Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Je me réveillais en sursaut, les cheveux collés au front par la sueur, la respiration saccadée. Non, mais c’était n’importe quoi les rêves que je faisais en ce moment. Enfin, plutôt les cauchemars. Si j’étais une habituée des mauvais rêves, les derniers étaient particulièrement ridicules. Je m’en rendais compte une fois éveillée alors que durant mon sommeil, ils m’angoissaient beaucoup plus que les précédents. Il fallait dire qu’il y avait tant de changements depuis peu. Je tournais la tête et devinais la présence d’Harper, profondément endormie à côté de moi. Je souris. Même si je ne parvenais pas à la voir, ainsi plongée dans le noir, le fait d’entendre sa respiration lente et profonde me procurait toujours la même sensation de bien-être et de sérénité. Discrète, je me glissais hors des draps, attrapais ma chemise de nuit dont mon épouse m’avait débarrassée quelques heures plus tôt, et marchais à tâtons jusqu’à la salle de bain en me guidant de ma main sur le mur. En pénétrant dans la salle de bain, je fermais les paupières et allumais la lumière en grimaçant. La petite horloge accrochée au mur indiquait minuit. Décidément… un jour, peut-être que je pourrais faire une nuit normale. Je versais de l’eau dans mon verre et bus une grande gorgée avant de croiser mon reflet dans le miroir. Par chance, j’étais habituée à ma pâleur, alors, je ne sursautais pas, pour autant, je n’étais pas ravie.
— On dirait un fantôme, murmurai-je en espérant ne pas invoquer un quelconque spectre du château. Bloody Mary, Bloody Mary, Bloody Mary ! Si je le répète assez de fois, peut-être que je me convaincrais que s’en est. La force de la persuasion !
Tentais-je de me convaincre en remplissant encore mon verre d’eau avec un demi-sourire. Puisque je m’étais privée d’alcool durant les fêtes, j’essayais de me consoler comme je le pouvais ! Ce n’était pas très convaincant, mais c’était déjà ça. Quoique… je l’avais peut-être pensé trop fort. Un frisson me secoua et me glaça l’échine. Ma gorge se noua. Prise de vertige, je me cramponnais à la vasque blanche en me penchant en avant. Je connaissais trop bien cette sensation de tomber dans le vide. Tout, mais pas ça… Je fermais les paupières en priant pour que la nausée passe. Elle ne passa pas.
Un. Deux. Trois. Chapeau ! À la hâte, j’ouvrais la lunette des toilettes pour y vider le contenu de mon repas du soir, le tout sur son lit de verre d’eau que je venais d’avaler. Je ne m’y ferai jamais. Une fois la nausée calmée, je restais immobile un instant pour être certaine qu’elle ne revienne pas, je tirais la chasse et me brossais les dents. Erreur. L’odeur du dentifrice à la menthe s’insinua dans mon nez et s’accrocha à toutes les parcelles olfactives de mon corps. Ma bouche fit un refus net et catégorique. Retour à la case départ. Enfin, au-dessus des toilettes. La bille me brûlait l’œsophage et la gorge en manquant de me faire tourner de l’œil. Putain de merde ! Dire que quelques semaines plus tôt, je brandissais avec une immense joie et fierté ce petit bâtonnet trempé à l’urine qui indiquait le fameux petit « + », et que maintenant je rendais le contenu entier de mon estomac. Sympa le retour du bâton. À dire vrai, je m’y attendais, que je ne subisse pas les méfaits des premiers mois aurait été un véritable miracle. Mais ce n’était tout de même pas agréable de le vivre. Cette fois c’était sûr, si j’étais pâle avant, là, on me verrait au travers, je le parierai.
Résignée à ne plus pouvoir mettre quoique ce soit dans ma bouche pour le moment, je me recroquevillais à côté des toilettes après avoir à nouveau tiré la chasse d’eau. J’aurai aimé me redresser pour attraper ma serviette de bain et m’emballer dedans, mais la simple idée de me relever pour le moment invoquait un nouveau vertige, alors, je restais sagement prostrée, la joue écrasée sur la lunette. Diantre, est-ce que ça m’était déjà arrivé que ma tête tourne à ce point ? Regarder un point, droit devant moi… oula, non, c’est pire. Me laisser porter… ah, c’est pas génial non plus. L’appartement était plongé dans le noir, tous ses occupants dormaient tranquillement. Tous, sauf moi. Chanceux qu’ils sont. Je me recroquevillais quand un nouveau frisson me secoua. Mon ventre protesta. Oh, non, pas encore. Nouveau vertige. Mes doigts se glacèrent à nouveau, agrippés à la céramique. Les poils de ma nuque se hérissèrent. Je me crispais en essayant de ne pas perdre pied. Trois. Deux. Un. Mmmsébarditourdeumanèèèège !
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Harper MacFusty
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Après les galipettes et toutes les choses bien qui allaient avec, Harper peina étrangement à trouver le sommeil. Entre ruminations et consternations, son coeur balançait. Plus tôt dans la journée, Elizabeth, remise de ses blessures et de ses émotions, portait une lettre provenant de la Maison des Lylys Roses, un foyer pour adulte médicalisé où sa mère créchait depuis belle lurette déjà. A l'époque, ce fut un grand soulagement pour tout le monde. Harper ne subissait plus les brimades téléphoniques de sa mère et grand-père Vicky, en plus de son épouse handicapée et diminuée, n'était plus obligée de s'occuper de son adulte de fille qui n'avait jamais su s'occuper d'elle-même, ni de personne. Le temps passa, les émotions à fleur de peau aussi, et Harper s'avoua regretter de n'avoir pas invité sa mère à son mariage avec Abigail. Bientôt, elle deviendra mère et elle ne voulait pas commencer sa parentalité fâchée avec sa génitrice. La récente grossesse d'Abigail lui avait vidé le plomb qu'elle avait dans la cervelle. Elle commençait à entrevoir l'idée de se rabibocher avec Winnie, laisser une dernière chance à celle-ci, la chance de choisir si, à défaut d'avoir su être une maman, elle pouvait se payer le luxe d'être une grand-mère. Après un premier pas vers Jin puis un grand pas dans les recherches de son père biologique, c'était fièrement qu'Harper fit un pas vers sa mère en lui écrivant une jolie lettre pour lui annoncer qu'un nouveau bébé arrivait dans la famille. Sa réponse l'avait laissé de marbre. Chère fille, avait-elle écrit. Quel bien étrange retournement de situation. Je suis bien étonnée de recevoir de tes nouvelles après ces presque dix années d'absence dans ma vie. Puisque dans ta lettre tu ne sembles pas t'en soucier, je vais mieux, merci. Chaque jour est un combat sans merci que je mène seule, envers et contre la vie...
La suite n'était qu'un méli-mélo de complaintes, une flopée reproches à peine déguisés, plus ou moins absurdes, plus ou moins vraies. Harper était rentrée dans une colère folle, avait donné trois contrôles surprises au grand dam de ses élèves, et avait même boudé le flan au caramel ce midi. Ça, elle l'avait regretté. Quoiqu’il en soit, à la fin des cours, sa colère d'apaisée, elle rentra dans l'appartement de fonction qu'elles occupaient avec Abigail. La soirée se déroule sans encombre. Aussi, à cette heure tardive de la nuit, Harper pestait et détestait, fonçait le nez et manquait de parler à voix haute. Elle était autant en colère contre sa mère que contre elle-même, encore capable après tant d'années de pratiques à se laisser envahir par les mauvais sentiments que Winnie Auburn dégageait. Las de ses ruminations, elle finit par s'endormir profondément dans un sommeil sans rêves.
****
Plus tard, sa vessie sonna l'alerte. Dans le noir, elle ne s'aperçut pas de la disparition d'Abigail et se leva (plus ou moins avec bruit, mais dans son esprit, dans le plus total des silences) pour se diriger vers la salle de bain. Confuse de sommeil, elle sursauta en découvrant la lumière allumée et son épouse en chemise de nuit prostrée dans un coin. La connexion était difficile. Harper n'avait même pas pris la peine de se rhabiller et elle s'assit directement sur les toilettes pour faire son affaire. — Ça sent le vomi, dit-elle mollement. Elle manqua de se rendormir sur le toilette. Elle sursauta en basculant de côté et se rattrapa bien vite. — Arondie connaît plein d'astuces naturelles pour soulager les nausées, dit-elle en dodelinant de la tête. On prétextera que j'ai des aigreurs d'estomac, elle a l'habitude. Du naturel magique, bien évidemment. Le naturel moldu n'a qu'une fonction placebo. Le moment de dévoiler la grossesse d'Abigail n'étant pas encore venu, les deux épouses devaient user de subterfuges pour cacher leur secret encore bien à elles. Après s'être lavé les mains, Harper attrapa la serviette moelleuse pour qu'elles s'y enroulent toutes les deux. Se recroquevillant contre son épouse, elle posa sa tête sur la sienne en lui caressant les cheveux. Le mieux restait encore d'attendre que sa passe... ou pas. Elles pouvaient très bien dormir sur le carrelage froid de la salle de bain, pourquoi pas ?
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Abigail MacFusty
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Trop épuisée par le manque de sommeil et les vertiges, je ne sursautais même pas en voyant Harper faire irruption dans la salle de bain pour poser ses charmantes fesses sur les toilettes. D’une œillade absente, je la regardais faire sans vraiment y prêter attention. Mais ses paroles m’arrachèrent un fin sourire.
— Tu as toujours été un fin limier mon amour.
Je fermais les paupières sans me défaire de mon sourire alors qu’elle me parlait à présent d’Arondie et de ses mixtures. Si, en premier réflexe, je ressentis un petit sursaut d’opposition, je me détendis rapidement. En guise de réponse, je hochais mollement la tête. J’avais pleinement confiance en ses capacités de potionnistes, mais je ne pouvais empêcher un instinct étrange, de me méfier de tout ce qu’on me proposerait qui concernait ma grossesse. Mon bébé. Notre bébé. Car Harper était la seule avec qui j’étais parfaitement sereine depuis la courte intervention médicale. Le reste du monde était un potentiel danger pour ce que je portais précieusement et secrètement en mon sein. Alors, quand Harper s’asseyait à côté de moi pour nous emballer dans une serviette, je me pelotonnais contre elle en savourant l’odeur épicée de ses cheveux. Heureusement, une odeur que je pouvais encore sentir sans risquer de sentir les nausées arriver. Ses caresses dans ma chevelure eurent tôt fait de me détendre complètement. Enveloppée dans cette bulle de chaleur, d’amour et de tendresse, je m’abandonnais complètement à la présence de mon épouse jusqu’à sombrer dans un sommeil à demi conscient. En effet, les quelques courants d’air qui mordaient ma peau là où la serviette ne m’enveloppait pas m’arrachèrent quelques frémissements. Mes pieds étaient gelés sur le carrelage de la salle de bain, et c’était sans parler de mon postérieur qui ne tarderait pas à devenir complètement plat à force d’être assise là. Mais je craignais trop de me lever.
À force de m’éveiller et de me rendormir un nombre incalculable de fois, je perdis la notion du temps et ne parvenais plus à définir depuis quand nous étions enlacées là par terre. Heureusement, demain, c’était samedi, on avait notre jour de repos. Nous pourrions peut-être profiter d’une petite balade dans le parc ? Cette idée me mit du baume au cœur et l’illusion d’une bouffée d’air frais me revigora. Dans un nouveau réveil, je me relevais lentement en m’assurant que tout ne tourne pas. C’était stable. Alors, je m’approchais du lavabo pour oser boire une gorgée d’eau, et j’attendis. Rien. Dernier test, me brosser les dents, car j’avais encore de l’acidité qui me brûlait la gorge. Toujours très prudente et méfiante, je me nettoyais la bouche et, constatant que tout allait bien, je soupirais de soulagement. À moitié endormie toutefois, je me baissais devant Harper qui s’était endormie et la réveilla tendrement avec des caresses sur la joue.
— Viens, on retourne au lit.
Lui susurrais-je. Peu certaine qu’elle ait compris mes mots, elle semblait toutefois en avoir saisi l’intention, car elle se relevait. Accrochée à son bras, je nous ramenais dans notre lit. Le matelas moelleux et la couette bien chaude eurent un effet si salvateur que je me rendormis presque aussitôt. Le temps de me caler contre Harper.
Je me souvenais d’une caresse. D’une parole tendre. D’un rire doux et chaud. De gestes toujours réconfortants. Les histoires racontées au fond du lit, blottie contre son épaule. De sa main inquiète posée sur mon front brûlant. Des regards tendres qu’elle me lançait à la volée. Je rêvais de la chaleur que m’avait procurée ma mère tout au long de ma vie et l’aperçu embrasser ses doigts avant de les tendre dans ma direction. À moi de reprendre le flambeau.
Étalée à plat ventre, je pris une profonde inspiration en m’arrachant au monde des rêves. Je rassemblais mes bras contre ma poitrine et me tournais sur le côté en me posant une question existentielle. Ma mère avait-elle deviné ? Mon rêve m’avait peut-être retourné le cerveau, mais il paraissait si réel que j’en étais confuse. Pourquoi aurais-je rêvé de cela si elle n’était pas au courant ? On ne lui avait rien dit, de cela j’étais certaine. Trop de questions. Je me passais une main sur le visage en massant mes paupières avant de tourner la tête en direction d’Harper. Je souris. Autant la laisser se reposer encore un peu. Elle m’avait paru grognon la veille au point de ne pas toucher à son dessert le midi. Si je n’avais rien dit, je l’avais tout de même relevé, et si le soir elle paraissait tout à fait en état, je l’avais sentie se tourner et se retourner dans notre lit avant que je ne m’endorme. Quelque chose la contrariait. Mais quoi ? En me faisant la promesse silencieuse de découvrir ce qui la dérangeait, je sortis du lit et me rendis à la cuisine où je fus accueillie par un concert de miaulement, de caquètements et de piaillement. Je souris à l’idée que cette ménagerie allait encore s’agrandir. Je laissais Théodore grimper sur mon épaule alors que je bâillais sans discrétion en accordant une caresse à Poppy qui se frottait contre mes jambes. Archibald, Cactus et Muriel se contentaient de me fixer avec supériorité depuis leurs couches. Sans me défaire de ma bonne humeur, j’allais préparer le petit-déjeuner. L’odeur du café chaud d’Harper m’horripila. Je fronçais le nez avec dégoût.
— Oh, la vache, depuis quand ça sent aussi mauvais ce truc ?
Persuadée que j’avais foiré quelque part le café, je le renversais et le recommençais. Même résultat. Erk ! Je dressais la table puis allais ouvrir la fenêtre. Si l’air glacial du mois de janvier me mordit, la peau, l’air frais calma instantanément mes nouvelles nausées dues au café. Je la laissais ouverte un moment. Les animaux protestèrent et Muriel se leva pour aller dandiner ses pattes palmées jusque dans la chambre. Inutile de lui demander de réveiller mon épouse : je savais qu’elle se blottirait contre elle pour se rendormir. Le mieux à faire, c’était d’attendre. Alors, comme tous les matins, j’attrapais les gamelles des animaux pour changer l’eau et la nourriture. Les oiseaux hululèrent et battirent impatiemment des ailes en lâchant quelques plumes au passage. Les chats se mirent à miauler comme des diables. Muriel revint au triple galop pour se jeter sur sa nourriture alors que Théodore, plus mesuré, la rejoignit, mais se fit chasser. Il y eut plusieurs couinements aigus avant qu’ils ne trouvent un terrain d’entente. Quel raffut ils faisaient, tous ! Amusée par ce petit manège, j’attrapais une pomme et la savourais en chantonnant doucement, comme si la nuit n’avait eu aucun impact sur mon humeur. Et c’était le cas. Le retour en arrière n’était plus possible, il fallait donc aller de l’avant et profiter de chaque petit instant de plaisir. Je relevais mes yeux du livre de botanique que je lisais sur le canapé quand Harper émergea de la chambre. Je souris.
— Coucou.
Puis me replongeais dans ma lecture. Inutile de trop en demander à Harper Auburn MacFusty après la moitié d’une nuit passée dans la salle de bain et sans son premier café matinal. Lorsque je jugeais le moment opportun, je relevais les yeux vers elle en terminant ma pomme.
— Désolée pour la nuit dernière, j’adoptais un sourire contrit, pour autant, je semblais heureuse. La joie des premiers symptômes.
Je refermais mon livre de botanique et me relevais pour la rejoindre en lui déposant un tendre baiser sur la joue.
— Tu vas bien ? Qu’est-ce que tu voudrais faire de notre journée de notre week-end ?
En lorgnant le café dans la tasse, je grimaçais. Mais quelle odeur dégueulasse !
— Désolée, je crois que j’ai raté le café. Pourtant, j’ai tout fait comme d’habitude, mais je trouve qu’il pue, c’est une infection.
À moins que ce ne soit moi qui ai un problème avec l’odeur du café ? Grande question.
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Ne fais pas ça. Arrête ta sœur. Tu m'écoutes ou quoi ? Plongée dans le monde des rêves, Harper suivit Abigail dans leur lit sans réaliser que ce moment appartenait à la réalité. … pour des examens médicaux. Tu te rends compte ? On dirait qua chaque fois il le fait exprès : placer ces examens à l'heure d'emmener les filles à l'école. Alors qu'avec les cachets, j'ai besoin de trois bonnes heures pour émerger. Je ne vais tout de même pas me réveiller à trois heures du matin ? Il est incapable de comprendre. Mes parents, eux, ils étaient deux pour s'occuper de moi. Quelque chose lui griffa la joue. Une patte palmée et griffue, par exemple. Muriel tournait autour de son coussin, sans prendre la peine d'éviter son visage. La nifleuse bougonnait dans son langage bien à elle. Abigail n'était plus dans le lit et Harper ne se souvenait pas s'être recouchée. Et si elle l'avait laissée toute seule dans la salle de bain ? Harper se leva d'un bond, sauta jusqu'à la porte pour l'ouvrir à la volée. Tout était silencieux dans l'appartement, le jour était levé et Abigail, pas dans la salle de bain. Rapidement, Harper enfila une robe de chambre rose bonbon, se sentant pitoyable face à sa culpabilité. Mollement, elle sortit de la chambre pour retrouver son épouse assise sur le canapé. Une vague de soulagement la submergea, bien que son air renfrogné du matin n'en démontra rien. Elle ne lui répondit même pas, comme si elle s'en voulait et lui en voulait de l'avoir fait culpabiliser pour rien. Dans la cuisine, Harper se servit un mug de café, sans sucre ni lait. Elle ne prit même pas la peine de prendre un morceau de brioche à manger. Lentement, elle sirota son café brûlant aux côtés d'Abigail, plongée dans sa lecture. Son regard croisa son reflet dans l'écran de télévision éteint. Cette robe de chambre, cette tasse à la main, cet air morne, désenchanté, comme si toute la joie du monde n'existait pas… elle se trouva une terrible ressemblance avec sa mère. La panique la redressa. Si elle se tenait bien droite, n'utilisait jamais de sucettes d'aspartame et ne recourait jamais à la permanente, elle n'avait rien à craindre, n'est-ce pas ? Abigail sortit enfin son nez de son bouquin. - Ne t'excuse pas pour ça Honey. Une galère ordinaire. Nous l'avons choisi. Elle termina son mug de café. Elle haussa les épaules, maussade. - Ça va, je crois que je n'aime pas l'hiver. Ou le matin. Ou le réveil. Ou le courrier. Ou sa mère ! Sur la table basse, elle saisit un grimoire sans titre, pour ouvrir une page marquée d'un post-it. - Mascherodor, prononça-t-elle. Normalement, nous ne devrions plus sentir d'odeur. Sa masque l'odeur de l'aliment ou de la boisson. Il existe aussi un sort pour le goût. Et si nous allions poser des mangeoires à oiseaux aux abords de la forêt interdite ? Ensuite nous pourrions donner rendez-vous à Arondella aux Trois Balais, pour les potions ? Histoire de se retrouver autour d'un chocolat chaud ? Elle a des samedi de libre maintenant qu'elle peut compter sur la petite Barjow. La petite Barjow qui était à peine plus jeune quelles. Harper attrapa son téléphone dans l'intention d'écrire à sa meilleure amie, attendant toutefois l'aval de son épouse.
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Abigail MacFusty
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Je me retournais après avoir déposé les graines dans la mangeoire et observais Harper qui claquait des dents. Toute mon attention accaparée par les créatures fantastiques, je n’avais pas pris garde qu’elle avait (encore) oublié son écharpe. Sans un mot, je rangeais dans la poche de mon manteau usé par mes sorties les bourses en cuir et me rapprochais de mon amie.
— Je vais t’offrir un Rapeltout pour tes écharpes, je crois.
Plaisantais-je en lui passant la moitié de mon écharpe jaune et noir derrière la nuque pour qu’elle s’y enroule. À présent collée à elle, je humais discrètement son odeur et mon cœur papillonna. Nos pas s’accordèrent et nous reprenions le chemin du château. Les cours allaient bientôt reprendre.
******
Du coin de l’œil, je voyais Harper se redresser et remuer nerveusement à côté de moi. Qu’est-ce qui lui prenait ? Je choisissais ce moment pour refermer mon livre, le poser sur la table basse et me tourner vers elle en ramenant une jambe sous mes fesses. Sa confidence m’arracha un petit sourire. Dans un geste de compassion, je lui caressais la cuisse sans relever davantage. Si l’hiver pouvait entamer l’humeur toujours vaillante et positive de la directrice des lions, c’était qu’elle vieillissait ! Et si effectivement, l’âge et la perspective de l’agrandissement de notre famille lui mettaient du plomb dans la tête malgré elle, j’avais du mal à croire qu’il n’y avait que ça. Depuis la veille, je la sentais tourmentée par quelque chose, mais j’ignorais si je pouvais lui poser la question frontalement ou non. L’ironie de la situation m’amusa. Autant, avec Luca je ne prenais pas de gant et je lui rentrais dedans pour lui arracher les vers du nez, autant j’étais bien plus délicate avec Harper alors qu’elle serait la moins susceptible de m’en vouloir entre les deux. Sans doute parce que l’attache que j’avais pour eux n’était pas la même. Qu’à cela ne tienne et tant pis pour les tergiversations ! J’allais me lancer quand elle attrapa un grimoire pour m’y lire un paragraphe que j’écoutais en haussant un sourcil. Curieuse, j’allongeais le cou jusqu’au mug de café que tenait Harper et le reniflait. Son odeur âcre m’attrapa à la gorge, et je me reculais dans un vif mouvement de dégoût.
— Mmh ben… si à toi, l’odeur ne te dérange pas, c’est que le problème vient de moi. Je n’aurai qu’à abuser du sortilège de Têtenbulle. Je levais les yeux pour réfléchir. Quoique, ta solution serait peut-être plus élégante si ça ne pose aucun problème.
Et par ces derniers mots, j’entendais « si ce n’est pas dangereux pour l’embryon ». Il fallait vraiment que je lui trouve un petit surnom. Alors que j’écoutais les suggestions sur notre programme du jour de Harper, je cherchais une appellation appropriée. Avec amusement, je me souvenais de ce film moldu de science-fiction des années 80. Une équipe découvre une planète, l’explore mais réveil de dangereux aliens qui, évidemment, tuent tout le monde sauf l’héroïne. Hélène Ripley. Si je songeais à ça, c’était parce que les aliens se reproduisaient en incubant dans le corps humain. Si cela n’était gère ragoutant, l’idée de surnommer mon bébé du nom de l’héroïne infatigable et combattante me séduisit. Je gardais cette idée de côté alors que je hochais la tête.
— Une petite balade à l’air frais me fera du bien, approuvais-je. J’en profiterai pour la questionner sur ce qui la tracassait autant. On en profitera pour aller voir les Botrucs, ça te va ? En hiver je préfère les voir plus souvent.
L’arbre à Botrucs. Depuis mon adolescence, je me rendais régulièrement là-bas pour passer du temps avec les petites créatures. C’était à l’arbre à Botrucs que nous nous étions retrouvées, Harper et moi, des années auparavant durant notre première année universitaire. À mes yeux, cet endroit avait un sens symbolique aussi fort que le banc. Notre banc. Je reprenais avec entrain.
— Bonne idée ! ça fait longtemps que je n’ai pas revu Arondella en plus. J’espère qu’elle va bien.
« La petite Barjow ». La sœur de Rory que je n’avais jusque-là que croisé rapidement. Un jour, j’essayerai de prendre le temps de la contacter pour faire plus ample connaissance. Dans mon retour d’énergie, je m’élançais pour me relever. Trop vite. Prise au piège par un vertige, je tanguais dangereusement, pris appui sur le canapé et me rassis, lentement.
— Ola…
L’odeur du café s’insinua sadiquement dans mes narines et n’arrangea rien à mon état vaseux soudain. Un frisson me parcourut l’échine et je sentis mon estomac remonter dans ma gorge. Et merde. Précipitamment, je courais jusqu’à la salle de bain pour rendre ma pomme et mon thé. Pas cool Ripley, pas cool. Note à moi-même, me lever doucement à partir de maintenant. Prudente, j’attendais plusieurs minutes de retrouver une certaine stabilité puis je profitais d’être dans la salle de bain pour prendre ma douche. L’eau tiède me fit du bien et acheva de chasser mes nausées. Une fois propre et enfin débarrassée de cette odeur résiduelle dégueulasse, je sortais de la salle de bain, nue comme un ver pour aller enfiler des vêtements doublés ou enchantés pour me protéger du froid. Si je tombais malade chaque hiver avec tous les virus qui trainaient, je voulais mettre toutes les chances de mon côté cette année pour m’éviter une grippe trop carabinée. J’avais la meilleure raison du monde. De retour au salon, j’ajustais mon gros pull duveteux rayé blanc et noir en arrangeant mes cheveux.
— Je prépare mes affaires et on peut y aller.
Signalais-je à Harper en ouvrant une boite dans laquelle je ressortais diverses bourses en cuir. De la nourriture pour les oiseaux et les Botrucs. S’il y avait besoin d’autre chose, j’utiliserais Accio. D'un geste de la main, je chassais Muriel qui essayait d'ouvrir une bourse avant que je ne la range dans mes poches agrandies par magie.
— Tu as déjà mangé, toi. Coquine.
La niffleuse me tourna le dos en reniflant de réprobation. Une fois apprêtée, emballée dans mon écharpe, mon bonnet et ma veste épaisse, j’attendais Harper, son écharpe à la main. Elle l’oubliait toujours. Je la lui tendis non sans pouffer de rire.
— C’est moi ton Rapeltout maintenant, on dirait.
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Le froid, c’est dans la tête. Les doigts gelés autour de la anse d’un seau, Harper claquait des dents à s’en rompre l’émail. Le froid se glissait à l’intérieur de son col, s’insinuant dans tous ses os. Si tous les oiseaux migraient l’hiver, elles ne seraient pas là à se les geler en fourrant des graines et des boules de graisse dans de minuscules maisons en bois. C’était terminé. Enfin ! – Un rappeltout pour une écharpe ? En voilà une drôle d’idée. Une drôle d’idée plutôt bonne. Mais si Harper s'emmitouflait dans une écharpe à chaque fois qu’elle sortait, Abigail ne partagerait plus la sienne avec elle.
****
– En avant pour la promenade ! décréta Harper. Un bol d’air frais lui ferait le plus grand bien. Rien de tel pour vous éclaircir les idées et chasser les sombres pensées. Sur son téléphone portable, elle pianota en vitesse un message à l’adresse d’Arondella avant de se souvenir que dans l’enceinte de Poudlard, la technologie était inutilisable. Harper soupira pour aller s’enquérir d’Elizabeth qui n’aima franchement pas être dérangée. Harper lui rappela toutes les bonnes choses qu’Arondella lui donnerait à manger et la chouette obtempéra illico. La relation entre la sorcière et l’oiseau de proie s’était adoucie depuis cette fameuse nuit dans les égouts. Il fallait ménager l’animal et son caractère tumultueux fortement modifié par les événements qu’il avait traversé. Abigail se leva, tangua dangereusement au désespoir d’Harper positionnée à l’autre bout de la pièce mais se rattrapa bien vite… pour courir dégobiller dans la salle de bain. Harper laissa le temps à son épouse de se refaire une santé. Elle alla s’habiller chaudement, un pantalon de velours serré aux chevilles pour rentrer convenablement dans une paire de bottes et un pull vert sapin à grosses mailles pour lui tenir chaud. Bonnet sur la tête, elle sourit lorsqu’Abigail lui tendit son écharpe. – C’est un bon compromis, lui répondit-elle.
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Le froid leur mordait les joues, rosissait la peau. A l’orée de la forêt interdite, là où elles remplissaient les mangeoires, tout était calme, paisible, les oiseaux pépiaient, cachés dans les arbres en attendant que les deux humaines s’éloignent pour s’approcher des cabanons perchés. Les feuilles mortes, gelées par la température négative, et la neige craquaient sous leurs pieds. Heureusement que le duvet blanc de l’hiver masquait la mousse et la terre dont les odeurs se décuplaient avec l’humidité. Harper installa un nouveau mangeoir à l’aide d’un sortilège, pour le suspendre haut sur une branche. Une boule de graisse lévita dans les airs pour s’imbriquer dans la petite cabane. – Comment on va l’appeler ? demanda-t-elle, le nez en l’air, tandis qu’une nouvelle cabane voltigeait vers le ciel. Cette question la taraudait depuis quelques temps déjà. Harper avait toujours détesté son prénom. Sa mère, aussi égoïste et mauvaise mère soit-elle, avait opté pour un prénom d’une bien jolie signification, trop jolie pour sa cervelle de demeurée. En lui attribuant ce prénom, Winnie Auburn lui faisait un bien joli cadeau, et Harper détestait cette idée. – Si c’est un garçon, par exemple ? précisa-t-elle aussitôt. Elle redoutait que ce soit une fille. Winnie, dans sa conception houleuse de faire des enfants n’avait eut que des filles, et en son for intérieur, Harper priait pour que son schéma à elle diffère totalement avec celui de sa génitrice. Qu’importe si cela représentait un caprice. – Tu as des obligations familiales de ce côté-là ?
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Abigail MacFusty
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En reniflant, je remplissais une nouvelle mangeoire tandis qu’Harper attachait une précédente avec une boule de graisse de sa baguette. Si l’air était glacial et que l’ensemble de mon visage virait au rouge vif, l’instant me faisait du bien. Malgré la nuit difficile et mes paupières lourdes, j’appréciais le froid qui me vivifiait et, par-dessus tout, j’adorais la proximité de mon épouse. Si nous prenions toujours garde à avoir des moments à deux, ils m’apparaissaient bien plus importants dès lors qu’un compte à rebours de neuf mois s’écoulait au-dessus de nous. Bientôt, nous ne serions plus jamais tout à fait seules, et si cette perspective me réjouissait, j’espérais que nous ne nous perdions pas trop dans la parentalité avec Harper. Que nous puissions garder la fusion qui nous liait aujourd’hui, et ce, depuis des années. Loin d’être tourmentée par cette idée, je déambulais aux côtés de la directrice des Gryffondor d’un pas léger, presque dansant, alors que je laissais échapper quelques fredonnements. Je chantais qu’en de rares exceptions. Harper le savait bien. Il émanait de moi quelque chose de nouveau, je le savais, je le sentais. Je levais ma baguette pour faire léviter la mangeoire en jetant un coup d’œil à mon épouse lorsqu’elle me questionna.
— Claude ? Comme ça, tant pis si c'est un garçon ou une fille.
Suggérais-je en plaisantant. Une fois la nourriture attachée aux arbres, j’attrapais la main de mon épouse pour l’entraîner à la petite cabane suivante que nous devions remplir. Par sa nouvelle question, je lui répondais par une autre.
— Qu’est-ce que ça fait si c’est un garçon ? Je la regardais encore. Tu préférerais une fille ?
À bien observer sa mine quelque peu renfrognée et ce pli inquiet qui lui barrait le front, je comprenais bien que le vrai fond du problème n’était pas le sexe du bébé. Il y avait autre chose, et je me demandais si ce n’était pas lié avec ce qui la tourmentait depuis la veille. En fixant l’horizon devant moi, je pris le temps de réfléchir.
— Je ne crois pas qu’il y ait d’obligation chez les MacFusty pour les prénoms des enfants. Et de toute façon, on fera ce qu’on voudra, comme d’habitude.
Je ris à ces dernières paroles. C’était pourtant la vérité. Depuis notre adolescence, Harper et moi faisions ce que nous voulions, qu’importent les règles, qu’importe que ce soit à Poudlard ou proches d’un nid de Noir des Hébrides. Nous ne faisions jamais rien comme les autres, et ce pétillant dans notre relation me plaisait par-dessus tout. Après un instant de silence, je questionnais à mon tour.
— Qu’est-ce qui te tracasse mon amour ? Depuis hier je vois bien que tu rumines quelque chose.
Possible qu’elle nie. Mais elle savait à quel point je pouvais être casse-pied et tous les moyens que je pouvais déployer pour faire parler autrui. L’habit ne fait pas le moine comme on dit. Aussi, elle n’avait jamais été très douée pour cacher lorsque quelque chose la taraudait. Elle boudait la nourriture, elle perdait patience, elle souriait moins et surtout, elle boudait comme une enfant. Pour alléger la situation, je rajoutais en souriant.
— C’est le flan au caramel qui m’a mise sur la voie.
Nos pas crissaient sur la végétation gelée. Bientôt, je m’arrêtais en prenant une grande inspiration qui me refroidit les poumons. Pourtant, je souris, non sans échapper un frisson. Puis, d’un coup de baguette, je fis descendre le nouveau petit cabanon et la mangeoire.
— Est-ce que tu as des idées ou des envies de prénoms ? Ou au contraire, un prénom que tu voudrais absolument éviter ?
Je déposais la petite cabane et la mangeoire à mes pieds puis me baissai pour entreprendre de les remplir tout en réfléchissant.
— On pourra commencer à dresser une liste si tu veux. Et, peut-être qu’Elida aura des suggestions elle aussi.
Nous avions promis de la faire participer. Si notre relation restait toujours très cordiale, je ne m’offusquais pas du temps qu’il nous fallait pour gagner la confiance de la jeune Serdaigle. Elle avait un lourd passé qui ne jouait pas en notre faveur. Nous devions tenir parole. Je continuais.
— En attendant, nous pouvons lui trouver un petit surnom si tu veux. Genre mmmh…
Je me redressais après remplis le cabanon et la mangeoire de nourriture.
— Cacahuète ? Puisqu’il n’est guère plus grand pour l’instant.
Pour l'instant, je gardais mon idée de le surnommer Ripley, peu certaine qu'Harper apprécie le trait d'humour morbide en référence aux films moldus. Je croisais les bras en regardant mon épouse non sans cacher mon amusement. Je rayonnais de bonheur, et je ne m’en cachais pas. Surtout pas devant elle. Je refusais que notre bonheur puisse être entaché d’une quelconque manière, et si Harper devait traverser un moment de doute, alors je la soutiendrais comme elle le faisait si souvent avec moi. Nous nous relayions, car c’était ainsi que fonctionnait notre couple. Nous étions unies, nous étions complémentaires et nous nous soutenions avec amour, quoiqu’il puisse arriver. C’était un accord tacite entre nous. L’évidence de notre profonde complicité.
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Harper pouffa. A ce compte-là, pourquoi Frédéric-que ou Raphaël-le ? Aux interrogations d’Abigail, Harper soupira bien qu’elle lui tournait le dos pour s’occuper de nouveaux cabanons. Lorsqu’elle eut la réponse à sa question, elle reprit la main de son épouse pour marcher jusqu’aux prochains mangeoires. Diantre ! Elles en avaient donc posé autant que ça ? – Je préfèrerai avoir un garçon, avoua-t-elle sans ménagement. Mais une fois, j’ai rêvé que j’avais une fille. C’était il y a longtemps. On s’était déjà remises ensemble. Elle se tut, le temps de rejoindre un nouveau point de nourrissage. Harper haussa les yeux au ciel, complètement abattu. – Ne m’en reparle pas ! s’indigna-t-elle, désespérée. Je regrette tellement ce bon petit flan au caramel. Qu’est-ce que je suis sotte. Ses épaules se courbèrent tant que ses longs bras donnaient l’impression qu’ils allaient effleurer le sol. – Je te montrerai ce qui ne va pas quand nous serons au chaud aux Trois Balais. Je l’ai sur moi. Elle s’activa pour remplir un mangeoir. Le ciel était gris, l’air glacial, mais leur promenade, malgré l’humeur meurtrière d’Harper, avait quelque chose d’ensoleillée, ce qui redorait son optimisme inné. – Dans mon rêve, notre fille s’appelait Violin. Mais ce n’était qu’un rêve. Un prénom beau et dérangeant à la fois. Il fait trop référence au mien. Mon prénom est la seule chose que ma mère a correctement choisi. Agacée, elle frappa dans une pierre qui alla s’exploser contre le tronc d’un arbre. – On pourrait faire cette liste, dans un premier temps, chacune de notre côté - Elida inclus - et voire si des prénoms en commun ressortent ? Harper demeura pensive. – Cacahuète ? Elle grimaça. – On ne pourrait pas lui donner un surnom normal ? Elle se figea, suspendant son geste, baguette magique en l’air avant de se tourner vers son épouse : – Ça se dit “surnom normal” ? C’est normal un surnom ? Bref ! Elle s’agaça de ses propres divagations. – Petit ou pas, stade embryonnaire ou plus, cette petite merveille mérite un surnom digne d’elle, dit-elle en tapotant le bas ventre d’Abigail. On va l’appeler Jack. Tu sais, comme Jack et le haricot magique, puisqu’il n’est pas plus gros, pour l’instant. Fière d’elle, elle resta pensive tandis qu’elle remplissait de trop un mangeoire sans regarder ce qu’elle faisait. – Jack le haricot, répéta-t-elle, le nez en l’air, sans faire attention à ce qu’elle faisait. Il va pousser, pousser, pousser jusqu’à te sortir par la… Elle s’interrompit. – … t’as compris. Son attention de recouverte, elle vida le mangeoire trop plein pour transvaser la nourriture dans un autre, vide. – Cela dit, l’idée d’un prénom mixte me séduit assez, tout bien réfléchi. Ce genre de prénom me donne l’impression qu’on éloignera notre enfant loin des clichés masculins et féminins, même si évidemment ça ne dépendra pas que de ça. On pourrait voir s’il en existe d’origine écossaise.
Elle s’imagina sa propre fille maquillée comme une poupée barbie sous son regard désespéré. Une fille trop fille qu’il faudra encourager, avec amour, dans chacun de ses choix tout rose. – Si c’est un garçon, je propose qu’on lui donne en deuxième prénom celui de ton père et en troisième, celui de mon grand-père. Et, si c’est une fille, celui de ta mère et celui de ma grand-mère. Harper peinait à croire qu’elle avait ce genre de conversation. Si on avait dit qu’elle parlerait naissance et mariage à son “elle” d’il y a dix ans, elle ne l’aurait jamais cru.
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Malgré le froid mordant, je me sentais réchauffée par la simple proximité de mon épouse et de sa main dans la mienne. Sans doute que la buée qui s’échappait de ma bouche provenait du brasier qui me réchauffait les entrailles. Ces entrailles qui protégeaient la vie maintenant. Je levais les yeux pour observer la cime des arbres en réfléchissant.
— Je me souviens de ce rêve, tu m’en avais vaguement parlé… mais pourquoi préférerais-tu un garçon ?
J’avais mes hypothèses, et la première faisait référence à la famille tumultueuse de Harper. Sa mère et la relation conflictuelle avec sa sœur ne devaient pas aider dans l’envie d’avoir une fille. Qui plus est… un garçon dans cette maison très féminine pourrait apporter une touche de nuance. Bien que nous ne soyons pas les femmes les plus à même à se comporter en femme. Harper portait que très rarement des robes ou des jupes et moi je trainais jour et nuit dans la boue et le crottin. Dans le genre sexy, on oubliera les MacFusty, et pourtant, je ne me sentais jamais aussi heureuse avec les cheveux collés par la boue en m’évoquant ce joli fessier qu’était celui de mon épouse dans ces charmants pantalons. Mes paupières papillonnèrent quand elle s’indigna puis je hochais la tête.
— D’accord.
Que pouvait-elle bien porter sur elle qui la tracassait autant ? Une nouvelle créature magique ? Un objet ensorcelé ? Mmh… peu probable, en général, Harper se retrouvait stimulée par ces événements, non pas… déboussolée au point d’en refuser son flan au caramel. Lorsqu’elle évoqua sa mère, j’eus une nouvelle hypothèse, mais je n’insistais pas et me concentra davantage sur ses suggestions sans m’attarder sur le ricochet de la pierre projetée.
— Ben, c’est un surnom normal cacahuète, non ? En plus c’est bon les cacahuètes.
C’était lâche d’en faire appel à l’estomac de mon épouse pour lui rendre le sourire, mais hé ! il n’y avait pas de moindre effort pour venir en aide à ceux qu’on aime ! J’éclatais de rire à sa remarque.
— Madame MacFusty, qu’est-ce que la normalité ? Vous avez une heure.
Je continuais de ricaner tout en laissant mon cœur vibrer de bonheur tandis qu’Harper posa sa main sur mon bas ventre. Et pour la première fois, je la sentis. Cette flamme ardente, mordante, protectrice qui grandissait au fond de moi, prête à anéantir la première personne non autorisée à faire ce geste. Un instinct tribal. Animal. Protecteur. Je déposais un baiser sur la joue d’Harper en essayant de deviner le visage qu’aura cette petite chose.
— Jack. Murmurais-je, le ton léger et rêveur. J’aime bien comme surnom !
Subitement, je donnais un coup de baguette magique en direction de mon épouse et des graines qui s’échappaient de la mangeoire trop pleine. Le superflu remplit le cabanon que je renouvelais. Je reniflais bruyamment en remuant le nez.
— J’ai compris.
Une grimace étira mes traits. Moins je songeais à l’accouchement et mieux je me portais. Très franchement, je savais qu’Harper n’était pas superficielle, mais est-ce qu’elle m’aimera toujours quand un truc de la taille d’une pastèque aura ruiné mon mobilier intérieur et extérieur ? Ah ! Je ne m’en faisais sûrement pour rien. Mais, la perspective de l’accouchement restait impressionnante. Passons. D’un coup de baguette je raccrochais le cabanon à l’arbre en restant silencieuse, à réfléchir à tout ce que venait de dire Harper. Je terminais par m’humecter les lèvres pour répondre après y avoir mûrement réfléchi.
— C’est une bonne idée de lui donner aussi les noms de ceux qui nous ont élevés. Nous verrons pour l’ordre plus tard… Quant aux prénoms mixtes… Je réfléchissais encore. Je n’en connais pas beaucoup. Carsen, Arlen, Glen… Je fronçais les sourcils. Sinon, j’aime bien les prénoms palindromes… comme Hannah. Qu’est-ce que tu en dis ? Il doit bien en exister pour les garçons.
Je rangeais ma baguette puis soufflait dans mes mains pour me réchauffer les doigts. Ceci fait, je reprenais la main de mon épouse pour la lui serrer tendrement.
— Je pense que nous avons terminé. En route pour aller voir Arondie ?
Et sans lui laisser le temps de répondre, je me penchais pour capturer tendrement ses lèvres. Au diable la retenue dans l’enceinte du château. J’aimais ma femme ! Vous connaissez ma femme ?
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Harper hocha ostensiblement les épaules. – J’ai juste envie d’un garçon, mentit-elle. Sa baguette de rangée, elle se balançait grossièrement comme un pantin, ses longs bras brassant de l’air. Un petit numéro pour masquer sa gêne, transparente, et se dégourdir les membres gelés par le froid. En vérité, son humeur était bien trop influencée par sa lettre pour qu’elle puisse croire à la sincérité de ses propres paroles. De toute façon, concernant le sexe, elles n’auront pas le choix. Dommage. Jack le haricot, une fois devenu un joli bébé fleur, aura donc l’honneur de porter, en deuxièmes prénoms, ceux de ses grand-parents et arrière-grand-parents. Elle se renfrogna à l’écoute de la liste de prénoms mixtes qu’Abigail lui récita, mais l’idée du prénom palindrome tinta d’originalité. De sa poche, Harper extirpa son téléphone : – Natan, Otto, Neven, énuméra-t-elle. Nayan, Reinier. Il n’y en a pas des masses. Déçue, elle rangea son téléphone dans sa poche quand Abigail suggéra de prendre la route pour Pré-au-lard. Harper approuva immédiatement. – Bonne idée, allons nous mettre au chaud. A Pré-au-lard, des loupiotes multicolores, suspendues aux devantures des magasins, remplaçaient les décorations de Noël. Le clignotement des lumières, les gens grincheux, les gens heureux et ceux qui manquaient de glisser sur une plaque de verglas, redonnèrent du baume au cœur à Harper. Une vague de chaleur les frappa de plein fouet lorsqu’elles entrèrent aux Trois Balais. Une employée les pria de s’installer confortablement pendant qu’elle ramenait des cartes pour qu’elles puissent effectuer leur choix. – J’ai faim, commentait Harper, le nez plongé dans les milles et un délices que la carte proposait. Ah ! Voilà Arondie. Arondella Swallow, secoua sa longue chevelure brune parsemée de flocons de neige. Ses grands yeux noirs, brillant comme des scarabées, s’étrécirent tandis qu’elle leur dédia son plus beau sourire. Avec fraîcheur (c’était le cas de le dire, son bout de nez était tout rose, tout froid) elle leur claqua un baiser sur la joue à chacune puis s’installa face aux deux épouses après s’être débarrassée de sa lourde cape trempée d’humidité. – Je prendrais la même chose que vous ! déclara-t-elle sans prendre la peine d’ouvrir la carte. – Zéro identité, répondit Harper avec humeur. Arondie lui lança un sourire presque carnassier tant sa moquerie et son dédain atteignaient des sommets. – En voilà une qui s’est levé du pied gauche, remarqua-t-elle sans se départir de son air moqueur. – Tu as apporté ce que je t’ai demandé ? répliqua Harper, sans ménagement. Arondie, pas le moins vexée du monde, soupira sans retenue. – Ma chère Abigail, la prochaine fois, je t’apporte une médaille. La jeune femme farfouilla dans sa bourse puis déposa un flacon sur la table du pub. – Un anti-nauséux de ma composition, avec une fleur secrète, dit-elle, l'œil pétillant. – J’aime pas trop tes compositions secrètes ! se récria Harper, inquiète de faire ingurgiter n’importe quoi à son épouse enceinte. – Relax Max ! Un bébé pourrait avaler ça. Je connais tes goûts de chochotte, va. Dans un grognement, le visage d’Harper s’assombrit tandis qu’elle dévisageait son amie. La serveuse revint prendre leur commande. – Je prendrais un chocolat chaud épicé, double dose de chantilly, éclats de caramel, s’il vous plait. – La même chose, annonça fraîchement Arondie. – Et toi mon amour ? interrogea Harper en se tournant vers son épouse.
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Soulagée de sentir les picotements de la chaleur prendre d’assaut mes doigts et mes joues, je soupirai en prenant place à la table aux Trois Balais. Mettant de côté l’épineuse question du prénom de notre future nous, je regardais Harper avec amusement alors qu’elle sautait sur la carte apportée par la serveuse. Moi, je m’abstins. Sûrement aussi pâle que le fantôme du moine gras, je luttais contre les diverses odeurs de bière, de bois, de cheminée, de café et autre nourriture qui embaumaient l’auberge. Ça puait toujours autant ici ? L’appétit complètement coupé, je cachais au mieux mon malaise lorsqu’Arondie entra telle une petite tornade ombrageuse et glacée. Le rappel du froid sur mon visage lorsqu’elle embrassa ma joue eut l’effet miracle. La nausée diminua. Pour autant, la présence de son amie n’aura pas fait décroitre la mauvaise humeur de mon épouse qui ne se priva pas pour répondre avec humeur et fermeté. À la mention de mon prénom, je souris à Arondella.
— Pas besoin, pour une fois que ce n’est pas moi qui fais la gueule.
Et même si Arondie pouvait rire de ma remarque, je collais discrètement mon bras sur celui de Harper. Ces mots étaient en réalité un remerciement caché pour tout le soutien que m’offrait mon épouse au quotidien. Le Graal déposé entre nous, je fixais la fiole d’un air dubitatif, ce que Harper verbalisa, toujours sans ménagement. Si l’échange des deux femmes illumina à nouveau mon visage, je me retins de ne pas me jeter sur la fiole. Je connaissais le talent d’Arondella, pour autant, un espèce d’instinct primaire me soufflait de me méfier encore.
— Et ça fait effet combien de temps ta potion ? Je me grattais la joue, l’air détaché. Et on peut en prendre pendant combien de temps ?
Déformation de mes longs séjours à St-Mangouste ? Peut-être. Mais je voulais surtout savoir combien de temps cette potion me soulagerait, et combien je pouvais en prendre dans la journée sans prendre le moindre risque pour Jack et moi. Lorsque la serveuse revint prendre les commandes, je fus tentée de la renvoyer sans rien pour moi. Soupçonneuse qu’Harper me commande tout de même un truc suite à la mauvaise nuit que nous avions passée toutes les deux, je me retins et commanda sans trop réfléchir, et donc, sans aucune originalité.
— Un thé et une salade de fruits, s’il vous plaît.
Je fuyais le regard d’Arondie qui aurait pu être interrogateur en suivant la démarche de la serveuse qui retourna derrière le comptoir. Arondelle m’avait connue bien plus gourmande et d’ordinaire, je ne me faisais pas prier pour prendre une coupe aussi généreuse que celles qu’elles avaient demandées. Aujourd’hui, ça me semblait au-dessus de mes forces. Rien que de m’imaginer la chantilly, mon estomac tempêtait. Quelle saloperie. Pour détourner l’attention, j’enchaînais immédiatement sur une nouvelle conversation.
— Comment vas-tu Arondie, depuis le temps ? Est-ce que mademoiselle Barjow travaille toujours chez toi ? Puis, je fus rattrapée par un élan de politesse. Au fait, merci d’être venue aussi vite pour la potion. Si jamais ça marche, tu pourras en refaire ? Et tu nous dis combien on te doit hein !
Oui parce qu’à ce rythme-là, ça n’allait pas être une ou deux potions de temps en temps qu’il me faudrait, mais bien le Poudlard Express tout entier ! Je me mordis les lèvres. Que c’était difficile ! Je connaissais Arondella depuis presque aussi longtemps qu’Harper, et j’étais si heureuse que je voulais le hurler au monde entier. Je voulais mettre Arondella dans la confidence, mais nous ne voulions rien dire durant le premier trimestre. Si je m’en accommodais bien avec certaines personnes, avec Arondie, c’était plus compliqué. Surtout qu’elle nous rendait un fier service ! Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de faire dévier la conversation pas si loin que ça.
— Oh, au fait, j’ai oublié de te dire, mais pour le moment, il n’y a toujours pas de bébés niffleurs en vue. Je coulais un regard complice sur Harper. Je crois que ce pauvre Théodore a peur de Muriel.
Et franchement, il y avait de quoi, et je le comprenais ! Muriel était une niffleuse à fort caractère, je n’avais jamais vu ça chez cette espèce. Pour autant, j’étais persuadée que c’était ce qui lui avait permis de survivre dans la forêt jusqu’à l’arrivée miraculeuse d’Harper… et maintenant qu’elles étaient complices, le caractère de la créature n’avait fait que de se renforcer. Puis, je réalisais que je n’en avais peut-être pas parlé à Harper.
— Ah oui, je ne crois pas t’avoir dit, Arondella m’a dit l’autre jour que si on avait des bébés niffleurs, elle en adopterait bien un.
Je levais les yeux lorsque la serveuse revint avec nos commandes et dus redoubler d’efforts pour ne pas m’attarder sur la montagne de chantilly dans les coupes des deux jeunes femmes. Le nez dans ma salade de fruits, je mangeais tranquillement tout en surveillant Harper d’un air détaché. J’étais toujours inquiète pour elle, et je ne voulais pas la pousser à se confier. Elle avait dit qu’elle avait quelque chose dans sa poche. Tel Gollum. Qu’est-ce que ça a dans sa poche ?
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Arondella entortillait distraitement une longue mèche de ses cheveux ailes-de-corbeau autour de son index. – Les effets et leurs durées dépendent du sujet, répondit-elle le nez levé en l’air, preuve d’une réflexion peut-être moyennement intense. Mais, si tu veux mon avis, poursuivit-elle, malicieuse, ton épouse y gagnerait à y aller mollo sur la bibine. Le remède parfait contre les aigreurs d’estomac. Pour couronner sa boutade, Arondella ricanna. En réponse, Harper se contenta de grommeler ce qui ressemblait passablement à une insulte, se freinant pour répliquer, afin que leur petit numéro de cachoteries reste cohérent. Leur amie enchaîna : – Concernant la posologie, une overdose n’est pas envisageable, tu pourrais en boire toute la journée que ça risquerait d’en atténuer les effets bénéfiques et t’y accoutumer. En définitive, soit c’est efficace, soit ça ne l’est pas. Au mieux ça atténue les nausées, au pire ça ne fait rien. La réponse avait le mérite d’être claire. Arondella darda son regard noir sur les deux femmes, son air amusé difficile à déchiffrer. Se contentait-elle de passer pour diabolique ou laisait-elle entre les lignes ? Harper se sentit bien embêtée. Fort heureusement, Abigail demarra au quart de tour. La première passion d’Arondella Swallow était bien celle de parler. Débat, comérage, histoire, commérage, potion, commérage bref, elle s’ouvrait à tous les possibles. – Les affaires marchent à merveille, comme d’habitude, raconta-t-elle, et heureusement que Lilibeth est une employée acharnée et modèle car je vais de nouveau être tatie. – Encore ! ne put s’empêcher de remarquer Harper. Mais le dernier est né l’année passé ! Arondie haussa les épaules. – Retour de couche ! C’est le jeu ma pauvre lucette. – Ton fragin, avec son bec muet, il cache bien son jeu tiens. Arondella s’amusa de sa remarque, la conversation rapidement détournée. – Pas besoin de me remercier. J’ai toujours un chaudron d’avance, suffit de demander ! Et vous ne me devez rien ! Les amis, c’est fait pour ça. Il arrivera bien un moment où j’aurai besoin d’un service en retour, dit-elle avec un petit ton démoniaque. Soudain, la conversation prit un nouveau court et Harper se sentit totalement exclu de la rivière. Pauvre Théodore ! Le mâle niffleur ne possédait véritablement aucun amour propre pour courir après une femelle qui passait le plus clair de son temps à le repousser. Pour l’heure, Harper s’en moquait bien. Son humeur battait toujours de l’aile, quand la serveuse déposa leur commande sur la table. Ainsi donc Arondella diversifiait ses occupations en envisageant une ménagerie. – Qu’est-ce qui te prends ? commenta Harper, surprise. C’est ta crise de la trente cinq ène ? – Cause toujours tu m’intéresse, répliqua fraîchement Arondella. A défaut de trouver un géniteur, j’adopte des petits orphelins. Mais tu n’as pas tord, dans le fond. En prenant de l’âge, mes désirs maternelles ressortent. Elle ne sut pas pourquoi mais Harper sentit ses joues rougir. Avec force, elle se contint de lui répliquer que bientôt elle pourrait lui mettre un marmot entre les mains qu’elle gardera gratuitement pendant que son épouse et elle se paierait du bon temps pour oublier les langes aux odeurs de vomit. La serveuse déposa leur commande sur la table. Elles la remercièrent et Harper plongea séance tentante sa cuillère dans l’épaisse couche de chantilly et tout le tralala émétié dessus. Par chance, c’était un autre sujet qui titillait l’esprit d’Arondella. – Bon, entama-t-elle après avoir claqué la langue, signe qu’elle se délectait de la chantilly. T’accouche ? Harper sursauta. Par réflexe, son visage horrifié se tourna vers Abi. Simultanément, elle ressentit de la surprise, de la peur et de la culpabilité. – Quoi ? bredouilla Harper, incrédule. Arondella battit frénétiquement des sourcils. – T’avais quelque chose à nous montrer, non ? – Ah ! Harper se sentit si soulagée qu’elle sorti la lettre de sa mère sans chichi ni hésitation. – J’ai écris à ma mère, il y a quelque temps. Voici sa réponse, annonça-t-elle. Son attention se replongea dans la montagne de chantilly. Arondella saisit la lettre pour la lire à voix haute :
Chère fille,
Quel bien étrange retournement de situation. Je suis bien étonnée de recevoir de tes nouvelles après ces presque dix années d'absence dans ma vie. Puisque dans ta lettre tu ne sembles pas t'en soucier, je vais mieux, merci. Chaque jour est un combat sans merci que je mène seule, envers et contre la vie…
Arondella se tut, apparemment d’avis que la suite ne méritait pas d’être lue à voix haute. Ses pupilles frétillait tels deux scarabés noirs tandis qu’elle lisait. Quand elle eut fini, elle passa la lettre à Abigail, se contentant de hausser les épaules. – Tu as essayé. – Mouais, répondit Harper, boudeuse.
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À la mention de Lilibeth Barjow, j’ouvris la bouche pour répondre, mais Harper s’exclama avant moi. Je tressautais malgré moi à cette réaction puis écoutais le vif sujet entre les deux femmes, les yeux un peu arrondis. Un retour de couche. Mmh… fort heureusement, je serai épargnée (probablement ?). Pourquoi je me posais cette question débile en fait ? Je clignais des yeux pour revenir à moi, songeant qu’Harper et moi n’étions pas en reste niveau intimité. Sa remarque sur le frère d’Arondella sonnait alors un peu déplacer, pour autant je compris pourquoi elle avait réagi comme ça. Je savais qu’au fond d’elle, elle mourrait d’envie de mettre Arondie dans la confidence et je la soupçonnais même de lui demander d’être la marraine. Je ne fis aucune remarque cependant, en dehors de remercier Arondella pour son service rendu qui, je l’espérais, puisse me soulager. Je me retenais d’ailleurs de ne pas l’avaler directement. Quelle torture !
La mauvaise humeur de mon épouse monta d’un cran lorsque furent évoqués les bébés niffleurs (pas encore conçus, eux). Pourtant, habituée aux taquineries entre les deux sorcières, je me contentais encore une fois de sourire timidement à leur échange en m’enfonçant sur ma chaise, légèrement mal à l’aise.
— Tu pourrais peut-être essayer sur adopteunsorcier.ma ? Les outils moldus sont des fois intéressants mine de rien. Et une fois le premier contact pris, un hibou et on n’en parle plus.
Je passais en revue les têtes connues célibataires dans ma tête et soupirai.
— Il n’y a pas grand monde que je connaisse pour te rencontrer hélas, peut-être pour la Saint-Valentin ?
Une fête dont je me fichais comme de ma première dent de lait. Pour autant, c’était là que le marché allait exploser pour faire des rencontres. Depuis l’enfance, Arondella était une célibataire endurcie, à rencontrer toujours des connards, et elle me faisait de la peine depuis tout ce temps. Si d’ordinaire je parvenais à cacher ce trouble, aujourd’hui, ma voix vibra un peu. Heureusement, la serveuse arriva à ce moment et tout à coup, ma coupe de salade de fruits balaya ma tristesse. Je sautais sur ma fourchette comme une morte la faim. Et Arondella reprit la parole. Harper sursauta. Moi je m’étouffais avec un morceau d’ananas que je noyais dans une grande gorgée de thé, en me brûlant la bouche, évidemment. Les larmes aux yeux, je toussais en croisant le regard affolé de mon épouse qui, heureusement, parvint à avoir quelques informations en plus. Ah putain, ce n’était que ça ! Bordel, Arondella et son air insondable, c’était vraiment chiant des fois ! Je profitais qu’Harper fouille dans sa veste pour lui piquer une petite cuillère de glace afin de me rafraichir la bouche. Je poussais un soupir de soulagement… puis je hoquetais en entendant le contenu de la lettre.
Harper lui avait écrit. Harper avait écrit à sa mère. Je fus comme percutée par un éruptif en apprenant cette nouvelle. Elle avait contacté sa mère, sans doute pour lui annoncer la nouvelle ou tout le moins, nos projets. Elle ne m’avait rien dit, et je ne m’en étais bêtement pas rendu compte. Sa mère absente à notre mariage avait marqué un genre de conclusion définitive dans mon esprit… ce qui était con, je m’en rendais compte maintenant. Harper avec écrit à sa mère… et sa réponse fut abjecte. Les mains tremblantes, je récupérais le pli en lisant plusieurs fois les lignes couchées sur le parchemin. La sensation de lire une mauvaise blague ou des insanités me parcourut et me secoua l’échine. Je savais que la relation entre ma belle-mère et Harper était difficile, mais je pensais qu’avec le temps les choses s’amélioreraient… et même pour ça… Pour ça… Pour Jack…
Une déflagration explosa dans le creux de mon ventre. Je frappais la table des mains. Les coupes tintèrent. D’un bond, je me redressais, les yeux enflammés et hurlais.
— Ah, la salope, je vais la tuer !
Tous les regards convergèrent sur nous. Je m’en foutais. Et c’était bien la première fois qu’Arondella constatait que je me fichais du regard des autres. Elle savait que je pouvais m’emporter, elle savait que c’était rare. Mais de là à me donner en spectacle ? Tour à tour, je pointais Harper de l’index et la lettre sans baisser le ton de ma voix.
— Je te jure, amour ! Je vais aller la voir, je vais l’étrangler et la tuer ! Puis je vais la ressusciter pour qu’elle s’explique. Puis je vais la re-tuer ! Avec un Bombarda cette fois ! Puis je vais la re ressusciter parce que je suis sympa et parce que je m’expliquerai à mon tour. Puis je la re-tuerai ! Avec un Bombarda Maxima ! et encore une fois je la ramènerai à la vie parce que le meurtre c’est illégal !
Je retombais sur ma chaise en faisant à nouveau vibrer la table et ce qui y était déposé sans me préoccuper de tout faire déborder. Boudeuse comme une enfant, je croisais les mains sur ma poitrine et me repliai sur moi-même. Cet état dura peut-être cinq secondes. Puis je m’effondrais. Les joues instantanément noyées par mes larmes, je tombais dans les bras d’Harper sans cacher mon chagrin.
— Ma pauvre chériiiiiiheuuuuu, je suis désoléééééééééeee.
De gêne, la plupart des autres clients regardèrent ailleurs. Je m’en foutais toujours en gardant mon visage enfoncé dans l’épaule de mon épouse comme si je pleurais par procuration pour elle. Encore une fois, Arondella me savait émotive, mais jamais aussi expansive. Est-ce que ça lui mettrait la puce à l’oreille ? Je ne pouvais rien présentement contre les hormones et le manque de sommeil de cette nuit pourrie. Je m’accrochais à Harper comme à une bouée de sauvetage en me confondant en excuse, en ne cessant de lui confier que j’étais désolée pour elle, et en lui promettant cent fois que j’irai voir sa mère pour la tuer. La crise de larmes dura de longues et dérangeantes minutes durant lesquelles, à chaque seconde, je m’efforçais de retrouver mon calme. En vain. Donc, une fois la crise passée, je fouillais dans mon sac pour me moucher dans un grand bruit de trompette.
— Pardon, pardon…
Murmurais-je cette fois à l’attention d’Arondella. Ce n’était vraiment pas mon genre de me donner en spectacle et elle le savait. D’un coup de baguette agile, je retirais des vêtements de mon épouse toute trace de larme, de bave et de morve. Il fallut encore quelques minutes, puis je pris une profonde inspiration. D’un geste calculé, je rendais la lettre à Harper après avoir vérifié s’il y avait une adresse que je pourrais retenir. Puis, la gorge nouée, je repris doucement.
— Je… je ne savais pas que tu lui avais écrit. Je suis désolée mon amour (oui, encore une fois). Elle… elle ne sait pas à côté de quoi elle passe.
À côté de ses parents qui eux, ont toujours été là pour Harper. À côté de ses filles. À côté de ma famille. À côté de… notre famille.
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Arondella esquissa une moue dubitative, ses yeux habitués à s’étrécir plus que nécessaire lorsqu’elle souhaitait mollement se dérober d’une situation délicate. Délicate, présentement, c’était un peu exagéré, mais Harper habituellement ne jugeait pas le comportement des gens si ce n’était pour se moquer d’eux. Pour l’heure, son humeur ne se prêtait pas aux moqueries. – Ne t’en fais pas, Abi, lança Arondella d’une voix suave après l’évocation de la Sainte Valentin, la perle rare finira bien par me tomber dessus. Ou le contraire, songea Harper avec un élan de compassion pour le pauvre diable qui finira entre les filets mal tressés du cœur d’artichaut de son amie. Une amie qui n’avait de cesse de les surprendre, Abigail s’en étouffa presque. La lettre de Winnie Auburn passa de main en main. Feignant d’être ailleurs, Harper fit des bulles dans son chocolat chaud en soufflant dans la paille, lécha la chantilly comme une malpolie puis son rythme cardiaque manqua un battement. Ses fesses se soulevèrent de la banquette, surprise par la déflagration ambulante qu’était son épouse. Effarées par l’explosion d’Abi, Harper et Arondella ne pipaient mot, se contentant de subir, peu inquiétée toutefois par l’intérêt soudains des clients des Trois Balais. Harper se demanda si le bébé entendait les imprécations d’Abigail mais dans la tempête, elle se résigna à sauver son chocolat chaud des vibrations de leur table. Au bout du “bombarda maxima” Harper voulut répliquer qu’Abigail ne savait même pas à quoi ressemblait sa mère mais celle-cil éclata en sanglot, enfouissant son visage dans l’épaule d’Harper qui renversa chantilly et chocolat sur son pantalon. Arondella plaque une main sur sa bouche pour masquer son amusement mais Abigail ne leur laissait pas le temps de réagir. – Ne t’excuse pas, répondit Arondella. Tous les regards sont sur moi maintenant. D’un mouvement brusque, elle fit voltiger sa longue chevelure ailes-de-corbeau vers l'arrière, au cas où tous les curieux ne l’auraient pas remarqué. Aussi subit et étrange fut cette explosion d’hormones, la tempête eut pour effet d’amoindrir la mauvaise humeur d’Harper qui tempéra : – Honey, ne sois pas désolée du comportement des autres. J’ai essayé, ça n’a pas marché. Elle entoura affectueusement les épaules de son épouse pour lui frotter le dos en guise de tentative d’apaisement. Pendant ce temps, Arondella s’occupa de nettoyer les catastrophes sur le pantalon d’Harper. – Même mes grand-parents ont baissé les bras et ne la contactent plus, c’est pour dire. Quant à Jin… je n’ai plus de nouvelles depuis le mariage. Harper se contenta d’hausser les épaules tandis qu’Arondella détournait le regard. Son amie entretenait un contact étroit avec Jin, mais Harper ne lui en tenait plus rigueur. D’une certaine manière, Arondie formait un pont invisible entre les deux sœurs. Même si elles ne cherchaient plus à se contacter, elles savaient, l’une comme l’autre, qu’elles pouvaient compter sur Arondie pour maintenir le fils tendu de leur étrange relation. – Les liens se font, se défont et se refont, prononça doctement Arondie avant de s’envoyer une bonne rasade de chocolat surmonté de crème. Harper ne l’admit pas mais elle pensait de même : les deux soeurs avaient réussi à se rapprocher, le destin les éloignait encore mais elle restait persuadée, désormais, qu’il pouvait à nouveau exister. Et puis tant pis s’il n’était pas aussi solide que l’amour sororal le présumait. – Bon, et sinon, les derniers potins ? demanda Harper. Arondie s’essuya la bouche puis claqua la langue avant de répondre : – Les rumeurs parmi les clients sont assez vindicatives à l’encontre du BC. Surtout orienté BC, fort heureusement, et pas “contre les moldus”. Après tout, la plupart sont nés moldus ou de sang-mêlé. De son côté, le rapport d’Achilléo est moins joyeux : il est muet, ne parle pas alors les gens pensent bêtement qu’il est sourd et les clients parlent sans filtre : la haine contre les sorciers croit ostensiblement. Les affaires marchent bien et mon frère comptait se prendre un congé paternité plutôt long, ce qui reviendrait à donner la responsabilité du côté moldu à Lilibeth. Elle est capable de gérer mais depuis quelque temps je la trouve “changée”. – Changée comment ? s’étonna Harper en se souvenant de soeur Barjow comme d’une femme naïve et frêle. – Côtoyer des moldus lui a fait du bien. Harper bats exagérément des cils. – Vous n’étiez pas au courant ? s’étonna Arondella. Je peux vous le dire maintenant, ce n’est plus un secret, elle m’en parle librement, bien qu’il vaudrait mieux garder ça pour nous : Lilibeth est cracmole. Harper accusa le coup. – Rory te l’avait dit ? demanda-t-elle directement à son épouse. Au risque de provoquer une nouvelle tempête, cette question sonna comme un air de reproche.
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Abigail MacFusty
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La tempête passée, j’essayais de me calmer, tête baissée pour ne pas affronter les regards de chacun dans la taverne. Si Arondella s’en contentait avec sa gentillesse, moi, je n’y étais pas assez habituée pour le supporter trop longtemps. La proximité de Harper et les frottements dans mon dos qu’elle me distribuait eurent l’effet miraculeux escompté. Petit à petit, je me tranquillisais, comme si ce simple geste de sa part permettait à me remettre les idées en place et que mes hormones s’éteignent, que Jack se calme. Je me lovais contre ma bien-aimée en posant ma tête contre son épaule tout en profitant de ses bras. Même si ses mots allaient dans ce sens, ils ne me réconfortèrent pas. Tout le monde avant baissé les bras concernant Winnie Auburn. Arondie s’improvisa philosophe tandis que le sujet de Jin s’installa comme un voile aussi léger que sombre sur notre tablée. Avec douceur, j’attrapais la main libre de Harper pour la lui serrer tendrement en signe de soutien, non sans me frotter contre son épaule comme l’aurait fait un animal. Pourvu qu’en devenant une MacFusty par mariage, Harper puisse exorciser le malheur qui plane sur sa famille dissoute depuis sa naissance. Pourvu qu’en devenant une MacFusty, Harper trouve enfin la famille qu’elle méritait. Aimante, proche, en soutien. Je me fis cette promesse silencieuse alors qu’Arondella prit la parole pour nous résumer la situation.
Une situation qui me stressait plus qu’avant. Parce que maintenant, il y avait Jack. Si jusque-là, la guerre m’angoissait, elle n’avait jamais trop empiété sur mes pensées et sur ma façon de vivre. Aujourd’hui, tout allait changer. Dans quel monde allait vivre Jack ? Vivrait-il dans un monde sans cesse en guerre ? Ne pourrait-il jamais connaître la paix comme nous l’avons connue lorsque nous étions enfants après l’avènement Voldemort ? Serait-il une victime de la guerre ? Est-ce que nous le perdrions prématurément à cause d’elle ? Cette simple idée me crispa. Soudain, Harper ne tenait plus mon corps, mais une véritable pierre tant mes muscles se tendaient. Ma respiration s’accéléra sensiblement. Les Trois Balais se mirent à tourner. Une nouvelle nausée. Putain… Je fermais les paupières et glissais ma joue sur le haut de la poitrine de mon épouse.
Un battement de cœur. Tomtom. Respire. Deux battements de cœur. Tomtom. Expire.
Je n’écoutais plus la conversation, je ne savais plus de quoi ça parlait et je ne voulais pas savoir. La guerre ? non, je ne veux pas savoir. Mon corps se détendit au fur et à mesure que j’alignais ma respiration sur les battements tranquilles du cœur de mon épouse. Du calme.
— Hein ? de quoi ?
Pop. Je sortais de ma bulle en sentant que Harper s’adressait à moi. Son ton de reproche me piqua le cœur. Des larmes me montèrent aux yeux, comme si j’étais prise la main dans le sac alors que pourtant…
— Rory t’avait dit que Lilibeth est une cracmole ? répéta Arondella.
Je papillonnais des yeux pour essayer de me reprendre, relevais la tête en restant toutefois lovée contre Harper et secouai lentement la tête. Un trémolo secouait sensiblement ma voix.
— Euh, non. Je savais qu’il y avait un secret la concernant, qu’il la protégeait plus que de raison, mais j’ignorais pourquoi. Je pensais que c’était « juste » parce que c’était sa sœur. Je comprends mieux maintenant…
La gorge nouée, je me forçais à avaler ma salive et tendit la main vers mon thé. La chaleur du breuvage me fit du bien. Je me frottais les yeux pour chasser mes larmes. Le souvenir de la jeune femme, durant les votations au Ministère, me revint en mémoire. Je voulais la rencontrer pour mieux la connaître, mais je n’en avais jamais eu l’occasion. Je ne savais pas non plus comment la contacter.
— Peut-être que je devrais aller la voir une fois… Mais je ne veux pas passer pour celle qui fouille dans la vie des autres. Quel genre de femme est-elle ?
Demandais-je à Arondie. Est-ce qu’elle ressemblait davantage à son frère, un peu aigri, ou était-elle son opposé ? Je ne me rendais pas compte, puisque je l’avais rencontré qu’une fois, et rapidement. L’habit ne faisait pas le moine, j’étais la mieux placée pour le savoir. Je décidais de changer de sujet pour ne pas trop m’étaler sur le sujet de Lilibeth. J’en parlerais avec Harper une fois que nous nous retrouverions seules.
— Le savais-tu ? Nous avons accueilli une adolescente à la rentrée. Elida Sutton.
Je levais le nez vers Harper et profitais pour humer son parfum qui papillonnait encore et toujours mon cœur.
— Elle est mignonne, mais c’est difficile de gagner sa confiance. Elle nous fait un peu de peine. Je tournais le visage sur Arondie. Ton frère n’aurait pas des conseils pour gérer les adolescents par hasard ?
Puisqu’on parlait de lui tout à l’heure comme un chaud lapin… Je souriais, goguenarde, retrouvant un peu de mon état normal.
— D’ailleurs, en plus d’être tata, tu seras marraine ?
Une question d’apparence innocente, mais qui ne l’était pas totalement. L’air de rien, je reposais ma tête contre l’épaule de Harper. Elle avait mon assentiment silencieux.
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Un, deux, trois. Elle lui frotta le bras. Quatre, cinq, six… Cuisse rime avec six mais ce n’était ni le lieu ni le moment. Le visage de son épouse glissa pour mieux se lover contre sa poitrine. Harper n’osait réagir plus que de raison, craignant d’éveiller les soupçons d’Arondella. En laissant faire, Abi restait simplement Abi. Si Harper s’inquiétait, l’attention redoublait : qu’avait Abi ? Supposant que son épouse était en proie à des nausées importunes réveillées par sa réaction excessive à la lecture de la lettre de Winnie Auburn, Harper se contenta de serrer plus fort son épouse, dans un geste banal mais tendre. Surtout, faire comme si de rien n’était. – Tout l’opposé de Rory, répondit Arondie au sujet de la soeur Barjow. Leur amie haussa les épaules. – Gentille, enjouée, volontaire, toujours de bonne humeur. Ce n’était pas un contraire mais plutôt un sacré contraire ! L’idée amusa Harper qui sourit en levant les yeux au plafond. De sa main libre, elle sirota bruyamment son chocolat chaud. Abi amena le sujet d’Elida et Harper fronça le nez d’indignation sous le regard amusé d’Arondella. – Ton épouse est une tête de linotte mais pas à ce point là, si ça peut la rassurer… Arondie ricanna ce qui ne rassura absolument pas Harper. – J’espère pouvoir la rencontrer à l’occasion. Achilléo n’a pas encore d’adolescent mais nous avons vécu dans des foyers. Nous avions un ange gardien, il s’appelait Fabio et il savait très bien s’y prendre avec les personnalités sensibles. Je pourrais le contacter si besoin s’en fait. Leur amie claqua la langue en signe de dénégation, prenant un air faussement important mais Harper lisait l’indignation de son amie comme dans un livre ouvert. – Ni du premier, ni du deuxième, répondit-elle avec aigreur. Son épouse est bien mignonne mais elle a tendance à favoriser sa famille. Tu sais, ses frères et sœurs, sagement mariés, avec des enfants… la tante célibataire qui tient une auberge, apparemment sur le curriculum vitae d’une marraine, c’est rédhibitoire. Le visage d’Arondie s’assombrit. Harper enchaîna : - Ça finira par arriver, relativisa-t-elle faussement. Elle adressa un discret sourire à Abi pendant qu’Arondella broyait du noir en fixant la table. Harper termina sa boisson. Le goût chaleureux du sucre commençait déjà à lui manquer. Un résidu de cacao difforme occupait le fond de son mug. – Laisse-moi interprêter son avenir ! se réjouit Arondella en lui arrachant le mug des mains. – J’avais oublié que tu aimais ces choses-là. Comment avait-elle pu l’oublier ? C’était un point commun qu’elle partageait avec Jin : la divination. Tandis qu’avec, tout ce qu’elle partageait, c’était leur sens hors du commun de s’attirer des ennuis et de se faire justice soi-même. Pas si désagréable comme point commun. – Alors, qu’est-ce que tu vois ? s’impatienta Harper. Arondella grimaçait. Harper n’attendit pas pour se moquer d’elle : – Tu n’y comprends rien, n’est-ce pas ? railla-t-elle. – Je vois un œuf. – Un neuf ? s’étonna Harper. C’est un bon chiffre, philosopha-t-elle en haussant les épaules. – Mais non, bourrique ! Un oeuf, comme un oeuf de pâques ou un oeuf de poule. Harper ménagea ses efforts pour garder contenance. – Mais si on le regarde comme ça, reprit Arondella, on dirait un haricot. – Un haricot vert ? articula difficilement Harper. Pourquoi n’avait-elle pas mélangé son chocolat avant de le finir afin qu’il n’y ai pas de dépot ? – Plutôt un haricot rouge. – C’est n’importe quoi, répliqua Harper. – Tu as toujours dénigré mon don pour la divination, reprocha Arondella. – Quel don ? Arondella tourna ses grands yeux noirs dans la direction d’Abi : – Je ne comprends pas comment tu fais pour la supporter. Peut-être que c’est un nuage. – Heureusement que ton don est là pour nous éclairer. – On dirait qu’une tempête se prépare.
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Au cours de Potions, je craignais de faire le moindre mouvement de travers et le professeur de l’époque ne me quittait pas des yeux. Il savait qu’il avait dans sa classe une véritable calamité. Je me pinçais les lèvres pour ne pas céder à la panique et suivre la recette à la lettre. Du haut de mes seize ans, en dernière année, mon cœur palpitait rarement aussi fort. Je maitrisais la plupart des matières et je ne craignais pas de ressortir diplômée de Poudlard. Il y avait bien d’autres choses qui faisaient battre mon cœur. Les créatures, bien sûr, et cette silhouette. Malgré sa robe de sorcière noire et rouge aux tons dorés, je devinais la courbe de ses hanches, l’échancrure sous son cou. Le souvenir de ses cheveux qui frôlaient mon visage et de ses doigts passés sous mes vêtements m’arracha un frisson. Comme si elle me sentait l’observer, elle tourna ses yeux noisette dans ma direction. Mon cœur toussa dans ma poitrine. Nouveau frisson. Un échange de sourire.
— MacFusty !
Je sursautais. Les ingrédients tenus jusqu’alors dans ma main dégringolèrent et tombèrent en masse dans le chaudron. L’enseignant poussa un juron et dégaina sa baguette magique pour éviter une énième explosion dans sa salle de cours. Tous les regards convergèrent dans ma direction. Moi, je fixais le sol, trop honteuse, pas assez forte pour confronter le jugement de toute la classe et du professeur. Même le regard de Harper ni pouvait rien et encore moins celui d’Ardondella tenue à côté d’elle qui m’avait déjà aidée de nombreuses fois pour me donner des leçons privées. En vain. Après les remontrances et la fin du cours, je sortais dans le couloir du sous-sol, encore tremblante. Arondie fut la première à me rejoindre.
— Quelle idée de tout mettre au même temps ! C’est noté dans l’ouvrage qu’il faut… — Mettre ingrédient par ingrédient, je sais… mais il m’a fait sursauter.
Harper nous rejoignit à ce moment. Nos mains s’effleurèrent discrètement. Arondella, à qui le geste n’avait pas échappé, sourit et secoua sa longue chevelure noire.
— Bah, il ne te faut pas grand-chose pour te déconcentrer faut dire…
Mes joues prirent la teinte d’un haricot rouge. Arondie partit d’un grand éclat de rire. Pour me sortir de cette mauvaise position, j’ouvrais la bouche en osant à peine croiser le regard des deux jeunes femmes tandis que nous prenions les escaliers pour remonter au hall central de l’école pour notre prochain cours.
— De toute façon, je n’ai pas besoin d’apprendre mieux les potions. Tu le sais déjà bien mieux que nous. Harper maitrise les sortilèges et moi, les créatures. A nous trois, en plus des garçons, on forme un groupe invincible.
Arondella et Harper échangèrent un regard. Je continuais sur ma lancée.
— On peut être nos marraines de vie ! Genre, on ne se quittera jamais et on se liera avec nos familles comme ça on sera toujours ensemble !
La petite Abigail qui vivait sur son nuage. Pour qui, la séparation ne pouvait tout simplement pas exister. Je n’ai jamais cessé d’y croire.
***
— Je suis désolée.
Avouais-je à Arondie lorsqu’elle confia que la femme de son frère ne partageait guère les enfants. La promesse sourde et habile de Harper m’arracha un fugace sourire que j’échangeais avec elle, puis que je cachais en reprenant une cuillère de fruits frais. Leur sucre et leur fraicheur me firent le plus grand bien. Quand Arondella attrapa le mug de chocolat, un nouveau sourire m’échappa. Plus nerveux cette fois. Bien que l’échange entre les deux femmes me tira plusieurs rires, je grimaçais intérieurement en maudissant le talent d’Arondie de mettre son nez partout.
— Fais-moi voir.
J’attrapais le mug et fronça les sourcils pour en découvrir ladite forme. Mes cours de divination remontaient à loin, mais je me rappelais les bases et… Par Merlin, Arondie avait raison ! Vite, une parade.
— Un nuage, je ne sais pas… peut-être un caillou ? On reste dans le thème terrestre, non ? Avec l’œuf et le haricot ?
Je repoussais le mug au centre de la table en prenant à nouveau des fruits d’un geste nonchalant.
— Peut-être que Poc et Pouc ont pondu et qu’on doit aller voir ? Le nuage et la tempête pourraient représenter la météo, ce ne serait pas étonnant à Soay.
Alternativement, je regardais les deux femmes, avec une pointe de regret de me moquer à ce point d’Arondella. Elle ne méritait pas ça. Je me fis la promesse silencieuse qu’elle sera la première à le savoir, avant mes parents. Avec Luca. Avec tous les autres.
— Du coup, tu ne nous apprends rien de nouveau en fait, ça annonce juste la météo et la vie à Soay. Sauf si ça témoigne que Harper va enfin se mettre à la botanique et au jardinage ? Qu’elle va enfin se lever le matin pour s’occuper des animaux ?
Un large sourire fier et déplacé fut adressé à mon épouse. Je profitais clairement de la situation pour lui faire passer un message, oui, et alors ? Je lui serrai un peu plus la main pour lui signifier que je plaisantais avant de terminer mon thé. Puis, par amour du risque et du jeu, je lui tendais ma tasse, que j’avais brassée auparavant, mais dont les dépôts des plantes et des fleurs persistaient au fond.
— Allez, à défaut de Harper, moi je donne encore une chance à ton don. Recommence.
L’amour du risque. Arondella saisit ma tasse non sans soupirer.
— Vous êtes impossibles. Puis elle plongea le nez dans la tasse. Elle fronça les sourcils. Un soleil voilé par un nuage. — Encore un nuage ? — J’y peux rien si vous vivez dans une région pourrie.
Elle me rendit la tasse. Moi, je me retenais de pouffer de rire… pour autant, sa prédiction me pinça le cœur puisqu’elle était encore une fois juste. Jack devait arriver à la fin de l’été, d’où le soleil. Le nuage en revanche… ?
— C’est peut-être une éclipse ? — Mais non, elles ne sont pas représentées comme ça en divination.
Bêtement, je rapprochais ma tasse et plongeais à mon tour mon nez dedans avec un idiot :
— Ah, oui, maintenant que tu le dis… — Rassure-moi, tu ne touches plus aux potions ?
Se moqua Arondella. Je relevais la tête en roulant des yeux.
— Gnagnagna, non ! J’ai une amie parfaite pour ça. Pourquoi tu crois qu'on a fait appel à toi aujourd'hui ?
Échange de sourire, puis je revenais sur mon épouse.
— Ah moins que le soleil et le nuage représentent encore une fois la météo, et que donc, tu dois te mettre au jardinage ?
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– En voilà une bonne idée ! approuva l’Arondella des souvenirs en secouant, pour la énième fois, sa chevelure aile-de-corbeau comme si tout le château n’avait pas vu la perfection de son cuire chevelu. Elle reprit : – Je pourrai épouser ton frère… Harper pouffa. Arondie avait véritablement prit les paroles d’Abigail au pied de la lettre. – Et notre enfant se mariera avec votre enfant. Et les enfants de Rory pourront se marier avec ceux de MacRhona. Pourquoi est-ce qu’on est ami avec lui déjà ? – Parce qu’il est vachement fort en botanique ? proposa pensivement Harper. – Ah oui ! Arondie compta sur ses doigts. – Les créatures, les sortilèges, les potions, la botanique et Rory, qu’est-ce qu’il fait déjà ? Les trois filles interrompirent leur marche pour réfléchir. Après une minute de silence, Harper déclara avec dégoût : – Il est fort en tout. – C’est assez agaçant, confirma Arondie. – On a qu’à dire l’étude des moldus. Tiens, ça lui va bien. – Et les coups de boules. – Désolée mais il y a qu’une spécialité par membre de la bande. Et elles rentrèrent dans la salle de cours en s’esclaffant.
****
– Ce sont TES animaux, répliqua nonchalamment Harper. Et puisque tu te lèves pour tes animaux, autant nourrir les miens. Elle haussa les épaules tandis qu’Arondella haussa les yeux au ciel. – Quand tu en auras marre d’elle, on vivra ensemble à Abi. On pourra se partager toutes les tâches. Elles divaguèrent longuement sur le fond de tasse d’Abigail cette fois. A sa dernière question, Harper répondit : – J’aime pas les signes. Vous voulez savoir pourquoi la divination marche aussi bien ? Elle ne s’attendait pas vraiment à obtenir leur accord pour continuer alors, elle poursuivit : – Parce que lorsqu’on vous décrit l’avenir, ça vous travaille dans le ciboulot… Avec son index, elle fait des ronds à côté de sa tempe. – … et inconsciemment, on fait tout pour que ça se réalise. On appelle ça “s’auto-prophétisé”. S’auto-pro-phé-ti-ser, articula-t-elle distinctement, comme si les autres n’avaient pas compris. C’est pour cela que c’est pas demain la veille que je vais mettre mes mains dans du terreau. Fière de sa réplique, elle sourit à s’en fendre le visage sans toutefois dévoiler ses dents blanches. – Peut-être qu’il s’agit de la gestation de la niffleuse ? Arondella frappa dans ses mains. – Je vais être maman. Et pas que ! songea Harper. Si tu savais. Bientôt. Bientôt, elle saurait. Mais de tels présages arrivaient au bon moment, les épouses y tenaient. Du moins, Harper préférait. Elle avait déjà imaginer avec effroi Jack se décrocher un bon matin, et cette vision la fit frissonner pendant plusieurs jours. Maintenant, elle s’efforçait de ne plus y penser et se félicitait que Jack ne soit pas dans son propre ventre pour risquer une “auto-prophétisation”. Elle se demandait si Abi y pensait mais n’avait jamais osé lui poser la question. Elle craignait, si toutefois elle ne l’envisageait pas, de lui inculquer son stress et de provoquer, là aussi, une auto-prophétisation. Les signes, ce n’était pas bon. Et les provoquer, encore moins. – Si tu devais lui donné un prénom d’humain, comme tu l’appellerais ? Arondella réfléchit. – Si c’était une fille, je l’appelerai Pyrrha. C’était la fille de Pandore et d’Epiméthée. – Je ne savais pas que tu aimais la mythologie grecque, remarqua Harper. – Depuis quand tu t’intéressee aux autres ? provoqua Arondie avec un rictus moqueur. Harper ne releva pas. Elle était dorénavant de bien meilleure humeur qu’à son arrivée dans le pub des Trois Balais. – Ou alors Rondine. C’est Hirondelle en italien. Pour la petite référence. – Et si c’est un garçon ? – J’aime bien James. – Tout simple, commenta Harper. – Darren. C’est un prénom écossais. J’ai toujours adoré ce prénom. Depuis l’époque où elle s’était véritablement imaginer épouser Kyle. Elle avait choisi un prénom écossais en référence à ses origines. Mais cela, Arondie le garda pour elle. – Qu’est-ce que vous en pensé ? demanda-t-elle finalement.
PRETTYGIRL
Abigail MacFusty
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Je pouffais à la réplique de mon épouse et davantage à la proposition d’Arondie. Je ne doutais pas un seul instant qu’elle m’aiderait dans les tâches, mais en réalité, Harper ne faisait pas rien à la maison, bien au contraire. Il y avait toutefois une pointe de vérité dans mes paroles : je ne pourrai bientôt plus m’occuper de tous les animaux, et surtout des chats. Il faudra qu’elle s’y colle malgré elle ! Dans un geste affectueux, je lui pris le bras.
— Désolée Arondie. Je ne doute pas que tu serais une colloc’ de rêve, Harper m’en a déjà vanté les mérites, mais j’accepte Harper avec l’ensemble de ses défauts. Petit temps de réflexion avant d’élargir mon sourire. Je dois être maso, non ?
Nos rires furent entrecoupés par la question de divination ainsi que la théorie d’autoprophétisation de mon épouse. Je levais les yeux au plafond, prise dans une profonde réflexion alors que je cherchais des exemples concrets pour étayer sa théorie. En effet, ça se tenait, pour autant, l’inverse était aussi vrai ! Par exemple, j’avais toujours souhaité avoir Harper dans ma vie, je n’avais jamais aimé qu’elle et même en essayant de me persuader que c’était une histoire sans lendemain, je savais au fond de moi que je me mentais. Et regardez-moi là, avec mon alliance au doigt et Jack au creux en mon sein. Qui l’eût cru ? Moi, évidemment.
L’exclamation me tira de mes pensées et évidemment, je gardais tout ça pour moi non sans un radieux sourire aux lèvres. Harper et moi échangions un regard complice. Et pas que, Arondie. Et pas que. Pour cacher mon profond amusement, je terminais ma salade de fruits tout en écoutant les suggestions de prénoms non sans lever un sourcil.
— C’est original les prénoms grecs, c’est vrai qu’il y en a des beaux, mais suivants comment ils peuvent être lourds à porter… Genre… Athéna ! C’est beau prénom, mais lourd de significations.
J’adorais cette déesse, bien que ma condition de sorcière ne croyait que vaguement aux divinations, toutes confondues. Néanmoins les histoires qui en découlaient me plaisaient beaucoup et j’avais plaisir à les échanger avec Isaac. Puis j’éclatais d’un rire franc, de ceux qui sont rares chez moi, car je suis trop timide.
— Rondine ? Même si la signification est jolie, ça se rapproche trop de « rondin » ou de… « Arondella ».
Je fixais notre amie avec un grand sourire qui se contenta de hausser les épaules, feignant de ne pas avoir remarqué le rapport avec son propre prénom. Amusée, je remuais sur le banc, non sans préciser une chose, qu’Harper comprendra sans aucune explication : hors de question de donner un prénom italien à Jack. Luca en deviendra beaucoup trop insupportable ! Et ce, dans tous les sens du terme ! Je n’osais même pas imaginer la vantardise, la liste ouverte des prénoms plus virils et la demande intempestive pour devenir parrain sous prétexte que l’Italie était le plus beau pays, qu’il fera donc une meilleure éducation que nous, etc, etc. Un souffle amusé traversa mes narines alors que j’entendais sa voix résonner dans ma tête. Puis, le prénom écossais. Évocation détournée d’un projet familial qui a coupé court au décès de mon frère, bien que celui-ci n’ait jamais été au courant de nos messes basses de filles.
— Darren, répétais-je. C’était joli, en effet.
Grand, ou chêne dans ma langue natal. Une personne avec un prénom sûr qui évoque force et confiance. Vraiment, un très joli prénom.
— Je te confirmerai si c’est vraiment de Muriel dont il s’agit.
Prononçais-je sur un ton totalement innocent.
— Je me réjouis !
Arondella frappa dans ses mains d’excitation. Puis, la discussion continua, pleine de non-dits et de cachotteries, mais, patience ! À la sortie des Trois Balais, après notre séparation avec l’aubergiste, j’attrapais tendrement les doigts de mon épouse tout en flânant au cœur de Pré-Au-Lard pour reprendre la route de Poudlard. Après un moment de silence, je me moquais.
— Tu sais… il faudra quand même que ce soit toi qui fasses la litière des chats, au moins quand ils sont à Poudlard… Au moins pour les mois à venir.
Je lui souris et l’attirais contre moi avant de profiter de cette belle fin de journée en plein air, du majestueux château qui s’élevait devant nous, et de ces multiples créatures cachées dans les buissons tout autour de nous. Après tout… si on enlève les nausées et les vomissements… la vie est belle !
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