Décidemment, quand Hestia recevait un hibou, ce n’était jamais pour lui apporter de bonnes nouvelles. C’était fou quand même, à croire que le monde s’était engagé dans une spirale de malheurs que rien ne pouvait arrêter c’est exactement ça. Des commandes à refaire au Purple Vial, des entrainements de Quidditch déplacés aux premières heures de la journée, Gringotts qui l’informait que ses comptes avaient toujours autant de mal à se remplir, Sainte Mangouste qui la convoquait pour le suivi de sa blessure par balle… Ils étaient où les courriers légers et joyeux simplement destinés à lui apporter de bonnes nouvelles ? Ils n’existaient plus apparemment. La preuve, même quand elle recevait un hibou de la part de Dimka, ce n’était pas juste pour prendre quelques nouvelles et décider d’un moment pour qu’ils se voient. Pour les choses s’étaient bel et bien apaisées entre eux. Oh, ce n’était pas parfait, Hestia ne pouvait pas tout simplement oublier la manière dont il avait choisi de lui tourner le dos, que ça ait été pour son bien ou pas, mais elle avait décidé de laisser ça derrière eux et de donner une nouvelle chance à leur amitié. Elle avait beau avoir souffert de son absence et lui en avoir voulu longtemps, elle n’était pas non plus prête à tout lui pardonner aveuglément pour juste retrouver ce qu’ils avaient dans le passé. Cela prendrait le temps qu’il faudrait mais au moins leur relation repartait sur de nouvelles bases. Précipiter les choses aurait été stupide, encore plus quand tout oublier était impossible pour elle. C’était qu’elle était rancunière la Serpentarde, elle avait eu du mal à pardonner à Dimka, à se convaincre de le laisser entrer de nouveau dans sa vie, à juste accepter de le croire, alors si reconstruire leur amitié devait prendre des années, qu’il en soit ainsi. Ce n’était pas comme si elle était pressée.

Par contre, Hestia devait admettre que les courriers porteurs de mauvais présages de Dimka, elle s’en serait bien passé. Ce n’était pas comme si la rentrée avait été de tout repos et qu’elle n’avait eu aucun problème à gérer. Entre l’attaque du quai 9 ¾, la blessure qu’elle y avait récolté au ventre, son petit séjour à Sainte Mangouste et finalement, le décalage de la rentrée, on ne pouvait pas dire que le retour à l’université de Poudlard avait été un long fleuve tranquille. Certes, la rentrée avait fini par avoir lieu comme tous les ans et les cours avaient repris, mais avec ça il avait également fallu gérer le contrecoup de l’attaque du Blood Circle. Et ce n’était pas exactement la chose la plus simple à faire. Malgré tout, Hestia tenait bon. Ce n’était pas la première fois qu’on attentait à sa vie -que ce soit par des armes moldues ou baguettes sorcières- et pas la première fois non plus qu’elle se retrouvait blessée, alors elle n’allait pas se laisser abattre. Chaque fois elle s’était relevée et cette fois-ci ne ferait pas exception. Simplement, elle espérait que sa situation n’allait pas se retrouver bouleversée une fois de plus. La Serpentarde avait enfin retrouvé un peu de stabilité depuis la rentrée, tout allait relativement bien pour elle, pour une fois, et elle aurait aimé pouvoir continuer d’en profiter. Sauf que le courrier que Dimka lui avait adressé ne semblait pas vraiment aller dans ce sens. La lettre avait été courte et manquait clairement d’informations mais l’essentiel avait été là : il avait besoin de la voir à cause d’une affaire qui touchait le Purple Vial, il avait des questions et besoin d’informations. Si Hestia était soulagée de voir qu’elle n’était pas concernée directement, elle n’était pas non plus très rassurée de voir que le nom de la boutique où elle travaillait se retrouvait sur certains bureau du Ministère de la magie.

Dimka ne lui en avait pas dit plus et elle n’avait pas cherché à en savoir davantage, les hiboux postaux pouvaient être interceptés et les informations tomber entre de mauvaises mains, autant se montrer prudent. Il avait donc été convenu que l’ancien Serdaigle la retrouverait au Purple Vial le soir même, une fois l’heure de la fermeture passée afin qu’ils puissent discuter tranquillement. Malgré son air détaché, Hestia ne pouvait empêcher le malaise de venir lui peser sur l’estomac. Le Purple Vial n’était pas juste son lieu de travail, c’était son premier emploi, celui où Morgana avait choisi de lui faire confiance, elle apprenait beaucoup entre ces murs et commençait à se bâtir une réputation en tant que potionniste en dehors de Poudlard. Elle détestait l’idée que ce lieu et que sa propriétaire se retrouvent dans la tourmente. Pas seulement parce que cela voudrait certainement dire qu’elle perdrait son emploi, mais aussi parce qu’elle s’était attachée à Morgana et sa boutique -ce qu’elle n’avouerait certainement jamais. La Serpentarde avait donc attendue avec appréhension la fin de la journée. Après ses cours, elle avait quelques heures à effectuer à la boutique et jamais répondre aux différents clients ne lui avait paru aussi long. Ca n’avait jamais été sa partie favorite de son emploi, loin de là, mais aujourd’hui elle devait admettre que sa patience n’était pas au beau fixe et elle dû souvent prendre sur elle pour ne pas rouler des yeux ou répondre sèchement aux remarques stupides des sorciers qui défilèrent dans la boutique. Elle fit cependant un effort pour ne rien laisser paraitre et servir tous les clients au mieux, que le Purple Vial ait des problèmes ou pas, Hestia avait encore un emploi et toujours aucune envie de le perdre. Ca au moins elle ne l’oubliait pas.

Cependant, voir le dernier client franchir la porte de la boutique fut un réel soulagement que la Carrow souligna d’un long soupir. Sans perdre un instant, elle tourna le petit panneau qui se trouvait sur la porte du Purple Vial afin que celui-ci indique que la boutique était désormais fermée. Elle était en train de remettre un peu d’ordre dans les étagères derrière le comptoir lorsque Dimka fit son entrée, annoncé par la clochette qui tinta au-dessus de la porte. Les coudes posés sur le comptoir, Hestia observa son ami faire mine d’examiner les différentes potions et ingrédients exposés. « Bonsoir. » La Serpentarde eut un léger sourire. Elle n’avait pas revu le slave depuis un moment, entre la rentrée mouvementée et son entrée dans le monde du travail, le temps avait rapidement manqué. « Bonsoir Dimka. » Répondit-elle en adoptant le même ton que lui. Elle n’ajouta rien de plus, le laissant venir jusqu’à elle et exposer la raison de cette rencontre. « Prête pour l’interrogatoire ? Répondrez-vous à toutes mes questions mademoiselle Carrow ? » Hestia adressa un regard blasé au russe et laissa échapper un grognement en l’entendant utiliser son nom de famille de la sorte. Certes c’était son nom, en utiliser un autre était impossible, mais elle aspirait à être bien plus que ça. Même si elle n’aimait pas beaucoup ce que ses questions insinuait -le terme d’interrogatoire n’avait pas grand-chose de rassurant- elle adressa tout de même une moue à Dimka avant de lui lancer d’un ton faussement détaché « Ca dépend. Je risque Azkaban ? » Elle eut un sourire un brin provocateur pour le slave. Les cellules de la prison sorcière devaient être bien vides depuis que Tinkson avait blanchi tous les mangemorts qui y étaient enfermés. « Ai-je besoin d’un avocat ? » Ce qui serait bien embêtant étant donné que cela reviendrait à vider son compte en banque.

« Est-ce qu’on peut parler librement ? » Hestia hésita. Techniquement, la réponse était oui. Le Purple Vial était fermé, il n’y avait plus de clients et Morgana était déjà partie depuis une bonne heure. Il n’y avait aucune raison que ces murs aient des oreilles et qu’il soit risqué de discuter ici. D’autant plus que si Morgana avait installé des sortilèges d’espionnages ce ne serait pas vraiment la fin du monde étant donné que Dimka venait lui parler de la boutique, la Flamel restait la principale concernée. Néanmoins, Hestia préférait se montrer prudente. « Laisse-moi une minute, le temps que je ferme. » Joignant le geste à la parole, elle se saisit de sa baguette et lança les sortilèges nécessaires pour fermer et sécuriser la boutique. Ceci fait, elle récupéra la caisse qu’elle alla enfermer dans la bureau de Morgana comme à chaque fois que c’était elle qui se chargeait de la fermeture du Purple Vial. Une fois ces tâches accomplies, Hestia revint dans l’espace de vente et elle fit signe à Dimka de passer derrière le comptoir. « Viens, on pourra parler tranquillement dans le labo, il est protégé contre les oreilles indiscrètes. » D’un coup de baguette, la verte éteignit les lumières de la boutique et guida le slave dans l’enfilade de pièces qui composaient les lieux. Elle lui fit traverser l’arrière-boutique et les réserves avant d’enfin déboucher sur la dernière pièce de l’endroit : le laboratoire. Là, les murs étaient également pourvus d’étagères pleines d’ingrédients et de potions, mais il y avait également des tables de travail contre les murs, jonchées de parchemins annotés de recherches et d’instruments de mesures nécessaires au potions. Des chaudrons de différentes tailles se trouvaient soit sur des tables, soit directement au sol, à différents endroits de la pièce. Si certains étaient vides, d’autres étaient plein d’un liquide, chacun d’une couleur différente, qui mijotait tranquillement. Hestia se dirigea machinalement vers le plus gros chaudron dont elle s’assura que le contenu bleu ciel avait bien la consistance attendue. Satisfaite, elle se redressa et se tourna enfin vers Dimka. « Alors qu’est-ce qui t’amène par ici ? C’est quoi cette histoire d’enquête ? » Tant qu’à être inquiète, autant savoir tout de suite quelles en étaient les raisons exactes.

CODAGE PAR AMATIS

C’était la première fois que Dimka venait voir Hestia au Purple Vial, encore plus sur son invitation à elle. Ce fait ne pouvait cependant pas être imputé à l’état de leur amitié. Qu’ils soient encore en train de travailler à la faire renaitre de ses cendres n’avait rien à voir avec le fait que le slave n’avait jamais été convié à venir sur le lieu de travail de la Serpentarde avant aujourd’hui. En réalité, Hestia agissait ainsi avec tous ses amis. Qui n’étaient pas nombreux, ce qui lui facilitait grandement la tâche il fallait l’avouer. C’était bien simple, personne ne venait lui rendre visite au Purple Vial, du moins pas pour une visite de courtoisie. Quand Adèle mettait les pieds dans la boutique, ce qu’elle faisait déjà très peu souvent puisqu’entre ses études, ses stages et son propre emploi elle manquait de temps, c’était parce qu’elle avait besoin de potions, que ce soit pour son usage personnel ou pour ses études. Et quand Hestia donnait rendez-vous à Aodhan après ses heures de travail, c’était dans la rue qu’ils se retrouvaient et non pas au milieu du Purple Vial. La Serpentarde tenait à séparer son lieu de travail de sa vie personnel. C’était arrivé une fois que les deux se mélangent, quand les mangemorts étaient venus s’en prendre à elle, et ça avait été une expérience particulièrement douloureuse. Depuis, elle préférait que ces deux aspects de son existence ne se mêlent plus, la seule et unique fois où s’était arrivé lui avait laissé un souvenir cuisant. C’était une expérience qu’elle ne souhaitait pas renouveler. Le Purple Vial était son espace de travail, là où elle s’efforçait de se construire un nom dans le domaine des potions, sa vie personnelle n’avait rien à faire là-dedans. Quand elle travaillait sur des mélanges délicats, elle ne pouvait se permettre de se laisser distraire par ce qui se déroulait dans sa vie. Tout séparer était la meilleure manière de s’assurer que tout se passerait au mieux. C’était bien plus sage d’agir ainsi et c’était une décision à laquelle Hestia se tenait consciencieusement depuis des mois.

Aujourd’hui faisait exception, c’était vrai et faux à la fois. Si aujourd’hui Dimka mettait les pieds au Purple Vial pour la première fois, ce n’était pas parce qu’il avait besoin d’acheter des ingrédients ou des potions ou parce qu’il avait besoin de conseils sur des philtres magiques. Mais ce n’était pas non plus une simple visite de courtoisie, sinon Hestia se serait arrangée pour qu’ils se retrouvent ailleurs. S’il était là, c’était pour une affaire qui touchait directement la boutique et la Serpentarde devait admettre que le hibou qu’il lui avait adressé à ce sujet avait été loin de la rassurer. Il avait des questions et besoin d’informations sur le Purple Vial. Tout en ne dévoilant pas grand-chose, ce n’était pas franchement avenant non plus. Surtout en sachant que le russe travaillait désormais pour le Ministère de la magie. Or, quand les agents du ministère mettaient le nez dans les affaires des sorciers, ce n’était généralement pas bon signe. Qu’il vienne au Purple Vial était donc le plus simple, étant donné que ce lieu était au cœur de cette visite. Ce qui voulait aussi dire que cette entrevue n’allait certainement pas être très joyeuse. Ainsi, à la mention d’un interrogatoire, Hestia demanda si elle allait terminer à Azkaban. « J’espère que non, mais si c’est le cas, sache que je viendrais te rendre visite. » La Serpentarde fit la moue. Oh, mais quelle réponse décevante. S’il souhaitait retrouver sa place de meilleur ami, ce n’était pas ainsi que Dimka devait s’y prendre. Puisqu’il fallait tout lui expliquer, elle souligna avec une pointe d’ironie. « J’espère que tu organiseras plutôt mon évasion. » C’était bien un truc de Dimitrov ça. Même si c’était aussi ce qui avait provoqué la chute de Dimka. Hestia plaisantait mais en réalité l’idée de risquer de finir un jour à Azkaban lui filait froid dans le dos. C’était un endroit terrible qui devrait être réservé uniquement à des personnes terribles. Elle espérait bien ne jamais avoir à y mettre les pieds. Que ce soit en tant que visiteuse, qu’en tant que prisonnière. Mais elle espérait éviter cela, tout comme elle espérait ne pas avoir besoin d’un avocat pour ce qui allait suivre. De toute manière ce n’était pas comme si l’état actuel de ses finances pouvait le lui permettre. « Tes réponses nous le diront. » Bon d’accord, Dimka allait gagner la palme de l’optimisme aujourd’hui s’il continuait sur cette lancée. Habituellement, c’était Hestia qui voyait tout en noir mais apparemment le Dimitrov avait adopté cette manière de voir le monde pour aujourd’hui. Ce qui n’était pas exactement rassurant. La potionniste voyait bien que l’ancien Serdaigle tentait de prendre les choses à la légère mais elle devait avouer que ce n’était pas une totale réussite. « Tu es quand même tout sauf rassurant, Dimka. J’espère que tu le sais. » Elle avait adopté un ton léger, elle aussi, mais au fond elle savait bien que leurs paroles n’étaient pas éloignées de la réalité.

La preuve, Dimka lui demanda s’il y avait dans la boutique un endroit où ils pouvaient parler à l’abris des oreilles indiscrètes. Pour ce qui était des oreilles extérieures, Hestia savait que c’était le cas, Morgana protégeait jalousement les secrets du Purple Vial, et elle avait bien raison d’agir ainsi. Quant aux oreilles de Morgana elle-même, Hestia ne s’en inquiétait pas trop, si cette visite concernait sa boutique, alors elle comptait bien la mettre au courant au plus vite. Qu’elle espionne ce qu’il se passe entre les murs du Purple n’y changerait rien. Afin de faire les choses bien, Hestia ferma la boutique et entraina Dimka jusqu’au laboratoire, l’endroit le mieux protéger du Purple Vial. Là, ils pourraient discuter librement. « Dis-moi puisqu’on est ici. » Hestia détacha son regard du chaudron qu’elle était en train d’examiner pour le poser sur Dimka. Il était en train d’observer le laboratoire et elle le laissa faire sans rien dire. « Est-ce qu’il vous arrive de… Vous occupez de commandes assez spéciales ? Avec des ingrédients pas vraiment autorisé ? » La Serpentarde plissa des yeux, intégrant les informations qu’il venait de lui donner et surtout ce que cela voulait dire. Il ne lui avait pas encore parlé des accusations qui semblaient se profiler contre le Purple Vial, mais avec ces quelques mots, elle pouvait deviner sans trop de difficulté vers quoi ils se dirigeaient. Elle prit une seconde pour réfléchir, même si au fond ce n’était pas nécessaire, elle se devait de prendre cela au sérieux. « Beaucoup de commandes sont spéciales, mais certainement pas spéciales comme tu l’entends. » De son point de vue, la plupart des commandes qu’on leur passait étaient spéciales, mais pas dans le bon sens du terme. Morgana et elle avaient des demandes stupides, irréalisables ou juste parfaitement inutiles, ça arrivait même bien trop régulièrement au goût de la verte. Quant à des commandes concernant des potions illégales, Hestia avait eu pour ordre direct de les refuser et d’en informer aussitôt sa patronne. Une consigne qu’elle n’avait pas encore eu besoin d’appliquer, mais elle ne serait pas étonnée que cela arrive un jour. « Tous nos ingrédients sont légaux. Certains sont dangereux, d’autres peuvent servir pour faire des potions dangereuses, mais tout est autorisé par le Ministère. » Expliqua-t-elle ensuite. C’était ça le truc avec les potions, le moindre ingrédient inoffensif pouvait se changer en poison s’il était mélangé avec le bon composant, ou même rien que préparé d’une certaine manière. S’attendre à ce qu’une boutique telle que le Purple Vial ne contienne rien de dangereux n’était pas possible.

Hestia pinça les lèvres, elle n’aimait vraiment pas la tournure que prenait les choses et redoutait déjà le pire. Oh, elle ne blâmait pas Dimka, au contraire elle lui était reconnaissante d’être venu la prévenir, mais elle ne doutait pas que la suite n’allait pas lui plaire. Quand il sortit un dossier qu’il ouvrit sur une table, elle s’approcha pour pouvoir lire les documents qu’il désignait. « Des choses étranges nous sont remontés et ce serait assez pour vous emmener jusqu’à un procès. Si la boutique semble être visée dans un premier temps je ne crois pas que ce soit ta patronne qui soit dans leur viseur. » La Serpentarde retint un soupir agacé. De quoi emmener le Purple Vial au procès, oh Morgana allait être ravie. Elle sentit l’amertume la gagner en songeant qu’une fois de plus, elle apportait des ennuis à sa patronne. « Laisse-moi deviner, celle qui porte une cible dans le dos, c’est moi ? » Marmonna-t-elle avec une amertume non dissimulée. Décidemment, la sorcière ne gagnait pas grand-chose à l’avoir comme employée, juste des ennuis chaque fois plus importants. Hestia s’interdit de se demander si cela allait être la goutte de trop, si Morgana allait décider qu’elle n’en valait pas la peine et finir par lui montrer la porte. Au fond, elle l’aurait sûrement comprise. Mais l’instant de se morfondre n’était pas venu. « Regarde ce sont les témoignages. » Comme le lui demandait Dimka, Hestia sa pencha pour examiner un peu mieux les parchemins qu’il lui montrait. Elle en parcourut rapidement deux ou trois, retint les grandes lignes et surtout capta quelques noms qui ne lui étaient pas inconnus. Des membres de sa famille faisaient partie de ceux qui témoignaient, des oncles et tantes éloignés, personne de réellement proche, juste assez pour lui montrer d’où venait la menace. Les Carrow, bien sûr. Qui d’autre ? « Je ne suis pas censé te montrer cela évidemment, mais j’ai compris que quelque chose cloche, je pense que tout est falsifié alors j’ai préféré venir. Ils risquent de venir vérifier la boutique, si par hasard vous avez des ingrédients assez peu ordinaires, peut-être qu’il vaudrait mieux les mettre ailleurs. Ils chercheront la petite bête, le moindre petit détail qui pourrait mettre le feu aux poudres. » Hestia lâcha un soupir agacé. Tout ce que Dimka disait, elle ne savait pas vraiment à quel point c’était respecté au Purple Vial. Elle savait ce qu’elle faisait, avec quels ingrédients elle travaillait, quelles potions elle préparait. Mais qu’en était-il de Morgana ? C’était la maitresse des lieux, elle faisait bien ce qu’elle voulait. Rien ne lui garantissait que la Flamel n’avait pas des ingrédients interdits cachés quelque part, ou qu’elle ne faisait pas affaire avec des sorciers louches. Par Merlin ça n’en finirait jamais. « Merci d’avoir pris la peine de venir me prévenir, Dimka. » Il jouait les oiseaux de mauvaise augure, mais au moins Hestia aurait le temps de voir venir les problèmes. L’épée de Damoclès au-dessus de sa tête ne tomberait pas sans qu’elle n’y soit pas préparée.

« Je ne sais pas si tu voulais que ta supérieure soit au courant, voilà pourquoi j’ai préféré t’en parler d’abord. Mais ça risque de lui remonter aux oreilles. » Morgana… La Serpentarde retint une grimace à l’idée de devoir exposer tout ça à sa patronne. Elles s’entendaient plutôt bien, à leur manière toute personnelle, mais Morgana était une sorcière exigeante et implacable. Elle n’allait certainement pas apprécier ce qui se profilait pour sa boutique, et Hestia avait le privilège d’être celle à qui revenait le rôle de tout lui dire. « Je parlerai à Morgana, il faut qu’elle sache ce qu’il se passe. » Affirma-t-elle néanmoins avec une certaine assurance dans la voix. C’était la chose à faire, c’était la seule chose à faire, même si une part d’elle redoutait déjà cette conversation. Hestia en avait gardé des secrets, elle en avait tût des choses, mais là ça ne concernait pas qu’elle et elle ne pouvait pas se permettre de laisser Morgana dans le noir. C’était son commerce qui était concerné, elle se devait de tout savoir, même si Hestia craignait que cette conversation ne mette en péril son poste. Vaguement écœurée, elle laissa retomber les documents de Dimka sur la table. « Si tu as besoin de quelqu’un pour monter un dossier afin de contrecarrer celui-ci, je suis prêt à t’aider bien entendu. » En silence, la verte remonta ses prunelles sur l’ancien Serdaigle. Il était venu la prévenir et maintenant il lui proposait son aide, si leur amitié avait connu bien des remous, il était clair qu’elle comptait toujours pour lui et ça lui fit plaisir de s’en rendre compte. Elle n’avait pas toujours pu compter sur lui dans le passé, il l’avait laissé seule face à bien des difficultés, mais cette fois ce ne serait pas le cas. Hestia lui adressa un regard reconnaissant. Avant que celui-ci ne se teinte de plus de gravité. « Qu’est-ce qu’on peut faire ? » Hestia fronça les sourcils, ce n’était pas la bonne question. « Est-ce qu’il y a au moins quelque chose qu’on peut faire ? » Si des sorciers étaient prêts à falsifier des témoignages, si des preuves pouvaient être placées et utilisées contre eux… Alors y avait-il vraiment le moyen de se sortir de ce piège ?

Avec un soupir résigné, la Serpentarde s’adossa à la table et croisa les bras sur sa poitrine. Cyrus Carrow travaillait au Ministère, les Carrow avaient le bras long, Hestia ne doutait pas qu’ils tireraient toutes les ficelles nécessaires pour obtenir ce qu’ils voulaient. Utiliser des moyens illégaux n’avait jamais été un problème pour les Carrow, bien au contraire. Flirter avec la légalité, proférer des menaces, faire des pot de vin, tout ça n’était pas un problème pour eux. Tout comme s’acharner sur leur fille, même des mois après l’avoir reniée. Les problèmes de conscience, ils ne connaissaient pas. « Si la moindre faille peut être utilisé contre la boutique, est-ce qu’on peut réellement s’en sortir ? » Même si cela lui semblait déjà être une bataille difficile, Hestia ne comptait pas se laisser abattre aussi facilement. Elle n’avait pas subi sa famille pendant des années pour se laisser faire ainsi. Elle n’avait pas réussi à gagner sa liberté pour les laisser la lui gâcher. Elle prit une profonde inspiration et posa ses prunelles sur Dimka, il travaillait aussi au Ministère maintenant, il avait affirmé qu’il était prêt à l’aider, il s’agissait maintenant de voir jusqu’à quel point. « Je suis prête à faire tout ce qui peut te sembler utile pour sortir le Purple Vial de là. » Du moins, si Morgana ne décidait pas que lui montrer la porte serait plus simple.

CODAGE PAR AMATIS

Finir à Azkaban ça n’était clairement pas dans les plans d’avenir de Hestia. Quand elle songeait à son futur, la Serpentarde se voyait plutôt dans un laboratoire de potions à exercer son art, à participer à des recherches pointues et à se faire un nom dans ce domaine qui la passionnait tant. Pas un seul instant elle ne s’imaginait derrière les barreaux d’une prison lugubre où les chances de sorties étaient affreusement maigres. Mais il devenait évident maintenant que sa famille n’avait pas le même plan qu’elle en tête. La rancœur des Carrow était sans limite, puisqu’elle les avait humiliés en leur tournant le dos et en osant vivre librement, elle devait payer. Ca avait déjà été le cas par le passé, mais apparemment ça ne suffisait pas. Après l’attaque frontale physique, Hestia devait maintenant essuyer une nouvelle tentative plus pernicieuse mais tout aussi destructrice. Ses parents étaient toujours décidés à lui faire payer ses affronts, et cette fois ils s’en prenaient à son lieu de travail, et par extension à son avenir. Celui qu’elle s’efforçait de construire tant bien que mal. Le Purple Vial était la cible d’accusations fallacieuses, ça pouvait paraitre terriblement simpliste, mais c’était aussi particulièrement efficace. Avec quelques témoignages et les bonnes preuves, tout était possible. Et de ce que Hestia voyait dans les dossiers que Dimka avait étalés sous son nez, les attaques étaient déjà lancées. Tout ce qu’elle voyait était un ramassis de conneries, mais c’était assez pour attirer l’attention de sorciers hauts placés qui auraient envie de lancer une enquête, et c’était bien là le problème. Il était relativement facile d’accuser une boutique comme le Purple Vial. C’était un endroit où des ingrédients dangereux étaient manipulés quotidiennement, où des philtres possiblement à risque étaient créé. Il serait terriblement aisé de tourner tout cela au négatif, de prétendre que des affaires illégales se jouaient là. Même si ce n’était pas le cas, Hestia ne doutait pas vraiment que produire les preuves nécessaires, les fausses preuves, serait un jeu d’enfant pour des sorciers motivés. Et sa famille semblait en avoir à revendre.

Aux questions de Dimka sur les ingrédients et affaires du Purple Vial, Hestia répondit à hauteur de ses connaissances. Elle ignorait ce que faisait Morgana de son côté, mais elle voyait mal la sorcière mettre son affaire en danger. « Si tout est faux, cela devrait être assez facile à démonter, d’où ma question à propos des ingrédients. Mais ils ne se laisseront probablement pas faire et il faudra certainement s’attendre à d’autres coup en douce… » La Serpentarde prit une profonde inspiration. C’était là tout le problème, le Purple Vial aurait beau montrer patte blanche, elle pensait bien que les accusations ne s’arrêteraient pas là. Les dossiers mentionnaient des clients mécontents, des ingrédients dangereux, ce n’était que le début. Les problèmes qui menaçaient de tomber sur le Purple Vial ne s’arrêtaient pas à ça, Hestia s’en doutait. Et c’était affreusement décourageant. « Mes parents ont toujours été terriblement doués pour me pourrir la vie. » Grommela-t-elle, franchement amère. C’était dingue quand même, quand il avait s’agit de son éducation, ou ne serait-ce que de lui apporter un peu d’affection, les Carrow avaient été aux abonnés absents, mais quand il fallait mener une vendetta contre leur propre fille, là ils n’avaient aucun problème. Ah, ils avaient tout le temps du monde pour détruire leur fille ingrate. La motivation n’était soudainement plus un problème quand il s’agissait de mettre Hestia à terre. Heureusement, elle n’était pas seule dans cette histoire. Malgré tous les problèmes qu’ils avaient eu l’année passée, toutes ces semaines en froid, le russe était toujours là pour elle. Si Hestia avait encore douté de la valeur de leur amitié, elle avait là toutes les preuves qu’il lui fallait pour être rassurée. « C’est normal. » Elle accueillit ces mots d’un petit hochement de tête. Ce dossier était tombé dans les mains de Dimka et c’était déjà un avantage considérable. Ils avaient une longueur d’avance sur les Carrow et il ne fallait pas qu’ils la gâchent. Maintenant, il allait falloir qu’elle en parle à sa patronne et ça c’était tout aussi peu réjouissant que le reste. Hestia ignorait comment Morgana allait réagir, tout ce qu’elle savait c’était que la sorcière tenait à sa boutique et qu’elle ne laisserait rien passer. Et c’était peut-être justement pour ça que la verte craignait sa réaction. « Je peux te laisser ces documents si tu veux, ce sont des copies. » Hestia hocha lentement la tête, ses prunelles braquées sur les dossiers en question. Elle ne les avait que rapidement parcouru mais elle sentait déjà que Morgana allait être absolument ravie de découvrir tout ce qui s’apprêtait à tomber sur sa boutique. La discussion promettait d’être agréable. « Ca va m’être utile, merci. » Malgré toutes ses appréhension, Hestia était décidée à ne rien cacher à sa patronne.

« Après ta discussion avec ta patronne, on pourra déjà commencer par monter un dossier pour prouver que toutes ces accusations sont fausses. On peut faire venir des experts ici pour qu’ils contrôlent le lieu et assure qu’il n’y a rien d’illégal afin de les décrédibiliser devant le magenmagot, du moins si ça va jusque-là. Récolter des témoignages de vos clients, des propriétaires des boutiques voisines pourrait être pas mal aussi en cas de besoin. » Une nouvelle fois, Hestia prit le temps de prendre une profonde inspiration. Entendre Dimka enchainer de la sorte lui filait le tournis. Il venait à peine de lui lâcher une bombe et voilà que les choses à faire s’accumulaient déjà. L’espace d’un instant, Hestia se sentit complètement dépassée, dire que quelques minutes plus tôt à peine sa vie lui avait semblé avoir retrouvé un peu de tranquillité. Décidemment, la tranquillité, ce n’était pas pour elle. Néanmoins, elle s’appliqua à repousser ses angoisses, elles étaient inutiles. Elle devait se montrer méthodique et déterminée, ne rien laisser passer, ne rien laisser au hasard. Dimka avait raison, elle avait du pain sur la planche et elle ne devait pas se laisser distancer. « D’accord. Je vais proposer tout ça à Morgana. » Affirma-t-elle avec un hochement de tête. D’un sort, elle fit venir une plume, de l’encre et un parchemin et nota tous les conseils que Dimka venait de lui prodiguer. Ce n’était pas le moment d’en oublier. « Je connais plutôt bien les commerçants à côtés, je pense qu’ils seront d’accord pour témoigner. » Précisa-t-elle tout en complétant sa liste. Du moins dans une certaine mesure, tant que ça ne leur faisait pas prendre de risque, ce qui n’était jamais garantis quand on parlait des sang-purs. Mais elle devait au moins tenter le coup. Et si elle n’avait pas assez de poids, peut-être que ce serait différent avec Morgana. « J’ai des connaissances, je pourrais aider au début mais ça ne sera pas suffisant si ça va plus loin. Je connais aussi certaines personnes, je pourrais sans doute vous trouver un avocat pour vous défendre qui s’y connaitra mieux que moi et aura de meilleures armes. » Hestia sentit un poids lui tomber sur l’estomac. Faire jouer des connaissances, embaucher un avocat, tout ça montrait que l’affaire était sérieuse. Ca lui montrait combien son avenir était menacé et c’était une pensée franchement désagréable. Elle se sentait bien naïve d’avoir cru pouvoir se construire un avenir comme elle l’entendait. Encore une fois ses parents venaient tout empoisonner et elle se retrouvait obligée de se battre. « Tu penses que des avocats pourraient être prêts à s’engager là-dedans ? » Elle plongea son regard dans celui de Dimka, prête à entendre la vérité pure et dure. « Se mettre à dos une famille comme la mienne, ça peut être mauvais pour sa carrière. » Si les Carrow étaient prêts à s’abaisser à ce genre de pratiques pour nuire à leur fille, alors nul doute qu’ils feraient de même face à un avocat inconnu. Se mettre en travers de la route de cette famille demandait pas mal de détermination et Hestia espérait que cela ne ferait pas peur à tous les avocats.

Hestia ne voulait pas être défaitiste, mais elle se devait d’être réaliste. Sa famille était prête à fabriquer des preuves, à proférer de fausses accusations, certainement à payer des sorciers experts pour qu’ils aillent dans leur sens, à corrompre des agents du Ministère. Tout cela faisait que la verte ne pouvait s’empêcher de se demander si elle avait réellement une chance de s’en sortir. Surtout qu’elle connaissait les moyens dont disposaient sa famille. Soudainement, se battre lui paraissait bien vain. « Je sais… Mais tu ne peux pas abandonner sans rétorquer. Il faut au moins essayer. Et je te promets une chose, c’est que tu ne seras pas toute seule pour affronter tout ça. » Un long moment, Hestia contempla Dimka en silence. Ses prunelles plongées dans les siennes, elle le jaugea du regard. Elle n’oubliait pas tous les mois qu’ils avaient passés en froid et tous les moments où elle avait eu envie de lui faire regretter le comportement qu’il avait avec elle, mais maintenant il était là. Il était là et il était prêt à se battre à ses côtés. Malgré tout ce qu’il s’était passé entre eux, c’était ça le plus important. Hestia avait toujours le soutien de Dimka, de son meilleur ami, et rien que cette idée l’aidait à garder la tête haute. « Je ne vais pas me laisser faire sans rien dire. Hors de question de les laisser gagner comme ça. » Même si ça promettait d’être long et difficile, Hestia refusait de simplement baisser les bras. Elle était résiliente, elle l’avait déjà prouvé. Ses parents mettaient une nouvelle épreuve sur sa route et elle n’avait aucune intention de fuir. Elle s’était déjà détachée de leur joug une fois, elle continuerait de leur prouver qu’ils n’avaient plus d’emprise sur elle. « Bien, je pense que du coup dans un premier temps, la conversation avec ta supérieure est une priorité à partir de là, si elle est d’accord, on pourra mettre toutes ces choses en place et si elle ne l’est pas… On trouvera autre chose, ne t’en fais pas. » Une conversation que Hestia avait à peu près autant envie d’avoir que de se couper la main sans potion anesthésiante. Mais au moins, elle était sûre d’une chose : « Elle sera d’accord. » Aucune hésitation sur la question. « Morgana est très attachée au Purple Vial, elle ne laissera rien arriver à sa boutique. Elle fera ce qu’il faut pour la défendre. » De ça, elle était totalement sûr. Mais cela pouvait aussi aisément se retourner contre elle. Rien ne garantissait à Hestia que sa patronne n’allait pas simplement décider que son attachement pour elle n’était pas assez fort pour survivre à une menace de procès. La Serpentarde devait se préparer à cette éventualité. « Ou alors, elle choisira de me virer. Je parie que si je ne suis plus dans le paysage, toutes les accusations disparaitront comme par magie. » Elle eut une expression amusée, mais au fond, rien de tout ça n’était amusant.

Un soupir échappa à la Serpentarde quand Dimka vint poser sa main sur son épaule. Elle appréciait le soutien de son ami mais elle était aussi découragée à l’idée d’en avoir besoin. Elle ne pouvait décidemment pas vivre sa vie en paix et c’était enrageant. Chaque fois qu’elle croyait avancer, qu’elle trouvait un équilibre, sa famille venait tout menacer. Elle s’était libérée des griffes des Carrow et pourtant, ils étaient plus présents que jamais dans son existence. Ses parents trouvaient encore le moyen de s’immiscer dans sa vie et de menacer de tout gâcher. C’était injuste et ça ne faisait que rappeler à Hestia que sa vie n’avait jamais vraiment été juste. « De mon côté je vais chercher quelqu’un de fiable sur qui on pourra compter sur cette affaire. On se recontacte quand c’est fait ? » Hestia hocha pensivement la tête. Elle n’était pas seule dans cette nouvelle galère qui lui tombait dessus et rien que ça était déjà rassurant. Ca ne garantissait aucune victoire, mais c’était déjà ça de gagner. Dimka était prêt à l’aider et c’était important à ses yeux. Non seulement, il était venu la prévenir, ce qu’elle appréciait, mais il était prêt à continuer à ses côtés. Le Dimitrov avait ses propres connexions et désormais ses entrées au Ministère, ce n’était pas négligeable. Néanmoins, cela fit également tiquer Hestia. « Dimka, attends… » Lança-t-elle un peu impulsivement, pour l’empêcher de tourner les talons. « Ca ne risque pas de t’attirer des ennuis, de faire tout ça ? » Elle fronça les sourcils et prit quelques instants pour réfléchir. Il venait de lui balancer beaucoup d’informations et surtout de la nourrir d’inquiétudes, mais elle devait voir plus loin que le bout de son nez. Elle n’était pas la seule concernée par cette histoire, du moins pas si elle en croyait l’implication que Dimka était prêt à y mettre. « Si on prépare des dossiers, nous aussi, si on est prêtes à recevoir les agents du Ministère, ça risque de paraitre suspect, non ? Quelqu’un va bien finir par comprendre qu’on a été prévenues. » Que les informations avaient fuitées, que des dossiers confidentiels avaient été sortis du Ministère. Les Carrow ne seraient certainement jamais punis pour avoir créer de fausses accusations, le privilège des sang-purs, mais ce que faisait Dimka, il en irait sûrement autrement. Le slave n’avait plus le droit à ce fameux privilège, lui. « Notre amitié n’est plus un secret depuis un moment et maintenant tu n’as plus le soutien des sang-purs, on risque de te suspecter rapidement. » En plus de ça, il était tout nouveau au Ministère. Le petit dernier d’un service, celui qu’on avait tendance à pointer du doigt quand quelque chose se passait mal. Tout ça faisait que le russe était en train de se peindre lui-même une cible dans le dos. « M’aider… Ca peut revenir à te planter ta baguette dans le pied. Tu es sûr de vouloir prendre ce risque ? »

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