sous un masque, je cache mon visage défiguré

ft. Khelia

Cela faisait longtemps que ça n’était pas arrivé. Joshua avait fini par croire que ses escapades de violence avaient fini par remplacer ses crises de colère. Qu’il avait fini par se canaliser. Le jeune homme avait complètement perdu pied. C’était amusant, car de loin, on aurait pu croire qu’il s’était adouci. Il ne harcelait plus. Et pourtant, il avait dépassé un stade dans la violence et le sadisme. Le Nott sortait assassiner des moldus, et ce, sans scrupules. Il pouvait attaquer au coin d’une ruelle ou alors enlever sa victime. Ce jour-là, Joshua avait innové. Tuer à la baguette, c'était amusant, mais pas suffisant. Ce n’était pas assez violent. Étant donné qu’il s’en prenait à des animaux, il allait les tuer à leur façon. Joshua s’était acheté un magnifique poignard. Il était ensorcelé, ainsi toute plaie faite par cette arme ne pouvait pas se refermer. Enfin, sans l’intervention d’un spécialiste.

Un matin, Joshua était sur les nerfs. Il avait cauchemardé toute la nuit. De plus, les responsabilités qu’il avait l’écrasaient de plus en plus. Il commençait à ne plus pouvoir jouer ce rôle. Les seuls moments où le jeune homme se sentait vivant, c’était lors de ses raids. Le Nott avait fini par se réveiller avant le lever du soleil. Il sentit son impulsivité monter. Il allait exploser, il le savait. Alors, sans vraiment réfléchir, Joshua prit son poignard et se rendit discrètement à Londres. À cette heure-ci, il pourrait attraper n’importe quelle idiote (ou idiot d’ailleurs) rentrant seule de soirée. Le Nott avait attendu longtemps dans une ruelle proche d’une boîte de nuit miteuse. Il ne sut combien de temps il attendit ainsi, mais sa victime finit par arriver. C’était un jeune drogué, semblait-il. Un moldu dans toute sa splendeur. Joshua lui sauta dessus sous son impulsivité féroce. Attaquant par derrière, il poignarda le cafard une dizaine de fois avant de le laisser agoniser sur le sol.

Habituellement, après ce genre de chose, Joshua se sentait libéré. Mais cette fois-ci, c’était différent. Il ressassa la scène toute la matinée. Le serpentard fut incapable de suivre son cours. Le problème n’était pas qu’il tuât, mais plutôt pourquoi il le faisait ? Il était prisonnier de ses propres meurtres. Joshua était drogué à la violence de la même façon que sa victime l’était à l’héroïne. La tension montait en lui. Il n’aimait pas se sentir ainsi, il était devenu un animal. Et pourtant, que pouvait-il faire ? Joshua essaya de réguler son souffle, mais une dernière pensée mit fin à son contrôle de soi : il était fiancé. Le Nott allait se marier à Amber Towsen. Une femme qui le détestait déjà. Si elle apprenait ce qu’il faisait, Joshua ne gagnerait jamais son respect. Et puis, ce n’était pas un comportement d’homme digne, ce qu’il faisait. Le Nott était un sang-pur respectable, il pouvait tuer en mission, mais pas de cette manière, pas à mains nues. Mais l’idée même de devoir arrêter pétrifia Joshua. D’un coup, un flux d’émotion incontrôlable sortit du jeune homme : il allait craquer. Le Nott sortit alors en trombe de son cours et fonça dans une aile peu utilisée du château. Il connaissait une salle bien isolée qu’il avait plus d’une fois saccagée.

À peine arrivé, Joshua se lâcha. À tel point qu’il oublia d’insonoriser la salle. Le jeune homme criait alors que des larmes coulaient sur son visage. Il était prisonnier, et ce, depuis toujours. Il vivait enchaîné, tantôt par sa mère, tantôt par ses pulsions et ses traumatismes. Il le savait : il était atteint, et ce, depuis tout petit. Mais personne n’avait rien fait. Sa mère n’avait fait que le brider et maintenant tout explosait. Joshua était en colère contre la planète entière. Ainsi que lui-même. Il se détestait d’être aussi faible. Les tables volaient pour aller se fracasser contre les fenêtres. Le Nott finit par sortir sa baguette, réduisant en poussière tout ce qu’il avait sous la main. Avec tout le bruit qu’il faisait, Joshua n’avait pas entendu que quelqu’un était arrivé. Mais quand il reprit son souffle, le jeune homme entendit une autre respiration. Son sang se glaça. Quelqu’un venait d’être témoin de ce qu’il venait de se passer. Depuis combien de temps, on l’observait ? Joshua se retourna doucement et écarquilla ses yeux encore humides :  « Anderson… »

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