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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Rien n'est jamais définitif, pas même une famille | Avec Soledad :: United Kingdom :: Angleterre :: Londres :: Witches Bazaar
Elida Sutton
Elida Sutton
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Jeu 21 Sep - 10:10
Rien n'est jamais définitif, pas même une familleMercredi 1er Juillet 2020 | Avec @Soledad Velasquez
C’est toujours aussi étrange de revenir ici, à la maison. De passer d’un monde magique à un monde sans aucune Magie. De passer des journées entières à utiliser ma baguette, puis tout d’un coup de faire comme si j’étais une de ces adolescentes jugées normales. De pouvoir parler de sortilèges, potions et créatures librement, puis tout d’un coup d’être interdite de ne serait-ce que prononcer ce mot, Magie. Encore plus depuis que tout le monde est au courant de son existence : maintenant, on ne me prendrait plus pour quelqu’un qui a trop d’imagination, mais comme une Sorcière – sauf qu’en fait, je suis les deux.

Est-ce mal de me sentir mieux à Poudlard qu’ici ? Dans cette maison de campagne, l’ambiance est pesante. Elle l’a été dès qu’on a compris qui j’étais, ou plutôt ce que j’étais. Et chaque été, c’est de plus en plus désagréable, de plus en plus dur. Mes Mamans ne sont plus comme avant, devenant plus froides, plus distantes. Comme si elles ne voulaient plus être mes Mamans. Simplement à cause de la Magie. L’été a ce pouvoir de toujours tout remettre en question, de faire tourbillonner dans ma tête les doutes et les regrets. Je n’aurais pas dû être une Sorcière, je les ai déçues toutes les deux.

Alors, est-ce ma faute ou la leur ? Je passe du temps à y réfléchir, sauf que je n’ai qu’une réponse : ce n’est la faute de personne, ou c’est celle de tout le monde. Et je me replonge dans les manuels scolaires, je relis mes cours notés à la plume, je me rappelle les ingrédients curieux à mettre dans un chaudron, je me revois réussir un sortilège, et ça va mieux l’espace d’un instant. Le pourquoi du comment cette Magie est là n’est pas si important que cela : elle est là, c’est tout. J’aurais cru que mes Mamans s’y feraient, mais pas du tout. Pourtant, moi, je m’y habitue.

Peut-être faut-il leur laisser plus de temps ? Je n’ai pas l’impression que ce soit utile. Comme avec ces Moldus qui attaquent les Sorciers, qui les détestent : le temps n’arrangera rien, ils sont simplement fermés d’esprit. Et ça, c’est dangereux. Mais moi, je suis prudente. Je me tais à la maison, mes livres de Magie ne sortent pas de ma chambre, et aux gens qui se posent des questions je mens parfaitement, même si en réalité je n’ai pas beaucoup besoin de le faire. Les gens pensent deviner tout seul, alors je ne les démentis pas et on ne m’embête pas. Donc, tout va bien.

Mais pas ce matin. Non, ce matin il y a quelque chose de plus dans l’air. Maman Sidney n’est pas encore partie travailler, elle commence un peu plus tard le mercredi, pourtant elle est déjà debout. Enfin, plutôt assise. Sur une chaise, à côté de Maman April. Ça fait maintenant quatre ans, un peu plus, que je ne sais pas comment faire avec elles. Faire comme si tout allait bien alors que leur comportement a grandement changé me paraît impossible. Aussi, je me contente d’être polie. J’apprends à gérer tout ça, petit à petit, me contentant d’un « Bonjour » tout simple avant de me diriger vers la cuisine.

Le matin, il faut manger. C’était mon but en sortant de ma chambre, mais Maman Sidney m’arrête avec une toute petite phrase. « Tu dois partir. » Les yeux ronds, je m’arrête au milieu et me tourne vers elle. Partir ? Où ? Quand ? Comment ? Combien de temps ? Pourquoi ? Toutes ces questions, je n’ose pas les poser. Ses explications sont brèves, mais claires : ma présence est dangereuse pour elles, elles ne veulent pas me cacher, préférant me dénoncer aux Moldus qui détestent les Sorciers si je ne pars pas. De Mamans aimantes à Mamans distantes, elles passent tout d’un coup à plus-Mamans-du-tout.

Je secoue un peu la tête, refusant d’y croire pendant quelques secondes. Pourtant, je sais qu’elles le pensent : je les connais, je connais leurs regards, leurs tons de voix. Elles sont sérieuses, et si elles avaient pu faire comme mes tout premiers parents – me poser devant une porte – elles l’auraient fait. Mais je suis trop grande pour ça, alors elles s’y prennent autrement. C’était sûrement plus facile quand j’étais bébé, plus facile pour moi je veux dire. Je n’ai pas compris à ce moment-là. Tandis qu’aujourd’hui, je comprends. Et ça fait mal. Au ventre, à la gorge, au cœur, comme un crabe qui me pince partout à la fois.

Peut-être devrais-je protester, mais qu’y a-t-il à dire ? Je ne suis qu’une intruse ici. Un monstre à leurs yeux. Elles ne veulent plus de moi, je n’aurais même jamais dû être là. Alors je baisse la tête, essayant de cacher ces larmes qui sont décidées à se montrer. Au fond, j’espérais. Qu’elles s’y fassent, qu’elles m’aiment encore, qu’elles se rendent compte que la Magie n’est pas si terrible que cela. Sauf que non, cela n’arrivera jamais. Je suis seule, de nouveau abandonnée. On ne m’avait pas prévenu, à l’époque, qu’il y avait un risque que cela recommence…

L’esprit un peu perdu et embrumé, je me fais rapidement bousculer par mes Mamans. Là, tout de suite, bientôt, très vite. Quand elles décident quelque chose, il faut que ça se fasse sans trop tarder. Se rendent-elles seulement compte ? Que j’ai quinze ans, que je ne suis pas une adulte, que je ne sais pas comment faire ? Sûrement. Mais peu leur importe. Je suis une Sorcière, tout le monde me déteste, je n’ai plus le droit de vivre ici. Alors je balbutie un petit « Pardon » avant de retourner dans ma chambre – qui ne le sera plus bien longtemps.

Si l’envie de me cacher sous le lit pour pleurer est grande, j’ai bien compris que je n’avais pas le droit. C’est injuste. Je regarde l’espace avec désespoir : partir d’ici pour aller où ? Je préfère être à Poudlard. Je veux y retourner. Mais c’est long, deux mois. Alors, en attendant ? Luna débarque à mes pieds pour se frotter contre mes jambes en ronronnant, maigre consolation quand je me dis que de mon côté, je vais l’abandonner. À cette idée, le crabe vient pincer un peu plus fort encore tandis que je viens la serrer contre moi sans retenir les larmes cette fois, « Pardon pardon pardon ! »

La Magie est-elle vraiment belle si elle pousse mes Mamans à ne plus vouloir de moi et à me dire de partir ? Impossible. Mais le mal est fait, et me voilà à récupérer ma baguette magique pour la cacher dans mon sac à dos, et seulement ensuite réfléchir un peu, Luna lovée contre moi. Il doit bien y avoir une solution. Laquelle ? Demander de l’aide, comme lorsqu’on fait face à un problème en classe. Sauf qu’ici, ni cours ni professeur. Seulement deux adultes qui ne veulent plus de moi. Et… Et cette dame… Rencontrée quelques fois, elle leur a parlé, leur a expliqué, et une fois il n’y a pas très longtemps d’ailleurs.

La porte s’ouvre, une des Mamans entre, l’air étonnée « Toujours là ? - Je réfléchis. » Apparemment, c’est pressé. Mais rejoindre cette dame qui a essayé de nous aider déjà n’est pas facile : elle est à Londres, cette ville n’est pas à côté d’ici. Alors, avec un léger espoir, je demande si « Tu peux me poser quelque part ? » Je la vois soupirer, l’air exaspéré : elle n’en a pas envie. Pourtant, elle finit par répondre « Si ça te fait partir plus vite, je peux. » Elles ont vraiment envie que je parte…

La pince du crabe autour de mon cœur plus forte encore, je murmure que « Oui, comme ça je peux partir maintenant. » Elle hoche la tête, puis vient pointer Luna du doigt « Prends-la avec toi. » Je suis étonnée, mais elle ajoute « Elle sera infernale sinon. » Alors je hoche la tête, un petit coin de ma tête soulagé de pouvoir emmener avec moi le seul être vivant qui semble m’aimer. Peut-être que si elle n’est pas sympa quand je ne suis pas là, c’est parce qu’elle ne me voit pas comme une vilaine Sorcière dangereuse, elle.

Alors je glisse Luna dans le sac à dos avec ma baguette, et nous rejoignons la voiture. C’est presque comme si nous repartions à Poudlard… J’aurais préféré. À l’arrière de la voiture, je me retourne pour regarder la maison qui rapetisse – je n’ai pas envie de partir. Est-ce qu’on peut revenir en arrière, est-ce que je peux redevenir petite sans Magie comme avant, et arrêter le temps avant que cette Magie ne se dévoile ? Ce serait sûrement mieux. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Et si la dame ne peut rien faire pour m’aider ? Ou si elle n’en a pas envie ? Après tout, les seules personnes qui ont voulu de moi ont changé d’avis aujourd’hui…

La route défile sous mes yeux et ceux de Luna, heureusement habituée à la voiture. Puis nous arrivons à Londres, et Maman April se garde pour que je puisse sortir. Mais peut-être que si je reste assise là, elle changera d’avis et me ramènera à la maison ? Ai-je seulement envie d’y retourner, en réalité ? De retourner dans le passé, oui. Sauf que nous sommes dans le présent, et Maman April me fait signe de descendre. Je ne comprends pas comment elle a pu devenir comme ça tout d’un coup, à cause de la Magie. Déteste-t-elle tous les Sorciers ? Ou ne veut-elle simplement pas en voir chez elle ?

Je frotte un peu mes yeux pour tenter de faire disparaître l’eau qui en a coulé, puis récupère mon sac à dos avec une Luna bien contente de prendre l’air. A-t-elle compris ce qu’il se passait ? Sûrement pas. À petit pas, je prends le temps de me repérer tandis que la voiture s’éloigne – pour toujours, je ne la reverrais pas. Dans la rue, les vacances se font ressentir : des enfants souriants, sans sac de cours, marchent et courent tandis que leurs parents tentent de suivre le rythme derrière, donnant la main aux plus petits. En famille, comme moi avant.

Je les regarde faire, puis Luna me rappelle à l’ordre. Un sac à dos n’est sûrement pas très confortable, alors je m’excuse et rejoins la boutique où travaille la Sorcière. Nous y sommes déjà allées, alors je connais l’emplacement. Je n’ai aucune idée de ce que je vais bien pouvoir dire… Qu’y a-t-il à expliquer ? Rien. Mes Mamans ne veulent pas que je reste à la maison, c’est tout. Devant la porte, je toque un peu et entre dans cet endroit un peu connu : c’est quelque peu rassurant d’être là, pas totalement perdue. « Madame Velasquez ? » Mais est-elle seulement là ?


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Soledad Velasquez
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1er juillet 2020

Soledad devait le reconnaitre, cela faisait un moment qu’elle n’avait pas eu des journées aussi chargées. Sans surprise, cela valait aussi pour les semaines, et pour les mois aussi en fait. Pourtant le tourbillon dans lequel elle avait été entrainé depuis la mise à sac de la partie moldue du Witches Bazaar s’était enfin calmé. Les lieux avaient été déblayés, les travaux réalisés et tout installé pour la nouvelle occupation des lieux. Quant à elle, elle s’était enfin sortit de la montagne de paperasse que son rôle de sorcière accréditée avait exigée, des dossiers à présenter et à défendre et des rendez-vous avec les agents du Ministère pour sécuriser ce qui serait désormais le bureau où elle allait recevoir les familles moldues. Elle avait rempli plus de papiers qu’elle ne pouvait en compter, passé des entretiens en tout genre pour déterminer si le Ministère pouvait lui accorder sa confiance et imaginer de nombreuses fois ce devenir une sorcière accréditée voulait dire. Les derniers mois avaient été particulièrement stressants de ce point de vue-là, c’était un nouveau rôle que Soledad acceptait et elle savait qu’il venait avec de nombreuses responsabilités. Elle n’avait pas le droit à l’erreur et elle en était bien consciente. Elle comptait faire ça bien, ce qui voulait dire que ses derniers mois avaient été particulièrement bien remplis. Oh, et puis il n’y avait pas que ça bien sûr. A côté de ce nouveau rôle, la mexicaine devait toujours gérer la partie sorcière du Witches Bazaar. Ce n’était pas parce qu’elle avait trouvé comment s’impliquer à son échelle dans la situation catastrophique du monde qu’elle comptait en oublier sa boutique, bien au contraire. Même si elle devait admettre qu’elle était bien contente d’avoir Maxime à ses côtés pour l’aider à tenir le Bazaar, notamment quand elle devait s’absenter pour aller au Ministère ou intervenir à Poudlard en cours de divination. Qui aurait cru que vouloir aider les autres se révélerait aussi complexe ?

Mais bien sûr, ce n’était pas tout, puisque depuis quelques semaines la mexicaine avait commencé à fréquenter un peu plus régulièrement un certain Doryan coucou Doryan. Un moldu dont elle devait avouer qu’elle appréciait de plus en plus la compagnie et dont elle cherchait à -justement- se trouver un peu plus en sa compagnie. Ce qu’elle faisait avec succès et dont elle était particulièrement contente. Ils avaient tous les deux des emplois du temps assez chargés mais parvenaient tout de même à trouver des moments pour se voir, ce qui voulait dire que Soledad avait un agenda encore plus chargé ses derniers temps. Elle ne savait pas encore quel avenir avait cette amitié, elle n’avait pas voulu interroger ses cartes à ce propos, mais c’était loin de la déranger. Pour une fois, ignorer ce que l’avenir lui réservait était plus plaisant que de tout savoir. Ainsi, elle n’avait aucune envie de lever le pied. Que ce soit le Witches Bazaar, son poste de sorcière accréditée, ou fréquenter Doryan, Soledad n’avait pas envie de renoncer à quoi que ce soit. Tout ça la rendait heureuse, d’une manière ou d’une autre, l’aidait à s’épanouir, alors elle n’avait aucune raison de changer son quotidien. Jamais la gamine superficielle qu’elle avait été n’aurait cru qu’un jour elle accepterait autant de responsabilités, encore moins qu’elle les accepterait volontairement. Quelque part, la mexicaine trouvait que c’était un joli pied de nez, et une bien belle évolution. Elle n’avait jamais imaginé que sa vie prendrait cette direction, qu’elle se retrouverait soudainement aussi remplie d’autant de rôles différents, mais ça lui allait très bien ainsi. Soledad était franchement loin de se plaindre.

Techniquement, techniquement, l’été était une période moins chargée pour elle. Poudlard étant fermé, elle n’avait pas besoin de s’y rendre pour donner quelques cours à des jeunes sorciers qui dormaient à moitié devant leur boule de cristal. Les londoniens, qu’ils soient sorciers ou moldus, partaient en vacances ce qui faisait que le Witches Bazaar recevait moins de visites à la journée. Et maintenant que les travaux de l’ancienne partie moldue étaient achevé et que son statut de sorcière accréditée était validé, elle avait un peu moins de choses en tête. Mais Soledad ne pouvait pas vraiment dire que ses journées étaient moins chargées pour autant. Ce n’était pas parce qu’elle avait moins de choses à faire, qu’elle avait moins de choses à penser. Cela faisait un peu moins de deux mois que Soledad avait commencé à recevoir des familles moldus dans l’ancien espace de sa boutique, et si le rôle qu’elle tenait auprès d’eux lui plaisait beaucoup, il lui mettait aussi un certain poids sur les épaules. Certes, accompagner des parents moldus, elle l’avait déjà fait avec Ludivine et ses parents quand cette dernière avait déclaré ses pouvoirs, elle n’évoluait pas vraiment en terrain inconnu de ce point de vue-là. Mais chaque cas était différent, et surtout à l’époque les moldus n’avaient pas déclarés la guerre aux sorciers. Désormais c’était délicat d’expliquer à des parents que leur enfant avait les mêmes capacités que ces sorciers fous et sanguinaires qu’ils voyaient à la télévision. Que leur progéniture allait entrer dans ce monde magique contre lequel on les mettait en garde depuis des mois. Et surtout, qu’ils ne pouvaient rien faire contre tout cela. Enfin si, ils pouvaient toujours contacter le Blood Circle et leur livrer leur propre enfant mais Soledad faisait de son mieux pour ne pas songer à ces parents si cruels qu’ils en arrivaient à de telles extrémités. Elle était là justement pour éviter ces drames. Pour montrer aux moldus qu’avoir un enfant sorcier ce n’était justement pas un drame. Que ça n’avait pas besoin de l’être.

Pour le moment, Soledad ne pouvait pas encore mesurer le fruit de son travail. C’était bien trop tôt, elle n’avait pas beaucoup de familles à suivre et trop peu de recul sur leurs situations. Mais elle faisait de son mieux. Elle répondait aux questions, s’efforçait de balayer les doutes, de rassurer les familles et faisait même quelques démonstrations de sorts mineurs pour montrer que la magie n’était pas nécessairement mauvaise. Elle ne se laissait pas abattre quand des parents continuaient de remettre en cause tout ce qu’elle pouvait leur dire, ou qu’ils revenaient au rendez-vous suivant avec des arguments pour démonter tout ce qu’elle leur avait expliqué la fois précédente. Sorcière accréditée, ce n’était pas un rôle simple, elle savait que parfois il s’agissait de faire un pas en avant et deux en arrière, ou se heurter à des murs, mais Soledad était bien décidée à réussir. Ce n’était que ses premières semaines de pratique, elle savait que ce serait les plus difficiles. Les prochaines ne seraient pas nécessairement plus simples, la mexicaine ne se faisait pas d’illusions, ce ne serait pas le cas tant que le Blood Circle continuerait de présenter les sorciers comme des monstres, mais au moins elle aurait plus d’expérience et saurait comment réagir. Pour le moment elle faisait de son mieux, elle y mettait toute sa bonne volonté, et c’était déjà ça. Elle sortait de ses différents rendez-vous avec un sentiment de devoir accompli mais aussi pas mal de fatigue alors elle n’était pas mécontente de ne pas suivre tant de familles que ça. Aujourd’hui ce n’était d’ailleurs pas le cas, Soledad consacrait sa journée entière au Witches Bazaar et vu que c’était les vacances scolaires, Maxime travaillait avec elle toute la journée.

Justement, comme c’était les vacances scolaires, c’était tout de même plus calme à la boutique. Beaucoup de familles étaient partie en vacances et les clients qui venaient au Bazaar avaient davantage de temps que lors de leurs journées de travail. C’était un rythme différent, plus tranquille, que Soledad aimait beaucoup. Ca lui donnait l’occasion de discuter un peu avec ses clients et de récupérer de nouvelles idées pour leurs proposer encore plus de produits à leurs goûts à la rentrée. Entre deux visites, Soledad pouvait prendre un peu plus de temps pour remettre les rayons en ordre ou tenir sa comptabilité au fur et à mesure, une tâche qui n’était clairement pas sa préférée. C’était à ça qu’elle s’occupait, pendant que Maxime s’occupait d’une sorcière accompagnée de son fils, quand un bruit provenant de l’ancienne partie moldu lui parvint. C’était faible, mais elle avait bien l’impression d’avoir entendu des bruits de coups, comme si quelqu’un avait frappé à la porte. Elle avait relevé le nez de son cahier de comptes pour croiser le regard de Maxime. « Tu as entendu ? » Celle-ci s’était détournée de sa cliente pour la regarder et acquiescer. Avec ses sens de louve, Maxime entendait bien mieux qu’elle alors Soledad lui accordait toute sa confiance. Elle hocha la tête et abandonna là ses comptes. « Je vais voir. » Sans plus attendre elle prit la direction du rideau qui séparait les deux espaces. Elle avait sa baguette dans sa poche mais ne chercha pas à s’en saisir, si quelqu’un lui voulait du mal à elle ou à la boutique, il n’aurait pas pris la peine de frapper. Quand elle franchit le rideau, elle se retrouva face à une petite silhouette blonde qu’elle connaissait bien. « Madame Velasquez ? » Soledad posa un regard surpris sur la nouvelle Venue. Elida Sutton, une jeune sorcière qu’elle connaissait bien pour avoir des rendez-vous réguliers avec elle et ses mamans. Elle cligna des yeux. « Elida ? » Demanda-t-elle, complètement prise au dépourvue.

Rassurée quant à l’identité de la personne qui venait d’entrer sur son lieu de travail, Soledad avança dans la pièce, toute idée de se saisir de sa baguette l’ayant désertée. « Oh, je ne m’attendais pas à te voir ici. » Admit-elle en adressant un sourire rassurant à la jeune fille. Ce n’était pas parce qu’elle s’étonnait de sa présence que c’était forcément une mauvaise surprise. « On avait un rendez-vous que j’ai oublié ? » Demanda-t-elle. Machinalement, ses prunelles se portèrent derrière Elida pour voir si ses mères entraient à sa suite. Il était tout à fait possible que la petite blonde les ait précédés et qu’elles soient en chemin. Soledad essayait de faire attention, mais elle avait parfois des journées si chargées qu’elle s’étonnait de ne pas oublier la moitié de ses rendez-vous. Aujourd’hui pourrait en être la preuve. Sauf que personne d’autre n’entra et que rapidement le malaise d’Elida devint presque palpable. Soledad fit un nouveau pas vers elle et fronça les sourcils en avisant mieux son air défait et ses yeux rougis. « Tout va bien ? » Elle fronça les sourcils en comprenant que la jeune sorcière avait pleuré. Très récemment en plus. De surprise, Soledad était désormais inquiète.


CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Elida Sutton
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Mar 10 Oct - 22:02
Rien n'est jamais définitif, pas même une familleMercredi 1er Juillet 2021 | Avec @Soledad Velasquez
L’endroit a quelque chose d’accueillant, de chaleureux. J’avais apprécié les quelques rendez-vous que nous avions ici, avec mes Mamans. J’étais persuadée, il y a peu de temps encore, que ces moments avec une vraie Sorcière, gentille qui plus est, les aiderait. Qu’elles comprendraient mieux, qu’elles m’aimeraient de nouveau malgré la Magie, qu’elles s’y intéresseraient grâce à l’aide de l’Adulte magique. Madame Velasquez s’était montrée agréable, et, à mes yeux, convaincante. Et pourtant… Pourtant aujourd’hui je suis ici, seule. Enfin non, pas seule : avec Luna. Mais sans mes Mamans. Elles n’entreront sûrement plus jamais ici, refuseront très certainement de revoir cette Sorcière.

Notre vie à trois ne va-t-elle pas leur manquer ? Ne vont-elles pas regretter ? Ai-je le droit d’espérer ? Depuis les années où ma Magie est officielle, elles auraient eu le temps de s’y habituer. Et leurs regards étaient suffisamment sûrs d’eux, suffisamment clairs. Ne reviens pas. Pourquoi est-ce si dur d’être une Sorcière dans une famille sans Magie ? Pourquoi les Êtres Humains ne peuvent-ils pas tous s’accepter tels qu’ils sont les uns les autres, sans se battre, simplement avec le sourire, avec un esprit ouvert et curieux ? Ce serait plus simple et plus agréable pour tout le monde. Pas de guerre, pas d’abandon. Simplement des gens heureux.

C’est, bien entendu, un souhait très (trop) utopique. J’en ai conscience. Seulement, j’aimerais que ce soit possible. Et à l’arrivée de la Sorcière dans ce bureau bien meublé, je serre doucement Luna contre moi en chassant toutes ces idées et questions de ma tête. Ceci dit, si tout le monde était comme Madame Velasquez… Oui, mais non. Ça ne sert à rien : c’est impossible. Alors j’essaie d’adresser à l’Adulte un petit sourire tandis qu’elle s’étonne, dit ne pas s’être attendue à ma présence. Bien sûr, je n’ai pas prévenu. Peut-être que je dérange ? Je n’y avais pas pensé, les autres fois étaient prévues, aujourd’hui non, elle a sûrement d’autres choses à faire que me voir ici…

Elle a beau sourire, je m’inquiète rapidement. Ai-je finalement fait une bêtise ? En entrant dans ce bureau aujourd’hui, maintenant, sans avoir prévenu à l’avance ? J’aurais dû mieux réfléchir, être moins égoïste, envoyer une lettre – mais comment, sans hibou ? J’aurais dû trouver une solution. Tandis que la panique monte, je secoue la tête lorsqu’elle parle de rendez-vous, se demande si elle a oublié. « Non… Non, pas du tout. » Voilà ce que j’aurais dû faire : prendre rendez-vous. À l’avance. Mais comment aurais-je pu savoir, prévoir ? Je ne lis pas dans les pensées des autres, même si ç’aurait été bien pratique pour le coup. Mais c’est maintenant trop tard. Je suis là, je suis entrée.

Bêtise ou non, je devrais sûrement expliquer ? Avant qu’elle me déteste, avant qu’elle se mette en colère, qui sait, il y a toujours un risque avec les autres. Sauf que je ne sais pas réellement que dire. Et puis, si je dis… Si j’explique à voix haute, la situation n’en deviendra que plus réelle, n’est-ce pas ? Je n’en ai pas particulièrement envie. Pourtant, tout est réel. À moins que ce ne soit un cauchemar ? Un cauchemar bien trop réaliste à mon goût. Qu’y a-t-il dans la vie réelle qu’il n’y a pas dans un cauchemar ? Je ne sais plus exactement ce qu’on dit. Mais dans mes bras, le poids de Luna me semble réel.

La sensation des yeux qui me piquent un peu est bien réelle elle aussi. Le bureau est tel qu’il était la dernière fois que je suis venue. La voix de la Sorcière aussi. Sa question, si simple de prime abord, et pourtant si dure. Comment y répondre ? Qu’y répondre ? Elle est là, sourcils froncés. Est-elle en colère ? Parce que je suis là, ou parce que je suis seule, ou peut-être les deux ? Tout est réel, absolument réel. Finalement, c’est bien pire qu’un cauchemar. Car les cauchemars finissent par s’arrêter. Tandis qu’ici… Rien ne s’arrêtera. Jamais. J’ai l’impression d’être enfermée dans une boucle infernale, un cercle vicieux.

Et dans ce cercle vicieux, les gens m’abandonnent et me détestent sans raison valable. Car la Magie n’en est pas une, pas à mes yeux, c’est impossible. Et ces tous premiers adultes qui n’ont plus voulu de moi… Et ensuite… Mes Mamans… Je secoue la tête, le cœur toujours serré par cette pince de crabe bien méchant. « Je suis désolée de vous déranger… Je ne voulais pas… Je n’ai pas pensé aux rendez-vous. » Presque éteinte, ma voix n’est plus qu’un murmure qui s’élève dans ce bureau avec pour unique objectif d’atteindre les oreilles de la Sorcière. Car elle a posé une question, il faut bien que je réponde.

Enfin, non, ce n’est pas vraiment la réponse. S’excuser lorsque quelqu’un demande si tout va bien, c’est comme répondre quatre à la question Quelle est ta couleur préférée ?. C’est idiot. Mais je n’ai jamais dit que j’étais intelligente. « En fait… » Je sens de nouveau les larmes monter, cette eau qui brouille ma vue et fait flancher les mots. Que dire d’autre que « J’ai dû partir de chez mes Mamans. » ? C’est tout ce qu’il y a à dire. Alors c’est ce que je dis. « Je suis désolée… Je ne savais pas où aller. Je n’ai pas le droit de rester là-bas, et l’école est fermée, alors… »

Oui, alors quoi ? Qu’est-ce qui m’amène ici, au fond ? Bien qu’elle ait tenté de nous aider, de rassurer mes Mamans, ça n’a pas fonctionné et il faut bien se rendre à l’évidence : ça ne fonctionnera jamais. «… J’ai pensé à vous. » Je ne sais pas ce qu’elle pourra faire. Mais soyons honnête : en-dehors de l’école et de mes Mamans, elle est la seule personne que je connaisse. Et puis, c’est une Sorcière. Avec elle, je peux être honnête, ne pas mentir. Comment expliquer à un.e Moldu.e que mes Mamans ne veulent plus de moi à cause de la Magie ? Impossible.

Sans savoir qu’ajouter, je baisse la tête. J’ai sûrement été bête de venir, mais avais-je une autre solution ? Je n’en ai pas trouvé. Même si j’aurais préféré rester à la maison. Chez mes Mamans. Chez les seules adultes qui ont voulu de moi quand d’autres ne voulaient plus me voir. Je ne comprends pas. Pourquoi adopter un enfant, si c’est pour ne pas l’aimer pour toujours ? C’est comme ces gens qui abandonnent leurs animaux. Peut-être suis-je comme un animal, au final. Enfin, non. Les animaux méritent d’être aimés. Moi pas.


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Endosser le rôle de sorcière accréditée, ce n’était pas simple. Soledad n’avait jamais pensé le contraire, pourtant quand elle avait lu les premières annonces du Ministère de la magie à ce sujet, elle n’avait pas douté un instant que c’était fait pour elle. Ca lui avait semblé comme une évidence, d’autant plus que c’était tombé pile au bon moment. Juste quelques mois après la mise à sac de sa boutique moldue, alors qu’elle hésitait encore quant à l’avenir de cet espace. Elle avait rapidement compris qu’elle ne pourrait pas rouvrir le Witches Bazaar moldu, trop mal vue par la population pro-Blood Circle, la boutique n’aurait cessé d’être une cible, et elle aussi par la même occasion. Recommencer comme avant et Accueillir de nouveau du public n’était plus une option mais elle n’avait jamais voulu laisser ce lieu à l’abandon. Le système des familles d’accueil et les sorciers accrédités avait été dévoilé à ce moment là et Soledad y avait vu un signe du destin. En tant que voyante, c’était quelque chose en lequel elle croyait farouchement, si le destin lui réservait quelque chose, alors il trouverait le moyen de le lui dire. Ca avait été le cas à ce moment précis et c’était ainsi qu’elle avait choisi de transformer son ancienne boutique moldue en bureau. D’un terrible échec, elle avait réussi à en faire un lieu d’espoir. Elle s’était relevée, et le Witches Bazaar aussi, à sa façon. Cependant, tout n’était pas rose et Soledad s’en rendait bien compte. Elle n’avait jamais idéalisé ce rôle qu’elle avait accepté. Même si avec Ludivine et sa famille tout s’était bien passé, elle savait qu’il n’en serait pas toujours ainsi, que toutes les familles ne seraient pas aussi ouvertes, tous les parents aussi compréhensifs. Avec Ludivine ça avait été différent, près de vingt ans était passé depuis, et surtout le Blood Circle était entré en scène, rendant tout affreusement plus compliqué.

Parler avec les familles, Soledad savait faire. Leur fournir des explications, les rassurer, leur montrer que la magie n’était pas forcément néfaste, que leur enfant n’avait pas changé du jour au lendemain, qu’il n’était pas condamné à devenir un monstre, tout ça elle s’appliquait à le faire. Elle le faisait de son mieux, elle s’efforçait de s’améliorer à chaque nouveau rendez-vous, d’anticiper les questions et les craintes, de ne jamais laisser personne dans le flou et l’inquiétude. Elle savait l’effet que pouvait avoir la peur, elle savait à quoi cela pouvait mener, elle en voyait le résultat tous les jours dans la presse moldue. Voire même dans les rues qu’elle traversait. Le Blood Circle sapait tout son travail et si la plupart du temps elle parvenait à rassurer les parents, elle voyait bien que parfois ses paroles ne trouvaient pas d’emprise. C’était frustrant, terriblement frustrant pour elle, mais Soledad était consciente qu’elle ne pourrait pas changer seule le monde, et que les agissements de certains sorciers étaient réellement néfastes pour leur communauté. Au fond elle comprenait l’inquiétude de certains parents, quand on voyait ce qui était montré à la télévision, quand on entendait la propagande du Blood Circle, il y avait de quoi avoir peur. Elle était là pour tenter de contrer tout ça, d’apporter un autre regard, mais elle sentait bien que parfois c’était une bataille perdue d’avance. Ca lui brisait le cœur, même si elle comprenait, Soledad aurait aimé être en capacité d’aider tout le monde, d’apaiser toutes les familles. Mais c’était impossible, la peur était un sentiment trop fort, trop incontrôlable. Elle s’ancrait profondément dans le cœur et ternissait tout sur son passage. Elle rendait la réflexion biaisée, la prise de conscience impossible. Pour certaines personnes, pour certaines famille, il était tout simplement trop tard.

C’était un peu le cas avec la famille de la jeune Elida, que Soledad venait de trouver dans son bureau. Elle avait beau enchainer les rendez-vous avec la jeune sorcière et ses mamans, la mexicaine sentait bien que ses propos ne trouvaient pas écho. Si elle s’en désolait, elle ne s’avouait pas vaincue pour autant et continuait de recevoir cette petite famille pour tenter de leur montrer qu’un autre angle de vue était possible. Des rendez-vous avec Elida et ses mères, Soledad en avait d’autres de prévu, et elle pensait se souvenir de tous mais alors que la jeune Serdaigle se trouvait devant elle, elle se mit à douter. « Non… Non, pas du tout. » Un bref sentiment de soulagement envahi la mexicaine. Ouf, elle n’avait pas oublié un rendez-vous, ça aurait été une bien piètre manière de montrer aux Sutton que les sorciers pouvaient être des personnes de confiance. Elle prenait son rôle très au sérieux et ça aurait été une faute de sa part. Mais ce soulagement ne dura qu’une seconde, parce que si elles n’avaient pas rendez-vous, Elida était tout de même là. Et si elle était là, c’était qu’elle avait ses raisons et vu son visage chiffonné et ses yeux rougis, Soledad comprit que quelque chose devait s’être passé. La voyante n’avait plus aucune raison d’être soulagée, à la place elle était plutôt inquiète pour la jeune fille. « Je suis désolée de vous déranger… Je ne voulais pas… Je n’ai pas pensé aux rendez-vous. » Soledad sentit son cœur se serrer en entendant la petite voix faible d’Elida. Non, elle n’allait pas bien, elle n’allait pas bien du tout et la mexicaine commençait à craindre le pire. Naturellement, elle avait envie de lui demander plus d’explications, d’essayer de comprendre ce qu’il se passait, mais elle sentait que ce n’était pas le moment de presser Elida de questions. D’abord elle devait la rassurer, c’était là la priorité. « Oh non, tu ne me déranges pas ne t’en fais pas ! » Lui assura-t-elle doucement sans attendre un instant. Certes, cette visite n’avait pas été prévue, mais Soledad s’en accommodait sans le moindre problème. Maxime gèrerait très bien la boutique de l’autre côté. « Ce n’est pas grave, je t’assure. Tu es toujours la bienvenue ici. » Doucement, Soledad posa ses mains sur les épaules d’Elida pour la pousser à la regarder. Elle plongea ses prunelles dans les siennes quelques secondes pour bien s’assurer que la jeune fille comprenait. Elle n’avait absolument aucune raison de s’en vouloir.

Il y avait donc un problème, l’inquiétude de Soledad était justifiée, mais pour le moment elle n’en savait pas plus. La mexicaine hésitait sur la marche à suivre, devait-elle pousser Elida à lui parler, lui rappeler qu’elle pouvait tout lui dire ? Ou juste lui accorder du temps et de l’attention pour la laisser venir à elle ? Avec ses proches, Soledad savait comment réagir, mais si elle côtoyait Elida en rendez-vous depuis un moment, elle ne la connaissait pas intimement pour autant. Elle lui semblait cependant être une jeune sorcière sensible et vu son état actuel, il lui semblait plus judicieux de ne pas la brusquer. Elle ôta donc lentement ses mains de ses épaules pour laisser la petite blonde choisir la suite des évènements. « En fait… » En voyant les yeux de la sorcière s’emplir de larmes, Soledad du prendre sur elle pour ne pas réagir. Elle avait l’envie instinctive de la prendre dans ses bras pour la réconforter, mais elle ne connaissait pas assez Elida pour se laisser aller ainsi. Elle ne voulait pas la braquer ou la mettre mal à l’aise et préféra donc lui laisser du temps. « J’ai dû partir de chez mes Mamans. » Si Soledad ouvrit de grands yeux surpris, elle s’efforça d’accuser le choc en silence. Devoir partir de chez ses mères pouvait vouloir dire plusieurs choses pour Elida. Peut-être qu’il y avait un problème avec la maison. Ou alors elles s’étaient disputées ce matin. Les possibilités étaient nombreuses et la mexicaine ne voulait pas tirer de conclusions hâtives avant d’en savoir plus. Cependant, elle connaissait plutôt bien la situation entre Elida et ses mamans. Ou plutôt entre les deux mamans et la magie. Elle savait que rien n’était simple entre elles, surtout pas accepter la nature de sorcière de leur fille adoptive. Soledad sentait déjà que tout était lié, même si elle espérait le contraire. « Je suis désolée… Je ne savais pas où aller. Je n’ai pas le droit de rester là-bas, et l’école est fermée, alors… » Cette fois ce fut au tour de Soledad de secouer la tête sans attendre. Le discours d’Elida était un peu décousu et il lui manquait encore des informations pour tout comprendre, mais une chose était sure. « Ne t’excuse pas, Elida. » Elle n’avait aucune raison de le faire et Soledad refusait que la jeune fille se sente encore plus mal par sa faute. Ca avait l’air d’être déjà assez difficile comme ça pour elle.

« … J’ai pensé à vous. » La mexicaine contempla Elida. Son cœur se serra un peu plus en la voyant baisser la tête. Elle était si jeune pour porter déjà tant de tristesse sur les épaules. Soledad eut envie de lui dire que ça allait aller, que tout allait s’arranger, que demain serait meilleur. Mais elle garda ces mots pour elle, les prononcer auraient été injuste car elle savait qu’ils ne seraient pas forcément vrai. En tant que voyante, elle était bien placée pour le savoir, de simples paroles ne pouvaient changer ce qui était déjà écrit. Alors au lieu de prononcer des paroles creuses, elle affirma ce dont elle était sûre. « Tu as bien fait. » Même si elle ne pouvait que deviner ce qui amenait Elida là, Soledad savait qu’elle ferait tout son possible pour l’aider. Tout comme elle avait tenté de le faire avec ses mamans. Lentement, elle se saisit de la main de la jeune fille et la serra un instant entre ses doigts. « Viens, installe-toi. » Elle mena Elida vers le canapé confortable où elle avait déjà pris place tant de fois lors de leurs rendez-vous et s’installa à ses côtés. Elle prit soin de laisser un peu de distance entre elle, assez pour qu’Elida ne se sente pas étouffée, mais qu’elle sache tout de même qu’elle n’était pas seule. « Est-ce que tu veux quelque chose à boire ? » Il faisait un peu chaud pour lui proposer un chocolat chaud ou une tasse de thé. « J’ai du thé glacé si tu veux. » Ce n’était pas grand-chose, mais ça pourrait aider la jeune sorcière à se concentrer sur autre chose, et à prendre un peu de temps pour elle. Et puis elle se faisait toujours un point d’honneur de recevoir ses invités le mieux possible, que leur présence ait été prévue ou non. Soledad n’avait plus qu’à espérer que Maxime n’ait pas déjà tout bu le pichet de thé glacé qu’elle avait préparé un peu plus tôt dans la matinée. Une fois Elida servit -ou non- la brune se tourna vers elle. Elle lui avait laissé quelques minutes, mais désormais il était temps s’essayer de comprendre. Elle prit une inspiration avant de se lancer. « Si tu m’expliquais ce qu’il s’est passé ? » Demanda-t-elle doucement. Elle adressa un sourire rassurant à la petite sorcière. « Je suis sûre que je peux t’aider. » Ou du moins, elle ferait tout son possible pour l’aider, ça c’était une certitude.


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Lun 15 Jan - 16:44
Rien n'est jamais définitif, pas même une familleMercredi 1er Juillet | Avec  @Soledad Velasquez
Être une Sorcière n’est vraiment pas facile. Ou du moins, être une Sorcière tout en venant d’une famille Moldue – ou de ce qui était censé être une famille – ce n’est pas facile. Je n’arrive pas à comprendre comment une même chose peut émerveiller certaines personnes et en terrifier d’autres, au point de leur faire dire ou faire des choses méchantes. Est-ce parce que mon avis est contrôlé par le fait que ce soit moi qui fasse de la Magie ? Comment aurais-je réagi, si c’était une de mes Mamans ou un de mes camarades d’école primaire qui avait pu en faire ? L’aurais-je repoussé, jusqu’à lui demander de s’en aller ?

Certainement pas. Enfin, je ne crois pas. J’aime la Magie. Même si elle me laissait perplexe au début, même si on ne s’est pas toujours bien entendues, elle et moi, on a fini par s’apprivoiser. Et même sans pouvoir en faire, je l’aurais trouvé extraordinaire, j’aurais trouvé les Sorciers extraordinaires ! J’aurais cherché à comprendre, à apprendre d’eux, j’aurais posé des questions, applaudis les sortilèges. C’est sûr. Pourtant, mes Mamans n’en ont rien fait. Elles ont refusé la Magie, l’ont interdite, jusqu’à la repousser et la renvoyer. Sauf qu’avec cette Magie, il y avait moi… C’est comme si la petite adoptée était devenue une étrangère.

Mais je suis toujours moi. Et surtout : je suis toujours là. On ne peut pas m’effacer comme on efface un coup de crayon avec une gomme. Ç’aurait sûrement été plus simple pour elles, pour moi, pour tout le monde au final. Disparaître d’un seul coup de gomme, pour ne plus déranger personne. Sauf que non, alors il a fallu que j’entre seule dans cette pièce, sans même penser à prévenir l’Adulte avant mon arrivée. Et même si les excuses ne changeront rien quant au fait que je sois entrée sans prendre rendez-vous, je ne les retiens pas : c’est la moindre des choses, c’est le minimum que je puisse faire.

Pourtant, la Sorcière si gentille assure que je ne la dérange pas et que ce n’est pas grave. Est-ce vrai, ou le dit-elle simplement pour ne pas que je m’inquiète plus ? Il y a cette petite partie de moi qui souhaite la croire, ne demandant qu’à être rassurée : je n’aime pas déranger, encore moins lorsqu’il s’agit d’une personne aussi gentille que madame Velasquez. Et puis, si elle pense le contraire de ce qu’elle dit, alors ce serait un mensonge… Et c’est mal de mentir. Je lève un peu la tête vers elle tandis qu’elle pose ses mains sur mes épaules, étonnée par le geste. Finalement, convaincue par son regard, je hoche la tête et murmure « Merci. ».

Mais n’étais-je pas censée être toujours la bienvenue chez mes Mamans ? J’ai l’impression que toujours n’existe pas… Et si toute chose a un début un jour, elle aura aussi forcément une fin semblerait-il, même lorsque l’on n’en a pas envie. Et l’expliquer à madame Velasquez, lui expliquer que j’ai dû partir de ce qui était chez moi il y a encore peu de temps, c’est bien compliqué. Le dire, c’est le rendre encore plus réel. Mais il me faut bien donner une raison à ma présence ici, alors les mots finissent par sortir, bien que peu précis. Et elle est si gentille, à me dire de ne pas m’excuser, que j’ai bien fait de venir… Comment fait-elle ?

Étonnée par cette main qui vient attraper la mienne pour la serrer, je passe Luna sur un bras tandis qu’elle vient s’appuyer au passage sur mon épaule pour mieux observer la salle. C’est la première fois qu’elle vient ici, c’est vrai, et elle n’en a pas l’air mécontente. Elle n’a sûrement pas compris, en même temps elle est avec moi, peut-être juge-t-elle la situation agréable grâce à ça. J’aimerais bien être un chat, moi aussi. Mais ce ne sera jamais le cas… Alors je suis l’Adulte qui m’amène vers ce canapé que je connais déjà un peu, et je m’installe, posant Luna sur mes genoux. Avant, il y avait mes Mamans avec moi ici. Maintenant, c’est un chat.

C’est peut-être mieux comme ça. Je soupire un peu à cette pensée, avant de relever la tête vers la Sorcière qui me propose à boire. Face à cette proposition inattendue, j’hésite un peu. Même si je n’en ai pas particulièrement envie, je suppose que c’est toujours mieux que de refuser et de rester ainsi ? Et puis, c’est bon le thé glacé. Alors je hoche la tête, « Je veux bien oui s’il vous plaît. » Tandis que l’Adulte s’affaire, je grattouille doucement Luna sur la tête – les ronronnements qui se mêlent aux caresses ont un effet apaisant durant ces quelques minutes de silence, comme d’habitude.

Une fois le verre rempli, je l’attrape avec un petit sourire, « Merci. » tandis que Luna vient renifler le contenu avec curiosité. Mais l’odeur ne doit pas l’attirer, puisqu’elle ne tente pas d’y goûter. Quant à madame Velasquez, forcément, elle finit par poser une question. Il faut expliquer… Mais comment expliquer ? Je hoche tout de même la tête, le regard fixé sur le liquide qui oscille légèrement, suivant les mouvements de Luna sur mes genoux. « C’est… C’est à cause de la Magie. » Nouveau soupir. Je n’ai pas envie de répéter ce qu’elles m’ont dit, mais la Sorcière a besoin d’explications – et je ne peux que la comprendre.

Alors je réfléchis, je cherche les mots, comment expliquer ? « Elles n’ont jamais aimé ça, la Magie. Mais avec tout ce qu’il se passe… Elles ont dit que c’était dangereux pour elles que je reste à la maison, et qu’elles n’avaient pas le choix. Si j’avais refusé de partir, elles auraient été dire aux méchants Moldus que je suis une Sorcière… » Je secoue la tête en essayant de repousser cette eau qui commence de nouveau à brouiller ma vue, horrifiée à l’idée de ce qu’il pourrait se passer si ces Moldus l’apprenaient. « Au final… » De nouveau, la pince du crabe revient autour de mon cœur, « … ça devait les arranger. »

Elles qui n’aiment pas la Magie, c’était un peu comme une excuse pour elles, non ? Sans pouvoir retenir plus les larmes, je lève la tête vers l’Adulte pour demander tristement « Pourquoi les gens sont comme ça ? Pourquoi n’aiment-ils pas la Magie ? Ce n’est pas juste… » Ce n’est pas comme si je l’avais choisie, au contraire même. Elle m’est tombée dessus, moi qui n’avais rien demandé. Parfois, je lui en veux à cette Magie, et moi aussi j’en viens à la détester. Mais pas parce qu’elle est magique… Plutôt à cause de ce qu’elle fait. Alors ce n’est pas vraiment la Magie que je n’aime pas, mais plutôt la bêtise humaine...



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Soledad Velasquez
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Ven 16 Fév - 15:47




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S’il y avait des visites imprévues qui emplissaient facilement le cœur de Soledad de joie, elle craignait que ce ne soit pas le cas de celle-ci. Oh, dans d’autres circonstances, elle n’aurait pas vu le moindre problème à ce qu’Elida lui rende visite, même à l’improviste, bien évidemment. La jeune sorcière était absolument adorable et d’une compagnie vraiment agréable. Elle était discrète, mais au fil de leurs rendez-vous Soledad avait pu voir que cela cachait une personnalité douce et solaire qui lui plaisait beaucoup. C’était toujours un plaisir de la recevoir et la mexicaine faisait en sorte qu’Elida le ressente. Mais voilà, les circonstances n’étaient pas vraiment habituelles, ni même du genre auxquelles Soledad aurait pu s’attendre. Les circonstances n’avaient rien de normale et rien qu’en voyant la mine défaite de la jeune blonde, elle devinait que cette visite n’allait pas être légère et joyeuse. Loin de là. Les excuses d’Elida, Soledad ne voulait cependant pas les entendre. Elles n’avaient aucune raison d’être, la sorcière n’avait aucune raison de se sentir coupable de quoi que ce soit, elle n’avait rien fait de mal. Qu’elle vienne à l’improviste n’était absolument pas un problème pour Soledad. Déjà parce qu’elle avait Maxime pour s’occuper de la boutique sorcière de l’autre côté, mais aussi parce qu’elle voyait bien qu’il se passait quelque chose qui troublait la Serdaigle. Jamais Soledad ne souhaitait entendre qui que ce soit s’excuser de chercher secours à un tel mal être. La petite blonde était toujours la bienvenue dans ce lieu, que cela soit prévu ou pas, et Soledad fit de son mieux pour le lui faire comprendre avec un mélange de douceur et de fermeté. Elle sentit bien l’hésitation de la jeune fille face à ses paroles mais le « Merci. » qu’elle lui souffla dans un murmure lui montra qu’elle avait réussi à faire passer son message.

La détresse d’Elida était immense. Elle prenait toute la place dans ce petit bureau, rendant son ambiance confortable soudainement bien inutile face à tous les sentiments négatifs qui semblaient émaner de la Serdaigle. Il s’était passé quelque chose, et face au visage froissé d’Elide, il était clair qu’il ne s’agissait pas d’une simple histoire d’adolescente qui pourrait se régler en un claquement de doigts. Il s’était passé quelque chose de grave et Soledad craignait presque d’apprendre ce que c’était. Vu la situation de la jeune fille avec ses mamans, vu les raisons de leurs visites précédentes, de tous les rendez-vous qu’elles avaient eu ensemble, elle pouvait émettre quelques hypothèses. Et jamais la mexicaine n’avait espéré avoir tort. Le couperet tomba et les craintes de Soledad se confirmèrent. Elida avait dû partir de chez ses mères. Dans quelles circonstances et pour quelles raisons exactement, elle l’ignorait encore, mais elle ne doutait pas qu’elle allait bientôt l’apprendre. Et que cette conversation n’irait certainement pas en s’améliorant. Il n’y aurait pas de conclusion joyeuse à ce qu’Elida avait à lui dire et cette idée serra le cœur de la sorcière. Au moins elle avait pensé à elle et rien que pour ça, Soledad trouvait une forme de satisfaction. Cela voulait dire qu’elle remplissait bien son rôle de sorcière accréditée, qu’elle avait gagné la confiance de la jeune fille. C’était déjà ça de gagné, même si en réalité elle aurait préféré que la situation entre moldus et sorciers ne la force jamais à endosser un tel rôle. Ou à vivre ce genre de situation. Mais si ce monde pouvait simplement être un monde de paix, cela se saurait depuis longtemps, alors au milieu de tous ces tourments, Soledad faisait du mieux qu’elle pouvait. A sa hauteur, à ma manière, elle espérait apporter un peu de paix là où elle le pouvait.

Afin d’aider un peu la Serdaigle, elle l’invita à s’installer sur le canapé et lui proposa à boire. Elle n’allait tout de même pas rester plantée là au milieu de la pièce, avec ses affaires à l’épaule alors qu’un canapé confortable et une boisson fraiche l’attendaient. Ce serait peu de chose face au drame qu’elle vivait, mais Soledad espérait que cela apaiserait un peu ses tourments, rien qu’un peu. « Je veux bien oui s’il vous plaît. » La mexicaine offrit un léger sourire à la sorcière et se releva pour aller chercher le pichet qu’elle avait préparé un peu plus tôt. Elle passa rapidement du côté du Witches Bazaar sorcier et en profita pour prévenir Maxime qu’elle allait rester un petit moment de l’autre côté. Elle vit bien que la curiosité de la Gryffondor était piquée mais elle lui promit de lui expliquer plus tard. De toute façon avec ses sens aiguisés, la louve devait certainement déjà avoir compris les grandes lignes de ce qu’il se passait. Quelques instants plus tard, Soledad revint auprès d’Elida et posa la boisson et deux verres sur la table basse avant d’en remplir un pour le lui tendre. « Merci. » La mexicaine lui adressa un nouveau sourire. Au moment de retourner s’assoir à ses côtés, elle se rendit compte qu’elle avait un autre visiteur dont elle n’avait pas deviné la présence jusqu’à maintenant : un chat noir qui ne quittait pas sa jeune maitresse. « Qu’il est mignon. » Glissa-t-elle pour montrer à Elida que la présence de l’animal ne la dérangeait pas. En fait, ça la peinait plus qu’autre chose de voir que la jeune fille avait réellement dû partir de chez elle et emmener toutes ses affaires avec elles. Des affaires qui se résumaient à un sac à dos et un chat. Soledad retint un soupir triste. A la place, elle afficha un sourire rassurant. « Bonjour, toi. » Souffla-t-elle à l’animal. Elle tendit une main en direction du chat pour qu’il puisse s’habituer à son odeur. Le félin vint renifler ses doigts avant de s’en désintéresser presque aussitôt pour retourner à Elida. Ca ne devait pas être évident d’être trimballé de la sorte. Et c’était encore plus vrai pour une jeune sorcière.

Après un instant de silence pour laisser Elida reprendre un peu ses esprits, Soledad finit par se lancer et lui demander ce qu’il s’était passé exactement avec ses mamans. Elle était prête à l’aider, à faire tout son possible pour la soutenir, mais pour cela elle devait en savoir un peu plus. Elle ne dit rien de plus, laissant la jeune fille prendre son temps pour lui répondre. Soledad avait besoin de comprendre, mais elle n’avait pas l’intention de bousculer Elida pour autant. Même si finalement, elle décidait de ne rien lui dire, la mexicaine ferait avec. Elle désirait l’aider, pas la brusquer. Alors le temps que prit Elida pour lui répondre, Soledad fut loin de s’en formaliser, au contraire, elle le comprenait parfaitement. « C’est… C’est à cause de la Magie. » La brune retint le soupir qui lui vint naturellement. Bien sûr que c’était à cause de la magie. « Je vois. » Souffla-t-elle lentement. Les mamans d’Elida avaient toujours eu un problème avec la magie et encore plus avec le fait que leur fille adoptive était une sorcière. Cette affirmation n’était donc malheureusement pas une surprise. Soledad avait eu l’espoir de leur faire comprendre, de changer leur vision des choses, elle avait échoué, c’était donc désormais officiel. Malgré la déception cuisante qui lui étreignait la gorge, et l’envie d’en savoir plus pour comprendre, Sol laissa le temps nécessaire à Elida pour s’exprimer à son rythme. « Elles n’ont jamais aimé ça, la Magie. Mais avec tout ce qu’il se passe… Elles ont dit que c’était dangereux pour elles que je reste à la maison, et qu’elles n’avaient pas le choix. Si j’avais refusé de partir, elles auraient été dire aux méchants Moldus que je suis une Sorcière… » Par Merlin… De nouveau, Soledad s’interdit toute réaction. Elle n’était pas là pour critiquer les mamans d’Elida. Ce n’était pas son rôle et elle savait qu’au fond ça aurait juste ajouté un peu plus de poids sur les épaules de la jeune fille. Néanmoins, l’envie était là. Comment des parents pouvaient agir ainsi avec leur enfant ? Penser à eux avant de penser à lui ? Les mères d’Elida n’avaient pas voulu prendre de risque pour leur enfant, alors elles l’avaient mise à la porte. Pire, elles avaient menacé de la dénoncer au Blood Circle. Quels parents faisaient ça ? « Je suis désolée que tu doives en passer par là, Elida. » C’était incompréhensible. Soledad trouvait même ça inhumain.

« Au final… ça devait les arranger. » Tout l’être de Soledad se révolta à cette idée. Qu’Elida en arrive à penser ainsi lui brisait le cœur. Ca la mettait en colère aussi, contre ses mamans qui lui faisaient subir ça. Ces mamans qui n’en méritaient clairement pas le nom, qui allaient à l’encontre de tout ce qui faisait une mère. C’était terrible d’entendre Elida dire ce genre de chose, de voir qu’elle était confrontée à une réalité si cruelle. « Ne dis pas ça. » Lui glissa-t-elle sans pouvoir s’en empêcher, en venant poser sa main sur son avant-bras une seconde. Elle ne méritait pas de penser ça, elle ne méritait pas de vivre ça. Mais il était trop tard désormais, il n’y avait plus de retour en arrière possible et c’était une pensée vraiment terrible à avoir. Impuissante, Soledad vit les larmes couler le long des joues d’Elida. Elle eut l’envie impérieuse de la prendre dans ses bras et de la serrer fort tout en lui disant que tout irait bien. Mais elle ne le pouvait pas. Les deux sorcières ne se connaissaient pas assez pour qu’elle se permette ce genre de geste et elle craignait plus que tout de mettre la jeune fille mal à l’aise. « Pourquoi les gens sont comme ça ? Pourquoi n’aiment-ils pas la Magie ? Ce n’est pas juste… » Non, ce n’était pas juste et même Soledad pouvait sentir la morsure de cette injustice. Bien que démunie face à ses pleurs, la mexicaine sortie sa baguette et fit apparaitre un mouchoir en tissu bleu ciel qu’elle tendit à Elida. Pourquoi les gens étaient mauvais ? Pourquoi est-ce que sorciers et moldus ne pouvaient pas tout simplement vivre en paix ? Ca c’était des questions complexes auxquelles elle aurait aimé avoir des réponses. Néanmoins, répondre c’est ainsi à une Elida en pleurs n’était pas une option envisageable alors Soledad fit de son mieux. « Ce n’est pas vraiment qu’ils n’aiment pas la magie… » Elle s’arrêta pour réfléchir à comment tourner les choses, elle voulait répondre à Elida mais sentait qu’elle devait faire attention à sa manière de traduire sa pensée. Après tout, elle parlait de ses mamans là, elle ne pouvait pas dire n’importe quoi, elle ne pouvait pas blesser Elida plus qu’elle ne l’était déjà. « C’est qu’ils ne la comprennent pas alors ils finissent par en avoir peur. Et quand on a trop peur de quelque chose, souvent on cherche à le repousser. » Sol évita volontairement d’utiliser le terme éliminer. Même s’il aurait certainement été plus juste étant donné la situation avec le Blood Circle, elle n’avait pas envie de faire davantage peur à la jeune fille. Elida était déjà bien assez secouée comme ça, elle n’avait pas besoin d’entendre des discours encore plus sombres.

Elle soupira « Je suis désolée que tes mamans n’aient pas réussies à voir au-delà de cette peur. » Soledad avait bien d’autres pensées pour les mères de la jeune sorcière, mais elle les garderait pour elle. Elle devait penser au drame qui se jouait là pour Elida, pas au puissant dégoût que ses mères lui inspiraient. Après un instant de silence, elle reprit « Mais tout le monde n’est pas comme ça, Elida, je peux te l’assurer. » Elle adressa un sourire à la sorcière, le plus chaleureux et rassurant possible. Soledad pensait à Jonas, à la famille de Ludivine, à tous ces gens sans pouvoirs qu’elle côtoyait régulièrement et qui n’avaient jamais vu de mal à la magie. Tous ceux qui ne l’avaient jamais repoussé. Tous ceux qu’Elida aurait mérité d’avoir dans sa vie. Soledad prit une profonde inspiration, Elida s’était montrée forte et lui avait exposé ses problèmes, c’était à son tour d’être à la hauteur pour la jeune fille. « Tu peux rester avec moi aussi longtemps que tu en auras besoin.   » Déclara-t-elle sans même ciller. L’été, elle accueillait Maxime chez elle, mais parfois la Gryffondor découchait alors elles pourraient s’arranger sans trop de problème pour qu’Elida ait un endroit confortable ou dormir. L’important était qu’elle ait un toit sur la tête et quelqu’un pour la soutenir. Soledad pouvait lui fournir tout ça. « Et quand tu seras prête, je pourrai contacter le Ministère de la magie pour leur exposer ta situation et trouver une solution plus durable et surtout confortable pour toi. » La mexicaine ne pourrait malheureusement pas l’accueillir sur le long terme, elle avait bien trop de responsabilités diverses avec tous ses emplois pour prendre correctement en charge une jeune sorcière, Elida méritait mieux qu’un adulte tout le temps occupé. Mais Soledad pourrait tout à fait accueillir Elida le temps nécessaire. L’important était que la petite Serdaigle ne se sente pas sous pression, qu’elle se sente plutôt en sécurité. Elle fit une pause pour pousser Elida à la regarder. « Est-ce que ça te conviendrait comme ça ? » Lui demanda-t-elle une fois que leurs prunelles se rencontrèrent. L’avis de la sorcière était important, Soledad ne voulait rien lui imposer. Elle était prête à s’adapter et bousculer Elida était bien la dernière chose qu’elle voulait. « On va trouver une solution, et en attendant je ne vais pas te laisser tomber, Elida. Je te le promets. » Soledad était sincère. Parfaitement et totalement sincère. Elle n’avait même pas besoin d’y réfléchir pour le savoir. « Tu n’es pas seule. » Mais dans ce monde où la confiance qu’Elida avait en les adultes venait d’être détruite, elle savait que ses promesses pouvaient paraitre bien vaines.


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Lumos
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Dim 4 Aoû - 18:12
Rien n'est jamais définitif, pas même une familleMercredi 1er Juillet | Avec  @Soledad Velasquez
Les chats ont en eux cette Magie qui leur est propre, celle d’amadouer les autres Humains avec leurs yeux doux et leurs ronronnements délicats. Pas tous – certains chats sont trop craintifs ou trop indépendants pour cela, tandis que certains Humains sont décidés à ne pas les aimer, allez comprendre pourquoi – alors c’est vrai que parfois, certaines rencontres se passent mal. Mais ici dans ce bureau, la rencontre entre Luna – un de ces chats agréables – et madame Velasquez – une de ces Humaines qui semble les aimer – se passe bien. Je hoche doucement la tête devant le compliment de l’Adulte : oh ça oui, Luna est adorable. Curieuse, celle-ci s’en va renifler un instant l’odeur de la Sorcière, pour rapidement se réinstaller comme elle l’était.

Il faut dire qu’elle n’a rien demandé. Elle faisait sa vie de félin noir, profitait de ma présence dans la maison de campagne, pour tout d’un coup se trouver en ville dans une pièce inconnue… Peut-être devrais-je lui expliquer ? Oui, sûrement. Mais pas ici, pas maintenant. Elle comprendra plus tard, lorsque j’en aurais l’occasion. En attendant de comprendre, elle reste près de moi et patiente sagement. Et moi ?  J’aimerais bien être comme elle, patienter jusqu’à ce que tout s’arrange, sans rien avoir à faire… Sauf que je ne suis pas un chat, mais une Humaine. Je ne peux pas me permettre d’attendre que le temps passe, car cela n’arrangera pas les choses. Et puis, je dois des explications à madame Velasquez…

Alors je lui explique, un peu comme je peux. Ce n’est pas agréable de dire tout ça. Les quelques mots constituent quelques phrases, rendant tout cela bien réel – comme si se faire accompagner ici avec les soupirs de Maman April n’avait pas suffit à me faire comprendre que ce n’était pas juste un cauchemar. Pourtant, parfois, dire les choses peut faire du bien. Mais ici, ce n’est pas le cas. Au moins, l’Adulte m’écoute et se dit désolée de ce qu’il se passe. Elle, elle comprend. Elle est une Sorcière qui vit tout près des Moldus, alors elle aussi, elle est un peu concernée par cette histoire de Moldus qui n’aiment pas la Magie… Peut-être a-t-elle, elle aussi, des parents quelque part qui n’aiment pas la Magie ? Mais elle est Adulte…

Est-ce que c’est plus simple, quand on est Adulte ? On ne dépend pas d’autres adultes, personne ne peut nous menacer comme ça. On peut se débrouiller autrement. Et moi… Je ne sais pas faire. Ça n’a pas eu l’air d’embêter mes Mamans. De toute façon, elles n’ont jamais aimé la Magie. Elles ne voulaient pas de ça dans leur famille. Elles voulaient une famille normale, une fille normale, pas une fille capable de faire des trucs étranges. Alors oui, ces annonces ont dû bien les aider. Prendre une telle décision en ayant pour excuse qu’elles n’ont pas vraiment le choix, c’est pratique non ? Pourtant, madame Velasquez ne semble pas d’accord. En tout cas, elle ne veut pas que je le dise – peut-être est-ce aussi trop dur à entendre ?

Je baisse la tête vers cette main qui se pose sur mon bras, murmurant un « Pardon. » sans trop savoir pourquoi. Ou pas tout à fait. Je ne veux pas la fâcher à dire des choses qui ne lui plaisent pas. Les larmes coulent, sans que je ne puisse les arrêter, alors je glisse une main dans les poils doux de Luna. Un simple petit geste qui rassure, qui soulage. Elle, est là. Bien que sa présence n’empêche pas les questions se bousculer dans ma tête ni la peur se faufiler partout, elle permet tout de même de se raccrocher à quelque chose de réel – et d’oser poser des questions. Des pourquoi, une injustice qui s’exprime. Sûrement des questions pas simples… Peut-être aurais-je mieux fait de ne rien demander.

Mais l’Adulte n’a pas l’air fâchée, en réalité, plutôt pensive. Elle fait apparaître un joli tissu bleu qu’elle me tend, c’est tout doux entre mes doigts. « Merci. » Luna vient renifler, puis se réinstalle, comme si l’odeur la satisfaisait. Je lui souris, puis relève la tête vers madame Velasquez qui semble avoir trouvé une réponse. Pour elle, c’est la peur qui rend les Moldus aussi méchants. La peur de ce qu’ils ne comprennent pas, et qui les poussent à la rejeter. Comme si la Magie allait disparaître parce qu’ils l’ont décidé… Je fronce les sourcils, tout de même perplexe : « Mais ils pourraient apprendre à la comprendre… » Est-ce si compliqué ? Moi, j’ai bien appris. Certes, je n’avais pas le choix. Mais quand même…

L’Adulte soupire, et se dit désolée. Je hoche la tête doucement : oui, moi aussi j’en suis désolée. J’aurais aimé qu’elles essaient de passer au-dessus de la peur. J’aurais aimé leur prouver que la Magie est magnifique. J’aurais aimé qu’elles m’écoutent, qu’elles me croient, qu’elles apprennent avec moi. J’aurais aimé leur partager toutes ces choses… Mais les Adultes sont plus fort que tout. Ce sont eux qui décident. Et mes Mamans ont décidé qu’elles ne voulaient pas de Magie dans leur famille. Mais d’après madame Velasquez, ce n’est pas le cas de tout le monde. C’est ce qu’elle me dit avec un sourire, un sourire gentil. Si d’autres adultes sans Magie savent aimer la Magie, pourquoi pas mes Mamans ?

Pourquoi sont-elles contre moi, alors que je pensais qu’elles étaient les personnes les plus aptes à m’aider ? Et comment faire confiance à d’autres Adultes, quand les personnes les plus importantes de votre vie vous montrent que nous ne pouvez pas avoir confiance en elles ? Sûrement n’en avaient-elles rien à faire de moi… C’est comme si la Magie était plus forte, et cachait le fait que je suis une Humaine – qui plus est leur fille, bien qu’adoptive. Moi qui pensais que les Adultes étaient capables de réfléchir, de voir plus loin que les rumeurs et les on dit, je me trompais : tous les Adultes ne savent pas le faire. Et mes Mamans font parties de ces Adultes-là.

Madame Velasquez, elle, non. C’est une Sorcière, mais une gentille Sorcière – là non plus, toutes les personnes avec de la Magie ne le sont pas. Ça, je l’ai découvert à l’école. Pour autant, je ne sais pas réellement à quoi je m’attendais en venant ici. Trouver une solution, sûrement. Mais laquelle ? Je n’ai pas vraiment eu le temps d’y penser, tout s’est bien vite enchaîné. Ce qui est sûr, c’est que jamais je n’aurais pensé qu’elle proposerait que je reste ici. Je lève vers elle un regard étonné : rester ici, mais pour quoi faire ? Chez moi, c’est chez mes Mamans… Mais elles ne veulent pas de moi. Alors chez moi, c’est nulle part ? Je baisse de nouveau la tête, sans savoir que répondre, mais surtout pour mieux chasser les larmes en regardant Luna – présence si réconfortante.

Par chance, l’Adulte explique un peu plus son idée. Rester un peu ici, puis trouver une autre solution avec l’aide du Ministère de la Magie… Un endroit rempli Sorciers et Sorcières très occupé.e.s. Que je vais déranger à cause de ma Magie et de mes Mamans. Je me sens un peu mal à cette idée – j’embête beaucoup de monde pour pas grand-chose. Car ce n’est pas grand-chose, d’avoir des Mamans qui n’aiment pas la Magie, il y a sûrement pire. N’est-ce pas égoïste de ma part ? J’aurais dû au moins essayer de me débrouiller seule, non ? Plutôt que de prendre le temps d’Adultes occupés…

Devant le silence de l’Adulte, je relève la tête pour la regarder en essayant de trouver une réponse pas trop bête. Après tout, n’est-ce pas trop tard pour ne pas déranger ? Maintenant que je suis ici… Le mal est fait. Pourtant, madame Velasquez me demande si c’est une idée qui me convient, toujours aussi gentille et attentive. La gorge serrée, je viens entourer Luna de mes bras en hochant tout doucement la tête. « Oui, je veux bien. Merci, madame Velasquez. Je suis vraiment désolée, je ne vous embêterais pas longtemps… » J’ai cette sensation désagréable d’être coupable d’une bêtise, pour laquelle je ne peux pourtant pas grand-chose.

Si j’avais pu faire autrement, je l’aurais fait. Si j’avais pu abandonner ma Magie et garder mes Mamans, je l’aurais fait. Mais… C’est impossible. Ça ne fonctionne pas comme ça : on ne peut pas choisir. Peut-être que ce n’est qu’une question de chance. Une chance que mes Mamans et moi n’avons pas eu. Alors il faut faire avec, et trouver des solutions ailleurs. Et c’est ce que l’Adulte devant propose. Elle promet même de ne pas m’abandonner. Mais que vaut une promesse, aujourd’hui ? N’est-ce pas ce que mes Mamans avaient promis, en faisant le choix de m’adopter ? Je n’aime pas les promesses. Du moins, je ne les aime plus.

Pourtant, je me sens un peu soulagée en entendant celle de la Sorcière. Peut-être parce qu’elle a de la Magie. Ou peut-être est-ce simplement parce que j’ai vraiment besoin d’une solution ? On ne nous a jamais appris comment faire si un jour, notre famille nous abandonne. C’est bien dommage : ça m’aurait bien servi aujourd’hui. Mais en attendant d’apprendre, madame Velasquez promet de m’aider, de ne pas me laisser seule, alors je peux essayer de m’appuyer un peu là-dessus. Au moins quelques jours… « Merci. Merci beaucoup pour votre aide. » Malgré moi, quelques gouttes d’eau décident de couler le long de mes joues, mais tant pis : je ne peux plus rien contre elles. « Est-ce que je peux garder Luna ? S’il vous plaît ? Elle sera sage… » Elle est toujours sage.



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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Rien n'est jamais définitif, pas même une famille
Soledad ☽ ☾ Elida



Quand elle avait choisi de se porter volontaire comme sorcière accréditée, Soledad avait su que ce ne serait pas toujours un long fleuve tranquille. Qu'en fait, ce serait rarement le cas. Elle ne s'était jamais fait d'illusions sur son rôle, il serait important, mais aussi difficile. Elle allait devoir aider des familles, dénouer des situations complexes et faire face à des moldus dont les craintes pouvaient mener au rejet et à la haine en un claquement de doigts. Elle avait accepté d'endosser de sacrées responsabilités et si elle s'y était sentie prête, ce n'était pas pour autant que c'était simple de faire face aux cas les plus extrêmes. Que dire quand un parent rejetait son propre enfant et qu'elle assistait à la scène ? Que faire quand elle voyait la peur se changer un peu plus en dégoût à chaque rendez-vous ? C’étaient des cas de figures injustes et difficiles à gérer mais elle devait savoir y faire face sans perdre son calme ou sa patience. Un enfant, un jeune, comptait sur elle et elle ne pouvait pas le laisser tomber. Mais c'était compliqué et chaque fois que cela arrivait son cœur se serrait d’un mélange d'indignation et d'une infinie tristesse. Le Ministère aussi comptait sur elle pour aider ces familles mais parfois c'était tout simplement impossible. Parfois elle avait beau déployer toute sa diplomatie, donner une myriade de conseils et encore plus d'explications, ça ne suffisait pas. Elle voyait le tableau se noircir sous ses yeux et elle ne pouvait y apporter aucune touche de clarté. Elle n'avait jamais songé que le sentiment d'impuissance que cela lui apportait puisse être si difficile à vivre. Ce qui avait certainement été très naïf de sa part. Il y avait bien tous ces cas où Soledad parvenait à apaiser les choses, ces familles qu'elle réconciliait, ces enfants qui retrouvaient le sourire et la confiance en eux. Mais ce n'était pas toujours le cas, et si c'était rare, c’étaient les échecs qui restaient le plus avec elle et se gravaient dans sa mémoire.

Aussi rares qu’ils soient, les échecs existaient et Soledad n’avait pas encore trouvé la bonne formule magique pour réussir à y faire face sereinement. Elle le sentait d’avance, cette entrevue avec Elida la hanterait pendant encore longtemps. Peu importe comment cette histoire finirait, Soledad ne pourrait pas oublier l’histoire de la jeune sorcière rejetée par ses mamans adoptives. Tout ça parce qu’elle était sorcière. Tout ça par peur. Elida ne méritait rien de tout ça, et certainement pas les sombres pensées que cette situation provoquait en elle. « Pardon. » Soledad secoua de nouveau la tête doucement. Plus que jamais, la fragilité de la jeune Serdaigle ressortait et la mexicaine savait qu’elle devait faire attention à ses mots et à ses gestes. Elida vivait une situation terrible, peut-être la plus grande épreuve de son existence et il fallait être prudent à ne pas empirer les choses.« Tu n’as pas à t’excuser, Elida. Tu n’as rien fait de mal. » Lui souffla-t-elle en s’efforçant de croiser son regard pour donner plus de poids a ses mots. Dans ces cas-là, il était trop facile de se blâmer, de dire que la faute nous revenait et de trouver toutes les raisons du monde pour le prouver. Mais ce n'était pas la faute d'Elida et Soledad espérait pouvoir le lui faire comprendre. Peut-être pas aujourd'hui, mais un jours prochain. Elle ne devait pas perdre espoir, du moins pas sur ce point-là. Face à la détresse d'Elida, Soledad regrettait de ne pas pouvoir faire plus. Elle était cruellement consciente qu'elle restait une presque inconnue pour la jeune sorcière et qu'elle ne pouvait se permettre de la réconforter comme elle l'aurait fait avec n'importe lequel de ses proches. La prendre dans ses bras étant impossible, elle fit apparaître pour elle un mouchoir en tissu afin qu'elle puisse au moins essayer d'endiguer ses larmes. « Merci. » La brune lui adressa un sourire et un petit signe de tête. Ce mouchoir n'était pas grand-chose, mais c'était le mieux qu'elle pouvait faire et surtout, ce n'était pas rien. Car Soledad espérait bien pouvoir faire quelque chose pour aider la jeune sorcière. La voir ainsi lui brisait le cœur et savoir ce qu'elle vivait était pire encore.

Les questions d'Elida, Soledad aurait aimé pouvoir y répondre autrement, avoir d'autres explications à lui donner, avec plus d'espoir et de lumière dans le futur. Elle fit de son mieux mais ce n'était pas si simple et elle avait l'impression de marcher sur un fil. Elle ne voulait pas mentir à la petite blonde, mais lui présenter la vérité nue lui semblait inutilement cruel. Elle aurait tout le temps d’apprendre les horreurs du monde, elle aurait même dû rester encore davantage dans l'ignorance. Mais la vie en avait décidé autrement et avait mis des épreuves sur son chemin, même si elle paraissait encore bien trop jeune à Soledad pour devoir y faire face. Alors là mexicaine fit de son mieux pour lui présenter les choses sans fards, mais aussi sans horreurs inutiles. Ses mamans l'avaient rejeté parce qu'elles avaient peur de cette magie qu'elles ne comprenaient pas. Parler de discrimination, d'amalgame et de haine n'était pas utile pour l'instant et ne ferait que plonger Elida dans encore plus de désarroi. A l'air de la jeune fille, la brune compris que son objectif n'était pas totalement atteint. Rien de plus normal avec une situation telle que la sienne. « Mais ils pourraient apprendre à la comprendre… » Soledad retint un soupir et prit une inspiration à la place. Elida avait raison, bien évidemment. Mais rien n'était aussi simple. La vie n'était pas aussi simple, et vu comment les choses tournaient avec le Blood Circle, Soledad doutait de plus en plus que ce soit le cas un jour. Ce qu'elle ne pouvait pas dire ainsi à Elida, elle n'était pas là pour lui miner encore davantage le moral. Elle voulait l'aider et pour le moment la vérité ne l'aiderait pas. Du moins pas toute la vérité. « Oui, ils pourraient… » Souffla-t-elle doucement, n'oubliant pas qu'elle devait faire attention à ses mots, les choisir avec soin et les assumer ensuite. Pourquoi est-ce que les moldus ne cherchaient pas à comprendre au lieu de se laisser consommer par la peur ? Là était là question et les réponses étaient nombreuses. Il y avait la peur de l'inconnu mais aussi le pouvoir, le besoin de dominer, la haine de l'autre... tout ce qu’elle ne pouvait présenter en ces termes. « Mais ce n'est pas aussi simple. Tout ce qu'ils pensaient vrai ou faux s'effondre. Le monde n'est pas comme ils l'ont toujours cru et ils n'ont aucune maîtrise sur ça. » Expliqua-t-elle prudemment. La découverte du monde magique n'avait pu qu'être un sacré choc pour les moldus, il fallait bien l'admettre. Surtout que cette révélation avait été faite par le Blood Circle dans la peur et les cris. « Ca fait douter... Ca fait peur. » Au fond, Soledad pouvait même le comprendre, apprendre que la magie existait réellement ce n'était pas rien. Mais que certains choisissent directement la voie de la haine et non pas de la compréhension, ça c'était plus difficile. Encore plus quand ça faisait des victimes collatérales comme Elida.

La situation est inextricable et terriblement douloureuse. Le choix des mamans d'Elida, leur réaction face à la magie de leur fille, scandalisait totalement Soledad. Comment pouvait-on faire ça à son enfant ? L'adopter puis le rejeter quand un aspect de sa personne ne convenait plus ? Ou était passe l'amour et l'attachement ? Ces sentiments ne pouvaient tout de même pas disparaitre ainsi, en un claquement de doigts. C'était absolument incompréhensible pour la mexicaine, dont l'environnement familial était à des lieux de ça. Comme quoi la peur faisait vraiment ressortir le pire chez les gens et le Blood Circle savait parfaitement en tirer parti. S'interroger sur les motivations des mamans d'Elida n'apporterait malheureusement pas de solutions et pour le moment, c'était sur la jeune fille qu'elle devait se concentrer. C'était elle qui venait de voir sa vie bouleversée, elle pour qui rien ne serait plus pareil. C'était d'elle dont Soledad devait s'occuper, le reste viendrait ensuite. La sorcière n'avait pas encore eu à faire à ce genre de cas, mais elle comptait bien faire de son mieux. Tout d'abord, il fallait stabiliser la situation d'Elida, lui offrir un toit pour les jours à venir, un lit confortable et un environnement un minimum stable, ça paraissait le plus important à Soledad. Elle ne voulait pas précipiter les choses et risquer de perturber encore plus la jeune sorcière, c'était déjà assez compliqué comme ça. Soledad le vit bien au regard étonné qu'Elida posa sur elle alors qu'elle lui expliquait ce qu'elle souhaitait mettre en place et au silence qui vint ensuite. La mexicaine ne s'en offusqua pas et ne chercha pas non plus à le briser, ça faisait beaucoup à vivre et à assimiler, Elida pouvait prendre tout son temps et chercher autant de réconfort que nécessaire auprès de son chat. « Oui, je veux bien. Merci, madame Velasquez. Je suis vraiment désolée, je ne vous embêterais pas longtemps… » Soledad commença à hocher la tête avant de s'arrêter en prenant conscience que son geste pouvait être mal interprété. Elle ne voulait surtout pas qu'Elida s'imagine qu'elle acquiesçait à sa dernière phrase, c'était tout l'inverse alors elle s'empressa de se corriger, pour écarter tout doute avant qu'il ne s'installe. « Tu ne m’embêtes pas du tout. Maxime gère la boutique comme une cheffe et elle doit être ravie de ne pas m’avoir sur son dos. » Soledad eut un sourire à cette idée. Ah ça, Maxime devait bien en profiter et elle avait raison. La brune n'était sûrement pas la pire des patronnes mais c'était toujours mieux d'avoir un peu de liberté sur son lieu de travail. Dans tous les cas, Maxime devait gérer parfaitement la boutique alors Soledad ne se faisait aucun souci. D'autant qu'elles n'étaient séparées que par un simple rideau si jamais il y avait un problème. « J’ai tout mon temps pour toi. » Lui assura-t-elle sans ciller. C'était aussi ça, son rôle de sorcière accréditée, même si c'était la première fois qu'elle trouvait un jeune sorcier sur le pas de sa porte en dehors des rendez-vous prévus. « Je suis là pour ça et je suis là pour toi. » La mexicaine ignorait si Elida allait la croire mais pour elle, il était important qu'elle entende ces mots.

Est-ce que ses mots soulageaient Elida ne serait-ce qu'un peu ? C'était difficile à dire, sa situation était si complexe et douloureuse. Il était compliqué de trouver les bons mots, la bonne attitude, face à un tel abandon. Rien ne pourrait effacer le cruauté de ce qu'elle vivait, aucune promesse. Pourtant Soledad fit de son mieux, refusant de s'avouer vaincu. « Merci. Merci beaucoup pour votre aide. » La sorcière hocha la tête avec déjà une pointe de soulagement. Elle garda le silence en voyant que l'émotion débordait de nouveau des yeux de la petite blonde. Elle savait déjà qu'elle était là pour elle, qu'elle ne la laisserait pas seule. Respecter ses émotions voulait aussi dire ne pas la noyer de paroles. « Est-ce que je peux garder Luna ? S’il vous plaît ? Elle sera sage… » Soledad ne put s'empêcher de la regarder avec surprise tant la réponse à cette question lui semblait évidente. Luna était le dernier lien d'Elida avec son chez elle, c'était sa dernière forme de famille. Il aurait été terriblement cruel de la lui retirer alors qu'elle avait déjà tant perdu. Jamais cela ne serait venu à l'esprit de la mexicaine. Elle savait ce que c'était d'aimer ses animaux, le réconfort qu'ils pouvaient apporter quand les êtres humains ne le pouvaient pas. « Bien sûr ! » S'empressa-t-elle de répondre afin qu'Elida ne se fasse aucune idée. C'était tellement évident qu'elle n'y avait pas pensé. La jeune fille n'avait même pas besoin de préciser que son chat était sage, la question ne se posait pas. « Chez moi j'ai déjà un hibou et un tout petit dragon, je ne suis pas à un chat près ! J'espère qu'elle aime l'animation par contre... » Soledad tenta un sourire un peu plus complice. Elle n'avait pas exactement les animaux les plus calmes au monde. Samba ne connaissait d'ailleurs certainement pas la définition du mot calme et Salsa adorait avoir de la compagnie. Une tentative certainement un peu naïve de détendre un peu l'atmosphère et d'essayer de faire sourire Elida. C'était vain, mais l'intention devait bien compter. « Personne ne te demandera de te séparer d’elle, ne t’en fais pas. » Ajouta-t-elle avec un peu plus de sérieux, histoire que la jeune sorcière ne se dise pas qu'il y avait un risque. Ce ne serait pas le cas, elle avait déjà bien trop perdu.

Une fois Elida rassurée sur ce point, Soledad réfléchit à la manière d'aborder la suite des évènements. La Serdaigle pourrait trouver un lit et un espace calme dans son appartement et quand elle serait prête le Ministère pourrait prendre le relai. Soledad ne doutait pas qu'il y avait plein de familles d'accueil qui seraient ravies de la recevoir. Au moins ce système était bien fait. Mais tout ça, ce ne serait pas pour tout de suite, la brune ne voulait pas brusquer la jeune fille et préférait la laisser dicter son rythme. Maintenant restait à voir si elle pouvait faire autre chose pour elle. « Est-ce qu’il y a d’autres affaires que tu dois récupérer ? » Finit-elle par demander après que son regard soit tombé sur le sac de la jeune fille. C'était le seul objet qu'elle avait et si elle ne doutait pas qu'elle avait tenté d'y caser le plus d'affaires possible, et que la magie l’y avait peut-être aidé, ça lui semblait aussi bien peu. Toute une vie dans un sac à dos. Soledad ravala la boule que cette pensée forma dans sa gorge. Si elle avait d'autres affaires auxquelles elle avait dû renoncer, la mexicaine pourrait tout à fait aller les chercher. Peut-être demanderait-elle un coup de main à Ludivine ou à Théo. Elida n'avait pas besoin de renoncer à davantage. « Ou est-ce que je peux faire quelque chose d’autre pour toi ? » Si elle ne pouvait lui rendre ses mamans ou une famille heureuse et unie, elle pouvait au moins essayer de rendre le poids sur ses épaules moins lourd.


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