Le chef du bureau des aurors, l'héritier de la maison Black, le mage noir... Tous ses titres ronflants semblaient bien loin maintenant alors qu'il était en train de se débattre comme un adolescent avec la jeune Carrow.
Et pour cause, Orion n'était pas du genre à livrer facilement à ce genre de facétie. À ce moment précis, il était surtout grisé par l'enthousiasme de Cyria. Il était étonné de découvrir cette facette de sa personnalité, quelque chose d'étrangement humain pour celle qui était toujours si digne, toujours si peu encline à livrer un petit morceau d'elle-même.
Le masque tombait et Orion n'était pas déçu du visage qu'il décernait derrière ses faux semblants. Elle était bien plus vivante que beaucoup l'auraient imaginé.

« Mr. Black, je vous soutiens que si vous ouvrez votre cadeau maintenant… Cela me donne une raison supplémentaire pour ne pas venir à votre anniversaire ! »
Après une lutte acharnée, Cyria à genou sur le lit du jeune homme s'écarta un peu de lui. Jamais elle n'avait eu l'air aussi négligée et paradoxalement, jamais il ne l'avait trouvé aussi belle.
« Et moi... » commença-t-il avec un rire dans la voix. « Je vous soutiens mademoiselle Carrow que vous ne serrez pas capable de me refuser un tel privilège le jour de mon anniversaire même si je profite un peu de mon cadeau aujourd'hui. » Il leva un peu la tête, provocateur. « Les gens du commun ont beau dire ce qu'ils veulent, tout mangemorts que nous sommes, nous ne sommes pas si cruel que ça. » A dire la vérité, il comptait plus sur son charme que sur la mansuétude de la danoise.

Et le combat reparti de plus belle dans un chaos indescriptible. Les oreillers volèrent dans tous les sens en même que les mains des sangs purs essayèrent de se frayer un chemin vers les points les plus sensibles de l'autre.
Le calme habituel de l'appartement était momentanément partagé entre éclat de rire, grognements et respiration lourde et douloureuse et finalement, après de nouvelles minutes de luttes... : « Je m’avoue vaincue. » Le souffle court et les cheveux en bataille, Orion se laissa tomber sur le dos. Bientôt, la jeune femme arriva à son niveau. « Il est plutôt en forme, papy. »

Orion ouvrit lentement la bouche, pris de cours par l'audace de l'espionne qui arborait un grand sourire moqueur. « Tu as une conception bien étrange de rendre les armes... » Commença t'il par dire, une petite lueur mauvaise dans le regard. « Je pensais t'avoir montré que j'avais encore de beaux restes la dernière fois dans ton bureau... » Une petite allusion à leur étreinte pour la décontenancée avant de... « Mais tu as visiblement besoin d'une piqure de rappel ! »
Il réalisa un tonneau rapide pour se rapproche d'elle. Pur l'immobiliser, il s'installa à califourchon sur ses jambes, dos à elle, il se tourna un peu vers elle pour lui présenter son profil et un sourire sadique. « Technique interrogatoire numéro vingt-six... » Murmura t'il énigmatique. « Le supplice par les pieds.. ! » Et il ne lui laissa pas le temps de comprendre où il voulait en venir. L'immobilisant de tout son poids, le sang pur attrapa ses pieds entre ses mains et commença à lui délivrer les pires chatouilles qu'il avait en stock. « Alors... Le département des mystères ne vous pas appris à résister aux chatouilles ! » Il partit d'un grand rire démoniaque, résistant sans mal aux tentatives de la jeune femme pour se libérer de son emprise. Pendant de longues secondes, il s'appliqua à la torturer ainsi, localisant ses points les plus sensibles pour la rendre aussi folle que possible.
« La revanche des papys ! » Grommela t'il hilare en se laissant retomber tout près d'elle, un grand sourire satisfait aux lèvres.

Il tourna la tête vers elle et l'observa alors que lentement leurs respirations reprirent un cours normal. « Dis-moi... Sans parler de t'enlever cette chemise ou pas... » Dit-il pour parler implicitement de coït. « Tu accepterais de dormir avec moi ce soir ? » suspendu à ses lèvres, il l'observait l'air grave, visiblement cette question n'était pas anodine pour lui.

Elle avait accepté et Orion arrêta de retenir son souffle. Dans son étrange conception du monde, dormir simplement avec quelqu'un était quelque chose de très particulier, plus encore s'il ne venait pas de coucher avec la personne en question.
« C’est moi, ou tu es… pressé, en général ? »

Elle se lovait contre lui en posant cette question aux abords si innocente, mais qui creusa quand même un sillon soucieux au milieu de ses sourcils. Était-il trop pressé ? Était-il en train d'aller trop vite ?
À dire vrai, il avait toujours été du genre rapide avec les femmes, cherchant à conclure avant d'apprendre à les connaître. Et pour cause, généralement, il s'en moquait bien.
Mais la situation était différente, Cyria était plus que le coup d'un soir... ou de quelques soirs. Il ne savait pas ce qu'elle était en réalité et comprenait mal les sentiments qu'il nourrissait envers elle. Il avait l'impression que son obsession de châtier les meurtriers de sa mère s'était en quelque sorte cristallisée en elle. À moins que cela ne soit autre chose ? Difficile à dire. Il n'avait jamais pris la peine de se questionner sur des choses si personnelles. Il n'avait pas de mal à déballer les sentiments qui émergeaient à la surface de son esprit, mais creuser plus en profondeur semblait être quelque chose d'encore trop pénible.
Il s'était cependant promis d'être aussi honnête que possible avec elle.

« Oui. » Répondit-il simplement en entortillant autour de son index l'une de ses mèches de cheveux. « En général... Avec les autres femmes que j'ai connues, j'essayais même d'aller le plus vite possible. D'aller à l'essentiel, car le reste ne m’intéressait pas assez. » Ce n’était évidemment pas ce qu'il ressentait pour la Carrow... le simple fait de lui confier ouvertement ce genre de chose en disait long sur la question ! Avec quelqu'un d'autre, il ce saurait contenté d'éluder la question. « Mais ce n'est pas pareil. Je t'ai proposé de former un couple, mais je ne suis pas sûr de savoir ce que cela signifie finalement... » Il tourna son regard vers elle, une petite moue songeuse accrochée aux lèvres. « Alors je me contente de te demander ce dont j'ai envie sans savoir si c'est vraiment la bonne chose à faire. » Assez égoïste comme façon de procéder.

Il finit par se tourner complètement sur le côté lui aussi, face à face avec la danoise. De la pulpe du doigt, il souligna la courbe de sa mâchoire, perdu dans sa contemplation avant de reprendre l'air soucieux. « Tu penses que je vais trop vite ? Je ne veux pas te mettre mal à l'aise ou quoi que ce soit. C'est juste que je me disais qu'il serait surement très agréable de me réveiller demain matin à tes côtés... Comment ça se passait dans... dans tes anciennes relations ? » Il marqua à nouveau une courte pause, ce demandant s'il était sûr de vouloir savoir ce genre de chose... Puis, un petit sourire moqueur bordant ses lèvres. « À moins que tu ronfles... Là, nous allons avoir un nouveau problème ! »

Ton visage était de nouveau calme, l’ombre d’un sourire léger aux lèvres. Tu observais l’homme en face de toi, posant lentement le bout de ton doigt sur la ride soucieuse qui se formait sur son front. Tu la frôlais quelques secondes puis glissais ta main contre sa joue avant de la déposer contre son torse.

Il semblait réfléchir et tu prenais ce même temps pour réfléchir à ce même sujet. Peut-être étiez-vous deux parfaits opposés : il allait trop vite, et toi pas assez. Il était tête brûlée, et toi tu te perdais dans les méandres de tes réflexions… « C’est quoi… L'essentiel ? » demandais-tu calmement, curieuse du point de vue de ton…amant ? De ton partenaire ? L’idée même de l’appeler ainsi te semblait si étrange et irréel. « … mais je ne suis pas sûr de savoir ce que cela signifie finalement… » Tes lèvres s’étiraient légèrement, dans un sourire légèrement contrit. La suite quant à elle, t'amusas davantage et tu levais les yeux au ciel gentiment. « J’imagine que pour l’instant c’est à nous de décider ce que cela veut dire… » Et le jour où cela deviendra de notoriété public… Tu n’étais pas réellement sûre que vous pourriez encore avoir cette liberté. Pas en public, du moins.

Doucement, l’auror se glissa sur son flanc aussi. Alors, tu glissais délicatement ta jambe entre les siennes, pour garder le contact et le provoquer davantage. Ton regard est doux, dénué d’émotions particulières, juste lisse et franc. A l’image du contact léger contre ta mâchoire. « Peut-être que c’est moi qui suis trop lente. » admettais-tu doucement. Ton regard est dans le vague quelques secondes, tu as une légère moue de réflexion avant d’ajouter : « Je ne suis pas certaine que mes précédentes relations soient des exemples en terme de…. Présence de ma part. » Tu étais carriériste et avant de prendre ce poste, tu étais souvent sur le terrain…. Tu n’avais jamais regardé tes heures et parfois tu étais de sortie la nuit.

A la taquinerie, tu ouvrais la bouche faussement offusquée et remontais ta main vers l’emplacement - que tu estimais - du son téton. Tu estimais, tu menaçais ! Mais n’exécutais guère ! « Jusqu’à présent, personne ne s’en est jamais plaint…. » Et tu espérais que tu ne ronflais pas…. « J’imagine que tu découvriras cela très vite. » Tu savais que tes nuits pouvaient être compliquées…. Souvent courtes, parfois accompagnées de cauchemars mais souvent avortées pour t’occuper l’esprit à autre chose ou observer les étoiles. Tu avais toujours eu du mal à dormir dans une pièce close et tu ignorais d’où cela provenait.

Un silence, un blanc dans votre conversation sans sens. Tu réalisais que tu ne savais pas sur quoi enchaîner, peut-être était-ce le moment où tu pouvais simplement te contenter de l’embrasser pour combler le vide…. Tu avais beau prétendre être à l’aise, il y avait toujours une infime partie de toi conditionnée pour être intimidée par sa présence. Tu espérais qu’il ne le découvre jamais et que tu te débarrasserais de cela très vite…

Alors, tu ne brisais pas ce silence, il y avait sans doute du bon dans cela aussi, à mesurer le temps et le laisser s’écouler entre vous.
Lentement, tu posais le bout de ton index le long de son nez : tu en retracais son arrête ; contre l’une de ses pommettes : tu dessinais la forme ; descendais contre sa joue puis dans sa courte barbe ; suivais sa jugulaire le long de son cou, pour remonter lentement contre sa gorge et son menton ; pour finir sur ses lèvres.
Si jusqu’alors ton air était mi-neutre, mi-curieux, tes lèvres s’étirèrent dans un léger sourire, peut-être un brin amusé, un brin satisfait.
Ton index frôlait ses lippes comme si tu y déposais un quelconque artifice : que nenni. Bientôt, tu appuyais légèrement contre sa bouche pour forcer délicatement le passage entre ses lèvres. Tu débutais un nouveau jeu, dont les rôles étaient probablement, habituellement, inversés.

Ton regard revenait se plonger dans le sien. Il pouvait y trouver une nouvelle lueur de défi taquine. Tout ce qui comptait était de ne pas craquer la première…