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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Ven 25 Aoû - 21:59


Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

Après le craquement du transplanage, il y avait toujours, en arrivant sur l’île, le coup de fouet du vent. Habituée, je fermais les paupières en laissant mes cheveux virevolter dans tous les sens et passais ma langue sur mes lèvres pour goûter à l’air salé de Soay. Je pris une grande inspiration, lâchais la main d’Elida et m’avançais en rouvrant les yeux. L’instant n’avait duré qu’une fraction de seconde, mais c’était une habitude que j’avais prise depuis mes vingt ans, âge auquel je m’étais installée ici, loin de tout et de tout le monde.

— Nous y voilà !

L’endroit ne pouvait pas faire rêver une majorité d’adolescents, j’en avais conscience. Ici, il n’y avait rien. Si l’île était plus grande que ce que pouvaient voir les moldus, elle restait tout de même petite. Il n’y avait pas d’arbre, uniquement quelques buissons qui résistaient tant bien que mal aux assauts répétés des quatre moutons qui passaient un peu plus en contrebas. A l’époque, j’avais choisi de vivre ici parce que justement, c’était isolé de tout. Je tenais trop à ma solitude, et encore aujourd’hui, cependant, pur un adolescent en pleine crise hormonale, cela pouvait être très difficile à vivre. Aussi, c’était un endroit stratégique pour mes fonctions dans les Hébrides, mais ça, Elida n’avait pas besoin de le savoir dès maintenant.
Ainsi, en plus d’être éloigné de toute forme de vie humaine, l’endroit subissait sans cesse les caprices du vent qui pouvait se lever en un battement de cil. L’île tenait bravement au milieu de l’océan, résistant jour et nuit aux vagues déchaînées qui se fracassaient en bas de la falaise. L’île de Kilda, plus grande que Soay et habitée par de rares moldus, était visible en ce jour clair.
Et là, plantée au sommet de cette île en pente douce, une chaumière. De l’extérieur, elle semblait minuscule, comportant à peine une pièce. Le fait du toit de chaume avait la particularité d’être fleuri, et il était évident au premier coup d’œil qu’il ne s’agissait pas de fleurs moldues. Sur son flanc se trouvait une écurie minuscule ne pouvant clairement pas accueillir les quatre moutons.
Après un échange de regard avec Harper et poussait la porte d’entrée en l’invitant à entrer.

— Bienvenue ! Tu es ici chez toi.

Agrandi par magie, l’intérieur de la maison était bien plus vaste que ce que laissait penser l’apparence de l’habitation de l’extérieur. Le petit couloir de l’entrée débouchait à une large pièce centrale qui réunissait le salon et la cuisine. Le comptoir de cette dernière débordait de pots en céramique à moitié remplis. S’y trouvaient un équipement très moldu, avec un frigo, une cuisinière, un fou et un évier ainsi que de nombreux placards. La table à manger semblait délimiter la cuisine et le salon. Ce dernier comptait un grand canapé, une télévision et une cheminée sur laquelle trônaient diverses photographies animées. Le mur était recouvert de livres, principalement au sujet de la botanique, des sortilèges et de la magizoologie. De-ci, de-là, accrochés au mur, il était possible de contempler un tableau ou une photo. Sur la pierre apparente de la cheminée, il y avait même quelques baguettes exposées. Sur les poutres apparentes, des plantes de diverses couleurs laissaient pendre mollement leurs feuilles, quoiqu’elles donnaient la sensation étrange de nous observer. Non loin du canapé, le mur contenait deux portes. Je désignais celle du fond.

— Ici tu as notre laboratoire. Là, c’est la salle de bain.

Mon sourire disparut furtivement alors que j’avisais la pile de courrier étalé sur la table à manger. Une légère grimace déforma mes traits. J’allais à nouveau passer la moitié de ma nuit à travailler et rattraper mon retard en dragonologie. Décidément, j’avais beau déléguer certaines tâches, il semblerait que mes employés ne pouvaient pas se débrouiller une journée sans moi. Je retenais un soupir et revenais sur Elida.

— Alors, il y a quelques règles à suivre. Évite… de laisser traîner tes doigts à côté des plantes carnivores. Elles… elles piquent.

Je lorgnais mon épouse à l’énonciation de cette règle, elle qui se faisait toujours prendre, surtout par le figuier de barbarie qui l’aimait tant, mais dont elle était allergique. Consciencieuse, je désignais les pots juchés sur une étagère non loin du piano.

— Ensuite, baignade interdite ici sauf si tu es accompagnée par l’une de nous. Les courants sont extrêmement forts, et il n’y a pas de plage.

La visite pour la plage sera pour une autre fois, nous avions bien le temps, car ni Harper ni moi avions dans l’idée de ne plus accueillir Elida, même avec nos projets futurs. Je reprenais.

— Interdiction de toucher à ce qui se trouve dans le laboratoire si nous sommes absentes.

J’eus un nouvel échange de regard avec Harper, laissant sous-entendre qu’il pouvait arriver un truc grave si d’aventure on allait toucher quelque chose là-bas.

— Les poules et les moutons sont tous très gentils, mais sache que Zeus est très têtu. Qu’est-ce que tu aimes manger au petit-déjeuner ?

Tout en prêtant attention à Elida, j’allais jeter un œil au courrier qui attendait sur la table. Je me figeais en lisant l’expéditeur d’une lettre. Subitement, le sang qui battait à mes tempes me rendit sourde et ma gorge s’assécha. D’un geste précipité, j’attrapais l’enveloppe. J’échangeais un nouveau regard avec Harper. Enfin, je retrouvais mes esprits et déglutis avec peine non sans retrouver un sourire de convenance.

— Ta chambre est à l’étage. Je désignais, derrière le canapé, mon piano et l’escalier. Tu aimerais la voir ?

Je reposais la lettre non sans dissimuler une certaine nervosité.
 

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Elida Sutton
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Mar 29 Aoû - 18:33
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Une nouvelle maison. Aujourd’hui, c’est ce que je vais découvrir. Combien de maisons ai-je déjà habité ? Puisqu’on nous présente l’école comme une maison et une famille à part entière, cela fait six. Six maisons, six familles. Mais au fond, qu’est-ce qu’une famille ? En-dehors de la définition du dictionnaire que j’avais lorsque j’étais enfant, je n’ai pas su trouver de réponse. Je me doute qu’elle change selon les gens, mais pour ma part je ne sais pas quoi en penser. Peut-on vraiment changer de famille comme je le fais ? J’ai plutôt l’impression de vivre chez des gens comme ça, pour un temps plus ou moins long, et ce depuis toujours.

Quoi qu’il en soit, je ne pourrais jamais rien y changer. Alors me voilà à donner la main à une de mes professeures, également famille d’accueil, Luna dans l’autre bras pour ne pas avoir l’air trop perdue. Tu me laisses pas seule hein, on va découvrir là-bas ensemble, c’est ce que je lui avais demandé, et elle avait approuvé d’un miaulement réconfortant. Toujours demander son avis, c’est important. Mais sa présence n’empêche pas les sensations toujours aussi désagréables du transplanage, moyen de transport un peu trop magique pour moi je crois. Ce n’est certes pas la première fois, mais il y a des choses auxquelles on ne s’habitue jamais.

Heureusement, le petit vertige disparaît vite, me permettant rapidement d’observer l’endroit où nous sommes arrivées. Un vent fort, et de l’eau partout. Est-ce la mer, ou l’océan ? Je ne sais pas les distinguer. En tout cas, nous sommes sur une île. Avec plus loin, en face, une autre île. Malgré le bruit du vent et des vagues non loin, la petite île paraît calme et agréable, d’ailleurs Luna elle-même semble très contente, le nez en l’air pour sentir toutes les odeurs. Le seul point qui me laisse un peu perplexe, c’est la taille apparente de la seule petite maison posée sur l’île : petite. Les deux adultes sont-elles sûres que je ne vais pas les déranger là-dedans ?

Je m’en voudrais beaucoup de les embêter, même si je fais toujours de mon mieux pour que cela n’arrive jamais. Mais ça va vite, et ensuite elles ne voudraient plus de moi. Est-ce égoïste de penser que je n’ai pas envie de changer de nouveau, alors que je viens juste de changer de famille d’accueil ? Non, il ne faut pas y penser. Alors j’inspire, le regard attiré par les jolies fleurs du toit, avant d’adresser un petit sourire et un timide « Merci » à l’intention des adultes. J’aurais pu développer, faire remarquer que ce n’était pas chez moi, mais je suppose que c’est une façon de parler.

Une fois entrée à l’intérieur, je ne peux m’empêcher de contempler l’espace avec les yeux arrondis, étonnée. C’est grand, très grand. N’était-ce pas bien plus petit, dehors ? Peut-être avais-je mal vu. Ou peut-être était-ce magique, ce qui pourrait paraître plus logique. Essayant de ne pas me montrer trop curieuse, je suis du regard le doigt de madame MacFusty – enfin, celui de l’adulte qui nous apprend des choses sur les créatures magique – pour retenir le nom des pièces et apprendre que les Sorciers aussi ont des laboratoires. Moi qui croyais que c’était un truc moldu… Je me demande bien quel genre d’expériences font des Sorciers.

Mais restons concentrés : les consignes, c’est important. Je hoche la tête aux deux premières, en espérant que Luna écoute bien elle aussi. Ceci dit, bien qu’elle n’ait rien contre l’eau de pluie, je ne l’ai jamais vue faire trempette dans le lac de l’école, ce qui pour l’instant est rassurant : je ne risque pas de la perdre dans les vagues. Mais pour que ce risque existe, il faudrait déjà qu’elle en ait l’occasion… Et rien n’indique que je serais là longtemps, j’ai bien remarqué que les changements n’étaient pas rares depuis quelques temps.

Nouveau hochement de tête ensuite, cette fois accompagné d’un « D’accord » lorsque je vois le regard qu’échangent les deux adultes : le laboratoire, c’est très très sérieux. En même temps, ça peut être dangereux des expériences… Et puis, c’est malpoli d’entrer dans des pièces privées. Et les animaux, c’est plus intéressant. Des poules et des moutons, ça change des chats et des chiens de la maison. Enfin, de mon ancienne maison. Enfin non, de mon encore plus ancienne maison. Bref, c’est différent mais tout aussi intéressant. Et ce Zeus, est-ce un mouton ? Ce serait étrange que ce soit un nom de poule, quand on y pense bien. Je n’ose pas trop poser la question, de peur que ça ne leur plaise pas. On ne m’y a pas autorisé, même si on ne me l’a pas interdit non plus. Et puis en réalité, j’aurais l’air sûrement bête.

Alors à la place, je réponds sans trop réfléchir qu’au petit-déjeuner, je mange « Des pancakes. ». Et puis, après quelques secondes rapides de réflexion, j’ajoute « Enfin, je mange aussi des céréales. » Parce qu’en fait, les pancakes, c’était chez mes Mamans. Parfois on les préparait le matin directement pour le petit-déjeuner, parfois plus tard dans la journée et on les gardait au frigo. Mais c’est toujours un peu long à préparer, et je ne veux pas me montrer embêtante. De son côté, Luna ajoute un miaulement que je traduis avec un sourire « Et pendant les vacances, Luna aime manger de la pâté. » Je ne sais pas vraiment si les Sorciers en ont d’ailleurs, mais chez mes Mamans, elle y avait droit chaque matin.

Un peu stressée à l’idée d’avoir paru embêtante, je n’ose plus trop regarder les deux adultes, bien que cela ne m’empêche pas de remarquer comme un changement après qu’une des adultes ait regardé le courrier. Maman April non plus n’aimait pas trop ça, elle disait que c’était souvent des papiers embêtants, bien plus que des bonnes nouvelles. Le cœur un peu serré en y repensant, je redresse légèrement les bras pour mieux réinstaller Luna, qui commence à peser un peu. Heureusement, elle est toujours calme même si je sens bien qu’elle est un peu curieuse par cette nouvelle maison.

Je relève tout de même la tête en entendant parler de chambre. Le doigt de l’adulte montre l’escalier, ainsi qu’un piano. Un joli instrument à écouter, bien que ce ne soit pas la question. Question qui, d’ailleurs, me laisse un instant pensive, le temps de réfléchir à la meilleure manière de les déranger le moins possible. Mais puisque ma logique m’encourage à accepter, je hoche la tête, « Oui je veux bien, s’il vous plaît. Si ça ne vous dérange pas, bien sûr. » Au cas où, toujours en parler. Et puis, pour libérer mes bras et surtout pour ne pas risquer de faire de bêtise, j’ajoute poliment « Est-ce que je pourrais laisser Luna s’y promener ? » Une chambre, c’est sûrement le meilleur endroit où elle ne peut pas toucher ce qu’il ne faut pas.


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Harper MacFusty
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Lumos
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Mar 5 Sep - 22:22


Home Sweet Home
feat Elida & Abigail

Paf ! Un vent froid frappa son visage, si bien qu'Harper eut l'impression que son visage rosit instantanément. Aujourd'hui, leur petite protégée découvrait sa nouvelle maison, et c'est avec bien du plaisir qu'Harper accompagnait «la petite» et son épouse pour se mettre bien au chaud de la chaumière. Aussitôt, Abigail prit son rôle d'hôtesse très au sérieux. Tandis qu'elle énonçait les règles à respecter à la maison (Harper venait tout de même d'apprendre qu'il y avait des règles...) Harper débarrassait ses chaussures dans le placard. Abigail réclama la plus grande prudence pour les plantes carnivores, Harper approuva d'un signe de tête appuyée. Elle ne put s'empêcher de passer une main sur son visage au souvenir de l'allergie provoqué par le baiser des figuiers de barbaries. En ce qui concerne la baignade, de toute façon il fait toujours trop froid ici, si on a les fesses dans l'eau, c'est qu'un plongeon inattendu a eu lieu. Concernant le laboratoire, Harper refusa de réagir étant donné que c'est une règle qu'elle n'observait jamais. Quant aux animaux... ah ! Le petit-déjeuner, le sujet le plus intéressant. Céréale pancakes, la base.
— Abigail sait très bien les préparés, assura-t-elle en hochant la tête.
Leur protégée semblait faire la timide, comment lui en vouloir ? Son dossier n'était pas très glorieux en amour et joie, et Harper estima que cela devait être impressionnant d'atterrir chez des inconnues, peu importe que ce soit pour la première ou la centième fois.
— Luna est libre d'aller et venir comme bon lui semble, commenta-t-elle. Nous disposons d'aliments variés pour les animaux, tu jeteras un oeil pour nous dire si ça convient à Luna, au cas où nous aviserons. J'espère que Luna a l'esprit ouvert, parce qu'elle va rentrer dans le clan de la ménagerie de Soay. Nous disposons déjà de notre panoplie de chat...
Du pied, elle poussa un panier rempli de plaids douillets pour dévoiler trois museaux curieux.
— Les deux grosses sur la réserve, c'est Poppy l'écaille de tortue au museau noire, et Cactus la tigrée.

Les deux chattes aux longs pelages, hautes sur pattes, oreilles dressées et regard circonspect, auraient bien aimé que l'humaine numéro deux laisse le panier devant elles.
— Et le peureux noirs et blancs...
Elle attrapa le mâle avec force qui se cachait derrière le canapé.
— C'est Archibald. Ne te laisse pas impressionner par sa timidité, il est super chiant, méfie-toi. Les volatiles, mortels et immortels, sont quelque part à Poudlard occupés par quelques affaires, mais si tu as besoin d'envoyer du courrier, il aisé de trouver un hibou disponible.
D'un geste de la main, Harper invita Elida et sa chatte Luna à monter les escaliers. Arrivées sur le palier des chambres, deux nouvelles paires d'yeux brillaient dans le noir. Harper alluma la lumière, découvrant le couple (pas si en couple) de niffleur qui reniflaient l'air, comme pour vérifier que la nouvelle ne portait rien d'intéressant et doré à chippé.
— La femme aux cicatrices s'appelle Muriel et l'autre, son souffre-douleur, c'est Théodore. Si tu possèdes des objets précieux, il faudra les protéger d'un sortilège. Depuis quelque temps ils arrivent à ouvrir les coffres-forts à quatre chiffres.
Harper poussa un soupir qui paraissait pour de l'exaspération alors qu'en vérité, elle avait été grandement impressionnée par la prestation des créatures.
— Tu es ici chez toi, dit-elle en écho aux récentes paroles d'Abigail, prends tes aises et, au fait ! Tant que nous sommes en dehors des cours, emploie le tutoiement, ce sera plus convivial. Pour ne pas te faire mousser par tes camarades, vouvoie-nous à l'école si ça t'arrange. Mais ici, agissons sans chichi !
Se postant de côté, elle laissa la vraie femme de la maison présenter sa chambre à Elida.
 

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Abigail MacFusty
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Mer 6 Sep - 9:25


Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

Je roulais des yeux, un sourire amusé sur les lèvres, lorsqu’Harper signifiait que je savais bien préparer les pancakes. Il était vrai que j’aimais cuisiner, mais il était aussi vrai qu’Harper adorait manger et ne pas se lever. Une combinaison qui finalement, définissait l’osmose de notre couple : nous étions complémentaires. Les mains jointes dans le dos, je laissais Harper répondre aux questions de l’étudiante et présenter notre ménagerie, en dehors des oiseaux qui vaquaient à leurs occupations. J’eus une petite pensée pour Grishkin, le phénix, qui devait être en train de s’occuper de l’oisillon. Mon sourire s’élargit alors que je suivais les deux jeunes femmes dans l’escalier après avoir accordé des caresses aux chats.
Les deux niffleurs, qui devaient trainer dans notre chambre, s’approchèrent pour renifler Elida. Si Théodore était farouche et restait en retrait, bien que la curiosité le démangeait, Muriel était beaucoup moins sans gêne puisqu’elle grimpait déjà sur l’épaule d’Elida, en quête d’un trésor quelconque.

— Tu me fais penser qu’il faut noter la nouvelle composition du coffre.

M’adressai-je à Harper qui évoquait l’intelligence (ou la fourberie) de nos niffleurs. Le coffre, c’était une tâche que je lui avais laissée à partir du jour où elle avait décidé de lui donner la parole et de l’automatiser pour qu’il change de mot de passe tous les trois mois. Avoir épousé une sorcière folle de sortilèges comptait ses bons et ses mauvais côtés. Depuis le jour où j’avais failli faire exploser le coffre à la suite de mauvaises compositions, je n’osais plus le toucher. Je me tournais vers Elida.

— Notre bureau est en face, tu as aussi une salle de bain ici. Notre chambre est là, et ici, tu as la tienne. Je lui désignais chaque pièce d’un geste de la main. Enfin, je pointais une dernière porte. Et enfin ici, c’est une chambre vide.

Je l’invitais à pousser la porte de sa chambre après avoir hoché la tête aux dires de Harper qui proposait à la jeune femme de nous tutoyer. Effectivement, ce serait bien plus pratique, et peut-être que cela lui permettrait de se sentir davantage chez elle. En la laissant pénétrer dans sa nouvelle chambre, je caressais le bras de Harper en lui passant à côté tout en emboitant le pas à Elida. La pièce comportait les meubles les plus rudimentaires, une armoire, des étagères, un lit et un bureau. Tout était simple et sans aucune personnalité ni décoration. En restant sur le pas de la porte, je joignais mes mains dans mon dos.

— Nous n’avons rien décoré, on a pensé que tu te sentirais mieux chez toi si tu le faisais toi-même. Mais, nous pouvons aussi le faire ensemble. C’est comme tu préfères. Je lui souris en prenant soin de ne jamais croiser son regard. Investi les lieux comme bon te sembles, après tout, c’est ta chambre pour tout le temps que tu décideras de rester ici, et peut-être même plus.

Je balayais la pièce du regard en réfléchissant.

— Mmh, si tu as besoin de quoique ce soit, n’hésite pas à nous le dire, nous pourrons acheter tout ce qu’il faudra. Je levais les yeux au plafond en réfléchissant. D’ailleurs, si on veut faire des pancakes demain matin, il faudra aller faire quelques courses au marché de Mallaig, je ne sais pas ce qu’il nous reste en farine et en œufs.
— Les maîtresses sont rentrées.

La voix dans notre dos me fit bondir au point que je bousculais Harper. La main sur le cœur, je me tournais vers une elfe de maison à la peau violette. Elle portait ses longues oreilles de part et d’autre de sa tête, rappelant les ailes d’un avion. Elle portait une toge rouge aux coutures dorées et un dragon trônait comme plastron sur sa poitrine.

— Aaaah ! Bonnie, ne fait jamais ça ! combien de fois je dois te le répéter ?
— Au moins encore une fois. Bonnie adore voir maitresse sursauter.
— Bonnie !

L’elfe de maison m’ignora, me passa devant le nez et se planta devant Elida.

— Bienvenue. Je suis Bonnie. Demandez, et j’obéirais.
— Peut-être, complétai-je.
— Peut-être, affirma l’elfe de maison.

J’enfonçais mon visage dans mes mains, l’air désemparé tandis que l’elfe de maison bomba le torse.

— Maitresse a beaucoup de courrier en retard.
— Je sais.
— Maitresse devrait travailler.
— Je vais le faire.
— Maitresse aurait-elle la flemme ?
— Je te n’ai rien demandé Bonnie. Va plutôt me faire un inventaire de ce que nous avons dans les placards, veux-tu ? L’elfe ouvrit la bouche pour rétorquer, mais je ne lui en donnais pas l’occasion. Tout de suite !

Et dans un claquement de doigts, l’elfe transplana en bas. Je poussais un soupir un peu exaspéré.

— Bonnie est l’elfe de maison des MacFusty, elle appartient à mes parents. Elle est mmh… un peu particulière, comme tu as vu, mais elle est gentille.

Une voix retentit depuis en bas.

— Maitresse est trop bonne !

Je roulais des yeux non sans sourire, amusée.

— Elle fait partie de la famille. Pour la première fois, je plantais mon regard dans celui d’Elida. Tout comme toi maintenant.

Puis, comme si le simple fait de croiser ses yeux fut une épreuve, je me collais à Harper en lui saisissant tendrement le bras.

— Et au fait, tu ne nous déranges pas, d’accord ?

Bonnie réapparut devant nous dans un craquement. Je ne pus m’empêcher de commenter avec une grimace exagérée.

— Elle, en revanche…
— Maitresse ne devrait pas être désobligeante, Bonnie a fait la liste.

Pour étayer ses propos, l’elfe me tendit un bout de parchemin que je saisis.

— Bien, merci, Bonnie, nous verrons ça tout à l’heure, le temps qu’Elida s’installe.

L’elfe fit un demi-tour dans un bond pour se trouver face à Elida.

— Mademoiselle souhaiterait de l’aide ?

Je gardais une attitude calme au bras de Harper. Si Elida acceptait, c'était à ses risques et périls.

 

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Mer 6 Sep - 12:17
Home sweet home
D’après la deuxième Madame MacFusty, la première Madame MacFusty sait très bien faire les pancakes. Si elle le dit, c’est qu’elle en a déjà eu. Et si elle en a déjà eu, c’est que la professeure des créatures magiques en a déjà fait. Et donc ça veut dire… Que ça ne l’embête pas d’en faire ? Je n’ose pas poser la question, mais je suppose que non, ça ne l’embête pas – sinon elle n’en ferait pas, cela me paraît plutôt logique. Avec un peu de chance, je n’ai pas paru compliquée en énonçant mon petit-déjeuner. Ouf. Je viens juste d’arriver, il ne faudrait pas qu’on ne veuille déjà plus de moi, où irais-je sinon ?

Dans mes bras, Luna lève la tête vers l’adulte en entendant son nom. Elle a certainement compris ce qui vient d’être dit : elle peut se promener comme elle veut. Voilà qui doit lui faire bien plaisir : elle a beau aimer rester roulée sur le lit, elle a aussi ses petits moments de vagabondages où elle fouine un peu partout. Ceci dit, je lui répéterais les consignes avant de la lâcher. En attendant, j’adresse un petit sourire soulagé à la dame, pour la remercier en silence tandis qu’elle parle de la nourriture et des autres animaux. Si Luna est ouverte d’esprit ? Certainement. Entre les animaux à l’ancienne maison et ceux à Poudlard, elle n’a pas trop le choix.

Je fais la connaissance des autres chats, trois boules de poils qui n’ont pas l’air très enthousiastes à l’idée d’être présentées. On les dérange sûrement un peu alors je n’ose pas trop m’approcher, surtout qu’ils ne me connaissent pas – pas encore. Après que la deuxième Madame MacFusty ait parlé des oiseaux, assurant qu’un hibou serait libre pour envoyer mon courrier alors que je n’en ai jamais, je promets que « Luna sera sage, elle a l’habitude des animaux. Il y en avait plein chez… » Comment je suis censée les appeler ? Je n’avais peut-être pas besoin de préciser. Mais il faut bien terminer ma phrase. « … Mes autres mamans, à l’ancienne maison. » Deuxième ancienne ? J’ai été ailleurs entre là-bas et ici.

De toute façon, ce n’est pas vraiment important. Où que ce soit, Luna a déjà été entourée d’animaux donc elle sera gentille. Elle sait d’ailleurs que si elle ne l’est pas, je ne lui raconterais pas d’histoires – et elle adore mes histoires. Alors elle reste tranquille, et nous montons les escaliers pour rejoindre l’étage, où quatre yeux brillants sont installés dans le noir. Et eux, qui sont-ils ? La lumière ne tarde pas à arriver, pour dévoiler deux silhouettes de Niffleurs au nez levé. Ooh ! Les Niffleurs, Luna n’a pas l’habitude, elle les regarde avec curiosité, le nez baissé vers eux pour les renifler. Moi, j’adore. L’adulte des Sortilèges n’exagérait pas lorsqu’elle parlait de ménagerie tout à l’heure…

J’écoute attentivement ses paroles, impressionnée : ouvrir des coffres-forts, c’est vraiment très impressionnant ! De toute façon, je n’ai rien de précieux – sauf Luna, mais elle n’est pas un objet. Aussi, quand la petite Muriel grimpe jusque mon épaule, je viens lui murmurer tout doucement que « Tu sais, tu vas être déçue, je n’ai rien du tout à te donner. » De son côté, Luna semble vraiment perplexe devant ce nouvel animal qui me monte dessus, sûrement parce que d’habitude, il n’y a qu’elle qui vient qui me grimpe dessus. Et puis, c’est une nouvelle odeur, à laquelle elle finira par s’habituer si elle en a l’occasion : ça dépendra du temps que l’on va passer dans cette nouvelle famille…

Rapidement, je reconcentre mon attention sur les deux adultes : il faut rester attentive à tout ce qu’elles disent. La visite continue, à chaque pièce son activité, je retiens bien pour ne pas me tromper. Même si on ne va pas souvent être ici : Poudlard est devenu ma maison principale il y a bien longtemps. Cela n’empêche pas de me proposer de les tutoyer lorsqu’on est ici, proposition qui me fait arrondir les yeux de surprise : les tutoyer ? Mais… Comment pourrais-je oser ? Même si c’est elle qui me le demande… C’est une curieuse idée. « Ah ? Heu… Je vais essayer… » Pas bien sûre d’y arriver. « C’est gentil, merci à vous. »

Un peu hésitante, et un peu impressionnée aussi sans trop savoir pourquoi, je finis par pousser tout doucement la porte de ce qui a été défini comme étant ma chambre. La mienne. Oui, mais pour combien de temps ? C’est sûrement mieux si je ne me pose pas la question. Alors j’entre, et pose Luna sur le sol. Elle n’attend pas bien longtemps pour aller se poser directement sur le lit dans un miaulement content, peut-être mieux installée que dans mes bras, tandis que j’observe rapidement l’espace avant de tourner la tête vers l’adulte qui parle de décoration et me propose de faire seule ou avec elle. Décorer. Comment ? Pourquoi ? Surprise, je ne réponds rien, un peu perdue à réfléchir.

C’est sûrement comme chez mes Mamans. Il y avait des cadres sur les murs, et des petites étoiles brillantes au plafond. C’est ça, décorer ? Certainement. Si la première Madame MacFusty assure que cette chambre sera la mienne tant que je reste ici, j’ai un peu de mal à faire avec l’idée : ce n’est pas moi qui décide ce genre de chose… C’est elles, puisque ce sont elles les adultes. Elles qui m’accueillent. Même si je ferais au mieux pour ne pas les déranger. D’ailleurs, lorsqu’elle parle d’acheter ce qu’il faut, je m’empresse d’assurer que « Oh non, c’est très bien comme ça. » Oui, vraiment très bien, même Luna est contente. « Merci beaucoup madame. »

Par contre, il faut bien admettre que l’idée d’acheter de quoi faire des pancakes est agréable. Et puis, si la deuxième Madame MacFusty les aime aussi, je ne suis pas embêtante avec ça – j’essaie de m’en convaincre. Alors je hoche la tête, hochement rapidement coupé par une nouvelle voix qui se fait entendre non loin. Je sursaute un peu, mais beaucoup moins que l’adulte. Derrière nous se trouve une curieuse petite personne aux longues oreilles et à la peau violette, habillée de rouge et de doré. Impressionnée, j’observe l’échange rapide entre la professeure et la petite personne. Je suis presque sûre que c’est une Elfe de maison, mais quand il s’agit de Magie je suis incapable d’affirmer grand-chose : il y a bien trop de choses encore que je ne connais pas.

Si sa présentation confirme ma supposition, le peut-être ajouté ensuite me laisse de nouveau hésitante : une Elfe de maison peut vraiment décider de ne pas obéir ? Remarquez, ce n’est pas plus mal : un Elfe de maison me fait vraiment penser à un esclave moldu, même s’il est dit qu’ils aiment vivre ainsi. « Mmh… Merci ? » Je ne sais pas ce qu’il faut dire à une Elfe de maison. Heureusement, celle-ci s’adresse de nouveau à l’adulte, pour échange tout aussi impressionnant. Les yeux ronds, je regarde la créature disparaître : ça non plus, je ne m’y ferais jamais. Moi, j’aurais pris les escaliers, tout simplement.

Je hoche la tête en écoutant Madame MacFusty : particulière mais gentille, jusque là j’ai l’impression que c’est une bonne description. Elle est très impressionnante, cette Elfe de maison. Ce qui n’empêche pas l’adulte de la décrire comme un membre de leur famille. Les esclaves moldus étaient-ils considérés comme des membres d’une famille ? Je me renseignerais quand j’en aurais l’occasion. En attendant, nos regards se croisent avec la professeure des créatures magiques – d’ailleurs non, ils font plus que ce croiser puisqu’elle reste comme ça un petit moment – tandis qu’elle dit que moi aussi, je fais partie de leur famille.

Moi ? Pourtant… Je ne suis là que maintenant. Pour un temps indéterminé, certes. Et même si je n’ai toujours pas trouvé de définition à ce mot, famille, je n’ai pas réellement la sensation de faire partie d’une famille. Je suis juste une Sorcière, sûrement une fausse Sorcière, dont plus personne ne veut. Pas même les gens qui avaient voulu de moi alors que j’étais toute petite. Je baisse la tête, grandement intimidée : je ne m’étais pas du tout préparée à ça. Alors je murmure un « Merci », parce que je ne peux pas rester sans rien dire c’est certain.

Et de suite après, c’est un « D’accord » un peu étonné que je prononce, un peu plus fort cette fois, lorsqu’elle dit que je ne dérange pas. J’ai du mal à croire que ce soit possible, depuis que je suis magique je dérange. Je dérange mes Mamans, je dérange les Moldus qui n’aiment pas la Magie, je dérange les Sorciers qui pensent qu’être Sang-pur, c’est tout ce qui compte. Comment pourrais-je ne pas les déranger ? Le retour de l’Elfe de maison coupe court à mes interrogations, elle arrive avec la liste demandée par la première Madame MacFusty qui semble, j’ai l’impression, la taquiner un peu – je crois.

Je relève la tête, surprise, en entendant que j’allais m’installer d’abord. Ah ? Et Bonnie, qui se retourne rapidement pour proposer de l’aide. Mais, qu’il y a-t-il à installer ? Pas grand-chose. Et aussi, il faut bien l’admettre, l’Elfe de maison m’impressionne un peu. « Oh, et bien… Il n’y a pas grand-chose à faire tu sais… Mais c’est gentil. Merci. » Enfin, je n’ai pas vraiment répondu. « Je vais… me débrouiller, je crois. » Il vaut mieux. En plus, Luna se montre curieuse et un peu plus aventureuse que tout à l’heure, se posant aux pieds de l’Elfe pour la renifler. Elle n’avait sûrement jamais approché d’Elfe de maison d’aussi près, alors forcément, elle est intriguée.

Étant donné qu’elle ne mord normalement pas, je ne lui dis rien, elle finira par reculer toute seule, ou ce sera l’Elfe de maison qui le fera. Quant à moi, je tourne de nouveau la tête vers les deux adultes, parce que je viens de me rendre compte ce que j’ai oublié de dire. « Merci beaucoup de me prêter une chambre, c’est très gentil. » Juste ça, ce n’est pas grand-chose mais j’y tiens. Où serais-je si je n’étais pas là ? Peut-être serais-je restée à l’autre maison, ou peut-être aurais-je dû me débrouiller toute seule, je ne sais pas, il y a toujours une incertitude face à ce que disent les adultes : ils mentent facilement.


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Harper MacFusty
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Sam 23 Sep - 15:22


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Ce qu'elle avait d'abord prit pour de la réserve, Harper présageait maintenant qu'il s'agissait, en réalité, d'une profonde impression de déranger tout le temps. Le professeur de Sortilège observait la jeune fille d'un œil circonspect, un sourcil levé assez haut pour soulever son front.
Pendant que Bonnie gourmandait Abigail qui, ma foi, se défendait plutôt bien, Harper s'évadait dans les tréfonds de son esprit. D'une certaine manière, elle aussi n'avait pas été élevée par ses parents, à la différence que sa sœur Jin et elle, avait la chance d'avoir des grands-parents formidables. Un formidable sentiment de compassion la traversa, mélange de tristesse et de colère. De la tristesse pour tous les enfants naissant avec ce handicap qu'était de naître sans parents et de la colère pour tous ces gens irresponsables qui mettaient au monde des enfants.
Ces réflexions lui révélaient à quel point elle ne regrettait pas que son épouse et elle se soient proposées comme famille d'accueil. Dans ce handicap, elles parvenaient à apporter un fauteuil roulant quHarper espérait doré pour donner de jolies jambes à cet enfant et lui permettre d'avancer.
Les derniers remerciements d'Elida confirmeront ses soupçons. Harper lui décocha son plus beau sourire, sa bouche déjà fort large manquant de lui couper le visage en deux. Dans ce sourire rayonnant, elle espérait la mettre à l'aise, mais elle ressemblait plutôt à un soleil constipé.
— C'est normal, répondit Harper. Je te propose de prendre tout le temps qu'il te faut pour t'installer et ensuite, rejoins-nous en bas, nous partirons au marché. J'ai commandé un nouveau ferry !
Comprenez : j'ai bidouillé quelque chose d'assez gros pour naviguer et nous transporter toutes les trois.
— Ce sera plus agréable que le transplanage. Un sortilège nous protégera de la pluie.
Si elle s'en souvient sur le moment. Sur ces derniers mots, elle saisit la main d'Abigail pour sortir de la chambre. Sur le pas de la porte, Harper se demande si elle doit fermer la porte ou pas. Elle ne voudrait pas qu'Elida pense qu'elle lui claqua la porte au nez, mais elle souhaitait également que la jeune fille sache qu'elles lui laissaient toute l'intimité dont elle avait besoin.
Incapable de se décider, Harper haussa finalement les épaules et entraîna son épouse dans les escaliers pour rejoindre la cuisine où elle se servit un café.
— Pauvre enfant, dit-elle le cœur ravagé.
Consciente qu'Elida n'appréciait certainement pas qu'elle emploie de la pitié à son égard, Harper chuchotait, repliée sur son mur comme si elle tentait d'étouffer le son de ses paroles avec. De tout son cœur, elle espérait que le temps passé chez les épouses Macfusty aiderait la jeune fille à trouver racines et paix.
Pour l'heure, Harper inspectait la météo, toujours aussi maussade, depuis la fenêtre. Un temps idéal pour une jolie traversée bien mouvementée. C'est qu'elle ne voulait pas qu'Elida pense qu'à Soay, on s'ennuyait. Et elle ne serait pas déçue.
Le vent soufflait maintenant en rafales, mais les nuages gris, si épais et nombreux, semblaient ne pas bouger d'un pouce, comme entêté à déverser leur trombe d'eau lorsqu'elles mettraient le nez dehors.
 

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Abigail MacFusty
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Mar 26 Sep - 15:56


Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

Malgré les paroles d’Elida, Muriel n’avait de cesse de la renifler en quête d’un quelconque trésor. Durant tout l’échange humain, elle fouillait poches et autres cachettes, en vain. Un peu dépitée, elle sorti de la chambre en passant entre les jambes des sorcières, suivie par Théodore. Je n’y prêtais que peu d’attention car j’étais davantage concentrée sur Elida. Son attitude réservée et timide me faisait un peu mal au cœur. Qu’avait-elle vécu avant d’arriver chez nous ? Bien sûr, le dossier des autorités de famille d’accueil en avait dépeint les grandes lignes. Harper et moi nous étions engagées en connaissance de cause, pourtant, ces rapports omettaient toujours le plus important : l’état psychologique du sorcier recueillit. Sans m’imaginer qu’elle ait pu être torturée, je me souvenais qu’Elida avait été dans beaucoup de famille d’accueil avant d’atterrir chez nous. Il me paraissait clair qu’elle ne nous croyait guère quand on lui prétendait qu’elle faisait à présent partie de la famille. Qui aurait pu lui en vouloir ? Elle avait perdu ses racines et n’avait plus de repères. J’espérais qu’avec le temps et la douceur, elle saurait nous accorder sa confiance, à Harper et à moi.
Sans un mot, je regardais Bonnie s’accroupir vers Luna et la caresser tranquillement. Si l’elfe de maison était quelque peu farouche, elle servait tout de même une famille très proche des animaux et des créatures magiques. Par extension, Bonnie les appréciait et savait très bien s’en occuper.
Je tiquais un peu lorsqu’Elida choisit le mot « prêter » concernant la chambre, mais je gardais ma réaction pour moi. Nous ne la lui prêtions pas. C’était la sienne. Je souris avec douceur tandis que Bonnie retournait en bas dans un tourbillon de transplanage.

Mon sourire s’élargit en entendant mon épouse intervenir, avant que je ne sursaute légèrement sans cacher ma surprise cette fois.

- Ah bon ?

Un nouveau ferry ? Elle ne m’en avait pas parlé, qu’est-ce que c’était encore que cette invention ? Pourvu que ce ne soit pas une barque trouée, je ne me sentais pas de vider avec un malheureux sceau l’eau qui s’infiltrerait dans notre embarcation durant toute la traversée. Si j’étais à l’aise dans l’eau avec la bronchiflore, je n’avais absolument pas le pied marin. En plus, est-ce que Harper avait songé aux grandes vagues que l’embarcation devraient contrer ? Non pas que je doute de la qualité des sortilèges de mon épouse, mais je craignais davantage ces facéties. Je me voyais mal aller annoncer au bureau des familles d’accueil que nous avions malencontreusement noyé Elida. Heureusement qu’il n’y avait pas d’icebergs dans la région, sinon, quelque chose me soufflait qu’on allait faire un remake un peu moisi du Titanic.
Dans un dernier geste de ma main libre, je saluais Elida avec un sourire et suivit Harper jusqu’à la cuisine. Le paradoxe avec sa propre histoire me sauta au visage à ses paroles. Si la situation n’était pas exactement la même, le ressenti d’avoir été rejeté par son parent référent était le même. Dans un élan de compassion et d’amour, je me collais dans le dos d’Harper pour la serrer contre moi, ma joue contre son épaule. Dans un murmure, je lui répondais.

- On va lui laisser tout le temps dont elle a besoin.

Quelque chose tira mon annulaire.
Songeant d’abord qu’il s’agissait de Harper qui triturait nerveusement mon alliance, je réalisais bien vite que le toucher était étrangement poilu pour que ce soit Harper. Intriguée, je relâchais mon étreinte. Le temps de ramener ma main devant moi, le contact duveteux avait disparu… et mon alliance avec.

- Hey !

Dans une cascade de cheveux, je regardais autour de moi jusqu’à apercevoir Muriel, en haut d’une étagère, en train de fourrer mon alliance dans sa poche. La niffleuse était toujours jalouse quand nous étions trop proches, Harper et moi, mais voler mon alliance, ça, c’était une nouveauté.

- Rend-moi mon alliance, s’il te plaît.

La niffleuse me tourna le dos en me montrant son derrière. La réponse était claire. La moutarde me monta instantanément au nez.

- Rend la moi !

Fustigeais-je en sautant en l’air pour l’attraper. Mais la niffleuse s’échappa dans le salon.

- Reviens ici ! Muriel !

Sans réfléchir, je bondis sur la table en étalant tout mon courrier à terre. Bonnie rejoignit Harper vers la cuisine et s’assit sur le comptoir à côté d’elle. Elle me fixait alors que je courais après la niffleuse, sur le canapé, puis sous le piano. En sautant vers la cheminée, je me transformais en chien. S’ensuivit alors une scène irréel d’un chien aboyant et coursant un niffleur qui cherchait en vain une cachette. L’utilisation de la baguette pour faire revenir la niffleuse ? C’était surfait voyons !
Bonnie tendit la main vers Harper.

- Bonnie pari la préparation d’un petit-déjeuner sur la créature.

Et par créature, elle désignait donc Muriel et non pas moi. Traîtresse d’elfe de maison. Offusquée, j’aboyais dans leur direction. Muriel en profita pour bondir sur mon museau, me narguer encore et repartir au galop. Les poils du dos hérissés, oreilles et queue dirigés vers le plafond, je bondis dans un aboiement couplé d’un grognement. Livres, papiers, pots de fleurs, décorations, tout y passait et s’écrasait par terre. Étrangement, ce qui était précieux ou dangereux ne vacillaient pas, comme s’ils étaient soit intelligemment posés hors d’atteinte soit protégés par un sortilège. Comme si la situation était tout à fait habituelle.
Bienvenue dans la famille MacFusty.

Muriel sauta dans les escaliers et ses petites pattes martelèrent les marches en bois, suivies des miennes, imposantes et lourdes. La niffleuse alla se réfugier sous le lit conjugal. J’y plongeais moi aussi et, tous crocs dehors, je parvenais enfin à lui saisir la peau du cou comme l’aurait fait une mère et son petit. Je reculais pour sortir de sous le lit et retourna dans le couloir en reprenant forme humaine, Muriel dans mes mains.

- Haha ! Je t’ai eue ! Rend moi mon alliance ! S'il te plaît !

La petite niffleuse tourna la tête en croisant ses petites pattes, l’air boudeur. Je ronchonnais en redescendant les marches.

- Harpeeeeer, Muriel elle ne veut pas me rendre mon alliance !

Alors, oui, oui, je suis spécialisée en créatures magiques. Y a-t-il un doute possible ?

 

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Elida Sutton
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Voir l’Elfe de maison caresser une Luna toute curieuse me fait sourire, un petit sourire doux mais sincèrement content : même si Luna n’a jamais été agressive, elle aurait pu se montrer un peu méfiante dans un premier temps, le temps de s’approprier l’endroit, les odeurs et les personnes. Mais ce n’est pas le cas : apparemment tout être vivant capable de lui offrir quelques câlins est le bienvenu. Il est vrai qu’elle est assez sociable et bien dans ses pattes tant qu’elle sent que l’environnement n’est pas dangereux – je l’envie beaucoup pour ça.

Peut-être devrais-je essayer d’être comme elle. Sauf qu’elle est un chat, et il est clair que les chats se posent moins de questions que les humains… Peut-être faudrait-il que je me transforme en chat. Comment pense un humain transformé en chat ? Est-ce seulement possible ? Allons bon, il faut arrêter de penser des bêtises. Je secoue intérieurement la tête sans rien montrer, pour revenir rapidement vers les deux Adultes et les remercier. Elles sourient toutes les deux, un curieux sourire pour la deuxième madame Macfusty, mais j’ai bien fait de dire merci.

Je hoche doucement la tête en l’écoutant, me promettant de ne pas être trop longue pour les faire attendre le moins possible. Et puis, est-ce vraiment utile de s’installer ? Peut-être finiront-elles par se dire que je dérange, demandant ainsi à ce que j’aille habiter ailleurs. Même si je ne serais pas là très souvent, les élève passent beaucoup plus de temps à Poudlard qu’ailleurs… Sinon, je peux m’installer un peu, et voir plus tard ? Oui, c’est un bon compromis. Tant que cela ne me prend pas trop de temps, ce sera convenable.

Je me demande par contre ce que veut dire la professeure de Sortilèges en parlant de ferry. Est-ce la même chose qu’un ferry moldu ? Un de ces gros bateaux ? Ou est-ce tout autre chose ? Quoi qu’il en soit, il semblerait que ce soit une surprise car la première madame Macfusty semble étonnée. Intriguée, je finis par sourire en hochant la tête, « D’accord. » Ceci dit, je ne suis pas certaine qu’un bateau soit plus agréable que le transplanage alors que le temps est menaçant, et la mer certainement agitée, puisque les courants y sont forts.

Mais je n’en dis rien, après tout ce n’est pas à moi de décider. Moi, j’écoute les adultes. Et je les regarde sortir, puis reste là un instant, debout à écouter les pas qui descendent les escaliers. C’est étrange d’être ici, dans une nouvelle maison, dans une nouvelle chambre. Il y a tout à redécouvrir – les bruits, les formes, les ombres. Étalée sur le lit, Luna m’appelle dans un miaulement, alors je l’y rejoins pour m’asseoir à ses côtés. « Qu’est-ce que tu en penses, toi ? » Nouveau miaulement, et lent clignement des yeux : elle est contente.

Je viens lui gratter la tête pensivement, regard tourné vers la fenêtre. Un vrai bateau ? Les paroles de l’Adulte tournent un peu dans ma tête, me faisant presque oublier l’objectif de ce moment seule ici. Luna me rappelle à l’ordre d’elle-même, n’appréciant pas que rien ne soit rangé. Je hausse les épaules, « Tu sais, ce n’est peut-être pas utile. » Mais pour lui faire plaisir, je viens poser quelques livres sur une étagère. J’ai du mal à savoir ce que je dois penser de tout ça, de cette place que les deux adultes me proposent, de leur gentillesse.

Mon attention est rapidement de nouveau détournée par un son inattendu passant la porte ouverte : un aboiement. Un chien, ici ? Non pas que ce soit embêtant, là non plus je n’ai pas mon mot à dire, seulement je ne l’avais pas vu en entrant, et la professeure de Sortilèges n’en avait pas parlé lors de la présentation des animaux. C’est donc plus que surprenant… Et pourtant il est là, car s’ensuit un bruit de pattes au galop, quoiqu’un peu étouffé, l’animal inconnu étant sûrement en bas. Dois-je aller le saluer ? Il faut toujours se présenter aux animaux.

Mais il ne reste pas longtemps en bas puisque je l’entends monter. Un peu inquiète, j’attrape Luna pour la garder contre moi histoire qu’elle n’aille pas voir dans le couloir, et me penche un peu. C’est juste assez pour voir passer la silhouette d’un grand chien poursuivant manifestement un Niffleur. Et puis tout d’un coup, plus rien. Et si… Et si le chien avait mangé la créature ? Il n’aurait pas osé ! Les deux adultes ne l’auraient pas laissé faire. D’ailleurs en parlant d’adulte, voilà que la première madame Macfusty se fait entendre, puis passe avec un Niffleur dans les mains.

C’est à ne plus rien y comprendre. N’était-elle pas descendue ? Où est passé le chien ? Perplexe, je retourne poser Luna sur le lit. Oh et puis zut, non seulement je ne suis pas détective, mais en plus de cela, on est dans la maison de deux Sorcières : il s’y passe forcément des choses étranges. Tout de même… Si Luna est habituée aux chiens, peut-être que celui-ci n’est pas habitué aux chats. Ah, si, il y en a trois. Mais peut-être qu’il n’aime pas les nouveaux chats ? Ce serait bien embêtant. « Reste ici s’il te plaît. »

Puis je descends prudemment les escaliers, après avoir fermé la porte de la chambre pour m’assurer que le chien, s’il est toujours là, ne risque pas de remonter et d’attaquer ma Luna. Pourtant, en bas, pas de chien. Juste la professeure de créatures magiques, avec Muriel la Niffleuse dans ses bras, ainsi que Bonnie et la deuxième Macfusty. Ça alors. C’était sûrement un chien spécial. Magique, peut-être. Ou un intrus ? C’est peu logique. Je ne l’ai pas entendu redescendre. Alors, un chien qui sait transplaner ? Impossible là aussi.

En attendant, maintenant que je suis là, autant en profiter pour demander poliment : « Est-ce que le chien risque d’attaquer Luna ? » Après tout, il faut bien que je veille à la sécurité de mon chat, donc je dois me tenir au courant. Mais peut-être aussi que je les interromps dans quelque chose, une discussion ? Je n’ai pas fait attention et n’y pense que maintenant… Quelle malpolie, quelle idiote je fais. Je baisse la tête, embêtée : « Pardon, je ne voulais pas vous déranger. »


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Harper MacFusty
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Ven 13 Oct - 21:56


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— Pari tenu !
Bonnie et Harper se frappèrent dans la main pendant que le chien Abigail coursait la niffleuse qui mettait toutes ses trippes pour se sortir de cette sale affaire. Après quelques minutes de raffut, le vacarme s'assourdit, Abigail revint vers elle, la niffleuse dans ses bras.
— Perdu, Bonnie ! railla Harper.
- Vous ne l'auriez pas fait, ce petit-déjeuner, de toute façon, maronna Bonnie.
Ce n'était pas faux. Pour célébrer sa victoire, Harper ricana un peu plus fort. Le désenchantement dépeint sur le visage de l'elfe était une victoire en soi.
— J'aurais dû parier plusieurs petits-déjeuners ! lança Harper après un instant de réflexion.
Tandis que Bonnie s'en allait s'occuper d'autres affaires plus importantes en marmonnant des paroles incompréhensibles, Harper ajouta à l'adresse de la niffleuse :
— Rend l'alliance, Muriel...
Muriel ne broncha pas.
— ... je t'en offrirais une autre.
Muriel remit son alliance à Abigail, lui tira la langue et sauta à terre pour partir se cacher.
Elida descendait déjà les retrouver, l'air apparemment préoccupé. Sans nul doute, les jappements du berger allemand l'ont alerté, car la jeune fille s'inquiétait pour son chat. Des inquiétudes qu'elle leur livra pour ensuite s'excuser immédiatement. Harper se sentait décontenancée par la réaction d'Elida. D'un côté, elle voulait la mettre à l'aise. D'un autre, elle craignait de la vexer avec la moindre parole de prononcé qui pourrait être perçu de travers. De ses deux mains en avant, elle l'invita au calme, bien que le calme règnait déjà. Un peu comme si elle voulait calmer son vacarme intérieur.
— Tu ne déranges pas, voyons, voyons... Harper s'éclaircit la gorge. Nous avons oublié de te préciser qu'Abigail est animagus. Luna ne risque rien. On s'arrangera pour qu'elle s'habitue à la présence d'Abigail sous cette forme. Ça a des avantages, tu verras. Bien ! Madame, mademoiselle, si vous le voulez bien, maintenant nous allons revêtir nos plus beaux imperméables...
Harper se dirigea vers la fenêtre de la cuisine, l'ouvrit, porta un sifflet à sa bouche, souffla dedans, puis referma la fenêtre, comme si de rien n'était, l'exécution de son geste paraissant parfaitement normal dans le plus normal des mondes.
Revenue dans le vestibule, elle enfila un imperméable transparent où transparaissait la couleur criarde de ses vêtements. Elle vissa un chapeau assorti sur sa tête puis empoigna un parapluie.
— Retrouvez-moi sur le ponton d'embarquement.
Parce que maintenant, il y un ponton d'embarquement.
Et Harper sortit. En réalité, au-dehors, la pluie fine crachotait sur le tissu plastifié de son vêtement. Ses bottes s'enfonçaient très légèrement dans la terre détrempée, meuble, laissant des traces de pas humides, comme autant de petits lacs sur son passage. Elle dépassa le portillon pour se rapprocher de la mer, là où était situé, à quelques pas, le fameux ponton d'embarquement : du bois posé sur six gros piliers enfoncé profondément dans l'eau. Un ponton quoi.
Avec le mauvais temps, l'eau était agitée. Harper porta sa main en visière pour observer le ciel.
— C'est le jour rêvé pour l'essayer ! s'exclama-t-elle haut et fort, absolument ravie, alors que personne ne traînait dans le coin.
Et puis, des profondeurs de l'eau, le ferry apparu : après un gros bouillon, un geyser d'eau de mer et un étrange bruit de métal creux, un sous-marin aussi large qu'une barque de pêcheur flottait à la surface de la mer. Une écoutille permettait de rentrer dans à l'intérieur. À l'arrière, pas de réacteur, comme s'il ne s'agissait que d'une carcasse nue. Sur le côté, était peint le nom : Nota Benne.
— Tadaaaaam ! chantonna Harper en désignant fièrement son engin à l'adresse d'Abigail et Elida qui la rejoignait. Comme ça, on ne risque pas d'être mouillée.  C'est sans danger, vous verrez ! dit-elle comme si elle devinait des interrogations inquiètes.
 

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Lun 16 Oct - 13:17


Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

Je remuais le nez, contrariée lorsque la niffleuse sauta de mes mains après m’avoir tiré la langue. Quel manque d’éducation ! Dans cette affaire, il y avait plusieurs éléments qui me contrariaient. J’avais conscience que je ne pouvais pas m’entendre avec tout le monde, mais je déplorais que la petite niffleuse mais à ce point dans le nez (le bec ?) au sens propre comme au figuré. Pourquoi fallait-il que notre amour pour Harper soit aussi conflictuel ? J’aimais les animaux plus que ma vie et Muriel était une véritable énigme pour moi. Si Théodore était farouche, je parvenais à créer un lien avec lui. Muriel ne jurait que par Harper. La plupart du temps, me faire bien voir par la niffleuse m’amusait, car c’était un défi au quotidien qui me distrayait beaucoup, mais il y avait des fois où l’affaire devenait vraiment difficile, surtout lorsqu’elle remettait notre mariage en question ou qu’elle s’infiltrait dans notre chambre la nuit. Si encore elle se contentait de dormir, mais non, elle n’avait de cesse de m’éloigner du corps chaud et rassurant de mon épouse. Un jour, je finirai par aller dormir avec les moutons et les poules dans la grange !
Je poussais un soupir désapprobateur à l’intention d’Harper qui avait promis d’offrir une bague à la niffleuse. Je n’étais pas certaine que ça règle le problème, bien au contraire, et, il fallait bien l’admettre, j’étais jalouse. C’était idiot et irrationnel, mais c’était ainsi. J’allais exprimer mes émotions à Harper quand Elida se glissa à nos côtés pour nous faire part d’une inquiétude. Les yeux arrondis, je la fixais. Un chien ? J’avais complètement oublié ce détail !
Un petit rire amusé, mais aux tonalités attendries, me traversa alors que j’enfilais mon alliance à mon annulaire gauche, déjà décoré d’une bague fantaisiste représentant un koala.

— Promis, j’irai en douceur avec Luna.

Ajoutais-je pour appuyer les paroles de Harper en offrant un clin d’œil à notre protégée. Alors que j’observais le manège de Harper à la fenêtre de la cuisine, je m’interrogeais à nouveau. C’était bien la première fois qu’elle prétendait que ma forme animagus représentait des avantages. La plupart du temps elle se plaignait des poils que je laissais derrière moi, comme si elle en avait quelque chose à foutre du ménage tiens ! ces remarques me faisaient toujours rire sous cap.
Pour autant, j’ignorais complètement ce qu’elle manigançait à l’instant précis, alors c’était avec un sourire méfiant et quelque peu crispé que j’essayais de rassurer Elida sur la suite des événements. Depuis mes onze ans, je suivais Harper dans toutes ses frasques, et, soyons francs encore une fois, la plupart laissaient à désirer. Mais ça, je n’allais pas le préciser à cette pauvre Elida qui peinait assez pour trouver sa place dans notre maison. La pensée fugace de nos projets familiaux me traversa l’esprit. Il faudra que nous lui en parlions, et vite. Mais d’abord, les imperméables !

J’enfilais mes bottes et tendais son imperméable à Elida dans un sourire rassurant cette fois on ne peut plus assuré que précédemment. Qu’importe les frasques de Harper, j’étais tombée amoureuse d’elle en partie pour ça ! Elle mettait de la couleur dans ma vie, comme ses vêtements présentement.

— Le ponton ? Gaol, depuis quand il y a un ponton sur notre île ?

Mais la porte se refermait déjà sur Harper et sur ma question. Bon sang, déjà que Harper avait miné Soay de sortilèges anti-intrusions, voilà que maintenant nous avions un ponton. Si j’avais construit ma maison à vingt ans ici, c’était pour avoir la paix.

— Ahlala… Harper…

Disais-je à l’intention de Elida en gardant le sourire. Je lui ouvrais la porte en précisant.

— On ne s’y fait jamais vraiment, mais, tu verras, c’est ce qui fait son charme... et c'est toujours distrayant.

Pour autant, je me gardais de préciser la nature de la distraction. Il fallait dire que le voyage dans mon cristal qui nous avait enfermées, mademoiselle de Lestang et moi dans des univers parallèles, m’était resté en travers de la gorge.
Sans m’attarder sur le temps pourri du dehors parce que j’y étais trop habituée, je me contentais de baisser un peu la tête en jetant un œil prudent en direction de mes moutons qui paissaient comme s’il faisait grand beau. Ces petits animaux rustiques étaient solides ! Les poules en revanche, s’étaient cachées, tout comme Sleipnir.
Aux côtés de Elida, je suivais Harper jusqu’à la falaise qui menait à la mer agitée. Je regardais le ponton avec étonnement. Je ne l’avais jamais remarqué ! Quand avait-elle pris le temps de construire ça ? Je rejoignais mon épouse alors qu’elle observait les environs avec enjouement. Même la météo capricieuse de Soay ne pouvait entamer son positivisme. Je souris en roulant des yeux, puis je les fixais là où l’eau se mit à bouillonner. Ahurie, je fixais l’engin apparaître des entrailles de la mer. La bouche décrochée, il me fallut plusieurs minutes pour parvenir à articuler le moindre mot.

— Gaol, quand est-ce que… non, en fait, je ne veux pas savoir. Je me pinçais l’arête du nez, partagée entre l’amusement et l’agacement. Des émotions contradictoires que Harper engendrait souvent chez moi. J’invitais Elida à passer devant pour la mettre au sec et, une fois à l’abri de ses oreilles, je me penchais vers Harper pour lui souffler. Dis-moi que tu as pensé à un mode camouflage pour éviter les noirs des Hébrides. Je te rappelle que ces dragons savent nager.

Non pas que je sois particulièrement inquiète de les blesser, mes protégés cracheurs de feu savaient se défendre contre un sous-marin-ferry. Nous en revanche, c’était moins sûr. Sans vraiment attendre sa réponse, parce que je n’avais pas vraiment le choix, je mettais à mon tour un pied dans l’engin. Sérieusement, le transplanage ou la poudre de cheminette ce n’était pas plus pratique ?

 

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Mer 18 Oct - 18:08
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Les mains de la deuxième madame Macfusty se mettent en avant, assurant que je ne dérange pas. Est-ce vrai, ou simplement pour me rassurer ? Peut-être les deux. Si je reste un peu hésitante, je suis vite rassurée sur un point : le chien n’était pas un chien. Enfin si, c’était un chien mais humain de base. Une Animagus ! La première madame Macfusty est donc une Animagus qui a décidé de courir après une Niffleuse sous sa forme animale – d’ailleurs, celle-ci en rit. C’est tout de même un peu curieux… Mais au moins, Luna ne risque rien. Je hoche la tête, soulagée à cette idée. Si Luna a l’habitude des chiens, ce n’est pas toujours le cas contraire.

Quant à la professeure de créatures magiques, elle promet d’y aller en douceur avec Luna. J’esquisse un petit sourire, sans trop comprendre ce qu’elle voulait dire par-là. La professeure de sortilèges enchaîne en nous demandant d’aller enfiler nos imperméables. La demande me laisse un peu perplexe, mais la voir s’activer à la fenêtre avec un sifflet est encore plus déstabilisant. Pour quoi faire ? Elle n’en dit rien, alors je tourne un regard un peu inquiet vers l’Adulte-Animagus. Sait-elle ce qu’il se passe ? À en croire son sourire un peu étrange, pas vraiment. Voilà qui, pour le coup, n’a rien de rassurant.

Mais il faut bien accepter l’idée de ne pas savoir tout ce qui va arriver : je n’ai pas à poser la question. Alors c’est parti : je suis les deux Adultes pour enfiler à mon tour des bottes et attraper l’imperméable tendu par madame Abigail, à qui je murmure un « Merci. » poli. Mais avant de m’habiller, la voix de la deuxième madame Macfusty se fait entendre une dernière fois pour nous demander de la rejoindre au ponton d’embarquement, avant se quitter la maison. Si l’idée m’a l’air plutôt logique – un ponton pour un ferry, c’est nécessaire – il semblerait que ce soit nouveau pour l’Adulte-Animagus. Manifestement, c’est une nouvelle création !

Je mets donc mon imperméable, apparemment nécessaire vu le temps extérieur. Bien qu’un peu inquiète à l’idée de découvrir ces fameux ponton et ferry, je suis aussi très curieuse : c’est intrigant ! Alors je souris à madame Abigail, qui assure qu’on ne s’y fait jamais mais que c’est distrayant. Elle sait forcément de quoi elle parle, alors je décide de la croire. Et puis, c’est vrai : cette histoire de ferry va nous occuper. Nous voici donc dehors, sous la petite pluie du mois d’octobre. Bien qu’un peu humide, j’apprécie ce temps aux nombreuses petites gouttes qui me font rêver lorsque le moment l’y permet.

Par contre, la mer agitée fait moins rêver quand on se dit qu’on va voyager dedans… Le ponton est un ponton en bois plutôt basique, heureusement nous arrivons à temps pour voir surgir des profondeurs de l’eau, dans un bruit énorme, non pas un bateau mais un sous-marin – du moins c’est ce qu’il me semble. Impressionnée, je fixe le spectacle avec des yeux ronds : incroyable ! Mais d’où vient-il ? Comment est-il arrivé là ? C’est quand même un moyen de transport rare… En tout cas, madame Harper semble très contente d’elle et de son idée. Voyager sans être mouillé, c’est vrai que c’est plutôt agréable et pratique.

Même si je n’ai rien contre l’eau, ce n’est pas très pratique de dégouliner quand on va au marché. Et si c’est sans danger, comme elle le dit… « On va vraiment entrer dedans ? » Aucune inquiétude là-dedans, plutôt un mélange d’enthousiasme soudain et d’émerveillement. Tant pis pour l’agitation de la mer : « On va voir des poissons, et des requins, et des dauphins ? » Bah oui, dans la mer, il y a des animaux… J’en oublie un peu tout ce qui me préoccupait, et me hâte d’entrer lorsque la professeure de créatures magiques me fait signe de passer.

Non seulement je ne veux pas les faire attendre, mais je suis aussi très curieuse de voir comment c’est dedans. Et entrer à l’intérieur, c’est comme entrer un autre monde. Un monde inconnu, qui se dévoile petit à petit. Éclairé par une lumière bleutée grâce aux hublots qui donnent directement dans la mer, l’espace semble plutôt étroit, mais l’atmosphère semble magique : voir dans la mer sans se mouiller, c’est incroyable ! Bien que je ne me sois jamais imaginé l’expérience, je dois bien admettre que c’est agréable.

Alors je m’approche d’un hublot, curieuse : j’espère qu’on verra des animaux marins ! Et en entendant la professeure des créatures magiques entrer, je me tourne vers elle pour demander si « Il y a des créatures magiques qui vivent dans l’eau de cette mer ? » Avec un peu de chance, on en verra. Mais la situation géographique de cette île – complètement perdue – rend peut-être l’habitat compliqué ? Là-dessus, je suis loin de tout savoir. Pourtant, j’aimerais bien…


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Harper MacFusty
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Ven 27 Oct - 21:10


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feat Elida & Abigail

— Évidemment que nous allons rentrer dedans ! s'exclama Harper avec autant d'enthousiasme qu'Elida pouvait ressentir.
Puis elle ajouta à l'adresse de son épouse :
— Pourquoi les dragons s'attaqueraient à un truc qu'ils ne peuvent pas bouffer ? répliqua bêtement Harper qui ne s'inquiétait pas le moins du monde.
Si Harper s'efforçait de ne pas croiser le regard de son épouse, au moins faisait-elle une heureuse. La perspective de voyager dans un sous-marin ravissait, a priori, l'adolescente, et Harper se sentit d'autant plus encouragée dans son entreprise.
À la suite d'Elida puis d'Abigail, et après s'être assuré que l'écoutille par laquelle elles étaient entrées, était convenablement refermée, elle descendit l'échelle qui conduisait à l'intérieur du sous-marin. Les entrailles du submersible bénéficiaient d'un sortilège d'extension volontairement peu étendu. À l'espace, Harper préférait l'ouverture sur l'extérieur, les nombreux hublots leur permettraient d'admirer le paysage marin tout leur content. D'ailleurs, elles profiteront pleinement de l'expérience grâce à la lumière tamisée du plafonnier. Dans la carcasse de métal aux parois arrondies au-dessus de leurs têtes, n'existait aucun mobilier hormis l'échelle qui grimpait jusqu'à l'écoutille et deux blancs de velours moelleux. Pas de technologie, pas de barre, pas de cabine mon capitaine.
— Prête ? demanda Harper pour la forme, car elle s'empressa de souffler à nouveau dans son sifflet, commandant le démarrage du sous-marin.
Tandis qu'elles brassaient des tonnes d'eau, les hélices faisaient un boucan du tonnerre, qui se répercutait contre la ferraille omniprésente autour d'elles. À l'avant de l'engin, un phare éclaira le passage en plus de la faune et de la flore. Ravie, Harper s'installa sur un banc, le sifflet pendait au bout d'une ficelle rattachait à son cou.
— On va en prendre plein les yeux.
La végétation se donnait en spectacle. Les profondeurs devinrent rapidement abyssales, les roches, les herbiers, les bancs de poissons, les yeux curieux impossibles à rattacher à un corps se dénombraient au point de faire tourner les têtes. Parfois, la luminosité devenait presque obscurité. Parfois, elle les éblouissait, témoignant que le sous-marin se rapprochait de la surface.
Après avoir pris de l'élan au démarrage, le raffut de l'hélice s'atténua. Quelque part à la surface, certainement que la mer s'agitait sous les éléments capricieux. Ici, tout était calme et reposant. Harper bailla à s'en décrocher la mâchoire. Finalement, le sous-marin atteignait leur destination. L'hélice s'immobilisa, la boîte de métal dérivait dans les eaux profondes, aussi légère qu'une plume dans les airs. Enfin, lentement, comme si l'appareil se lestait d'un quelconque bastingage, les trois passagères constatèrent qu'elles remontaient vers la surface. Les eaux bouillonnèrent, le sous-marin pointa son nez hors de l'eau en déplaçant quantité d'eaux. Harper enfonça sur sa tête son bob étanche et grimpa la première à l'échelle pour déverrouiller l'écoutille. Elle abandonna les deux autres pour s'assurer que le ponton d'amerrissage n'était pas trop éloigné, puis leur fit signe de monter.
Le temps semblait s'être légèrement dégagé. Les nuages vidés de leur eau s'étiolaient dans un ciel blanc où le soleil tentait timidement de percer. Sur le ponton, Harper, les bras en l'air, s'étira comme si elle venait de quitter son lit.
— Les fonds marins c'est joli, déclara-t-elle, mais l'air frais, c'est mieux. T'as pris un panier, Honey ?
 

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Abigail MacFusty
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Dim 29 Oct - 9:59


Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

Nerveuse en entendant la réponse d’Harper, je serrais un peu les dents sans parvenir à répliquer quoique ce soit. Si son raisonnement n’était pas tout à fait faux, il n’était pas non plus complètement vrai. Les dragons pouvaient s’attaquer à tout, sans raison forcément évidentes pour nous, pauvres êtres humains ignorants. Pour autant, je préférais ne rien dire pour ne pas inquiéter l’adolescente qui s’embarquait avec nous, au sens propre comme au figuré. Alors, j’adressais un sourire qui ressemblait surtout à une grimace, à Harper, et je pénétrais moi aussi dans le sous-marin. N’avait-elle pas parlé d’un ferry initialement ?
Docile, je m’asseyais à côté d’Elida en gardant une distance tout de même respectueuse. Si j’étais gentille et prête à lui ouvrir mon cœur, je n’étais pas encore tout à fait encline à me coller à elle. Ma timidité gardait le dessus. Alors, en gardant mes yeux fixés sur l’eau qui nous entourait à présent, je pris le temps de lui répondre tandis que je listais les créatures que j’avais déjà croisées dans ces eaux depuis mes vingt ans.

— Poissons, requins et dauphins, oui, c’est possible que nous puissions en voir, avec des phoques et d’autres oiseaux plongeurs. Je gardais un instant de silence tandis que mes lèvres s’étirèrent un peu. Nous pourrions peut-être apercevoir également des Kelpy, des Selkies et des Noirs des Hébrides.

Discrètement, je m’armais de ma baguette au cas où nous croiserions l’un de ces derniers. Pour autant, je gardais une allure détendue pour ne pas alarmer l’adolescente. Je crus bon de rajouter.

— Il y a énormément de Noirs des Hébrides sur les îles voisines. Ma famille les protège depuis des générations. Je coulais enfin un regard sur elle. Si tu veux, un jour je t’emmènerai en voir.

OK, alors, reprenons. Abigail MacFusty ne se sent pas à l’aise d’entrer dans un sous-marin alors qu’elle a déjà créé des liens avec les Selkies vivant autour de Soay, et elle invite une adolescente à aller voir avec elle l’une des races de dragons les plus dangereuses. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans ma tête ? Je me mordais la langue, un peu honteuse par ma proposition qui aurait pu effrayer n’importe qui. En réalité, j’étais à ce point attachée à mes protégés et aux diverses créatures magiques que j’avais un sens du danger tout à fait relatif. D’ailleurs, la balafre qui barrait ma joue étayait parfaitement cet état de fait.
Les pendules remises à l’heure par mon propre paradoxe, je me détendais un peu lorsque l’invention de mon épouse démarra. Si je me cramponnais d’abord à mon assise, je me détendais lorsque nous prenions de la profondeur. Ici, tout était beaucoup plus calme. J’adorais plonger pour ça. Lorsque j’étais sous l’eau avec de la branchiflore, mes pensées s’étiolaient, comme emportées par le courant de l’eau, et ne résidait plus qu’un silence absolu qui m’apaisait complètement. Je restais muette alors que nous dérangions un banc de poissons et, l’œil aiguisé, j’indiquais à Elida certaines algues magiques ainsi que leurs vertus. Si je connaissais les eaux qui entouraient mon île, je perdais petit à petit mes repères alors que nous nous éloignions de Soay. Fort heureusement, nous ne passions pas tout près des habitations des Selkies qui auraient pu croire en une trahison de ma part. Il me faudra plonger pour aller leur parler de tout cela.
Je gardais pour moi le fil de mes pensées jusqu’à ce que notre embarcation fût légèrement secouée. L’énorme masse noire qui apparaissait au milieu de l’écume fit tressauter mon cœur. Par instinct, je dégainais ma baguette, davantage pour protéger mes deux compagnes que pour faire du mal à la créature qui se contentait d’avaler une quantité impressionnante de poissons. L’œil violet fendu en deux nous aperçut. L’eau filtrait son grognement guttural menaçant en nous le faisant parvenir moins impressionnant qu’il ne l’aurait été à la surface. Attiré par la lumière, le dragon aux écailles noires pivota dans notre direction en s’aidant de ses ailes comme des nageoires et nous fixa, aussi intrigué que prêt à nous bondir dessus.
Par prudence, je lançais un sortilège de Désillusion. Un sortilège pour lequel j’excellais, car il me sauvait littéralement la vie lorsque j’exerçais à plein temps comme dragonologiste. Si le sous-marin ne disparut pas complètement, il se fondit davantage dans le décor. Par chance, nous passions derrière un relief. Lorsque le dragon s’élança à notre poursuite, il ne parvint pas à nous retrouver grâce à la cavité rocheuse. Les muscles tendus au maximum, le regard fixé, prête à lancer un nouveau sortilège, je me détendais qu’une fois le dragon ait fait volte-face pour regagner la surface. Je poussais un soupir.

— Fascinant ! Il faut que je prenne des notes !

Aucune notion du danger… Sans plus attendre, j’attrapais un petit carnet et un stylo que je sortais de l’une des poches de mon manteau et griffonna rapidement sur une page encore vierge. Je n’avais pas toujours la notion des priorités, surtout lorsqu’il s’agissait de dragons. Une fois mes notes prises, je relevais la tête pour croiser le regard de Harper. Un peu timidement, je rajoutais à l’attention d’Elida.

— Euhm… ils sont… plus impressionnants sur terre. C’était censé la rassurer ça ? Je corrigeais. Je veux dire… je sais mieux comment les observer en sécurité sur terre.

Peu certaine que je parvienne vraiment à la rassurer, je coulais un regard un peu embarrassé en direction de l’adolescente tout en rangeant mon carnet. Il fallait dire que ce n’était pas tous les jours que je pouvais observer un Noir des Hébrides sous l’eau ! Finalement, cette invention n’était pas si mal. Je souris un peu.
Une fois arrivée, je sortais de l’engin non sans pousser un soupir de soulagement. Si j’avais refusé de travailler au Ministère ou dans un bureau, c’était parce que je préférais le grand air. Peut-être étais-je un peu claustrophobe ? Le pied dans le sable, je laissais ce dernier avaler un peu ma chaussure tout en me tournant vers Harper.

— Un… ? Ah, euh, oui, bien sûr.

Je fouillais dans le sac à dos que je trimballais partout et y enfonça carrément mon bras entier.

— Saleté, il est où ?

Je plongeai ma tête dans le sac, bras compris. Les sortilèges d’extension c’était pratique, mais pas tout le temps.

— Ah !

Je brandis mon panier d’un air victorieux.

— A nous les pancakes !

Dans un geste souple, je replaçais mon sac sur mes épaules en dégainant la liste de courses. Je me mis en marche pour sortir de la plage, la timidité un peu envolée à présent que je me retrouvais dans un espace ouvert, comme si la nature sauvage de ces lieux me permettait à moi aussi de m’épanouir comme une fleur. Mallaig était un petit port de pêche. Les maisons blanches s’accrochaient aux rochers face à la mer comme des huîtres. L’eau clapotait sur les nombreuses coques des bateaux de pêche tandis que sur les quais, un marché animait la région. Au-dessus de nous, les oiseaux semblaient rire de par leurs cris singuliers, et au-delà des habitations, la nature reprenait immédiatement ses droits avec une herbe verdoyante parsemée de fleurs violettes dans les bruyères. Alors que je grimpais sur les quais en secouant ma chaussure pour me débarrasser du sable, je souriais à Elida avec entrain.

— Bienvenue à Mallaig ! Nous allons prendre le temps qu’il faut donc, si tu as envie de voir quelque chose, profites-en. Nous avons la journée. Fort William est à moins de cent kilomètres, si tu as envie de visiter un peu. Bref, profitons !

Sur ces paroles, j’attrapais la main d’Harper pour la lui serrer avec tendresse avant que je ne les entraîne toutes deux aux premières étales du marché. Il y avait principalement des poissonniers qui vendaient leurs pêches du matin, mais il y avait aussi des bouchers, des boulangers et quelques maraichers. Parmi tous ceux-ci, il y avait également quelques vendeurs de souvenirs pour les quelques touristes qui s’aventuraient jusqu’ici, qu’ils soient moldus ou non.


 

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Sam 4 Nov - 13:30
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Voir l’intérieur de la mer à travers un hublot, c’est comme se transformer en poisson – ou tout autre animal marin – le temps d’un voyage. Maintenant que j’y pense, n’est-ce pas possible de nous transformer nous-même en poisson ? La Magie est capable de bien des choses. Si l’Animagie permet à un Humain de se transformer en un animal bien précis, il doit bien y avoir un sortilège permettant de choisir sa forme animale ! Ce serait sûrement amusant d’être un poisson. Mais pas très pratique de voyager en tant que tel si le but est, comme aujourd’hui, d’aller faire les courses.

À côté de moi, la première Madame Macfusty énumère les animaux puis les créatures magiques que nous pourrons, avec un peu de chance, apercevoir pendant le voyage. Des phoques ! Je n’y avais pas pensé. Enthousiaste, je tourne vers l’Adulte un regard souriant : se déplacer en sous-marin va être très instructif ! Mais ne risquons-nous pas de les déranger ? Non voyons, la professeure de sortilèges a sûrement pensé à une solution pour éviter cela. Rassurée à cette idée, je suis vite stupéfaite en entendant l’autre professeure parler de ces Dragons très agressifs. Là, ici, dans la mer ? Bah oui Elida, les Noirs des Hébrides vivent aux Hébrides…

Dans ma tête, les liens entre les choses se font parfois lentement, c’est évident maintenant. Mais tout de même, quelle chance ! Croiser un Dragon en allant faire les courses, ça ne peut arriver que très rarement. À moins que ce soit le contraire ? Après tout, Madame Macfusty dit qu’il y en a beaucoup dans les îles par ici, et que c’est sa famille qui les protège. Donc elle est professeure, directrice de Maison, et protectrice de Dragons ? Waou. Impressionnée, j’arrondis les yeux lorsqu’elle propose de m’emmener les voir un jour. Quoi, moi ? Voir des Dragons pour de vrai, en-dehors des livres ?

Assez stupéfaite, je ne trouve rien d’autre à faire que balbutier un petit « Ah, oh, heu, oui, avec plaisir. » Ce qui est vrai, bien sûr. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? « C’est gentil, merci ! » La Cheffe du sous-marin, quant à elle, vient nous demande si nous sommes prêtes, et j’ai à peine le temps de hocher la tête qu’elle siffle déjà dans son sifflet. Intriguée, j’analyse rapidement le bruit qui suit – des hélices ? Comme aux avions ? Ainsi, le sifflet commande le sous-marin ? Ce n’est pas un sous-marin classique, c’est sûr ! Vous ne trouverez jamais chez les Moldus un engin qui fonctionne au son d’un sifflet.

L’idée est à la fois amusante et impressionnante. Est-ce l’Adulte qui l’a conçu de cette manière ? Ou est-ce simplement un modèle de sous-marin magique, vendu chez les Sorciers ? J’ai bien envie de poser la question, mais je n’ose pas et je l’oublie assez rapidement, le regard happé par le paysage marin qui se met à défiler sous nos yeux. Je n’y connais pas grand-chose, simplement capable de dire que nous voyons des poissons et des algues, mais j’écoute attentivement Madame Abigail me parler de certaines de ces algues que nous croisons. La Magie se cache aussi dans les mers et océans, sous les yeux des Moldus depuis toujours…

Maintenant ils le savent, sans pour autant connaître, et beaucoup ne veulent qu’une chose : leur disparition. Une réaction bien étrange à mes yeux. Mais pas le temps d’y penser plus longtemps ! Car devant nos yeux, une immense silhouette noire apparaît, dévorant des poissons par dizaines – ou centaines peut-être même ? Ébahie, je contemple le Dragon avec curiosité tandis qu’un grognement se fait entendre : respire-t-il dans l’eau, ou est-il capable de gronder sans respirer ? Et combien de temps est-il capable de rester dans l’eau ? Il ne semble pas y penser, se tournant vers nous au lieu de chercher à remonter dans le ciel.

Oups. On le dérange, non ? À passer ainsi dans l’eau, entre des bancs de poissons, à travers des bancs de poissons. C’est moins pratique pour lui… Sait-il seulement que l’engin est un sous-marin ? Ou bien nous prend-il pour une sorte de poisson immense ? Si c’est le cas, il va sûrement tenter de nous dévorer. Un peu inquiète, je n’ose pas bouger, ni même poser de questions. Si on fait la statue, on ne l’intéressera plus, si ? Je ne sais pas comment il réfléchit, mais il finit par s’en aller. Waou ! Sacré rencontre ! Madame Macfusty semble très contente, elle sort même de quoi noter rapidement quelques petites choses.

Et puis, finalement, elle vient expliquer que ces Dragons sont plus impressionnants sur terre. Plus qu’il l’était déjà là ? Je fronce les sourcils, perplexe : comment est-ce possible ? Il était déjà très impressionnant dans l’eau – il a quand même avalé énormément de poissons en même temps ! Sans trop comprendre ce qu’elle veut dire, je hoche la tête par politesse lorsqu’elle assure savoir les observer en sécurité sur la terre. « Et vous le faites souvent ? » C’est sûrement en long travail que d’étudier des Dragons ! Pourtant, elle a déjà deux métiers. Elle est vraiment très forte !

Le Dragon parti, le reste du paysage marin se propose de nouveau à nos yeux tandis que le sous-marin finit son voyage. Il sait donc où nous allons ? Curieux engin. La Cheffe du voyage s’occupe de l’ouvrir, et nous voilà dehors, sur un nouveau ponton et sous un ciel un peu plus ensoleillé qu’à notre départ. C’est finalement un beau jour pour aller au marché ! Même si la pluie n’empêche rien – ce n’est que de l’eau, comme disait Maman Sidney, et l’eau ça mouille et puis ça sèche. Curieuse, je regarde autour de nous tandis que la deuxième Madame Macfusty parle de fonds marins et d’air frais.

Je tourne la tête vers elle pour assurer avec enthousiasme que « C’était super ! ». Et, telle Mary Poppins, Madame Abigail se met à chercher un panier sans sac, ce qui lui prend un peu de temps. Alors j’en profite pour étudier rapidement le petit port, aux couleurs assez surprenantes. Devant les maisons blanches et sur l’eau bleutée, plein de petites barques colorées sont installées, comme pour amener couleurs et chaleur dans un village aux couleurs neutres et froides. L’ont-ils fait exprès ? Nous ne le saurons sûrement jamais. En tout cas, l’ambiance reste bien animée entre ces drôles d’oiseaux agités et le marché un peu plus loin.

Une fois le panier trouvé, c’est par là-bas que nous partons, après tout il nous faut de quoi faire des pancakes, ce sont les Adultes qui l’ont dit ! Je les suis toutes les deux, attentive à ne pas les perdre et à bien écouter la Dame aux Dragons très enthousiaste. Je ne connais pas l’endroit, bien que j’ai déjà entendu parler de Fort William. À l’école moldue sûrement ! En tout cas, si elle propose de visiter un peu, c’est qu’elle le pense n’est-ce pas ? Même si cent kilomètres, ça me paraît beaucoup pour marcher. Mais je hoche la tête en souriant, « D’accord, merci ! »

Je n’ai pas envie de les embêter à vouloir aller voir ceci ou cela, mais il faut bien admettre que découvrir cet endroit est bien tentant. Parcourir le marché est déjà un bon début ! De quoi avaient-elles parlé ? De la farine et des œufs. Je lève la tête vers les oiseaux du port avec une moue pensive, demandant à voix haute si « Les gens d’ici mangent les œufs de ces oiseaux ? Ou ils ont quand même des poules ? » On ne peut pas tout faire : élever des poules et pêcher du poisson, ça fait beaucoup. Mais peut-on faire des pancakes avec des œufs autres que ceux des poules ? Chez mes Mamans, on n’a jamais essayé.


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Mer 8 Nov - 20:48


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Abigail manqua de se faire avaler par son sac à  main puis, main dans la main, les deux épouses s'éloignèrent de la plage en compagnie d'Elida. Harper réprima un frisson en jetant un dernier coup d'oeil sur la surface ridée de l'océan Atlantique. Manquer d'avoir croisé des kelpys, des selfies ou autres créatures indécises entre la vie et la mort, lui donnait froid dans le dos. Harper ne supportait pas l'indécision, aussi l'idée de se situer entre le palpable et l'impalpable était insupportable.
Les voici à Mallaig. Par chance, le ciel restait clément, seulement parcouru de nuages gris s'étiolant sur un ciel blanc. Leurs imperméables les protégeaient du vent mordant qui frappait parfois sans crier gare, manquant de geler les bouts du nez, déjà particulièrement bien rosés. Elles déambulaient entre les étales protégés de la pluie par de simples tentures. Les narines étaient malmenées par l'odeur percutante du poisson, avant de passer sans transition à celle de la chair fraîche des étalages du boucher. Harper réprima un haut-le-corps, regrettant de s'être empiffrée, encore une fois, au petit-déjeuner.
— Aucune idée, répondit-elle à Elida. Je me suis toujours contentée des oeufs de poules.
Elle espérait qu'Abigail n'ait pas l'idée loufoque de goûter des oeufs bizarres. Devant un étale recouvert de paille humide où s'enfonçait quantité d'oeuf, Harper pressa le pas.
— Tu es en sixième année Elida, as-tu déjà posé tes options pour ton orientation ? demanda soudainement Harper en s'intéressant à un stand de lithothérapie.
Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas détraqué de minéral. Peut-être pourrait-elle investir ses idées frivoles sur l'une de ses pierres pour l'offrir à Elida, en guise de bienvenue ? Elle cherchait la pierre parfaite pour leur nouvelle protégée, mais, comme elle hésitait et qu'elle ne supportait pas ça, elle acheta les cinq pierres qui l'inspiraient, elle verrait bien plus tard laquelle sera l'heureuse élue.
Une brise légère colporta les effluves de poisson et de viande fraîche en même temps. Harper se sentit verdir. Mais une vision soudaine soulagea instantanément ses maux d'estomac. Décidément, la journée s'annonçait bien bonne !
— Mais qui voilà ? s'exclama Harper en ricanant.
Elle lâcha la main d'Abigail. L'homme qu'elle venait d'interpeller se planta droit comme un piquet devant les deux femmes et la jeune fille. Certainement aurait-il préféré se jeter depuis la falaise la plus proche plutôt que de faire cette rencontre.
— Archiducon McKenzie, bonjour !
Nouveau ricanement. Harper lui donna une grande tape dans le dos en guise de salut.
— Alors, pas trop déçu de t'être fait coiffer au poteau, si tu vois ce que je veux dire ?
Elle le gratifia d'un clin d'oeil en lui donnant un coup de coude dans les cotes.
— Allez, on se voit à la prochaine fête des voisins, bisou !
Ou pas. Elle lui aura bien tordu les testicules pour l'entendre couiner comme un animal. Le visage de l'héritier des Mckenzie vira aux cramoisies. Harper, elle, poursuivait sa balade au milieu des étales, le laissant planté-là. Bienvenue chez les Macfusty, Elida Sutton. Tu ne vas pas t'ennuyer, promis.
 

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Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

Les doigts entremêlés à ceux de Harper, je ne me dépêtrais pas du sourire affiché sur mon visage alors que je voyais Elida s’ébattre à côté de nous. En acceptant son dossier, en devenant famille d’accueil, nous nous étions promis de tout faire pour que le mineur qui nous serait confié se sente en sécurité et bien entouré. Si nous avions encore nos preuves à faire concernant Elida, j’étais tout de même satisfaite de ces premières heures passées ensemble. L’élève de Serdaigle semblait être douce, attentionnée et elle dégageait une candeur à laquelle je n’étais pas complètement insensible. Alors, quand elle m’avait demandé si ça m’arrivait souvent d’observer les dragons sur terre, j’avais répondu le plus simplement du monde, avec ce sourire que je n’accordais qu’à mes proches, que lorsque je parlais de dragons aux personnes réceptives de ma passion : c’est mon travail.
Une réponse qui ne précisait pas le nombre de fois où je me rendais sur le terrain, mais qui sous-entendait que c’était très régulièrement. À dire vrai, à l’époque où j’étais dragonologiste à plein temps, j’y passais mes journées. Maintenant que j’occupais mes fonctions d’enseignante et de directrice à Poudlard, j’avais moins de temps en ma possession, mais sitôt que mon temps libre se manifestait, je sautais sur l’occasion. Surtout qu’en tant que nouvelle responsable du clan MacFusty, il m’incombait la tâche de protéger les Noirs des Hébrides, et s’il y avait des dragonologistes et des magizoologistes que j’employais, je me devais de me rendre sur le terrain.

Le nez en l’air, je me plongeais dans les nuages encore chargés d’eau qui trônaient au-dessus de nos têtes tout en savourant les diverses odeurs que dégageait le marché. Poisson, peu ragoutant, mais épices, miel et même certains tissus ravivaient mes sens. J’étais sensible à ce qui m’entourait. En entendant la jeune femme, je baissais les yeux sur elle non sans pouffer de rire.

— Je ne crois pas que les œufs de ces oiseaux soient comestibles. Et de toute façon, nos poules font très bien le job. Nous avons surtout besoin de… euh… Je dégainais la liste de course. De miel, de beurre, de farine, de pain, de céréales pour le petit-déjeuner, de café et euh… de confitures…

Je regardais mon épouse.

— Gaol, tu as déjà mangé toutes les glaces ? On n’en avait pas racheté la semaine passée ?

Je n’étais pas encore tout à fait habituée à vivre à deux, et surtout, je n’étais pas habituée que ma chère et tendre soit un véritable gouffre à nourriture. J’allais enchaîner sur le fait qu’elle avait à nouveau laissé les pots vides dans le congélateur lorsqu’elle se déroba en s’adressant à … J’arrondissais les yeux. Et ma bouche s’ouvrit en voyant le panache avec lequel elle le coiffait encore au poteau. J’aurai aimé lui faire signe de se taire, mais, à quoi bon ? Elle était lancée, et je savais qu’elle avait sa fierté de lionne. Pour autant, je roulais des yeux, non sans rougir. Quelle angoisse ! à la dérobée, je croisais le regard d’Elida, et lorsqu’Harper s’éloigna, je soupirai et me rapprochait de l’héritier du clan MacEnzie.

— Bonjour, désolée pour ça. Ne te formalise pas s’il te plaît.
Il me fixa. Après la surprise, sa fierté hautaine reprit le dessus.
— Tu as préféré ça à moi ?
Je reculais le visage en plissant le nez.
— Je ne vais pas revenir sur mon choix. Et tu sais que j’aime ta façon de travailler dans la dragonologie avec les MacFusty.
— Mouais, ben tâche de la museler la prochaine fois !
Piquée au vif qu’il parle ainsi de mon épouse, je ne retins pas ma verve.
— J’ai été claire avec toi un nombre incalculable de fois, mais tu as insisté ! Ne rejette pas la faute sur moi, et encore moins à Harper, sinon, tu auras affaire à moi !
Il ricana.
— Ah bon ? Et qu’est-ce que je risque ?
Un voile menaçant ombragea mon regard déjà sombre.
— Ne joue pas sur ce terrain Archi’. Je souhaite que notre relation reste professionnelle et saine, je te l'ai déjà dis mille fois.

Je lui tendis la main pour enterrer la hache de guerre. D’expérience, MacEnzie savait qu’il ne fallait pas s’attaquer à ce que j’aimais, et il savait qu’il était en tort. Puisqu’il hésitait, je rajoutais enfin en désignant Harper du menton.

— Je lui toucherai un mot.

Il acquiesça et d’un commun accord, nous nous quittions sans plus de cérémonie. En secouant la tête, je rejoignais mon épouse et lui reprit la main sans parvenir à cacher un sourire amusé.

— T’es impossible, tu sais ça ?
Je me tournais vers Elida pour lui faire un résumé grossier.
— Cet homme est l’héritier du clan MacEnzie. Il vouait être mon prétendant, mais je l’ai toujours repoussé, malheureusement, il a insisté… et évidemment, il a mal digéré notre mariage.

Je la poussais délicatement de l’épaule, puis m’arrêta devant un commerçant pour entamer les courses. Après plusieurs achats, nous passions devant un étale de pierres. Je m’y arrêtais. J’aimais beaucoup la lithothérapie même si je n’y comprenais pas grand-chose. J’appréciais davantage ne pas être envoyée dans un cristal malencontreusement trafiqué par Harper. Curieuse, je parcourais les étiquettes explicatives et fut intriguée par l’une d’elles. Je la lus à voix haute.

— « Pierre d’avenir. Pour consulter l’avenir sans voyance ».

Poussant la curiosité jusqu’au bout, j’attrapais l’une des pierres au creux de ma main. Elle se tinta de rose et de rouge, et un visage indistinct apparut. Subitement stressée par le résultat, je la reposais vivement, comme si elle venait de me brûler.
Ah, oui. Ça. Il fallait en toucher un mot à Elida.
Soudainement mal à l’aise, je me raclais la gorge en fuyant le regard des deux femmes qui m’accompagnaient et, l’air de rien, à savoir que je jouais très mal la comédie, je m’adressais à Elida, la voix un peu tremblante.

— Est-ce que quelque chose t’intéresse ?

Un peu mal à l’aise et décontenancée, je me collais à Harper, parce que sa présence avait le bénéfice de me détendre instantanément. Si je me réjouissais de notre projet d’avenir familiale, je ressentais toujours cette pointe d’angoisse dont je ne parvenais pas à me dépêtrer.
 

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C’est son travail. Même si ce n’est pas vraiment la réponse que je pensais avoir – un nombre de fois par semaine ou par mois – je n’insiste pas : cela ne se ferait pas. Et je ne veux pas paraître malpolie ou indiscrète… Sinon, c’est sûr, elles ne voudront plus de moi. Qui voudrait s’occuper de quelqu’un de désagréable ? Je peux tout de même en déduire qu’elle va souvent observer les Dragons, puisque c’est son travail. Sinon, ce serait un bien étrange métier ! En tout cas, c’est un travail qui doit lui plaire car elle sourit en répondant, alors je hoche la tête tandis que nous terminons le trajet en sous-marin.

Une fois nos pieds sur terre, c’est une nouvelle question bien intrigante qui m’assaille : quels œufs peuvent bien manger les gens qui travaillent au porte ? Madame Harper, comme moi et mes Mamans, n’a jamais essayé d’autres œufs que ceux des poules. En même temps, cela se comprend ! Pourquoi aller chercher ailleurs alors qu’il est facile d’avoir des poules ? Quant à la Dame aux Dragons, elle semble penser que ceux des oiseaux d’ici ne se mangent pas. Tous les œufs ne se sont donc pas comestibles ? Sont-ils dangereux ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, pour nos pancakes, on aura les œufs des poules qui vivent sur l’île.

Pas vraiment satisfaite de cette réponse hypothétique, je me promets d’aller me renseigner à la bibliothèque dès que possible. Je ne peux pas rester sans information précise ! Et c’est forcément écrit quelque part, dans un des nombreux livres que possède l’école. En attendant, les courses. La première Madame Macfusty est aussi organisée que Maman April – la voir sortir sa liste de course fait remonter le crabe et sa petite pince autour de mon cœur. Mais bon, je suppose que tout le monde fait ça… Alors j’écoute, un peu étonnée d’entendre parler de glace. En automne ? Qui mange des glaces alors qu’il pleut et qu’il fait froid dehors ?

Manifestement, la professeure de Sortilèges. Madame Abigail aussi a l’air surprise, ou plutôt, surprise qu’il n’y en ait déjà plus. Est-ce qu’on peut en déduire que Madame Harper aime beaucoup la glace ? Moi, c’est ce que j’en retiens. Elle est surprenante cette Adulte, mais ça je commençais déjà à le comprendre – on vient de voyager dans son sous-marin quand même… Il n’y pas grand monde qui fait ça. Et sûrement pas grand monde non plus qui attaque si soudainement un pauvre monsieur qui n’avait rien demandé. J’ai beau comprendre de leur échange qu’ils se connaissent, en réalité je n’en comprends pas grand-chose.

Les yeux ronds, je tourne un regard intrigué vers l’Adulte aux Dragons qui finit par soupirer. Et elle s’en va discuter à son tour avec l’Inconnu, alors je reste en retrait sans trop savoir que faire. Rejoindre la professeure de Sortilèges qui s’est déjà éloignée, ou attendre ici ? Ne voulant pas avoir l’air d’écouter, ce qui serait malpoli, je préfère la première option. Ceci dit, le monsieur n’a pas l’air très content, et la première madame Macfusty nous rejoint rapidement. Je hoche la tête devant l’explication qu’elle me donne : tout s’explique ! Sauf l’étrange manière de s’adresser à lui, mais je suppose que chacun a sa façon de faire.

De toute façon, chercher à comprendre les adultes est bien trop compliqué. Il vaut mieux parfois laisser tomber… Et se concentrer sur les courses pour les pancakes. L’avantage d’un marché, c’est qu’on trouvera tout – sauf peut-être la glace, mais il y a des magasins. Avec Poudlard et la Magie, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été au marché. J’en avais presque oublié comment c’était… La foule et l’animation sont très différentes de l’école, mais j’aime bien. C’est intéressant de voir tout ce qui peut se vendre, même si l’étal de pierres auquel s’arrêtent les deux Adultes me paraît bien surprenant. Qui achèterait des pierres ?

Il suffit de se promener en campagne pour trouver tout un tas de cailloux plus ou moins petits, plus ou moins ronds, plus ou moins lisse. Quoiqu’on trouve beaucoup moins de couleurs que les différentes pierres proposées ! Et, apparemment, celles-ci semblent avoir des pouvoirs. Intriguée, je me penche un peu en avant pour lire les descriptifs. Sommes-nous dans un village Sorcier ? Cela me paraît bien étrange… Je relève la tête pour interroger discrètement une des deux Adultes, mais je suis devancée par madame Harper qui s’interroge soudainement sur mon orientation. Prise de court, je me redresse, « Ah, heu… Je ne sais pas vraiment non… ».

En vérité, il y a bien plusieurs métiers qui pourraient me plaire. Mais comment choisir ? Comment savoir ce qui me plairait le mieux ? Comment savoir ce que je peux réellement faire ? Comment savoir si je saurais mieux soigner des créatures magiques ou écrire des histoires ? C’est bien compliqué. « Comment avez-vous su que vous vouliez faire professeur ? » Savoir cela ne pourrait que m’aider, n’est-ce pas ? Les adultes sont souvent de bons exemples, même s’il faut toujours en avoir plusieurs. Après tout, personne n’est parfait !

Et pendant ce temps, madame Abigail attrape une des pierres qui se colore. Oh ! Alors ce sont vraiment des pierres magiques ? Ça n’a pas l’air de plaire à l’Adulte puisqu’elle repose bien rapidement la pierre avant de me demander d’une voix étrange si quelque chose m’intéresse. Étonnée, je tourne la tête vers elle, « Je ne connais aucune de ces pierres… C’est la première fois que je vois tout ça ! » Avec Maman April, on restait du côté des stands de nourriture sur le marché. Mais, piquée par la curiosité, je demande « Est-ce que… Ce sont des pierres vraiment magiques ? »

J’insiste sur le vraiment, n’osant pas prononcer le mot Sorcier au cas où ce ne serait pas le cas.



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La profusion des effluves, allant de l’odeur forte du poisson fraîchement mort aux bouquets d’herbes aromatiques suspendues au-dessus d’une étale de condiments divers et variés, insensibilisait ses pauvres narines. Harper renifla plusieurs fois, seule la froidure de l’air meurtrit ses cloisons nasales sans distinguer une quelconque fragrance particulière. Après son altercation avec l’héritier des MacKenzi, elle fut rapidement rejoint par Elida pendant qu’Abigail bouclait l’affaire de ce mal éduqué d’Archibald. Devant le stand de lithothérapie, Harper interrogea Elida sur son avenir. En vérité, la question était assez maladroite, Harper s’en apercevait. Contrairement à son habituelle aisance dans n’importe quelle situation, l’accueil de la jeune orpheline la plongeait dans un océan d’ignorance et d’incertitude. Faire la conversation l’aidait à faire bonne figure. Elle inspectait un lot de micas d’apparence ordinaire, d’aussi pauvre vertu qu’on prêtait généralement à ce minéral, deux doigts sur le menton, l’air soupçonneux. Chez les sorciers, rien n’était jamais ordinaire, même la plus ordinaire des pierres.
– En vérité, je suis devenue professeur par hasard, avoua-t-elle en détournant son attention des pierres pour poser ses yeux bruns de chat sur Elida. J’avais besoin d’un job, et j’ai toujours eu une certaine prédilection pour les sortilèges.
Elle haussa les épaules.
– On peut dire, quelque part, que je ne l’ai pas fait exprès.
Elle se fendit d’un large sourire, puis désigna de l’index le panier de micas.
– Ce sont des graines de feu ? demanda-t-elle, intriguée, à la commerçante.
– Parfaitement ! répondit celle-ci avec un enthousiasme certain. La semaine dernière, elles sont arrivées sur le marché à un prix dérisoire. Des moldus les ont extraits en pensant que c’était des vulgaires micas pour construire les pavés de leurs rues.
La commerçante s’esclaffa.
– Le ministère a eu du travail par-dessus la tête pour régler cette affaire. Ensuite, fallait écouler les stocks.
Harper n’était pas bête. Hors de question d’acheter pareille pépite devant son épouse.
– Cette histoire est passionnante ! déclara-t-elle avec entrain en lui décochant un clin d'œil complice.
Aussitôt, elle fit mine de se désintéresser des pierres. Heureusement, Abigail était occupée à contempler une pierre qu’elle reposa bien vite sur l’étale. A la question d’Elida, Harper répondit :
– Sur ces îles vivent principalement des sorciers. La présence des dragons rend notre présence nécessaire, pour ne pas dire obligatoire. Les clans, en plus de prendre soin des Noirs des Hébrides, s’acharnent à cacher leurs existences aux moldus qui vivent reclus dans le coin. Ces pierres sont bel et bien magiques.
Gentiment, Abigail demanda à Elida si quelque chose l’intéressait. Harper désigna des cristaux blancs aux reflets bleutés :
– Regardez ceux-là, les interpella-t-elle, intéressée. On dirait des montagnes enneigées miniatures.
- Ce sont des solidaires, commenta la marchande en sortant un petit miroir sans encadrement qu’elle posa à plat sur la table. Et les solidaires, elles aiment bien les reflets. Parce qu’il se crée un Solidaire tous les kilomètres à la ronde, ils se sentent rapidement bien seuls. Alors, on les pose comme ça, là, sur la face miroitante, et ils peuvent se contenter de leur reflet pour compagnie.
Harper se gratta le crâne, incrédule.
– Pourquoi ne pas les mettre en présence d’autres solidaires ? demanda-t-elle.
– C’est le but ! assura la marchande.Mais on n’est pas obligé. Ce sont des pierres rares, difficiles à trouver. Mais mises les unes avec les autres, on dirait qu’elles se reproduisent. D’autres solidaires apparaissent, beaucoup plus rapidement que s’ils naissaient éparpillés seuls dans la nature.
– Pourquoi ne fait-on pas de cultures de solidaires alors ?
– Parce que ces pierres n’ont d’autres vertus que d’être seules et sans effets apparents sur l’être humain. D’après certains spécialistes, ils agiraient sur les animaux, mais rien n’a jamais été prouvé.
– Je ne sais pas pourquoi, mais ces montagnes miniatures me font de la peine.
Il y en avait trois sur l’étale de la commerçante qui avait l’air ravie de l’intérêt particulier qu’éprouvait Harper pour ces pierres a priori inutiles.
– Donc, vous dites qu’elles ne font rien d'autre que d'apparaître seule dans la nature, éloignées les unes des autres et que lorsqu’on les mets ensemble, elles activent la production de leur semblable ?
– C’est ça ! approuva la marchande, rayonnante (allez comprendre). Elles n’aiment pas l’eau, préfèrent les endroits secs et brillent à la lumière de la lune.
– D’accord, je prends les trois, conclu Harper. Elida ?
Harper interrogea la jeune fille du regard, attendant son verdict sur une pierre de son choix.
 

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Lun 22 Jan - 13:26


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Octobre 2021

La mine souriante, j’écoute la conversation entre Harper et Elida. Si la jeune femme souhaitait obtenir de bons conseils sur son avenir en questionnant mon épouse, elle déchanterait sûrement. Cela dit, Harper avait un parcours tout à fait intéressant, non pas fait d’échecs, comme elle pouvait le penser, mais plutôt d’expérience. Mon chemin avait été bien moins imprévisible et on ne peut plus tracer. Oh, je ne me plaignais pas, j’adorais ce que je faisais, quoique la note professorale était la seule surprise qui surprenait le tableau de ma vie.
Alors que je regardais les pierres, je répondais à la suite de mon épouse.

— Quant à moi, j’ai toujours su que je voulais devenir dragonologiste. Les créatures ont toujours été ma passion, mais ma préférence a toujours été avec les dragons. Devenir professeur et directrice est… je remuais un peu les épaules. Disons, une expérience.

Pour cacher une tragique vérité dont je ne voulais pas parler. Si je suivais une psychothérapie depuis peu, certaines choses de ma vie étaient encore trop douloureuses pour que je puisse en parler ouvertement à cette jeune femme qui venait à peine de nous rejoindre.
Alors absorbée par la pierre que je venais de saisir, je n’entendais que distraitement le dialogue entre la vendeuse et Harper, sans l’écouter. Quand je reposais la pierre, je croisais les yeux illuminés de la vendeuse, comme si elle avait deviné ce que j’y avais vu. Son sourire accrut sensiblement et me mis davantage mal à l’aise. Je préférais donc continuer à chiner tout en écoutant Harper parler des Îles Hébrides et donc, des pierres. À moi de sourire.
Si Harper venait ici depuis son enfance, parce que nous étions tout le temps fourrées ensemble, elle n’était pas native de ces îles. Aujourd’hui, elle en parlait comme si c’était le cas. Comme si elle était une véritable MacFusty. Mon cœur s’emballa de fierté et d’amour pour cette femme au visage tout en angles et si harmonieux. Je la contemplais avec admiration quand elle attira notre regard sur trois pierres particulièrement étranges. Si la description de la vendeuse me fit hausser les sourcils, je compris où voulait en venir Harper.

— Les pierres peuvent chanter, murmurais-je pour moi-même alors que mes propos furent tout de même audibles pour Elida et Harper.

Curieuse, je pointais du doigt une pierre d’un vert émeraude un peu terne.

— Et celle-là ?
— C’est une pierre de vérité, explique la vendeuse qui la prit dans sa paume. Le vert à l’intérieur se stria sensiblement, comme si la matière vivait. C’est un engagement un peu moins violent que le serment inviolable. Il vous suffit de prononcer une promesse à quelqu’un. Si elle est sincère, le vert de la pierre va s’accentuer. Si la promesse n’est pas sincère ou qu’elle s’étiole dans le temps, le vert se ternira jusqu’à ce que la pierre devienne noire comme une roche de lave.
— C’est à usage unique ? Pour une seule promesse ?
— Tout à fait.

Je réfléchis à toute allure en me mordant l’ongle de l’index. Peut-être que cette pierre pourrait jouer un rôle majeur dans notre relation avec Elida.

— Vous pouvez la joindre aux Solidaires.

Décidais-je avant de regarder Elida en patientant qu’elle fasse son choix, si elle voulait en faire un. Elle n’avait aucune obligation, la lithothérapie n’était pas forcément pour tout le monde et peut-être qu’Elida avait une aversion accrue pour les pierres.
Pour autant, je ne lui mettais aucune pression. Qu’elle choisisse ou non, c’était son choix. Puis, nous repartîmes pour la suite des courses, le sac se remplissant petit à petit de denrées pour les jours prochains et surtout, pour notre petit-déjeuner de demain matin qui me faisait saliver d’avance.
Une fois arrivées à l’extrémité du marché, je regardais les hauteurs, un peu conquérante.

— Venez.

Invitais-je les deux jeunes femmes à me suivre alors que je quittais la ville en me faufilant entre deux maisons de chaumes. Un petit sentier de terre serpentait jusqu’au sommet de la colline. Je le pris sans la moindre hésitation. Si j’étais petite et menue, j’avais de la ressource, habituée à gravir des sentiers de ce genre depuis que je me déplaçais à quatre pattes.
Le vent commençait à fouetter mes cheveux, mais il revigorait mes poumons comme s’il me donnait le courage dont je manquais pour la suite des événements. Il amenait avec lui l’air iodé et humide de l’océan qui s’étendait à présent à nos pieds comme une immense plaine bleue. Souvent, je me retournais pour observer la marche de mes deux compagnes avant de m’asseoir sur un banc au sommet de la colline. Un endroit offrait une vue imprenable sur la péninsule, l’océan et ses îles avoisinantes. Le cœur battant et la respiration rapide, je souriais béatement, pleinement dans mon élément. Je scrutais l’horizon jusqu’à pointer de l’index ce qui ressemblait à des oiseaux de là où nous nous trouvions.

— Des Noirs des Hébrides.

Le couple de dragons prit de la hauteur et disparut dans l’intensité des nuages au-dessus de nous. Je contemplais l’endroit où ils avaient disparu comme si je pouvais encore les voir, le sourire figé aux lèvres puis je me redressais et croisai les yeux bruns de mon épouse. D’un air entendu, je commençais.

— Nous avons quelque chose d’important à te dire, Elida.

Je sortais la pierre émeraude de ma poche.

— Mais rien ne changera. Tu resteras avec nous.

Affirmais-je sans le promettre encore.

 

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Le hasard. Ainsi, la professeure de Sortilèges n’avait pas vraiment choisi d’en être une. C’était là, alors elle l’a fait. Ça ne m’aide pas vraiment… N’est-on pas censé choisir un métier pour faire nos études selon celui-ci, plutôt que de prendre ce qui est libre lorsque vient le besoin de travailler ? Un peu perplexe devant cette réponse, je finis par hocher la tête. Après tout, si elle fait un métier, c’est que sa méthode a fonctionné… Peut-être n’y a-t-il pas une seule bonne manière de faire ? Après tout, la deuxième madame Macufsty, elle, a toujours su ce qu’elle voulait faire – dragonologiste. Et pourtant, la voilà aussi professeure.

Elle parle d’expérience, et de nouveau je hoche la tête : peut-être qu’en fait, il n’y a pas de chemin tout tracé, mais des expériences diverses et variées à faire au fil du temps. Satisfaite de cette conclusion, je la note dans un coin de ma tête et viens écouter les explications de la vendeuse à propos des pierres désignées par madame Harper. Quand même, pour parler de Moldus et de ministère, la Dame doit bien être une Sorcière ! Et les pierres, elles, doivent bien être magiques : sinon, à quoi bon s’embêter à les retirer de chez les Moldus ? Ce serait beaucoup de travail pour pas grand-chose.

La deuxième madame Macfusty vient éclairer ces quelques mystères qui me dérangeaient. Des Sorciers pour cacher les Dragons, c’est en effet plutôt logique, et des pierres tout à fait magique. Je me demande bien pourquoi on ne les étudie pas en classe, ces pierres magiques… Il semble y en avoir tellement ! Ce serait un cours bien intéressant. Mais tant pis pour l’école, car la Vendeuse devient elle-même professeure le temps de nous enseigner tout ce qu’elle sait sur ces pierres comparées à des minis montagnes enneigées – c’est mignon. Surprise d’apprendre que les pierres aussi peuvent aimer des choses, j’écoute attentivement les explications.

Et même si je pensais être à peu près habituée à la Magie, je fais les yeux ronds en entendant que les pierres apparaissent toutes seules et semblent être capable de se reproduire. Mais enfin, ce sont des pierres ! Déjà, une pierre qui aime les reflets, c’est étrange, alors là… « Mais… Comment font-elles ?! » Et puis, pourquoi ce nom, Solidaires, si elles apparaissent toutes seules ? Y a-t-il déjà quelqu’un qui les a étudiées ? Ça vaudrait le coup de se renseigner. En tout cas, l’Adulte parle de spécialiste, alors il doit bien avoir des livres là-dessus ! Quoi qu’il en soit, les pierres magiques sont finalement très intrigantes.

Aussi intrigantes que le murmure de madame Abigail, qui semble les entendre chanter. Pourtant, j’ai beau tendre l’oreille, je n’entends rien. Est-ce comme les chauves-souris, chantent-elles avec des ultra-sons ? Encore un mystère à élucider. En attendant, une nouvelle pierre est expliquée – zut, j’aurais dû amener avec moi de quoi prendre des notes. Mais comment pouvais-je savoir ? Heureusement, cette pierre est moins étrange. Enfin, moins… Façon de parler, vous comprendrez. Puis, devant le regard des deux Adultes qui semblent attendre une réponse de ma part, je recule d’un petit pas en secouant légèrement la tête, murmurant simplement « Non merci. ».

Bien qu’intrigantes, ces pierres m’intimident un peu sans que je ne sache l’expliquer. Et surtout : que ferais-je d’une pierre, aussi magique soit-elle ? Je ne veux pas embêter les deux Dames qui ont la gentillesse de m’accueillir. Alors nous continuons les achats, le panier se remplissant jusqu’à ce que nous ayons tout trouvé. À la fin du marché, madame Abigail semble avoir une nouvelle idée, et c’est un petit chemin qui se met à guider nos pas jusqu’à une jolie colline. Je suis l’Adulte avec enthousiaste, plus que ravie d’y grimper : plus on est haut, plus on est proche des étoiles ! Même si en journée, on n’y voit pas grand-chose, cela reste mon petit plaisir.

Et puis, le paysage depuis un point en hauteur est toujours incroyable à observer. Malgré le vent qui continue de souffler avec engouement, nous arrivons tout en haut, suffisamment haut pour contempler l’eau agitée. Elle aussi, je l’aime bien. Les vagues puissantes ne se laissent jamais attrapées, aussi libres que le vent : personne ne peut jamais les arrêter. Et là-bas, au loin, deux silhouettes aussi petites que des oiseaux sont pointées du doigt par la première madame Macufsty qui assure que ce sont des Dragons. Impressionnée, je tourne la tête vers elle : « Vous arrivez à les reconnaître d’ici ? » Même si la distance rétrécit tout, les créatures semblent si petites…

Mais rapidement, ce n’est plus de Dragons dont nous parlons. Le soudain sérieux de la situation m’interpelle, alors je me redresse, un peu inquiète face à la pierre verte achetée un peu plus tôt – celle qui peut enregistrer une promesse. Quelque chose d’important ? Dans la vie, tout est important – mais certaines choses le sont plus que d’autres. Elles impliquent souvent des changements, des grands… C’est clairement le genre de phrase qu’auraient pu dire mes Mamans avant de me demander de partir… De nouveau, je recule d’un pas. Elle assure que je resterai avec elles, et pourtant, je reste sur mes gardes : les adultes savent mentir. Mais je hoche tout de même la tête pour montrer que j’ai bien compris, bien qu’hésitante : « D’accord. »



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Harper MacFusty
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Mar 13 Fév - 20:43


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Elida ne souhaita pas repartir avec une pierre de son choix. Pas grave ! songeait Harper. Bientôt, Soay serait recouvert d’une panoplie de pierre Solidaire, toutes pimpantes sur un parterre de miroirs… Harper rayonnait à la perspective de ce nouveau projet.
Leurs paniers chargés de provisions plus ou moins incongrus, les deux épouses Macfusty et leur protégée déambulaient sur le chemin de terre quand Abi les pria de les suivre dans la grimpée d’une pente revêche. Si Harper disposait d’une excellente santé physique, dotée de certaines facilités qui en ferait rager plus d’un, son goût pour l’exercice n’était pas au beau fixe. Tout le long de la montée elle souffla, râla, pesta ouvertement, gromela dans sa barbe. Elle demanda aussi de ralentir, réclamma de s'asseoir (on ne lui accorda pas), fit balancer ses bras devant et sur les flancs sans créer le moindre aérodynamisme et enfin, enfin ! le sommet de la colline, le bout du bout, la ligne d’arrivée, le terminus.
Le vent s’était levé, pas suffisamment pour dégager le ciel, mais assez pour entraîner leurs cheveux lâchés en haute voltige. Là, perchée sur la colline, Harper s’installa à même le sol, sans s’inquiéter de tremper son pantalon. Son regard croisa celui de son épouse qui, silencieusement, la questionna. Les traits anguleux du visage d’Harper s’étrécirent en guise d’assentiment. Abi se lança. Harper voyait déjà le tableau : la pierre de vérité était une excellente idée, parfaitement en adéquation avec la situation délicate. Pour autant, Elida se comporta comme si elle flairait un piège, et Harper s'efforça de conserver son air souriant pour ne pas céder à l'étonnement, de peur d’aggraver les craintes de leur protégée.
– C’est une bonne nouvelle, déclara-t-elle en espérant extirper Elida de cet état d’appréhension.
Lorsqu’elle recula, le cœur d’Harper s’alarma, bien qu’elle n’en démontra rien. Elle écarta rapidement ses mains qui trempaient dans la terre pour se dresser sur ses fesses trempées. Inutile de tourner autour du pot, n’était-il pas ?
– Abigail projète d'avoir un enfant, lança subitement Harper comme si elle espérait que, plus vite c’était dit, plus rapidement elle effacerait les craintes d’Elida. Enfin, “nous” projetons d'avoir un bébé, puisque nous sommes mariées, hein. Quoiqu’il en soit, si tout se passe bien dans le meilleur des mondes, le bébé arrivera dans plusieurs mois, il aura sa chambre, et si jamais tu as le sommeil léger, je connais un bon sortilège pour soulager tes oreilles et ton repos.
Elle esquissa un sourire amusé, presque forcé, en imaginant toutes les possibilités que la cervelle d’Elida pouvait entrevoir, rendant ses efforts pour l’apaiser efficaces.
– Nous espérions que tu puisses le ou la - disons le pour “le” bébé - considérée comme un membre en plus dans la famille et nous aimerions beaucoup que tu participes à son arrivée. Si tu es d’accord, bien sûr.
Le sera-t-elle ? Harper se souvenait le jour où elle apprit qu’elle allait avoir un ou une petite sœur. Sa mère vantait sa grossesse auprès d’une amie par téléphone, ne soupçonnant pas que son aînée puisse entendre la conversation. Elle se souvenait “je l’ai fait exprès là-bas pour que le bébé possède les mêmes dons… mais oui. C’était facile ! Ah ! Les hommes…”. L’estomac du professeur de sortilège se noua. Le stress, elle n’y était pas habituée. Ce genre de mauvais souvenirs, elle avait tendance à les enfouir. Pourtant, étrangement, alors qu’elle annonçait la grossesse de son épouse à la jeune fille qui désormais partageait leur vie, la réminiscence de cette blessure tambourina contre son crâne comme si tout ce qu’elle avait intériorisé lui faisait payer cette jetée aux oubliettes. Une inspiration infime lui permit de recouvrer ses esprits. Elida n’était pas la gamine de six ans qu’elle avait été en train de surprendre une conversation qu’elle interpréta (bien que justement) avec son raisonnement d’enfant. Et Elles, elles n’étaient pas Winnie Auburn car elles annonçaient une bonne nouvelle à Elida en la regardant droit dans les yeux. Harper se sentit bien bête d’avoir aussi soudainement défailli. Avec Abi, elles procédaient correctement. D’abord, elles avaient décidé ensemble d’accueillir un enfant dans leur foyer. Maintenant, elles proposaient à cet enfant une véritable vie de famille. Tout irait pour le mieux.
Harper s’en persuada.

 

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Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

A l’étonnement d’Elida alors que je reconnaissais les Noirs des Hébrides si éloignés, je lui souriais avec un air goguenard. Il y avait pourtant tant de différence entre le vol d’un oiseau et celui d’un dragon ! Je lui apprendrais, si elle le voulait.
Mais le moment n’était pas à la reconnaissance des battements d’ailes ou des mouvements de queue des animaux, mais à l’avenir. Elida vivait son premier jour avec nous, et, je l’espérais, pas le dernier ! Notre projet familial était proche. Tout proche. Nous avions reçu des réponses, les démarches étaient en route, et nous connaissions le dossier d’Elida. Inutile donc de lui cacher quoique ce soit dans la bonne intention de la préserver. Ça ne ferait qu’aggraver la situation. Nous voulions être sincères avec elle comme Harper et moi étions sincères entre nous. Pas de secret chez les MacFusty, surtout s’ils sont familiaux !
Alors, la pierre dans ma main, je laissais Harper expliquer. Je m’interdisais de rire alors que je la sentais confuse à s’en mêler les mots et se rattraper avec brio en concluant avec un sortilège. Du Harper tout craché, et c’était en partie pour ça que je l’aimais. Je croisais son regard, non sans surveiller les réactions d’Elida, debout à côté de nous. Ses quelques pas en arrière m’alarmèrent, mais je ne bougeais pas. Inutile d’en faire plus que nécessaire. Harper reprit, et j’acquiesçais pour abonder dans son sens. À mon tour, je reprenais pour éclaircir la situation.

— Nous avons conscience que ça fait peut-être beaucoup pour un premier jour, je te prie de nous excuser pour ça… mais nous avons entamé les démarches avant de savoir que tu nous rejoindrais. On connait les grandes lignes de ce que tu as vécu dans ton ancienne famille, et nous voulons te prouver, en t’en parlant tout de suite, que nous souhaitons que tu restes auprès de nous. Que tu as ta place. On ne veut rien te cacher, au contraire, comme l’a dit Harper, nous souhaiterions que tu participes à tout cela. Bien sûr, tu n’as rien à faire tant que tu ne le veux pas, il n’y a aucune obligation. C’est ton premier jour à nos côtés, il te faudra le temps pour trouver ta place parmi nous… mais nous ne voulons pas te mettre à l’écart dans ce projet. Au contraire !

Du calme Abigail. Ce n’est pas non plus un trouple. Je fermais les yeux pour calmer les palpitations qui secouaient ma poitrine. Je devais reprendre ma respiration pour me détendre, sinon j’allais me perdre dans un monologue de panique. Grand Merlin, avions-nous raison de parler de tout cela à Elida alors qu’elle nous avait rejoints seulement quelques heures plus tôt ? N’était-ce pas trop assommant ? Est-ce qu’elle partirait en hurlant, en appelant au secours les services sociaux et en nous fermant la porte à jamais, même à Poudlard ?
Nerveuse, je me pinçais la lèvre inférieure et mon regard croisa celui d’Harper. J’ignorais si cela me soulageait de constater qu’elle semblait aussi tendue que moi. Pour rajouter à notre bonne foi, je reprenais, la voix légèrement tremblante.

— Personne n’est au courant. Tu es la seule à savoir que nous avons ce projet. Je roulais des yeux en remuant les épaules non sans cacher un rire nerveux. En dehors du corps médical évidemment.

Une profonde marque de confiance. Nous ne connaissions pas Elida. Elle pouvait être une adolescente comme une autre, et dès demain, aller raconter à qui le souhaiterait dans tout Poudlard que les directrices de Gryffondor et Poufsouffle projetaient d’avoir un enfant. Bide total pour notre secret. J’ignorais si Elida se rendait compte de l’ampleur de ce que nous lui confions, mais j’avais la naïveté de voir toujours le bon en les gens. J’avais la naïveté de croire qu’elle avait sa place parmi nous tant qu’elle le souhaiterait. Gagner sa confiance ne sera pas facile, mais j’avais foi. Je voulais y croire !
Sans me soucier de salir mes vêtements, je rejoignais Harper par terre en me mettant à genoux à ses côtés. Tendrement, je glissais ma main libre sur sa cuisse et penchai la tête en la regardant. D’un commun accord silencieux, comme si nous étions douées de télépathie, je pris sa main de mes doigts qui tenaient la pierre.
De quoi avions-nous l’air, là, assises ou agenouillées en haut d’une colline devant une adolescente de Serdaigle, les cheveux en bataille à cause du vent, les vêtements noircis par l’herbe et la terre mouillée ? Non, ce n’était pas une demande de mariage. Non, ce n’était pas un trouple. Mais voilà, Harper et moi, on ne faisait jamais rien comme les autres. Elida l’apprendra bien assez vite.

— On peut te le promettre.

À ses mots, dans nos paumes jointes, la pierre scintilla, comme si elle attendait les mots qu’elles renfermeraient alors précieusement.

 

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C’est une étrange situation. Parler des Dragons et de la capacité à les reconnaître même de loin, puis tout d’un coup entendre parler d’un quelque chose, mais d’un quoi ? Quelque chose d’important d’après la Dame aux Dragons, sauf que pour le moment, c’est surtout quelque chose de mystérieux. De quoi faire monter l’inquiétude, la peur de revivre ce qui a déjà été vécu – devoir partir d’une famille. Je n’aime pas ça, les voir attendre sans parler, sans préciser ce qu’est ce quelque chose. Pourquoi, à la place, affirmer que je pourrais rester ? Que pourrait être ce quelque chose qui pourrait me faire croire que je dois partir ? Et pourquoi sortir cette pierre verte ?

Elles ne savent pas, apparemment, qu’affirmer une chose n’empêche pas de faire le contraire. Que quoi qu’elles disent, il y aura toujours dans ma tête un coin pour le doute et les questionnements inquiets. Après tout, si mes Mamans ont pu me demander de partir, qu’est-ce qui empêcherait ces deux adultes-là de faire de même ? Si ce qui se rapproche le plus d’une vraie famille en a le droit, pourquoi une famille qui n’est là que pour m’accueillir ne pourrait pas le faire ? La vérité, c’est qu’à un moment donné, les adultes en ont marre et peuvent nous faire sortir de leur vie sans même y réfléchir plus que cela… Toute chose à une fin, n’est-ce pas ?

Au sol, la professeure de Sortilèges vient interrompre le court silence pour assurer que c’est une bonne nouvelle. Mais bonne pour qui ? Après tout, c’était certainement une bonne nouvelle pour mes Mamans que je parte de la maison. Mais pour le coup, ça n’a rien à voir. Madame Harper parle de bébé, de chambre et de sortilège. Et tout ça dans plusieurs mois. Perplexe, je regarde les deux adultes tour à tour : pourquoi, dans plusieurs mois ? C’est si long que ça d’adopter un bébé ? À vrai dire, mes Mamans ne m’ont pas expliqué dans les détails comment ça c’était passé pour moi, alors je suppose que c’est possible.

Quoi qu’il en soit, ce quelque chose, c’est un bébé. Un futur bébé. Un humain miniature dont il faut s’occuper tout le temps, qui pleure et qui fatigue ses parents – du moins, c’est ce que disaient les enfants de l’école moldue lorsqu’ils avaient un petit-frère ou une petite-sœur. Moi, les seul.e.s frères et sœurs que j’ai eus, c’étaient des animaux… C’est pas pareil, je vous l’accorde. C’est moins fatigant, sûrement moins bruyant, et moins… Occupant. Les deux adultes ont affirmé que je pouvais rester, mais est-ce vraiment vrai ? Avec ce bébé, elles auront une véritable famille. Et moi, je ne saurai que les déranger…

Hésitante, sans savoir comment réagir ni que dire, je reste là. Debout, à réfléchir, un peu perdue. Et madame Harper, elle, termine en me proposant de participer à l’arrivée de ce mini-humain. Que, quoi ? Moi ? Pourquoi ? Je ne sais pas faire. Moi, je sais installer un animal. Un chat, un chien, même un lapin ! Mais pas un humain. Et puis, moi, je ne suis pas vraiment un membre de leur famille. Je ne sais même pas ce que je suis vraiment… En accueil, ça ne veut pas dire grand-chose. Alors, étonnée face à cette idée étrange, je lève la tête vers madame Abigaïl, qui enchaîne à son tour et approuve ce qu’a dit madame Harper.

Je me demande comment c’est possible. D’être aussi gentil, aussi ouvert, aussi accueillant… Pourquoi ? Pourquoi font-elles cela ? Pourquoi disent-elles cela ? Est-ce parce qu’elles sont deux Sorcières ? Elles ne sont pas comme mes Mamans qui n’ont pas de Magie. Peut-être est-ce cela. Après tout, avant, tout allait bien. Mais depuis qu’on connaît officiellement la Magie, depuis qu’on comprend tous ces trucs étranges, mes Mamans n’ont plus jamais été comme les deux adultes devant moi. Et si cela suffit à tout changer entre nous, alors plein d’autres choses pourraient avoir ce genre de conséquences. Mais quoi ? C’est dur de savoir.

Je baisse la tête pour cacher et repousser les quelques larmes qui menacent de se montrer. Trouver ma place parmi elles, c’est ce que vient de dire la Dame aux Dragons. Mais comment pourrais-je, alors que tout et n’importe quoi pourrait les pousser à faire comme mes Mamans ? Comment pourrais-je, alors qu’elles forment leur propre famille et que je ne suis qu’une Sorcière qui a été détestée par ses Mamans ? Seront-elles fâchées, si je ne trouve pas cette place ? Je ne suis même pas sûre de mériter une place dans leur famille… Je ne sais pas trop à quoi je m’attendais, mais certainement pas à autant de gentillesse.

Et certainement pas non plus à autant de confiance. Car je comprends rapidement que c’est ce qu’elles m’accordent, lorsque madame Abigaïl dit que je suis la seule au courant, avec des docteurs – mais pourquoi des docteurs ? Là n’est pas le sujet. La question est plutôt : pourquoi tant de confiance ? Et comment font-elles ? Et comment suis-je censée réagir ? Que devrais-je dire ? On ne me l’a pas expliqué ça. En même temps, il faut dire que je n’avais jamais imaginé ce qu’il pouvait se passer, si un jour une famille d’accueil adopte un bébé. Mais si je me l’étais imaginé, je n’aurais jamais imaginé voir deux adultes s’installer à même le sol boueux en tendant une pierre scintillante.

Ç’aurait été incompréhensible, si la pierre tenue n’avait pas été achetée un peu plus tôt sur le marché. Une pierre pour promettre, c’est ce qu’avait dit la vendeuse, et l’adulte aux Dragons semble penser à l’utiliser aujourd’hui. Me promettre, à moi, de pouvoir rester même s’il y aura bientôt un autre petit humain ? « Mais… Je… Merci. » Un peu hésitante, je regarde la pierre en réfléchissant à ce qui venait d’être dit et pensé. La réalité, c’est que je ne suis qu’une Sorcière perdue, c’est que « Je ne veux pas vous déranger… », et c’est surtout que « … Et je ne sais pas faire. »

La tête de nouveau baissée, je tortille les doigts, embêtée. Et si je les décevais ? Et si elles se fâchaient ? « Mais c’est vraiment très gentil. Et je suis très contente pour vous. » Oui, bien sûr.  C’est toujours bien, une famille qui se développe. Seulement, moi, je ne veux pas m’imposer où que ce soit… Promis, je me ferais aussi petite qu’une souris.



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Mar 20 Aoû - 21:54


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Au cœur de leurs doigts entrelacées, la pierre de vérité scintillait par la toute puissance de leur sincérité. Harper sourit à son épouse, la félicitant d’un regard entendu pour cette brillante idée. Elle avait l’impression que leurs mains formaient une résille de noble facture, le diamant de vérité en formait le cœur, le bijou, à l’effigie de leur amour.
Le silence s’allongea d’hésitations, était-ce pour masquer sa tristesse qu’Elida baissait les yeux ? En présence d’autant d’émotions, la panique gagna Harper. “Fais quelque chose d’idiot, lui dictait sa conscience”. Elle n’avait pas la moindre réalisation en tête, aussi stupide soit-elle. C’était bien la première fois qu’elle séchait lorsqu’il était question de bêtise. La dernière phrase d’Elida acheva de lui couper le sifflet. Fais quelque chose d’idiot. Harper secoua la tête. Arrondis d’effroi, ses yeux lui faisaient mal. Dis quelque chose, dis quelque chose. Elle lâcha la main de son épouse, refermant la pierre dans la paume de celle-ci, puis passa nonchalamment son bras autour de ses épaules.
“Moi aussi j’ignore totalement ce qu’il faut faire, claironna-t-elle comme si de rien n’était. On finira bien pas trouver, non ?”.
Dépliant ses longues jambes devant elle, elle jugea qu’il était temps de dire quelque chose d’intelligent.
“Si nous nous jugions incapable d’accueillir une adolescente et un bébé dans notre maison, je peux t’assurer que nous ne l’aurions jamais fait. Tu ne nous dérange pas. Nous sommes ravis de t’avoir avec nous”.
C’était assez intelligent ça ? Harper n’en était pas si sûr. En vérité, elle avait simplement l’impression de se répéter. En fin de compte, cela s’avérait être une erreur. A quoi bon ressasser, le temps ferait ses preuves. Le soleil apparut soudainement derrière un banc de nuage, éclairant leur visage. En voilà un joli témoin de vérité. L’astre timide ne tarderait pas à disparaître derrière la météo capricieuse d’Ecosse, mais ses rayons étaient plus que bienvenus. Peut-être n’était-ce qu’un signe. En tout cas, une nouvelle idée germa dans l’esprit d’Harper. Une idée qu’elle n’aimait pas vraiment. A faire l’autruche depuis trente quatre ans, sortir la tête du trou donnait des vertiges.
“Moi non plus ma mère n’a pas voulu s’occuper de moi”.
Après tout, si les épouses Macfusty connaissaient le dossier d’Elida, la jeune fille ne connaissait pas les leurs.
“J’ai eu de la chance, mes grand-parents ont rattrapé le coup. Mais je crois que ce n’est jamais vraiment pareil. Aussi, si j’ignore totalement comment m’occuper d’un bébé, je sais par contre comment prendre en charge quelqu’un qui se retrouve seul. Ca, on m’a montré. Si tu veux, on pourra te les présenter, mes grand-parents. Mes beaux-parents aussi sont merveilleux, tu verras”.
C’était beaucoup trop mielleux à son goût, ou était-ce cet élan d’aveu qui laissait cette impression d’aigre-doux ?
Le soleil rivalisait toujours avec les nuages, bien décidé à rester sur le devant de la scène. Harper tournait la tête vers l’horizon, songeant à sa mère, le coup de poing dans les dents qu’elle aurait mérité, avec un revers bien servi pour les deux mères d’Elida. La violence, à défaut de ne rien résoudre, défoulait.
 

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Mer 28 Aoû - 12:36


Deux c'est assez, trois ce n'est jamais trop


Octobre 2021

La promesse faite, la pierre scintilla entre nos mains avant d’adopter son bel éclat. Paradoxalement, Elida n’avait pas l’air guère éclatante, comme si elle ne voulait pas nous croire, ou qu’elle refusait de nous croire ou alors qu’elle ne pouvait pas nous croire. Quoi de plus normal avec son passé ? Le temps fera son office, pour autant, mon cœur s’étreignait douloureusement. Si je pouvais lui montrer à quel point j’étais sincère, je le ferai, mais il n’y avait aucune baguette, aucune magie, aucun miracle plus puissant que la persévérance, l’amour et la présence au quotidien. Ce que nous lui offrirons sans retenue avec Harper.
Submergée par une vague de chaud-froid, je récupérais la pierre que mon épouse me confiait et me relevait d’un seul mouvement avec elle avant de nous installer sur le bac. Le pantalon à mes genoux collait à cause de la boue, mais je n’en avais cure. Je me blottissais contre mon épouse qui passait son bras autour de mes épaules, geste qui m’arracha un frisson de plaisir. Malgré les années, je restais cette adolescente transie d’amour.

Pour réfléchir à quoi dire d’intelligent, ou tout le moins de rassurants, je plantais mon regard sur l’horizon, et, étonnamment, ce fut Harper qui prit la parole. Je la regardais du coin de l’œil. D’un sourire, j’approuvais ses paroles et m’assurais de hocher du menton quand Elida se tournait dans notre direction.

— Je ne sais pas faire non plus. Ni avec les adolescents ni avec les bébés ni avec les adultes. Mon visage s’illumina malgré ma moue. Je sais faire uniquement avec les créatures… mais bon… on peut essayer de faire ensemble, non ? On peut apprendre à nous trois, qu’est-ce que tu en dis ?

D’une attitude douce et avenante, parce que c’était ce qui me composait, j’osais planter mes prunelles dans les siennes, chose assez rare pour le souligner puisque jusque-là je l’avais beaucoup évité. Je supportais mal le regard des autres, qu’importe leurs âges. Une ironie pour une enseignante, n’est-ce pas ?
Sans pouvoir sortir trop longtemps de ma zone de confort en ce qui concernait mes relations humaines, je détournais bien vite mon visage pour me replonger sur l’horizon coupé en deux par le bleu du ciel et le bleu foncé de l’océan parsemé du blanc des vagues.
Si mon esprit s’apaisait et me soufflait quelques idées à dire, celui de Harper, à n’en pas douter, fumait tant les engrenages tournaient vite. Sa phrase me fit tressaillir. Une telle confidence de sa part n’était pas anodine, et surtout elle faisait écho à ce que nous venions de dire à Elida : j’avais l’exemple d’une mère merveilleuse, ainsi, je pouvais me calquer sur ce que je voulais, ou non, pour notre futur enfant. Mais Harper n’avait que le négatif. Bah ! au moins, elle saurait inventer uniquement le positif du coup !
Dans un geste de soutien qui jamais ne faiblira, je pressais doucement sa cuisse de mes petits doigts alors que je croisais les jambes à l’évocation de ses grands-parents. Ah tiens, voilà quelque temps que nous n’avions pas de leurs nouvelles… et il faudra leur annoncer pour notre projet ! ou alors, attendrions-nous les trois mois, comme pour tous les autres ?
Je fis un clin d’œil à Elida à la mention de mes parents et passa rapidement ma langue sur mes lèvres sans me défaire de l’étreinte de mon épouse.

— Nous irons au rythme de chacune d’entre nous. Toi, tu apprendras à nous connaître et tu verras que nous ne souhaitons que ton bonheur et que jamais nous ne te mettrons à la porte. Harper apprendra à être un adulte responsable. Coup d’œil complice à mon épouse-enfant. Et moi hé, bien, mmmh… je tâcherai d’être on ne peut plus envahissante, et bordélique ? En bref, un peu plus fun ? Je questionnais Harper puis Elida. Être moins timide ?

Je ricanais. J’avais peur de mes propres élèves ! En règle générale, dans le privé je me retrouvais toujours bien plus détendue, mais avec une nouvelle âme à gérer, quoique deux en comptant le chat, il me faudrait peut-être un petit temps d’adaptation.
Une question me vint cependant. Je me redressais un peu et tournais le visage sur Elida.

— Si nous avons des gens à te faire rencontrer lorsque tu seras prête, toi, est-ce que tu as quelqu’un à qui tu voudrais nous présenter ? un ami, un parent de substitution, ou autre ?

Que les démarches ne soient pas à sens unique. Si nous voulions lui faire découvrir notre univers, l’inverse était aussi vrai. Je m’empressais donc de rajouter avant qu’elle ne le répète une énième fois.

— Et si je te le demande, c’est parce que ça ne nous dérange pas. Tu ne nous déranges pas, d’accord ? Tu n’es pas de trop, tu es ici chez toi et tu peux prendre toute la place que tu souhaites. Je laissais passer un petit temps avant de préciser. Mais range derrière toi si tu mets le bordel. Hein ?

Je poussais tendrement Harper du coude en soulignant mon exclamation rhétorique. Une lueur aussi amusée qu’au diapason d’un avertissement s’illumina dans mon regard à son adresse, alors que pour Elida, il n’y avait que douceur.

 

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