quelle idée de merde.

Après des nouvelles explications sur ce qu'on faisait ici pour Amber qui n'avait pas l'air de percuter, faut dire qu'Etincelle était un peu agacé à l'idée de se répéter, à moins que ce soit le fait que j'ai pas retenu le nom de ses parents, ça va c'était pas évident, il pouvait être un peu stressé à l'idée qu'on ait toujours pas retrouvé son oncle. Est ce qu'il était dégoûté parce qu'il tenait à Comète ou la raison était-elle liée au fait que si on ne mettait pas la main sur le cervidé, cette année encore, il devrait faire l’impasse sur le fait d'être sélectionné par le père Noël pour son traîneau. En attendant, on eut un manège gratuit en tombant un peu dans un toboggan, trop la classe déjà un toboggan c'est toujours génial mais si on regardait autour de nous on pouvait voir des tourbillons rouge et blanc. Meilleure attraction ever jusqu'à ce qu'on arrive en bas, que Sheila se la joue égoïste à moins qu'elle veuille rejoindre la cause sorcière chai pas trop, en tout cas elle manqua de buter Amber, provoquant le retour de Garnet... et merde. Très étrange de se prendre le chou avec une lame, elle était cool, c'est vraiment ce qu'elle venait de dire? « Les gens cools n'ont pas pour but dans la vie de buter tout le monde. » C'est sûr que pour un couteau, ce qui était cool c'était de trancher tout et n'importe quoi, en ce sens Garnet était cool mais pour le reste du monde c'était bof. En revanche j'étais totalement d'accord avec le couteau, le toboggan était trop bien, il y avait que Garnet pour pas apprécier, sûrement parce qu'elle avait manqué de mourir, faudrait qu'on refasse un petit tour pour qu'elle change d'avis.

En tout premier lieu, avant de proposer le round 2, il fallait s'occuper du renne qui avait terminé sous un sucre d'orge géant. Bon autant je me faisais un devoir de ne jamais être d'accord avec Garnet, autant là, c'était difficile de contredire, ils avaient l'air pas super futfut les rennes. Nul besoin de me montrer Étincelle du doigt, j'avais bien capté qu'on avait pas le renne le plus intelligent de la famille. Enfin il valait mieux se dire ça, j'imaginais si on avait le plus malin, je ne voulais pas connaître les autres. Petite erreur dans le choix des mots, voilà que je faisais rire Garnet en disant que c'était mort de me transporter un cadavre... non mais c'était immonde et puis on dirait quoi à Rayan, coucou on veut notre vœu je vous ramène Comète, pas très en forme vos bestioles. Il allait refuser, forcément. Allez on se barrait on lui dirait où il était, c'était pas à nous de nous trimballer un machin tout en muscle - en gras ouai. Il semblerait que je ne sois pas la meilleure légiste au monde, en même temps, la seule personne qui aurait pu m'apprendre cette compétence, je ne l’aimais pas ça réglait pas mal de choses. Bon après, est ce qu'elle serait vraiment descendue pour constater la mort, j'en doute un peu. Il y avait pas d'autres solutions, la magie ça ne fonctionnait pas, une histoire de goût de sucre d'orge... Dîtes donc le père Noël c'est moi ou c'est le boss chiant ? Il préférait exploiter tout le monde plutôt que chercher un moyen de contrer le fait que la magie pourrisse le goût des sucres d’orge. J’essayai malgré les dires d’étincelle, espérant qu’il se trompait. Ça n’était pas le cas l’inverse eut été trop beau. Je regardai Garnet tandis qu’elle critiquait le père noël et ses idées loufoques, non mais elle ne pouvait pas critiquer de la sorte à côté d’un renne dont le souhait était de tirer le traineau du dit père noël. Mon regard un peu noir invita certainement Garnet à fermer sa bouche ou plutôt édulcorer ses propos, voilà on allait sortir son oncle de là, c’était une très bonne chose de dire ça, même si on avait aucune idée de comment faire ça. Etape une, sacrifier euh non pardon pousser Garnet et espérer qu’elle se fracasse contre le sol, raté… dommage. Quoi si j’avais essayé de la buter, n’importe quoi « Ecoute Sheila c’est la voix de la sagesse. » Ca me paraissait important de le noter.

La première partie du plan, easy, pour une fois que j’avais un plan franchement, la seule témoin c’était une fille que je voulais morte, génial. Le problème ce fut la seconde partie, le renne nous annonça sans aucune pression qu’il ne pouvait pas voler. Le machin ça fait quoi des centaines d’années, au minimum, qu’il vole tous les 24 décembre pour apporter des cadeaux aux gosses et là, il nous apprend que s’il est seul c’est foutu. Garnet avait une façon très désagréable – mais réaliste – de dire les choses et l’autre à la voix fluette allait dans son sens, ça y est, à l’entendre son père c’était le seul qui taffait avec tata Furie… sa tante préférée, avec un nom pareil… étonnant que ça soit la chouchoute. On eut le droit à une description des qualités de chacun des rennes et pourquoi Garnet qui faisait remarquer des détails importants, tu parles l’autre petit rigolo il était trop occupé à nous expliquer les rôles de chacun, je soufflais à Garnet « A rien mais le père noël pouvait pas se permettre de mettre 7 rennes au chômage, un attelage de deux rennes c’est compliqué. » Mais pourquoi est ce qu’elle continuait dans le sens du petit renne, on s’en foutait de savoir à quoi servait Comète, il allait nous apporter un vœu, il apportait le bonheur pas qu’aux enfants du coup. En plus cette gourde elle le vexait, non mais on aurait l’air malin si le renne décidait de ne pas nous accompagner. Sortir d’ici, j’étais partante, avec la canne… tout de suite, c’était moins ma priorité mais bon. Je lançai un regard à Garnet, c’était quoi son argument de merde, on va pas mourir de faim parce que les enfants avaient besoin de son oncle, il faut arrêter de mentir comme ça, c’est moche. Par contre, c’est vrai qu’on mourrait de soif avant de mourir de faim grâce aux sucres d’orges, oui cet argument n’était pas à sortir.

Il fallait utiliser les guirlandes, depuis quand les rennes faisaient de la promotion pour des guirlandes, ça aurait glissé tout seul sur la neige, il était bien gentil Comète mais il croyait que c’était en pente le machin ? Il avait la force d’un renne lambda et il pensait qu’il aurait pu tirer le sucre d’orge dans la neige. Idée géniale par contre, ils volaient, choppaient les guirlandes et emballé c’était pesé… Ou pas, ils ne pouvaient pas voler. Bon écoutez, moi j’adorais le père noël, son costume rouge, sa légende, franchement un gars bien mais il fallait qu’il arrête de vouloir tout faire sans magie, il nous enquiquinait. Garnet était quand même pas futée, ils lui avaient dit qu’ils ne pouvaient pas voler dans la grotte, elle se doutait que je me transformais pas en albatros – déjà parce que c’est ringard – et elle non plus, donc oui la seule qui pouvait voler c’était Sheila, magie plus puissante que celle du père noël et toc looser.  « Et tu oublies qu’on a avec nous une fille qui toutes les cinq minutes oublie tout ce qu’il vient de se passer, t’es pas non plus la partenaire la plus intéressante. » Il fallait choisir entre avoir quelqu’un avec un cerveau mais détestable ou avoir une fille adorable qui… comment dire, était sympa, c’est bien ça pour décrire. Comme preuve de mes dires, le fait qu’elle trouve collant Etincelle et que l’autre lui explique ce qu’Amber savait, ça devait être compliqué quand même d’être deux dans un seul corps, déjà moi les soirs de pleine lune, j’étais embêtée mais j’étais là… simple spectatrice peut-être mais au moins personne n’avait besoin de répéter les choses.

Le plan était bon… quel dommage que je ne sois pas un couteau, je suivais du regard Sheila qui avait le droit à un deuxième tour de toboggan, pourquoi aucune idée mais c’était la classe, jusqu’à ce qu’il y ait un bruit affreux « Sheila, Tu t’es pas fait mal ? » Question stupide, c’était un couteau, je sais mais je posais la question quand même et fus rassurée de l’entendre me dire qu’elle allait bien. La suite du plan, je montais ou plutôt Garnet m’aidait à monter parce que j’avais pas confiance en elle, je grinçais des dents « En même temps la fois où je t’ai fais confiance tu as essayé de me buter et de buter … ouai l’autre tu aurais pu la buter je m’en foutais. » C’était à moitié vrai cela, je n’aimais pas cette fille mais de là à ce qu’elle meurt, il y avait un monde.

Le plan était pas mauvais, après venant de la part de la fille qui n’avait que très rarement de plan, ce n’était peut être pas à prendre en compte. Est-ce que j’en avais un meilleur ? Absolument pas et je voulais être celle qui montait, moins de risque d’être abandonné. En plus, connaissant les rennes, il ne serait d’aucune aide, elle pourrait les convaincre qu’il valait mieux me laisser pour s’en sortir. Je grimpai avec son aide. Récupérer les guirlandes, un jeu d’enfant, les attacher autour de Sheila, moins simple, elle bougeait la bougre, soi-disant qu’elle était chatouilleuse. Mais purée j’avais que des catastrophes avec moi. Je fis l’effort de ne pas viser Garnet, ça ne se faisait pas et elle ne m’aurait pas pardonné mon audace. Sortir Etincelle, facile, il n’était pas gros. Pour Comète en revanche ce fut moins facile, déjà il avait beau faire de son mieux pour nous aider, le fait qu’il se prenne la paroi dans la patte le fit gémir. Merde, c’est qu’il avait une patte cassée, il manquait plus que ça. En plus Etincelle n’aidait pas du tout, il disait que si mais quand je le voyais pencher sa tête sans avoir de guirlande dans la bouche, permettez-moi de douter. Plus d’une fois il manqua de tomber en regardant ce qu’on faisait. On finit par y arriver, c’était épuisant, éreintant, je n’en pouvais plus tellement j’avais chaud et Etincelle qui pencha une nouvelle fois sa tête pour nous regarder avec son air furieux « C’est pas le moment de se reposer on a un concours à gagner ! Dépêchez vous sinon Ikaroph va encore gagner. » Je me redressai pour regarder Garnet encore à mes côtés « L’autre il fout rien et il se permet de nous faire des remontrances, non mais je rêve. » Je remontai, grâce à l’aide de Garnet, pris le temps de la faire remonter avant d’observer Comète qui tenait sur trois pattes mais qui semblait prêt à être harnacher… la dévotion à l’état pur. « Allonge toi on va te faire une atèle, Garnet il me faut deux sucres d’orges et si tu pouvais découper un bout de guirlande avec Sheila » « Je peux le faire toute seule. » D’accord donc il fallait tout préciser, c’est quoi ce bout, j’observai le bout qui faisait ma taille, Sheila qui voletait à côté toute fière, au moins j’avais de la marge. Bon il fallait que Garnet me ramène des sucres d’orge, pourvu qu’elle soit plus futée que son couteau, ce dont je doutais très franchement. En attendant qu’elle me ramène ce que j’avais demandé, je m’occupais d’atteler Etincelle, une galère franchement, il sautait partout, impossible de serrer la guirlande il tirait déjà alors qu’il y avait rien à tirer et le fait de le tenir par une oreille n’y changeait rien… oui j’avais trouvé que ça pour qu’il arrête de sautiller partout comme un cabris.

Sheila, la voix de la Sagesse ? J’appréciais beaucoup mon amie, mais il ne fallait pas non plus déconner. Ce n’était qu’une dague et, je voulais bien admettre qu’elle puisse être plus Sage que bien des humains, mais de là à dire que c’était la “Voix de la Sagesse”, il y avait un monde. Le mieux restait d’ignorer cette discussion.

La première partie du plan de Maxime se déroula sans accroc. Soulever suffisamment la poutre pour que le Renne puisse se dégager, c’était lourd, c’était dur, mais c’était faisable. Une chance qu’il ne se soit pas fait broyer par la masse du machin. Les rennes du Père Noël doivent avoir des os magiques, imbroyables ! La suite du plan s’annonça tout de suite compliqué. Tonton Comète était dans l’incapacité de voler et de nous porter pour nous sortir du trou. Sans les autres rennes il était presque un renne normal. Étincelle nous récita sa petite leçon sur les pouvoirs des membres de sa famille. Je tiquai sur la particularité de la danseuse, c’était la plus gracieuse, mais à quoi cela pouvait bien servir ?! Maxime me souffla que le Père Noël ne pourra pas se permettre de foutre sept rennes au chômage, car un attelage de deux rennes, c’était compliqué.

«Je vois.»

Comète avait, comme particularité d’apporter le Bonheur aux enfants. Sans lui, tous les enfants seraient malheureux. Déjà que ces derniers devaient subir les conséquences de la tyrannie des Sorciers qui ruinaient leur vie. Si en plus de cela ils n’avait plus aucune source de joie, seulement du désespoir… Non. Je ne pouvais pas l’accepter, il fallait sauver Comète ! Je tentais de rassurer Étincelle, qui chialait qu’on allait tous mourir ici, en lui affirmant qu’on n’allait pas mourir de faim. Les bonbons, c’était pas très nourrissant mais c’était toujours mieux que rien. L’existence de guirlandes méga solides nous fut salutaire. Sortir du trou, c’était dans nos cordes, ou plutôt nos guirlande. Le plus dur, ça serait de sortir la canne que le Renne voulait à tout prix ramener. Je proposai déjà un plan pour nous sortir du trou, si on parvenait déjà à atteindre cette étape sans qu’on ne s’enguirlande, Maxime et moi, on pourrait envisager un plan pour la suite. La grotte empêchait les rennes de voler, et à la sorcière d’utiliser sa magie. Cette dernière prit ma remarque comme une pique.

«Ça tombe bien, je m’en fiche d’être intéressante. Et puis… J’aimerais t’y voir toi, si tu partageais un même corps avec quelqu’un… Je soulignais simplement le fait que le Père Noël était un sombre co…» Je regardai les rennes. Ils allaient peut-être être triste si je traitais leur patron de sombre connard devant eux. «… enquinineur. Un sacré enquiquineur, oui. À cause de lui, on doit en chier pour se barrer d’ici alors qu’un coup de baguette et un billet pour renne express et c’était plié. À croire que ce tyran veut être le seul à pouvoir utiliser la magie.»

Il fallait ajuster le plan. On ne pouvait pas compter sur Comète et Étincelle pour nous sortir de là. Je proposai donc un nouveau plan à Maxime, pour qu’on puisse tous sortir d’ici. Sheila, elle, pouvait voler. Avec suffisamment d’élan, elle pourrait s’enfoncer assez pour retenir les guirlandes qui permettront de sortir de ce trou. Bien sûr, pour ça il fallait que la sorcière et moi coopérions. Il fallait que l’une de nous, aidée de l’autre, monte pour attacher la guirlande, et pour éviter toute dispute inutile, je suggérai que ce soit moi l’aide, elle, à monter.

«Oui, oui. C’est sûr que VOUS, vous avez défoncé la porte d’entrée blindée pour venir jouer pacifiquement au Scrabble.»

C’était facile de me jeter la pierre, mais moi, je m’étais juste contentée de défendre notre base. Alors oui, j’avais rusé pour approcher l’ennemi mais… À la guerre comme à la guerre.

En tout cas, personne n’avait de meilleur plan. Les rennes hochaient timidement la tête l’air de dire “Non non, ton plan il est trop bien vas-y on fait ça, t’as pas une carotte aussi dans ton plan ? J’ai un peu faim”. J’aidai donc la sorcière à monter. Le reste ne dépendant plus que d’elle.

«Tu t’en sors ?»

Finalement, sortir du trou restait plus facile que ce que je ne l’espérais, malgré la patte cassée de Comète, pas si imbroyables ces os. La suite allait être compliquée. Alors qu’on reprenait notre souffle, et reposait nos muscles endoloris par l’effort, avant de remonter, Étincelle nous sermonna de nous dépêcher, qu’on avait un concours à gagner. Maxime râla que l’autre branleur nous commandait sans en foutre une.

«C’est tout le temps comme ça de toute façon. Y’a ceux qui décident, et ceux qui bossent. » Je me relevai. «Allez Duflair, faut pas faire attendre le Boss.»

On s’aida mutuellement à remonter. Je regardais le trou. Nous n’avions toujours pas d’idée pour remonter la poutre d’orge. Maxime m’interpella. Elle avait besoin de Sucre d’Orge et de guirlande pour faire une attelle pour Comète.

«T’as qu’à prendre ses cornes, ça sera plus solide.» Devant l’air effrayé du renne j’ajoutai. «Je plaisante, mon grand, on va rien faire à tes bois.» Sheila n’avait pas besoin de moi pour couper les guirlandes. De mon côté je commençais à me déshabiller. Je déchirai des morceaux de mon T-Shirt pour en faire des bandes. «Il faut que sa patte soit bien immobilisée, sinon l’os va mal cicatriser. Essaye de faire un bandage avec ça.» J’expliquai pendant que je me rhabillais «J’avais une pote Zoomage, il m’est déjà arrivé de l’assister. Elle m’a appris deux-trois trucs. M’enfin, c’était avant.»

Il fallait donc trouver deux Sucres d’Orges, assez grands pour servir d'attelles, mais il ne fallait pas non plus qu’ils ne soient trop lourds pour ne pas l’handicaper davantage. Je finis par trouver, bien que y’en avait un plus court que l’autre. Ils semblaient assez solides.

«Je te les pose à côté du blessé.»

Elle semblait occupée à atteler Étincelle, mais elle n’y arrivaist pas parce que ce couillon sautillait partout. J’haussai la voix.

«ÉTINCELLE ÇA SUFFIT ! Tu veux tirer le traineau de l’autre enc…» Petit toussotement. «Du Père Noël oui ou non ?! Laisse Maxime t’équiper sinon on n’y arrivera jamais ! Tu ne veux pas laisser Ikaroph gagner tout de même ?»

La simple mention de son rival suffit à le rendre docile. De nouveau, je scrutais le trou en me demandant s’il était possible de réellement sortir ce truc de là. Il était trop lourd. Il avait dit quoi Étincelle déjà ? Que son Oncle voulait un sucre d’orge géant pour l’emmener à la fabrique ? Donc on n’avait pas forcément besoin de tout ce morceau. Nous n’avions aucun outil à part Sheila, et la magie inutilisable de Maxime.

«Les rennes. On est d’accord que le truc, on est pas obligé de le ramener tel quel ? Faut juste qu’il soit assez grand pour qu’on puisse l’emmener à la fabrique, et fabriquer la Canne, non ?»

Étincelle me répondit avec sa toute petite voix.

«Oui, une fois à la fabrique, le Sucre d’Orge va être transformé. Et après on n’aura plus qu’à l’amener sur le sapin et chercher la Couronne.»

Ah oui, la couronne, je l’avais oubliée celle-là.

«Je vois… Du coup… On pourrait tailler un peu le Sucre d’Orge avant de l’envoyer à l’usine. Il serait moins lourd, et on pourrait le transporter.»

«Bah non…»

«Comment ça non ?»

«Bah ça va l’abimer. Je veux pas risquer d’avoir une Canne moche dans mon sapin. Je veux gagner.»

Le tuer. J’vais le tuer. L’étrangler, le couper en morceau et le bouffer. Du steak de renne, ça va faire des étincelles comme idée. Un Fast Food avec les rennes du Père Noël en guise de bouffe.

«Rappelle moi comment tu as perdu les autres années ?»

«Le Père Noël il favor…»

«Étincelle…»

Le petit renne baissa la tête en faisant un air d’animal battu.

«J’ai jamais le temps de finir de réunir les reliques… »

«T’en fais pas mon grand. On va la ramener ta Canne. Mais va falloir faire des concessions.»

Ça ne me disait pas comment on allait réduire sa taille. Pas de magie, pas d’outil. Sheila pourrait le faire, mais ça prendrait trop de temps. Je pourrais prendre des cailloux et taper dessus pour casser des morceaux, telle une troglodyte préhistorique, mais je n’étais pas certaine de l’efficacité. Si seulement on pouvait avoir un peu de magie ! Maxime pourrait la dégager en un rien de temps.

«Alors ? Besoin d’aide ?»

Rayan apparut à côté de moi.

«Dis donc toi, je croyais que la magie ne fonctionnait pas ici ?!»

«Ça ne s’applique pas pour les lutins évidemment. Notre magie est une extension de celle du patron. Après tout, c’est lui qui a créé cette mine.»

Toujours réponse à tout celui là. Il m’énervait… Heureusement qu’il me devait un vœu. MAIS OUI LE VOEU !

«Hey le lutin ! On a retrouvé Comète ! Tu nous dois un vœu, non ?»

Rayan me sourit.

«Intéressant ce que tu me dis là, et quel aurait été le vœu que tu aimerais faire ?»

«Faut qu’on amène cet énorme Sucre d’Orge à la fabrique de canne ! »

Comme ça on pourra ramener Comète sein et sauf au village, Étincelle aura la Canne pour son Sapin et il aura une chance de gagner contre Ikaroph.

«Tu fais donc le vœu que je vous sorte d’ici avec ce gros Sucre d’Orge, c’est bien cela ?»

«Bah ouais ! T’es sourd en plus d’être relou ?!»

Il continua de me servir son sourire bienveillant il ouvrit la bouche. «Au revoir ! » Puis disparut.

Attends. Quoi ? Il se foutait de ma gueule là ? C’était une blague ? Il réapparu derrière moi.

«Bouh.» Je sursautai, puis me retournai vers lui. «Oui, c'était une blague. Cependant... Il est possible que je vous ai légèrement… Arnaqué. Je voulais que Étincelle gagne cette année, c’est pour ça que je vous ai demandé de l’aider.» Mais qu’est ce qu’il racontait ? Il nous a demandé de chercher Comète, pas d’aider Étincelle. «Et Comète était en difficulté pour ramener la Canne. Canne dont Étincelle avait besoin pour gagner. Tu vois ? Cela dit… Je n’ai pas entièrement menti, vous aurez bien le droit à un vœu accordé par le Père Noël. Si Étincelle gagne, vous aurez le droit à un vœu, pour avoir participé à la meilleure création de reliques de Noël.» Il m’avait arnaquée. Il avait osé m’arnaquer. Ce sale petit lutin… «Quoi qu’il en soit, je n’ai pas le droit d’aider directement, vous devez vous débrouiller seuls. D’ailleurs, si vous retrouvez ma trousse de secours, ça serait sympa de me la ramener, ça fait des jours que je la cherche. Y’aura pas de récompenses bien sûr, mais j’espère qu’il y aura toujours son contenu, ça m’embêterait terriblement.» Le lutin souriait toujours, comme s’il était content de son mauvais coup. «Allez, bonne chance ! »

Il disparut pour de bon. J’entendis quelque chose tomber dans le trou. En me retournant, je vis un genre de petite sacoche. Je sautai pour la récupérer.

«Hey… Je crois que j’ai trouvé sa trousse de secours !» Je l’ouvris. Il y avait cinq fioles rouges et une fiole blanche, ainsi qu’un petit tissu. Il y avait également des petites étiquettes sur les fioles. «Solution de Force de Noël… Potion Poussos de Noël.» Pourquoi il avait ça ? Oh… Je souris à mon tour. Je murmurai «Alors comme ça, tu n'as pas le droit d’interférer, hein ?»

Toujours dans le trou, je tendis la sacoche à Maxime pour qu’elle puisse s’occuper de Comète. Et tous ensemble, on allait pouvoir sortir ce bonbon géant de là ! Sheila vint voler près de moi.

«Tu sais copine, je m’y attendais vraiment pas à ton voeu.»

«Bah… Pourquoi ?»

Un petit ricanement accompagna ses propos sur le fait qu'elle aimerait m'y voir à sa place. Oh mais je savais ce qu'elle ressentait, ce problème de perdre Le contrôle au profit d'une autre. Je trouvais que dans son malheur, elle avait plutôt de la chance, l'entité qui la possédait était très agréable à fréquenter, bien plus qu'elle d'ailleurs mais d'après Sheila, elle avait des antécédents pour être comme ça  et le pire, c'est que je faisais confiance à une dague. Purée quand je raconterais ça à Kayla, elle allait être verte de jalousie. Elle avait qu'à être à l'heure... oui ça me va bien de dire ça. Si j'avais tendance à dire assez facilement aux gens que j'étais un loup-garou, cette fois-ci, je gardais l'information pour moi, trouvant que ça m'aurait desservi de lui dire. Je me contentais de lui lancer un regard courroucé lorsqu'elle commença à insulter le père Noël. Non mais ça allait pas dans sa tête ? On n’insultait pas le big boss, le gars il était capable de faire sauter la magie, ça ne lui prendrait qu'une inspiration de nous priver d'air. Il ne jouait pas dans la même cour que nous. Je ne lui rappelais pas que nous faisions ça pour Soledad, petit un parce qu'elle faisait pas ça pour Soledad, c'est autorisé de piquer Le vœu de l’autre ? Non bien sûr ce n’est pas pour moi c'est juste comme ça. Petit deux, si c'était pour qu'elle mémorise et qu'elle décide on ne sait pas pourquoi de s'en prendre à Soledad, j'allais faire un carnage, je le savais d'ores et déjà donc pour éviter de massacrer la pote de Sheila, je ne dirais rien. De toute façon, on n'allait pas laisser Comète ici, ce n'est pas très gentil. Ce qui n'était pas gentil non plus c'était le Blood Circle et une petite pique pour eux, c'est gratuit ça me fait plaisir. Je reniflais méprisante « Juste comme ça rappelez-moi vous avez pas attaqué notre université avant ? Des gens pas prêts à se défendre contrairement à un QG grouillant de personnes expérimentées ? Faudrait quand même penser à balayer devant sa porte. »

Et pourtant, si ce n'était pas le grand amour entre Garnet et moi, elle m'aida à monter sur le rebord. Les faire sortir ne fut pas compliqué. La plus grande difficulté c'était de ne pas faire un barbecue d'Etincelle, OK il n'y avait pas grand-chose à manger mais ça lui couperait le sifflet, en prime le steak de chevreuil c'est très bon. Il faut dire qu'il était particulièrement gonflé, depuis le début il ne nous servait pas à grand-chose. Tout était de sa faute en réalité, c'est lui avec son ego démesuré qui avait manqué de tuer son oncle et il se permettait de nous donner des ordres. « Quand le patron m'arrive à la taille, je le prends pas hyper bien. » En attendant, il y en a un qui se faisait discret mais qui devait souffrir, je préférais m'occuper de lui, sait-on jamais que ses pattounes aient des propriétés magiques. J'écoutai les consignes de Garnet, déjà parce qu'elle avait l'air de s'y connaître mais aussi parce qu'elle connaissait une zoomage, ah bah c'est encore plus pratique « Elle s'appelle comment ta pote zoomage? » Non mais c'était tellement rare qu'elle aime les sorciers, me fallait son nom à cette fille qui réussissait cet exploit, je voulais connaitre son secret. Bon évidemment elle avait stressé le cervidé avec ses bêtises de bois comme attelle, à chaque fois que je m'approchai de sa tête, il semblait craindre que je lui arrache les bois mais bon il se laissait faire, c'est tout ce qui comptait.  Avec espoir, après avoir fini le bandage, je demandais « ça y est tu es guéri ? Tu peux te lever et tracter notre traîneau de fortune ? » C'était un renne magique, il avait bien des propriétés de guérison hors du commun non? Il me regardait de ses grands yeux noirs et secoua doucement la tête « Comme mes os sont plus solides que ceux des autres ça met un peu plus de temps que la moyenne à se réparer mais ne vous inquiétez pas, je pourrais offrir des cadeaux avec le reste de l'attelage, le père Noël va utiliser sa magie pour m'aider. » Ouai bah actuellement le père Noël, sans être aussi désagréable que Garnet, il me tapait sur le système à vouloir être le seul à faire de la magie.

Tandis que je me prenais le chou avec mini renne excité comme une puce, j'observai le harnais de fortune que j'avais créée, il aurait été presque plus pratique d'être un soir de pleine lune. J'aurais été bien plus utile que ces deux zigottos qui ne servaient à rien, voir même qui nous freinait. Ma galère se termina quand Garnet haussa la voix, ça sembla calmer Étincelle, à moins que ça soit la mention de son rival de toujours remportant ENCORE la compétition. Il fallait qu'on essaie de tailler quatre sucres d’orge en forme de roue afin de faire avancer notre bazar et que le petit Étincelle ne se tue pas à la tâche, même si au moins il ne nous gonflerait plus. Le plan de Garnet était tout aussi bien, tailler le sucre d'orge pour qu'il soit moins lourd à transporter me semblait être une idée de génie, une idée nulle tout compte fait, Étincelle n’était pas d'accord. Ça allait abîmer sa canne, non mais sérieux c'est quoi ce renne miniature, faire des efforts ? Et en plus, il accusait le père Noël de faire du favoritisme, c'est moche de critiquer le père Noël même si en vrai c'était totalement possible. On parlait quand même d'un type qui nous empoisonnait l'existence avec son histoire de magie et de concours chelou, tout ça pour donner des vœux... se souvenir que je voulais mon vœu, ne pas me barrer en courant. Voilà en plus, le petit renne avait jamais fini ses reliques entièrement... je soufflai discrètement à Garnet tandis que les deux Rennes discutaient confection de reliques « On devrait pas changer de camps et rejoindre celui d'Ikaroph? Il a l'air d'avoir les sabots sur terre et de ne pas avoir des rêves de grandeurs lui. »

Je me demandai si ma façon de penser n'avait pas attiré Rayan parce que je trouvais qu'il arrivait pile au bon moment. Besoin d’aide ? A son avis ? Il lisait dans les esprits non ? Et en plus pas besoin d'être un génie pour capter que la taille du sucre d'orge plus le fait que Comète ne puisse pas le tirer était forcément un problème pour avancer notre quête. Il pouvait utiliser la magie lui, eh bah il pouvait nous ramener fissa jusqu'au grand sapin et au passage tailler notre morceau de sucre d'orge de façon à ce que le petit renne exigeant soit heureux. Oh hé comment ça elle voulait utiliser un vœu ?  Non mais Garnet, il pouvait le faire gratis le petit lutin, c'était pas un profiteur à ce point si ? Son vœu était interloquant à souhait, bon pas au point de le lui faire répéter mais quand même, quelle générosité. Je m'attendais à un vœu qui me ferais grincer des dents, qui me ferais dire que cette fille je devais l'exécuter pour le bien être du monde sorcier. Au final son don était très bien, très clair mais Rayan disparu sans sommation, mais quel lutin en carton j'allais prendre son bonnet la prochaine et lui faire manger son grelot par un trou de nez...Ce serait drôle, il tinterait à chaque fois qu'il hochait la tête et comme je ne le verrais plus jamais ce serait pas moi que ça pénaliserait

Il aurait mieux fait de ne jamais revenir, il faisait des blagues qui faisaient sursauter, flair de merde, j'étais censé ne pas être prise au dépourvu, mais si. Il nous avait arnaqué, la dernière personne qui m'avait arnaqué je rêvais de laisser la louve en moi l'égorger un soir de pleine lune et ça n'est pas une métaphore Rayan. Il eut au moins la décence de tressaillir tandis qu'il faisait son petit laïus sur le fait qu'il voulait donner un coup de pouce à Étincelle. Il aurait fallu commencer par expliquer au renne qu'il pouvait faire des reliques de taille moins imposantes, tout simplement. Ça va le favoritisme, qui aidait Ikaroph ?  Ce n’était pas de la faute du renne rival s'il était meilleur. Mon vœu venait de tomber à l'eau j'étais frustrée, en colère. Ce n’est pas comme si je faisais un vœu de merde, il était important pour moi, bon et pour Soledad encore plus. Il n'avait pas entièrement menti ? Non mais gars un mensonge c'est un mensonge. Le père Noël nous offrirait un vœu- comme c'est généreux papa Noël, après nous avoir tant fait galérer, ça me paraissait un dû - dans le cas où Étincelle gagnerait, je posais un regard sur le petit renne qui essayait de tirer notre sucre d'orge... c'était pas gagné mais nous allons donner notre maximum. C'est moi où il venait de nous donner une troisième quête... non mais sérieux pire que Skyrim le machin et en plus il souriait tandis qu'il s'éclipsait.

Par quel heureux hasard Garnet trouva la trousse de soin, je n’en sais rien, pourquoi elle avait sauté dans le trou on venait à peine de le quitter, mais il était nul en recherche le lutin, sérieux il mettait des jours à le trouver et Garnet en une poignée de secondes mettait la main dessus, respect sérieux. Surtout que nous avions tous été dans le trou et je n'avais rien vu du tout. Je me rapprochai à la mention des différentes potions qu'il possédait. C'est quand même un peu spécial d'avoir cinq fois la même potion, il essayait de se transformer en Hulk ? Ce n’était pas gagné si vous voulez mon avis. Oh quoi que je venais de comprendre, plus parce que j'entendais le murmure de Garnet que parce que c'était logique pour moi... et oui là je l'entendais, étrange cette magie. En premier lieu je me rapprochai de Comète et il prit la potion sans rechigner « Ça devrait mettre un peu de temps avant de ok j'ai rien dit. » L'air de rien il venait de se lever sous le regard émerveillé et plein d'espoir de son neveu. Dire que j'avais mis quelques minutes à lui faire son bandage, un peu dégoûté tout de même, même si, c'est vrai sa force nous serait très utile.

Je pris ma potion en premier, écoutant Garnet et Sheila discuter vœu, je rejoignais Sheila et alors Garnet ne comprenait pas. Je décidai de filer un coup de main à Sheila « On s'attendait à un vœu plus violent venant de toi, pas un vœu altruiste pour le groupe, c'est ça qu'elle veut dire. » C'est peut être bizarre à dire mais la dague me regarda avant de dire « J'aurais pas dit ça comme ça. » « Trop de tact Sheila, compte sur moi pour dire les choses tels qu'elles sont.» Je tendis ma main à Garnet pour l'aider à remonter, c'est fou comme avec une potion de force c'était plus simple, je n'eus même pas à forcer. Je fis la distribution de potion, une pour Garnet, une pour Comète, une pour Étincelle qui secoua la tête « Moi j'en veux pas, c'est pas bon les potions. » Oh il allait pas nous ralentir « Elle est très bonne la potion. »  « C'est même pas vrai tu as grimacé quand tu l'as bu. » Je lui lançai un regard démontrant tout mon amour pour sa carcasse que j'allais balancer dans un barbecue « Etincelle, on va pas y passer trois heures, une potion c'est jamais bon ! Prends là on a une couronne à finir. » « Non moi j'en veux pas. » Je tendis la potion du renne à Garnet « Je lui ouvre la bouche, tu vides la potion dans son gosier, je m'occupe de l'obliger à avaler. » Non mais j'avais de l'expérience avec les animaux qui ne veulent pas de médicaments, Poil de Châtaigne détestait les prendre, bon avec elle je me débrouillais seule mais on était pas sur la même carrure. Par contre il y avait un truc qui m'intriguait « Pourquoi cinq potions c'est au cas où on se loupe? » Sheila fit une petite danse devant moi... oh que c'est effrayant de voir une lame tournoyer de son plein gré à quelques centimètres de son visage « Non c'est pour moi, je vais vous aider. » Je regardais le canif, comment dire les choses « Sheila, tu es un couteau, comment tu veux qu’on te fasse boire la moindre potion. » Je regardais Garnet pour qu’elle argumente dans le même sens que moi mais le couteau, loin d’être bloquée par le fait de ne pas avoir de bouche, fonça sur moi fit sauter le bouchon de la potion manquant de m’écorcher les mains au passage, oui je sais on ne peut pas se blesser mais quand même c’était dangereux. Je ne sais par quelle miracle elle arriva à boire sa potion et moi, je la regardais comme si j’étais rentrée dans un monde parallèle. Bon bah puisque c’était comme ça, chacun avait son petit bout de corde et direction la fabrique magique.

Pour le coup, Etincelle qui avait tant rechigné à prendre sa potion caracolait en tête depuis qu’on était sorti de la mine, nous sommant d’avancer plus vite « Je crois que je sais pourquoi le père noël ne le fait jamais gagner, en plus du fait que sa décoration est jamais fini, c’est un tyran ce gamin, il exploiterait les autres rennes. » « Fabrique en vue. Grimpez tous sur le sucre d’orge, ça va faire une luge ! » Et il donna l’exemple tandis que dans la pente la luge prenait de la vitesse. Je l’imitais rapidement manquant de me faire emporter par l’élan de la luge. Je ne voulais pas dire mais autant Rayan avait le chic pour faire des quêtes secondaires débiles, mentir sur les vœux, tout ça tout ça, autant ses potions étaient drôlement classe, j’en voulais bien un stock pour l’année.

Je ris aux propos de Maxime. «On croirait entendre Bouclette. Tu veux vraiment qu’on débatte de ça, ici et maintenant ? Parce que “Juste comme ça…, rappelle moi” vous avez pas mis à feu et à sang une fête foraine avant ça ? Vous vous amusez pas à enfermer dans des cachots pendant des années des gamines qui n’ont rien demandé, les sortant de leur cellule juste pour des expériences ou les torturer pour la simple raison qu’elles n’ont pas de pouvoir magique ? Si tu veux on peut continuer de se prendre le chou avec ça pendant des heures, ou alors on laisse ça de côté pour l’instant et on coopère pour sortir d’ici.»

Malgré nos différends, nous étions tout de même parvenues à coopérer pour sortir de ce trou. Mon plan se déroula relativement comme prévu, en dehors du fait que Étincelle était particulièrement insupportable dans son rôle de petit chef. Il nous pressait pour qu’on finisse avant son rival Ikaroph. Je réagis aux propos de Maxime.

«C’est pas la taille de ses pattes qui me pose problème, mais celle de son cerveau.»

Maxime commença à s’occuper de Comète qui était blessé, je vins lui donner quelques conseils pour aider à la guérison, me souvenant des méthodes utilisées par Ludivine. J’expliquai que j’avais quelques connaissances dans le domaine grâce à mon amie et cela piqua la curiosité de la sorcière qui voulait en savoir plus.

«Ludivine, Ludivine Talec, elle a une clinique dans votre rue marchande. Mais je n’y suis jamais allée. Je l’ai accompagnée pour quelques visites à domicile ou sur des créatures sauvages. Mais bon… Comme je disais, ça c’était avant. Je crois qu’on n’est plus trop en bon terme depuis qu’elle sait que j’appartiens au Cercle, lui sauvant la vie par la même occasion. » Mais je pouvais pas lui en vouloir. Malgré le fait que je ne lui ai jamais caché que j’appartenais au Cercle, je ne lui avais pas non plus révélé. Elle connaissait juste mon point de vue sur ma famille. «Si tu veux tout savoir. Elle était dans le viseur du Blood Circle. J’avais appris qu’il y avait une enquête sur elle et je m’étais donc portée volontaire pour la mission de surveillance ; j'ai essayé de truquer l’opération du mieux que je pouvais. Mais ce qui devait arriver arriva. On a surpris un hibou qui venait délivrer un message. Peu de temps après, une équipe d’intervention a été désignée pour la neutraliser. J’les ai tous butés. Devant elle. Pour brouiller les pistes, je me suis tranchée la carotide avant d’appeler les secours. J’ai fait croire aux autres membres du Cercle que j’avais été soumise au sortilège de l’Imperium pour ne pas avoir plus d’ennuis. Mais peu importe, Ludivine est saine et sauve.» Je regardai autour de moi. Plus personne ne parlait. Sheila brisa finalement le silence. «Whohoooo, super ambiance ! On s'éclate ! Joyeux Noël les amis ! » Je fis mine d’épousseter mes jambes, gênée. Je ne savais pas pourquoi j'avais raconté cette histoire à Maxime. Ça ne la regardait pas. «Je vais chercher les sucres d’orges.»

Je les posai près de Comète. Maxime semblait avoir fait du bon boulot avec les bandages. Elle était désormais occupée avec Étincelle, à essayer de l’atteler, mais ce con était tellement excité qu’elle ne parvint pas à l’équiper correctement. J’haussai la voix pour qu’il se tienne à carreau, et la simple mention du nom d’Ikaroph suffit à le discipliner. Je l’interrogai ensuite sur les reliques, sur la démarche à suivre. La sorcière suggéra de changer de camps, parce que bosser avec cet incapable qui a la folie des grandeurs, c’était pas motivant.

«On va y arriver. J’imagine que lui faire entendre raison et lui faire gagner en maturité doit faire partie de notre mission…»

Rayan apparut à notre rescousse. Ce salaud nous avait menti ; retrouver Comète ne nous accorderait pas de vœu. Enfin, pas tout à fait. C’était de gagner le concours des Reliques de Noël qui nous accordait le vœu, et pour cela, on avait besoin de retrouver Comète, puisque c’était lui qui était chargé de confectionner et apporter la Canne. Retrouver Comète n’accordait donc pas directement le vœu, mais cela nous facilitait la tâche pour en gagner un. Rayan n’avait pas le droit d’intervenir directement. Il voulait aider Étincelle, mais il ne pouvait pas agir. Il était comme un joueur d’échec, et nous étions ses misérables pions. Enfin, ça c’est ce qu’il espérait nous faire croire. Parce que sa trousse de secours qu’il avait perdue juste à nos pieds et qui contenait, comme par hasard, pile ce dont nous avions besoin… C’était vraiment un sacré coup de chance.

Maxime administra la potion de guérison à notre blessé qui se releva instantanément.

«Pratique.»

Elle prit à son tour sa potion de force tandis que je discutais avec Sheila. Elle était étonnée du vœu que j’étais prête à faire, et je ne comprenais pas pourquoi. Nous étions coincés ici, il fallait bien trouver une solution pour sortir. Maxime intervint en expliquant qu’elle s'attendait à quelque chose de moins altruiste.

«Notre quête n’est pas finie, la Magie peut nous servir le temps d’arriver à nos fins.»

Sheila toussa.

«D’accord Copine… Mais… Tu fais ça pour quoi ?»

«Bah pour le voeu.»

«Oui mais là un voeu, t’en avais un…»

J’en avais… Oh… Je vois… j’avais pas pensé une seule seconde que j’aurais pu utiliser ce voeu là pour détruire ici et maintenant la Magie de Noël. De toute façon, ça n’aurait pas marché puisque ce n’était pas un vrai vœu.

«Bah non, Rayan a dit qu’il avait menti.»

«Ça tu ne le savais qu’après»

Je changeai de sujet.

«On perd du temps, faut qu’on aille finir ce sapin !»

Je pris ma rasade de potion,suivi de Comète. Étincelle en revanche, faisait son capricieux. Maxime suggéra de lui ouvrir la bouche pendant que je le drogue de force. Je choisis une méthode plus subtile.

«On aurait dû faire équipe avec Ikaroph, lui je suis sûre qu’il aurait bu la potion.»

La cinquième potion était pour Sheila. Maxime s’offusqua de l’absence de bouche de la dague. Elle alla chercher mon soutien.

«Peut-être que le morceau de tissu est là pour qu’on l’imbibe de la potion et on doit lustrer Sheila avec...»

Sheila s’énerva.

«Ah non ! Personne ne me lustre ! » Elle se jeta sur la fiole qu’elle débouchonna d'un coup. «Cuuuuuul sec, et si c’est à base de pruneaux, il ne le restera pas longtemps !»

Je ne comprenais pas ce à quoi je venais d’assister, mais tant pis. Nous étions tous prêts. Nous n'eûmes aucun mal à sortir le Sucre d’Orge avec notre super force. Une fois dehors, Étincelle était en tête de groupe et nous intimait d’aller plus vite. La remarque de la sorcière me fit sourire, et lorsqu’il proposa de faire de la luge, j’ajoutai.

«T’as totalement raison, mais pour une fois, il a pas une idée trop conne. GERONIMOOOO»

J’avais peur que Amber décide de prendre ma place, tellement je m’éclatais. Mais je pense qu’elle aurait trop peur de cette chute libre dans la neige. Pour une fois, tout se passa comme prévu. On amena le Sucre d’Orge à la fabrique et les lutins sur place rafinèrent l’objet pour en faire une magnifique Canne de Noël que nous avions pu ramener sur le Grand Sapin.

«Et maintenant… ? La Couronne de Houx c’est ça ? »

«oui ! Plus que la Couronne et bye bye Ikaroph ! Vive Étincelle l'Empereur ! Mais Pour ça, il faut faire de la place sur le sapin pour la couronne ! Aidez-moi.»

Je regardai les décorations en hauteur.

«Je crains de devoir passer mon tour, j'peux pas voler moi, désolée.»

On avait fait quoi ? Mis à feu une fête foraine ? Alors c'est fou mais c'est pas du tout ce que j'avais en tête, en prime voilà qu'elle parlait du fait que les sorciers enfermaient les moldus ? Oh non mais cette hypocrite abusé « Là tu parles du Blood Circle tu en as conscience ? Votre institut chelou il servait à quoi d'après toi ? Le sorcier qui a mis à feu la fête foraine, il avait été gardé captif et à mon avis des expériences il en avait vécu pas mal avant le jour j et ça c'était parce qu'il avait des pouvoirs magiques uniquement. La vérité c'est qu'il y a des gens pourris dans les deux camps et tu es l'une d'entre elle. Combattre pourquoi pas, nous sommes en guerre mais faire l'hypocrite pour gagner une mini bataille, pas tout le monde agit ainsi. » Voilà maintenant elle pouvait suivre son propre conseil et on pouvait coopérer mais clairement je refusais de la laisser croire qu'elle était une gentille petite innocente. Néanmoins, si l'entente entre nous était par moment chaotique, nous étions capables de coopérer, comme quoi, un jour peut-être que les gens capteraient ce que je savais depuis mes onze ans, que les deux mondes pouvaient cohabiter si chacun y mettait du sien. En revanche, pas sûr qu'on soit en mesure de cohabiter avec tout le monde, par exemple Étincelle, il avait l'air mignon comme ça, une petite tête mignonne, un petit corps avec une petite queue toujours en mouvement sous son excitation permanente, si ça avait été un husky il aurait été utile pour nettoyer les murs... oui ce n’est pas le sujet. Bref je disais quoi ? Étincelle était un gros chieur, un chefaillon qui donnait envie de manger du renne. Garnet s'inquiétait de la taille de son cerveau, ah pour elle il en avait un ? Non parce que moi j'en étais arrivé à la conclusion qu'il n'en avait pas ou alors de la taille d'un petit pois.

Jouant le rôle de l'infirmière dans un lieu spécial, je me renseignais sur les connaissances de ma nouvelle presque amie et tournai la tête surprise par la mention de la zoomage, mais non, c'est fou comme le monde est petit. Ah elle n'avait pas apprécié que son amie fasse partie du Blood Circle... comme c'est étrange, j'aurais pu le parier ça. En revanche ce que j'aurais moins parié c'est le fait que Garnet lui ait sauvé la vie, une très bonne chose si vous voulez mon avis. Bien sûr que je voulais savoir, je restai pendue à ses lèvres pendant qu'elle racontait son histoire, me contentant de poser ma main sur la bouche de Comète lorsqu'il protesta que ça n'avançait pas, deux secondes. Elle était dans le viseur du Blood Circle, ils étaient bons ceux-là quand même, c'est abusé d'avoir un tel flair. Elle s'était proposée pour faire capoter la mission, sur ce point elle me ressemblait énormément j'aurais été capable de faire la même chose. Un hibou avait tout fait capoter... ah pas de chance. Elle avait buté tout le monde, là elle ne me ressemblait pas du tout, il y avait pas d'autres façon faire que de toujours vouloir la mort des gens ? Elle s'était tranchée la gorge... ah bah oui si on partait de ce principe, elle pouvait bien donner la mort. Tout ce qui lui importait c'était que Ludivine soit en vie, je regardai quelques instants Garnet, sans rien dire, OK j'admets grandeur d'âme, prête à tout pour protéger les siens, même à les perdre pour leur bien. Je n'avais rien à dire si ce n'est « Merci pour ce que tu as fait. » Sans son intervention, il y a fort à parier que Ludivine aurait fini dans une des fameuses cages dont Garnet parlait précédemment  et ça, ça aurait impacté Soledad directement et soyons honnête, elle n'avait pas besoin de ça en ce moment. Le silence flottait dans l'air chacune des âmes qui vivait semblant prendre conscience de deux choses, la première que Garnet est prête à tout sacrifier pour les gens qu'elle aime et la seconde qu'elle ne s'embarrasse pas, les éléments gênants sont éliminés. Un regard vers Étincelle, il est perturbateur lui non ? Sheila finit par prendre la parole pour essayer de détendre l'atmosphère, si j'étais un peu plus courageuse, je demanderais à notre merveilleuse amie couleur argent combien de vie elle avait ôté.

Ca ne serait pas pour tout de suite, jamais avec un peu de chance. En attendant, moi j'étais prête à me montrer tout aussi déloyale que Garnet, je voulais bien changer de camp, Ikaroph avait l'air d'être mieux. Garnet trouvait que c'était sûrement notre mission que d'aider un renne orgueilleux à devenir mature, chaud que la mission soit la nôtre, je n'étais pas sûre d'être parfaitement mature, certainement pas un exemple à suivre. En prime voilà que Rayan l'elfe de maison nous arnaquait, dire que le loup dans la véritable histoire du petit chaperon rouge disait qu'il fallait pas se fier aux lapins, tout faux loupiot c'est aux lutins à grelot qu'il faut pas se fier. En plus qui est assez con pour perdre sa trousse à pharmacie dans une grotte de sucre d'orge ? Bon ça nous arrangeait bien les potions au final donc c'était parfait qu'il soit un peu tête en l'air. Avec Sheila, il semblerait que nous ayons été étonnés par le vœu de miss Garnet, cette fille était des plus étonnante. La magie pouvait être utile jusqu'à la fin de la mission, afin d'obtenir son vœu. Hum... voilà tout comme Sheila disait, la mauvaise foi de Garnet était phénoménale là quand même, on perdait du temps, tout ça pour pas reconnaître qu'elle était altruiste, c'est fou.

Se tirer jusqu’à la fabrique de sucre d’orge, un jeu d’enfant. Il faut dire qu’on avait une force de malade, ce qui est très cool, qu’en prime c’était en pente, ce qui était encore plus drôle. Même si le fait que ça soit le petit renne qui ait la bonne idée de grimper sur le sucre d’orge pour avancer plus vite, c’était chiant mais bon, il faut bien qu’il soit utile, à défaut de le rendre mature, il était un peu moins bête qu’avant, il prenait exemple sur nous. La quête secondaire de tailler la canne de noël, franchement ça marcha du feu de dieu. En plus, pendant que l’on patientait, on eut le droit à notre chocolat chaud et alors autant pour Garnet et moi, ça allait, une jolie tasse avec une petite photo du père noël, non mais le melon du gars c’était incroyable mais alors une énorme gamelle de chocolat chaud, avec toujours la tête du père noël, pour les deux rennes, c’était très étrange. Je ne savais même pas que les animaux pouvaient boire du chocolat chaud. Une fois notre canne de sucre d’orge taillée et à une taille bien plus transportable, Garnet demanda s’il était temps de s’occuper de la couronne. La réponse était du grand Etincelle, il voulait éjecter son rival et devenir empereur, tout allait bien dans sa vie, le bambi il allait juste tirer un traineau et il se croyait le maître du monde ça n’avait aucun sens. Faire de la place sur le sapin ? Comment ça faire de la place sur le sapin, enfin si ça je comprenais l’idée mais j’étais d’accord avec Garnet « Je ne peux pas voler non plus. » Je regardai Comète, j’avais une idée mais avant même que je la dise à haute voix il s’écroulait et poussai un cri de douleur. NON MAIS JE REVE « Aie aie aie, j’ai trop mal, je crois que la potion ne fait plus effet. » mais quel gros mytho, c’est incroyable de ne pas vouloir aider son neveu comme ça, tonton indigne. Très bien je me tournai vers Etincelle « Tu peux me porter sur ton dos pour que je t’aide ? » Il me regarda comme si j’avais trop bu de chocolat chaud, ce qui était le cas, et il secoua la tête « ça va pas, t’es trop grosse, grande je voulais dire grande. » Hé Bambi, si tu veux pas finir comme ta mère, tu ferais mieux de tourner sept fois ta langue dans ta bouche. J’attrapai de la neige par terre, la tassa bien comme il faut et l’envoyai de toutes mes forces sur une des décorations du sapin qui se décrocha de sa branche et s’explosa au sol. Et de une, deuxième boule, deuxième lancé, échec. Bon on ne peut pas réussir à chaque fois, j’avais fait du Quidditch oui, je me débrouillai, oui mais pas au point de réussir tout le temps, sinon je serais devenue professionnelle avec Elwyn voyons. Au bout de mon quatrième lancé, après que Sheila se soit dit que la technique était parfaite et qu’elle se lance elle-même, oui c’est chelou, pour décrocher les décorations et que j’ai conseillé à Garnet de faire pareille que moi « MAIS VOUS CASSEZ TOUT ! PAS COMME CA ! IL FAUT Y ALLER DELICATEMENT SINON LE PERE NOEL IL VA PAS ETRE CONTENT ET JE DIRAIS QUE C EST VOUS ET IL VOUS DONNERA PAS VOTRE VAIE ! » Désolée, trop tentant, je venais de lui balancer une boule de neige dessus, il fallait pas me menacer de me prendre mon vœu. En attendant, ça eut au moins le mérite de le faire taire et il se débrouilla pour essayer de réceptionner un maximum de décorations tandis que moi j’essayai de faire en sorte qu’il n’ait pas le temps, un jeu passionnant. Quand le sapin fut vidé de ses décorations et que des éclats rouges, verts et jaunes étaient au sol, je glissai joyeusement « Et voilà sapin dégagé, c’était pour quoi déjà qu’on faisait ça ? » « La couronne Eglantine. » « Maxime » « Ah ? C’est pas toi Eglantine ? » ça faisait une heure qu’on était ensemble, il avait toujours pas retenu mon nom, c’est grave, je me rapprochai de Garnet « T’es sûre que rejoindre Ikaroph serait pas mieux. » « ça ne serait pas très gentil, il a besoin de nous, pour gagner. » Pourquoi elle avait une conscience elle déjà ?

J’ignorai la mauvaise foi de la sorcière. Ces gens-là étaient décidément tous les mêmes, à ne jamais se remettre en question. J’avais autre chose à foutre que de me prendre la tête avec elle. Fallait qu’on sorte de là, et pour cela, il fallait que l’on coopère. Malgré d'autres désaccords, l’ambiance s’était adoucie. Comète avait la guibole pétée, et je donnai donc quelques astuces de zoomage, que j’avais appris auprès de Ludivine, à Maxime pour qu’elle puisse soigner le renne de la manière la plus efficace possible. Ma compagne de quête était intriguée et voulait plus d'informations sur la personne qui m’avait enseigné tout ça. Sans trop réfléchir, je lui livrai tous les détails du jour où Ludivine comprit que j’appartenais au Cercle. Tous les détails du jour où j’ai tué mes camarades pour lui sauver la vie. Quand j’eus fini, je réalisai ce que je venais de raconter et je commençais à sentir de la chaleur me monter au niveau de mon visage. Maxime me remercia, pour ce que j’avais fait pour mon amie. Je la regardai avec mépris.

«Je vois pas en quoi ça te concerne. J’ai pas fait ça pour toi.»

J’utilisai le premier prétexte possible pour m’éclipser, et éviter le sujet. À mon retour, la sorcière était occupée avec un Étincelle récalcitrant. Je l’aidai à convaincre le petit renne de se laisser harnacher, tout se passait pas trop mal jusqu’à ce que Rayan, le lutin Casse-Bonbon, se tape l’incruste. On avait retrouvé son renne, on avait le droit de faire le vœu de sortir d’ici pour aller à la fabrique. Mais cet escroc avoua nous avoir menti avant de se barrer en nous chargeant de retrouver sa sacoche. Sheila et Maxime me charrièrent à propos de mon vœu, que j’aurais pu faire un autre vœu et qu’elles ne s’attendaient pas à ça. Je devais admettre que sur le coup, ma priorité était d’aider Étincelle et de finir notre quête. Il ne m’était pas venu à l’esprit que je pouvais faire le vœu de détruire la magie de Noël pour accomplir ma mission initiale. Mais je ne l’avais pas fait. De toute façon, Rayan nous avait roulés, il n’y avait pas de vœu pour le sauvetage de Comète, et il n’avait pas le droit d’intervenir pour nous aider. Enfin, c’est ce qu’il nous faisait croire, parce que sa soi-disante sacoche perdue était juste là, à quelques mètres de nous, et elle comportait, comme de par hasard, pile ce dont nous avions besoin pour achever notre quête. Une potion pour soigner Comète qui était mal au point, et des potions de force nous permettant de transporter, sans le moindre souci, le Sucre d'Orge géant jusqu’à la fabrique de Canne à Sucre puis jusqu’à l’immense sapin du village. Il ne restait plus que la Couronne de Houx à ramener. Étincelle nous ordonna de faire de la place sur le sapin pour la poser. Je passai mon tour, puisque je ne pouvais pas voler. Maxime non plus, d'ailleurs. La potion ne faisait plus effet sur Comète qui se plaignait de souffrir le martyr. La sorcière, pleine de bonne volonté, proposa d’aider Étincelle s’il pouvait monter sur son dos, mais il refusa aussitôt déclarant qu’elle était trop grosse. Je scrutai la jeune femme.

«Je trouve pas… »

Maxime ne dit rien, elle se contenta de ramasser de la neige et de la tasser bien solidement. Je me dis que si c’était pour balancer sur le renne, elle pourrait ajouter un caillou, discrétos puis je me rappelai qu’on ne pouvait pas blesser qui que ce soit dans ce village de mort. Elle balança finalement sa boule sur le sapin, pour en faire tomber des décorations. Après quelque boules lancers, Sheila décida de l’aider en tournoyant dans les airs vers les boules et autres babioles accrochées au sapin pour les faire tomber. Maxime me suggéra de prendre à mon tour de la neige pour la balancer sur le sapin. J'esquissai un sourire en me baissant pour ramasser de la neige lorsque Étincelle s’insurgea de nos méthodes, hurlant comme un putois qu’on s’y prenait mal. Maxime le fit taire d’une boule de neige, ce qui acheva de me faire rire.

«Allez Tintincelle. Détends-toi, on ne fait que t’aider, tout va bien se passer. T’as juste à récupérer les trucs qui tombent ! Et puis, c’est marrant.»

Sheila enchérit

«Mais oui, c’est Noël ! Amusons nouuuuuuus !»

Le sapin dégagé, Maxime se congratula de son idée et de notre travail réussi. Elle demanda pourquoi on avait fait ça, et Étincelle répondit que c’était pour la couronne d’églantine.

«Attends, c’était pas une Couronne de Houx ?»

Du houx, du gui, des lauriers ou de l’églantine. Qu’est ce que j’en avais à foutre, moi ? Mais bon… Qu’on nous fasse pas chercher un truc si c’était autre chose.

«Oui, une Couronne de Houx, mais je répondais à Églantine.»

Je le regardais, interdite. Tandis que la sorcière le reprit en indiquant qu’elle s’appelait Maxime.

«Personne ne s’appelle Églantine, ici…»

La jeune femme vint me coller pour me demander s’il ne valait pas mieux trouver Ikaroph pour rejoindre son groupe.

«J’me posais la même question. Avec ce tocard, on est sûres de perdre.»

Sheila nous rappela à l’ordre en disant que ça ne serait pas très gentil, et qu’il avait besoin de nous pour gagner. Je soupirai.

«Ah c’est sûr que tout seul, il n’a aucune chance, quel poid mort. Mais… D'un autre côté... Quel prestige ça serait que de gagner avec un handicap pareil. » J'interpellai le petit renne. «Hey, on doit la chercher où ta couronne ?»

Aussitôt, l’animal se mit à sautiller joyeusement, impatient de répondre.

«Il faut aller dans la forêt des neiges ! C’est là bas que poussent les couronnes !»

J’haussai un sourcil.

«Tu veux dire… C’est là que pousse le houx, pour en faire des couronnes ?»

Étincelle se mit à rire.

«Mais non ! Il y a plein de couronnes qui poussent. Couronne de pain, couronne de houx, couronne de roses ! Allez tonton, on y va !»

On pouvait voir Comète se décomposer à vue d’oeil. Tu m’étonnes. Supporter son neveu pour une nouvelle quête. Surtout qu’il avait failli clamser en allant chercher son sucre d’orge.

«Euh… Je crois qu’il doit se reposer, il a encore mal. Mais vas-y montre nous, on te suit !»

Bien que déçu que son oncle ne nous accompagne pas, Étincelle se décida tout de même à nous guider jusqu’à la fameuse forêt. Il s’agissait en fait de différents arbres, de plusieurs variétés différentes, entièrement recouverts de neige, tout en étant aussi feuillu, pour les feuillus, qu’au début de l’été. À vue d'œil, il ne devait pas y avoir de difficulté particulière, en dehors de trouver la couronne de Houx dans une forêt d'arbres.

«Dis moi Étincelle… Ça me semble pas difficile ton histoire de Couronne de Houx. Il suffit de la trouver, non ? C’est quoi l’entourloupe ? Je veux dire, je veux bien croire qu’avec toutes les couronnes qui doivent pousser ici, ça doit prendre un peu de temps à trouver, mais ça m’a pas l’air difficile. Tiens, du gui.»

Je montrai une couronne de gui, avec des petites boules blanches accrochées presque au-dessus de la tête du petit renne, qui fit aussitôt un bon en arrière pour s’en éloigner.

«Tu as raison de te méfier, c’est souvent infesté de Nargoles.»

Étincelle se racla la gorge avant de me répondre à propos de l'entourloupe potentielle.

«C’est à cause de… euh… Des carnivores des neiges…»

J’ouvrit grand les yeux et lui demanda de répéter.

«Les carnivores des neiges, c’est des bêtes entièrement composées de neige qui… Euh… Mangent les gens qui viennent cueillir les couronnes.»

Je ris. Il nous faisait une blague, une bonne blague. Sheila rit aussi.

«Elle est bien bonne Étincelle. On sait que grâce à la magie de Noël, on ne peut pas nous vouloir du mal.»

Mais le petit renne semblait de plus en plus mal à l’aise.

«Euh… C’est à dire que… Concrètement, ils ne nous veulent aucun mal… Ils ont juste besoin de manger et… Ils nous trouvent appétissant donc…»

Je réalisai ce qu’il voulait dire.

«… ils peuvent nous tuer pour pouvoir manger et survivre… » Une seconde… Étincelle était un renne, magique certe, qui parlait d’accord. Doté d’une conscience et d’une inte… Bon, j’avais un doute pour l’intelligence. Mais un renne quand même. Des humains mangeaient des rennes. Je me penchai vers Maxime. «Dis… Concrètement, ce truc de Magie de Noël… En théorie… Si on voulait bouffer Étincelle, on pourrait ?»

Le renne se mit à hurler avant de partir en courant dans la forêt.

«J’AI ENTENDU ! À MOI, À L’ASSASSIN !»

Sheila vint se planter devant moi, l’air fâchée.

«Bravo copine, tu lui as fait peur, et maintenant il est parti dans la forêt !»

Je la regardai, elle, puis la forêt.

«La fameuse forêt remplie de carnivore des neiges ?»

Personne ne répondit. On se regardait toutes les trois à tour de rôle, avant de crier d’une seule et même voix :

«MERDE LE RENNE !»

Parler de Ludivine mit Garnet de mauvais poil. Elle était sur la défensive, tiens elle me rappelait quelqu'un qui avait aussi du mal à accepter lorsqu'il agissait bien. Je roulai des yeux face à sa verve « Oh ça je m'en doute mais que tu aies laissé une sorcière s'en tirer, je ne peux qu'être satisfaite et te remercier. » Surtout que je la connaissais la madame, savoir qu'elle avait vécu tout ça et qu'elle devait son salut à la fille que je détestais et que j'aurais tué avec un immense plaisir, c'était quand même fou. Cette trêve de Noël était quand même folle, on apprenait tout un tas de truc. D'autres exemples ? Garnet adorait tellement être félicité pour bon comportement qu'elle filait pour que j'arrête d'en faire, le lutin Rayan était un menteur il n'avait jamais eu le droit, l'autorisation que sais-je, de faire un vœu, Garnet faisait des vœux étranges venant d'elle, quant à Comète c'était le renne le plus claqué au monde. Il ne voulait pas aider son neveu, un renne sang pur sans le moindre doute, des égoïstes de première même chez les animaux- après je ne vois pas comment on peut être un renne de Noël pas pur.

Puisque le petit Renne ne pouvait pas compter sur son oncle, je me proposais pour aider Étincelle, en plus j'avais toujours rêvé de grimper sur un renne. Allez il doucha mes espoirs, j'étais trop grosse. Super sympa... merci... grande, il voulait dire grande, mon cul il voulait dire Grosse. Garnet trouva le moyen de me reluquer pour finalement constater que non, je n'étais pas grosse. Ah bah voilà, là je l'aimais bien. Ce n’est quand même pas ma faute s'il faisait froid dans ce bled, que j'avais un pull et une doudoune. Il était marrant Bambi mais lui il avait un pelage pour lui tenir chaud. Bon de toute façon, il ne voulait pas de moi sur son dos et il fallait qu'on détache les décorations du sapin. Je faisais donc des boules de neige et tirais sur les décos. Franchement, les poursuiveurs de Poudlard, peu importe leur maison aurait dû faire ça comme entrainement, c'était trop cool ! Un peu moins cool de voir un couteau fendre l'air en rigolant pour heurter les décorations... Heureusement pour tout le monde, ici, pas le droit de se faire du mal, je m'imaginais Garnet vouloir transpercer tout le monde avec sa dague qui se bidonnait en foutant du sang partout. Ce n'était pas le moment de songer à cela, mieux valait-il proposer à Garnet de nous aider, ce qu'elle fit sans se faire prier. Étincelle nous hurla dessus, il était chiant lui quand même non? On avait le droit de rien faire. Si encore son sérieux lui permettait de gagner le concours mais même pas. Heureusement que les filles se chargèrent du petit renne caractériel parce que je crois que j'étais à deux doigts de lui mettre une boule dans la bouche pour qu'il se taise.

Notre entreprise terminée rapidement, quel talent, quelle équipe, la suite était donc de récupérer la couronne de houx. Je ne ferais aucun commentaire sur le fait qu'il venait de m'appeler Églantine, juste je lui rappelais que moi c'était Maxime. Garnet en profita pour apprendre à Étincelle que personne ne s'appelait Églantine, j'aurais dû commencer par là. Sincèrement j'avais beau accepter la défaite en règle générale, là c'était trop, le renne était trop idiot, en plus c'était un petit dictateur, bref moi je voulais rejoindre Ikaroph. Idée qui plut à Garnet, pas du tout à Sheila. Est-ce que vraiment une lame a un droit de vote ? Zut elle arrivait à convaincre Garnet ou plutôt la fierté de réussir avec un tel boulet prit le pas sur la victoire facile. Je regardais Sheila de travers, pas merci toi. Voilà quand je disais qu'on avait un boulet, il voulait attraper des couronnes directement dans une forêt... c'est sûr que s'il cherchait une couronne toute faîte depuis des années, ils devaient tous bien se payer sa tronche. En fait peut-être qu'il n'était pas si bête puisque Comète ne le contredisait pas, même pas d'eye contact pour me signifier qu'il avait abandonné depuis longtemps. En fait, il ne semblait pas rassuré à l'idée d'aller dans la forêt. C'était sûrement le truc le plus simple de la journée, il y aurait juste à grimper dans l'arbre - balancer Sheila clairement elle va balancer Sheila. D'après Garnet, le renne avait besoin de reprendre des forces, non mais quel tocard, qu'importe, on allait se débrouiller sans lui pour trouver notre fameuse couronne.

Si Étincelle essaya bien de convaincre son oncle de venir, celui-ci restait catégorique, il ne pouvait plus marcher. A choisir, je crois que j'aurais préféré que ça soit le petit qui puisse plus marcher. Vu que Prince Comète ne voulait pas venir, on partit sans lui. Allez on y mettait du sien, go go go, la forêt n'était pas loin, franchement trop cool. Enfin un truc qui se passait comme sur des roulettes. Ça, ce fut jusqu'à ce que Garnet se pose des questions. Quoi ? Ça ne pouvait pas être une quête facile ? Pourquoi y aurait-il une entourloupe, c'est bien les quêtes simples. Je tournais la tête pour regarder le gui et Sheila qui se rapprochait dangereusement de mes joues « Mais qu'est ce que tu fous ? « La coutume c'est pas de s'embrasser sous le gui? » Je clignais des yeux « Tu es un couteau Sheila! Tu ne peux pas faire ça! » Attendez elle soufflait, non mais je rêve, elle était à deux doigts de me taillader les joues et ça la faisait souffler. Je captais une suite de mots prononcée par Étincelle qui ne me disait rien qui vaille. Carnivores des neiges, des bonhommes de neige qui bouffaient tout le monde. Garnet, très terre à terre, rappela, et me rassura au passage, que personne ne pouvait faire du mal aux autres ici. Ah quel petit plaisantin ce renne, il n’était pas drôle du tout d'ailleurs. Ah, il ne rigolait pas, génial, ça expliquait pourquoi il n’était pas drôle. Selon lui, ça n’était pas vouloir du mal que de bouffer quelqu'un, drôle de façon de voir les choses, les victimes devaient adorer. Bon après, ils étaient gros comment ces bonhommes de neige ? Si c’était taille Olaf, on donnait un coup de pied et c’était fini. Garnet s’approcha de moi, qu’elle me fasse pas le coup de m’embrasser sous le gui parce que je lui en retournais une… mais sans lui vouloir du mal bien sûr, c’était pour survivre. Autant pour moi, je m’étais trompée, Garnet parlait de meurtre de rennes pour se faire un banquet. Je n’eus même pas le temps de lui dire que je n’étais pas certaine que bouffer Etincelle soit la meilleure idée, que l’autre beugla. Je m’explique pendant qu’il se tire en courant sur le pourquoi c’est une mauvaise idée. Il semblerait que les Rennes soient immortels, ça fait des décennies, voire même des siècles, que c’est les 9 même rennes qui font mumuse devant le traineau, Etincelle nous bassinait comme quoi il perdait tout le temps face à Ikaroph, moi j’en concluais qu’ils ne vieillissaient pas physiquement mais du coup ce serait pas tendre comme viande. Heureusement que je n’avais pas fait part de mes réflexions à Garnet parce que Sheila lui faisait la morale comme quoi elle lui avait fait peur. « Ça va, il se défoule juste un petit peu dans la forêt. » La fameuse forêt remplie de carnivore des neiges, je hochai la tête… Euh attendez « MERDE LE RENNE ! »

Essayant de relativiser quand à la dangerosité des carnivores des neiges, je soufflai « Bon s’il va plus profondément dans la forêt plutôt d’aller vers son oncle, c’est qu’il n’y a pas tant de danger que ça. » Sheila hocha la tête, Garnet avait l’air un peu moins convaincu « Ou alors il est mentalement diminué. » C’est pas comme si on s’en était aperçu tout à l’heure. Bon puisqu’il fallait y aller, je criais en avançant « ETINCELLE REVIENS ELLE RIGOLAIT ! » « Maxime, tu devrais pas crier, imagine les carnivores des neiges ont une bonne ouïe et ils préfèrent les humains aux rennes. » Super, merci Sheila pour tes paroles encourageantes, je criais en chuchotant « ETINCELLE TU ES OU ? Je crois qu’il m’entends pas, il a l’air de courir vachement vite ce petit renne. » C’était bien notre veine, quand je disais que j’aurais préféré avoir Comète avec nous plutôt qu’Etincelle le dictateur, au moins Comète avec sa pattoune blessée ne pouvait pas aller bien loin. Du coin de l’œil, je vis une brume multicolore apparaître, oh non les carnivores des neiges « Vous trouvez pas que j’ai ultra bien soigné mon apparition ? Je maîtrise l’arc en ciel brumeux, c’est beau hein ? » Rayan ? Non mais alors lui, qu’est ce qu’il foutait là au juste. Il regarda à droite, puis à gauche « Oh vous êtes dans la forêt des carnivores des neiges ? » Il avait une petite voix fluette tout d’un coup, comme s’il n’aimait pas cet endroit. « Je crois que je vais vous laissez, vous faîtes du bon boulot. Hé attendez où sont Comètes et Etincelle ? » Il avait une voix hyper accusatrice tout d’un coup « Comète a pas voulu venir. » Il hochait la tête comme si c’était normal qu’un renne adulte, un renne du père noël rappelons le, dont le but était de faire plaisir à tous les enfants de la terre, nous ait abandonné lâchement. « Etincelle s’est barré par là-bas, il a mal pris une blague. » Est-ce que c’était vraiment une blague, pas sûr. Rayan ouvrit la bouche, certainement pour nous donner des supers conseils, vu que lui connaissait l’endroit. Sauf qu’il y eut un grondement, mais pas le genre grondement de ventre quand on a faim, un grondement genre à côté le plus enragé des loups-garous, c’est un caniche. « J’y vais, salut. » Et il disparut, sans faire son effet coloré… quel lâche franchement. « S’ils sont tous comme ça, je plains le père noël en fait. » Cette fois pas d’explosion multicolore et de brume, un immense truc de la taille d’un sapin se rapprocha de nous. Mais c’est quoi ces proportions de malades et comment on avait fait pour le louper avant, il jouait à cache cache le machin. On était pas vraiment sur du Olaf, plutôt sur du Guimauve en fait. «  VOUS AVEZ PROFANE MA FORET » Euh alors attendez, si on profanait les choses juste en mettant les pieds ici aussi, c’était abusé. En plus on avait pas été informé au préalable par je ne sais pas moi des panneaux par exemple. C’est bien les panneaux, ils auraient mis un panneau triangulaire avec un bonhomme de neige chelou, très svelte, avec deux tiges en bois ridicule sur le sommet du crâne, ça franchement ils auraient pu éviter. Il avait des pommes de pin à la place des yeux. Mais pas la pomme de pain habituelle, la taille XXL, par contre on avait éviter le nez carotte ça c’est une bonne idée, quoi que vu la gueule qu’il avait le machin avec des stalactites à la places des dents, je crois que j’aurais préféré le nez carotte. Il avançait vers nous à une vitesse relativement faible mais étant donné la taille du machin, un pas lent ça fait 20 pas rapides pour nous, pas sûr qu’on soit sur une chance de folie. Une fois face à Garnet, il lui plaça une couronne de je ne sais pas c’est quelle plante désolée, pas du gui, autour du cou. Oh mais voilà, on en faisait tout un fromage mais c’était quelqu’un de très généreux, un peu grand donc il faisait peur. Il reniflait l’air avec attention, je fis donc de même sans trop savoir pourquoi «  COMME CA TU AURAS BON GOUT. » Ah oui non, c’était pas du tout généreux « Lache ma copine toi ! » Et voilà que Sheila s’élançait sur la main, patte, je sais pas comment définir cet amas de neige avec des petites stalactites très mignon, on aurait dit qu’il venait de faire une manucure. Ah bah oui mais si elle abimait sa manucure, forcément, ça ne plaisait pas à TadeNeige. C’est à peu prêt à ce moment là qu’Etincelle arriva.

Pour le bien d’Etincelle, je vais lui faire une arrivée épique. Dans une cavalcade digne des plus grands films d’actions, le renne fonçait tête vers le sol, bois droit devant lui, la neige s’écartant sous ses sabots et il heurta violemment le pied du carnivore des neiges. Bon la réalité, disons que vu la taille riquiqui de ses bois, ça ressemblait plus à une attaque de cure dent qu’à un truc impressionnant. Ah il leva le pied, ça bien sûr, ça pique les cures dents après tout mais il manqua surtout d’écraser Etincelle. Devinez qui dû se jeter sur lui faisant un roulé boulé avec, bah c’est moi « Je suis revenu vous sauver. » Je le regardai sceptique « Ouai en fait, je me suis dit que j’avais plus de chance avec vous. En plus il y en a trois autres là-bas. » Il fit un mouvement de tête vers là d’où il venait, certainement que j’étais devenue pâle parce qu’il rajouta « Pas de panique, j’ai la situation bien en main et puis ils sont plus petits. » C’en était trop pour moi « MAIS QUELLE SITUATION BIEN EN MAIN ! ON EST PAS PREPARE ! TU NOUS AS MEME PAS INFORME AVANT ! » « J’ai oublié. » Il avait oublié, non mais je t’en foutrais du j’ai oublié ! « GARNET, FAUT QU ON SE TIRE ! SHEILA EST AVEC TOI ? » Oui j’y voyais rien, l’autre à chaque fois qu’il faisait un pas il déclenchait une tempête de neige, ça piquait les yeux c’était affreux. « Il faut s’enfoncer dans la forêt, c’est là que sont les plus belles couronnes, Ikaroph il prend toujours des petites mais nous on va en prendre une grande. » « Etincelle, est ce que vraiment, c’est le moment de penser au concours, si on meurt on perd ! » Non mais un peu de jugeotte, la priorité c’était notre vie pas son concours débile !

Trouver la couronne de houx serait un jeu d’enfant. Du moins, c’était ce que je pensais au début. Mais c’était facile, bien trop facile. Il devait y avoir un piège. Il y avait forcément un piège. Il y avait toujours un piège ! Alors quel était ce piège ? La couronne de houx était une rare apparition de la forêt ? Il y avait un ratio de trente couronnes de gui, pour cent couronnes de roses, pour dix couronnes de pain contre une seule couronne de houx ? En tout cas, si c’était ça, hors de question que le petit chef nous emmerde à choisir la plus belle et grosse couronne. Je comptais bien prendre le premier truc qui se pointait, et me barrer. Les caprices d’un enfant renne, tout magique qu’il était, ça allait deux minutes.

Après que le renne se soit écarté du gui probablement infesté de Nargoles, que Sheila ait tenté d’embrasser Maxime et que cette dernière l’ait repoussé comme il fallait, Étincelle nous expliqua les dangers de la forêt. Ça nous faisait bien rire, cette petite blague à propos de carnivores des neiges. Parce qu’on savait pertinemment que, grâce à la Magie de Noël, aucun mal ne pouvait être fait. Sauf que Étincelle était des plus sérieux. Les carnivores des neiges ne tuaient pas pour le plaisir, ou par méchanceté… C'étaient juste des animaux qui voulaient se nourrir et survivre.

Cela dit, ce qu’il disait était très intéressant… Cela voulait dire que, théoriquement, on pouvait vouloir buter les rennes, non pas plaisir de tuer, ou par méchanceté, mais dans l’unique but de se nourrir ? Je partageai, à voix basse, cette théorie avec Maxime pour avoir son avis sur la question. Pas suffisamment à voix basse, puisque Étincelle partit en courant et en hurlant à l’assassin à qui voulait l’entendre. Sheila me réprimanda, décrétant que j’avais fait peur à cet idiot de renne et qu’à cause de moi il s’était enfui dans la forêt.

La forêt… La fameuse forêt pleine de carnivore des neiges ?

Merde, le renne ! D’après Maxime, s’il s’enfonçait dans la forêt plutôt que de courir dans les sabots de tonton Comète, c’était que la forêt n’était pas aussi dangereuse qu’on le pensait.

«Mhm… J’sais pas… J’suis pas méga convaincue» Ou alors le renne était mentalement diminué. «Ah, ça j’suis un peu plus convaincue, déjà.»

Maxime s'époumonait à appeler Étincelle, et Sheila lui supplia de parler moins fort, de peur d’attirer les carnivores des neiges. La sorcière réitéra, en appelant à voix tellement basse que même moi je pouvais voir toute l’ironie dans son appel.

«Maxime a raison. Tant pis pour les carnivores. La priorité, c’est de trouver Étincelle. Heureusement qu’il est trop con pour penser à s’envoler, sinon on n'aurait aucune chance.»

C’est à ce moment-là que Rayan le lutin télépathe s’incrusta dans nos recherches. Il se vanta de son apparition arc-en-ciel qu’il prétendait maîtriser à la perfection.

«Magnifique…» Il observa autour de lui et sembla pris de panique en constatant qu’on était dans la forêt des carnivores des neiges. «Non non, on a décidé de chercher la couronne de houx à Brocéliande. » Il sembla se détendre un instant. Il y avait vraiment cru ce nigaud ?

À peine j’eus cette pensée que le lutin se remit à jeter des regards frénétiques autour de lui. Il finit par nous demander où étaient Comète et Étincelles, et Maxime répondit que le premier avait eu la flemme de venir et que le second s’était enfui. En entendant ça, j’avais l’impression d’être la pire pet sitter du monde. Heureusement, j’en avais rien à foutre.

Rayan était sur le point de nous donner de précieux conseils. Probablement des secrets sur la vie, l’histoire d’Étincelle, quelque chose de honteux sur lui, ou simplement une petite astuce pour le faire revenir. On ne le saura jamais, parce qu'au même moment, un terrible grognement bestial se fit entendre et le lutin s’éclipsa en prenant à peine le temps de dire au revoir. Maxime pesta contre lui.

«J’ai l’impression que c’est comme Étincelle, c’est un cas à part… »

Mais on avait d’autres priorités. L’origine du grognement était toute proche. Entièrement composé de neige, et de la taille d’un arbre, le monstre approchait à grand pas.

«Je… Je les voyais pas tout à fait comme ça…» Sheila s’en mêla «Ah ouais, tu les imaginais comment ?» J’haussai les épaules. «J’en sais rien, juste pas comme ça.»

Les pas du machin étaient grands, mais il ne semblait pas se presser plus que ça. Peut-être que quand il disait avec sa grosse voix «VOUS AVEZ PROFANÉ MA FORÊT», c’était sa manière de dire «Hey ! C’est gentil de passer, vous voulez du vin chaud ?». Franchement, j’avais presque réussi à y croire lorsqu’il avait mis une couronne de plantes autour de mon cou.

«Ah merci ! Merci beaucoup !»

Il renifla bruyamment en ma direction, ce qui me força à me demander quand je m’étais douchée pour la dernière fois. Apparemment, on était pas vraiment sur les colliers de fleurs des îles ; mais plutôt sur un mélange d’aromates pour embellir le plat. Je n'avais rien contre les condiments, les aromates pour les plats… Sauf quand le plat, c’était moi…

Sheila réagit aussitôt, volant jusqu’à la main du monstre des neiges pour le piquer. Étant donné leurs tailles respectives, elle lui fait à peine l’effet d’une épine de ronce. Cela dit, c'était suffisant pour me mettre hors de portée de la poigne de la créature.

La suite était une succession de nouvelles, bonnes et mauvaises… Bonne nouvelle, c’était qu’on avait retrouvé Étincelle. On aurait presque pu gober le fait que le jeune renne n’avait écouté que son cœur et son courage pour venir nous sauver. Mais niveau crédibilité, on était très proche du zéro, donc il eut l’honnêteté d’avouer qu’il estimait ses chances de survies plus élevées en étant avec nous… Et qu’il était poursuivi par trois autres créatures des neiges. Ah oui, ça c’était une mauvaise nouvelle. Mais une autre bonne nouvelle, c’était qu’ils étaient plus petits ! Donc potentiellement moins dangereux.

C’était la débandade. Tout un brouillard de neige se formait chaque fois que le truc faisait un pas. On voyait que dalle. Maxime hurlait qu’on devait se barrer et me demanda si Sheila était avec moi.

«OUAIS ! ENFIN JE CROIS.»

Nous courions tous pour notre vie. Enfin, sauf Sheila, qui volait. Nous avions pu gagner un peu de visibilité. Étincelle nous demandait de nous enfoncer plus profondément dans la forêt pour récupérer une couronne.

«La putain de moi, Étincelle. Je te jure que je vais réellement te bouffer si tu prononces encore une fois le mot couronne !» Maxime avait raison. La priorité c’était de survivre. La couronne pouvait attendre. «Hey la sorcière bien aimée. Tu peux pas envoyer une boule de feu, ou je sais pas quoi pour calmer le truc là ? » Bah non, bien sûr que non. Elle n'était pas neuneu, elle l’aurait déjà fait si elle pouvait. «Y’a pas quelqu’un qui est allé chez les scouts et qui a appris à faire du feu en deux-deux ?»

Visiblement non. Quelle bande de bras cassés on était. Moi la première. Il fallait qu’on trouve une solution, et vite. Nous ne pouvions pas courir comme ça, indéfiniment, on allait se fatiguer avant eux, c'était sûr. On pouvait entendre les lourds bruits de pas de la créature derrière nous qui… S’arrêtaient ? Je me retournai. Big brother et ses trois petits frères s’étaient arrêtés.

«Attendez…» Je m’arrêtai à mon tour, posant mes mains sur mes cuisses et respirant à plein poumon pour reprendre mon souffle. «Il se passe quoi ? » Les quatres monstres se mirent à trembler de toute part, avant de se mettre à exploser. «On a gagné ? On a gagné ?!» J’ignorais comment on avait fait, mais on était venus à bout de ces choses ! Enfin, encore une fois, c'était ce que je croyais. On pouvait distinguer du mouvement dans la neige, et des dizaines, des centaines de gros vers qui rampaient à toute allure dans notre direction, amassant la neige sur leur passage pour devenir de plus en plus gros.

«Oh put… COURREZ» Dans la panique j’eus une mauvaise coordination de mes jambes pour ce nouveau départ. Maxime m’aida à me relever, soutenue moralement par Sheila, tandis que Étincelle courait loin devant nous. Une fois relevée, Maxime et moi courions côte à côte pour fuir les serpents des neiges. «Des serpents… Il fallait que ce soient des serpents ! J’imagine que personne ne parle Fourchelang ?!»

Sans surprise, Maxime n’était pas portée sur le langage des serpents. Par contre…

«Ben si, pourquoi ?» Elle parlait Fourchelang, elle ? «Je fais partie de l’héritage de Salazar Serpentard ! Évidemment que je comprends les serpents et qu’ils m’obéissent !»

Derrière nous, des centaines de voix hurlaient à l'unisson.

«VOUSSSSS SSSAVEZ PROSSSSFANÉ NOOOOOSTRE SSSSFORÊT !»

Notre meilleure chance de survie, c’était donc que ma dague volante qui parle arrive à convaincre une armée de serpents de neige affamés de ne pas nous becter ? J’avais beau me creuser les méninges, je ne voyais pas comment on pouvait s’en sortir autrement. Je regardais autour de moi dans l’espoir de trouver une mangouste des neiges affamée qui débarque de derrière un arbre pour bouffer tout ça. Mais non.

«Okay Sheila… JE COMPTE SUR TOI COPINE !»