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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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in the footsteps of the past (euron) :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Ven 1 Sep - 14:59
Loin de la ville et du tumulte londonien, la sorcière avait la sensation de reprendre son souffle pour la première fois depuis longtemps. Tout semblait ralentir brusquement : les rues étaient vides et la grande maison qu’elle quittait l’était tout autant. Loin du vacarme des rues englouties par les voitures moldues, des klaxons et des passants si pressés ; elle pouvait contempler et apprécier le vide, presque le manque. Elle avait l’impression de redécouvrir ce qu’était l’espace, le temps, la lenteur. Alors, naturellement, son pas ralentissait. Elle prenait le temps d’observer ce qui l’entourait, constatait les changements ou l’absence de changement en ces lieux qu’elle avait quitté il y a si longtemps.
Ses pas l'amenaient tranquillement sur les traces disparues de son enfance : elle avait quitté le manoir terne pour rejoindre les hautes herbes sauvages et s’aventurer de plus en plus proche des plages et jetées. L’air était vivifiant, venait se glisser sur sa peau diaphane, la mordait tant que ses pommettes en rougissaient. Bientôt, des mèches de cheveux s’échappaient de son chignon et dansaient au rythme des bourrasques. Son souffle se raccourcissait lentement, le sable s’accrochant à ses bottines inappropriées pour cette balade synonyme de liberté éphémère.

Il y avait bien un événement particulier qui l’avait conduit dans les affres de son passé danois : l’anniversaire du décès de sa mère. Cyria n’avait pas fait l’honneur de sa présence chaque année, certaines avaient été plus animées que d’autres. Elle s’était laissée prendre par son propre quotidien… Cette année, elle était là. Plus tard, ou demain, elle irait sur la tombe de sa mère, qui était juste à côté de celle de son père. Néanmoins, elle n’avait pas encore le cœur à cela. Elle préférait renouer lentement avec les détails de son enfance…

Le ciel commençait à se couvrir un peu plus encore, l’humidité augmentant au fur et à mesure des minutes qui s’engrenaient. Cyria reprit la direction du manoir abandonné aux soins d’un ou deux elfes, afin d’éviter la pluie qui n’allait probablement pas tarder. En silence, elle passa la porte. D’un mouvement de baguette et d’un sortilège informulé, elle fit disparaître toute trace de sable sur ses vêtements : elle se souvenait à quel point cela rendait sa mère folle lorsqu’elle entrait en courant, laissant des grains un peu partout.

Son attention s’arrêta sur une valise présente dans le Hall, qui n’était guère la sienne, déjà montée dans la chambre depuis son arrivée bien plus tôt. Une légère surprise étira son sourcil. Cela ne pouvait qu’être son aîné. Qui d’autre viendrait ici, en cette veille d’anniversaire ?
Délicatement, elle retira sa cape d’une qualité excellente : le tissu continua son voyage paresseusement jusqu’à s'accrocher sur une patère dans une minuscule salle prévue à cet effet accolé au Hall.

Telle une ombre, d’une discrétion qui trahissait l’habitude d’être observatrice et d’un entraînement certain, elle pénétra les lieux à la recherche de cette présence masculine. Elle ne sentait aucune odeur particulière en ces lieux : ils étaient dénués de vie. Pas d'effluve florale, ni d’odeur de tabac, de fumée de bois, d’odeurs de cuisine. Non. Rien. Tout était stérile et drastiquement propre et inanimé. Cela lui faisait toujours une sensation étrange, quand bien même n’avait-elle que trop peu de souvenirs heureux en ces lieux.

Un léger sourire étira ses lippes lorsqu’elle vit enfin la haute stature de son frère dans l’une des pièces à vivre. Étrangement, sa présence la rassurait, quant bien même il était fort peu probable qu’un intrus vienne s’inviter ici pour la nuit. « Bonsoir Euron. » Cyria se tenait toujours si droite, le port presque altier… Pourtant il y avait toujours quelque chose de particulièrement chaud et doux dans ses yeux, malgré son visage de poupée incroyablement peu expressif par moment.   « As-tu déjà dîné ? » Il était encore peut-être tôt pour des anglais de dîner - ou des forcenés du travail qui en oublient de dîner - mais la nuit tombant bien plus tôt au Danemark.

Cyria se met en mouvement pour s’approcher de son frère. « Peut-être pouvons-nous demander l’un de ces plats que nous adorions enfants ? » Avaient-ils des souvenirs en commun ? Trop peu, au vu de leur différence d’âge.

Elle s’approcha pour venir déposer un baiser sur la mâchoire du brun, avant de s’écarter et regarder si elle pouvait trouver quelque chose à boire dans le vieux meuble en bois que leur père se servait souvent. Elle tira sur l’une des portes pour y découvrir des bouteilles d’alcool aussi vieilles qu’elle, si ce n’est davantage. Elle fit mine d’être surprise, en jetant un coup d’oeil à Euron, lui demandant silencieusement s’il voulait un verre. Elle soulevait les bouteilles pour voir ce qu’il y avait, en reniflait certaines, tout en demandant : « Comment vas-tu ? » Elle n’avait pas été présente il y a quelques semaines lors de l’attaque du Poudlard Express, mais savait que son frère avait été blessé… et soigné.

Doucement, elle pivota vers lui, pour poser ses jolis yeux clairs sur lui.  
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Euron O. Carrow
Euron O. Carrow
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Dim 3 Sep - 20:18

in the footsteps of the past  

Bornholm. Euron fronça ses sourcils en observant la côte qui s’étendait à ses pieds. Juché sur une falaise rocheuse aux arêtes tranchantes, des plages de sable blanc s’étendait au loin, avalés par les vagues d’une mer au bleu profond. Peu de gens connaissaient l’existence de cette île et encore moins savaient qu’elle était l’île la plus ensoleillée du Danemark. Nombreux étaient les peintres qui avaient tenté de saisir sa luminosité pure et éthérée sans jamais pouvoir la reproduire avec exactitude, même avec l’aide de la magie. Cela ajoutait à son caractère unique et c’était très bien comme ça. Le Carrow avait pour ce lieux autant d'antipathie que d’attachement. Les brefs souvenirs heureux se heurtaient à d’autres plus durs et cruels, créant en lui une étrange ambivalence qui le troublait. Malgré tout, cette terre était une part de lui, aussi bonne que mauvaise, qu’il le veuille ou non.  

L’air glacial du mois de novembre s’engouffra dans sa tunique, lui arrachant un frisson le long de son échine. Les hivers ici étaient froids et humides et bientôt l’air marin chargé de sel se ferait implacable. Il détourna les yeux avant de les poser sur Mus qui, comme à son habitude, gesticulait dans tous les sens, vociférant comme un fangieux épineux en tentant de porter la valise de son maître sans lui faire toucher le sol. Il manqua de chuter en arrière lorsqu’Euron roula des yeux en se tournant vers lui.

_ Arrête de t’amuser Mus. Hâtons-nous ou tu vas vraiment finir par nous mettre en retard. Et par en retard il voulait dire “arriver après Cyria”, et Euron Carrow, détestait -non- haïssait viscéralement être en retard… sauf lorsqu’il s’agissait de stratégie politique mais là c’était une autre affaire.

Un craquement caractéristique retentit dans la grande propriété des Carrow tandis que le sang-pur et son elfe de maison apparaissaient face à la bâtisse. Le manoir semblait comme hors du temps, bâti avec de vieilles pierres médiévales que peu trouveraient jolies. En revanche, la construction en elle-même était remarquable, parfaitement entretenue. Les frontons, arcades, yeux de boeuf et larges fenêtres à vitraux témoignaient d’une indéniable richesse. Le parc était jonché de hauts arbres, de buissons touffus au loin on entendait le son d’une grande fontaine. Tout était paisible. A son approche, les grandes portes s’ouvrirent, dévoilant de petits elfes de maison qui se hâtèrent de courber l’échine devant lui, entremêlant les longs doigts crochus et abaissant leurs larges oreilles. Même s’il se montrait froid et intransigeant, le médicomage ne s’était jamais montré cruel avec eux, contrairement à son paternel. Malgré tout, dans leurs yeux brillants semblait demeurer une peur inextinguible lorsqu’ils le voyaient. Peut-être était-ce là le résultat de siècles de mauvais traitement. Euron n’avait jamais vu l’utilité de les persécuter, ni le plaisir d’ailleurs.

Il y avait Skum, un vieil elfe rabougri et ronchon ainsi que Peesy, une femelle, plus jeune et de tempérament plus doux et posé.

Mus, clairement le plus jeune de la bande, claudiquant derrière son maître avec la “lourde” valise, s’écroula sur le sol de marbre aux côtés du Mangemort qui ne retint pas un soupire. Heureusement qu’il avait protégé l’objet d’un sortilège pour que rien à l’intérieur ne se brise… La petite créature, têtue comme pas deux, se releva en redressant le bagage jusqu’à ce que son maître, trop agacé, réagisse.

_ Bienvenue Maître ! Maîtresse Cyria est sortie mais…

_ Tu entends Mus… Cyria est déjà là…

Les oreilles de Mus se baissèrent, tout comme son petit corps, comme s’il souhaitait soudain disparaître en fondant dans le sol. Il coula un regard sur le Mangemort avec appréhension mais celui-ci ne le regardait pas. Seul son index tapotait sa jambe, trahissant son fort déplaisir.

Euron inspira, pinçant ses lèvres et pris sur lui pour passer outre cette contrariété. Le mal était fait et il n’avait pas envie de se formaliser davantage.

_ Laisse ma valise ici et va préparer ma chambre. Il aurait bien dit à Mus d’aller s’occuper ailleurs, peu importe où hors de sa vue, mais il savait que ne pas lui donner de mission pouvait rendre l’elfe de maison complètement psychotique et déclencher des de vraies catastrophes.

_ Oui oh mon merveilleux Maître ! Pousse-toi Skum ! Mon maître a donné à Mus une mission !

_ Skum a déjà préparé la chambre de maître Euron et maîtresse Cyria !

_ Skum est-il sourd ?! Le maître a demandé à Mus de préparer sa chambre ! Et pas à Skum ou à Peesy !

Euron s’était déjà éloigné, laissant les elfes finir leurs chamailleries à l’étage. Il traversa le large couloir pour entrer dans le premier salon qui abritait un âtre presque aussi grand qu’un homme où d’énormes bûches attendaient de crépiter sous des flammes dévorantes. Il revoyait son père Abercius, tirer de longues bouffées sur sa pipe qu’il relâchait sobrement sans jamais lui accorder un regard et sa mère Arabelle, qui lisait dans son fauteuil, une couverture posée sur ses jambes pendant qu’elle lisait quelques romans sorciers.

Le sol était décoré d’un parquet en lames vernies ternies par les décennies. Des candélabres accrochés au mur parvenaient à peine à illuminé l’intérieur terne et sombre que le bois de chêne noir assombrissait considérablement. La pâle lueurs extérieure perçait par les hautes fenêtres pour éclairer le mobilier ancien. Un canapé et des fauteuils fardés en un épais cuir vert semblaient presque neufs tant ils étaient lustrés par les elfes, mais à bien regarder les détails, on pouvait distinguer des craquelures plus sombres témoignant de leur très longue vie.

La voix de Cyria le tira de ses songes tandis qu’elle approchait. Ses pas étaient si légers et discrets qu’il l’avait perçue presque au dernier moment. Lentement, Euron se tourna vers elle et l’observa tandis qu’elle approchait pour l’embrasser. Le contact de ses lèvres sur sa joue fut une étrange sensation car personne n’usait d’une telle tendresse envers lui. Gardant tout d’abord le silence, il se contenta de l’observer se diriger vers cette vieille desserte qu’Abercius appréciait tant par les précieux breuvages qu’elle contenait.

_ Nous venons à peine d’arriver. Mus a traîné, comme d’habitude… Mais je mangerais bien quelque chose. Je pense que Peesy a gardé la recette de Drommekage de mère. Ces gâteaux, il les avait toujours adoré et leur odeur le transportait littéralement, lui donnant cette étrange sensation de chaleur et de douceur. Mais tandis qu’il y pensait, il se dit qu’il ignorait si Cyria les aimait elle aussi.

Quoi qu’il en soit, l’elfe portant ce nom sortit de l’ombre comme par magie, inclina respectueusement la tête pour disparaître d’un claquement de doigts. Déjà il s’affairait à sa tâche.
A la demande de la jeune femme concernant le verre, son frère répondit positivement d’un bref mouvement du menton avant de prendre en main le verre de cristal qu’elle lui tendait. Il fit tinter son verre contre le sien avant de boire une gorgée de Whiskey pur feu. Le médicomage fronça légèrement ses sourcils en observant la robe changeante et dorée du liquide.

_ Je ne pensais pas qu’il pourrait vieillir aussi bien dans une carafe en cristal.

Puis il reporta son attention sur Cyria dont il observa les traits doux et poupins.

_ Je vais bien… mais je suis sûr que tu le sais déjà. ajouta t-il avec un léger sourire. Ces dernières semaines furent assez mouvementées. Nous avons eu fort à faire avec la dernière attaque moldue.

Il déboutonna sa longue tunique noire, laissant le vêtement se ranger seul tandis qu’il prenait place dans le canapé, étendant ses bras sur le dossier du sofa. Sa chemise blanche faite du meilleur tissu était naturellement de confection sorcière et semblait infroissable en plus d’avoir une tenue parfaite qui seyait ses larges épaules de façon idéale. Du sur-mesure, assurément.

_ Quelles nouvelles du Ministère ? Cela faisait longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus. Leur travail respectif n’aidait pas, même si ce n’était pas là la seule raison mais aborder des sujets plus profonds en cet instant précis ne semblait guère bienvenus.

Peesy réapparut dans le living, les bras chargés d’une large soucoupe remplie de petits Drommekage fumants au parfum délicieusement sucré. Comme un fait exprès, Mus apparut à son tour, déboulant dans le salon comme un diable sorti de sa boîte avec sur ses talons le vieux Skum qui tentait de l'agripper.

_ Monsieur ! Mus a préparé votre chambre ça y est !!

_ Skum avait déjà préparé la chambre de monsieur !!!

Euron fronça ses sourcils en poussant un léger soupir. Ces deux-là, lorsqu’ils étaient réunis, passaient leur temps à se chamailler. Pessy fut bousculée par les deux trublions et renversa la soucoupe de gâteaux. Le temps sembla ralentir pendant cette chute spectaculaire mais Peesy réagit très vite. En un tour de main les gâteaux reprirent in extremis leur place sur la soucoupe qui flottait désormais dans les airs. Les deux elfes posèrent sur elle de grands yeux… terrifiés, car la petite elfe tordit sa petite bouche pâle de colère et sa peau changea brusquement pour virer au rouge, signe qu'ils allaient passer un sale quart d'heure.
La créature posa l'assiette sauve sur la petite table, juste devant Euron et se retourna face à Mus et Skum qui déglutirent avant qu’elle ne les attrape par les oreilles pour les tirer hors de la vue des sang-purs dans des plaintes douloureuses.

Le Carrow coula une œillade sur Cyria en haussant un sourcil, ses lèvres se laissant aller à un sourire entendu avant que sa main n’approche de sa tête pour que son index ne masse doucement son front.

_ Aussi loin que je m’souvienne, ces deux-là ont toujours été comme chien et chat. Heureusement, Peesy a toujours été là pour relever la barre. Abercius a manqué de les pulvériser à plusieurs reprises... Puis il se pencha en avant pour prendre entre ses doigts un petit gâteau rondelet et moëlleux et l’observa, comme plongé dans de profonds souvenirs. Te souviens-tu de ça ? Ses prunelles acier quittèrent le biscuit pour se reporter sur la jeune femme, sa tête s’inclinant légèrement. Tu ne t’en souviens peut-être pas mais une fois tu en as caché sous mon lit.


(c) ANAPHORE


EURON O. CARROW


Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
©️️ FRIMELDA




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Lun 4 Sep - 16:32
« Tu appelles ceci un repas ? » répondit-elle en analysant une nouvelle bouteille avant de relever la tête vers Euron, qui semblait bien pensif. Elle ne préférait pas savoir : n’avait-il pas faim ? Avait-il déjà dîner et il lui faisait aumône d’un peu de son temps ? Ou au contraire, dîner en tête à tête avec elle était une telle épreuve qu’il préférait l’éviter ? Non, décidément, elle ne préférait pas savoir, et essayait de repousser ces pensées envahissantes et néfastes... Euron était peut-être tout simplement bien plus gourmand qu’elle ne pouvait s’en souvenir, et qu’un Drommekage lui faisait certainement bien plus plaisir qu’un repas ! Peut-être avait-il oublié ce qu’était un vrai repas, à trop se perdre dans son travail…

Elle choisit une bouteille et mit fin à ses pensées négatives. Avant que Pessy ne put partir, Cyria se permit d’ajouter, en usant de sa langue natale pour s’adresser à l’elfe : « Je veux bien du Sakkuk à l’agneau…. ce soir… ou demain midi. » La mage noir n’adressait pas un seul regard à l’elfe, avant qu’il ne disparaisse. Non, elle était bien plus concentrée à servir deux verres d’alcool et en tendre un à son frère.

Cyria ne s’y connaissait pas autant que son frère en whiskey, quand bien même avait-elle appris à le boire. Elle s’y connaissait davantage en vin peut-être, ou même en bière… Alors, elle ne répondit rien, se contentant de goûter son breuvage et d’observer son frère déguster l’alcool. Peut-être devrait-elle s’y intéresser davantage, peut-être serait-elle capable de tenir une conversation intéressante et agréable avec lui… Au moins, elle savait que si elle voulait lui faire plaisir, elle pouvait lui offrir une bonne bouteille.  

Il allait bien. Physiquement sans doute, et c’était probablement à quoi il faisait référence suite à sa blessure au Poudlard Express. Mais allait-il bien ? Réellement bien ? Ca, cela demeurerait sans doute un mystère. Elle regrettait le temps où elle apprenait à se glisser dans l’esprit de quelqu’un, et surtout du sien… Parfois elle pouvait capter une pensée, un souvenir, et cela l’aidait à… comprendre, mieux connaître cet homme si…. froid, peut-être, mystérieux du moins. Il éludait tout si simplement que cela en était rageant. Alors, comme une gamine intimidée, elle ne demandait guère plus, réprimant une émotion toujours assez violente dans son être. Elle préférait se persuader qu’elle respectait seulement sa réserve et qu’il était louable de sa part de ne guère insister davantage. Comme l’enfant d’autrefois, elle se sentait démunie, capable de tisser des liens avec des inconnus, de leur dérober leurs secrets… Mais Euron Carrow ? Non, décidément, elle n’osait jamais, bien trop intimidée, et trop peureuse de briser quelque chose, de perdre ce peu de famille qui lui restait.

La sorcière s’approcha doucement de l’antre de la cheminée, alors qu’Euron vint s’asseoir et prendre ses aises sur le canapé. Elle lui tournait le dos, observant les bibelots et vieilles photos disposées au-dessus de la cheminée. Des photos de personnes dont elle connaissait le prénom, issues de la famille de sa mère, mais dont elle n’avait jamais eu l’occasion de rencontrer. Des souvenirs tout au plus, d’une mémoire qu’elle ne partageait pas. Cela n’avait aucun intérêt, sauf peut-être ce petit miroir ornementé qu’elle avait déjà dérobé et fracassé avant d’être houspillée… Non, elle était simplement en train de gagner du temps.  C’était sans doute plus simple de continuer à lui tourner le dos pour dissimuler ses propres émotions, quand bien même ses traits demeuraient placides : des années de pratique. « De moldu ? … Du Blood Circle, tu veux dire… ? » Etait-ce là bien une manière de diriger la conversation sur un sujet qui l’arrangeait et la sortait de sa tête ? Probablement. Mais elle n’eut pas réellement le temps d’enchaîner, qu’une question bien trop impersonnelle lui était posée. Cela avait le don de l’agacer. Des futilités ! Et quand tout ceci sera terminé, il prétextera sans doute être fatigué du voyage et ira se coucher ! Ah ! « Rien dont tu n’es au courant au Conseil, j’imagine... » Ah quelle enfant mesquine ! Tout aussi évasive que son aîné ! Sauf qu’elle oubliait sans doute qu’elle était la seule à être touchée par la situation. Et si ce n’était pas le cas, son frère ne le lui avait jamais montré.

Le calme ambiant fut brisé par le retour des trois elfes. Cyria se tourna doucement et observa la scène sans rien dire, sans intervenir. Un léger sourire amusé se glissait sur ses lippes. Cela lui rappelait un peu…. une partie de son enfance. Des moments où son frère était présent. Mais la gamine qu’elle était avait toujours eu plus d’yeux pour son frère que pour les elfes, qui, à l’époque et même encore aujourd’hui, lui semblaient trop envahissants. Parfois, elle était persuadée que Mus en savait plus sur son maître, qu’elle en savait sur son propre frère… Etait-ce digne d’une sorcière de son rang, d’éprouver une vague forme de jalousie envers…. un elfe ?! Non, bien sûr que non ! Quelle idiote idée !

« Je dois avouer que je ne m’en souviens pas. Je ne voyais pas vraiment Mus ou Skum. » Ils s’occupaient davantage de leur père et d’Euron. C’était Peesy surtout qui était avec elle, mais elle était si jeune ! Quand elle a quitté le domaine familial, c’était pour rejoindre son oncle et sa tante… et découvrir encore d’autres elfes. Reconstruire tous ses repères, ses relations. Elle avait grandi bien plus aux côtés de Viggo et Ester que de ses propres parents, dont elle ne gardait sans doute que de souvenirs positifs…. déformés par l’âge et le temps.

Cyria n’osait pas s’approcher davantage pour l’instant, figée devant la cheminée. Les ombres des flammes se propageaient et ondulaient sur la tenue sobre et élégante de la sorcière. Elle se contentait d’observer son frère en plein moment nostalgique. « Te souviens-tu de ça ? » Oui, elle s’en souvenait. Elle détestait ce gâteau… ! Pas parce qu’elle n’en aimait pas le goût, mais que cela lui rappelait l’une de ses plus grandes déceptions lorsqu’elle était enfant. Elle avait tant ennuyé Ester ! Cyria voulait absolument aller faire les courses elle-même, accompagnée de sa tante et de leur elfe ! Elle avait pris grand soin de choisir les meilleurs produits, usant de son argent de poche pour les acheter. Cela lui avait tant tenu à coeur qu’Ester n’avait pas osé contrarier la petite peste qu’elle était ! C’était pourtant un des moments de complicité et d’apprentissage qu’elle avait préféré durant son enfance : apprendre à faire des Drommekage… Comme une moldue ! Mais Ester lui avait affirmé que si elle ne savait pas le faire avec ses mains, alors jamais elle en serait capable avec une baguette ! Baguette qu’elle ne possédait pas à l’époque…. Dans quel état avait-elle mis la cuisine et ses vêtements ! Jorn - l’elfe de sa tante - avait bien sûr tout nettoyé après elle et avait été d’une patience incroyable. Comme Ester, d’ailleurs.
Elle s’était assise devant le four pendant toute la cuisson. Elle avait gêné tous les elfes mais elle s’en fichait ! Elle voulait que ce soit parfait ! Elle était angoissée à l’idée d’avoir trop mis - ou pas assez - de noix de coco, et pire encore ! De le brûler !  
Elle avait été si fière lorsqu’elle avait ramené le Drommekage dans le salon. Son oncle avait été amusé et sa tante aussi.
Elle se souvient de l’attente, de cette impatience, de son excitation mêlée d’angoisse… Et puis l’hibou était arrivé, pour laisser un simple mot bref d’une écriture qu’elle déchiffrait à peine à cette époque. « Ton frère ne pourra malheureusement pas venir, ma puce. » Elle s’en souvient très bien, de l’effet que cela lui avait fait… Cette impression de vide gargantuesque en elle, de la certitude que son grand frère ne l’aimait pas. Elle ne se souvient même pas des paroles de réconfort de sa tante, elle avait simplement finie par s’endormir dans les bras de son oncle, sans toucher une seule fois à son gâteau.

Cyria se contenta d’hausser les épaules, presque désinvolte. « Non, c’est quoi ? … Ta pâtisserie préférée ? … Celle qui te rappelle le plus mère ? » Il lui semblait presque être agressive, ou bien glaciale sur ses mots. Elle le regrettait aussitôt. Elle espérait que ce n’était qu’une impression qu’Euron ne remarque rien.

Elle regarda ailleurs avant de sortir de son immobilisme pour s’approcher doucement. Bientôt, elle s’assit à son tour dans le salon, dans un fauteuil.

« Tu ne t’en souviens peut-être pas… » La sorcière déposa son verre sur la table entre eux. « … mais une fois tu en as caché sous mon lit. » Cyria fronça les sourcils, un sourire se glissant sur ses lèvres. « Sous ton lit ?! » Elle échappa un léger rire spontané. « Vraiment ? Mais pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? » L’idée lui semblait amusante, et cela se voyait à son sourire. « Pour nourrir le monstre sous ton lit ? Ou une réserve alors, me connaissant… » C’était toujours si étrange, qu’il se souvienne de choses qui lui échappaient. Elle regrettait qu’un vide si immense se soit creusé entre eux, l’écart d’âge n’avait sans doute pas aidé autrefois. Mais aujourd’hui… Ils pouvaient passer outre n’est-ce pas ?

Délicatement, elle attrapa un des Drommekage et vint en arracher lentement un bout pour le goûter. « Ester m’avait appris à en faire… Mais j’ignore s’ils sont aussi bons que ceux de mère…» Elle ne s’en souvenait pas.  

Cyria reposa son regard sur le brun, le détaillant un peu plus longuement maintenant qu’elle était face à lui. Il y avait tant de questions qui se bousculaient dans son esprit, pour apprendre à le connaître, pour qu’il lui dise la vérité sur leurs enfances… Pourtant… La question qui lui échappa n’avait rien à voir : « Que faisais-tu à King Cross, le jour de l’attaque ? » Avait-il accompagné des enfants ? Quels enfants ? Il n’était plus professeur après tout….  
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Euron O. Carrow
Euron O. Carrow
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Ven 6 Oct - 13:23

in the footsteps of the past  




Qu’il était étrange de la voir dans des atours si élégants, comme s’il voyait une enfant déguisée en femme. Bien que lui-même trouva sa réflexion absurde, il ne pouvait s’empêcher de ressentir quelque chose qu’il ne parvenait pas à définir. Ou peut-être ne voulait-il pas la nommer. Cyria était bel et bien devenue une femme et le temps qu’il avait perdu lui revenait de plein fouet. Il ne l’avait pas vue grandir et le temps lui n'avait pas attendu.

Il ne se gênait pas pour la regarder. Ses œillades au bleu glacial la détaillant tandis qu'elle lui tournait le dos, près de cette immense cheminée de pierres noires où se tenaient des photos aux silhouettes mouvantes que Euron connaissait si bien.

Cyria a écrit:
« De moldu ? … Du Blood Circle, tu veux dire… ?  »

Sa réflexion arracha à ses lèvres fines l'ombre d'un sourire. Son esprit était aussi acéré que sa langue.

_ Tu as raison. Soyons exact dans les termes. Répondit-il avec détachement.

Cyria a écrit:
« Rien dont tu n’es au courant au Conseil, j’imagine... »

_ Rien ne vaut les secrets des langues de plomb. Et d'ordinaire, il appréciait prendre ce qu'ils avaient à offrir ou bien pouvaient rechigner à donner, sans le moindre remord et pour plusieurs raisons qui n'appartenaient qu'à lui. Il le concédait bien volontiers, parfois, il lui arrivait de manquer de tact. Mais pas ici. Pas maintenant. Pas avec elle. C'était inutile. Il était nullement besoin ici d'être Légilimens pour sentir qu'une tempête couvait sous les drapés élégants de sa robe, enserrant sa poitrine. Il parvenait à sentir toute la maîtrise dont elle faisait preuve et se demandait combien de temps encore elle retiendrait l'orage.

Cyria a écrit:
« Non, c’est quoi ? … Ta pâtisserie préférée ? … Celle qui te rappelle le plus mère ? »

Euron l'observa se rapprocher, réduisant la distance qui les séparait pour prendre place dans un fauteuil.

Cyria a écrit:
« Ester m’avait appris à en faire… Mais j’ignore s’ils sont aussi bons que ceux de mère…»

Il ne releva pas. Tante Esther avait accepté de prendre la jeune fille sous son aile et de l’élever comme si elle était sa propre fille. C’était bien mieux que ce qu’il avait espéré de sa part et pourtant il n’était toujours pas à l’aise avec cette idée.

_ Ces pâtisseries me rappellent notre mère, c'est indéniable. Personne ne les faisait mieux qu'elle. Mais en réalité, c'est davantage à toi qu'elles me font penser.

Et lorsqu'il lui avoua la raison, voir un sourire si spontané ourler ses lèvres délicates le troubla un peu plus. Ses prunelles se posèrent sur le rebord de l'âtre où se trouvaient les quelques photographies anciennes et bien qu'une certaine distance le séparait de ces souvenirs vivants, il sembla s'assombrir en les contemplant.

_ Un monstre ? Fit-il en haussant un sourcil interrogateur. Non. Il avait fui depuis bien longtemps. Rétorqua-t-il, pince-sans-rire. L’arc qui avait étiré ses lèvres en un discret sourire s’effaça tandis qu’il replongeait dans le passé.

_ Ce jour-là, Abercius n'avait pas apprécié que je lui tienne tête. C'était là une énième dispute sur mon choix de carrière. Ne sachant plus de quelle façon me punir, il refusa que je mange ce soir-là. Et comme notre mère avait préparé mon dessert préféré, la sentence était, à ses yeux, parfaite. Et c'était le cas, il devait bien l’admettre. Lorsqu'il m'a enfin autorisé à aller me coucher, le ventre bien vide, je suis monté dans ma chambre… je marchais doucement pour ne pas te réveiller et malgré tout, le vieux plancher craquait sous mes pas. Je suis entré dans ma chambre, je me suis allongé et… quelque chose a attiré mon attention. Une odeur… délicieuse. Je croyais qu'Abercius avait poussé le vice jusqu'à faire suivre l'odeur des Drommekage jusque dans ma chambre mais en fouillant je me suis rendu compte qu'on en avait glissé discrètement sous mon lit. Cela ne pouvait pas être un elfe. Ils étaient tous bien trop effrayés par notre père. Alors j’ai repensé à cette scène que j’avais vu un peu plus tôt : toi en train de subtiliser quelques gâteaux dans la cuisine après qu’on t’ai envoyé te coucher. Au début, j'ai pensé que tu voulais te faire une réserve mais en trouvant ces gâteaux sous mon lit, j’ai compris pourquoi tu avais fait ça. Les yeux perdus dans ses souvenirs, il les releva brusquement pour s’ancrer dans ceux de la jeune femme. Tant de choses n’avaient jamais été dites. Bien qu’il en eût conscience, ses lèvres n’en dévoilèrent pas plus.

Cyria a écrit:
« Que faisais-tu à King Cross, le jour de l’attaque ? »

Cette question le fit tiquer mais il contint son étonnement.

_ C’est ma petite sœur ou la langue de plomb qui me le demande ? Il reposa le gâteau sur une serviette en tissus pliée au carré devant lui, débarrassant le bout de ses doigts d’éventuelles miettes et se réinstalla. Tu sais déjà que l’attaque que le Blood Circle avait prévu de lancer ce jour-là était une machination de l’Augurey j’imagine. Je me suis déplacé pour prodiguer les premiers soins aux blessés. Ce n’était pas un mensonge, mais ce n’était pas entièrement vrai. Euron était doué pour éluder les questions qu’il trouvait gênantes.

Derrière eux, la grande table familiale de bois sombre, désespérément vide, fut soudain dressée, en moins de temps qu’il fallut en dire. Une nappe d’un vert sombre la parait, un service à la qualité remarquable aux teintes noires et dorées y fut disposé. Les verres étaient en cristal et l’argenterie était parfaitement lustrée. De part et d’autre trônaient deux larges candélabres aux bras multiples et chaque bougie était allumée. Malgré ces lumières, la pièce demeurait sombre et quelque peu froide, comme si la mémoire des anciens maîtres de cette maison refusait de laisser le moindre changement s’installer.

_ Il semble que Peesy ait terminé de préparer ton Sakkuk à l’agneau. Dit-il avant de reporter son attention sur Cyria. Puis dans un mouvement lent mais qui ne souffrait d’aucune hésitation, il se releva, quittant l’assise confortable du sofa de cuir. Il ajusta sa chemise blanche -un toc, discret chez lui, mais toc quand-même- et se tourna face à sa sœur qu’il considéra une brève seconde avant de faire un pas vers elle. Maintenant assez proche, il lui tendit sa main massive. Aucune impureté ne s’était logée sur sa peau et ses ongles étaient parfaitement manucurés, comme si la moindre impureté n’osait sur lui poser le pied, stigmate d’un contrôle accru de lui-même.

Ses yeux clairs s’étaient posés sur elle et tandis qu’il la surplombait de son inextinguible noblesse, il patientait qu’elle lui donne sa main… ou la lui refuse. Lorsqu’elle consentit à répondre à son offre, il referma sa prise, enfermant ses doigts contre sa paume dont la chaleur tranchait avec la froideur qui se dégageait de lui. Lorsqu’elle fut debout, il ne bougea pas, se contentant d’étendre son autre main pour l’inviter à se diriger vers la table.

_ Après toi.

A l’approche de la table joliment dressée, un détail retint son attention. Au lieu d’avoir disposé les couverts de part et d’autre de la table, mettant chaque Carrow à un bout, ils étaient au milieu de la table mais face à face. Une carafe de cristal versait à l’instant un vin à la robe au rouge profond avant de se poser non loin d’eux.

_ Voilà une disposition bien inhabituelle. Dit-il d’un air absent. Celle-ci était clairement plus chaleureuse et appelait davantage aux confidences. Jamais il n’en avait vu de telle dans cette maison, ce n’était pas vraiment dans les habitudes de leur famille. Te convient-elle ?

Ils prirent place chacun leur tour et Euron déboutonna ses manches pour les replier deux fois de chaque côté. Il se saisit de sa serviette qu’il déplia d’un bref mouvement du poignet avant de prendre son verre en cristal d’une main pour le diriger vers la jeune sang-pur.

_ A quoi souhaites-tu que nous trinquions ?

Les verres tintèrent avant qu’il ne porte le liquide millésimé à ses lèvres dont il but une gorgée avant de reposer le sien. Soudain, dans leurs assiettes respectives apparut un gratin de pommes de terre à l’agneau. Il pouvait sentir dans les volutes blanchâtres s’évaporer le doux fumet mêlé de moutarde et de sirop. Il planta sa fourchette dans un morceau de viande fumante pour porter le morceau devant son visage aux traits anguleux.

_ Je n’ai pas goûté à ce plat depuis bien longtemps. Il ouvrit la bouche pour y glisser la nourriture qu’il sembla apprécier.

_ Je me rends compte que j’ignore où tu habites actuellement. Comptes-tu t’installer à Londres ? Ou bien est-ce déjà fait ?


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EURON O. CARROW


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Sam 7 Oct - 15:55
« Rien ne vaut les secrets des langues de plomb. » Tu haussais doucement les épaules et soufflait : « Et les secrets auxquels nous n’aurons jamais accès. » Peut-être devrais-tu lui parler de certaines missions qui étaient arrivées sur ton bureau et que tu allais devoir probablement récupérer. Rien n’était sûr encore, tout était en pourparlers. Parfois tu te demandais pourquoi tu avais accepté cette promotion, si ce n’est par ambition et te rajouter un travail monstrueux. Mais les temps actuels étaient dangereux et incertains.

Tu avais attaqué ton frère à coup de mots presque agressifs à propos des pâtisseries, et pourtant il ne semblait pas en prendre outrage. Peut-être avais-tu était plus discrète que tu le pensais - tu y comptais fort - ou peut-être n’y était-il pas sensible… Ou peut-être était-il trop gentil avec toi, ou ne voulait-il pas mettre les pieds dans le plat. Ah ! Tant de possibilités.
Il parlait de mère, puis de toi, et tu fronçais un peu les sourcils. Tu lui faisais écho doucement : « A moi ? » Tu ne voyais pas pourquoi ton frère pouvait associer cette pâtisserie à toi, tu n’en mangeais quasiment jamais, dramatique que tu es, tu l’avais associé à un mauvais souvenir et tu n’en voulais plus.
Il racontait un passé, un passé qui te semblait toujours étranger. Tu n’en gardais pas le moindre souvenir, tu ignorais même si tu avais véritablement fait cela, mais d’une certaine manière cela te ressemblait bien de faire trop attention à ce grand frère. Ton sourire ressemble à une grimace, et tu ironises doucement : « J’étais fort empathique, enfant, dis-moi. » L’étais-tu encore aujourd’hui ? Tu n’en étais pas si sûre, probablement. Mais tu jugeais cela comme une terrible faiblesse, surtout lorsque tu prenais en empathie tes cibles.

Tu changeais alors complètement de sujet, mal à l’aise de ces souvenirs d’enfance. « C’est ma petite sœur ou la langue de plomb qui me le demande ? »  Tu haussais un sourcil, en reposant ton regard perçant sur lui, détaillant les traits de son visage. C’était le moment parfait pour se fondre dans ses pensées, n’est-ce pas ? Tu voulais comprendre, tu voulais savoir. Pire encore, cette question ne promettait rien de bon. Alors, tu ne fis que pincer légèrement tes lèvres, pour lui faire comprendre que tu n’appréciais pas la question. « Oui, bien sûr… » La réponse de ton frère ne te satisfaisait guère mais tu n’eus pas le temps d’enchaîner que la salle à manger changeait de forme, parfaite occasion pour le faire remarquer.

Alors qu’Euron se levait, tu finissais ton verre de whisky cul sec, non sans légèrement grimacer.  Tu le déposais avant de porter toute ton attention sur le comportement que tu jugeais presque étrange, de ton aîné. Il s’approchait drôlement de toi, pour dire ! C’était bien connu, les nobles ou sang-purs n’étaient pas particulièrement tactile, on ne venait guère se glisser dans sa bulle personnelle.
Ton air était presque sévère alors que tu considérais cette main tendue, incertaine de comprendre ce qui se déroulait sous tes yeux. Tes yeux clairs croisèrent les siens, lui qui te surplombait de toute sa hauteur, t’invitant alors à relever un peu plus ton menton pour garder de ta superbe.
Doucement, tu glissais ta main dans la sienne, si minuscule face à la sienne ; et tu te levais, suivant son mouvement.

« Voilà une disposition bien inhabituelle. Te convient-elle ? » Ton regard glissait sur la table, avant d’hocher la tête sans vraiment y réfléchir, ou faire semblant d’y réfléchir. N’était-ce pas l’une de tes demandes glissées aux elfes lorsque tu étais arrivée ?

Tu contournais alors la grande table - trop grande même pour le nombre de membres que vous étiez enfants - pour prendre place en face d’Euron.

Bientôt, tu te retrouvais avec un verre de vin rouge à la main, presque sans sourire aux lèvres.

« A quoi souhaites-tu que nous trinquions ? »
« Aux Carrow. »

Toi et lui, finalement. Les autres, reniés par des personnes qui n’étaient parfois plus de ce monde, tu n’y pensais pas sur l’instant.

Tu goûtais le vin que tu appréciais - et notais que tu pourrais faire un petit tour dans la cave du manoir pour subtiliser quelques bouteilles avant ton départ.

A l’image de ton frère, tu goûtais en premier la viande; puis l’accompagnement, puis le vin à nouveau avant de relever ton regard sur ton aîné.

Quel était ce nouvel intérêt pour toi et ta vie ? Juste une stratégie supplémentaire pour te détourner de lui, n’est-ce pas ? Pourtant, ce n’était pas pour te déplaire, enfant vorace que tu étais.

Tu essayais doucement tes lèvres avant de prendre la parole : « J’utilise principalement un logement de fonction du Ministère… et des… lieux fournis pour mon équipe. » Tu te raclais la gorge légèrement. Rien de propice à construire une famille, n’est-ce pas ? Était-ce qu’il avait en tête ? Toi qui avais déjà congédié un prétendant que ton oncle et ta tante t’avaient justement choisis. Pourquoi ? cela te brûlait les lèvres, pourtant tu ravalais la question, tentant de faire preuve de patience. « Et toi ? … As-tu des projets pour… ici ? » Le manoir familial de votre enfance, ni lui, ni toi n’y vivions. Il était rempli de fantômes et de souvenirs.

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Euron O. Carrow
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Depuis une poignée d’heures, la demeure des Carrow avait gagné en lumière et en chaleur. Le feu crépitant dans l’âtre monumental diffusait une douceur vive que l’on pouvait sentir jusqu’à l’autre bout de la pièce. Les lampions accrochés aux murs lançaient leurs lames chaudes sur le vieux papier peint révélant les fines arabesques dorées qu’il contenait et si on regardait de plus près, il semblait même qu’elles bougeaient. Ces murs avaient vu tant de choses, entendus nombre d’histoires… qu’ils ne partageraient sans doute jamais, à l’instar de la famille qu’ils avaient vu naître, évoluer et mourir.

Ainsi, Cyria souhaitait trinquer aux Carrow. Ce nom signifiait tant et malgré tout, cette famille semblait être unie par des liens incroyablement distendus, comme une étoile aux bras brisés. Aucun d’entre eux ne semblait enclin à se faire confiance. Il y avait pourtant l’ombre qui planait sur la plupart d’entre eux, des sentiments qu’ils avaient tous été invités à enfermés dès leur plus jeune âge, les mêmes qu’Euron lisait sur les traits de la jeune femme qui portait la coupe de vin à ses lèvres, pas parce qu’il parvenait à le lire grâce à son don -don que les deux sorciers partageaient- mais parce qu’il ne pouvait pas les ignorer.

_ Aux Carrow. Ou à ce qu’il en reste. Répondit-il simplement en retenant sa dernière pensée derrière ses lèvres. Le couteau tranchait la chair cuite de la viande savoureuse avant de la conduire à sa bouche. Ce plat était cuisiné d’une main de maître il n’y avait aucun doute. La petite elfe n’avait rien perdu de son savoir faire.

A la réponse de sa soeur concernant son logement actuel, Euron releva ses prunelles d’acier sur Cyria et fronça ostensiblement le coin intérieur de ses yeux.

_ Les logements de fonction du Ministère sont à la limite de la salubrité. Ils peuvent servir de pied-à-terre tout au plus. Je te parle d’une véritable demeure.  Il fit une brève pause avant de reprendre, d’une voix sensiblement moins forte. Je te parle d’un foyer.  

_ Je n’ai aucun projet pour cet endroit. Du moins pas pour l’instant. Qu’en ferais-tu ? T’imagines-tu revenir vivre ici un jour ? Arabella aurait sans doute souhaité y voir grandir d’autres enfants. Des Carrow, évidemment…  

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Ven 10 Nov - 10:21
« Les logements de fonction du Ministère sont à la limite de la salubrité. » Tu sentais son regard de plomb se reposer sur toi. Il ne dissimulait pas son mécontentement et tu ne savais pas quoi lui dire, sans lui manquer de respect. « Ils peuvent servir de pied-à-terre tout au plus. » Etait-il en train de te juger ? De te faire une leçon de morale ? Tu sentais beaucoup trop d’émotions s’agiter en toi. Lorsque tu avais reçu la consigne de venir vivre à Londres, tu avais dû te débrouiller. Quand bien même avais-tu rencontré certaines personnes, certaines familles anglaises, lors de certaines de tes vacances scolaires, tu t’étais retrouvée seule. Tu ne savais pas où vivre, tu n’avais pas les moyens d’acheter quoi que ce soit, ou de louer quoi que ce soit, et encore moins quelque chose de… “digne”. Digne de ton nom, ou de ce nouveau critère : un “foyer”. A tes yeux, cela aurait dû être lui, qui aurait dû s’occuper de tout cela, de t’aider à arriver en Angleterre. Tu t’attendais à aller vivre chez lui - n’est-ce pas ce que font toutes les jeunes filles de vos familles ? Tu n’avais pas osé réclamer quoi que ce soit, ou demander de l’aide, ni à Euron, ni même à ton oncle et ta tante. Tu recevais déjà un petit pécule tous les mois, et ton salaire. N’était-ce pas déjà suffisant ? Tu pensais que c’était entendu… et ta partie la plus médisante, pensait que c’était une manière de se débarrasser de toi.
En l’instant, tu avais l’impression d’avoir encore échoué, d’être de nouveau cette petite gamine qui cherchait tant à faire tout parfaitement. Tu te sentais serrer les cuisses, figée dans ton maintien et tu soufflais : « Je ne m’en suis jamais occupée, je le concède. » Que pourrais-tu dire d’autre ? Peut-être était-ce ton problème, de ne jamais rien oser lui dire en face, de ne jamais rien lui reprocher, tant tu avais peur de le perdre définitivement dans ta vie. Tu ignorais même que tu avais le droit d’acheter quelque chose à ton nom ! Ou peut-être était-ce juste le moment de vos vies, choisi par ton frère, pour songer à te marier sérieusement, et de voir gagner un “foyer”.

« Qu’en ferais-tu ? » Probablement pas grand chose de plus que lui. La majorité de tes souvenirs n’étaient pas ici, mais chez vos oncles et tantes. Tu étais encore jeune, très jeune, lorsque tu as quitté cette maison. « Arabella aurait sans doute souhaité y voir grandir d’autres enfants. Des Carrow, évidemment… » Ses enfants à lui donc, c’est ce que tu comprenais. Toi, le jour où tu auras des enfants, ils ne porteront pas ton nom. Tu souriais faiblement : « Contrairement à toi, je n’en garde pas beaucoup de souvenirs… Donc j’imagine que… » Prendre des pincettes. Tu savais le sujet de vos parents sensible. Ou tu l’imaginais beaucoup plus qu’il ne pouvait l’être. « … Oui ? » Sans aucun mal ! Tu gardais bien de meilleur souvenir de votre pays natal que l’Angleterre ! Mais il faudrait alors tout reconstruire ? Ou juste emprunter les réseaux internationaux de cheminette tous les jours pour aller travailler…. « Tu y songes ? » A venir vivre ici. « Tu pourrais en faire… » Ton regard se posa quelques secondes sur l’une des peintures vides de votre père. « … ce que bon te semble… Pour te convenir. » Pour oublier ce qu’il y avait à oublier.

Tes lèvres s’étiraient dans un sourire sincère. La simple idée de revenir vivre ici, au Danemark, t’enchantait !
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Lun 20 Nov - 21:57

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Cyria a écrit:
« Je ne m’en suis jamais occupée, je le concède. »

Le Médicomage observait sa cadette avec grande attention. Un léger froissement de ses yeux lui donna une mine plus songeuse, comme s’il s'apprêtait à dire quelque chose mais aucun mot ne sortit de sa bouche.

Le barrage qui retenait la langue de Cyria était impressionnant. Malgré son indéniable talent en Occlumencie, il parvenait à percevoir les ondes autour d’elle, dans les vibrations de sa voix, sa façon de se tenir de son corps. Elle était dans un contrôle absolu, à l’instar de son frère. Les réponses qu’elle lui donnait étaient vagues, impersonnelles, comme si donner son avis réel pouvait fendiller son armure.

Il coupa un nouveau morceau de viande qu’il avala avec autant de rigueur que de contrôle. Difficile de dire s’il adorait ce plat ou s’il le détestait. Seul le vin parvenait à donner à ses yeux un éclat de satisfaction. Plus silencieux encore qu’au début du repas, il termina son plat, essuya le coin de ses lèvres avec sa serviette et reposa ses couverts dans son assiette en parallèle. Lorsqu’il reposa son dos contre le dossier de la chaise, il posa sa main droite sur la table. Son index tapota silencieusement le bois noir de la longue table à manger et son regard acier finit par se poser de nouveau dans ceux de sa soeur.

_ Mon appartement à Londres est grand, largement assez pour deux personnes. Si tu le souhaites, tu peux venir t’y installer. Tu aurais ta chambre, ta salle de bain privative… je te donnerai bien évidemment le pouvoir d’aller et venir comme bon te semblera  -de puissants sortilèges devaient très certainement en garder les murs et avoir des conséquences fort fâcheuses pour les intrus- et Mus prendrait soin de tes affaires si tu le souhaites.  

Ses mots étaient en total contraste avec son regard d’ordinaire si distant car sa voix s’était presque imperceptiblement réchauffée.

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Mar 21 Nov - 9:49
Tu ne savais pas ce que tu voulais, tu te sentais idiote. Au fond de toi, ton cœur désirait toujours, comme l’enfant que tu étais, l’attention de ton frère. Mais présentement, alors que tu l’avais, cette attention te semblait brûlante, malaisante, injuste, presque. Tu devinais vers quoi la conversation allait glisser et cela ne t’enchantait pas. Ou du moins tu supputais et peut-être était là le fond du problème. « Mon appartement à Londres est grand, largement assez pour deux personnes. » Cela te faisait de belles jambes de savoir cette information… « Si tu le souhaites, tu peux venir t’y installer. »  Etait-ce une blague ? Une vaste blague ? Tes lèvres s’étiraient légèrement dans un sourire amusé, alors que tu fronçais les sourcils. Tu ne le coupes pas, tu sens ton coeur s’emballer, autant sous l’excitation et la peur de ce que cette proposition annonçait. « Je ne comprends pas. » répondais-tu calmement.  

N’était-ce pas là, l’une des phrases que tu avais le plus prononcé de ton enfance ? Une phrase souvent suivie d’un tas d’autres questions ! Si vos parents s’amusaient assez peu de cette curiosité et de cette soif d’apprendre, ton oncle et tante avec lesquels tu avais grandit avait toujours apprécié cela et l’avait même encouragé. « Pourquoi cette proposition ? Pourquoi maintenant ? » Prenait-il soudainement conscience que tu existais ? Ou pire, il avait reçu une demande pour un mariage, et il voulait se donner bonne conscience en passant un peu de temps avec sa tendre sœur avant de la voir quitter les Carrow ? Ou bien, il avait entendu des choses ? Qu’est-ce qui pourrait le motiver à te faire venir dans son intimité ? Tes fréquentations ? « Parle, je t’en prie. Et parle franchement. » Tu ne voulais pas une demi-vérité, un demi-mensonge, qu’il enrobe la réalité de fioriture, ou qu’il passe sous silence ce que tu ne devrais pas savoir.
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