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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages


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Finally found you sweet sweet stranger ♦ Ana M. Walsh :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Ennis O'Callaghan
Ennis O'Callaghan
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Dim 6 Aoû - 23:49

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Novembre 2021 |  @"Ana M. Walsh"




Ennis était assis sur le revêtement capitonné d'un canapé en cuir rouge. Les bords usés laissaient apparaître des rainures. A sa gauche, dans l'enfoncement d'un mur, une vieille femme affublée d'un bandeau en laine sur lequel avait été tissé de petites perles occupait à elle seule une longue table de dix personnes. Elle lisait les pages animées d'une revue en tirant sur le long tube en bois d'un fume-cigarette. Une théière surélevée remplissait sa tasse de thé. Tout autour d'Ennis, une vaste collection de portraits encadrés s'offrait à son regard. Certains lui adressaient des révérences polies ou se contentaient d'un salut de tête, tandis que d'autres lui lançaient des coups d'oeil mauvais en maugréant. - «  Sale moldu », crut-il entendre. Un verre de vin de sureau apparut devant lui alors qu'Oliver prenait place sur la chaise d'en face, un whisky pur feu à la main. Oliver était le mari de Tara, la soeur d'Ana. Il travaillait à l'Ordre du Phénix, et si Ennis ne parlait plus à Tara depuis qu'elle le blâmait pour la disparition de sa petite soeur, le soupçonnant d'être de mèche avec Deirdre, Ennis avait gardé des relations plutôt amicales avec son mari. D'ailleurs, ce dernier ce faisait souvent le porte-parole entre Tara et Ennis, chacun cherchant à savoir si l'autre était parvenu à obtenir des informations sur Ana. Aujourd'hui, après une réunion à l'Ordre durant laquelle Ennis eut à désigner quelles personnes il reconnaissait du Blood Circle parmi une pile de photographies, Oliver lui avait proposé de faire un arrêt au Chaudron Baveur. Ennis porta le bord du verre à ses lèvres, mais le goût de la fleur de sureau le fit immédiatement grimacer. Il n'aurait pas su dire si la préparation était gâtée ou si son palais rejetait la saveur de ces baies qu'il goûtait pour la première fois. Il reposa le verre à pied et l'éloigna délicatement du bout des doigts, comme pour se rappeler de ne plus y toucher. - « Ecoute Ennis, je ne vais pas y aller par quatre chemins. », affirma soudain Oliver. Le sorcier prit une grande gorgée de whisky, comme pour se donner une contenance, mais ses traits se crispèrent et son teint blanchit. Ennis souda les émotions du sorcier. Une tension à couper au couteau émanait de toute sa personne. Sans dire un mot, mais perplexe, le jeune Irlandais le questionna du regard. - « C'est.. » Ennis n'aimait pas ce ton. Oliver n'avait jamais été du genre à tergiverser. S'il hésitait, cela devait être important. L'Irlandais se demanda si cela avait un lien avec la réunion qu'ils avaient eue quelques heures plus tôt à l'Ordre. Mais Olivia déclara solennellement : - « C'est à propos d'Ana. » A ces quatre petits mots, Ennis sentit son rythme cardiaque s'accélérer et ses entrailles se tordre. Cela faisait des mois que personne ne lui avait parlé de sa compagne disparue, ou n'osait même évoquer son nom en sa présence. Et voilà qu'Oliver prenait le temps d'un tête à tête avec lui pour immédiatement mentionner sa belle-sœur, sur un ton qui ne présageait rien de bon. Ennis ne put empêcher les pires pensées de pénétrer son esprit. Durant les quelques secondes laissées en suspens, il cessa de respirer. Comme lorsqu'on arrache un pansement d'un coup sec, le sorcier finit par ajouter : - « Elle est vivante. » La terre s'était écroulée sous ses pieds. Il y avait eu un tsunami ou un séisme, ou les deux à la fois. Non, ses pieds touchaient bien encore le sol. D'un geste mécanique, il prit une gorgée du breuvage écœurant. L'amertume des baies le tira de son délire. Il ne pouvait pas en croire ses oreilles : Ana était vivante. Très vite, son délire se transforma en un état d'éblouissement, d'ahurissement et d'euphorie mêlés. - « Tu en es sûr ? », s'empressa-t-il de demander quand il eut complètement retrouvé ses esprits. - « Oui. Mais Ennis, il y a quelque chose que tu dois savoir... », voulut préciser Oliver. Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu'Ennis le coupait déjà. - « Où est-elle ? », questionna-t-il dans une élocution parfaite, comme face à une situation d'extrême urgence vis-à-vis de laquelle on ne pouvait pas se permettre de buter sur les mots. - « Ecoute-moi, tu ne peux pas y aller comme ça. Je ne sais pas très bien comment te dire ça... » - « Où est-elle Oliver ?! » finit-il cette fois par crier, en articulant consciencieusement chaque syllabe. - « Elle ne se souvient pas de toi. » La phrase mit un temps à se frayer un chemin dans son esprit. Quand il comprit enfin, Ennis se rendit compte qu'il s'était levé de sa chaise et tenait Oliver par le col. Il lâcha son emprise, mais resta debout. - « Quoi, qu'est-ce que tu dis ? » Olivia lui raconta alors comment Ana s'était présentée chez eux il y a déjà quelques semaines et leur avait rapporté avoir perdu une partie de sa mémoire, incluant apparement les souvenirs de sa rencontre et toute sa relation avec Ennis. Elle leur avait fait jurer de ne pas dire qu'elle était revenue à Londres sans vouloir leur dire précisément où elle vivait. La seule chose que Tara avait réussi à savoir, c'est qu'elle travaillait depuis peu chez Fleury & Bott. Pendant qu'il l'écoutait, estomaqué, dans un état total de sidération, Ennis s'était rassis et avait machinalement porté son verre à ses lèvres. Arh. Il faut vraiment que je vide ce truc., pensa-t-il en manquant de recracher le liquide. Parmi tous les scénarios qu'Ennis s'était imaginés depuis ces trois dernières années, jamais l'éventualité qu'Ana n'ait plus aucun souvenir de lui ne lui avait traversé l'esprit. Qui aurait imaginé une chose pareille ? Enfin, elle était vivante, le reste n'avait aucune importance. - « Il faut que je la voie. » , déclara-t-il simplement. Oliver déposa deux Gallions sur la table et tous deux empruntèrent un passage qui donnait sur une arrière-cour du bar. - « On va devoir être discrets, il n'est pas recommandé d'emmener des moldus au Chemin de Traverse en ce moment. » , murmura Oliver en jetant un coup d'oeil par-dessus son épaule. Alors qu'Oliver tapotait le mur de pierre du bout de sa baguette, Ennis se demanda si l'endroit avait changé. L’Irlandais avait déjà emprunté cette rue sorcière. Ana l'y avait emmené à deux reprises. Mais il s'agissait de l'époque où le Blood Circle n'avait pas encore révélé l'existence du monde sorcier en leur déclarant une guerre sans merci, l’époque où les sorciers ne se méfiaient pas encore des moldus comme de la peste. Ennis aurait certainement été émerveillé par le spectacle des pierres se mouvant devant lui si la pensée de retrouver Ana ne l'avait complètement obnubilé. Si ces souvenirs étaient exacts, dans quelques minutes à peine, après être passés devant un apothicaire, en face du magasin de  Madame Guipure, ils atteindraient la librairie de Fleury & Bott. Oliver abaissa sa baguette et une alcôve de pierre ouvra un passage sur la rue commerçante. Les boutiques avaient gardé les mêmes emplacements que dans les souvenirs d’Ennis, mais quelque chose avait changé. Dans l’atmosphère flottait un silence déconcertant. Certaines devantures étaient plongées dans le noir, tandis que d’autres arborées des couleurs passées. La rue entière semblait endeuillée.

Quand Ennis aperçut l'enseigne de Fleury & Bott, son coeur se serra. Un instant, le moldu resta planté devant la vitrine. Entre les épaisses couvertures des ouvrages exposés sur l’étalage, à travers de menus carreaux polis, des silhouettes se laissaient deviner. Tout d’un coup, il la vit. Derrière le corps massif d’un comptoir, elle triait le contenu d’un carton. Elle était là, Ana, en chair et en os, dans ce décors qui apparut soudain irréel à Ennis. Il aurait voulu se pincer pour vérifier que son esprit ne lui jouait pas un tour. Tant de fois il avait rêvé qu'il la retrouvait ou qu'elle ne l'avait jamais quitté. De ces rêves, il se réveillait toujours en sanglot ; le retour à la réalité était insoutenable. Il sentit une main se poser sur son épaule. - « Je serai ici si tu as besoin de moi. » , annonça doucement Oliver. Ennis répondit par un mince sourire et hocha la tête en prenant une profonde respiration. Il monta le perron du magasin et enclencha la poignée, faisant sonner les notes d’un carillon sur son passage. Le coeur du moldu battait à tout rompre contre sa poitrine telle une bombe sur le point d’exploser. Il resta quelques secondes immobilisé sur le seuil de la librairie, fixant Ana du regard comme s’il s’agissait d’un fantôme. Quand la sorcière leva les yeux vers lui, le jeune Irlandais fut submergé par une puissante vague de chaleur. Il pouvait entendre son coeur battre contre ses tempes. Ses yeux s’humidifièrent et un large sourire incrédule s’esquissa sur son visage. Il l’avait enfin retrouvé. Après toutes ces années à attendre, à chercher, à se morfondre, parfois à ne plus rien espérer, elle était là, Ana, devant lui, à seulement quelques mètres. Il eut envie d’accourir vers elle pour l’entourer de ses deux bras et ne plus jamais la lâcher, mais perçut une forme de perplexité dans son regard. Il se rappela alors les paroles d’Oliver : Elle ne se souvient pas de toi. A cette pensée, le jeune homme pâlit brutalement. Etait-ce vraiment possible ? Depuis qu’Oliver lui avait révélé qu’Ana était en vie, Ennis n’avait pas voulu accorder d’importance à ce qu’il considérait comme un détail. Mais maintenant qu’il se tenait face à elle, la possibilité qu’Oliver n’ait pas complètement perdu la tête lui fit l’effet d’un coup net qu’on lui portait à l’estomac. Sa respiration se précipita et son souffle se fit de plus en plus court, comme s’il venait à manquer d’air. Il tenta bien de se calmer, mais un grésillement sourd se posa comme un voile sur ses oreilles. Il cligna des yeux, mais son champ de vision se rétrécit. Sentant qu’il était sur le point de défaillir, il s’approcha d’un portant à livre pour s’y accouder, mais ses jambes se dérobèrent sous son poids. Il eut simplement le temps d’entendre le fracas tonitruant des livres contre le sol. Quand il rouvrit les yeux, le visage d’Ana et d’une autre femme qu'il ne reconnut pas étaient penchés sur lui : - « Ana, tu es là.. » , murmura-t-il, de puissants trémolos dans la voix. - « Vous le connaissez ? », s'enquit la rousse aux lunettes écaillées tandis qu’Ennis se redressait. Il effleura la main d'Ana avant de se rappeler où il était. - « Je suis désolé. » , se risqua Ennis en ôtant sa main. - « Oh ne vous inquiétez pas jeune homme, ça sera rangé en moins de deux. », rétorqua la rousse qui n'avait pas vu le geste d'Ennis et crut qu'il faisait référence aux livres sur lesquels il était étendu. - « Il a besoin d'air ! », ajouta la même femme qui s'était levée pour ouvrir une fenêtre d'un coup de baguette. Ennis plongea son regard dans celui d'Ana en espérant y déceler une parcelle de reconnaissance. Le carillon résonna à nouveau dans la pièce. - « Tout va bien Ennis ? J'ai cru entendre un bruit... », s'inquiéta Oliver alors qu'il franchissait le seuil de la librairie. - « Bonjour Ana. », ajouta-t-il avec une sorte de gravité et une légère gêne. - « Heu... Qu'est-ce qui se passe ici ? Bon je pense que je vais vous laisser en... famille ? Je retourne en arrière-boutique. Ana, s'il vous plaît, rangez-moi ça avant que d'autres clients n'entrent. », ordonna la grande rousse avant de disparaître derrière une porte verte. Quand ils se retrouvèrent tous les trois, Ennis crut bon de justifier de leur présence, sans penser que la sorcière ne devait certainement rien comprendre à la situation : - « Il ne faut pas lui en vouloir, c'est moi qui lui ai forcé la main. » Se tournant vers Oliver, il ajouta à la voix basse : - « Tu peux nous laisser un moment ? »

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Mer 9 Aoû - 23:52

@Ennis O'Callaghan & Ana M. Walsh

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Le corps était lourd, elle se sentait épuisée par cette longue nuit qui n'avait pas été de tout repos. Elle n'avait plus connu la paix depuis ce qui lui semblait être une éternité, et bien qu'elle s'était accommodée de ce désappointement perpétuel, comme une ritournelle qu'on ne cessait de jouer le soir venu, elle avait toujours l'espoir que cela finirait par se calmer, qu'elle ne viendrait pas à sursauter à chaque bruit de porte dans le couloir, qu'elle ne viendrait pas à se cacher sous ses draps, dès qu'elle entendait des éclats de voix dans la rue, dû à une soirée trop alcoolisée ou à une dispute qui s'avérait inévitable. Elle ne supportait plus d'avoir l'impression constante que quelqu'un se trouvait dans sa chambre, et qu'on ne vienne à l'épier à nouveau, comme si elle était une petite souris dans une trop vaste cage, qu'on essayait de lui faire croire à une liberté qu'elle n'avait en réalité jamais retrouvée. Pourtant, elle faisait un lourd travail sur elle pour pouvoir apaiser ses peurs, rien n'était irrationnel après deux ans de captivité, où la torture avait été bien plus souvent psychologique que physique, bien que le fait de la priver de magie, à plusieurs reprises, avait fini par éprouver son corps et son cœur. Il fallait qu'elle accepte, il fallait qu'elle se résigne, elle n'avait pas d'autres choix si elle avait le désir de survivre dans le monde qu'elle avait réintégré, si elle continuait à passer son temps à ressasser un passé qui avait détruite la femme qu'elle était, et qui l'avait privé de tant d'autres choses également. Ses souvenirs volés ne referaient peut-être plus jamais surface, et elle devrait s’accommoder de ce qu'on lui avait retiré pour l'éternité, en se questionnant continuellement sur la jeune femme qu'elle était devenue, sur les rêves qui avaient pu être les siens, sur les connaissances qu'elle avait eu l'occasion de faire et qui avaient pu marquer son existence de la plus belle des façons. Au moins, les mauvaises nouvelles de l'époque avaient également disparues, ce n'était pas pour lui apporter du baume au cœur, mais elle essayait de faire avec. Elle avait essayé de trouver un remède à ses maux. Dans un des cartons que sa sœur avait conservé, elle avait retrouvé des cartes postales qu'on lui avait adressé et l'adresse à Londres était toujours identique. Quand elle avait su que l'endroit était libre, elle s'était empressée de le relouer, sans dire à personne ce qu'elle avait manigancé, c'était ainsi un petit secret qu'elle avait avec elle-même et elle pouvait se sentir plus libre. Elle avait surtout l'espoir amer que de retourner là où elle avait vécu, lui permettrait de retrouver un semblant de son passé. Et c'était sur cette note qu'elle s'était endormie cette nuit-là, où plutôt au petit matin. Ana eut presque l'impression d'entendre un rire masculin dans le creux de son oreille, et la caresse de lèvres sur son épaule dénudé. Néanmoins, quand elle vint à s'étirer dans les draps blancs, et à poser une main sur la place à ses côtés, il n'y avait personne, le lit était terriblement froid et rien n'avait été malheureusement froissé. Elle se sentit terriblement seule au réveil, et une migraine commença à nouveau à l'atteindre, alors qu'il semblait qu'à nouveau deux réalités venait à se confronter, sans que l'une ne prenne le pas sur l'autre, mais que les deux viennent à la terrasser. Heureusement qu'elle était sorcière et qu'elle avait quelques connaissances médicales qu'on lui avait prodigué, elle avait ainsi son lot de petites fioles pour calmer la douleur qui pourrait la clouer sur place. Elle ne devait pas sombrer, elle ne pouvait pas se laisser sombrer aujourd'hui encore. Les idées noires qui effleuraient la surface de son esprit étaient des poisons dont il était difficile de se soigner. Heureusement, un miaulement ténu vint à se faire entendre, et sentant son désespoir Joyce, monta sur le lit et vint se frotter contre le flanc de sa maîtresse. Sa machine à ronrons se mettant en route, comme pour pouvoir lui apporter le soutien nécessaire pour démarrer cette nouvelle journée dans le monde actuel.

En un battement de cils, elle s'était retrouvée jusqu'à chez Fleury & Bott, à feuilleter un ouvrage dont la couverture et le titre avaient dû lui taper l'oeil. Certains de ses tristes symptômes semblaient se calmer par moment, mais d'autres apparaissaient et elle se demandait comment elle avait réussi à faire tel ou tel chemin, comment elle était arrivée là ou elle était et ainsi de suite. Se pinçant l'arête du nez, les trous noirs étaient sans doute les plus terribles et les plus angoissants à gérer. Cela avait commencé, il y a peu, depuis qu'elle avait entamé son travail dans la librairie sorcière. Est-ce parce qu'il y avait un stress supplémentaire qui se rajoutait depuis lors qu'elle n'arrivait pas à gérer ? Elle n'aurait pas su s'exprimer sur la chose. Cependant, elle savait qu'il ne fallait pas qu'elle tarde à en parler à son médicomage personnel, bien qu'il lui suffisait généralement de la sonder pour savoir ce qui venait à la troubler, autant physiquement que moralement. Comme par magie, un carton de livres se déposa juste devant son étalage et elle commença lentement à prendre les gros volumes pour pouvoir venir à les ranger dans les différents rayonnages. Il fallait avouer qu'en travaillant dans une boutique magique, il y avait de quoi se faire surprendre à la moindre occasion, par un sortilège que l'on n'aurait pas forcément soupçonné. Quelques jours auparavant, elle avait pris une douche d'eau de mer après avoir ouvert un livre sur les mystères des océans du monde. Autant dire que de boire la tasse n'avait pas été l'aventure la plus agréable, mais cela lui avait permis de rire, et c'était un phénomène assez rare dans son existence depuis quelques années, bien que son sourire et sa malice n'étaient jamais aussi loin qu'elle ne venait à l'imaginer. Le carillon de la porte d'entrée vint à retentir et par automatisme elle leva le regard vers le nouvel arrivant pour le saluer d'un sourire et d'un coup de tête. Mais son sourire se figea dans sa position, et il sembla que tout son corps s'arrêta à son tour. Comme projeté dans une réminiscence du passé. Ennis. Il s'appelait Ennis, elle en était certaine. Elle vint à se souvenir d'une photo de lui, une photo simple, une photo moldue, tout plongé qu'il était dans des livres, les lunettes sur le bout de son nez, réfléchissant avec une concentration déconcertante. Elle l'avait trouvé dans le bric à brac du grenier, et quand sa sœur l'avait découverte avec cette dernière dans la main, elle n'avait pas manqué de la lui retirer vivement et avait refusé d'en reparler définitivement, comme si c'était le diable. Pour autant, elle sentait son cœur manquer quelques battements puis reprendre un rythme effréné, ce dernier semblant chercher à lui envoyer des signaux que sa tête refusait de prendre en compte. Elle se sentait à nouveau perdue et terriblement tiraillée.

Il approchait, il venait vers elle. Puis elle le vit soudainement tomber par terre, venant à entraîner dans sa chute de nombreux ouvrages, ce qui devait provoquer une certaine douleur. Ana quitta rapidement son comptoir, venant à se précipiter au-dessus de lui, dégageant une mèche de son visage, elle se perdit une fraction de seconde à caresser sa joue, comme si elle connaissait par cœur les courbes de son visage. Mais alors que ses doigts se dirigeaient dangereusement vers ses lèvres, sa collège déboula à ses côtés pour voir ce qu'il se passait. C'est le moment où le jeune homme reprit connaissance, et elle reposa alors sa main sur le sol, continuant à le fixer avec intérêt. Elle ne comprit pas tout à fait ce qu'il disait, alors que le temps donnait l'impression de s'arrêter petit à petit pour pouvoir les laisser seuls l'un face à l'autre. Sa collègue ne manquait pas d'énoncer des évidences à voix haute, s'il l'appelait par son prénom, ce n'était pas quelque chose qui était tombé du ciel, mais Ana était bien incapable de répondre, autant à l'homme en question qui avait cherché sa main, avant de renoncer à la lui prendre, ou bien de l'autre femme présente. Elle ne bougeait plus, elle n'était même pas certaine de respirer encore, elle le fixait, ils se fixaient, et c'était à la fois beau, et horrible. Il y avait tant de choses qui se passaient à cet instant, que les mots en devenaient superflus. Cependant, quelqu'un d'autre ouvrit la porte, faisant sursauter Ana, qui s'était mise à trembler sans trop savoir à quel moment cela avait commencé. Elle se releva, et son visage se transforma, démontrant un peu plus l'incompréhension de la jeune femme, face à l'apparition de son beau-frère. « Tu sais que quand elle apprendra ça, elle fera de toi un homme mort. » Il n'y avait pas besoin d'énoncer le prénom à voix haute pour savoir de qui elle faisait allusion. Tara, la sœur de Ana, avait toujours été protectrice avec sa sœur. Alors maintenant qu'elle était revenue, après les épreuves qu'elle avait enduré, elle était devenue étouffante et quelque peu paranoïaque. Mais Oliver se contenta de hausser les épaules, comme s'il avait déjà pris conscience des enjeux, et sans doute qu'il espérait qu'elle garderait le secret. Ennis s'exprima à nouveau à voix haute, demandant à Ana de ne pas chercher rancune à l'époux de sa sœur. Ce dernier s'éclipsa à la demande de l'homme toujours par terre. Essayant de reprendre le cour de la réalité, elle sortit sa baguette magique et en un rien de temps, les livres reprirent leurs places. Elle, elle se retira un instant pour aller chercher un verre d'eau dans l'arrière salle, et ainsi trouvé un instant pour reprendre sa respiration. Puis, elle fit le chemin inverse, elle avait l'impression que le sol tanguait sous ses pas et qu'elle n'allait pas tarder à tomber à son tour. Elle vint à s'asseoir, sans le regarder, c'était bien trop perturbant, et elle lui tendit le verre. « Je ne sais pas ce que tu comptais trouver ici, mais je crois que tu as fait une erreur. » Elle ferma les yeux, essayant un exercice de respiration pour ne pas se laisser happer par la bouffée d'angoisse qu'elle sentait montée en elle. « J'ai vu ton regard, je sais ce qu'il veut dire, je sais ce qu'il sous-entend … Il vaut mieux que tu partes. » Les larmes avaient commencé à couler sur ses joues. Doucement, elle tourna son visage vers lui. « Je ne suis qu'un fantôme qui erre sur cette terre. Un fantôme qui ne se souvient pas des années de bonheur, et qui n'a en tête que les deux années d'horreur qu'il a passé. Il n'y a plus rien à sauver. Je ne peux plus être sauvée ... »

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Lun 28 Aoû - 21:37

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Novembre 2021 |  @Ana M. Walsh



Sa tête tournoyait légèrement ; il n'avait pas complètement retrouvé l'équilibre. Mais l'onde de choc qui l'avait tout d'abord frappé de plein fouet commençait à se dissiper. Il fallait qu'il se reprenne en main, pas question de se laisser aller à un moment aussi important de sa vie. Le moldu regarda fixement Ana, examinant avec minutie les détails de son visage, ce visage qui avait été le spectre de ses cauchemars et de ses rêves pendant des années. Qu'il était bon de pouvoir le contempler de nouveau, non plus à travers la matière nébuleuse de sa mémoire et de son imagination, mais en chair et en os. Il passa consciencieusement d'une partie du visage à l'autre. Les iris d'un marron intense qui se confondait avec le noir de la pupille. Le mince nez irrégulier légèrement retroussé. Le menton marqué par la trace d'un doigt invisible. Et les lèvres peintes d'un rose délicat. Si seulement il avait pu s'en approcher pour pouvoir sentir les grains de sa peau sous sa caresse. Puis, son regard eut le malheur de s'attarder sur la nuque de la jeune femme. Y apparaissait, très visible, la cicatrise d'une brûlure qu'on aurait dit faite au tisonnier. A cet endroit, la peau brunie s'était comme recroquevillée sur elle-même. Ennis tressaillit. - « Je ne sais pas ce que tu comptais trouver ici, mais je crois que tu as fait une erreur. » A ces mots, Ennis put ressentir l'angoisse monter chez la sorcière. Encore une fois, son instinct le poussa à la serrer dans ses bras. Il esquissa un mouvement vers elle, mais renonça à mi-chemin. Il ne la reconnaissait ni dans la froideur de ses mots, ni dans le tumulte qui semblait s'emparer d'elle avec la force d'une violente tempête. - « Il n'y a pas d'erreur. Je suis venu pour te trouver et je t'ai trouvé Ana. C'est aussi simple que ça. » Il aurait tant aimé que cela soit la vérité. Oui, que tout cela se joue comme dans ces jolis contes de fées où, après une suite d'obstacles surmontés, les héros se retrouvent pour vivre heureux pour toujours. Ils s'enlaceraient et tout recommencerait, comme si l'horreur ne les avait pas séparés. C'était impossible, il le savait. Leur histoire à eux était entachée d'une sciure sinistre et impalpable. Mais, il ne pouvait d'ores et déjà abandonné. Et si Ana n'avait pas la force d'espérer, il faudrait qu'il espère pour deux. - « J'ai vu ton regard, je sais ce qu'il veut dire, je sais ce qu'il sous-entend … Il vaut mieux que tu partes. » Son coeur se serra. La dureté de sa voix et cette injonction lui firent l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. - « Je ne partirai pas d'ici. J'ai passé trop de temps à te chercher pour te perdre à nouveau. », peina-t-il à formuler. Il avait voulu que ces mots expriment une certaine assurance, mais sa voix était encore traversée par des trémolos perceptibles. Il s'apprêtait à reprendre la parole quand une larme dévala le visage d'Ana. Le coeur de l'irlandais se serra davantage. Cette fois, il ne put réprimer son geste. Il tendit un bras et essuya du revers de la paume une goutte qui arrivait à la pointe du menton de jeune femme. Au contact de sa peau contre la sienne, le moldu tressaillit à nouveau. Une vague de sentiments contradictoires le submergea. Bien-sûr, la joie de la retrouver, de la savoir saine et sauve. Mais également, l'inquiétude réelle de son rejet et son oubli, et la douleur insoutenable à l'idée de ce qu'elle avait pu vivre. Et en même temps, l'espoir irrépressible que réveillaient en lui ces larmes. Que voulaient-elles dire ? Il ne lui était pas indifférent, c'était certain. Elle devait se souvenir de lui, il le fallait. Quand la sorcière tourna son visage vers lui, Ennis put enfin plonger son regard dans le sien. - « C'est moi Ana...», lâcha-t-il avec tristesse sans parvenir à terminer sa phrase, sa voix se brisant tandis que deux larmes s'échappaient des commissures de ses deux yeux. La main qui s'était attardée sur son visage se déplaça imperceptiblement vers une des mains d'Ana qu'il prit avec le plus de douceur possible. - « Je ne suis qu'un fantôme qui erre sur cette terre. Un fantôme qui ne se souvient pas des années de bonheur, et qui n'a en tête que les deux années d'horreur qu'il a passé. Il n'y a plus rien à sauver. Je ne peux plus être sauvée ... » Après cette révélation qui résonna comme un glas funèbre dans l'enceinte de la librairie, un silence s'attarda pendant ce qui parut à Ennis une éternité. L'entendre parler avec tant de souffrance des deux années au cours desquelles elle avait disparu était insoutenable. Des images atroces s'entremêlèrent dans son esprit, autant d'images qu'il avait jusque là travaillé à chasser de son esprit. Avec moins d'hésitation, Ennis enserra les deux mains de la sorcière. - « Ana, je ne pourrais jamais trouver les mots pour te dire à quel point je suis désolée de ce qui t'est arrivé, à quel point j'aurais avoir vécu cet enfer à ta place. Mais je peux t'assurer que tu n'es pas un fantôme, tu es bien réelle pour moi. ». Après un temps, il reprit : - « Tu ne te souviens pas de nous ? Vraiment rien ? » Soudain, il aperçut le pendentif qui pendait à son cou. - « Tu le portes ? », questionna-t-il troublé, touchant le coquillage du bout des doigts. Il lâcha le pendentif et la regarda. - « Tu m'expliques ? »

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Le travail avait été dur, et il était toujours loin d'être fini. Guérir était sans aucun doute le plus grand combat qui ne s'était jamais présentée à elle car tout en elle avait été abîmé, dégradé, amoché, maltraité aussi bien sa peau, sa chair, que son esprit qui avait sans doute perdu de sa superbe et de sa fulgurance au cours des dernières années. Comme si la flamme qui venait à la faire briller de l'intérieur, qui brûlait même parfois avec tant de vigueur et tant de passion, cette flamme donnait aujourd'hui l'impression que cette dernière avait fini petit à petit par s’essouffler, et peut-être même à s'éteindre complètement, ne laissant que des braises encore incandescentes à la fin. Combattante, elle l'avait été autant qu'elle avait pu l'être, car elle n'était pas du genre à abandonner sans rien faire, ou en tout cas, c'était ainsi à l'époque. La captivité avait été une épreuve de chaque jour, il n'y avait guère eu de répit au cours des deux années qui s'étaient écoulées, et tout avait été fait pour mettre à genou la sorcière qu'elle était, tout autant que la femme qu'elle s'était évertuée à devenir. La torture prenait différente forme, mais dans un cas comme dans l'autre, quand le processus était engagé, l'idée ultime était la destruction totale. Comment ? Pourquoi ? Étaient des questions qu'elle se posait encore maintenant, loin de leurs griffes mais il fallait croire que parfois, la simple folie, la simple haine d'une idée, pouvait pousser à commettre les pires atrocités. Aujourd'hui, chaque nouvelle étape semblait être pour elle une montagne avec le sommet qui pointait si haut dans le ciel, qu'on ne pouvait parvenir à l'atteindre, ou que la lutte demandait tellement d'effort qu'elle n'était tout simplement pas en mesure d'y parvenir, qu'elle serait forcément à bout de force avant d'accéder à une telle hauteur. Chaque détail avait son importance, et peut-être que chaque élément lui prenait à présent un peu plus de temps qu'auparavant à être réalisée. Mine de rien, elle connaissait quelques victoires, elle avait quitté le cocon familial à nouveau pour se retrouver seule chez elle, ce qui provoquait un bon nombre d'angoisses mais elle se devait d'essayer de parvenir à vivre sans la présence étouffante des siens. Et puis elle avait son travail, l'obligeant à aller au contact des autres. Elle était prête à parier qu'elle avait aimé aller au devant des autres à une époque. Pour autant, Ana n'avait pas pensé que son beau-frère viendrait à utiliser cela, pour pouvoir la confronter à une personne dont elle avait pratiquement tout oublié. C'était d'une telle violence pour l'un comme pour l'autre, car même si elle faisait face à ses propres démons, elle n'était pas totalement aveugle aux réactions du jeune homme face à elle.

C'est aussi simple que ça … Elle se mordit la lèvre, rien n'était simple, rien ne serait jamais plus simple. Il était certain que ce Ennis avait attendu ce moment depuis une éternité, mais quand on venait à attendre aussi longtemps de retrouver quelqu'un, on venait à faire des spéculations, on se prenait à rêver, et souvent, c'était la déception qui venait à gagner sur tous les autres sentiments. Il ne s'en rendait peut-être pas compte à cet instant, mais bien vite, l'évidence ne pourrait plus être ignorée. Aussi dur que cela pouvait paraître, elle se devait de couper court à des retrouvailles trop intenses, elle ne pouvait pas le laisser espérer, cela n'était nullement honnête pour lui. Il semblait si plein de bonnes volontés, si prompt à combler la distance entre lui et elle. Cependant, elle n'était pas certaine de vouloir que ce vide soit rempli, car il aurait forcément des attentes, et elle n'était pas prête à y répondre, elle n'était même pas certaine d'être en mesure d'y répondre. « Si tu restes, tu souffriras … Il faut parfois se satisfaire des souvenirs, que de faire face à la réalité. Ils sont plus doux, même s'ils ont un goût d’inachèvement, de coup manqué. » Mais on ne pouvait pas réparer ce qui n'était pas réparable, on ne pouvait pas rattraper, ce qui n'était pas rattrapable. Il fallait se faire à l'évidence, même si elle broyait le cœur et donnait l'impression que l'on pouvait suffoquer d'un instant à l'autre. Une larme coula sur sa joue, et elle dut lutter pour empêcher d'autres de s'échapper de son regard. Ennis vint alors à lever la main pour capturer cette goutte d'eau, et alors que sa peau rentrait en contact avec la sienne, elle ne put s'empêcher de chercher plus longtemps la proximité avec ce dernier. Ce simple geste ayant provoqué des fourmillements agréables dans le creux de son ventre. Son regard s'attacha au sien, sa main s'ancra dans la sienne, et elle sentit une nouvelle vague prête à la submerger et à tout dévaster sur son passage, pour le meilleur et pour le pire. Sa douceur lui permettait de rester sur place, d'être toujours présente dans cette librairie, avec lui à ses côtés, mais la panique ne cessait de l'effleurer, attendant son tour pour la faire sombrer. « Je sais que tu es sincère, chaque parcelle de mon corps sait que tu es sincère en cet instant. Mais tu n'étais pas là, personne n'était là. Ce n'est pas un reproche, c'est juste un constat. Glaçant, certes, mais un constat quand même. Je ne t'en veux pas, et tu ne dois pas t'en vouloir non plus. Les choses me semblent si floues, les choses me semblent si lointaines, comme prises dans un épais brouillard qui n'est pas encore prêt à disparaître. Pour autant, je sais, je sens, je vois combien tout cela t'a marqué également, combien tu es désolé. C'est comme une partition que j'ai connu par le passé et que je redécouvre aujourd'hui. Ce qui est fait, est fait, et rien ne pourra plus changer cela. Il n'est plus possible de revenir en arrière. Je suis Ana Walsh, mais je suis une nouvelle version, plus amer, plus colérique, plus effrayé par le monde et par les gens ... » Elle remonta doucement une de ces mains sur sa joue. « Tu espères retrouver une personne qui n'existe plus aujourd'hui et je ne peux pas te laisser espérer un retour, ça serait trop cruel. » Il s'intéressa alors à son pendentif, et elle lâcha immédiatement le contact avec Ennis pour porter les deux mains à ce petit coquillage, comme pour le protéger d'une menace extérieur. « Il m'est essentiel. C'est tout ce que je sais … Il ne m'a jamais quitté, pas un seul instant. » Elle ferma les yeux, s'accrochant à ce dernier comme si sa vie en dépendait. Une balade, une plage, une main dans la sienne, la chaleur des derniers rayons du soleil sur elle. On avait ramassé ce coquillage et on le lui avait offert, c'était un talisman qu'elle n'avait jamais quitté.

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Finally found you sweet sweet stranger ♦ Ana M. Walsh
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