Friendzone Time

Depuis mon après-midi avec Thaddeus, je retournais le problème dans tous les sens. Depusi décembre, je cherchais encore et toujours à savoir qui avait pu m’envoyer ce livre sur l’élevage des dragons.  Je ne voyais pas trop comment savoir qui me l’avait fait parvenir puisqu’il n’y avait aucun mot avec et qu’en prime, c’était un elfe de maison qui était venu me l’apporter. Impossible donc d’identifier le hibou de l’expéditeur et Merlin sait que j’avais appris à les reconnaitre avec le temps ! C’est sans doute pour cela que mon mystérieux admirateur avait trouvé un autre moyen… C’était quelque chose de déroutant. Je n’arrivais pas à me faire à l’idée d’avoir un admirateur secret, quelqu’un qui aurait un quelconque intérêt pour moi. Je n’ai d’ailleurs jamais été très portée sur la chose. Et puis qui donc voudrait sortir avec moi ? Enfin c’était sans doute mieux comme moyen parce que si un garçon m’avait approché, j’aurai bien été capable de prendre la fuite pour le coup. Personne ne m’a jamais dragué, les choses c’était faites naturellement avec Niall alors je ne savais pas trop ce que ça voulait dire de se faire draguer pour le coup. Je ne pouvais pas demander leur avis à mes parents. Je ne posais jamais de question de ce genre à ma mère puisqu’elle n’avait connu personne depuis mon père alors pour moi, il était évident qu’elle non plus ne se rendait pas compte quand un homme lui manifestait son intérêt. Et mon père ? Le connaissant il aurait été capable de me faire une liste des choses à vérifier avant de sortir avec le moindre garçon, si ce n’était pas de me dire dans son prochain hibou de me concentrer sur les études et que les garçons ne valaient pas la peine de m’approcher. Je penchais même plus pour la seconde solution parce que je le sais, je suis encore son petit bébé.

J’avais donc fais le tour des diverses possibilités. Il fallait que la personne me connaisse parce que je ne dis pas à n’importe qui que je suis passionnée par les dragons. Généralement, c’est quelque chose qui a tendance à me faire passer pour une folle. A croire que les gens me trouvent trop mignonne pour m’imaginer en face d’un dragon… Mais moi je ne vois pas où est le problème honnêtement ! Enfin un dragon ce n’est pas forcément effrayant tout de même… Mais du coup, il y a très peu de personne au courant de cela. D’après les idées de Thaddeus, il pourrait s’agir de quelqu’un qui aurait voyagé dans le pays d’où vient l’ouvrage. Mais quand même… Qui aurait voyagé dans les pays de l’Est ? Déjà sur ce point, je ne voyais vraiment personne. Un timide ? Pour le coup cela m’aidait encore moins. Le rare timide que je connaissais n’était plus à Poudlard depuis quelques temps et franchement, j’osais espérer qu’il aurait mis un mot en m’envoyant pareil cadeau. Non, tout cela n’avait aucun sens. Et après quelques jours de réflexion, j’ai donc fini par en déduire que s’il s’agissait d’un garçon, je n’avais pas beaucoup de possibilité. On oublie clairement le côté ténébreux, quelqu’un qui me connait assez pour connaitre ma passion sait que ce genre de chose aurait tendance à me faire fuir plutôt qu’à m’attirer comme beaucoup de mes camarades. Et en prime, personne n’était venu me draguer alors que Noël, c’était il y a presque deux mois ! Ce n’était clairement pas un cadeau d’Ethan ou de Jimmy, ni même d’aucun membre de leur famille parce qu’il me l’aurait remis en main propre ou alors serait rapidement venue me voir pour me demander si j’étais contente du cadeau. Puis quand même un livre aussi poussé…  Non pas que mes amis ne soient pas sérieux dans leur études mais c’était plutôt du genre d’un Serdaigle ça. Et des Serdaigle que je cotoie, il n’y en a pas cent ! Je ne voyais pas du tout Elise me faire un cadeau de ce genre. Je n’avais donc que deux possibilités du côté masculin. La solution d’Amaury me semblait la moins évidente. Il ne restait donc qu’une solution qui me semblait évidente pour le coup. Le seul souci était donc de réussir à voir la personne maintenant.

Après avoir passé une partie de la journée à la bibliothèque, je me retrouvais donc à parcourir les couloirs de Poudlard. Il ne devait pas être bien loin tout de même. C’est alors que je finis par apercevoir la chevelure brune de mon camarade. Livre sous le bras, je tentais de me faire remarquer de lui. « Franck attends-moi ! » Je suis habituellement plutôt discrète mais j’avoue que je ne me voyais clairement pas débarquer à la table des Serdaigle en plein milieu d’un repas. Ça pour le coup, ça aurait été beaucoup moins discret parce que tous les regards auraient été tournés vers nous ! Non, là, à cette heure, les gens prennent plutôt la direction des dortoirs pour déposer leurs affaires avant de passer une soirée plus ou moins tranquille. Certains auraient sans doute l’idée d’aller faire un tour dans les rues de Londres tandis que d’autres profiteraient de la soirée pour jouer à un jeu. Rapidement, je rejoignis mon camarade et l’entrainais légèrement à l’écart pour ne pas être entendue de tous. Ne manquerait plus que cela, qu’on m’entende… Cela aurait été horriblement gênant vu ce que je comptais lui dire… Je commençais à me mordiller doucement la lèvre inférieure. Je n’avais jamais eu à faire cela donc évidemment, je ne savais pas trop comment m’y prendre pour le coup. « Voilà… C’est un peu gênant… » Je respirais alors un grand coup. « J’ai bien reçu ton cadeau. Mais je préfère te dire tout de suite que ce n’est pas mon genre de… Enfin… » Je ne savais pas trop comment dire les choses. « Ça m’a fait plaisir évidemment mais… » J’étais nerveuse au possible. « Franck je suis désolée, c’est pas contre toi mais je t’ai toujours vu comme un ami en fait… » Je devais être rouge au possible, je sentais la chaleur me monter aux joues.

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Friendzone Time

Pour Frank, la journée était assez habituelle. Rien d’étonnant, aucune péripétie ni même de mystère scientifique ou autres élèves malades à se mettre « sous la dent » pour passer l’ennuie. Il avait suivi ses cours quelques fois magistraux, d’autres fois plus pratiques non sans assiduité où sérieux, mais sans véritable motivation. Est-ce qu’il avait dû se prendre la tête pour des histoires de Saint-Valentin et autres choses de ce genre ? Non, pas vraiment. De toute façon il n’avait personne à qui offrir de cadeaux et il se savait bien assez peu doué là-dedans pour se tenter à faire de l’improvisation ou même à « draguer » qui que ce soit. De toute façon, la dernière fois qu’il a essayé d’être aimable avec une jeune femme, il s’est retrouvé avec une joue plus rouge qu’une beuglante après avoir simplement dit qu’au final, cette personne n’était peut-être pas aussi bête qu’un bulot mort contrairement à ce qu’il pensait. Mauvaise pioche, il semblait que ce n’était pas un compliment « satisfaisant».
De toute façon, son esprit vagabondait maintenant à l’idée d’améliorer le remède contre la dragoncelle et d’en faire un vaccin préventif. Peut-être qu’en dosant les ingrédients différemment ou en ajoutant autre chose, il serait possible de simplement prévenir cette maladie et la réduire à néant. Dumbledore avait déjà amélioré tout ça mais… Et si il pouvait faire plus ? S’il pouvait marquer l’histoire ? Quoique… Effacer de la planète des pustules gênantes pour les personnes infectées n’était peut-être pas le fait d’arme le plus beau à mettre à son palmarès. Enfin, ce pourrait être l’une des nombreuses choses qu’il pourrait faire une fois les études finies. Il se demandait aussi s’il devrait encore se changer en Hibou pour soulager le subconscient de Sélénya de ses expériences traumatiques qu’elle devait, selon lui, extérioriser pour se sentir mieux. Elle ne savait pas qu’il était un humain ? Ce n’était pas vraiment grave selon lui. Après tout, il n’avait jamais rien raconté à personne et maintenant, s’il venait à le dire, ça n’effacerait en rien le fait qu’elle en ai déjà trop dit pour qu’il oublie tout.

*A moins qu’elle se risque à me faire un sort d’oubliette mais j’ai des doutes là-dessus…* pensait-il alors qu’il entendit son nom être interpelé au loin. Se retournant, il vit une de ses amies courir vers lui. Mathilde, une Poufsouffle, arriva vers lui et l’emmena à l’écart de la masse de gens qu’il n’avait pour ainsi dire même pas remarqué. Enfin, une fois isolés, la jeune femme commença à lui baragouiner des mots qu’il ne comprenait pas. Un cadeau ? Le Serdaigle chercha dans sa mémoire sans rien trouver de tel. Cela amena en lui une autre question, à savoir pourquoi il lui aurait fait un cadeau ? Il avait raté son anniversaire ? On était aux périodes de Noël ? Pas vraiment non plus… Enfin, il l’écouta dire qu’elle le considérait comme un ami. A cette phrase, le visage de Londubat se targua d’un sourire bienveillant et franc alors qu’il put dire avec aplomb.

« Eh bien c’est gentil de ta part. Je te considère aussi comme une amie, t’en fais pas, et y’a pas besoin d’être gênée pour ça ! Par contre… » Il laissa une pause, cherchant un dernier instant avant d’être sûr de ne rien avoir offert à qui que ce soit, puis se lança. « De quel cadeau tu parles ? Ca fait longtemps que je n’ai rien offert à personne si ce n’est des chocolats avec un « remets-toi bien de tes furoncles » à ma grande-tante… Je suis presque sûr que tu ne parles pas de ça. J’ai raté ton anniversaire ? » Demanda-t-il le plus simplement du monde, ne remarquant que très tard la teinte rouge que prenait le visage de sa camarade à laquelle il demanda alors, sur le ton presque intrigué et légèrement inquiet.

« T’es toute rouge par contre, tu veux pas aller voir l’infirmier ? Tu as peut-être de la fièvre… C’est assez courant à cette époque. »

Codage par Libella sur Graphiorum

Friendzone Time

J’avais vraiment de quoi me sentir ridicule. Et puis en même temps, je ne voulais pas gâcher une amitié avec Franck parce que quand même, ça durait depuis le collège. Un des avantages de côtoyer les mêmes personnes depuis le début des études quasiment. Mes seules amitiés plus longues que cela, c’est avec les Prewett alors c’est pour dire… Mais ce sont des cas particuliers parce que je vis à moitié chez eux depuis que j’ai neuf ans donc évidemment, ce n’est pas comparable. Je n’aimais pas cette situation, j’avais l’impression de repousser quelqu’un. Ce n’est vraiment pas mon genre, promis ! Mais tout de même, je ne vais pas m’engager dans quelque chose si je n’y suis pas totalement investie. Et il faut bien reconnaitre qu’une relation… Non, ça ne risquait pas pour le coup. Je ne voulais pas de nouveau m’embarquer là-dedans, j’étais très bien toute seule avec des amis pour le coup. Je sais bien que certains avaient tendance à s’inquiéter. Mais tout de même, je ne risquais pas grand-chose pour le coup. J’avais juste eu un semblant d’idylle. D’accord, j’en avais quelques séquelles, on m’avait ramassé à la petite cuillère pendant les vacances mais je m’efforçais de ne pas y penser, juste pour ne pas recommencer à broyer du noir. Et pour le moment, j’y arrivais très bien en fait ! J’avais même décidé d’écarter tout de suite l’éventualité que le livre vienne de Niall. Non pas qu’il ne me connaisse pas assez pour faire ce genre de présent. Juste que je ne le voyais pas m’offrir ça alors qu’on ne se voyait plus. S’il voulait reprendre contact, il avait eu plusieurs mois pour le faire donc non, cela ne pouvait pas venir de lui. Il avait beau adorer les créatures autant que moi, ce n’était franchement pas son genre. Cela avait au moins réduit un peu les possibilités.

J’observais les réactions du jeune homme et fronçais légèrement les sourcils. Je venais de lui dire que je le considérais juste comme un ami et il le prenait drôlement bien. Bon… Il fallait donc croire que je me suis trompée de personne. Cela accentua encore ma gêne. Mais qu’est ce qui avait bien pu me passer par la tête pour que je pense que le livre venait de Franck ? Je ne m’en sentais que plus gênée encore. Je me sentais totalement idiote pour le coup et qu’il me dise que je n’avais pas besoin d’être gênée pour ça me fit rougir encore plus. C’était à croire que je ne trouverais jamais l’expéditeur de cet ouvrage. Je le serrais un peu plus contre ma poitrine en baissant le regard. Bon d’accord, mon ami ne voyait même pas de quoi je parlais puisqu’il me demanda de quel cadeau il s’agissait. J’esquissais un léger sourire à la description du dernier cadeau qu’il avait envoyé. Cela ne me surprenait pas tant de lui pour le coup. Il me demanda ensuite s’il avait raté mon anniversaire. « N… Non, il est passé depuis bien longtemps, c’était début juillet. Il y a pas grand monde au courant de cette date-là. » Je me cachais le visage derrière mon livre quand il me fit remarquer que j’étais toute rouge. Non, pas besoin d’aller voir l’infirmier. Il risquait de ne pas pouvoir faire grand-chose le pauvre. Aucune potion n’allait pouvoir calmer ma gêne, j’en avais bien peur. De la fièvre ? Je secouais vigoureusement la tête à cette idée. « Non, je vais bien ! Je suis juste… Gênée d’avoir fait une petite erreur de jugement. » Je ne voyais pas d’autres mots pour qualifier ma bévue. Il y avait vraiment de quoi se sentir ridicule.

Je lâchais alors un soupir. Me voilà donc revenue à mon point de départ dans ma petite enquête. Il avait décidément bien joué son coup mon père Noël secret, il avait tout fait pour que je ne risque pas de le retrouvais. Je montrais alors le livre au Serdaigle. « J’ai reçu ça pour Noël… Mais impossible de savoir qui me l’a envoyé ! C’est en train de me rendre dingue… » Je fis alors une petite moue de réflexion. C’était une histoire de fou. Ma mère savait juste que ce n’était pas mon père qui me l’avait envoyé. Et mon père ne savait même pas que j’avais ce genre de livre en ma possession, je ne lui en avais même pas parlé dans mes derniers hiboux. « Je vois vraiment pas qui aurait ou me l’envoyer… Et je cherche depuis que je l’ai ! Tout ce que j’ai pu savoir c’est qu’il est visiblement rare et assez cher mais ce n’est évidemment pas ce qui m’intéresse… » Je n’avais effectivement jamais vu ce genre d’ouvrage dans les rayonnages de la bibliothèque de Poudlard. Mais après tout, c’était peut-être d’un niveau un peu trop élevé pour nous ? Il faudrait sans doute que je demande leur avis au professeur Carrow ou à Heimir…

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