Un mois. Un mois que tu te fais des nœuds au cerveau et que tu tentes de savoir ce que Edward peut bien faire sur Londres aussi souvent. C’est à te rendre dingue ! Il pourrait aller voir sa famille ou n’importe qui d’autre mais non. Ishan a réussi à semer le doute dans ton esprit, ce fourbe ! Mais le simple fait de penser à lui te serre le coeur alors tu chasses bien vite ce souvenir de ton esprit. Edward n’est pas bien loin de toi au final alors tu n’aurais aucun mal à aller le questionner. Mais avant, tu tentes de mener l’enquête ! C’est presque un jeu pour toi, tu recommences à agir comme lorsque tu étais Auror et que tu partais en filature, à la poursuite d’un Mangemort. Sauf que cette fois, ce n’est pas un mangemort que tu dois débusquer, tu veux juste savoir où diable se rend ton ami en allant aussi souvent en Angleterre. Tu aimerais bien le suivre à chaque fois mais cela n’est pas évident. Parce que tu enseignes, tu ne dois pas manquer tes propres cours. Ce serait un peu bizarre tout de même pour le coup de manquer un cours qu’on enseigne soit même… Surtout qu’en ce moment, tu as décidé de travailler sur la métamorphose humaine donc tu as un large éventail de possibilités que tu peux exploiter à ta guise et dans l’ordre de ton choix. Mais si ça ne tenait qu’à toi, tu suivrais le professeur de potions dans ses pérégrinations. Ishan est persuadé qu’il voit quelqu’un. Et mère poule que tu es, tu t’inquiètes évidemment pour Eddy. Tu ne l’avoueras juste jamais à voix haute. Mais il n’est pas facile à suivre, c’est une véritable anguille quand il s’y met ! Tu demanderais bien à ton compagnon de le suivre mais Les choses ne sont plus aussi simples entre vous. Il faut croire que les évènements de Regent's Park ont jeté un froid. Depuis, vous ne vous êtes pour ainsi dire pas revus.

Aujourd’hui, tu es donc décidée. Tu as trouvé un superbe prétexte pour rentre une petite visite à ton collègue : le programme de tes cours. Métamorphose humaine. Potions. Polynectar. C’est bon vous avez saisi l’idée ? Après avoir passé tout de même une petite heure à préparer ce futur cours, tu prends la direction du bureau du directeur des Gryffondor. Tes parchemins sous le coude, tu tournes encore la question dans ta tête, sous tous les angles. Comment aborder ce genre de sujet ? Normalement tu ne mets pas les pieds dans le plat directement mais il va bien falloir le faire à un moment donné. Il faut juste que tu trouves une bonne excuse pour le faire. Tu ne vas tout de même pas dire à Edward que quelqu'un t'a vendu la mèche ! Déjà parce que c’est complètement faux et ensuite parce que ton compagnon avait surtout parlé de ça pour détourner ton attention de ta mésaventure. Et en prime, Edward en viendrait à demander comment va votre collègue, question à laquelle tu es désormais bien incapable de répondre. Une fois devant sa porte, tu toques et entrouvres la porte pour y passer juste la tête. Tu lances alors un grand sourire niais à ton collègue. Non, tu ne te comportes pas du tout comme une adolescente depuis quelque mois ! Tellement pas que tes collègues n’ont évidemment remarqué aucun changement, nous sommes bien d’accord. Tu entres alors sagement et vas t’installer à ta place fétiche peu importe le bureau de qui : le bureau lui-même ! Oui ben au moins ça te permet de prendre de la hauteur.

« Je te dérange pas ? » Nouveau sourire niais, bouille de gamine toute mignonne. Heureusement que tu n’es pas comme ça devant tes élèves, ils se poseraient des questions à force les jeunes… « Je vais avoir besoin de tes talents, ô grand maitre des potions ! » Tu déroules alors ton parchemin et expliques ton idée à Edward. Il va te falloir du polynectar, une bonne quantité de préférence pour ton cours ! Oui, tu sais que la préparation de cette potions est longue. C’est justement pour cela que tu viens déjà le voir alors que tu n’en auras pas besoin dans l’immédiat. Oui, tu aurais pu lui demander une petite place dans sa salle de classe et le faire toi-même ce polynectar. Mais autant laissé un professionnel le faire non ? Et puis ça lui donne un sujet de cours, bim ! D’une pierre deux coups ! Tu lui laisses alors le parchemin sous le nez et regardes tes ongles, l’air de rien. Il est temps de mettre les pieds dans le plat. « Et sinon, comment tu vas ? Il parait que tu vas souvent à Londres en ce moment. Tu voudrais pas que je t’accompagne un jour ? » Oui oui, tout à fait, tu grattes  pour voir ses réactions ! C’est pas très joli de jouer les fourbes comme cela mais bon. Mais tu crains un peu qu'il te demande comment tu vas. Pour détourner l'attention ? non, il aurait de bonnes raisons de demander, vu l'état dans lequel tu étais il n'y a encore pas si longtemps...