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Les yeux dans les yeux, nous deux, j'y crois pas [Soledad] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mer 20 Sep - 22:29
Les yeux dans les yeux, nous deux, j'y crois pas
Plan cul 

Être en couple, ça n'était pas pour Doryan. S'il l'avait toujours affirmé sans détour et qu'il l'avait prouvé maintes et maintes fois, il avait dérogé à cette certitude une fois. Ce serait mentir de dire que le fait d'avoir été en couple avec Soledad n'avait pas été bien, néanmoins. Il avait passé de très bons moments avec elle, gardait en mémoire des discussions animées, des défis toujours plus nombreux, des vols honteux de verre, il s'était amusé, il avait aimé cette vie. Il y avait des avantages, il les connaissait très bien, c'est quand même pratique de ne pas avoir à demander par texto si on peut venir grappiller quelques heures de son temps à quelqu'un, ne pas se réveiller seul dans son lit et surtout c'est agréable de partager des moments de sa vie avec quelqu'un. Sauf que, tous ces avantages s'accompagnaient d'un sentiment important, la confiance. Il fallait avoir confiance en l'autre pour vouloir construire quelque chose avec. Il n'avait plus confiance en elle, il savait qu'il se méfierait de chacune de ses paroles, se demandant si c'était la vérité ou si c'était un autre de ses mensonges pour se protéger de lui, de ce qu'il pourrait lui faire, lui dire, ou même tout simplement penser d’elle. Impossible de vouloir construire quelque chose dans ces conditions. Néanmoins, elle restait Soledad, il était attiré par elle. Il savait que trop bien que ça matchait très bien entre eux. Le rappel de cette attirance avait été dévastateur dans la voiture et surtout chez elle. Le constat était sans appel : c'est ses lèvres qu'il voulait embrasser jusqu'à ne plus avoir de souffle, c'est avec elle qu'il voulait coucher, c'est son regard qu'il voulait voir s'assombrir de désir, c'est son corps qu'il voulait caresser, voir frissonner et s'abandonner contre le sien.


Il avait eu largement le temps d'expérimenter d'autres partenaires sexuelles durant les mois où ils ne s'étaient pas vus. On ne pouvait pas dire que ça avait été des plus concluants alors maintenant qu'il pouvait coucher avec Soledad, clairement Doryan ne comptait pas se priver. Plutôt que de tourner autour du pot et lui faire comprendre de façon détournée qu'il voulait finir dans son lit, autant s'inviter franchement. La réponse de Soledad l'avait quelque peu surpris, pourquoi diable voulait-elle qu'elle emmène Belle ? Déjà qui emmène son chien pour quelques heures de coucherie ? Ensuite Belle pouvait bien rester seule, ce n’est pas comme si elle n'avait pas l'habitude qu'il découche pour se taper une fille. II y avait autre chose, il savait très bien que Belle appréciait Soledad, l'inverse était tout aussi vrai par ailleurs, il n'allait certainement pas faire croire à sa chienne que Soledad revenait dans sa vie, ni ne comptait le faire croire à Soledad, c’était mort. Il ne chercha même pas d'excuse bidon du genre j'ai pas vu ton message, elle était fatiguée de sa promenade, elle est chez sa tante, non il fut honnête il ne l'avait pas ramené point. Contrairement à ce qu'il avait cru le premier soir, non, s'arracher aux bras de Soledad n'était pas difficile du tout. Il faut dire qu'il y avait la promesse d'une autre nuit tacite, d'autres moments volés où le temps n'avait pas d'impact sur eux et où le plaisir était seul maître à bord. Il suffisait de se lever pour se rhabiller, éviter de poser un regard sur son corps nu au risque d'abandonner son idée première et de revenir contre elle. De toute façon, il avait une garde à prendre et on ne peut pas vraiment dire aux gens de ne pas se blesser ou souffrir parce qu'on veut se taper son plan cul, pas sûr qu'ils acceptent.

Le temps entre la deuxième et la troisième nuit fut un peu plus long qu'entre la première et la seconde. Ça n'était pas qu'il n'avait pas envie de coucher avec, ah non ça le manque était présent et il avait des mois d'abstinence à effacer de sa mémoire. La raison c'est que ses heures ne s'adaptaient pas bien à celles de Soledad. Oh s'il avait voulu passer la nuit, ça aurait pu le faire mais c'est justement ce qu'il voulait éviter, l'excuse Belle ne passerait pas une seconde fois, pour elle, mais aussi pour lui. C'était le risque qu'il se dise et merde je dors là. Il prenait donc grand soin d’envoyer des messages quand il avait obligatoirement quelque chose à faire derrière. Ah ce fut bien la peine de se prendre le chou avec son emploi du temps, il semblerait que Soledad en ait un aussi. Elle n’était pas disponible, dommage, il est vrai que c’est quelque chose qu’il n’avait pas vraiment prévu mais bon, il se rabattit sur une séance de sport différente de celle envisagée à la base. La seconde demande fut la bonne, il faut croire que le manque se faisait ressentir des deux côtés.

Par excès de prudence et aussi parce qu’Edith reconnaîtrait à coup sûr sa voiture maintenant qu’elle était montée dedans, Doryan se garait toujours un peu plus loin. En rejoignant l’appartement de Soledad, il avait toujours ce petit sourire, pas forcément prétentieux mais plutôt satisfait de marcher de nouveau dans cette allée, de sonner à l’interphone et de pouvoir dire tout simplement « C’est moi. » Ca c’est quelque chose qu’il n’aurait jamais pensé pouvoir refaire un jour. De même que  de grimper les marches d’escalier à toute vitesse pour se pointer devant chez elle et l’embrasser à peine la porte ouverte. Que dire de ces moments dans le lit de Soledad ? A chaque fois, il trouvait que c’était mieux que la fois précédente. Etait ce le manque qui lui faisait dire cela, difficile à dire, pas sûr que Soledad soit d’une grande aide sur la question cela dit, au vue de sa respiration pour le moins rapide. Il ne lui demanderait d’ailleurs pas son avis, persuadé que par principe, elle arriverait à lui sortir que c’était bof et cela avec ce grand sourire qui lui était caractéristique et qui démontrait qu’elle se payait sa tronche et qu’elle savait qu’il allait réagir au quart de tour, chose tout à fait vrai. A la place, il se râcla la gorge, signe d’une intense concentration de sa part et il s’exprima dans un espagnol rudimentaire en essayant vraiment de faire un effort sur la prononciation « me gusta hacerte el amor. » Il la regarda avec un grand sourire sur les lèvres avant de reconnaître, amusé « Non, je n’ai pas de professeur d’espagnol, je n’ai pas pris de cours d’espagnol non plus, j’ai tapé sur google trad. » Et ce qu’il venait de dire était la plus pure vérité. Alors qu’il se rapprochait d’elle pour l’embrasser, une sorte de rappel sonna dans sa tête, quelle heure était-il ? Il alla bien évidemment au bout de son action, l’embrassant sur ce qui devait être au départ un baiser soft mais qui dégénéra un peu, comme d’hab et il se pencha pour attraper son pantalon qui traînait par terre, oui tout cela en étant à moitié allongé sur Soledad. S’il fit la moue en constatant que le temps passait décidément trop vite, s’il voulait avoir le temps de prendre une douche et surtout, surtout d’enlever l’odeur de Soledad de sa peau, non pas que les gens puissent dire quoi que ce soit, c’était plutôt qu’il ne voulait pas avoir son odeur sous le nez en permanence, il allait devoir se bouger. Il se redressa sur les coudes « Je dois y aller, je vais être en retard. » Son regard balayait la pièce à la recherche de ses vêtements, non mais comment c’était possible d’avoir trouvé le pantalon en une seconde et de galérer avec le boxer et le t-shirt, ils avaient fait quoi encore ?

Il finit par se lever pour avoir une vue d’ensemble de la pièce et aussi éviter de jouer la montre en se disant que s’ils allaient vite, il y avait peut être moyen de faire l’amour avant qu’il parte et il pouvait même lui demander de prendre une douche chez elle… Ouai non mauvaise idée, c’est sûr qu’il allait lui proposer de venir, idée de merde à bannir. Ayant enfin mis la main sur tout ce qu’il lui fallait, Doryan s’habilla en un temps record mais dans le mauvais sens du terme, la motivation étant clairement dans le lit de Soledad, c’est fou ça. Une fois habillé, il la regarda et bordel, ce qu’elle était attirante cette fille. Il se rapprocha une nouvelle fois d’elle « Tu peux me bipper quand je serais à la caserne pour que je t’envoie mes dispos et qu’on puisse se mettre d’accord sur les jours où on se voit ? » Il faudrait qu’il étudie un peu la chose mais vu qu’il partait sur 24h de garde, il devrait pouvoir se pencher sur les journées qu’il pouvait proposer, celles où il serait absolument certain d’avoir l’excuse parfaite pour ne pas finir dans ce lit… oui, même si le lit de Soledad était confortable pour dormir, là n’était certainement pas la question. Il posa un baiser sur ses lèvres, murmurant contre ces dernières « Je claque la porte en sortant où tu m’accompagnes à la porte. » ça pouvait le faire aussi qu’elle le raccompagne, il grapillerait un autre baiser sur le palier.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 23 Sep - 18:53




Les yeux dans les yeux, nous deux,

t'y crois pas
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Début octobre 2021

Il y avait une raison pour laquelle Soledad n’utilisait que rarement son don pour lire son propre avenir. Ce n’était pas par crainte, ou même par sagesse. Ce n’était rien de si complexe. Connaitre son futur, c’était se priver des surprises de la vie, c’était attendre que les évènements arrivent au lieu de simplement les vivre, c’était parfois les redouter et changer son existence en véritable purgatoire. La mexicaine pouvait comprendre ceux qui avaient envie de lever le voile du futur, ceux qui désirait éclaircir les zones d’ombre, mais elle l’avait bien assez fait pour les autres, pour savoir que ce n’était pas pour elle. Alors même par les temps sombres qui courraient, ce n’était jamais pour elle qu’elle sortait son tarot ou sa boule de cristal. Si les autres voulaient connaitre leur avenir, ça les regardait, mais elle, elle ne pouvait pas vivre dans l’attente constante. Ca revenait à enlever tout l’intérêt de vivre. Cependant, aujourd’hui elle avait dérogé à cette règle. Elle avait sorti ses cartes de tarot, celles qui l’accompagnaient partout et qui ne lui avaient jamais fait défaut, et elle les avait interrogés. Elle avait voulu des réponses, non pas sur tout son avenir, mais sur un point en particulier qui la torturait depuis des jours. Elle avait voulu s’ôter d’un doute, se rassurer peut-être même. Avoir l’esprit un peu plus tranquille, pour pouvoir respirer un peu. Juste ça. Rien que ça. Alors elle avait sorti ses cartes de tarot, elle les avait battus, et elle les avait tirés comme son abuela le lui avait appris il y a bien des années de ça, comme elle avait l’habitude de le faire depuis presque toujours. Comme elle le faisait pour les autres. Lire l’avenir des autres, ou lire son avenir à elle, c’était la même chose. Elle pouvait le faire et si ça pouvait aider alors c’était tant mieux. Mais ça n’avait pas été le cas.

Soledad avait tiré ses cartes, et ça avait été une erreur. Elle n’avait eu le temps de retourner que deux cartes, mais ça lui avait suffi. Le message était clair, sans appel même. Ses espoirs étaient vains et le voir aussi clairement, le sentir aussi sûrement dans ses tripes lui avait coupé le souffle. C’était ça le souci avec le troisième œil, elle ressentait ce que voulait lui dire ses artefact, elle recevait les messages au plus profond de son être. Et celui-ci lui avait fait l’effet d’un coup de poing. Bouleversée, sa main avait balayé les cartes avant même qu’elle ne puisse contrôler son geste. Elle s’en était aussitôt voulu quand ce qui était son plus précieux cadeau de son abuela atterri sur le sol de son appartement avec un son mat. Quand les cartes qu’elle n'avait pas retournées tombèrent au sol face cachée elle avait choisi d'y voir un signe. Le signe qu'elle en avait assez vu, qu'elle n'avait pas besoin de s’acharner, que son destin était déjà scellé. Elle n'avait rien à gagner à chercher à voir ce que ces cartes lui réservaient. D'ailleurs elle n'était pas gagnante tout court. Autant ne pas retourner le couteau dans la plaie. Soledad avait voulu voir son avenir et maintenant elle s’en mordait les doigts. Parce qu’il n’y avait plus de demi-tour possible, pas de moyen d’oublier. Comme c’était ironique, elle mettait toujours les autres en garde lorsqu’elle lisait leur avenir. Elle les prévenait que ce qu’elle verrait pourrait ne pas leur plaire, qu’ils ne devaient pas lui en vouloir à elle et devaient tenter de faire la part des choses. Elle savait que recevoir des brides du futur ne voulait pas forcément dire se voir dévoiler le futur que l’on désirait. Que parfois l’avenir était décevant, ou cruel, ou juste sombre. Que parfois ses prédictions n’avaient absolument rien d’une prédiction. Elle les prévenait de tout ça et les priait d’essayer d’accepter les choses, de s’y préparer plutôt que de le redouter. Or, maintenant c’était elle qui se trouvait de l’autre côté du miroir. Si elle était parfaitement consciente de l’ironie de la situation, elle ne l’appréciait pas pour autant. Loin de là.

Et maintenant il fallait continuer de vivre. Reprendre le cours de son existence en sachant déjà ce qui l’attendait. Et surtout en sachant qu’elle ne pourrait pas l’éviter. Soledad avait toujours été en paix avec son don, son abuela lui avait appris à l’accepter, à l’apprivoiser, à en tirer une force. Mais aujourd’hui elle regrettait de s’être laissé aller à l’utiliser. Comme quoi, la curiosité était bien un vilain défaut. Les doutes aussi. Aujourd’hui, ça la laissait amère de savoir qu’elle ne pourrait rien faire pour changer ce qui l’attendait. Pourtant c’était le principe même du troisième œil, le destin était plus fort que tout, il trouvait toujours le moyen de se réaliser. Il ne servait à rien de lutter, il valait mieux s’y préparer. C’était pour ça qu’elle tirait ses cartes ou lisait dans les feuilles de thé, pour savoir à quoi se préparer. Croire qu’on pouvait changer l’avenir était illusoire, elle le savait bien et n’avait certainement pas la prétention de pouvoir réussir ce qui était impossible. Alors elle devait faire avec et accepter ce qui était inéluctable. C’était difficile, mais c’était ainsi. De toute façon, ce n’était pas comme si la mexicaine avait toujours eu une existence aisée. Il y avait pire, certes, mais elle avait connu des épreuves par le passé et elle s’en était sortie. Celle-ci ne serait qu’une parmi tant d’autres. Vu la manière dont le monde tournait, ce ne serait certainement pas la dernière. Mais une de celles qui lui ferait le plus mal au cœur, une de celles qu’elle aurait le plus de mal à dépasser, à laisser derrière elle, ça elle n’en doutait malheureusement pas.

Peut-être avait-elle cru pouvoir tout oublier dans les bras de Doryan. Peut-être avait-elle cru que ses baisers balayeraient tout, que ses caresses effaceraient les souvenirs, que le désir et le plaisir chasseraient tout le reste. Après tout, il lui faisait perdre la tête, c’était bien connu. Soledad ne savait pas trop pourquoi elle avait accepté qu’il revienne chez elle, après la soirée à l’hôpital. Et surtout les heures qui avaient suivi. Ça n'avait pas été sage, ça n’avait sûrement pas été raisonnable. Mais justement, elle n'avait pas réussi à se raisonner. Sûrement parce qu’il lui avait manqué, malgré tout ce qu’il s’était passé entre eux ces derniers mois, parce qu’il restait Doryan et que leur passif était toujours là. Plus difficile à oublier que jamais. Parce que leur dernière étreinte avait rallumé quelque chose. Que l’attirance était toujours présente et que se perdre dans ses bras une nouvelle fois était bien plus facile que de faire face à la réalité. Et s’il y avait une chose que le pompier savait parfaitement faire, c’était lui faire tout oublier. De ses problèmes, à la notion même de temps qui passait, tout devenait flou quand Soledad se trouvait entre ses bras. Plus rien n’avait d’importance, juste ces instants qu’ils passaient ensemble et dont ils profitaient pleinement. Ils avaient du temps à rattraper, ils n’allaient pas le perdre à réfléchir. Il fallait dire qu’ils ne s’en laissaient pas le temps puisqu’à peine la porte de l’appartement de la mexicaine ouverte, leurs lèvres se trouvaient, leurs mains s’affairaient et leurs jambes les dirigeaient naturellement vers la chambre de Soledad. Quand aux instants qui suivaient leurs étreintes, ils n’étaient pas faits pour ça non plus, ils étaient là pour profiter un peu du temps qui semblait suspendu. Et reprendre son souffle également -surtout reprendre son souffle en réalité. « Me gusta hacerte el amor. » Lorsqu’elle tourna ses prunelles vers Doryan, Soledad découvrit qu’il arborait un immense sourire. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise ce genre de chose et encore moins en espagnol. Alors plutôt que de lui signaler que son accent était absolument terrible, elle lui sourit à son tour. « Yo también. » Souffla-t-elle. Au moins cette fois, elle n’avait pas rougi à ses propos. Ce qui aurait été particulièrement ironique alors qu’ils se trouvaient encore nus dans le même lit. « Non, je n’ai pas de professeur d’espagnol, je n’ai pas pris de cours d’espagnol non plus, j’ai tapé sur google trad. » Soledad haussa les sourcils. Il avait été chercher une traduction sur internet alors qu’il pouvait la lui demander. Même pas il prétendait avoir utilisé un dictionnaire. Elle secoua doucement la tête avec une expression amusée. « Google trad… Je devrais être vexée. » Heureusement que son abuela n’était pas décédée, elle se retournerait dans sa tombe. Par contre c’était sûrement le cas de son père et de son abuelo.

De nouveau, leurs lèvres se trouvèrent et Soledad redécouvrit avec quelle facilité elle se perdait dans les baisers de Doryan. S’il avait juste s’agit de poser ses lèvres sur les siennes, ce fut complètement loupé et leur baiser gagna rapidement en intensité. De toute façon, ce n’était pas comme si elle allait être celle qui se montrerait raisonnable. Bien au contraire, elle en profita pleinement et n’avait pas l’intention de mettre fin à ces instants. Même si Doryan l’écrasait à moitié, elle profitait aussi de sa chaleur. C’était agréable, comme d’être dans une bulle. Jusqu’à ce que la bulle éclate. « Je dois y aller, je vais être en retard. » La mexicaine se figea. Il lui fallut quelques secondes pour bien comprendre les paroles de Doryan et quand elle s’aperçut qu’il tenait son pantalon dans sa main, son sourire vacilla sur ses lèvres. A peine quelques instants plus tôt, ils échangeaient un baisé passionné, qui lui causait toujours d’avoir le souffle court et le cœur qui battait trop vite, et maintenant il voulait partir. Tout comme ça avait été le cas la première fois, et celle qui avait suivi. Ils partageaient des moments de plaisir et après… Après, il n’y avait plus rien. Tout s’arrêtait aussi soudainement que cela avait commencé. Sans trouver ses mots, Soledad regarda le moldu se redresser puis se lever pour récupérer ses vêtements. Elle était prise au dépourvue, tellement qu’elle ne profita même pas de la vue. C’était pourtant plutôt agréable de voir Doryan se balader nu dans sa chambre. Habituellement elle n’aurait jamais manqué une occasion d’en profiter, elle ne s’en serait jamais plainte mais là, ce n’était pas l’effet que ça lui faisait. Là, ça la laissait amère. Pourquoi partait-il cette fois ? Il n’avait même pas pris la peine de le lui dire et elle se garda bien de lui poser la question. Soledad se doutait qu’il aurait une bonne raison de partir aussi rapidement. Il semblait toujours avoir une bonne excuse, une excuse qui l’excluait d’office.

A son tour, la brune se redressa dans son lit, tirant la couverture à elle pour se couvrir. C’était un réflexe parfaitement inutile mais sans ça elle se sentait particulièrement vulnérable et elle n’aimait pas ça. « Tu peux me bipper quand je serais à la caserne pour que je t’envoie mes dispos et qu’on puisse se mettre d’accord sur les jours où on se voit ? » Soledad le contempla sans un mot. Il ne disait rien de mal, il ne disait rien de désagréable et pourtant ses mots n’avait rien de plaisant à ses oreilles. Qu’ils se mettent d’accord sur les jours où ils se verraient, dit comme ça, ça lui paraissait si stérile, si éloigné de ce qu’ils avaient connu, que ça lui fit mal au cœur. Elle ne doutait pas de ce qu’il voulait dire et ça c’était désagréable. Parce que ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu entendre. Elle cherchait encore quoi répondre, comment tourner ce qu’elle avait à dire, quand Doryan vint l’embrasser. Malgré tous ses doutes, la mexicaine ne chercha pas à se dérober. « Je claque la porte en sortant où tu m’accompagnes à la porte. » En temps normal, Soledad lui aurait répondu que, bien sûr, elle allait l’accompagner. Elle en aurait profité pour lui montrer ce qu’il était en train de quitter, pour lui voler un baiser, pour lui murmurer quelques mots dans l’espoir de lui donner envie de rester et qu’ils profitent de tout le temps qu’ils avaient devant eux. Mais ce qui était normal à ses yeux était clairement révolu entre eux. C’était d’autant plus visible que ce n’était pas la première fois que Doryan agissait ainsi, elle ne pouvait jouer les aveugles plus longtemps. « Tu es sûr que tu veux que je t'accompagne ? » Souffla-t-elle après s’être reculé de quelques centimètres pour pouvoir mieux le regarder. Elle chercha de quoi se rassurer au fond des prunelles de Doryan. N’y trouvant rien, elle finit par se détourner et se lever. Elle alla piocher un peignoir fin dans son placard et l’enfila sans attendre. Ses vêtements étaient encore éparpillés dans la pièce, c’était plus simple ainsi. Une fois vêtue, Soledad se tourna enfin vers le moldu. « C'est plutôt un truc de couple, non ? » Demanda-t-elle lentement. Elle posa sur lui un regard grave, prit une inspiration avant de continuer « Et ce n'est pas ce que tu veux... » Une seconde fila, le temps que leurs prunelles se croisent et s’accrochent. « N'est-ce pas ? » Au fond, il n’avait pas besoin de répondre, elle connaissait déjà la réponse. Son tarot le lui avait soufflé. Et son tarot n’avait jamais tort.

CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
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Mar 26 Sep - 21:53
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Parler espagnol avec Soledad, ça n'avait jamais été la meilleure des idées. Déjà d'un point de vue linguistique, s'il comprenait trois mots dans une phrase, c'était un exploit. En prime, il se déconcentrait vite quand elle parlait. Ce n'était pas une question de ne pas être attentif, il l'était, avant qu'elle n'ouvre la bouche. Un jour ça passerait, il en était convaincu, il ne pourrait pas éternellement perdre toute réflexion quand Soledad s'exprimait en espagnol, surtout que ça n'était pas rare.  En attendant ce jour, il ne pouvait qu'avoir le regard qui pétillait un peu plus en l'entendant lui répondre, la voix un brin différente de d'habitude, un besoin de reprendre son souffle sûrement. Ne s'étant pas réveillé un matin en étant un as en espagnol, il expliqua à Soledad qu'il avait fait ses recherches en espagnol. Oui, bon, d'accord, il est vrai que Google trad ça n'était pas la solution idéale. Néanmoins, elle oubliait un point essentiel sur son partenaire de lit, un point qu'il lui rappela sans détour « Tout est une question d'accent. Quand c'est la madame de l'ordinateur qui parle, j'arrive à rester concentré. » Il pouvait faire répéter quinze fois à la voix robotisée, là où avec Soledad une fois suffisait à le perdre. D'ailleurs, c'est bien ce qu'il fit, se perdre une fois de plus. Cédant à la tentation, venant poser ses lèvres sur les siennes pour un baiser qui ne fut soft que durant les premières secondes. Il était bien là, sur elle, sentant les battements de cœur de Soledad contre sa peau. Le rappel dans l'esprit de Doryan fut assez brutal. Sa conscience professionnelle fut plus forte que son envie de céder à la tentation. S'il ne se bougeait pas, il allait être en retard, c'est donc ce qu'il fit, bien que ronchonnant mentalement contre ses fringues éparpillées ça et là.

Lorsqu'il posa de nouveau son regard sur Soledad, elle avait remonté les draps sur elle. Constat qui le fit sourire, ah c'est sûr que sans la présence du corps de Doryan contre le sien, elle devait avoir un peu plus froid. Le fait que son corps soit recouvert n'enlevait rien au fait qu'elle soit attirante. De toute façon, peu importe les choses qui recouvraient son corps : des vêtements, des draps, un sac poubelle pas encore vu ça il arrivait très bien à l'imaginer nue. Il se rapprocha d'elle tout en lui demandant de le faire sonner une fois qu'il serait au travail, histoire qu'ils définissent les moments où ils pourraient coucher ensemble. On ne peut pas dire que Soledad soit la personne la plus loquace en cet instant, ce qui amusait grandement Doryan. Il n'avait pas besoin d'un quelconque accent pour la rendre muette, en prime il était habillé donc ce n'était pas le fait qu'il soit nu qui la déconcentrait, c'était juste et lui et bon sang, ce que ça pouvait gonfler son ego. Forcément qu'en retour il avait envie de l'embrasser, ce qu'il fit sans l'ombre d'une hésitation. Ses lèvres étant vraisemblablement aimantées à celles de Soledad, il demanda, sans chercher à les décoller, si elle l'accompagnait à la porte ou si elle voulait qu'il claque la porte. Il grimaça un peu en voyant qu'elle écartait sa tête de la sienne, roh flûte, les aimants n’étaient pas assez costauds. Sa question était tout à son honneur, elle s'inquiétait de la volonté de Doryan à vraiment s'arracher de cette nouvelle étreinte. Il est vrai que ça n'était pas des plus raisonnables mais ça, c'était à lui de gérer et s'il refermait la porte sans être sorti pour lui faire l'amour une nouvelle fois, ça ne serait pas non plus la fin du monde. Il hocha la tête, oui il était sûr. Il la suivit du regard tandis qu'elle partait en quête de ses habits, ah non, pas du tout, elle attrapa plutôt un peignoir. Alors ça c'était dommage, le fait de la reluquer dura un peu moins longtemps que prévu. Après, elle était canon dans son peignoir.

Lorsqu'elle se tourna vers lui, ce fut pour lui poser une colle. Ça faisait couple selon elle ? Il fronça les sourcils en pleine réflexion, ce n’est pas vraiment ce à quoi il avait songé pour tout avouer. Après si elle pensait cela, pourquoi s'être habillée ? Enfin habillé, c'est un bien grand mot, disons plutôt recouvert son corps. Pourquoi elle le regardait comme ça ? Il n'avait pas songé à ce détail, ça n'était pas la fin du monde. Elle posa une question ou plutôt elle constata quelque chose, le regardant dans les yeux. Il y avait quelque chose qui lui échappait, c'était un fait. S'il ne répondit pas immédiatement, toujours en réflexion sur le fait que raccompagner quelqu'un à la porte c'était un truc de couple, elle insista sur le fait qu'il ne veuille pas être en couple. « En effet. » Bizarre qu'elle pose la question tout de même. Il se mit en tailleurs sur le lit pour la regarder « Si tu me regardes comme ça juste parce que je t'ai demandé si tu voulais me raccompagner à la porte, il suffisait de dire non tu sais. Tu l'as mal pris ? » Franchement, ils n'allaient pas se prendre la tête pour si peu ? Déjà, il n'était pas habitué à ce qu'elle se vexe, elle ne se vexait pas à l'époque où ils sortaient ensemble et il n'avait pas l'impression d'avoir changé. Ensuite ils se voyaient quoi deux heures trois grand max, ils n'avaient pas le temps de se prendre le chou. Il n'en avait pas envie, il voulait juste coucher avec elle et ne pas se poser de questions, ne rien construire avec, juste vivre l'instant présent. S'il avait su qu'une simple phrase allait la mettre de mauvais poil, il se serait contenté de se lever et de partir. Elle le connaissait, il n'était pas du genre à vouloir la blesser, à chaque fois ça avait été des concours de circonstances. Histoire d'y mettre de la bonne volonté, il ajouta « Laisse tomber, me raccompagne pas, je ferme derrière moi et on en parle plus. » En plus, comme ils se verraient pas durant quelques jours, elle aurait le temps de redescendre  en pression, comme quoi, ça avait que du bon de ne pas sortir avec.

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Soledad Velasquez
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C’était toujours aussi agréable de se trouver dans les bras de Doryan. Soudainement, c’était comme si les mois qui les avaient séparés n’avaient plus autant d’importance. Quand elle se trouvait avec lui, toutes les épreuves qu’elle avait vécu ces dernières semaines paraissaient bien plus lointaines, bien plus floues. Elles étaient toujours là, elle ne pourrait jamais les effacer totalement, mais elles ne prenaient plus toute la place dans son esprit, elles étaient remplacées par toutes les sensations que Doryan réveillait en elle. Et ce, avec une facilité déconcertante. Soledad aurait peut-être dû se questionner, se demander si ce n’était pas déraisonnable de se laisser ainsi. Car malgré tout ce qu’elle savait, malgré tout ce dont elle était consciente, elle ne pouvait s’empêcher de profiter de chaque petit instant. Car elle savait qu’ils étaient comptés. Que bientôt, ils n’existeraient plus. Qu’ils feraient partie du passé et n’en sortiraient plus. Ses cartes de tarot l’avaient prévenu, et s’il y avait un avertissement que Soledad prenait au sérieux, c’était bien celui de son don. Alors, elle savait le chemin que ces rencontres avec Doryan allaient prendre, et pourtant, elle avait répondu à ses messages, elle l’avait fait entrer chez elle et quand il avait posé ses lèvres sur les siennes, elle avait répondu à ses baisers. Elle aurait dû lui répondre non, voire ne pas répondre du tout, refuser de lui ouvrir sa porte, ne pas se perdre dans ses bras. Une part d’elle savait tout ça, savait qu’elle courait droit à la catastrophe, vers de nouvelles souffrances. Pourtant elle n’en n’avait rien fait. Le manque, le désir, l’attirance, la stupidité, l’avaient poussé à faire tout ce qu’il ne fallait pas. Ses barrières n’avaient pas tenu l’espace d’une seconde face aux baisers de Doryan et elle s’était laissé aller dans leur étreinte, trop submergée par le plaisir pour entendre tout ce que ses pensées avaient à lui dire. Mais ce n’était qu’une illusion, et si Doryan continuait de l’entretenir, ses cartes lui avaient ouvert les yeux.

Pourtant c’était difficile de les garder ouvert, de se dire qu’elle ne devait pas se bercer d’illusions et prendre les décisions qui s’imposaient avant que son cœur n’en souffre trop. C’était encore plus difficile quand elle se trouvait dans le même lit que Doryan avec le souffle encore court de leurs étreintes. Et presque impossible quand il se mettait à lui parler en espagnol pour lui dire qu’il aimait lui faire l’amour. Comment garder prise avec la réalité alors qu’il lui disait des choses comme ça ? Comment se rappeler du message de ses cartes ? Dans ce genre d’instant, c’était impossible, Soledad n’y parvenait pas, du moins pas totalement. Alors plutôt que de se montrer raisonnable, plutôt que de jouer la sureté, elle lui répondit qu’elle aussi. Et alors que les mots en espagnols franchissaient ses lèvres, ils lui firent presque mal. Au moins elle fut distraite de tous ces sentiments par l’énormité que Doryan parvint à lui sortir. Afin de réussir à lui parler dans sa langue maternelle, il avait utilisé google traduction. Un scandale, un outrage même. Soledad appréciait de savoir qu’il ne l’avait pas remplacé en tant que professeure d’espagnole, même si aujourd’hui elle savait qu’elle ne devrait plus y accorder autant d’importance, c’était plus fort qu’elle. Mais google traduction ce n’était pas franchement mieux. Si elle osait sortir ça un jour à sa famille, elle serait certainement reniée sur le champ. Et ils auraient raison. Doryan avait tous les choix possibles pour apprendre un peu d’espagnol, mais non il avait choisi une machine, c’était un peu vexant. « Tout est une question d'accent. Quand c'est la madame de l'ordinateur qui parle, j'arrive à rester concentré. » Soledad ne put se retenir de rouler des yeux. Il était vrai que la concentration du moldu battait sérieusement de l’aile dès qu’elle commençait à parler dans sa langue, mais ce n’était pas une raison pour éviter ce problème. « Tramposo. » Voilà ce qu’il était, un tricheur. « C’est pas du jeu, ça devrait être interdit de faire ça. »  

Tout comme ça devrait lui être interdit de lui faire perdre la tête d’un baiser. Encore plus, alors que Soledad n’avait jamais caché l’effet qu’il pouvait lui faire et qu’il avait donc toutes les occasions d’en profiter. Ce qu’ils firent sans se faire prier. Il n’y avait pas à dire, c’était agréable d’embrasser Doryan et de le sentir tout contre elle, soudainement les avertissements des cartes semblaient bien loin à la mexicaine. Elle les oubliait avec un peu trop de facilité. Jusqu’à ce qu’ils reviennent lui exploser en pleine figure. Doryan partait. Ce n’était pas une surprise. Ce n’était plus une surprise. Les cartes le lui avaient annoncé mais Soledad sentit tout de même la morsure de la déception. Pourtant elle savait tout ça, que ces instants avaient une fin parce que Doryan ne voulait pas leur donner d’avenir. Mais c’était quand même douloureux d’en prendre conscience. Comme quoi, connaitre l’avenir n’évitait pas d’en souffrir. Ca ne donnait pas toutes les clés et n’apportait même pas de solution. C’était bien la première fois que la mexicaine trouvait son propre don aussi déplaisant. En silence, elle regarda le pompier se rhabiller et s’apprêter à la quitter une fois de plus. Il avait obtenu ce qu’il voulait alors pourquoi s’attarderait-il ? Il n’avait aucune raison de rester à ses côtés. Et elle, elle se sentait terriblement idiote d’avoir pu ne serait-ce qu’espérer l’inverse. Au moins elle ne répondit pas machinalement lorsqu’il proposa qu’ils se mettent d’accord sur les jours où ils pourraient se voir. Elle avait bien conscience que dans la bouche du moldu se voir n’avait pas la même définition que dans la sienne. Elle ne commenta pas cette idée qui lui déplaisait terriblement tant elle semblait éloignée de tout ce qu’ils avaient connu. De ce qu’elle aurait aimé retrouver. Au moins son silence ne parut pas déstabiliser Doryan. Ce qui n’était d’absolument aucune consolation.

Sans trop savoir pourquoi, Soledad le laissa tout de même s’approcher et même l’embrasser. Encore une fois où elle aurait dû se montrer raisonnable mais encore une fois elle en fut incapable. Sa question augmenta encore davantage la sensation de malaise qui lui plombait le cœur. L'accompagner à la porte, elle l'aurait fait naturellement auparavant, elle l'aurait embrassé et lui aurait certainement soufflé un à plus tard. Aujourd'hui, elle savait que tout cela était impossible, que ça n'aurait plus aucun sens. Alors plutôt que d'acquiescer directement, comme elle en aurait eu le réflexe, Soledad choisit de lui demander si c'était vraiment ce qu'il souhaitait. Qu'elle l'accompagne pour lui dire au revoir, qu'elle donne l'illusion d'un couple alors qu'elle savait d'avance que cette notion était condamnée. Si Doryan confirma d'un hochement de tête, la mexicaine n'y trouva aucun réconfort. Plutôt que de continuer cette conversation ainsi, elle choisit de se lever pour se couvrir d'un peignoir. Elle pouvait sentir le regard de Doryan la suivre mais elle s'appliqua à l'ignorer. A la place, elle préféra revenir sur cette histoire de couple. Qu'il fronce les sourcils était particulièrement révélateur, comme elle s'en doutait, il n'avait pas vu les choses ainsi et peut-être aurait-il agi autrement si ça avait été le cas. Au moins ça lui aurait évité de souffler le chaud et le froid. Autant mettre les choses au clair, être en couple, ce n'était pas ce qu'il voulait. Encore moins avec elle. « En effet. » Au oreilles de Soledad, ça sonna comme une sentence. Lèvres pincées, elle prit une profonde inspiration. Elle s'y attendait, elle l'avait vu venir, elle avait été prévenue, et pourtant ça faisait quand même mal à entendre. Le lire dans ses cartes et l'entendre de la bouche de Doryan étaient deux choses totalement différentes. « Je vois. » Souffla-t-elle à mi-voix. Malgré les avertissements de son tarot, Soledad ne parvenait pas à échapper au sentiment de déception qui vint lui enserrer le cœur.

Au moins il l'avait reconnu, elle aurait peut-être dû se sentir soulagée qu'il choisisse de lui dire la vérité et non pas qu'il préfère lui mentir pour pouvoir continuer à coucher avec elle, mais c'était plus compliqué que ça. Même en sachant ce qui l'attendait, ce n'était pas plus facile à vivre. Un brin étonné, Soledad regarda Doryan s'assoir sur son lit. N'était-il pas pressé de partir ? De la quitter ? Elle s'interdit de poser ces questions à haute voix. « Si tu me regardes comme ça juste parce que je t'ai demandé si tu voulais me raccompagner à la porte, il suffisait de dire non tu sais. Tu l'as mal pris ? » Soledad ouvrit la bouche, prête à arguer qu’elle ne l’avait pas mal pris, mais ça aurait été mentir. Elle l’avait effectivement mal pris, certainement pas comme Doryan devait l’entendre, mais tout de même. Elle referma donc la bouche avant d’avoir pu prononcer le moindre mot et prit un peu plus de temps pour ne pas réagir trop vite. « J'avais juste besoin de vérifier. » Souffla-t-elle finalement. De vérifier qu'il avait bel et bien fait une croix sur un possible avenir commun, ou ne serait-ce que sur une relation comme ils avaient connu par le passé. Soledad avait sa réponse, mais soudainement elle ne savait pas quoi en faire. Elle savait ce que cela voulait dire, elle savait ce qu'il s'imposait de faire, mais agir était bien plus difficile de prévu. Elle avait redouté cet instant et maintenant elle savait que ça avait été avec raison. Construire des murs autour de son cœur n'avait jamais été son fort, ou alors Doryan avait une facilité déconcertante à les abattre. Soledad n'était pas sûre de vouloir davantage étudier la question.

« Laisse tomber, me raccompagne pas, je ferme derrière moi et on en parle plus. » La mexicaine sortit un peu brutalement de ses pensées et posa ses prunelles sur Doryan, jaugeant de sa réaction. L'espace d'une seconde, elle se demanda si sa phrase voulait dire qu'il était agacé, mais il n'y avait aucune trace d'irritation sur ses traits, même pas la moindre interrogation. Il était parfaitement serein, alors qu'elle était tourmentée. C'était dire qu'ils apportaient une importance différente à cette discussion. Soledad retint un soupir. Laisser tomber, ce n'était pas exactement ce qu'elle avait envie de faire mais elle avait bien compris le message de son don, elle savait que si elle choisissait de se lancer dans cette bataille, elle serait perdante. Alors il n'y avait plus qu'une seule chose à faire.« Non, effectivement, on n'en parlera plus. » Commença-t-elle d'une voix blanche. Ce ne sera pas nécessaire. En réalité, toute discussion était devenue parfaitement inutile. De toute façon il venait de le lui dire, il ne voulait pas être en couple et Soledad n'avait aucune envie de s'acharner, elle savait qu'elle finirait juste par en souffrir. « Parce que ceci... » Elle fit un geste vague de la main, l'englobant lui sur son lit et elle dans son peignoir. Ca lui laissa le temps de rassembler son courage pour terminer sa phrase. « Ca n’arrivera plus. » Elle ne voulait plus de tout ça. Des sms envoyé juste pour qu’ils couchent ensemble, des étreintes sans avenir, des excuses trouvées pour la quitter rapidement, des au revoir froids et abrupts. Soledad n’avait jamais aspiré à tout ça, elle n’avait jamais été faite pour ce genre de relation. Encore moins avec Doryan, avec qui elle avait partagé tant de chose par le passé. « Ca ne fonctionne pas, Doryan. » Reprit-elle lentement. Elle croisa les bras sur son ventre en un geste instinctif de protection. Parfaitement inutile. « On ne veut pas les mêmes choses et moi je... » Elle chercha ses mots, prit une inspiration. « Je ne peux pas... Je ne veux pas continuer comme ça. » Malgré tout, ces mots étaient terriblement difficiles à prononcer. Il lui fallut quelques secondes et une nouvelle inspiration avant de trouver la force de croiser les regard de Doryan et de lancer les mots qui changeraient tout. Ceux où aucun demi-tour n’était possible. « C’est mieux qu’on s’arrête là. » Une vraie rupture, avant qu'il ne soit trop tard. Avant que son cœur ne connaisse des dégâts irréversibles.


CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mar 3 Oct - 22:18
Les yeux dans les yeux, nous deux, j'y crois pas
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L'apprentissage de l'espagnol avec Soledad avait toujours été problématique. Doryan avait beau se mettre en condition, se dire cette fois je ne craquerais pas, ça ne fonctionnait jamais. S'il devait trouver un coupable à ce manque de sérieux, il désignerait l'accent de Soledad. Afin de pouvoir communiquer un peu, un tout petit peu, il avait trouvé une astuce utiliser Google trad. C'est fou mais quand la voix robotisée parlait, il ne ressentait aucune attraction. Que Soledad ne s'inquiète même pas, il suffisait qu'elle réponde dans la même langue que lui pour qu'il s'enflamme. Il la regarda avec un amusement certain lorsqu'elle le traita de tricheur et que ça devrait être interdit de faire cela « Tu devrais pas être fière que j'arrive à faire une phrase en entier ? Je pars de loin. » Alors ça, autant ne pas rêver, elle ne le dirait jamais.

Naturellement, ses lèvres vinrent se poser sur celles de son amante. II savourait cette sensation et si sa raison ne lui avait pas soufflé qu'il devrait faire attention à l'heure, une seconde étreinte charnelle aurait vu le jour. Mieux valait-il faire preuve de prudence et se rhabiller. Ce n'était pas comme s'il ne reviendrait pas la voir rapidement. Son attirance pour elle était intact et pour ce qu'il pouvait constater, Soledad n'avait pas l'air en reste. Dans cette optique, une fois habillé, il demanda à la demoiselle de le faire sonner quand il serait à la caserne. L'attente serait moins désagréable s'ils savaient quand ils se reverraient, il n'aurait pas à être un peu collant à lui envoyer des messages. Il n'eut pas de réponse à sa question mais, pour la défense de Soledad, elle semblait se remettre de ses émotions, ce qui était assez drôle, il faut bien le dire, surtout qu'il la connaissait, avoir le dernier mot était tout aussi important pour elle que pour lui alors qu'elle garde le silence, quelle victoire, quelle fierté.

L'embrassant une nouvelle fois, il lui demanda si elle voulait bien l'accompagner jusqu'à la porte, confirmant sa requête lorsqu'elle lui demanda s'il était sûr. Qu'elle ne s'inquiète pas tant, il saurait s'arracher à son étreinte. Et si ça n'était pas le cas, la suite changerait juste. Au lieu de se doucher avant d'aller à la caserne, il se doucherait sur place ça n'était pas si grave. D'accord, il y a un détail qu'il avait loupé, si elle venait avec lui à la porte, ça faisait très couple, chose qui semblait la perturber. Alors déjà, il y avait peu de chance qu'ils croisent quelqu'un en si peu de temps, ensuite est ce que c'était si grave que ça ce que les gens pensaient ? Enfin même si quelqu'un les pensait en couple, eux savaient ce qu'il en était et ça n'était pas si catastrophique que ça de se dire que les gens pouvaient les penser en couple.

Sentant tout de même qu'il y avait un truc qui clochait, il préféra se remettre sur le lit pour régler le problème avant de partir. C'est bien décidé à désamorcer toutes les bombes qu'il chercha à comprendre ce qui avait déplu à Soledad... On ne peut pas dire que ça soit un succès. Elle voulait vérifier ah bah c'était d'une clarté, il était scotché. Elle ne voulait pas communiquer, il prit donc la décision de revenir sur ses paroles, il remontait le temps, ils allaient oublier ce qu'il venait de dire et tout irait pour le mieux. La voix lorsqu'elle prononça les mots allant dans le sens de Doryan était des plus étranges. Il fronça les sourcils s'apprêtant à lui demander si elle allait bien mais elle était déjà partie sur autre chose. Il fut totalement dépassé, comment ça n'arriverait plus ? Elle plaisantait ? Ça n'était pas drôle du tout. Ah niveau humour de merde, elle était là, ça ne fonctionnait pas ? « Ca ne fonctionne pas ? Tu veux dire quoi par là parce que j'ai l'impression que ça fonctionne à merveille au contraire. » Il n’avait rien fait avec personne durant des mois, n’étant pas vraiment dans les dispositions les plus folles pour faire l’amour toutes les nuits. Parfois, les souvenirs sont un peu traitres, le c’était mieux avant étant quand même puissant. Avec le retour des moments charnels avec Soledad, Doryan pouvait affirmer que non, le passé n’était pas mieux. C’était tout aussi bien que dans ses souvenirs et il était content d’avoir retrouvé tout ça. Il la regardait dans les yeux, les yeux brillants d'amusement face au défi qu'elle lui lançait « Je t'ai pas entendu te plaindre quand on faisait l’amour. Tu as la mémoire qui flanche ? Tu as besoin d'une piqûre de rappel ? » Toujours là pour relever un défi. Il s’apprêta à se rapprocher du bord pour l’attirer à lui lorsqu’elle lui posa une colle. Comment ça ils ne voulaient pas la même chose ? Il haussa un sourcil « On veut la même chose, prendre du plaisir ensemble. » Elle ne pouvait pas ? Il retint un petit rire moqueur, ça n’était pas exactement ce que son souffle court deux minutes avant disait, ce n’était pas ce que son corps frissonnant de plaisir avait indiqué précédemment.

Finalement, ça ne fut qu’avec sa dernière phrase et le fait qu’elle le regardait gravement qu’il comprit qu’il faisait fausse route. Il la regarda dépassé par les évènements « Mais attends, tu peux pas tout arrêter pour une simple question que j’ai posé. » ça n’allait pas du tout ça. Il sentit bien la vague de stress l’envahir mais s’efforça de ne pas se laisser diriger par une quelconque émotion. Il reprit donc plus sérieusement, buté « ça fonctionne. J’ai pas envie de faire l’amour avec quelqu’un d’autre que toi. Tu ne peux pas prétendre que tu ne prends pas de plaisir avec moi, je ne te croirais pas. Je n’ai pas envie que ça s’arrête alors que tout se passe très bien entre nous. On ne se dispute pas, on se connaît bien, on prend du plaisir ensemble. Pourquoi tu veux tout arrêter ? » Il fronça les sourcils, pensif, elle avait eu l’air embêté avec cette histoire de couple « Tu as rencontré quelqu’un ? » Oui, d’accord, ça ne le regardait pas et puis d’ailleurs, il n’avait pas spécialement envie de le savoir mais étant donné qu’il avait envie de coucher avec elle, il allait bien falloir qu’elle s’explique sur les raisons qui faisaient que tout d’un coup, alors qu’ils venaient de faire l’amour et que jusqu’à preuve du contraire, elle avait eu l’air d’apprécier le moment, elle ne voulait pas que ça continue. Ça expliquait d’ailleurs qu’elle ait été embêtée, elle ne voulait pas qu’on les voit ensemble. Il pouvait aussi être discret… d’accord ça n’était pas sa qualité première mais il devrait y parvenir malgré tout.


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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Ven 6 Oct - 22:17




Les yeux dans les yeux, nous deux,

t'y crois pas
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C'était doux-amer d'entendre Doryan lui parler en espagnol. Soledad avait toujours adoré qu'il s'intéresse à sa langue maternelle, même si c'était essentiellement parce qu'ils étaient ensemble et non pas par intérêt pour l'espagnol, cet aspect-là de qui sa personne était important pour elle et elle aimait partager ça avec lui. Ca n'avait jamais été bien simple, de réellement tenter de lui apprendre un peu d'espagnol, il fallait dire qu'il semblait avoir un sacré faible pour son accent, mais elle avait toujours adoré ces moments avec le moldu. Qu'ils ne passent quelques instants à parler en espagnol avant que Doryan ne craque et ne finisse par la faire craquer à son tour n'était pas si grave que ça. L'important était qu'ils passaient de bons moments ensemble, et ça Soledad ne pouvait certainement pas dire le contraire. L'objectif qu'il apprenne un peu de sa langue natale n'était clairement jamais atteint, mais il devenait rapidement secondaire quand il commençait à l'embrasser. De toute façon, Soledad n'avait jamais prétendue être une bonne professeure. La preuve, cette fois il l'avait carrément remplacé. Non pas par un dictionnaire ou un véritable professeur d'espagnol ou une autre espagnole sexy, ce qui aurait été à peu près acceptable, mais par google traduction. Un outil en ligne, il avait osé remplacer Soledad par un outil en ligne, alors ça c'était inacceptable. C'était de la triche, ni plus ni moins. « Tu devrais pas être fière que j'arrive à faire une phrase en entier ? Je pars de loin. » La mexicaine roula des yeux face au regard amusé de Doryan. Certes, il partait de loin, elle ne pouvait pas dire le contraire, avant leurs petites -et courtes- leçons il parvenait à peine à enchainer quelques mots pour former une phrase bancale. Il y avait du progrès, Soledad ne pouvait que le voir, mais tout de même, en accorder le crédit à google trad c'était la honte. « Je serai fière le jour où tu arriveras à faire une phrase en entier après moi. » Argua-t-elle, tout en étant consciente que ce jour n'était pas près d'arriver. Une idée qu'elle trouvait plutôt plaisante aussi d'ailleurs.  
 
Ces instants aussi étaient agréables. Ceux juste après avoir fait l'amour, où le temps ne semblait plus avoir de prise sur rien et encore moins sur eux. Où ils restaient juste ensemble, à profiter de la présence de l'autre, à dire des bêtises et échanger des baisers. Ces instants-là, Soledad ne s'en lassait pas. Elle aurait aimé les voir s'allonger, devenir plus nombreux, redevenir aussi nombreux qu'avant en réalité. Mais elle savait que ce ne serait pas le cas, cet espoir était vain. La bataille n'avait pas besoin d'avoir lieu car elle était perdue d'avance. Peu importe combien Doryan semblait apprécier leurs étreintes et leurs baisers, ça ne changeait rien. Il lui disait qu'il aimait faire l'amour avec elle, mais il était clair qu'il aimait tout autant la quitter. La preuve, c'était ce qu'il faisait une fois de plus et le fait qu'il cherche à planifier les moments où ils pourraient se voir n'en était qu'un indice de plus. Soledad ne doutait pas qu'ainsi il aurait toujours une bonne raison pour ne pas avoir à rester à ses côtés. Cette constatation était douloureuse et si elle se laissa tout de même embrasser, elle ne se berçait pas pour autant d'illusions. Ses cartes avaient parlé et le comportement de Doryan lui paraissait plus clair que jamais. Il voulait qu'elle l'accompagne à la porte mais ça ne voulait rien dire, plus maintenant. C'était un truc de couple, ça. Le truc que faisaient les gens qui avaient envie de faire durer un peu ces instants ensembles, qui voulaient juste se dire au revoir tout en sachant que ce n'était qu'éphémère, qu'ils auraient d'autres soirées, d'autres journées ensemble. Or ça, ce n'était plus leur cas, ou du moins ce n'était plus celui de Doryan. Et prendre conscience de ça, ça faisait encore plus mal à Soledad.  
 
Il ne voulait plus être en couple. Plus précisément, il ne voulait plus être en couple avec elle et il ne s'en cachait absolument pas. Apparemment ça ne lui posait aucun problème de revenir ainsi en arrière alors qu'ils avaient passé huit mois ensemble, mais ça n'était pas le cas de Soledad. Elle, elle se souvenait de ce qu'ils avaient connus ensemble et maintenant elle voyait tout ce qu'elle avait perdu. Et ça lui faisait terriblement mal. Alors elle avait pris sa décision, elle n’était ni facile, ni un soulagement, mais ce serait mieux ainsi. Soledad ne pouvait pas continuer comme ça, elle ne le voulait pas. Cet ersatz de relation avec Doryan, ce n’était pas ce qu’elle voulait, pas après avoir connu bien mieux à ses côtés. Elle l’avait perdu et il allait falloir qu’elle l’accepte, qu’elle se fasse à cet idée, mais en attendant il lui était impensable de se contenter des miettes qu’il voulait bien lui offrir. De continuer à répondre à ses sms quand il daignait lui en envoyer et à l’accueillir dans ses bras quand il venait chez elle. Pas quand les souvenirs étaient encore là, à la narguer à propos de tout ce qu’elle avait perdu. Ils s’arrêteraient là, c’était le mieux à faire, parce que ce qu’ils avaient actuellement, ça ne marchait pas pour elle. La mexicaine vit au regard de Doryan qu’il ne la suivait pas. « Ca ne fonctionne pas ? Tu veux dire quoi par là parce que j'ai l'impression que ça fonctionne à merveille au contraire. » Soledad retint un soupir, elle aurait dû s’y attendre. Il était effectivement un peu plus compliqué de suivre son point de vue alors qu’ils venaient de coucher ensemble et que ça avait été loin de la laisser indifférente. Mais ça ne changeait rien à ses propos et il allait devoir le comprendre.  
 
Soledad pinça les lèvres en voyant un éclat amuser briller dans les prunelles du pompier. « Je t'ai pas entendu te plaindre quand on faisait l’amour. Tu as la mémoire qui flanche ? Tu as besoin d'une piqûre de rappel ? » Soledad secoua doucement la tête, déjà lassée d’avoir à batailler pour qu’il la prenne seulement au sérieux. Sa décision à la fois tout et rien à voir avec ça. Elle ne pouvait nier qu’il lui apportait du plaisir, mais c’était également ça qui nourrissait son choix, parce que quand le plaisir cessait, il n’y avait plus rien entre eux. Quand tout s’arrêtait et qu’il claquait la porte derrière lui, elle se sentait plus vide que jamais, le cœur enserré d’un mélange de honte et de culpabilité. « Doryan... » Elle voulut lui dire que ce n’était pas une blague. Que ça n’avait absolument rien de drôle à ses yeux. Qu’elle était parfaitement sérieuse et qu’il allait bien falloir qu’il le soit aussi. Mais elle avait l’impression que c’était une bataille perdue d’avance, ça aussi, alors à la place, elle préféra lui souligner qu’ils ne voulaient pas la même chose de cette relation. Il le lui avait affirmé, il ne voulait pas être en couple et le tarot de Soledad lui avait confirmé qu’il le pensait réellement et qu’il se tiendrait à cette décision. « On veut la même chose, prendre du plaisir ensemble. » La mexicaine cilla. Il sortait d’où cette information ? Non, cette affirmation. Aux dernières nouvelles, il n’était pas dans sa tête, et pourtant il lui sortait ça comme si c’était le cas. Comme s’il savait parfaitement ce qu’elle pouvait penser. Ce n’était pas la première fois que Doryan agissait ainsi, qu’il était sûr de savoir ce qu’elle pensait alors qu’il était loin du compte. Une fois de plus, ça exaspéra Soledad. Surtout qu’au passage, il en profitait pour décrédibiliser ses propos. « Ce n’est pas vrai. » Contra-t-elle d’une voix amère. « Ca c’est ce que toi tu veux. » Et vu ses réactions, clairement ce qu’elle, elle voulait n’avait pas grande importance à ses yeux.  
 
En entendant le petit rire de Doryan, Soledad se crispa. Ces instants étaient déjà assez difficiles comme ça, il n’avait pas besoin de se moquer d’elle. Pourtant elle continua et posa ce qu’elle savait être le point final de leur relation. Ils s’arrêtaient là. Parce que c’était le mieux à faire, c’était la seule chose à faire. Cette fois-ci, au moins Doryan ne semblait plus avoir envie de rire. « Mais attends, tu peux pas tout arrêter pour une simple question que j’ai posé. » En silence, Soledad affronta le regard du moldu. Elle aurait eu un peu plus de culot, un peu moins de respect, elle lui aurait certainement rétorqué qu'elle faisait bien ce qu'elle voulait. Mais elle n'était pas ainsi et ce n'était pas comme si cette décision ne la faisait pas souffrir. Au fond, la question de Doryan n'avait fait que déclencher cette conversation, une conversation qu'ils étaient de toute façon destinés à avoir. Elle secoua plus doucement la tête, consciente que l'atmosphère venait de changer entre eux et que les instants difficiles étaient loin d’être terminés. « Je peux tout arrêter juste parce que je l'ai décidé, parce que ça ne me convient pas, que ce n'est pas ce que je veux. » Parce qu'elle aussi, elle importait et qu'elle devait faire ce qui était le mieux pour elle. L'état de leur relation ne lui plaisait pas, Soledad n'avait jamais été faite pour ça, il fallait donc que ça change. « Ca fonctionne. J’ai pas envie de faire l’amour avec quelqu’un d’autre que toi. Tu ne peux pas prétendre que tu ne prends pas de plaisir avec moi, je ne te croirais pas. Je n’ai pas envie que ça s’arrête alors que tout se passe très bien entre nous. On ne se dispute pas, on se connaît bien, on prend du plaisir ensemble. Pourquoi tu veux tout arrêter ? » Il n'avait pas envie de faire l'amour avec quelqu'un d'autre qu'elle. Quelques mois plus tôt entendre ça aurait été particulièrement agréable pour Soledad. C’était tout ce qu’elle aurait voulu entendre. Ca l'aurait même rempli de pas mal de fierté, il fallait l'avouer, elle aussi elle avait son petit égo. Doryan avait envie de coucher avec elle, et juste elle. C'était quand même terriblement plaisant à entendre. Mais qu'il lui dise ça aujourd'hui n'avait plus la même saveur, plus le même sens. En fait, elle trouvait que ça avait perdu tout son sens.  
 
« Tu as rencontré quelqu’un ? » La mexicaine cligna des yeux. Elle aurait certainement dû s’attendre à cette question, mais ça n’avait pas été le cas et ça la prenait au dépourvu. Ca ne lui plaisait pas vraiment non plus. Comme si son choix était dicté par une autre personne, et non pas par ses envies à elle. Comme si elle était incapable de faire un choix seule, de faire un choix pour elle-même. En réalité, ça ne changeait rien, qu’elle ait rencontré quelqu’un ou pas, ça ne pesait pas dans la balance. « Je n'ai rencontré personne. » A vrai dire, l'inverse aurait certainement été plus simple. Soledad aurait presque préféré que ce soit le cas. Ainsi, elle n'aurait pas eu à se préoccuper de l'avis de Doryan, de ce qu'il voulait ou justement ne voulait pas avec elle. Elle n'aurait eu aucun regret, aucune amertume accrochée au cœur. Mais les choses n'étaient pas ainsi, le destin n'était pas aussi clément avec elle, ça avait rarement été le cas d’ailleurs. « Ca fonctionne pour toi, Doryan, mais pas pour moi. » Reprit-elle avec un calme qui tranchait avec le rythme des battements de son cœur. Si elle paraissait en maîtrise, ce n’était qu’une façade, car en réalité il n’en était rien. Elle s’effritait petit à petit à l’intérieur. Mais elle ne pouvait pas le montrer à Doryan. Elle prit une inspiration avant de continuer. « Bien sûr que tout se passe bien, qu'on ne se dispute pas, il n'y a plus rien entre nous, on ne partage plus rien. » Oui, elle savait ce qu'il allait lui dire. Ils partageaient du sexe et du plaisir, ce n’était pas rien. Il avait raison elle ne prétendrait pas ne pas prendre de plaisir avec lui. Mais ce n’était pas de ça qu’elle parlait. Ils ne parlaient plus, ne partageaient plus rien, ne faisaient plus de plans ensemble. Il n’y avait plus que du vide qui suivait leurs étreintes et ce n’était pas ça qu’elle voulait. Juste du sexe c’était bien peu de chose par rapport à ce qu’ils avaient connus. Et c’était ça qu’ils avaient perdu. « Ces rendez-vous juste pour coucher ensemble, ces excuses pour que tu puisses partir vite et ne surtout pas avoir à rester avec moi, ce n'est pas ce que je veux. » Ca la faisait se sentir mal, humiliée même. Il ne l'avait jamais traité ainsi par le passé et elle n'avait pas l'intention de s'y habituée. Ils n’avaient plus d’avenir, il ne le lui cachait pas, alors autant faire ce qui s'imposait. Que ça lui brise le cœur ou non. « Je veux plus que ça, je veux qu'on retrouve ce qu'on avait, mais si tu n'es pas prêt à me le donner, autant qu'on s'arrête là. » Et ils savaient tous les deux que, non, il n'était pas prêt à ça.

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Doryan Rosebury
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Sam 14 Oct - 11:51
Les yeux dans les yeux, nous deux, j'y crois pas
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Elle serait fière de lui le jour où il arriverait à prononcer une phrase complète à sa suite. C'était le genre de défi à ne pas accepter, le genre de défi où il n'avait pas la moindre chance, à moins de gruger et de parler espagnol par texto mais une petite voix lui soufflait qu'elle dirait  - à juste titre- qu'il avait triché. L'amour de Doryan pour les défis et pour les intonations de Soledad lorsqu'elle parlait espagnol, il est vrai, étant trop fort, Doryan ne put s'empêcher de répliquer les yeux brillants « Défi accepté. » Il avait intérêt à mater des films en espagnol et de trouver une actrice dont la prononciation se rapprochait un peu de celle de Soledad. Il est évident que ça ne serait pas parfait et qu'il y aurait pas mal d'échec mais qu'importe, il avait relevé ce défi et il essaierait de le remporter. Afin de sceller cette nouvelle partie qui s'annonçait désastreuse et amusante à la fois, Doryan posa un baiser sur ses lèvres. Un baiser qui ne resta pas soft du tout, qui donnait envie de tellement plus, se perdre dans ses bras, arrêter le temps, prendre du plaisir avec elle une fois de plus. Sauf qu'il y eut le rappel du bon sens, il devait y aller s'il voulait avoir le temps de se laver.

Après qu'il se soit habillé et que Soledad ait enfilé un peignoir et un peu bougonné pour une question maladroite, Doryan prit la décision de prendre le temps d'apaiser la tension. Ah bah ce ne fut pas vraiment une grande réussite, elle lui apprenait que ça ne fonctionnait pas... Ouai alors, il avait couché avec elle pendant de nombreux mois, il n'avait rien oublié. Sans être présomptueux et prétendre qu'il était capable de savoir quand une fille simulait - un peu quand même-, là, il s'agissait de Soledad, il ne la croyait pas une seconde. Si c'était une façon d'avoir une seconde partie de jambes en l'air, il était partant, pas compliqué à convaincre quand il s'agissait de coucher. Il lui fit un sourire lorsqu'elle souffla son prénom, serein, la piqûre de rappel serait à la hauteur. Il rappela un fait indiscutable, ils voulaient la même chose. Pas si indiscutable que ça selon Soledad qui lui balança sur un ton merveilleusement chaleureux que c'était ce que lui voulait. C’était uniquement ce que lui voulait ? Quel abus. Il ne lui avait pas menti, il ne lui avait rien fait miroiter depuis qu’ils s’étaient revus, qu’elle ne lui fasse pas croire une seule seconde qu’elle ne savait pas exactement ce pour quoi il la contactait. Elle exagérait, ça n'était pas comme s'il tirait juste son coup et qu'il la laissait sur sa faim. Mais bon, il prenait en note la remarque et ferait en sorte la prochaine fois qu'elle ne puisse prétendre que seul son plaisir à lui comptait et qu'il se fichait bien de ce qu'elle pouvait ressentir.

Ce qui l'embarrassait un peu plus, c'est qu'elle avait l'air sérieuse lorsqu’elle annonçait qu'ils arrêtaient là. Il était perdu, pour une phrase, une malheureuse phrase, elle voulait passer à côté de plein de bons moments ? Quelle folie. Elle pouvait arrêter parce qu'elle l'avait décrété, que ça ne lui convenait pas. Elle disait ça sous le coup de l’émotion ? Difficile à dire mais il était là pour lui rappeler qu'ils étaient deux à prendre du plaisir ensemble. Il n'y avait pas dix minutes son regard était obscurcit par le désir et c'était bien à lui qu'elle le devait. Ça fonctionnait, c'était même fou qu'après tout ce qu'ils avaient vécu ils puissent prendre du plaisir ensemble, ils ne se prenaient pas la tête, non vraiment il ne voyait pas comment ça aurait pu mieux marcher. Et il n'eut aucune réponse à la question du pourquoi elle voulait tout arrêter ou plutôt, pas directement. Déjà, elle n’avait pas retrouvé quelqu’un. Si c’était une bonne nouvelle qui faisait plaisir à Doryan sans qu’il ne puisse vraiment dire pourquoi.

Ça fonctionnait uniquement pour lui ? Si elle vivait dans le passé et avec le spectre d’une relation qui certes avait été génial, il ne pouvait le nier, mais surtout basé sur un quiproquo de taille, ils étaient ennemis, il n’y pouvait rien. Il ne ferait pas l’erreur une seconde fois. Au moins, elle reconnaissait que tout se passait bien, il lui lança un regard appuyé comme pour dire pourquoi ne pas s’en contenter alors. Ils ne partageaient plus rien, oui alors elle exagérait un peu tout de même « On couche quand même ensemble, c’est pas ne rien partager non plus, exagère pas. » Comment elle pouvait vouloir plus avec la catastrophe que ça avait été ? Il ne nia aucunement le fait qu’elle tapait en plein dans le vrai, oui c’est exactement ce qu’il cherchait, ne pas avoir à rester avec elle, ne surtout pas s’enliser dans une relation avec elle.


A ses propos, il secoua négativement la tête, effectivement, il ne serait jamais prêt à le lui donner « Tu veux retrouver quoi Soledad ? De quelle relation tu parles, celle où tu ne savais pas tout sur moi et que l’apprendre t’as fait souffrir ? » Il se rappelait que trop bien ce moment où il l’avait perdu et qu’importe ce qu’il aurait pu dire ou faire, les dés avaient été jetés. « Je t’ai fait souffrir, certainement plus que tous les autres gars avec qui tu as pu sortir. » Indépendamment de sa volonté, bien sûr qu’il n’avait pas voulu ça et que s’il avait su, il ne lui aurait jamais envoyé le moindre message, pour la préserver. Peu importe les moments de joie, ça ne valait pas les mois de douleurs derrière. « Tu comptes dire quoi à ta famille, à tes amis ? Oh au fait je sors avec un gars qui potentiellement quand on n’est pas ensemble peut s’en prendre à des sorciers ? » Non mais, ça ne passerait jamais, déjà qu’elle l’avait tenu éloigné de sa famille lorsqu’il était juste un mordu lambda, là c’était tout de même bien plus compliqué, personne ne comprendrait. « Tu ne vas pas te poser des questions à chaque fois que je te dirais je dois partir ? » à savoir est ce qu’il bouge pour les pompiers ou pour le Blood Circle.

La vérité c’est qu’il ne voulait pas se prendre la tête pour une fille. Il avait essayé, ça avait été une catastrophe, à quoi ça servait de construire une relation avec quelqu’un s’il suffisait d’une seconde pour tout détruire. Il n’était pas prêt à construire quoi que ce soit. Il ne s’était pas amélioré en quelques mois, leur relation ne tiendrait donc pas plus s’il y avait la moindre merdre et il ne se faisait pas d’illusions, des merdes il y en aurait forcément. « On a essayé de partager des choses, ça n’a pas fonctionné. Les seuls domaines où on est bon pour partager des choses c’est le sexe et le plaisir qui y est lié. » Ca tombait bien, c’était clairement le plus important. « Pourquoi ne pas continuer en attendant ? Tu passes des bons moments non ? » En attendant qu’elle se trouve quelqu’un, puisque ça avait l’air important pour elle, chose qu’il ne comprenait pas, elle avait pourtant vécu la même chose que lui. « Tu es déjà une traîtresse de ne rien avoir dit à mon sujet, tu crois pas que ce serait pire si on était en couple ? » Le Blood Circle était clairement son ennemi et moins de membres composait cette faction, plus sa faction à elle avait de chance de s’en sortir. Il la mettait en danger en la fréquentant quelques heures par ci par là, en avait parfaitement conscience mais l’attirance était telle qu’il était compliqué de se raisonner et de se dire qu’il valait mieux tout arrêter. Néanmoins, ce serait pire en se fréquentant tous les jours. Tout ce qu’il venait de lui dire s’appliquait aussi à lui, ils avaient les mêmes problèmes et le fait de glisser ses mains dans ses poches ne fit que lui rappeler plus intensément cela, il était prêt à trahir pour elle.
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Soledad Velasquez
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Les yeux dans les yeux, nous deux,

t'y crois pas
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Ce n’était plus le moment de s’engager à relever des défis. De toute façon, celui-ci Doryan était voué à ne pas réussir à le relever et ils le savaient tous les deux. Dès que Soledad parlait espagnol, sa concentration n’était plus au rendez-vous, remplacée par tout autre chose en un clin d’œil. Soledad n’avait jamais compris pourquoi, sa langue natale faisait trop partie d’elle pour qu’elle la considère d’une autre manière. Mais apparemment, ça avait un effet tout autre sur Doryan. Tout ça pour juste un accent. Il aurait beau faire de son mieux, la mexicaine savait que sa concentration ne durerait pas longtemps. Une histoire de minutes, de secondes même si elle faisait un effort et qu’elle jouait un peu de son accent déjà naturellement bien marqué. Elle n’était pas présomptueuse, elle en avait juste eu la preuve de nombreuses fois. De si nombreuses fois qu’elle savait que ça n’avait rien d’un hasard. Soledad n’avait pas besoin d’inventer quoi que ce soit, ou de fabuler pour gonfler son égo. Aucune de leurs leçons d’espagnol n’avait duré bien longtemps, dès qu’elle ouvrait la bouche pour dire quelques mots, s’en avait été fini de la concentration de Doryan alors elle savait de quoi elle parlait. Il s’engageait sur la voie d’un échec certains, mais même s’ils le savaient tous les deux, elle n’en dit rien. Ce n’était pas la peine de s’engager sur ce chemin-là. Il allait nier, prétendre l’inverse jusqu’à ce qu’elle se décider à lui sortir quelques mots en espagnol et qu’elle voit ses yeux briller et tout son corps se crisper de concentration pour ne pas réagir. Soledad savait déjà comment tout cela allait finir, ce n’était même pas une question de destin, c’était juste de l’habitude. Elle n’avait pas besoin de jouer les voyantes et de sortir ses cartes de tarot, c’était bien trop évident.

Mais si ce n’était pas le moment de se lancer dans ce défi, ce n’était pas juste parce qu’il était voué à un échec certain, c’était surtout parce qu’il n’aurait jamais l’occasion de le réaliser. Tout simplement. Doryan ne voulait pas être en couple avec elle, quand Soledad lui posa directement la question, il ne lui cacha pas ses intentions. Il voulait coucher, et s’en aller aussitôt. Il voulait coucher avec elle et pouvoir la quitter sans avoir à se retourner. Or, rien de tout ça ne convenait à Soledad. Si elle s’était laissé aller dans ses bras, si elle avait pris du plaisir à leurs étreintes, ça n’effaçait en rien le mal être qui l’envahissait dès qu’il lui tournait le dos. Les instants de plaisir qu’ils partageaient ne faisaient pas le poids face aux sentiments négatifs qui venaient l’écraser dès que Doryan trouvait une nouvelle excuse pour s’en aller. Ils n’avaient plus d’avenir ensemble, elle en était parfaitement consciente et la perspective de simplement se retrouver pour coucher n’était pas au goût de la mexicaine. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, pas alors que le spectre de leur relation passé continuait de la hanter. Ils avaient connu tellement mieux que ça, que jamais elle ne pourrait s’en contenter. Ce n’était pas juste. Même si elle avait fait des erreurs, même si elle avait fait des choix regrettables, elle savait qu’elle méritait mieux. Elle avait assumé ses erreurs, s’était excusée, elle avait fait de son mieux pour les réparer, elle avait promis que ça n’arriverait plus. Elle avait le droit à la rédemption. Ca devait être le cas, il ne pouvait pas en aller autrement car sinon pourquoi aurait-elle eu le droit de savoir ce que ça faisait d’être heureuse aux côtés de Doryan ? Si c’était simplement pour l’en priver par la suite, c’était cruel.

Ils ne partageaient plus rien, et c’était douloureux de s’en rendre compte. Aux yeux de Doryan, c’était un avantage, ainsi ils ne se disputaient pas, ne se prenaient pas la tête. Soledad s’était retenue de lui demander quand est-ce qu’ils s’étaient disputés, réellement disputés. Il aurait été bien trop facile pour le moldu de lui rappeler le soir où il l’avait sauvé en pleine rue et où leur discussion lui avait fait l’effet d’un fer chauffé à blanc contre son cœur. Mais en dehors de cet épisode, la seule fois où ils s’étaient opposés l’un à l’autre était la fois où il avait été claire que leur implication dans leur relation n’avait pas été égale. Même là, leur dispute n’avait pas duré longtemps et n’avait pas été renouvelée. Jusqu’à ce que tout bascule, leur couple n’avait jamais connu d’autres remous. Ainsi, même sans idéaliser leur relation, le pompier ne pouvait pas prétendre qu’ils s’étaient régulièrement pris la tête. Néanmoins, Doryan avait raison, ils ne se disputaient pas, ce qui était parfaitement normal étant donné qu’ils ne partageaient plus rien. « On couche quand même ensemble, c’est pas ne rien partager non plus, exagère pas. » Soledad se retint difficilement de lever les yeux au plafond. Elle en était sûre. Oui, ils couchaient ensemble -ou du moins ils avaient couchés ensemble puisque cela prenait fin maintenant- la belle affaire. Ca n’avait rien à avoir avec ce dont elle parlait. Ce n’était qu’une part de ce qu’ils avaient pu partager par le passé. « Tu sais bien que je ne parle pas de ça. » Souffla-t-elle. Elle parlait des discussions jusqu’à pas d’heure, de leurs bêtises et de leurs joutes verbales qui les avaient tant amusés. Elle parlait de leurs plans pour partir en week-end ensemble, de leur projet d’aller faire du camping, des sms que Doryan lui envoyait pour l’inviter à venir le rejoindre à la caserne quand une soirée était improvisée. Elle parlait de tous les moments qu’ils avaient partagés en dehors du sexe. Et ils avaient été nombreux, le moldu ne pouvait pas prétendre le contraire. Ils avaient vécu la même chose, il ne pouvait pas se montrer si aveugle et s’attendre à ce que Soledad l’accepte sans rien dire.

Au fond, c’était assez simple. La mexicaine ne voulait plus que leur relation se résume à coucher ensemble, elle voulait plus, elle voulait retrouver ce qu’ils avaient avant. Mais elle savait que c’était utopique, certainement même un peu stupide de sa part, de souhaiter ça. Doryan n’était pas prêt à le lui donner et elle ne fut pas étonnée de le voir secouer la tête à ses propos. « Tu veux retrouver quoi Soledad ? De quelle relation tu parles, celle où tu ne savais pas tout sur moi et que l’apprendre t’as fait souffrir ? » La mexicaine pinça les lèvres en silence. Il n’avait pas totalement tort et ils le savaient tous les deux, mais ce n’était pas comme si leur relation s’était résumée à ça. La fin en avait été terrible, un véritable moment de souffrance pour tous les deux, mais justement ça avait été la fin de leur relation, pas son entièreté. « Je parle de la relation où on était bien ensemble. » D’avant que tout n’explose. De tous les mois où ils avaient été heureux tous les deux, tout simplement. Doryan ne pouvait pas prétendre que ce temps n’avait pas existé, il n’avait pas le droit d’aller jusque-là. « D’une relation où on pourrait surmonter tout ça. » Elle était intimement persuadée qu’ils pouvaient avoir mieux que ce qu’ils avaient connu. Désormais il n’y avait plus tous ces secrets entre eux, plus cette peur qui les avait rongés. Un gouffre s’était peut-être ouvert, mais Soledad avait envie de croire qu’ensemble ils pourraient le surmonter. Ils avaient bien été capable de retrouver leurs vieux réflexes et de plaisanter ensemble lors de leur passage à l’hôpital. Elle ne voyait pas ce qui les empêcherait de continuer sur cette voie. Sauf le manque de volonté de Doryan. « Je t’ai fait souffrir, certainement plus que tous les autres gars avec qui tu as pu sortir. » Ca, Soledad ne pouvait pas prétendre le contraire, ça aurait été un mensonge éhonté et Doryan savait la vérité pour avoir vécu la même chose de son côté. Découvrir qu’elle sortait avec un membre du Blood Circle avait été un véritable cataclysme dans la vie de la sorcière, tout comme elle savait que découvrir sa nature avait bouleversé sa vie à lui. Sauf que s’il s’attendait à ce que ce substitut de relation n’ait aucun effet néfaste sur elle, il se trompait lourdement. Elle croisa son regard et ne détourna pas les prunelles quand sa voix résonna dans la pièce, pleine d’amertume. « Et en ce moment, tu crois que tu fais quoi ? » Quand il préparait des excuses pour ne pas avoir à rester, quand il la quittait précipitamment, quand il la laissait seule, rongée par un sentiment de vide, une sensation de honte. Tout ça l’atteignait également et elle n’avait pas l’intention de le cacher. Par son comportement, Doryan continuait de la blesser, même si ce n’était pas de la même manière.

« Tu comptes dire quoi à ta famille, à tes amis ? Oh au fait je sors avec un gars qui potentiellement quand on n’est pas ensemble peut s’en prendre à des sorciers ? » Soledad cilla. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il mette ce sujet-là sur le tapis, encore moins sur ce ton. Elle trouvait que c’était un coup bas, de l’attirer sur ce terrain alors qu’elle doutait que lui-même ait les réponses à ses questions, mais c’était ainsi que Doryan choisissait de défendre ses intérêts. Elle reconnaissait tout de même que la question était légitime, que se remettre en couple avec le moldu voulait dire qu’elle allait devoir y répondre à un moment ou à un autre, mais c’était tout simplement trop tôt. Elle se contenta donc de déclarer « Je dirais à ma famille que je ne te fréquenterais pas si tu étais un monstre. » C’était ce qu’il lui avait dit, non ? Qu’il voulait sauver des vies, plutôt que de tout détruire avec le Blood Circle. Soledad savait qu’il y avait encore des points qui les opposaient, et des idéaux de Doryan qui lui faisaient froid dans le dos, mais que pour tout ça, le temps pourrait aider. Elle se retint d’ajouter que sa famille voudrait avant tout son bonheur et que si c’était avec lui, alors ils trouveraient le moyen de l’accepter. Ca aurait montré à Doryan toute l’importance qu’elle accordait à leur relation et en cet instant, lui donner un tel pouvoir était la dernière chose qu’elle souhaitait. « Tu ne vas pas te poser des questions à chaque fois que je te dirais je dois partir ? » Soledad le contempla un instant, un éclat désabusé au fond de ses prunelles. Elle croisa un peu plus étroitement ses bras sur son ventre. Il n’avait pas besoin de lui poser la question. « Bien sûr que je vais me poser des questions. C’est déjà le cas. » Admit-elle. Qu’est-ce qu’il croyait, qu’elle avait appris qu’il faisait parti du Blood Circle et aussitôt oublié cette information ? Même quand ils étaient séparés et qu’ils ne s’étaient pas vus pendant des semaines elle s’était posé la question. Tout ça avait tournoyé dans son esprit sans relâche des jours et des nuits durant. Elle s’était demandé s’il allait venir s’en prendre à elle, mais aussi à d’autres. Elle s’était demandé jusqu’à quel point il était engagé dans la cause de l’organisation. « Mais est-ce que tu comptes encore me mentir ? Me cacher des choses ? » Du moins s’ils étaient encore ensemble, parce que là, vu l’état actuel de leur relation, il ne lui devait rien. Elle soupira. « Je ne dis pas que ça sera facile, ou que j’ai déjà toutes les réponses… » Loin de là en réalité, et elle le savait bien. Soledad n’avait jamais prétendue avoir toutes les clés en main, elle n’avait pas cette prétention. Elle savait ce qu’elle voulait mais elle savait aussi que cela demanderait des efforts et des discussions certainement difficiles, des sacrifices et des concessions. « Mais c’est le genre de chose qui se discute, qui se décide, ensemble. » Ce n’était pas le genre de poids qu’elle pouvait porter seule, mais elle doutait que Doryan soit sensible à cet argument.

Soledad ne voyait pas l’intérêt de toutes ces questions. Doryan avait déjà pris sa décision et elle aussi, alors à quoi bon ? Elle n’avait pas besoin de se torturer avec cela puisque ça n’arriverait jamais. Se demander quoi dire ou non à sa famille, comment vivre l’un avec l’autre, comment gérer au mieux leurs deux situations. C’étaient des sujets de couples, le genre de chose qui se réglait à deux, et il était clair que ce temps était révolu pour eux. « On a essayé de partager des choses, ça n’a pas fonctionné. Les seuls domaines où on est bon pour partager des choses c’est le sexe et le plaisir qui y est lié. » Soledad tressaillit tant ces mots lui firent l’effet d’une gifle. Elle regarda Doryan, profondément blessée par ses propos. L’entendre réduire leur relation au sexe lui faisait mal. Physiquement mal. Il ne pouvait pas dire ça, il n’en n’avait pas le droit. Il ne pouvait pas sérieusement croire ce qu’il avançait. Pourtant, il n’avait pas cillé en prononçant ces mots. Elle ouvrit la bouche mais dû s’y reprendre à deux fois avant de pouvoir prononcer la moindre phrase. « Ce sont les seules choses qui fonctionnaient entre nous ? » Demanda-t-elle d’une voix blanche. Elle n’était pas sûre de vouloir qu’il réponde. « Tout le reste ça ne comptait pas pour toi ? » Les week-end ensemble, les soirées et les discussions. Les balades avec Belle, le zoo avec Alice, Noël chez les Rosebury… Ca avait été quoi tout ça pour lui ? Juste du vent en attendant de pouvoir coucher avec elle ? Les lèvres de Soledad se tordirent dans une moue déçue, blessée. Qu’il ne veuille plus être en couple avec elle était une chose, mais qu’il nie tout ce qui les avait liés était pire. « Pourquoi ne pas continuer en attendant ? Tu passes des bons moments non ? » Elle secoua la tête aussitôt, refusant d’entendre ces mots. En attendant quoi ? Que son cœur finisse de se briser ? Qu’elle soit incapable de se regarder dans un miroir ? Ou alors que lui se lasse et aille chercher du plaisir entre d’autres bras ? Continuer comme ça, c’était l’assurance de sombrer. « Je ne changerai pas d’avis Doryan. » Au moins cette fois-ci elle parvint à ne pas laisser sa voix trembler.

« Tu es déjà une traîtresse de ne rien avoir dit à mon sujet, tu crois pas que ce serait pire si on était en couple ? » Un soupire s’échappa des lèvres de la mexicaine. Ca pouvait certainement être pire s’ils étaient en couple, elle pouvait avoir accès à des informations et choisir ou non de les communiquer, elle pourrait faire pencher la balance dans un sens ou dans l’autre et choisir ou non de le faire. Ce n’était pas simple, elle sentait déjà le dilemme moral, mais ce n’était pas comme si Soledad avait toujours eu une vie facile. Ce n’était pas comme si depuis de nombreux mois elle n’était pas déjà une traitresse. Il avait au moins raison sur ce point. « Tu l’as dit, je suis déjà une traitresse, et ça restera comme ça. » Déclara-t-elle lentement. Elle le lui avait déjà affirmé par le passé, elle ne lui ferait jamais de mal et elle ne ferait rien qui pourrait lui causer du mal, d’une manière ou d’une autre. En fait, elle serait tout à fait prête à défendre Doryan si c’était nécessaire. Tout comme il l’avait fait avec elle dans la ruelle. Elle était prête à user de la magie pour lui, qu’ils soient sensés être ennemis ou non. Dans ces promesses, le fait qu’il fasse parti du Blood Circle n’était qu’accessoire. C’était pour lui qu’elle était déjà une traitresse et qu’elle était prête à l’être de nouveau. « Je suis prête à assumer les conséquences de mes décisions Doryan, je sais pourquoi je fais les choses, pourquoi je n’ai rien dit. » Et qu’elle continuerait à ne rien dire. Imaginer Doryan blessé ou piégé par sa faute était totalement impossible pour Soledad, il avait bien trop d’importance pour elle. Ils n’étaient plus ensemble, mais même là alors qu’elle était prête à tout arrêter avec lui, elle ne pourrait jamais lui faire de mal. Alors oui, la mexicaine était une traitresse, et si cette idée la perturbait, elle savait aussi d’où elle venait et ce qu’elle impliquait exactement. Il y avait des choses que Soledad ne pouvait pas contrôler, mais ça c’était son choix, et elle savait pourquoi elle le faisait. « Je sais ce qu’on avait, ce qu’on peut avoir de nouveau, et ça pèse plus dans la balance que le reste. » C’était à elle de se débrouiller ensuite avec sa conscience. Elle était prête à ça, mais clairement, elle avait le sentiment d’être la seule dans ce cas. Elle baissa les yeux sur Doryan, cherchant son regard. « Tu ne crois pas que ça en vaille la peine ? » Qu’elle en valait la peine ?

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Mer 25 Oct - 16:22
Les yeux dans les yeux, nous deux, j'y crois pas
Plan cul 

Pourquoi est-ce qu'il lui avait demandé de la raccompagner. Maintenant, il avait le droit à une conversation dont il se passerait bien. Très franchement, qui voulait vraiment d'une relation alors que ça fonctionnait si bien actuellement. Ils se retrouvaient régulièrement, enfin c'est sûr que c'était moins qu'avant mais il n'y avait pas le risque de se disputer, ni celui de se faire souffrir inutilement. Si avant de connaître Soledad, Doryan aurait pu utiliser l'argument qu'ils pouvaient coucher avec d'autres partenaires pour ne pas se lasser, il savait en premier que ça ne fonctionnerait jamais avec Soledad, elle avait bien fait comprendre à son amant qu'elle voulait l'exclusivité. Il devait aussi admettre que le corps de Soledad l'attirait un peu trop pour qu'il ait envie de coucher avec une autre fille, pour le moment Oui alors on lui dit pour toujours ? . D'après elle, ils ne partageaient plus rien, quelle exagération, ils partageaient le plus important. Elle ne parlait pas de ça, bien évidemment, il n'empêche qu'il lui rappelait que c'était ça le plus important. Mais elle avait une mémoire des plus sélectives, elle parlait de leur relation bien trop positivement, il ne la comprenait plus, comment avait-elle pu oublier la façon dont leur relation était partie en cacahuète ? Elle voulait retrouver la relation où ils étaient bien ensemble... oui bah d'après Doryan ce n’était pas l'idée du siècle. « On était bien ensemble, on avait confiance l'un en l'autre et ça n'a servi à rien. On n’a rien surmonté du tout. » Les autres couples ils étaient capable de surmonter des choses ensemble, pour eux ça n'avait été que du vent. Leur couple ne valait pas une prune. Ce constat était une telle déception à ses yeux, il s'en voulait d'y avoir cru, de s'être laissé embarqué là-dedans, voire même d'en avoir été l'investigateur principal. Son schéma avait marché pendant plus d'une décennie, d'un côté le cul, d'un autre les amitiés. Quelle mouche l'avait piqué pour qu'il pense sincèrement qu'il pouvait combiner les deux, n'importe quoi. Ils ne pouvaient rien surmonter ensemble, c'était une certitude. Il fallait qu'elle ouvre les yeux, qu'elle cesse de vivre dans ce passé qu'elle idéalisait tout d'un coup et il était bien décidé à lui rappeler les faits. Elle ne nia pas l'évidence, en revanche, il ne s'attendait pas aux propos suivants. Il eut quelques secondes durant lesquelles il fut perdu, comment ça il la faisait encore souffrir ?

Il ne chercha pas à en savoir davantage au sujet de la souffrance de Soledad. Il n'était que son plan cul après tout et il comptait bien le rester. Elle comptait dire quoi aux gens à son sujet ? Non parce qu'autant coucher ensemble, c'était facile à expliquer, le manque et elle n'était responsable d'aucun des actes du Blood Circle, autant en couple... l'espace d'une seconde, il l’a cru lorsqu'elle lui répondit qu'elle leur dirait qu'il n'était pas un monstre. Son regard s'éclaira d'un plaisir sincère avant qu'il ne se rende compte qu'elle citait juste des propos qu'il lui avait tenu, le plaisir fut soufflé d’un seul coup. Il lui fallait quelques secondes pour se convaincre que ça n'était pas important, il ne les rencontrerait jamais, ils pouvaient tous le prendre pour un monstre, il s'en fichait non ? Il savait ce qu'il valait et puis lui ce qu'il voulait c'était continuer à passer du bon temps avec Soledad. Il n'avait pas besoin qu'elle le prenne pour un gars bien, c'est ses lèvres et son corps qui l'intéressaient. Bien décidé à lui faire prendre conscience que ça ne fonctionnait pas il continua ses questions. Elle n'allait pas se poser des questions à chaque fois qu'il lui dirait qu'il devait y aller ? Leurs regards se croisèrent, elle semblait prendre conscience que cette histoire de couple n'avait aucun sens. Voilà elle se posait déjà des questions, raison de plus pour qu'ils ne se fréquentent pas plus que de raisons, ça évitait de se prendre la tête outre mesure. Face à sa question, la culpabilité l'envahit, il savait pourquoi il n'avait rien dit, il ne cautionnait pas toujours - souvent - les actes du Blood Circle. II aurait été difficile de se justifier quand lui-même doutait du bien-fondé de certaines actions. Une chose à dire sur l'incertitude ou la difficulté « C'est là tout l'intérêt de ne pas être en couple. Ne pas se poser ce genre de questions. » Chacun menait sa vie sans se soucier de ce que faisait l'autre. Il ne voulait pas s'engager, il l'avait fait, il avait planifié sur le long terme avec elle, tout ce qu'elle mentionnait, il l'avait fait et ça n'avait servi à rien, il n'oubliait pas ce regard pour lui dans la boutique, elle avait décidé seule et il n'avait aucun doute sur le fait que ça pouvait se reproduire encore. C'était si simple d'être deux quand tout allait bien mais tout n'allait pas toujours bien et il ne voulait pas revivre ce genre d'épreuve, il y avait bien assez de merdes avec cette guerre sans qu'il ne se rajoute des problèmes.

Le mieux, c’était encore de se concentrer sur le positif, sur ce qui avait fonctionné et fonctionnait encore : le sexe. Il ne venait pas seul, il s'accompagnait du plaisir, il ne fallait pas le négliger. On ne peut pas dire que ses propos eurent l'effet escompté, Soledad semblant perturbé par ce fait. Elle s'était tout de même rendue compte que leur relation était un échec de A à X ? Il hocha la tête une première fois lorsqu'elle s'exprima, oui c'était la seule chose qui fonctionnait, avec le recul c'est bien ce qu'il constatait. La seconde phrase démontra bien mieux le problème de Soledad « Bien sûr que si ça comptait. » Il voyait bien qu'il venait de la blesser, ça n'était pas ce qu'il avait voulu sous-entendre. Pourquoi c'était si compliqué pour elle de se rendre compte que ça ne marchait pas « Mais le fait que ça comptait ne change en rien le fait que ça n'a pas fonctionné. » Elle avait eu peur de lui dire alors qu'elle le voyait presque tous les jours, qu'il lui racontait ses interventions. Peut-être qu'il avait exagéré parfois, grossièrement, certaines histoires mais le fond était vrai, il avait fait le choix de mettre sa vie au service des autres et malgré tout elle avait eu peur de ses réactions. Comment pouvait elle croire que ça pouvait marcher alors que ça ne marchait pas avant ? Que tout ce qu'il lui avait confié sur lui-même n'avait pas pesé une livre sterling ? Non vraiment, au moins le sexe ça fonctionnait, c'était naturel, c'était simple, c'était un domaine où il n'y aurait jamais de déception. Il voulait continuer à avoir des relations sexuelles avec elle, elle pouvait se chercher un copain si elle voulait, il s'en fichait- pas du tout en vrai - mais en attendant il voulait être celui qui la comblait. Dans ce domaine, il se savait bon, dans ce domaine, il n'y aurait jamais de déception. Sa proposition ne trouva pas preneuse pour le moment. Elle disait ça sur pour l’instant mais il ne doutait pas qu'elle reviendrait sur sa décision, elle l'avait dit, elle aimait faire l'amour avec lui, dans un ou deux jours quand le manque se ferait sentir elle se laisserait convaincre.

Elle se rendait compte du problème à le fréquenter ? Il restait un gars du Blood Circle, tant qu'ils couchaient ensemble, elle ne savait rien de sa vie, lui de la sienne et sans dire que ça les protégeait tous les deux, ça aidait à ne pas se remettre en question sans arrêt et ne pas culpabiliser de ne rien faire pour retenir la personne, ne pas s'inquiéter à chaque fois que l'autre partait en mission. Il la regarda avec autant de gratitude que de culpabilité lorsqu'elle confirma qu'elle resterait une traîtresse « Merci. » Il se doutait que ça n'était pas facile tous les jours, vivant la même chose de son côté. Bien sûr qu'elle assumerait ses choix, il n'en doutait pas mais il ne voulait pas qu'elle ait à le faire, ça n'en valait pas la peine. Il prit une profonde inspiration, comment ce qu'ils avaient eu pouvait peser lourd dans la balance ? Il ne comprenait pas sur quoi elle se basait mais une chose était sûre, non, ça n'en valait pas la peine. Un geste négatif de la tête accompagna ses pensées. « Non, tous les bons moments ne valent pas les moments de remise en question, la peur, la culpabilité à l'idée d'avoir mis tous ses proches en danger. Sans oublier la déception de s’être trompé sur l’autre. » Il ne voulait plus jamais refaire les mêmes erreurs. « Je n’ai pas envie de donner ma confiance à qui que ce soit. Le sexe, juste le sexe ça marche très bien, c’est moins prise de tête. » Cependant, si c’était moins prise de tête, il y avait quelque chose qu’il ne pouvait négliger, peu importe s’ils n’étaient pas faits pour être en couple, ils tenaient l’un à l’autre, assez pour se protéger mutuellement. Pas simple d’amener le sujet maintenant, c’était d’un pratique ce genre de discussion, merci Soledad « Il y a quelques semaines, tu m’as dit que les balises anti-magie te rendaient malade. C’est certainement notre meilleure chance de nous en sortir face aux sorciers qui veulent notre mort. » La grande majorité quoi, pour faire simple « Mais j’ai conscience que c’est pas forcément très juste. » Il lui tendit le papier « J’ai listé toutes les balises anti-magie de Londres, comme ça tu auras plus ce problème. » Oh oui, c’était dangereux pour ses petites fesses, il en avait bien conscience et il n'avait pas forcément confiance en Soledad pour ne rien dire mais au-delà de la confiance, ce qui était plus important c’était que quelqu’un qu’il appréciait ne souffre pas. Il ne pouvait pas faire comme s’il l’ignorait, elle lui avait dit. A elle d’en faire bon usage si elle voulait que cette protection dure le plus longtemps possible parce qu’il se faisait attraper par sa faute, elle était perdante aussi. Sur ce point-là, il pouvait être un peu plus confiant.

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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 28 Oct - 18:13




Les yeux dans les yeux, nous deux,

t'y crois pas
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Ils ne partageaient plus rien. Le constat était terriblement amer, et pourtant il était nécessaire. Ce n'était que la vérité. Croire le contraire reviendrait à se condamner à vire dans la déception constante. Au moins sur ce point, Soledad avait ouvert les yeux et accepté ce que le destin lui avait révélé. Oh Doryan pouvait bien arguer de l'inverse, avancer que puisqu'ils couchaient toujours ensemble ils ne partageaient pas rien, mais Soledad n'était pas d'accord. Ce n'était pas de ça dont elle parlait, ce n'était pas ce qu'elle déplorait. Le sexe c'était bien, c'était même très bien, surtout avec Doryan tiens c'est cadeau pour l’ego ça, mais à ses yeux ça ne faisait pas tout dans une relation. Sauf que désormais c'était tout ce qu'il leur restait parce que leur relation, elle n'existait plus vraiment. Elle n’existait même plus du tout si elle en croyait le pompier. Doryan y trouvait peut-être son compte, mais pas Soledad, pas quand ils avaient connu bien plus que ça. Pour la mexicaine, en arriver là c'était du gâchis. C'était même pire que ça, c'était une véritable déchéance, ils avaient connu tellement mieux que ça, que voir ce à quoi était réduit leur relation lui faisait mal. Elle avait été bien avec Doryan, véritablement bien, alors ce changement lui restait en travers de la gorge. Chaque fois que le moldu lui montrait qu'il préférait la quitter plutôt que de rester à ses côtés était plus douloureuse que la précédente. Elle l’admettait sans réserve, elle voulait retrouver ce qu’ils avaient eu avant, revenir à cette relation où ils étaient bien ensemble et où ils pouvaient surmonter des épreuves à deux. Leur passé avait été douloureux, mais justement, c’était le passé alors Soledad ne voyait pas pourquoi ils ne pouvaient pas faire mieux à l’avenir.

C’était peut-être utopique, c’était peut-être même complètement stupide -ça aussi elle était prête à l’admettre-, mais une part de Soledad avait envie d’y croire. Malgré le message de son tarot, malgré les questions de Doryan qui laissaient clairement sous-entendre ce qu’il pensait.« On était bien ensemble, on avait confiance l'un en l'autre et ça n'a servi à rien. On n’a rien surmonté du tout. » La mexicaine prit une inspiration. Effectivement, ils n’avaient rien surmontés, pas quand ils avaient découvert la vérité, le choc avait été trop fort, la peur trop dévastatrice. Mais ensuite les choses avaient été différentes. Il avait choisi de l’aider au mois d’août et même si la conversation qui avait suivi avait été difficile, elle avait été sincère. Et puis quand ils s’étaient revus, les choses avaient été différentes. Le temps avait fait son œuvre, leurs échanges leur avaient donné de nouvelles perspectives. Doryan ne pouvait pas prétendre que rien n’avait changé. « Et pourtant tu es là, face à moi. » Souffla-t-elle. Pourtant, ils avaient couché ensemble. Et pas qu’une fois, ce qui faisait que ça ne pouvait même pas être mis sur le coup d’une envie impulsive et irréfléchie. Pourtant, la dernière fois qu’ils avaient passés un vrai moment ensemble, quand Edith s’était blessée, ils avaient retrouvé leurs réflexes en un rien de temps. « On a déjà surmonté plus de choses que tu ne veux bien le reconnaître. » Reprit-elle alors que leurs regards se croisaient. Elle ne voulait pas le faire changer d’avis, elle voulait juste qu’il réfléchisse, qu’il accepte de prendre un peu de recul. Ils n'étaient plus rongés par la peur, la preuve ils se laissaient aller dans les bras l'un de l'autre. Doryan avait admis que leur relation avait été réelle, que Soledad ne l'avait ni manipulé, ni joué un rôle à ses côtés. Ils n’étaient plus au même point qu’en avril dernier, ou pendant les semaines qui avaient suivies, et c’était tant mieux. Et même si cela ne changeait rien, Soledad voulait au moins que Doryan s’en rende compte. Elle était persuadée qu’ils pouvaient avoir mieux que ce qu’ils avaient connu, qu’ils pouvaient surmonter ces épreuves ensemble, parce que le chemin avait déjà été entamé.

Cependant la mexicaine voulait bien le reconnaitre, ce n’était pas parce qu’elle pensait ainsi qu’elle était persuadée que tout serait simple. Mais face à sa famille et à ses amis, Soledad était prête à assumer car elle croyait Doryan quand il lui affirmait qu'il n'était pas un monstre du Blood Circle. Malgré tout, elle était loin d’avoir toutes les réponses, et plus loin encore de se dire qu’un avenir ensemble serait une chose aisée. Même si elle se doutait que Doryan devait penser le contraire, elle s’efforçait de rester réaliste. Elle était une sorcière, engagée auprès de l’Ordre du Phénix, et il faisait partie du Blood Circle, elle était loin de l’oublier. Alors oui, elle se poserait des questions, elle se demanderait pour qui il partirait en mission exactement, ce qu’il allait faire, s’il allait sauver des vies, ou s’en prendre à des sorciers. Mais ça c’était s’il choisissait de lui cacher des choses. « C'est là tout l'intérêt de ne pas être en couple. Ne pas se poser ce genre de questions. » Soledad leva sur Doryan un regard lassé. Ils avaient beau être en désaccord, elle ne pouvait que comprendre sa logique, elle n'avait juste pas la même que lui. Les relations comme il les décrivait, très peu pour elle. La mexicaine n'avait jamais trouvé sa place dans des relations aussi superficielles, ce n'était pas ce qu'elle recherchait, ce n'était pas dans ces configurations qu'elle pouvait s'épanouir. Ca finissait invariablement par plus la faire souffrir qu'autre chose, la preuve en cet instant. Ne se poser aucune question, ne pas se préoccuper de l'autre, ce n'était tout simplement pas dans sa nature. Encore moins face à quelqu'un qui avait autant compté pour elle. « C’est trop tard pour ça Doryan. » Soupira-t-elle. Elle ne prétendrait pas qu'elle ne se posait aucune question. Il faisait partie du Blood Circle, c'était une révélation qui venait avec de nombreuses questions et dilemmes. Rien de tout ça ne l'avait lâché depuis des mois. Etait-ce le cas de son côté ? Est-ce qu'il oubliait tout d'elle une fois qu'il franchissait la porte de son appartement ? Est-ce qu'il ne se posait aucune question ? C'était bien possible, Doryan était très clair sur la façon dont il abordait leur relation et le peu d'engagement qu'il voulait avoir. Il n'avait aucune raison de se préoccuper des faits et gestes de la mexicaine. Aucune raison de se soucier de ses sentiments. Il était bien facile pour lui de simplement lui tourner le dos. Et c'était infiniment plus difficile pour Soledad de le voir faire.

Ce fut encore plus difficile pour elle de l'entendre affirmer que les seules choses qui avaient fonctionné entre eux avaient été le sexe et le plaisir. C'était donc tout ce qu'il avait retenu de leurs huit mois passé ensemble. Soledad trouvait ça terriblement blessant. Certes, elle n'allait pas prétendre que le sexe n'avait pas eu d'importance dans leur relation, mais ça n'était pas tout ce qu'ils avaient eu. Il y avait eu les rires et les discussions, les bêtises et les plans fait ensemble. Tout ça ne pouvait pas n’avoir eu aucune importance pour Doryan. La mexicaine avait toujours eu peur d’être la seule à réellement s’engager dans leur relation, et aujourd’hui ses craintes étaient fondées. Elle sentit son cœur se serrer douloureusement en voyant Doryan hocher la tête. « Bien sûr que si ça comptait. » Aucun soulagement n’envahit Soledad à ces mots. Elle avait l’impression qu’ils ne voulaient plus dire grand-chose, du moins pas aux yeux du moldu. « Mais le fait que ça comptait ne change en rien le fait que ça n'a pas fonctionné. » Ca avait compté mais ça n’était pas assez. Comment était-ce possible ? Soledad ne comprenait pas. Ca avait compté, mais il refusait de retrouver tout ça. Il refusait de voir qu’ils pouvaient avoir mieux, qu’ils pouvaient faire mieux. Ils ne voyaient plus les choses de la même manière, ils avaient beau porter les mêmes cicatrices, ils ne vivaient pas leur passé en commun de la même manière. C’était un autre combat perdu d’avance et Soledad commençait à être fatiguée de perdre toutes les batailles. La force de se battre l’avait abandonné, surtout face au regard de Doryan. Fa ce aux souvenirs passés et à cet avenir qui n‘existait pas entre eux.

Au fond, Soledad savait que toute cette conversation était inutile. Ses cartes le lui avaient dit. Son don ne s’était jamais trompé alors elle lui faisait une confiance aveugle, même si ça lui faisait mal. Il était inutile qu’elle se batte, c’était une bataille perdue d’avance. Et d’ailleurs une relation ne devait pas se baser sur une négociation, ça n’aurait rien eu de sain et c’était bien la dernière chose qu’elle voulait après avoir passé tant de semaines à souffrir. Si elle répondait aux questions de Doryan, si elle prenait la peine de réfléchir à toutes les problématiques qu’il lui opposait, ce n’était pas dans l’espoir de le voir changer d’avis. Ca, elle savait que ça n’arriverait pas. Le destin n’était pas écrit comme ça et elle allait devoir l’accepter, même si c’était douloureux. Si elle répondait, c’était pour lui montrer qu’elle n’idéalisait pas les choses, qu’elle savait se montrer réaliste et réfléchir. Elle voulait qu’il comprenne que si elle n’avait pas toutes les réponses, elle était prête à faire des efforts, qu’elle ne s’imaginait pas que se remettre ensemble voudrait simplement dire flotter naïvement sur un nuage rose. Soledad n’avait jamais prétendue être la plus sérieuse et raisonnable des sorcières, mais sur ça au moins elle ne se berçait pas d’illusions. Elle savait très bien ce qu’il en était, Doryan n’avait pas besoin de lui rappeler qu’elle était une traitresse, elle ne l’oubliait pas. Elle n’avait rien dit à son sujet au gouvernement sorcier, elle avait même empêché Théo de s’en prendre à lui, et puisque cela faisait d’elle une traitresse, qu’il en soit ainsi. Elle n’avait aucune intention de changer quoi que ce soit. Doryan avait beau lui briser le cœur, elle savait que jamais elle ne serait capable de lui faire du mal. A ses remerciements, Soledad se contenta d’un bref hochement de tête. Sur ce point, il n’avait aucune raison de douter d’elle, elle croyait parfaitement en ce qu’elle disait. Elle était prête à s’engager et à en assumer les conséquences, elle savait pourquoi elle faisait ça parce qu’elle savait combien leur relation avait compté à ses yeux. Elle savait ce qu’elle avait ressenti pour lui, ce qui couvait toujours au fond de son cœur. C’était Doryan qui avait fait battre son cœur pendant tous ces mois -et c’était toujours le cas même si elle s’efforçait de l’étouffer au mieux- alors elle trouvait que ça en valait la peine.

Cette question, Soledad savait qu’elle n’aurait pas dû la poser. C’était dangereux de demander ce genre de chose à Doryan. Il ne voulait plus d’une relation avec elle, elle avait déjà sa réponse, pourtant elle n’avait pu retenir son interrogation et elle savait d’avance qu’elle allait s’en mordre les doigts. Ca ne loupa pas. Son signe de la tête n’avait pas besoin d’être accompagné de mot, il lui brisait déjà assez le cœur. « Non, tous les bons moments ne valent pas les moments de remise en question, la peur, la culpabilité à l'idée d'avoir mis tous ses proches en danger. Sans oublier la déception de s’être trompé sur l’autre. » Cette réponse, elle savait qu’elle allait arriver, elle l’avait lu dans ses cartes de tarot, dans les prunelles de Doryan en cet instant, mais alors pourquoi est-ce qu’elle lui faisait si mal ? Soledad prit une profonde inspiration. Elle aurait aimé être capable de cacher ses émotions, de se créer un masque de froideur et de contrôle derrière lequel se cacher. Elle fit tout de même de son mieux pour ne pas montrer à Doryan combien ses paroles l’atteignaient. Elle leva le menton, se redressa un peu comme pour mieux encaisser le choc. « Très bien. » souffla-t-elle d’une voix qu’elle s’appliqua à rendre impassible. Il n’y avait rien de plus à dire. Tous les sentiments négatifs que Doryan lui exposait, elle les connaissait, ils avaient vécu la même chose, elle savait de quoi il parlait. Toute ces peurs et cette souffrance, elle n’était pas près de les oublier. Mais elle voulait au moins essayer, elle ne voulait pas laisser la douleur gagner. Mais si elle, elle croyait qu’ils pouvaient tout surmonter, clairement elle était la seule. Ca n’en valait pas la peine. Elle n’en valait pas la peine. Elle battit des paupières, repoussant cette idée le plus loin possible dans son esprit pour ne pas avoir à y songer maintenant. « Je n’ai pas envie de donner ma confiance à qui que ce soit. Le sexe, juste le sexe ça marche très bien, c’est moins prise de tête. » Le cœur lourd dans sa poitrine, la mexicaine pinça les lèvres. S’il pensait comme ça, c’était de sa faute à elle. C’était elle qui avait brisé la confiance qu’il pouvait placer en les autres. Soledad ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même. « Excuse-moi d’avoir été une prise de tête pour toi. » Son ton n’était même pas hargneux, ce n’était pas son genre, il était juste teinté d’un peu de déception. Surtout dirigée envers elle, en réalité.

« Il y a quelques semaines, tu m’as dit que les balises anti-magie te rendaient malade. C’est certainement notre meilleure chance de nous en sortir face aux sorciers qui veulent notre mort. » Oui, en rendant malade des centaines de sorciers innocents, des familles et des enfants qui ne voulaient de mal à personne. Soledad n’arrivait toujours pas à croire que pour Doryan c’était une solution acceptable. « Mais j’ai conscience que c’est pas forcément très juste. » Une expression désabusée fila entre les lèvres de la mexicaine. Elle ne dit rien de plus, n’ayant aucune envie de s’engager dans un nouveau débat stérile. Cette conversation, ils l’avaient déjà eue alors elle se contenta de le fixer en silence. « J’ai listé toutes les balises anti-magie de Londres, comme ça tu auras plus ce problème. » Sous le regard incrédule de la sorcière, il sortit une feuille de papier de sa poche avant de la lui tendre. Soledad n’eut pas besoin d’en lire le contenu pour savoir qu’il ne mentait pas et que la localisation des balises anti-magie du Blood Circle se trouvait bien dessus. Elle releva de grands yeux vers lui, plongée dans l’incompréhension la plus totale. C’était ironique, elle possédait le troisième œil mais ça elle ne l’avait pas vu venir. Ses prunelles se posèrent un instant sur le papier avant de remonter sur Doryan. Elle n’avança pas vers lui, ne fit aucun geste pour se saisir du document. « Pourquoi tu fais ça ? » Elle se demanda un instant ce qu'elle aurait dû ressentir en le voyant faire ça pour elle. Mais elle eut beau chercher au fond d'elle, sonder son cœur autant que possible, elle ne trouva que du vide. Se laisser aller à être touchée, à espérer aurait été une belle erreur. Ca n’aurait mené qu’à de nouvelles souffrance et Soledad avait déjà assez mal comme ça. « Tu peux pas souffler le chaud et le froid comme ça, Doryan. Ce n'est pas juste. » Elle n’en valait pas la peine, alors pourquoi est-ce qu’il faisait ça ? Soledad peinait à y trouver du sens.

Il fallut de longues secondes à la mexicaine pour finalement secouer la tête. « Garde la. Je n’en veux pas. » Souffla-t-elle à mi-voix. Elle était résolue. Pourquoi elle et pas les autres ? Soledad n’était pas la seule sorcière qui ne souhaitait pas la mort des moldus, elle ne méritait pas plus que les autres de connaitre l’emplacement des balises. Elle ne voulait pas de cette liste, même si ça aurait aidé la cause sorcière. Justement parce que ça aurait aidé la cause sorcière, du moins si elle choisissait de ne pas la garder pour elle. Si Doryan et elle n’étaient pas ensemble, alors elle ne voulait pas avoir à se torturer avec ça. Parce que si son allégeance pour l’Ordre était réelle, elle savait que jamais elle ne pourrait faire quoi que ce soit qui pourrait attirer des ennuis à Doryan. Elle n’avait pas besoin de ce dilemme, et surtout ça faisait résonner encore plus fort les paroles qu’il venait d’avoir. « Tu n’as pas confiance en moi, tu te souviens ? Tu viens de me le dire. » Ce n’était pas un reproche, juste un constat. Du genre qui faisait mal. Mais lui non plus n’avait pas besoin de se torturer avec ça, de se demander si elle avait gardé la liste pour elle ou non. « Pas la peine que tu prennes de tels risques avec quelqu’un qui n’est plus rien pour toi. Si je suis malade ce n’est plus ton problème. » Reprit-elle avec une pointe d’amertume. Ce serait même tant mieux pour le Blood Circle. Avec une inspiration, Soledad décroisa les bras et passa ses mains sur son visage dans l’espoir de mettre un peu d’ordre dans ses pensées. Elle n’avait pas pensé que cette conversation serait si compliquée. Elle finit par soupirer. « Tu ne veux pas qu’on soit ensemble, très bien. Et moi je ne veux pas continuer comme ça. » Répéta-t-elle. Ils n’avaient pas changé d’avis en cours de route, elle le savait bien. Ils étaient résolus, chacun à leur manière. Il n’y avait pas d’autre issue possible, c’était exactement ce que son tarot lui avait annoncé. Soledad reposa ses prunelles sur Doryan et fit un effort pour lui adresser un faible sourire, presque imperceptible. « On ne veut plus la même chose, et ce n’est pas grave. » Ca, vu son cœur qui se comprimait dans sa poitrine, c’était un mensonge. « Tu peux m’oublier, Doryan. » Comme la fois précédente où elle lui avait adressé de tels mots, elle le pensait. Mais cette fois, elle savait ce qui l’attendait. Elle savait qu’il n’y avait pas de demi-tour possible. Ses lèvres se tordirent furtivement en une expression ironique. « Tu devrais être soulagé, ça te causera moins de prises de tête. »

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Doryan Rosebury
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Jeu 2 Nov - 20:28
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Pourtant il était là face à elle. Effectivement, elle n'avait pas tort. Le fait qu'il soit très agréable de coucher avec elle n'était pas étranger à ce constat. Il n'était pas là parce qu'ils avaient surmonté quoi que ce soit, il était là parce qu'il avait envie de coucher avec elle, qu'ils avaient passé huit mois à coucher ensemble plus que régulièrement. Par la suite, il avait fallu se remettre de cette déception, de cette peur aussi et de tous les sentiments négatifs qui l'avaient habité suite à cette rupture à laquelle il n'était pas prêt. Alors, maintenant qu'ils étaient en capacité de coucher ensemble, que cette alchimie entre leurs deux corps était toujours aussi importante, bien sûr qu'il était là, bien sûr qu'il revenait dans ses bras. Il ne voyait pas ce qu'ils avaient surmonté si ce n'est la peur de mourir de la main de l'autre- ou de la trahison de l'autre- mais le reste absolument pas. Il s'était investi pour rien une fois, il ne le ferait pas de nouveau. Il ne servait à rien de répliquer, elle vivait dans le déni. Il n'en revenait pas d'ailleurs. Il valait mieux ne pas se prendre la tête avec une relation qui leur avait fait tellement de mal. Ils pouvaient se concentrer sur les relations physiques, ne pas chercher à savoir ce que faisait l'autre quand ils n'étaient pas là. Le temps n'avait pas d'emprise lorsqu'ils étaient ensemble, comme s'ils étaient dans un autre espace-temps pendant quelques heures et c'est tout ce qu'il voulait. Sauf que voilà, elle, elle était incapable de ne pas se poser de questions, c'était trop tard, ah bah il n'avait pas l'intention de répondre à ses questions, de lui dire ce qu'il faisait. C'était terminé ce temps-là, c'était pour les autres, pour ceux capable de se faire confiance envers et contre tout.

Vu la tête que tirait Soledad à la mention que la seule chose qui marchait entre eux, c'était de faire l'amour, Doryan fut bien obligé de revenir sur ses paroles. Ça avait compté, bien sûr qu'elle avait compté pour lui leur relation. C'était bien tout le problème, il s'était trop investi et la perte avait été trop douloureuse. Il avait fallu se reconstruire, arrêter de regarder côté passager dans sa voiture, ne pas attraper son portable parce qu'il ne vibrait pas et qu'il se demandait s’il ne l’avait pas mis en silencieux, ces affreux réveils où il avait rêvé d'elle, que l'esprit embrumé il la cherchait dans le lit, constatait qu'elle n'était pas là et qu'il se redressait dans l'idée d'aller la rejoindre dans le canapé avant que les souvenirs affluent. Il ne pouvait pas revivre ça une seconde fois, il ne voulait pas prendre ce risque, souhaitant se contenter du plaisir qu'ils avaient tiré de leur relation.

Tous les moments passés ensemble ne faisaient pas le poids. C'était une certitude, il ignorait comment ça pouvait être différent pour elle et ce qu'il essayait de lui faire comprendre. S'il y avait tout un pan de la vie de Soledad qui lui avait échappé, ses réactions physiques il arrivait à les reconnaître, cette fille il la connaissait un tout petit peu quand même. Il sentait bien que les mots qu'il prononçait, ça l'affectait, il le constatait à cette inspiration qu'elle prenait comme s'il lui avait donné un coup de poings dans le ventre. Ça n'avait rien d'agréable de lui faire du mal, ça ne l'avait jamais été et ça ne le serait jamais. Il ne pouvait rien dire pour la réconforter. La seule chose qu'il pouvait faire c'était de lui rappeler que le fait de se prendre la tête n'était pas obligatoire, qu'il était partant pour juste la prendre. Elle nota juste le côté prise de tête, il haussa un sourcil. A quoi s'attendait-elle, bien sûr que ça avait été une prise de tête, pour comprendre, pour accepter, pour cesser de se poser des questions sur les choses qu'il avait mal faites.

Avant de devoir s'éclipser parce que l'heure tournait... pfff ils auraient mieux fait de faire l'amour une seconde fois. Là, il n’aurait pas le temps de se laver mais il n'avait même pas pris une double dose de plaisir. Doryan sortit de sa poche la liste des balises recensés. Il faut le dire, il était plutôt fier d'avoir réussi et de pouvoir lui tendre. Sans prétendre être investi dans la cause de Soledad, n'ayant pas eu de très bonnes expériences avec les sorciers - en dehors des expériences sexuelles bien sur - l'idée qu'elle souffre, qu'il puisse lui venir en aide et qu'il ne fasse rien lui déplaisait fortement. Il était capacité de l'aider, alors il le faisait. Aussi sa réponse à la question qu'elle posa fut évidente « Parce que je le peux. » Parce qu'il était humain, parce qu'il était un traitre tout autant qu'elle. Il ne pouvait pas souffler le chaud et le froid ? Il ne soufflait rien du tout d'après lui et il ne voyait pas en quoi ce qu'il faisait été injuste mais qu'importe. Lorsqu'elle refusa de la prendre, il la regarda dans les yeux, ahlala elle n'avait rien apprit de lui. Oh il écouta ses arguments mais ils n'avaient strictement aucun impact sur ce qu'il faisait. Il ne lui demandait pas sa permission pour agir. Il faisait ce qu'il voulait, ses motivations lui appartenaient. C'était son problème s'il décidait que ça l'était. Il déposa donc le papier sur la table de nuit, lui adressant un sourire « Je le pose ici. Tu en feras ce que tu voudras. » Elle pouvait le garder, le jeter, ce serait sa décision, celle de Doryan était prise. Il n'avait pas noté sur un bout de papier l’emplacement de toutes les balises pour ne pas aller au bout de son idée.

L’histoire du papier étant plus ou moins réglé, Soledad revint sur l’état de leur relation. Doryan ne hocha pas la tête, il ne faut pas exagérer. Il ne fit pas non plus le moindre commentaire sur le fait qu’elle ne voulait pas continuer comme ça, il ne leva même pas les yeux au ciel. D’accord, des deux, il ne niait pas être celui des deux le plus intéressé par les relations sexuelles en règle générale mais bon Sol n’avait jamais été en reste et il ne voyait pas comment elle arrivait à se dire qu’elle était cohérente. Dans quoi, deux jours, non bon ça c’était plutôt lui, une semaine, toujours lui, bon dix jours, dix jours c’est assez long, elle ne serait pas en manque et intéressé à l’idée de coucher avec lui. Ils ne voulaient pas la même chose, oui, oui, ce soir ils ne voulaient pas la même chose, quand le manque serait présent, elle reviendrait sur ses propos. Par contre, si, pour le coup, il trouvait ça grave qu’après avoir eu une rupture si éprouvante, ils ne veuillent pas la même chose, qu’elle envisage une relation, ça le dépassait totalement. L’oublier, comme si c’était si facile, comme s’il n’avait pas essayé de coucher avec d’autres filles, comme s’il n’avait pas eu envie de passer à autre chose entièrement. Oh non ça ne l’amusait pas du tout d’être toujours attiré par elle et uniquement par elle, d’être capable en pleine nuit dans une ruelle mal famée de la reconnaître en l’espace d’une demi secondes. Le temps qui passe n’avait strictement rien fait à ce sujet et le fait de la retrouver n’avait fait que faire grandir ce désir d’elle. Il ne put s’empêcher de répliquer avec un sourire « Moins de plaisir aussi et je me focalise plus sur ce domaine que sur les prises » Il fut interrompu par la sonnerie de son portable et n’alla donc pas au bout de sa phrase, se contentant de stopper la sonnerie et de se justifier, plus ou moins. « Je dois vraiment y aller, je vais être en retard. C’était top de passer ce moment avec toi Soledad. On se dit à bientôt. »

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Les yeux dans les yeux, nous deux, j'y crois pas [Soledad]
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