Un jour ton prince viendra ft. Maëlle

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Un jour ton prince viendra
Maëlle & Nick 1#

Irlande, fin août 2021
Mariage de Grigori et Kiara Dimitrov

Délicatement, le sorcier fait sauter le premier bouton de sa chemise d’un blanc éclatant, dévoilant la peau de son cou tannée par son origine Italienne. Enfin, il peut respirer convenablement. Alors, il en profite et prend plusieurs goulées d’air tout en s’écartant habilement de l’amas de convives. Les festivités battent leur plein et Nick doit bien l’admettre, son ami, l’heureux époux détenteur de sa femme tant désirée, a fait fort. Bien que, le connaissant, cela ne l’étonne pas le moins du monde. Grigori ne pouvait pas faire les choses à moitié lors de ce jour tant attendu par son ami au sang d’une pureté rarement égalé. Après tout, pour lui, il s’agissait d’un jour porteur d’Avenir, le sien et à présent celui de Kiara. Galamment, il s’inclina devant celle-ci, lui souhaitant ses meilleurs vœux de mariage et de bonheur avec son époux. À l’époque, la coutume aurait été d’ajouter qu’elle puisse offrir de nombreux héritiers mâles à son époux, mais Nick trouvait cela un peu dérangeant. Bien que, ce soit très certainement ce qu’attendait son ami de sa femme. Il se consolait au moins en se disant que Grigori traiterait probablement mieux ses enfants héritiers que leur géniteur respectif. Quels bons exemples que le Dimitrov et le Grimaldi ! Des pères modèles dans des familles épanouies. Ah !

- Madame et Monsieur Dimitrov, profitez bien de vos festivités ! Et n’oubliez pas la partie la plus importante en tête à tête, Leur dit-il, avant de s’éclipser, offrant un clin d’œil à son ami.

Évidemment, il n’a pu s’empêcher de frapper amicalement son épaule en lui souhaitant un bon courage en voyant approcher la meute d’invités pressés de féliciter les deux jeunes gens. S’étant acquitté de son devoir auprès de la charmante épouse et de Grigori, le Grimaldi s’est éloigné de ces deux-là pour se rapprocher de son deuxième objectif de la soirée : rencontrer une femme et de l’alcool. Et cela, peu importe dans quel ordre ! Quoi de mieux pour passer une bonne soirée ?

La cérémonie était parfaite à n’en pas douter. Mais le mariage, les engagements, les discours larmoyants, ce n’était pas vraiment sa tasse de thé. Sa vision du grand Amour, oui celui avec un grand, grand A, se résumait aux mariages arrangés et … et malheureux, se terminant avec un époux lamentable qui abandonne femme et enfants hypnotisé par la cupidité. Alors non, très peu pour lui. Les autres font ça très bien à sa place. Il préfère l’amusement sans les responsabilités. C’est bien plus amusant. Après tout dans un monde pareil, qu’il y-a-t-il de mal de profiter un peu de sa jeunesse et des charmes que ce monde offre à celui qui sait les saisir hein ?

De surcroît, pour le moment, il est encore assez jeune et vigoureux pour ne pas avoir à penser à créer une descendance pour conserver la lignée Grimaldi. Sa mère ne serait certainement pas de son avis mais manque de bol depuis sa majorité, il est celui qui choisi son destin. Ni son oncle, ni sa mère, n’ont droit au chapitre. Éventuellement, il suivrait les conseils d’Ezio et de Sienna Giacometti….si vraiment leurs mots faisaient sens. Comme ni l’un, ni l’autre, n’a décidé de créer un empire basé sur des marmots, l’Italien se dit qu’il encore du temps devant lui avant de trouver la princesse à qui enfiler la godasse brillante et chère.
Grimaçant à cette idée qui un jour viendra lui chatouiller les yeux, il se dirige d’un pas vif vers l’’un des bars de la réception. L’objectif consistant à oublier ses problèmes en s’enivrant n’était plus qu’à quelques mètres à présent.

Sans prêter gare à la personne se situant à l’arrière, étant probablement l’employée de Grigori, un barmaid ou lui importait, il déclama d’une voix neutre :

- Un martini sans glace avec un supplément d’un baiser magique, s’il te plait.

N’obtenant pas de réponse immédiate, le jeune homme tourna sa tête pour apercevoir la-dite barmaid et lui offrir un sourire dévoilant ses dents blanches contrastant avec sa peau. Sauf que le visage de la barmaid de Grigori, et bien… il le connaissait. D’ailleurs, il le connaissait un peu trop à son goût. Etonné, son sourcil broussailleux se dressa.

- Maëlle Rosier, lâche-t-il. La fiancé de Trisan V, tiens, tiens, s’abstient-il d’ajouter. Je suppose que tu n’es pas la barmaid engagée par Grigori, termine-t-il, presque dramatiquement.

D’un bond, il saute par dessus le bar et se retrouve de l’autre côté. Un sourire joueur sur les lèvres, il attrape tout ce dont il a besoin et se met à jouer avec un shaker, démontrant son adresse en jonglant de ci, delà. Ses yeux bleus perçant trouvèrent le visage de la sorcière.

- Je te sers quelque chose, Miss Rosier ? C’est ma tournée, lui propose-t-il, une lueur de défi décelable dans le fond de ses prunelles.

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Oui, mais pas aujourd'hui

ft. Nick

Combien de personnes Grigori et Kiara, surtout Grigori de ce que Maëlle avait pu comprendre, avaient invité à leur mariage ? C’était impossible de connaître autant de monde et ça devait être encore plus compliqué de dire un petit mot à tout le monde. Est-ce qu’il était obligatoire de passer voir chaque invité pour leur glisser un petit mot, Maëlle se posait la question et pour le coup, elle était bien contente de ne pas être à la place de Kiara – outre le fait qu’elle n’était pas amoureuse de son pseudo-fiancé du tout contrairement à sa meilleure amie – elle prenait bonne note de ne pas inviter autant de monde, au cas où, un jour, elle changeait d’avis Surtout que de l’extérieur, il y en a certains qui semblaient plus là pour papoter affaires que pour s’intéresser réellement au mariage. Alors qu’elle déambulait entre les gens plus pour retrouver Balthazar qu’elle avait perdu de vue, que pour discuter avec, elle s’arrêta en apercevant les parents Dimitrov, oh non pas eux. Demi-tour toute, oui c’était impoli, ça ne se faisait pas mais ils lui foutaient bien trop les pétoches pour qu’elle décide d’aller leur dire bonjour, la politesse c’est bien, mais il y a des fois où il était acceptable d’en être exempté. C’était la première fois qu’elle voyait les parents Dimitrov sans qu’elle soit de son côté à côté d’Anastasiya, ça faisait un peu drôle, autant de se dire qu’elle n’avait pas été invité, même si, le mariage de Grigori ça n’était pas dans la liste des choses qu’elle avait envie de faire dans sa vie. Non, ce qui faisait drôle, c’était de se dire que les parents Dimitrov étaient capable de faire une croix si facilement sur leurs enfants. Ça faisait véritablement froid dans le dos et Maëlle était bien contente que ses parents ne soient pas comme ça.

Sans trop savoir comment, elle se retrouva vers le bar. Rien que de voir tous les verres parfaitement empilés, ça donnait soif donc elle se rapprocha et constata qu’il était totalement dépourvu de tout barman. Zut, comment était-ce possible ? Personne ne semblait agacé autour d’elle, il faut dire que tout le monde avait déjà un verre à la main, plus ou moins rempli. Il n’empêche qu’un bar sans barman, c’était peu recommandé, les mariés avaient certainement des choses plus importantes à faire que de chercher leur barman et puis elle ne voulait surtout pas inquiéter Kiara, et agacer Grigori, parce que c’est certain qu’il serait agacé. Il faudrait peut-être prévenir Aodhan, d’accord, il était serveur à la base, en tout cas c’est ce que Maëlle avait compris mais peut être qu’à force de voir son collègue barman travailler, il savait faire des boissons. Elle savait bien qu’il était là en tant qu’invité mais si elle lui demandait gentiment et si c’était pour venir en aide à Kiara, c’est sûr qu’il accepterait. Sauf que comme elle l’avait constaté précédemment, il y avait plein de monde et autant Aodhan, elle le reconnaissait facilement lorsqu’il était en tenue de Quidditch, autant là, ça n’était pas le cas.

Sa recherche s’arrêta lorsque quelqu’un demanda un martini. Sans vouloir paraître désobligeante, il n’était pas très observateur, il ne s’était pas rendu compte qu’il n’y avait personne pour servir ? C’était pourtant visible. En plus, c’était quoi cette façon de quémander un baiser magique, certains ne doutent vraiment de rien. Est-ce qu’elle était vraiment surprise lorsque ça venait de Nick Grimaldi, absolument pas. Ce fut pire que ne pas être observateur, il tourna la tête vers elle, comme si Maëlle était une serveuse. Elle le regarda les yeux ronds, pas du tout charmée par ce grand sourire. Non mais dans quel monde monsieur Grimaldi vivait pour ne pas savoir faire la différence entre une invitée en robe et une barmaid ? Mince, il connaissait son prénom, roh mais pourquoi elle ne passait jamais inaperçue ? ça c’était encore la faute de Tristan. Elle hocha la tête, confirmant qu’elle n’avait pas été embauchée par Grigori, encore heureux, ça aurait été vexant qu’il lui propose de servir des boissons à son mariage. « Bonjour Nick. » Elle savait que ça n’était pas vraiment son prénom mais puisque tout le monde l’appelait ainsi, elle aurait trouvé ça un peu bizarre de l’appeler Nicolò et n’était d’ailleurs pas certaine de bien savoir le prononcer, autant ne pas massacrer son prénom. Elle commença à dire « ça doit faire deux minutes que je suis ici et je n’ai pas » mais s’arrêta en le voyant sauter par-dessus le bar pour se mettre derrière. Non mais que faisait-il « Nick, sors de là ! » Euh, ça ne se faisait pas vraiment de donner des ordres, elle dit donc sur un ton peu rassuré et clairement réprobateur « Tu n’as rien à faire ici, tu n’es pas barman. » Il n’en avait rien à faire de ce qu’elle pouvait bien lui dire, il voulait lui servir quelque chose. Mais enfin, non, ça n’était pas sa tournée « Tu vas nous faire remarquer. Imagine il revient et il te trouve ici, ça ne va pas lui plaire. » Oh et puis même sans ça d’ailleurs. Elle fit le tour, ne se voyant pas une seule seconde sauter par-dessus le bar, non pas qu’elle en soit incapable mais alors en robe, ça n’était même pas la peine de rêver, ça serait ridicule et elle ne voulait surtout pas attirer les regards sur elle dans un premier temps mais surtout sur eux deux. Entrant à son tour dans le bar, elle attrapa le bras qui tenait le shaker « Tu ne vas pas faire n’importe quoi et gâcher le plus beau jour de la vie de Kiara. » Est-ce que c’était ça le plus beau jour de sa vie ? Aucune idée, elle lui poserait la question plus tard « Sors de là, tu n’es pas assoiffé et si tu as soif il y a l’eau courante dans les toilettes. » D’accord, l’alcool c’est plus festif mais quand le serveur n’est pas là, il faut bien trouver un plan B, un plan B qui n’implique pas des problèmes. Histoire de le convaincre, elle demanda un chouya suppliante « Tu veux pas m’aider à le chercher plutôt ? » Voilà comme ça elle l’occupait et il ne ferait pas n’importe quoi.

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Irlande, fin août 2021
Mariage de Grigori et Kiara Dimitrov

Le sorcier ne put s’empêcher d’afficher un sourire goguenard en voyant l’air incrédule de la délicate sorcière en face de lui. ça, pour une entrée, il avait fait fort ce coup-ci. Mais, mis à part, un clin d’œil digne d’un homme tout à fait serein avec ses actions et ses atouts, il n’en rajouta pas. Il faut dire qu’il ne connaissait pas vraiment personnellement la fiancée de Tristan. Tout ce dont il était au courant, c’est qu’à présent, mis à part lors de matchs de Quidditch ou au détour de quelques couloirs, la Poufsouffle ne trainai plus avec le groupe de Serpentard et de ce fait, il ne la voyait plus tant que cela - dommage car la vue en valait la peine. Curieux, il osa tout de même se demander pourquoi son fiancé n’était pas dans le coin pour garder un œil sur sa promise. Car pour sûr, Nick était bien placé pour connaître l’orgueil et la possessivité des sang-purs aux traditions bien ancrées encore à ce jour. Étonnant. Il ne pensait pas le sorcier capable de quitter des yeux sa princesse. Toutefois, et bien, tant pis pour lui.

Contrairement à ses amis de rang, Nico ne partageait pas forcément leur vison de la place de la femme dans la communauté. Lui-même, respectait plus que tout au monde les femmes de sa vie, à savoir sa mère, sa petite sœur, sa fausse soeur de sa fausse famille…les Italiens ont probablement une vision différente de la famille que les autres familles aux sangs immaculés. Et puis, qui était-il pour juger alors que lui-même abordait les femmes uniquement pour la douceur de leurs formes, leurs yeux, leurs pommettes, leur visage… bref, un homme charmé par Ève et ses sœurs. Toutefois, lui, est clair, il ne recherche pas une épouse, ni relation au-delà de l’échange charnel d’un commun d’accord. D’ailleurs, jusqu’ici, aucune conquête n’a eu à se plaindre de lui, ni de ses performances. Et ça lui convient ainsi.

Pourtant, en scrutant en détail, Maëlle Rosier, il ne parvient pas à saisir comment un homme sensé peut laisser la sorcière seule ce soir-là. Ma foi, tant mieux pour lui. Bien que, par respect pour l’ami de Grigori, il se contentera de ses yeux pour cette fois, se convint-il. L’amusement suffira certainement à rendre la soirée plus intéressante en la compagnie de la princesse Rosier. De plus, toujours à l’affût Nico, ne perd jamais une occasion de se faire connaître des familles pouvant lui être un jour alliée dans ses affaires. Alors, autant garder un œil sur l’étudiante, allez pour une nuit, le sorcier peut bien se sacrifier huhu. Sa voix, sa réserve et son alarmant empressement le firent sourire jusqu’aux oreilles. Pas très rebelle la princesse, songea-t-il. Son adorable rabrouement le tenta à poursuivre « ses bêtises ». Visiblement, mademoiselle réagissait au quart de tour.

- Hé oh, tout doux, principessa ! Souffla-t-il, baissant la tête pour qu’ils puissent permettent à leurs yeux de se rencontrer.

Sans bouger pour autant, elle pouvait toujours essayer de le déloger avec son poids plume. Alors, il décida de la taquiner encore un moment.

- Peut-être suis-je entrain de me dessécher comme un pauvre poisson de hors l’eau…serais-tu prête à risquer d’avoir ma mort sur ta conscience, Rosier ?

Ne pouvant garder très longtemps son sérieux face à la mine de l’héritière des Rosier, il s’esclaffa d’autant plus que la voir contourner le bar qu’il avait si aisément sauté, l’amusait encore plus. Visiblement, elle tenait vraiment à l’attirer hors de potentiels ennuis et surtout pour le déshonneur de la mariée, comprit-il. Cependant, de son point de vue, il ne voyait pas vraiment ou il y’a le mal.

- Tu devrais voir ta tête, Maëlle. Penses-tu sérieusement que se servir un verre à un mariage festif, note bien l’adjectif, soit répréhensible ? D’autant que si tu veux mon avis, ce dont je ne doute pas, Grigori me remercierait de remplacer son barman disparu. Je te rappelle que ce fainéant est payé pour rafraîchir le gosier des invités de ton amie, conclut-il, tout en jetant un œil sur la main fine de l’héritière.

- Aïe, ajouta-t-il, d’un ton faussement troublé par une douleur imaginaire. Quelle poigne pour une princesse ! Commenta-t-il, d’un air angélique.

Oui, décidément, cette soirée allait probablement être plus sympathique en compagnie de la douce Rosier qu’en vidant le stock d’alcool des mariés Dimitrov. L’aider à le retrouver ? Cette fois-ci, ce sont ces deux sourcils qui se sont dressés. Vraiment ? Elle tenait apparemment énormément à Kiara, pour chercher un barman probablement entrain de cuver dans un coin à force d’avoir goûté tous les alcools à servir aux invités de Grigori. Un incapable. Un soupir s’échappa d’entre ses lèvres en fixant la mine suppliante de la jeune femme. Il leva les yeux au ciel. Il en faudrait plus pour l’attendrir, mais…peut-être pourrait-il faire cela pour son ami le marié. Oui, se convint-il, et après il pourrait boire en paix. Mais ! Chaque acte mérite salaire non ?

- D’accord, princessa. Tu as gagné, commença-t-il, avant de lever un doigt. Ravi d’avance de son idée, il poursuivit sans la lâcher du regard. Je t’aide à sauver le mariage de Kiara et Grigori, de bonne foi et de toute mon âme, mais uniquement si à la fin tu m’accordes une danse. Deal ?

Oui bah, ça se tentait non ? Et puis, à voir la jeune femme, il était sûr que cela pourrait être amusant au final de la faire tourner en bourrique. Pendant, qu’il la laissait réfléchir à sa proposition, il décolla un à un les doigts posés sur son avant bras et servit son mélange dans deux coupes. Il tendit a première à Maëlle avec un sourire.

- On ne se lance pas dans une quête sans être hydraté. Une sportive d’élite comme toi devrait en convenir.

Sans attendre sa réponse, il prit la peine de boire son verre et d’un air provocateur, il énonça :

- Dé-li-cieux ce nectar…non ? Bien meilleur que l’eau des toilettes…ça y est, je suis prêt.

Accompagnant ses paroles, il lui tendit le bras comme le tout bon gentleman qu’il était.

- On y va, mia cara ?

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Oui, mais pas aujourd'hui

ft. Nick

Pourquoi est-ce qu’elle était tombée sur une personne incapable de se tenir ? Que les gens ne sachent pas le faire en règle générale, c’était une chose mais lors d’un mariage, franchement c’était irrespectueux pour les mariés. Il devait bien se douter que s’il y avait des barmans à ce genre d’évènement, ça n’était pas pour rien. Maëlle observa le jeune culotté tandis qu’il lui disait tout doux, tout en l’affublant d’un surnom en italien lui sembla-t-elle, oh elle ne parlait pas italien pour un sou mais étant donné les origines de monsieur Grimaldi,il paraissait évident à l’américaine qu’il ne s’adressait pas à elle en grec. Si elle avait cru pouvoir le raisonner en quelques phrases, c’était complètement loupé, il n’écoutait rien, ne bougeait pas à son contact, bref, cette situation ne se passait pas comme elle l’aurait voulu. En prime, il en rajoutait une couche comme quoi il se desséchait, pour quelqu’un qui se desséchait, il avait visiblement encore de la salive puisqu’il continuait à converser. Est ce qu’elle voulait sa mort sur la conscience, absolument pas, est ce qu’il était vraiment à l’agonie, pas le moins du monde. Elle n’appréciait pas beaucoup non plus le fait qu’il l’appelle uniquement par son nom de famille, était-ce vraiment trop difficile de prononcer un mademoiselle, un lady ou qu’importe ? « Il ne me semble que tu sois en danger de mort. De plus, boire de l’alcool n’aidera en rien à t’hydrater, bien au contraire. » devait elle lui reparler de l’eau potable dans les toilettes ou ça n’était pas la peine ?

Dans tous les cas, il fallait qu’elle l’empêche de faire n’importe quoi, elle fit donc le tour pour venir à son tour dans l’espace réservé au barman qui se la jouait courant d’air et essaya de convaincre le jeune homme de déguerpir de là, proposant même à l’énergumène de venir le chercher avec lui, s’il était occupé, probablement qu’il ne penserait plus à boire, quelle bonne idée. Il ne fut pas vraiment des plus motivés par son idée. Il devrait voir sa tête, en même temps, comment voulait-il qu’elle réagisse quand il faisait n’importe quoi ? Elle hocha la tête, même en considérant l’adjectif festif, c’était parfaitement répréhensible en effet. Quelqu’un avait été recruté pour faire ce travail. « Un peu de bon sens Nick, si tous les invités faisaient comme toi, ce serait l’anarchie. » Non mais, il s’entendait ? Grigori le remercierait de remplacer son barman, elle plissa les yeux peu convaincue par ses dires, non pas que Grigori ne lui soit pas reconnaissant s’il remplaçait effectivement le barman, sauf que, dans ce cas de figure, ça n’était pas du tout ce qu’était en train de faire le jeune homme « Tu profites uniquement de la situation pour te servir un verre, tu n’es pas du tout en train d’aider Grigori et Kiara. » Qu’en savait-il si cet homme était fainéant ou non, il était probablement occupé à faire autre chose, avait dû venir en aide à quelqu’un ou à récupérer des bouteilles s’il en manquait.

Etant donné qu’ils iraient nulle part avec des mots, Maëlle attrapa le poignet de l’étudiant, dans sa tête elle aurait eu juste à lui donner l’impulsion nécessaire et l’affaire aurait été résolue en un rien de temps, la réalité fut tout autre. Aie ? Comment ça aie, la demoiselle Rosier pâlit, elle n’avait quand même pas lui faire mal. Alors qu’elle s’apprêtait à le prier de bien vouloir l’excuser, Monsieur Grimaldi reprit la parole pour se payer sa tête sous le regard dépassé et peut-être un peu blasé de sa camarade. Afin d’éviter qu’il dise des bêtises, elle lui proposa le plan par excellence, partir à la recherche du barman, une fois qu’ils l’auraient retrouvé, il n’y avait pas de doute possible quant au fait qu’il servirait le verre tant attendu par monsieur Grimaldi, celui qui l’empêcherait de mourir desséché. Il ne semblait pas convaincu, ne s’empressait pas de répondre oui, se contentant de soupirer comme si le programme de Maëlle était ennuyant au possible. Pourtant, il finit par répondre positivement à sa requête, le regard de la demoiselle brilla de satisfaction avant qu’il ne lève son petit doigt et qu’il ne demande un paiement pour son aide. « Tu ne ferais pas ça pour aider ton ami, tout simplement ? » Il ne manquait pas de culot, histoire d’en rajouter une couche, il décolla les doigts que Maëlle avait gardé sur son bras et même si elle essaya un tant soit peu de l’en empêcher, en un rien de temps il fut libre. Il profita de cette nouveauté nouvellement acquise pour faire n’importe quoi, sous l’œil réprobateur de la Poufsouffle. Il alla même jusqu’à lui tendre une coupe du breuvage qu’il venait de créer et elle refusa d’un signe de la tête. Oh, il pouvait bien parler de la sportive qu’elle était, déjà l’alcool n’avait jamais hydraté personne mais en tant que sportive, elle respectait les règles. Elle leva les yeux au ciel lorsqu’il décréta que la boisson était meilleure que l’eau des toilettes, oui, ça elle n’en doutait pas mais ça n’était pas une raison suffisante. Puisqu’il était prêt, elle répondit à son deal précédent, le paiement n’était pas bien compliqué, aussi accepta-t-elle sans se prendre la tête. « Je veux bien t’accorder une danse si on retrouve le barman et qu’il retourne à son poste. » Il est évident que s’il ne pouvait retourner à son poste, Maëlle serait obligée de partir à la recherche d’Aodhan afin de lui demander s’il pouvait remplacer la personne incapable d’effectuer son travail.

Puisqu’il lui tendait le bras comme la personne la plus charmante au monde, Maëlle lui prit le bras, après tout, il serait inconvenant de refuser, surtout quand il lui parlait de nouveau en italien « Je crois qu’à la fin de la soirée, je saurais prononcer plein de mots en italien. » Au moins, apprendre tout un tas de langues l’aiderait pour sa carrière de joueuse de Quidditch, la barrière de la langue pouvait être problématique mais grâce à ses fréquentations, Maëlle commençait à savoir dire quelques phrases par-ci par-là. Sauf qu’aujourd’hui, ça n’était absolument pas la priorité de la Poufsouffle que d’apprendre à parler la langue de Nick, elle voulait trouver le barman. « Si tu étais un barman et que tu devais quitter précipitamment ton poste, où irais-tu ? » Elle entortilla une mèche de ses cheveux autour de son doigt, tandis qu’elle réfléchissait à voix haute. « Pour quelle raison, aurait-il bien pu quitter son poste, crois-tu qu’il soit malade ? » Ah bon sang, ce serait une véritable catastrophe. « Peut-être devrions nous demander à quelqu’un à quoi il ressemble ? » Souvent, les personnes d’un âge avancé restaient proche des buffets et autre stand de nourriture et de boissons, ils pouvaient commencer par-là, sauf si Nick avait une autre idée? Elle le regarda, attendant de savoir s’il avait un éclair de génie, voire même peut-être qu’il savait parfaitement à quoi ressemblait le barman, le connaissant personnellement ?

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Peut-être trouverait-il un peu de divertissement agréable et intéressant en la compagnie de Maëlle Rosier ? Nick l'espérait. Ce n'est pas que la réception n'était pas à la hauteur, non Ô jamais, étant donné le mal que devait s'être donné Grigori pour dévoiler ses nombreux talents bluffants pour en mettre plein la vue à son réseau de familles respectueusement riches et pures. D'ailleurs, le garçon avec ses maigres connaissances en terme de mariage, trouvait celui-ci plutôt réussi pour l'instant. Après, en effet, ce n'est pas comme s'il se rendait à un mariage par semaine. Loin de là. Nico n'appréciait pas forcément les réceptions de ce type-là ... trop...guindé. Non, lui, il préférait les after. Les moments ou aucun grands darons de familles respectueuses et très riches ne se trouvaient présents. Les héritiers se lâchaient sans leur compagnie pour des raisons plutôt évidentes. Si Nico ne doutait pas qu'en leur temps, c'était eux les rois de la nuit, ce n'était plus le cas à présent. Ils faisaient place à la génération de Dimitrov et la sienne. Quant à Rosier, Nico ne l'avait que rarement vu. En principe, elle se trouvait toujours sous le regard de Tristan. Etonnant que cela ne soit pas le cas ce soir. Nico ne s'en était jamais plus préoccupé. Chasse gardée après tout. Et puis, à bien y regarder, il ne doutait pas que la demoiselle devait être une fameuse sainte nitouche sans un brin de bravoure (ou d'inconscience) voire de folie... ou d'ivresse - celle de la jeunesse, celle qu'il espérait qui résiderait dans son sang en fin de soirée. Peut-être bien avant s'ils parvenaient à mettre la main sur le barmaid disparu.

- Intelligente avec ça, souffla-t-il, avec un petit air amusé, en la scrutant. C'est mieux que rien, conclu-t-il, avec un haussement d'épaule. Et puis, le goût est bien meilleur que l'eau des toilettes. Non ?

Celle-ci semblait prendre ses mots au premier degré. Certains diraient naïve, mais pour l'instant, Nico la trouvait rafraîchissante au milieu de tous ces faux-culs. Toujours est-il qu'il restait hors de question qu'il boive l'eau des toilettes, alors qu'il pouvait se servir seul de boissons bien plus alléchantes. Après tout, il se trouvait dans un mariage, il n'allait pas boire l'eau des chiottes comme un vulgaire clébard. Il hausse un sourcil lorsqu'elle lui intimait de faire preuve de bon sens. C'est sûr qu'elle ne le connaissait pas du tout pour lui dire une telle chose. Ce n'était pas demain la veille que cela arriverait. Et puis, l'anarchie a du bon parfois ! Ce serait intéressant d'ailleurs de voir les disputes que cela créerait chez tous les invités. Oh oui, allez Rosier, un peu d'anarchie ! Il lui sourit. Devait-il lui dire que "anarchie" était probablement son deuxième prénom ?

- Voyons mademoiselle Rosier, pensez-vous réellement que tous ces bonnes gens pourraient faire preuve de manière aussi peu adéquates ? Ce serait un désastre, une catastrophe sans nom... que ferions-nous ? se moqua-t-il.

Se reprenant avec plus de sérieux, il commenta.

- En toute franchise, je les vois plus se battre pour savoir qui a la gouttelette de sang la plus pure que pour un ou deux cocktails.

Une idée lui vint pour titiller encore un peu la jeune Poufsouffle. Décidément, il aimait déjà bien trop jouer avec les nerfs de la charmante sorcière.

- D'ailleurs, devons-nous vraiment mettre la main sur ce déserteur ? Imagine s'ils boivent plus que de raison et commencent à se quereller. Serions-nous responsables de ces instruments de l'anarchie ?

Prévoyant les réflexions de l'étudiante de Poufsouffle, il ajouta calmement pour apaiser un éventuel tumulte dans son esprit.

- Je plaisante. Ils n'en feront rien. Qui oserait se risquer un sort du marié ?

Oui évidemment il ne pouvait s'empêcher d'en rajouter. Il fit mine d'être vexé face à l'accusation de Maëlle.

- Peut-être bien que je profite d'une situation...en effet... lui laissa-t-il en suspens.

Car en effet, il profitait bien d'une situation mais était-ce du seulement pour boire ? Mmmh, allez savoir. Il n'allait pas donner plus d'indications à la jeune sorcière en sa compagnie. Sa question le fit réfléchir. Ferait-il ça uniquement pour son ami ? A dire vrai, il doutait que réellement Grigori en ait quelque chose à faire. Sans doute serait-il peu satisfait de la qualité de son employé et ne supporterait pas que son mariage soit un fiasco pour une histoire de déserteur du bar ? Mais est-ce que cela devait-il l'empêcher de profite régalement d'une danse en bonne compagnie ? Certainement pas.

- Peut-être... Mais tu es là. Alors, ça change toute la situation, mia cara, lui expliqua-t-il, d'un ton neutre.

Lorsqu'elle finit par accepter de lui octroyer une danse s'ils parvenaient à mettre la main sur l'employé et le remettre au travail, le garçon eut un sourire goguenard. La petite ne perdait pas le nord. Lui non plus. Il hocha la tête avec un air sûr de lui.

- Marché conclu, principessa, accepta-t-il, considérant les termes de leur contrat acceptable. Peut-être pourrait-il même profiter de plus qu'une danse. Cela ne se refusait pas.

Son bras sous le sien, il la guida un peu à l'écart de la foule. De là, ils pourraient avoir un meilleur regard sur leur environnement et peut-être trouveraient-ils des indices ? Nico répugnait à quérir l'aide d'autres personnes. Ils devaient se débrouiller seuls, s'il désirait obtenir sa récompense pour son acte de chevaleresque et humble évidemment. Il ricana en l'entendant commenter ses mots Italiens que parfois il lui soufflait au milieu d'une phrase.

- Ils sont très utiles pour charmer, hommes ou femmes, cela fonctionne toujours, affirma-t-il. Et si cela ne fonctionne pas, j'ai plusieurs cordes à mon arc. J'ai grandi entre l'Italie, la France et Monaco. Je n'ai aucun honneur là-dessus, termina-t-il par expliquer à la Poufousffle.

Là, il pensait notamment à sa physionomie plutôt avantageuse et bien évidemment son argent. Et si cela ne suffisait pas à attirer de donzelles, il lui restait également la langue de Molière et celle des sirènes pour ceux qui aiment l'exotisme.

- Dis-moi, Maëlle, d'où viens-tu ? Est-ce ton lien avec Dimitrov ou la mariée qui t'a mené ici ? la questionna-t-il.

Comment était-elle entrer en contact avec Tristan et Dimitrov ? Voilà, la question qu'il se posait. Qui pouvait bien mettre en contact une demoiselle si...pure avec de telles familles. Il pensa à sa soeur. Aimerait-il la voir au bras de type comme lui ? Probablement pas. Cela le rendrait malade et il finirait par faire disparaître d'une manière ou d'une autre le prétendant. Nico réfléchissait aux propos de Maëlle lorsque celle-ci lui demanda ou il irait s'il était barman. Il dresse un sourcil en réponse. Avait-il vraiment une dégaine de barman ? Ri-di-cu-le. Faussement vexé, entreprit toutefois de se poser la question.

- Si j'étais barman...ce qui ne serait jamais le cas...et que je quittais mon poste probablement bien rémunéré...je me serai laissé distraire uniquement par une jeune fleur comme toi pour faire des galipettes dans un coin, ça marche aussi avec une vieille pleine au AS remarque. Ou ... peut-être a-t-il bu plus que de raison ? Ou encore a-t-il des problèmes avec un invité et il aurait tenté de s'échapper mais tombé inévitablement par un agresseur...

Devant son regard, il se justifia.

- Tu voulais mon avis, le voici.

Il souffla devant la résolution face à l'idée de Maëlle.

- Oui, tu as probablement raison. Cela nous aiderait de savoir quelle tête il a. Il nous faut récolter cette information avant de tenter toute recherche.

Pivotant sur lui-même, il pointa du doigt une sorcière au grand chapeau digne de la reine moldue d'Angleterre. Une vieille dame pleine aux AS étant donné le vert profond de sa robe, Nico n'avait pas besoin de se demander quelle faction pouvait-elle bien soutenir. De temps à autre, il voyait ses petits yeux scrutaient l'assemblée.

- Que penses-tu d'elle ? la questionna-t-il, lui laissant le choix d'aborder ou non la sorcière âgée.

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Oui, mais pas aujourd'hui

ft. Nick

Il n’y avait certainement que monsieur Grimaldi pour se montrer un chouya insultant en reconnaissant que Maëlle était intelligente. L’alcool c’était mieux que rien, Maëlle fit la moue, le problème n’était en rien le fait qu’il veuille boire, juste que ça n’était pas à lui de se servir, il y avait quelqu’un qui était payé pour cela et elle se mettait à la place des jeunes mariés, ce serait la débandade si tout le monde se mettait à se servir sans vergogne. Le goût de l’alcool était meilleur que l’eau des toilettes, Maëlle retint un soupir, ça ne se faisait pas, même si la personne est particulièrement agaçante. « Sauf que l’eau des toilettes est en libre-service, ça n’est pas le cas de l’alcool. » De toute façon, c’était décidé, elle ne le laisserait pas faire n’importe quoi, bon sauf s’il haussait un peu le ton, là il est évident qu’elle battrait en retraite, n’appréciant pas le conflit, encore moins quand il y avait tout plein de personnes en ces lieux. Il ne pouvait pas faire ça, ça ne se faisait pas et si lui se permettait une telle chose, d’autres le ferait aussi, Kiara et Grigori méritaient bien mieux que des invités sans scrupules. En plus, voilà que maintenant, il se moquait d’elle, ça n’était pas très gentil et s’il prenait ça à la légère, elle trouvait effectivement que ça serait une catastrophe si les gens se comportaient aussi mal et n’avait pas de réponse à lui apporter sur ce qu’ils feraient, sûrement qu’elle lui ferait quelques reproches tout en lui disant de réparer son erreur.

Par contre, lorsqu’il ne se moquait pas d’elle, il n’avait pas foncièrement tort, il pouvait tout à fait y avoir une bataille, verbale il va sans dire, pour savoir qui a le sang le plus pur… comme s’il était utile d’y avoir une hiérarchisation de la pureté. Ce déserteur ? Il n’en savait rien, il ne pouvait pas juger quelqu’un qui était absent, certainement pour une excellente raison, ça ne se faisait pas. Elle lui lança un regard lourd de sens quand il osa dire que s’ils ramenaient l’employé à son poste, il allait leur permettre de boire plus que de raison et se quereller. Il osa même prétendre qu’ils seraient les instruments de l’anarchie, non mais quel culot « Raison de plus pour ne pas faire croire que l’alcool est en libre-service en prenant le premier verre. C’est dans ce cas de figure que tu serais responsable. » Elle ne serait responsable de rien pour sa part. Par contre, il est vrai qu’il marquait un point, ils ne feraient sans doute rien de peur d’avoir Grigori en ennemi, ce garçon était tout bonnement terrifiant, enfin du point de vue de Maëlle parce que Nick n’avait pas l’air d’en avoir peur vu ce qu’il s’apprêtait à faire. Au moins, il n’était pas totalement de mauvaise foi puisqu’il reconnaissait profiter de la situation et de l’absence du barman pour siroter un cocktail tranquillement, enfin, il l’aurait siroté si Maëlle n’était pas intervenu.

Elle essaya tant bien que mal de lui rappeler qu’il était l’ami de Grigori et qu’il pouvait l’aider mais il voulait un paiement, c’est fou comme les gens ne sont pas capables d’être gentil pour être gentil et elle ne voyait pas en quoi le fait qu’elle soit là changeait quoi que ce soit mais plutôt que de chercher à savoir en quoi elle changeait les choses, elle préféra le questionner sur tout autre chose « Que signifie mia cara ? » Une fois le deal scellé, bien moins problématique pour Maëlle qu’un autre marché qu’elle avait pu faire dans le passé, elle le questionna à nouveau « Que veut dire principessa ? » Le problème c’était que rien ne garantissait à Maëlle qu’il lui dise la vérité mais elle voulait croire qu’il puisse être honnête. Les mots en Italien étaient utiles pour charmer, elle pencha la tête, le regardant quelques instants, un peu perplexe à ce sujet « Comment peuvent ils être charmés s’ils ne comprennent rien à ce que tu dis ? Tu pourrais très bien dire des mots grossiers sur un ton doucereux non ? » Il utilisait les différentes langues qu’il connaissait pour charmer, voilà qui était intriguant « Et ça fonctionne vraiment ou tu dis ça pour me faire marcher ? » Elle était curieuse de savoir et se rendait bien compte de sa naïveté dans ce domaine mais elle n’y pouvait pas grand-chose. Puisqu’elle lui posait des questions sur lui, il est évident qu’il allait en faire de même sur elle. « Je m’entends très bien avec Kiara, c’est mon amitié avec elle qui fait que je suis là. » Elle fit une pause, pensive, avant d’admettre plutôt sure d’elle « Mais je crois, au vu du nombre de sang pur invités aujourd’hui que même si je n’avais pas été amie avec elle, la simple pureté de mon sang et le fait que mes parents et ceux de Grigori se côtoient m’aurait valu une invitation. »

Pourquoi est ce qu’elle lui avait demandé de penser comme un barman, sa bouche s’assécha tandis qu’il lui parlait ouvertement de coucheries. En fait, elle ne voulait rien savoir, sentant ses joues s’empourprer, il ne fallait pas tenir ce genre de propos. Est-ce qu’il était vraiment obligé d’en rajouter une couche avec le coup de la dame d’un certain âge qui aurait une fortune conséquente. Maëlle aurait voulu disparaître. Mais comment il pouvait parler de ça, puis la phrase d’après évoqué de l’alcool et celle d’encore après le fait que le barman ait pu se faire agresser. Elle le regardait complètement perdue, dépassée aussi et il osa lui dire qu’elle avait voulu son avis. « Je trouve tes propos complètement déplacé, tu aurais pu simplement dire il a voulu passer un peu de temps avec une fille, c’était suffisant ! » Il fallait tout lui dire, tout lui apprendre, mais bon sang, il avait été élevé où ?

Il fallait que le duo trouve quelqu’un pour les épauler un peu, ça éviterait à Nick de se croire tout permis et d’aborder des sujets que Maëlle ne voulait surtout pas entendre. Ce fut presque un soulagement lorsqu’il lui présenta une dame qui selon lui devait être au courant, Maëlle hocha la tête, c’était parfait et elle était convaincue que devant elle, Nick n’oserait tenir aucun propos graveleux. Elle s’avança donc pour se présenter. « Bonjour madame, nous vous prions de bien vouloir nous excuser de vous déranger mais alors que nous voulions boire un verre, nous nous sommes rendu compte que le barman n’était plus à son poste. Comme vous n’êtes pas loin, nous nous disions que peut être, vous sauriez à quoi il ressemblait. » La dame les regarda l’un après l’autre, de haut en bas, jaugeant certainement le montant de leur fortune à la tenue qu’ils portaient, c’était très franchement désagréable. Sa conclusion sembla-t-être qu’elle les trouvait digne d’intérêt puisqu’elle leur répondit. « ça me dit quelque chose. » Super, c’était une bonne nouvelle ! Maëlle lui adressa un grand sourire « Vous pourriez nous le décrire ? » « Vous devriez surtout arrêter de boire. » Quoi ? Mais enfin, elle n’avait pas écouté, ils n’avaient rien bu puisqu’il n’y avait personne. « De mon temps, les jeunes gens ne buvaient pas et ça évitait de tomber enceinte à quinze ans. » Oh, c’était quand même une sacré accusation ça, comme si un verre faisait perdre la tête à ce point et que toutes les filles couchaient après un verre ou deux. Non, ça n’était pas le sujet et oui, Maëlle venait de rougir. « C’est pour ça que nous aimerions le trouver avant que tout le monde décide de se servir et que certaines choses franchement pas terribles n’arrivent, n’est-ce pas Nick ? » Il pouvait pas l’aider un peu monsieur le charmeur ?

Moi aussi je t'aime ma chérie d'amour

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Un jour ton prince viendra
Maëlle & Nick 1#

Irlande, fin août 2021
Mariage de Grigori et Kiara Dimitrov

À plusieurs reprises, Nick penchait la tête de côté comme si cela lui permettrait de mieux cerner mademoiselle Rosier. Quelle intriguante jeune femme ! Elle ne ressemblait en rien aux autres fille dont il avait l’habitude. Il faut bien avouer que l’Italien n’était pas homme à palabrer des heures au crochet des donzelles. Cela avait tendance à l’ennuyer ou pis l’abrutir. Peut-être, même sans aucun doute, cela avait quelque chose à voir avec le choix de fille en question. Maëlle n’était pas ennuyante - pas encore, se disait-il. Probablement, que cela ne tarderait pas à venir rébarbatif comme tous les autres simulacres de relation qu’il avait pu tenir jusqu’à maintenant. C’est ainsi, qu’il se surprit à jeter un œil bleuté vers le marié. Comment allait-il faire pour rester sa vie entière avec une seule femme ? Aurait-il trouvé la perle rare ? Le grand Amour ! Des niaiseries à première vue. Pourtant, il avait l’air…comment dire…heureux son ami avec le bras de Kiara, la Poufsouffle. Poufsouffle. À nouveau, il posa ses prunelles sur la sorcière au talent incontestable au Quidditch. Encore une Poufsouffle ! Qu’avaient-elles de plus que les autres ? De mémoire, Nico n’était jamais sortie avec une des leurs. Jugeant sans vergogne celles-ci bien trop sage pour un type comme lui. À coup sûr, qu’elle voudrait le coller h24 et parler sans interruption que seul ses lèvres pourraient abreuver assez intensément ce besoin pour une paix salvatrice. Se tromperait-il ? Naan, il ne le pouvait. N’est-ce pas ?

Maëlle avait l’air d’être le genre de sainte nitouche à mettre tout en œuvre pour être ou paraître la fille à papa parfaite. Bien éduquée, compatissante, gentille à mourir…tout ça quoi. À coup sûr, que cela raviverait bon nombre de convives cherchant une gentille petite épouse prête à combler tous leurs désirs même les plus inavouables. Une loyauté sans faille, qu’ils ne rendraient pas de leur côté. L’Italien avait bien évidemment connaissance des us et coutumes des familles sang-pur patriarcales dont venait, par exemple, Grigori Dimitrov. Lui-même, aurait dû se comporté de la sorte et même au-delà comprendre et agir de la même manière envers la gent féminine. À la différence que le Grimaldi avait été élevé par des femmes avant de rejoindre les Giacometti. Ezio ne traitait pas ainsi sa soeur, Sienna. Il l’aimait comme un frère doit aimer une soeur ? Du moins, c’est ce que se disait le sorcier. De toute manière étant donné le caractère trempé et rebelle de sa tutrice improvisée à la mort du chef du clan Giacometti, nul doute qu’Ezio ne pourrait pas la vendre au premier venu. Et quand bien même les désaccords, Nico doutait que cela puisse se produire avec ou sans le consentement de l‘impétueuse Italienne. Serait-il amusant, non pas de tourmenter (bien que…) mais de tester les limites d’innocence de la perle rare des Rosier ? Cela semblait être un défi amusant et …distrayant.

Dressant un sourcil devant l’argument de la gratuité de l’eau des toilettes (elle aime vraiment ça ?) à laquelle elle semblait vraiment tenir, il haussa les épaules.

Je ne suis pas rendu au point de devoir mendier pour obtenir de l’eau gratuite, explique-t-il, nonchalant se retenant de faire tinter quelques piécettes d’or dans sa poche.

Lorsqu’une idée lui vint, il esquissa un sourire gredin. Se pencha, et suggéra :

Et même si c’était le cas, je préférerais encore user des talents de mes ancêtres et me servir comme bon me semble.

Il lui laissa le soin de méditer la véracité de ses propos, car, les suivants l’avaient visiblement touché en plein dans le vif du sujet. Anarchie. Rébellion. Une bataille ! Il fut un temps ou cela rendait Grâce aux époux et leur promettait un mariage prospère. Généralement, il fallait également un mort, ou deux pour que les présages s’alignent. Mais ça, pour l’instant, il s’abstiendrait de lui faire un cours d’histoire. Responsable. Mhmm. Ce serait prétendre qu’il en avait quelque chose à faire d’être « responsable ». OUH ! Le pirate Italien aurait encore frappé à un mariage ou d’ici quelques heures la plupart serait trop saoul pour se rappeler de quoi que ce soit. L’étudiant était particulièrement amusé par son grand sens de l’honneur, une vraie Poufsouffle, à n’en pas douter tout autant que lui, un gredin de bas étage…peut-être. Décidément, les Poufsouffle sont vraiment distrayants. Devait-il lui dire que coulait justement dans ses veines la petite manie du … libre service ? Un pirate prend ce qu’il désir par la force ou par le moyen qu’il lui sied. Il ne répond qu’à la mer et aux sels.

J’avais soif, lui rappela-t-il, d’un air désintéressé. Et l’eau des toilettes n’est bonne qu’à rincer une bouche après une bonne cuite. Bien que, je préfère largement combattre le mal par le mal.

Il se retenait de rire en voyant ses regards lourds de sens. Allait-elle perdre ses moyens avant la fin de la soirée ? Ce serait un bon parti. Intéressant et risqué. Tout ce qu’il aimait éperdument. Tout comme avoir raison.

Entre nous, je préfère que la responsabilité incombe aux personnes qui ne savent pas tenir une pauvre goutte ou deux d’alcool.

Dans son monde idyllique, chacun est libre de ses choix et doit y répondre avec bravoure. Pourquoi d’autres devraient se plier en quatre pour éviter un déshonneur ou deux ? À quel moment pouvait-on être responsable d’un autre ? Il se renfrognait en pensant à son géniteur. À cause de lui, Nico était devenu responsable de SES erreurs et ignominies. Un traître, fieffé menteur, cupide… et idiot. Non, l’Italien refusait catégoriquement d’être mêlé aux sombres histoires de cet homme sans honneur. Aussi idiot qu’un Boursouf. Et encore, insultait-il les bestioles en disant cela ? Sans doute. Ce type, portant son nom, avait détruit SA vie. Alors non, Nick ne serait jamais responsable des actes d’autrui. Chacun sa mierda. C’est à ce moment-là, qu’il se surprit à être tendu. Lentement, il desserra les poings sentant ses articulations privées de sang pendant un instant pulsé fort. Il répétât son manège jusqu’à que ses phalanges s’apaisent. L’air de rien devant Maëlle, qui avait peut-être porté son attention sur d’autres élucubrations que la réaction véhémente du garçon. Arff, le futur seigneur des mers aurait-il besoin de plus d’un verre ? Assurément !

C’est peut-être pour ça qu’il accepta, sans trop rechigner juste pour la forme, de faire un deal avec la sang-pur. Après tout, qu’avait-il à perdre là dedans ? Il passerait une soirée à faire tourner en bourrique Maëlle et gagnerait peut-être le droit de boire des cocktails jusqu’au petit matin. Qui sait peut-être pourrait-il tenter la Rosier à l’accompagner. Ils arriveraient peut-être à décoincer l’athlète. La prononciation d’Italien par sa bouche, le fit sourire. Tiens donc, une curieuse ? À peine, avait-elle demandé la signification de mia Cara, qu’elle poursuivait directement le prochain mot de son dialecte. Sans se démonter, le garçon répondit du tac au tac la vérité :

Cela veut dire « ma chère » et quant au deuxième, tu devrais bien avoir une petit idée, non ? Ou cela te semble-t-il trop invraisemblable, princesse ?

L’avait-il fait exprès ? La question ne se posait même pas. Il y prenait un pied d’enfer. Maëlle n’était pas dans la catégorie minaude idiote. Naïve et innocente mais pas stupide, jugeait-il. Il n’avait aucun intérêt à lui mentir et lui monter un bateau. Son regard perplexe confirmait sa suspicion. Cependant, il se questionnait sur le degré d’innocence de l’héritière de la famille Rosier. N’avait-elle pas eu un fiancé ? Aucun homme n’avait tenté de charmer la demoiselle ? Ou ne l’avait-elle pas remarqué ? Certains hommes devaient apprécier les filles comme elle. Talentueuse. Pas une croqueuse d’or. Simplement belle. Pour la première fois, il doutait. Se grattant l’encolure de son costume pour en desserrer le col, il se perdit à la contempler un instant. Pas naïve. Innocente. Oui.

C’est là tout l’enjeu du charme ! Se reprit-il. S’il n’y avait pas un peu de mystère et de risque, ce serait moins excitant.

Si ça fonctionnait vraiment ? Elle allait finir par le vexer, nom d’un petit Dumbledor ! Bon, avait-il le choix ? Maëlle venait de lui tendre la perche, non ? Il avait bien le droit d’en profiter un peu ? Dans tous les cas, il ne comptait pas demander la permission. Pas son genre. Un sourire étira ses lèvres, lorsque d’une main habile il saisit la hanche de la demoiselle pour la tourner vers lui et que de l’autre, qu’il glissa dans le creux de ses reins, ramena la sorcière contre son propre corps. Il inclina la tête de manière à ce que leurs yeux soient à la même hauteur et leur bouche plus qu’à un souffle. De celui-ci, les mots glissèrent sur sa langue comme du miel :

ô Principessa, si tu savais ce que tu me fais ce soir…tu es ravissante, mia Cara, de son doigt il replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille, avant d’ajouter, A casa mia o a casa tua ?

Des éclats rieurs sautillant au fond de ses prunelles, il relâcha doucement la jeune femme. Plutôt fier de lui, Nico lui laissa le temps d’être bien stable sur ses pieds avant de reculer d’un pas pour lui laisser de l’espace. Attentif à ses réactions, il scrutait son visage dans l’attente de son jugement sur sa performance ou plutôt leur performance. Sentir ses doigts se crisper sur son bras l’avait amusé tant elle avait probablement été surprise par l’initiative de l’Italien.

Ainsi, Kiara était donc son amie. Ce n’était donc pas en lien avec son fiancé. Sa présence à ce mariage n’avait rien à voir avec un quelconque engagement. Intéressant. Qu’avait bien pu faire ce dernier pour ne pas parader ce soir au bras de la joueuse montante de Quidditch comme son paternel. Suite à sa réflexion, son regard balaya rapidement l’assistance. Sur ce point-là, il ne pouvait effectivement que l’approuver. Grigori avait fait fort niveau sang pur. Pour ça, le sorcier était indéniablement doué. Rassembler autant de gratin en un seul même endroit, quel exploit - ou quelle erreur, cela dépendait des avis, songeait-il. La famille de la mariée, de mémoire, n’avait pas l’air d’être particulièrement à l’aise avec les extrêmes. Kiara épousant Grigori, la caricature même du pur-sang-pur, avait du remuer le ménage à coup sûr. Cela avait dû être amusant. Peut-être pourrait-il poser la question à Maëlle, même s’il mettrait sa baguette à brûler que la Poufsouffle s’indignerait de parler de cela lors d’un mariage ou que dis-je d’un grand Amour. Un mariage d’amour. Il frissonna mais finit par acquiescer ses propos.

La réaction de Maëlle valait bien toutes les missions de « retrouvons le barman qui couche avec les invités ». À présent, il en était certain. Les joues empourprées de l’étudiante firent agrandir son sourire. Son air innocent répondit à ses propos.

Appelons un Selkie un Selkie, lui dit-il en exposant cet adage très parlant. D’ailleurs, mia Cara, tu parles d’une fille mais peut-être il y’en a-t-il deux ou même un homme. Sois un peu inclusive, Maëlle.

Se lasserait-il d’embêter Maëlle ? Jamais. Cela fait bien trop de potentiel. Maëlle semblait trouver salvateur, qu’ils se lancent dans leur mission. Nico lui accordait donc ce répit provisoire, car après tout, il avait une promesse à tenir…et elle aussi. Elle accepta sa proposition d’aborder une vieille femme, près du buffet, occupée sans doute à juger tous les invités. Peut-être même griffonner quelques notes pour sa prochaine réunion de thé avec le club des mégères (matriarches) au sang aussi pur qu’un nouveau-né. La sorcière prit les devants pour se présente. Le jeune homme la laissa faire, clairement intéressé par la manœuvre. Les manières de Maëlle la hissait indéniablement au rang de princesse. Son surnom n’était pas volé. Il s’en félicita. Pendant qu’elle causait avec elle, Nico se rapprocha à son tour. Aïe, pensa-t-il, en se retenant de rire en entendant la manière dont rabroua la vieille dame sa compagne. Puis, PAF, évidemment une morale. C’était à prévoir. Maëlle semblait désemparé par la réaction de la capitaine en chef du club des vieilles sang-pur. À nouveau, les joues de Maëlle se colorèrent d’une teinte pivoine. Était-il temps de l’aider en la voyant ramer ? Hmmm… tentant de la laisser se dépatouiller mais c’est qu’il avait une danse à gagner lui !

Il s’avança d’un pas et drapa son bras autour des épaules de Maëlle, d’un geste protecteur. La vieille sorcière le jugea de haut en bas à nouveau. Il lui déroula son sourire du parfait gendre attentionné. Hochant la tête devant les propos moralisateurs de la vieille dame, il lui assura en ces mots :

Que puissent vous entendre ces animaux de sang-mêlé ou pis de né-moldu, ma dame. Nous concernant, ne craignez rien, nous attendrons le mariage avant de créer notre descendance. Ma fiancée, ici présente, est aussi pur que notre sang sang à tous les trois.

Faussement il s’inclina.

- Merci pour ce rappel, madame… ?

-Gladys Bulstrode, charmant jeune homme.

Elle plissa les yeux en les regardant. Peut-être avec méfiance ? Elle se racla la gorge.

Charmant couple que vous faites, maugrée a-t-elle pour elle-même.

- Madame Bulstrode…commença-t-il.

- Appelez moi Gladys, le coupa-t-elle. Madame c’est pour les vieux pédants, qui en veulent à ma fortune.

Puis se tournant vers Maëlle, elle hocha la tête. Elle l’approuvait ? Nick n’osait que trop l’espérer. Avec un soupir, comme si les deux jeunes gens la dérangeaient mais bon ma fois…

- Petite, j’ai perdu ma montre à gousset. Je l’ai ensorcelée moi-même. Ce qui m’empêche de la retrouver avec de la magie. Je suis sûre que c’est un coup de ce charlatan de Teignous qui me l’a prise lors de notre danse. Celui-là…quel gredin ! Mes vieux os ne me permettent pas de me faire justice. Alors, si vous voulez votre barman, vous allez m’aider, mes mignons, n’est-ce pas, petite ?

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Oui, mais pas aujourd'hui

ft. Nick

Par les créateurs d’Ilvermorny, il faisait exprès de ne pas comprendre. Personne ne parlait d’aller mendier de l’eau, il se devait et il devait à l’hôte du jour de ne pas se servir dans le stock d’alcool alors que des gens avaient été payé pour accomplir cette besogne. Il semblerait cependant que la personne en question n’était plus à son poste mais ça n’était pas une raison, c’est comme si un vendeur de balai n’était plus derrière son étal et qu’il en profitait pour voler le balai le plus cher, ça ne se faisait pas. Il voulait se servir du talent de ses ancêtres pour se servir, zut, elle ne connaissait pas la famille Grimaldi, il fallait qu’elle fasse des recherches parce que ça ne lui disait rien de bon. Il fallait qu’elle l’entraîne loin de cet endroit pour éviter qu’il ne fasse n’importe quoi. Elle se moquait bien qu’il ait soif, il n’était pas en train d’agoniser car ayant passé bien trop d’heure sans boire et d’ailleurs, l’alcool n’avait jamais permis d’étancher la moindre soif. Ses parents ne lui avaient donc rien appris, les parents de Maëlle, eux, seraient scandalisés si leur fille décrétait que parce que le barman était absent, elle se préparait des petits cocktails l’air de rien. Il allait donner le mauvais exemple si elle ne l’empêchait pas d’agir et il serait responsable. Il la reprit pour signifier que la responsabilité serait sur les épaules des personnes ne tenant pas l’alcool, Maëlle fut bien obligée d’admettre qu’il avait raison. « Effectivement, ce serait leur faute à eux aussi mais si tu pouvais avoir la décence de ne pas les entraîner dans cette voie, ça arrangerait tout le monde. » sauf lui et son envie de boire mais c’est un détail que la demoiselle Rosier ferait semblant d’ignorer dans ce cas de figure.

De cette soirée, elle n’attendait rien mais se retrouvait avec un gars à retrouver, une danse à partager avec son accompagnant dans cette quête et un apprentissage succin de l’italien. Elle mémorisait les termes même si, ça ne serait sans doute pas évident de les utiliser dans une conversation. Est-ce que le mot princesse lui semblait invraisemblable pour la décrire, certainement « Je ne viens pas d’une famille royale et je ne porte pas de diadème, je crains que ça ne me corresponde pas vraiment. » Autant rester à sa place, elle n’avait rien d’une noble et c’était sûrement très bien ainsi. Ce qu’elle comprenait aussi c’est qu’il se servait de sa langue maternelle pour charmer les filles. Est-ce que cela fonctionnait réellement ? Attention, elle ne disait pas que les sonorités italiennes n’étaient pas agréables à entendre mais les gens ne pouvaient être charmés uniquement par une voix, il fallait un comportement digne de ce nom. En prime, l’inconvénient de ne pas comprendre la langue employée, c’est que l’interlocuteur pouvait dire ce qu’il voulait, elle fit une moue pour le moins dubitative, ne comprenant pas bien l’intérêt pour le mystère, le risque et l’excitation, les choses simples c’était bien aussi. En attendant, elle se posait une question, est ce que ça fonctionnait réellement. C’était de la curiosité mal placée, elle s’en rendait compte mais elle avait besoin de comprendre comment fonctionnait ce monde du flirt, des aventures, de l’amour aussi certainement, dans lequel elle ne mettrait jamais les pieds.

Quelle question n’avait elle pas posée, elle sentit la main de Nick se poser sur elle, sursauta bien évidemment avant de s’exclamer « Mais que fais-tu ?! » Tous ses sens étaient en alerte, ça n’était en rien une invitation ! Difficile cependant de faire le moindre esclandre en se débattant, déjà parce que moins elle attirait l’attention sur elle, mieux elle se portait et ensuite, autant ne pas se bercer d’illusions, elle n’aurait eu aucune chance de se défaire de sa poigne. Elle resta immobile, sentant une terreur l’envahir sous la sensation du souffle de Nick si proche de ses lèvres, ça c’était une très mauvaise idée, ça pouvait se solder bien trop rapidement par sa mort, ce qui n’était pas souhaitée mais en plus, et c’était sans doute le plus grave, ça gâcherait le mariage de sa meilleure amie, ce qui était horrible. Pourtant, en entendant ses deux premiers mots, elle se détendit, ce n’était que du blabla et elle ne risquait pas grand-chose, si ce n’est que ses joues rosissent mais ça n’était pas si grave – moins grave que de mourir en tout cas – elle le laissa replacer une de ses mèches de cheveux sans broncher et il finit par la libérer, ayant cet éclat rieur dans les yeux, un rien l’amusait c’est fou. « Tu m’as dit quoi exactement ? » Quant à la question qu’elle s’était posée, hum, elle en arrivait d’elle-même à la conclusion que oui, il savait ce qu’il faisait et oui, ça devait marcher. Elle devait donc se méfier de tout ce qu’il pouvait lui dire, c’était noté.

Le sujet du charme réel de monsieur ayant été confirmé, la présence de Maëlle en ces lieux justifiée, ils pouvaient se concentrer sur le barman et là, Nick tint des propos que Maëlle aurait souhaité ne jamais entendre. D’après elle, ça n’était pas appeler un selkie, un selkie « Tu pourrais aussi enjoliver les choses. » Voilà, ça c’est bien qu’il n’oublie pas à qui il parlait et qu’il reste soft ! Oh bon sang, c’était encore pire avec la suite, mais qu’il se taise plutôt que de lui dire qu’elle n’était pas inclusive, ça n’était pas vraiment le moment de parler de ça, en fait, il n’y aurait aucun moment où ils devraient parler de ça. Puisqu’il devint évident qu’il s’amusait des réactions de Maëlle, chose, cette dernière décréta qu’elle allait se concentrer sur leur mission et alla parler à une personne d’un certain âge. Ça ne se passa pas spécialement bien, non mais les gens avaient un problème ce soir. Une nouvelle fois, Nick trouva que le meilleur moyen de l’aider était de se montrer tactile, sauf que cette fois Maëlle ne réagit pas, même pas une crispation, elle gérait. Enfin ça c’était jusqu’à ce qu’il parle de mariage, de descendance et même de la pureté de Maëlle. Alors, tout ce qu’il disait était vrai, effectivement, elle était pure, elle attendrait le mariage avant de créer une quelconque descendance, il faisait juste une erreur MONUMENTALE sur le fiancé. Oh bon sang, pourvu que cette information ne soit pas répétée parce qu’elle risquait d’avoir de gros ennuis. Néanmoins, l’intelligence voulait qu’elle ferme sa bouche et qu’elle ne nie pas tout en bloc, surtout que cette Gladys Bulstrode avait l’air rassuré à l’idée qu’il soit un couple raisonnable, comme si ce terme collait à Nick Grimaldi, quelle erreur de jugement. Ils faisaient un couple charmant même, Maëlle était absolument ravie d’apprendre qu’elle formait un couple charmant avec un garçon qu’elle connaissait à peine et avec qui elle n’était pas en couple. Ils devaient l’appeler Gladys, ah non ça c’était hors de question, il fallait un peu de respect pour les ainés.

Elle avait perdu sa montre à gousset, oh non, c’était comme ce rêve bizarre qu’elle avait fait avec Erin et où toutes les personnes qu’ils avaient rencontré – souvent des animaux en vrai – leur avait demandé d’agir pour eux. Voilà qu’en plus, la magie ne leur serait d’aucune utilité puisque madame Bulstrode avait ensorcelé sa montre sans penser à mettre une condition en place pour qu’elle puisse la faire revenir à elle. Monsieur Teignous lui avait donc volé, ça ne se faisait pas vraiment mais du coup pourquoi ne pas aller le voir ? Elle ne pouvait se déplacer à cause de ses vieux os, Maëlle avait la sensation d’être banané mais bon, elle voulait effectivement retrouver le barman « Nous nous chargeons de retrouver votre montre à gousset. » Elle s’éloigna de la grand-mère « Tu sais à quoi ressemble monsieur Teignous ? » Le plus simple serait certainement d’aller voir Grigori et de lui demander, il connaissait au moins de vue toutes les personnes qu’il avait invité, le problème c’était que Grigori semblait occupé, pas sûr qu’il soit content si Maëlle et Nick venaient l’importuner. La solution numéro deux était d’aller voir le père de Maëlle, s’il y en avait bien un qui connaissait tout le monde c’était lui. « Allons voir mon père, il va nous aiguiller. » Le problème c’était le comportement de Nick, il fallait l’empêcher d’être lui-même « Si tu pouvais éviter de mentionner que tu nous fais passer pour un couple auprès d’inconnu, ça m’éviterait de passer un très moment derrière. » C’était peu dire. Les choses étant dites, elle rejoignit son père, en pleine discussion avec deux personnes que Maëlle avait déjà vu mais impossible de se souvenir de quand et surtout de qui ils s’agissaient. « Père ? » Elle attendit qu’il se tourne vers eux pour continuer « Nous sommes à la recherche de monsieur Teignous pour une histoire d’emprunt de montre à gousset, sauf que nous ne savons pas à quoi il ressemble. » A l’instar de madame Bulstrode tout à l’heure, son père resta silencieux quelques instants, fixant Nick avant de demander « Tu ne nous présentes pas ? » Et flûte, elle qui avait pensé que ça irait vite, elle désigna Nick de la main « Si, bien sûr, voici Nick Grimaldi, un camarade de classe, Nick je te présente mon père. » Voilà, ce fut la présentation la plus rapide du monde « Grimaldi ? Enchanté. » S’il savait quelque chose sur cette famille, il eut la décence de ne rien dire, il faut dire que Maëlle le pressa un petit peu « Nous n’avons pas le temps de discuter, nous voudrions vraiment qu’il ne parte pas avec une montre qui ne lui appartient pas. » ça, le fait de retrouver un barman pour éviter que tout le monde, à commencer par Nick ne se serve soi-même. « C’est cette personne. » Il désigna une personne installée à une table. Alors qu’elle se précipitait dans la direction du type désigné, après avoir dit merci à son père, bien sûr, ce dernier l’interpella « Maëlle, méfiez vous. » Comment ça méfiez vous ? Elle se tourna, sourcils froncés, il ne croyait quand même pas que « Il a tendance à être tactile et à essayer de récupérer des objets de valeurs. » Ah, il ne parlait pas de Nick et elle, chic, au moins quelqu’un qui n’était pas parano, direction monsieur le voleur !

Date d'inscription : 21/03/2024

Un jour ton prince viendra
Maëlle & Nick 1#

Irlande, fin août 2021
Mariage de Grigori et Kiara Dimitrov

S’il avait été là à faire son travail, je n’aurais pas eu à me servir lui-même, ne pouvait s’empêcher de penser le garçon. Ils n’auraient pas eu à se lancer dans une quête aussi saisissante qu’un vieux film moldu des années soixante. Un léger sourire illuminait le visage de l’étudiant au fur et à mesure que les propos de Maëlle l’atteignaient. Une vraie princesse. Alors, lorsqu’elle eut terminée de le prier de ne pas jeter le sort du chaos sur le mariage de Kiara et Grigori, une idée saisissante lui vint. Lentement, sa jambe glissa vers l’arrière alors qu’au même instant son tronc s’inclinait ainsi que sa tête. Voilà à coup sûr, une courbette digne d’une princesse !

- Dans ce cas, ma dame, que votre souhait soit exaucé, lâcha-t-il, avant de se redresser.

Son bras croisé sur sa chemise entreprit habilement de remettre en place les pans de sa veste, échantillon d’une rare collection italienne, fruit du labeur d’un quelconque cousin éloigné. Devait-il préciser à Maëlle, qu’il lui était obligatoire de savourer quelques doux nectars pour survivre à une telle soirée ? Comment pouvait-elle se conformer à tant de ...manières. Bien sûr, la mère de Nick avait veillé à lui prodiguer les meilleurs conseils pour survivre au milieu des sorciers blindés et aux intentions vicieuses. Il s’agissait là pour tous ces gens du moins la plupart d’un nouveau jeu. Un amusement pour eux, mais qui pourrait coûter très cher car le moindre faux pas serait épié. Ses yeux se plissèrent en analysant rapidement la posture de Maëlle. Etait-ce donc cela sa plus grande peur ? Être responsable de honte et déshonneur (déshonneur sur toi, déshonneur sur ta famille, déshonneur sur ta vache...huhu)sur la famille Rosier ? L’étudiant ne les connaissait pas personnellement. Leur réputation les précédait, ça, pour sûr mais au-delà...il était en terrain inconnu. En scrutant la jeune femme, il avouait avoir du mal à saisir comment ELLE pourrait mettre à mal sa famille. Elle semblait si...parfaite. A cette pensée, un rictus déforma ses traits alors qu’il se détournait.

- Si tu le dis, princesse...rétorqua-t-il, en levant les yeux au ciel.

Non, définitivement, elle ne se rendait pas compte de sa propre aura et encore moins des regards qui se glisseraient très certainement tout au long de la soirée sur sa silhouette. Des commentaires en ressortiraient à n’en pas douter. Les jaloux. Les envieux. Que des gens bien et respectueux. Ah, un régal. Il ne chercha pas à la convaincre du bien fondée de ses propos, la Poufsouffle était probablement bien trop humble et premier degré pour en saisir toutes les nuances. C’est peut-être pour cela, que l’impulsivité le fit faire ce mouvement très peu subtil, lorsqu’il s’en empara, un court instant, s’invitant dans son espace vital.

- Une démonstration, un cas pratique si tu préfères, souffla-t-il, en réponse à sa question, à quelques centimètres de son visage.

Peut-être allait-t-il trop loin en saisissant entre ses doigts bronzés quelques mèches de sa chevelure douce et fine. Lorsqu’il regarda dans sa direction, directement vers ses yeux à elle, il eut un mouvement de recul et finit par la relâcher. Ce geste passerait peut-être inaperçu. Il devait le paraître ! Les muscles de sa mâchoire se contractèrent. Contrarié, le Gryffondor avait perçu quelque chose comme… de la peur ? Sa démarche l’avait-elle effrayée ? C’était comme si Maëlle s’était figée face à … Non. Ce n’était pas ce qu’il s’était passé. C’était juste une démonstration. Il n’avait pas à se reprocher ça. Mais si ce n’était pas de lui qu’elle avait peur, alors de qui ? Ou de quoi ? Doublement contrarié de ne pas trouver de bonnes réponses à ses interrogations, Nick reporta son attention sur sa compagne. Finalement, cela ne l’amusait moins. Il haussa les épaules, faisant mine d’être détaché, lorsqu’il lui répondit, un peu laconiquement :

- Quelque chose du genre on va chez toi ou chez moi ?

Ces mots dits comme s’ils n’avaient pas plus d’importance que cela, il entreprit de se concentrer sur leur mission. Enjoliver les choses ? Nick ? Non, quelle idée saugrenue ! Heureusement pour leur quête, la dame, enfin...Mme Gladys Bulstrode semblait gober les bobards des deux étudiants. Et oui, c’était sans vergogne qu’il n’hésitait pas à en rajouter sur le fait que bientôt, lorsqu’ils seraient mariés, ils feraient des enfants, bien purs… tout ça. La vieille dame approuva même leur couple en les jugeant d’un air appréciateur. Lorsqu’elle précisa « un couple charmant», Nick jeta une oeillade appuyé vers Maëlle, l’air de lui dire « tu vois héhé». Au moins, la jeune femme s’était abstenue de commenter son mensonge. Bouhou il irait en en enfer...allons bon. Bon, entre nous, Nick aurait préféré qu’elle s’abtienne de les traiter de «mignons», comme s’ils étaient de petits familiers. Hmm, étant donné le regard gourmand de la dame à coup sûr que ça allait mal finir cette histoire. Une montre à gousset ? Décidément, ça allait parfaitement à l’allure du personnage. Merde. Une montre à gousset. Il se retint de râler, se contenant tant bien que mal. Teignous. Cela ne disait rien à Nick. Il se pencha vers sa cavalière, pour voir si cela lui disait quelque chose. Nick comptait sur l’intelligence de la Poufsouffle ce coup-ci.

Se faisant légèrement prier par les propos de sa compagne, Nick afficha son plus beau sourire en hochant la tête. Puis, s’inclina avec déférence.

- Ne vous inquiétez pas, ma chère et tendre est particulièrement douée pour retrouver de petits objets.

Absolument hilare intérieurement, ça il l’était, de voir les réactions des deux dames, l’une plus ravie que l’autre apparemment. Bien évidemment, il faisait mention du Quidditch, sport dans lequel Maëlle Rosier faisait sensation au grand regret des autres maisons. La future grande attrapeuse s’éloignait déjà.

- A toute à l’heure, Gladys ! Claironna-t-il, avant de rejoindre Maëlle dans une grande enjambée.

Reprenant un air sérieux suite à sa question, il secoue négativement la tête.

- Non, je n’en ai pas la moindre idée. Nous devrions essayer de trouver quelqu’un qui pourrait nous rencarder. Si ce type a volé une vieille sorcière d’un tel bijou, il doit forcément être connu des Purs, expliqua-t-il à Maëlle, lui dévoilant sa réflexion.

Allons voir mon père ? Comment ça ? Aurait-il voulu crier à sa compagne. Mais celle-ci prenait déjà la suite des événements en main. Il cligna plusieurs fois des yeux en absorbant l’impact de ses déclarations. Mais lui tout ce qu’il retenait c’était…

- Attends, tu me prends vraiment pour un abruti ?

Lui fallait-elle vraiment répondre à cette question ? Nick n’était pas dingue au point de débarquer devant le géniteur de Maëlle et de lui balancer son grade pipeauté quelques minutes auparavant. C’était du grand n’importe quoi là. Ils ne pourraient pas aller voir quelqu’un d’autre ? Genre n’importe qui sauf le père de Maëlle ? Ou sa mère, au passage. Quoique encore...il se voyait déjà plus entretenir une conversation avec une mère qu’un...livreur de semences. Soudainement, il se sentait très instable et irrité aussi. Non mais à quoi elle pensait ? Lui et elle. ELLE parader à son bras à LUI devant LUI. Sa main glissa à l’arrière de sa nuque, il souffla :

- Tu pourrais peut-être….

Mais voilà, la Poufsouffle ne l’écoutait déjà plus et se frayait un passage dans la foule. Levant les yeux au ciel, il termina sa phrase à voix basse :

- Aller voir ton père toute seule...et moi je t’attendrais là en faisant le guet.
- Oh oui génial nick, quelle bonne idée ! Tu es si intelligent, imita-t-il, en prenant une voix haut-perché.

Ffff super… Son monologue terminé, prenant son courage à deux mains, il suivit le même chemin que la poufsouffle, accélérant l’allure pour ne pas la perdre de vue. Il ne manquerait plus que ça. Son père ou du moins l’un des hommes qui discutaient ensemble était là devant eux. Nick serra les dents lorsque le regard de celui-ci se plongea sur les deux étudiants. Subitement, le jeune homme se sentit scanner intégralement par monsieur Rosier. A nouveau, le Gryffondor se contenta de se redresser sous le regard inquisiteur qui passa de l’un à l’autre. Maëlle semblait essayer de faire comme si il n’y avait pas un jeune sorcier italien à ses côtés, ce qui pour le coup, ne déplaisait pas tant que ça à Nick. Bien que, pourquoi ne pourrait-il pas être un bon parti pour être le copain de la Poufsouffle hein ? Qu’avait-il de moins qu’un Tristan ? Outre le fait qu’il n’était pas son fiancé évidemment.

Pas dupe, les présentations furent de mises. L’Italien tendit la main au sorcier plus âgé, un sourire factice aux lèvres.

- Monsieur Rosier. Le plaisir est le mien. dit-il d’un ton respectueux, en le saluant.

Il ne tiqua pas lorsque bien évidemment le père de Maëlle fit un léger commentaire sur le nom de famille du garçon. Les muscles de Nick se tendirent. Il ne parvint qu’à se détendre que lorsque le père et la fille conversèrent se désintéressant de sa présence. D’ailleurs, il se concentra sur les échanges des deux Rosier. Il esquissa un rictus lorsqu’elle prononça le mot « emprunt ». Politiquement correcte comme toujours hein, disait son regard qu’il posait sur Maëlle. Malgré toute sa bonne volonté, le lion ne parvenait pas à se retenir de se moquer gentiment des explications et descriptions de l’attrapeuse. Toutefois, il ne fit aucun commentaire à voix, sauf :

- Non, nous ne voudrions pas, affirma-t-il, pour soi disant renforcer la demande de sa collègue.

Visiblement, le géniteur de Maëlle semblait assez pressé de retourner à ses affaires. Il indiqua un homme installé à une table isolée située en retrait du gros de la foule d’invités. Nick emboita le pas, comme un bon petit soldat en direction du voleur. A tel point qu’il n’entendit pas les dernières paroles des Rosier. Bon...d’accord...peut-être qu’il tendit légèrement l’oreille ou les deux pour en percevoir assez pour comprendre l’essentiel. Ce type était un vaurien. Il coula un regard à Maëlle avec un air dramatique.

- Je suppose qu’il n’est pas question d’utiliser la manière forte ?

Voyant son air, il haussa les épaules.

- C’était juste une question pour être sûr.

Durant le court trajet, le garçon se mordit l’intérieur de la bouche avant de lâcher.

- Ton père. Il a l’air ...correct, maugréa-t-il, juste assez fort pour qu’elle puisse l’entendre.

Bref. Ils n’allaient pas palabrer des heures durant alors que la vieille Gladys attendait impatiemment sa montre à gousset et que le barman se saoulait dans un coin ou autres joyeusetés. Tactile, avait-il dit. Peut-être pourraient-il l’avoir à son propre jeu ? Un éclat d’idée dans les yeux, il arrêta Maëlle pour lui expliquer.

- J’ai peut-être une idée pour l’avoir à son propre jeu. S’il est aussi peu recommandable que ton père a l’air de le décrire, il ne résistera pas à ...tu vois quoi..tes bijoux, tout ça. Il verra en toi une proie facile si…oui c’est ça ! Viens !

S’interrompant, il lui saisit le bras, reprenant son rôle de parfait petit ami. Et avec un sourire amusé, l’accompagna à la table de ce cher Teignous. Cet homme puait le parfum avant même qu’ils ne soient à sa hauteur, ils le sentaient. Nick retint une grimace alors que ses narine se dilatèrent. Cet homme avait la quarantaine, portait des habits aussi faux que l’or qui brillait à son oreille. Son bras se glissa à la taille de Maëlle alors qu’il lui intimait de jouer le jeu et de lui faire confiance.

- Hey bonsoir l’ami, lâcha-t-il, jouant le jeune homme que l’alcool rendait trop joyeux. On peut s’installer à ta table ? Toutes les autres sont pleines.

Puis,il rajouta sur le ton de la confidence et offrit une tendre caresse sur la main de Maëlle.

- Ma petite amie a un peu trop bu, n’est-ce pas ma chérie ?

Il riait en expliquant sa situation à Teignous. Nick vit une lueur d’intérêt étinceler alors qu’il répondait par l’affirmative. D’un geste il les invita à s’installer avant de balayer ses longs cheveux bruns, grisonnants sur les tempes, sur sa nuque.

- Bien sûr, l’jeunes ! C’sur que c’est pas de la vignasse pour un tel mariage !

GET OUT OF MY HEAD
by EXORDIUM.

Date d'inscription : 23/04/2020

Oui, mais pas aujourd'hui

ft. Nick

Il est évident que pour passer inaperçu, il valait mieux ne pas rester avec le jeune Grimaldi. Loin d'être une bouffée d'oxygène au milieu de toutes ces personnes, il était pour le moins déstabilisant, il semblait se ficher de tout et elle, elle s'accrochait. Il faut dire que chercher un type en étant seule, c'était une idée passablement mauvaise, nulle envie que ça dégénère. Rester en compagnie de Nick était donc la meilleure des solutions et ce même s'il lui avait trouvé un sobriquet ne correspondant pas à la réalité. La remarque de Maëlle glissa sur lui comme sur le plumage d'un Martin pêcheur, elle garderait donc ce surnom, loin d'être insulté par le terme.

Ce à quoi elle ne s'était pas le moins du monde attendu, c'était à ce que Nick rentre aussi brutalement dans son espace vital. Une douche glacée la saisit et ce n'était pas une question que tout le monde pouvait les voir, pas non plus une question qu'il était presque un inconnu pour elle, c'était une peur viscérale à l'idée de périr pour quelque chose d'aussi futile et qu'elle ne pouvait pas maîtriser. Ses poumons se remplirent de nouveau d'air lorsqu'elle comprit que ça n'irait pas plus loin. Toute la concentration de Maëlle était tournée vers le fait de chasser des pensées parasites, de ne pas se marteler qu'il aurait suffit que la démonstration aille plus loin pour qu'elle s'écroule. Un frisson la secoua et elle regarda Nick, l'avait elle perturbé, certainement. Elle aurait dû lui expliquer que ça n'était pas lui le problème, enfin un peu aussi puisque personne n'a idée de faire ce genre de démonstration. Sauf qu'elle ne voulait pas se lancer dans ce genre de conversations, répondre aux questions qui viendraient sûrement. Le mieux c'était de se concentrer sur les mots qu'il lui soufflait en italien et essayer de non seulement ne plus penser à ce moment gênant mais aussi qu'il n'y pense plus. Elle eut un sourire en l'entendant traduire s'ils allaient chez lui ou chez elle mais ne fit pas la moindre remarque pour ne pas le lancer dans une conversation de ce type, néanmoins elle imaginait que trop bien ce qui arriverait si elle répondait chez moi, pas sûr que Nick passe un très bon moment. Bon, qu'elle ne se mente pas non plus à elle même, Maëlle passerait un très mauvais moment aussi parce que ses parents ne la louperaient pas derrière, c'était donc une question totalement piège qu'il posait. Elle ne fit pas non plus la remarque - pourtant très véridique - que pour qu'elle suive un gars chez lui -le frère d'Erin excepté - il aurait au moins fallu qu'ils soient fiancés. Si elle ne le dit pas à haute voix, c'était à la fois pour éviter une demande en mariage bidon au milieu de tout le monde et aussi parce qu'elle venait de capter que le seul garçon chez qui elle pouvait aller sans risquer sa vie était la personne qu'elle avait le moins envie de voir, quelle poisse.

Ah tout compte fait, il n'y eut pas de demande qui ferait que tous les visages se tourneraient vers eux, non Nick était directement passé à l'étape fiancés, merveilleux. Le pire c'est que la sorcière face à eux avalait le mensonge sans problème alors qu'il en faisait trop, purée elle apprenait qu'elle était sa fiancée que déjà il parlait mariage et enfants. Propos approuvés par leur aînée, bien entendu. Nick lança une œillade pleine de fierté à Maëlle lorsqu'ils furent qualifiés de couple charmant, la demoiselle se contenta de le fixer, espérant lui rappeler à travers ce regard que c'était du vent. Ils se retrouvèrent donc avec une nouvelle mission, retrouver un gars qui avait malencontreusement pris une montre qui ne lui appartenait pas. De princesse qui ne lui correspondait toujours pas, Maëlle venait de devenir la chère et tendre de Nick, une promotion dont elle se serait bien passée. Néanmoins, le compliment fit briller son regard, peut-être n'était il pas sincère mais elle décida de le prendre comme vérité absolue. Elle tourna les talons, bien décidée à trouver monsieur Teignous.

Le charmeur ayant fini de charmer une pauvre femme qui venait de se faire subtiliser sa montre, les deux partenaires purent mettre en commun les informations qu’ils avaient sur le sorcier, rien du tout. Il fallait donc trouver un sang pur connaissant tout ce beau monde.Si la logique aurait sûrement été Grigori, après tout c’était son mariage, il devait connaître tout le monde au moins de visu, Maëlle n’était pas partante pour aller le voir et ça n’était pas qu’une question qu’il lui faisait un peu peur, des années à entendre Anastasiya se plaindre de son frère, ça ne s’effaçait pas ainsi. Non, la vraie raison c’était qu’il faudrait sûrement lui expliquer toute l’histoire, ça allait le tendre ~~Et que j’y ai pas pensé avant VOILA~~ . Ça ne se faisait pas de tendre quelqu’un le jour de son mariage. Maëlle décida d’aller voir son père, beaucoup plus fiable et moins effrayant, encore que, ça dépend pour qui. Evidemment, elle prévint Nick d’éviter les plaisanteries sur leur prétendu couple et voilà qu’il se sentait insulté, elle le regarda complètement déstabilisée par cet éclat de voix « Non ! Bien sûr que non, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. » C’est pleine de culpabilité qu’elle ajouta en le regardant dans les yeux « Je te prie de bien vouloir m’excuser, je n’ai pas voulu t’offenser. » Elle ne se justifia pas sur les raisons de ses propos, ne souhaitant pas s’enfoncer davantage, à la place, elle s’échappa pour rejoindre son père, ignorant les protestations de Nick. Il faut dire que c’était bien la première fois que quelqu’un ne voulait pas le rencontrer. La plupart du temps, les gens étaient ravis de se saisir de l’opportunité. Dans tous les cas, elle n’allait pas lui dire de rester en retrait, cela lui semblait pire à elle, c’est comme si elle n’assumait pas le fait de le connaître. La rencontre fut rapidement expédiée par Maëlle, il faut dire qu’elle avait un objectif en tête, savoir reconnaître monsieur Teignous. Son père lui indiqua même où il se trouva, à ses yeux, il était incroyable, il semblait tout savoir sur tout, dans le regard de la Poufsouffle brilla une lueur de fierté à l’idée d’être sa fille.

Leur entrevue avec monsieur Rosier terminée, les deux jeunes s’éloignèrent un peu rapidement et Maëlle s’immobilisa en entendant les propos du Grimaldi « Il est évident que non. » Il ne voulait quand même pas déclencher un scandale. C’était juste pour être sûr, elle cligna des yeux en le regardant, quelle idée saugrenue tout de même. Elle le regarda des plus étonnées lorsqu’il décrivit son père, répétant un peu surprise « Correct ? » Elle s’arrêta, essayant de comprendre ce que cela signifiait, hésita quelques secondes avant de céder à la tentation « Je le trouve génial, il sait toujours quoi dire, il est à l’aise en toute situation, il se montre toujours sympathique avec les gens même lorsqu’ils viennent lui parler alors que nous sommes en famille. Il joue vraiment très bien » Le dernier point étant sans doute le moins utile mais bon, Maëlle restait une joueuse de Quidditch dans l’âme, bien sûr qu’il fallait qu’elle évoque ce sport. Elle revint sur les mots du sorcier « Il t’a fait une mauvaise impression ? C’est peut-être ma faute, j’étais pressée de régler cette histoire de serveur. Si tu le souhaites, une fois que toute cette histoire sera réglée, danse y comprise, je pourrais te le présenter un peu mieux. » D’ici là, ses parents devraient être ensemble, elle en profiterait pour lui présenter sa mère, tout pour que l’adjectif choisi ne soit pas « correct ».

Avant d’atteindre le chapardeur, les deux camarades s’arrêtèrent un peu, Nick ayant un plan. Elle écouta attentivement les propos du Gryffondor, ayant un regard un peu alarmé, non, elle ne voyait pas ce que signifiait le terme tout ça. Elle n’avait pas non plus envie de perdre le moindre bijou dans cette entreprise, quoi que...Non ca n’était pas gentil de penser ainsi. Ce qui n’était pas gentil, c’était de la qualifier de proie facile, Maëlle s’indigna « Je fais toujours attention à mes affaires, je n’ai jamais perdu le moindre bijou… je crois. » après elle en avait vraiment beaucoup, il est possible que ça ait pu arriver. Zut, mais il ne lui avait même pas dit le plan qu’il l’entraînait, décidément ce garçon était beaucoup trop tactile. En arrivant auprès de l’emprunteur de montre, Maëlle dit bonjour, se contentant de fixer l’homme pour ne pas vérifier si cette histoire de table pleine était un mensonge ou non. Ça aurait été une bien mauvaise idée de se dérober lorsqu’il caressa délicatement sa main, mais flûte, il fallait qu’il arrête. Elle eut un sourire gêné en apprenant qu’elle était censée avoir trop bu, mais comment ça se jouait ce rôle ? Durant quelques secondes, il ne se passa rien, Maëlle faisant le vide dans son esprit avant de se laisser tomber sur la chaise libre à côté de monsieur Teignous, posant son coude sur la table et le menton dans la paume de sa main, elle souffla d’un air très peu crédible « J’ai bu un verre. » tout en levant 3 doigts de sa main libre. Après un regard pour Nick, elle reporta son attention sur monsieur Teignous, faisant mine d’être captivé par la conversation qu’elle menait « Vous avez l’air de vous y connaître en vin et autres spiritueux, que pouvez-vous me conseiller. » Elle chuchota même de façon très peu discrète, se penchant vers lui tout en gardant une distance de sécurité, montrant Nick de la tête « Ne l’écoutez pas, j’ai presque pas bu et puis il faut bien profiter. » Un rire de connivence pour son interlocuteur accompagna les propos de Maëlle. Tout en parlant elle faisait rouler un de ces bracelets entre les doigts de son autre main, l’ongle de son index tapant parfois dessus pour faire clinquer le bracelet et concentrer l’attention de Teignous dessus.

Ce qu’elle n’avait pas vraiment envisagé, c’est qu’il regarde autour d’eux, vérifiant Maëlle ne savait trop quoi et il lui tendit une flasque à une vitesse si grande et avec un tel empressement que ça fut un véritable miracle si Maëlle ne se la prit pas dans le nez. Ca aurait été d’un très mauvais effet s’il lui avait explosé le nez. « B’vez ça c’est un p’tit cocktail maison. » Dans un premier temps, Maëlle par crédibilité pour le rôle qu’elle jouait de façon très convaincante, dévissa le bouchon. Ses yeux s’écarquillèrent face à l’odeur, non mais ça c’était pas un cocktail, il avait vidé toutes les boissons alcoolisés qu’il avait trouvé. Dans aucun monde, elle ne buvait ça, sans parler du fait qu’elle ne poserait JAMAIS ses lèvres sur le goulot d’une bouteille où quelqu’un avait déjà bu. Elle jeta un coup d’œil un peu chagriné à Nick. « Vous v’lez que j’vous l’essuie ? Logique. » Il sortit un mouchoir, cracha dedans sous le regard scandalisé, effaré TOUT CE QUE VOUS VOULEZ, de Maëlle, essuya le goulot, c’était encore pire comme ça. « Merci. » « G’tez » Non sans façon, vraiment, pas très soif d’un coup « Goutez, c’est bon. » Le problème, c’est qu’il avait le regard qui ne cessait de se poser sur les bracelets, elle savait qu’elle était sur un bon truc mais pas question. Peut être que le gentil Gryffondor qui la mettait un peu dans la panade avec cette histoire de copine trop alcoolisée pouvait lui venir en aide, il lui fallait quoi pour le faire réagir ? Un coup de pied ? Non elle n’allait pas le taper, se contentant de gagner du temps de son côté « Je n’aime pas boire à la bouteille en réalité. » Un petit sourire angélique, un petit coup d’ongle sur le bracelet pour déconcentrer et éviter qu'il cherche des verres vides.

Moi aussi je t'aime ma chérie d'amour

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