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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Une carte à jouer [Cyria] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Lyllyah Sody
Lyllyah Sody
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Mer 6 Sep - 17:57

Jocker
Décembre 2021

Je baillais à m’en décrocher la mâchoire. La nuit avait été courte à la caserne, mais elle suffirait pour que je tienne la journée. D’un œil endormi, je regardais les gens présents dans le premier bus de la matinée. On avait tous la même gueule de cons endormis, emmitouflés dans nos vêtements épais qui nous donnaient à tous des airs de bonhomme Michelin. Assit à mes pieds, Radar restait imperturbable malgré la foule de personnes en partance pour aller travailler à Londres. Moi, je le quittais, mon travail. Chacun son rythme. Plus nous nous approchions de la ville et plus le bus se remplissait. Être ainsi coincée pouvait m’irriter, mais ce matin, dès 6h, je n’avais pas la force pour ça, alors, je caressais distraitement la tête et une oreille de mon chien tout en regardant par la fenêtre. Je n’aimais pas l’hiver, ce n’était pas une saison pratique pour le sport. Trop s’habiller signifiait transpirer à outrance et potentiellement tomber malade. Ne pas assez s’habiller c’était risquer d’avoir froid et donc, de tomber malade. Par ailleurs, être collée à des gens qui toussaient dès le matin à 6h, c’était risquer de tomber malade. Heureusement que j’avais une pleine confiance en mes moyens et que je tombais peu malade.
Un esprit sain dans un corps sain ! Même si je n’étais pas certaine que le mot « sain » me soit tout désigné.

Radar et moi descendions à l’arrêt du centre-ville, là où je décidais d’une bonne marche dans les rues pour me réveiller. Je sentais mes joues rougir sous la morsure du froid qui les mordait et mes oreilles se mirent à me piquer. Docile, Radar me suivait en trottinant, la laisse pour le moins inutile puisqu’elle pendait de mon poignet à son collier sans la moindre tension. Il fallait dire que je lui mettais uniquement pour faire bonne figure : depuis que je l’avais adopté, j’avais éduqué le chien pour qu’il m’obéisse au doigt et à l’œil. Le Border Collie était une race parfaite pour ça.
Une fois mes jambes et mes bras échauffés, je m’engouffrais dans une boulangerie où je m’achetais un pain au chocolat, un croissant et un café. Faire du sport à jeun ne me dérangeait pas outre mesure, mais puisque je n’avais pas mon quota d’heures de sommeil et que j’avais déjà passé ma nuit dans le froid, je préférais ne prendre aucun risque. Qui sait, après notre jogging, nous irions peut-être encore boire quelque chose avec Isla.

Boire !
Manger !
Pique
Trèfle
Cœur
Carreaux

— Vos gueules, c’est pas le moment, bordel.

Prononçais-je dans ma barbe en sortant de la boulangerie, le croissant entre mes dents. Mes acouphènes décidaient toujours de se manifester quand il ne fallait bien. Bien que le bruit fut constant, de jour comme de nuit, il y avait des moments où il était plus supportable que d’autres.
En engloutissant mon petit-déjeuner, je marchais jusqu’à Regent’s Park où j’avais rendez-vous avec Isla. Nous nous étions rencontrées lors d’une balade, ou plutôt, ce sont nos chiens qui se sont rencontrés. De fil en aiguille, le lien s’était tissé et depuis cet été, il n’était pas rare que nous passions un peu de temps ensemble pour une séance de jogging et de promenade canine. C’était une personne agréable avec qui j’appréciais passer du temps, pour autant, je ne la connaissais pas encore très bien, et l’inverse était aussi vrai. En réalité, je ne m’encombrais pas des usages sociaux habituellement, je n’aimais pas ça. Se prendre la tête, très peu pour moi. Alors, avec Isla, je restais fidèle à moi-même, à mettre les pieds dans le plat et voilà. Ce n’était pas forcément la meilleure recette pour faire connaissance, mais je partais du principe que si on ne m’acceptait pas comme j’étais en dehors du travail, alors c’était que ça ne valait pas la peine de m’encombrer. Le tri rapide par excellence.

Une fois arrivée au parc, je terminais d’engloutir mon pain au chocolat et mon café, puis je libérais Radar qui partit fureter. Amusée, je le regardais un instant avant de commencer mes étirements dans l’espoir de terminer de réveiller mon corps engourdi par le froid. Affublée de mes vêtements sportifs militaires, je ne prenais pas garde aux coups d’œil de la majorité des gens qui voyaient, étonnés, un militaire dans un parc. Après plusieurs minutes, je regardais ma montre. Elle n’allait pas tarder.
Je terminais mon échauffement par de petits bonds, avant de m’élancer, apparemment sans le moindre effort, par-dessus un bac et me réceptionner en souplesse.

 

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Jeu 7 Sep - 16:31
« Je pensais qu’en acceptant cette promotion, je n’aurais plus à aller sur le terrain… » soufflait la jeune sorcière tout en observant son reflet changer dans le miroir. Ses prunelles claires prenaient lentement une teinte différente, comme la couleur de ses cheveux qui s'assombrissaient considérablement, et se raccourcissaient jusqu’à hauteur d’épaule. « Ce n’est pas toi qui disait que cela allait te manquer ? Ou trop te changer la vie ? » Cyria reposa son regard sur l’un de ses collègues, qui avait le même grade qu’elle et s’occupait d’une autre équipe. Un sourire amusé étira ses lippes avant qu’elle ne réponde franchement, d’une voix très douce : « Evidemment. Mais je n’ai plus de retourneur de temps à ma disposition pour étirer mes journées. » Son collègue échappa un léger rire, trahissant le fait qu’il était dans la même situation, puis se contenta d’hausser les épaules. La sorcière finit d’enfiler des vêtements qui, bien qu’ils soient à sa taille, ne provenaient guère de sa garde robe. Un leggin proche du corps, des baskets à lacets, une brassière colorée et un haut un peu plus ample par dessus. Des vêtements typiquement moldus, choisis pour la rencontre. « Tu crois que cela va donner quelque chose ? Cela fait combien de temps que tu es sur ce dossier… ? »  C’était à son tour d’hausser les épaules et murmurer : « Depuis cet été. J’en sais rien, franchement. Je pense que je ne suis pas assez impliquée… Et elle, pas du tout intéressée. » Un sourire en coin étira ses lèvres et elle resta face à son collègue, avant d’enfiler une veste un peu plus épaisse. « Toi, Cyria ? Manque d’implication ? J’ignorais que quelque chose pouvait t’arrêter ! » Elle leva les yeux au ciel, avant de quitter cette salle secrète du Département des Mystères, pour emprunter le réseau de cheminette réservé, non sans avoir glissé un smartphone dans sa poche. Bientôt, elle quittait la sécurité du Londres sorcier, pour rejoindre sa jumelle : Londres moldu. Contrairement à ce que l’on pourrait croire d’une sorcière de sa naissance, elle avait bien souvent mis les pieds dans cet univers… elle aurait pu s’en préserver et se tenir loin des sans-magie si elle n’avait pas choisi cette voie professionnelle… Aujourd’hui, elle connaissait les lieux, elle connaissait leur fonctionnement, et certaines us et coutumes. Comme on dit, il faut apprendre à connaître son ennemi pour le comprendre et mieux l’approcher. Le problème lorsqu’on apprend à le connaître c’est qu’on développe aussi de l’empathie… Et c’était peut-être bien là le problème de Cyria.

Accroupie dans le Regent’s Park, elle glissait ses doigts dans le pelage sombre d’Abysse, son doberman. « Désolée de t’embarquer dans ça encore… Mais écoute, j’ai besoin de ton charme. » Bien sûr, son chien ne comprenait rien. Elle retint un soupire, se préparant mentalement à cette rencontre, se glissant dans une mentalité acquise avec le temps.

La laisse détachée et accrochée à sa hanche, Cyria, qui à présent se nommait Isla, se dirigeait vers un certain point de rendez-vous donné avec Lyllyah, sa cible.
Bientôt, Abysse parti au trot, en reconnaissant son ami Radar. Bientôt, quelques aboiements se fit entendre, alors qu’ils exprimaient leurs joies à se retrouver. Un large sourire aux lèvres, Isla mit quelques secondes de plus à rejoindre la maîtresse de Radar, assistant à son saut souple. « Mais quelle crâneuse, m’dame la militaire ! » Isla s’approcha encore, pour venir saluer Lyllyah. « Ça fait un p’tit moment dis-moi ! J’ai cru que tu avais disparu de Londres ! Comment vas-tu ? »

La brune posa son regard sur les chiens qui commençaient à se calmer un peu, en revenant lentement vers leurs maîtresses. La sorcière laissa sa conscience magique s’étendre avec douceur vers Lyllyah, se rendant sensible à ses émotions, ses humeurs, son état, son âme… et peut-être même ses pensées directes. « T’as l’air crevée. On te lâche pas ? »
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Lyllyah Sody
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Jeu 7 Sep - 19:22

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Je redressais la tête en entendant les aboiements joyeux des deux chiens. Ils se rencontrèrent avec douceur, c’est-à-dire, museau contre cul, puis hop, c’était parti ! Du Radar tout craché, il invitait Abysse à le courser en faisant de grands appels au jeu en lui fonçant dedans, l’arrière-train relevé, l’avant en bas, sous couvert d’aboiements incessants. Je fronçais les sourcils sous cette cacophonie qui, heureusement, se calme bien vite, non sans mal puisque le sifflement dans mes oreilles se fit plus fort un court instant. Instant qu’il fallut à Isla pour me rejoindre. Je m’esclaffais à sa remarque tout en haussant les épaules avant de répondre joyeusement.

— Bah, t'es juste jalouse ! J’enfonçais mes mains dans mes poches en pouffant de rire avant de continuer. Oh ça va, la routine, métro, boulot, dodo ! Ne t’inquiète pas, je ne suis pas prête de quitter Londres. Je me penchais en avant dans sa direction, une lueur goguenarde dans mes yeux gris. Je te manquerais trop !

D’un geste du menton, je l’invitais à me suivre pour que nous commencions à prendre le chemin de notre jogging. Sa question m’amusa.

— Hé non ! Il faut croire que mes supérieurs m’aiment bien ! Mais bon, je ne vais pas me plaindre, j’aime ce que je fais, et ! Je levais un index. Je suis bientôt en permission pour quatre jours du coup ! La grande classe !

Depuis que nous avions fait connaissance cet été, Isla commençait à me connaître : ma vie était régentée par trois principes. Travailler, manger, et le sport. Mon travail prenait une grande partie de ma vie, si ce n'était pas la majorité puisqu'elle était couplée au deux autres. J'avais refusé de grader car je ne voulais pas donner d'ordre, je voulais en recevoir. Je voulais que ma vie reste simple avec le minimum de responsabilités. Ainsi, les heures supplémentaires s'accumulaient facilement dans mon dossier et prendre des vacances était un événement tout à fait exceptionnel pour moi, même quatre petits jours. Une vie on ne peut plus simple et qui pourrait lasser n’importe qui. Heureusement, je n’étais pas n’importe qui. Je coulais un regard sur Isla.

— Et toi ? Comment ça va ? Le boulot, la vie, tout ça ?

Calme et détendue, j’observais les chiens se courir après un instant, puis aller fureter, puis rejouer, et ainsi de suite. Eux aussi, ils avaient une vie simple, quand ils pouvaient partager le bon partenaire de vie. Une pensée me fit rire lorsque j’aperçus Radar renifler les fesses d’un autre chien.

— Heureusement que nous, les humains, on ne se dit pas bonjour en se reniflant le cul, ce serait super bizarre !

Je m’écartais pour laisser passer un vélo, puis reprenais ma marche. Une marche qui accélérait, marquant mon impatience d’aller courir, comme si je débordais d’une énergie difficile à canaliser.

— Je te propose qu’on fasse cinq fois le tour du parc, ça devrait nous prendre une bonne heure et demie. Et après on peut aller petit-déjeuner ensemble si tu veux, j’ai les crocs !

Dit celle qui venait de s’enfiler un café, un pain au chocolat et un croissant. Mais je ne pouvais demander des exploits à mon corps sans lui donner le carburant nécessaire. Je mangeais pour quatre et pourtant, j’avais une ligne parfaite, tout en muscle et en souplesse, effet de mes longues heures d’entraînement.
Arrivées au cœur du parc, l’impatience était à son comble, je me mettais presque à sauter sur place à l’instar d’un petit chien devant une friandise. Je retirais alors ma veste et la nouait autour de mes hanches. Je m’assurais que la laisse fut bien accrochée et commençais à secouer mes pieds pour les échauffer, comme s’ils en avaient encore besoin.

— Tu es prête ?

Courir
Run, run !
Aller go, go !
On fait un tour de plus, pour le challenge !
Quand est-ce qu'on mange ?


 

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Lun 11 Sep - 10:30
« Jalouse ? Pas de tes fringues en tout cas ! » protesta Isla en rigolant un peu. La fausse-moldue l’écoutait, avant de sentir ses lèvres s’étirer dans un large sourire. Ses prunelles s’attardèrent sur le visage de Lyllyah : si seulement ces blagues devenaient un peu plus, cela l’aiderait tant ! « Cela te ferait beaucoup trop plaisir. » Y avait-il là une part de vérité ? C’était toujours la même question, et malheureusement cette moldue semblait être dénuée de pensées pour l’aider à se positionner réellement. Peut-être devrait-elle seulement prendre un risque et faire un geste supplémentaire, quitte à ruiner cette infiltration… Mais au moins cela lui donnerait un prétexte, peut-être, pour passer à autre chose. Combien de temps faudrait-il encore, pour signer que cette rousse n’était pas un membre important du Blood Circle ? Le problème, c’est qu’elle n’avait même pas soupçonné une potentielle rencontre pour trouver un lieu préféré par ces fanatiques… Ou bien tout était digitalisé, et dans ce cas, les sorciers avaient un temps considérable en retard…

D’un pas souple, Isla suivit la rousse pour revenir sur le chemin de terre. Sa langue claque deux fois contre son palais pour donner le signal à Abysse de les suivre. « Quatre jours ! Mais tu vas être perdue avec tout ce temps libre ! » Isla pouffa légèrement de rire, en jetant un coup d'œil amusé à sa partenaire de jogging. « Tu as prévu des choses, mis à part dormir ? » Peut-être était-ce l’ouverture suffisante qu’elle attendait pour essayer de s’infiltrer davantage dans le vie de cette moldue qu’elle avait surveillée longtemps avant de l’approcher.

« Ca va…. J’avance bien sur mes dernières commandes de peintures, je suis plutôt satisfaite. » Son regard se perd devant elle, sur les arbres. « Quant à ma vie… Je suis encore tombée sur un homme peu fréquentable. Je crois que je dois les attirer. » L’aura magique de Cyria s’étendait davantage vers Lyllyah, en espérant capter une quelconque pensée, réaction, émotion, vis-à-vis de ces mots.

« Cinq tours… Tu veux ma mort, toi… » fit-elle en grimaçant un peu. Isla jeta un coup d’oeil à son chien, avant de finir de s’échauffer aussi. Elle fit simplement un hochement de tête lorsque Lyllyah donna le top départ. Abysse commençait à avoir l’habitude de ces sorties, et c’était une habitude qu’elle avait prise depuis longtemps, pour rester en forme lorsqu’elle n’avait pas le temps de faire plus. Cela lui permettait de se vider la tête, et inconsciemment, il y avait toujours mille pensées qui tournaient en fond dans son crâne.

Sa foulée était souple et son souffle calme pour l’instant. Au début c’était toujours facile de suivre sa comparse, mais parfois, à la fin, ou lorsqu’elle s’aventurait à faire des sprints répétitifs, elle n’avait pas autant de vitesse qu’elle ! Et elle n’avait qu’une seule obsession : une bonne douche fraîche. Elle se demandait, si son éducation ne l’avait pas fait prohiber la moindre forme d’effort, et pire encore : détester la transpiration.
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Lyllyah Sody
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Mer 13 Sep - 19:43

Jocker
Décembre 2021

J’éclatai de rire à sa réplique. Pas besoin d’être un enfant de huit ans pour deviner que je m’habillais avec des guenilles de plusieurs années. Je détestais faire du shopping et je jugeais que mes vêtements m’habillaient tant qu’on ne me voyait pas nue au travers.

— Touché !

J’eux un échange de regard complice avec Isla quand elle me railla encore. Que ça me fasse plaisir ou non, en réalité, je l’ignorais. Je comptais mes amis sur les doigts d’une seule main tant j’avais des lacunes sociales, alors je n’étais pas certaine de savoir ce que je ressentirais vis-à-vis de Isla. Je ris à nouveau à l’idée d’être dépaysée durant quatre jours de repos. Elle n’était pas si loin de la vérité. Sa question me prit de court.

— Aucune idée ! Je vais vivre au jour le jour, je pense. Je vais me promener et profiter de ne pas avoir d’horaires. Peut-être que je pourrais me faire un cinoch tien ! Ou alors visiter enfin le palais royal, je n’y suis jamais allée. Tu y es déjà allée toi ? Ou sinon mmh, je peux partir en rando avec ma jument ou en virée avec ma moto… les idées ne manquent pas !

Les mains enfoncées dans les poches, je regardais distraitement Radar passer entre nous puis trottiner à quelques mètres en amont. J’imaginais Isla en train de peindre dans un atelier, couverte de peinture des pieds à la tête. Mes yeux s’attardèrent sur ses doigts pour voir s’il y avait des résidus de peinture sous les ongles.

— Ça ne doit pas être évident d’être à son propre compte, mais de ce que tu me dis, ça semble bien fonctionner tes affaires. Tu arrives quand même à prendre un peu de repos toi aussi ?

Peut-être que j’imaginais mal ce que ça impliquait d’être son propre patron. D’ailleurs, si j’avais refusé les grades qu’on me proposait à l’armée c’était pour une bonne raison : être simple soldate me permettait de garder une certaine forme de tranquillité essentielle à l’équilibre de ma santé mentale. Mes missions n’étaient jamais faciles. Je refusais de diriger des unités qui dépendraient alors de mes décisions. Mon groupe dépendait suffisamment de mes actions, inutile d’en rajouter.
Quand elle me confia ne pas avoir de chance en amour, je grimaçais, compatissante.

— Bah, la prochaine fois tu me les envoies pour que je leur fasse peur si tu veux. Je penchais la tête dans sa direction avec un large sourire pour lui signifier que je plaisantais. Je peux pas te donner de leçons, je suis au niveau zéro en sociabilité, et la seule personne avec qui j’ai essayé un truc sérieux, elle m’a jeté comme une chaussette sale.

J’eus un rire jaune en serrant les dents alors que ma poitrine se serra quelque peu. La blessure était encore ouverte, je m’étais attachée fort, et vite. Trop vite. Toutefois soucieuse de comment se sentait Isla, et apparemment parce que c’était la norme sociale, je me raclais la gorge pour adopter un ton on ne peut plus sérieux.

— Il ne t’a pas fait de mal au moins ?

Si je ne connaissais pas personnellement Isla ni ce qu’elle pouvait vivre sentimentalement au quotidien, j’avais à cœur de savoir si elle se sentait bien ou non. Je m’étais engagée dans l’armée et dans le Blood Circle pour cette principale raison : protéger ceux qui ne peuvent se défendre.

— En tout cas, si tu as besoin de mon aide pour quoi que ce soit, hésite pas.

Simple, concis, efficace. Inutile de tourner autour du pot pendant mille ans. Déjà qu’on allait tourner dans le parc, ça suffisait ! Je la poussais doucement du coude quand elle grimaçait à l’idée de faire cinq fois le tour.

— Mais non ! Tu en es capable, aller !

Au top, je démarrais d’une foule souffle en trouvant immédiatement mon rythme de croisière. Ni rapide ni lent, je savais m’économiser pour garder l’explosivité si besoin. Aujourd’hui, l’exercice était davantage tourné sur l’endurance, voilà pourquoi j’adoptais par habitude une foulée pensée pour résister sans mal aux cinq tours. Radar se cala à mon allure et couru à côté de moi, joyeux que l’allure soit enfin accélérée. Si j’avais adopté un Border Collie, c’était pour qu’il puisse être capable de me suivre. Un Bouledogue n’aurait eu aucun sens. Nous avions tous les deux la même énergie.
Soucieuse de respecter la concentration d’Isla, je fis l’effort de ne plus rien dire et de me concentrer sur ma respiration. Effort vain, puisque mes pensées s’en allèrent loin. Il en allait toujours ainsi quand je faisais du sport, je n’étais plus vraiment présente, je vagabondais sur les nuages de mon cerveau. C’était pour ça que j’aimais à ce point bouger : ça me permettait de me sentir libre, de m’envoler, je me sentais légère et délestée de bien des soucis.
Ainsi, la première chose qui me vint à l’esprit fut ma liste de courses. Mon frigo était vide.

Premier tour.

Qui dit courses, dit manger. Je me fis la liste mentale de tout ce que j’aimais manger, puis de ce que je voulais goûter de la cuisine anglaise, si on pouvait prétendre que les Anglais cuisinaient. Non parce que bon, à partir du moment où ils bouffent des champignons et du bacon le matin au petit-déj, ce n’était pas de la grande cuisine à mes yeux, pardon ! Je grimaçais en sentant l’odeur fictive du bacon me monter aux narines à la sortie du lit.
Berk.

Deuxième tour.

Ah, les animaux. Si l’armée entretenait Lullaby, elle avait besoin d’un check-up vétérinaire. Il me fallait aussi appeler le maréchal-ferrant. Et je devais entretenir toute la sellerie, ça faisait un moment que je ne l’avais plus fait. Quant à Radar, il me fallait vérifier s’il était à jour avec les vaccins.

Troisième tour.

Un enfant qui coursait un ballon me coupa subitement la route. Je freinais, fis un écart et repris ma trajectoire. Revenue à la réalité, je regardais Isla.

— Tu tiens le coup, ça va ? Courage, plus que deux tours !

Je savais qu’Isla tenait l’allure, nous n’étions pas à notre premier jogging, mais quand il s’agissait de sport, j’avais toujours à cœur de savoir si les autres étaient à l’aise ou non. C’était important de bien coacher les autres et surtout, j’aimais transmettre mes connaissances en sport. Peut-être que je pourrais me recycler en prof de sport un jour ?
Quitter l’armée ?
Non, hors de question !

Quatrième tour.

Difficile de songer à autre chose qu’à mon accident. L’incompétence de mon binôme, l’explosion et les sifflements qui me vrillèrent alors la tête et qui depuis, ne m’avaient jamais quitté. Notre vie ne tenait pas à grand-chose, voilà pourquoi il fallait la chérir, profiter à fond de chaque instant ! C’était mon mantra !

Cinquième tour.

J’accélérais sensiblement l’allure, pour le grand final, pour faire un peu de cardio. Et surtout, pour effacer tant bien que mal les images. Les souvenirs d’elle qui me parasitait comme un virus informatique. Elle m’avait retourné le cerveau. Il fallait faire avec. Continuer. Tant pis. Vivre l’instant présent, car il n’y avait que ça qui comptait.

— Aller courage, on y est bientôt !

Je tapais dans mes mains pour encourager Isla et encourager les souvenirs à s’en aller.

Enfin arrivée, je ralentissais lentement jusqu’à marcher, mais sans m’arrêter complètement. Lentement, je reprenais mon souffle, un sourire béat sur le visage, les mains sur les hanches. Malgré la fraicheur de l’hiver, j’étais moite de transpiration, quelques mèches de ma frange orange collaient sur mon front et mes joues et je sentais mon dos humide. Pour autant, j’étais aux anges, mon corps était en pleine forme, il ne me trahissait jamais au moins, lui, et je prenais soin de lui. Je n’avais qu’un seul corps et il était irremplaçable, je m’en étais rendue compte en perdant un peu de mon ouïe.

— Ouuuh ! ça calme !

Lyllyah Sody, calme ?
La blague, la blague
Cheval de feu
Électron libre
Quand est-ce qu’on mange ?


En ignorant mes acouphènes, j’applaudis Isla, vraiment encourageante et heureuse qu'elle ait tenu jusqu'au bout.

— T’es pas morte, yéy ! Bon, on va manger maintenant ? Ou tu voudrais peut-être prendre une douche rapide chez moi ? J’habite pas loin.

Histoire de ne pas sentir le bouc au restaurant et aussi de ne pas tomber malade dans nos vêtements tout transpirants, parce que si maintenant on avait chaud, on allait vite refroidir.


 

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Jeu 14 Sep - 10:33
Ton rire avait quelque chose de léger, presque libérateur. Cyria se mordit légèrement la langue sous cette sensation étrange qui lui envahissait le ventre, et, elle ne put s’empêcher de te jeter un regard pour te détailler. Était-elle capable de rire de la même manière, de plein cœur ? Quand était-ce la dernière fois que cela lui était arrivé ? Elle était incapable de se rappeler : sa vie était bien trop sérieuse, elle-même était bien trop sérieuse…. et austère. Tu avais beau avoir des vêtements qui ne faisaient aucun envieu, Cyria t’enviait cette étrange liberté, quand bien même tu servais ton pays et que tu étais membre du Blood Circle.

« Peut-être que je pourrais me faire un cinoch tiens ! » Cinoch, cinoch, quel était ce drôle de mot ? Pourtant ce n’était pas la première fois que la sorcière l’entendait, de l’argot mais pour quoi ?  « Il y a quelque chose qui te tente ? » finit-elle par te demander, en souriant calmement. Mais tu étais partie dans tes idées, toutes tes propositions et Isla sentit son sourire s’agrandir un peu plus encore. Non, Isla n’avait pas besoin d’être aussi coincée et froide que Cyria. Miss Carrow n’existait plus présentement, il n’y avait qu’Isla, et Isla était libre de ressentir de la joie, et même du plaisir… Du plaisir d’être là ? Etait-ce possible ? « Ou alors visiter enfin le palais royal, je n’y suis jamais allée. Tu y es déjà allée toi ? » Elle fit un léger signe négatif de la tête tout en répondant : «  Pas du tout, mais cela doit être impressionnant. Mais du coup, si on fait ça, va falloir qu’on fasse une tournée shopping avant, hors de question que tu ailles là-bas avec tes vêtements, quelle idée ! » Elle ne put s’empêcher de lui donner un léger coup d’épaule en pouffant de rire. Si elle sentait ton regard, il est possible qu’elle soit partagée entre l’idée de te tirer la langue, ou de faire un sourire très innocent… Bien sûr ! « Ou sinon mmh, je peux partir en rando avec ma jument….»  Elle ouvrait un peu plus grand les yeux, échappant un léger : « Oh ! » C’était la première fois que vous aviez un véritable point commun et lorsqu’elle réalisa ce qu’elle venait d’échapper : elle s’agaca d’elle-même. PUis elle ajouta avec un doux sourire : « Je ne savais pas que tu faisais de l’équitation… » Isla se mordit la lèvre inférieure avant d’ajouter : « J’adore ça. Une éternité que je n' ai pas fait. »  Visiblement elle avait cette faculté, cette maladresse ou même impolitesse de s'immiscer dans cette permission de quatre jours. La question n’avait pas été véritablement posée, mais Isla prenait le risque, toute innocente qu’elle pouvait être. « … ou en virée en moto…. » Cet engin diabolique, génie d’ingéniosité, une véritable terreur ! Elle réprima son appréhension de la bête mécanique et se garda cette fois-ci de tout commentaire. Peut-être que tu ne remarqueras rien après tout !  « En résumé tu ne vas pas t’ennuyer ! Si tu passes les 4 jours à dormir, je vais te juger ! » La sorcière fit mine de te faire les gros yeux.

Doucement, la conversation se tourna de nouveau vers elle, et elle reporta son regard sur toi, un doux sourire aux lèvres. L’idée que tu puisses t’intéresser à elle la touchait, l’enchantait même. Sans se le dire, sans même se l’avouer, elle réalisait qu’elle n’avait pas de nombreuses relations équilibrées, qui étaient tant dans l’échange. Cyria avait l’habitude de se glisser dans l’ombre, à se faire oublier et rester discrète. Elle était maîtresse dans l’art d’éviter les questions personnelles et à détourner l’attention ailleurs. « Oui, pour l’instant ça fonctionne, mais j’imagine que ce sont tous mes efforts à me faire un réseau qui finissent doucement par payer. J’espère que ça va durer ! » Silence. Sourire. « Je pense que je me repose plus que toi, yep. » Etait-ce normal pour les moldus ? Etait-ce juste dans ta personnalité ? Ou Cyria ne côtoyait simplement pas assez de personnes ainsi ?

Le sujet changeait et elle admirait ta réponse. Comme d’habitude tu étais maîtresse dans le jeu de laisser distiller d’infimes informations personnelles : cela arrivait de plus en plus souvent. C’était à Isla de reconstituer le puzzle. Bien sûr, il en manquait des bouts, mais elle pouvait en deviner certains : elle avait un bon jugement des personnes… Mais c’était si simple de dissimuler des secrets souvent honteux... Isla se promit de réaborder le sujet un peu plus tard, ou un autre jour, pour en apprendre plus.
Mais la dernière question l’a prise de cours : « Mal ? » Sa surprise était sincère alors qu’elle te dévisageait, presque gênée. Elle crut jurer sentir ses joues rosir, avant d’ajouter : « Oh, non, pas de cela, ne t’inquiètes pas ! » Mal ? Lui faire du mal ? Parce qu’il existait une conception dans ce monde où l’homme pouvait être en tort ? Ne pas être dans leur bon droit et disposer du corps d’une femme ?
Étrangement sensible, elle se laissa envahir par les pensées de sa comparse : Je m’étais engagée dans l’armée et dans le Blood Circle pour cette principale raison : protéger ceux qui ne peuvent se défendre. L’émotion était réelle, et Isla garda le silence, se contentant de sourire bêtement à tes autres mots et de poser ses doigts contre ta main pour te remercier silencieusement. Etrange. Si étrange. Si seulement tu savais qui elle était, tu ne lui offrirais certainement pas ton aide ! Mais cette sororité féminine la touchait, lui fit penser à Saoirse, même Hestia et alors elle inspira profondément pour laisser repartir ses pensées.

Tout ce mal, pour ces moments précis : ce moment où il n’y avait plus que l’activité physique, le souffle, la course. Cyria faisait un effort pour vider systématiquement son esprit et accueillir tes pensées premières. Ton esprit vagabondait et à chaque fois, elle en apprenait toujours un peu plus. Le nom de ton cheval, tes préférences culinaires, des souvenirs, un visage… Tant de mystères, tant de questions : le puzzle s'agrandissait toujours. Mais elle voyait des failles dans lesquelles elle pourrait s'engouffrer si facilement… Pourtant, elle avait une forme de réserve inhabituelle, elle-même ne comprenait pas pourquoi elle ne le faisait pas. A quoi bon de persister, si elle ne donnait pas tout de sa propre personne ?

Isla perdait le fil, elle ne faisait que suivre ton allure, concentrée sur autre chose, son souffle en parfaite cohérence cardiaque. Le contrecoup arriverait plus tard et elle ne serait déjà plus là.

Arrêtée, elle s’étira un peu tout en reprenant son souffle. Elle détestait cette sensation : sentir la transpiration dégouliner le long de son corps et les vêtements collés à son épiderme. Non, c’était quelque chose de terriblement désagréable. La sorcière reporta son attention sur toi, un brin surprise par ta proposition. Avaient-elles enfin pris un nouveau cap ? Franchit une étape ? Elle se sentait soulagée, alors qu’elle soufflait, la respiration encore un peu courte : « Je ne dirais pas non à une douche, mais je n’ai pas pris de fringues de rechange. » Elle ouvrit sa gourde d’eau pour en prendre quelques petites gorgées et te la tendre si besoin, avant d’ajouter : « Et partante pour le repas, j’ai faim aussi. »  

Bientôt, elle te suivit sans faire de commentaire sur une certaine distance avant de demander : « Tu as parlé d’équitation tantôt… Cela fait longtemps que tu en fais ? » Un sujet anodin, gardons les sujets sensibles pour plus tard. « Depuis que je suis arrivée à Londres, je n’en ai jamais refait. Qu’est-ce que j’adorais cela ! » Son regard se perdit dans les feuillages des arbres, sans te regarder, avant d’ajouter : « J’avais un canasson avant… Ca m’a fait quelque chose lorsqu’on a dû l’euthanasier… » Elle serrait les lèvres, avant de sourire en voyant les chiens revenir vers elles. Isla s’arrêta pour glisser ses mains dans les pelages des deux clébards : « Ouuuhlalah qu’ils sont beaux ! Vous aussi vous êtes tous transpirants, vous êtes trop forts ! » Elle les embêtait un peu, si bien que l’un ou l’autre aboyait, bousculait gentiment, donnait un coup de langue, ou peut-être même de dents - de la part d’Abysse - si elle l’embêtait comme il fallait. Elle échappa un léger rire avant de se redresser doucement.
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Lyllyah Sody
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Ven 15 Sep - 14:51

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On ? Est-ce que Isla voudrait aussi prendre des jours de congé durant les miens ? Pourquoi irions-nous visiter le palais royal ensemble ? Et, ah ! Encore quelqu’un qui a envie de faire du shopping avec moi pour me rhabiller. À croire que je ressemblais vraiment à une clocharde comme ça. Je levais les yeux au ciel sans répondre, mais sans cacher toutefois mon amusement. Aucune règle ne me dictait lorsque j’étais en permission, c’était ce qui me dictait mon quotidien. Ainsi, je ne pouvais pas promettre à Isla que j’aille vraiment visiter le palais royal, ou partir en randonnée. Voilà pourquoi je ne répondis rien jusqu’à ce que le sujet de l’équitation soit touché.

— Ah oui ? Tu en as fait pendant combien de temps ?

Effectivement, je parlais peu de Lullaby. Elle était mon unique souvenir de Suisse et je la chérissais plus que ma vie, pourtant, je passais beaucoup de temps avec elle, que ce soit sur son dos ou à côté.
Nonchalante, les mains dans les poches, je ris de bon cœur à la perspective de me faire juger si je me contentais de dormir durant ma permission. Pourtant, j’avais besoin de repos ! Mais je n’étais pas de ceux qui tiennent bien longtemps sur place. Je m’accorderai peut-être une matinée entière, puis je filerai aux quatre vents. Mes entrailles se nouèrent d’impatience rien que d’y songer.
Je haussais les épaules quand elle m’indiquait se reposer plus que moi, ce n’était pas difficile ! Quoiqu’il en soit, j’étais contente pour elle que ces affaires fonctionnent. Je l’admirais même d’y arriver, cela devait demander des ressources que je n’avais clairement pas en ma possession. Chacun sa force !

Je captais sa surprise lorsque je lui posais la question du traitement que lui avait réservé sa dernière conquête. Sa surprise engendra la mienne, pourquoi cette question, d’apparence somme toute banale et surtout normale, semblait l’interpeller ? Aussi, j’avais capté la non-réaction concernant ma moto, pourtant, je n’en faisais pas cas. Chacun avait le droit à son jardin privé et maudit soient ceux qui les bafouait. Présentement, tout ce que je souhaitais, c’était la savoir en sécurité, et d’après ses dires, c’était le cas. Si elle ne répondait pas davantage, elle sourit et cela me rasséréna quelque peu. Puis, ses doigts d’artiste frôlèrent les miennes, caleuses du travail et noircies d’une encre symbolique dont seule moi connaissait la définition. Nos regards s’accrochèrent.

Mais, sans m’attarder sur la chose, sans prendre garde à ce qui se passait, parce que je ne le voyais tout simplement pas, je me contentais de revenir à ce que je maitrisais. Alors, cours, Sody, cours.
Les cinq tours défilèrent bien trop vite, moi qui étais habituée à de longues heures d’entraînement, pourtant, je me sentais soulagée de ralentir l’allure, et libérée du poids présent sur mes épaules avant le départ. Je pris la gourde tendue et bu une grande gorgée d’eau.

— Je peux te prêter des habits si tu veux, mais tu sais dans quoi tu t’engages du coup.

Je lui adressais un clin d’œil goguenard. Elle avait critiqué mes fringues, maintenant, la balle était dans son camp. Je n’avais pas de machine à laver et encore moins de sèche-linge. Soit elle remettrait ses vêtements dégueux, soit elle mettrait les miens, dégueux aussi, mais propres.
Isla à ma suite, j’enfonçais à nouveau mes phalanges tatouées dans mes poches avant de répondre.

— J’ai commencé en Suisse durant mon école de recrue. J’avais été affectée dans la section à cheval. En Suisse, les chevaux sont utilisés pour les travaux de bucheronnage par les militaires, entre autres. Donc, mmmh. Je levais les yeux pour réfléchir. Ça doit faire maintenant une dizaine d’années.

Peu douée pour comprendre les émotions des autres, il me semblait toutefois qu’Isla était nostalgique de cette époque.

— Je suis désolée.

C’était bien ce qu’il fallait dire dans ces moments, n’est-ce pas ? Je reprenais.

— Ça te manque ?

Fière de la performance de nos chiens, je gratifiais moi aussi Radar et Abysses de caresses bien mérités. C’était une récompense sans égal de voir des animaux en pleine santé physique et mentale. Combien de chiens de l’armée avais-je connus qui étaient jugés inaptes à la vie familiale sans raison apparente ? Bien trop. Certains animaux étaient des héros de guerre, et si on en couronnait certains, on en oubliait des centaines.
Je sortais Isla du Regent’s park et lui fit traverser la route, jusqu’à un immeuble dressé en face. Polie, je tirais la porte et l’invitais à entrer et, poussée par un élan de clémence envers mon invitée, j’appelais l’ascenseur alors que Radar se dirigeait déjà vers la cage d’escalier, accoutumé à ce que nous grimpions jusqu’au dernier étage à pied. D’abord surpris, le Border Collie nous suivit dans l’ascenseur. Bien peu inquiète de faire entrer Isla dans ma sphère privée, je l’invitais à entrer dans un appartement somme toute très simple. L’entrée donnait directement sur un salon à la baie vitrée offrant une vue agréable sur le parc. A gauche, la cuisine ouverte au salon rutilait de propreté, témoin de mon aversion à cuisiner ne serait-ce que des pâtes. En face, un couloir, avec deux portes fermées, l’une donnant sur la salle de bain, l’autre à ma chambre. Quant à la décoration, elle était pour ainsi dire inexistante. Il y avait le strict minimum vital, un canapé et une télévision au salon avec quelques meubles dans lesquels étaient entassés quelques livres en français et en anglais. Une photo de groupe d’une unité de l’armée, une photo de ma jument et de Radar. Un drapeau suisse pendait sur le mur au-dessus de la télévision. Je n’étais pas la reine du ménage, pour autant, l’appartement n’était pas sens dessus dessous. En bref, c’était une véritable garçonnière… mais au féminin. Radar fila directement dans son panier à côté du canapé après avoir bu de grandes lampées d’eau à la cuisine. Je déposais mes clés dans un bruit métallique sur le meuble de l’entrée.

— Fais comme chez toi, je n’ai rien à cacher. La salle de bain est à droite dans le couloir si tu veux, je vais te sortir une serviette. Tu peux te servir du savon.

Je lui emboitais le pas pour lui sortir ladite serviette d’un meuble en la lui tendant.

— Je te sors des fringues propres ?

Sait-on jamais qu’elle daigne se vêtir de mes frusques dépassées. Mais propres !

 

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Sam 30 Sep - 16:23
« Quasiment…. toute mon adolescence… Peut-être même longtemps que j’étais vraiment minuscule… »

(...)

« Je peux te prêter des habits si tu veux, mais tu sais dans quoi tu t’engages du coup… »

J’étais incapable de ne pas laisser échapper un léger rire à la simple idée de porter tes vêtements ! J’étais bien capable de porter des vêtements de moldus, avais-je une autre limite ? Personne de mon entourage et pas même mon frère seraient témoins de cela, et fort heureusement ! Que penseraient-ils donc !

Alors, je levais les yeux au ciel, et haussais les épaules : « Oh dieu ! Préserve-moi d’être contaminé par le manque de goût de cette femme ! » Je pouffais encore de rire, te taquinant de nouveau. C’était presque naturel, malgré le rôle que je tenais. Un rôle trop simple, finalement. Peut-être n’avais-je pas pris assez de liberté pour m’éloigner de mon naturel. Et en même temps, le naturel c’est toujours plus simple, aussi pour se souvenir ce que je dois être avec toi, avec d’autres.

« Ca te manque ? »

Mes lèvres s’étirent dans un léger sourire, qui se déforme légèrement dans une petite grimace. Je détournais le regard en me posant sincèrement la question.
L’équitation… Cela avait toujours été une manière de m’échapper à mon quotidien, à mes émotions, à ma famille, ou l’absence de famille. Ne faire qu’un avec l’animal et chercher à repousser mes limites. C’était bien plus sportif que le commun des mortels pouvaient se l’imaginer.

« J’imagine que oui. Mais je crois que je n’en avais pas conscience vois-tu… »

Mon sourire revient, léger, presque timide, presque gêné. C’est trop vrai, c’est moi qui parle, pas Isla. Peu importe, tant pis. Peut-être que cela me ferait du bien de m’y remettre. Peut-être pourrais-je réclamer cela à Euron comme cadeau de Noël, comment pourrait-il me le refuser ? Cette simple idée laissait un petit sourire dévorer mes lippes et je regardais ailleurs, vagabondait dans mes pensées en te suivant jusqu’à chez moi.
Non, définitivement, je ne sais pas ce que je couve, mais cela ne va pas. Je ne suis pas concentrée sur mes objectifs. Suis-je en train de les remettre en question ?

(...)

Je découvrais l’intérieur de ton appartement, un appartement moldu. Ce n’était pas la première fois, pourtant, j’avais toujours cette sensation d’étrangeté lorsque je voyais certains des objets qui étaient là. Et pourtant, j’avais bel et bien un smartphone dans mon sac.
Mon regard s’attardait sur les rares photos accrochées et souris en voyant la fameuse jument.

« Merci. Et oui, je veux bien des fringues…»

Manches longues avais-je envie de préciser. Tant pis. Je pourrais remettre ma veste par-dessus au pire. Quelle pire idée qu’un tatouage aussi imposant, à un endroit aussi visible comme marque de ralliement… Évidemment, aujourd’hui, c’était porté avec fierté dans l’autre monde, mais dans mon cas précisément, c’était extrêmement compliqué de le porter. Il fallait toujours le dissimuler, et certains sortilèges ne fonctionnaient pas dessus. Il n’y avait que le polynectar pour le faire disparaître, ce que je n’utilisais pas aujourd’hui. Alors, pour toutes les infiltrations un peu plus personnelle, le polynectar était obligatoire.

Je disparaissais dans la salle de bain que je fermais derrière moi. J’observais les lieux, mon regard traînant sur la potentielle poussière ou désordre. J’avais bien trop l’habitude de vivre dans un monde millimétré et immaculé, grâce aux elfes de maisons. Comment pouvait-on vivre sans cela ?

(...)

Les cheveux humides, je sortais de la douche en portant un de tes jeans et un haut un peu large mais coloré. Je glissais ma main dans mes cheveux pour les déstructurer un peu et cédais ma place pour la douche.

Alors que tu étais en train de te nettoyer à ton tour, silencieuse telle une ombre, je me baladais dans ton appartement imprégné de ton odeur, pour découvrir ton environnement. Rien de très nouveau ou étrange, rien qui ne détonne de ce que j’ai pu comprendre de toi. Mais je vois surtout le vide. Tu n’as pas l’air d’avoir une vie remplie d’autre chose que de ton travail.

Était-ce mon cas ? Je trouvais cela triste pour toi, mais moi ? J’étais pareille. J’étais en train de travailler présentement ?

Alors que tu sortais de la douche et filais dans ta chambre, je demandais assez fort pour que tu puisses m’entendre : « Cela fait longtemps que tu vis ici ? »


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Lyllyah Sody
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Sam 30 Sep - 21:47

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Bien peu vexée par sa pique lancée concernant mes vêtements, je m’étais contentée de rire bêtement. Pour le reste, je m’étais contentée d’écouter sans prononcer un mot parce que mes émotions me débordaient. Mélange de compassion et d’une indifférence notoire. Des émotions aux antipodes qui me déstabilisaient et, par extension, m’empêchaient de répondre verbalement. C’était la merde en ce moment dans ma tête, l’été n’avait pas été de tout repos pour moi entre les confidences avec Rosebury puis Lilibeth, toutes mes fondations s’ébranlaient. Dès que je pensais connaître quelqu’un, je me recevais un coup de poignard dans le dos. Au final, être seule s’était avérée plutôt confortable dans le passé, mais maintenant que je connaissais quelques personnes, ça me paraissait impossible de faire marche arrière. À moins que si ? J’en avais aucune idée, j’étais perdue. Je soupçonnais tout le monde de mon entourage maintenant, Isla comprise. Peut-être qu’elle n’était pas ce qu’elle semblait être. Peut-être qu’elle aussi était une menteuse notoire qui se faisait passer pour quelqu’un d’autre. En fait, les seules personnes en qui je pouvais avoir relativement confiance, c’était les membres du Blood Circle. Ironie sachant que je doutais de plus en plus du bien fondé de certaines de nos actions. S’en prendre à des gosses… mais merde quoi… En vérité, je me sentais comprise uniquement avec Lucy.

Alors, que devais-je faire en constatant que l’équitation manquait à Isla ? Devais-je lui proposer une sortie toutes les deux pour qu’elle reprenne contact avec les chevaux ou devais-je m’en tenir à mon sourire et mon hochement de tête poli ?
Dans l’un, je risquais de me rapprocher d’elle et d’être à nouveau déçue et meurtrie. Dans l’autre, je démontrais que j’étais une personne sans cœur, ce qui n’était pas le cas. Enfin, je crois ?
En poussant la porte de mon appartement et en voyant Isla y déambuler avec une curiosité peu contenue et propre à chaque personne qui arrive dans un lieu nouveau, je me disais que de toute façon, elle était déjà en train de s’immiscer dans ma vie. Alors, équitation ou pas, je doutais que cela change grand-chose.
J’avais patienté le temps qu’elle soit sous la douche en me versant un grand verre de citronnade que j’avalais d’une traite. Appuyée contre le plan de travail de la cuisine, j’observais mon appartement d’un œil tranquille alors que je me berçais du bruit de l’eau dans la douche. Sans être un bordel monstrueux, mon appartement gardait une certaine logique de rangement. En dehors de quelques poils et un peu de poussière par terre, les meubles étaient ordonnés et il n’y avait pas de bouffe qui trainait par terre. Je détestais ça quand je me rendais dans des réfectoires miteux au boulot, alors ici, je faisais un minimum attention. En bref, c’était un appartement qui vivait, un peu. Car j’y étais souvent que de passage. Je vivais beaucoup dehors, pas du tout casanière dans l’âme. Ou alors peut-être qu’être enfermée ici me ramenait trop à ma solitude ? Un soupir las m’échappa alors que Isla sortit de la salle de bain dans mes vêtements. La voir accoutrée ainsi me renvoya davantage que, côté proximité, on avait déjà fait pire. Sans montrer mon trouble, maîtresse des masques de par les quelques infiltrations que j’avais menées, je souris à Isla.

— Je t’ai sorti un verre de limonade, sers-toi. Et si tu veux un truc chaud, tu peux te couler un café ou te servir de la bouilloire pour un thé.

Pour étayer mes propos, j’ouvrais le tiroir qui contenait mes boites à thé. En passant à côté d’elle, je la lorgnais d’un regard goguenard en la poussant du coude.

— Elles ne te vont pas si mal mes fringues !

Et avant de me prendre une quelconque remontrance, je m’enfermais dans la salle de bain en ricanant. Loin de me soucier qu’elle puisse fouiller mon appartement, puisqu’il n’y avait rien à y trouver, je prenais le temps de me laver. L’eau me donnait l’illusion d’emporter mes troubles dans le siphon. Je ressortais ragaillardie et on ne peut plus sereine. Je traversais rapidement le couloir, non sans jeter un regard à Isla pour voir ce qu’elle faisait, avant de m’enfermer dans ma chambre et récupérer des vêtements propres.

— Depuis que je suis arrivée à Londres, en janvier. Pourquoi ?

Le linge sur la tête en épongeant mes cheveux flamboyants, je la rejoignais, accoutrée d’un T-shirt kaki et d’un pantalon muni de poches sur les côtés. Mes plaques militaires pendaient autour de mon cou, cliquetant entre elles à cause du mouvement de mes mains pour me sécher les cheveux.

— Je ne suis pas une experte en déco, donc c’est sobre, mais bon, au moins, j’ai un toit et un plumard ! J’haussais les épaules. Pour le temps que je passe ici de toute façon…

Je ne comptais pas mes heures supplémentaires à la caserne, et c’était loin de me déranger.

— A ce propos. Si tu es libre pendant l’un de mes prochains jours de congé, on peut aller faire un tour avec Lullaby, si tu as envie. T’as dit que ça te manque. D’un claquement, je passais le linge sur mon épaule, en posant le poing libre sur ma hanche. Pique-nique, randonnée et cheval !

Elle s’enfonce.
God damne shit damne.
Deux c’est assez…
Trois c’est trop.
L’espoir fait vivre.
Quand est-ce qu’on mange ?


Bon ben voilà, j’avais zéro sur toute la ligne. Comme si une voix, ou quelque chose d’impossible à identifier me poussais à le faire, et ce, depuis qu'elle m'avait ouvert le coeur. Me poussais à me rapprocher des autres alors que c’était contre ma nature. À moins que je ne me trompe depuis tout ce temps ?
Les cheveux encore humides, je me rapprochais d’Isla en changeant complètement de sujet. Il fallait me suivre des fois.

— Bon et sinon, tu as faim de quoi ? Tu veux manger au resto ou on se fait livrer ici ? Je peux faire tourner une lessive pour tes vêtements si tu veux comme ça tu repars avec tout à l’heure.

Je me grattais la joue de mon index tatoué en réfléchissant, les yeux levés au plafond.

— Quoique ça peut prendre du temps… enfin ! je revenais sur elle. C’est comme tu veux !

Je la gratifiais d’un grand sourire dont j’avais le secret. Solaire à l’extérieur, troublée à l’intérieur.

 

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Lun 2 Oct - 12:45
Tu souriais doucement lorsque la douce Lyllyah te proposais de la limonade - que tu n’avais jamais goûté de ta vie - ou une boisson chaude. Le thé avait une telle place dans la bourgeoisie et la noblesse anglaise… Et pourtant tu n’aimais pas cela vraiment ; tu préférais largement le café.

Tu pouffais doucement de rire aux paroles de la rousse à propos de ses fringues, alors que tes propres pommettes étaient encore colorées de rouge, suite à la bouffée de chaleur de l’eau de ta douche. « Tu parles… Je suis sûre que tu as bien des choses à montrer sous ces vêtements amples. » Mais ils étaient doux… Portaient son odeur… Un détail étrange que tu repoussais bien vite de ton esprit. A croire que toi aussi tu te faisais empoisonner par l’élan émotif - et terriblement silencieux - de la militaire. Tu admirais son manque d’expressivité faciale malgré les pensées qui virevoletaient dans son esprit.

Seule, à regarder les photos, tu attrapais doucement ton verre de limonade pour goûter cette boisson pétillante et sucrée. Tu te faisais la réflexion que cela irait terriblement bien avec du schnaps… pomme ou pêche.

Et puis Lyllyah revint de sa chambre, les cheveux en désordre et dans une tenue digne d’elle, le soleil d’une fenêtre dans son dos. La sensation était étrange. La scène était presque surréaliste, et pourtant c’était devenu ton quotidien. C’était peut-être moins personnel autrefois, lorsqu’il n’y avait que le Secret Magique à protéger, il suffisait de trouver et d’effacer la mémoire. Aujourd’hui, c’était bien différent. Aujourd’hui, tu pourrais seulement l’attaquer, l’attacher, lui subtiliser ses souvenirs puis lui effacer la mémoire… et recommencer encore et encore, jusqu’à ce que tu trouves quelque chose d’intéressant, n’est-ce pas ? A quel prix ?
Non, cette sensation-là, très précisément, tu ne la connaissais pas, c’était une première. Et tu ne voulais pas savoir ce que c’était, tu ne souhaitais pas creuser, au risque de sombrer dans la culpabilité. Non. C’était ton travail, comme un autre. Demain serait un autre jour.

« Tu as quand même l’impression d’être… chez toi, ici ? » Ton regard glissait sur les murs vierges, ton verre de limonade toujours dans la main. « Ou tu as plutôt cette sensation à la caserne ? » Des questions peut-être anodines, et peut-être pas tellement au fond. Tu grattais, encore et toujours.

Une gorgée, avant de reposer tes yeux clairs sur Lyllyah qui reprenait la parole.

« Oh, euh… » Tu échappais un léger rire, presque nerveux, terriblement vrai. Terriblement gênée. Terriblement touchée. N’était-ce pas une chose que tu devrais faire avec… avec qui ? Dans quelle vie avais-tu du temps ? Dans quelle vie avais-tu envie de partager ce genre de choses avec qui que ce soit ? Et avec qui, encore une fois ? Ton frère ? Trop occupé à soigner n’importe qui. Un fiancé que tu n’as pas ? Le peu d’ami que tu avais, qui avaient mieux à faire ? « Pourquoi pas. » Tu te mordis la langue, avant d’ajouter : « Lullaby est dans une écurie ? Que je puisse emprunter une monture docile pour l’occasion.. .» Ton sourire s’étirait un peu. « Le programme est bien tentant. » Ne pensais-tu pas abandonner cette mission il y a quelques heures par manque de résultat ? Est-ce que tu n’avais pas assez de preuve pour savoir que Lyllyah ne prenait aucune décision ? Elle pouvait seulement se faire savoir - peut-être - certains déplacements du Blood Circle, tout au plus, sans grande avance.

« Ne t’en fais pas pour mes vêtements, je m’en occuperais… Sauf si tu veux récupérer les tiens aujourd’hui. » Tu jetais un coup d'œil à ta manche. « Sinon je te les rendrais la prochaine fois. » Promesse d’une prochaine rencontre.

Tu inspirais avant de relever le nez et reposer toute ton attention sur la rousse. « Les deux me vont très sincèrement. Je ne suis pas pressée, donc peut-être… un restaurant ? »

Tu récupérais doucement ton sac à dos dans lequel étaient ta gourde et tes vêtements trempés de sueur.

« Par contre, je m’en remets à tes lumières sur le quartier. »

Pas les mêmes moyens, pas les mêmes standards.

(...)

Assise face à Lyllyah, tu regardais le menu, observant parfois les moldus autour de vous. Tout semblait terriblement plus simple, les gens avaient l’air d’être plus…. libérés ? Cela attirait toujours ton œil, et t’intriguait toujours autant. Tu retiens un soupir avant de demander : « Tu me conseilles quelque chose ? Tu as un plat de prédilection, ici ? »

Bientôt, vos boissons arrivaient : tu avais pris la même chose que ta partenaire de crime. Un coca-cola. Une grande première pour toi.

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Lyllyah Sody
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Lun 2 Oct - 20:18

Jocker
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Le mouvement frénétique pour sécher mes cheveux s’interrompit quand elle évoqua ce que je cachais sous mes vêtements. Un souvenir me sauta au visage. Un restaurant, le brouhaha des autres clients, et ses yeux verts qui me dévoraient du regard. Elle avait eu à peu près les mêmes mots. Je battais des paupières pour revenir à moi en chancelant sur mes pieds, subitement prise d’un haut-le-cœur. Mon pouls s’accéléra, et alors que j’essayais d’endiguer la panique à bord, je souris maladroitement à Isla.
Putain, pourquoi penser à elle me faisait toujours aussi… mal ? ça faisait des mois que c’était terminé et pourtant la blessure restait ouverte comme si je ne l’avais jamais désinfectée et soignée… mmh… l’avais-je fait ?
Je retrouvais de ma superbe en changeant de sujet pour évoquer mon appartement. Le séchage de cheveux dans le linge reprit alors que je fixais le plafond.

— Hé bien… je crois que je ne me suis jamais sentie chez moi quelque part… ou plutôt… je suis chez moi partout. Je fronçais les sourcils. Mmh, j’en sais rien en fait, je ne sais pas ce que c’est que de se sentir chez soi. Mon regard gris s’accrocha au sien. J’imagine que ça doit être agréable… donc ben… ici, c’est plutôt agréable, ouais. Un sourire étira mes lèvres. En tout cas, c’est plus agréable qu’à la caserne où ça sent les pieds et où les autres nanas ronflent comme des bûcheronnes !

Isla le savait, je n’avais pas de famille, des amis qui se comptaient sur les doigts d’une main, et encore, ma foi envers eux avait sérieusement été ébranlée en été alors, m’imaginer chez moi quelque part ? Si la sensation semblait être douce, comme du baume au cœur, elle ne m’était pas moins inconnue. L’orphelinat n’avait pas été ma maison, l’internat de l’école de police non plus, et de même pour la caserne. Le problème s’était posé aussi en déménageant ici, en plus que j’avais coupé toutes mes racines helvétiques. Non, vraiment, les sentiments et émotions du commun des mortels m’échappaient complètement. Je n’en étais pas pour autant antipathique, et ce fut dans un élan de compassion et dans l’intention de faire plaisir que je proposais une sortie équitation à Isla. J’aimais bien voir le sourire sur son visage. Il m’hypnotisait moins que… non, je ne devais pas penser à elle, je refusais.

— Je m’occuperai de tout, t’inquiète pas ! Pouce en l’air pour étayer mes propos, j’allais étendre nos linges, me coiffer et me brosser les cheveux. Oh, non, je ne suis pas pressée, tu peux les garder le temps que tu veux, j’ai bien d’autres fringues dans mon armoire. Mais soi fière, tu portes les plus neufs et les moins usés.

On m’avait souvent fait la remarque que je m’habillais de guenilles, mais hé ! Tant que je n’étais pas complètement à poil, c’était ok. Alors oui, la plupart de mes vêtements non militaires possédaient des trous par-ci, par-là, mais ça n’avait rien de dérangeant… et Lucy m’avait promis qu’on irait faire du shopping une fois. Cela dit, j’avais toujours repoussé cet instant jusque-là… parce que si je portais toujours de vieilles frusques, c’était bien parce que je détestais faire les magasins, en plus que le temps me manquait pour me soucier de ma dégaine. Je tressais mes cheveux, donnais une récompense à ronger à Radar et ouvrit la porte à Isla et Abysse en enfilant mon blouson en cuir.

— Après vous, chère invitée !

L’avantage de ne pas cuisiner, c’était que je connaissais assez bien les restaurants du quartier. Heureusement, à Londres, il y avait de tout et de manière assez accessible. En Suisse, c’était un peu plus galère de trouver son bonheur, surtout une fois enfoncé à la campagne, là où se situait mon ancienne caserne de service. Sans vouloir me contenter de fast-food, car j’avais à cœur de nourrir convenablement Isla, je l’avais guidée jusqu’à un italien plutôt sobre et classique, mais dont la carte variée contentait les clients les plus difficiles.

— En cuisine, je ne suis pas compliquée niveau satisfaction, mais mmh, j’avais apprécié les pizzas ! Je baissais le nez sur le menu. Mais ça ne me tente pas aujourd’hui. Je crois que je vais me contenter d’un truc classique genre pâtes aux champignons avec une salade en entrée.

En Angleterre, il y avait des mets qu’aucun Suisse ne pourrait imaginer. Je trouvais que ça frôlait la malbouffe. Voilà pourquoi j’avais emmené Isla ici, les plats me paraissaient on ne peut plus classiques, pour autant, je réalisais que je ne connaissais absolument pas les goûts de la jeune femme. Peut-être préférait-elle quelque chose de plus raffiné ou au contraire, un truc immonde et gras genre lard, chou, agisse et autre truc bizarre. Après avoir remercié le serveur qui nous avait apporté nos deux sodas, je la regardais.

— J’espère que l’endroit te convient, je ne connais pas trop tes goûts et… j'ai du mal à me faire aux habitudes culinaires des Anglais. En plus, je n’ai pas l’habitude d’emmener les gens au restaurant.

C’était rien de le dire. La dernière fois, ce fut en mars. Avec elle. Je reculais le visage en fermant les paupières pour chasser rapidement le souvenir qui s’imposait à nouveau à moi. Pourquoi la situation d’aujourd’hui faisait tant écho à cette fameuse journée ? Pourquoi mon cerveau ne voulait-il pas supprimer ces instants à tout jamais ? Un peu frustrée, je pinçais les lèvres avant de demander pour changer de sujet.

— Bon et sinon, comment ça va avec ta famille en ce moment ?

Nous avions parlé boulot et de ce fameux mec débile qu’elle avait croisé. Je ne connaissais pas grand-chose de sa famille. Peut-être que, avant de commencer à proposer des randonnées et de prêter mes vêtements, je devrais davantage me renseigner sur qui j’avais en face de moi. Oh, j’avais déjà épluché les dossiers du Blood Circle et aucun ne faisait mention d’Isla, c’était une bonne chose, mais je savais que tous les sorciers n’étaient pas répertoriés, je n’étais donc pas à l’abri d’une énième surprise de merde. Autant essayer d’en apprendre subtilement. Histoire de savoir si je pouvais accorder ma confiance ou non.
Le serveur revint prendre nos commandes, et alors qu’il s’éloignait, je plantais mon regard devenu bleu à cause de la luminosité de l’endroit, dans celui d’Isla. Elle m’avait demandé si je me sentais chez moi dans mon appartement. Mais elle, comment se sentait-elle au sein de sa famille ? Comment devait-on se sentir dans une famille ? J’étais avide de comprendre, entre autres parce que ça m’était inconnu.

 

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Ven 20 Oct - 11:55
Les souvenirs de Lyllyah, tu les captais, sans véritablement comprendre leurs natures. Tu devinais que cette même personne avait été importante, et avait probablement brisé le cœur de la moldue. Néanmoins, tu avais aussi appris à ne jamais être certaine de ce que tu pouvais comprendre. Tu ne voyais que des fragments, cette femme pouvait très bien être l’une de ses cousines - quoi que… tu étais à peu prêt certaine que ce n’était pas le cas.  Mais cette femme, faisait de l’effet à Lyllyah, il n’y avait aucun doute là dessus. Tu ignorais si tu pouvais jouer là dessus.

Tu te contentais de sourire en entendant Lyllyah enchaîner sur le reste. Sur cette sortie - qui étonnamment te rendait presque impatiente - ou même ses vêtements. Tu jouais un jeu dangereux, tu devrais prendre de la distance. Il y avait trop de personnel dans tout ça, tu te fatiguais peut-être trop pour rien. C’était pourtant l’une des premières règles dans ce métier : ne pas s’attacher, et si c’est le cas, il faut trouver une solution, même si cela veut dire, céder le dossier à quelqu’un d’autre.

« J’imagine que je ne t’inviterais jamais à m’accompagner à un vernissage… L’idée de bien t’habiller doit te donner de l’urticaire. » Cette fois-ci tu te permettais de lui tirer la langue avant de la suivre.

Assise face à elle, tu l’écoutais tout en lisant la carte. Tu ignorais ce qu’était une pizza à vrai dire, et il n’y avait aucune photo sur le menu. Cela te rendait un peu curieuse, mais pas assez pour prendre cela et risquer de ruiner ta couverture, parce qu’une moldue qui mangeait pour la première fois de la pizza, n’était sans doute pas très crédible.

« Oui, c’est parfait, ne t’en fais pas. Et je suis d’accord avec toi, j’ai encore beaucoup de mal avec un tas de choses d’ici. » Tu pouffais de rire. Evidemment, dire la vérité, c’était aussi moins retenir ses propres mensonges. Tu le savais, c’était là aussi un conseil, et c’est ce qui rendait le tout si dangereux, dans l’équilibre. Après tout, vous n’étiez pas censé prendre en pitié ou en affection un moldu… Encore moins un membre du Blood Circle. Tu devais avoir un sérieux problème… « Cela fait une éternité que je ne suis pas allée au restaurant. Encore moins accompagnée. » Ton regard est doux, ton sourire est presque tendre. « Je note l’honneur, ma chère. Merci. » Tu te mords légèrement la lèvre inférieure, pour retenir - ce que tu ne fais pas en réalité - ton véritable sourire.
Et le simple fait que cette fameuse femme revienne dans l’esprit de Lyllyah, te confirmais sans doute qu’elle n’était pas tout à fait insensible… Un véritable frein pour qu’elle s’accroche.

Et voilà une question personnelle, encore… Qu’avais-tu écris sur Isla ? Tu ne le savais même plus. Visiblement, tu ne prenais pas grandement au sérieux cette infiltration… Ou bien tu avais trop de travail, tu étais trop fatiguée… Vraiment, tu ne montrais aucun exemple. Avais-tu déjà dit quelque chose à ce propos ? Tu ne l’espérais pas, vraiment… Ce n’était pas dans tes méthodes de le faire et c’était la seule chose qui te rassurait un moment.

« Eh bien… »  Tu captais une pensée. Cette femme était donc une sorcière ? Était-ce ce que tu devais comprendre ? C’était impossible. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Pourquoi n’étais-tu pas au courant ?
Tu ne répondais pas tout de suite, alors que le serveur venait prendre leur commande. Tu prends des pâtes aussi, suivant l’exemple de Lyllyah.
« Ma famille… Se résume à mon frère, principalement. Nous avons perdu nos parents durant nos enfances… » Ton regard se perdait dans le vide. « Je ne sais pas, si je suis vraiment proche avec lui. Je ne pense pas. Il était plus grand que moi… quand nos parents ont disparus… » Tu reposais ton regard sur elle, plus franc. « Il s’en souvient très bien. Moi… J’étais trop jeune. Et je crois que… Tu vois… Ca l’a rendu… Distant… froid… » Tu hausses les épaules. « Nous sommes allés… nous recueillir sur leurs tombes, nous avons pu parler. Enfin… Il fait sa vie, je fais la mienne. » Je souris légèrement, posant ton autre main contre ton ventre, sous la table. « Je ne suis pas particulièrement proche avec le reste de ma famille. Je crois que la disparition de nos parents a été dure pour tout le monde, et personne n’en parle. J’ai des nièces ici, qui font leurs études, je les vois de temps en temps… Bref… Pas très famille quoi. »

Tu baissais les yeux sur ton verre, ne sachant pas trop sur quoi relancer… ou peut-être était-ce le moment… ? Tu présentais qu’elle se fermera sans doute. « Je suis venue ici, pour suivre un homme… Mon côté naïf et romantique j’imagine. » Tu souris. « Et toi ? Avec ton travail, tu as le temps de… de te faire des amis, ou… je ne sais pas ? Tu as quelqu’un dans ta vie ? » Petit sourire, prunelles éveillées, tu semblais réellement curieuse et intéressée par la réponse. Etait-ce assez simple de devenir que ta question n’était pas innocente ? Juste ce qu’il fallait, tu l’espérais.
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Mar 24 Oct - 19:59

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Les mains qui tenaient mon visage s’écartèrent alors que je riais de bon cœur à sa remarque. Je m’imaginais sans mal habillée sur mon trente-et-un pour un vernissage juste pour lui clouer le bec, c’était le genre de défi que j’appréciais faire. C’était bon enfant, sans prise de tête, et, normalement, sans arrière-pensée. Les derniers événements survenus dans ma vie ne pouvaient s’empêcher d’allumer l’alarme dans mon for intérieur. Je devais me méfier de tout et de tout le monde, car tout n’était qu’apparat, faux semblant et mensonge. Tant de chose que j’abhorrais en dehors de mon boulot, mais je ne pouvais pas tenir rancune à mes ennemis de vouloir m’entourlouper. Voilà pourquoi je m’ouvrais à Isla avec difficulté, et il en allait de même pour elle.
Je frictionnais mes mains entre elles. Les symboles tatoués sur mes phalanges s’entremêlèrent en formes d’autant plus incongrues.

— Au contraire ! Je serai heureuse de voir tes travaux ! Je lui souriais avec sincérité. J’étais curieuse de nature et voir davantage de la vie d’Isla pouvait, éventuellement, me permettre de mieux la connaître. J’ai une jolie tenue militaire pour les missions plus diplomatiques, je pourrais mettre ça… ou c’est trop too much peut-être ? J’écartais ma bouche en une grimace. J’ai que de vieilles fringues parce que ça m’emmerde de passer une journée entière à faire du shopping, c’est pour les… je m’interrompis en la regardant avant de sourire maladroitement. C’est pour les personnes différentes que moi, je ne suis pas… Je ne suis pas câblée pour faire du shopping !

À comprendre que je n’avais jamais été élevée pour passer du temps dans les magasins. Je prenais ce qui m’allait le plus rapidement possible et je les usais jusqu’au dernier fil. C’était du temps que je perdais à ne pas être en mission ou à ne pas m’entraîner, bref, du temps perdu. Était-ce seulement possible de s’amuser en faisant du shopping ? Question à deux livres sterling !
Attentive au langage corporel d’Isla pour m’assurer que je ne faisais pas trop de connerie durant le repas, je crus remarquer un léger malaise. Merde alors, qu’est-ce que je faisais de mal encore ?

Ahlala, pas une pour rattraper l’autre.
De toute façon à quoi bon ?
Pourtant, c’est délicieux la pizza !
Mensonge, mensonge !
Alarme, alarme !
Quand est-ce qu’on mange ?


Je haussais les sourcils, surprise par la confidence d’Isla. Intriguée, je m’accoudais à nouveau en enfonçant mon menton dans la paume de ma main.

— Vraiment ? Tu n’es pas d’origine d’Angleterre ? Je ne me rappelle plus si tu me l’as déjà dit et si c’est le cas, je levais les mains en signe de paix, pardonne-moi pour cet oubli !

Vraiment, j’avais beau fouiller dans mon esprit, je ne parvenais pas à me rappeler de cette information. À moins qu’elle ne soit pas d’origine londonienne plutôt ? Il s’était passé tant de choses depuis notre dernière rencontre que cela me semblait être il y a des années. La guerre et mon travail me prenaient tout mon temps. Je m’y jetais à corps perdu pour oublier tout le reste. Oublier les révélations, oublier mes erreurs et oublier ce vide immense qui se creusait en moi. Pour autant, je n’en montrais rien à Isla et fut un peu déroutée par la douceur de son regard et son sourire aux allures tendres. Je me sentais bêtement rougir.

— Avec plaisir. La lueur dans mes yeux se mua. De joyeuse et intrépide elle devint sensiblement plus douce. C’est un peu déprimant d’aller au restaurant toute seule, non ? Je n’ai jamais expérimenté, je préfère toujours commander et manger chez moi devant la télévision. J’adore les dessins animés !

Ah, ça par contre, c’était peut-être une information que j’aurai pu taire. Une adulte dans la peau d’une adulte, militaire et professionnelle qui aimait regarder des dessins animés comme une gosse, c’était peut-être un peu… ridicule ? Étrange ? Merde, c’était quoi le mot ? Louche ? Inquiétant ? À moins que ce soit tout ça au même temps. Oh misère, je savais si bien m’afficher. Je roulais des yeux à ma propre bêtise et me retenais de rire.

— Pardon ! oublie ce que tu viens d’entendre.

L’avantage de faire diversion avec ce genre de conneries, c’était que l’attention n’était plus portée sur mes missions, mes devoirs et mes faiblesses. Je les oubliais moi-même. Je souris en la voyant mal à l’aise à ma question, intriguée par ce qu’elle allait répondre. Est-ce que ma question était trop personnelle ? Peut-être avais-je à nouveau mis les pieds dans le plat ? Ou peut-être que, finalement, je m’amusais à la voir ainsi déstabilisée parce que je me sentais moins seule ? N’était-ce pas un brin sadique ? Bordel j’avais le cerveau retourné, je n’y comprenais rien aux conventions sociales, c’était trop compliqué !
Mais, lorsqu’elle se confia à moi, je la fixais, attentive, prenant en compte chaque parole. Non pas pour les retourner contre elle, je n’étais pas perfide à ce point et je n’étais pas en train de travailler, mais bien pour agir avec elle en amie. Était-on des amies ? Rolala, trop compliqué !

— Je suis désolée

Confessais-je en voyant son regard se perdre dans le vide, et je ne le détournais pas quand elle me fixa. Lorsqu’elle baissa les yeux sur son verre après ses explications, je posais ma main contre la sienne.

— Pardon, je ne voulais pas te faire revivre de mauvais souvenirs. Je comprends ce que tu vis… enfin, un petit peu, dans le sens où la famille est absente chez moi aussi. Euphémisme. En revanche, j’ai du mal à imaginer ce que c’est que d’avoir un frère et ne pas en être proche… je me suis toujours imaginé que, si j’avais des frères ou des sœurs, je ferais tout pour être proche d’eux. Je retirais ma main en souriant. Mais ça, c’est dans mon monde utopique à moi avec des arcs-en-ciel et des cacas papillon.

Dire que je rêvais d’une famille était un mensonge. Je ne savais pas ce que c’était donc je n’en ressentais pas le manque. Pour autant, il m’était arrivé de m’imaginer être dans une famille, d’avoir un grand frère chiant et une petite sœur agaçante. Mais non, j’étais complètement seule, et ce n’était pas plus mal : je n’avais que moi dont je devais m’occuper et, contrairement à Isla, je n’avais pas un frère absent, c’était peut-être pire que de ne pas en avoir.
Je pris une gorgée d’eau alors qu’Isla reprenait la parole. Mon regard gris se reposa sur elle, intrigué. Avec des gestes lents et mesurés, je reposais mon verre en prenant le temps de choisir mes mots. Me parlait-elle du même qu'elle avait évoqué tout à l'heure dans le parc ?

— J’ai toujours eu du mal à imaginer que les individus qui s’accrochent aux gens soient juste complètement naïfs. Je trouve qu’il y a un fond de poésie… mais il faut voir aussi si c’est sain ou non. Il est comment ce bonhomme ? Je veux dire, avec toi. Il t’apporte quelque chose de… de nourrissant, ou est-ce qu’au contraire, il te pompe ton énergie ?

Lyllyah Sody et les images ça faisait deux. Je n’avais jamais prétendu être une grande philosophe, et heureusement ! Je ramenais mes mains devant moi et les entrecroisait tout en m’enfonçant dans le dossier de ma chaise.

— Et… pour dire la vérité, non, je n’ai plus envie d’avoir le temps de me faire des amis ou de trouver quelqu’un dans ma vie. J’ai essayé, au début de l’année. Je suis tombée sur une fille formidable, on était bien toutes les deux et… Je roulais des yeux en soufflant pour essayer de garder contenance. Revenir là-dessus était douloureux. Hé bah elle m’a laissée tomber du jour au lendemain sans trop d’explications. Voilà. Du coup, j’imagine que j’ai vécu ce qu’on appelle… une peine de cœur ? J’eus un demi-sourire. Triste. Ce qui se rapproche à des amis sont des collègues en réalité, et les deux ou trois autres personnes que je pensais avoir en ami, bah… en gros, ils m’ont trahi.

De diverses manières, mais je refusais d’entrer dans les détails. Je repensais indéniablement à Lilibeth, mais son souvenir fut fugace, je le chassais prestement. Je me redressais sur ma chaise pour me refaire une contenance. Je n’étais pas une petite chose malheureuse et à plaindre, je refusais de me laisser abattre, alors je retrouvais mon sourire et m’accoudais à nouveau sur la table.

— En gros, mes amis se résument à mes animaux, et c’est très bien comme ça ! Je me suis plongée corps et âme dans le boulot et tout le monde s’en porte très bien !

Autopersuasion. Et dans tous les cas, si Isla voulait glaner des informations sur moi, admettons qu’elle soit une quelconque espionne envoyée par les sorciers suite à mes tortures, je doutais que connaître ma solitude soit franchement fondamental. Je reprenais mon verre d’eau et m’écartais lorsque le serveur nous amena nos plats. Je le remerciais avant qu’il ne s’éloigne.

— Hé bien, bon appétit !

Je me servais avec gourmandise avant de couler un regard sur une table non loin. La femme buvait que de l’eau tandis que lui en était à sa troisième bière. Il était en embonpoint quand elle était fine comme une fouine. La suprématie de l’homme dégueulasse dans toute son immondicité. Je retroussais le nez.

— Vaut mieux être seule que mal accompagnée.

Étais-je en bonne compagnie ?

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Mer 1 Nov - 17:02
« Au contraire ! Je serai heureuse de voir tes travaux ! » répondit-elle enjouée.
« Oh, euh… » soufflais-tu, en prenant un air gêné, tes lèvres s’étirant : « Peut-être d’artistes que j’apprécie dans un premier temps… » Mais le sujet était vite recentré sur la tenue de Lyllyah, et tu pouffais de rire doucement à la mention de son apparat. « Je suis sûre que cela doit t’aller à ravir. » Un compliment accompagné d’une oeillade intéressée. Bien sûr que tu étais curieuse de voir cela ! « Une journée entière ! Mais quelle idée ! Jamais ! » Tu riais encore, ne pouvant t’empêcher de réaliser que tu passais réellement un bon moment. Tu empruntes une pente dangereuse… vraiment.  « Une heure, c’est largement suffisant ! Le tout c’est de savoir ce que l’on cherche. Mais je me note l’idée, vraiment… ! » Tu lui tirais la langue, comme une enfant, pouffant encore un peu de rire.

« Vraiment ? (...) pardonne-moi pour cet oubli ! » Quelle était douce et attentionnée…
« Ne t’en fais fais. » répondais-tu, avec un sourire. « Non, je viens de Suède. Mais cela fait longtemps que je suis en Angleterre, tout de même… »  Tu ne préférais pas entrer dans les détails, laissant en général plutôt vague ces informations. Les européens n’étaient en général de toute manière pas très sensible à la diversité, ou connaisseur des pays scandinaves. Tu n’étais, jusqu’à présent, jamais tombé sur quelqu’un capable de te donner la réplique sur tes origines.

« C’est un peu déprimant d’aller au restaurant toute seule, non ? » Tu souriais en hochant la tête. « Eh bien, au moins lorsque tu es seule, c’est que tu n’as pas à faire la discussion, cela peut être reposant. Tu n’as pas à cuisiner, et tu manges bien. » Tu souriais, amusée. C’était là un fait réel dans ta vie : tu passais souvent le temps seule. Parfois tu te demandais où tu trouvais cette force. Peut-être était-ce pour cela aussi que tu te sentais si vide, si abandonnée, parfois. « J’avoue, je fais cela parfois… Mais jamais devant les… dessins animés. » Ca tu savais ce que c’était, tu avais trouvé cela fascinant lorsque tu avais découvert l’existence de ces images mouvantes, avec du son, des couleurs… Tu ne pouvais pas dénier le génie des moldus et leurs inventivité.
Sa réaction, après avoir réalisée ce qu’elle vint de dire te fit sincèrement rire. « Pas de problème, mon capitaine. » Tu faisais sans doute une erreur sur le grade : tu n’y connaissais rien !

Votre conversation glissait vers d’autres contrées, bien plus sensible et personnelle pour ta part. Tu n’appréciais jamais parler de toi, encore moins lorsque tu distillais la vérité… Mais tu savais qu’il fallait toujours se découvrir un peu, se rendre vulnérable pour paraître humain. C’était cela aussi, justement dosé, qui créait du lien. « Ne t’excuses pas, vraiment. »  Une sensation de tristesse t’envahissait néanmoins en l’écoutant. Tu détournais le regard quelques secondes. « C’est assez étrange… Car je pense fantasmer une vie familiale… Mais je n’ai… Pas la moindre idée de comment connecter avec lui ? » Ton sourire ressemblait à une légère grimace. « Et parfois, je me rassure en me disant que peut-être il partage ce même sentiment, tu vois ? » Tu reposais tes yeux clairs sur elle. Tu voyais le visage d’Euron flotter dans ton esprit quelques secondes. « Je sais que… Pendant longtemps, j’ai essayé… Et… » Tu te mordis la lèvre, un instant. « … cela m’a touchée. Trop touchée. J’avais la sensation d’être… » Transparente. Inexistante. Pas assez. Alors, tu t’étais toujours battue pour l’être, pour atteindre un idéal invivable. « … de tellement… fuir ce que j’étais moi-même, pour essayer d’être… ce que je pensais qu’il désirait de moi. » Tu grimaces et laisse échapper un rire nerveux : « Tu vas me prendre pour une psycho. Désolée. »

Encore un autre sujet personnel de ta propre vie… De cette vie inventée : tout s'entremêlent, comme tu savais si bien le faire.  « Oh, je ne le côtoie plus depuis longtemps. C’était il y a… » Tu comptais dans ton esprit. « 8 ans ? »  Tu te taisais alors qu’on venait déposer devant vous vos plats. « Il m’aura permis au moins de découvrir du monde, de m’installer ici. Je ne regrette pas. »

Tu écoutais alors Lyllyah commencer à se confier : tu avais dirigé la conversation dans cette direction. Une fille donc ? La même à laquelle elle pensait précédemment ? Donc, Lyllyah fréquentait bien une femme avant… Si, d’éducation tu n’étais pas forcément à l’aise sur ce sujet, au fil de tes missions tu t’étais ouverte à bien des choses : tu t’étais éduquée. Tu ne jugeais pas, tu acceptais simplement. Tu ignorais où tu te positionnais sur la question et en vérité tu ne préférais pas savoir : tu t’étais déjà surprise à trop lorgner sur les formes féminines… Mais cela serait inacceptable dans ton monde.
Tu l’écoutais, et sur ses sourcils se glissaient des traits de peine. « Je suis vraiment désolée Lylly… » Et tu sentais une boule de culpabilité se former dans ton ventre. Pourquoi ? Pourquoi à ce point ? Tout ceci n’était qu’une mission, un mensonge ! Etais-tu vraiment en train de t’attendrir face à elle ? « Je peux comprendre ce que cela fait… J’espère que cela ira quand même. » Tu souriais faiblement. C’était à ton tour maintenant de glisser ta main contre la sienne… Te faire présente. Lui faire sentir ton émotion et lui partager ton soutien.

« Vaut mieux être seule que mal accompagnée. »  Ton regard suivait le sien, et ses pensées furent si claires. Tu détaillais le couple, avant de reposer ton regard sur elle. Tu te sentais rougir quelque peu… alors tu ne pipais mot, le temps de goûter ton assiette… qui était curieusement bonne ! « Je crois que je ne pourrais pas faire comme toi… » Tu pinçais tes lèvres doucement et reposais tes yeux clairs sur elle. « Je veux dire… me contenter d’animaux… ou de mes collègues… Et en l'occurrence j’en ai trop peu. » Tu souriais, l’air mal à l’aise : « En tout cas, je suis vraiment désolée, si je te parais… collante… ou… désespérée. » Tu échappais un léger rire nerveux et ajoutais : « J’aime beaucoup ta compagnie… Tu as l’air si… » Tu avales ta salive, cherchant l’inspiration, les mots justes. « Libre… ? Sans prise de tête… ? C’est… tellement agréable. » Tu lui adressais un réel sourire. « Et en même temps… Entendre que tu es si seule… Cela m’attriste. »
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Soulagée qu’Isla ne souhaite pas m’emmener faire du shopping une journée entière, je ne pus cacher un soupir de soulagement. Pour être complètement sincère, je n’étais pas certaine de savoir quoi chercher dans un magasin de vêtement, en dehors de nouveau jeans ou pantalon et de nouveau t-shirt ou des pulls. Pourquoi irais-je chercher d’autres types de fringues alors que ceux-là m’allaient très bien ? Oh, je l’avais bien remarqué, cette œillade intéressée lorsque j’avais mentionné mon uniforme de sortie, pour autant, je n’avais pas spécialement relevé. Ne pas tomber dans le piège. Une fois ça suffit, pas besoin d’une deuxième ! Pour autant, la perspective de la revoir, de mieux la connaître par son art, de passer du temps avec elle dans les boutiques ou dans la forêt avec les chevaux ne m’était pas déplaisante. Il fallait aussi savoir profiter sans trop en attendre, et clairement, je n’attendais plus grand-chose d’autrui.

Fallait pas s’approcher
Quand on touche, ça brûle
Le caca de canard, c’est caca
Qui s’y frotte s’y pique
Quand est-ce qu’on mange ?


Ainsi donc elle était originaire de Suède. Marrant, elle n’en avait pas l’air, mais après tout, je n’étais pas certaine d’avoir la gueule type de la Suisse lambda. Au contraire, on pourrait me donner des origines écossaises avec mes cheveux, mais hé ! Pourquoi pas ? Je n’avais jamais rien trouvé sur mes origines et en fait, je m’en foutais. J’étais née, j’étais là où je devais être et c’était tout ce qui comptait. Il ne me manquait rien, mes origines ne changeraient pas qui je suis présentement.
Comme si elle avait entendu mes pensées, Isla répondit quant au fait d’aller au restaurant seule. Alors, je lui prêtais une oreille attentive puisque cette idée ne m’avait jamais convaincue. Je préférais prendre à l’emporter et manger devant un bon film. Je souris.

— Ouais OK, mais tu n’as pas le confort de ton chez-toi. Genre faut te tenir bien sous prétexte que tu es en public. Des fois, c’est contraignant.

À comprendre : ça me fait chier toutes ces règles sociétales à la con. Pourquoi on ne pourrait pas lâcher un gaz en public si on en avait besoin ? Sous prétexte que ça indispose les autres ? Ouais, mais si ça me soulage moi ? Hein ? Ce n’est pas sans arrêt égoïste, c’est juste du savoir-vivre. Enfin, c’est ce qu’avait essayé de m’inculquer l’orphelinat où j’avais grandi, mais comme quoi, je n’étais pas complètement convaincue. Peut-être que la vie en dortoir que je subissais depuis l’enfance et encore maintenant au boulot ne m’aidait pas. Ce qui expliquait aussi pourquoi j’étais attachée à mon chez-moi, à mon bordel et à mes propres gaz.
Je souris à Isla lorsqu’elle m’avoua ne jamais regarder de dessins animés. Évidemment ! C’était une adulte, et moi, j’étais une enfant dans un corps d’adulte.

Puis, silencieuse, je l’observais perdre un peu de son éclat. Son regard fut voilà par une once de tristesse alors qu’elle se confiait au sujet de sa famille. Respectueuse, je l’écoutais en opinant du chef pour lui indiquer que je la suivais, et que même si je ne comprenais pas forcément, elle trouvait une oreille attentive chez moi.

— Si je te prends pour une psycho, c’est que l’hôpital se fout de la charité, plaisantais-je pour essayer de la détendre. C’est difficile pour moi de me prononcer puisque nos vies sont drastiquement différentes, même si elles se ressemblent, mais… je pense qu’une personne qui te demande d’être quelqu’un d’autre, en fait, ce n’est pas une personne qui t’aime. Ou qui ne t’aime pas sainement je dirai. Je ne suis pas maitresse de l’amitié et de la famille, loin de là, mais ce que je suis sûre, c’est que je ne veux pas être une autre personne avec ceux que j’ai envie d’avoir comme amis.

Je ne veux pas mentir, je ne veux pas me faire passer pour ce que je ne suis pas… ce que justement on me fait subir. Et ça fait mal ! En haussant les épaules, parce que je n’avais pas de discours tout fait pour l’aider, je suggérais, naïvement, en mettant les pieds dans le plat parce que c’était l’un de mes talents.

— Tu ne veux pas lui dire frontalement ce que tu ressens ? Qu’est-ce que tu as à perdre ? Et s’il ne t’écoute pas, au moins tu sais à quoi t’en tenir et tu pourras passer à autre chose. Non ?

Compatissante, je lui souris lorsqu’elle m’évoquait les trop rares points positifs de cette relation. Heureusement qu’il y en avait, et peut-être que j’avais un point de vue élitiste et idéal de l’amitié et de la famille, mais pourquoi être quelqu’un d’autre sous prétexte d’être aimé ? Porter un masque, je le faisais déjà bien assez quand j’étais au boulot durant les missions, pas besoin d’en rajouter lorsque j’étais en privé !
À son tour, elle glissa sa main dans la mienne alors que je lui racontais un peu de moi, et je lui souris, touchée, mais je n’en étais pas moins malheureuse même si le sujet pouvait faire un peu mal.

— Oh, ça ira, faut pas t’en faire ! Je lui caressais les doigts du bout du pouce. Il m’en faut plus, la vie est comme ça. Je finirai bien par tourner la page.

Pas besoin de thérapie, et pas besoin de m’apitoyer sur mon sort. La vie continuait, et je n’étais pas du genre à me prendre la tête sur les choses futiles que je ne maitrisais pas, à savoir : la société et les gens ! On ne me veut pas et on me jette, OK. On me garde pour ce que je suis, très bien. Ni plus ni moins.
Je me resservais une bouchée en savourant mon assiette alors que je me permettais un avis sur un couple à une table non loin. Je revenais sur Isla lorsqu’elle me répondit. Nos regards se croisèrent.

— Tu ne me parais ni collante ni désespérée ! On a tous nos hauts et nos bas. Je lui souris avec compassion avant de pouffer de rire et de hocher la tête. C’est ma devise, ne pas me prendre la tête ! Avec mon boulot, les accidents, les morts que j’ai vus, je sais que la vie est trop courte pour qu’on se prenne la tête pour certaines choses. Je préfère être seule avec mes animaux et en paix, plutôt que torturée par des gens peu scrupuleux qui veulent se servir de moi ou que sais-je.

Seule ou mal accompagnée en bref. Je pris une gorgée d’eau.

— Faut pas être triste pour moi, je vais bien ! Faux. Et je ne suis pas seule, j’ai mes animaux. Mon sourire se fit goguenard. Et ce soir en plus, je suis en excellente compagnie alors, tu vois ? Tout va bien !

Je lui fis un clin d’œil tout en reprenant une bouchée savoureuse. C’était bon ce truc !


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