Janvier 2022

Sortie... Fête... Beuverie... Salle sur demande... Appart inconnu... Sexe... Beaucoup de sexe... Débauche absolue... Gueule de bois... Mal de crâne... Coucher tard... Voir trop tard... Ressortir... Bar... Discothèque... Rave party... Tour d'astronomie... Musique assourdissante... Alcool... Enormément d'alcool... Toujours plus d'alcool... Estomac en vrac... Rentré par miracle... De temps en temps, cours... Ne pas penser... Tête vide... Oublier...

Voilà à quoi je passe mes nuits depuis mon retour à Poudlard. Me noyer dans la foule est ma seule planche de salut depuis ma connerie avec Khelia. Oui, je sais. C'est pas faute que la petite voix dans ma tête n'ait cessé de m'envoyer des alertes dignes d'un conflit nucléaire créant une apocalypse totale dans mon pauvre corps. Cependant, je suis un abruti, con comme un pied quand il s'agit de se prendre des murs dans la face. Un champion toutes catégories de la bêtise sorcière. Reconnaître que j'ai tort ? Vous pouvez toujours rêver que cela se produise à moins que l'on soit dans un univers parallèle.

" Pourtant, il y a eu un temps où tu en étais capable. ! "

Ta gueule. Je ne t'ai pas sonné là. Cache-toi au fin fond de ma caboche et oublie pour le moment mon existence. Tu ne vois pas que je tente de faire semblant de me concentrer. Ca fait quinze jours que je réussis à donner le change quand je suis en amphi. Toutefois, j'ai conscience que je ne pourrai pas continuer tout ce cirque encore longtemps. A un moment, les coutures du masque vont péter et quand ce sera le cas, ça sera un p*tain de raz de marais. Un véritable tsunami qui dévastera les dernières ruines de celui que j'ai été dans le passé.

" Maintenant, que tu t'es bien apitoyé sur son sort, vas-tu enfin te décider à réagir ? "

J'ai dit ta gueule bordel !

Le cours de droit se finit. Il est tard. Je ne rêve que d'une chose aller prendre une douche et oublier que je suis un être vivant. Enfin, pour le moment, j'ai plus la sensation d'avoir été zombifié. Ma tête serait capable de faire fuir n'importe quel fantôme du château. Même le bon vieux Nick Quasi-sans-tête à l'air plus vivant que moi. C'est pour vous dire à quel point, je suis lamentable.

Je traverse les couloirs jusqu'à monter au dernier étage du château. Je ne regarde personne. Je trace, c'est tout...

Je ne sais plus à quelle heure je suis revenu à mon appart. Tout ce dont je me souviens, c'est que j'étais encore à la bourre en cours ce matin. Et là, c'est signe que c'est vraiment grave si je commence à merder dans ce que je sais faire de bien.

Khelia m'a complétement retourné la tête.

Je sentais que le retour de bâton allait être dur. Néanmoins, je n'imaginais pas qu'il serait si violent et destructeur. J'ai l'impression de la voir partout. Les rares fois où je parviens à sombrer, les images de notre rencontre charnelle envahissent mes songes. Je ne sais plus comment respirer tellement tout me semble encore si frais. Jamais, je ne serai délivré de cette drogue que la jeune femme est pour moi. Six ans... Première fois que je la revois et je plonge direct. Abruti fini. Surtout que maintenant tout me paraît fade et insipide autour de moi.

Malgré tout, pensez-vous que Morgane me foutra la paix. Bien sûr que non. Je rentre dans la tour et je vois que le cauchemar qui continue. Il y a une soirée pour la reprise du Quidditch.

- Et merde !

Evidemment, tous les prétextes sont bons pour faire la fête au vu des tensions qui règnent de par le monde. Et il fallait que ce soit dans une des salles vides que cela se passe. P*tain, j'en ai marre. Rase les murs, peut-être qu'on t'oubliera comme ça. On tente d'y croire. Vous aussi vous avez un doute. Et bien, c'est gagné. William, un dernier année de Poudlard, m'attrape dans ma fuite.

- Dey ! Tu tombes bien. Tu vas venir ce soir. N'est-ce pas ?
- Euh...
- Allez ! Ne te fais pas prier. Y aura de quoi bien s'amuser si tu vois ce que je veux dire.

Il se met à rire comme un gamin lorsqu'il pense à ses cadeaux de Noël. Oui, je vois ce qu'il insinue. Cependant, je ne le sens pas du tout, du tout. L’alarme de la petite voix retentit.

"Ne sois pas con. Va dormir, tu en as besoin. "

Alors pour me débarrasser de lui, je réponds :

- Je passerai en éclair.

Il me sourit fier d'avoir réussi à me convaincre. Maintenant, je suis coincé, car il serait assez cinglé pour venir me chercher dans ma chambre. C'est d'un pas trainant que je monte au dortoir. J'enlève mes fringues qui n'en peuvent plus et je cale sous la douche. L'eau est brûlante. Mais cela détend mon corps. Je sors et je ne me prends pas la tête. J'enfile un jean noir et une chemise blanche ce qui est largement suffisant pour quelques minutes. C'est simple mais classique. Je ne coiffe pas réellement mes cheveux. Je les sèche avec ma baguette. Un coup de parfum. Je m'inspecte dans le miroir. C'est moins catastrophique que tout à l'heure. Je souffle et me prépare à descendre dans l'arène de l’ébullition hormonale. Aucun doute sur le nom. Mettez des ados, des jeunes adultes associez les à des désirs lubriques et de la boisson non autorisée et vous devinez aisément ce qu'il en ressortira.

Les premiers élèves des autres maisons sont déjà arrivés alors que je rejoins le lieu de la fiesta. Ils ont l'air heureux. Je me demande ce que je fous là. Puis le fameux William, vient vers moi avec un verre. Il m'entraine ensuite vers un groupe de filles qui se mettent à glousser. Au secours, ils ont rameuté la basse-cour.

Je bois une gorgée et l'alcool s'écoule dans ma gorge, me provoquant la sensation de chaleur familière. La musique s’accélère. Je finis mon verre et le pose. Au moment, où je pense pouvoir me tirer, une brune passe son bras autour de ma taille et se colle à moi de manière suggestive. Evidemment, mon esprit se met hors service. Machinalement, les habitudes du prédateur reprennent le dessus...

Janvier 2022

Je suis en pleine discussion avec des dernières années de ma maison alors que la fête commence à s'enflammer. La brune me colle tandis que je ne lui prête pas vraiment attention. Je sens bien sa main posée sur mon torse. Néanmoins, cela ne me provoque aucune réaction. Depuis que j'ai de nouveau partagé mon intimité avec Khelia, mon corps ne remarque plus rien. Il est engourdi et à la fois complétement endolori à cause de ce paradis perdu. J'avale ma boisson tout en hochant la tête à leurs propos. Je ne suis pas franchement concentré. L'alcool ne ralentit absolument pas mes pensées qui sont submergées par les images de ce qui s'est passées dans la salle de classe.

Soudain, je vois la poufsouffle qui occupe mon esprit, se planter devant moi et me parler avec le ton d'une furie sortie tout droit des enfers. Elle est si agressive face à la demoiselle qui m'accompagne. De ce fait, je sens la colère qui s'insinue lentement, mais surement dans mes veines. Ce qui n’est jamais bon pour la personne qui est mon interlocuteur dans ces moments-là. Je tente de me contenir malgré la perfidie dont elle fait preuve. Cependant, il y a la phrase de trop et qui contient le nom que je déteste le plus. Celui du lézard. Je veux bien évidemment parler de Nott.

Ah, tu veux aller sur ce terrain. Attends, je te suis.

Je ne lui laisse pas le temps d'ajouter quoi que ce soit. Ma mâchoire est serrée. Je pose mon verre et me détache de la glu.

Excusez-moi.

Je m'avance vers elle sans rien ajouter et je prends Khelia comme un sac à patates et la colle sur mon épaule sans aucun effort. Évidemment, elle proteste. Toutefois, je n'en tiens absolument pas compte. Je lui mets une claque sur les fesses et ajoute en faisant un clin d’œil à l'assistance :

Je vous laisse. Que voulez-vous ? Les femmes !

Et c'est d'un pas déterminé avec mon chargement que je sors de la salle tandis que la blonde tente de se débattre. Je lui remets une claque sur le postérieur en lui disant :

Cesse de gigoter. Toi et moi allons avoir une conversation en privé. Je te conseille de te calmer d'ailleurs parce qu'au vu de ce que tu as prononcé, je ne suis pas certain de me contrôler.

Je slalome à travers la foule en lançant des œillades noires à quiconque tente de me barrer la route. Mais avec ma taille et ma réputation, ils abandonnent vite le combat. Hors de question de la monter dans mon dortoir. Je ne suis pas d'humeur à lui faire un câlin. Je passe donc l'entrée de la salle commune pour en sortir. Je n'écoute pas ses protestations. J'avance tel un tank. Puis, je tourne dans le premier couloir où je sais que personne ne viendra. Sans ménagement, je la pose. Je la bloque avec mon corps et lui lance :

De quel droit me fais-tu une scène de la sorte ? Que je sache je t'ai averti que même si nous couchions ensemble, rien ne changerait. Tu as décidé de me suivre de ton propre chef et d'accepter ce fait. Alors qui finit dans mon lit, ne te regarde en rien. Et en ce qui concerne ce cher Nott, s'il a tellement raison, ne te prive pas de le rejoindre. Néanmoins, je ne suis pas certain qu'une fille dans ton genre l'intéresse grandement. Il te verra toujours comme de la vermine. Tu n'es qu'une vulgaire sang-mêlée qui sait seulement comment écarter les cuisses pour obtenir son plaisir quand cela lui chante.

Oui, je suis méchant. Mais c'est seulement parce que je suis furieux. Contre-lui, contre elle et contre-moi. Pourquoi fallait-il qu'elle revienne dans ma vie ? Même si elle n'était pas géniale, j'arrivais à avancer. Là, c'est comme si Khe avait mis un mur démesurément infranchissable devant moi. Et à cette seconde, je ne sais absolument pas de quelle manière, je vais l'exploser...

Tout ce que je sais, c'est que je veux lui faire mal avec mes mots pour me venger de toute la douleur que je me suis pris dans la gueule depuis que j'ai quitté la possession de son être. Je m'écarte d'elle et je marche de long en large. Je sais ce que j'ai dit. Je sais que je l'ai blessé et que je suis allé beaucoup trop loin. Toutefois, je suis trop hors de moi pour démentir mes propos.

" Maudit, sois-tu le lézard. Un jour, j'aurai ta peau. "

Je m'attends au pire de sa part maintenant...

Janvier 2022

La traversée de salle n'a pas eu l'effet escompté. J'espérai que cela la calmerait un peu surtout après les tirades que je lui avais dites. Mais non, Khelia restera toujours cette fille impulsive. Des fois, je me demande si le choixpeau ne s'est pas planté en la mettant à Poufsouffle. Parce que pour l'instant, elle me fait plus penser à une rouge et or qu'autre chose. Mais bon, elle l'a peut-être influencer. Il parait que le choixpeau ne nous oblige pas à aller dans une maison si on est contre. Enfin, c'est une théorie que je n'ai jamais pu confirmer. Après tout, il y a tellement de rumeurs sur ce vieux bout de chiffon magique.

Toutefois, ce n'est pas ce qui me préoccupe à cette seconde. Non, c'est la furie blonde qui tente de se mettre à mon niveau pour tenter de me faire culpabiliser. Elle peut la jouer comme ça, cela ne m'importe peu. Car je connais déjà l'enfer. Six ans que ce dernier dure et avec son retour, les flammes qui me dévastaient, n'ont fait que s'amplifier.

Certes, elle admet qu'elle a eu tort de me parler de la sorte. Puis un couplet larmoyant disant qu'elle s'inquiète pour moi.

J'éclate d'un rire sinistre qui se répercute contre les parois grises des murs. Il est sans joie, sans vie. Il est froid, vide et tranchant. Je pense que la fureur s'allume dans mes prunelles qui sont instantanément sombres comme le ciel d'Ecosse lorsqu'un orage éclate. Dire que je suis hors de moi est un euphémisme. J'ai dépassé le simple stade de la colère. Ma mâchoire se crispe ainsi que mes mains. J'ai envie de détruire tout ce qui est autour de moi dans cette salle. Malgré tout, je tente de me retenir. Toutefois les mots, eux, sortent comme des lames qui cherchent à atteindre leur cible.

– Cela te coûte ! Tu plaisantes, j'espère. Ca fait six ans que tu as disparu totalement du tableau de mon existence. Je n'ai jamais eu de nouvelles de ta part. Du jour au lendemain, tu m'as rayé de ta vie comme si je n'avais été qu'une parenthèse genre dernière aventure de quelques semaines pour finir ton cursus. Et là, tu me déballes ça. Je crois que je vais mourir de rire.

Je fais les cent pas. Histoire d'éviter d'avoir un geste malheureux. Parce qu'étrangement, j'ai le désir de la secouer comme un prunier afin que ces idées se remettent en place.

– En plus, tu oses demander pourquoi je suis comme ça. Mais tu n'as pas bien loin à chercher. La réponse à ce fait, tu la vois tous les matins dans le miroir. C'est à cause de toi que je suis devenu ainsi.

Oui, les vannes sont ouvertes. L'eau coule à grand renfort pour vider cette vérité que je porte en moi depuis toutes ces années.

" Tu devrais te calmer Dey ! "

Mais quand est-ce que j'ai déjà écouté ces derniers temps ? Jamais.

– Comment crois-tu que je me suis senti quand tu m'as plaqué ? Je suis resté au moins une heure à fixer le vide après que tu sois partie ce jour-là. Je n'arrivais pas à croire ce que tu m'avais dit. J'étais incrédule. Tes mots se répétaient en boucle dans mon esprit.

Puis je me fige en face d'elle. La rage est là et je continue tout en la saisissant par les bras :

- Quand tu as quitté ma vie, tu m'as plongé en enfer. Est-ce que tu le sais ? J'ai eu la sensation de te voir partout. Chaque fille qui me draguait me donnait envie de vomir. Je passais des nuits sans dormir à penser à toi. J'ai même commencé à boire pour tenter de t'effacer de ma mémoire. Et même dans mon esprit embrumé, tu étais toujours là. Alors j'ai continué dans ma lancée. J'ai fait tous les excès que je pouvais pour avancer. Et puis à un moment, j'ai cessé de lutter avec ma chaire. Je devais survivre alors j'ai aligné les conquêtes en espérant que si je touchais le fond, tu t'en irais de ma tête, mais non. Tu étais incrustée dans ma peau, dans mes veines et ça ne changeait rien même avec le années qui s'écoulaient. Je me suis construit comme ça, en me disant que plus jamais aucune autre ne devait pouvoir atteindre mon cœur. Parce que jamais, il n'aurait pu rebattre pour quelqu'un d'autre. Mais comment aurais-tu pu le comprendre ? Tu n'étais plus là.

Mon regard est dur, empli également de douleur. Je ne voulais pas lui dire tout ça. Je ne voulais pas révéler comment la vie sans elle n'avait eu aucun sens. Je veux beaucoup de choses et en même temps, son contraire. Je veux qu'elle regrette, qu'elle est male, qu'elle se déteste... Et pourtant, malgré tout ça, je l'aime encore...

Cependant, les faits sont les faits.

- Alors s'il y a bien une coupable à ce que je suis aujourd'hui, c'est toi. Même si je t'aimais à en crever. Jamais je n'oublierai la blessure que tu m'as infligée. Jamais plus personne ne pourra me faire mal comme tu l'as fait. Voilà d'où vient mon instabilité. C'est la conséquence du choix que tu as fait, il y a six ans.

Je la lâche en respirant profondément et souffle :

- Je suis un être que tu as brisé et jamais plus je ne serai entier...

J'ai l'impression que ce que je viens de dire lui est passé au-dessus. Il faut dire qu'en colère, nul n'est capable d'écouter l'autre. Ou bien, elle a du mal à faire face à cette vérité que je viens de lui asséner. Elle parle de Nott qui l'a insulté. Ce qui évidemment ne me laisse pas de glace. Je n'ai qu'une envie réduire le lézard en miette. Puis elle ajoute qu'elle va faire comme moi. Certes, mon sang bouillonne à l'idée d'imaginer d'autres la toucher, la faire vibrer et au final la posséder.

- Oui, ça me génerait que tu fasses ça. Mais je n'ai rien à dire. Toi et moi, nous ne sommes plus ensemble. Et même si cela me tue, rien ne changera à la situation. Tu as fait ce choix pour nous deux. J'en assume les conséquences depuis. Mais demande-toi si tu pourras te regarder dans le miroir par la suite. Car quand on s'y observe, ce qu'on y voit, après ce genre de nuit, n'est pas franchement joli.

J'ai beau prévenir mes maîtresses d'un soir. Certaines ont toujours espéré qu'elles pourraient changer cet état de fait et me sauver. Sauf que lorsqu'elles ont tenté de s'introduire dans ma vie, elles sont s'en mordus les doigts.

- Il n'y a que deux règles que je respecte dans ma conduite. Je ne mens jamais aux filles. Elles savent que je n'ai que ça à leur offrir. L'autre est que je refuse toujours d'être leur premier. C'est un moment trop précieux pour le gâcher avec un type comme moi.

" Tu oublies une autre règle Dey. Jamais de blondes que des brunes pour qu'elles ne ressemblent pas à ta poufsouffle."

Oui, la voix s'est tapée dans mes faiblesses. Cependant, cette information-là, je ne la donnerai pas à Khelia.

- Donc à toi de voir si tu veux couler de la même façon que moi. Mais ne viens pas me le reprocher plus tard. Car je t'aurai mise en garde. Maintenant, que tout a été dit, je pense qu'on a rien d'autre à ajouter. Non ?

Je suis en train de me tourner pour sortir de cette pièce où j'ai l'impression d'étouffer. Je me mords les doigts de ces aveux que je viens de lui faire. Car rien ne changera la situation d'aujourd'hui. Khelia a peut-être de la pitié pour moi à ce moment, toutefois, plus jamais elle ne sera à moi. Je le sais tout autant que le trou béant dans mon être...

" Ca c'est que tu as décidé. Mais son avis à elle ?"

Ne changera rien à ce que nous sommes aujourd'hui. Deux étrangers qui dans un autre temps, on croisé leur chemin. J'ai trop peur pour ma santé mentale si je continue à la voir. Néanmoins, c'est sans compter sur la réaction de la jaune...

Janvier 2022

Khelia tente de m'arrêter en me demandant de stopper ce que je dis. Mais la machine était lancée et le barrage qui avait existé durant son absence avait cédé complétement. Il n'était plus qu'un amas de pierres enfoui sous les eaux de ma douleur. Sans m'en rendre compte, je lui avais avoué tout que je m'étais efforcé à cacher à tous. Cette blessure, je ne l'avais gardé que pour moi. Elle ne s'était pas totalement refermée ni n'avait pu effacer le nom qu'elle portait. Mais rien n'y avait remédié. Elle était devenue une compagne au fil du temps qui se rappelait quotidiennement à mon bon souvenir parce qu'elle se mettait à saigner malgré moi.

Puis la jaune me balance que je n'ai rien fait non plus que je ne l'ai pas retenu. Là, mon sang ne fait qu'un tour.

– Mais je t'en prie défausse toi sur moi. J'étais totalement pétrifié. Tu te rends compte que contrairement à moi, tu étais ma première histoire d'amour. Que j'étais un gamin sans expérience. Que je n'avais que quinze ans et que je n'avais absolument aucune idée de comment agir face à ce qui se déroulait. Tout ce que je comprenais, c'est que tu me laissais. J'ai eu l'impression de prendre un uppercut dans l'estomac. Et là, tu balances des années après qu'en fait, enfin si je comprends bien, c'est parce que tu m'aimais que tu as fait ce choix. Car tu ne voulais pas m'emprisonner.

Je ne me sens pas bien du tout. J'ai vraiment besoin de boire et de toute urgence. Je devrais y voir un espoir dans ses aveux. Cependant, c'est tout le contraire. Car ça me tue un peu plus. Je pensais avoir atteint le fond, je sais à présent que je me trompais. Je suis dans le septième cercle infernal de l'enfer. Mes bras alors la lâche. Cette information est un autre coup de poignard. Je plonge mes yeux plein de fureur dans les siens et balance :

– Tu tenais tellement à moi que tu n'as même pas éprouvé le besoin d'en discuter. Non. Tu as pris la décision seule. Si tu me l'avais demandé, je t'aurais attendu le temps qu'il aurait fallu. J'aurai pris les moments que nous aurions pu partager si bref fusent ils. Mais je l'aurai parfaitement enduré juste pour toi. Mais visiblement, tu ne voyais pas à quel point j'étais fou de toi. Certes, j'étais maladroit et pas aussi confiant qu’aujourd’hui.Je ne savais pas toujours exprimer ce qui se passait pour mon être. Seulement si tu avais eu un peu foi en moi, je suis certain qu'on aurait réussi à surmonter ça.

J'ai un goût amer dans la bouche. Elle ne se rend pas compte qu'elle vient de m'enfoncer la tête dans le lac de Poudlard. J'ai la sensation de ne plus avoir d'air. Je ne veux pas sombrer devant sa personne. Je ne veux pas me montrer encore plus pitoyable que je le suis à cet instant.

– Et si je n'ai pas donné de nouvelles, c'est parce que tu m'avais fait comprendre qu'il n'y avait pas à revenir sur ce que tu venais de dire. Que tu ne changerais pas d'avis. Quelle personne, saine d'esprit, qui vient de se prendre la plus magistrale tour sur lui, va redemander à la fille qui a rompu  sans hésiter une seconde avec lui de ses nouvelles. A moins d'être maso et de vouloir remettre du sel sur ses blessures. Aucune.

Je sens que la pièce devient trop petite. J'étouffe. J'ai besoin de me tirer loin. A cette seconde, je pense à la bouteille de whisky pur feu que j'ai dans ma chambre. Je suis certain de lui faire un sort en rentrant. Il faut que je m’assomme de cette manière pour sombrer dans l’inconscient de l'oubli.

– Tu ne m'as pas franchement laissé le temps de te répondre à l'époque. Et puis pour tes états d'âme, excuse-moi de m'en foutre totalement. Tu as choisi seule et moi, j'ai dû faire avec. Et non, ce n'était pas la meilleure solution. Regarde où cela nous mène aujourd'hui !

Je ne veux plus être en sa présence.

– Maintenant à ton tour, de vivre avec cette vérité que tes actes ont provoquée en sachant que rien ne changera.

Je m'en fui sans tarder. Ma survie est en jeu. Ne pas céder, avancer à l'autre bout de la salle. Je me détourne alors et en trois enjambées, je suis à la porte. Avant de disparaître, je lui dis une dernière chose comme une ultime pique.

– Surtout, ne t’avise plus jamais de me parler de la sorte, public ou non, je n'aurai pas la même prévenance la prochaine fois...

Sur ce, je sors et remonte dans ma chambre en traversant avant la salle où la fête bat son plein comme un ouragan. La brune tente bien de me récupérer, mais je la repousse au passage. Je grimpe les marches quatre à quatre. Je ne dois pas perdre plus de temps. Une fois, dedans, je me dirige vers mon placard. J'écarte mes fringues et prends la bouteille. Je l'ouvre en balançant le bouchon et je bois la moitié d'une traite. Cela va être une longue nuit de douleur et de cauchemar...