Me revoilà au quatrième étage, service de pathologie des sortilèges. Ce n'est pas ma première nuit de garde et certainement pas ma dernière. Je suis enfin reconnu comme guérisseur. Pourtant, je ne sais pas pourquoi cette nuit me semble différente. Comme à mon habitude, je fais ma première ronde de la soirée. Ici, il n'y a que des patients de longue durée. Je constate encore aujourd’hui, les dégâts que l'idéologie dépassée sur les sang-purs a pu provoquer lors de la première guerre contre Voldemort. Le dernier patient de cette époque est Franck Londubat. Je sais que sa femme est décédée, il y a quelques mois. D'après ce que je sais, même en le lui disant, il n'a pas compris. Son fils vient encore de temps en temps. Il lui raconte sa vie sans qu'il n'y ait de réaction. C'est triste. J'aurai aimé vraiment faire quelque chose de concret pour lui. Malheureusement, en dehors de le saluer et de lui offrir un sourire, il n'y a pas grand-chose affaire. Malgré les avancées de la médicomagie, les dommages que son cerveau a subi, sont irréversibles.
Pourquoi ai-je choisi de me spécialiser dans ce domaine ? Et bien, il y a tellement à faire tant au niveau de la recherche que de nouvelles techniques de soin. Et puis, inconsciemment, je me sens responsable. Car ce sont des semblables à ma famille qui ont provoqué ce genre d'horreur. Et cela m'insupporte. Je sais que je passe beaucoup de temps à tenter de trouver une solution. Mon guérisseur en chef, vous direz même trop. Cependant, si je réussissais, cela pourrait peut-être racheter les méfaits que ma famille a commis. Je ne me fais pas d'illusion. Je suis certain qu'ils ont apporté leur soutien à ce monstre chaque fois qu'il a provoqué des conflits. La magie noire fait aussi partie de mon héritage même si je l'ai abandonné de mon propre chef.
Je referme la porte et passe au patient suivant. Chaque fois, j'espère que Merlin fera un miracle en me donnant une piste pour les soigner. Néanmoins, chaque matin, je ne suis pas plus avancé. J'ai bien envisagé un millier de combinaisons. Toutefois, la magie a ses limites et j'ai beau tenté de les repousser, j'ai l'impression que de reculer.
Plus j'en sais et plus je me rends compte que je ne suis qu'au début du chemin. Ce qui m'angoisse, car cela signifie que je ne peux encore rien changer pour mes patients et leur famille. Je hais vraiment cet état. Néanmoins, pour le moment, c'est ainsi. Je ne peux que veiller sur eux et en leur rapportant du réconfort.
Cette nuit va se passer ainsi. Comme la suivante et la suivante... Mais je ne perds pas espoir...
Tout ceci continuera dans cette routine familière jusqu'à ce que je puisse découvrir une chose pour redonner un semblant d'existence à ses victimes de la folie sorcière.