Si une part de son cœur était resté au Neverland, Saoirse devait reconnaître que l’excitation d’un nouveau spectacle l’assaillait. Elle n’oubliait pas le cirque et avait promis à Soledad de continuer à réaliser des représentations régulièrement. La danseuse n’oubliait pas ceux qui lui avaient un jour tendu la main. Même si elle aurait souhaité en effacer quelques-uns à l’instar d’Euron Carrow… Ce soir son attention se portait sur sa chorégraphie préparée et répétée avec minutie. Le costume était presque aussi sublime que ceux de l’opéra. L’ancienne étoile devait reconnaître au moins cela à Ezio, s’il en voulait pour son argent, il savait également l’investir pour attirer les spectateurs. Le corset était sublime. Tout en dentelle et jeu de transparence. Le voile qui remplaçait le tutu était d’une délicatesse incroyable et allait suivre chacun de ses gestes avec une délicatesse infinie. L’ensemble était noir. Jusqu’aux chaussons qui seraient retirés durant la représentation. Sha savait que seule la danse classique n’attirerait pas les clients. Elle devait moderniser ses prestations. S’adapter au public des lieux. Entre classique et contemporain, elle ajouterait un peu de pole-dance élégante. Il n’était pas question de se dénuder à l’instar de certaines de ses collègues qu’elle avait pu croiser. Pire encore quand elle avait découvert ce qu’il se passait dans le sous-sol des lieux. Ezio lui avait dit qu’elle devait mettre en appétit les hommes. Il l’avait écœuré. Aucune manière, aucune tenue. Il était pire qu’elle quand il s’agissait d’argent et d’en récupérer. Elle se savait attirante. La danse avait sculpté son corps. Pour autant, il était hors de question de se dévoiler plus que nécessaire. Dépasser les traditions d’accord, danser à moitié nue pour que monsieur se remplisse les poches, certainement pas. Il lui semblait avoir trouvé le parfait équilibre. Ne pas être vulgaire. Sexy n’était pas dans le vocabulaire de Saoirse. Mettre de la sensualité dans sa danse ? Voilà pour quoi elle avait opté. Sa devise avait toujours été : montrer juste ce qu’il faut pour donner envie d’en voir plus. Cette limite franchie, la vulgarité s’invitait et elle s’y refusait.

Mais avant de monter sur scène, elle avait une dernière petite chose à régler. Si elle avait invité plusieurs connaissances à venir, l’une d’elles l’inquiétait quant à sa tenue. Le Midnight Sky malgré ses bas-fonds immondes avait un certain niveau de luxe. Et Alex, son amie depuis Poudlard n’était pas la reine quand il s’agissait de se vêtir avec élégance. De se vêtir tout court si vous vouliez l’avis de Saoirse. Alors après avoir préparé avec son sa tenue dans sa loge, oui ici elle en avait une, une vraie… elle transplana devant chez Alexis. Son doigt manucuré se replia pour toquer contre le pan de bois à plusieurs reprises. Lorsque la porte s’ouvrit, Saoirse observa son amie. Un débardeur noir. Un jean noir. Un chignon approximatif sur le sommet de sa tête. Elle plissa ses traits de visage en une moue désapprobatrice. « Dis-moi que c’est juste que tu n’es pas encore préparée. Je t’en prie, dis moi ça… » Devant l’air de son amie, Saoirse soupira en se pinçant l’arête du nez. « Sérieusement Alex… Je t’ai dit qu’il fallait être élégante, classe, sophistiquée et tous les synonymes de ces termes possibles… » Elle passa le seuil de la porte sans y être invitée. Heureusement que dans son sac, elle avait pris de quoi s’occuper d’elle. « J’ai trente minutes pour m’occuper de toi. Et ne cherche pas à négocier. Tu ne rentres pas comme ça dans le Midnight et je te veux à ma première. » Elle sortit de son sac une tenue sombre. Elle n’allait pas lui mettre de la couleur non plus. La médicomage avait ses limites. Un tailleur cintré et féminin. Pantalon fluide, veste fine. Un joli caraco en soie. Le décolleté se voulait profond et en v. Mais une dentelle raffinée s’y ajoutait et protégeait des regards indiscrets. « Va enfiler ça. » Le ton de l’ancienne étoile ne laissait pas à aucun refus possible.

Attendant son retour, elle sortit quelques produits de maquillage. Quand son amie revint, la jeune femme resta sourde à ses protestations. « Je t’ai dit que tu n’allais pas rentrer sinon… Installe-toi, promis, tu ne ressembleras pas à une voleuse de camion » Du naturel. Alexis avait un tel potentiel. Saoirse était folle de la voir se cacher de telles tenues. Elle la maquillait légèrement et dompta d’un sortilège sa chevelure. Un sourire se dessina sur les traits fins de la jeune femme. « Là, tu vas pouvoir entrer. » Elle était sublime. Ses boucles chatoyantes caressaient l’ovale de son visage. L’ensemble qu’elle portait la rendait élégante et sulfureuse à la fois. « Vingt-cinq minutes, je suis trop forte ! Allé, viens, je dois aller me préparer également. » Elle se saisit de sa main pour l’inviter à transplaner jusqu’au Midnight Sky.

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S’il venait à l’idée d’une personne de comparer les deux amies, elle aurait bien du mal à trouver leurs points communs tant leur carapace extérieure était distincte. Il fallait creuser bien au-delà de la surface pour découvrir ce qui les liait depuis leur plus tendre adolescence, cet âge ingrat où la différence est un tort. Toutes deux étaient méfiantes, réservées. Froides d’après leur entourage. Elles venaient de milieux sociaux difficiles et n’étaient pas nées avec une cuillère en argent dans la bouche. A Poudlard, si elles se retrouvaient aux mêmes soirées, un point commun les réunit davantage. L’alcool. Ne pas savoir s’amuser d’après leurs camarades, puisque l’une comme l’autre, elles ne buvaient pas. Alex n’était pas du genre à faire la fête et Sha non plus à cette époque. L’Irlandaise se perdait dans ses sentiments contradictoires. La patrie avant tout et pourtant… tous les Anglais n’étaient pas si… affreux. Étrangement, observer les autres s’écrouler ou faire les pires folies les avait réunis. Compilant même quelques dossiers croustillants sur ces idiots. Elles avaient même fini par s’en amuser. De fil en aiguille, cette amitié se dessina, se construit. Solide malgré les années et la distance. La prison… Mais Alex ne jugeait pas. Alex était toujours là. Prête à venir affronter la foule d’un cabaret pour soutenir la première de son amie.

Et l’une des plus grosses différences visuelles entre ces deux-là, c’était bien le style vestimentaire. Alex était du genre pratique, confortable. Efficace et rapide. Quand Saoirse était toujours pomponnée, tirée à quatre épingles… C’est d’ailleurs dans le but de relooker la jeune femme que la danseuse s’était imposée dans son espace. Le Midnight Sky avait un certain standing et elle voulait être certaine que son amie pourrait rentrer. Saoirse resta sourde aux protestations de la médicomage. Un fin sourire étira ses lèvres alors qu’elle reconnaissait que la tenue n’était pas si mal. Elle avait conscience des limites d’Alexis et savait où placer le curseur afin que cela lui plaise. Juste que madame avait la faignantise de se préparer ainsi… S’emparant du maquillage, elle lâcha un rire à sa remarque. « C’est dans mes cordes, pas de problème ! » Sha n’était pas une combattante aussi aguerrie que l’ancienne Serdaigle. Mais elle n’était pas exempte de malversations… Ses mains étaient loin d’être propres…

Elles transplanèrent devant le cabaret et Saoirse observa la foule qui faisait la queue, presque étonnée. Elle tourna le visage vers Alex à sa remarque. « Je ne m’attendais pas à ça. » Son regard observa quelques secondes ces personnes. Toutes s’étaient déplacées pour elle ? Dans quel but ? Son talent ? La voir chuter ? La curiosité ? La presse avait été très médisante lors de son emprisonnement. Elle n’avait pas su la raison de son arrestation, alors les rumeurs avaient été nombreuses. Des plus scabreuses au plus hallucinantes. D’ailleurs, elle repérait quelques journalistes certainement venus pour noircir leur note, espérant sûrement un scoop… « Je pensais qu’ils m’auraient oublié ceux-là… Viens… » Elle remonta la file d’attente jusqu’à l’agent de sécurité qui l’a reconnue et la laissa passer avec Alexis. Rapidement, les regards se tournèrent vers elles mais ils n’eurent pas le temps de réagir qu’elles avaient déjà passé le seuil pour être tranquilles.

L’Irlandaise fouilla dans son sac et tendit un billet à son amie. « Tu verras, c’est une petite table bien placée. N’hésite pas à prendre un verre, c’est Dhan qui s’en occupe, il saura quoi te faire. » Elle regarda autour d’elle et aperçu Sienna d’une grande élégance. L’Irlandaise lui adressa un sourire. Si la sœur était une crème, le frère… « Si un Italien tente de te draguer, repousse le à ta façon, c’est un idiot ! » Ezio présentait bien. Même plus que ça. Mais Merlin, qu’il était infect à vivre… L’Irlandaise fouilla dans son sac et tendit un billet à son amie. « Je vais aller me préparer. On se retrouve après… » Elle pressa la main d’Alexis avant de s’éloigner.

Une fois dans les loges, elle se glissa dans la sienne. Il fallait reconnaître que c’était autre chose que le Neverland même si elle y était très attachée. Elle enfila sa tenue, noire. Pas de tutu, mais une jupe fluide, tout en jeu de transparence. Son haut était brodé de fines pierres noires jouant avec la lumière. Elle lissa ses cheveux d’un mouvement de baguette et se maquilla. Elle enfila ensuite la paire d’ailes noires qui se greffait dans son dos, l’articulation des plumes se mouvant au rythme de ses bras grâce à la magie. Ensuite… tout sembla se passer à la vitesse de l’éclair. La jeune femme entra sur scène avec son assurance habituelle toujours intacte. Le cygne noir prenait possession de son corps et vivait au gré de la musique. Elle avait retravaillé la chorégraphie, intégrant à la danse classique, du contemporain plus moderne. Elle ajoutait quelques figures élégantes de poledance pour ponctuer le tout. Elle avait en tête de dépoussiérer le genre, le rendre plus attractif, plus moderne.

La salve d'applaudissements sembla lui démontrer qu’elle avait su ajuster son tir. Son palpitant s’embrasait sous le bruit de leurs mains tapant l’une contre l’autre, sous leur regard brillant d’admiration. Cette sensation était grisante. Le meilleur shoot que la jeune femme connaissait de toute sa vie. Quand elle sortit de scène, son frère la prit dans ses bras, le regard emplit de fierté. Ezio quant à lui, se contenta de hocher la tête et de s’éloigner. Si démonstratif… Elle retourna se changer. Une douche, une retouche maquillage et chevelure avant d’enfiler une robe noire, dos nu, fluide tombant jusqu’à ses chevilles.

Elle sortit dans la salle pour rejoindre Alexis. Quelques personnes l’arrêtèrent pour la féliciter, flattant son ego avec plaisir. Elle retrouva son amie et s’installa à ses côtés. Il y avait d’autres numéros qui allaient s’enchaîner. Elle demanda un cocktail sans alcool à l’un des serveurs. Alors, tu en as pensé quoi ? » car finalement, l’avis des autres ne comptait pas réellement si ceux qui lui étaient précieux ne validaient pas son travail.

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L’accueil devant le Midnight semblait totalement disproportionné. L’ancienne étoile savait que son histoire avait fait couler de l’encre, surtout vu le manque d’informations… L’Irlandaise était connue dans son milieu. Pas de quoi faire la une des journaux mais ceux qui étaient spécialisés dans le monde sportif avaient trouvé de quoi s’épancher. Ou du moins, ils avaient brodé bien des suppositions en l’absence de faits concrets. Le fait qu’elle se produise de nouveau, dans un endroit tel que ce cabaret semblait avoir de nouveau attiré l’attention sur elle. Saoirse ne savait pas réellement ce qu’elle devait en penser. Savoir qu’elle n’avait pas été oubliée flattait son ego. Pourtant, elle était presque certaine d’une chose… Ce n’était pas avec bienveillance qu’ils se présentaient. S’ils pouvaient la voir chuter sur scène, au sens propre comme au figuré, ils ne se gêneraient pas pour l’étaler dans leurs feuilles de chou.

Ses divagations sur le sujet ne durèrent pas bien longtemps. Alexis semblait ne pas les apprécier beaucoup, sans que Saoirse ne sache pour quelle raison. Une question qu’elle pourrait lui poser plus tard. La danseuse lui donna son billet pour qu’elle puisse aller s’installer tranquillement. Elle lui glissa également quelques consignes. Éviter un Italien. Le propriétaire des lieux. L’entente était bien compliquée entre eux… Pourtant, elle pouvait reconnaître une chose, il lui permettait de monter sur scène de nouveau. Dans un lieu plus honorable que le Neverland, cela allait sans dire. Même si Saoirse était attachée au cirque, il fallait admettre qu’aucun journaliste n’était venu à l’entrée de ce dernier. Mais quelque part, c’était aussi un atout. Elle n’était pas Saoirse, la danseuse Étoile déchue là-bas. Elle était juste l’Irlandaise qui dansait bien. Rien que pour cela, elle continuait de s’y rendre.

La jeune femme abandonna Alexis et se dirigea vers les loges pour se préparer. Lorsque le grand moment fut venu, elle ne vit même pas le temps défiler. Il n’y avait vraiment que la scène pour la mettre dans un tel état d’euphorie. C’était tellement grisant comme sensation. Plus encore les regards émerveillés à la fin de sa représentation. Les applaudissements, les personnes debout… Elle profita avec délectation de ce moment y puisant sa force et son énergie. Après s’être changée, elle retrouva son amie et lui demanda ce qu’elle en avait pensé. « Je peux devenir ta professeur de danse, si tu veux. » répliqua-t-elle amusée. Toutefois un sourire étira ses lèvres alors qu’elle lui disait qu’elle avait été sublime. Si Alex disait cela… elle connaissait assez la jeune femme pour savoir que les compliments ce n’était pas sa tasse de thé. Alors cela la touchait énormément.

Les deux amies trinquèrent. Saoirse porta sa boisson fruitée à sa bouche afin d’en boire plusieurs gorgées. Elle avait beau avoir vidé une bouteille d’eau après sa représentation, elle avait toujours un peu soif. « Il a fallu le convaincre que j’étais un bon investissement. » dit-elle en lui adressant un clin d’œil. Ce soir en était la preuve. La salle était bondée, la presse s’était même déplacée. En plus des entrées et des consommations, les journaux allaient parler du Midnight Sky. La blonde observa la salle et murmura. « Ah et bien, c’est lui… » Le patron des lieux déambulait entre les tables avec une prestance certaine. Un serrage de main par ci, une esquive de sourire par là. Mais lorsqu’il trouva la danseuse, ses traits se fermèrent presque aussi rapidement qu’il arriva vers elles. « Mademoiselle » dit poliment à Alexis pour la saluer avant de se trouver vers Saoirse. « Je ne te paie pas à siroter des cocktails à l’œil. Il faut que tu ailles saluer les invités des premières tables. » L’Irlandaise soupira montrant que cela ne l’intéressait pas. Avant qu’elle ne réponde. « Au bar, une journaliste veut t’interviewer pour le Witch Ballet. » La paille entre les lèvres, elle détourna le regard vers la femme. Coincée dans un tailleur, cheveux grisonnants retenus par un chignon strict, Saoirse ne la connaissait que trop bien. « C’est une teigne, je ne veux pas lui parler. Elle a écrit des horreurs sur moi avant… » Elle s’arrêta dans sa phrase et regarda Alexis. Avant Azkaban. L’Irlandaise n’était pas toujours des plus à l’aise quand il s’agissait de parler de cela. « Avant que je sois enfermée… Je ne suis pas certaine qu’elle veuille faire une bonne publicité au cabaret. » Une corde sensible pour l’Italien. « Nous pouvons reporter, et tu restes avec moi, pour t’assurer qu’elle ne fasse rien qui nuirait au Midnight ? » Il resta un instant silencieux, avant qu’il ne reprenne. « Très bien, je m’occupe d’elle. Mais va saluer les invités à l’entracte. » Sans laisser le temps à Saoirse de répondre, il s’éloigna. « C’est noté patron ! » Elle se tourna vers Alexis. « Il est sympa, non ? » dit-elle avec ironie. « Tu viendras avec moi ? Je pourrais te présenter de façon pompeuse. » Elle imita d’une voix hautaine : « Je vous présente mon amie, l’excellentissime médicomage, Alexis Fawley. Saviez-vous qu’elle avait remporté un prix pour ses recherches récemment ? » Un petit rire fila entre les lippes de la danseuse avant qu’elle ne reprenne à boire.

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Saoirse retrouva rapidement Lexis après être passée sur scène. Un tour dans les loges pour se délester de sa tenue et elle s’installait aux côtés de son amie qui la rassurait sur sa prestation. L’Irlandaise connaissait son talent, elle ne faisait pas de fausse modestie sur le sujet. Mais avoir les compliments de ses proches, c’est qui lui importait. Si Dhan lui disait qu’il n’aimait pas sa chorégraphie, elle pouvait tout remettre en question. Heureusement, le jeune homme n’était pas du genre à lui faire une analyse détaillée de son travail. Mais les avis de ceux qui comptaient avaient un certain poids. Un parfait inconnu pouvait bien s’égosiller à persiffler sur ce qu’elle créait, c’était bien différent. Cela pouvait parfois lui jouer des tours. Écouter les conseils des autres pouvaient toucher son égo. La critique était difficile à entendre pour elle qui avait été tant loué au cours de sa carrière. Reconnaître qu’elle avait été moins performante… un sentiment très difficile à vivre. Heureusement, cela ne lui arrivait pas si souvent… La preuve avec Alex à qui elle proposa quelques cours de danse. Sa réponse fit rire la danseuse. « Un grand chassé dans le nez, ça ne doit pas faire du bien si tu veux mon avis. » Concernant son salaire, Saoirse haussa doucement les épaules en buvant une gorgée de sa boisson. Elle passa une main dans ses boucles comme pour prendre le temps de répondre. « Disons que la case prison ne joue pas en ma faveur… » Et l’Italien l’avait clairement mis sur le tapis lors de leurs négociations. Il aurait été idiot de ne pas le faire. D’ailleurs en parlant, du loup, ce dernier se dirigeait droit vers elle. La jeune femme se retint de rire à la réplique d’Alexis quant ‘madame’. La tentative d’être poli était passée à la trappe.

Quelques phrases furent échangées avec Ezio. Elle réussit à botter en touche pour la journaliste. Ceci dit, elle n’avait pas menti. C’était une vraie teigne cette harpie. Elle allait malgré tout devoir aller parler aux invités les plus prestigieux qui se trouvaient au table devant la scène. Les plus coûteuses. L’avis d’Alex tomba assez rapidement concernant le gérant des lieux. « Je confirme oui. » dit-elle en riant. Autant l’avouer, le courant ne passait pas entre elle et Ezio. Dès la négociation du contrat, cela avait été tendu. Elle fit mine de parler de façon suffisante en présente la médicomage aux invités. « Je pense que toutes les tables en avant le sont oui. Mais c’est rien comparé à ceux qui ont les moyens de descendre… » L’Irlandaise se rapprocha de son amie pour lui glisser à l’oreille. « Il y a un bordel là-dessous… pour les plus friqués… » Elle fit une légère grimace pour démontrer ce qu’elle en pensait. Elle ne croisait que rarement les personnes qui y travaillaient finalement. Concernant son contrat, Saoirse secoua la tête l’air de dire, je ne sais pas. « C’est possible que ce soit dans les petites lignes. » C’était même fort probable. Cela lui parlait vaguement de l’avoir lu. Un petit rire glissa entre les lèvres de la danseuse. « Tu vas leur donner ta carte aussi ? »

Le spectacle qui se jouait sur scène était assez joli, d’autres danseuses qu’elle avait entrainé. Par la suite une chanteuse. Toujours très classe et distingué. Le Cabaret n’en acceptait pas moins. Quand ce fut terminé, Saoirse se leva. « C’est parti ! » Elle s’assura qu’Alexis la suive, et s’approcha de la première table où ils semblaient un brin éméché. « Bonsoir ! Tout se passe bien ? » L’homme et la femme l’observèrent un instant, ne semblant pas la remettre. « On pourrait avant une bouteille de champagne en plus ? » Les yeux de Saoirse s’ouvrirent un peu plus sous le coup de la surprise. Ils la prenaient pour une serveuse. Rien de mal à être serveuse, mais mince, elle venait de se produire sous leur yeux. Sha fit une signe de la main à une des jeunes femmes qui s’occupaient du service pour lui indiquer les besoins de ces personnes. Elle se tourna vers Alexis. « Tu choisis la prochaine ? »

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