[Troisième bougie] Réplique du film

Ah, Noël ! Période théoriquement bénie entre toutes. Enfin, j'insiste bien sur le théoriquement. Parce qu'aujourd'hui, quand je vois le résultat de la bûche que ma mère a voulu faire, je crois que je préférerais affronter le Blood Circle à cette seconde.

Comment vous dire ? Ma mère est une grande sorcière voir même extraordinaire quand il s'agit de duel, d'histoire de la magie de tout ce qui concerne spécifiquement le monde sorcier. Mais dès qu'on l'introduit dans une cuisine moldue ou sorcière, c'est plutôt : Au secours! Sauvez les niffleurs et les hiboux d'abord.

Meropé s'est mise en tête de faire la traditionnelle bûche de Noël sans utiliser la magie. Imaginez donc déjà mon angoisse à cette idée. Cependant, je n'ai jamais aimé décourager ma mère. Donc quand elle se met au fourneau pour mettre les petits plats dans les grands, et bien, je prends sur moi et j'avale tant bien que mal en essayant de sourire.

Vous pensez que j'exagère. Je vais vous prouver le contraire. Lors de ma première année, elle avait voulu faire la fameuse dinde farcie aux marrons pour mon retour lors des vacances. Et bien mon estomac s'en rappelle encore. Tout d'abord, le volatile a eu un gros coup de chaud à tel point qu'il a fallu éteindre le feu dans le four. Il n'était pas doré, croustillant et juteux. Non, on aurait dit que le Père Fouettard était passé par là afin de se venger de tous les enfants méchants du monde sur la pauvre bête. Elle était carbonisée limite réduite en cendres. Toutefois, cela n'a pas découragé ma mère. Elle a tenté de retirer tout ce qui était carbonisé en déclarant :

- Tout n’est pas tout noir, vous savez… Y A BEAUCOUP DE GRIS !”

Ce qui fait qu'il ne restait pas grand-chose de l'animal après. Pour atténuer le goût, elle s'est dit qu'un peu de sucre sur les marrons arrangerait la situation. Le résultat fut une espèce de matière entre de la bouillie et un slim. Cela gigotait tout seul. C'était effrayant. Toutefois, j'ai souri et enduré mon calvaire.

Mais revenons à la question que ma mère est en train de me poser :

- Alors mon chéri ? Comment tu trouves le résultat de mes efforts ?

"Mens si tu veux survivre !"

- Écoutez : de l'extérieur, c'est magnifique !

Quand je regarde le décor qui dégouline, ça me terrifie. Je me demande même si ce truc n'est pas vivant et s'il ne faudrait pas l'achever alors que c'est censé être un dessert. Mais pourquoi, s’acharne-t-elle chaque année avec un plat moldu.

" Tu le sais bien. C'est pour faire quelque chose pour honorer la mémoire de ton père."

Certes, mais des fois, je me dis qu'il y a quand même des limites à la torture. Néanmoins, je continue à faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Je tends mon assiette et marmonne entre mes dents :

- "Donnez-moi un morceau de cette chose longue et molle."

Meropé arrête son mouvement de découpe et me demande :

- Tu disais ?
- Rien, je ne faisais que te taquiner. Où est donc ton humour ?

Je pose mon assiette. Je prends ma fourchette et commence ma tentative de dégustation. Si tout d'abord, le dessus est trop mou. Ce n'est absolument pas le cas du biscuit qui est dur comme du bois. Après une minute de lutte, je finis par détacher la première bouchée. Je ne suis absolument pas motivé pour avaler cette chose. Cependant, ma conscience se manifeste.

"Ouvre ta bouche. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Ca ne sera pas pire que la dinde. "

Tu parles ! J'en ai fait des cauchemars durant une semaine. Ce truc entre en contact avec ma langue. Je ne comprends pas ce que je suis censé reconnaître. Même les dragués parfums poubelle de Bertie Crochue sont meilleures.

" Ne fais pas de grimace. Tu as déjà affronté pire lors de tes entrainements de duel. Avale d'un coup et tu prendras une bonne gorgée de champagne pour réanimer ta bouche. "

Alors, à la fin de ce supplice, je m'entends dire :

- C'est fin, c'est très fin, ça se mange sans faim.

Mais dans ma tête, il n'y a qu'une phrase qui se répète. Merlin faites que je survive. Je tente de garder le contrôle. Mais mon estomac me trahit lâchement. Je me lève et cours jusqu'aux toilettes avant de retourner tout ce que j'ai avalé au fin fond de la cuvette. Ma mère arrive, le regard complétement désespéré et surtout vexé, en me lançant ironiquement :

- Joyeux Noël quand même !
- Y'a pas d'mal

Je m'entends rétorquer malgré moi.

Je ne sais pas si ma mère a enfin compris qu'il valait mieux qu'elle cesse ses tentatives. Néanmoins, je prie que l'année prochaine, elle accepte enfin de commander ce fameux dîner de l'enfer...