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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Pause à deux temps [Ennis] :: United Kingdom :: Angleterre :: Londres :: QG de l'Ordre du Phénix
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Lun 12 Juin - 7:50


Please don't stop the music


Octobre 2021

Je pris une profonde inspiration en m’asseyant sur l’une des chaises du quartier Général de l’Ordre du Phénix. L’effervescence des événements de la rentrée de septembre s’était un peu amoindrie, ce qui me permettait de revenir en ces lieux sans trop craindre de croiser un sorcier fanatique… Car hélas, même parmi nos rangs il commençait à y en avoir. Cette guerre rendait les gens fous. Je m’accoudais, en songeant à mon père, qui avait vécu une période tout aussi sombre, si ce n’était pas plus, durant les temps troublés par Voldemort. Le constat que l’être humain n’était pas capable de vivre sans se battre me frappa, et cela engendra en moins une peur profonde. De celle qui remue les tripes à s’en rendre malade. Et si tout se compliquait ? Que ferait-on avec Harper ? Avec nos promesses d’avenir que nous nous étions échangées durant l’été ?
Je n’avais jamais tremblé pour moi, je ne craignais pas de mourir. Pour autant, j’avais toujours eu le désir profond de protéger ceux que j’aimais, et davantage ma famille. Mais là… là, c’était encore différent, c’était viscéral. Il n’existait pas encore, il n’était qu’à l’état de projet, mais penser à lui tous les jours, avoir commencé les démarches, ça le rendait plus concret.

Lèvres pincées, je me redressais un peu sur ma chaise et observait l’embrasure de la porte. Toujours personne. Ennis ne tarderait pas à arriver. Comme d’habitude, j’étais en avance. Cela dit, j’aurais quand même pu prendre le temps de me laver le visage. Travailler avec les animaux engendrait toujours une apparence vaguement négligée, d’autant plus que je ne travaillais pas avec des hamsters. Je souris en m’imaginant des hamsters géants avec des ailes, puis me relevais pour aller m’enfermer dans l’une des salles de bain. Ce ne sera pas incroyable, mais au moins le minimum syndical aurait été fait, comme retirer cette grosse tache de boue qui recouvrait la fraîche cicatrice qui me recouvrait la joue. Ah, peut-être que, finalement, j’aurai dû la laisser, cette trace de boue. Si Ennis savait que je travaillais avec des créatures magiques dangereuses, il n’avait peut-être pas entendu parler de ma rencontre avec un loup-garou en juin dernier. Qu’importe. Je ne pouvais pas éternellement me cacher, et Luca m’avait déjà fait une scène. Ça ne pouvait pas être pire, si ?
D’un coup de baguette, je retirais les dernières saletés résiduelles sur mes vêtements puis retournais rejoindre mes affaires… qui remuèrent. Je roulais des yeux.

— Théodore… tu t’es encore faufilé dans mon sac ?

Ledit sac cessa de remuer et resta immobile un instant, avant qu’un bec timide en sortît. La tête brune du niffleur apparut bien complètement. La petite créature était chassée par la femelle de Harper qui avait décidément un sale caractère en ce moment. Aussi, préférait-il passer la journée avec moi pour éviter de se faire mordre ou griffer. Il fallait dire qu’il avait eu sa dose de maltraitance avec les braconniers dont ma mère l’avait sauvé. Théodore poussa un petit couinement alors que je posais mes mains sur mes hanches.

— D’accord, d’accord, je ne te renvoie pas… mais, hé ! La prochaine fois, tu te manifestes. Tu ne fais pas ça en secret. J’aime savoir où vous êtes.

Le niffleur sortit du sac et me rejoignait en sautillant. Il se frotta contre mes jambes puis alla fureter avec ce typique reniflement propre aux niffleurs lorsqu’ils cherchaient des trésors. Je secouais la tête, amusée, et, au passage, je lorgnais le piano soigneusement recouvert. Voilà un moment qu’il n’avait plus été utilisé… au moins depuis la mort de Harry Potter.

Du bout des doigts, je caressais le bois poli de l’instrument avant d’en relever le cache. Les touches blanches et noires scintillaient fidèlement malgré qu’elles n’aient plus été pressées depuis longtemps. Mon index rebondissait sur les touches alors que je le faisais glisser jusqu’au La. Une grimace me tordit le visage en entendant la note.

— C’était obligatoire…

D’un geste assuré, je pris place sur le siège et entamais de jouer quelques notes, non sans faire souffrir mes oreilles. Presque toutes les notes étaient désaccordées, un vrai désastre. Ce que je jouais me rappelait ces vieux pianos de manoir hanté dans les visions moldus. Je penchais la tête, amusée en m’imaginant alors invoquer de la sorte un potentiel vampire davantage dérangé dans son sommeil que par une quelconque envie de sang.
Délicatement, je relevais le boitier pour y découvrir les cordes. Là, je sortis une nouvelle fois ma baguette de son rangement et commençais à réaccorder l’instrument. Une note, un coup de baguette, une note, un coup de baguette. Bien que je possédais une oreille absolue, j’aurai préféré m’appuyer sur l’avis d’un accordeur moldu, c’était bien pratique ces trucs ! Malheureusement, je devais faire sans, et ma foi ! D’autant plus que ce n’était vraiment pas évident à faire seule, même avec l’aide la magie. Ce serait moins pire qu’avant de toute façon !
Une fois certaine que les notes furent à peu près accordée, je me rassis et entrepris de jouer un morceau que j’affectionnais particulièrement. L’envolée des notes et leur douceur dans cette composition me détendaient toujours. L’avantage de jouer ce morceau que je connaissais par cœur était que cela me permettait de me rendre compte de la qualité de mon accordage… Et ce n’était pas encore ça. Je fronçais les sourcils et m’arrêtais en entreprenant de retourner du côté des cordes. Si bien concentrée dans ce que j’avais entrepris de faire, je n’entendais pas qu’on entrait dans la pièce… et ce n’était pas Théodore qui allait me prévenir puisque ce dernier fouinait pour y trouver un quelconque objet brillant.


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Mar 13 Juin - 20:58
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Octobre 2021 | @Abigail MacFusty

Cela faisait plusieurs jours qu’Ennis ne s'était pas rendu à l’Ordre. La semaine passée avait été particulièrement chargée. Les copies non corrigées s'accumulaient sur son bureau tandis que de nouveaux cours lui étaient assignés. Après les événements de septembre, il s'était forcé à passer plus de temps auprès du Blood Circle, afin de gagner la confiance de ses "pairs" et d'obtenir des informations. Cela n'avait pas été une réussite, c'est le moins qu'on puisse dire. Les allers-retours incessants entre le lycée et le QG du Blood Circle commençaient à l'épuiser, ajouté à cela un certain découragement face à l'absence de toute avancée notable. À passer le plus clair de son temps entouré d'adolescents qui ne se gênaient aucunement pour manifester de façon ostensible leur désintérêt pour sa matière, ou auprès d'individus qu'il devait mépriser en silence, Ennis commençait à sentir le poids de la solitude. Le plus pénible était certainement de côtoyer Deirdre presque quotidiennement. La haine qu'il lui vouait étant à l'image de l'impassibilité dont il ne pouvait se départir. Si de coutume il ne faisait pas fi des interactions sociales, trouvant une certaine tranquillité dans sa propre compagnie, la lecture et le travail, passer ses journées à prétendre être une autre personne commençait à jouer sérieusement sur son moral. Aussi, sur le chemin vers l'Ordre, il se laissa surprendre pas l'enthousiasme qui le gagna à l'idée de retrouver Abigail. Depuis quelque temps, elle était une des seules personnes auprès de laquelle il parvenait à se sentir lui-même. La douceur de son caractère l'apaisait tandis que sa force d'esprit et ses idéaux le rendaient admiratif. C'était également l'occasion de retourner au QG de l'Ordre, sorte de refuge pour lui. À ses débuts de son intégration dans l'Ordre, la maison lui rappelait trop Ana pour qu'il n'en souffre pas, mais aujourd'hui, elle lui était agréable. Il se nourrissait de l'impression de marcher dans les pas de son amie disparue. D'une certaine façon, cela lui permettait de rester près d'elle.

Quand il franchit le seuil de la vieille bâtisse, il lui sembla deviner le ramage presque imperceptible d'un piano. Il balaya le rez-de-chaussée du regard : personne. Abigail devait pourtant déjà être arrivée. Ennis ne se souvenait pas d'un seul de leurs rendez-vous où la jeune femme ne fût pas en avance. Il se laissa guider par le babil maladroit de l'instrument jusqu'à atteindre le deuxième étage. Depuis un moment déjà, Ennis avait eu vent des talents de pianiste de la jeune écossaise, mais jamais encore il n'avait eu l'occasion de l'entendre jouer. Il connaissait la timidité d'Abigail et ne voulait pas la forcer à se mettre en scène. Toutefois, en entendant le tiraillement des notes, sa curiosité fût piquée. Il décida de rester un instant sur le palier en prenant soin de ne pas faire craquer le bois sous ses pieds. Très vite, un bref silence se fit entendre. Quand il se décida enfin à jeter un oeil à travers l'entrebâillement de la porte, les touches d'un piano poussiéreux s'animaient d'elles-mêmes. Au-dessus de l'instrument, la silhouette d'Abigail s'esquissa. Il reconnut le dragon de son tatouage qui parcourait son bras gauche. La jeune femme agitait sa baguette en examinant avec attention les cordes fatiguées du piano. A quelques mètres, la voûte plantère de deux petites pattes noires dépassait d'une commode. Il sentit l'agitation joyeuse du niffleur. Quand Abigail s'installa derrière l'instrument, les notes avaient retrouvé leur relative harmonie. Le léger brouillard d'inquiétude qu'Ennis avait tout d'abord ressenti de la part d'Abigail s'estompa au fur et à mesure que s'élevaient les notes. Même s'il ne se débrouillait certainement pas aussi bien que son amie, Ennis avait appris à jouer du piano il y a quelques années de cela. Le morceau était indiscutablement beau, mais l'instrument était encore désaccordé. À nouveau, la jeune femme interrompit sa mélodie et examina l'intérieur de l'objet. Ennis choisit ce moment pour entrer dans la pièce. - « Besoin d'un coup de main ? », lança-t-il avec douceur.

Autant il ne voulait pas heurter Abigail alors qu'il l'entendait jouer pour la première fois, autant il n'était pas question de la sous-estimer ou de lui mentir. Elle savait certainement mieux que lui l'état d'un instrument qu'elle maîtrisait depuis des années. Quand la jeune femme se tourna vers lui, Ennis aperçut une cicatrice qui s'étalait sur toute la longueur de sa joue. Un instant, il eut presque le souffle coupé.- « Ne me dis pas que c'est celui-là qui t'a fait ça ? », finit-il par dire en désignant à la fois sa joue meurtrie et les fesses du niffleur que l'on pouvait encore voir s'agiter autour de la commode. - « Qu'est-ce qui t'est arrivé ? », demanda-t-il cette fois avec davantage de sérieux, ne parvenant pas à masquer l'inquiétude qui l'avait assailli. Habituellement, Ennis était très fort à ce petit jeu. Il était devenu maître dans l'art de cacher ce qu'il ressentait. Mais face à Abigail, c'était une autre histoire. Est-ce qu'il baissait sa garde si facilement ces derniers temps du fait de la confiance qu'elle lui inspirait, simplement par épuisement de devoir mentir continuellement, ou Abigail possédait-elle un don insoupçonné pour mettre à nu les autres ? Il n'arrivait pas encore à se décider. Quoi qu'il en soit, Ennis entendit sa propre voix tressaillir. Il tenta de dissimuler son émotion en extrayant son téléphone de sa poche arrière. Il laissa glissa quelques instants son pouce sur l'écran avant de présenter à Abigail une application permettant d'accorder des instruments. - « C'était très joli. Le morceau est de toi ? », questionna-t-il avec sincérité.



 
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Dim 18 Juin - 7:12


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Octobre 2021

La tête dans l’instrument (littéralement), je me pinçais les doigts à une corde en entendant la voix de Ennis, suite au sursaut qu’avait engendré sa présence. Si occupée par ma tâche, j’avais déjà oublié qu’il allait arriver. Je maugréais sous la douleur et relevais la tête en lui souriant. Je maintins son regard de rapides secondes avant de revenir sur le piano. J’avais conscience qu’il avait eu le loisir de voir ma balafre, et s’il était attentif, il verrait les nouvelles stries sur mes bras aussi. Je soupirais. Peut-être que je devrais ensorceler quelque vêtement pour cacher la plupart de mes cicatrices, mais je n’étais pas certaine que cela m’aiderait au processus de guérison du traumatisme. Je l’avais promis à Harper. Heureusement pour moi, mes cheveux détachés, et qui retrouvaient leur couleur brun initiale, cachaient le plus gros, sur ma nuque.

— Ce ne serait pas de refus. Mets-toi devant s’il te plaît.

Je serrais une corde le temps qu’il me rejoigne puis m’adressai à nouveau à lui sur ce ton avenant qui me caractérisait tant.

— Comment tu vas ? Le retour ici n’a pas été trop difficile ?

Bien qu’il soit moldu, Ennis avait gagné mon respect pour le simple fait qu’il ait souhaité être un espion dans le Blood Circle. Jamais je n’aurai osé une telle démarche. Oh, ce n’était pas le courage qui me manquait, mais puisque je n’étais pas des plus à l’aise en société, je ne pouvais prétendre à une telle fonction. J’appartenais davantage à ceux qui protégeaient les autres, quitte à me mettre moi-même en danger. Nous avions tous notre place au sein de l’Ordre, et c’était ce qui nous rendait fort et bien organisés. Évidemment, le Blood Circle et les Mangemorts en faisaient tout autant, et voilà pourquoi la guerre éclatait encore. Nous avions tous des idéaux à défendre, toutes les idées se valaient… sauf celles d’attenter à la vie d’autrui. Il y avait des méthodes que je ne comprenais pas et que je ne pouvais soutenir. J’avais appris pour Kayla. Un discret soupir m’échappa en voyant le visage de celle qui fut mon élève animagus, puis la pensée que nous puissions avoir des espions dans nos rangs également, me donna froid dans le dos. Mais… si nous perdions confiance en ceux de nos rangs, alors qui pouvions-nous croire ?
Je refusais que la guerre ne me change. Je voulais continuer à croire en l’humanité.
Voilà pourquoi je souris à la question du jeune homme lorsqu’il désigna ma joue et qu’il se questionnait légitimement sur ce qui m’était arrivé.

— Théodore ? Non, il griffe, mais ça ressemble davantage à ce que peuvent vous faire des chats. Je jetais un coup d’œil amusé au niffleur avant de prendre une grande inspiration pour me donner du courage. Euh… hé bien, tu connais ma proportion à me mettre en danger avec les créatures magiques, n’est-ce pas ? Alors voilà, j’ai rencontré un loup-garou durant la pleine lune du mois de juin.

Je sortais la tête du piano pour lui sourire. Un sourire qui se voulait rassurant, mais qui cachait aussi le profond traumatisme qui découlait de cette rencontre. Si je dormais et mangeais encore, c’était pour ne pas alerter mon épouse, et parce que nous avions des projets d’avenir toutes les deux. Dans un sens, je remerciais le destin qu’elle soit avec moi en ces temps sombres. Motivée par l’envie de ne pas le voir s’inquiéter outre mesure, je repris sur un ton plus léger.

— Mais ne t’en fais pas, je lui ai rendu chaque coup qu’il m’a infligé. Oh, et je ne suis pas atteinte de lycanthropie, si jamais.

Je le fixais encore un peu avant de remettre la tête dans le piano.

— Presse le La, s’il te plaît.

La nuit de la pleine lune de juin avait été grossièrement résumée. Je n’avais pas à entrer dans les détails, pour autant, je n’avais pas menti à Ennis. J’avais bien rencontré un loup-garou, je m’étais bien battue contre lui et j’étais bien exempt de la lycanthropie. J’ignorais si Ennis connaissait les miracles que pouvait procurer l’animagie, mais en voilà un exemple. Un exemple que j’ignorais avant de l’avoir vécu. Bien qu’il y ait eu des rumeurs quant à un groupe de maraudeur durant une époque, avant Voldemort, je n’avais jamais poussé les recherches.
Aussi, il pouvait être surprenant qu’un petit bout de sorcière comme moi, timide, frêle et mesurant à peine un mètre cinquante, puisse se battre contre une bestiole comme un loup-garou. Pour autant, ceux qui me connaissaient bien savaient que je ne manquais pas de courage. Aussi, j’étais l’héritière du clan MacFusty, en charge de la protection des dragons de la race Noire des Hébrides, dans les archipels. Les dragons, je les côtoyais depuis ma naissance, et ils ne m’avaient jamais fait peur. Jamais… sauf une fois, durant l’été 2018. Je chassais l’image de mon frère en tirant sur la corde pour l’accorder avec précision.
Les bêtes, ça me connaissait, j’adorais ça, et Ennis le savait. Pour autant, cela me causait de temps à autre certains problèmes, bien que pour cette fois, le coup du loup-garou n’était pas volontaire. Ce fut davantage une malencontreuse rencontre.
Malgré ma précision concernant la maladie, j’espérais qu’Ennis ne se mette pas à me fuir. Nous étions loin d’être idiots. Il savait que la lycanthropie était dangereuse, et il savait que la plupart des lycans devenaient un genre de paria dans la société sorcière. Je ne voulais pas lui faire peur. J’avais bien entendu que sa voix avait tressailli, et je craignais que la mienne en eût fait autant. Les battements de mon cœur s’étaient accélérés et l’air m’avait légèrement manqué en évoquant ce souvenir. Il était temps de me reprendre !
Je levais les yeux sur son téléphone quand il me le présenta, et un nouveau sourire illumina mon visage.

— Ah ! c’est pratique ça ! Vas-y, encore une fois sur le La. Je regardais le résultat de l’application non sans gonfler un peu le torse théâtralement Hey, j’y étais presque. Je suis trop forte !

Je serrais à nouveau la corde qui cette fois, me parut parfaite à l’oreille, et l’application était d’accord avec moi. Je fis un pas de côté pour m’occuper de la note suivante, le Sol.

— Non, c’est un morceau d’une artiste moldu. J’aime bien ce rythme qui roule. Ça évoque beaucoup de choses, je trouve. Tu peux presser le Sol, s’il te plaît ?

Je jetais un œil à l’application tout en serrant la corde avant de questionner Ennis.

— Et toi ? Tu as composé récemment ?


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Ennis O'Callaghan
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Mer 28 Juin - 0:04
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Octobre 2021 | @Abigail MacFusty

Toujours médusé par l'apparence de la jeune femme, Ennis finit néanmoins par suivre ses instructions. Il alla se camper devant l'instrument, après avoir déposé son sac à dos et sa veste dans le creux d'un vieux fauteuil capitonné, loin du niffleur. Tandis qu'Abigail examinait avec minutie l'intérieur du piano, le jeune moldu ne pouvait s'empêcher d'effectuer de furtifs allers-retours entre le jeu de cordes et les blessures de la jeune femme. Plissant légèrement les yeux, de manière à affiner sa vue, il observa des marques sur ses bras. Il connaissait la passion d'Abigail pour les créatures magiques, mais cette cicatrise semblait autrement importante que celles qu'il avait l'habitude de voir sur son amie. Était-ce l'œuvre d'un dragon ? Ces créatures étaient fascinantes, il le reconnaissait volontiers, mais il n'en avait jamais approché une seule. Il avait beau être plutôt courageux de nature, il avait bien conscience qu'une telle rencontre ne jouerait pas en sa faveur. Ce n'était pas le cas d'Abigail, il le savait, la jeune sorcière ayant toujours été une fidèle compagne de ces spectaculaires cracheurs de feu.

Quand elle lui demanda comment il allait, Ennis répondit machinalement : - « Ça peut aller. Les allées et venues au QG du BC commencent à être franchement pénibles. Si tu entendais certains... » Aussitôt, il regretta ses paroles. Il avait parlé sans réfléchir, avec le naturel habituel que leurs conversations lui inspiraient. Mais lui rapporter les paroles écoeurantes du Blood Circle n'était peut-être pas la chose la plus intelligente à faire, surtout dans l'état dans lequel elle semblait se trouver. Esquissant un sourire, il ajouta : - « Enfin, je suis content de te voir. Et tu sais, ça me fait plaisir maintenant de venir à l'Ordre, surtout quand c'est calme comme aujourd'hui. Ce n'est plus aussi difficile qu'auparavant. » A ces mots, l'image d'Ana fit inévitablement irruption. Rapidement, il s'employa à chasser la jeune femme de ses pensées en se concentrant sur l'instant présent, un exercice qu'il lui avait été difficile d'apprendre. Les premiers mois après la disparition d'Ana, le jeune homme ne pouvait que difficilement fixer son attention sur ceux qui l'entouraient, du moins ceux qui lui ne apparaissaient comme d'aucune sorte d'utilité pour retrouver sa compagne. Il passait le plus clair de son temps à ressasser leurs souvenirs et à chercher des indices. Depuis trois ans, il avait appris à réserver à Ana seulement quelques heures de sa journée, le plus souvent quand il se trouvait seul.

Ecoutant Abigail expliquer les origines de sa blessure, Ennis sentit sa poitrine se serrer. Il avait espéré que ce ne fût pas aussi grave. Un loup-garou ? Qu'est-ce que ça serait la prochaine fois ? Un membre du BC ? A nouveau, il regretta immédiatement cette pensée, presque par superstition. Ennis fût assailli par un curieux sentiment d'alerte, comme si l'attaque venait tout juste d'avoir lieu ou était sur le point de se produire. Abigail eut beau relever le visage de l'intérieur du piano pour lui adresser un sourire, le jeune empathe éprouvait le trouble qui s'emparait d'elle à mesure qu'elle lui rapportait les faits. Il fût attendri par son attention, mais regretta qu'elle se sentît obligée de lui cacher ce qu'elle ressentait. Au fil de son récit, il se représenta la scène avec un certain effroi. Il connaissait le courage et la force de la sorcière, mais comme tant d'autres qui se volatilisaient sans crier gare ces derniers temps. L'idée qu'elle pourrait disparaître aussi soudainement que sa compagne lui provoqua un autre pincement au coeur. Il se sentit impuissant, un sentiment qui lui était malheureusement bien familier. - « Je suis désolé que tu aies dû vivre ça. », lâcha-t-il doucement en cherchant son regard. Il ajouta : « Tant mieux pour la lycanthropie. » Il n'en comprit pas la cause, mais ne s'en étonna pas pour autant. Puis, il désigna du regard les marques recouvrant ses deux bras : - « Toutefois, ça ne semble pas rien... » Avant qu'elle n'ait eu le temps de répondre, il lui demanda : - « Comment te sens-tu ? » Comme il eut peur que la jeune écossaise n'esquive le sujet en s'emmurant derrière un de ses charmants sourires, il précisa : - « Je veux dire, réellement. Comment te sens-tu réellement ? » Ces mots prirent un ton plus grave qu'il ne l'aurait souhaité. Mais après tout, Abigail connaissait son don. Il ne pouvait donc pas prétendre tout ignorer de l'intensité de son trouble. Et même s'il l'avait pu, il ne l'aurait certainement pas fait. En espérant ne pas faire preuve de trop d'insistance, il ajouta : - « Tu n'es évidemment pas forcée de m'en parler si tu n'en éprouves pas l'envie ni le besoin, je le comprendrais très bien. » Il marqua un silence avant de poursuivre : - « Mais, comme tu le sais, je peux ressentir ce que tu ressens. Ce sourire me semble cacher autre chose. »

En même temps, il prenait grand soin de suivre les directions de la jeune femme. Assis devant l’instrument, il pressa consciencieusement le La, puis le Sol, et ainsi de suite, tandis qu’Abigail manipulait les cordes. De temps en temps, il lui présentait les résultats de l’accordeur qui s’affichaient sur l’écran de son téléphone. Face à l’enthousiasme de son amie, le jeune irlandais ne put s’empêcher de laisser s’échapper un rire. - « Ah, mais je n’en ai jamais douté ! », rétorqua-t-il en lui adressant un franc et sincère sourire.  - « Oui, c’est assez curieux, il y a quelque chose de très heureux et en même temps de légèrement mélancolique, comme un souvenir d’enfance dont on vient tout juste de se rappeler. » L’une après l’autre, les notes résonnèrent de toute leur superbe. - « Composer, c’est peut-être un grand mot, mais je me suis amusé à travailler quelque chose ces derniers jours. Je te fais écouter ? » Ennis promena ses doigts sur les cinquante-deux touches du clavier et joua une suite d’accords qu’il connaissait par coeur. En gamme mineur, les notes suivirent tout d’abord un mouvement assez lent, presque méditatif avant de s’élever dans un tempo plus soutenu. Une fausse note fit irruption dans ce passage véloce. - « Ah ! Je crois que j’aurais bien besoin de ton enseignement. », s'amusa-t-il, un mince sourire aux lèvres. Il prit plaisir à écouter le morceau se dévider sous chacun de ses gestes. Au milieu d’une phrase, il s’interrompit : - « D’ailleurs, j’y pense, ça te dérangerait de chanter quelque chose dessus, pour voir ce ce que ça donne ? » Il formula ce prétexte avec une innocence certainement mal interprétée. Loin de lui l'envie de piéger la jeune femme. Seulement, il connaissait sa timidité et pensa que de lui proposer d'improviser des paroles qu'il accompagnerait lui-même au piano serait peut-être moins intimidant que de chanter à brûle-pourpoint, sans le moindre contexte.



 
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Mar 11 Juil - 10:35


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Octobre 2021

La tête dans le piano, je pouvais donner l’air de ne pas écouter l’homme en face du clavier et pourtant, j’y portais une attention toute particulière. Je ne pouvais imaginer ce que son statut d’espion dans le Blood Circle impliquait, ce qui avait toujours forcé mon admiration, mais aussi mon empathie pour lui. Devoir serrer les dents en permanence pour ne pas trahir son masque devait être une épreuve de tous les instants que moi-même ne pourrais guère tenir longtemps. J’avais trop d’attaches dans le monde magique, bien que le monde moldu faisait aussi partie de ma vie et de mon sang. Le plus triste dans cette guerre, c’était que je comprenais les craintes de chacun, en revanche, je ne pouvais adhérer à toutes les manières d’agir, surtout celles, soi-disant préservatrices et totalement radicales, des mangemorts. Ils étaient les arriérés dont nous pouvions tous nous passer avec leurs idéaux d’un autre âge. Ils avaient déjà causé beaucoup de tort dans mon enfance, quand mon père avait participé à la guerre à Poudlard, et voilà qu’ils continuaient avec le Blood Circle. Le plus terrible, c’était que la population était bernée par les beaux discours de l’Augurey et par les esprits radicaux et extrémistes… car la situation était devenue elle-même extrémiste. À grands maux, les grands remèdes comme on disait. Seulement, ça mettait tout le monde en danger. Les innocents, et ceux qui voulaient la paix d’autant plus. Je craignais chaque jour pour les élèves que je formais à Poudlard, ayant à cœur de leur transmettre mon savoir afin qu’ils puissent être préparés à ce qui les attendait dehors… et je n’osais imaginer mon état si un jour, proche, je devenais mère à mon tour.

— Si tu as besoin de vider un peu ton sac et de m’en parler, tu sais que tu peux le faire avec moi. Je lui accordais un sourire encourageant puis dirigeais mes yeux foncés en direction de la porte. Oui, le quartier général est tranquille aujourd’hui. À croire qu’il y a quand même un peu de répit dans cette guerre absurde…

Le pire était que nous voulions tous la même chose : la paix.
Nous nous battions tous pour ça, mais avec des moyens différents. Certains souhaitaient la cohésion et l’entente entre tous, d’autres souhaitaient asservir les opposants. Je pensais l’esclavagisme aboli, et pourtant nous nous retrouvions à nouveau dans ces techniques moyenâgeuses. L’être humain n’apprenait-il donc jamais de ces erreurs ? Avec le temps, ma misanthropie ne faisait que s’accroître. Je commençais même à avoir honte d’être humaine, et, si je n’avais pas les attaches que j’avais, sans doute me transformerais-je définitivement en chien.
Mais, parait-il qu’on ne pouvait renier bien longtemps ces véritables origines.

La conversation dévia évidemment sur mon état. Ennis cachait mal son trouble de me voir ainsi amochée, et j’avais toujours autant de mal à m’habituer aux regards des gens. D’ailleurs, j’évitais soigneusement tous les miroirs, car mon reflet me terrorisait maintenant. Heureusement, je retrouvais grâce dans les yeux de Harper qui mon état n’avait pas tari l’amour qu’elle me portait. J’ignore ce que je serais devenue si elle m’avait rejetée et je préférais ne pas y songer. À travers les yeux de mon épouse, j’apprenais, lentement, à m’aimer à nouveau, si ce n’est plus qu’avant la rencontre avec le loup-garou. La douleur physique mêlée au traumatisme et au fantôme de mon frère ne me permettait pas de vivre sereinement, bien que je fasse tous les efforts pour y parvenir.
L’inquiétude de Ennis prit forme lorsqu’il me questionna davantage. Son empathie exacerbée m’échappait beaucoup trop. Un jour il faudrait vraiment que je fasse plus attention. Je m’arrêtais de tirer sur les cordes et me mordis les lèvres, gardant soigneusement la tête dans l’instrument pour éviter le regard d’Ennis. Mon cœur s’emballa à l’idée d’évoquer mon ressenti et mes mains se mirent à trembler. Je n’étais pas de ceux qui se plaignaient et qui partageaient facilement leurs émotions. Non pas que je ne ressente rien, au contraire, mais j’avais toujours la crainte de déranger mes proches. Je ne voulais pas apporter mes problèmes en plus des leurs. J’étais une personne discrète et qui désirait le rester. Pour autant, je savais qu’en Ennis, je trouverais une oreille attentive et quelqu’un qui me comprendrait. Qui me comprendrait vraiment. Comme mon frère me comprenait à l’époque. Pour cacher mon trouble, je laissais mon index glisser sur une corde et légèrement rebondir sur les minuscules stries qui la constituaient.

— Si tu veux vraiment la vérité, ça ne va pas fort. Je me bats toujours avec le souvenir de l’accident qui a coûté la vie à mon frère. J’ai décidé cet été de faire mon deuil, mais… mais je le redoute aussi… pourtant, je sais que si je reste enfermée dans le passé, je ne vais pas pouvoir avancer avec Harper et ça… ça, je refuse aussi. Je fermais les yeux pour rassembler mes idées. Depuis la rencontre avec le lycan, j’ai régulièrement des maux de tête foudroyants, je dors très mal et à chaque nouvelle pleine lune, j’ai des crises de panique…

Je ris un peu jaune. L’air qui s’engouffra dans mes poumons me soulagea quelque peu et me permit de continuer.

— J’ai toujours aimé les monstres les plus dangereux qui peuple nos deux mondes… l’un m’a coûté mon frère et un autre mon corps.

Observant une minute de silence, je déglutissais avec difficulté tant ma gorge était nouée. Ça faisait mal. Ça faisait mal, mais les mots qui y étaient coincés devaient sortir, je le savais. Alors, je pris mon courage à deux mains pour enfin avouer.

— Je suis… morte de peur. À chaque instant, je sens la peur tirer mes muscles et mes nerfs. Si moi je suis en sécurité, j’ai peur pour ceux que j’aime. Je suis sans arrêt tendue comme un arc.

Avec cela se couplait une fatigue de plus en plus prenante et dévastatrice.
Pour autant, je refusais de me laisser aller. Parce que je ne voulais pas embêter Ennis avec mes problèmes, et parce que j’avais promis à Harper de surmonter tout cela. Mes rendez-vous avec le psychomage finiraient par porter ces fruits, il le fallait !
Je relevais la tête et souris, un peu misérable, à Ennis.

— Mais, ça va aller. Ça va bien finir par passer. J’en suis sûre.

Optimiste ou simple réflexe d’éluder les problèmes ? Je ne l’avais jamais su.
En donnant mes dernières instructions au moldu pour m’aider à accorder le piano, je fis le vide dans ma tête pour chasser toutes tracasseries et ne pas me laisser déborder. L’instrument enfin accordé, je sortais enfin de ma cachette en souriant aux paroles d’Ennis. Je hochais la tête en l’invitant à me jouer le morceau qu’il évoquait. Attentive, je posais délicatement mes mains sur la structure boisée et brillante du piano, laissant mes pensées vagabonder au rythme des notes. Je clignais des paupières et sortis de mes pensées quand il s’interrompit à la fausse note. Je lui souris sans interrompre l’instant et le laissais reprendre. Lorsqu’il s’interrompit, je pris une rapide inspiration, sentant mon cœur se serrer une nouvelle fois.

— Ch… chanter ? Oh, euh…

Ma voix, je la réservais pour ceux que j’aimais, pour les moments où je me sentais bien et apaisée. Harper elle-même m’avait très peu entendue. Pourtant, mon état d’esprit actuel, à l’évocation de mes douleurs, rendrait mon chant plus véritable, car chanter était une manière pour moi d’exorciser la peine. Mais pas que ! La simple idée de nos projets familiaux me mettait du baume au cœur.
Je croisais nerveusement les doigts à en faire blanchir mes phalanges avant de me décider.

— Bon, d’accord, on peut essayer… mais ne dis plus que tu as besoin de mes enseignements. Tu te débrouilles très bien.

Je ne disais pas ça pour le flatter, mais parce que je le pensais vraiment. Ennis et moi nous étions toujours entendus sur la musique, et si j’avais quelque chose à redire, je l’aurai fait. Certes, sa technique était peut-être à parfaire, mais il n’avait rien à envier à d’autres pianistes. Il manquait simplement de pratique.
Avec une nouvelle inspiration, je fermais un instant les paupières, puis redressais mes épaules et mon buste. Je lui fis alors signe du menton que j’étais prête.


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Octobre 2021 | @Abigail MacFusty

Lorsque Abigail l'invita à se confier, Ennis hésita un instant, marquant un bref silence. Mais face au sourire de la jeune femme, une sensation de bien-être l'envahit. Il décida alors de s'ouvrir un peu plus. Après tout, ce n'est pas comme s'il avait souvent l'opprotunité de dire ce qu'il avait sur le coeur ces temps-ci. - « Je pense que je m'en sors plutôt bien, enfin personne ne semble me soupçonner là-bas. Mais, comment dire... » Il prit un instant pour choisir ses mots. - « Je ne pensais pas que ça serait aussi difficile. La théorie est toujours bien différente de la pratique. Devoir me murer dans le silence, acquiescer aux propos les plus atroces, serrer la main des potentiels meurtriers d'Ana m'écoeure et m'épuise. » Il savait qu'il ne serait pas jugé par Abigail, qu'elle était une des seules personnes à laquelle il pouvait montrer ses failles. C'est d'ailleurs ce qu'il aimait chez elle. - « Pour être honnête, je me demande parfois si j'ai les épaules pour ça... » , finit-il par avouer. Suivant le regard d'Abigail vers la porte, il poussa un bref soupir, mêlant à la fois une forme de soulagement et d'inquiétude. - « En espérant que ça dure. »

A l'évocation de la disparition du frère d'Abigail, Ennis ne put s'empêcher de penser à son propre frère. Il se souvenait à quel point cela avait été difficile d'accepter sa mort, encore plus dans les circonstances dans lesquelles elle était advenue. Pendant des années il s'était refermé sur lui-même. Face aux accusations qu'il portait contre sa soeur, puis son emmurement, ses parents l'avaient trainé chez une ribambelle de psychologues, psychiatres et autres toubibs en tout genre. Bien-sûr, il n'avait pas lâché un mot ou s'était contenté d'évoquer des banalité jusqu'à ce que les médecins s'épuisent et reconnaissent l'un après l'autre qu'ils ne pouvaient rien faire pour Ennis s'il ne voulait pas parler. Ce n'est qu'à la rencontre d'Ana qu'il avait pu enfin évoquer librement de ce qui s'était passé, trouvant enfin une oreille attentive pour exprimer sa colère et son profond chagrin. Peu à peu, il avait réussi à faire la paix avec la perte de son frère, même si elle avait laissé une plaie qui se refermerait jamais complètement. Il comprenait la nécessité d'accepter la dureté d'une telle réalité tout en se souvenant de la difficulté d'y parvenir. Il était heureux qu'Harper soit dans la vie d'Abigail, car il savait qu'un tel appui pouvait faire la différence. Il hésita à dire à quel point il comprenait, mais voyant qu'elle prenait un effort pour se confier, il ne voulut pas l'interrompre. Tout en l'écoutant, il l'observait avec attention. Ses lèvres exprimaient une certaine maitrise, formulant avec courage des paroles qui devaient lui coûter. Mais ses yeux trahissaient un éreintement mêlé à une profonde inquiétude. En les contemplant, Ennis perçut les teintes de chocolat noir qui scintillaient avec une intensité particulière dans l'harmonie de sa chevelure. Il examina la cicatrise qui traversait son visage et se fit la réflexion qu'elle n'enlevait rien à la beauté de son amie. En même temps qu'il contemplait les jeux de nuances de couleurs qui se reflétaient dans ses iris, Ennis ne pouvait m'empêcher d'être boulversé par le trouble qui s'emparait de la sorcière. Quand elle lui fit part de son profond mal-être, Ennis eut l'envie soudaine de se lever et de l'étreindre, mais réprima aussi cette idée qu'il pensait déplacée, restant assis sur le siège du piano. Quand elle eut terminé de parler, relevant le visage pour lui adresser un sourire peu convaincant, Ennis se pencha par-dessus le corps de l'instrument pour atteindre son épaule de sa paume. - « Si quelqu'un peut surmonter une telle épreuve au beau milieu de cette fichue guerre, c'est bien toi. Je n'ai aucun doute là-dessus. » , dit-il en esquissant un sourire d'encouragement avant de lâcher son étreinte. Prenant un peu de recul sur son siège, il plongea son regard dans le sien avec un air qui se voulait tendre : - « C'est important que tu prennes ton temps, et que tu ne te culpabilises pas de pas y parvenir tout de suite. » Il se racla la gorge pour observer la réaction la jeune femme avant de poursuivre : - « Tu as vécu quelque chose de traumatisant, c'est normal que tu sois encore submergée par de telles vagues d'angoisse. Je comprends que tu puisses t'inquiéter pour ton entourage, comment ne pas l'être en ces temps si sombres mais, il faut que te concentre sur toi. Je suis content de savoir Harper près de toi. » Marquant à nouveau une brève pause, il ajouta : - « En ce qui concerne ton frère, saches que ce n'est pas en acceptant sa mort que tu l'oublieras. On oublie jamais. » A cette phrase, un mince sourire chargé de mélancolie se dessina sur les lèvres du jeune homme.

Quand Abigail accepta de l'accompagner au piano, Ennis remarqua la nervosité de la sorcière, mais n'en laissa rien paraître. Afin de préserver sa pudeur, il se contenta de dire : - « Super, ça fait un moment que je voulais essayer. » Quand Abigail réajusta sa position, ses épaules et son buste s'imposèrent au regard d'Ennis dans une droiture pleine d'une grâce et d'une élégence dont Abigail n'avait sans doute pas elle-même conscience. Quand elle rouvrit les yeux, Ennis voulut lui sourire, mais pour une raison qu'il ne parvient pas à identifier, en fût comme troublé. Il en eut un peu honte et sentit une vague de chaleur s'étendre sur ses joues. Il était certainement un peu impressionné par la jeune femme, mais ne comprit pas pourquoi cela le troublait autant, à ce moment précis. Certes, il s'agissait d'une sorcière de renom, directrice d'une des maison des plus grandes écoles de magie de ce pays, dotée d'un savoir colossal sur les créatures magiques. Mais jusqu'à présent, le respect et l'admiration qu'elle lui inspirait n'avait jamais empêché Ennis d'être lui-même en sa présence. Cherchant à l'imiter, le jeune Irlandais réajusta à son tour sa position sur le tabouret de piano, souffla machinalement sur les touches pour ôter ce qui en restait de poussière et commença à jouer. Alors qu'il avait pour habitude de se lancer dans ce morceau avec  aisance et légèreté, une nervosité inattendue qui s'était logée au creux de l'estomac s'étendit jusqu'à ses deux mains, un léger picotement battant le bout de ses doigts. Il sentait la présence de la jeune femme à ses côtés, et en était presque déconcentré. Quand enfin la voix d'Abigail s'éleva dans la pièce assombrie par les rideaux recouvrant à demi les fenêtres, Ennis manqua presque de faire une fausse note. La chaleur diffuse qui s'était d'abord irradiée sur ses joues atteignit sa poitrine. Qu'est-ce qui m'arrive., se dit-il intérieurement, agacé par ces sensations qu'il ne comprenait pas et qu'il n'arrivait encore moins à dompter. Essayant de calmer le flot de pensées entremêlées qui l'assaillit, il prit une profonde inspiration qu'il bloqua un instant avant d'expirer doucement, se sentant peu à peu reprendre le contrôle de son rythme cardiaque. L'exercice de sophrologie fonctionna, et il put faire taire les fourmillements qui démangeaient ses doigts, mais l'onde de chaleur qui s'était transformait en un enthousiasme curieux, lui, ne disparut pas.



 
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Jeu 24 Aoû - 21:54


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Octobre 2021

J’écoutais Ennis avec un silence respectueux. Seule mon empathie me permettait de m’imaginer, sans doute que vaguement, à quel point sa position d’espion au sein du Blood Circle devait être difficile. Devoir côtoyer les meurtriers de notre camp, leur sourire, rire de leur plaisanterie et peut-être même participer aux tortures, et tout ça sans broncher. Un frisson me parcourut l’échine, déclenchant une vague de froid sur ma nuque. La force de caractère qu’il fallait me dépassait. Bien que je ne haïsse pas les membres du Blood Circle et que je pouvais éventuellement comprendre leurs actions, car je pouvais comprendre leur crainte vis-à-vis du monde magique, je ne pouvais comprendre leurs actions cruelles envers nous. C’était comme mettre les loups et les moutons dans le même panier, tous les sorciers ne se ressemblaient pas. Hélas, il est difficile de décrire les couleurs à un aveugle.
Les lèvres pincées, je pris le temps de réfléchir aux mots que j’allais employer, le menton baissé sur les cordes du piano.

— Franchement, Ennis, je t’admire. Je ne pourrais pas faire la moitié de ce que tu fais… Je veux bien te croire qu’il y a des jours plus difficiles que d’autres… tu as tout mon soutien en tout cas et dans les moments les plus difficiles, essaies peut-être de te rappeler pourquoi tu fais tout ça ? Je levais des yeux timides vers lui. Est-ce que ça te redonnera un peu de courage ?

Ce n’était pas à moi de lui dire si ce qu’il faisait était bien ou mal ou s’il avait la carrure pour le faire jusqu’au bout. Il l’avait comparé à moi, c’était une certitude, mais ce ne serait pas étonnant qu’il abandonne en cours de route. Ce serait même compréhensible. Son travail ne servait pas uniquement ses propres desseins concernant cette Anna, mais il servait aussi l’Ordre et sa cause.

— Tu n’es pas tout seul, il ne faut pas oublier ça. Tu as tout l’Ordre du phénix derrière toi.

J’espérais que mon sourire l’encouragerait.
En tout cas, ce sourire ne m’encourageait pas vraiment moi. Parler de mon frère et des récents événements était difficile. Les cicatrices, aussi bien psychologique que physique restaient fraiches et souvent, les plaies s’ouvraient pour saigner abondamment. Je me réveillais en sursaut voir en hurlant, tirant mon épouse de son sommeil. J’étais atteinte de crise de panique qui me pressait la poitrine au point de m’empêcher de respirer et mon corps pouvait se mettre à trembler sans raison aucune. Il suffisait d’un rien. Une odeur. Un éclat de lumière qui me donnait l’illusion de cette pleine lune. D’un bruissement dans les arbres. Il en fallait peu pour que tout mon être se soumette au plus simple mécanisme de survie : la peur.
Avec le temps, et avec le décès de mon frère, j’avais appris à camoufler ces maux, à les enfouir profondément en moi. J’espérais qu’ainsi, les souvenirs et la douleur partent. Ce n’était qu’illusion, bien sûr. Rien que d’en parler accéléra les battements de mon cœur.
Ce fut à ce moment qu’Ennis se pencha et posa une main chaude sur mon épaule. J’osais croiser son regard alors que ses paroles pénétraient dans ma peau comme une caresse rassurante. Il se rassied, mais le contact de sa paume resta vif sur mon épaule, comme si cette simple étreinte suffisait à m’apporter la lumière dont j’avais présentement besoin pour me redonner courage. J’écoutais son discours avec attention, sans le lâcher de mes yeux sombres dégageant pourtant tant de gentillesse.
Une grimace étira mes traits lorsqu’il évoqua mon frère. Faire mon deuil me ferait oublier une partie de lui, ça, j’en étais intimement convaincue. Je détournais un peu le regard pour me plonger dans mes pensées. Accepter la mort de Kyle, ça reviendrait à accepter de ne plus souffrir de son absence. Ce serait accepter de ne plus sentir son odeur dans une bougie de Noël aux effluves de nos souvenirs d’enfance. Ce serait accepter de ne plus apercevoir sa chevelure hirsute dans la foule. Ce serait ne plus entendre sa voix chanter, épouser la mienne durant nos moments de complicités musicales.
Je déglutis avec peine, sentant à nouveau ma poitrine ployer sous un poids immense, comme si quelqu’un venait d’y placer un sac de pierres. Pierres qui me remontaient jusque dans la gorge.

— Comment… comment ne pas oublier tout en acceptant la mort ? Je suis persuadée que si je lui dis définitivement au revoir, tout ce qui me fait mal aujourd’hui, tous mes souvenirs donc, disparaîtront. Je… je ne peux pas…

Ma voix s’étrangla légèrement. Je n’étais pas certaine d’être capable de terminer ma phrase. Je ne pouvais pas laisser disparaître les souvenirs. Je ne pouvais pas accepter la mort de Kyle. Je ne pouvais pas redouter un jet de flamme de ces dragons pourtant si cher à mon cœur.
Je fermais les paupières dans l’espoir de rassembler un peu mes idées et pris une rapide inspiration.

— Je trouve égoïste de me concentrer sur moi alors que tant de gens souffrent, que la guerre bat son plein. Je ne peux pas me concentrer sur moi et me permettre de prendre du temps pour moi. Ce…

Je m’interrompis. « Ça n’en vaut pas la peine ». Voilà ce que j’allais dire. Des phrases qui foudroyaient Harper sur place tant elle les détestait. J’en avais pris conscience uniquement lorsqu’elle m’avait rejointe à l’hôpital, lorsque j’avais aperçu l’inquiétude dans ces yeux. Elle qui ne s’inquiète pourtant jamais de rien… Ennis me connaissait, il savait que je voulais prendre le moins de place possible dans la vie des gens, que je ne voulais déranger personne et que je ne voulais causer de soucis à personne. Pourtant, par mon comportement, je le faisais malgré moi. Les relations humaines étaient si difficiles… Ne serait-ce que par l’amour que nous nous portions Harper et moi, je ne pouvais pas me permettre de flancher, mais je me le devais aussi en sa présence, car elle était mon pilier. Je ne parvenais pas à trouver le juste milieu… alors, je préférais ne rien faire, et ainsi, continuer de souffrir. Car la souffrance, je m’y habituais avec les années, un peu.

Cela dit, il y avait tout de même une chose que je faisais.
Chanter.
Par ma voix, parmi les notes et les accords, j’exorcisais ce qui se cachait au plus profond de moi. Alors, je chantais en accompagnant la musique émise par le piano. Je laissais ma gorge vibrer aux souvenirs du visage de mon frère et aux tiraillements de mes cicatrices. La mélodie les emportait et les emmenait loin, à travers le plafond, les étages et le toit. Ils iraient rejoindre le ciel, pourfendraient les nuages puis rejoindraient enfin les étoiles.
Quand je me sentis enfin soulagée, je baissais mon regard pour observer furtivement Ennis qui me paraissait soudainement bien tendu. Confuse, j’avortais mon chant quelques mesures avant la fin de la mélodie, et lorsque la dernière note eut retenti, je bredouillais, mal à l’aise.

— P… pardon ! Je ne voulais pas te troubler. Je passais une main nerveuse sur ma nuque. C’est vrai que je n’ai pas vraiment bien chanté, je peux faire mieux la prochaine fois si tu veux ! Promis !


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Le moldu prit le temps de réfléchir à ce que la jeune femme venait de lui dire. Il était surpris d'entendre le mot d'admiration sortir des lèvres du professeur Macfusty. - « C'est gentil, mais tu sais, la plupart du temps, je crois que je n'ai même pas vraiment conscience de ce que je fais. », lâcha-t-il d'un ton pensif, balayant la pièce du regard. Pour ce qui était du reste, elle avait raison, Ennis le savait. S'il passait ses journées au Blood Circle, ce n'était pas pour rien. S'il s'obligeait à voir presque tous les jours la personne qu'il haïssait certainement le plus monde, à savoir sa soeur, ce n'est pas pour rien. Mais allez savoir pourquoi, de l'entendre dire qu'il n'était pas seul, qu'il avait son soutien et l'appui de l'Ordre, lui réchauffait indiciblement le coeur.  - « Mais, tu as raison. J'ai peut-être parfois simplement besoin de m'en souvenir. » Sa voix s'était faite plus assumée et son regard, qui chercha celui de son amie, avait retrouvé leur éclat. - « Je te remercie. Je crois que j'avais besoin d'entendre ça. », ajouta-t-il en rendant son sourire à la sorcière.

Le sourire étirait trop timidement les lèvres d'Abigael pour qu'Ennis ne devina le trouble qui s'emparait d'elle alors qu'il lui adressait ses conseils. En se concentrant sur ses émotions, l'empathe put très distinctement le sentir. Il le perçut également dans le voilement de son regard quand Abigail releva son visage vers lui. Mais ce fut particulièrement à la grimace qui déforma ses traits qu'Ennis se demanda s'il n'était pas allé trop loin. Il se souvenait à quel point il lui était lui-même pénible d'évoquer son frère quand celui-ci venait tout juste de disparaître, et des années après encore. Les iris chocolat de la sorcière se détournèrent de lui et le brun sentit un poids lui comprimer le coeur. Les émotions de son interlocutrice étaient si fortes qu'un noeud se forma dans sa gorge. Il prit une grande inspiration pour chasser le début de larmes qui lui montaient aux yeux. C'était l'un des inconvénients de l'empathie : en ressentant les émotions des autres, il prenait parfois le risque de s'accaparer leur tristesse. Et il refusait de faire ça. Il refusait de se mettre sur le devant de la scène. Ce n'était pas lui qui souffrait à cet instant, mais son amie qui avait davantage besoin de son écoute que de ses larmes.

Le balbutiement de la jeune femme et le tremolo perçu dans sa voix lui serra le coeur. - « Je sais que tu auras certainement du mal à me croire, mais accepter la mort de quelqu'un ne signifie pas nécessairement l'oublier. Accepter la mort implique plutôt de reconnaître la réalité de la perte... et de trouver un moyen de vivre avec cette absence. Au contraire, cela peut parfois laisser plus de place aux souvenirs heureux. Seulement, ils ne pèsent plus autant. Ils ne brûlent plus autant. » Il marqua une pause, comme s'il hésitait à dire ce qu'il avait en tête. - « Tu sais, il ne passe rarement une journée sans que je ne pense à Colin. Seulement, son souvenir ne me déchire plus autant le coeur. », abrégea-t-il enfin, soucieux de ne pas trop s'étendre sur sa propre expérience, et surtout, de ne pas rediriger le sujet vers lui. - « Bien sûr, l'oeuvre du temps n'y est pas pour rien. »

Il laissa la sorcière reprendre son souffle alors qu'elle fermait les yeux. Puis, il l'écouta avec attention, touché du trouble évident qui ne s'est pas départi d'elle. A nouveau, la jeune femme s'interrompit en milieu d'une phrase. - « Je comprends cette pensée, mais crois-tu vraiment que tu peux réellement aider les autres si tu ne vas pas toi-même bien ? Je suis persuadée qu'on ne travaille pas à son propre bien-être uniquement pour soi, mais aussi pour ceux qui nous entoure. » ajouta-t-il en lui adressant un mince sourire qu'il voulut le plus tendre possible.

Que la sorcière ait remarqué le trouble qui s'emparait de lui ne l'aida pas à apaiser les battements incompréhensibles de sa poitrine. Heureusement, Ennis n'était pas trop mauvais quand il était question de cacher ce qu'il ressentait. Aussi, il eut assez vite le réflexe de mettre ce désarroi incompréhensible sur le dos d'un souvenir douloureux. - « Oh, ne t'excuse pas. Je pensais simplement à Colin... » Il eut honte de mentir ainsi à une personne qu'il considérait comme une de ses plus proches amies, mais comment expliquer quelque chose qu'il ne comprenait pas lui-même ? Il aurait bien été incapable de poser des mots sur ce qui se tramait tout au fond de lui à cet instant. Mais quand Abigail prit son malaise pour une mauvaise interprétation de son chant, Ennis sentit une poindre de remords le tendre. - « Tu te trompes, il ne s'agit vraiment pas de ça. », glissa-t-il précipitamment. Il marqua un silence, hésitant à poursuivre sa pensée. - « Au contraire, c'était très beau ! », se contenta-t-il de dire. Il aurait voulu en dire plus, mais ne parvint pas à trouver les mots. L'engourdissement de ses doigts commençait à s'estomper. D'un geste décidé, il se leva du tabouret. - « Je crois que l'émotion transmise par ta voix m'a troublé, enfin, tu me connais, je suis un grand sensible. », lâcha-t-il dans un raclement de gorge. S'apercevant soudain qu'il s'était levé, il reprit gauchement place sur le siège. - « As-tu déjà eu l'occasion de chanter en public ? » Le gaélique devinait la réponse, mais il ne pouvait s'empêcher de trouver dommage qu'un tel talent ne soit partagé.



 
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Mer 21 Fév - 10:22


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Octobre 2021

Le soutien au sein de l’Ordre du Phénix me semblait vital. Le Blood Circle tentait de se faire bien voir alors que les Mangemorts gagnaient du terrain en grignotant l’espace de leur terreur constante. L’Ordre, pris dans un étau, se débattait tant bien que mal en tentant de prouver que le monde sorcier n’était pas qu’un ennemi pour les non-maj, mais respecter ses convictions dans cette situation était délicat. Un soupir traversa mes narines alors que j’écoutais les confidences du moldu devant moi. Sa place, je ne l’enviais pas, mais j’avais consciente que son travail rendait service à l’Ordre. Chacun contribuait comme il le pouvait et je n’ignorais pas qu’Ennis n’agissait pas par simple bonté d’âme. Il y avait quelque chose derrière ses agissements, pour le motiver, et je crus bon de le lui rappeler.
D’un sourire encourageant, je hochais la tête, rassérénée de lui avoir insufflé un peu plus de courage pour qu’il puisse continuer sa quête.

Un courage qui me manquait pour la suite de la conversation. Parler de mes traumatismes, de la mort, de mon frère… Voilà une situation que j’aurai volontiers évitée. Le menton baissé, j’entendais les paroles d’Ennis sans parvenir à les écouter vraiment, sans qu’elles parviennent à véritablement me faire du bien. Que le mal disparaisse avec le temps, qu’il ne reste que les souvenirs heureux… tout cela semblait si idéal… mais comment un souvenir heureux ne pouvait pas relever le vide de l’absence ? Nerveuse, j’agitais mes mains entre elles, peu persuadée de parvenir à un tel raisonnement… et pourtant, je savais que je le devais. Pour Harper, et pour les projets familiaux que nous avions. Je savais que je ne pouvais pas continuer comme je le faisais, je ne pouvais pas continuer de hurler la nuit, je ne pouvais pas continuer avec mes crises d’angoisse et me dépression qui me rongeait lentement le cœur et l’âme.
Je devais agir. Mais comment ?
Accepter la perte. Comment pouvais-je simplement l’accepter ? Il me manquait la moitié de mon cœur ! Je papillonnais des paupières en fronçant les sourcils.

— Mais comment accepter une telle perte ?

Je ne comprenais pas. Ou en tout cas, mon cerveau ne voulait pas comprendre. Il faisait l’impasse sur cette solution qui pourtant, semblait simple. Faire son deuil ne signifiait pas oublier… mais cette simple idée mettait ma poitrine au supplice en la soumettant à une pression folle. Faire le deuil de Kyle, ne plus souffrir de son manque, c’était tout simplement inenvisageable.
En revanche, traité du traumatisme de la pleine lune, ça, je pouvais me faire à l’idée, ça, je pouvais peut-être faire quelque chose. Après tout, ce n’était pas la première fois que j’étais confronté à la rudesse des lois de la nature, qu’une créature magique me fasse du mal. C’était la croix que je voulais porter.

— C’est sûr qu’il faudra du temps.

Concluais-je dans un soupir en laissant mon regard se poser sur Théodore qui furetait dans la pièce à la recherche d’un quelconque objet précieux. Ses reniflements frénétiques tapissaient ma conversation avec Ennis et m’arrachèrent un sourire.

— Peut-être bien que oui, admettais-je au raisonnement d’Ennis. Si j’allais mal, comment aider les autres ? Une question qu’on me posait souvent et à laquelle je restais sourde. Ça ne m’empêchait pas d’agir comme je le faisais. Jusque-là, je m’en sortais bien, mais peut-être atteignais-je mes limites ? Je vais y réfléchir.

Ces derniers mots sonnèrent comme une promesse.
Une promesse qui vibra dans mon chant au point d’ébranler, apparemment, le moldu. Confuse, j’interrompais le moment musical de crainte d’avoir trop déstabilisé Ennis. Cette rencontre, ces retrouvailles étaient vraiment teintées d’un quelque chose de très émotif. Encore une fois, je clignais des paupières lorsqu’il m’évoqua son frère. Tentée de m’excuser, j’ouvrais la bouche, mais la refermais. Harper n’avait de cesse de me rappeler de ne pas m’excuser pour rien, une vieille habitude à la peau dure.
Le compliment d’Ennis me fit à nouveau baisser les yeux. Une mèche de cheveux voila une partie de mon visage et de cette balafre qui me barrait la joue.

— Merci.

Soufflais-je alors que Théodore revenait vers nous en trottinant, toujours en reniflant frénétiquement. Un moment, il éternua. Tomba sur son derrière tout rond. Se frotta le museau. Puis se remis sur ses pattes et s’approcha des affaires d’Ennis, coin qu’il n’avait pas encore exploré pour y dénicher un trésor quelconque.
Sans intervenir, je secouais un peu la tête à la question du moldu.

— Si les créatures fantastiques sont un public, ça compte ? Je souris, l’air goguenard, avant de redresser mes épaules. Je me déplaçais un peu du côté du piano alors qu’Ennis reprenait place sur le tabouret. Sinon, non, pas vraiment. J’y ai songé un temps, quand j’étais au conservatoire, puis j’ai laissé tomber pour mes études de dragonologie… et ensuite, la vie a fait son chemin. Mais je ne regrette pas. La musique est mon petit secret.

Je préservais ce talent et rares étaient ceux qui pouvaient se targuer m’entendre jouer du piano ou de la guitare, et davantage ceux qui m’entendaient chanter. Je ne le faisais que lorsque je me sentais bien et en sécurité. Donc, précisément lorsque les animaux magiques m’entouraient. Rien de surprenant en somme.
Théodore disparut dans le sac d’Ennis. Je le lui indiquais d’un geste du menton.

— Tu n’as rien de précieux là-dedans j’espère ?

Mes yeux s’illuminèrent un petit éclat amusé, ce qui me permit de rebondir sur la question d’Ennis.

— Et toi ? Tu as déjà joué en public ?


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