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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu ♦ Théo :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
Admin Sorcier OP
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Mer 31 Mai - 22:39




Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad ☽ ☾ Théo



Début avril 2021

Combien de temps était-elle restée là, à même le sol de sa boutique ? Soledad n'en avait aucune idée. Il lui semblait que les larmes ne se tariraient jamais, que sa respiration ne retrouverait plus son rythme normal, que son cœur ne cesserait jamais de lui faire mal. Que rien ne serait plus jamais pareil. Les secondes, les minutes -peut-être même les heures- avaient passées mais elle peinait toujours à réaliser ce qu'il venait de se passer. De prendre pleinement la mesure de ce qu'elle venait de vivre et de ce que cela impliquait pour son futur. Face à Doryan, elle avait tenu, difficilement, en tremblant, mais elle avait tenu. Elle avait été rongée par la peur, l'horreur et la panique mais elle avait réussi à rester debout parce qu'elle n'avait pas eu d'autre choix. Pourtant l'envie de s'effondrer avait été là. La réalisation qu'il faisait partie du Blood Circle, qu'il faisait partie de ceux voulant la mort des gens comme elle, des sorciers, l'avait frappée avec la force d'un hippogriffe et ça n'avait même pas été le pire. Elle avait été paralysée en le voyant lever une arme sur elle, terrifiée à l'idée de mourir de sa main -de la main de son amoureux sans même pouvoir se défendre. Et puis il avait tiré et le cauchemar avait fait un pas de plus dans la réalité. Elle avait la sensation que le bruit de la détonation ne cesserait jamais de lui vriller les tympans, qu'il l'accompagnerait partout, tout le temps, lui faisant sans cesse revivre ce qui avait certainement été l'instant le plus terrifiant de toute son existence.  En quelques minutes, une tempête d'émotion s'était déchainée en elle, et maintenant Soledad avait l'impression que plus jamais elle ne cesserait. Qu'à partir de ce jour, elle serait sans cesse au bord du gouffre, prête à sombrer, à se faire submerger par ces émotions qui menaçaient de la détruire pour de bon.

Face à Doryan, elle avait réussi à tenir, mais à quel prix ? Pour quel avenir exactement ? Elle avait cru que tout irait bien avec le moldu, mais désormais elle était bien obligée de constater qu'elle s'était trompée sur toute la ligne. Ses espoirs avaient fait fausse route et elle en était complètement perdue. Soledad n'avait rien vu, et maintenant elle s'en mordait les doigts. Doryan faisait partie du Blood Circle, ce n'était pas possible, elle ne parvenait pas à y croire. Elle refusait d'y croire. Ca ne pouvait pas être vrai, ce n'était pas l'homme qu'elle connaissait. Celui qui la faisait rire et râler, celui qui faisait battre son cœur chaque fois un peu plus vite. Celui avec qui elle se sentait si bien. Et pourtant, elle avait senti le cercle gravé derrière son oreille, il ne l'avait pas détrompé quand elle l'avait confronté. Il avait pointé le canon de son arme droit sur elle lorsqu'il avait compris qu'elle était une sorcière. C'était vrai, tout était vrai et c'était un de ces cauchemars dont Soledad ne pourrait pas se réveiller. Comme quoi, il n'y avait rien de plus brutal que la réalité. Rien qui ne faisait plus mal que la vérité. Doryan était l'ennemi, c'était ça, la réalité. Soledad avait laissé l'ennemi entrer dans sa vie, se faire une place dans son cœur, et elle n'avait rien vu. Elle avait été aveugle, complètement aveugle, et en même temps comment aurait-elle pu savoir ? Doryan n'avait jamais rien laissé paraitre, jamais ils n'avaient parlé des sorciers ou de la situation actuelle en Angleterre. Soledad avait été trop occupée à profiter de la présence du pompier, à savourer chaque instant passé avec lui, pour se rendre compte du piège qui se tissait autour d'elle. Maintenant qu'il s'était refermé, il était trop tard.

Et maintenant, justement ? C'était toute la question. Celle qui tournait dans l'esprit de la mexicaine alors qu'elle se forçait à se redresser et à faire cesser les pleurs. Elle ne pouvait pas rester ainsi, à se morfondre dans son malheur. Enfin si, elle pouvait, mais pas là, sur le sol du Witches Bazaar. Avec des gestes tremblants, Soledad se releva, tenta de réguler sa respiration, se rendit compte que quelque chose d’aussi simple lui paraissait soudainement terriblement difficile. Elle n’avait même plus mal au cœur, elle avait plutôt l’impression d’avoir un trou immense au milieu de la poitrine, le genre de blessure qui ne guérirait jamais. Pendant de longues secondes, elle fixa de ses prunelles troublées l'épais rideau qui séparait la boutique sorcière de l'ancienne partie moldue, là où sa vie venait d'exploser en mille morceaux. Aucun son n'en parvenait et elle ignorait ce qu'elle devait en conclure. Doryan était-il toujours présent, occupé à fouiller les lieux, à attendre ses collègues du Blood Circle pour récupérer la moindre information utile ? Sa première supposition était qu'il avait eu l'air tout aussi horrifié qu'elle par ce qu'ils venaient de vivre alors il avait sûrement pris la fuite tout comme elle l'avait fait. Mais vu comment son instinct s'était planté en ce qui concernait sa relation avec le moldu, elle ne pouvait pas vraiment s'y fier. La seule chose qui la rassurait, c’était que les sortilèges qui séparaient les deux parties des lieux étaient particulièrement puissants, tant qu’elle était de ce côté, elle serait en sécurité. Par contre, de l’autre côté, rien n’était sûr. Pour le moment elle ne pouvait pas s’y rendre pour vérifier. Soledad était consciente qu’elle ne pourrait pas rester ainsi éternellement, l’annexe du Witches Bazaar était également son lieu de travail, des familles aux enfants sorciers devaient y venir dans les jours à venir, elle devait s’assurer que tout était sûr. Mais pour l’instant elle n'en avait pas la force. Ce serait un problème pour le lendemain.

En attendant Soledad ne pouvait pas rester là, elle devait rentrer chez elle, là où elle pourrait s’effondrer pour de bon, aussi longtemps qu’elle en aurait besoin. Avant de chercher à transplaner, elle regarda autour d’elle, à la recherche de Samba. Elle le trouva dans sa cage, ses immenses yeux grands ouverts, figé mais clairement aux aguets. C’était une attitude qui ne ressemblait pas beaucoup au minuscule hibou, lui qui était habituellement plein d'une énergie difficile à contenir. Soledad sentit son cœur se serrer en voyant son animal aussi secoué, au moins il allait bien physiquement, c'était déjà ça. Cette soirée avait été assez horrible à vivre comme ça, elle n'avait pas besoin de voir son oiseau souffrir, voire mourir, dans ses bras à cause d'une balle. Avec des gestes mécaniques, elle lui flatta le bec pour tenter de le rassurer. Elle hésita un instant, s’il était dans sa cage, c’était qu’il s’y sentait en sécurité et qu’elle pouvait le laisser là. Mais en même temps, elle n’avait pas envie de le laisser seul après ce qu’il venait de se passer. Encore moins alors qu’elle avait l’impression cuisante que c’était de sa faute à elle. Avec un soupir, Soledad se décida et ferma la cage de Samba pour l’emmener avec elle, elle n’avait pas le cœur de l’abandonner là. Et peut-être qu’elle aussi, elle n’avait pas envie de se retrouver complètement seule après ce qu’elle venait de vivre. Sauf qu’au moment de transplaner chez elle, elle s’arrêta brusquement, frappée par une pensée. Et si c’était chez elle que Doryan était ? Si c’était chez elle que le Blood Circle l’attendait ? Il connaissait son adresse, il savait tout ce qu’il y avait à savoir pour rentrer dans son immeuble. Toutes ces informations, il pouvait les donner au Blood Circle. Les moldus n’auraient plus qu’à l’attendre chez elle pour l’arrêter, ou plus simplement la tuer. L’angoisse saisit Soledad à la gorge, elle n’était même plus en sécurité chez elle.

De nouveau, il lui fallut de longues minutes pour retrouver une certaine maitrise d’elle-même. Que son souffle cesse de se coincer dans sa gorge, que ses battements de cœur soient moins erratiques. Pourtant, le calme fut loin d’être total, parce que Soledad affrontait une idée terrible, que même s’il venait de la laisser partir, Doryan puisse souhaiter lui faire du mal. Elle était coincée, elle ne pouvait pas rentrer chez elle, du moins pas comme ça. Même dans son état de panique, elle se rendait bien compte que c’était trop dangereux. Elle devait trouver quelqu’un pour l’aider, pour l’accompagner, ou au moins chez qui rester cette nuit en attendant d’y voir plus clair. Aller chez sa mère ou Bianca était hors de question. Diego était en mission ce soir. Ludivine avait déjà été une fois la cible du Blood Circle, elle ne pouvait pas lui faire courir le moindre risque. Au final, la décision était évidente. Quelques secondes plus tard, Soledad réapparaissait devant chez Théo. Ce ne fut que lorsqu’elle frappa à sa porte qu’elle réalisa que dans sa précipitation, elle n’avait absolument pas évalué la situation. Il était tard, elle ne savait même pas quelle heure il était exactement en réalité, elle ignorait si Théo était chez lui et franchement, elle devait avoir une tête à faire peur. Tandis qu’elle attendait, elle passa une main maladroite sur son visage pour tenter d’en effacer les traces laissées par ses larmes, sûrement une entreprise vaine car elle savait celles-ci prêtes à couler de nouveau à tout instant. Quand la porte s’ouvrit devant elle, Soledad en sursauta presque. « Théo... » Et soudainement, elle ne trouvait plus les mots. Comment lui expliquer ce qu’il venait de se passer sans sentir son cœur se briser de nouveau dans sa poitrine ? Lui dire qu’il avait eu raison depuis le début ? Soledad déglutit, tenta de son mieux de retrouver le fil de ses pensées. « Je... Je... » C’était bien plus difficile qu’elle ne l’avait cru. Par Merlin, elle ne voulait même pas savoir quelle image elle devait donner, plantée devant chez Théo avec la cage de Samba à la main. Elle leva de grands yeux vers son meilleur ami et réussi finalement à souffler « J'ai besoin d'aide... » Elle avait besoin de lui. De celui qui avait toujours été là pour la soutenir, depuis le début.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Théo Greengrass
Théo Greengrass
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Lumos
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Sam 1 Juil - 18:39
Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad  

C’était ce genre de nuit plutôt tranquille où il faisait bon vivre. Théo ne travaillait pas ce soir, un autre infirmier avait pris le relais. Ce temps-là, il aurait pu s’en servir pour aller faire un tour dans les locaux de l’Ordre du Phénix, voir si on avait besoin de lui, c’était d’ailleurs l’option envisagé à la base sauf que sa mère lui avait demandé de passer. Oh ça n’était pas un hasard, elle ne l’avait pas missionné pile durant son jour de repos, bien souvent, elle avait ses horaires. Question de praticité, surtout qu’elle avait aussi des horaires pas toujours pratiques avec son travail donc pour passer la voir régulièrement ou l’inverse d’ailleurs, ça se faisait dans les deux sens, mieux valait il que chacun communique ses horaires. Ce fut donc une soirée de repos passée à Sainte mangouste pour étudier un cas avec sa mère. Très franchement, pas le genre de soirée dont Théo raffolait, il adorait sa mère, personne ne pouvait le nier mais déjà lorsqu’il était jeune, travailler avec elle ça lui plaisait qu’à moitié. Il faut dire que travailler sa mère c’était stressant, déjà parce qu’elle était ultra exigeante pour des broutilles, déjà à l’époque Théo songeait cela mais alors maintenant, c’était pire. Il avait l’impression d’être un débutant… mais avec plus de dix ans d’expérience, ce n’est pas évident tout de même. Il y avait autre chose en prime, quelque chose qui ne dépendait pas de sa mère mais bien de lui, il voulait la rendre fière et ça… c’était chiant, surtout à son âge, il avait peut-être d’autres préoccupations dans la vie. Il faut croire que non puisqu’il était là plutôt que de se reposer chez lui et dormira avec Paprika qui devait en avoir un peu marre d’avoir des locataires jamais là. Ça changerait bientôt, sûrement à la fin de l’année scolaire de Sélénya, déjà parce que logiquement, elle dormirait ici toutes les nuits et ne passeraient pas des nuits dans son dortoir et des nuits à la maison. Lui aussi devrait venir plus souvent ici, même s’il pourrait découcher certaines nuits, ça se saurait si les ennuis arrivaient que la journée. Choix de carrière qui déplaisait une nouvelle fois à sa mère, qui ne manquait jamais de donner son avis sur la question… c’était désolant, il avait mieux à faire que de risquer sa vie, soigner c’était mieux. Rien de nouveau sous le soleil, il la laissait râler, lui faisait des sourires, ce qui ne fonctionnait pas bien, Théo devait l’admettre, mais de toute façon, au final, sa décision était prise.

Une étude de cas qui leur prit pas mal de temps, tant et si bien que ce fut la mère de Théo qui finit par le chasser. Insupportable de commencer quelque chose et de ne pas réussir à aller au bout mais elle jouait la carte de la fatigue demain… Comme si Théo avait cinq ans et ne savait pas se débrouiller avec des heures de sommeils en moins, comme s’il ne pouvait pas tourner au café. Impossible d’avoir gain de cause, les mères c’est vraiment des chieuses parfois. N’arrivant pas à avoir gain de cause et ne pouvant bosser avec quelqu’un lui répétant sans cesse qu’il devait rentrer, qu’il allait être fatigué demain, Théo préféra obéir et rentrer chez lui. Après tout, elle n’avait pas tort non plus, il était un peu fatigué. Comme prévu, à peine arrivé, Paprika trouva le moyen de faire savoir son mécontentement en miaulant. C’est simple Théo avait l’impression d’être un adolescent ayant fait le mur qui se fait chopper par ses parents lorsqu’il rentre. Sensation un peu étrange, surtout venant d’une boule de poil rousse qui ne trouva rien de mieux à faire que de ronronner lorsque Théo le caressa « Quelle figure paternelle déplorable tu fais. » Deux secondes plus tard, le chat partait en direction des escaliers, au cas où Théo découvrait la maison certainement, s’arrêta en constatant que son humain ne le suivait. Il faut dire que Théo passa faire un coucou à l’Occamy qui lui, vivait sa meilleure vie et pionçait dans son coin, bon bah pas de coucou. Il pouvait donc vaquer à ses occupations à savoir se brosser les dents, se mettre en pyj et aller se coucher, oui avec ce pot de colle de chat qui le suivait partout.

Il se passa quoi, deux minutes entre le moment où il se coucha et celui où quelqu’un toqua à la porte. Si sa première envie fut quand même de plaquer l’oreiller sur sa tête et de faire semblant qu’il n’était pas là, après tout, on a pas idée de réveiller les gens à cette heure-ci, il préféra aller voir. C’était bien la première fois que quelqu’un venait frapper chez lui et le faire à cette heure ça ne signifiait rien de bon. Cette fois monsieur pot de colle ne daigna pas se lever, il faut croire que le côté moelleux du lit avait eu raison de la volonté du chat. Faisant preuve de prudence, il attrapa sa baguette avant de descendre, observa dans le judas de la porte et cligna des yeux en constatant que c’était Sol avec une cage. Que Soledad vienne ici, ça n’était pas étrange en soit, elle passait régulièrement et ça n’avait jamais étonné Théo. Qu’elle vienne accompagné de Samba le turbulent hibou, c’était déjà un peu plus étrange, même si là encore, elle faisait bien ce qu’elle voulait et si elle voulait trimballer son hibou, pourquoi pas. Non la véritable question c’est bordel mais qu’est ce qu’elle foutait devant chez lui à point d’heure. Chose qu’il ne pourrait évidemment savoir que s’il lui ouvrait la porte, ce qu’il fit. Il trouva même le moyen de lui adresser un sourire, après tout qu’est ce que c’était quelques heures de sommeil en moins, si elle avait envie de passer, qu’elle passe. Enfin, cette idée avait quelque chose de bizarre mais il ne voulait pas réfléchir plus sur pourquoi il trouvait cela bizarre. Et pourtant, il allait bien y être obligée, sa voix était plus rauque que d’ordinaire, pas enjouée non plus. Il la regarda longuement, toujours sans dire un mot, essayant de comprendre pourquoi elle lui semblait bouleversé. D’ailleurs, ce n’était pas simplement sembler, elle était bouleversée, elle ne le regardait pas, elle avait du mal à parler, par la barbe de merlin que lui était il arrivée ? Et ce regard, que dire de ce regard, lorsqu’elle leva les yeux vers lui, il lui était totalement inconnu ce regard, il ne l’avait jamais vu comme ça et il en resta sans voix, son sourire disparaissant aussi vite qu’il était venu, bien aidé par les propos de Soledad. Instinctivement, il fit un mouvement en avant pour attraper Soledad par la taille et la serrer contre lui. Ce n’était peut-être pas grand-chose, d’une utilité toute relative même, mais souvent les câlins quand on ne va pas bien, ça peut aider. Il ne lui fit pas l’affront de dire ça va aller, il n’en savait rien, ne sachant pas ce qu’elle avait mais il était sûr qu’il y a une réponse qui serait vraie dans tous les cas. « Je vais t’aider. »

Il s’écarta d’elle, lui laissant la place pour qu’elle puisse rentrer avec sa cage, observant le petit hibou qui ne hululait même pas, restant silencieux et immobile dans sa cage… alors ça c’était une première. Samba, il le connaissait énergique, chiant même parfois, se l’étant déjà pris dans la tronche une fois ou deux, s’étant plusieurs fois demandé si le hibou ne pensait pas qu’il faisait la taille d’une mouche et qu’il gérait mal son corps. « C’est pour Samba que tu es là ? » Mais enfin il n’était pas magizoologiste, elle avait une meilleure amie qui l’était, même Maxime devait en connaître plus que Théo à ce sujet de par ses études. Quel dommage que Sélénya ne soit pas là, pour sûre qu’elle aurait été plus utile que l’infirmier. Après avoir éclairé la rue à l’aide de sa baguette et vérifié qu’il n’y avait rien tapis dans l’ombre, ne sachant pas bien ce que Soledad avait mais étant plutôt convaincu qu’elle ne serait jamais venu le voir si c’était Samba qui avait un soucis, il rentra à son tour à l’intérieur et ferma la porte. Une fois sous la lumière de l’entrée, il observa un peu mieux le petit oiseau, non il n’avait pas l’air malade, encore moins mourant. « Installe toi, tu peux le libérer si tu veux. » Alcydeboutcouché n’étant pas là, il ne pourrait pas l’enquiquiner en voletant autour, il ne semblait pas vouloir voleter d’ailleurs – pour une fois – « Tu veux boire quelque chose ? » Il préféra ne pas s’asseoir sur le canapé au cas où la réponse était oui et proposa en même temps, au cas où elle n’osait pas demander « Tu peux dormir ici si tu veux. » Et si elle voulait lui expliquer ce qui n’allait pas, il était preneur aussi mais ça, il n’allait certainement pas la stresser à la faire parler, attendant de voir un peu… une chose était sûre, elle semblait au bord des larmes, elle avait pleuré même d’après ce qu’il pouvait voir sur son visage… bah dis donc, ça devait être du costaud.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Lumos
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Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Mar 1 Aoû - 18:55




Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad ☽ ☾ Théo



Jamais de sa vie, Soledad ne s’était sentie aussi perdue. En fait, c’était même plus que ça. Le terme était trop faible, elle n’était pas juste perdue, c’était pire, c’était infiniment pire. Un gouffre s’était ouvert sous ses pieds et elle y était tombée toute entière. Le vide qui s’était emparé de son cœur était si intense et si profond qu’elle ne parvenait même pas à mettre des mots dessus. Après tout comment aurait-ce été possible ? Soledad ne parvenait à pas s’imaginer parvenir à définir la manière dont son existence s’était effondrée, l’instant où toutes ses certitudes s’étaient écroulées. Tout avait été tel un château de cartes, un mauvais coup et ça avait été la chute, juste un coup et tout avait été terminé. Elle avait cru que tout allait bien, elle avait cru que tout irait bien. Si elle ne s’était pas posée de questions sur le futur, si elle avait décidé de se laisser porter, c’était parce qu’elle avait eu confiance. En l’avenir, en lui, en elle. En eux. Mais ça avait été une erreur, une terrible erreur qu’il était trop tard désormais pour corriger. Tout s’était effondré et plus rien ne pourrait jamais aller bien. Elle avait cru en Doryan et elle avait eu tort. Elle lui avait accordé sa confiance les yeux fermé, aveuglée par ce qu’il lui faisait ressentir, par tous les bons moments qu’ils passaient ensemble et surtout son envie que tout continue ainsi entre eux. Et elle y avait cru, elle avait véritablement cru que cela continuerait ainsi. Elle avait été aveugle, c’était ça le mot, et maintenant qu’elle avait ouvert les yeux, qu’elle avait été forcée d’ouvrir les yeux, il était trop tard. Soledad se retrouvait plongée dans une situation à laquelle elle n’avait jamais imaginer devoir faire face un jour, avec un amoureux qui s’était soudainement transformé en menace et un cœur en lambeaux.

Rien que l’idée d’avancer lui paraissait inimaginable, et pourtant il allait bien falloir. Sur ça aussi, elle n’allait pas avoir d’autre choix. Elle ne pouvait rester éternellement prostrée sur le sol de sa boutique à pleurer toutes les larmes de son corps. Pas alors que Doryan se trouvait encore possiblement de l’autre côté du rideau et qu’elle ignorait totalement ce qu’il allait se passer maintenant. Peut-être avait-il déjà appelé le Blood Circle, peut-être avait-il tout dévasté et cherchait-il à la suivre de ce côté du Witches Bazaar pour faire ce qu’il n’avait pas pu faire quand ils s’étaient faire face et l’abattre. Ou peut-être allait-il l’attendre chez elle, au milieu de son salon, avec d’autres moldus armés prêts à la faire prisonnière pour leurs petites expériences, ou tout simplement à lui mettre une balle dans la tête. Réaliser qu’elle n’avait plus d’endroit véritablement sûr où aller fut un choc pour Soledad. Parce que ça voulait dire que désormais Doryan était un danger pour elle, une menace qui s’était révélée et qu’elle se devait de prendre au sérieux. S’il ne s’en était pas pris à elle quelques minutes plus tôt, c’était peut-être simplement parce qu’il avait été autant sous le choc qu’elle et que maintenant il allait vouloir réparer cette faute. Elle devait se mettre à l’abris mais de toute évidence, son appartement ne serait pas un refuge, le moldu savait où il était, comment s’y rendre, comment y entrer. Elle aurait toujours pu se rendre auprès de sa famille ou de Ludivine, elle savait que ses proches feraient tout pour l’aider, mais ils n’étaient pas des combattants et l’idée de les mettre en danger la rendait encore plus malade. Si Doryan s’en prenait à ses proches ce serait entièrement de sa faute et jamais elle ne pourrait se le pardonner.

Après quelques minutes d’une panique renouvelée qui manqua de justesse de l’entrainer dans une nouvelle spirale infernale, Soledad su vers qui elle pourrait se tourner. Théo. Non seulement il était son meilleur ami, mais il était aussi son binôme lors de leurs missions pour l’Ordre. Lui serait en capacité de l’aider, mais aussi de se défendre si le besoin s’en faisait ressentir. Il était un combattant, elle l’avait vu à l’œuvre de nombreuses fois et si elle détestait l’idée de le mettre en danger, elle savait qu’au moins il ne serait pas sans défense. La cage de Samba sous le bras, Soledad avait donc transplané jusqu’à la maison de son ami. A l’instant où elle frappa à sa porte, elle réalisa aussi qu’elle n’avait absolument pas réfléchis à ce qu’elle faisait et à comment elle se présentait chez le Greengrass. Ses pensées s’embrouillaient trop dans sa tête pour ça, la peur prenait toute la place et le sentiment de panique qui s’accrochait à son cœur l’empêchait de réfléchir correctement. Elle en fut réduite à attendre dans le silence de la nuit, avec tant d’appréhension que lorsque le sorcier ouvrit la porte, elle en sursauta comme si elle avait oublié la raison de sa présence chez lui. Ce n’était pas le cas, mais soudainement, lui expliquer devint terriblement difficile et les quelques mots qu’elle parvint à prononcer ne firent qu’exprimer tout son désarrois. Soledad savait qu’il ne l’avait jamais vu ainsi, que malgré toutes les épreuves qu’ils avaient pu vivre ensemble, rien n’avait ressemblé à celle qu’elle devait affronter en cet instant. Mais elle avait une foi inébranlable en Théo. Elle avait besoin d’aide. Elle avait besoin de lui. De son meilleur ami, de celui sur lequel elle avait toujours pu compter. Surtout, elle savait tout au fond d’elle, qu’elle pourrait toujours compter sur lui.

Quand il l’attira à lui, Soledad se laissa faire maladroitement. Elle était bien trop secouée pour réagir autrement alors elle se laissa aller contre son meilleur ami, les bras ballants et la joue écrasée contre son épaule. Elle sentait à peine sa présence mais une partie d’elle s’y accrocha désespérément. « Je vais t’aider. » A ces mots, sa gorge se serra brutalement et elle ferma les yeux pour retenir ses larmes. Elle avait bien assez pleuré mais elle avait l’impression que les larmes ne se tariraient jamais. Un fort sentiment de reconnaissance l’envahit, lui offrant l’espace d’une seconde un répit à toute la peur qu’elle ressentait depuis son face à face avec Doryan. Un répit qui fut affreusement court. Contre Théo, elle hocha faiblement la tête. « Pardon de débarquer comme ça à cette heure, je… » Soudainement, ça lui paraissait terriblement important de s’excuser pour son arrivée tardive, pour la tête qu’elle tirait et l’inquiétude qu’elle devait sans doute causer à Théo. C’était sûrement ridicule, mais elle ne parvint pas à retenir ses mots, ni à trouver comment terminer sa phrase. Par Merlin tout lui semblait insurmontable. Après un instant de silence, pendant lequel elle tenta un peu vainement de remettre de l’ordre dans ses idées, elle souffla un faible mais sincère « Merci. » Quand Théo défit sa prise autour de sa taille, Soledad se recula et détourna le regard. De sa main libre, elle se frotta les yeux pour tenter de se redonner une certaine contenance, effacer ses larmes, défroisser ses traits. Un geste certainement inutile tant elle sentait son cœur prêt à déborder de tous les sentiments qui l’assaillaient. Mais elle se devait de tenter le coup.

Tout en tentant de réguler sa respiration, Soledad entra chez Théo. La maison était plongée dans une semi-pénombre et le silence, ce qui voulait certainement dire que Sélénya n’était pas là. Ce n’était pas plus mal. Elle réalisa seulement à cet instant que Théo était en pyjama et qu’elle l’avait certainement tiré du lit, elle s’apprêta à s’en excuser de nouveau mais il la devança. « C’est pour Samba que tu es là ? » La mexicaine cligna des yeux, complètement prise au dépourvu par la question. Elle se tourna vers Théo qui terminait d’examiner les alentours et entra à sa suite dans la maison. « Non. » Soledad baissa les yeux vers Samba dans sa cage. Le petit hibou était éveillé, ses immenses yeux brillaient dans le noir, mais il était parfaitement calme, perché dans sa cage. Ce qui ne lui ressemblait absolument pas. Pour avoir déjà pas mal côtoyé le hibou, Théo savait cela, ce qui rendait sa question logique. « Il… Il va bien. Il est juste… » Le bruit de la détonation sembla de nouveau résonner aux oreilles de Soledad. Elle prit une inspiration avant de continuer. « Sous le choc. » Du moins elle espérait que ce n’était que ça et que Samba se remettrait vite de ses émotions. Elle l’avait examiné rapidement et n’avait trouvé aucune trace de sang, ce qui était plutôt bon signe. Il n’était pas blessé mais dans le doute elle allait devoir demander à Ludivine de l’examiner également. Sa meilleure amie saurait quoi faire pour aider l’animal à se remettre du choc. « Installe toi, tu peux le libérer si tu veux. » Avec un nouveau hochement de tête, Soledad posa la cage de Samba dans un coin de l’entrée, jugeant que là au moins il serait au calme et sûrement rassuré par la pénombre du lieu. Elle ouvrit la cage, tout en sachant que le hibou n’en sortirait sûrement pas, et lui administra une petite caresse sur le haut du crâne avant de se relever.

« Tu veux boire quelque chose ? » Soledad releva ses prunelles sur Théo. L’espace d’une seconde, elle avait complètement décroché et il lui fallut un instant de plus pour enregistrer sa question et refuser d’un signe de la tête. Elle n’avait pas faim, elle n’avait pas soif, elle avait juste peur et mal. Terriblement mal au cœur. La mexicaine ne savait plus où elle en était. Tout lui semblait irréel, comme si elle évoluait dans un rêve -ou plutôt un cauchemar- dont elle allait bientôt se réveiller. Mais elle le savait, il n’y aurait pas de réveil, pas de soulagement. Rien. « Tu peux dormir ici si tu veux. » Machinalement, Soledad posa son regard un peu partout chez Théo. Elle était déjà venue de nombreuses fois mais étrangement, elle avait l’impression que c’était la première. Est-ce que ça allait lui faire ça avec tout ? Est-ce qu’elle allait désormais avoir l’impression d’entrer dans une nouvelle existence, faite d’un appréhension constante ? Après un instant, elle se tourna de nouveau vers Théo. Dormir ici serait une bonne option pour cette nuit mais ça ne serait que temporaire. A un moment où à un autre, Soledad allait devoir retourner à son appartement et voir ce qu’il en était. C’était un problème qu’elle ne pouvait pas ignorer, du moins pas plus de quelques heures. « Je ne peux pas rentrer chez moi. » Souffla-t-elle doucement, comme si ça répondait à la proposition de Théo. Elle ne pouvait cependant pas s’arrêter là, elle ne pouvait pas débarquer comme ça, le visage défait et le cœur en miette et ne rien dire à son meilleur ami. Elle se força donc à reprendre. « Ce n’est pas sûr… Mon appartement n’est pas sûr. Je… Je… » De nouveau Soledad ne trouva plus les mots. Sa respiration s’emballa à l’idée de ce qu’elle devait lui dire, des vérités qu’elle devait regarder en face. Sentant la panique grandir en elle, la mexicaine commença à faire les cent pas dans le salon du Greengrass. Elle passa ses mains dans ses cheveux et sur son visage. Elle vit à peine qu’elle tremblait. « Je ne sais pas quoi faire. » Avoua-t-elle finalement, la gorge serrée.

Mais ça ne pouvait pas être tout. Elle ne pouvait pas s’arrêter là. Si elle n’en disait pas plus alors Théo ne comprendrait pas, il n’aurait pas tous les éléments pour l’aider. Ca reviendrait à le mettre en danger et Soledad refusait de faire ça. Ca avait déjà été bien assez le cas comme ça. Mais comment lui avouer ? Comment lui dire que Doryan faisait partie du Blood Circle, qu’il savait désormais qu’elle était une sorcière et qu’elle avait certainement signé son arrêt de mort ce soir ? Par Merlin, rien que d’y songer lui faisait mal. Elle se força à prendre une profonde inspiration, qui bien que saccadée l’aida au moins à garder un certain calme. « Tu avais raison. Tu avais raison depuis le début, Théo… » Admit-elle à mi-voix, son regard plongé dans celui de son meilleur ami. Elle sentit les larmes couler sur ses joues, tenta de les ignorer au mieux. Il fallait qu’elle continue, qu’elle pose des mots sur ce qui lui faisait le plus mal au cœur. Il était déjà brisé de toute façon. « Doryan… Il n’est pas celui que je croyais. Il… » Les mots moururent dans sa gorge, remplacés par un sanglot qu’elle étouffa de son mieux. Doryan n’était pas celui qu’elle avait cru, il était celui que Théo l’avait toujours averti qu’il était.

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Théo Greengrass
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Dim 1 Oct - 21:10
Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad  

Si la situation était pour le moins inhabituelle et que Théo ne comprenait pas vraiment ce qu’il se passait, certainement parce qu’il était tard, qu’il ne s’attendait pas à ce que Soledad vienne chez lui et encore moins dans cet état, il y avait un truc qui le dépassait. Elle s’excusait, non mais franchement, elle avait une tête de six pieds de longs, on aurait dit qu’une horde dragons affamés la pourchassait et elle trouvait quand même le moyen de s’excuser. Parce qu’il était trop stressé, qu’elle semblait trop mal et qu’il ne voulait pas empirer son état, Théo ne souffla pas mais c’était tout juste. A la place, il la fit rentrer chez lui. Il aurait été stupide de rester dehors, il ne faisait pas spécialement chaud à cette période de l’année et certainement que Soledad avait besoin de souffler, ce qui n’arriverait pas si elle était sur le perron. Bien sûr, avant de la faire rentrer, il vérifia qu’il n’y avait pas de danger dehors, si c’était le cas, il ne vit rien. Mieux valait il garder sa baguette à portée de main, sait on jamais qu’il y ait quelqu’un qui pourchasse Soledad et qu’elle se soit réfugié ici, il n’y croyait pas vraiment mais comme il essayait de comprendre par lui-même l’état de sa meilleure amie, il se faisait tous les scénarios possible et inimaginable.

Le petit hibou qui ne faisait pas le moindre hululement inquiéta quelque peu Théo, était ce pour lui qu’elle était là ? Avait-elle conscience qu’il ne faisait pas un très bon magizoologiste ou était-elle trop perturbée pour se souvenir que lui, ceux qu’ils savaient soigner c’était les humains, pas les animaux, même s’il voulait bien jeter un coup d’œil à Samba, la question ne se posait pas. Elle le regarda et il pu voir dans son regard qu’elle était perdue, qu’elle s’étonnait même qu’il puisse dire cela. Ne s’était-elle pas rendu compte que l’oiseau n’agissait pas comme d’habitude ? Non, elle n’était pas là pour le minuscule hibou, Théo hocha la tête, pensif, alors pourquoi était-elle ici ? Il allait bien, Théo lui lança un regard un peu interloqué, bien ? Elle connaissait son hibou mieux que lui, elle se rendait bien compte qu’il n’était pas comme d’habitude, si ça avait été Alcydeboutcouché, ça n’aurait surprit personne qu’elle soit dans sa cage sans hululer ni bouger, encore que, à cette heure-ci, s’il l’enfermait il y a de fortes chances que l’oiseau de proie fasse connaître son mécontentement mais Samba, silencieux, immobile, c’était trop. Il plissa les yeux en l’entendant rajouter qu’il était sous le choc, le choc de quoi au juste ? Il préféra ne pas l’interroger là-dessus, la laisser dire ce qu’elle voulait. Lui, préférait lui proposer de s’installer, voire de libérer l’oiseau pour qu’il puisse vaquer à ses occupations. Il la suivit du regard tandis qu’elle posait la cage et qu’il n’en sortit pas rapidement… elle était sûre que c’était bien de Samba dont il s’agissait ? Il ne ressemblait en rien à son oiseau, enfin si physiquement c’était lui.

Toujours très responsable dans son rôle d’hôte, ce serait sa mère qui serait contente, quoi qu’elle aurait sûrement préféré qu’il claque la porte au nez de Soledad, ridicule, Théo lui proposa à boire. Elle n’était pas intéressée, très bien. Il lui proposa donc de dormir ici et là, elle regarda autour d’elle. Oui alors, le ménage était fait qu’elle ne s’inquiète pas, le ménage était fait, il y avait un lit toujours prêt dans la chambre d’ami, elle n’avait pas à s’en faire. Non celui qui s’en fit tout d’un coup, ce fut Théo lorsqu’elle lui annonça comme ça, de but en blanc, qu’elle ne pouvait pas rentrer chez elle. Alors là, il y eut un petit moment d’incompréhension total du côté du sorcier. Ça voulait dire quoi ça ? Elle avait perdu ses clés ? Non, ça ne pouvait pas être ça, un peu de logique, elle ne serait pas dans cet état si c’était juste une histoire de clé ? Ca ne sentait pas bon du tout, il y avait eu une explosion dans son appartement, le Blood Circle ayant frappé au hasard ? Il n’avait pas eu vent d’une quelconque attaque pourtant. Son appartement n’était pas sûr, pas sûr c’est-à-dire ? Il y avait un voisin qui s’était rendu compte que c’était une sorcière ? Elle ne savait pas quoi faire, ah bah ça tombe bien, elle n’allait rien faire du tout. « Il est tard, reste là pour la nuit, on verra demain ensemble ce qu’on fait. » Il faudrait qu’il se fasse porter malade pour lui filer un coup de mains mais ça, ça n’était pas un problème, il faudrait juste qu’il envoie un hibou à Sélénya pour l’informer qu’il était avec Soledad, qu’elle ne s’inquiète pas, sait on jamais qu’elle passe à l’infirmerie et qu’elle ne l’y trouve pas, ce serait un peu embêtant.

Bon, il ne savait pas trop ce qu’ils devraient faire demain, sécuriser l’appartement pour qu’elle puisse y retourner ? Mettre ses affaires ici pour qu’elle déménage ? Elle était en danger de quoi d’ailleurs ? Alors qu’il essayait de s’organiser mentalement pour demain, Soledad lui annonça qu’il avait raison. C’est très gentil, il aurait bien soufflé merci c’est gentil de le reconnaître, sauf que pour ça, il fallait savoir ce pour quoi il avait raison. Elle rajouta même depuis le début ? Jusqu’aux dernières nouvelles, Théo sans dire qu’il avait raison 90% du temps, pensait quand même avoir raison assez régulièrement, ce serait donc bien de savoir à quel sujet. Et pourquoi le fait d’avoir raison pouvait faire pleurer Soledad ? Non la question n’était pas la bonne, ce n’était pas de connaître ce sur quoi il avait raison qui était important mais plutôt qu’est ce qui pouvait mettre Soledad dans cet état. La réponse s’imposa à lui en même temps que Soledad prononça son nom, comme c’est pratique. Ses traits se durcirent instantanément et ce fut lui qui termina la phrase qu’elle ne voulait pas prononcer « C’est un membre du Blood Circle. » Sa voix se fit un peu plus sèche. Elle savait donc que c’était un membre du Blood Circle, le fait qu’elle dise que son appartement n’était pas sûr signifiait qu’il savait qu’elle était une sorcière et la question qu’il se posait c’était « Tu l’as laissé se tirer après l’avoir appris ?! » Non mais elle était inconsciente « Soledad, tu as conscience que ce type, son emploi du temps c’est de prendre son arme à feu et de tous nous descendre ?! » Oh comme c’est pratique, elle avait fait ami-ami avec un mec dont le but ultime dans la vie était de la tuer, charmant, un couple sain il y a pas à dire. « Je t’avais prévenu Sol, je t’avais dit de te méfier et toi, tu lui as tracé un chemin jusqu’à chez toi ! Tu n’as rien écouté, tu t’es pas méfié. » Purée mais elle était pas croyable cette fille, ce n’est pas comme si elle était ignorante sur ce que les moldus faisaient aux sorciers, « Quand on est pas sûr que celui en face est un ami, on ne le fréquente pas, règle de base pour survivre ! » Par contre au-delà du fait qu’il était en colère, certes contre elle parce qu’elle avait manqué de prudence, il avait surtout peur pour elle. « Tu connais son adresse ? » Bien sûr qu’elle connaissait son adresse, elle s’éclatait avec depuis des mois, forcément qu’elle connaissait son adresse. Il allait se charger d’éliminer cette menace, il n’allait certainement pas laisser sa meilleure amie se faire tuer par un taré.


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Soledad Velasquez
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Mer 1 Nov - 19:16




Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad ☽ ☾ Théo



Soledad aurait aimé débarquer chez Théo au beau milieu de la nuit pour n’importe quelle autre raison. Pour lui faire une surprise, parce que c’était son anniversaire et qu’elle voulait être la première à lui souhaiter, parce qu’elle avait une excellente nouvelle à lui annoncer et qu’elle n’avait pas envie d’attendre le lendemain matin. Pour quelqu’un comme la mexicaine, ce n’étaient pas les raisons qui manquaient et si ça ne lui était jamais arrivé c’était tout simplement parce que l’occasion parfaite ne s’était pas encore présentée. Et aussi parce qu’elle était dotée d’un minimum de savoir vivre. Et qu’elle savait que non seulement Sélénya se trouvait souvent chez Théo, mais aussi que le sorcier était capable de lui râler dessus, et peut-être même de la laisser à la porte, si elle débarquait sans une bonne raison. Ainsi, Soledad n’avait jamais mis en pratique cette idée. Jusqu’à aujourd’hui. Sauf qu’aujourd’hui, les raisons de sa présence chez Théo n’avaient rien, absolument rien, de joyeuses. C’était même tout le contraire. Si Soledad se présentait chez lui à cette heure indue, avec la cage de son hibou sous le bras et l’air totalement défait, c’était parce que sa vie venait de basculer. Et qu’elle craignait pour cette même vie. Doryan était un membre du Blood Circle. Il était armé. Maintenant il savait qu’elle était une sorcière. Il connaissait son adresse. Tout ça se bousculait dans la tête de Soledad, l’empêchant de réfléchir correctement. Sans parler de la peur viscérale qui lui nouait les entrailles. Venir chez Théo avait été sa seule pensée cohérente. Doryan ignorait où il habitait, il ne risquait pas d’y débarquer ou d’y envoyer le Blood Circle. Avec Théo elle serait en sécurité, elle pourrait prendre le temps de souffler et de réfléchir à la suite. Même si en cet instant ça lui semblait être une tâche insurmontable.

Pour le moment, elle était chez Théo, elle était en sécurité, et c’était un bon premier pas. Même si le sorcier s’inquiétait de l’état de Samba, Soledad savait que le hibou allait bien. Certes, il était loin de son comportement habituel, il fallait dire que le voir rester dans sa cage alors qu’il ne dormait pas, c’était très rare. Samba était plus du genre à voler dans la figure des gens pour leur dire bonjour, Théo en avait fait les frais de nombreuses fois et il était donc logique qu’il s’inquiète de l’état de l’oiseau. Cependant, Soledad le rassura, ou du moins elle fit de son mieux pour le rassurer, Samba allait bien, il était juste sous le choc. Ce n’était pas tous les jours qu’il devait manquer de se faire toucher par une balle et il lui faudrait sûrement un peu de temps pour s’en remettre. La mexicaine l’espérait sincèrement alors qu’elle déposait sa cage dans un coin sombre de l’entrée de Théo. Pour l’instant, elle ne pouvait rien faire de plus pour son hibou, il n’était pas blessé alors une visite chez Ludivine pouvait attendre le lendemain, elle n’avait pas besoin de réveiller sa meilleure amie au milieu de la nuit pour ausculter un hibou en état de choc. Le truc, c’était que si sur ce point elle savait quoi faire, pour le reste c’était le flou total. Une seule idée s’imposait à elle, elle ne pouvait pas rentrer chez elle. Doryan connaissait son adresse, il connaissait son immeuble, quel appartement elle occupait précisément. Rentrer chez elle était bien trop risqué tant que les lieux n’étaient pas sécurisés. Mais si elle était sûre de ça, elle ne savait pas quoi faire d’autre. « Il est tard, reste là pour la nuit, on verra demain ensemble ce qu’on fait. » La mexicaine s’arrêta un instant de faire les cent pas dans le salon du sorcier pour poser sur lui un regard agrandit par la panique. Elle hocha la tête machinalement, mécaniquement même, se rendant à peine compte de ce qu’elle faisait. L’assurance de Théo lui faisait du bien, il était stable, il lui donnait l’impression qu’elle pouvait se reposer sur lui ce soir, qu’elle n’était pas totalement livrée à elle-même. « Merci Théo. » Souffla-t-elle d’une voix tremblante d’où pointait sa reconnaissance.

Néanmoins ce n’était pas tout. Soledad ne pouvait s’arrêter à ça. Elle ne pouvait pas débarquer en pleine nuit chez Théo, des larmes plein les yeux, et ne pas lui donner plus d’explications. Si elle venait lui demander son aide, elle devait au moins lui dire pourquoi elle en avait besoin. Il méritait bien ça. Il était son meilleur ami, son partenaire de mission, elle savait qu’elle pouvait compter sur lui. Le truc, c’était qu’elle était aussi parfaitement au courant de ce que Théo pensait des moldus, qu’il n’avait jamais caché ce qu’il pensait de la relation qu’elle entretenait avec Doryan. Elle était prête à tout lui dire, parce que ce ne serait pas juste de le laisser dans le noir alors qu’elle venait réclamer son aide, qu’elle ne pouvait pas lui faire prendre le moindre risque, mais elle redoutait aussi cet instant. Il avait raison, depuis le début Théo avait raison. Doryan n’était pas celui que Soledad avait cru… « C’est un membre du Blood Circle. » La sorcière avala difficilement sa salive en entendant le changement de ton de Théo. Il était plus sec, plus froid. Il lui faisait presque autant de mal que la situation dans laquelle elle se trouvait. Piteusement, la gorge toujours trop serrée pour prononcer le moindre mot, Soledad hocha la tête. Doryan faisait partie du Blood Circle, elle avait l’impression que chaque fois qu’elle se disait ces mots, ceux-ci se faisaient plus douloureux. « Tu l’as laissé se tirer après l’avoir appris ?! » Soledad tressaillit face à l’éclat de voix du sorcier. De tous les reproches qu’elle s’était attendue à recevoir, elle n’avait pas songé à celui-ci. Elle le regarda, complètement déroutée par sa réaction et surtout par ce qu’il était en train de dire. Par l’image qu’il semblait avoir d’elle. La croyait-il réellement capable de s’en prendre à Doryan ? A quiconque, d’ailleurs ? Elle n’était pas comme ça et il le savait parfaitement. Soledad était capable de se défendre, mais attaquer sciemment, de sang froid, c’était autre chose. « Tu n’étais pas là. Il me pointait une arme dessus… Je n’avais pas ma baguette… » Tenta-t-elle d’expliquer maladroitement. Il n’avait pas été présent, elle s’était retrouvée avec le canon d’une arme pointée droit sur elle, elle n’avait rien pu faire. Au moindre mouvement, Doryan aurait pu l’abattre. C’était un miracle qu’elle soit là, sans la moindre blessure. Elle prit une profonde inspiration. « Qu’aurais-tu voulu que je fasse ? » Qu’elle se jette sur le moldu ? Qu’elle sorte sa baguette au risque de se prendre une balle en pleine tête ? Le tout avec la terreur qui la paralysait et le choc qui l’engourdissait. Elle n’était pas une ancienne auror, elle n’était même pas un combattante et Théo le savait.

« Soledad, tu as conscience que ce type, son emploi du temps c’est de prendre son arme à feu et de tous nous descendre ?! » La mexicaine pinça les lèvres. Oui, elle le savait. Elle le savait maintenant et c’était affreusement douloureux. Doryan faisait partie de ceux qui voulaient la mort des sorciers, peut-être même qu’il était responsable de la mort de nombreux sorciers. Peut-être même que maintenant il voulait la voir morte, elle. A cette idée, Soledad sentit son souffle se bloquer dans sa gorge. « Je sais, Théo, je sais ! » Argua-t-elle d’une voix étouffée. Elle était consciente de tout ça, mais c’était tout simplement trop pour elle. C’était impensable de se dire que Doryan était comme ça, qu’il voulait sûrement sa mort, maintenant qu’il savait qu’elle était une sorcière. Que peut-être, il allait venir la chercher, ou dire au Blood Circle où la trouver. Théo avait raison, mais ça la rendait malade de peur et d’incompréhension. Ca faisait enfler la panique dans son cœur. « Je t’avais prévenu Sol, je t’avais dit de te méfier et toi, tu lui as tracé un chemin jusqu’à chez toi ! Tu n’as rien écouté, tu t’es pas méfié. » Soledad secoua la tête. Ce n’était pas comme si elle avait cherché cette situation, bientôt Théo allait affirmer que c’était de sa faute. Tous les moldus n’étaient pas du Blood Circle, elle savait que son ami ne partageait pas son point de vue, mais elle côtoyait assez ce monde pour savoir que ce n’était pas le cas. Tous les moldus n'étaient pas des ennemis, elle ne s’était pas jetée aveuglément dans les bras d’un membre du Cercle. Théo faisait des raccourcis, ce n’était pas ainsi que ça c’était passé. « Mais je n’avais pas de raison de me méfier. On déconnait sur la divination, sur la magie, je n’aurais jamais pu deviner… » Doryan n’avait jamais rien dit sur les sorciers, il n’avait jamais eu le moindre discours haineux ou le moindre mot de travers. Soledad n’avait rien vu parce que pendant tous ces mois, il n’y avait rien eu à voir. Ce soir, ça lui était tombé dessus par surprise et avec violence. Ses lèvres se tordirent dans un sanglot qu’elle réprima de son mieux. « Je pensais que j’étais en sécurité avec lui… » Et elle avait eu tort. Jamais elle n’avait eu aussi tort de sa vie, et peut-être que justement, ça allait lui coûter la vie. Mais Théo ne pouvait pas lui reprocher tout aveuglément.

Mais apparemment, c’était le cas. « Quand on est pas sûr que celui en face est un ami, on ne le fréquente pas, règle de base pour survivre ! » Soledad accusa le coup en silence. Elle eut brusquement envie de lui dire que ce n’était pas comme ça qu’elle voulait vivre, que vivre dans la peur et la méfiance ce n’était pas ce qu’elle souhaitait. Elle ne pouvait pas mener une existence où elle refusait de se lier avec quiconque de crainte de ses actes futurs. Elle n’était pas ainsi, tout simplement et Théo ne pouvait certainement pas l’ignorer. Il avait eu une expérience avec des moldus, elle en avait eu une différente. « Tu connais son adresse ? » Soledad sortit brusquement de ses pensées. Elle fronça les sourcils, déstabilisée. L’adresse de qui, de Doryan ? Bien sûr qu’elle connaissait son adresse, et Théo le savait, mais elle ne voyait pas ce que ça venait faire là. C’était l’inverse que Théo aurait dû demander, si Doryan connaissait son adresse à elle. Même si la réponse était tout aussi évidente étant donné que leurs huit mois de relation n’avaient pas été un secret. Ce qui intéressait Soledad, c’était la sécurité dans son appartement à elle, c’était pour ça qu’elle était venue chez Théo. « Pourquoi ? » Demanda-t-elle lentement, prise d’un doute. C’était chez elle, que ce n’était plus sûr. Le Greengrass n’avait aucune raison de se préoccuper d’autre chose, et encore moins de l’appartement de Doryan. A moins que… « Non. » Souffla Soledad quand la réalisation la frappa. Il voulait son adresse pour s’en prendre au moldu. La mexicaine eut l’impression qu’un nouveau poids venait s’ajouter à son estomac. « Je ne te donnerai pas son adresse, Théo. » Elle secoua de nouveau la tête, et fit un pas en arrière. « Tu… Tu peux pas faire ça… Tu peux pas me demander ça. » Elle battit des paupières, secouée par cette simple idée. Théo ne pouvait pas s’en prendre à Doryan. Tout comme elle ne pouvait pas participer à ça, même de manière détournée. D’accord, Doryan était un Blood Circle, ce qui voulait dire qu’il la souhaitait morte, mais elle, elle ne parvenait pas à vouloir la même chose. Elle avait peur de lui, elle était terrifiée, mais de là à vouloir sa mort, il y avait un gouffre. Elle posa sur Théo un regard presque suppliant. « Il m’a laissé partir, tu comprends ? Il aurait pu me tuer, mais il ne l’a pas fait. » Et elle refusait d’avoir le sang de Doryan sur les mains.

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Théo Greengrass
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Sam 2 Déc - 11:13
Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad  

Le sujet hibou en état de choc n'aurait pas d'explication pour le moment. En étant un peu observateur, il était facile de remarquer que l'oiseau était un prolongement de Soledad, elle non plus n'était pas dans son état normal. Elle semblait au bord d'un gouffre qu'il ne parvenait pas à percevoir. Tandis qu'elle faisait les cent pas, un schéma pour rentrer dans une routine rassurante, Théo préféra lui dire qu'ils verraient ensemble demain pour ses problèmes, en attendant elle pouvait dormir ici. Il trouverait un moyen de sécuriser son appartement. La douche froide fut d'apprendre ce pour quoi elle avait besoin d'aide, ce pour quoi elle était triste, ce pour quoi son appartement n'était plus sécurisé, son copain était un membre du Blood Circle. Elle le confirma d'un hochement de tête, incapable visiblement de dire les choses. Toutes les pièces du puzzle s'assemblaient et l'agacement pointait le bout de son nez. Elle était en danger et plutôt que d'agir, elle l'avait laissé filer. Elle le rendait dingue, il n'était pas là, merci Soledad pour cette remarque. Il avait pointé son arme sur elle, Théo sentit son cœur se serrer prenant conscience qu'il avait été à deux doigts de la perdre. Elle n'avait pas sa baguette en prime, il serra la mâchoire, la regardant avec agacement à quoi ça servait de l'avoir entraîné si elle faisait des erreurs de débutante ? Elle se payait le culot de lui demander ce qu'il aurait voulu qu'elle fasse. « Que tu ne baisses JAMAIS ta garde face à un moldu ! Merde Soledad, on est en guerre, on fait assez de missions ensemble pour que tu saches qu'ils sont dangereux, qu'ils deviennent de plus en plus entreprenants chaque jour ! » Tout ça, il n'était pas le seul à le voir tout de même ? Fortement agacé et inquiet aussi il ajouta « Il n'y a pas assez de sorciers à Londres que tu fricotes avec les moldus? Ah bah ça te réussit c'est sûr ! » Si elle avait conscience que le  but de son copain était de la tuer, elle semblait s'être fait à cette idée, elle savait, oui mais elle ne devait pas se contenter de savoir, elle devait agir. Clairement, ça ne passait pas pour Théo qui réagissait pour deux, il l'avait mise en garde et elle n'avait rien écouté. Ses justifications étaient nulles. Elle n'avait pas de raisons de se méfier ?  Elle se fichait de lui là non ? « C'est un moldu Soledad ! Tu devrais te méfier de base en fait. Tu n’aurais jamais dû le laisser rentrer dans ta vie. » Ce n’est pas comme si elle ignorait ce dont ils étaient capables, pourquoi s’était-elle montrée si imprudente. Elle ne voulait pas le comprendre, elle pensait qu'elle était en sécurité, une sacré erreur d'après le Greengrass « Tu n'as pas besoin de deviner quoi que ce soit  ou  de penser que, tu es voyante ! La prochaine fois que tu auras la merveilleuse idée de te mettre en couple avec un moldu, renseigne-toi ! Regarde votre avenir, fouille dans son passé. Ne t’arrête pas au premier sourire qu’un gars te fait. »

S’il était énervé, se rendant compte que tout pouvait basculer extrêmement vite et qu’il avait été à deux doigts de se retrouver sans meilleure amie, il voulait quand même régler le problème définitivement. On ne parlait pas là d'une nouvelle apprit comme ça au cours d'une conversation, le copain en question avait pointé une arme à feu sur Soledad. Ca n’était pas rien tout de même, pourquoi il n'avait pas tiré, ça Théo l'ignorait, il ne chercherait pas à le savoir, se contentant de demander, tout en sachant très bien que la réponse était oui, si elle connaissait l'adresse de son moldu. Comment ça pourquoi ? Il voulait boire le thé avec tiens. Il la regarda silencieusement, elle savait très bien pourquoi. Comment ça non ?! C’est blasé que Théo souffla « Sol... » Il n'allait pas laisser sa meilleure amie avec un tueur à ses trousses tout de même. Elle ne lui donnerait pas l'adresse, mais qu'est-ce qu'elle avait en tête bon sang ? Elle ne pouvait pas le laisser faire, non mais elle rigolait la demoiselle « Je ne peux pas faire quoi Soledad? Tu ne crois quand même pas que je vais rester sans rien faire quand tu as un type du Blood Circle qui connaît ton adresse et qui sait en prime où tu habites... Je ne vais pas laisser ma meilleure amie se faire descendre par un con ! » ce serait quand même un comble s’ils passaient des heures à combattre du Blood Circle mais que lorsqu’ils en avaient un sous la main, ils le laissaient vivre sa petite vie et massacrer du sorcier en paix.
Loin, très loin de cette façon de penser, Soledad essayait de relativiser. Purée mais elle n’était pas croyable, elle se rassurait en se disant qu'il l'avait laissé partir. « Soledad ! BORDEL ! Il a pointé son arme sur toi ! Ce n'est pas ton ami d'accord ?! C'est toi ou lui et qu'on soit bien clair toi et moi, ce sera lui. »  Il ne comprenait pas comment elle pouvait le défendre, elle avait complètement craqué ce soir. Il avait pu la tuer mais il ne l'avait pas fait, c'était d'un rassurant tiens « Mais bien sûr qu'il t'a pas tué ! Tu es incapable de lui faire du mal, quel intérêt de te tuer ? Il a accès à ton appartement, il a tes clés ? Il peut t’enlever à tout instant et tu ne feras rien pour l’en empêcher ! » C’était ça le plus fou, elle se rendait compte qu’il était dangereux, ça se voyait dans son attitude, dans son regard et malgré tout, elle le protégeait, non, il ne la comprenait pas et essayait de la réveiller « Ouvre les yeux bon sang ! Arrête de lui être loyal ! Arrête de sacrifier ta vie pour un type qui n'en vaut pas la peine. » Ok, ça n’était peut être pas la bonne méthode, la loyauté, ça se discute pas et si elle avait décidé d’être loyal à un pignouf, Théo ne pouvait pas faire grand-chose sur le principe. Il attaqua donc sur un tout autre plan. « Enfin Soledad, tu as une famille, tu as des amis, ce n’est qu’un gars, une aventure d’un an. Tu ne vas pas tout foutre en l’air pour un type que tu connais à peine. » S’il était un peu plus terre à terre, il aurait balancé qu’elle ne le connaissait pas du tout mais il valait mieux éviter de trop en dire, elle risquerait de mal le prendre.

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lun 1 Jan - 20:34




Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad ☽ ☾ Théo



Cette soirée s’était changée en cauchemar, purement et simplement. Le problème, c’était que c’était le genre de cauchemar dont on ne pouvait pas se réveiller. Il ne suffisait pas d’ouvrir les paupières et de reprendre pied avec la réalité. C’était le genre de cauchemar dont il n’existait pas d’échappatoire car c’était réel. C’était réel, et c’était ça le pire. Soledad n’avait pas de moyen de fuite, pas de solution miracle où il lui suffisait de se réveiller pour échapper à tout ça et reprendre le cours de sa vie. C’était ça, sa vie désormais. Doryan était un membre du Blood Circle et elle aurait beau tenter de cligner des paupières autant qu’elle le voudrait, ce fait ne changerait pas. Le cauchemar n’était pas seulement dans sa tête, ce n’était pas juste un tour joué par son esprit, c’était vrai et elle ne pouvait rien faire pour changer cela. Tout ce qu’elle pouvait faire, c’était fuir et chercher de l’aide. Mais alors qu’elle cherchait la sécurité et l’apaisement, ce fut un tout autre accueil qu’elle reçut auprès de Théo. Oh, il était prêt à l’aider, il l’accueillait chez lui, il la protégerait, de ça Soledad n’en doutait pas un instant et les premières réactions de son meilleur ami le lui prouvèrent. Ce fut quand elle dû lui expliquer les raisons de son état que tout bascula. Dire que Théo prit mal la nouvelle de l’appartenance de Doryan au Blood Circle était un euphémisme. Dans sa panique, Soledad n’avait pas pensé à ça. L’avis du Greengrass sur les moldus était très négatif et en un instant, son attitude changea du tout au tout. De l’inquiétude, il était passé aux reproches et la mexicaine ne pouvait qu’accuser le coup du mieux possible. Elle aurait dû y penser, elle aurait dû le voir venir, mais plus rien ne tournait rond dans sa tête et soudainement, elle se retrouvait à se dire que le cauchemar ne prendrait jamais fin.

Théo ne comprenait pas. Théo ne pouvait pas comprendre. Par Merlin, est-ce qu’il pourrait seulement comprendre un jour ? Soledad n’arrivait pas à croire qu’en cet instant, il la noie sous les réprimandes et les accusations. Il lui reprochait d’avoir laissé Doryan partir mais ce n’était pas ainsi que tout s’était passé. C’était le moldu qui l’avait laissé prendre la fuite. C’était lui qui était armé, elle qui s’était retrouvée avec le canon d’un pistolet braqué sur elle. Théo ne pouvait décemment pas lui faire de tels reproches alors qu’elle s’était retrouvée à la merci d’un membre du Blood Circle. Qu’aurait-elle dû faire ? Soledad ne trouvait pas la réponse aussi aisée que Théo avait l’air de le penser. « Que tu ne baisses JAMAIS ta garde face à un moldu ! Merde Soledad, on est en guerre, on fait assez de missions ensemble pour que tu saches qu'ils sont dangereux, qu'ils deviennent de plus en plus entreprenants chaque jour ! » Les lèvres pincées, les mains tremblantes, Soledad s’efforça d’affronter la colère de son meilleur ami. Elle ne voulait pas s’effondrer, pas alors qu’il la traitait comme ça, mais c’était affreusement dur de continuer à tenir debout alors qu’il la fusillait du regard. Théo n’avait jamais été ainsi avec elle. Il avait toujours été son partenaire, son soutien, jamais celui qui l’accusait et ce soudain changement de comportement la laissait complètement dépassée. « Il n'y a pas assez de sorciers à Londres que tu fricotes avec les moldus ? Ah bah ça te réussit c'est sûr ! » Soledad tiqua face aux propos de son ami. Elle était venue chercher du soutien, mais c’était tout l’inverse qu’elle refusait. Théo était peut-être en colère, mais ça ne l’autorisait pas à la traiter de la sorte. La suite était clairement qu’il lui lance qu’elle l’avait cherché, qu’elle n’avait que ce qu’elle méritait. Elle s’arrêta de marcher pour lever vers lui un regard meurtris par les mots qu’il lui balançait à la figure. « Je ne fricote pas. » Elle vivait, tout simplement et ça Théo ne pouvait tout de même pas le lui reprocher.  

Soledad avait toujours vécu entre les deux mondes. Elle avait toujours fréquenté à la fois les moldus et les sorciers et ça Théo le savait parfaitement. Ils n’avaient peut-être pas la même vision des choses en ce qui concernait les moldus, mais la mexicaine avait toujours été ouverte à leur donner leur chance. Comme avec n’importe quel être humain. Elle n’avait eu aucune raison de se méfier de Doryan. Le pompier avait toujours été charmant avec elle, ils avaient toujours parlé de tout, rigolé sur tous les sujets. Même sur la magie. Jamais elle n’aurait pu deviner ce qu’il se cachait derrière tout ça. « C'est un moldu Soledad ! Tu devrais te méfier de base en fait. Tu n’aurais jamais dû le laisser rentrer dans ta vie. » La brune n’était pas d’accord. Qu’il dise ça du Blood Circle, oui, mais pas de tous les moldus. Théo ne pouvait pas les mettre tous dans le même sac et refusait de voir la faille dans sa manière de voir les choses. Il s’offusquerait lui aussi, si on lui affirmait que tous les sorciers étaient des mangemorts en puissance. Il ne pouvait pas garder cette vision binaire du monde, ce n’était pas ainsi que ça marchait réellement. Soledad savait que tout ça ne venait pas de nulle part, mais il devait ouvrir les yeux et voir qu’elle aussi pouvait avoir une vision du monde différente de la sienne. « Tu peux pas dire ça. » Contra-t-elle faiblement. Elle savait qu’il le pensait. Elle savait qu’il avait des raisons de le penser. Mais il ne pouvait pas le dire ainsi, pas à elle. Parce que si Soledad était consciente qu’il n’avait pas totalement tort, elle savait aussi qu’il faisait un sacré raccourci avec lequel elle ne pourrait jamais être d’accord. « J’ai vécu parmi les moldus, Théo. J’ai de la famille et des amis moldu, je sais qu’ils ne sont pas tous mauvais. » Lui rappela-t-elle, ses prunelles plantées dans les siennes. Il fallait qu’elle se méfie d’eux aussi ? De ceux qui l’avaient élevé et vu grandir, de ceux qui avaient été là pour elle depuis des années ? De sa famille, de celle de Ludivine, de Jonas, de Raphaël ? C’était impossible. Elle secoua la tête, heurtée par l’idée qu’il veuille qu’elle s’éloigne de toutes ces personnes si importantes pour elle.

L’essentiel était cependant là, peu importe leurs opinions divergentes sur les moldus, Soledad s’était crue en sécurité avec Doryan. Elle avait cru que tout irait bien, que jamais il ne pourrait chercher à lui faire du mal. Or, moins d’une heure plus tôt, il pointait une arme sur sa tête. Elle s’était sacrément trompée. « Tu n'as pas besoin de deviner quoi que ce soit ou de penser que, tu es voyante ! La prochaine fois que tu auras la merveilleuse idée de te mettre en couple avec un moldu, renseigne-toi ! Regarde votre avenir, fouille dans son passé. Ne t’arrête pas au premier sourire qu’un gars te fait. » Elle s’était arrêtée au premier sourire ? Etait-ce vraiment ainsi qu’il voyait sa relation avec Doryan ? Ce n’était pas comme ça que les choses s’étaient passées. Soledad n’était pas juste tombée dans ses bras. C’était terriblement réducteur et aussi plutôt insultant pour elle. Etait-ce comme ça que Théo la voyait elle ? Pour un peu, elle avait l’impression qu’il la traitait de fille facile. Soledad secoua la tête, elle devait se faire des idées, elle était bouleversée elle ne réfléchissait pas clairement. Théo était en colère mais elle ne pouvait pas croire qu’il en arrive à penser ça d’elle. Il était bouleversé aussi, voilà tout. Elle prit une inspiration saccadée, s’efforçant de ne pas penser à ça, mais surtout de retrouver un tant soit peu de contrôle. « Mon don ne marche pas comme ça. » Elle renifla avant de se forcer à reprendre. « Peu importe ce que je vois, je ne peux pas l’éviter. » C’était là tout le principe du destin et tout le paradoxe de son don. Le destin était fait pour se réaliser, d’une manière ou d’une autre, qu'elle le voit ou non. Soledad avait appris à l’accepter, parfois par des épreuves douloureuses. « Et je n’aurais peut-être rien vu… Ca n’aurait rien changé. » Ce n’était pas vraiment comme si le troisième œil de Soledad était toujours prêt à lui montrer ce qu’elle voulait quand elle le voulait. C’était un don complexe, bien plus complexe que ce que Théo avait l’air de croire. Soledad pensait pourtant que son ami avait compris ça, elle le lui avait déjà expliqué, mais de toute évidence elle se trompait sur beaucoup de choses en ce moment.

Théo voulait savoir si elle avait l'adresse de chez Doryan. La réponse était d'une telle évidence que Soledad mit ce qui lui sembla une éternité à comprendre où le sorcier voulait en venir et pour quoi exactement il lui demandait cette information. Quand elle comprit, elle eut l'impression qu'elle venait d'être percutée par un hippogriffe. Non. La réponse lui vint sans qu’elle ait besoin d’y réfléchir, instinctive et assurée malgré la tempête qui rugissait dans sa tête. « Sol... » Soledad secoua la tête, braquant sur lui de grands yeux d’animal traqué. Elle savait ce qu’il voulait, elle avait compris maintenant, mais elle ne pouvait pas. Elle refusait de l’envisager. « Théo, non. » Répéta-t-elle en tentant de mettre plus de conviction dans sa voix. Si Soledad ne savait plus quoi faire, elle savait que ça, c’était impensable. Inimaginable. Théo voulait s’en prendre à Doryan et malgré toute la douleur et la peur que le moldu venait de lui causer, elle refusait cette idée. « Je ne peux pas faire quoi Soledad ? Tu ne crois quand même pas que je vais rester sans rien faire quand tu as un type du Blood Circle qui connaît ton adresse et qui sait en prime où tu habites... Je ne vais pas laisser ma meilleure amie se faire descendre par un con ! » Non. Ce qu’avançait Théo, ça ne changeait rien. Peut-être que Doryan voulait la voir morte, peut-être qu’il voulait la voir entre les griffes du Blood Circle, peut-être qu’il lui souhaitait plein de choses terribles, mais elle ne parvenait pas à en faire de même. Soledad avait peur, elle avait mal, elle était perdue, mais tout son être se rebellait à l’idée de faire du mal à celui qui avait été à ses côtés pendant des mois. « Soledad ! BORDEL ! Il a pointé son arme sur toi ! Ce n'est pas ton ami d'accord ?! C'est toi ou lui et qu'on soit bien clair toi et moi, ce sera lui. » La mexicaine tressaillit face à l’éclat de voix du sorcier. Elle battit des paupières pour tenter de garder un minimum de contrôle dans cette situation où tout lui échappait petit à petit.

Théo avait raison, Doryan n’était pas son ami. Doryan était un Blood Circle, il était son ennemi. C’était aussi simple que ça. Ca aurait dû être aussi simple que ça. Mais pour Soledad rien n’était simple en cet instant. Toutes ses certitudes avaient volé en éclat. Sa confiance, son assurance, il n’y avait plus rien. Et au milieu de tout ce chaos, il y avait son meilleur ami qui voulait s’en prendre à celui qui était désormais son ex-petit ami. Malgré tout ce qu'il venait de se passer, malgré l'arme qu'il avait pointée sur elle, la peur panique qui l'avait étreint, Soledad refusait cette éventualité. Doryan l'avait laissé partir, il avait eu le choix, il aurait pu la tuer, appeler ses collègues du Blood Circle, n'importe quoi... Mais il avait choisi de la laisser partir. « Mais bien sûr qu'il t'a pas tué ! Tu es incapable de lui faire du mal, quel intérêt de te tuer ? Il a accès à ton appartement, il a tes clés ? Il peut t’enlever à tout instant et tu ne feras rien pour l’en empêcher ! » Soledad serait-elle capable de se défendre face à Doryan ou de l’attaquer si besoin était ? Pourrait-elle le mettre hors d’état de nuire si la situation l’exigeait ? Elle n’était pas sûre de pouvoir réellement répondre à cette question et c’était ce qui lui faisait le plus peur. Inutile de l’avouer à Théo, il l’avait déjà deviné de toute façon. « Non, il n’a pas les clés. » Affirma-t-elle, choisissant de se concentrer sur ce point-là. Cette erreur là au moins elle ne l’avait pas commise. Dire qu’elle avait préféré attendre, qu’elle avait jugé qu’il y avait d’autres conversations à avoir avant de franchir un tel pas. Elle s'abstint de dire à Théo qu'elle venait d'apprendre que Doryan savait forcer une serrure, nul doute que sa colère en aurait été décuplée. De toute façon, le moldu n'avait pas besoin de ça pour ouvrir la porte de chez elle, tirer dans la serrure suffirait certainement. Doryan le ferait-il ? Le prévoyait-il déjà ? Encore des questions auxquelles Soledad n’avait pas de réponse. Néanmoins elle s’accrochait désespérément à ce qui lui semblait être sa seule pensée cohérente : Doryan l’avait laissé partir. Il avait été celui en possession d’une arme, celui en position de force, et pourtant il l’avait laissé partir. « S’il avait voulu m’enlever, il l’aurait déjà fait. Il… Il a eu toutes les occasions… Il ne m’aurait pas laissé partir. » Pourquoi repousser à plus tard ? Elle avait été sans sa baguette face à lui, sans défense. Il aurait pu l'enlever une heure plus tôt, attendre qu'elle soit chez elle n'avait aucun sens.
 
« Ouvre les yeux bon sang ! Arrête de lui être loyal ! Arrête de sacrifier ta vie pour un type qui n'en vaut pas la peine. » Mais c’était là tout le problème. Il en avait valu la peine. Doryan en avait valu la peine, plus que quiconque. Et malgré ce qu’il venait de se passer, Soledad ne pouvait pas juste l’oublier comme ça. Ce n’était pas aussi simple, il ne lui suffisait pas de claquer des doigts, elle ne pouvait pas tout effacer d’un coup. C’était déjà terriblement compliqué pour elle de se dire que le Doryan qu’elle avait toujours connu faisait partie du Blood Circle. « Enfin Soledad, tu as une famille, tu as des amis, ce n’est qu’un gars, une aventure d’un an. Tu ne vas pas tout foutre en l’air pour un type que tu connais à peine. » Une aventure d’un an ? Un type qu’elle connaissait à peine ? Mais est-ce que Théo s’entendait ? Jamais il n’aurait accepté qu’elle dise ça de ses propres relations, de sa relation avec Sélénya. Soledad secoua la tête. Les huit derniers mois venaient de s'effondrer sous ses yeux, celui qui faisait battre son cœur venait de se changer en ennemi, elle n'avait pas besoin que Theo souille tout de la sorte. « C’était pas juste une aventure et tu le sais, Théo. » souffla-t-elle d'une voix sourde. Il savait, il ne pouvait pas prétendre le contraire. Il reprouvait la relation que Soledad avait entretenu avec le moldu, elle le savait depuis le début, il ne lui avait jamais caché ce qu'il pensait et elle avait toujours fait avec. Mais il ne pouvait pas dire qu'une relation d'un an était une aventure, pas avec elle. S'il ne connaissait pas Doryan, il la connaissait, elle, il savait que les relations sans avenir ce n'était pas pour elle. Ca n'avait jamais été ça avec Doryan et c'était ce qui rendait toute cette situation si douloureuse. Mais face à la colère de Theo, si Soledad était bouleversée elle était aussi résolue. « Je suis venue ici parce que j’ai besoin d’aide, parce que j’ai besoin que tu me protèges… Mais pas comme ça. » Elle posa sur lui de grands yeux embués et passa ses mains sur ses joues pour en effacer les larmes. Elle était venue chercher du soutient, un endroit sur où se réfugier. L'idée de s'en prendre à Doryan ne lui avait pas effleurer l'esprit et Theo avait certainement raison quand il avançait qu'elle serait incapable de lui faire du mal. Cette pensée même la révulsait. « Je suis venue pour être en sécurité avec toi. » Elle avait eu tort de penser qu'elle serait en sécurité avec Doryan. Désormais elle espérait ne pas s'être trompée avec Theo également.

Avait-elle bien fait de venir ici ? Soledad finissait par se poser la question. Mais en même temps où aurait-elle pu aller d'autre ? Chez elle n'était pas sur pour le moment. Elle ne voulait pas mettre sa mère en danger et Ludivine avait déjà eu assez de drames avec le Blood Circle comme ça. Quant à Diego, ça aurait été la même chose qu'avec Theo, elle n'en doutait pas. A la différence que son frère était encore plus impliqué dans sa vie que Théo et que le raisonner aurait sûrement été plus difficile encore. Venir ici avait été sa meilleure option mais maintenant elle se retrouvait face à un dilemme qu'elle n'avait pas vu venir. Doryan pouvait chercher à lui faire du mal, mais elle, elle se sentait absolument incapable d'en faire de même. « Je ne veux pas que tu me venges, Théo. » Reprit-elle d'une voix tremblante après un instant de silence. Elle n'était pas là pour ça, ce n'était pas ce qu'elle lui demandait, ce qu'il lui fallait. Elle renifla avant d'ajouter d'une voix pleine d'amertume « Il doit déjà penser que nous sommes des monstres, ne lui donne pas raison. » Oh Soledad se doutait déjà de ce que Theo trouverait à lui répondre. Sûrement s’en fichait-il complètement de l'avis des moldus, de passer pour un monstre. Mais ce n'était pas le cas de la mexicaine. Elle ça lui importait alors même si ce débat serait sûrement sans fin, elle plongea ses prunelles assombrit par la peine dans celles de Théo et s'approcha de lui. « Tu ne peux pas lui faire de mal, promets le moi. »

CODAGE PAR AMATIS




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Théo Greengrass
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Lumos
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Jeu 1 Fév - 20:51
Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad  

Si Théo n'avait jamais été un grand fan du fait que Soledad passe du temps avec des moldus, surtout en ces temps si chaotique et avec le risque accru que chaque moldu se révèle en capacité de lui nuire, il avait cependant sous-estimé le risque que pouvait représenter son copain. C'était stupide, bien sûr que c'était stupide mais en même temps, il ne pouvait pas faire grand-chose, étant dépendant des choix de sa meilleure amie et cette dernière choisissait de ne pas mettre de barrière entre le monde sorcier et le monde moldu. Il l'avait mis en garde, plusieurs fois, se montrant pour le moins insistant quant au fait qu'elle manquait de prudence mais ça n'avait servi à rien et le résultat était là. Elle était en danger parce qu'elle fricotait avec les moldus et qu'elle semblait croire que le danger c'était pour les autres, qu'elle côtoyait que des moldus adorables. Elle le reprit sur le terme choisi, elle ne fricotait pas, il posa un regard inquiet sur elle, devant admettre que le terme était mal choisi « Je sais. » Il n'empêche qu'elle était une cible à présent et ça parce qu'elle avait manqué de prudence « Tu devrais éviter le monde moldu. » C'était dit comme une suggestion mais n'était-ce pas un ordre déguisé. Il fallait qu'elle fasse attention le temps que tout soit réglé définitivement.

A entendre Soledad, elle ne comprenait pas l'erreur qu'elle avait fait, une erreur qui semblait tellement énorme à Théo qu'il n'en revenait pas qu'elle soit autant à côté de ses pompes. Elle n'aurait jamais dû accorder sa confiance à ce type, elle n'aurait jamais dû le fréquenter, chacun son monde, elle aurait été en sûreté ainsi. Elle riposta, pas de la manière la plus virulente du monde, signe évident selon Théo qu'elle se rendait compte que ses arguments étaient bidons. Parlons-en de ses arguments, elle avait de la famille moldu, logique qu'ils ne l'attaquent pas, des amis moldus. Si ces amis avaient de la famille chez les sorciers, il était tout aussi normal qu'ils ne fassent rien. Néanmoins, elle oubliait un élément de taille « Et tu avais un copain moldu. » Il laissa filer quelques secondes, histoire qu'elle se rappelle bien de ce point.  « A la seconde où il a appris que tu étais une sorcière, il a voulu te descendre. Tu veux que je te dise, ce n'est certainement pas le seul de tes amis moldus à être du Blood Circle et ça ne sera pas le seul à se retourner contre toi quand il l'apprendra. Tu joues avec le feu en faisant semblant d'ignorer que nous sommes en guerre. » Et il était sûrement plus facile de s'allier à des gens avec la même absence de capacité magique qu'à des gens pleins de magie... de la même façon que les sorciers, bien que ne partageant pas vraiment la même vision du monde s'alliaient entre eux aussi. Il savait que tout ce qu'il lui disait n'avait aucun impact, elle restait campée sur ses positions et cela malgré le fait qu’elle aurait pu savoir quoi faire, comment agir ne pas être prise au dépourvu. Elle avait un don et elle ne s'en servait pas. Ou plutôt, le don ne fonctionnait pas ainsi, elle ne maîtrisait pas ce qui était révélé, elle ne pouvait modifier les choses. Théo poussa un soupir dépité, il le savait mais ça ne rendait pas les choses plus simples. « Sauf que tu pars du principe que tu n'aurais rien vu, tu aurais tout aussi bien pu voir si tu avais interrogé ton jeu. Oui ce serait arrivé mais tu aurais été prête à réagir. » Il ne parlait même pas sur un agir, il avait compris que c'était mort, Soledad était bien trop impactée émotionnellement, ce qu'il comprenait quelque part, pour agir. En attendant, il lui devait de réfléchir à tout ce qu'elle n'était pas en capacité de faire elle-même et ça commençait par éliminer la menace qui pesait sur la tête de la brunette. Ce serait la solution la plus simple et la fin des ennuis pour Soledad. Pour ça, il n'y avait pas trente-six solutions, il voulait l'adresse du moldu et se retrouva face à un mur. Soledad refusait. Sa douleur, sa peine, son inquiétude, se lisaient sur son visage et, pourtant, elle ne disait rien pour sauver son existence. Loin de forcer le respect, sa détermination à protéger ce gars agaçait Théo au plus haut point. Pourquoi sacrifier sa vie de la sorte ? Elle s'accrochait à des détails insignifiants, il l'avait laissé en vie, oui et alors ? Elle savait au fond d'elle que ça ne voulait rien dire du tout, preuve en était, elle était ici et non pas chez elle. Elle savait qu'il ne s'agissait que d'un sursis avant que la haine du moldu pour les sorciers ne le pousse à venir finir le travail. Au questionnaire de Théo, Soledad ne répondit qu'une fois, elle n'avait pas donné les clefs. C'était une bonne nouvelle, ça ne résolvait pas tous les problèmes, il le savait bien. Mais c'était toujours mieux de savoir qu'il ne pouvait pas se pointer à n'importe quel moment, qu'il pourrait rentrer sans problème qu'il ne déclencherait aucune alarme parce qu'il n'y aurait pas d'intrusion. Elle finit par évoquer le fait qu'il ne l'avait pas enlevé, l'occasion avait été parfaite et il ne l'avait pas saisi, si Théo voulait bien admettre que c'était étrange, ça ne le rassurait pas pour autant. Il était dans une faction qui avait pour ambition de détruire les sorciers, des cervelles, il avait dû en faire sauter des tas, ce choix de ne rien faire ne pouvait être dû au hasard. Il devait avoir fomenté un plan mais lequel ? Un truc tordu à n'en pas douter, mais Théo ne voyait pas quoi.

Son but, son unique but, c'était de faire prendre conscience à Soledad qu'il fallait qu'elle change de camp. Ce gars, peu importe ce qu'elle éprouvait pour lui, il l'avait trahi. Il n'y avait pas à enjoliver les choses, à la seconde où il avait appris qu'elle était une sorcière, les mois passés n'avaient eu aucun impact sur lui. Elle était devenue l'ennemi, son ennemi. Soledad ne pouvait pas se contenter d'être neutre et d'espérer, elle avait une famille, des amis, elle ne pouvait sacrifier sa vie de la sorte, pour un gars. S'il ne l'avait jamais apprécié, qu'il avait toujours considéré que c'était une erreur, à présent, il le haïssait de faire naître autant d'émotions négative chez Soledad. Le terme aventure était mal choisi, il est vrai mais il ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel... merci Soledad de relever juste ce point. « Tu as raison. Ça n'était pas une aventure et pourtant, en une seconde il a retourné son arme contre toi. En une seconde le fait d'avoir passé des mois à tes côtés n'a plus compté à ses yeux. En une seconde, tu es devenue une sorcière, juste une sorcière. » Et si elle souffrait, elle ne pouvait pas dire qu'il ne l'avait pas mis en garde, qu'il ne l'avait pas fortement incité à tirer un trait sur cette relation sans avenir. Elle voulait de l'aide, les yeux de Théo s'écarquillèrent de surprise, parce que d'après elle, il lui proposait quoi ? Bien sûr qu'il avait l'intérêt de la protéger et qu'il ne la laisserait jamais tomber. Pas comme ça... et voilà, ils n’étaient plus d’accord. Il ne l’avait jamais vu ainsi et pour être honnête, plus jamais il ne voulait la voir en train d’essuyer les larmes à cause d’un mec comme maintenant. Lorsqu’elle mentionna le fait qu’elle était venue ici pour être en sécurité avec lui, il poussa un soupir « Et ce n’est pas en faisant l’autruche et en croyant que tout va s’arranger en ne faisant rien que je vais te garder en sécurité Soledad. » Il comprenait bien qu’elle était impactée par tout ça, que l’affection ne s’était pas envolée en un claquement de doigt mais c’est bien pour ça qu’il était là, pour faire ce qu’elle ne pouvait faire elle-même.

Elle ne voulait pas qu’il la venge, il semblerait qu’il y ait une erreur sur la façon dont elle voyait les  choses. « Ce n’est pas une question de vengeance Soledad, c’est une question de te savoir en sécurité, que chaque pas que tu fasses, tu ne te poses pas la question que ça soit ou non le dernier. » Parce que ce serait ça, tant que ce membre du Blood Circle ne serait pas mis hors d’état de nuire, chaque minute pourrait être la dernière. Le pire était à venir avec Soledad, elle lui disait quoi là, que son ex-mec la prenait elle – et tous les autres mais les autres à la rigueur ça n’avait pas grand importance – pour un monstre et que son avis comptait, elle voulait lui prouver qu’il avait tort « Tu t’entends ? Soledad, je me fiche complètement de la façon dont il me perçoit. Ma meilleure amie est en danger, il peut penser de moi que je suis un monstre, ça ne m’empêchera clairement pas de dormir la nuit. » et puis ça ne durerait qu’une fraction de secondes, l’instant d’après il serait raide donc à la rigueur, ça ne serait pas ultra grave non plus. Loin, bien loin de partager la façon de voir les choses de son meilleur ami, Soledad s’engageait sur une tout autre voie, essayant de l’entraîner à sa suite. Bien sûr que si, il pouvait lui faire du mal, la question ne se posait pas. « Je ne peux pas te promettre ça et tu le sais. Tu sais ce dont le Blood Circle est capable. C’est pour combattre des gens comme ton moldu que tu as décidé de t’entraîner. Tu ne peux pas faire le choix de le laisser en vie. Il peut revenir à tout instant, il peut s’en prendre à plein de gens, tes amis, ta famille. Qu’est ce qui se passe si demain il s’en prend à ta sœur ou que le Blood Circle trouve un moyen de pénétrer sur le chemin de traverse et que ton ex tue ma sœur ? ton employée ? Tu crois que sa vie vaut plus que les leurs ? » et alors, il ne le disait pas, bien sûr qu’il ne le disait pas mais si par ce qu’elle décidait de faire acte de clémence, il arrivait quelque chose à Alcyone, elle pouvait être certaine qu’il lui en voudrait terriblement. Peut-être que ce soir, il ne parviendra pas à avoir gain de cause, son monde s’écroulait un peu, elle s’accrochait, inutilement, à ces quelques mois où elle avait s’était amusée, demain probablement que ça serait plus simple de la convaincre.  De toute façon, il allait falloir faire quelque chose pour la protéger, c’était ça la priorité, il supprimerait le moldu après, si Soledad se montrait prudente, qu’elle promettait de ne surtout pas mettre son nez dans le monde moldu, qu’ils protégeaient son appartement de tous les nuisibles possibles, ça pourrait le faire. Il l’espérait en tout cas « Demain, on s’attelle à la mise en sûreté de ton appartement et hors de question de faire dans la demi-mesure, s’il franchit les barrières, ça dégage. » Il la regarda dans les yeux, histoire qu’elle prenne bien conscience qu’il n’y avait pas à tergiverser, s’il faisait un pas de travers, qu’il venait chez elle, il mourait.
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Soledad Velasquez
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Ven 1 Mar - 22:07




Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad ☽ ☾ Théo



Pour Soledad, qui avait toujours vécu entre les deux mondes, s’imaginer ne plus jamais mettre les pieds dans le monde moldu était impensable. Elle avait été élevée ainsi, dans le mélange des cultures, aussi bien au niveau de ses origines, que de sa nature. Elle était mexicaine et anglaise, elle vivait dans le monde sorcier et le monde moldu, elle avait le sang-mêlé. C’était qui elle était, tout simplement, cela faisait partie d’elle. C’était ça, les valeurs que ses parents avaient voulues lui inculquer, vivre dans le respect de tous, dans l’acceptation de tous, et cela concernait aussi bien les personnes avec de la magie, que ceux qui en étaient dépourvus. Malgré la guerre qui avait éclatée avec le Blood Circle, Soledad n’avait jamais voulu changer cette manière de vivre, parce que ça aurait revenu à laisser l’organisation gagner. A montrer qu’ils étaient différents, qu’ils ne pouvaient pas vivre ensemble et qu’ils ne devraient jamais le faire. Or, ce n’était pas dans ce monde-là que la sorcière voulait vivre. Se couper d’une partie d’elle en lui aurait d’ailleurs pas donné l’impression de réellement vivre. Sauf qu’après ce soir, Soledad doutait d’avoir un jour de nouveau l’impression de réellement vivre. « Tu devrais éviter le monde moldu. » La mexicaine prit une inspiration tremblante. Ce n’était pas ce qu’elle voulait, c’était la dernière chose qu’elle voulait et pourtant elle doutait d’avoir réellement le choix. Elle ignorait ce qui allait se passer désormais, mais elle prenait lentement conscience que retourner tout de suite dans le monde moldu serait prendre un risque. « C’est ce que je vais faire. » Souffla-t-elle à mi-voix, abattue. Ce soir, ce n’était pas seulement son couple qui avait explosé, c’était aussi tellement d’autres aspects de son existence, ses habitudes, ses convictions, et ça faisait mal de s’en rendre compte.

D’autant plus que Soledad en était intimement persuadée, contrairement à ce que pensait Théo tous les moldus n’étaient pas des Blood Circle en puissance. Elle avait de la famille, des amis, moldus, des personnes en qui elle avait une confiance totale, à qui elle confierait sa vie sans avoir à y réfléchir. Théo ne pouvait tout de même pas croire que des membres de sa famille pourraient se retourner contre elle, que la famille de Ludivine ou que Jonas pourraient lui faire du mal. Pourtant, ils étaient des moldus. « Et tu avais un copain moldu. » Elle avait un copain. Rien que ce petit mot suffit à ce que le cœur de Soledad se torde douloureusement dans sa poitrine. Elle n’avait pas encore totalement réalisé, étant encore en état de choc, mais vu comme chaque rappel lui faisait mal, elle craignait le moment où cela allait arriver. « A la seconde où il a appris que tu étais une sorcière, il a voulu te descendre. Tu veux que je te dise, ce n'est certainement pas le seul de tes amis moldus à être du Blood Circle et ça ne sera pas le seul à se retourner contre toi quand il l'apprendra. Tu joues avec le feu en faisant semblant d'ignorer que nous sommes en guerre. » Soledad secoua la tête. Non, elle ne pouvait pas le laisser dire ça, elle ne pouvait pas croire ça. Les moldus qu’elle fréquentait, ses amis, elle les connaissait, elle savait qu’elle pouvait leur faire confiance, qu’elle n’avait rien à craindre d’eux. Mais… C’était également ce qu’elle avait cru avec Doryan. Soledad sentit sa gorge se serrer à cette réalisation. Toutes ses convictions étaient remises en question. C’était trop pour elle, alors elle se concentra sur un autre point pour s’éloigner de ces pensées terribles. « Je n’ignore rien du tout, Théo, et tu le sais. » C’était elle qui s’était engagée dans l’Ordre du Phénix -même si à l’époque l’existence du Blood Circle n’était pas connue- c’était elle qui était venue lui demander de l’entrainer au combat. Tout ça, elle l’avait fait de son propre chef, sans avoir besoin d’y être poussée, il ne pouvait pas prétendre qu’elle vivait dans une illusion. « Mais je ne peux pas vivre en voyant des ennemis partout, je ne peux pas vivre tout le temps dans la peur. » Ce ne serait pas une vie pour elle.

Tout comme ce n’était pas une vie pour elle de toujours se tourner vers son don pour connaitre l’avenir qui l’attendait. Vivre dans l’attente d’un futur, ce n’était pas vivre. Théo avait beau lui reprocher de ne pas avoir joué les voyantes pour sa propre relation, Soledad ne se laissa pas faire. Oui, son don était réel et il était utile, mais il n’était pas non plus aussi simple à utiliser. Il ne devait pas être considéré comme une simple solution de facilité et d’ailleurs la mexicaine doutait que son troisième œil réponde à ce genre de sollicitation. Théo ne comprenait pas, pourtant ce n’était pas faute de lui avoir expliqué plusieurs fois, Soledad n’avait aucune maitrise sur ce que son don lui montrait ou pas. Et même si elle avait vu quelque chose, elle n’aurait jamais pu empêcher ce futur de s’accomplir. C’était tout le principe du destin, il trouvait toujours le moyen de se réaliser. Il n’y avait pas de force supérieure et Soledad savait qu’il ne servait à rien de lutter. « Sauf que tu pars du principe que tu n'aurais rien vu, tu aurais tout aussi bien pu voir si tu avais interrogé ton jeu. Oui ce serait arrivé mais tu aurais été prête à réagir. » Soledad prit une inspiration, c'était la tout le dilemme de son don et pile ce que la plupart des sorciers ne comprenaient pas. Ce qui faisait que la plupart des gens remettaient en question ce qu'elle était capable de faire. Elle avait beau posséder le troisième œil, elle ne choisissait pas de voir l'avenir, parfois elle avait beau essayer, rien ne venait. Tout comme parfois des visions s'imposaient à elle et elle se retrouvait totalement démunie. Que ce serait-il passé si Soledad avait choisi d'interroger ses cartes à propos de son avenir avec Doryan, si le tarot avait choisi de lui dévoiler le drame qui l'attendait ? A cette question, la mexicaine ne savait quoi répondre. Cette simple idée lui donnait l'impression de plonger dans le vide. « Et à faire quoi ? A m’en prendre à lui ? Ca ne serait pas arrivé. » Inutile de se mentir, ils le savaient tous les deux. Soledad était incapable de faire du mal à Doryan. Il lui faisait peur, terriblement peur, elle était terrifiée à l'idée de ce qu'il pouvait choisir de lui faire, mais elle restait paralysée à l'idée de lui faire du mal. Au final, qu’elle ait tout vu venir ou pas, cela n’aurait certainement rien changé.

Le point sur lequel Soledad ne changerait pas d’avis, en revanche, c’était sur l’envie de Théo de s’en prendre à Doryan. Si elle pouvait comprendre d’où cela venait, elle ne pouvait pas l’accepter pour autant. Théo voulait la protéger, elle le savait, mais tout son être se révoltait à l’idée que Doryan meurt pour ça. Malgré tout ce qu’elle venait de vivre et le terreur qui lui serrait toujours le cœur, Soledad savait qu’elle ne changerait pas d’avis sur ce point. Doryan était l’homme qu’elle aimait, qu’elle avait aimé et elle savait que cela allait impliquer deux choses : cela allait la faire souffrir certainement plus qu’elle n’avait jamais souffert auparavant, et jamais elle ne pourrait souhaiter un jour le voir mort. Toute la peur du monde ne changerait jamais qui elle était au plus profond de son être. Surtout qu’il y avait cette incompréhension qui lui trottait dans un coin de la tête. Le moldu l’avait eu à sa merci, il avait eu toutes les occasions de la tuer ou d’appeler le Blood Circle pour la mettre en cage, mais il n’en avait rien fait. Elle n’avait représenté aucun danger pour lui et il avait tout de même choisi de la laisser partir. Peut-être que cela ne voulait rien dire, peut-être que Doryan en viendrait à le regretter bientôt et voudrait corriger cette erreur, mais pour le moment c’était assez pour plonger Soledad un peu plus dans la confusion. C’était assez pour que l’idée qu’elle ou même Théo s’en prenne à lui la révulse au plus haut point. D’autant plus que contrairement à ce que le Greengrass avait l’air de penser, la relation qui l’avait liée à Doryan avait eu de l’importance à ses yeux, beaucoup d’importance. Théo pouvait lever les yeux au ciel autant qu’il le voudrait, rien ne changerait cela. « Tu as raison. Ça n'était pas une aventure et pourtant, en une seconde il a retourné son arme contre toi. En une seconde le fait d'avoir passé des mois à tes côtés n'a plus compté à ses yeux. En une seconde, tu es devenue une sorcière, juste une sorcière. » Le souffle court, Soledad regarda Théo. Elle était sincèrement heurtée par ses mots. Par le fait qu’il ose les lui balancer en pleine figure comme si cela n’allait pas lui faire du mal, mais aussi par leur véracité. Parce que le sorcier avait raison, et c’était ça le pire. Un instant, Doryan avait eu à cœur de la protéger, et celui d’après il lui avait pointé une arme dessus. Un instant ils avaient été heureux ensemble, et la seconde suivante tout s’était effondré comme si leur histoire n’avait rien voulu dire. « Tu crois que je ne le sais pas, Théo ? Que je ne m’en rends pas compte ? » Sa voix se brisa et elle dû passer sa main sur ses joues pour effacer ces fichues larmes qui ne voulaient pas cesser de couler. Théo n’avait pas besoin de lui rappeler que son cœur était brisé, elle le sentait parfaitement. Son cœur était brisé dans sa poitrine, elle sentait les morceaux acérés la blesser à chaque respiration. Son cœur était tellement brisé qu’elle doutait un jour qu’il en soit autrement.

« Et ce n’est pas en faisant l’autruche et en croyant que tout va s’arranger en ne faisant rien que je vais te garder en sécurité Soledad. » La brune secoua faiblement la tête. Justement, elle était venue là pour qu’il fasse quelque chose, pour qu’il l’aide à sécuriser son appartement, pour qu’il la fasse se sentir en sécurité. Elle avait cru l’être avec Doryan et elle avait eu tort, est-ce que cela allait être la même chose avec Théo ? Etait-elle donc destinée à ne jamais être en sécurité avec ceux qu’elle pensait capables de la protéger ? C’était juste ça que Soledad souhaitait, être en sécurité, pas une vengeance, pas une vendetta… « Ce n’est pas une question de vengeance Soledad, c’est une question de te savoir en sécurité, que chaque pas que tu fasses, tu ne te poses pas la question que ça soit ou non le dernier. » La mexicaine recommença machinalement à faire les cent pas dans le salon de Théo. Elle n’en pouvait plus de cette conversation, ce n’était pas pour ça qu’elle était venue et elle commençait sérieusement à se demander si elle avait bien fait de venir. Non seulement son meilleur ami n’avait aucune pitié envers elle, mais il refusait également de l’écouter. Sous couvert de vouloir la protéger Théo ne faisait qu’alimenter son mal-être, à tel point qu’elle songeait qu’elle aurait peut-être dû rester éternellement sur le sol du Witches Bazaar. « Tu ne comprends pas que de toute manière je ne suis déjà plus jamais en sécurité ? Quand ce n’est pas le Blood Circle, c’est les mangemorts, je me pose déjà cette question tous les jours. Ca fait longtemps que je ne suis plus en sécurité, Théo. » Et elle ne lui parlait même pas de toute l’insécurité qu’elle vivait rien que parce qu’elle était une femme ou qu’elle avait la peau plus foncée que la plupart des anglais pur-souche. La sécurité était une illusion pour Soledad. Parfois elle s’y accrochait, et parfois elle ne parvenait pas à faire semblant.  Que Théo s’en prenne à Doryan ne changerait rien à ça, ce ne serait pas avec le moldu mort qu’elle serait plus en sécurité. « Tu t’entends ? Soledad, je me fiche complètement de la façon dont il me perçoit. Ma meilleure amie est en danger, il peut penser de moi que je suis un monstre, ça ne m’empêchera clairement pas de dormir la nuit. » Non, non, non. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Les moldus du Blood Circle les prenait déjà pour des sorciers, elle refusait que Théo leur donne raison. Doryan la voyait déjà ainsi et c’était un chemin sur lequel elle refusait de s’engager, ou que quiconque s’engage pour elle. Les sorciers n’étaient pas des monstres, et même si Théo n’en perdrait pas le sommeil, il en irait autrement pour elle. « Moi ça m’importe. » Elle ralentit ses allées et venues pour planter sur Théo un regard rougit. « Qu’il ait du sang sur les mains si c’est ce qu’il veut. Mais je ne veux pas que tu fasses ça pour moi, je ne veux pas que tu deviennes comme ça pour moi. » Tout comme elle ne voudrait jamais devenir comme ça un jour. Tout cela, c’était de sa faute, à elle et à ses erreur. Soledad n’en valait pas la peine.

Il était inutile de parlementer, mais Soledad le faisait quand même. Malgré son état et son envie de se rouler en boule dans un coin pour se laisser aller à pleurer, elle refusait de lâcher prise. Que Théo s’en prenne à Doryan, c’était impensable, elle ne voulait même pas l’imaginer et s’il outrepassait son avis, elle doutait de pouvoir lui pardonner. Alors elle lui demanda de lui promettre de ne pas s’en prendre au moldu, même si la réponse qui l’attendait, elle la connaissait déjà. « Je ne peux pas te promettre ça et tu le sais. Tu sais ce dont le Blood Circle est capable. C’est pour combattre des gens comme ton moldu que tu as décidé de t’entraîner. Tu ne peux pas faire le choix de le laisser en vie. Il peut revenir à tout instant, il peut s’en prendre à plein de gens, tes amis, ta famille. Qu’est ce qui se passe si demain il s’en prend à ta sœur ou que le Blood Circle trouve un moyen de pénétrer sur le chemin de traverse et que ton ex tue ma sœur ? ton employée ? Tu crois que sa vie vaut plus que les leurs ? » Les yeux dans ceux de Théo, Soledad accusa le coup. A ces mots, elle eut un mouvement de recul instinctif. Il aurait choisi de la gifler que l’effet aurait été le même sur elle. Un instant, elle se sentit sonnée avant qu’un sentiment de panique ne commence à enfler dans tout son être, laissant peu de place à toute pensée cohérente. Le sorcier avait raison, si cela arrivait, jamais elle ne pourrait se le pardonner. Tout comme elle se doutait que lui non plus ne pourrait pas lui pardonner si quelque chose arrivait à Alcyone par sa faute, même indirecte. « Arrête. » Elle prit une inspiration sifflante et secoua la tête. « Arrête, dis pas ça. » Elle ne voulait pas l’entendre, elle ne voulait pas y penser, elle ne voulait pas l’envisager. Que cela soit Bianca, Alcyone ou Maxime, Soledad refusait de penser qu’elles pourraient mourir de la main de Doryan parce qu’elle avait été incapable de souhaiter sa mort à lui. C’était une pensée terrible qui la mena au bord du vertige, mais contre laquelle elle n’avait aucune défense. Car si Doryan était une menace, elle ne parvenait pas à vouloir son élimination pure et simple. « Si quelqu’un doit mourir, ce sera moi. Si Doryan doit tuer quelqu’un ce sera moi. » Il ne pouvait pas en aller autrement et Soledad se raccrochait désespérément à cette idée. Elle était prête à tout pour défendre ceux qui lui étaient cher et si elle ne parvenait pas à comparer la valeur de deux vies, elle savait qu’elle donnerait la sienne sans hésiter pour ses proches.

Si au milieu de cette tempête, Soledad donnait l’impression d’être aveugle aux risques qu’elle prenait -et ce n’était bien qu’une impression car elle était parfaitement consciente du fait que Doryan était un Blood Circle, un ennemi des sorciers, c’était une information qu’elle ne pourrait jamais oublier- Théo, lui, était rendu aveugle par son impulsivité. Il voulait la protéger, ce qui était tout à son honneur, et la raison pour laquelle Soledad était venu le trouver au lieu de se rendre chez un membre de sa famille, mais il avait l’air de penser que tuer Doryan pourrait se faire en toute impunité. Or, ce ne serait jamais le cas. Et si elle y pensait un peu plus, la mexicaine ne mit pas longtemps à réaliser que ce serait une très mauvaise idée, et pas seulement parce que son cœur ne pourrait jamais le supporter. « Tu crois qu’il se passera quoi s’il meurt sans raison ? » Elle laissa filer une seconde, le temps de reprendre sa respiration et de faire le tri dans ses pensées toutes emmêlées. « Tu crois qu’ils vont enquêter sur qui ? Qu’ils vont accuser qui ? » Ca lui semblait évident maintenant qu’elle y songeait. Quand un meurtre avait lieu, on cherchait dans l’entourage, il ne fallait que quelques instants pour qu’un crime se transforme en meurtre passionnel. Soledad le savait, il n’y avait pas grand-chose qui jouait en sa faveur. « Je suis l’ex-copine qui gérait une boutique ésotérique, tout va pointer sur moi, c’est dans ma vie qu’ils vont venir fouiller. » Et Merlin seul savait jusqu’où le gouvernement anglais serait capable d’aller, ce qu’ils seraient capables de trouver. Ou même d’inventer, pour ne pas laisser impuni le meurtre d’un membre du Blood Circle. La sœur de Doryan était journaliste, ce n’était pas rien. Une nouvelle crainte s’insinua en la mexicaine. « Si tu fais ça, je vais avoir une cible dans le dos. Si tu fais ça, je meurs quand même, et ça n’aura servi à rien. » Elle regarda Théo, une ombre de désespoir dans ses prunelles. Il n’y avait aucun échappatoire pour elle dans toute cette histoire.

« Demain, on s’attelle à la mise en sûreté de ton appartement et hors de question de faire dans la demi-mesure, s’il franchit les barrières, ça dégage. » Lentement, Soledad alla rejoindre le canapé du sorcier et s’y laissa tomber. Elle n’était clairement pas en état de gérer une telle conversation avec lui alors que tout ce qu’elle avait voulu c’était se sentir un peu en sécurité. Ce qui n’était absolument pas le cas d’ailleurs. Elle posa ses coudes sur ses genoux et enfoui son visage dans ses mains, épuisée moralement et physiquement. Soledad n’avait connu que trop de tempêtes en trop peu de temps et elle ne savait plus comment tenir. « C’est tout ce que je te demande, Théo, je ne veux rien de plus. » Souffla-t-elle d’une voix étouffée. Elle ignora sciemment la fin de la phrase du Greengrass, elle savait parfaitement ce qu’il voulait dire mais elle était trop fatiguée pour y penser. C’était une bataille à laquelle Soledad n’avait pas envie de penser pour le moment. Ses mains passèrent de son visage à ses cheveux. « Je veux juste… Je veux juste être en sécurité chez moi. » Reprit-elle en fixant le sol devant elle. C’était ça l’essentiel et s’ils pouvaient déjà s’accorder là-dessus, ce serait bien. « Le reste… Eh bien le reste, j’assumerai. Si je dois mourir à cause de mes erreurs alors qu’il en soit ainsi. J’avais qu’à être plus méfiante. » Ce serait de sa faute de toute façon, c’était ce qu’il y avait à retenir de cette conversation.

CODAGE PAR AMATIS




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Lun 1 Avr - 17:39
Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad  

Ca n’était jamais facile de ne pas avoir le même avis que son interlocuteur, mais ça l’était encore moins quand la discussion portait sur un sujet aussi grave que la sécurité de Soledad. Ca n’était même pas qu’elle prenait ce sujet à la légère, qu’elle pensait être meilleure que tout le monde ou bien que les moldus étaient en réalités des anges. Non, non, elle savait qu’ils pouvaient être de sacrées teignes, sa boutique ayant été attaquée non pas une mais deux fois par des moldus. Il n’empêche que son idée sur les moldus ne changeait pas, ils n’étaient pas tous mauvais. Il ne voyait pas comment mieux illustrer cette erreur grossière qu’en lui rappelant que le type avait qui elle était sortie durant des mois, quelqu’un qui était donc supposé l’apprécier n’avait pas hésité et avait voulu la tuer en se rendant compte qu’elle était une sorcière. La vérité c’est qu’elle ne pouvait faire confiance aux moldus, elle devait cesser de penser que ces derniers étaient ouverts d’esprits, ça n’était pas le cas et elle le savait très bien puisqu’elle n’avait rien voulu dire à son gars. Elle rétorqua qu’elle n’ignorait pas qu’ils étaient en guerre, de tous les propos qu’il lui tenait, elle s’arrêtait uniquement sur ce détail, c’est dire à quel point, elle avait conscience que les moldus n’étaient pas ses alliés. Elle ne voulait pas vivre en voyant des ennemis partout, non mais le problème était là, il y avait des ennemis partout, même dans son lit… un endroit où il n’est pas supposé y avoir d’ennemi. La seule consolation du Greengrass, c’est qu’elle n’irait plus dans le monde moldu, c’était diminuer un peu les problèmes sans pour autant qu’ils n’existent plus.

En réalité, outre le fait que sortir avec un moldu quand on est un sorcier, c’est zéro niveau jugeotte, Soledad avait manqué de prudence, elle avait un don du tonnerre et elle ne s’en était pas servi. Elle partait du principe que les visions n’auraient pas forcément donné quelque chose, qu’elle ne pouvait changer ce qu’elle voyait, oui, il avait parfaitement compris cela mais elle pouvait se servir de chaque détail qu’elle apprenait et s’adapter. Il lui lança un regard noir lorsqu’elle le renvoya dans les cordes en rappelant qu’elle ne toucherait pas un cheveu de son moldu. Théo secoua la tête négativement, dépassé par cette loyauté qu’elle avait envers lui et qui n’avait pas lieu d’être puisqu’il avait pointé son arme sur elle. Comment son attachement envers ce moldu pouvait prendre le pas sur son envie de se défendre ? S’il n’avait d’autre choix que d’accepter le fait que Soledad ne se défendrait pas, ne lui ferait rien de mal, on ne pouvait pas en dire autant de Théo. Il était prêt à tout pour protéger Soledad et ça passait par lui dire la vérité, elle avait beau avoir de l’attachement pour le moldu, lui, n’en avait pas le moindre pour elle. Il ne la voyait plus comme sa copine mais comme une sorcière. Il fallait qu’elle prenne conscience de cela et oui, il savait que ses mots faisaient de la peine à Soledad, il le savait et il le voyait bien aux larmes qui coulaient sur ses joues sans jamais sembler vouloir se tarir. Aux questions qu’elle posa, il la regarda, plein d’honnêteté « Je me pose encore la question. » Est-ce qu’elle s’en rendait réellement compte ? Ca n’était pas des plus importants, ce qu’il fallait, c’était qu’elle soit protégée et elle n’avait pas besoin de faire quoi que ce soit, juste de lui donner l’adresse du moldu afin qu’il élimine le problème. Elle mélangeait tout, elle partait du postulat qu’elle était en danger tout le temps, ce qui était vrai, attention, il ne le niait pas mais c’était différent. « Il y a une différence entre être en danger parce que le monde est dangereux et être ciblé par quelqu’un, tu ne crois pas ? » Il y avait toujours un facteur chance – ou malchance – être au mauvais endroit,  naître avec le sang plus ou moins pure, là ça n’était pas le cas, c’était elle Soledad, qui était en danger pas parce qu’elle était sang mêlée, qu’elle était une sorcière parmi tant d’autres ou peu importe, c’est parce qu’elle avait fait confiance à la mauvaise personne.

Ce constat impliquait que Théo veuille intervenir pour lui venir en aide et peu importe s’il était détesté par un gars du Blood Circle pendant quelques secondes, il allait s’en remettre à la seconde où il saurait que sa meilleure amie allait bien. Ca n’était visiblement pas le cas de Soledad, elle ne voulait pas qu’il fasse cela pour elle, qu’il devienne un meurtrier pour elle. Le problème c’est qu’aller contre sa volonté, même pour la protéger, c’était le risque de se brouiller, ce qu’il pouvait comprendre aussi, elle était attachée à ce gars, même s’il ne le méritait pas. En revanche, qu’elle veuille qu’il promette de ne rien faire à ce gars, Théo en fut bien incapable, il essaya même de lui montrer que de le laisser en vie, c’était mettre en danger les gens qu’elle aimait, en plus de la sienne. Il se rendait compte qu’il lui faisait de la peine, beaucoup de peine et qu’il la forçait à réfléchir à des choses dont elle n’avait pas envie. Sa réponse était à la hauteur de Soledad, si quelqu’un devait mourir ce serait elle… oui, probablement que ça serait elle, mais rien n’empêchait le gars du Blood Circle d’en tuer d’autres derrière. Le problème étant que tant qu’elle l’appellerait par son prénom, elle l’humaniserait et en prime elle verrait en lui le gars qu’elle avait toujours connu. Alors qu’il s’apprêtait à lui dire que si elle mourrait d’une balle dans la tête ou peu importe où d’ailleurs, ou encore qu’elle disparaissait, son moldu y passait, présomption de culpabilité, elle prit la parole avant. Comment ça ce qu’il se passerait s’il mourait sans raison, rien ? Espérons le. D’après Soledad, il y aurait une enquête et ce serait sur elle que ça risquait de retomber. Le sorcier tira une gueule de six pieds de longs, et merde, il n’avait pas envisagé ce cas de figure. Effectivement, elle était l’ex copine qui tenait une boutique qui flirtait avec la magie dans un monde qui avait basculé à l’anti-magie. Et s’ils fouillaient dans la vie de Soledad, ils allaient tomber sur des trucs magiques, forcément puisqu’elle était une sorcière. Il fit la moue, dépassé par la situation, ayant l’impression qu’il n’y avait que des mauvais choix à faire, des choix qui quoi qu’il advienne, mettait Soledad en danger et ça n’était pas le but de Théo de la mettre en danger. Lui ce qu’il voulait c’était l’inverse. Il dû donc abandonner la quête de la venger, pour le moment tout du moins.

La priorité c’était de mettre en sécurité son appartement, même si pour être honnête, il aurait préféré qu’elle reste ici, ils étaient meilleurs à deux mais il savait que ça ne pouvait pas durer non plus. Elle avait besoin de vivre chez elle, d’être tranquille, chez elle. C’est d’ailleurs ce qu’elle lui demandait, ils s’en occuperaient demain. Il la regarda, installée dans ce canapé, elle semblait fragile pour la première fois depuis qu’il la connaissait. Certes au début, elle n’était pas bien costaud et en quelque sorte, n’étant pas préparée au combat, c’est ce qu’elle avait été, fragile. Mais elle avait toujours eu une flamme dans le regard, la combattivité et là, elle l’avait complètement déserté. Elle était éteinte, véritablement chamboulée par le fait que son copain soit du Blood Circle, comme s’il aurait pu en être autrement. Il vint s’installer à côté d’elle, poussant un soupir « Non Soledad, tu peux pas dire ça, on ne meurt pas parce qu’on fait des erreurs, on se fait engueuler pour ses erreurs mais tu ne peux pas me dire qu’il en soit ainsi quand on parle de ta mort. Tu n’as pas été méfiante, c’est sûr mais ce n’est pas toi qui as levé ta baguette sur lui. Tu n’as rien fait de mal, tu ne lui as rien fait. C’est lui le problème et si l’un des deux doit payer, je ne veux pas que ça soit toi. » Il se rapprocha un peu d’elle pour pouvoir passer son bras autour de ses épaules et la ramener contre lui « Tu veux que je dorme chez toi les prochains jours ? » Il avait failli dire si ça peut t’aider à mieux dormir mais il savait que c’était un espoir vain. Elle allait forcément mal dormir, se refaire la scène encore et encore pour savoir ce qu’elle aurait pu et dû faire alors que la réponse était sous ses yeux dès le départ, ne jamais s’approcher d’un moldu.
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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Mer 1 Mai - 21:12




Tu avais tout prévu, mais je n'ai rien vu
Soledad ☽ ☾ Théo



Si Soledad s’était rendue chez Théo, c’était parce qu’elle avait eu besoin de se sentir en sécurité, de se sentir rassurée et soutenue. Les évènements qu’elle venait de vivre l’avaient profondément bousculé, et encore le mot était faible, sa vie venait d’imploser devant ses yeux et elle savait que plus rien ne serait jamais pareil. Alors elle était venue chez le Greengrass pour chercher un lieu sûr, mais aussi du réconfort. Et si elle avait trouvé le premier élément qu’elle recherchait, elle se rendait bien compte que ça s’arrêtait là. La réaction de Théo, Soledad ne pouvait pas prétendre qu’elle ne l’avait pas vu venir. Inutile de chercher l’avenir dans sa boule de cristal, elle connaissait bien son opinion sur les moldus et ce qu’il pensait de Doryan. Il ne s’en était jamais caché face à elle et avait de de nombreuses reprises critiqué sa relation sans qu’elle n’accepte de l’écouter. Elle s’était bien doutée que venir là et avouer qu’il avait eu raison depuis le début et qu’elle aurait dû l’écouter réveillerait une forme de colère en lui, mais elle ne s’était pas attendue à autant de véhémence de sa part. Comme si elle n’avait pas été assez secouée ce soir, il fallait maintenant qu’elle subisse la fureur de Théo. C’était une forme d’inquiétude pour elle, elle le savait, mais ce n’était pas pour autant que c’était facile à encaisser. Elle avait déjà assez souffert comme ça ce soir, et maintenant, face à Théo, elle ne pouvait même pas souffler un peu. Le répit qu’elle était venue chercher, ce ne serait pas chez le Greengrass que Soledad le trouverait et c’était douloureux de s’en rendre compte. Parce qu’au fond, Théo avait raison, mais que cette réalisation n’avait rien d’un soulagement. Doryan était son ennemi, sûrement depuis le début, il était son ennemi et elle n’avait rien vu. Il était son ennemi et parce qu’elle avait été aveugle, elle était désormais en danger.

C’était une réalisation des plus douloureuses. Exactement le genre de chose que le cœur brisé de Soledad ne pouvait pas supporter. Elle avait déjà si mal, elle ne voyait pas comment elle pourrait en encaisser davantage, comment elle pourrait se relever de tout ça. Et pourtant, Théo continuait dans sa lignée de reproches, lui rappelant sans cesse combien elle avait été naïve et stupide, combien elle avait fait erreur en plaçant sa confiance en Doryan. Il lui rappelait qu’elle allait s’en mordre les doigts et que si elle était pleine de regrets, le moldu n’avait pas hésité à pointer une arme sur elle. Petite copine ou pas, amoureuse ou pas… Tous les mois qu’ils avaient passés ensemble, toute leur relation s’était effacée en un claquement de doigts. Elle était juste devenue une sorcière à ses yeux. Un monstre à abattre. En une seconde, elle n’avait plus compté aux yeux de Doryan et ça, Théo n’avait pas besoin de le souligner, elle s’en était parfaitement rendue compte toute seule. « Je me pose encore la question. » Soledad cilla, presque autant blessée par ces propos que par tous ses reproches précédents. Il voyait bien, pourtant, l’état dans lequel elle était, la souffrance qui était la sienne, mais ça n’avait pas l’air de suffire à ses yeux. « Arrête Théo… » Murmura-t-elle péniblement. La mexicaine renifla et s’essuya vaguement les yeux du plat de la main. Un geste inutile tant elle devait le répéter. « C’était moi de l’autre côté de son arme, je sais tout ça. » Reprit-elle en secouant faiblement la tête. Ce n’était pas parce qu’elle ne souhaitait pas la mort de Doryan qu’elle ne réalisait pas que l’inverse n’était pas forcément vrai. Elle était bien consciente de ce qu’elle était devenue aux yeux du moldu, il était inutile d’ajouter ça à la liste de ses reproches.

Contrairement à ce que Théo pensait, Soledad ne faisait pas l’autruche, elle ne s’imaginait pas pouvoir reprendre tranquillement le cours de son existence comme si cette soirée n’allait pas avoir le moindre impact sur elle. La preuve, c’était auprès de lui qu’elle était venue pour chercher de l’aide, elle se rendait bien compte que plus rien ne serait jamais pareil et que même son appartement n’était plus un lieu sûr. Mais ça ne changeait rien au fait qu’elle refusait de voir Théo s’en prendre à Doryan. Malgré tout ce qu’elle venait de vivre, ce n’était pas ce qu’elle voulait, ce n’était pas pour ça qu’elle était venue. Soledad ne cherchait pas une vengeance, loin de là, et de toute façon le danger, elle était déjà en plein dedans avant même que Doryan ne découvre qu’elle était une sorcière. « Il y a une différence entre être en danger parce que le monde est dangereux et être ciblé par quelqu’un, tu ne crois pas ? » Soledad savait que Théo n’en démordrait pas, mais elle non plus. Parce qu’il avait beau faire de son mieux pour essayer de lui ouvrir les yeux sur sa manière de voir les choses, il restait un sorcier de sang-pur, un homme dans un monde d’homme. Le danger constant, il ne le connaissait pas comme Soledad pouvait le connaître. Il ignorait ce que c’était que de ne pas se sentir en sécurité simplement en marchant dans la rue. Il pourrait y mettre toute la bonne volonté du monde, il ne comprendrait pas, alors son exemple, Soledad ne pouvait pas l’accepter. « Il n’y a pas de différence, Théo. » Souffla-t-elle en secouant la tête. Elle était peut-être ciblée par une personne désormais, mais ça ne changerait pas grand-chose à ce qu’elle connaissait déjà. A ce que le monde était devenu. « Je suis peut-être ciblée par Doryan, maintenant. Mais je le suis aussi par tous ceux qui ont détruits ma boutique et qui savent à quoi je ressemble. Je suis ciblée parce que je suis une sorcière. » Il n’y avait pas que Doryan dans cette liste. Si le pompier disparaissait, ça ne changerait pas grand-chose pour elle. Et encore, elle n'avait parlé que du monde moldu. « Et ici, je suis ciblée parce que je fais partie de l’Ordre du Phénix. Je suis ciblée parce que j’ai le sang mêlé. » Ajouta-t-elle, histoire de lui montrer que la sécurité était devenue un aspect bien relatif de sa vie, peu importe où elle se trouvait. « Ca ne change rien au fait que ça fait longtemps que je suis toujours en danger. » Elle posa un regard grave sur le sorcier. Il y avait simplement des jours où elle le ressentait plus fortement que d’autres.

Théo avait beau avancer tous les arguments du monde, ça ne changerait rien. Il avait beau souligner que laisser Doryan en vie reviendrait peut-être à lui donner l’opportunité de tuer leurs proches un jour, ça ne changeait rien. Ca faisait mal à entendre, terriblement mal de la bouche de celui qui était son meilleur ami, mais Soledad ne parvenait pas à imaginer un monde où elle accepterait qu’il s’en prenne à Doryan. Son erreur, elle l’assumerait, ce serait à elle de souffrir pour ça, à elle de mourir pour ça, pas les autres. Si quelqu’un devait mourir, ce serait elle, toute autre alternative était inconcevable. Même Doryan ne mourrait pas. Car même si Théo refusait de lui promettre qu’il ne lui ferait aucun mal, Soledad savait que jamais il ne pourrait faire ça sans que cela ne finisse par la mettre en danger. Tout à sa colère et à ses reproches, le Greengrass ne voyait pas la situation dans son ensemble. S’il tuait Doryan, une enquête serait menée, les proches seraient interrogés, les vies seraient fouillées. Si Doryan mourrait, tous les regards finiraient par se tourner vers Soledad. Vers l’ex-petite amie, celle dont la rupture était étrangement récente et surtout était arrivée sans crier gare, celle qui avait déjà eu des ennuis pour s’être approchée un peu trop près de la magie. Si le gouvernement mettait le nez dans son existence, il ne tarderait pas à comprendre qu’elle n’était pas exactement une citoyenne parmi tant d’autre. Qui serait condamnée alors ? Elle tout simplement. Si Théo tuait Doryan, alors elle finirait tout de même par mourir à son tour, et tout aurait été vain. Alors qu’elle exposait tout ça au sorcier, Soledad vit son regard changer, son attitude se faire différente. Pour la première fois depuis qu’elle avait mis le pied chez lui, il l’écoutait véritablement. Si Théo choisissait d’épargner Doryan, pour l’épargner elle, alors ce serait déjà ça.

Quand le sorcier lui parla enfin de sécuriser son appartement, Soledad alla s’assoir sur son canapé, complètement abattue. C’était pour ça qu’elle était venue, pas pour tout le reste, pas pour s’entendre dire qu’elle avait été particulièrement stupide et qu’elle risquait maintenant d’en payer le prix. Pour se sentir en sécurité chez elle, pas pour entendre parler de meurtre et de vengeance. Tout ce qu’elle voulait c’était pouvoir rentrer chez elle, retrouver son appartement sans prendre le risque d’y trouver également des membres du Blood Circle, ou de voir Doryan y pénétrer par effraction, une arme au poing pour terminer ce qu’il avait commencé. Elle obtenait enfin ce qu’elle voulait après ce qui lui paraissait comme une bataille aussi épuisante physiquement que moralement. C’était simple, la mexicaine n’en pouvait plus. Elle avait peur et elle avait mal, et maintenant grâce à sa discussion avec Théo elle se sentait écrasée par le poids de la culpabilité. Ce qu’il se passerait ensuite, peu importe ce qu’il se passerait, ce serait de sa faute. A cause de ses décisions, de sa confiance, de sa stupidité. A cause d’elle, elle allait peut-être -sûrement- mourir. Tout ça parce qu’elle avait été assez aveugle pour tomber amoureuse de la mauvaise personne. Et c’était tant pis. Voilà où elle en était arrivée, à se dire que c’était tant pis si elle mourrait, de toute façon ce serait de sa faute et elle pourrait pleurer toutes les larmes de son corps, ça ne changerait rien. Quand Théo vint s’assoir à ses côtés, elle ne bougea pas, trop abattue pour réagir à quoi que ce soit. « Non Soledad, tu peux pas dire ça, on ne meurt pas parce qu’on fait des erreurs, on se fait engueuler pour ses erreurs mais tu ne peux pas me dire qu’il en soit ainsi quand on parle de ta mort. Tu n’as pas été méfiante, c’est sûr mais ce n’est pas toi qui as levé ta baguette sur lui. Tu n’as rien fait de mal, tu ne lui as rien fait. C’est lui le problème et si l’un des deux doit payer, je ne veux pas que ça soit toi. » Soledad eut un reniflement teinté de mépris pour elle-même. Elle n’avait rien fait de mal, ce n’était pas ce qu’il lui balançait à peine quelques instants plus tôt et ces mots-là, elle n’était pas près de les oublier. Le regard dans le vague, elle haussa les épaules. « J’imagine que ça, l’avenir nous le dira. » Elle n’ajouta pas qu’elle n’avait aucune intention d’interroger ses cartes de tarot à ce propos, elle n’avait pas la force de découvrir si toute cette histoire se terminerait par sa mort. Elle ne pouvait pas en encaisser davantage pour le moment.

Quand Théo vint l’entourer de son bras pour l’attirer contre lui, elle se laissa faire mollement. Elle hésita un instant avant de finalement poser sa tête sur l’épaule du sorcier. « Tu veux que je dorme chez toi les prochains jours ? » Soledad retint son souffle une seconde. Après tout ce que Théo venait de lui balancer, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il cherche à s’investir de la sorte. Elle était venue car elle savait qu’il pouvait l’aider à sécuriser son appartement grâce à la magie, pas trouver un garde du corps. Même si elle ne doutait pas qu’il remplirait parfaitement ce rôle. Néanmoins, après quelques instants de silence, elle secoua la tête. « Ce ne sera pas nécessaire. » Souffla-t-elle doucement. Elle ne pouvait pas demander ça à Théo. Elle ne pouvait pas lui demander de mettre ses soirées en pause pour elle, il avait sa propre vie, elle ne voulait pas interférer à cause de ses erreurs. « Une fois que mon appartement sera sécurisé ça… Ca ira mieux. C’est tout ce dont j’ai besoin. » Ce n’était certainement pas vrai. Elle allait passer ses soirées dans le noir si t’as pas la ref c’est la honte à ruminer et à pleurer, elle le savait déjà, Théo n’avait pas besoin d’assister à ça. Pour son cœur brisé, il ne lui serait d’aucune aide. Après une inspiration, Soledad osa enfin un coup d’œil vers le sorcier. « Merci d’accepter de m’aider, Théo. »

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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