Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Dim 17 Mar - 19:18
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
mars 2022
Les clients qui se pressaient à la porte du Midnight Sky était une vision dont Sienna ne se lasserait certainement jamais. Elle n’avait jamais eu le moindre doute que l’idée de cabaret de son frère marcherait. Enfin presque. Quand elle était plus jeune et que son ultime but dans la vie était d’enquiquiner son aîné, elle avait des doutes et s’amusait grandement à les lui partager pour le faire enrager. Encore plus quand elle avait visité les lieux pour la première fois. L’espace de taudis à moitié en chantier dans lequel elle avait mis les pieds n’augurait franchement rien de bon. On avait été loin, très loin de l’image luxueuse du Midnight Sky. Beaucoup plus proche de la décharge en plein air à vrai dire. Bon d’accord, sur cette image là aussi Sienna avait peut-être un peu exagéré, mais les tonnes de poussières qu’elle avait trouvé lors de cette première visite avaient été peu encourageantes il faut dire. Au final, Ezio s’en était très bien sortit, enfin surtout la magie, parce que l’italienne doutait franchement que son frère se soit retroussé les manches à ce point. Aujourd’hui, le cabaret brillait de mille feux et connaissait un succès de plus en plus grand. A la grande joie des Giacometti. Là, Sienna n’avait pas le moindre doute. Cela continuerait ainsi. Qu’il s’agisse du cabaret ou du bordel qu’il abritait en sous-sol, le Midnight Sky se portait à merveille et il en irait ainsi longtemps. Sienna ne prenait pas grand-chose au sérieux dans la vie, à l’exception du business de sa famille. Pour le Midnight, elle savait faire preuve de sérieux, prendre les décisions qu’il fallait, investir intelligemment et planifier sur le long terme. Et tout ça, elle le faisait avec la plus grande application, alors voir que son travail payait, il n’y avait rien de mieux.
Ce qui était encore plus agréable, c’était que gérer un business tel qu’un cabaret permettait de voir les résultats de son travail directement. Les clients qui affluaient à la porte, la salle qui se remplissait, les spectacles qui s’enchainaient et recueillaient des applaudissements par centaines… C’était grisant. Voir le stock de bouteille baisser, les commandes défiler, les caisses se remplir… C’était encore mieux. Quand elle assistait à un tel spectacle, Sienna ne pouvait s’empêcher de sourire. Ils avaient réussi. Ezio et elle. Ce soir ne faisait pas exception. Les attaques qui avaient eu lieu à King’s Cross et sur Piccadilly Circus quelques mois plus tôt auraient pu pousser les sorciers à rester terrés chez eux, mais il n’en était rien. Depuis, le Midnight faisait encore et toujours salle comble. Comme quoi, les gens avaient besoin de se changer les idées pour ne plus penser à la guerre. Quel meilleur endroit pour ça qu’un cabaret avec de la bonne nourriture, de l’alcool et des danseuses agréables à regarder ? Un bordel avec des filles encore plus agréables à côtoyer. Ca tombait bien, les Giacometti possédaient les deux. Comme quoi, Ezio avait eu le nez fin en imaginant les lieux. Sienna ne le lui répétait pas trop, après il allait encore plus prendre la grosse tête et c’était inutile, mais pour le coup elle était plutôt d’accord. Il suffisait de voir les recettes qu’ils faisaient pour le comprendre. Ce soir ne ferait pas exception, quand Sienna était arrivée un peu après l’ouverture au public, elle avait été ravie de voir que la salle se remplissait déjà rapidement, qu’Alan au bar ne manquait pas de boulot et que les serveurs circulaient déjà entre les tables pour apporter les boissons. Ce serait une bonne soirée, il n’y avait aucun doute là-dessus. En tout cas, Sienna n’en doutait pas. Parce que c’était ainsi que les Giacometti voulaient les choses, et qu’ils mettaient tout en œuvre pour voir leurs désirs se réaliser. Tout simplement.
Comme à son habitude, Sienna avait fait un tour des lieux afin de saluer les clients les plus habituels du Midnight Sky. Ceux qui avaient leur table attitrée et qui demandaient « Comme d'habitude. » aux serveurs en s'attendant à ce que cela soit parfaitement clair pour eux. Les sorciers importants aimaient se sentir encore plus importants et recevoir quelques attentions de la maîtresse des lieux n’était pas pour leur déplaire. Que Sienna les appelle par leur prénom, qu’elle leur pose quelques questions bien choisies, qu’elle glisse aux serveurs de bien prendre soin d’eux -d’une voix juste assez forte pour que les clients puissent l’entendre- il n’y avait rien de mieux pour que les clients se sentent privilégiés. Une technique que l’italienne maitrisait sur le bout des doigts. Et qui marchait à tous les coups. Ah ce qu'il ne fallait pas faire pour assurer le succès du Midnight. Bon Sienna n'allait pas s'en plaindre, elle adorait jouer ce rôle. Une fois assurée que tous les sorciers présents étaient contents, Sienna en avait fait de même avec les employés. Ezio râlait souvent qu'elle faisait un peu trop ami-ami avec eux mais jusqu'à présent cette manière de faire avait toujours fait ses preuves. Des employés contents étaient des employés qui travaillaient bien, qui ne se mettaient pas en arrêt pour rien et qui s'appliquaient à leur tâche. Et des employés motivés, c’était aussi bon pour les affaires que des clients contents. Bref le Midnight avait tout à gagner à ça, alors Sienna prenait toujours un peu de temps pour discuter avec ses employés et s'assurer que tout allait bien. Parfois, Sienna profitait de ces soirées pour rencontrer des partenaires ou de futurs investisseurs, il n'y avait pas de meilleur endroit où signer un contrat qu'un cabaret, avec une flûte de champagne et des jolies danseuses sur scène. Et quand ce n'était pas le cas, elle passait juste un peu de temps dans le cabaret, à s'assurer que tout se déroulait à merveille et surtout à assister au succès des lieux, en sachant parfaitement que tout ça était grâce à son frère et à elle.
Ce soir, en revenant de son bureau, ou elle était allée déposer quelques papiers pour le lendemain, le regard de Sienna avait aussitôt accroché un détail qui ne collait pas dans la machine bien rodée qu'était le Midnight Sky : le bar était vide. Oh, pas de clients, eux étaient toujours attablés la, à siroter leur boisson ou à attendre de passer commande. C'était le barman, Alan, qui était absent. Ce qui ne faisait aucun sens, ils étaient en plein rush et si jamais il avait besoin de faire une pause, Alan s’assurait toujours d'avoir quelqu'un pour prendre sa place. L'italienne chopa une serveuse qui passait à côté d'elle. « Josie, où est Alan ? » la jeune serveuse eut un air nerveux qui fit hausser les sourcils à la brune. Ce n'était pas le moment d'avoir des secrets. Et Sienna n'était pas la bonne personne à qui cacher des choses. Finalement la jeune femme lui désigna un coin un peu plus reculé de la salle où l'italienne ne tarda à pas repérer le barman. « Merda. » oui, c'était à peu près ça. Ca avait l'air d'être la merde. Alan se trouvait en compagnie d'un client qui semblait clairement lui prendre la tête. Derrière lui, une jeune serveuse se tenait le poignet, l'air profondément choquée. Ah bah voilà, encore un idiot qui s'était imaginé qu'il était possible de tripoter les serveuses. Par Merlin, le bordel c'était pas à cet étage-là, et même au sous-sol, ce n'était pas gratuit. Sienna sentit la colère la gagner en voyant Alan se prendre un coup de poing. Ah non mais ça n'allait pas ça, personne n'abimait leurs employés. « Va chercher Soren, presto. » Lança-t-elle à Josie tout en prenant la direction de la scène. Si Alan ne suffisait pas, au moins le vigile à la carrure impressionnante ferait l'affaire. Tout en traversant la salle à grands pas, Sienna s'efforça d'adresser des sourires assurés aux autres sorciers attablés. Intérieurement elle bouillait, mais ce n'était pas le moment de provoquer un scandale au beau milieu du cabaret. Même si elle menaçait souvent son frère de le faire, c'était son droit à elle, pas celui des clients chiants.
Le temps qu'elle arrive jusqu'à la table incriminée. La prise de bec s'était changée en véritable bagarre et maintenant la manche d'Alan était tachée de sang. Non mais comment c'était possible ça ? Ah oui, les couverts à table. Apparemment le client ne faisait pas comme tout le monde et ne se servait pas de sa baguette. Génial, un taré. Sans plus attendre, Sienna sortit sa baguette pour stupefixier le sorcier et mettre fin à tout ce bordel, elle savait se battre mais le Midnight n'était pas un ring de boxe. Le truc c'était que le client ne semblait pas avoir reçu le mémo, ce qui était bien dommage. La voyant approcher, il fila un nouveau coup à Alan -pauvre Alan- qui l’envoya directement sur Sienna. Le choc les fit tomber à terre, ou plutôt sur la table d’à côté, qui tomba à terre avec eux. Au milieu des morceaux de verre, l’italienne atterri sur sa main gauche dont le poignet émit aussitôt une vive douleur. Ca y est, c’était officiel, elle en avait marre de ces conneries. Sans prêter attention au grognement de douleur de son barman, Sienna le repoussa vivement pour se précipiter vers ce qui était désormais le pire client au monde. Tant pis pour sa baguette, elle profita de l’effet de surprise pour se jeter sur le sorcier et lui mettre un coup de genou parfaitement bien placé. Voilà, comme ça il arrêterait de faire un scandale et en plus avec un peu de chance il ne pourrait jamais se reproduire. La société pouvait remercier Sienna. Tandis qu’il se pliait de douleur, l’italienne l’attrapa par la nuque et lui plaqua le visage sur la table sans ménagement. « T’as vraiment pas choisi le bon endroit pour faire ça. » Lui siffla-t-elle en pointant sa baguette sur sa gorge pour s’assurer qu’il ne tente rien de plus. Bon, il était où ce videur ? Ah bah le voilà. Avec pile deux minutes de retard. Sienna lui abandonna le sorcier, il savait quoi en faire. Après avoir remis ses cheveux en place et récupéré une certaine contenance, l’italienne commença à donner des ordres pour que la soirée reprenne son cours. Elle n’allait certainement pas laisser un tel évènement impacter la soirée du Midnight Sky.
Quelques minutes plus tard, c’était comme si rien ne s’était passé. A l’exception qu’Alan se trouvait allongé en salle de pause avec un bandage de fortune autour du bras pour compresser la blessure qu’il y avait reçu, que la serveuse avait été renvoyée chez elle car trop ébranlée pour travailler efficacement et que si Sienna y prêtait trop attention, son poignet la faisait souffrir. Ainsi que les coupures qu’elle avait reçu en tombant sur la table. Mais l’italienne n’avait pas le temps pour ça. Un hibou avait été envoyé en urgence à la personne qu’Ezio avait trouvé pour venir apporter des soins si besoin. Quelqu’un de discret, qui ne poserait pas trop de questions et qui n’aurait pas que les mots Sainte-Mangouste à la bouche. Sienna ne savait pas trop de qui il s’agissait, elle avait chargé un serveur d’envoyer le courrier, en attendant elle réorganisait la soirée au Midnight Sky pour que les clients ne se rendent pas compte du bazar qui venait de se dérouler. Avec un barman et une serveuse en moins, c’était tout de suite un peu plus la course, mais ça allait le faire. Comme elle le faisait régulièrement, Sienna prit place derrière le bar pour servir les clients. D’accord, d’habitude elle le faisait essentiellement pour s’amuser les soirs où c’était assez calme pour qu’elle enquiquine Alan de sa présence, mais ce n’était pas bien grave. Ce n’était pas ça qui allait l’empêcher de servir des boissons et préparer des cocktails. Ca, ce serait peut-être son poignet mais de toute façon, ce n’était pas comme si elle avait vraiment le choix, les autres employés ne maitrisaient pas assez bien la carte des boissons pour prendre cette place et il était hors de question qu’ils arrêtent de servir à boire. Un cabaret sans cocktails, ce ne serait plus un cabaret, non mais quelle idée. De toute façon, elle avait connu bien pire alors elle pourrait faire avec le temps que quelqu’un de plus compétent que les autres arrive ou qu’Alan puisse reprendre son poste. Ah, ce qu’elle ne ferait pas pour son affaire. Si après ça Ezio venait encore à lui balancer qu’il en doutait, elle ferait un scandale.
Bon, manipuler des bouteilles avec un poignet en vrac ce n’était clairement pas l’idéal, mais Sienna donnait le change et parvenait à ne pas se laisser déborder. La douleur, elle savait la gérer, et surtout faire mine de rien alors pas un seul instant son sourire ne vacilla face aux clients. Faire de la mauvaise pub au Midnight Sky n’était absolument pas une option à ses yeux. Alors quand un nouveau sorcier vint prendre place au bar, son sourire était toujours aussi grand et toujours aussi charmeur. « Bonsoir. » Lança-t-elle sans attendre en le détaillant. Brun, les yeux sombres, elle n’avait pas le souvenir de l’avoir déjà vu au cabaret, et à force, elle connaissait tous les clients, surtout les habitués il était vrai. Encore plus ceux qu’elle trouvait agréables à regarder. « C’est la première fois que vous venez, non ? » Elle lui adressa un grand sourire. Encore une petite attention donc la plupart des clients étaient friands, cette impression de se démarquer. « Bienvenue au Midnight Sky. » Ajouta-t-elle donc, les prunelles brillantes de satisfaction à l’idée d’avoir un nouveau client. C’était le signe que les affaires marchaient bien, que leurs efforts portaient leurs fruits. Parfaits. « Qu’est-ce que je peux vous servir ? » Et surtout, si ça pouvait lui donner envie de revenir, ce serait encore mieux.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
Lorsque Théo avait reçu le dossier dont il est question entre les mains, il y a de cela quelques jours, on ne peut pas dire que ce soit l'enquête qui ait botté le plus Théo et pour cause, il y avait une dizaine de lignes d'écrites, le mot suspicion était souligné à chaque fois trois fois et le mot était écrit quatre fois, en dix lignes. Autrement dit, il n'y avait rien, le dossier n'était pas construit, ça ressemblait plus à une perte de temps qu'à une enquête géniale. Il l'aurait bien mis sous le tapis ou alors encore mieux, il l'aurait bien laissé à un collègue très gentil qui avait envie de perdre son temps mais il faut bien se sacrifier parfois. En prime, Kayla n'était pas là pour la semaine à venir, à moins que ça soit les semaines à venir, il faudrait qu'il lui envoie son hibou pour être sûr. Il devrait investir dans un agenda sinon, il avait loupé le coche, Noël venait de passer et son anniversaire était dans quelques mois. L'absence de Kayla aidait dans un sens, elle avait bien le temps d'avoir des missions nulles. Lui, ce qu'il devait faire, c'était la préparer à tous les dangers. Là, ça ressemblait à une perte de temps. S'il avait été certain que les mots écrits étaient véridiques, oui, là ça aurait été intéressant. Les méfaits invoqués étaient grave. Il avait beau ne pas être le plus grand fan des moldus purée à cause de Doryan j'ai hésité à marquer mordu... les enlever pour leur faire des choses ou leur faire faire des choses, ça ne passait pas vraiment. Mais justement, ça lui paraissait trop, ça n'était pas crédible pour un sou selon lui. D'après le billet, le gars semblait avoir élu domicile dans un cabaret pour avoir une clientèle. Ça aussi c'était un peu gros, enfin un cabaret c'est pas discret, c'était le risque que tout le monde soit au courant, les serveurs, les gérants, les danseurs, tout le monde. En prime, ce cabaret, il le connaissait de nom parce que Saoirse y bossait. Quand même, si elle avait vu quelque chose de louche, elle lui aurait dit. Pour finir, dans le dossier il y avait deux photos, ou plutôt un portrait et une photo. Le portrait représentait monsieur tout le monde, brun, un peu de barbe, des yeux clairs, s'il mémorisa les traits, il décida de prendre le papier avec lui. Quant à la photographie, c'était un cadavre et il avait eu l'air de souffrir de son vivant. Là par contre, mieux valait-il ne pas se trimballer avec au risque de passer pour un taré. C'était décidé Théo avait du temps à perdre, il allait enquêter sur ce type.
Le tout début de l'enquête de Théo débuta chez ses parents, puisque son père était - d'après lui - toujours dans les mauvais coups, il lui demanda s'il était au courant d'un type qui vendait, louait, prêtait ou même donnait des moldus aux Mangemorts pour qu'ils s'amusent. Théo devait être un peu trop fermé puisque son père comprit de travers et demanda s'il était accusé de quelque chose... Non mais sérieux, à quel moment ? Il connaissait son père, il se serait rendu compte s'il faisait ce genre de choses, ça n'était pas vraiment la personne la plus discrète au monde, il en aurait parlé. En prime, il ne ressemblait pas du tout au portrait. Ça ne donna pas grand-chose, son père n'ayant rien entendu de tel. Si ça allait dans le sens pensé par Théo, ça aurait été plus rapide si son père avait dit oui bien sûr c'est Bernard, il a toujours été rigolo ce Bernard. La seconde partie de l'enquête aurait donc lieu au midnight Sky. Là, c'était tout de suite plus sympa. Bon, ça voulait aussi dire y aller de nuit parce qu'un cabaret de jour, c'est moins la folie. Un peu machinalement, il envoya un hibou à Soledad pour savoir si elle était disponible pour l'accompagner... ah le fait qu'elle ne soit pas Auror ne changeait pas grand-chose, elle demeurait une excellente acolyte et, en prime comme il était persuadé que tout cela n'était qu'une vaste blague, ce serait une soirée sympa dans un cabaret avec des sacrés numéros. Ce serait sans elle, elle avait déjà des plans pour la soirée. Ah ça ce n’était pas de chance, non, il ne posa pas la question de ce qu’elle faisait, ne voulant surtout pas entendre parler de son gars du Blood Circle. Tant pis pour elle, il irait seul. Pour se fondre un peu dans le décor, il fallait coller aux autres au niveau de la tenue et alors là, grosse blague, comment on s’habillait ? S’il fut tenté d’envoyer un hibou à Sélénya pour qu’elle lui file un coup de mains, quoi elle était toujours bien habillée ELLE, il y avait quelqu’un d’encore plus qualifié : la mère de Théo. Certes, elle serait hyper critique mais si elle ne validait personne n’aurait rien à redire. Quelle poisse qu’elle n’est pas exactement transmis cette qualité à Alcyone - sans le côté critique – ce serait quand même bien plus facile de traverser la rue et trouver un nouveau travail et demander à sa sœur des conseils. Après avoir enquiquiné sa mère qui sous couvert de tu sais pas te débrouiller seule, était bien contente de ramener son savoir, Théo fut fin près pour aller au cabaret.
Une fois devant la devanture des plus canons, il s’arrêta pour regarder le planning de la soirée, étant donné qu’il n’était mention de Saoirse, c’est qu’elle ne se produirait pas ce soir, dommage, il aurait bien aimé lui faire un petit coucou. Il suivit la demoiselle qui le guida à sa table avec un immense sourire, commanda vite fait une boisson, un peu au pif il est vrai, c’était plus pour ne pas paraître étrange que parce qu’il s’intéressait à une quelconque boisson. Sous couvert de s’intéresser au spectacle, c’est les gens qu’il observait, regardant pour cela les rideaux, les serveuses qui se baladaient de table en table, le bar grouillant de vie, d’éclats de rire et de tapes dans le dos quand un type disait je paye ma tournée… Ah bah peu importe l’endroit et le niveau de vie des gens, il semblerait que ça fasse toujours plaisir d’avoir des bossons gratuites. Il délaissa quelques peu ses observations lorsqu’il y eut un numéro particulièrement intéressant à regarder. C’est juste après cela, alors qu’un peu machinalement, Théo tendit le bras pour attraper son verre qu’il constata que verre il n’y avait pas. Zut alors, peut-être la serveuse avait elle oublié de passer commande pour lui ? Il y avait tellement de monde que ce n’était pas étonnant. Il la chercha du regard mais n’arriva pas à mettre la main dessus et décida qu’il était bien assez grand pour commander un verre. Il se leva donc et c’est en contournant quelques tables qu’il assista à une bagarre. Ce qui était le plus surprenant, c’est que ça semblait ne choquer personne qu’un type attaque le gars qui était au bar tout à l’heure, Théo le reconnaissait. Le plus fou fut à venir, une tornade brune régla le problème en un temps record pour tout avouer. Oh alors, elle ramassa ce fut une certitude, personne ne tombe avec une table sans avoir quelques douleurs mais le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle s’en sortit bien mieux que son partenaire et que Théo n’eut pas vraiment l’occasion de les rejoindre pour aider.
Le type agressif fut emmené dehors par un vigile impressionnant de par sa stature et, les employés ayant eu quelques déboires furent emmenés ailleurs, certainement pour être soigné. Ah bah ça allait être embêtant pour le bar ça. Même s’il y allait sûrement avoir quelqu’un, on ne laisse pas un bar sans personne pour faire les boissons après tout, le monde allait s’agglutiner comme pas permis, il pouvait largement attendre, se rasseoir à sa place et continuer à surveiller s’il ne trouvait pas par hasard, un immense hasard, le gars qu’il cherchait. Il se passa encore quelques minutes avant qu’il ne pose de nouveau le regard sur le bar et qu’il cligne des yeux en voyant qu’il y avait la fille de tout à l’heure. Non mais, cette fille savait tout faire, vigile, prendre des décisions, faire des boissons, incroyable. Il la regarda faire quelques secondes, suivant ses mouvements pleins de dextérités, elle s’en sortait drôlement bien. Il décida donc d’aller récupérer un verre, vu ce qu’il venait de se passer comme évènement, logique qu’il n’ait pas reçu sa boisson. Tandis qu’il rejoignait la table, il suivit attentivement les mouvements de poignets de la fille tandis qu’elle attrapait les différents objets, shaker, verres, pailles, bouteilles. Théo avait été médicomage bien trop longtemps pour ne pas se rendre compte qu’elle n’avait pas été soigné, c’était presque imperceptible mais c’était là, il y avait des signes qui ne trompait pas un œil averti, elle souffrait. Et pourtant, à peine fut il installé qu’elle s’adressait à lui avec un sourire éclatant au visage, incroyable. Comment faisait-elle pour réussir à donner le change aussi bien ? Elle devait avoir une sacrée force de caractère pour ne rien montrer, il était impressionné il devait bien l’admettre. Il lui adressa un sourire à son tour « Tout juste, vous avez l’œil. » répondit-il. Elle arrivait même à repérer les nouvelles têtes, c’était fort, très fort, peut être qu’elle pourrait lui être utile si rien ne lui échappait. Après l’avoir remercié pour ses mots de bienvenue, elle enchaina en lui demandant ce qu’il voulait comme boisson. Avant de répondre à ses questions, il tendit la main au-dessus de la surface en bois du bar, la regardant dans les yeux « J’aimerai votre poignet. » Oui, très bizarre comme phrase mais ça aurait pu être pire si elle s’était blessée ailleurs, Théo précisa « Je voudrais voir si je peux faire quelque chose pour qu’il ne soit pas douloureux. Vous n’avez pas vu de médicomage, je me trompe ? » Il regarda autour d’eux « Il n’y a personne pour prendre la relève le temps que vous vous fassiez examiner ? Votre patron vous met la pression ? » Non mais il fallait prendre soin de ses employés, s’ils avaient des estropiés après, ça n’était pas très malin. j'ai décidé que Théo critiquerait pas le patron... trop peur de mourir XD Bon, il voulait bien lui filer un coup de mains, enfin pas en faisant les boissons, soit en la soignant, soit si elle refusait de perdre quelques minutes, en anesthésiant son poignet pour qu’elle ne souffre plus. C’était quelque chose à ne pas faire, il en avait conscience mais si elle n’avait pas le choix, qu’elle devait travailler, il pouvait l’aider. Il resterait jusqu’à la fermeture pour ensuite être certain qu’elle verrait un médicomage. En plus, c’était tout benef, s’il l’aidait, elle l’aiderait probablement en retour. Il allait donc tirer un trait sur cette enquête moisie dès la fin de la soirée.
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Sienna Giacometti
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Dim 24 Mar - 20:57
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Sienna & Théo
Le dicton était véridique, le spectacle doit continuer. Quoi qu’il se passe au Midnight Sky, la soirée devait suivre son cours comme si de rien n’était. Une danseuse loupait un pas ? Elle devait faire mine de rien et continuer la chorégraphie. Alan cassait un verre ? Il devait le réparer au plus vite et continuer son service sans se départir de son service ? Un client jouait les relou aux mains baladeuses ? Il fallait le faire dégager de là au plus vite et avec le moins de remous possibles pour que la soirée puisse reprendre son cours. C’était sur ce dernier point que les choses avaient un peu dérapées, il fallait l’avouer. Ah, s’occuper d’un relou, Sienna savait faire. Ezio ne lui avait pas appris à se battre pour rien et si elle devait maitriser un client, elle savait comment faire pour avoir le dessus. Mais si l’homme avait pu être escorté à l’extérieur, et surtout recevoir l’ordre de ne plus jamais remettre les pieds au cabaret, il avait quand même eu le temps de faire des dégâts. Rien d’irréparable, merci Merlin, mais assez pour mettre le bazar dans la soirée. Le matériel avait été réparé très rapidement, merci la magie cette fois, les tables remises en état et des boissons offertes aux clients qui avaient été importunés par le remu ménage provoqué. Pour le reste, il fallait gérer avec -ou plutôt sans- et donner le change pour que les prochaines heures se passent au mieux. La nuit était loin d’être terminée et il était hors de question que le Midnight ne pâtisse des actions d’un seul sorcier. Le cabaret valait bien mieux que ça et surtout Sienna ne l’accepterait jamais. Ils avaient une image de marque à tenir, un standing à préserver et ils allaient réussir, l’italienne ne voyait pas d’autre issue.
Avec une serveuse en moins et un barman alité, la soirée était tout de suite un peu moins facile à gérer, Sienna devait l’avouer, mais ce n’était pas avec si peu qu’elle allait se laisser démonter. L’italienne avait connu pire et dans le chaos elle avait toujours réussi à tirer son épingle du jeu. Aujourd’hui ne ferait pas exception. Certes, sa petite chute sur la table avait laissé quelques traces et une douleur cuisante dans son poignet gauche, mais ce n’était pas la fin du monde. De toute façon, elle était droitière. Bon, ça ne marchait pas exactement comme ça quand on préparait des boissons derrière un bar, mais encore une fois, elle n’avait pas l’intention de laisser quoi que ce soit gâcher la soirée. Des blessures, elle en avait encaissé des pires, son poignet se remettrait. En revanche avoir des sorciers qui mouraient de soif dans son établissement, ça c’était inacceptable. Non seulement, ça risquerait de leur valoir une mauvaise réputation, mais en plus, des clients qui ne consommaient pas, c’était des sous en moins dans la caisse. Et ça non plus, Sienna ne pouvait pas l’accepter. Tandis que la soirée retrouvait son rythme de croisière, elle s’installa donc derrière le bar pour reprendre le service d’Alan et quand un sorcier vint prendre place face à elle, elle lui adressa un sourire éclatant, comme si la scène qui avait eu lieux juste avant n’avait jamais existé. C’était un nouveau client, elle en était persuadée, ce qui voulait dire qu’elle devait s’assurer qu’il revienne. « Tout juste, vous avez l’œil. » Et il lui souriait en plus. Parfait, c’était un très bon début. Le Midnight Sky n’était pas en manque de clients, loin de là vu qu’ils faisaient souvent salle comble, ce qui était toujours une véritable fierté pour Sienna, mais elle savait qu’un peu de sang neuf ne pouvait que faire du bien. La concurrence pouvait être rude dans le monde de la nuit, mais elle était décidée à ce que le cabaret reste dans la lumière.
Tout nouveau client était de fait le bienvenu au Midnight Sky et le sourire de Sienna se fit satisfait quand elle reçu des remerciements à ce propos. L’italienne ne voyait pas pourquoi son frère continuait de lui râler dessus en continu, elle était parfaitement charmante. « J’aimerai votre poignet. » Sienna haussa les sourcils. Alors là, on ne la lui avait jamais faite celle-là. Bon d’accord, de beaux sorciers lui avaient déjà demandé l’accès à d’autres parties de son corps, mais tout de même, ils lui avaient au moins offert une boisson avant. Et dit leur nom. Enfin, pas qu’elle les ait toujours retenus, oups. L’expression de l’italienne se fit franchement amusée tandis qu’elle observait le sorcier qui lui faisait face. Oui, oui, elle avait bien compris où il voulait en venir et que ce n’était pas exactement une invitation galante, mais tout de même. Il était observateur, elle pouvait lui accorder ça, depuis qu’elle était revenue au bar elle agissait comme si de rien n’était et il était le seul à l’avoir percé à jour. Ezio aurait certainement pu en faire de même, il la connaissait par cœur, mais c’était bien le seul. Ca aurait pu l’inquiéter mais elle choisit plutôt de s’en amuser, comme d’un peu tout. « J’ignorais qu’il était sur la carte des boissons. » Souffla-t-elle, la commissure de ses lèvres s’étirant un peu plus. Adroitement, elle se saisit de la carte en plastique qui annonçait les boissons et autres cocktails et fit mine de la parcourir rapidement des yeux. « Dire que je pensais la connaître par cœur. » Distraitement, elle reposa l’objet sur le bar et haussa les épaules. Bien sûr que non, son poignet n’était pas sur la carte, elle était la patronne des lieux pas une des employées des sous-sols. C’était d’ailleurs assez drôle que le sorcier ait ce genre de formulation alors que le Midnight Sky abritait justement un endroit où des femmes vendaient leurs corps. Il devait cependant l’ignorer et pour le moment c’était très bien ainsi. Elle releva un regard brillant vers le sorcier. « Après si c’est pour y glisser un bracelet de diamants… » Lança-t-elle avec nonchalance. Elle fit la moue, l’air de rien. « Ca peut se négocier. » Franchement, ça valait le coup de tenter.
« Je voudrais voir si je peux faire quelque chose pour qu’il ne soit pas douloureux. Vous n’avez pas vu de médicomage, je me trompe ? » Bon, au moins ce sorcier n’avait pas de mauvaises intentions à son égard. Quoi que, ça n’aurait peut-être pas été une si mauvaise chose que ça. Il n’était vraiment pas désagréable à regarder et Sienna n’était jamais contre s’amuser un peu. La vie était courte, elle en était bien consciente, alors elle en profitait tant qu’elle le pouvait. D’ailleurs, un immense sourire vint étirer ses lèvres. « Pourquoi, vous voulez jouer au docteur ? » Elle ne résista pas à l’envie d’adresser un clin d’œil au sorcier. Oui bon, d’accord, elle cherchait peut-être un peu, mais ce n’était qu’un jeu, et Sienna avait toujours aimé jouer. La provocation était dans son sang et il fallait dire que ce brun venait quand même de lui tendre une belle perche. Jamais elle n’aurait pu laisser passer ça sans rien dire. Puisqu’elle n’oubliait pas non plus qu’il s’agissait d’un nouveau client et qu’il n’était de fait pas habitué à ses bravades, elle ajouta tout de même « Ce n’est pas grand-chose, l’examen médical peut bien attendre la fin de la soirée. » Voilà, comme ça il n’avait plus de raison de jouer les choqués et de faire demi-tour en criant au scandale. Il avait sûrement raison, voir un médicomage serait pour le mieux, mais pour l’instant, Sienna n’avait pas le temps pour ça. Elle avait mal, mais elle avait connu pire, signe que ça pouvait attendre un peu. Elle n’allait tout de même pas s’arrêter juste parce qu’elle était tombée. Des blessures, elle en avait connu d’autre, elle ne voyait pas de raison d’en faire toute une histoire. « Il n’y a personne pour prendre la relève le temps que vous vous fassiez examiner ? Votre patron vous met la pression ? » Mais dis donc, c’était qu’il ne lâchait pas l’affaire ce client. A croire que sa santé lui importait vraiment, mais quelle idée. Il ferait mieux de s’inquiéter de ce qu’il allait boire, il était à un bar tout de même. Enfin, il avait presque l’air de vraiment s’inquiéter pour elle, c’était mignon un peu. A part Ezio, qui le montrait à sa façon -c’est-à-dire en lui râlant dessus la plupart du temps- c’était rarement pour elle qu’on s’inquiétait. Elle balaya tout de même ses questions d’un geste de la main. Sa main valide, bien sûr. « C’est moi la relève. Ne vous en faites pas, je suis à la hauteur de la tâche. » Elle lui adressa le sourire assuré de celle qui ne doute absolument pas de ses capacités.
Un instant, Sienna se demanda distraitement si elle mettait vraiment la pression à ses employés pour que les soirées se passent à la perfection. Sûrement un peu, s’il y avait un sujet sur lequel Sienna avait toujours été sérieuse, c’était bien le cabaret. Mais ça n’avait certainement rien à voir avec la pression que son frère devait mettre aux employés. Non, franchement, elle n’était pas la pire. Aux yeux de son frère, elle ne mettait certainement pas assez la pression. Mais il fallait dire qu’Ezio n’était jamais content alors ça ne comptait pas vraiment. « Faire tourner un cabaret comme celui-ci c’est toujours de la pression. Et mes patrons sont plutôt du genre perfectionnistes. » Oh, c’était joliment dit, non ? Sienna était fière de sa formulation. Elle ne jugea pas utile de préciser qu’elle faisait partie des patrons en question, et que le deuxième n’était autre que son frère ainé. Il était toujours intéressant de voir ce que les clients avaient à confier à une simple barmaid. « Ils aiment que tout roule, et un cabaret qui ne sert plus de boisson, ça ne roule pas. » Elle haussa les épaules dans un geste fataliste. Ah non, ça n’irait pas du tout. Et eux ce qu’ils voulaient, c’était rouler sur l’or, ce qui n’arriverait pas si les clients arrêtaient de consommer. Ahlala, il fallait vraiment tout expliquer. « Vous ne voudriez quand même pas que les clients se révoltent parce que leurs verres sont vides ? » Demanda-t-elle innocemment. Elle plongea ses prunelles dans celles du sorcier pour observer ses réactions à ses propos. Avait-il vu ce qu’il s’était passé avec le client relou ? Si tout le monde se mettait à être aussi chiant, ça allait vite être infernal. Une part de l’italienne ne pouvait s’empêcher de trouver cette idée extrêmement drôle, une autre s’en révoltait totalement pour le bien de son cabaret. Un seul attentat leur avait largement suffit. L’action c’était bien sympa, mais elle préférait que le business familial tienne encore debout.
Sienna se redressa lentement, ses mains appuyées sur le comptoir bas face à elle. Ah, ce n’était pas l’idée du siècle avec son poignet mais tant pis, il était trop tard et elle n’allait certainement pas laisser échapper quoi que ce soit. Rapidement, son regard parcourut la salle pour s’assurer que tout se passait au mieux. Les serveuses avaient l’air d’avoir accélérer le rythme, ce qui était nécessaire avec une collègue en moins, mais elles avaient l’air de gérer et Sienna prit note de leur glisser un compliment à ce propos à la fin de la soirée. Il fallait toujours reconnaitre quand ses employés faisaient du bon travail. Tout avait l’air de se passer au mieux, l’incident semblait désormais oublié. Parfait. Une inspiration plus tard, son regard revint sur son client du moment. « En parlant de verre, vous me dites ce que vous souhaitez commander… » Elle laissa filer une seconde, le temps que son sourire vienne illuminer ses prunelles. L’instant d’après, elle reprit joyeusement « Ou je dois essayer de deviner ? » Oh, elle voulait bien s’essayer à ce petit jeu aussi, mais elle n’avait jamais promis qu’elle était très douée. A voir si ce sorcier se révélerait aussi joueur, ce serait à ses risques et périls. Mais c’était toujours un peu le cas avec Sienna, il ne le savait juste pas.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
S’il n’avait pas bien fait attention à la fille qui était devenue barmaid tout d’un coup, Théo se demandait cela pouvait être possible que ça ne soit pas son métier à la base. Vu le coup qu’avait pris son poignet précédemment, il serait prêt à mettre sa main à couper que ça l’élançait à chaque mouvement et pourtant elle s’en sortait admirablement bien. ça allait même encore plus loin, elle était capable de faire ses boissons, de savoir quand elle voyait des nouvelles têtes et était en mesure de parler tout en travaillant. Alors bien sûr, pour un barmaid c’était logique mais puisqu’il était persuadé que c’était un mec avant qu’elle et qu’il lui semblait impossible qu’il puisse y avoir un roulement de barmaid dans la même soirée, bon d’accord, c’est surtout parce qu’il avait vu le barmaid disparaître dans les coulisses, elle n’était donc pas barmaid mais douée, il fallait viser une reconversion professionnelle, il pouvait lui en parler si elle voulait. Surtout qu’il sentait que la discussion allait durer longtemps. Il lui demandait son poignet et elle se payait sa tronche en faisant remarquer qu’il n’était pas sur la carte des boissons. Histoire de lui montrer qu’elle faisait fausse route, ça n’était pas une invitation étrange, Théo secoua la tête mais en vain, elle avait attrapé la carte des boissons pour en faire le tour rapidement et faire la remarque qu’elle pensait connaître la carte par cœur. Il n’en avait pas douté un seul instant, aucune boisson ne s’appelait le poignet et d’ailleurs si ça devait exister, il ne prendrait jamais cela. Elle ne perdait décidément pas le nord, voilà qu’elle voulait un bracelet en diamant, il eut un léger sourire, ok c’était drôle et il répondit avec amusement « Décidément, vous arrivez très bien à lire en moi, c’est exactement ce que je voulais faire. » Il présenta la paume de sa main à la barmaid avant de faire un mouvement de la main pour l’inviter à lui filer son poignet.
Dans un même temps, il lui expliqua surtout qu’il voulait son poignet pour voir s’il pouvait faire quelque chose pour elle et ne pas qu’elle subisse sa soirée, encore que, dans le feu de l’action elle ne sentirait probablement rien mais c’est en fin de soirée que ça risquerait d’être vraiment douloureux. Elle ne s’arrêtait donc jamais de tout prendre à la légère cette fille, voilà qu’elle voulait savoir s’il voulait jouer au docteur. Est-ce que ça n’était pas un peu ce qu’il comptait faire, si, il fut bien obligé d’aller dans son sens même s’il avait conscience qu’elle allait faire semblant de comprendre de travers. « C’est exactement ça, je veux jouer au docteur et voir comment va ce poignet. » S’il y avait bien quelque chose qu’il ne fallait jamais au grand jamais faire, face à un médicomage, ou un ancien médicomage mais bon, la frontière avait et serait toujours très mince pour Théo, c’est bien prendre à la légère sa blessure et vouloir remettre à plus tard. « ça, je ne suis pas certain que vous soyez en capacité de dire si c’est grand-chose ou non. » Il jeta un coup d’œil vers l’endroit où il y avait eu du grabuge précédemment « ça m’avait l’air d’être un sacré coup tout de même. » Puisqu’elle n’avait pas l’air de vouloir lui filer son poignet, alors que ça ne durerait pas bien longtemps, il essaya bien de savoir s’il n’y avait pas quelqu’un pour prendre la relève ? S’il elle travaillait parce que son patron lui mettait la pression, il voulait bien expliquer au patron que si sur court terme, elle perdait dix minutes, elle n’aurait pas de problème sur le long terme, ça pouvait être intéressant. On ne pouvait pas dire qu’elle se laissait convaincre facilement, c’était elle la relève, oui ça, il avait remarqué et le fait qu’elle soit à la hauteur de la tâche aussi. Parfois, il valait mieux ne pas répondre directement et voir s’il pouvait trouver un autre angle pour arriver à ses fins.
Surtout qu’elle n’avait pas tort, bien sûr que faire tourner un cabaret c’était toujours de la pression mais est ce que les patrons étaient obligés d’en rajouter une couche ? Il semblerait bien que oui, ils étaient perfectionnistes « Oui enfin, vous êtes à un poste qui n’est pas le vôtre, ils peuvent aussi être un peu compréhensif, vous arrivez à faire des boissons tout en ayant une main esquintée, ça n’est pas rien, tout de même. » Soit les patrons étaient de vrais emmerdeurs qui stressaient tout le monde, soit leurs employés les adoraient pour se plier en quatre de la sorte. Bien sûr qu’ils aimaient que tout roule, ça, c’était le principe même des patrons et il est vrai que sans boisson, ils n’iraient pas bien loin. Voilà qu’elle le prenait à partie en lui demandant s’il voulait que les clients se révoltent « Pas du tout, mais je ne veux pas que, mais enfin qu’est-ce que vous faîtes ? ça va pas ?! » Mais non mais elle n’était pas sérieuse, elle venait de s’appuyer sur sa main, dans son regard, il y eu un micro changement, signe qu’elle venait de se rendre compte que oh comme c’est bizarre, quand on s’appuie sur une main abimée, ça fait mal. Elle regardait à présent la salle avec attention, Théo se tourna sur son siège pour faire de même, elles avaient l’air de bien se débrouiller sans elle « Vous aimeriez mieux être en salle à servir ? » Il eut un sourire moqueur à son tour « Ce serait encore plus embêtant avec un poignet qui ne supporte pas la pression. » Elle, elle revenait sur son histoire de verre, tiens c’est vrai qu’avec ça il n’avait toujours pas bu, il allait répondre à la question mais elle le prit de vitesse, elle voulait deviner, en voilà une bonne idée « Très bien faisons ça. » il attrapa la carte des cocktails et parcourut une nouvelle fois toutes les boissons proposées « Si vous devinez le cocktail que je veux, je ne vous enquiquine pas plus avec votre poignet, si vous n’arrivez pas eh bien, vous arrêtez de travailler quelques instants, le temps que j’efface au moins la douleur. » Il se pencha par-dessus le bar pour lui glisser discrètement « Si vos patrons viennent se plaindre, je leur expliquerais que c’est ma faute et que vous étiez contre. » et c’est avec un large sourire qu’il rajouta « Et si les clients commencent à se révolter, je n’ai pas le moindre doute quant au fait que vous arriviez à faire en sorte que la révolte cesse très vite. » Il se remit à sa place et tourna la carte qu’elle connaissait pourtant par cœur devant elle, attendant de voir il avait une tête à boire quoi.
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Sienna Giacometti
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Mar 26 Mar - 21:11
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
Les clients de ce soir faisaient dans l’originalité quand même, Sienna ne pouvait pas dire le contraire. Enfin, pas que l’italienne s’en plaigne, en réalité. Bon, sauf pour le relou aux mains baladeuses, ça elle n’en voulait pas dans son cabaret et c’était non négociable. Mais habituellement, la plupart des sorciers qui fréquentaient le Midnight Sky étaient des riches ou des fils de bonne famille, des sorciers pour qui l’image était essentielle et qui faisaient tout pour se faire bien voir. Ceux qui mettaient en avant les apparences et qui ne laissaient rien transparaître. En bref, des sorciers que Sienna avait tendance à trouver particulièrement ennuyeux, mais qu’elle devait quand même traiter avec soin parce qu’elle n’oubliait pas qu’ils étaient riches de chez riches et qu’ils étaient là pour consommer. Ces clients-là, même s’ils n’étaient pas drôles à fréquenter, c’étaient ceux qui faisaient le chiffre d'affaires du cabaret, alors il fallait les faire revenir. Mais ce soir, il n’y avait pas que ces clients chiants qui peuplaient le Midnight, la preuve, celui qui était en ce moment même accoudé au bar et faisait face à la sorcière parvenait à retenir son attention. Et pas juste parce qu’il était plutôt agréable à regarder, ce que Sienna n’allait pas nier, elle avait des yeux il fallait bien qu’ils servent quand même. Non, en quelques mots, ce sorcier avait réussi à piquer sa curiosité. Il fallait dire que ce n’était pas tous les jours qu’on lui demandait son poignet alors qu’elle jouait les barmaid et ça l’amusa grandement. Il était observateur, ce sorcier, mais ce n’était pas pour autant que Sienna allait le prendre au sérieux. Il ne la connaissait pas, mais ce n’était qu’une question de temps. Son poignet n’était peut-être pas sur la carte, mais s’il avait l’intention d’y glisser un bracelet en diamant, alors elle voulait bien faire un effort. Ah, ce qu’il ne fallait pas faire. « Décidément, vous arrivez très bien à lire en moi, c’est exactement ce que je voulais faire. » Les prunelles de l’italienne brillèrent d’une satisfaction non dissimulée. Il ne jouait pas les sorciers outrés à sa remarque, en fait, il avait même l’air amusé et c’était un très bon point. Elle baissa les yeux sur la main qu’il lui tendait. Oh, comme si ça allait être aussi facile. En plus, elle ne voyait pas de bracelet en pierre précieuse, quel dommage. « Quelle générosité. » Souffla-t-elle, un sourire venant ourler lentement ses lèvres. Elle lui présenta son poignet, le poignet droit, bien évidemment, et l’éclat dans son regard se fit un peu plus brillant. Elle ne prit pas la peine de glisser son poignet dans la main tendue du sorcier, elle savait bien que ce n’était pas ce qu’il voulait. Mais ce n’était pas comme si Sienna avait pour habitude de faire ce qu’on lui demandait.
Il semblait plus s’inquiéter pour elle et son poignet, que s’intéresser à la boisson qu’il allait commander. Pour un client de cabaret, c’était quand même paradoxal. Sienna était la patronne, habituellement, personne ne se préoccupait de ce genre de choses pour elle. A part Ezio, mais c’était normal, c’était dans son rôle de grand frère alors ça ne comptait pas pareil. Bon et aussi parce qu’elle ne laissait rien paraître, justement parce qu’elle était la patronne ici. Montrer la moindre faille serait une erreur et elle le savait bien, elle devait jouer son rôle, s’assurer que la soirée se déroulait sans encombre. L’état de son poignet était secondaire et elle n’allait pas laisser une pauvre douleur l’empêcher de faire quoi que ce soit. Elle pouvait jouer les barmaids tout en s’amusant de l’insistance du sorcier. Il voulait jouer au docteur et tous les sous-entendus qui allaient avec cette idée l’amusèrent grandement. « C’est exactement ça, je veux jouer au docteur et voir comment va ce poignet. » Oh, c’était à la fois une bonne et une mauvaise réponse. Il voulait bien jouer au docteur mais pas comme Sienna l’entendait. Mince alors, ils ne voyaient pas les choses pareilles. C’était dommage, sa version à elle lui paraissait quand même bien plus tentante. « Vous êtes sûr ? Il y a des choses bien plus intéressantes que mon poignet. » Jouer au médicomage sérieux, non mais quelle idée. Est-ce qu’il l’avait bien regardé ? Ce n’était pas son poignet, ce qu’il y avait de plus intéressant chez elle. Enfin, peut-être qu’il ne l’avait pas bien vu parce qu’elle était à moitié cachée derrière le bar. Ca devait être ça. De toute façon, l’examen médical pouvait attendre, elle allait bien et elle avait une soirée à assurer. « ça, je ne suis pas certain que vous soyez en capacité de dire si c’est grand-chose ou non. » Sienna haussa les épaules, pas vraiment convaincue. Ah, il pouvait se montrer aussi sérieux et appliqué qu’il le voulait, elle ne voyait pas les choses de la même manière. « Je ne me roule pas par terre en hurlant, c’est que ça va. » Bon, il fallait dire que Sienna avait une bonne tolérance à la douleur et qu’elle ne s’était jamais roulée par terre en hurlant parce qu’elle avait mal. Même quand son frère lui avait cassé le nez, l’été de ses seize ans, elle était restée debout. Inutile cependant de le dire au client, il allait réussir à lui rétorquer que ce n’était pas une raison.
Quand le regard du client se détourna vers l’autre côté de la salle, celui de Sienna suivit par réflexe. Il regardait l’endroit où avait eu lieu l’altercation avec le relou de service, lui confirmant qu’il avait bel et bien assisté à toute la scène. Dont celle de sa chute sur une table. « ça m’avait l’air d’être un sacré coup tout de même. » Alors oui, effectivement, ça avait été un sacré coup. Sienna l’avait senti passer mais ce n’était pas la première fois qu’elle prenait un mauvais coup de sa vie alors elle s’en remettrait. Ca, le sorcier ne le savait pas, mais ce n’était pas vraiment le moment de lui présenter son cv de coups et blessures. Il allait finir par prendre peur et son objectif n’était clairement pas de faire fuir un nouveau client du cabaret. Elle reposa ses prunelles sur lui avant de lâcher un « Merci. » joyeux. Un sourire franchement amusé se glissa sur les lèvres de l’italienne avant qu’elle reprenne « J’avais dans l’idée qu’il ne puisse plus jamais avoir d’enfants. Vous pensez que j’ai réussi ? » Il y avait des sorciers qui ne devraient pas avoir le droit de se reproduire. Comme ceux qui s’en prenaient à ses employées. Elle haussa les sourcils dans sa direction. Quoi ? Il agissait comme un médicomage, il pouvait bien donner un avis médical sur la question. C’était quand même plus intéressant que son poignet. Oui, oui, Sienna avait bien capté que ce n’était pas de ce coup là dont le client parlait, mais elle trouvait que ce n’était pas la peine de s’attarder là-dessus. Ce qui était fait, était fait, et maintenant elle devait poursuivre la soirée. Les boissons n’allaient pas se servir toutes seules et elle était celle capable de prendre la relève. Toute autre option, surtout celle de fermer le bar, était inacceptable. C’était qu’elle avait des patrons exigeants, Sienna. Des patrons qui aimaient que tout roule dans leur cabaret et qui n’allaient certainement pas se laisser démonter par un pauvre client qu’il avait fallu remettre à sa place. « Oui enfin, vous êtes à un poste qui n’est pas le vôtre, ils peuvent aussi être un peu compréhensif, vous arrivez à faire des boissons tout en ayant une main esquintée, ça n’est pas rien, tout de même. » Tout le blabla sur les patrons, Sienna n’y fit pas attention. Est-ce qu’ils étaient compréhensifs ? C’était ouvert au débat mais ce n’était pas comme si elle comptait poser la question aux autres employés. Elle, ce qui l’intéressa davantage, ce fut la seconde partie de la phrase qu’elle accueillit avec un grand sourire. « Oh, cessez vos compliments, vous allez me faire rougir. » Souffla-t-elle, l’air faussement gênée. Ca n’avait peut-être pas été le but du sorcier, mais elle ne se priva pas de voir des compliments dans ses propos. C’était bien mieux que tout le reste.
Surtout que le reste, ça voulait dire s’arrêter de travailler, et ça ce n’était pas une option. Sans barman, plus de cocktails. Sans cocktails, les clients allaient être mécontents. Même le sorcier inquiet devait pouvoir comprendre que ce n’était pas envisageable. « Pas du tout, mais je ne veux pas que, mais enfin qu’est-ce que vous faîtes ? ça va pas ?! » Sienna releva ses prunelles vers le sorcier, mais c’était qu’elle se faisait engueuler en plus. Ahlala, mais qu’elle idée. Peut-être aurait-elle dû lui dire que seuls ses patrons avaient le droit à ce privilège. Ou que, franchement, c’était loin de l’atteindre. « Un problème ? » Demanda-t-elle innocemment. Oui bon, d’accord, elle avait eu mal juste en s’appuyant, mais ce n’était pas une raison pour réagir comme ça. Ce n’était pas la fin du monde tout de même. Elle n’allait pas laisser une pauvre douleur au poignet l’arrêter. D’ailleurs, elle se désintéressa de cette histoire quelques instants pour s’assurer que tout se passait bien dans la salle. Ce n’était pas que la conversation ne lui plaisait pas, elle s’amusait beaucoup à provoquer le brun, mais elle était tout de même la patronne ici, c’était son rôle de savoir comment se passait la soirée. « Vous aimeriez mieux être en salle à servir ? » Sienna arracha son regard de la salle pour se tourner vers le sorcier. Oh, son petit sourire était prometteur. « Ce serait encore plus embêtant avec un poignet qui ne supporte pas la pression. » Elle rêvait, où il se moquait d’elle ? L’italienne le jaugea du regard un instant, avant de décider que ce n’était pas vraiment pour lui déplaire. Enfin, ce qui ne voulait pas dire qu’elle allait se laisser faire pour autant. Il ne savait pas à qui il avait à faire, enfin, pas encore. « C’est bien pour ça que la magie existe, voyons. » Rétorqua-t-elle tranquillement, comme si c’était l’évidence même. Bien sûr, la magie existait pour poster des plateaux et amener des flûtes de champagne aux clients du Midnight Sky. Quoi d’autre ?
D’ailleurs, sa boisson, le client ne l’avait toujours pas commandée. A moins qu’il ne préfère que Sienna tente de deviner ce qu’il souhaitait boire. Tout était possible, mais l’italienne n’avait jamais prétendue être douée à ce jeu, ce serait donc à ses risques et périls. « Très bien faisons ça. » Le regard de Sienna s’illumina, voilà qui était enfin intéressant ! Elle l’observa se saisir de la carte des boissons et la lire rapidement. « Si vous devinez le cocktail que je veux, je ne vous enquiquine pas plus avec votre poignet, si vous n’arrivez pas eh bien, vous arrêtez de travailler quelques instants, le temps que j’efface au moins la douleur. » Sienna fit la moue, comme mise, elle avait vu mieux. Par Merlin, il ne pouvait pas faire comme tout le monde et parier de l’argent ? Ou essayer de gratter une boisson gratuite ? C’était quand même l’endroit idéal pour ça. « Donc vous reconnaissez que vous m’enquiquiner avec ça ? » Souligna-t-elle en reprenant ses mots. Oui, elle retournait ses propos contre lui, c’était petit, blablabla… « Vous voulez pas plutôt parier de l’argent ? » Enfin, pas une fortune non plus, Sienna tenait à son compte en banque. « Ou autre chose, je suis sûre qu’on peut trouver plus intéressant comme mise, je ne suis pas difficile. » Elle lui adressa un sourire en coin. Elle en connaissait, des sorciers qui auraient sauté sur l’occasion, et elle n’aurait pas forcément été contre. Mais lui faisait une fixette sur son poignet et sa petite chute précédente. « Si vos patrons viennent se plaindre, je leur expliquerais que c’est ma faute et que vous étiez contre. » Puisque le sorcier s’était penché sur le bar pour lui souffler ces quelques mots, Sienna en fit de même et copia son ton de la confidence. « J’ai presque envie de vous voir discuter avec eux. Ils sont du genre têtus, j’espère que vos arguments sont bons. » Elle eut une expression amusée et songea que c’était peut-être bien ce que leurs employés disaient des Giacometti. Au milieu de bien d’autres choses, évidemment, mais elle ne voulait pas tout savoir. « Et si les clients commencent à se révolter, je n’ai pas le moindre doute quant au fait que vous arriviez à faire en sorte que la révolte cesse très vite. » Ah, c’était quand même mieux quand il souriait. Même si elle sentait une pointe d’ironie dans ses propos. La sorcière hocha la tête, se fendant un « Cela va de soi. » assuré.
La carte que le sorcier reposa devant elle, Sienna n’y prêta pas vraiment attention. Elle le lui avait dit, elle la connaissait par cœur, d’ailleurs elle avait même participé à sa création. Autant dire qu’elle avait été plus que motivée à l’idée de se porter volontaire pour goûter des cocktails et choisir ceux qui seraient mis à la carte de leur bar. Elle savait donc ce que le Midnight Sky avait à offrir. En revanche, ce qu’elle ignorait encore, c’était le genre de boisson vers laquelle le sorcier pouvait pencher. C’était plutôt à lui qu’elle devait s’intéresser. Elle ne connaissait même pas son nom, alors savoir où allait sa préférence, c’était mission impossible. Pas qu’elle ait vraiment eu dans l’idée de réussir ce petit pari, d’ailleurs, elle avait surtout eu à l’esprit d’en profiter pour le provoquer un peu. Et de détourner l’attention de son poignet, ce qui était un peu loupé vu la teneur du pari qu’il lui proposait. Un pari qui n’était pas vraiment au goût de Sienna. « Votre petit jeu n’est vraiment pas assez intéressant, j’ai une meilleure idée. » Lança-t-elle après un instant de réflexion. Bien évidemment qu’elle avait une meilleure idée. Rien que de jouer l’examen de son poignet ça montrait que ce jeu n’était pas l’idée du siècle. Vraiment, qui faisait ça ? Avant qu’il ne puisse la contredire, elle s’empressa de s’expliquer. « Je devine votre cocktail, je vous le prépare et vous devez deviner ensuite ce que je vous ai choisi. » Sourire mutin aux lèvres, Sienna plongea ses prunelles dans celles du sorcier. Il n’y avait pas de raison qu’elle ne puisse pas le mettre à l’épreuve à son tour. « Et me dire si j’ai vu juste. » Admit-elle, histoire de s’assurer qu’il accepte. Dans tous les cas, il n’avait pas l’air motivé à la lâcher avec son poignet, alors autant en profiter pour s’amuser un peu au passage. Du bout des doigts, Sienna repoussa la carte vers lui, ce n’était pas ça qu’elle avait besoin de regarder.
Le sorcier n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà l’italienne avait sorti un verre du comptoir pour le poser juste devant lui. Un verre bas et large, finement ciselé, spécifique à un certain type de boisson. Avec assurance, Sienna y ajouta des glaçons. Elle versa du whisky, du sirop de sucre et juste un peu de bitter dans le verre. A l’aide d’une cuillère, elle mélangea le tout pendant quelques secondes. Puis, ignorant le regard du sorcier qui suivait ses faits et gestes, elle prit une orange fraîche stockée derrière le bar pour en découper un zeste qu’elle passa sur le bord du verre avant de le laisser tomber à l’intérieur. D’un geste de sa baguette, les bouteilles allèrent se ranger derrière elle. Sienna remit sa baguette à sa place avant de pousser le verre vers le sorcier, un éclat de défi dans le regard. Un Old fashioned, ça lui allait bien.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
Cette enquête ne se déroulait pas vraiment comme il l'aurait souhaité. S'il s'était imaginé que faire parler une barmaid serait un jeu d'enfant, il n'était pas tombé sur la fille la plus influençable de l'univers loin de là. Pour quelque chose d'aussi basique qu'un poignet à regarder, elle ne se laissait pas convaincre et tout était sujet à plaisanterie, ça n'allait pas être de la tarte pour savoir si le mec qu'il cherchait avait déjà mis les pieds ici. Pour le moment, il se retrouvait à devoir passer un bracelet agrémenté de diamants autour du poignet de la demoiselle. C'est vrai que souvent, il se baladait avec des bijoux pleins de diamants qu'il donnait à la première fille qu'il croisait, c'était ça d'avoir pour sœur la bijoutière la plus talentueuse de l'univers. S'il répondit donc positivement, une fois de plus, son interlocutrice se paya sa tête en lui présentant son poignet parfaitement valide.
Si elle prenait tout à la rigolade, Théo ne se laissait pas démonter pour autant, ignorant totalement les sous-entendus qu'elle mettait dans ses mots. Oui, il voulait jouer au docteur et s'occuper du poignet de la pétillante barmaid. On ne peut pas dire que la réponse de Théo lui convint puisqu'elle affirma que son poignet n'était pas la chose la plus intéressante pour le jeu du docteur. Il ne rentrerait pas dans ce jeu avec elle, ses allusions, elle pouvait les garder pour quelqu'un de bien plus réceptif que lui, il se contenta de répondre « A moins qu'il y ait d'autres endroits de votre corps qui ait ramassé lors de votre chute, je pense que votre poignet reste le seul endroit de votre corps qui m'intéresse. » Voilà, il ne pouvait pas être plus clair. De la même façon, il doutait fortement de ses compétences en médicomagie et par conséquent, n'était pas décidé à prendre en compte tout ce qu'elle pouvait lui dire, sa seule préoccupation semblant être de continuer à servir des verres. Il haussa un sourcil lorsqu'elle rétorqua qu'elle ne se roulait pas par terre, c'est donc que ça allait... super réponse dites donc, ils allaient aller loin avec ça. Il la regarda sans répondre à cette provocation, elle avait décidé qu'elle aurait réponse à tout, il valait mieux ne pas s'engager sur cette voie, il se lasserait avant elle.
Il valait mieux faire preuve de sagesse et lui faire prendre conscience que plus elle mettait longtemps à être soigné et plus elle risquait d'avoir mal, voire même avoir des séquelles. Il observa donc l'endroit où elle avait eu sa petite altercation avec un client et fit remarquer que de là où il se trouvait, le coup avait eu l'air particulièrement violent. Évidemment, elle comprit de travers, était-ce vraiment étonnant? Il faillit la reprendre et rétablir ce qu'il avait voulu dire mais abandonna l'idée, ça ne servait à rien avec elle. Ainsi, elle avait voulu l'empêcher d'avoir des enfants, c'était une bonne idée ça, vu le personnage, mieux valait-il qu'il soit stérile « Je l'espère mais je ne pourrais vous le garantir sans lui faire un examen et je préfère me concentrer sur vous. » Aller soigner un pauvre type ayant pris la décision de gâcher la soirée de deux autres personnes, certainement pas. Et encore, il disait deux personnes mais il devait y avoir des répercussions que Théo ne voyait pas, n'étant pas vraiment du milieu. Ce qu'il voyait par contre, c'est qu'elle était à un poste qui n'était pas le sien, blessée, alors oui pas à l'article de la mort, fort heureusement, ses patrons pouvaient certainement patienter quelques minutes tout au plus qu'il regarde. Là encore, elle fit mine de comprendre de travers, se prenant un regard lourd de sens de la part de Théo. Enfin, ça n'était pas du tout un compliment et elle était loin, bien loin de rougir, semblant plutôt s’amuser de toutes les situations qu’elle trouvait. S’il ne disait trop rien, conscient que chacun de ses mots amusait grandement la sorcière, il réagit un peu rapidement en la voyant s’appuyer sur sa main et comme depuis le début de leur échange, elle n’en eut rien à faire, se contentant de lui demander de sa voix la plus innocente s’il y avait un problème. Oui, bien sûr qu’il y avait un problème « Mais à quel moment vous pensez que c’est une bonne idée de s’appuyer dessus ? » Elle ressentait la douleur, il en était certain, il fallait donc qu’elle cesse de faire n’importe quoi, il ne pouvait quand même pas lui attraper de force, premièrement parce que ça ne se fait pas, deuxièmement parce que ça ressemblait à une agression et troisièmement, il n’avait pas du tout envie de se prendre un coup même si pour le coup il se moquait bien de ne plus être en capacité de faire un enfant, c’est juste que ça faisait un mal de chien.
S’il ne su pas si la sorcière préférait être ou non en salle plutôt qu’à être au bar avec un client qui ne commandait pas, il apprit que la magie servait en tout premier lieu à porter des plateaux, ah bah oui, c’était l’évidence même. Puisqu’il était à un bar, qu’il ne voulait pas non plus se montrer irrespectueux avec elle et voir débouler les patrons exigeants, Théo voulait bien jouer le jeu de la barmaid, il alla même encore plus loin, si elle devinait, il la laissait tranquille avec son poignet. En revanche, si elle ne devinait pas, il s’occupait de son poignet. Sans grosse surprise, ça ne déclencha pas un enthousiasme de fou chez elle. Il hocha la tête lorsqu’elle lui demanda de reconnaître qu’il l’enquiquinait « Mais c’est uniquement dans votre intérêt. » Elle voulait parier de l’argent, non mais quelle idée, est ce qu’il avait l’air d’être le genre de personne à parier de l’argent, il secoua négativement la tête, même pas en rêve. Il se contenta de répondre à sa phrase comme quoi elle n’était pas difficile « Et pourtant vous êtes en train de discuter alors qu’il suffirait de dire oui. » Pour la convaincre, il évoqua le fait que si les patrons venaient se plaindre, il se chargerait de discuter avec eux et le fait qu’ils soient têtus n’était pas un problème pour Théo, il n’était pas mal dans son genre non plus. Quant aux clients qui se révolteraient, ils étaient sur la même longueur d’ondes, elle les maîtriserait de main de maître.
Elle ne prit pas la carte dans les mains, soit elle n’avait plus envie de jouer, ce qui était fort probable, soit elle connaissait la carte par cœur, les deux étant possible. Elle finit par refuser son jeu, vraiment pas bonne joueuse cette fille. Elle avait une meilleure idée, non mais il s’en fichait de ses idées, lui ce qu’il voulait, c’était la soigner, ça n’était quand même pas bien difficile à comprendre. Elle ne le laissa pas en placer une, décrétant une nouvelle règle, elle devinait sa boisson, se plantait et lui devait deviner quelle boisson elle avait réalisé. Pourquoi elle poussait de nouveau la carte vers lui, non mais il n’avait pas changé d’avis en si peu de temps, c’est elle qui déformait tout. Lui, ce qu’il voulait savoir avec son nouveau jeu, c’est à quel moment il pouvait voir son poignet, il n’avait aucune information à ce sujet. Il n’avait accepté aucun jeu qu’elle était déjà lancée, préparant à une vitesse folle la boisson qu’elle avait choisi pour lui. Si elle était réellement impressionnante pour préparer la boisson, rien qu’à la couleur, ça ne correspondait pas du tout à ce qu’il avait eu en tête. Il la laissa ranger tout son attirail avant de prendre le verre entre ses mains. Il ne s’y connaissait pas assez en cocktail pour pouvoir dire ce que c’était, à la rigueur, il aurait pu lui dire tout ce qu’elle avait utilisé mais impossible de dire si le cocktail était à la carte ou si elle venait de l’inventer et ce serait probablement de l’anti-jeu que d’attraper la carte pour la regarder. « Vous n’avez pas du tout deviné ce que je voulais. Les termes de votre défi n’étant pas très clair, j’ai décidé de l’enjeu pour ce qui concernait votre défaite. » Il lui offrit un sourire « Donnez moi votre poignet, ça ne prendra pas longtemps. » Histoire qu’elle accepte un peu plus facilement, il ajouta « Si je me trompe, vous choisissez votre gain, ça vous convient ? » Maintenant il fallait choisir une boisson avec du whisky et un zeste d’orange, il tenta essayant de paraître sûr de lui alors qu’il faisait au pif « Un zeste de Whisky ? » Purée, mais lui il buvait du champagne, il buvait rarement un cocktail, comment il pouvait gagner ? Et surtout, qu’est ce qu’il venait de lui faire gagner.
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Sienna Giacometti
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Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Sam 30 Mar - 21:50
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
Au Midnight Sky, les soirées se ressemblaient rarement. C’était souvent le cas avec un commerce tel que le cabaret, et Sienna devait avouer que cela faisait partie des choses qu’elle préférait avec son emploi. L’italienne avait toujours eu l’ennui en horreur et avec le Midnight, elle n’était pas près de s’ennuyer. Là, les soirées s’enchainaient, mais ne se ressemblaient jamais. Oh, ça ne voulait pas dire qu’il y avait des problèmes tous les soirs, merci Merlin. Mais étant donné que les mêmes clients ne venaient pas tous les soirs, le public était toujours différent, les spectacles donnés variaient selon les périodes et même les menus étaient régulièrement changés. Tout était fait pour continuer d’attirer du monde, même les sorciers les plus habitués du lieu et cela avait l’air de fonctionner à la perfection. Ce qui ne manquait pas d’emplir Sienna de satisfaction. Elle-même passait énormément de temps dans les murs de son affaire et jamais elle ne s’en lassait, ce qui était très bon signe étant donné que c’était la sa spécialité. Aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle, la soirée ne s’était pas déroulée comme celle de la veille, forçant la patronne à prendre la place d’Alan derrière le bar pour jouer les barmaids jusqu’à la fermeture du cabaret. Désormais, Sienna faisait face à un client qu’elle n’avait jamais vu et dont elle ne cessait de s’amuser des réactions. Il fallait dire qu’il était facile de le chercher vu les propos qu’il lui tenait. Il réagissait avec un mélange de sérieux et d’amusement qui ne pouvait qu’encourager davantage l’italienne à continuer sur cette voie. Elle voulait voir jusqu’où il irait, et surtout jusqu’où elle, elle pourrait aller. Il voulait jouer au docteur, ce qui était clairement une invitation à le provoquer et Sienna ne s’en priva pas. Il voulait voir son poignet, mais c’était loin d’être la partie la plus intéressante de son anatomie. S’il voulait vraiment jouer au docteur, elle savait comment rendre ce jeu bien plus amusant. « A moins qu'il y ait d'autres endroits de votre corps qui ait ramassé lors de votre chute, je pense que votre poignet reste le seul endroit de votre corps qui m'intéresse. » Ah, le sérieux avait repris le dessus sur son amusement précédent. C’était dommage, Sienna avait bien aimé cet aspect-là. Et c’était encore plus dommage, elle n’avait pas l’intention de le laisser conclure de la sorte, ce n’était vraiment pas assez drôle. « Il serait peut-être utile de procéder à un examen complet alors, vous ne trouvez pas ? » Rétorqua-t-elle dans un grand sourire absolument pas innocent. Après tout, il n’y avait pas que sa main qui avait heurté le sol lors de sa chute.
Enfin, ce n’était pas comme si Sienna avait réellement besoin d’être soignée d’urgence. Le sorcier avait beau ne pas être convaincue par ses propos, elle avait bel et bien connu pire, alors cette douleur dans le poignet, elle pourrait faire avec. Ce n’était pas confortable, d’accord, mais ça n’allait pas l’empêcher de jouer son rôle ce soir et de servir les clients en boissons. Le bar ne fermerait pas, elle y était farouchement opposée. Aussi bien parce qu’elle était la patronne, que parce qu’elle était particulièrement têtue quand elle le voulait. En revanche, celui qui aurait peut-être besoin de soins, c’était le client relou de tout à l’heure. Oui, c’était un sacré coup qu’elle lui avait mis -même si ce n’était pas de ce coup-là dont voulait parler le sorcier- et elle espérait bien qu’il s’en souviendrait longtemps. Ca lui apprendrait à avoir les mains baladeuses avec des serveuses qui n’avaient rien demandé. Et si au passage, ça pouvait l’empêcher d’avoir une descendance, ce serait pour le mieux. « Je l'espère mais je ne pourrais vous le garantir sans lui faire un examen et je préfère me concentrer sur vous. » Sienna roula des yeux, décidemment, ce sorcier ne semblait pas prêt de lâcher son idée. Enfin, il voulait se concentrer sur elle, et si ça pouvait ne pas concerner uniquement son poignet, elle ne serait pas contre. C’était même plutôt agréable à entendre. « Que vous êtes flatteurs… » Souffla-t-elle, un sourire venant ourler le coin de ses lèvres. Oui, oui, elle savait bien que ce n’était pas exactement l’objectif du sorcier que de lui faire des compliments. Mais ça n’allait pas l’empêcher de les trouver là où elle voulait. Quoi, ce n’était pas parce que c’était un client que la brune ne pouvait pas s’amuser un peu, il n’y avait aucune règle contre ça, même si elle s’appliquait la plupart du temps à ne pas mêler ses histoires charnelles avec celles du Midnight Sky. Elle avait tout de même quelques priorités dans la vie. Pour le moment, ce n’était clairement pas son poignet, contre lequel elle s’appuya par réflexe. Un réflexe malheureux qui réveilla la douleur et fit bondir le client face à elle. Apparemment, il y avait un problème. « Mais à quel moment vous pensez que c’est une bonne idée de s’appuyer dessus ? » Ahlala, qu’il était inquiet, s’en était presque mignon. Le truc, c’est qu’elle n’avait pas pensé, voilà tout. Sienna avait peut-être mal, mais ce n’était pas la priorité pour le moment. Elle haussa les épaules, balayant la question du sorcier d’un geste. « Je vous l’ai dit, je vais bien. » Répéta-t-elle une nouvelle fois. Peut-être aurait-elle dû commencer à compter le nombre de fois qu’elle avait dit quelque chose de similaire.
Ce que Sienna ignorait également, c’était ce que le sorcier voulait boire. Elle avait un client accoudé à son bar, mais ne savait toujours pas quoi lui servir, c’était quand même une grande première. Habituellement, les clients ne perdaient pas de temps pour commander, souvent pressé d’avoir leur boisson pour retourner s’assoir à leur table et profiter de la soirée. Mais aujourd’hui, le brun semblait plus obnubilé par l’état de son poignet que par ce qu’il avait envie de boire. Franchement, Sienna ne comprenait pas. Il ignorait ce qu’il loupait, elle était une excellent barmaid. Bon, quelques-uns de ses mélanges maison s’étaient révélés peu digestes, mais il fallait bien apprendre. Quand elle suivait les recettes classiques, elle s’en sortait à merveille. Mais ça, le sorcier ne le savait toujours pas parce qu’il ne lui avait toujours pas dit ce qu’il voulait. S’il continuait comme ça, elle allait juste tenter de deviner par elle-même et l’affaire serait réglée. En fait, elle aimait bien cette idée soudainement. Il était bien sérieux et ce serait l’occasion de s’amuser un peu en lui proposant une boisson complètement loufoque, juste pour voir sa réaction. Sienna était déjà prête à imaginer un cocktail avec de l’alcool coloré et des paillettes, histoire de le voir bondir pour autre chose que son poignet mais le sorcier la coupa dans son élan en lui proposant un petit jeu. Ah, voilà qui retint l’attention de l’italienne, elle avait toujours aimé les jeux et c’était enfin l‘occasion d’entrainer le brun sur un terrain un peu plus drôle. Sauf que sa mise, franchement, ce n’était pas l’éclate. Le soin de son poignet, mais quelle mise nulle. Surtout qu’au passage il reconnaissait qu’il l’enquiquinait avec ça. Et il hochait la tête en plus ! « Mais c’est uniquement dans votre intérêt. » Sienna roula des yeux. Son intérêt, son intérêt, il fallait le dire vite. Ce n’était pas dans l’intérêt du Midnight Sky qu’elle cesse de travailler et il était là, son intérêt. Ca va, elle n’était pas non plus à l’article de la mort non plus. Elle, elle préférait parier autre chose, quelque chose de plus intéressant, elle était même ouverte aux suggestions, elle n’était pas difficile. « Et pourtant vous êtes en train de discuter alors qu’il suffirait de dire oui. » Elle rêvait, ou il était en train de dire que si, elle était difficile. Elle préférait ses compliments précédents, même s’ils n’avaient pas vraiment été prononcés dans le but de la flatter. « Et pourtant vous continuez d’insister alors que je n’ai toujours pas dit oui. » Rétorqua-t-elle aussitôt. Elle lui adressa un sourire satisfait, elle aussi, elle pouvait trouver à redire à cette situation.
Sienna avait une meilleure idée. Bien évidemment qu’elle avait une meilleure idée. Les enjeux proposés par le sorcier n’étaient vraiment pas assez drôles à son goût, elle n’allait certainement pas accepter un jeu où elle ne s’amuserait pas. Ce n’était pas pour que qu’étaient fait les jeux, et il était bien dommage qu’il ne le sache pas. Peut-être pourrait-elle le lui expliquer. Mais d’abord, il fallait y remédier. S’il voulait qu’elle s’engage dans quoi que ce soit, ce ne serait pas en ces termes-là. Sienna proposa une nouvelle version de son petit jeu. Une version où lui aussi était mis à contribution. Elle n’allait tout de même pas jouer seule. Elle tentait de deviner ce qu’il voulait boire, et lui, tentait de déterminer quel cocktail elle lui avait choisi. Voilà qui lui paraissait tout de même plus intéressant. Comme quoi, ce n’était pas si compliqué que ça. Elle n’avait pas besoin de la carte, elle avait participé à sa création, elle la connaissait sur le bout des doigts. En revanche, elle l’observa, lui, s’efforçant de déterminer quel type d’homme il pouvait être rien qu’avec son apparence et le peu qu’elle avait vu de son caractère. Même s’il n’avait pas accepté, Sienna se lança dans la préparation d’un cocktail à base de whisky. De toute façon, ce n’était pas comme si elle allait lui laisser le choix. Il avait choisi de jouer, elle proposait les règles, point. Quelques instants plus tard, l’italienne poussa devant lui un verre au liquide ambré, décoré d’un peu d’orange. Elle le regarda se saisir de la boisson en haussant un sourcil, déjà amusé de ce qu’elle lui avait choisi.
« Vous n’avez pas du tout deviné ce que je voulais. Les termes de votre défi n’étant pas très clair, j’ai décidé de l’enjeu pour ce qui concernait votre défaite. » Sienna fit la moue, en réalité pas étonnée pour une noise. Ce sorcier restait un inconnu et il existait à peu près autant de cocktails que de sorcier. Elle savait qu’elle avait toutes les chances de perdre à ce petit jeu, et c’était pourquoi elle s’était assurée qu’il joue aussi. « Et qu’auriez-vous choisi ? » Les enjeux de sa défaite elle s’en fichait un peu étant donné qu’il donnait l’impression de se répéter depuis le début. Elle savait déjà qu’il n’avait pas changé d’avis. En revanche, elle était bien plus curieuse de savoir quel aurait été son choix de boisson. « Donnez-moi votre poignet, ça ne prendra pas longtemps. » Quoi déjà ? Oh, non mais ce n’était pas très drôle. Il n’avait même pas goûter sa boisson alors qu’elle était sûre de l’avoir préparé à la perfection. Tout ça pour jouer les bons samaritain. Il cherchait à faire sa bonne action du jour, c’était évident. Mais Sienna n’était pas vraiment décidée à se laisser faire. « Attendez, vous êtes médicomage, au moins ? » Demanda-t-elle soudainement. Non parce qu’il était bien mignon ce sorcier, mais s’il n’y connaissait rien alors Sienna préférait encore qu’il ne la touche pas. Elle l’observa, tentant de deviner s’il avait une tête de médicomage ou pas. Ca avait quelle tête d’ailleurs un médicomage ? Peut-être qu’elle aurait dû lui demander s’il avait une blouse blanche un stéthoscope sur lui en guise de preuve. « Qu’est-ce qui me dit que vous n’allez pas tout empirer ? » De toute façon, elle continuait de trouver qu’elle n’avait pas besoin de soins immédiats. Elle pouvait tout à fait aller voir un vrai médicomage à la fin de la soirée. Autant qu’elle garde son poignet pour elle. Elle tourna un sourire mutin vers le sorcier. « Mes parents m’ont toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus. Encore moins à ceux qui fréquentent les bars de cabaret. » Ajouta-t-elle innocemment. Comme si ce n’était pas elle qui trempait dans des histoires louches.
« Si je me trompe, vous choisissez votre gain, ça vous convient ? » L’expression de Sienna se fit plus joyeuse encore. Bien évidemment que s’il se trompait, elle voulait gagner quelque chose. Qui jouait pour ne rien gagner ? Pas l’italienne en tout cas. En plus, elle était à peu près sûre qu’il ne trouverait pas, même si elle ne s’était pas cachée pour préparer son cocktail. Et puis s’il trouvait, rien qu’avec le nom du cocktail, ce serait très drôle. Elle hocha donc la tête pour confirmer la proposition du sorcier. « Un zeste de Whisky ? » Sienna pencha la tête sur le côté, une expression amusée s’échappa de ses lèvres. Ce n’était même pas le nom d’un vrai cocktail, ça. Il aurait quand même pu piocher sur la carte des boissons, ou proposer un vrai nom, mais non. Bon, c’était quand même sympa de voir qu’il jouait le jeu. Ce qui n’empêcha pas l’italienne d’afficher un grand sourire lorsqu’elle lui annonça un « Perdu. » joyeux avant d’ajouter tranquillement « C’est un Old fashioned. Je trouvais que ça vous allait bien. » D’accord, elle était aussi un peu moqueuse alors elle lui adressa un grand sourire, comme pour se faire pardonner. Chacun avait perdu une manche, c’était donc une égalité.
Sienna commença à réfléchir à ce qu’elle allait pouvoir lui réclamer mais l’arrivée de Josie la coupa dans ses réflexions. La jeune serveuse avait regroupé plusieurs commandes alors l’italienne fit signe de patienter à son client et s’occupa de tout le plus rapidement possible. Ce n’était pas parce qu’ils avaient une serveuse en moins que les clients devaient attendre. Ils ne devaient se rendre compte de rien, le Midnight Sky devait fonctionner comme à son habitude. Une fois les verres remplis et posés sur le plateau de Josie, Sienna revint faire face au sorcier. Un sourire flottait sur ses lèvres, un éclat brillait dans ses prunelles. « Un secret. » annonça-t-elle en plongeant son regard dans le sien. « Voilà le gain que je veux : un de vos secrets. » Qu’y avait-il de plus intéressant chez les autres ? Encore plus un inconnu ? Rien. Et puis, ce n’était pas comme si elle pouvait lui demander de la remplacer au bar ou d’aller servir en salle, il restait un client. Mais qu’il partage quelque chose avec elle, ça l’intéressait bien plus. « Mais attention ! Un truc intéressant ! Un truc croustillant… » Précisa-t-elle, histoire de s’assurer qu’il ne lui balance pas un truc totalement inutile. Et peut-être que si elle en était satisfaite, alors elle lui montrerait son poignet. En attendant qu’il réfléchisse, elle poussa du bout des doigts le verre qu’elle avait préparé. « J’espère quand même que vous comptez au moins y goûter. » Sinon ce serait vexant un peu.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
En venant au bar dans le but de soigner la sorcière, Théo ne s’était pas vraiment imaginé devoir parlementer pour avoir le droit de la soigner. C’était bien la première fois que cela arrivait et ça ne lui faisait pas extrêmement plaisir. Comment réussir à mener son enquête s’il ne parvenait pas à faire augmenter son capital sympathie en la soignant. Allons bon, voilà que maintenant, elle lui proposait d’ausculter toute son anatomie. Il venait pourtant de dire que seul son poignet, parce qu’il était abimé, intéressait l’ancien médicomage. Il hésita quelques instants à aller dans son sens, lui faire croire que oui, il voulait bien procéder à un examen complet dans le seul but qu’elle dise oui et qu’il parvienne à regarder son poignet mais préféra ne pas jouer à ça, il serait dommage qu’il la vexe et qu’elle ne veuille rien lui dire par la suite. Il ne fallait pas oublier son objectif premier après tout. Le problème c’est qu’il avait face à lui, une employée un peu trop consciencieuse et qui prenait tout comme elle en avait envie, faisant mine de ne pas comprendre lorsque ça l’intéressait. Il parlait d’un coup qu’elle s’était pris, elle comprenait qu’il la complimentait pour le coup qu’elle avait donné. Il n’était pas vraiment intéressé pour aller s’enquérir de la santé du type ayant posé problème et encore moins pour satisfaire la curiosité de madame à savoir est ce qu’il aurait ou non des enfants un jour. Qu’avaient donc les filles à toujours parler de descendance, c’était ça la vraie question. Il se contenta d’un sourire, un brin dépité il est vrai, lorsqu’elle trouva le moyen de dire qu’il la flattait. Ce n’était pas vraiment comme s’il essayait de la flatter mais au bout d’un moment, il fallait abandonner, qu’elle prenne ses mots comme des compliments si cela lui faisait plaisir. En revanche, si elle pouvait éviter de faire n’importe quoi, ça arrangerait le sorcier qui ne manqua pas de lui passer un savon lorsqu’elle s’appuya sur sa main endolorie, à la phrase qu’elle lui récit, Théo se contenta de répondre « Et je sais que ça n’est pas vrai. » Il lui aurait bien dit qu’il pouvait le prouver mais elle semblait être le genre de personne à accepter le défi et à vouloir faire croire que tout allait bien, même s’il appuyait précisément là où elle avait mal.
Ca n’était dans l’intérêt de personne qu’elle souffre par fierté et il essaya bien d’aller dans son sens, elle voulait jouer, il était partant pour jouer avec elle tant qu’il obtenait ce qu’il voulait et elle pouvait bien trouver la mise nulle, confirmer le fait qu’il l’enquiquinait, c’était aussi et surtout dans son intérêt à elle. Oh, elle pouvait bien rouler des yeux, il savait qu’il disait la vérité. Ce qui était bien c’est que son enquête semblant toujours bidon à Théo, il n’était pas pressé, il avait une mission maintenant bien plus intéressante et il avait tout son temps, en prime, il était têtu comme une mule, c’était donc un jeu de nerfs et il espérait bien qu’elle céderait avant lui. Trouvant que le jeu de son client n’était pas très drôle, elle rajouta des règles sans qu’il n’ait vraiment le loisir de dire si cela lui convenait ou non. Elle lui prépara donc une boisson à base de whisky et d’orange. Ca n’était pas du tout ce qu’aurait choisi Théo et il ne manqua pas de le lui dire. Maintenant, il fallait être bonne joueuse et accepter la défaite. Il répondit quand même à la question « Un Blue Lagoon, je le trouve beau comme cocktail. » Alors qu’il lui demandait son poignet, elle se rebiffa en lui demandant s’il était médicomage, non mais quelle insulte ? Ah rectification, l’insulte fut dans la phrase d’après lorsqu’elle osa demander s’il n’allait pas tout empirer. Non mais le culot de cette fille, c’était indécent. Ça n’était pas fini, loin de là, elle lui adressa un sourire pour lui annoncer, au calme, que ses parents lui avaient toujours dit de ne pas faire confiance aux inconnus rencontrés dans les bars de cabarets. Il posa sur elle un regard blasé même si, il ne pouvait pas non plus dire que ses parents avaient entièrement tort. « Des gens plein de sagesses, aucune remarque sur le fait que le mieux c’est de ne pas se battre dans un cabaret et encore moins d’utiliser son poignet qui vient de prendre un coup ? » Non parce que la mère de Théo aurait sûrement fait une crise s’il lui avait dit je suis tombé sur mon poignet, je ne l’ai pas soigné et je l’ai même utilisé. « C’est vous qui empirez votre état en utilisant votre poignet, pas moi. Et oui, je suis médicomage, je doute qu’une personne qui ne soit pas médicomage puisse voir que votre poignet vous lance. » Il la regarda dans les yeux, admettant « Vous arrivez très bien à ne rien laisser paraître. » Si ça n’était pas forcément une bonne chose pour elle et pour son poignet, pour le bar, pour les clients, pour le chiffre d’affaires, pour ses patrons, c’était une très bonne chose, il ne pouvait le nier et ne le ferait pas.
Bon joueur, il accepta de jouer le jeu lui aussi et de deviner ce qu’elle lui avait préparé, sans tricher en prenant la carte, ce serait bien trop facile puisqu’il savait ce qu’il y avait dans la boisson, ayant vu la barmaid la préparer. Etant donné qu’il avait choisi ce qu’il gagnait si elle ne parvenait pas à trouver ce qu’il y avait dans sa boisson, il lui laissa choisir son gain s’il ne trouvait pas le nom de la boisson. Il semblerait que cette idée lui plaise au vu de son expression joyeuse. Après un petit temps de réflexion, essayant de se remémorer des noms de cocktails qu’il venait de lire, il finit par donner une proposition. Sans trop de surprise, il ne venait pas faire le hold up du siècle en trouvant du premier coup le nom alors qu’il n’y connaissait pas grand-chose en cocktail. Si les différents éléments du cocktail indiquait à Théo que la boisson allait lui plaire, pour le nom c’était autre chose. Comment ça, ça lui allait bien ? « Sur quels critères vous basez vous pour dire cela ? » Oh, il ne le prenait pas mal, vu la fille qu’il avait face à lui, elle semblait vivre de moquerie et d’humour, difficile de mal prendre ce qu’elle disait dans ces conditions.
Il n’eut pas vraiment le loisir d’obtenir le tant désiré poignet, voilà qu’une collègue venait les interrompre et la barmaid, employée modèle de l’année à n’en pas douter Lauren est scandalisée de se voir ravir le titre par sa patronne, s’empressa de faire les commandes sous le regard scrutateur de Théo. Si elle maîtrisait, il y avait des moments où son poignet semblait comme se crisper, pas sûr qu’elle s’en rende compte néanmoins mais les signes ne trompaient pas et cela confortait Théo dans son idée de lui venir en aide. Lorsqu’elle revint vers lui, ce fut pour dire qu’elle voulait un de ses secrets. Alors c’était bien la première fois que quelqu’un lui demandait un secret… qu’est ce qu’il pouvait dire, il hocha la tête pour montrer qu’il n’avait pas l’intention de la lui faire à l’envers, bien sûr qu’elle voulait un truc intéressant. Il baissa les yeux pour regarder le verre qui venait jusqu’à lui, il le prit dans ses mains lorsqu’elle lui dit espérer qu’il le goûterait, mais bien sûr ma petite dame, tout de suite. Il trempa ses lèvres dans le breuvage, histoire de vérifier que le goût lui plaisait, puis une fois qu’il eut la certitude que ça lui plaisait, il but une gorgée tout en réfléchissant au secret qu’il pouvait révéler. La gorgée se transforma en deux gorgées avant qu’il ne pose le verre sur la table, adresse un sourire à miss Barmaid et qu’il lui révèle « Mon ex travaille ici. » Elle voulait du croustillant, difficile de faire mieux. S’il était tenté de boire encore une gorgée, il se raisonna, il devait avoir l’esprit clair s’il voulait pouvoir ENQUETER soigner la demoiselle. « J’ai respecté ma part du marché, à vous de respecter la vôtre. » Il la regarda dans les yeux, est ce qu’elle était mauvaise perdante ?
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Mar 2 Avr - 22:02
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
Décidemment, Sienna n’aurait échangé son emploi avec aucun autre, et ce pour rien au monde. Bon déjà parce qu’il lui donnait l’occasion d’enquiquiner régulièrement Ezio, et qu’il n’y avait rien de mieux que ça. Ils travaillaient dans les mêmes locaux et leurs bureaux étaient juste à côté l’un de l’autre, ce qui laissait tout loisir à l’italienne de venir rendre visite à son frère dès qu’elle en avait envie. Et ça arrivait souvent. Des visites qu’elle ne prenait pas le peine d’annoncer, bien évidemment. Elle se contentait d’entrer dans son bureau sans frapper, de se servir dans ses boissons et de s’installer confortablement dans le fauteuil qu’un jour elle avait décrété être le sien. De quoi rendre Ezio fou, alors bien sûr Sienna adorait ça. Mais ce n’était pas tout. Travailler au Midnight Sky, c’était travailler dans le monde de la nuit, et elle avait rapidement compris que quand le soleil se couchait, la société n’était plus la même. Les sorciers propres sur eux se révélaient plein de vices et de failles, les lumières se faisaient plus vives et les murmures plus intéressants. L’ombre emportait la bienséance et les paillette du cabaret se chargeaient du reste. A la faveur de la nuit, tout se révélait un peu différent, et Sienna adorait ça. Plus rien n’était pareil, et elle trouvait fascinant de voir ainsi toutes les facettes de ceux qui peuplaient son établissement. De ces sorciers si sages et respectés qui connaissaient pourtant par cœur les marches menant aux bras des jolies sorcières les attendant dans les sous-sols du Midnight. Chaque fois que quelqu’un entrait dans l’établissement, Sienna se demandait ce qu’il lui réservait, et de tous les clients du cabaret, les nouveaux étaient certainement les plus intéressants, les plus prometteurs. Ils étaient une toile vierge et elle avait hâte de voir quelles couleurs viendraient les teinter. Comme ce sorcier, par exemple, tellement obnubilé par l’idée de soigner son poignet soi-disant douloureux qu’il n’avait toujours pas commandé la moindre boissons. Pourtant, il ne devait pas être là à la recherche de jeune sorcière à sauver. Certes, il avait raison, Sienna avait bien mal, mais elle n’allait certainement pas le lui dire, elle allait bien c’était tout ce qu’il était nécessaire de savoir. « Et je sais que ça n’est pas vrai. » Sienna fit la moue, pas vraiment touchée par de telles paroles. Qu’il ne la croit pas, s’il ne voulait pas la croire, ça ne changeait pas grand-chose pour elle. Il avait raison au fond, mais elle avait appris à serrer les dents et à encaisser de bien plus fortes douleurs alors ce n’était pas celle-là qui allait l’empêcher de faire quoi que ce soit. Et encore moins de continuer à le provoquer. « Vous lisez dans mes pensées ? » Rétorqua-t-elle en guise de réponse. Pour savoir si elle avait mal ou pas, il n’y avait que ça comme explication. Aussitôt, un grand sourire amusé vint ourler les lèvres de l’italienne qui ne put s’empêcher d’ajouter une provocation de plus à sa liste déjà longue. « Je devrais peut-être penser à des choses indécentes alors. » Elle dodelina de la tête, franchement fière de sa bêtise, elle était sûre qu’il allait adorer.
Au moins, le sorcier était un peu joueur, c’était déjà un bon point pour lui. Il voulait bien jouer à un petit jeu et ça, ça réjouissait déjà Sienna. Bon, par contre la mise qu’il proposait était franchement nulle. Le soin de son poignet, l’italienne n’avait jamais entendu parler d’une mise aussi peu intéressante. Et encore moins amusante. Même pas il proposait de parier un peu d’argent. Rien qu’à ça, ça se voyait que c’était la première fois qu’il fréquentait le Midnight Sky, les habitués ne proposaient pas ce genre de mise à Sienna. Personne ne trouvait qu’un examen médical faisait une bonne mise, pas même elle, alors qu’elle était concernée. Puisque ce que lui proposait le sorcier ne lui convenait pas, elle détourna son petit jeu pour le rendre un petit peu plus intéressant à ses yeux. Elle ne serait pas la seule à devoir deviner une boisson ce soir, et pas la seule à avoir quelque chose à perdre ou à gagner. C’était quand même bien plus drôle ainsi, et puisqu’elle en était persuadée, elle ne laissa pas vraiment le choix au client. Celui-ci aurait pu arguer qu’habituellement, le client était roi, mais ici Sienna était chez elle alors cela surpassait tout. Cependant, elle s’abstint encore un peu de lui annoncer qu’au Midnight Sky, c’était elle la maitresse des lieux, ça aurait terni son petit jeu. Quelques manipulations adroites de bouteilles plus tard, le client se retrouva avec un old fashioned devant lui, et Sienna avec un sourire aux coins des lèvres. Une nouvelle bravade de sa part, vraiment elle les collectionnait avec lui, mais il fallait dire que ses réactions ne cessaient de l’encourager à continuer. Il s’avéra que ce n’était pas ça qu’il aurait voulu boire, ce qui n’était franchement pas une grande surprise. Sienna avait simplement voulu s’amuser un peu et le pousser à enfin commander à boire, elle ne s’était jamais réellement crue capable de deviner ce qu’il aurait choisi de lui-même. Tant qu’à faire, elle l’interrogea sur son choix. « Un Blue Lagoon, je le trouve beau comme cocktail. » Sienna haussa un sourcil. Alors là, elle était surprise de ce choix, c’était évident. Ainsi ce sorcier privilégiait la beauté au contenu ? Elle ne l’aurait pas deviné, mais c’était toujours intéressant à savoir. Elle n’eut pas besoin de regarder la carte pour se souvenir de la composition de ce cocktail, sa couleur bleu turquoise -effectivement très jolie- le rendait incontournable. « Curaçao et vodka, je n’aurais jamais deviné que c’était votre style. » clairement moi je bois ça, je roule sous la table direct La preuve, elle lui avait servi un cocktail à base de whisky. Non, elle ne lui avait pas servi un Old fashioned juste pour blaguer sur le nom, mais parce qu’il avait l’air d’être un sorcier amateur de whisky.
Sienna avait donc perdu. Clairement, ce n’était pas une surprise, deviner la boisson favorite d’un inconnu, c’était un peu mission impossible, et si elle s’y connaissait en cocktails, il ne fallait pas trop lui en demander non plus. L’italienne n’était pas vraiment mauvaise perdante, bien sûr gagner c’était infiniment mieux, mais elle ne se prenait pas trop la tête avec ça. Elle préférait le jeu au résultat en lui-même. Ce qui ne voulait pas dire qu’elle allait céder son poignet au brun juste comme ça. Oui, oui, elle avait perdu, c’était son prix à payer, mais elle ignorait totalement s’il était véritablement médicomage. Si ça se pouvait, il savait à peine faire apparaitre un bandage et il s’enflammait quand il conseillait à quelqu’un de prendre de la pimentine. Ah, Sienna voulait bien jouer à tous les jeux qu’il voulait, mais si c’était pour qu’il empire l’état de son poignet, elle passait son tour. Il pouvait toujours la regarder comme ça, ses parents lui avaient déconseillé de faire confiance à des inconnus qui trainaient dans des cabarets. « Des gens plein de sagesses, aucune remarque sur le fait que le mieux c’est de ne pas se battre dans un cabaret et encore moins d’utiliser son poignet qui vient de prendre un coup ? » Sienna adressa un grand sourire au sorcier. Bien évidemment que les Giacometti avaient été des gens pleins de sagesse, du moins jusqu’à ce qu’ils tentent de voler un peu trop près du soleil, mais ça c’était un autre sujet. Il ne savait vraiment pas de quel milieu elle venait, et c’était très drôle. Opposant à son regard blasé un air tranquille, Sienna pencha la tête sur le côté. « Ils auraient plutôt été fiers de voir que je n’ai besoin de personne pour mettre un homme à terre. Ah et de mon coup de genou aussi ! » Elle hocha la tête, les yeux brillant de satisfaction, avant d’ajouter « Il était vraiment pas mal mon coup de genou. Vous ne pouvez pas dire le contraire. » Elle n’avait pas des années de boxe derrière elle pour que ça ne soit pas le cas tout de même. Les clients relous du cabaret, elle n’avait pas besoin d’aide pour les maitriser, et c’était une petite fierté personnelle. Sienna n’avait pas passé des mois à se faire attaquer par surprise par son frère pour que ça ne porte pas ses fruits.
« C’est vous qui empirez votre état en utilisant votre poignet, pas moi. Et oui, je suis médicomage, je doute qu’une personne qui ne soit pas médicomage puisse voir que votre poignet vous lance. » Alors ça, Sienna en doutait un peu. Pas vraiment que quiconque puisse comprendre qu’elle avait mal dès qu’elle sollicitait un peu trop son poignet, étant donné qu’elle savait parfaitement le camoufler. C’était plutôt que sa petite chute sur la table n’avait pas été exactement discrète alors n’importe qui ayant assisté à la scène pouvait deviner qu’elle avait dû se faire mal quelque part en tombant. A partir de là, désigner son poignet était relativement facile étant donné que mettre ses mains devant soi pendant une chute était un réflexe. « Et à part cette impression, vous avez de quoi le prouver ? » Rétorqua-t-elle sans se laisser démonter. Non parce qu’elle aussi elle pouvait clamer être une grande chirurgienne et avoir tout le monde. « Une carte de Sainte-Mangouste ? Un stéthoscope caché quelque part sous votre chemise ? » Enchaina-t-elle, baissant volontairement son regard sur le torse du sorcier avant de relever les yeux. Il ne pouvait quand même pas lui reprocher d’être prudente et de ne pas laisser sa santé entre les mains de n’importe qui. « Vous arrivez très bien à ne rien laisser paraître. » Un petit sourire fier au coin des lèvres, Sienna hocha la tête. Bien évidemment, qu’elle ne laissait rien paraitre. Une barmaid qui tirait la tronche ça ne faisait pas envie. Ce n’était pas en se plaignant de son poignet qu’elle allait pouvoir enchainer les commandes et s’assurer que le chiffre d’affaires de ce soit ne pâtirait pas de l’incident précédent. « Je ne suis pas une petite nature. » Se contenta-t-elle de confirmer. Elle en était des choses, Sienna, mais certainement pas douillette.
Le petit jeu n’était pas terminé et quand le sorcier annonça que s’il se trompait sur le nom de la boisson qu’elle lui avait préparé, elle pourrait choisir son gain, le regard de Sienna s’illumina. Elle aimait cette idée, elle l’aimait même beaucoup. Elle ne savait même pas ce qu’elle pourrait lui demander, mais ça ce n’était pas le plus important. Oh non, l’important c’était que sa réponse était fausse et que ça, ça arrangeait bien Sienna. Elle lui avait préparé un Old fashioned, pas une boisson au nom inventé de toutes pièces, et d’ailleurs elle le lui signala avec un grand sourire. « Sur quels critères vous basez-vous pour dire cela ? » L’italienne observa son client en silence un instant, tentant de déterminer s’il était vexé par sa remarque ou pas. Elle voulait surtout s’amuser et elle espérait bien qu’il serait capable de le comprendre et de relâcher un peu la pression sinon ce ne serait pas drôle longtemps. Voyant que son expression ne s’était pas assombrit, elle haussa les épaules d’un geste innocent. « Vous ne rigolez pas à mes blagues et vous ne saisissez même pas les perches que je tends. » Et pourtant, elle lui en avait tendu de nombreuses, dommage qu’il les ait toutes laissé passer. Elle choisit de préciser encore un peu plus sa pensée. « Vous m’avez l’air de correspondre au cocktail. Je suis sûre que vous êtes du genre galant à ouvrir la porte aux femmes et à tenir leurs sacs. » Un sourire ponctua ses paroles. Un peu vieux jeu quoi, mais ce n'était pas forcément désagréable. Sienna n’avait rien contre, ce n’était juste pas ce à quoi elle était habituée. Après avoir montré au client qu’elle était parfaitement capable de jouer les barmaid malgré son poignet, en allant servir Josie qui était arrivée avec une commande, Sienna revint vers lui. Elle avait réfléchi et elle savait ce qu’elle voulait comme gain. Un secret. C’était bien ça comme gain ! Mais attention un vrai secret, un truc intéressant, pas un truc nul destiné à se débarrasser d’elle. Oh, et en plus le sorcier hochait la tête, c’était bon signe ça ! Sienna savait qu’elle avait bien fait de le traiter de vieux jeu et non pas de coincé.
Trépignant presque d’impatience, Sienna observa son client enfin se saisir de son verre et goûter le cocktail qu’elle lui avait choisi. Etant donné qu’il ne grimaça pas et qu’il reprit même une seconde gorgée, elle estima qu’elle avait réussi sa mission et qu’elle pouvait être fier d’elle. Oh, et maintenant il lui souriait, encore mieux. « Mon ex travaille ici. » Sienna ouvrit de grands yeux à cette révélation. Non ! Alors là, elle ne s’y était pas attendu à celle-là ! A la limite, elle n’aurait pas été étonnée qu’il cherche à lui sortir un truc bateau, un secret d’enfance qui n’avait plus aucune incidence, mais ce n’était même pas le cas. C’était bel et bien croustillant et elle était très contente d’avoir réclamé un tel gain. Elle s’agrippa au comptoir pour se pencher vers le sorcier. « C’est pas vrai ! » S’exclama-t-elle dans un murmure empressé. Pourquoi murmurait-elle au fait ? Ah oui, c’était un secret. Aussitôt, elle releva la tête et s’efforça de regarder la salle par-dessus le sorcier. Elle aurait pu arguer qu’à moins que cette relation n’ait été cachée de tous, ce n’était pas vraiment un secret, mais tant pis. Elle était déjà emballée à l’idée de tout découvrir. « Qui ? Je suis sûre je la connais ! » Bon, il fallait dire qu’en tant que patronne elle connaissait tout le monde ici. « Ou le connais, ce n’est pas moi qui jugerais. » Précisa-t-elle tout de même. Quand il s’agissait de relation elle ne voyait pas pourquoi il aurait fallu s’arrêter à un seul genre. Elle analysa la salle et les employés qui s’y déplaçaient pendant encore quelques secondes avant de se tourner vers le sorcier. « Allez, dîtes-moi. Vous pouvez pas me lâcher ça et ne rien me dire de plus ! » Ce ne serait vraiment pas juste. Dans sa tête, elle commençait déjà à rayer les noms les plus évidents. Ca ne pouvait pas être Josie ou Soren car le sorcier n’avait pas réagi à leur présence. Ni Alan car il n’avait pas vraiment l’air inquiet de son état. Quoi que, on devait s’inquiéter de l’état de son ex ? Pas sûr. Peu importe, maintenant Sienna avait envie de savoir.
« J’ai respecté ma part du marché, à vous de respecter la vôtre. » L’italienne cligna des paupières. Alors ça, comme retour à la réalité, c’était franchement bof. Elle était bien plus intéressée à l’idée d’en savoir plus sur cette fameuse (fameux ?) ex que de jouer au docteur avec quelqu’un qui n’aurait même pas les mains baladeuses. Elle le regarda, un peu dépitée par ce changement de ton peu à son goût. C’était vraiment pas drôle, ils avaient un bien meilleur sujet de conversation à creuser. « On vous a déjà dit que vous étiez têtu ? » Elle roula des yeux. Oui, sûrement, mais si jamais ce n’était pas le cas, elle voulait bien le lui dire. D’accord, ça ne se faisait pas de râler sur les clients, mais c’était lui qui tournait en boucle comme un disque rayé, elle n’y pouvait rien. « Vous vous rendez compte que c’est une perte de temps, n’est-ce pas ? Ca aurait très bien pu attendre la fin du service. » Où un vrai médicomage l’attendrait pour la soigner. Sienna affronta encore quelques secondes le regard du sorcier. Ah ça, elle avait raison, il était vraiment têtu et elle pouvait voir à l’éclat de ses prunelles qu’il n’allait pas lâcher prise. Elle chercha une nouvelle raison de se dérober, regarda rapidement si une serveuse n’était pas en train de s’approcher du bar, mais elle dû bien se faire une raison. C’était quand même fou d’en faire autant alors qu’elle n’avait pas grand-chose. Comprenant qu’elle n’avait plus vraiment de raison de reculer, elle tendit de mauvaise grâce son poignet gauche au sorcier. « Content ? »
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
Des têtes de mule, Théo en avait croisé tout un tas dans sa vie, il se savait l’être en prime, mais il semblerait que la barmaid en tenait une couche. Etre têtu pour obtenir quelque chose ça se comprenait mais l’être pour empêcher quelqu’un de lui venir en aide, c’était nouveau. En plus, elle le prenait pour un débutant en lui disant qu’elle allait bien. S’il ne la traita pas ouvertement de menteuse, ce fut tout comme. Il secoua la tête négativement lorsqu’elle lui demanda s’il lisait dans ses pensées mais n’eut pas le loisir de dire qu’il l’en avait pas besoin, se contentant de regarder son visage, ses mimiques et ses réactions lorsqu’elle allait trop loin pour sa main. Elle était lancée la barmaid, il la regarda totalement dépasser lorsque, toujours dans sa ligne de conduite, elle évoqua qu’elle allait penser à des choses indécentes. Une chance que Théo ne puisse vraiment pas lire dans ses pensées, il ne voulait surtout pas savoir à quoi elle pensait, il n’y avait vraiment qu’elle pour se dire ce genre de choses, elle n’était pas croyable – et ça n’est pas un compliment.
Pour pouvoir jouer son rôle de médicomage en paix, il fallut jouer à un jeu avec la miss. Puisqu’elle voulait à tout prix le faire commander, à croire qu’elle était payée en fonction du chiffre d’affaires, oui c’est vrai, c’était logique de commander puisqu’il était installé au bar. Si elle devinait ce qu’il allait commander, il la laissait tranquille, sinon elle lui laissait son poignet pour qu’il puisse la soigner en paix. Evidemment, la mise n’était pas intéressante, c’est vrai que dis donc, soigner quelqu’un, ça ne pouvait pas être intéressante pour la personne blessée, c’est bien connu, tout le monde aime souffrir. Qu’importe si pour pouvoir la soigner, il devait lui céder quelque chose, Théo était prêt à le faire. Il laissait même le loisir à l’employée de choisir son gain, de toute façon, si ça ne lui convenait pas, il serait parfaitement en mesure de lui dire pas question. Il se retrouva avec un cocktail au whisky rapidement, cette fille était vraiment impressionnante, ses patrons avaient qu’ils conscience que leur serveuse était si adroite ? Il y avait une erreur sur le poste c’est sûr. Le cocktail qu’il aurait choisi n’était pas vraiment de la même couleur, en fait, ils n’avaient rien en commun si ce n’est qu’ils étaient dans un verre. Là encore, elle fut impressionnante, elle connaissait par cœur les cocktails « Vous comptez devenir barmaid à la place du barmaid ? » Pour un peu, ça aurait ressemblé à un plan génial de faire taper le type pour pouvoir prendre sa place l’air de rien, se rendre indispensable et récolter le job à la fin.
Alors qu’ils communiquaient depuis quelques minutes maintenant, que les intentions de Théo à l’égard de la jeune femme étaient très claires, tout d’un coup, elle sortait une règle de son chapeau, ses parents lui avaient appris à ne pas faire confiance à des inconnus, c’était un peu tard tout de même. Ils avaient raisons, il ne pouvait dire le contraire mais ça ne l’arrangeait pas vraiment et ils avaient oublié semble-t-il, la leçon la plus importante, ne pas se battre dans un cabaret, surtout avec les gens alcoolisés qui n’ont conscience de rien et ensuite, il fallait encore moins utiliser son poignet. Elles étaient où les leçons essentielles pour finir les soirées en pleines formes. Trouvant toujours le moyen de retomber sur ses pattes, tel un félin, elle trouva le moyen de répliquer que ses parents auraient été fières d’elles pour réussir à mettre un homme à terre, ainsi que pour son coup de genou. Il lui adressa un sourire, surtout qu’elle demandait confirmation pour son coup de genou. « C’est le genre de coup que je suis bien content de ne pas avoir pris, il doit avoir encore mal mais bon, il le méritait donc c’est tant pis pour lui. » Ah, il avait oublié de la complimenter pour le coup, il reprit donc « Il était mieux que pas mal, il était redoutable, vous êtes redoutable. » et pas que dans le domaine du coup de genou d’ailleurs.
Pour son poignet aussi, elle était redoutable, pas en tant qu’adversaire pour Théo, même si c’était particulièrement vrai, mais puisqu’elle restait focalisée sur son idée première de s’en servir et l’esquinter davantage, ça n’était vraiment pas malin. Voilà que maintenant, elle pensait qu’il n’était pas médicomage, ça en serait presque vexant. Est-ce qu’il avait de quoi le prouver ? Oui, il pouvait lui réciter tout plein de sortilèges appris uniquement en médicomagie, il pouvait lui faire cours sur comment les os se réparent, il pouvait lui concocter des potions qu’utilisaient les médicomages de sainte Mangouste mais pas sûr que ça serait prêt ce soir du coup. Il se tapa sur le front comme s’il avait oublié quelque chose lorsqu’elle mentionna la carte de sainte mangouste « Mais voilà ce que j’ai oublié chez moi, le diplôme de médicomage pour pouvoir prouver à tout le monde que j’ai réussi avec succès. » Un stéthoscope ? Est-ce qu’il avait pensé au stéthoscope eh bien non « Alors je vous avoue que je me balade pas avec mon stéthoscope quand je vais boire un verre. » enfin, boire un verre, il comptait mener une enquête à la base « Mais j’en ai chez moi, avec mon diplôme qui est accroché dans un cadre vers la cheminée afin que tout le monde sache que je l’ai eu. » Il avait toujours celui que lui avait offert ses parents – sa mère, surtout sa mère - quand il avait débuté en tant que médicomage. Il n’empêche que s’il était sûr qu’elle était blessée, elle arrivait parfaitement à cacher cela derrière des sourires, de la provocation et un service impeccable. Elle prit ses propos comme un compliment, en était ce vraiment un ? Théo n’aurait su le dire, et précisa qu’elle n’était pas une petite nature, il ne pouvait qu’être d’accord avec elle.
La boisson qu’il avait entre les mains, grâce à madame poignet blessé, s’appelait un old fashioned et il lui allait bien. Elle ne pouvait pas choisir un cocktail avec un nom du genre Gardien de la santé ? Il voulait savoir l’image qu’il renvoyait même si ça ne lui apportait pas grand-chose de le savoir. Il ne rigolait pas à ses blagues, elle n’avait pas tort. Il ne saisissait pas les perches, non mais encore heureux, qui saisissait ce genre de perche ? Il n’allait pas lui dire allez c’est parti emmène moi dans les toilettes que je t’ausculte ! Il ne chercha même pas à savoir si elle avait voulu qu’il les saisisse, non, il ne rentrerait pas dans ce genre de discussion. Il se contenta de la regarder les yeux ronds lorsqu’elle lui annonça qu’il était du genre à ouvrir la porte aux femmes et à tenir leur sacs. « Je ne peux nier, ça s’appelle avoir de l’éducation en réalité. Je trouve un peu dommage que ça se perde, je trouve que les filles méritent des petites attentions, même si ce n’est pas grand-chose. » Etait ce l’éducation réellement ou était ce le fait d’avoir une sœur ? S’il voulait que tout le monde se comporte bien avec elle, il fallait commencer par lui montrer l’exemple pour qu’elle se rende bien compte de ce qu’elle méritait. A partir de là, il ne pouvait pas être différent avec les autres filles.
Etant donné que la sorcière voulait un secret, il réfléchit à ce qu’il pouvait bien lui dire pendant qu’elle servait. Des secrets croustillants, il en avait forcément : son père faisait un trafic lucratif avec ses coquilles d’Occamys, il était de l’ordre du phénix alors qu’il avait une famille – Alcyone excepté bien sûr – pro mangemort. Il avait eu une relation cachée pendant plus de deux ans et si la copine de son ex n’avait pas eu la merveilleuse idée de tomber amoureuse d’un gros con, il y a de forte chances que Théo ait buté ce sale type puisqu’il avait fait du mal à sa sœur. Franchement, il y avait de quoi faire, mais pas vraiment le genre de secrets que l’on balance à une inconnue. Il fallait quelque chose de plus neutre, quelqu’un dont personne ne pourrait se servir contre lui. Il but un peu de sa boisson avant de balancer le secret qu’il avait choisi. Ah les histoires d’amour, il n’y a pas à dire, ça fait toujours sont petit effet, elle avait l’air intéressée. Il la regarda observer la salle comme s’il y allait avoir marqué sur le front de quelqu’un Je sors avec monsieur old fashioned. Théo la regardait avec un véritable sourire, pas parce qu’il détenait un secret qui intriguait la barmaid, plutôt parce que ça semblait l’intéressée et qu’elle se voyait déjà résoudre une enquête. Il hocha la tête, confirmant qu’elle devait connaître son ex, puisqu’elles travaillaient au même endroit, il y a de fortes chances qu’elles se soient croisées. Elle se reprit pour dire qu’elle le connaissait, oui, c’est vrai que ça pouvait aussi être le. Lorsqu’elle se concentra de nouveau sur le sorcier accoudé à son bar, ce fut pour lui dire qu’il ne pouvait pas s’arrêter à une seule information. Il leva le petit doigt signe qu’il pouvait donner une information de plus. « Il s’agit d’une fille. » Il réfléchit, pris le temps de faire tournoyer le liquide dans le verre qu’il avait avant de la regarder. « Je crains qu’il vous faille gagner d’autres défis si vous voulez que je donne d’autres informations. » Il sourit amusé « Ou que je confirme les noms que vous n’allez pas tarder à me sortir. »
Par contre, s’il voulait bien jouer le jeu et satisfaire la curiosité de la demoiselle, il n’oubliait pas qu’il était là pour la soigner MAIS PAS DU TOUT THEO TON ENQUETE BORDEL ! et réclama son dû, hochant même la tête lorsqu’elle le qualifia de têtu « Mes parents me maudissent souvent pour cette raison si vous voulez tout savoir. » Il se contenta de la regarder comme si elle sortait des énormités, ce qui était le cas, lorsqu’elle parla de pertes de temps, mais bien sûr, ou qu’elle aurait pu attendre la fin du service… sans doute mais ça ne voulait pas dire que c’était raisonnable. Il se contenta d’attendre en silence. Sa ténacité eut raison d’elle, elle finit par tendre son poignet et il ne répondit pas à la provocation, non il n’était pas content, il serait content quand il saurait que tout allait bien. Etant donné qu’elle avait une bonne résistance à la douleur, mais certainement aussi parce qu’il n’avait pas soigné qui que ce soit depuis des mois, Théo préféra faire un examen au toucher en premier lieu, vérifiant le plus délicatement possible que rien n’avait été cassé, se fiant aux expressions de la sorcière avant de se dire que ça n’était pas une bonne idée. « dites-moi quels mouvements étaient douloureux et lequel était le pire. » Une fois certain de ce qu’elle avait, il sortit sa baguette et lança un sortilège de guérison sans la moindre hésitation. Il faudrait un jour qu’il dise à sa mère qu’en fait, l’obligé à être médicomage alors qu’il voulait devenir Auror, ça n'avait pas forcément été une mauvaise chose. Il s’apprêta à lui demander si elle voulait un nouveau défi ou une session de questions réponses mais une autre de ses collègues vint avec sa liste de course pour une table, Théo sirota donc sa boisson en attendant qu’elle s’intéresse de nouveau à lui, parce qu’il n’avait aucun doute sur le fait qu’il était une bonne distraction, oh pas lui en tant que personne, uniquement parce qu’elle devait avoir des questions plein la tête. Pendant qu’elle préparait les boissons, il trouva quand même le moyen de la chercher un peu « Pour un faux médicomage, vous trouvez pas que votre poignet va beaucoup mieux ? Au fait, je vous dois combien pour votre délicieux cocktail qui me correspond si bien ? »
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Sienna Giacometti
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IRL
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Ven 12 Avr - 16:37
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
Pour Sienna, tout était bon pour s’amuser. C’était simple, l’italienne s’ennuyait rapidement alors elle avait trouvé des parades, de quoi se divertir. Prendre la vie au sérieux, elle laissait ça aux autres, s’ils voulaient passer leur existence à se prendre la tête sans cesse, c’était leur problème. Elle, elle vivait selon d’autres préceptes et ça lui avait toujours parfaitement bien réussi. Sienna ne voyait pas pourquoi elle changerait sa manière de vivre, elle profitait de la vie, tout simplement et elle ne voyait pas pourquoi elle s’en priverait. Ce qu’elle avait entreprit, elle l’avait réussi, il suffisait de voir tous les clients assis dans le Midnight Sky, le cabaret était un succès et elle tenait l’endroit d’une main de maître. Oui, oui, avec son frère, mais tout de même. L’essentiel était là, elle avait réussi alors pourquoi n’en profiterait-elle pas un peu ? Tout n’avait pas besoin d’être morne et gris et réfléchis. Ce ne serait vraiment pas drôle et Sienna n’avait pas envie de vivre ainsi. Si elle voulait jouer les barmaids, même quand Alan n’avait pas besoin d’un coup de main, elle le faisait. Si elle voulait aller taper la discute avec les clients, elle ne s’en privait pas plus. Alors si elle avait envie de provoquer un peu un sorcier qui s’était mis en tête de la soigner, elle le faisait. Il fallait dire que la soigner était devenu une véritable obsession pour cet homme, c’était dingue quand même. Oui, elle était tombée et la chute avait été un peu rude, mais franchement, il y avait pire et elle n’avait pas besoin d’être prise en charge dans la minute. Si son poignet lui faisait mal, ce n’était pas le plus important de ces soucis en ce moment. Faire tourner le cabaret était la priorité, son poignet pouvait attendre un peu. Elle ne voyait pas en quoi c’était si compliqué.
Mais puisque le sorcier voulait jouer, ils allaient jouer. Au moins ça, ça semblait un peu plus intéressant aux yeux de l’italienne. Enfin de quoi s’amuser un peu, ça lui plaisait bien. La mise proposé par le client, par contre, ce n’était vraiment pas ça. Le soin de son poignet, non mais où était le fun là-dedans ? Ca n’avait rien de drôle et Sienna préféra proposer une version un peu améliorée du défi, histoire de s’assurer qu’elle aussi y trouverait son compte. Enfin, elle imposa plutôt une nouvelle version étant donné qu’elle n’attendit aucune réponse pour préparer un cocktail au sorcier. De toute façon ce n’était pas comme si elle avait eu l’intention de lui laisser le choix. Il voulait jouer mais elle n’était partant que si elle pouvait participer un peu aux règles. Ainsi il ne lui fallut que quelques minutes pour préparer un cocktail qu’elle plaça devant le sorcier. Un cocktail qui n’était pas celui qu’il aurait choisi. Ce qui n’était pas de bol, mais aussi pas vraiment une surprise. Excellente Barmaid ou pas, Sienna n’avait jamais eu dans l’idée de vraiment réussir à deviner sa boisson, plutôt de lui proposer des options loufoques jusqu’à ce qu’il craque. Au final, il se retrouvait avec un Old fashioned, mais elle trouvait ça bien mieux qu’un cocktail bleu fluo qui faisait tourner la tête plus vite qu’un tour en moto. « Vous comptez devenir barmaid à la place du barmaid ? » Sienna haussa un sourcil à cette remarque. Quoi, juste parce qu’elle connaissait la carte des cocktails par cœur ? C’était normal qu’elle sache ça, c’était la patronne ici tout de même. Enfin, ça le sorcier l’ignorait encore pour le moment, mais tout de même. Elle espérait bien que toutes les serveuses du cabaret connaissaient aussi cette carte, c’était quand même la base pour pouvoir conseiller les clients indécis. Eh bien, heureusement qu’il ignorait qu’elle connaissait également par cœur le menu ainsi que la carte des vins, sinon il n’en serait pas revenu. « Bien sûr que non ! Alan est un très bon barman. » S’exclama-t-elle avec un grand sourire. Elle laissait son poste au barman, elle, de base, elle venait faire des cocktails pour s’amuser un peu. Cette fois était juste un peu différente. « Et j’ai de bien meilleures ambitions. » Comme gérer tout un cabaret, ce qu’elle faisait déjà.
Bon, apparemment, elle faisait quand même un peu tout ce soir. Patronne, mais aussi barmaid et service de sécurité. Elle n’en voulait pas à Soren, il était juste arrivé après elle alors elle avait pris les choses en main parce qu’elle s’en savait capable. Et aussi parce qu’il était hors de question qu’un client du Midnight Sky s’imagine qu’il pouvait malmener une de leur serveuse sans qu’elle n’ait rien à y redire. Au moins, Sienna était sûre que ça aurait rendu ses parents fiers, ils l’avaient toujours poussé à apprendre à se défendre. Sûrement parce qu’ils avaient toujours eu conscience qu’évoluer dans la mafia comportait des risques auxquels il fallait savoir répondre. Ou peut-être parce que déjà à l’époque ils avaient eu pour ambition de renverser le pouvoir en place et qu’ils savaient que cela voulait dire que leurs enfants devraient savoir sauver leur peau. Peut-être un peu des deux. Mais peu importe, Sienna était persuadée qu’ils seraient fiers d’elle et de son coup de genou. Un très beau coup de genou, le sorcier avait intérêt à être d’accord, elle savait qu’il avait vu toute la scène. « C’est le genre de coup que je suis bien content de ne pas avoir pris, il doit avoir encore mal mais bon, il le méritait donc c’est tant pis pour lui. » Au sourire du sorcier, l’italienne lui renvoya une expression plus joyeuse encore, les yeux brillant de satisfaction. Voilà une réponse qui lui plaisait beaucoup. « Il était mieux que pas mal, il était redoutable, vous êtes redoutable. » Ah mais c’était encore mieux ça ! Dommage qu’Ezio ne soit pas dans les parages, Sienna aurait adoré qu’il entende ça. C’était qu’il savait lui parler ce sorcier, dis donc. « Merci. C’est bien ce qu’il me semblait. » Souffla-t-elle, une moue faussement modeste s’étalant sur ses traits.
Dommage, le sorcier n’oubliait pas sa mission première -enfin si, mais ça elle le sait pas lol- de la soignée. Elle avait perdu à leur petit jeu et maintenant il réclamait son dû. Un dû qui n’était autre que son poignet, franchement on faisait mieux comme mise. Sienna n’en revenait pas que ce soit ça qui l’intéresse réellement. Parier de l’argent ou tout autre chose aurait quand même été bien plus amusant. Mais non, lui il voulait jouer les bons samaritains et surtout les médicomages. Alors qu’elle n’était même pas sûre qu’il soit vraiment médicomage, c’était ça le pire. Après tout l’italienne n’avait aucune preuve de ce qu’il avançait, pour un peu ce sorcier avait un métier tout autre auror par exemple ? et avait pris le melon après avoir appris à faire apparaitre un bandage par magie. En le voyant se frapper le front du plat de la main, Sienna songea qu’il était peut-être comédien, finalement. « Mais voilà ce que j’ai oublié chez moi, le diplôme de médicomage pour pouvoir prouver à tout le monde que j’ai réussi avec succès. » Un sourire doucereux étira les lèvres de la brune tandis qu’elle le regardait avec une suspicion feinte. Il se moquait d’elle et elle le voyait, mais elle s’en fichait comme de sa première plume. « Comme de par hasard. » Susurra-t-elle, plus amusée qu’autre chose. Pas de carte professionnelle, pas de diplôme, ça commençait mal tout ça. « Alors je vous avoue que je me balade pas avec mon stéthoscope quand je vais boire un verre. » Et voilà ! Il n’avait pas non plus de stéthoscope sur lui. Non mais sérieusement, comment pouvait-il espérait qu’elle le croit dans ses conditions. C’était un scandale comment il ne faisait pas d’effort. « Vous devriez. Je suis sûre qu’avec ça, vous auriez un succès fou auprès de le gente féminine. » Souligna-t-elle, un brin moqueuse. Et elle aurait arrêté de le chercher avec ça, mais puisque ce n’était pas le cas, elle n’allait certainement pas s’arrêter en si bon chemin. C’était que malgré tout, Sienna trouvait cela très divertissant. « Mais j’en ai chez moi, avec mon diplôme qui est accroché dans un cadre vers la cheminée afin que tout le monde sache que je l’ai eu. » Sienna émit un petit sifflement impressionné. Mais c’était qu’il avait plus d’une carte dans sa manche le sorcier. Enfin, pas exactement sur le sujet qui l’intéressait, mais tout de même. « C’est une technique pour ramener des filles chez vous, n’est-ce pas ? Leur montrer votre beau diplôme. » Lança-t-elle en jouant des sourcils dans un geste plus qu’équivoque. Quoi, c’était à ça que ça servait les diplômes sur les murs, non ? Pour impressionner l’autre et hop l’affaire était réglée. « Ca marche bien ? » Demanda-t-elle tout de même. Sienna était sûre que oui.
Elle avait peut-être perdu la première manche de leur petit jeu, mais le sorcier venait de perdre la seconde. Il ne parvint pas à deviner le nom du cocktail qu’elle lui avait préparé, ce qui n’était pas une surprise étant donné qu’aux dernières nouvelles, il n’était ni barman, ni serveur. Enfin, tout était possible vu qu’elle n’avait pas de preuve qu’il soit médicomage. Bref, il ne parvint pas a deviner que la boisson qui trônait fièrement devant lui était un Old fashioned. Sienna se chargea donc avec un sourire plus fier encore de lui présenter le cocktail, n'hésitant pas une seconde à souligner qu'elle avait trouvé que ça lui allait bien. Pourquoi ? Eh bien c'était assez simple, il avait beau être toujours un inconnu pour elle, elle avait assez vu de ses réactions pour comprendre qu'il devait être du genre un peu vieux jeu et galant. Du style à ne pas saisir les perches que l'italienne lui tendait et préférer tenir les portes aux filles. Oh il n'avait pas besoin de la regarder avec de grands yeux comme ça, elle savait qu'elle avait visé juste. Sienna se contenta de le fixer, pas du tout convaincue par son air surpris. « Je ne peux nier, ça s’appelle avoir de l’éducation en réalité. Je trouve un peu dommage que ça se perde, je trouve que les filles méritent des petites attentions, même si ce n’est pas grand-chose. » La tête penchée sur le côté, Sienna fit un geste vague de la main pour souligner qu'elle avait eu raison. Voilà, c'était bien ce qu'elle avait dit. Qu'il parle d'éducation, de galanterie ou d'être vieux jeu, au final c'était pareil. Malgré tout, la sorcière était bien loin de critiquer, elle n'avait rien contre les sorciers galants et encore moins contre les petites attentions. « Vous avez raison, les filles adorent ça. » lui assura-t-elle dans un sourire en insistant sur les derniers mots. Elle savait de quoi elle parlait et elle était absolument sûre que ce sorcier avait un succès fou.
Maintenant ce qui était bien, c’était que Sienna avait aussi le droit à une récompense, et le mieux c’était que le sorcier lui laissait choisir ce qu’elle souhaitait. Alors là, il ne pouvait pas lui faire plus plaisir, c’était un peu Noel avant l’heure et l’italienne avait bien l’intention d’en discuter. Une petite diversion sous la forme de Josie arrivant avec des commandes lui permis de réfléchir à ce qu’elle voulait et quand elle revint vers le client, sa sentence tomba : un secret. Elle voulait un de ses secrets, un secret intéressant et croustillant tant qu’à faire. Le moins que l’on puisse dire c’est que Sienna fut ravie du résultat qu’elle obtint. Il y avait parmi les employés du Midnight Sky, l’ex du sorcier. Certains auraient pu trouver ça limite comme secret, mais la sorcière fut tout de suite emballée et sa curiosité piquée. Elle avait envie d’en savoir plus, non elle avait besoin d’en savoir plus et elle espérait bien pouvoir en apprendre plus. Allons, il ne pouvait pas la laisser comme ça, avec un demi-secret et ce n’était certainement pas parce qu’il lui souriait comme ça qu’elle allait cesser de chercher. Les rouages s’étaient déjà mis en route dans l’esprit de la brune, éliminant les employés qu’ils venaient de croiser et qui n’avaient provoqués aucune réaction chez le sorcier, cherchant le nom de tous les autres employés qui pouvaient correspondre. Quand il leva un droit, les prunelles de Sienna se braquèrent sur lui, elle cessa de faire des plans sur la comète pour se concentrer sur lui. « Il s’agit d’une fille. » Sienna roula des yeux. Ca, elle aurait pu le deviner toute seule et c’était franchement loin de réduire la liste des potentiels ex étant donné que le cabaret employait plus de femmes que d’hommes. Rien qu’avec les danseuses, elle avait de quoi mener une sacrée enquête. « Je crains qu’il vous faille gagner d’autres défis si vous voulez que je donne d’autres informations. » Han. Alors ça c’était pas du jeu. Lâcher ce genre d’information et ne pas en dire plus, c’était vraiment pas sympa. « Comme quoi ? » Demanda-t-elle immédiatement. Bien sûr qu’elle était prête à relever d’autres défis si ça pouvait lui faire gagner des informations en plus. Sienna était même très motivée à cette idée. « Ou que je confirme les noms que vous n’allez pas tarder à me sortir. » Ou à faire ça. Oui, ça aussi c’était bien possible. En plus ça ne lui demanderait pas tant d’efforts que ça, en tant que patronne la liste des employés n’avait aucun secret pour elle. « Vous êtes sûr ? La liste peut être longue, je connais ab-so-lu-ment tout le monde ici, je suis capable de vous réciter toute la liste des employées. » Prévint-elle tout de même dans un grand sourire enthousiaste.
C’était maintenant à son tour de respecter sa part du marché, une idée qu’elle trouvait bien moins motivante tout d’un coup. C’était qu’il était têtu ce sorcier quand même, peu importe combien de fois elle lui disait que son poignet ne lui faisait pas mal, il ne voulait pas la croire. Qu’il la traite de menteuse tant qu’il y était. Bon, il n’aurait pas tout à fait tort, mais c’était un détail. « Mes parents me maudissent souvent pour cette raison si vous voulez tout savoir. » Un sourire amusé vint ourler les lèvres de Sienna. Ah, elle n’était donc pas la seule à penser ça. Et si ça venait des parents même du sorcier, c’était donc vrai si elle savait. Elle hocha donc la tête avant de souffler un « Des gens pleins de discernement. » satisfait. Même si c’était une perte de temps, le sorcier n’en démordait pas et face au silence qui s’éternisa mais aussi au manque flagrant de diversion, Sienna dû se faire une raison et fini par lui céder son poignet avec bien des réticences. Elle resta stoïque tandis qu’il palpait sa peau, décidée à ce que ça ne dure pas une seconde de plus que nécessaire. « Dites-moi quels mouvements étaient douloureux et lequel était le pire. » Quelques secondes plus tard, il appuya sur un point qui réussi à lui arracher un grognement de douleur. Non mais s’il appuyait comme un forcené aussi, n’importe qui aurait mal. Sienna soupira. « J’ai connu des doses plus agréables à verser. » Elle ne put mimer le mouvement de torsion du poignet étant donné qu’il le tenait, mais il devait bien voir ce quoi elle parlait. Oui, elle avait eu mal, non elle n’allait pas le dire aussi clairement. D’ailleurs, elle lui jeta un regard d’avertissement en le voyant sortir sa baguette. « Si vous empirez tout, vous aurez à en répondre aux patrons, j’espère que vous vous en rendez-compte. » Elle, elle parlait d’elle. Mais il était aussi clair qu’Ezio ne manquerait pas de venir lui râler dessus, le client ne savait pas ce qu’il risquait. Enfin, ce qu’ils risquaient eux deux parce que Sienna savait bien que son frère lui reprocherait d’avoir laissé un inconnu la soigner.
Peut-être avait-elle bien fait de lui céder son poignet, finalement. A peine avait-il lancé son sortilège que la douleur sourde qu’elle ressentait depuis le début -et qui n’était toujours pas une gène pour elle- disparaissait. La probabilité qu’il soit bien médicomage augmenta fortement tout d’un coup. L’italienne n’eut cependant pas le temps de dire quoi que ce soit qu’une nouvelle serveuse venait avec une liste de commandes longue comme le bras. Elle se détourna pour préparer les boissons, bien contente de voir que l’incident précédent n’avait pas de conséquence sur le reste de la soirée. Même avec un barman et une serveuse en moins, le cabaret ferait son chiffre d’affaires et elle en était très satisfaite. « Pour un faux médicomage, vous trouvez pas que votre poignet va beaucoup mieux ? Au fait, je vous dois combien pour votre délicieux cocktail qui me correspond si bien ? » Alors qu’elle déposait un nouveau cocktail sur le comptoir, Sienna posa les yeux sur le sorcier l’espace d’un instant. Dis donc, c’était qu’il la cherchait, non ? Cette idée lui arracha un sourire furtif. Il ne saisissait peut-être pas toutes ses perches et ne s’engouffrait pas dans toutes ses insinuations, mais il ne se désintéressait pas d’elle pour autant, et ça, ça faisait toujours plaisir. « Hum, c’est vrai que c’est pas mal. » Lança-t-elle avec détachement tout en continuant ses boissons. Elle haussa les épaules mine de rien mais devait bien reconnaître qu’il était plus simple de répondre aux commandes avec un poignet fonctionnel. La serveuse repartie avec son plateau plein, Sienna se tourna de nouveau vers le client. « C’est offert par la maison. En échange de votre petit tour de médicomagie. » Elle désigna son verre du menton et fut satisfaite de voir qu’il le buvait sans sourciller. « Vous voyez qu’il vous va bien comme cocktail ! » Elle avait vu juste, bien évidemment, alors elle hocha la tête d’un air convaincu. C’était quand même mieux qu’un truc bleu turquoise, joli mais vraiment pas adapté. « Un Blue Lagoon, non mais quelle idée. Un Old fashion c’est bien plus classe et ça vous va mieux. Il ne manque plus qu’un cigare et le tableau sera complet. » Pour illustrer son propos, elle leva ses mains et forma un cadre avec ses pouces et ses index. Elle ferma un œil pour mieux viser le sorcier et l’imaginer avec un cigare. Vraiment pas mal tout ça. Un rire s’échappant de ses lèvres, Sienna laissa retomber ses mains. « Si j’vous file un cigare, j’ai le droit à plus d’infos sur votre ex mystère ? » Sinon elle pouvait toujours revenir à la liste sans fin de noms, elle n’excluait aucune option.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
Si Théo ne perdait pas son objectif de vue, sa manière de fonctionner pour arriver à ses fins était différente de d'habitude. Il se servait de ce qu'il voyait et rien de mieux qu'une employée se blessant et qu'il fallait soigner pour débuter une relation de confiance et qu'elle lui livre tout ce qu'elle avait pu voir durant ses heures de travail. Sauf qu'il ne pourrait jamais débuter la séance de question si elle ne se laissait pas soigner. ça n'était plus vraiment une question d'enquête, c'était important de travailler dans de bonnes conditions et avec un poignet en vrac ce n'est pas travailler dans des bonnes conditions, même si, il est vrai qu'elle s'en sortait très bien, elle devait avoir observé le dénommé Alan un bon paquet de fois pour être si douée. Théo s'était néanmoins trompé, elle ne voulait pas devenir barmaid, ayant d'autres projets. La flamme de l'ambition semblait briller dans ses yeux et Théo se demanda quelle était la limite de cette ambition, devenir propriétaire d'un cabaret? De ce cabaret même ? Il espérait pour elle que ça fonctionnerait comme elle le souhaitait.
Afin qu'elle ait toutes les chances de son côté, il fallait qu'elle se laisse soigner. Après un pari remporté assez facilement, ça aurait dû se faire naturellement mais voilà que maintenant, elle doutait de ses compétences en médicomagie. Tout était bon pour ne pas se faire soigner de toute façon. Il ironisa sur le fait qu'il avait oublié son diplôme chez lui, qui se balade avec un diplôme ? Oui il aurait pu avoir une petite carte indiquant qu'il était médicomage mais ça devait être un acte manqué, n'ayant jamais vraiment voulu l'être, il l'avait foutu dans un coin de tiroir. De toute façon, les compétences étaient là avec ou sans preuve de son appartenance à ce corps de métier. Elle releva tout autre chose que son ironie, il devrait, ça plairait aux filles. Oui alors ça, il s'en moquait éperdument de plaire aux filles. En prime s'il plaisait uniquement parce qu'il était médicomage, quel gâchis. S'il ne pouvait pas vraiment prouver qu'il était ce qu'il prétendait être, enfin si avec un accio mais bon il n'avait pas besoin de ça, il pouvait affirmer qu'il avait le diplôme dans son salon et des stéthoscopes dans les tiroirs. Le sifflement qui accompagna ses paroles semblait être impressionné, ce qui était étrange, elle avait plutôt l'air du genre à ne être impressionné par rien au premier abord. Il la regarda sans rien dire, ça n’était pas exceptionnel d’avoir un diplôme accroché, si ? Il semblerait que ce qu’il vienne de dire puisse être vu comme une technique pour ramener des filles chez lui. Il regarda la barmaid avec des yeux ronds, ça ne lui avait jamais effleuré l’esprit de faire ça, elle en rajouta une couche pour savoir si ça fonctionnait bien « Pourquoi voulez vous que je me serve d’un diplôme pour ramener des filles chez moi ? Ce serait un peu étrange si je me posais dans mon canapé avec la fille et que je lui montrais le diplôme en disant c’est mon diplôme, ça force l’admiration n’est ce pas. Elles me trouveraient certainement débiles. » Après une seconde d’hésitation, il demanda les sourcils froncés « ça fonctionnerait sur vous ? » Presque aussi temps, il se dit que c’était là une très mauvaise idée d’avoir dit cela, elle avoir là une perche alors que ça n’était pas du tout ce qu’il avait en tête, il n’était pas du tout en train de lui proposer d’aller chez lui « Ne dites rien, oubliez ce que je viens de dire. » Aucune chance qu’elle accepte et merde pourquoi s’était-il montré curieux.
Leur défi apprit à Théo qu’elle voyait en lui quelqu’un d’un peu vieux jeux, de démodé même. Si ça ne ressemblait pas tellement à un compliment, il trouvait que c’était surtout une question d’éducation tenir la porte aux filles ça ne lui coûtait rien et ça faisait toujours plaisir. Pourquoi s’en priver alors ? Elle fit un signe comme pour dire c’est exactement ce que je disais et il leva les yeux au ciel en retour. Il eut un petit rire lorsqu’une fois de plus, elle lui fit remarquer que ça plaisait aux filles « C’est un peu le but d’être serviable, leur faire plaisir. N’y voyez aucune arrière pensée, il n’y en a pas. » Il n’avait pas l’impression de plaire plus qu’un autre et pour être honnête, ça lui passait au-dessus. Effectivement, il n’avait jamais eu de mal à se trouver une copine mais il était convaincu que c’était sa personnalité plutôt que sa façon de se comporter ou même ses diplômes qui faisaient qu’il avait plu à ses différentes copines.
En songeant à ses copines, il eut l’idée du secret qu’il voulait bien partager avec elle, une de ses anciennes copines travaillait dans ce lieu. Immédiatement, la flamme de l’intérêt alluma les prunelles de la sorcière qui cherchait parmi les têtes présentes qui pouvait être l’heureux élu. Bon joueur et ne voulant pas qu’elle s’oriente sur une fausse piste, Théo lui fit remarquer qu’il s’agissait bien d’une fille, chose inutile d’après le roulement d’yeux de la barmaid. Oh bah si elle ne voulait pas d’aides qu’elle le dise, ça n’était pas si évident que ça tout de même… ou peut être que si, il n’en savait trop rien. Par contre, il annonça d’ores et déjà qu’il n’y aurait pas d’autres informations données gratuitement, si elle voulait de précieux indices, il faudrait remporter d’autres défis. La réponse fusa, comme quoi, ah oui, même pas elle discutait, elle était prête à jouer. C’est fou parce qu’elle voulait bien jouer mais quand elle perdait, elle se la jouait un peu mauvaise joueuse, il attendait toujours son poignet après tout. Il précisa dans un même temps que même pour une confirmation de prénom, il ne serait pas des plus coopératifs. Il hocha la tête lorsqu’elle lui demanda s’il était sûr. Par contre, le fait qu’elle précise qu’elle connaissait tout le monde, enfin ab-so-lu-ment tout le monde ici le fit demander, comme si elle n’avait pas précisé employée « Vous connaissez tous les clients aussi ? » Il n’était guère surprit, elle semblait à l’aise comme un poisson dans l’eau dans ces lieux, ses patrons mesuraient-ils la chance qu’ils avaient d’avoir une employée de la sorte ?
N'oubliant pas qu’il était là pour la soigner à la base pas du tout il relança un peu le sujet, confirma qu’il était une tête de mule, que ses parents le lui disaient aussi et leva une nouvelle fois les yeux lorsqu’elle fit remarquer qu’ils étaient plein de discernements, bah voyons, elle ne les connaissait même pas, la seule raison pour laquelle elle disait cela c’est parce qu’ils n’allaient pas dans le sens de Théo, ça n’était pas un argument acceptable. Au moins elle finit par céder et la palpation pu commencer, enfin, elle le laissait faire ce qu’il devait, il la fit grogner au cours de l’auscultation… D’accord, c’est vrai, il avait appuyé plus que de nécessaire mais c’était sa faute à elle, elle arrivait à garder un masque de neutralité absolu alors qu’il voulait des réactions. Une fois sa baguette en main, il eut droit à quelques menaces qui ne lui firent pas grand-chose ça c’est parce qu’il se rend pas compte d’à quel point il serait dans la merde. Théo se contenta de réponde serein « Très bien, faisons comme ça, si j’empire tout vous appelez vos patrons et je leur expliquerai que j’ai fait une erreur de pronostic. » Même pas en rêve ça arrivait ça, il savait ce qu’il faisait, n’avait pas passé les dernières années dans une école à soigner des enfants qui tombaient dans les escaliers, d’un balai ou qui se battaient entre eux, pour ne pas être capable de soigner une barmaid.
Il observa l’ancienne blessée tandis qu’elle réalisait une nouvelle commande, un sourire satisfait se peignant sur son visage, il avait parfaitement réussi. D’ailleurs, il ne manqua pas de lui faire la remarque lorsqu’elle se rapprocha de lui. Dans sa grande bonté, elle fit remarquer que ça n’était pas mal, ce qui était vraiment, un sacré compliment dans sa bouche. Par contre, il fut étonné de la réponse fournie quant au prix du cocktail, comment ça offert par la maison ? « Vous m’offrez un verre ? » Normalement, c’était pas aux gars d’offrir des verres aux filles, c’était le monde à l’envers ce soir. « Vous ne risquez pas d’avoir des problèmes avec vos patrons ? » C’est vrai, ils ne seraient peut-être pas très contents de savoir qu’elle offrait des boissons « ça serait plus raisonnable que je paye vous ne croyez pas, même si l’intention me touche. » Il hésita quelques secondes avant de jouer le jeu et de glisser « Je devrais traîner plus souvent dans les cabarets ou les bars et être à l’affut des gens qui se blessent. » Il fit une petite pause, non ça n’était pas assez, les gens ça n’était pas intéressant voyons « Les filles plutôt. » Et hop, elle était relancée, le cocktail lui allait bien, dis donc mais c’est qu’elle se lançait des fleurs la demoiselle.
Comment ça un Blue lagoon c’était une mauvaise idée, il était très bien son cocktail, qu’est ce qu’il s’en fichait d’avoir l’air classe. Par contre, pour ce qui était d’avoir un cigare dans la bouche, vu la grimace qu’il fit, ça ne serait pas demain la veille. Il eut un sourire, amusé, en la voyant prendre des photos avec son appareil photo invisible. Il secoua négativement la tête à sa proposition d’avoir un cigare « Je ne fume pas, ça abime les poumons, c’est très mauvais pour la santé, vous ne m’amadouerez pas avec un cigare, je le crains. » Il regarda l’endroit toujours aussi plein « Vous finissez à quelle heure normalement ? » Il posa de nouveau son regard sur elle « Ne commencez pas à vous dire que je veux vous montrer mes diplômes, disons que je vous empêche un peu de travailler, enfin je vous déconcentre plutôt. Si vous finissez votre service dans une demi-heure je peux essayer de ne pas vous déconcentrer pendant que vous travaillez. » Il désigna son verre du menton « Je siroterais mon délicieux cocktail tout en admirant mon travail sur votre poignet. » Et si elle finissait dans quelques heures, ce qui était possible « Sinon vous allez avoir bientôt une pause ? » Ses patrons n’allaient quand même l’exploiter jusqu’à point d’heures tout de même, elle avait une enquête à résoudre, il n’allait quand même pas partir sans qu’elle ne sache qui était l’ex du type vieux jeu à qui elle parlait depuis de longues minutes maintenant.
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Sienna Giacometti
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IRL
Lumos Je rp en : #5F9EA0 Mon allégeance : va à mon frère plus que tout, aux mangemorts par intérêt
Ven 19 Avr - 22:55
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
Perdre un défi, Sienna ne pouvait pas dire qu'elle appréciait tout particulièrement. Après tout, qui aimait perdre ? C'était une idée des plus étrange. Jouer pour le plaisir de jouer, d'accord elle voulait bien l'entendre et c'était même régulièrement son cas mais de là à apprécier perdre, il ne fallait pas trop exagérer non plus. Néanmoins, elle admettait aussi que tout dépendait du jeu et de la mise. Si c'était un truc ridicule, Sienna voulait bien perdre, elle n'était pas vraiment du genre susceptible et n'allait pas se vexer juste parce qu'elle n'avait pas réussi à gagner un pari. Tant qu'elle s'amusait, ça lui allait comme ça, elle n'était pas bien compliquée. Son petit jeu avec le sorcier, elle avait bien capté qu'elle n'avait eu aucune chance de le gagner. Deviner le choix de boisson d'un total inconnu c'était quand même un vrai coup de poker, elle n'avait eu aucune chance, sauf peut-être de tomber au hasard. Bon ça aurait été la classe de réussir, il fallait l'avouer elle aurait adoré et elle aurait été insupportable avec ça. Mais ça n'avait pas été le cas et cet échec-là, elle le vivait quand même sereinement. Il y avait pire au monde. La mise par contre, elle devait admettre qu'elle lui convenait tout de suite moins. Soigner son poignet mais où était le fun là-dedans ? Il y avait tellement mieux à parier qu'elle ne comprenait pas que le sorcier fasse encore une fixette là-dessus. Peut-être avait-il quelque chose à lui prouver, comme des talents de médicomage alors qu'il n'avait aucune preuve à lui apporter pour montrer qu'il était bel et bien un soignant. Mais voilà, puisque le destin faisait quand même bien les choses, il avait oublié à la fois son stéthoscope et son diplôme, comme c'était arrangeant.
Enfin, non, rectification son diplôme était fièrement accroché dans son salon. Sienna devait l'admettre c'était quand même une excuse en or pour ramener des filles chez lui et leur en mettre plein la vue. Ah, vue la manière dont il la regardait il n'était pas d'accord. Oh par Merlin, pas la peine de la regarder avec ces yeux-là, il avait bien dû y penser un jour où l'autre. « Pourquoi voulez vous que je me serve d’un diplôme pour ramener des filles chez moi ? Ce serait un peu étrange si je me posais dans mon canapé avec la fille et que je lui montrais le diplôme en disant c’est mon diplôme, ça force l’admiration n’est ce pas. Elles me trouveraient certainement débiles. » Ah bah si, il n'y avait jamais pensé. Et en plus il pensait qu'il aurait l'air stupide, vraiment il n'avait rien compris. Le diplôme n'était qu'une excuse, ça faisait un peu briller les yeux de son invitée et hop la suite de la soirée était assurée. Il fallait vraiment tout expliquer. « Ca fonctionnerait sur vous ? » Sienna le regarda, surprise qu'il ose lui poser une telle questions. Mais dis donc, c'était qu'il prenait ses aises. L'italienne trouvait ça très amusant et afficha un grand sourire alors qu'il s'empressa de reprendre. « Ne dites rien, oubliez ce que je viens de dire. » Quoi ? Non mais c'était nul ça. Pour une fois qu'il disait un truc intéressant, il fallait l'oublier ? Ah non ça ne lui allait pas du tout ça. La perche était bien trop belle pour que la sorcière la laisse filer sans s'en saisir. Autant faire comme si elle n'avait rien entendu « Pourquoi, vous voulez tester ? » Demanda-t-elle en retrouvant son grand sourire provoquant. « Ca aurait pu fonctionner. » Plus parce qu'elle en aurait envie que parce qu'elle serait impressionnée face à des diplômes -elle aussi elle en avait des diplômes- mais là n'était pas la question. « Mais maintenant que je connais la technique, il faudra faire mieux. » Conclut-elle dans un haussement d’épaules fataliste. Un peu plus d’originalité n’avait jamais fait de mal à personne.
Après, Sienna ne doutait pas vraiment que le sorcier pouvait charmer qui il le souhaitait s’il lui en prenait l’envie. Il était loin d’être désagréable à regarder et même s’il s’appliquait à ne répondre à aucune des provocations de la jeune femme, sa conversation était agréable. En plus, il ne se vexa pas quand Sienna avança l’idée que son cocktail lui allait bien car il avait également l’air un peu vieux jeu, ce qui était vraiment un bon point pour lui. Les hommes qui prenaient la mouche à la moindre remarque, non merci. Sienna avait envie de s’amuser, pas de devoir arrondir sans cesse les angles pour ne pas froisser un égo un peu trop démesuré. Un peu d’humour et d’auto-dérision n’avait jamais tué personne. Mais là, le client ne se vexa pas, et renchérit même à ses propos. D’accord, il appelait ça avoir de l’éducation, mais ce n’était qu’une question de vocabulaire. Dans tous cas, la finalité restait la même, il était plein de petites attentions et Sienna était sûre et certaine que les filles adoraient ça. « C’est un peu le but d’être serviable, leur faire plaisir. N’y voyez aucune arrière-pensée, il n’y en a pas. » L’italienne posa sur lui un regard absolument pas convaincu, ses lèvres s’étirèrent en un sourire qui laissait entendre qu’elle retenait un rire. S’il prenait la peine de se justifier, c’était bien qu’il devait y avoir quelque chose de caché derrière ses paroles. Il n’était pas si innocent, sinon il n’y aurait simplement pas songé. « Il y a toujours une arrière-pensée. » Rétorqua-t-elle tranquillement comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Et à ses yeux, ça l’était. Tout était toujours fais dans un but plus ou moins précis, ou du moins avec un espoir caché quelque part. L’altruisme pur et dur, Sienna n’y croyait pas vraiment. Même là, le sorcier n’avait peut-être pas les mêmes arrières pensées qu’elle, mais il agissait ainsi avec les filles pour correspondre à son éducation et faire plaisir à ses parents autant qu’à celles qui étaient l’objet de ses attentions. C’était une arrière-pensée comme une autre.
Au final, Sienna avait également gagné une manche et le prix qu’elle remporta fut à la hauteur de ses espérance. En demandant un secret au sorcier, elle s’était attendue à un peu de tout et de n’importe quoi. Pour éviter de se sentir léser, elle lui avait réclamé du croustillant et au moins elle ne fut pas déçue sur ce point. Il avait une ex parmi les employées et Sienna trouvait cette idée amusante au plus haut point. Maintenant elle voulait en savoir plus, en fait, elle voulait tout savoir. Qui était-ce, combien de temps avaient-ils été ensemble, pourquoi ne l’étaient-ils plus ? Est-ce qu’elle aussi, elle trouvait que le Old fashioned ça lui allait particulièrement bien ? Voilà, sa curiosité était piquée et les questions s’emmêlaient dans son esprit, pressées de sortir. Si elle devait gagner d’autres défi pour obtenir plus d’informations, Sienna était plus que partante, déjà franchement motivée par ce petit jeu à la mise bien plus intéressante que son poignet à soigner. Si elle devait citer la liste de toutes les employées, elle le pouvait aussi. C’était bien loin de la déranger étant donné qu’elle connaissait tout le monde. « Vous connaissez tous les clients aussi ? » L’italienne roula des yeux. Dis donc, il déformait ses propos, le sorcier. Ce n’était pas ce qu’elle avait dit, mais puisqu’il souhaitait partir sur ce terrain, elle n’y voyait pas d’inconvénient. « Certains. Les habitués, surtout, ça fait partie du job. » Rétorqua-t-elle sans sourciller davantage. Il fallait dire que certains sorciers revenaient très régulièrement, alors même si ce n’était pas vraiment elle qui servait les verres, elle s’en rendait compte et prenait bonne note. Les habitués étaient des clients importants, ils étaient ceux qui provoquaient le bouche-à-oreille, ceux qui amenaient leurs amis, parlaient du cabaret… Ils n’étaient pas à négliger et en tant que patronne, Sienna s’en rendait parfaitement compte. « Si vous vous débrouillez bien, vous pourrez entrer dans cette catégorie et bientôt vous n'aurez plus besoin de passer commande pour avoir un Old fashioned. » Ajouta-t-elle en ponctuant sa remarque d’un clin d’œil. Quoi, il voulait un Blue Lagoon ? Pas moyen. S’il avait l’intention de revenir, Sienna n’avait rien contre, sa commande était déjà toute trouvée.
L’échange devint tout de suite moins drôle quand le client revint sur la mise de leur premier petit jeu. Il voulait toujours soigner son poignet, un poignet qui pouvait pourtant attendre, preuve qu’il faisait une fixette pour rien. Ah, il n’avait pas besoin de lever les yeux au plafond, ses parents étaient bel et bien plein de discernement, il était têtu, même lui l’admettait. A court d’excuses et de parades pour ne pas lui tendre son poignet, Sienna finit par se faire une raison et le lui donner de mauvaise grâce. En l’examinant, il parvint à lui arracher un grognement de douleur, ce qui poussa l’italienne à lui adresser un dernier avertissement : s’il se loupait il allait avoir de gros ennuis avec les patrons. Déjà avec elle parce qu’il n’en sortirait pas indemne, et ensuite avec Ezio parce que… Eh bien, autant dire qu’il en sortirait encore moins indemne qu’avec elle. « Très bien, faisons comme ça, si j’empire tout vous appelez vos patrons et je leur expliquerai que j’ai fait une erreur de pronostic. » Il avait l’esprit vraiment trop tranquille ce sorcier, ça se voyait que c’était la première fois qu’il mettait les pieds au Midnight Sky. Il n’avait jamais rencontré Ezio, sinon il n’agirait pas avec autant de tranquillité. « Vous ne savez vraiment pas les risques que vous prenez. » Sienna haussa les épaules, pas vraiment perturbée par ce fait. Il voulait jouer, il pouvait jouer, il ignorait juste ce qu’il misait exactement cette fois-ci. Sûrement aurait-il choisi d’agir autrement s’il l’avait su mais Sienna l’avait prévenu, elle ne pouvait rien de plus pour lui. Heureusement pour le sorcier, le sortilège qu’il lança sur le poignet de l’italienne fit effet et quand une serveuse revint avec toute une liste de commandes, Sienna se dit que la probabilité qu’il soit bien médicomage était devenue une peu plus importante.
Bon d’accord, il pouvait avoir cet air content de lui, la douleur dans le poignet de Sienna avait disparue et c’était quand même un peu plus simple de préparer des cocktails comme ça. Pour le remercier, mais sans trop en avoir l’air non plus il ne fallait pas exagérer, l’italienne pouvait bien lui offrir sa boisson. « Vous m’offrez un verre ? » Sienna haussa un sourcil face à l’étonnement de l’homme. Quand même, ce n’était pas si incroyable que ça. En plus elle ne lui offrait pas un verre, elle le remerciait. Ca n’avait rien de bien exceptionnel, personne ne lui avait donc jamais offert un verre dans un bar ? Ca arrivait régulièrement pourtant. « Vous ne risquez pas d’avoir des problèmes avec vos patrons ? » La brune balaya la remarque d’un geste. Oui, oui, Ezio allait râler s’il l’apprenait, mais ce n’était qu’une seule boisson et même pas la plus chère de la carte. Avec un vin millésimé ou un whisky plus vieux que les deux Giacometti réunis, elle n’aurait jamais fait ça. Ce n’était pas comme si elle avait décrété qu’elle payait une tournée générale, ça, ça n’arriverait jamais. « Bien sûr que non, ils m'adorent. » Lança-t-elle sans même hésiter. Ezio râlerait et puis la vie continuerait son cours. De toute façon, ce n’était pas comme si ça lui ferait grand-chose qu’Ezio lui grogne dessus à ce propos. Elle n’avait pas dilapidé la caisse non plus. « Ca serait plus raisonnable que je paye vous ne croyez pas, même si l’intention me touche. » Non mais voilà, là aussi le sorcier se montrait têtu. Par Merlin, il ne pouvait pas juste hocher la tête et dire merci ? Il s’agissait juste d’un verre, ce n’était pas la fin du monde. Sienna tenait bien trop au chiffre d’affaires du cabaret pour faire davantage preuve de générosité. « Il suffit que je remette quelques Mornilles dans la caisse. » Rétorqua-t-elle calmement tout en ayant aucune intention d’agir ainsi. C’était elle la patronne, il fallait bien qu’il y ait un avantage à ça. « Je devrais traîner plus souvent dans les cabarets ou les bars et être à l’affut des gens qui se blessent. » A ces mots, ce fut au tour de Sienna d’être surprise. Elle observa le sorcier, attendant le moment où il allait revenir sur ses mots. « Les filles plutôt. » Oh, mais là c’était encore mieux. Un sourire vint étirer les lèvres de la sorcière « Bien évidemment, vous ne savez pas ce que vous avez loupé depuis tout ce temps. » Comme batailler pour soigner quelqu'un, mais inutile de le préciser.
Ainsi le sorcier reconnaissait que le cocktail qu'elle lui avait choisi lui allait bien, c'était une bonne chose qu'il le dise parce que c'était quand même bien mieux qu'un Blue Lagoon. Non mais le Blue Lagoon c'était bien joli, mais c'était quand même moins la classe qu'un old fashion, et ça lui allait définitivement moins bien. Peut-être s'il avait porté une chemise fluo et qu'il s'était amusé ouvertement de chacune des provocations de Sienna, mais puisque ce n'était pas le cas, elle restait sur son premier avis. Le Old fashion, c'était parfait pour lui, et ce serait même encore mieux s'il avait un cigare à la main, ça complèterait l'image classe que cela donnait. Si elle parvint à le faire sourire, le client secoua tout de même la tête. « Je ne fume pas, ça abime les poumons, c’est très mauvais pour la santé, vous ne m’amadouerez pas avec un cigare, je le crains. » Mince, ce n'était donc pas avec ça que Sienna allait négocier quelques informations supplémentaires sur son ex si mystérieuse. Elle lui aurait bien souligné que l'alcool était à peu près aussi mauvais pour la santé et qu'il en buvait tout de même. Apparemment il tenait plus à ses poumons qu'à son foie. Mais elle ne voyait pas l'intérêt de se lancer dans un tel débat. Ce serait un coup à ce qu'il ne revienne plus et elle n'en avait pas envie. Pour le bien de la caisse du Midnight Sky, bien évidemment. Même s'il n'avait pas payé cette consommation-là. Ce serait le cas des suivantes. « Avec quoi, alors ? » Rétorqua-t-elle sans se laisser démonter. D'accord, le cigare c'était mort, mais il y avait sûrement autre chose avec quoi grapiller des informations. C'était que Sienna avait envie d'en savoir plus et qu'elle n'avait pas vraiment l'intention de lâcher l'affaire.
« Vous finissez à quelle heure normalement ? » L'italienne posa un regard étonné sur le sorcier. Il fallait l'avouer, elle ne l'avait pas vu venir cette question, et qu'elle était déjà prête à se lancer dans de nouvelles bêtises quand il reprit. « Ne commencez pas à vous dire que je veux vous montrer mes diplômes, disons que je vous empêche un peu de travailler, enfin je vous déconcentre plutôt. Si vous finissez votre service dans une demi-heure je peux essayer de ne pas vous déconcentrer pendant que vous travaillez. » Comment ça, il ne voulait pas lui montrer ses diplomes ? Sienna fit la moue, c'était bien dommage, elle aurait même pu faire semblant de ne pas connaître la technique juste pour lui faire plaisir. Elle suivit du regard son geste vers son verre. Au moins il le buvait alors la sorcière prenait ça pour un compliment. « Je siroterais mon délicieux cocktail tout en admirant mon travail sur votre poignet. » Sienna le contempla en silence pour tenter de déterminer s'il se fichait d'elle ou s'il était sérieux. C'était étonnement difficile à distinguer mais au moins ça lui permettait de choisir ce qu'elle préférait. Et elle n'avait aucune envie qu'on se moque d'elle dans son propre établissement. Au fond, ce n'était pas ça le plus important. Ce qui importait, c'était ce qu'il avait avancé juste avant. « Vous croyez que vous me déconcentrez ? » Demanda-t-elle. Cette idée l'amusait énormément et son expression le montrait. Il ne faisait que lui parler, s'il suffisait de si peu pour la déconcentrer alors elle serait une bien piètre barmaid. Enfin, elle n'était pas vraiment barmaid, mais quand même, l'idée était là. Il était donc temps de lui faire une petite démonstration. « Depuis que vous êtes assis là, j'ai servi très exactement trois flûtes de champagne, quatre verres de vin, quatre cocktail, dont le vôtre, et un verre d’eau. Plate, l’eau. Le tout sans renverser la moindre goutte et en gardant le bar d’Alan immaculé. D’ici je vois que les serveuses ont ralenti le rythme, ce qui veut dire que tout le monde est servi et que j’ai un peu de temps devant moi avant qu’elles n’arrivent avec de nouvelles commandes à préparer. » A chaque compte de boissons, Sienna leva le bon nombre de doigts de sa main droite et quand elle mentionna les serveuses, elle ne tenta pas se regarder par-dessus l'épaule du sorcier, elle n'en avait pas besoin. Elle avait des années d'expérience derrière elle. « Il va falloir faire mieux si vous voulez me déconcentrer. » Conclut-elle dans un grand sourire un brin provoquant. Juste quelques paroles ce n'était pas assez pour déconcentrer une barmaid, et papoter tout en préparant des boissons, Sienna y était habituée. Il y avait des moyens bien plus efficaces d'attirer son attention tout de même, et de la conserver.
« Sinon vous allez avoir bientôt une pause ? » Oh mais c'était qu'il s'était trouvé une nouvelle obsession le sorcier. Sienna l'observa un instant, curieuse de savoir ce qu'il avait en tête. Il allait être déçu, sa pause viendrait avec la fermeture du cabaret, en attendant elle se contenterait de ces moments plus calmes au bar, mais elle était loin de s'en plaindre, ce rythme convenait très bien à la sorcière. « Pourquoi, vous voulez prendre ma place ? » Demanda-t-elle sans sourciller, et sans répondre à la question. Quoi c'était plus drôle ainsi. D'ailleurs, elle enchaîna « Me préparer un cocktail, peut-être ? » Oh pourquoi pas, ce serait sûrement très drôle de voir le sorcier imaginer à son tour ce qu'elle pourrait boire. Mais ça n'arriverait pas, il restait un client, surtout un client inconnu, alors jamais elle ne le laisserait passer derrière le bar et toucher la moindre bouteille. Il ne fallait pas exagérer. Elle n’était déjà toujours pas totalement sûre qu’il soit médicomage, son poignet pouvait être un coup de chance. Puisque monsieur le sorcier n’allait pas jouer les apprentis barman, il était temps de revenir à un sujet plus intéressant. Sienna vint s’accouder face à lui pour accrocher son regard. « Elle était si terrible que ça, votre ex, pour que vous évitiez le sujet comme ça ? » Elle avait accepté d’autres défis, et rien. Proposé un cigare gratos, refusé. Elle allait commencer à se poser des questions. A moins que… « Ou alors c’est vous qui avez été terrible avec elle, c’est ça ? » Elle le regarda avec une suspicion feinte, un éclat tout de même amusé dans les prunelles. Quoi, les mecs qui ouvraient les portes aux filles pouvaient en cacher des choses aussi.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
Parfois, Théo devrait vraiment apprendre à tourner sept fois sa langue dans sa bouche – ce genre de commentaire n’étant absolument pas à dire à Sienna – sa curiosité lui jouait des tours, sa curiosité et le fait qu’il n’avait jamais prêté attention à l’intérêt que pouvait bien avoir le métier de médicomage pour la gente féminine. Un diplôme ça n’était rien de plus que la délivrance après des années d’études et d’avoir supporté sa mère qui avait été pour le moins exigeante imbuvable, le mot qu’il veut dire c’est imbuvable. Il n’y avait pas de quoi fanfaronner là derrière et puis ça ne pouvait quand même pas réellement emballer les filles. Demander vérification auprès de la personne qui trouvait déjà à la base, que tout ce qu’il disait pouvait être une invitation à s’envoyer en l’air. Voilà que maintenant il lui tendait des perches, quel blaireau. A son sourire, il vit qu’il avait merdé et essaya tant bien que mal de retirer ce qu’il venait de dire mais comprit à sa réponse que c’était peine perdue. Non, bien sûr que non, il ne voulait pas tester, c’était nul de faire ça. Il prit grand soin de ne surtout pas répondre à ses propos, se contentant de la regarder dans le plus grand des silences, même lorsqu’elle dit que ça aurait pu fonctionner, eh bah dis donc, il ne voyait pas ce qu’elle pouvait trouver attirant chez un mec qui ne se sentait plus et voulait épater la galerie avec un diplôme. Il eut néanmoins un sourire lorsqu’elle lui démontra qu’elle était loin d’être naïve et que puisqu’elle connaissait la technique, il faudrait faire mieux. En même temps, est ce que c’était vraiment difficile de faire mieux ? Juste de s’intéresser à la personne plutôt que de vouloir l’épater, ça n’avait pas l’air d’être bien sorcier.
En tout cas, une chose était sûre, ça n’était pas avec le choix du cocktail que Théo allait être impressionnée par la barmaid. Pour autant, il acceptait le fait d’être traité de vieux jeu, surtout que la définition du terme par la bouche de la demoiselle lui convenait parfaitement. Plutôt que de parler d’être vieux jeu, Théo préférait dire que ça s’appelait l’éducation. Forcément que faire plaisir aux filles lorsqu’il était plein de petites attentions à leur égard, ça allait avec. En revanche, il ne faisait pas ça dans le but d’obtenir quelque chose, ce qu’il fit remarquer, pressentant qu’elle allait dire quelque chose et au sourire qui se pointa sur son visage, il sut qu’il s’était loupé. De toute façon, il avait la nette impression que quoi qu’il dise, elle arriverait toujours à rebondir sur ses propos et à leur faire dire ce qu’elle voulait. Il regarda le plafond pendant quelques secondes tandis qu’elle faisait remarquer qu’il y avait toujours une arrière-pensée. Peut-être, mais pas de la façon dont elle semblait voir les choses, c’était naturel pour lui, il n’y avait pas d’arrière-pensée à avoir lorsque les choses étaient faites sans réfléchir, en tout cas, c’est ainsi qu’il voyait les choses. Il ne doutait pas qu’elle pensait d’une autre manière et préférait ne pas poser la question.
A la place très bon joueur – LUI – il lui révéla son secret croustillant après une petite réflexion, cherchant ce qui pouvait intéresser une parfaite inconnue. Il avait trouvé juste, elle était en pleine mission à présent, découvrir l’identité de l’ex de Théo. Elle connaissait tous les employés, très franchement, ça n’étonnait absolument pas l’Auror, ce qui l’intéressait plus, c’était de savoir si elle connaissait tous les clients au passage. L’enthousiasme fut bien moins présent, oui, elle ça ne l’intéressait pas mais lui si, elle piqua d’ailleurs sa curiosité en répondant qu’elle connaissait les habitués, ça faisait parti du job… si elle le disait. Intéressant de le savoir, si elle n’avait pas eu vraiment de chance en se blessant, pour Théo c’était presque une aubaine, elle allait faire avancer son enquête, même si, cette soirée était sympathique, cette rencontre aussi d’ailleurs. S’il se débrouillait bien, il pourrait devenir un habitué, est ce que c’était vraiment ce qu’il voulait être ? Pas sûr, par contre, il semblerait qu’il soit vraiment catalogué au niveau de la boisson « Et si je vous disais que moi je veux tester un peu tout au niveau de la carte pour être parfaitement sûr que celui que vous m’avez gentiment servi soit vraiment celui qui me correspond le mieux. » Il lui adressa un sourire complice avant de reconnaître « Pas au niveau du nom, ça nous sommes bien d’accord, vous avez tapé dans le mille. »
S’il était bon joueur, elle avait joué aussi, elle connaissait la mise – contrairement à lui qui ne l’avait appris qu’après – maintenant il voulait son poignet. Oh elle pouvait bien ronchonner qu’il aurait affaire à ses patrons s’il se loupait, ça ne l’effrayait pas des masses. Déjà parce qu’il savait ce qu’il faisait, ce qui est tout de même un très bon point pour commencer. Ensuite, parce que les erreurs ça arrive et si par mégarde, il se loupait eh bien il s’excuserait platement, ça n’était pas la fin du monde j’imagine la gueule d’Ezio si le gars il s’excuse tranquillou alors qu’il a abimé sa sœur XD. Il la regarda lorsqu’elle en rajouta qu’il ne savait pas les risques qu’il prenait, que voulait-elle dire au juste ? Il fronça les sourcils, ça ressemblait à une menace mais il ne comprenait pas la raison, elle semblait tout à fait détendue en disant cela, ce qui était un brin flippant en vrai. Plutôt que de se prendre la tête et chercher le message caché derrière ses propos, Théo décida de se lancer. Il avait des années de pratiques, avait côtoyé des étudiants qui minimisaient ce qu’ils avaient ou qui exagéraient tout, il allait s’en sortir avec une sorcière. D’ailleurs, pour ce qu’il pu constater lorsqu’elle réalisa la commande d’une serveuse, il s’en était parfaitement bien sorti, ses patrons pouvaient respirer un grand coup, il ne leur avait pas enlevé un élément important. S’il en profita pour bien appuyer sur le fait qu’il ne s’était pas loupé, il lui demanda combien il lui devait au juste. Elle prenait des libertés qui inquiétèrent un chouya Théo. Enfin, il n’avait rien contre le fait qu’elle lui offre un verre, c’était très gentil, il avait juste peur que ça lui retombe dessus. Il voulait donc s’assurer qu’elle ne risquerait pas de problèmes, offrir un verre, c’était presque du vol non ? Si elle perdait son emploi à cause de lui, bon il ne le saurait sans doute pas mais ça lui faisait tout drôle. Elle n’hésita pas lorsqu’elle répondit qu’ils l’adoraient. Ah, ceci expliquait sans doute la pseudo menace de tout à l’heure, s’ils l’adoraient, sûrement qu’ils l’auraient protégés de tout. Néanmoins, si elle offrait des verres à tout le monde, elle allait vite perdre son statut d’employée adorée. Il insista quelque peu et comprit qu’il n’aurait pas vraiment gain de cause lorsqu’elle parla de mettre des mornilles dans la caisse. Plutôt que de se prendre la tête avec elle pour une consommation, Théo préféra en plaisanter, dire qu’il devrait traîner plus souvent dans les bars pour aider les demoiselles blessées, oui les gars aussi bien sûr, mais il sentait que ça n’était pas forcément le plus drôle à dire. Elle confirma en disant qu’il avait loupé des occasions depuis tout ce temps. Il leva son index et son majeur « ça me fait donc deux raisons de revenir ici, la première pour tester toute la carte et décréter quelle boisson a ma préférence et soigner les filles qui ont des problèmes avec des clients relous. Pour savoir si ma nouvelle carrière va décoller rapidement, ça arrive souvent l’incident de ce soir ? » Faisant mine d’être pensif, comme si c’était vraiment ce qu’il avait l’intention de faire de sa vie, il annonça à la barmaid « Par contre, pour que le plan soit parfait, il va falloir que vous évitiez de vous interposer à chaque fois. » Il hésita quelques secondes avant de céder à la plaisanterie « Sauf si vous adorez que je vous soigne, bien entendu. » Bien sûr, vu comme ça avait été compliqué la première fois, elle allait en redemander.
Si elle voulait l’amadouer, il faudrait faire mieux qu’avec un cigare, Théo n’était toujours pas devenu un adepte de tout ce qui était fumette. Il ne comprenait pas vraiment qu’on puisse se pourrir la santé avec cela et être dépendant au point que de ne pas avoir sa dose pouvait changer sa perception des choses, des gens et l’humeur pouvait être changeante. Avec quoi, elle pouvait l’amadouer, il réfléchit sérieusement à la question « J’aime bien les fondants au chaudron. » Avant d’avoir Paprika, il aimait les Couinesouris en sucre, le problème c’est que l’animal roux réagissait un peu trop au couinement de la souris, pensant qu’il s’agissait de son jouet, pour le bien être mental de son chat, Théo avait préféré arrêter d’en acheter, ce qui était certainement pas plus mal. Il voulait bien répondre à ses questions, et si possible qu’elle réponde aux siennes mais il serait plus prudent d’attendre la fin de son service, ses patrons allaient sûrement râler si elle parlait sans arrêt à un type au bar, même s’il était prêt à prendre d’autres cocktails, sans alcool bien sûr. Peut-être même que les autres clients voulaient parler à la barmaid, Théo regarda autour d’eux pour vérifier cette théorie mais personne ne semblait vouloir parler à la demoiselle, ils semblaient plutôt captivés par les numéros, leurs verres… ou même les filles. La proposition qu’il lui fit sembla étonner la demoiselle. Quoi, il se montrait prévenant, il précisa que ça n’était pas une technique pourrie pour la ramener chez lui, ce qui était logique. Elle garda le silence, le regardant juste, même après qu’il l’ait complimenté sur la qualité du cocktail. Il fut pris au dépourvu lorsqu’elle lui posa la question, il n’avait jamais vu une barmaid ou même un barman discuter avec un seul client durant toute une soirée. Il aurait eu tendance à dire oui du coup mais elle semblait tellement convaincue du contraire qu’il ne dit rien, à raison puisqu’elle arriva à lui sortir ce qu’elle avait servi depuis qu’elle était là, il pouvait d’ailleurs confirmer qu’aucune goutte n’avait été gâché et que le bar était nickel chrome. Il la regarda plutôt impressionné et lorsqu’elle le provoqua en lui disant qu’il devait faire mieux s’il voulait la déconcentrer. La seule chose qu’il trouva à redire c’est de lui demander si elle allait bientôt faire une pause. C'était presque la déconcentrer que de dire ça non ?
Le programme qu'elle lui proposait serait amusant jusqu'au moment où un serveur viendrait lui passer commande. A partir de là ce serait une catastrophe, sauf pour servir le vin et le champagne, ça il gérait - comme un peu tout le monde - mais la moindre confection de cocktail risquait de donner envie aux clients de fuir et lui, contrairement à la barmaid du jour, les patrons ne l'adoraient pas du tout. Ça ne serait pas pour aujourd'hui la confection du cocktail idéale pour elle. « Si précédemment je courais un risque avec vos patrons pour une erreur de sortilège de soin, vous imaginez ce que je pourrais avoir comme problème si je prenais votre place au bar? De vous à moi, je doute réussir à garder l'endroit aussi propre que vous ou Alan. Sans parlez du fait que j'aurais la main sûrement trop lourde » même si il se posait la question à ce sujet, ayant l'impression qu'elle avait bien chargé son verre. « Si je commence à dilapider les réserves d'alcool pour vous faire un cocktail, on risque de se faire taper sur les doigts. » Il y avait aussi un point hyper important à prendre en compte « Vous avez le droit de boire pendant vos heures de services ? » Est ce que les patrons s'étaient dit qu'ils laissaient à chaque employé le soin d'accepter ou de refuser un verre d'un client tant qu'il restait capable de travailler ou est ce qu'ils avaient une politique 0 alcool pendant les heures de travail ? C'était important de se poser la question. Puisqu'il était certain que de préparer un cocktail pour la demoiselle sur son lieu de travail était une idée qui laissait à désirer, il refusa. De toute manière, probablement qu’elle aurait refusé. Elle revint sur le sujet qui l’intéressait, un peu têtue la demoiselle non ? Si Saoirse était terrible ? Tout dépendait ce que l’on mettait comme définition derrière le mot terrible. Elle était terriblement douée dans son domaine, ça c’était une certitude, chose que les patrons de Saoirse et de la barmaid semblaient très bien savoir. « Je n’évite pas le sujet. » Elle ne lui avait rien proposé qui vaille le coup qu’il réponde à ses question. Est-ce qu’il avait été terrible avec elle, il n’aurait pu le dire « Je crains que je ne sois pas très impartial dans cette histoire, je ne me trouvais pas invivable mais il faudrait lui demander à elle, si ça se trouve, elle a un avis tout à fait différent du mien. » Chose qui serait impossible tant qu’elle n’aurait pas l’identité de la personne mais cela, Théo se garda bien de le préciser. « Si la question est : Nous sommes nous quittés en bon terme ? La réponse est oui. » Etant donné que ça n’était pas une information pouvant aider à trouver l’identité de la personne, il pouvait bien lui préciser cela.
Afin de ne pas la rendre chèvre et qu’elle se désintéresse de lui, ce qui serait quand même dommage puisqu’elle semblait savoir plein de chose ici. Il lui proposa « Si vous voulez on peut jouer à un jeu de question réponses, je vous pose des questions sur votre quotidien ici. » ou plutôt sur les clients qui fréquentaient cet établissement « Et vous me posez des questions sur mon ex, sans demander le prénom directement bien sûr, sinon le jeu n’a aucun sens. Est-ce que cela vous convient ? » C’est fou parce qu’il pressentait qu’elle allait rajouter des règles, ne se contentant pas vraiment d’un défi tel qu’il était à la base, ses réflexions allant bien plus loin que celles de Théo. Cependant, comme les réponses l’intéressaient aussi, il voulait bien jouer selon ses règles, ou plutôt certaines de ses règles.
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Sienna Giacometti
INRP
Métier : Co-propriétaire du cabaret Midnight Sky. Chargée des relations publiques et des partenariats
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Date d'inscription : 28/12/2022
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Lumos Je rp en : #5F9EA0 Mon allégeance : va à mon frère plus que tout, aux mangemorts par intérêt
Mar 7 Mai - 19:40
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
Ce n’était pas systématique que les clients du Midnight Sky soient des personnes intéressantes. Même si elle devait chaque fois jouer le jeu, Sienna n’allait certainement pas prétendre l’inverse. Certains étaient chiants comme la pluie, mais en tant que propriétaire des lieux, elle se devait de traiter tous les clients avec le même intérêt si elle voulait qu’ils continuent de consommer, et surtout de revenir. Pour le bien de son cabaret, elle était prête à prendre sur elle et à suivre une conversation ennuyeuse et à rire à des plaisanteries franchement pas drôles. Au moins, c’étaient des mensonges utiles. Utiles pour le Midnight Sky et son porte-monnaie. Flatter l’égo des clients était toujours une bonne idée et elle l’avait très vite compris. Si au passage elle s’ennuyait ferme, ce n’était qu’un petit sacrifice sur son chemin. Tant que le cabaret continuait d’attirer les sorciers et d’engranger de beaux chiffres d’affaires, alors elle pouvait faire semblant de trouver quelques blagues hilarantes ou des conversation passionnantes. Aujourd’hui cependant elle n’avait pas besoin de prétendre. Le sorcier qui se trouvait en face d’elle était réellement d’une conversation intéressante. Ou plutôt, il la divertissait, et ça avec l’italienne c’était toujours une bonne chose. Si ça n’avait pas été le cas, cela aurait fait un moment qu’elle se serait détournée pour vaquer à d’autres occupations -ce n’était pas comme si ça manquait du Midnight Sky - et surtout histoire de couper court à toute discussion. De toutes ses provocations, le sorcier ne s’offusquait pas, et quand il répondait avec sérieux à ses boutades, elle trouvait cela plus drôle encore. Discuter ainsi en travaillant, Sienna trouvait ça agréable, c’était bien plus distrayant que de se retrouver seule avec ses bouteilles et ses verres à remplir en attendant qu’Alan soit en état de reprendre son service. Enfin, s’il pouvait reprendre son service ce soir, l’autre client l’avait pas mal esquinté.
A bien y songer, Sienna n’avait rien contre l’idée que le sorcier devienne un habitué des lieux. Un de ceux qui n’avaient même plus besoin de passer commande pour que leur verre arrive devant eux. Avec lui ce serait un Old fashioned, bien évidemment. L’italienne avait décrété que ce serait sa boisson alors il ne pourrait pas en aller autrement. En plus, il buvait son cocktail sans grimacer ou se plaindre, signe qu’elle avait visé juste. Il suffisait qu’il revienne plusieurs fois et qu’il se montre assez avenant avec le staff pour que tout le monde se souvienne de lui, et le tour serait joué. Si c’était facile, ça ne semblait pas vraiment l’emballer. « Et si je vous disais que moi je veux tester un peu tout au niveau de la carte pour être parfaitement sûr que celui que vous m’avez gentiment servi soit vraiment celui qui me correspond le mieux. » Sienna l’observa avec amusement. Dis donc est-ce qu’il n’était pas en train d’essayer de l’amadouer avec son sourire et son petit compliment, mine de rien ? C’était bien possible. Et c’était tant mieux, l’italienne n’avait rien contre ce genre de petit effort, bien au contraire. Heureusement, aussi, parce qu’il était également en train de dire qu’il n’était pas sûr que le cocktail qu’elle avait si bien choisi pour lui soit le bon choix. Une remarque qui fit rouler des yeux à Sienna. « Je vous dirai que vous êtes en train de remettre en cause mon expertise, et que ce n’est quand même pas très sympa. » Lança-t-elle avec légèreté, l’air de rien. Non mais quelle idée de ne pas être sympa avec la barmaid. Pourtant il s’était vanté que ses parents lui avaient donné une bonne éducation. « Pas au niveau du nom, ça nous sommes bien d’accord, vous avez tapé dans le mille. » Une moue de satisfaction vint se poser sur les traits de la sorcière. Bien évidemment qu’ils étaient d’accord.
Ce fut tout de suite moins satisfaisant que de céder son poignet au sorcier. Oui, oui, elle avait perdu leur pari et c’était ce qui avait été mis en jeu, mais quand même, ça lui semblait être une perte de temps pour eux deux. Oui, c’était plus facile de préparer les commandes ainsi, mais ça elle n’allait certainement pas le dire comme ça. A la place, elle choisit de lui offrit le cocktail qu’il était en train de boire. C’était quand même bien mieux comme remerciement, que juste quelques mots lancés dans une conversation. Une générosité qu’il ne fallait pas s’attendre à revoir chaque fois, elle voulait bien faire preuve d’un peu de reconnaissance, mais sa priorité restait le chiffre d’affaires du Midnight Sky. Que le sorcier ne s’inquiète pas pour elle, elle n’allait pas avoir de problème avec son patron. C’était ça qu’il y avait de bien à être la patronne, elle avait peut-être un max de responsabilités, mais elle avait aussi de nombreuses libertés et si elle voulait offrir un verre à un client, elle n’avait pas besoin de demander l’autorisation. Certainement qu’Ezio ne serait pas d’accord avec ça, mais tant pis pour lui, il n’était pas là. Que le client ne s’habitue pas trop, cependant, Sienna n’avait pas l’intention de lui distribuer des verres à tour de bras sans le faire payer. Si c’était là son intention en affirmant qu’il devrait venir plus souvent au cabaret dans l’espoir d’y trouver des sorcières à soigner pour obtenir des verres, il allait finir invariablement déçu. En revanche, si c’ était les sorcières qui l’intéressaient, il en avait perdu du temps, en ne venant pas plus tôt. « Ca me fait donc deux raisons de revenir ici, la première pour tester toute la carte et décréter quelle boisson a ma préférence et soigner les filles qui ont des problèmes avec des clients relous. Pour savoir si ma nouvelle carrière va décoller rapidement, ça arrive souvent l’incident de ce soir ? » Une expression amusée s’échappa de la gorge de Sienna. C’était quand même un sacré raccourci pour une soirée passée dans un cabaret. Mais c’était original, aussi. Habituellement, les clients du Midnight Sky venaient pour les spectacles et l’ambiance, d’autres venaient pour parler affaires entre eux, et d’autres encore étaient intéressés par un passage dans les pièces des sous-sols, dédiées à des activités différentes et plus lucratives encore pour les Giacometti.
Qu’il l’interroge sur les incidents comme celui de ce soir fit hausser un sourcil à Sienna. « Pas vraiment. » Eluda-t-elle en accompagnant ses propos d’un geste vague de la main. De toute façon, elle ne pouvait rien répondre d’autre. Que ce soit le cas ou non, elle n’allait certainement pas le dire à un client. Sienna n’était pas stupide non plus, dire que ce genre d’incident pouvait arriver pourrait faire fuir ceux qui n’étaient pas des habitués des lieux et elle n’avait aucune intention de perdre le moindre client. « Par contre, pour que le plan soit parfait, il va falloir que vous évitiez de vous interposer à chaque fois. » Profiter que des relous s’en prennent aux serveuses pour se faire offrir des verres c’était… Non, franchement c’était malin, Sienna devait bien lui accorder ça. Pour un sorcier qui avait de l’éducation, on pouvait dire qu’il était aussi pas mal opportuniste. Ce qui était loin d’être une mauvaise chose, l’italienne n’allait pas dire la contraire. « Je ne peux faire aucune promesse. » Rétorqua-t-elle tout de même dans un moue peu convaincue. Quoi ? Elle n’allait pas laisser de tels incidents se dérouler dans son cabaret sans intervenir quand même. Ou envoyer Soren, quand il voulait bien arriver à temps. C’était que Sienna y tenait au Midnight Sky. Ce sorcier pourrait bien trouver un autre moyen de se faire payer des verres. Il n’avait qu’à parler de ses diplômes accrochés dans son salon, ça avait toutes les chances de fonctionner. « Sauf si vous adorez que je vous soigne, bien entendu. » Un sourire amusé vint fendre les lèvres de Sienna. Ah oui, ça c’était sûr, elle avait adoré et il ne se faisait absolument aucune idée en disant cela. D’ailleurs, elle n’avait pas du tout ronchonné ou tenté de s’esquiver. Ce qu’il ne fallait pas entendre. Elle roula des yeux, appréciant tout de même son trait d’humour. « Je préfère ne pas répondre à ça, vous allez être déçu. » Ou vexé, et on ne vexait pas les clients.
Puisque le sorcier avait obtenu le prix qu'il voulait. Bon l'opportunité de soigner son poignet, ce qui n'était pas vraiment un prix de folie mais bon, chacun son truc Sienna ne jugeait pas. Bref, il était temps pour elle d'obtenir sa propre récompense. Ou du moins de la compléter. Parce que c'était bien sympa de savoir que l'une des exs du sorcier se trouvait parmi leurs employés, mais maintenant elle, elle voulait en savoir plus. Piquer sa curiosité mais ne rien lui dire de plus, ça ne se faisait vraiment pas. Sienna essayait donc avec plus ou moins de succès d'en savoir plus. Enfin, avec moins de succès puisque son client n'était jamais content de ce qu'elle proposait. Pourtant avec un cigare et son cocktail il aurait eu la classe, l'italienne en était sure, mais non, il ne fumait pas, c'était mauvais pour la santé blablabla... Très bien, elle voulait bien savoir avec quoi elle pouvait l'amadouer dans ce cas. C'était toujours utile de savoir avec quoi elle pourrait acheter les gens, sait-on jamais. « J’aime bien les fondants au chaudron. » Oh alors ça, elle ne s'y était pas attendue. On pouvait l'acheter avec des friandises, jamais Sienna ne l'aurait deviné en le voyant comme ça. D'accord, l'apparence ne voulait souvent pas dire grand-chose, mais quand même. Au final, elle trouvait ça plutôt drôle. Et si besoin, ce n'était pas ça qui allait la ruiner, ce qui était un point non négligeable. « Je retiendrai l'info, ça peut toujours être utile. » Ce qui la fit également sourire c'était qu'il s'imagine qu'il était en train de la déconcentrer. Alors ça c'était quand même bien mal la connaître. D'accord Sienna n'était pas vraiment barmaid, mais il fallait plus qu'une simple conversation-même agréable- pour la déconcentrer. C'était quand même assez drôle de voir que le client s'imaginait ce genre de chose alors qu'elle était parfaitement capable de lui citer chaque boisson qu'elle avait préparé et de lui montrer qu'elle n'avait fait ni la moindre erreur, ni la moindre tâche sur le beau bar d'Alan. Enfin techniquement c'était plutôt son bar, mais c'était une simple question de vocabulaire. A sa petite démonstration, le sorcier afficha une mine impressionnée dont Sienna fut particulièrement satisfaite. La déconcentrer, elle, ça la faisait bien rire.
Le sorcier n'avait pas exagéré lorsqu'il lui avait dit être têtu, il avait envie de savoir quand elle aurait terminé son service et alla jusqu'à tourner sa question de deux manières différentes pour espérer obtenir une réponse. Qu'il n’obtînt pas, d'ailleurs, parce que Sienna n'en voyait pas l'intérêt. Elle ne comptait pas prendre de pause et lui ne comptait pas l'inviter chez lui pour lui montrer ses fameux diplômes. Aucun intérêt à lui répondre sérieusement dans ce cas. C'était bien plus sympa de le chercher un peu et de lui demander s'il avait dans l'idée de prendre sa place pour lui faire un cocktail à son tour. « Si précédemment je courais un risque avec vos patrons pour une erreur de sortilège de soin, vous imaginez ce que je pourrais avoir comme problème si je prenais votre place au bar? De vous à moi, je doute réussir à garder l'endroit aussi propre que vous ou Alan. Sans parlez du fait que j'aurais la main sûrement trop lourde » Quels problèmes il pourrait avoir à jouer les barman improvisé ? Oh, Sienna n’avait absolument aucun mal à l’imaginer. De gros, gros problèmes, ça c’était une évidence. Du genre qui faisaient regretter d’avoir eu envie de jouer un peu. Or, si l’italienne était joueuse, elle n’avait pas envie de sacrifier le Midnight Sky. « Si je commence à dilapider les réserves d'alcool pour vous faire un cocktail, on risque de se faire taper sur les doigts. » Sienna haussa un sourcil à ces mots, surtout aux derniers en réalité. C’était assez drôle de l’entendre parler comme s’ils étaient une équipe. Pas forcément désagréable, juste un peu original. Et aussi complètement tiré par les cheveux, car cette situation où il jouerait les barman n’arriverait jamais. « Oh, mais je n’ai jamais dit que je vous laisserai faire. Je tiens à mes bouteilles. » Rétorqua-t-elle malicieusement. Sienna n’avait jamais dit qu’il fallait prendre toutes ses paroles au sérieux. Elle n’avait fait que l’interroger sur ses intentions, ça n’avait pas été une invitation, même si elle aurait été bien curieuse de savoir quel cocktail il lui aurait choisi. Pour une fois, la prudence prenait le dessus, elle préférait éviter qu’il dilapide toutes les bouteilles du cabaret pour une boutade. « Vous avez le droit de boire pendant vos heures de services ? » Ca, ça dépendait. En tant que barmaid, non, bien sûr que non. Par contre, en tant que patronne, Sienna faisait bien ce qu’elle voulait. Ca faisait aussi parti du métier que d’accepter de se laisser offrir un verre par un client si ça pouvait lui faire plaisir et le pousser à revenir. Il ne fallait juste que ça n’arrive pas trop souvent dans une même soirée sinon la sorcière était dans l’obligation de ne pas tout boire et c’était dommage. « Je n’ai pas non plus dit que j’accepterai. » Ajouta-t-elle dans un grand sourire innocent. Ca aurait pu être drôle, elle n’allait pas dire le contraire, mais il y avait un peu trop en jeu pour s’amuser à ça.
A la place, Sienna préféra revenir sur le sujet que le sorcier semblait s’appliquer à éviter depuis quelques minutes : celui de son ex. Qu’il ne s’imagine pas qu’elle avait oublié, ce n’était absolument pas le cas mais soudainement c’était comme si tous les autres sujets de conversation étaient plus intéressants que celui-là. Or, pour le coup, l’italienne n’était pas du tout d’accord. Après, peut-être que ça cachait quelque chose. Elle ne savait rien du sorcier, ni de son ex, alors peut-être que l’un ou l’autre avait été terrible et que leur relation s’était finie dans le drame le plus sanglant et le plus croustillant de toute société sorcière. De quoi donner à Sienna encore plus envie d’en savoir davantage. « Je n’évite pas le sujet. » La sorcière s’accouda au bar et vint poser son menton dans sa main pour contempler le sorcier, un sourcil arqué, l’air de dire à peine. Non mais sérieux, il parlait de tout sauf de ça, et esquivait chacune de ses tentatives de l’acheter, à un moment il fallait appeler un sombral un sombral. « Je crains que je ne sois pas très impartial dans cette histoire, je ne me trouvais pas invivable mais il faudrait lui demander à elle, si ça se trouve, elle a un avis tout à fait différent du mien. » Oui alors ça, Sienna aimerait pouvoir le lui demander à l’ex mystère, mais pour cela il fallait au moins qu’elle sache son prénom. Elle se chargerait ensuite d’aller lui poser toutes les questions qui pouvaient lui passer par la tête. Et l’italienne en avait déjà une foule. « Si la question est : Nous sommes nous quittés en bon terme ? La réponse est oui. » Sienna le regarda en plissant des yeux. Est-ce qu’elle était étonnée de cette affirmation ? Absolument pas. Elle ne connaissait toujours pas le sorcier, mais elle se doutait que s’il lui parlait de son ex en sachant qu’elle pourrait aller l’interroger dès qu’elle aurait son nom, c’était parce que leur histoire ne s’était pas terriblement mal terminée. Est-ce que ça voulait dire qu’elle allait automatiquement lui accorder sa confiance et croire en ces dires ? Pas plus. « Hum, je ne vous trouve pas très impartial sur le sujet. » Glissa-t-elle, ravie de pouvoir reprendre ses mots pour les retourner un peu contre lui. « Il faudrait que je puisse lui parler pour être sûr. Vous voulez pas me donner son nom ? » Conclut-elle dans un grand sourire amusé. Ah bah oui, pour lui parler, il lui fallait son identité. Parce qu’en attendant, il n’abordait toujours pas le sujet clairement.
« Si vous voulez on peut jouer à un jeu de question réponses, je vous pose des questions sur votre quotidien ici. » Sienna regarda le sorcier avec un éclat d'intérêt nouveau dans le regard. Un nouveau jeu, voilà qui lui plaisait bien. Le service avait un peu ralenti et puisqu'elle gérait à la perfection le bar, elle pouvait bien se permettre de se divertir un peu. « Et vous me posez des questions sur mon ex, sans demander le prénom directement bien sûr, sinon le jeu n’a aucun sens. Est-ce que cela vous convient ? » Alors, oui et non et elle le lui démontra en dodelinant un peu de la tête. Elle était toujours partante pour jouer, la question ne se posait même pas, surtout si ça pouvait lui donner l'opportunité d'en savoir enfin un peu plus sur cette fameuse ex pour laquelle le sorcier faisait tant de secrets. Par contre, il fallait vraiment qu'ils parlent des idées de mises du client parce que ça n'allait pas du tout là. « Mon quotidien ici ? » Souligna-t-elle d'un ton qui montrait combien elle était tout sauf convaincue par cette idée. D'où ça venait d'ailleurs cette idée ? Ca n'avait pas grand intérêt. « Ce n’est franchement pas ce qu’il y a de plus intéressant sur moi, vous savez. » En plus, il la prenait toujours pour une simple employée qui jouait les barmaids, ce qui voulait dire qu'il s'attendait à des informations pas vraiment palpitantes. Pourquoi vouloir savoir ce genre de chose alors qu'il y avait des choses bien plus intéressantes à dévoiler sur elle ? Par Merlin, elle avait fait partie de la mafia, elle maitrisait les courses en moto volante, elle gérait un cabaret et d'autres affaires à la fois lucratives et peu recommandables... Mais non il voulait parler du quotidien d'une serveuse. Super. Bon, de toute façon ce n’était pas exactement comme si elle pouvait lui raconter tout ça. Mais elle aurait bien trouvé un moyen. « Vos idées de jeux laissent un peu à désirer quand même, vous vous en rendez compte ? » Oui, bon, même s'il ne fallait pas vexer les clients, elle n'avait pas pu s'en empêcher. Oups.
Franchement, Sienna ne comprenait pas la logique du sorcier. Elle ne disait pas non plus que le métier de serveuse au Midnight Sky était inintéressant, mais il y avait quand même mieux. Elle était là, face à lui, et tout ce qui l'intéressait c'était son boulot ? Ca aussi c'était un peu vexant dis donc... Ou alors il y avait une raison cachée derrière tout ça. « Ou alors vous venez de la concurrence et vous êtes là en repérage. » Lança-t-elle sur une inspiration. Si c'était ça, l'espion industriel n'était pas très doué alors elle lui offrit tout de même un sourire malicieux. Celui qui laissait présager qu'elle s'amusait beaucoup de la situation. « Je peux invoquer mon droit au silence mais quand même poser des questions sur votre ex ? » Reprit-elle dans un grand sourire, tout en papillonnant des yeux histoire de l'amadouer un peu. Comment ça, elle exagérait ? Ce n'était pas vraiment une surprise. L'espoir faisait vivre comme on disait. « Mes patrons m'adorent, mais je tiens quand même à mon job. » Ce qui était, pour le coup, tout à fait vrai. Même si Sienna savait que le Midnight Sky était bien au-dessus de la concurrence, elle la prenait quand même au sérieux. Il s’agirait de ne pas se laisser dépasser parce qu’elle avait trop parlé avec un inconnu. Le bien de son business passait en premier. Elle fit la moue et laissa filer quelques secondes avant de lâcher « Elle travaille à quel poste ici ? » Quoi, sur un malentendu, ça se tentait.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
Lors des réceptions organisées par sa famille, Théo ne se prenait jamais la tête pour la boisson, le champagne étant une valeur sûre, il buvait du champagne comme bon nombre des convives. En revanche, là, il avait mis les pieds dans un cabaret, quelque chose qui ne lui ressemblait guère, il faut le dire, même si c’était un endroit plutôt sympathique à regarder, le jeu de lumière étant tout ce qu’il y a de plus réfléchi. Il avait eu la carte entre ses mains, s’était rendu compte de tout ce que l’établissement pouvait proposer comme boisson alors, même si un jour il devenait un client régulier, il doutait sincèrement qu’on puisse lui servir la boisson qu’il voulait. Bien sûr que le cocktail choisi pour lui par la barmaid était très bon et lui correspondait bien mais on ne choisit pas des boissons parce que leur intitulé correspond à la personnalité de quelqu’un, surtout de quelqu’un rencontré il y a même pas cinq minutes, bonjour les préjugés. Il en goûterait donc d’autres quand il viendrait et lorsqu’il aurait goûté tous les cocktails de la carte, bon sang était ce seulement possible qu’il revienne ici autant de fois ? Il pourrait indiquer à la barmaid qui remplaçait Alan si elle avait eu raison ou non. Roh, elle ne voulait pas entendre son envie de tester plein de choses. C’est fou ça, elle avait bien dû goûter toute la carte pour pouvoir ensuite proposer aux clients différentes boissons ? ça serait complètement étrange que les conseils prodigués aux consommateurs soient juste du par cœur et que les employés n'aient aucune idée du véritable goût des boissons. Il roula des yeux lorsqu’elle répliqua qu’il mettait en cause son expertise « ça n’est pas le cas. » allons bon, maintenant ça n’était pas très sympa. « Loin de moi l’idée d’être désagréable, je suis plutôt curieux par nature et s’il y a une carte, c’est bien pour que les différentes personnes attablées puissent faire leur choix. » Loin de se laisser faire, il rajouta « Et puis, imaginez que vos patrons cessent de mettre à la carte l’old fashioned, que vais-je boire ? » Il la voyait mal insister auprès de ses exigeants patrons pour garder cette boisson à la carte.
S’il l’avait soigné parce que c’est ce qu’il se devait de faire, Théo fut fort bien récompensé puisqu’il obtint un verre gratuit. Purée, c’était si simple d’obtenir des verres de nos jours, forcer une fille à se faire soigner alors qu’elle répétait moult fois qu’elle n’avait pas mal et hop dans la poche. Théo venait de trouver une nouvelle raison pour venir ici, tester la carte avant qu’elle ne change et soigner les filles qui se blesseraient, même s’il espérait que ça n’arrive pas souvent, quand bien même c’était bon pour ses affaires à lui. Défendant son emploi, alors que très franchement, ça ne serait pas Théo qui ferait de la mauvaise pub – à moins que sa sœur ne se fasse agresser ici - elle répondit vaguement à la question, ah elle n’aidait pas vraiment la demoiselle. Afin de ne pas la gêner, Théo parla d’autre chose, du fait qu’elle ne s’interpose pas à l’avenir. Si cela l’amusa, enfin il sembla lire cela dans le regard de la demoiselle, elle refusa de faire alliance avec lui, quel dommage. Ou alors et c’était pas du tout probable, elle aimait bien qu’il la soigne sous ses airs un peu bougon, ses tentatives pour ne pas respecter sa part du marché n’avaient été là que pour le faire râler. Elle préférait ne pas répondre pour ne pas le décevoir ou peut être que non, elle n’aimait pas les soins, c’est fou ça quand même, elle se rendait bien compte que tout était bien plus simple depuis qu’elle avait accepté qu’il la soigne. Bon, il aurait bien prétendu que les boissons étaient préparées bien plus vite mais ça serait un véritable mensonge. En échange de ses soins, Théo avait dû balancer une information croustillante sur lui et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça intriguait énormément la sorcière qui cherchait à en savoir bien plus, à l’acheter surtout. Il révéla son péché mignon pour les fondants au chocolat et il y en avait visiblement pas ici, sinon il aurait été convaincu qu’en moins de deux minutes, elle lui en aurait proposé.
S’il chercha à savoir quand elle aurait fini, il n’obtint aucune réponse, juste une question pour savoir s’il comptait prendre sa place, par Merlin non, ce serait une catastrophe, il y aurait de l’alcool partout, les clients seraient mécontents et les patrons exigeants fous de rage. Elle était visiblement d’accord sur ce point puisqu’elle décréta qu’elle ne l’aurait jamais laissé faire, ah oui ? C’est marrant parce qu’elle avait au contraire l’air de quelqu’un de joueuse, quelqu’un que ça amuserait beaucoup de le laisser galérer à faire des boissons. La question qui allait avec, même s’il avait bien compris que ça n’arriverait jamais c’est est ce qu’elle avait le droit de boire ? Si elle répondit à demi-mot, ça ressemblait quand même à un non « Je serais vexé si je vous préparais un cocktail avec soin et que vous ne le buviez même pas. » Il n’allait donc rien lui préparer du tout. Il faut dire qu’elle était repartie avec son idée de connaître l’identité de l’ex mystère, décidemment, elle ne lâchait jamais cette fille. Il nia le fait qu’il esquivait la conversation, oui oui, elle pouvait lui faire cette tête là, il n’esquivait rien du tout. Il répondit même aux questions comme quoi d’après lui, il n’était pas invivable comme type et ils ne s’étaient pas quittés en mauvais terme. Il ne quittait jamais ses copines en mauvais terme, essayant toujours de faire les choses dans les règles de l’art. Il regarda la demoiselle qui le reprit à ses propos, il était partial, bien sûr qu’il l’était vu qu’il avait fait partie intégrante de cette relation. Il y avait un plan derrière cette phrase, elle voulait son nom pour lui demander directement « Bien tenté, mais non. » A la place il voulait lui proposer un petit jeu, ils se posaient des questions mutuellement et elle finirait bien par obtenir le nom de l’ex. Elle tiqua sur le fait qu’il veuille en savoir plus sur son quotidien, non mais c’est dingue, elle n’était jamais emballée par rien. Il poussa un soupir en l’entendant parler de choses plus intéressantes sur elle et s’indigna « Mais enfin, je vais quand même pas vous interrogez sur ce que vous portez comme lingerie, ça ne se fait pas. » Il la fixa, sentant que la situation allait lui échapper « Ne répondez pas, je ne veux pas savoir. » Non ça ne le regardait pas. Ses idées de jeux laissaient à désirer, non mais tout de suite, c’est elle qui était exigeante.
Il était de la concurrence maintenant, allons bon « Zut je suis grillé, qu’est ce qui m’a trahi ? » Il pencha la tête et demanda bien plus sérieux « ça arrive que la concurrence vienne chez vous ? » Alors ça, il n’en revenait pas, c’était bizarre tout de même. « Ils veulent savoir quoi au juste, quels numéros sont à l’affiche ? » Il y avait marqué sur les affiches justement non « L’alcool que vous servez ? » Il fit un sourire « Je serais une tombe, je ne dévoilerais pas votre meilleure boisson, vous pouvez compter sur moi. » Elle voulait invoquer son droit au silence, ça ressemblait carrément à de l’anti-jeu, si dans un premier temps, Théo secoua négativement la tête, il revint sur sa décision lorsqu’elle parla du fait qu’elle tenait à son job. C’est vrai qu’il n’avait pas pensé à cela, trop habitué à avoir des facilités pour ce qui est d’obtenir un job, ça n’était pas le cas de tout le monde et il ne voulait pas causer du tort à une personne et qu’elle se fasse licencier par sa faute, il faudrait qu’il parle à un des deux patrons, ce serait plus prudent et lui ne risquerait pas d’être licencié, ce fut la raison pour laquelle il se contredit « Ok pour le droit au silence. » Avant qu’il n’ait pu lui dire concentrons nous sur mon potin croustillant, elle tenta une première question « Elle danse, je dirais même qu’elle est très douée, voire qu’elle est née pour ça. » Il fit une pause, pensif avant de rajouter « Enfin, il y a surtout beaucoup de travail, je ne saurais dire combien d’heures elle s’entraîne par jour mais c’est quelque chose. » ça devait être le cas de toutes les danseuses, ça n’était pas très précis. Il rajouta pour aider un peu et montrer qu’il y mettait du sien « Je pense que vos patrons ont fait une bonne affaire en l’embauchant. » Est-ce que c’était cependant la seule personne pour laquelle ils avaient fait une bonne affaire ? Sûrement que non « Je ne parle pas de vous hein, déjà parce que vous le sauriez si vous étiez mon ex mais aussi parce que ce petit jeu n’aurait aucun sens. » Non mais elle prenait des compliments même quand il n’y en avait pas, il pouvait tout aussi bien la flatter un peu et reconnaître que comme employé, elle cochait pas mal de cases, elle devait être une bonne serveuse puisque c’était le poste sur lequel elle avait dû être embauchée, elle faisait une excellente vigile, une barmaid talentueuse et en plus discuter avec elle était fort sympathique. « Alors vous avez une piste ou il vous faut poser une autre question ? » Franchement il était intrigué si elle avait besoin d’une autre réponse, ça voulait dire que cet endroit arrivait à dégoter les meilleurs talents de Grande Bretagne, ça n’était pas rien.
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Sienna Giacometti
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Mar 14 Mai - 22:19
La curiosité est un vilain défaut
Sienna & Théo
Ainsi, le sorcier avait dans l’idée de tester toute la carte du bar du Midnight Sky. Une partie de Sienna était franchement ravie de cette idée. C’était bien simple, s’il voulait tester toutes les boissons proposées, une par une, ça voulait dire deux choses : déjà qu’il comptait revenir. Non parce que même avec tout l’enthousiasme du monde, il était impossible que quelqu’un puisse commander toute la carte en une seule visite. Ou alors cette personne avait de gros problème d’alcoolisme et le barman serait vite dans l’obligation de refuser de le servir. Ou alors c’était qu’elle avait juste l’intention de boire une gorgée pour goûter, sans finir ses verres, et ce serait un véritable gâchis. Même s’il pouvait rapporter gros, Sienna n’était pas fan du gâchis. Deuxièmement, cela voulait dire que le cabaret allait gagner un nouveau client et, par extension, un joli chiffre d’affaires, ce que l’italienne ne pouvait qu’apprécier grandement. Sa priorité restait évidemment que le Midnight Sky amasse le plus d’argent possible, ça allait de soi. Mais il y avait une autre partie d’elle qui n’était pas vraiment d’accord avec tout ça. Une partie d’elle qui avait plutôt l’impression que le sorcier remettait en cause son expertise et c’était quand même un brin vexant d’entendre ça. Oh, et il osait rouler des yeux à son tour, c’était son expression ça. « Ca n’est pas le cas. » Sienna afficha une moue peu convaincue, il allait quand même lui en falloir plus que ça. « Loin de moi l’idée d’être désagréable, je suis plutôt curieux par nature et s’il y a une carte, c’est bien pour que les différentes personnes attablées puissent faire leur choix. » S’amusant beaucoup de le voir se justifier de la sorte comme s’il se souciait réellement qu’elle ne soit pas vexée par ses propos, l’italienne fit mine de réfléchir à ses arguments. La curiosité était plutôt bien trouvée, elle devait l’admettre, surtout qu’elle-même n’en était pas dépourvue. « Et puis, imaginez que vos patrons cessent de mettre à la carte l’old fashioned, que vais-je boire ? » Oh, cet argument là était tout de suite moins bon. Déjà parce que Sienna avait le plus grand mal à imaginer cette supposition arriver. Ensuite parce que s’il parvenait à devenir un habitué, que sa boisson favorite ne soit plus à la carte ne serait plus vraiment une problématique. « Ils n’ont aucune raison de faire ça, c’est un cocktail emblématique. » Répondit-elle tranquillement. Il n’avait pas à s’inquiéter pour sa nouvelle boisson, voyons.
Cette histoire d’habitué, Sienna n’avait rien contre l’idée qu’elle se réalise pour de bon. C’était agréable de discuter avec ce client, et contrairement à ce qu’il s’imaginait elle pouvait papoter sans se laisser déconcentrer. Bon, il n’était pas parfait, ses goûts en boisson étaient un peu à revoir -elle était déjà sur le coup- il avait été un peu obsédé à l’idée de la soigner alors qu’elle allait bien et quand il partageait des secrets, il ne le faisait qu’à moitié. Mais malgré tout ça, Sienna aimait bien discuter avec lui, s’il ne se saisissait pas de toutes les perches qu’il pouvait lui tendre, il réagissait bien à la plupart de ses provocations. Il était bien éduqué mais il ne s’offusquait pas de tout ce qu’elle pouvait oser lui sortir, et ça, ça plaisait à l’italienne. Bon, il fallut tout de même qu’elle lui explique qu’elle n’avait jamais vraiment eu l’intention de le laisser passer derrière le bar pour qu’il lui prépare un cocktail, mais c’était un détail. Elle pouvait comprendre la confusion. Elle passait un peu son temps à le chercher, il fallait dire. Mais si Sienna trouvait que ce serait très drôle de le laisser lui préparer une boisson, elle n’avait pas non plus très envie de le voir vider les bouteilles ultra chères du cabaret pour finir avec un verre imbuvable juste parce qu’elle l’avait défié. Elle était joueuse, très joueuse, mais il ne fallait pas que cela porte préjudice au Midnight Sky d’une manière ou d’une autre tkt il pourra jouer les barmen plus tard. « Je serais vexé si je vous préparais un cocktail avec soin et que vous ne le buviez même pas. » Sienna observa le sorcier, dis donc, il était en train d’inverser les rôles, non ? D’accord, c’était plutôt bien joué de sa part, elle devait le reconnaitre. Mais ça ne changerait pas grand-chose à sa réponse, se laisser offrir des verres par les clients devait rester occasionnel. Il ne fallait pas non plus qu’il se mette en tête qu’il pouvait payer des cocktails aux employés. Enfin, pas sûr qu’il soit intéressé à l’idée de payer un verre à Alan. « Tout dépend de ce que je vous vois mettre dedans. » Répondit-elle donc dans un sourire, en toute honnêteté. Ah, l’égo des hommes c’était bine sympa mais s’il mélangeait tout et n’importe quoi et qu’elle savait d’avance que la boisson serait ignoble, il n’y aurait pas moyen de la faire boire. Sienna était joueuse, pas suicidaire.
Elle était également plutôt têtue, ce qui leur faisait un joli point en commun. Peut-être pas le meilleur à avoir, mais là n’était pas la question. Il suffisait de ne pas demander à Ezio de commenter sur le sujet parce qu’il n’aurait jamais de truc gentil à dire. Mais c’était un peu le rôle d’un grand frère de toute façon. Le secret du sorcier était intéressant, mais elle n’avait toujours pas toutes les infos pour être totalement satisfaite. Il avait une ex dans les employées du Midnight Sky, et elle ne savait toujours pas de qui il s’agissait. Du point de vue de Sienna c’était un véritable outrage. Elle ne pouvait pas rester ainsi, avec sa curiosité inassouvie alors elle continua de l’interroger à ce sujet, essayant de manœuvrer pour le pousser à lui en dire plus. Un nom. Pour le pousser à lui dire un nom. S’il ne voulait pas s’étendre sur le sujet parce qu’il était partial, très bien, il n'avait pas tort, qu’il la laisse donc aller voir son ex mystère pour en apprendre plus. C’était simple comme bonjour. Mais ça ne le persuadait toujours pas. « Bien tenté, mais non. » Sienna étouffa un grognement de frustration. Oh, non mais ce n’était vraiment pas drôle ça. A la place, il voulait lancer un nouveau jeu. Voilà qui était intéressant, prometteur même, jusqu’à ce qu’il en dévoile les détails. Un jeu de question réponse, pourquoi pas, surtout si ça pouvait permettre à l’italienne d’enfin en apprendre plus sur son ex. Par contre, lui il voulait lui poser des questions sur son quotidien au Midnight Sky. Et pas sur son quotidien de patronne, puisqu’il ignorait toujours qu’elle l’était, mais sur celui d’une serveuse. A cette idée, Sienna avait un peu déchantée. Franchement, c’était nul, non ? D’ailleurs, elle n’hésita pas à le lui signaler. Sur ses deux jeux, les mises avaient vraiment laissé à désirer, alors qu’elle était là et qu’elle était partante pour s’amuser un peu. C’était dingue quand même tellement d’opportunités loupées.
Oh, et en plus il trouvait le moyen de soupirer, ce scandale. « Mais enfin, je vais quand même pas vous interrogez sur ce que vous portez comme lingerie, ça ne se fait pas. » Les yeux de Sienna s’ouvrirent grand de stupeur à ces paroles. Sûrement que ses lèvres en firent de même, d’ailleurs. Quoi ? Attendez, stop, quoi ? Il venait de dire quoi, le sorcier ? Oh, par Merlin elle n’en revenait pas. Si elle s’y était attendue à celle-là. « Ne répondez pas, je ne veux pas savoir. » Ah, celle-là, par contre, Sienna s’y était plus attendue. Mais non, bien sûr que non, elle n’allait pas l’écouter. Il n’y avait aucune réalité possible dans laquelle elle acceptait d’écouter le sorcier. Pire encore, de lui obéir. Alors là, ça aurait été bien mal la connaitre. Et s’il ne la connaissait pas vraiment, il pouvait au moins se douter que jamais elle n’allait l’écouter. Ah, que n’avait-il pas dit… Le regard de Sienna pétillait plus fort que jamais d’un mélange d’amusement et de provocation. « Ca fait déjà deux fois que vous lancez des sujets et que vous vous ravisez ensuite, vous vous en rendez compte ? » Lança-t-elle en plongeant ses prunelles dans celles de son client. Ah, il n’était pas si sûr que ça qu’il voulait jouer. Mais c’était bien trop facile de faire marche arrière comme ça. Et vraiment peu drôle. « Si vous voulez me provoquer, il faut être prêt à assumer ensuite, M. Old fashioned. Elle ne vous a pas appris ça, votre éducation ? » Un sourire en coin vint flotter sur les lèvres de l’italienne, tandis qu’elle insistait sur ce dernier mot, ravie de sa petite bravade. Ahlala, mais c’était qu’il fallait tout lui expliquer quand même. Pourtant, c’était lui qui avait parlé de lingerie en premier, pas elle. Pour une fois, Sienna avait été sage. Mais comme elle avait été suffisamment sage à son goût, elle décida de s’amuser un peu plus. Elle se pencha par-dessus le bar pour s’approcher du sorcier et venir souffler discrètement à l’oreille du sorcier. « Quant à ma lingerie… Qui vous dit que j’en porte ? » En se reculant, elle lui adressa un grand sourire pas tout à fait innocent. Elle aurait bien ajouté qu’il pouvait venir vérifier par lui-même, mais les risques de le faire fuir étaient encore trop grands. Pourtant ça, ça aurait été un autre jeu follement amusant.
Mais non, ce n’était pas ce qui était prévu au programme. Pas que Sienna raye totalement cette possibilité de sa liste, bien évidemment, mais quelque chose lui disait que le sorcier était un peu trop bien éduqué pour ça. Tant pis. Il voulait donc jouer à un jeu de question réponse, ce qui aurait pu être sympa s’il s’était intéressé à autre chose qu’au quotidien d’une employée de cabaret. Peut-être avait-il des centres d’intérêt particulièrement ennuyants ? Sienna avait du mal y croire. Personne ne pouvait avoir des centres d’intérêt aussi ennuyants. Sur une inspiration elle lança l’idée qu’il était peut-être un employé de la concurrence, venu au Midnight Sky pour grapiller des informations. Elle n’y croyait pas vraiment, mais c’était plutôt divertissant d’imaginer les choses ainsi. « Zut je suis grillé, qu’est ce qui m’a trahi ? » Sienna sourit. Ah voilà, là il jouait le jeu et même s’il était sur un terrain plus sage, c’était quand même plus sympa. Bon, sauf s’il s’avérait qu’il était vraiment de la concurrence, mais au pire il se ferait mettre à la porte un peu rudement par Soren, ce n’était pas non plus la fin du monde. « Personne ne préfère s’intéresser au quotidien de la serveuse plutôt qu’à la serveuse. » Rétorqua l’italienne sans même ciller. Franchement, quelle idée. Et elle ne parlait même pas de s’intéresser à sa lingerie -ça, c’était lui qui y avait pensé tout seul, comme le grand garçon bien éduqué qu’il était- juste son passé ou ses loisirs auraient été déjà mieux. Sienna l’observa tandis qu’il l’interrogeait sur les habitudes de la concurrence et sur ce que les autres établissements pouvaient avoir envie d’apprendre sur le Midnight. Il y avait un ton un peu moqueur caché derrière ses questions, dis donc, mais au final c’était un peu ça. Quels numéros ils présentaient, quelles danseuses ils avaient recruté et est-ce qu’elles pouvaient être débauchées, quels alcools ils servaient et avec quelles distilleries ils avaient des partenariats… C’était des informations utiles pour quiconque souhaitait monter un tel commerce.« Ils seraient vraiment stupides de ne pas le faire. » Elle fit la moue, peut-être que les concurrents étaient vraiment si bêtes que ça. Ca ne l’aurait pas vraiment étonné. De son côté, Sienna n’hésitait pas à aller voir ce qu’il se faisait dans les autres établissements, et même su côté moldu de Londres coucou Doryan, il y avait toujours des choses à apprendre partout. « Je serais une tombe, je ne dévoilerais pas votre meilleure boisson, vous pouvez compter sur moi. » Mais n’était-il pas encore moqueur ? Décidemment, il prenait bien la confiance le sorcier. Enfin, ce n’était pas comme si c’était grave pour Sienna qui n’hésita pas à répondre à son sourire. « Je savais que je pouvais compter sur vous. » Oui bon, en fait elle n’en savait rien, mais c’était toujours bien de jouer un peu le jeu.
Dans le doute, Sienna invoqua tout de même son droit au silence, une énième manière de chercher un peu le sorcier mais il était clair qu’elle ne s’en lassait pas. Si le client commença par secouer la tête pour annoncer qu’il n’acceptait pas cette négociation pourtant plus que correcte, l’italienne fut surprise de sa réponse. « Ok pour le droit au silence. » Sienna le regarda, sincèrement étonnée qu’il accepte aussi facilement. Elle fronça les sourcils d’incompréhension mais finit par rapidement afficher un grand sourire. C’était une victoire inattendue et assez étrange, mais ça restait une victoire alors ça lui convenait. Motivée par ce petit succès, elle enchaina et posa tout de même une question sur l’ex. Ils n’étaient plus dans les clous du jeu, mais de son côté elle s’en fichait bien, tout se tentait elle le savait bien et elle n’avait aucun scrupule à jouer en dehors des règles. « Elle danse, je dirais même qu’elle est très douée, voire qu’elle est née pour ça. » Oh, mais c’est qu’il était plein de surprises tout d’un coup le sorcier ! Il n’avait pas râlé, pas protesté, même pas dit que c’était de la triche. Sienna n’en revenait pas. « Enfin, il y a surtout beaucoup de travail, je ne saurais dire combien d’heures elle s’entraîne par jour mais c’est quelque chose. » Une danseuse, son ex était donc une de leurs danseuses. Une très bonne danseuse, en plus de ça. Enfin, ce n’était pas comme si le cabaret embauchait des artistes médiocres, ça allait de soi. Aussitôt, le regard de l’italienne fila derrière l’homme pour se poser sur la scène un peu plus loin où on numéro était en cours. « Il y a pas mal d’excellentes danseuses ici. » Oui, elle les voyait d’ici et vraiment, elles étaient douées. Le spectacle en cours captivait les clients et c’était parfait ainsi. Pour un peu, Sienna aurait encouragé le sorcier à en profiter, mais ils discutaient et elle n’avait pas vraiment envie d’arrêter en si bon chemin. Son regard parcourait chaque danseuse, repérant celles qui avaient un petit truc en plus et qui correspondaient à la définition de son interlocuteur. « Je pense que vos patrons ont fait une bonne affaire en l’embauchant. » Sans attendre, les prunelles de Sienna revinrent se poser sur le sorcier. Elle avait déjà entendu ça il y a peu. Très récemment même. En fait, en ce qui concernait leur toute dernière danseuse embauchée…
« Je ne parle pas de vous hein, déjà parce que vous le sauriez si vous étiez mon ex mais aussi parce que ce petit jeu n’aurait aucun sens. » Sienna s’arracha à ses réflexions avec une demi-seconde de retard. Dommage, avant que le sorcier ne reprenne, il y aurait effectivement eu de quoi faire avec sa remarque. Bien sûr qu’elle était une très bonne affaire, une excellente même. Elle devrait peut-être réclamer le titre d’employée du mois, oh non de l’année, à son frère, juste pour voir la tronche qu’il allait tirer à cette idée. Pour une fois, elle décida de laisser la remarque du sorcier. Enfin, la première, parce que la suivante, pas moyen qu’elle passe à côté. « Ah oui, je le saurais ? Vous êtes si inoubliable que ça comme ex ? » Rétorqua-t-elle joyeusement en haussant plusieurs fois les sourcils. Oh, c’était si drôle de retourner contre lui tout ce qu’il pouvait lui sortir. Elle n’avait aucune raison de s’en priver, surtout que si parfois il faisait mine de s’en offusquer, il était toujours là, face à elle. C’était donc qu’il devait trouver un peu d’intérêt à leur conversation ah oui une enquête ? Ca me dit rien. « Alors vous avez une piste ou il vous faut poser une autre question ? » Mais c’était que finalement il semblait qu’il avait envie qu’elle découvre l’identité de son ex. Elle n’avait pas besoin d’une autre question, ça lui semblait évident depuis qu’il avait souligné que l’embauche de la danseuse avait été une bonne affaire pour le Midnight Sky. Son secret n’en était enfin plus un, Sienna en était sûre. Ses prunelles balayèrent une dernière fois la scène du cabaret, mais la silhouette qu’elle y cherchait ne s’y trouvait pas, elle était sûrement en coulisses. Elle revint donc au sorcier. « Sha. » Lança-t-elle sans attendre. Ses yeux brillaient d’excitation. « C’est elle, n’est-ce pas ? » Ses doigts tapotèrent le bois vernis du bar, mélange d’impatience et d’effervescence. « Saoirse O’Brian. » C’était un peu inutile de le préciser, personne d’autre ne se faisait surnommer Sha dans les parages. Mais c’était au cas où le sorcier ait un peu envie de s’amuser lui aussi. Impossible, Sienna avait trouvé, il n’allait pas lui enlever ça. Elle lui adressa un grand sourire victorieux. Oui, ça ne lui servirait à rien de savoir ça, mais sa curiosité était assouvie et ça c’était déjà bien. « Vous avez bon goût en femmes. » Souligna-t-elle. C’était sincère. Saoirse était superbe, et aussi d’excellente compagnie, en plus d’être une danseuse de talent. Sienna l’appréciait beaucoup. « Plus qu’en boissons en tout cas. » Oui bon, elle exagérait, mais c’était tellement drôle comme comparaison qu’elle n’avait pu s’en empêcher. Son sourire se fit un peu plus espiègle. « Vous vous rendez compte que je vais aller lui en parler maintenant, hein ? On est copines elle et moi, je suis sûre qu’elle va me raconter tous les détails croustillants, je suis sûre qu'il y en a pleins. J’aurai peut-être même pas besoin de lui payer un verre pour la faire parler… » Elle sourit encore un peu plus, ravie de la tournure des évènements. Clairement, ce n'était pas la nouvelle qui allait changer sa vie, mais ça l’amusait et ça, pour Sienna, c’était le plus important.
Est ce que c'est vraiment un défaut? Non je pense pas
ft. Sienna
Si l'enquête de Théo était un fiasco ce soir, sans autre raison que celle qu'il avait du mal à orienter la conversation dans ce sens, elle ne le laissait pas faire, il ne repartirait pas sans nouvelles connaissances pour autant. Déjà, il savait à présent qu'il aimait ce type de boissons, abusé qu'une inconnue, qui n'était même pas barmaid puisse deviner ce genre de choses aussi aisément, ses compétences en tant que serveuse devaient être quelque chose pour que ses patrons ne la changent pas de postes ou alors cet Alan devait être le barman le plus talentueux de l'univers, ce qui ne serait pas déconnant avec ce que Théo pensait savoir des propriétaires du cabaret, s'ils avaient récupérés Saoirse, ça n'était pas pour rien après tout. L'autre chose qu'il apprenait ce soir, c'était qu'il était face à quelqu'un qui avait toujours raison. Alors qu'il lui parlait du fait qu'il était curieux et qu'il voulait tout goûter sur la carte aux breuvages soigneusement choisis, elle s'indignait comme si elle ne pouvait pas faire d'erreurs, ça aurait pu être vrai si elle le connaissait bien, ce qui n'était en rien le cas puisqu'ils se rencontraient ce soir. Quand il mentionnait le fait qu'un jour prochain, le cocktail qu'il avait bu pouvait ne plus être à la carte, elle trouvait le moyen de répondre qu'ils ne pouvaient pas faire ça, le cocktail était un emblématique, tiens donc « J'ignorais que vous chuchotiez à l'oreille de vos patrons et qu'ils vous écoutaient. » Il y avait peu de chance que ça soit le cas, même si elle voulait avoir raison, il y a des choses qu'elle ne pouvait maîtriser. Il apprenait que si elle se jouait de tout, enfin surtout de lui, en aucun cas elle lui laisserait sa place au bar, une crainte que les patrons la voient et lui crient dessus probablement. Elle n’avait aucune confiance en son talent pour préparer des cocktails, ce qui n’était pas étonnant et normal, Théo n’avait jamais confectionné de cocktail de sa vie, déjà parce qu’il restait traditionnel, oui oui vieux-jeu si elle voulait, et qu’ensuite avec toute l’armada d’elfes de ses parents, il aurait été presque insultant pour eux que Théo décident de préparer un cocktail lui-même. Par contre, qu’elle ose mettre en doute le fait qu’il s’appliquerait, ça c’était vraiment tout sauf agréable à entendre, d’accord ça ne serait probablement le meilleur cocktail qu’elle boirait de sa vie mais quand même, il y aurait mis du cœur à l’ouvrage. Néanmoins, il ne s’engagea pas dans cette conversation, se contentant de souffler pour montrer qu’elle disait n’importe quoi et qu’elle lui prêtait des intentions non louables.
Suite au secret croustillant, qui n’était pas vraiment un secret d’ailleurs, l’intérêt de la demoiselle sembla avoir été piqué, elle voulait à tout prix en savoir plus, c’était amusant pour être honnête, elle aurait pu s’en ficher comme de sa première paire de chaussettes, mais non, elle voulait en savoir plus. Théo proposa un nouveau jeu, ce qui ne sembla pas vraiment emballer la barmaid, c’était pas assez intéressant ce qu’il voulait savoir, selon elle. Oui, alors tout dépendait du point de vue, pour son enquête ça aurait été très bien. Théo eut la bonne idée de s’indigner à haute voix, ah il aurait mieux valut qu’il s’indigne dans sa tête. Il regretta presque aussitôt ses paroles, déjà parce qu’elle le regardait comme si elle n’en croyait pas ses yeux, ce qui était souvent très mauvais signe, mais qu’en plus, presque aussitôt, elle souriait et ça, c’était encore pire. Il revint donc très vite sur ses propos, il ne voulait pas savoir, ce qu’elle portait ne l’intéressait pas le moins du monde. Alors qu’elle le fixait tout en lui disant que ça faisait deux fois qu’il se ravisait, il se retint de répliquer que c’est parce qu’elle se saisissait de tous les sujets et ça, c’était franchement pas la peine. Son éducation, elle lui soufflait surtout qu’il y avait des sujets dont il ne voulait rien savoir. La seule chose qu’il répondit d’ailleurs à ses propos fut « Je ne veux pas savoir. » oui il se répétait mais elle avait peut-être mal entendu la première fois, et la seconde aussi puisqu’elle répondit à sa question qui n’avait été là que pour illustrer qu’il y avait des sujets tabous… Avec elle rien n’était tabou, il commençait à le comprendre. Il la regarda tandis qu’elle se reculait avec un grand sourire, signe qu’elle était très fière de sa réponse, lui se contenta d’ignorer cette réponse et de faire comme s’il n’avait rien entendu. Franchement, qui ça intéressait de savoir si une fille portait ou non de la lingerie Doryan a levé la main… pff
Ses jeux étaient donc nuls, ou alors elle n’avait tout simplement pas les mêmes goûts que lui. Pour elle, la seule raison pour laquelle on pouvait s’intéresser à son quotidien c’est si on était la concurrence, oui alors, si la concurrence s’y prenait ainsi, ils ne devaient pas être trop inquiétés par ici. Alors qu’il jouait le jeu, elle lui révéla que les gens ne s’intéressaient jamais au quotidien d’une serveuse plutôt à la serveuse. Il pencha la tête, réfléchissant à ce qu’elle venait de dire avant de finalement se dire que de répondre que tout était lié, s’intéresser à la serveuse c’était aussi s’intéresser à son quotidien, sauf que de lui dire cela, c’était trop dangereux, elle trouverait le moyen de tournicoter ses mots pour leur faire dire ce qu’elle voulait. De toute façon, il avait embrayé sur le sujet de la concurrence, voulant comprendre ce que les gens pouvaient bien demander à des serveurs ou des barmaids, chacune des personnes présentes ici devaient avoir conscience qu’ils pouvaient être la cible de personne peu scrupuleuses et voulant monter leurs fonds de commerces, ils ne devaient répondre à aucune question pouvant mettre en péril le chiffre d’affaires. Il regarda la serveuse qui décréta qu’ils seraient stupides de ne pas se renseigner, s’il était d’accord avec elle sur le principe, il ajouta néanmoins « Je pense qu’il serait tout de même plus discret d’observer sans interroger qui que ce soit au risque de paraître suspect aux employés ou même que les patrons ne remarquent le petit manège et ne décident d’intervenir. » Histoire de montrer sa bonne foi à la barmaid, Théo précisa qu’il ne dévoilerait jamais à qui que ce soit l’intitulé de la meilleure boisson et il eut pour la demoiselle un sourire lorsqu’elle répondit qu’elle savait pouvoir lui faire confiance.
Vu qu’il n’arriverait à rien avec elle et qu’elle ne voulait rien révéler sur son quotidien qu’elle trouvait ennuyeux, ce qui était d’ailleurs n’importe quoi, chaque quotidien se valait qu’elle aurait préféré qu’il pose des questions sur elle ou sur son anatomie, il se décida à répondre à ses questions sur son ex, annonçant qu’elle était danseuse, une excellente danseuse pour ce qu’il en savait. Il suivit son regard tandis qu’elle observait les différentes danseuses présentes aujourd’hui, ça ne servait à rien, son ex n’était pas ici. Lorsqu’elle fit la remarque qu’il y avait pas mal d’excellentes danseuses ici, il hocha la tête convaincu « Oh, ça je sais. » Déjà parce que Saoirse ne serait jamais venue ici si les danseuses avaient été médiocres, mais aussi parce que vu le nombre de personnes présentes ce soir, le cabaret se portait à merveilles et ça, ça n’état pas seulement dû à la qualité des cocktails proposés. Il alla plus loin dans ses propos sur la qualité de Saoirse, les patrons avaient flairé le bon coup en la faisant venir ici, il en était intimement persuadé. Enfin, loin de lui l’idée de dénigrer la serveuse avait qui il passait la soirée, certainement qu’elle était aussi une très bonne affaire, semblant pouvoir occuper plusieurs postes mais, elle le saurait si c’était son ex. Il cligna des yeux lorsqu’elle lui demanda si elle le saurait réellement, allant même jusqu’à lui demander s’il était si inoubliable que ça comme ex. « Ce n’est pas ce que j’ai voulu insinuer. » Oh mais flûte, pourquoi elle ne comprenait jamais ce qu’il voulait dire. « Je ne dis pas que je suis quelqu’un d’inoubliable. » Il s’embrouillait là non ? « C’est plutôt qu’à moins d’avoir des tas d’ex ou des trous de mémoires, normalement on peut quand même se souvenir des gens avec qui on sort, non ? » Une nouvelle fois, il changea de sujet pour ne pas s’embourber dans cette conversation, est ce qu’elle avait trouvé l’identité de la personne qu’elle cherchait. Il semblerait bien que oui puisqu’elle ne posa pas une nouvelle question, se contentant de dire une syllabe. Un sourire se dessina sur le visage de Théo, cela voulait dire deux choses, la première qu’elle voyait les choses comme lui, Saoirse était une bonne affaire et ensuite si elle l’appelait par son surnom, cela voulait dire qu’elle s’était bien intégrée, ce qui était toujours plaisant à savoir. Alors qu’il allait répondre par l’affirmative, elle préféra donner l’identité complète de la danseuse, au cas où il y avait plusieurs Saoirse certainement. Il hocha la tête, s’amusant de la voir si fière d’avoir trouvé. Il ne sut que faire du compliment sur ses goûts en matière de femmes, ça n’était pas comme si ça se contrôlait de toutes manières. En revanche, il su parfaitement quoi répondre à propos de la critique sur les boissons. « Mes goûts en boissons sont exquis, c’est juste que je n’ai pas encore goûté tous les cocktails qui existent au monde. » Il eut l’impression d’avoir un petit démon en face de lui, voilà que maintenant, elle comptait aller poser des questions sur lui à Saoirse, voulant des détails croustillants sur leur relation. « Je ne suis pas sûr que ça soit la conversation la plus intéressante que vous pourriez avoir avec elle. » Par contre, il préférait en effet qu’elle pose toutes les questions de cet ordre là à Saoirse plutôt qu’à lui. « Je lui donnerai l’astuce pour se faire payer un verre et je lui apprendrais comment lancer le sortilège pour vous réparer le poignet. » Il lui adressa un clin d’œil amusé.
Leur petite discussion s’arrêta, non pas parce qu’elle venait de trouver l’identité de Saoirse O’Brian et qu’ils n’avaient pas d’autres sujets de conversation en stock – bah non il a toujours son enquête – plutôt parce qu’Alan revint à son bar, un grand sourire sur le visage, sûrement qu’il était rassuré de retrouver son bar impeccable et sans le moindre client attendant sa commande… S’il remercia la barmaid de grande qualité, elle ne retourna pas directement à son poste de serveuse puisqu’Alan lui indiqua en arrivant à son poste qu’Ezio voulait la voir à propos du client agressif. Théo la laissa donc partir sans avoir eu de réponses à ses interrogations sur le type un peu spécial sur lequel il était en pleine enquête. Il faut croire qu’il devrait revenir de manière un peu plus officiel afin de poser directement des questions aux personnes possédant cet endroit.
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La curiosité est un vilain défaut ❖ Théo
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