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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Bravo tu as gagné, et moi j'ai tout perdu [Soledad] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Jeu 23 Fév - 21:58
Bravo tu as gagné, et moi j'ai tout perdu
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Lorsqu'en faisant le tri parmi les papiers évoquant les lieux abritant potentiellement des sorciers, Doryan avait reconnu l'adresse, pour y être passé régulièrement et l'avoir rentré plein de fois dans son GPS, de l'ancienne boutique de Sol, il tiqua. C'était quoi cette histoire encore ? Tout d'abord il fallait rationaliser, pour le Blood Circle, tout était suspect, un homme qui passe avec un lapin blanc dans les bras, direct c'est un sorcier... qui compte dominer le monde avec une armée de lapins. Ah non mais hyper sous-estimé le lapin, une vraie machine de guerre le machin si on oubliait que le moindre coup de pieds le fait voltiger trois mètres plus loin. Oui ce n’est pas gentil mais une invasion non plus. Le papier entre ses mains, il le plia dans la plus grande des décontractions avant de le glisser dans une poche intérieure. Il n'avait aucune idée de ce que Soledad avait fait de la boutique, qu'elle l'ait condamnée à cause d'une bande de dégénéré, ça il le savait très bien. En revanche est ce que derrière l'endroit lui appartenait toujours ou est ce qu'elle avait réussi à le vendre, pas moyen de savoir et il n'allait pas lui envoyer un texto pour le lui demander, c'est nul comme message. S'il pensait vraiment que les membres du Blood Circle étaient des paranos de premières, prendre ce sujet à la légère serait une erreur, si c'était vrai, que des gens se servaient du fait que la boutique soit fermée pour faire... des trucs de sorciers et que la boutique était encore au nom de Soledad, elle pouvait ramasser pour eux et ça, il n'en était pas question... encore plus si c'était parce que Doryan avait préféré faire disparaître un papier sans même prendre soin de vérifier lui-même.

S'il était le roi pour dire que les choses n’urgeaient pas, en dehors de son travail bien sûr, là étonnamment ça urgeait beaucoup plus parce qu'il ne voulait pas que quelqu'un se serve de la potentielle propriété de Soledad. Elle avait assez ramassé à cause de cette boutique, sa vie avait changé du tout au tout à cause des sorciers, des gens soupçonneux, ça lui ferait de la peine, quand bien même la boutique n'était plus. On se détache très difficilement de son passé et c'était sûrement trop frais. En temps normal, Doryan ne prenait jamais la menace sorcière à la légère, il savait qu'il ne faisait pas le poids face à eux, c'est bien beau d'avoir une arme à feu de savoir s'en servir mais déjà ça restait des humains face à lui et tirer dans un humain ça n'était pas simple du tout. Et l'hésitation pouvait coûter cher, un sortilège et c'était la défaite assurée. Tout ça, il le savait, qu'un acolyte, un partenaire c'était essentiel pour mettre un maximum de chance de son côté mais il fit l'impasse sur le fait de prévenir quelqu'un, oh bien sûr il aurait pu prévenir un membre de sa fratrie ou sa cousine, sa meilleure amie ou même Soledad, il n'en fit rien mais c’est quelque chose qu’il voulait régler seul. Il voulait éviter une phrase qui pourrait le mettre en rogne, oui il était sûr que ça n’était pas possible, enfin quand même il connaissait Soledad, quant à la principale concernée, ne pas prévenir Soledad, c’était ne pas la mettre en danger parce qu’il supposait, sans être sûr de lui, qu’elle pouvait vouloir venir, chose qu’il ferait très certainement à sa place alors comment l’en blâmer

Le papier accusateur, il le fit même disparaître une fois en dehors du bâtiment, oui faire brûler un papier à l'intérieur idée de merde pour que le détecteur de fumée se déclenche, niveau discrétion on repassera. Le fait de ne pas agir précipitamment, Doryan semblait ne plus connaître ce concept, il voulait s'en occuper le soir même. S'il avait été au chômage ou même qu'il avait un travail qui le faisait finir à une heure correcte, ça aurait pu être simple. Là, il dû appeler un collègue et prévenir la direction pour échanger ses horaires ou plutôt les décaler et ne perdant pas le nord, quitte à les décaler, autant être stratégique et faire en sorte de pouvoir passer la nuit avec Soledad. D'ailleurs une fois qu'il eut réussi ses magouilles, il lui envoya un message # Changement d'emploi du temps, je ne travaille pas ce soir! Je peux passer la nuit chez toi ? Ton lit confortable me manque déjà et pas la peine de lever les yeux en disant ça va c'était hier. Bon, j'avoue c'est pas que pour le matelas que je veux venir. Je ramène la bouffe en échange. # Avec un peu de chance, elle n'avait rien de prévu et il pourrait la rejoindre une fois qu'elle aurait fini de travailler et qu'il aurait baladé Belle pour la nuit parce qu’il ne fallait pas négliger la demoiselle. Au bout d’un moment, il faudrait peut-être qu’il demande à Soledad si quand il venait dormir chez elle, il pouvait ramener Belle, il n’osait pas mais c’était sûrement stupide, elle dirait certainement oui, elle appréciait la dalmatienne et cette dernière était plus souvent dans son panier à roupiller qu’à venir les embêter. Même si, il est vrai, elle avait une fâcheuse tendance à terminer sur le lit dans la nuit… sûrement qu’elle cherchait à les protéger, oui en ronflant, paraît que ça fait fuir les voleurs.

Lorsque la nuit tomba, Doryan était prêt pour sa mission du jour à savoir, vérifier qu’aucun sorcier malfaisant ne profitait du fait que la boutique soit à l’abandon. Aussi étrange que ça puisse paraître, Doryan éprouvait une certaine affectation pour cet endroit, pour ces planches de bois fixées un peu n’importe comment, parce que sans ça, il ne se serait jamais rapproché de Soledad et ça aurait été un véritable gâchis tant ils s’entendaient bien et ils s’amusaient ensemble. Faire sauter la serrure se révéla un jeu d’enfant, pas parce que Doryan avait un talent inné pour le cambriolage, vraiment pas, ce fut très simple, trop simple même mais qu’importe, tant que la porte s’ouvrait. A la lumière de son flash, il éclaira l’endroit face à lui, vide de toute vie humaine. S’il s’était attendu à un endroit vide, poussiéreux, ça n’était pas le cas du tout et ça le crispa. Purée, ils avaient raison, c’était incroyable ça tout de même. Il y avait vraiment des personnes sans foi qui avaient profité de la destruction de l’endroit pour en faire, d’ailleurs en faire quoi ? Il ne comprenait pas vraiment. Ça ne ressemblait pas à un squat de SDF à première vue, mais c’était quoi alors. Un peu bêtement, par reflexe, il s’essuya les pieds sur le tapis avant d’avancer dans la pièce, sentant qu’il se tendait de secondes en secondes en songeant que des gens faisaient ça dans le dos de Soledad et que si le Blood Circle avait raison, c’était pour faire des machins de sorciers. Il lui fallait des preuves, c’était pour ça qu’il était venu à la base, bon l’endroit était pas très grand, le tour fut vite fait. En fait, il allait camper là, il était chasseur à la base, de piètre qualité peut-être mais la patience, il connaissait, il pouvait rester là pendant quelques heures jusqu’à l’heure initialement prévu pour rejoindre Soledad . Si quelque chose de suspect arrivait, il pourrait faire regretter au sorcier – ou à la personne pas sorcière mais squatteuse – d’avoir mis les pieds dans cette boutique en particulier. L’attente commença donc entre les deux bibliothèques c’est l’endroit en bas à gauche sur le plan qui date du 7 novembre au cas où et il ne faisait rien, il avait coupé le flash, par moment il posait ses mains sur la crosse de son arme pour vérifier qu’elle était toujours là et il n’utilisait surtout pas son téléphone afin d’éviter la déconcentration et de mourir comme un bleu. Après ce qui lui sembla une éternité mais ce qui était en réalité un coup de chance immense, ça aurait pu être un autre jour, il y eut un bruit de pas. Curiosité oblige, il voulu voir à quoi pouvait bien ressembler l’intrus et alors s’il y a bien une silhouette qu’il reconnaissait pour avoir son regard qui se posait dessus très, très régulièrement, c’était celle de Soledad.

Merde, merde, merde, qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Son rythme cardiaque accéléra tout nettement avec la simple idée qu’elle se soit aperçu qu’il y avait un truc pas franchement clean dans son ancienne boutique. Ça n’aurait pas été si grave si le Blood Circle ne supposait pas qu’il y avait une histoire de sorcellerie là-dessous, il n’avait pas envie qu’elle se prenne le moindre sortilège, pas envie qu’elle soit en danger et le mieux pour cela c’était d’éviter qu’elle soit parfaitement visible, laissant son arme dans sa poche, il sortit de sa cachette qui était pourtant très bonne, tout ça pour rejoindre Soledad à toute vitesse, réellement inquiet pour elle « Mais qu’est ce que tu fais ici ? » Pour le coup, pour une fois, il ne chercha pas à l’embrasser, se plaça par contre devant la porte d’entrée, au cas où il y avait un sortilège qui fusait de l’extérieur, ça donnerait quelques secondes supplémentaires à Soledad pour réfléchir. Ça n’était pas parfait mais c’est tout ce qu’il pouvait faire. « Je pense que c’est dangereux de rester là. » Elle devait s’en douter si elle était là, elle aussi voulait comprendre. Si c’était franchement embêtant et qu’il aurait préféré qu’elle ne soit pas là, n’osant imaginer ce qu’elle pouvait penser, il la poussa, pas comme une brute mais de façon à ce qu’ils s’éloignent de la porte et qu’ils se rapprochent de la bibliothèque, ça leur donnait un espace où se planquer. « Tu cherches à comprendre ce qu’il se passe ici ? Viens, je crois que par ici on nous verra que si on nous cherche. » De la main il désigna l’endroit où il était précédemment et montra même l’exemple en avançant en premier

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Ven 24 Fév - 14:11




Bravo tu as gagné, et moi j'ai tout perdu
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Début avril 2021

Et voilà, Soledad avait déjà hâte d’être à ce soir alors non, meuf, non. C’était fou comme c’était simple de lui donner envie d’accélérer le temps. Un simple sms, juste quelques mots dans un message et voilà qu’elle aurait -presque- tout donné pour voir les heures défiler bien plus vite. Quand elle avait entendu son portable sonner dans l’arrière-boutique, elle n’avait pas pu le regarder tout de suite, étant trop occupée avec un client. Mais dès qu’elle avait pu poser les yeux sur son écran, un grand sourire avait étiré ses lèvres et n’avait plus voulu les quitter. Voir le nom de Doryan s’afficher sur son écran lui faisait toujours cet effet-là. Ou plutôt le nom de âme-sœur comme il s’était lui-même amusé à se renommer dans son répertoire au début de leur relation. Il avait suffi qu’elle laisse son téléphone sans surveillance quelques minutes et il en avait profité pour modifier son nom sans le lui dire. Elle ne l’avait découvert que quelques heures plus tard quand elle avait reçu un message de sa part et que le nom d’âme-sœur s’était affiché. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre ce qu’il s’était passé et en rire. Bien sûr, elle s’était appliquée à en fait de même sur le portable du moldu quelques jours plus tard, dès que l’occasion s’était présentée. Ils n’en avaient jamais vraiment parlé, mais Soledad n’avait jamais modifié le nom de Doryan dans son téléphone, elle n’en avait pas vu l’intérêt, puisque c’était ainsi qu’il voulait que les choses soient, ça lui allait. Surtout qu’elle avait bien vu qu’il en allait de même de son côté. S’il n’avait pas pris la peine non plus de le modifier, c’était que ça lui convenait aussi, et c’était encore mieux ainsi. C’était leur plaisanterie à eux, leur petit truc, et à chaque fois qu’elle voyait ce nom sur son téléphone, elle ne pouvait que sourire.

Le message en lui-même la rempli d’un mélange de joie et d’impatience. Il y avait un changement de programme et Doryan lui demandait s’il pouvait passer la nuit chez elle. De toute évidence son planning de travail avait été modifié, ce dont Soledad n’allait certainement pas se plaindre. Sans plus attendre, elle composa une réponse rapide. # J’aime ces changements d’emploi du temps, viens quand tu veux. J’ai hâte. Surtout pour la bouffe. Et pour toi aussi j’avoue. # Après ça, la mexicaine devait bien admettre qu’il lui était plus difficile de se concentrer sur son travail. Pourtant que Doryan vienne passer la nuit chez elle n’avait rien d’étonnant. En réalité, ils avaient déjà passé la nuit précédente ensemble, et même d’autres encore avant, alors ce n’était pas comme s’il avait réellement eu le temps de lui manquer. Et pourtant c’était ça, il lui manquait déjà. Elle avait hâte de voir les heures défiler et d’être à l’instant où il pousserait la porte de chez elle. S’en était presque ridicule, d’ailleurs Maxime ne manqua pas de se moquer d’elle à ce sujet -sûrement avait-elle sentit les battements de son cœur s’accélérer à la lecture de son message- mais tant pis, elle l’ignora effrontément. C’était ainsi et Soledad était loin de se plaindre. Doryan faisait battre son cœur un peu plus vite, il n’y avait absolument rien de mal à ça. Bien au contraire. Le seul problème, c’était que maintenant elle avait déjà envie d’être au soir afin de pouvoir le retrouver. Un petit détail un peu embêtant, d’autant plus qu’en tant que patronne de sa boutique, elle se devait de montrer l’exemple. Il lui arrivait déjà assez souvent d’être en retard, elle ne pouvait pas non plus finir plus tôt ou se montrer dissipée. Sinon Maxime n’allait jamais la laisser en paix. Heureusement que Soledad adorait son boulot et que le temps passait toujours plus vite quand elle était occupée au Witches Bazaar, sinon cette journée aurait été tellement longue que ça aurait pu s’apparenter à de la torture.

Et puis les clients avaient défilés à la boutique, les livraisons et les colis aussi, si bien que finalement, Soledad n’avait pas vu le reste de la journée passer. Tant mieux, quand les heures filaient sans qu’elle ne les voit, c’était bon signe, ça voulait dire que son commerce marchait bien, qu’elle faisait ce qu’il fallait, qu’Isobel pouvait être fière d’elle. Tout ça était son seul objectif depuis que la sorcière l’avait nommée co-gérante des lieux et elle était toujours heureuse de se rendre compte qu’elle remplissait plutôt bien sa mission. Le Witches Bazaar était un succès. Et puisque c’était le cas, ça voulait dire qu’une fois l’heure de fermer la boutique arrivée, elle pouvait le faire l’esprit tranquille. Ce qui était toujours bien mieux pour pouvoir ensuite profiter pleinement de son temps avec Doryan. Une fois le qu’elle eut fermé le Bazaar et souhaité une bonne soirée à Maxime, Soledad se rendit chez elle. Il était encore trop tôt pour que le moldu la rejoigne déjà alors elle s’occupa un peu en attendant. Depuis qu’elle était en couple avec un moldu, elle faisait très attention à ce que son chez-elle ne dévoile pas sa nature de sorcière. Depuis des mois maintenant, ses ouvrages dédiés à l’histoire de la magie dans le monde, ses artefacts divinatoires et autres objets magiques étaient soigneusement rangés dans divers endroits où Doryan ne mettrait pas le nez, le tout protégé par quelques sortilèges de dissimulation au cas où son amoureux se sentirait s’humeur curieuse. Soledad savait que cette situation ne pouvait durer éternellement. Leur relation durait depuis assez longtemps et semblait assez solide désormais pour qu’elle réfléchisse sérieusement à tout dévoiler à Doryan. Elle n’aimait pas garder ce secret, elle savait que ce n’était pas sain, que leur relation ne pourrait pas évoluer dans le bon sens tant que ce serait le cas, mais pour le moment elle n’avait pas encore trouvé le courage de lui dire la vérité. Alors elle se résignait à continuer de tout dissimuler.

Il y avait cependant deux choses que la mexicaine ne pouvait pas laisser cachées en permanence : Samba et Salsa. Chaque fois qu’elle savait que Doryan allait passer, Soledad prenait soin de confier ses animaux à quelqu’un afin qu’ils passent la nuit tranquillement en bonne compagnie. Enfin surtout pour Salsa, parce que Samba chassait toute la nuit et ne revenait souvent qu’au lever du jour une fois rassasié et fatigué. La plupart du temps, Soledad se contentait donc de déposer sa cage au Witches Bazaar où il pouvait aller et venir librement. Cette fois, la mexicaine avait envoyé un hibou à Ludivine pour savoir si elle acceptait de recueillir Salsa pour la nuit, ce que la blonde avait accepté sans la moindre hésitation. Ce qui n’était pas étonnant, Ludivine adorait les animaux et Salsa était le dragon miniature le plus mignon au monde. Comme c’était souvent le cas, la mexicaine s’attarda un peu chez sa meilleure amie. C’était qu’il y avait un thé savoureux à boire et des discussions à avoir. Puisqu’elle avait du temps avant que Doryan ne la rejoigne chez elle, Soledad s’installa donc pour papoter un peu avec Ludivine. Quand elle transplana enfin dans son appartement, plusieurs choses se passèrent en même temps. Déjà, la nuit commençait doucement à tomber, ce qui voulait dire qu’elle devait se hâter d’installer Samba au Witches Bazaar. Ensuite, toujours en lien avec la nuit tombante, le petit hibou piaillait comme un fou près de la fenêtre, signe qu’il voulait sortir se dégourdir les ailes et donc chasser. Soledad lui ouvrit, non sans lui glisser un « Vuelve a la tienda, ¿vale? » histoire qu’il ne revienne pas frapper à la mauvaise fenêtre et file la frousse à Doryan. Si Soledad voulait avoir une discussion avec le moldu, elle doutait que ce soit le meilleur moyen de la commencer. alors comment dire Enfin, au moment où elle se saisissait de la cage désormais vide de son hibou, un sortilège installé par le Ministère l’avertit que quelque chose se passait dans l’espace du Witches Bazaar où elle recevait des familles moldues.

Avant de paniquer et de faire n’importe quoi, Soledad s’efforça de faire la part des choses. Les sortilèges mis en place par le Ministère de la magie étaient puissants mais ils se trouvaient aussi du côté moldu où des balises anti-magie étaient également présentes. Celles-ci pouvaient avoir un effet sur les enchantements, les sorciers du ministère l’avaient prévenu. Peut-être que c’était tout, que ce n’était rien de plus. En sachant cela, faire venir la police magique lui semblait disproportionné, il lui fallait d’abord vérifier s’il y avait vraiment une raison de s’inquiéter ou non. Tout en s’efforçant de rationnaliser, Soledad se saisit de la cage vide de Samba, de sa baguette et transplana jusqu’à l’arrière-boutique du Witches Bazaar. De là, elle pourrait au moins déterminer si quelqu’un se trouvait dans l’ancienne partie moldue et agir en conséquence. Quand elle réapparu dans l’arrière-boutique, elle se hâta de déposer les affaires de son hibou à leur place habituelle avant de se diriger vers le rideau qui séparait les deux parties de la boutique. Elle s’y arrêta un instant, soulagée de constater qu’aucune lumière, ni aucun bruit ne filtrait depuis l’autre côté. C’était sûrement une fausse alerte. Du côté moldu, la boutique paraissait toujours à l’abandon, les fenêtre obstruées par les planches en bois, il n’y avait aucune raison que quiconque s’y intéresse. Un peu rassurée, elle rangea sa baguette dans sa poche et tira le rideau, pour aller vérifier histoire de se donner bonne conscience. Soledad fit quelques pas dans la pièce, à cause de la pénombre dans laquelle elle était plongée, ses yeux mirent quelques secondes à s’habituer et elle ne vit qu’au dernier moment la silhouette qui se précipitait vers elle. Par réflexe, sa main plongea vers sa baguette mais elle s’arrêta en reconnaissant Doryan. « Mais qu’est-ce que tu fais ici ? » Complètement déstabilisée, la mexicaine se figea. Elle n’entendit même pas ce qu’il lui disait. Les yeux grands ouverts, elle le regardait mais avait pourtant de la peine à croire qu’il se trouvait là, juste devant elle. « Doryan ?! »

Soledad ne comprenait pas. Il ne pouvait pas être là, ce n’était pas possible. Ses prunelles affolées se posèrent partout sur l’espace vide de la pièce avant de revenir sur Doryan. Il était là, il était bel et bien là et pour la première fois depuis le début de leur relation son premier réflexe ne fut pas d’aller se blottir contre lui pour l’embrasser. A la place, elle resta plantée là sans savoir quoi faire, tellement prise au dépourvue qu’elle s’en sentait presque déconnectée de la réalité. « Je pense que c’est dangereux de rester là. » Les mots de Doryan lui parvinrent comme à travers un brouillard, sûrement que les battements accélérés de son cœur étaient trop bruyants. Soledad ne comprenait pas, elle ne parvenait pas à faire des connexions qui s’imposaient. « Quoi ? » Souffla-t-elle un peu bêtement. Mais de quoi il parlait ? Quel danger ? Et par Merlin, est-ce qu’il faisait là ? Comment était-il entré ? Les questions se bousculaient dans la tête de la mexicaine, si vite et désordonnées qu’elle ne parvenait pas à se concentrer dessus. Doryan qui se trouvait dans cette pièce, ça ne collait pas, ce n’était pas possible. Elle avait l’impression que ce n’était pas réel. Quand il la poussa vers un coin de la pièce, elle commença par suivre le mouvement sans rechigner, avant de s’arrêter lorsqu’il reprit la parole. « Tu cherches à comprendre ce qu’il se passe ici ? Viens, je crois que par ici on nous verra que si on nous cherche. » La mexicaine porta sur lui de grands yeux remplis d’incompréhension, et d’une peur de plus en plus croissante. Elle ne comprenait pas, mais elle savait que cette situation n’était pas normale, que quelque chose clochait et que ça n’augurait rien de bon. Il avait parlé de danger, de les chercher, il devait y avoir des raisons à tout ça, mais comment et pourquoi, c’était ce qu’elle peinait à saisir. « Comment ça ce qu’il se passe ? Mais de quoi tu parles ? » Elle secoua la tête, posa ses prunelles sur la porte de la pièce, seul entrée par laquelle Doryan avait pu passer. Mais elle se souvenait parfaitement avoir tout fermé la dernière fois qu’elle avait utilisé cet endroit, et puisqu’il n’en possédait pas la clé, cela voulait dire qu’il avait dû forcer la porte. Reposant son regard sur lui, Soledad sentit son cœur s’affoler un peu plus dans sa poitrine. « Il n’y a pas de danger, il n’y a r… » Elle s’arrêta dans sa phrase, bien trop rongée par l’incompréhension pour dérouler clairement le fil de ses pensées. Tout était trop emmêlé de toute façon. Elle prit une profonde inspiration pour tenter de se calmer et retrouver sa maîtrise de soi. Il devait y avoir une explication, ce qui voulait dire qu’il n’y avait qu’une question à poser. « Tu peux pas être là, Doryan, pourquoi tu es là ? » Et soudainement, si ça lui paraissait la question la plus importante, c’était également celle qui lui faisait le plus peur.


CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
I'm yours to keep and I'm yours to lose

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Doryan Rosebury
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Sam 25 Fév - 19:50
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Est-ce qu’on pouvait s’arrêter deux secondes sur le sens de l’observation formidable de mademoiselle Velasquez. Elle aurait pu faire détective, c’était une certitude vue qu’elle reconnaissait admirablement bien Doryan. Il fut même tenté de lui demander ce qui l’avait mis sur la voie, le fait qu’il soit à vingt centimètres d’elle ? Sa voix ? Quel soulagement de savoir qu’elle le reconnaissait aussi facilement, pour un peu il serait surpris. Sauf que si l’humour se faisait très aisément dans sa tête, il ne prononça aucune parole dans ce sens.  ça n’était pas le moment opportun pour se lancer dans une provocation, parce qu’elle répliquerait, qu’il perdrait tout sens de la prudence, se concentrant uniquement sur ses échanges avec Soledad et ça ne serait pas une bonne chose du tout, surtout dans cet endroit. Elle regardait partout, comme en proie à un danger imminent, alors il comprenait parfaitement cet état d’esprit mais elle pouvait se rassurer, il n’était pas stupide, il aurait agi différemment s’il y avait des personnes ici et qu’elle avait déboulé. Il tenait à ce qu’il ne lui arrive rien et ce n’est pas en agissant précipitamment parce qu’il était surpris de la voir, qu’il voulait la rejoindre rapidement pour la mettre à l’abri ou quoi que ce soit d’autres que Doryan ne ferait pas une grosse bêtise qui les mettrait en danger tous les deux. Signe qu’il ne prenait pas du tout à la légère le fait qu’il n’y ait personne d’autres qu’eux et qu’à tout moment un problème pouvait arriver, il préféra la mettre en garde, même si elle devait se douter qu’il se passait un truc étrange vu comment elle avait regardé les différents éléments du décor. Elle semblait complètement prise au dépourvue par ce qu’elle voyait, n’arrivant pas à tout connecter, la présence de Doryan ici, la présence d’un canapé et de fauteuils dans son ancienne boutique abandonnée. Ce ne serait pas sur elle qu’il faudrait compter ce soir pour être réactive et pleine d’idée. Ça n’était pas si grave, lui il était là pour veiller à ce qu’il ne lui arrive rien.

Rah, mais pourquoi s’arrêtait-elle d’avancer vers un coin de la pièce ? Ca n’était quand même pas difficile de se mettre dans un coin et de discuter à l’abri de tout danger, enfin tout danger ou presque. Pourquoi fallait-il qu’elle s’arrête parce qu’il avait prononcé une phrase ? C’était un peu de la faute de Doryan aussi, par conséquence, Il eut le réflexe de tourner la tête vers l’entrée, vérifiant quand même qu’ils n’étaient plus visibles de l’extérieur et toujours avec cette même optique qu’il n’arrive rien à sa copine, il se déplaça de telle façon à ce qu’il soit toujours le premier rempart s’il se passait un truc. Elle finirait bien par bouger de toute façon. Lorsqu’elle prit la parole, il la regarda un peu pris au dépourvu par sa question, si elle ne soupçonnait rien, pourquoi elle était là ? Il ne comprenait pas tout ce qu’il se passait dans la tête de Soledad. Lentement, il suivit son regard qui se dirigeait vers la porte d’entrée et fit la moue. Est-ce que c’était vraiment important de noter qu’il avait dû se débrouiller avec les moyens du bord pour venir voir ce qui se passait, il n’avait pas les clés et il est vrai qu’il n’avait pas pensé à les demander à sa copine. En prime, même s’il y avait pensé, c’était un coup à ce qu’elle veuille venir et lui il ne voulait surtout pas la situation actuelle. Une nouvelle fois, il la regarda étrangement, comment ça il n’y avait pas de danger ? Mais enfin, elle se rendait bien compte que la situation n’était pas normal, que cet endroit, ils l’avaient barricadé ensemble il y a plus d’un an, il n’était pas fou. Et puis, elle disait qu’il n’y avait pas de danger mais elle semblait inquiète elle aussi, pour quelqu’un qui ne voit pas de danger ça y ressemblait quand même énormément.

Il ouvrit la bouche pour lui dire qu’il suffisait qu’elle ouvre les yeux et qu’elle regarde autour d’elle pour voir que si, il y avait un truc qui n’était pas normal ici. Elle n’avait jamais parlé du fait qu’elle comptait faire quelque chose de ce lieu, les planches de bois étaient toujours sur la devanture, c’est bien qu’il y avait quelqu’un qui faisait comme chez lui. Alors bien sûr, elle ne lui disait pas tout, c’était bien normal mais ça c’était quand même assez important pour qu’elle lui en parle, il en était persuadé. Elle le prit de vitesse parce qu’il hésitait sur comment formuler ses pensées à voix haute, sa première phrase le fit la regarder étrangement, comment ça il ne pouvait pas être là ? La seconde phrase fut pire, elle l’accusait de quelque chose. « Attends, tu crois que c’est moi qui aie aménagé cet endroit ? » Alors là, il tombait des nues, elle faisait totalement fausse route « C’est la première fois que je mets les pieds ici depuis que les planches sont posées. Je ne suis pas responsable de ça. » Il désigna d’un geste de la main les différents éléments du décor totalement suspect. C’était quand même hallucinant, elle le connaissait depuis des mois et direct, elle l’accusait, est ce que lui l’avait accusé de la moindre chose en la voyant ici ? Non absolument pas, elle pourrait donc faire de même et arrêter de le suspecter pour rien.

Il n’avait pas un comportement d’un gars qui souhaite ne pas se faire prendre tandis qu’il mène ses petites affaires, à peine l’avait il reconnu qu’il était venu la voir. Il n’empêche que même si elle l’accusait entre les lignes de n’avoir rien à faire ici, ce qui était vrai attention mais ça n’était pas avec des mauvaises intentions, loin de là, il n’avait répondu à sa question, ce qui l’aiderait certainement à se rendre compte de ses intentions. « Je suis tombé sur un papier qui parlait de sorcellerie ici. J’avoue que je n’y ai pas cru, je sais que les gens peuvent être un peu bête parfois et faire des conclusions hâtives donc j’ai brûlé le papier pour que personne ne vienne mettre son nez ici. Mais je me suis dit et si c’était vrai ? Alors je suis venu voir par moi-même. » Il fronça les sourcils en regardant les signes évidents de squat « Je crois que je me suis trompé, il y a bien un truc qui se passe ici. Je me suis donc dit que j’allais attendre un peu voir si quelqu’un pointait le bout de son nez, histoire de savoir ce qu’il faisait ici sauf que c’est toi qui es venue. » ça c’était vraiment pas de chance. « Je pense vraiment qu’on devrait se mettre dans un coin Sol. On est trop exposé, au moindre danger, on est foutu. » Il lui tendit la main « Viens. » S’il aurait préféré lui dire est ce que tu peux partir s’il te plait, je te ferais un compte rendu détaillé ça ne serait pas vraiment juste pour elle. A sa place, il aurait voulu savoir ce qui se passait ici donc il ne cherchait pas à la dissuader de s’en aller, par contre, il ne désespérait pas de la convaincre de se mettre dans un coin. « Et toi, qu’est ce que tu fais ici ? C’est toujours ta possession ? C’est quand la dernière fois que tu es venue ici ? » Est-ce que ça faisait longtemps qu’il se tramait un truc ici ? Est-ce qu’en vrai, ils ne devraient pas se tirer et prévenir le Blood Circle ? Ce serait sûrement plus prudent. Dans tous les cas, il lui souffla convaincu « T’en fais pas, on va savoir le fin mot de l’histoire et on va les empêcher de squatter dans ton ex boutique. » surtout si c’était des sorciers.


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Soledad Velasquez
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Lumos
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Dim 26 Fév - 0:38




Bravo tu as gagné, et moi j'ai tout perdu
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Quand Soledad songeait qu’elle avait hâte de passer la soirée -et la nuit- avec Doryan, ce n’était pas ainsi qu’elle s’était imaginé les choses. Dans sa tête, tout aurait été d’une simplicité presque enfantine, tout aurait suivi les habitudes qu’ils avaient fini par développer au fil des mois passés ensemble. Des réflexes qu’ils avaient développés tous les deux et qui démontraient que leur relation s’établissait petit à petit. Doryan l’aurait rejoint directement à son appartement dès qu’il aurait été disponible, avec leur repas comme il le lui avait promis. Peut-être qu’ils seraient sortis boire un verre, ou alors ils n’auraient pas quitté les murs de son appartement. Et ensuite, ils auraient passé leur temps à discuter, à s’enquiquiner et à se provoquer, et plus de temps encore à s’embrasser. Le tout avant de passer la nuit dans les bras l’un de l’autre, avant de recommencer un peu le même schéma dès le lendemain matin. Avec tout autant d’enthousiasme que la veille. Ce n’était pas grand-chose, ce n’était rien d’exceptionnel, mais c’était juste ça que Soledad attendait avec tant d’impatience. C’était tout ce dont elle avait envie, dont elle avait besoin. Juste de passer du temps en compagnie de Doryan. Elle n’était pas bien exigeante, Soledad, elle ne demandait rien de plus, ne désirait rien de plus, la simple présence du moldu à ses côtés lui suffisait. Même si cela voulait dire qu’il allait l’embêter et la faire rougir, elle ne dirait même pas que c’était peu cher payé parce qu’en réalité ça faisait partie intégrante de ce qu’ils avaient et c’était également ce qui lui plaisait dans leur relation. Aux yeux de la mexicaine, c’était ce que ça voulait dire, de passer la soirée avec son amoureux. C’était tout ce qu’elle attendait et qui lui donnait envie de voir passer les heures plus vite.

Alors ce qu’il se passait en cet instant dans l’ancienne partie moldu du Witches Bazaar, ce n’était pas ce que Soledad avait attendu avec une impatience fébrile toute la journée. Loin de là. Pas un seul instant elle n’avait imaginé que ce serait là qu’elle retrouverait Doryan. Juste là, entre les murs de ce qui était certainement son plus grand, son plus lourd secret. Ce n’était pas ce qui était prévu, ce n’était pas ce qu’elle attendait, ce n’était pas censé se passer ainsi. Pourtant, c’était exactement ce qu’il était en train de se passer. Doryan était là. Il lui faisait face, elle ne pouvait se tromper, penser à une illusion, se persuader qu’elle faisait erreur. Il était là, il était bel et bien là et ce n’était pas normal. Elle s’était attendue à tout, sauf à ça. A trouver son copain dans cette pièce. Soudainement, elle ne savait plus quoi dire ou quoi faire, l’incompréhension était trop grande, le choc encore trop présent. Alors qu’il lui parlait de danger, la mexicaine pouvait sentir les battements de son cœur s’accélérer, se faire presque affolés dans sa poitrine. Pas à cause de ce qu’il disait, mais à cause de sa présence dans les lieux. Ca ne faisait aucun sens. Dans l’esprit de la brune, tout s’embrouillait, si bien que la seule pensée qui parvenait à trouver prise c’était qu’il n’aurait pas dû être là. Et pendant qu’il tentait de la pousser dans un coin de la pièce, Soledad se débattait avec ces pensées et ces doutes qui se changeaient peu à peu en craintes. Elle cherchait du sens à ce qui se déroulait juste devant ses yeux, mais elle ne parvenait pas à en trouver. L’idée que quelque chose clochait ne cessait de lui revenir en tête, avec chaque fois un peu plus de puissance, mais jamais assez de netteté pour qu’elle puisse réellement comprendre ce qu’il se passait.

Quand elle parvint enfin à retrouver un semblant de maîtrise d’elle-même, Soledad finit par interroger Doryan. Elle avait conscience que ses mots n’avaient pas beaucoup de sens, que ça manquait de clarté, d’explications, mais la panique qui enflait en elle commençait à prendre un peu trop de place dans sa tête pour qu’elle parvienne à se concentrer sur le choix de ses propos. Elle avait besoin de savoir pourquoi Doryan se trouvait là, et en même temps elle réalisait qu’elle craignait la réponse qu’il pouvait lui apporter. « Attends, tu crois que c’est moi qui aie aménagé cet endroit ? » Soledad le regarda sans comprendre. Pour le coup, elle était encore plus prise au dépourvu que quelques minutes plus tôt. Ce qui ne lui aurait jamais semblé possible. Pourtant c’était le cas, elle le regarda sans comprendre. Tenta de saisir ce qui avait pu le mener à une telle conclusion, mais ne parvint à rien de satisfaisant. « C’est la première fois que je mets les pieds ici depuis que les planches sont posées. Je ne suis pas responsable de ça. » Machinalement, elle suivit son geste du regard. Ses prunelles se posèrent sur les meubles qu’elle avait choisi avec sa petite sœur, sur les fauteuils où les moldus qu’elle recevait s’installaient, sur le bureau où elle rangeait soigneusement des copies des dossiers qu’elle faisait parvenir au Ministère de la magie. Finalement, elle reposa les yeux sur Doryan, pas vraiment plus avancée. Elle savait bien qu’il n’était pas responsable de l’aménagement de la pièce puisque c’était elle qui s’en était occupée bien des mois auparavant. « Non, non, je n’ai pas dit ça. » Souffla-t-elle à mi-voix en secouant la tête avec bien moins de conviction que ce qu’elle aurait aimé. Ce n’était pas ça qu’elle avait voulu savoir.

L’avertissement que Doryan lui avait adressé ne cessait de lui revenir en tête. Elle avait voulu le prévenir qu’il n’y avait pas de danger, qu’il n’y avait rien dans cet endroit, mais en réalité ce n’était pas vrai. Au moment de prononcer ces mots, Soledad s’en était rendue compte et aussitôt cela lui avait fait l’effet d’une douche froide. Il n’y avait pas rien dans cet endroit, il y avait son cabinet de consultation. Il y avait elle. Dans cet endroit dont il avait obligatoirement forcé la porte pour entrer, il y avait elle. Etait-ce pour ça qu’il était là ? La mexicaine avait besoin de savoir, et en même temps, elle n’était pas sûre de le vouloir. Elle se força à lui poser la question, la crainte au bord des lèvres. « Je suis tombé sur un papier qui parlait de sorcellerie ici. J’avoue que je n’y ai pas cru, je sais que les gens peuvent être un peu bête parfois et faire des conclusions hâtives donc j’ai brûlé le papier pour que personne ne vienne mettre son nez ici. Mais je me suis dit et si c’était vrai ? Alors je suis venu voir par moi-même. » A ses mots, Soledad se sentit pâlir un peu plus. Il était là à cause de la sorcellerie, à cause de la magie. Elle avait voulu comprendre, mais ce qu’elle apprenait ne faisait qu’enfler le sentiment de panique dans son cœur. Bientôt, elle prendrait toute la place. Elle garda le silence, incapable de parler, tandis que Doryan reprenait. « Je crois que je me suis trompé, il y a bien un truc qui se passe ici. Je me suis donc dit que j’allais attendre un peu voir si quelqu’un pointait le bout de son nez, histoire de savoir ce qu’il faisait ici sauf que c’est toi qui es venue. » Les yeux grands ouverts, figés dans ceux de son amoureux, Soledad tentait de remonter le fil des dernières minutes, de faire les connexions qui s’imposaient. Quelque part, un document mentionnait la présence de magie dans ce bâtiment -un papier qu’il avait brûlé, merci Merlin- et ça l’avait poussé à venir voir. Au même moment, elle avait débarqué, alerté par les sortilèges du Ministère. Or, elle était la seule à utiliser cet endroit, ce qui voulait dire que le coupable que cherchait Doryan, c’était elle. Cette pensée la frappa, lui coupant momentanément le souffle.

Pendant que Soledad s’efforçait de se rappeler de respirer, Doryan reprit. « Je pense vraiment qu’on devrait se mettre dans un coin Sol. On est trop exposé, au moindre danger, on est foutu. » Soledad cligna des yeux, complètement désorientée, elle vit Doryan lui tendre la main. « Viens. » Sans réfléchir, elle se saisit de sa main et se laissa entrainer dans un coin de la pièce. Pourtant, elle savait que c’était inutile. Il n’y avait pas de danger, il n’y en aurait pas. Dans un coin de sa tête, une voix lui murmurait ce qu’elle refusait d’entendre, que le danger dont Doryan ne cessait de parler, qu’il ne cessait de craindre, c’était elle. Cette réalisation était douloureuse, car elle insinuait bien des choses qu’elle avait encore moins envie d’entendre. Une réalité qu’elle n’avait pas envie de regarder en face. Dont elle s’était protégée pendant tous ces mois de relation et qui maintenant menaçait de lui exploser en pleine figure, en faisant bien plus de dégâts qu’elle ne l’avait imaginé. « Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ? C’est toujours ta possession ? C’est quand la dernière fois que tu es venue ici ? » Soledad se fit violence pour reprendre pied avec la réalité. Elle ne pouvait pas répondre à ces questions. Par Merlin, c’était impossible, elle en était physiquement incapable car elle savait que si elle le faisait, elle franchissait un point de non-retour. Si quelques heures plus tôt, elle aurait pu s’en sentir capable, maintenant qu’elle faisait face à Doryan dans cet endroit où il n’était pas censé se trouver, tout en elle lui hurlait qu’elle courrait à la catastrophe. Et que cette fois, elle n’avait peut-être bien aucun moyen de l’éviter. Après ce qui lui sembla être une éternité, Soledad se força à hocher lentement la tête pour confirmer que l’endroit lui appartenait encore, seule réponse dont elle se sentait capable pour le moment.

« T’en fais pas, on va savoir le fin mot de l’histoire et on va les empêcher de squatter dans ton ex boutique. » Dans un autre contexte, voir Doryan si inquiet pour sa sécurité aurait fait gonfler le cœur de Soledad, Mais là, elle ne savait plus. Parce qu’elle commençait à se rendre compte que le danger contre lequel Doryan avait tant envie de la protéger, n’était autre qu’elle. Ca ne pouvait être que ça. C’était elle qui pratiquait la magie dans cet endroit, c’était elle qui était visée. Cette pensée l’emplissait d’une crainte glaciale. Notamment parce qu’elle soulevait d’autres questions, réclamait d’autres explications dont elle avait peur des réponses. « Je ne comprends pas… » Souffla-t-elle à mi-voix. Ce n’était pas vrai, ce n’était pas exactement ça. Ce n’était pas qu’elle ne comprenait pas, c’était quelle ne voulait pas comprendre, qu’elle craignait de comprendre. Soledad avait l’impression de se tenir au bord d’un précipice dont les bords ne cessaient de s’effriter. Bientôt, elle allait tomber. « Un papier qui parlait de sorcellerie ici ? Qu’est-ce ça veut dire ? » Demanda-t-elle, dans l’espoir de pouvoir continuer de remettre les pièces de ce puzzle en place. Elle avait pourtant été discrète, le Ministère avait protégé les lieux. Et puis, ils n’avaient jamais parlé des sorciers ensemble. Plusieurs fois, Doryan avait plaisanté sur le fait qu’il soit un voyant, il n’avait pas tiqué quand son père lui avait demandé si Soledad ne lui avait pas jeté un sort pour qu’il tombe sous son charme. Soledad avait vu ça d’un œil positif, elle avait voulu croire que ça voulait dire qu’il ne craignait pas les sorciers. S’il pouvait en rire, c’était que ça ne devait pas le gêner. Désormais, elle réalisait qu’elle avait peut-être commis une erreur, qu’elle avait possiblement tiré des conclusions hâtives. « Comment tu as pu savoir tout ça ? D'où ça vient ? » Ce n’était pas le genre de signalement qui se faisait aux pompiers. A la police, oui, au Gouvernement, surtout en ce moment, mais pas aux pompiers. Or Doryan ne faisait pas partie de la police. Si Lyam était militaire, elle doutait que ça vienne de lui. Et puis, il avait bien précisé que c’était lui qui avait trouvé le document mentionnant ses locaux. Alors d’où ça venait exactement, ça n’avait aucun sens.

Doucement, Soledad dégagea sa main de celle de Doryan pour la passer sur son visage et dans ses cheveux. Elle était perdue, complètement perdue. Dans sa tête tout s’emmêlait et elle avait du mal à trouver un fil conducteur. Elle voyait les incohérences et les erreurs, tout ce qui devait l’alerter et la mettre sur ses gardes mais elle ne parvenait pas à réellement en prendre conscience. « Doryan, je ne comprends pas… Je… Il faut que tu m’expliques. » Même si tout son être ne cessait de lui hurler que rester dans l’ignorance était préférable. Parce que c’était Doryan qui était là, face à elle, et que peu importe que tout cela ne fasse pas sens, il était celui qui faisait battre son cœur un peu plus vite, pas s’étrangler d’appréhension.


CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
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Doryan Rosebury
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Lun 27 Fév - 21:37
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La situation était étrange, c'était une évidence. Que Soledad ait peur, c'était tout à fait normal, il suffisait d'écouter la radio, mettre une chaîne d'information, qu'importe l'heure, que ce soit en pleine nuit ou en pleine journée, il y avait toujours une histoire d'un sorcier ayant eu envie de faire mumuse avec des gens sans pouvoir et c'était toujours le même le gagnant. Néanmoins, si elle n'était pas sereine, il avait la curieuse sensation qu'elle doutait de lui. Enfin, elle le connaissait, il n'avait rien d'un sorcier et c'est ce qu'il était bien décidé à lui démontrer. S'il était là c'était pour protéger sa boutique des sorciers, pour savoir ce qu'il se passait en personne en prime, ça évitait qu'un membre du Blood Circle ne règle le problème en faisant tout sauter... certains avaient une façon quelque peu radicale de régler les problèmes. En premier lieu, il se justifia, un peu mal à l'aise d'être accusé si injustement, ça n'était pas lui qui avait aménagé l'endroit, jamais il ne lui aurait fait un coup pareil. Elle n'avait pas dit ça, non elle se contentait de dire qu'il ne devait pas être là et semblait suspicieuse de sa présence, il essayait de deviner ce qu'elle lui reprochait, pas facile puisqu'elle ne lui disait rien.

Alors qu'il répondait réellement  à sa question, expliquait le pourquoi du comment, il était présent ici, il vit une inquiétude supplémentaire se peindre sur le visage de Soledad, zut ça voulait dire qu'il s'y était mal pris, il ne faisait qu'empirer les choses. Il aurait tout le temps de la rassurer derrière, la priorité était qu'ils se mettent en sûreté, enfin sûreté, disons plutôt d'être moins voyant. Il lui adressa un sourire en voyant que malgré ses doutes, elle lui attrapait la main et le laissait dérouler son plan. Une fois dans le fameux coin de la pièce, il chercha à en savoir plus sur la présence de sa copine ici. S'il avait été quelque peu rassuré en voyant qu'elle lui avait saisi la main, sa confiance en lui se dissipa en constatant qu'elle ne répondait à aucune de ses questions. S'il essayait de pas s'en formaliser, de se dire qu'effectivement sa présence pouvait être louche, ça n'était pas si évident que ça de la voir douter à ce point de lui. Elle finit par hocher la tête, seule réponse qu'il obtiendrait de sa part et il le savait, l'endroit lui appartenait toujours. Ce fait fit d'ailleurs briller son regard d'un agacement certain, il y avait une personne qui faisait comme chez lui. A cause de cette personne, sa copine doutait de lui, il y avait de quoi s'énerver. Si lui était bien décidé à ne pas laisser n'importe qui venir ici, Soledad semblait dépassée, elle ne comprenait pas, il haussa les épaules d'un air fataliste « Je crois qu'il y a des choses qu'on ne comprendra jamais. » Lui non plus ne comprenait pas cette haine, ce désir de vouloir la mort de milliers de personnes pour des raisons aussi futiles que de ne pas être en capacité de produire de la magie. Il fallait faire avec, c'était un fait les sorciers les détestaient, ils savaient se montrer agréable, il se souvenait parfaitement de ce jeune sorcier avec qui il avait discuté pendant de longues minutes et qui tout d'un coup, sans crier garde s'en était pris à Doryan qui n'avait rien pu faire, totalement dépassé, pas préparé, une cible si facile. L'espace d'un instant son cœur s'emballa tandis qu'il revivait ce moment dans sa tête, la voix de Soledad le sortit de ses sombres pensées, il se concentra sur ses questions et comprit enfin pourquoi elle était inquiète, il la regarda dans les yeux pour tenter de la rassurer « Je ne t'accuse de rien. J'ai confiance en toi » Personne ne la soupçonnait d'ailleurs et même si ça avait été le cas, il  connaissait sa copine, la fréquentait bien assez pour savoir qu'elle n'était pas une sorcière, franchement elle pouvait se détendre, comme s'il était du genre à changer d'avis sur les gens aussi rapidement. S'il était du genre suspicieux, il ne l'aurait jamais aidé avec les planches en bois ou alors, parce qu'il restait serviable, il l'aurait aidé, probablement pour essayer de donner une bonne image des personnes n’ayant pas la possibilité de faire de la magie... même s'il savait cet espoir vain. Puis il n'aurait jamais cherché à la revoir. Mais c'est pas au bout d'un an de relation - amicale + en couple - qu'il allait se réveiller un matin en soupçonnant Soledad.

Roh mais qu'est ce qu'elle posait comme question ce soir, pire qu'Alice, c'est grave, il ouvrit la bouche pour répondre mais eut l'impression d'entendre un bruit. Il s'immobilisa, tendit l'oreille le cœur battant mais il semblerait que ça soit son imagination qui lui joue des tours, le stress à l'idée de tomber sur un sorcier et cette angoisse qui commençait à le bouffer, Soledad était à l'ouest, elle n'aurait pas la présence de se défendre. Il fallait qu'ils partent rapidement d'ici. Sauf qu'il était curieux, il voulait fouiner, comprendre, savoir. Lorsque Soledad retira sa main de la sienne, il s'avança vers le bureau. Avec un peu de chance, le sorcier serait d'une arrogance hors du commun et aurait laissé des papiers pouvant l'identifier. Sans se retourner vers Soledad, il répondit à ses propos « Reste là-bas. Si tu vois quelqu'un, tu ne fais rien, tu ne tentes pas de m'aider, tu restes cachée, c'est important. » D'accord, ça c'était tout le contraire de répondre aux questions. Il essaya d'ouvrir le tiroir du bureau, délicatement tout en répondant enfin aux propos de sa copine. « J'ai récupéré le papier dans les locaux du Blood Circle, j’ai reconnu l’adresse pour l’avoir rentré plein de fois dans le GPS pour pas me planter. » Est-ce que malgré ça, il ne s’était pas perdu les premières fois, totalement que si mais ça aurait été pire sans GPS. « Je me suis dit que c’était préférable de ne pas, purée mais ma parole, il est complètement bloqué le truc. » Bon crocheter les serrures, il gérait c’est donc ce qu’il mis en œuvre, délicatement toujours, ne défonçant pas le matériel, tout en reprenant le fil de la discussion « de t’en parler, tu n’avais peut être pas envie de savoir ce qu’était devenu ta boutique et je t’avais jamais posé la question. Ah je crois que j’y suis presque, j’ai fait une formation crochetage de serrure, je t’apprendrais si tu veux ? » Oui c’était pas la chose dont il se vantait le plus, il en convenait, il ne s’en servait jamais dans la vie de tous les jours, trouvant que c’était légèrement immoral mais face à des sorciers qui venaient squatter dans les locaux de sa copine, ou même dans le cadre de son travail pour sauver des vies, Doryan trouvait que c’était quelque chose qui pouvait être utile.

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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Mar 28 Fév - 21:05




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Il y avait des choses qu’ils ne comprendraient jamais. Ca, Soledad était la première à le savoir et même à l’accepter. Elle vivait, littéralement, dans un monde régit par la magie, où la plupart des phénomènes étaient expliqués par une seule et même chose : la magie. Une explication qui n’en était pas une, mais c’était ainsi. Elle était née dotée d’un nom que même les sorciers avaient du mal à comprendre et à saisir, dont les tenants et les aboutissants étaient encore nébuleux pour tous. Elle vivait ainsi depuis toujours et elle avait tout simplement appris à faire avec. A accepter que parfois la compréhension n’était pas à sa portée et qu’elle devait tout de même continuer son existence ainsi. Il n’y avait bien que les scientifiques -qu’ils soient moldus ou sorciers d’ailleurs- pour refuser d’accepter que le monde était fait d’incompréhension, la plupart des gens s’en accommodaient très bien. Jusqu’à maintenant, ça avait toujours été le cas de Soledad. Sorcière, et porteuse du troisième œil, elle avait rapidement compris qu’il y aurait toujours des choses hors de sa portée, des explications qui ne viendraient jamais, des mystères avec lesquels vivre, et si possible vivre en paix. Habituellement, Soledad y parvenait parfaitement bien. Jusqu’à aujourd’hui. Aujourd’hui, face à Doryan, elle ne comprenait pas et ça lui faisait peur. Elle ne comprenait pas, et elle avait peur de comprendre. Au final, la peur prenait le pas sur tout le reste, faible au départ, elle grignotait peu à peu du terrain dans son esprit jusqu’à bientôt finir par prendre toute la place. Elle savait que quelque chose clochait, que rien dans la situation qu’elle vivait n’était normal, Doryan n’aurait pas dû être là, il n’aurait pas dû pouvoir être là. Pourtant c’était bien le cas, et toutes les raisons qui expliquaient être situation, Soledad craignait de les apprendre.

Pourtant elle n’avait pas le choix. Doryan était persuadé que le danger rodait autour de cet endroit, que la sorcellerie y était connectée d’une manière ou d’une autre. Et s’il avait tort sur le danger, il avait raison sur la présence de la magie, sauf que c’était Soledad qui en était à l’origine. Le danger dont il se méfiait tant, c’était elle. Mais tout ça, d’où ça venait, la mexicaine ne parvenait pas à le comprendre. Ca n’avait aucun sens. Elle avait beau tenter d’y réfléchir, ça ne lui venait pas, elle ne parvenait pas à trouver de la cohérence dans tout ça. Elle avait été mise au pied du mur trop brutalement et elle ne parvenait pas se raccrocher à quoi que ce soit. Comment est-ce que le moldu avait pu mettre la main sur des papiers faisant état de sorcellerie dans son ancienne boutique, pourquoi il était venu exactement, qu’est-ce qu’il comptait faire… Tout s’embrouillait. Elle avait besoin de comprendre, et en même temps elle craignait plus que tout ses réponses. Quand Doryan plongea son regard dans le sien, Soledad tenta de s’y accrocher, comme si c’était là la bouée de sauvetage dont elle avait si désespérément besoin. « Je ne t'accuse de rien. J'ai confiance en toi » A ces mots, elle sentit son cœur se serrer douloureusement dans sa poitrine. Elle se retint à grand peine de secouer la tête dans un geste négatif dont il n’aurait sûrement pas compris la raison. Parce que ça ne pouvait pas être vrai, ou du moins ça ne pourrait pas le rester longtemps. Les traces de magie, c’était elle. Le danger, c’était elle. Elle était la raison de sa présence ici. Tout ça il ne le savait pas encore, mais il allait bien arriver un moment où la vérité devrait éclater. Sauf que Soledad n’y était pas prête. Pas maintenant, pas comme ça, ce n’était pas ce qu’elle voulait, rien n’allait. Et la perspective de ce qu’il allait se passer une fois qu’il aurait compris la terrifiait totalement.  

Soledad avait des questions plein la bouche et des pensées qui partaient dans tous les sens. Tout se mélangeait, tout s’embrouillait tellement qu’elle en était presque étonnée de ne pas ressentir une sensation de vertige. Quand Doryan s’éloigna, elle eut l’impression de tanguer, de perdre son point d’attache. Alors qu’il était aussi celui qui menaçait de bousculer tout son univers, s’en était presque ironique. Pas un instant elle ne s’était attendue à ce que celui qui faisait battre son cœur soit aussi celui qui lui provoque tant d’appréhension. Sans oser bouger, elle l’observa se diriger vers le bureau dans lequel elle rangeait les dossiers des familles que le Ministère de la magie lui confiait. Il n’y avait rien sur le bureau, comme elle recevait des enfants, elle prenait garde à ne rien laisser de visible pour ne pas attiser leur curiosité, mais il en allait autrement des tiroirs. Dedans il y avait des noms et des adresses, ses notes et observation, tout pour retrouver de jeunes sorciers innocents. Et puis il y avait son nom aussi, un peu partout, sur chaque dossier, sur chaque papier. A cette idée son rythme cardiaque s'accéléra.« Reste là-bas. Si tu vois quelqu'un, tu ne fais rien, tu ne tentes pas de m'aider, tu restes cachée, c'est important. » Soledad secoua la tête machinalement, réalisant trop tard que Doryan lui tournait le dos et ne pouvait pas voir son geste. Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça, il ne pouvait pas simplement tomber sur son nom dans l’en-tête de chacun de ses dossiers, voir la vérité lui exploser a la figure sans préambule. Quand elle s’imaginait dévoiler à Doryan la vérité sur sa nature de sorcière, ce n’était pas ainsi que Soledad voyait les choses. Elle voulait pouvoir lui expliquer à son rythme et avec ses mots. Elle voulait pouvoir lui exposer ses raisons et répondre à ses questions. Pouvoir avoir l'espoir de le rassurer et que peut-être il la comprenne. Avoir une chance de discuter. Juste une chance. Ce qu'elle voulait n'avait rien à voir avec ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux catastrophés. Même si elle n’avait toujours pas eu le courage de se lancer dans cette discussion si difficile, elle savait bien que là c’était pire que tout. Il ne pouvait pas l'apprendre comme ça, c'était impossible. En le voyant tenter d’ouvrir un tiroir, la mexicaine fit enfin un pas en avant. « Qu’est-ce que tu fais ? Mais arrête... » Protesta-t-elle vainement, trop faiblement pour être réellement convaincante. Elle doutait même qu’il l’ait entendu. Dans sa panique, elle avait totalement occulté le fait qu’elle prenait toujours soin de bien fermer son bureau.

Le tiroir ne s'ouvrit pas mais Soledad ne respira pas mieux pour autant. « J'ai récupéré le papier dans les locaux du Blood Circle, j’ai reconnu l’adresse pour l’avoir rentré plein de fois dans le GPS pour pas me planter. » Le cœur de la mexicaine manqua un battement. Il lui fallut de longues secondes pour saisir ce que le moldu venait de dire et surtout ce que cela impliquait. Les locaux du Blood Circle. Il avait trouvé les documents là, ce qui voulait dire qu'il y avait eu accès, qu'il avait pu mettre la main sur des dossiers, des informations que les citoyens lambda ne pouvaient toucher. Non. Doryan était pompier, il ne travaillait pas pour le gouvernement, il ne pouvait pas être en lien avec le Blood Circle. « Le quoi ? » murmura-t-elle faiblement. Elle avait dû mal entendre, la panique devait lui jouer des tours. Ca ne pouvait être que ça, elle ne pouvait croire autre chose. Ce n'était pas possible. Doryan ne pouvait pas avoir mentionné le Blood Circle comme si c'était la chose la plus naturelle au monde. Comme s'il avait accès à leurs locaux à sa convenance. Comme si... « Je me suis dit que c’était préférable de ne pas, purée mais ma parole, il est complètement bloqué le truc. » En le voyant sortir de quoi forcer la serrure du tiroir, Soledad cligna des yeux. Soudainement, elle avait l'impression d'être complètement déconnectée de la réalité, qu'elle assistait à la scène depuis l'extérieur, que ce n'était pas en train d'arriver. Depuis quand est-ce que Doryan savait faire ça ? Elle commençait à se rendre compte qu'il y avait tout un pan de sa vie dont elle ignorait tout, et c'était terriblement inquiétant. « de t’en parler, tu n’avais peut être pas envie de savoir ce qu’était devenu ta boutique et je t’avais jamais posé la question. Ah je crois que j’y suis presque, j’ai fait une formation crochetage de serrure, je t’apprendrais si tu veux ? » Quoi ? Non, non, ce n'était pas sujet. Soledad secoua la tête pour se forcer à sortir de sa stupeur. Que Doryan sache crocheter une serrure n'était au fond pas la question. Ce n'était pas ça qui retenait toute son attention, qui cristallisait toutes ses craintes.

Lentement, Soledad s'avança vers Doryan. Elle n'avait plus qu'une idée en tête, un seul doute qui tournait à toute vitesse dans son esprit. L'idée qui expliquerait tout, la présence de Doryan, les documents, sa soudaine répugnance pour la sorcellerie. Une idée dont elle ne voulait pas entendre parler, qui lui était impensable, inconcevable, dont elle avait peur plus que tout. « Pourquoi tu me parles du Blood Circle ? » Elle fronça les sourcils. C'était une idée qu'elle ne pouvait plus éviter malgré tous ses efforts pour la repousser. Soledad avait beau tenter de se raccrocher à la moindre parcelle d'espoir que tout ceci ne soit qu'une erreur, elle sentait bien qu'elle n'y parvenait plus, que les prises se faisaient de plus en plus ténus, qu'elles s'effritaient sous ses doigts. Elle s'approcha un peu plus, s'efforça de passer outre la panique qui palpitait en elle. « Comment ça tu as trouvé le papier dans leurs locaux ? Qu’est-ce que tu faisais là-bas ? » Soledad le regarda, ses prunelles fébriles cherchant quelque chose auquel se raccrocher. A se rassurer. Il n'avait aucune raison d'être là-bas de fréquenter le Blood Circle. Ce n'était pas possible, ce n'était pas lui. Elle posa une main sur son bras avant qu'il ne parvienne à ouvrir le tiroir. Elle ne pouvait pas le laisser tout découvrir comme ça, elle devait lui dire elle-même, elle devait vaincre sa peur et mettre fin à ce silence qui n'avait que trop duré. Mais avant ça, elle devait s'ôter ce doute qui lui rongeait tout son être. Elle tira sur son bras pour qu'il se tourne vers elle. « Doryan, s’il-te-plait, regarde-moi. » Joignant le geste à la parole, elle posa ses mains autour du visage du moldu pour que celui-ci se concentre sur elle et uniquement sur elle. Leurs prunelles se rencontrèrent, Soledad s'accrocha désespérément à ce regard qu'elle connaissait si bien. Son attention était cependant portée sur ses mains, sur le bout de ses doigts qui parcouraient la peau de son amoureux avec autant de douceur que d'appréhension. Quand elle rencontra une marque, juste derrière l'oreille de Doryan, elle se figea. Son cœur sombra dans sa poitrine. Après avoir battu de façon si forte et désordonnée, il lui semblait maintenant qu'il ne battrait plus jamais. « Non… » Sa voix n'était un murmure. Pourtant non, elle ne se trompait pas. Il se trouvait là, juste sous la pulpe de ses doigts, le cercle qui marquait l'appartenance au Blood Circle. Celui qu'elle avait tant appris à craindre. Ce n'était pas une erreur, ce n'était pas une cicatrice, une marque qui ne voulait rien dire. La révélation fit l'effet d'une gifle à Soledad. Le regard emplit d'une peur nouvelle, elle contempla Doryan. « Non… No, no, no... » Ses mains tremblaient quand elle les éloigna du visage du moldu. Un poids venait de se loger sur sa poitrine, l'empêchant de respirer correctement.

Soledad fit un pas en arrière, puis d'autres encore. Elle contemplait Doryan, les prunelles emplies d'un mélange d'incompréhension et d'horreur. Elle savait ce qu'elle avait senti, elle savait ce que ça voulait dire, et pourtant elle ne parvenait pas à y croire. Elle ne pouvait pas y croire, elle ne voulait pas y croire. C'était impossible, tout son être se révoltait à cette idée. « Dis-moi que ce n’est pas ce que je crois. » Souffla-t-elle d'une voix presque suppliante. Tout faisait sens maintenant, et c'était bien pire que ce qu'elle aurait pu imaginer. La présence de Doryan ici, sa méfiance envers la sorcellerie, ces avertissements sur le danger qui les guettait. Tout était clair désormais, tellement que s'en était douloureux. Soledad avait l'impression que le monde tournait autour d'elle, mais elle ne lâchait pas Doryan du regard. « S’il-te-plait Doryan, dis-moi que c’est pas vrai… Je t’en prie, dis-moi que je me trompe… Dis-moi que… Que… » Qu’elle avait faux sur toute la ligne. Qu’il ne faisait pas parti du Blood Circle, qu’il y avait une autre explication, qu’elle se trompait. Qu'elle avait tort et qu'il pourrait se moquer d'elle. Pour une fois, elle ne demandait que ça.


CODAGE PAR AMATIS




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Doryan Rosebury
Doryan Rosebury
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Mer 1 Mar - 22:37
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Des moments avec Soledad, Doryan en avait vécu un bon paquet depuis qu’ils se fréquentaient régulièrement, voire même très régulièrement depuis qu’ils étaient en couple, l’idée de passer la nuit avec elle était vraiment quelque chose qu’il appréciait. Jamais, il ne l’avait vu comme ça et il se sentait impuissant face à sa détresse. Il essayait de la rassurer sur le fait qu’il n’était pas un sorcier, ses questions à lui restaient sans réponses et même quand il lui soufflait qu’il savait très bien qu’elle n’était pas une sorcière, qu’il lui faisait confiance, que ça ne lui viendrait même pas à l’esprit de douter d’elle de la sorte, il n’obtenait rien comme réaction de sa part. En fait, c’était comme si tout d’un coup, elle voulait l’éloigner de sa vie, ça n’avait aucun sens. Elle entendait ses paroles, elle les enregistrait ? Il était là parce qu’il y avait quelqu’un qui prenait Soledad pour une imbécile finie et qui pensait qu’il pouvait profiter du fait que le lieu soit abandonné pour faire on ne sait quoi, de la magie d’après le Blood Circle. Puisqu’il n’arrivait à obtenir aucune réaction de sa part, si ce n’est des questions et des incompréhensions de la part de Soledad, Doryan était bien décidé à lui prouver qu’il n’était pas fou, qu’il ne se faisait pas des illusions, qu’il ne s’était pas pointé ici parce qu’il ne savait pas quoi faire avant de rejoindre Soledad, il allait lui trouver des preuves de ce qu’il avançait, même si d’après lui, le simple fait que la boutique ne soit pas vide ne laissait guère présager de doutes sur le fait que ça sentait bon les ennuis.

Son investigation commença tout naturellement par le tiroir du bureau. Dans les films, les gens sont hyper doués pour les ouvrir, forcer un peu sur la serrure, un petit coup de crochet et emballé c’est pesé. Dans la réalité ça n’était pas ça du tout, il n’allait pas démolir un bureau pour vérifier trois pauvres papiers, et on ne peut pas dire que crocheter soit la chose la plus évidente au monde. Il aurait bien pu prétendre que c’était galère parce qu’il parlait en même temps à Soledad mais la vérité c’est que c’est pas simple, surtout avec le stress qu’un sorcier déboule et le projette contre le mur ou encore lui envoie des flammes dessus – ce point étant ce qui stressait le plus Doryan étant donné qu’il connaissait très bien cette sensation. Sa persévérance allait payer, il sentait que ça lâchait et puisque ça ressemblait quand même à une réussite, il proposa à Soledad de lui apprendre. Alors pas là maintenant tout de suite, le lieu étant ultra mal choisi pour apprendre quoi que ce soit, le stress n’aidait en rien et puis Soledad était un peu à l’ouest mais dans le futur, il serait ravi de lui montrer ce qu’il savait faire et de partager ses connaissances. Il ne reçu pas de réponses positives. En fait, c’est simple, ce soir, elle ne répondait à aucune de ses questions, comme si elle jugeait que ça n’en valait pas la peine.

Lorsqu’elle finit par prendre la parole, ce fut pour mentionner le Blood Circle, ou plutôt le fait qu’il avait parlé du Blood Circle. Alors, ce n’était pas exactement ce qu’il faisait, enfin si mais le sujet prioritaire ça semblait être la magie, il lui parlait de magie surtout, de sorcellerie, de squattage. Pourquoi de tous les sujets abordés c’était sur celui-ci qu’elle s’arrêtait ? Il ne comprenait rien et ça le soulait totalement « Mais je te parle pas de Blood Circle, je te parle de personnes qui viennent ici faire de la magie. Je te parle de magie, le Blood Circle c’est totalement anecdotique. Ils ne vont rien te faire. » Enfin, merde, il savait très bien qu’elle pourrait avoir des problèmes si les gens du Blood Circle mettaient leur nez ici, ils ne chercheraient pas de coupable, ce serait tout vu mais il était prudent, il n’avait pas crié sur tous les toits qu’il venait ici, il avait même fait disparaître toutes les preuves pour pas qu’elle n’ait de problème. Elle l’accusait de nouveau de quelque chose, c’était usant « Sol, tu peux arrêter s’il te plait ? Dis moi clairement ce que tu me reproches, d’être ici ? de ne pas t’avoir dit que je venais ? Qu’est ce que tu voulais que je fasse ? Je te le redis, je ne t’ai pas mise en danger. Personne ne va venir ici en t’accusant d’être une sorcière. » Elle pouvait lui faire confiance, il ne l’avait jamais mise en danger depuis qu’elle le connaissait. D’accord, il l’embêtait à longueur de temps pour un oui ou pour un non mais jamais dans le but de lui nuire. Ce serait bien qu’elle note.

Il s’arrêta de faire le moindre mouvement lorsqu’elle posa sa main sur son bras, ne voulant pas risquer de faire le moindre mouvement brusque et de lui faire mal.  A sa demande, fortement aidé par le fait qu’elle le tirait, il la regarda. Franchement, il fut complètement perdu lorsqu’elle posa ses mains sur son visage. C’est simple, il ne comprenait rien de ses actions, de ses paroles, ça n’avait aucun sens ce qu’elle faisait déjà parce qu’une étreinte là-maintenant, c’était franchement bof. Surtout qu’il insistait sur le danger depuis qu’ils étaient ici, non ils n’allaient pas s’embrasser ici, pas qu’embrasser Soledad ne l’intéressait pas, ça bien sûr que si, mais ça risquait de dégénérer et autant faire l’amour sur un fauteuil, dans un canapé ou sur un bureau, ok toujours partant, autant ici dans un lieu qui sentait le danger à plein nez, ça jamais. Et le pire c’est que sans raison, le regard de Soledad changea pour une frayeur immense. Forcément, il paniqua et tourna brutalement la tête derrière lui s’attendant à voir un intrus. Il n’y avait personne, il n’y avait que lui, comment ça il y avait que lui ? Mais depuis quand elle avait peur de lui ? Il la regarda de nouveau tandis qu’elle reculait, se mettant hors de portée, mais enfin ? Il la regardait, complètement perplexe tandis qu’elle lui demandait des choses qu’il ne comprenait pas. Il n’avait rien fait qui pouvait lui porter préjudice, qu’est ce qui lui arrivait ? Et lui de son côté, il restait immobile, sentant que s’il faisait un pas vers elle, ça n’arrangerait rien. Pensif, il la regardait, essayant de saisir ce qu’il lui échappait ce soir et surtout ce qu’il savait. Sa présence ici posait problème à Soledad, il avait beau la rassurer, tenter de la protéger, essayer de la mettre le plus possible en sureté, elle ne lui faisait pas confiance mais elle était là. Ce n’était donc pas l’endroit le problème mais lui. Toutes ses questions visaient à comprendre ce qu’il faisait ici et les réponses qu’il avait fourni n’avait fait que faire naître des questions. Oui mais il y a même pas vingt secondes, elle s’était rapprochée de lui, machinalement, il refit les mêmes gestes qu’elle… même si franchement c’était plus agréable quand c’était les doigts de Soledad sur sa peau. A son tour, il se figea en comprenant exactement ce qu’elle avait senti, ce qui l’avait fait basculer et il cligna des yeux complètement ahuri « Mais… Sol ? » Non mais il hallucinait totalement, qu’est ce que ça pouvait bien lui foutre, ça c’était encore à cause de certains barges qui tuaient tout et n’importe quoi « Qu’est ce que ça change ? Je  suis toujours la même personne je » Il pâlit d’un coup sans parvenir à terminer sa phrase, captant pour la première fois de la soirée quelque chose « Tu m’as pas dit ce que toi tu faisais là. » Non, lui il avait répondu à chaque question sans se méfier, parce que c’était Soledad, parce qu’elle lui demandait des choses et que même s’il ne comprenait pas les tenants et les aboutissants, il avait eu à cœur de répondre, de la rassurer, se concentrant uniquement sur l’idée de connaître le nom de la personne dans les radars du Blood Circle.

De la même façon qu’elle avait secoué négativement la tête précédemment comme pour refuser de voir ce qu’elle voyait, il fit de même, il délirait, il y avait une logique derrière tout ça, elle n’aimait pas le Blood Circle parce qu’ils avaient des manières un peu radicales d’agir. Si elle l’avait empêché d’ouvrir le tiroir, c’était un coup du hasard, pas du tout parce qu’elle avait des choses à cacher. Il se détourna d’elle, bien décidé à se rassurer, à se dire qu’il était totalement parano parce qu’elle était bizarre mais que tout allait rentrer dans l’ordre, il trouverait bien les mots pour la rassurer. Etant donné que le tiroir il l’avait ouvert précédemment – avant que Sol ne vienne mettre sa main sur lui – il eut juste à tirer et effectivement, il y avait des dossiers. En même temps personne ne ferme un tiroir s’il ne cache pas des choses. Il récupéra un des dossiers… Purée mais l’arrogance de la personne, abusé, il fallait avoir vraiment confiance en soi et en son tiroir ou son secret. S’il essayait de se rassurer en se disant qu’il était confiant, que tout allait bien, qu’il la connaissait sa copine, enfin elle n’avait rien en commun avec des sorciers voulant l’extermination des gens comme lui, il avait les mains fébriles, moites même et ça ne fut rien en comparaison de son souffle qui se coupa en lisant l’entête d’un des documents. Il resta interdit devant ce nom, sentant une peine immense le gagner couplée à une peur, une peur véritable. Il était en danger, il était en danger de mort, il avait été assez con pour dire que personne ne savait qu’il était là. La seule personne qui était au courant qu’il était ici, était dans son dos. Doryan lâcha le dossier, ou plutôt il lui échappa des mains comme s’il venait d’être brûlé et il eut l’impression que le papier en tombant sur le sol de la boutique fit un bruit assourdissant tellement ses oreilles bourdonnaient. Il fit volte-face précipitamment, se cognant en voulant reculer, dans le tiroir du bureau. La voilà la raison pour laquelle Soledad était stressée, parce que son plan venait de tomber à l’eau, du moldu facile à manipuler, facile à détruire, elle venait de capter que sa cible faisait parti du Blood Circle mais loin de se précipiter, elle avait chercher à obtenir des informations. Il ne parvenait pas à reprendre pied, son esprit cherchant une logique qu’il ne pourrait jamais comprendre, les sorciers étaient tellement dans l’optique de détruire les moldus que tous les moyens sans exception étaient bons. Fébrile, il essaya de défendre sa peau, sortant un peu gauchement son arme. Purée ce qu’il avait bien fait de l’emmener, sauf que voilà, en le pointant sur Soledad, son cœur se serra encore plus mais c’était son amie, la fille avec qui il passait toutes ses soirées de libres. Comment il pouvait avoir l’air crédible alors qu’il ne comprenait pas, qu’il avait peur et qu’il voulait juste ne jamais avoir mis les pieds ici. Comment elle pouvait trouver du plaisir dans le fait de détruire une vie ? A quel moment sa vie à lui avait-elle si peu de valeurs ? Il la regardait, incapable de prononcer le moindre mot, terrifié à l’idée de ce qu’elle pouvait lui faire subir.

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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Jeu 2 Mar - 22:25




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Blood Circle. Depuis que Doryan avait prononcer ces mots, Soledad ne parvenait plus à penser à autre chose. C’était fou comme deux si petits mots pouvaient avoir autant de pouvoir, inspirer autant de terreur. Parce qu’à partir du moment, où ils avaient franchi les lèvres du moldu, c’était le sentiment qui s’était accroché au cœur de la mexicaine pour ne plus s’en défaire. Ce n’étaient que deux mots, mais ils tournaient sans relâche dans son esprit, non pas comme une ritournelle, mais comme une menace de plus en plus présente. Il avait trouvé ces papiers dans les locaux du Blood Circle. Ce n’était pas une phrase compliquée à comprendre, c’était à la portée de tous, pourtant Soledad ne parvenait pas à bien saisir ce que cela voulait dire, ce que cela impliquait. Parce que si elle y parvenait, alors elle avait peur de ce qu’elle découvrirait. Nul ne se rendait dans des locaux appartenant au Blood Circle sans une bonne raison. Et encore moins sans les autorisations nécessaires. Des autorisations qui n’étaient pas distribuées à n’importe qui. Ce n’était pas le citoyen lambda qui entrait là, ce n’était pas n’importe qui, il y avait des conditions à respecter, surtout une, si Soledad voulait bien être honnête envers elle-même. Une honnêteté à laquelle elle avait bien du mal à se forcer, parce que la crainte d’ouvrir les yeux était là, qu’elle était trop forte, plus forte que sa volonté, et qu’elle menaçait de l’engloutir à chaque instant. Tout était là pour qu’elle comprenne, c’était à sa portée, il suffisait de faire une petite connexion, d’accepter d’ouvrir les yeux et de regarder la réalité en face. Mais ça, Soledad n’arrivait pas à s’en convaincre. Il était tellement plus sage de se persuader qu’elle se faisait des idées, qu’elle devenait parano, qu’elle devait avoir mal compris. C’était tellement moins douloureux d’être aveugle.  

Pourtant elle ne pouvait pas rester éternellement dans le noir. Pas alors que Doryan se trouvait dans ce lieu où sa présence n’aurait pas dû être possible et qu’il était en train de tenter d’ouvrir le bureau où le nom de Soledad s’étalait sur tous les papiers qu’il contenant. La panique envahissait la mexicaine à une vitesse affolante. Elle avait toujours su que si leur relation marchait alors elle devrait lui dire la vérité sur sa nature de sorcière un jour où l'autre. Le problème c'était qu'à cause de la situation avec le Blood Circle et les horreurs qui ne cessaient d'être commises, elle n'avait pas réussi à s'y résoudre. Elle avait bien trop peur pour ça, bien trop d'images terribles qui s'imposaient dans son esprit lorsqu'elle songeait à dire la vérité. Elle avait été privée d'une partie d'elle, elle avait été frappée jusqu'à finir à l'hôpital, tout ça parce qu'elle était née sorcière. A partir de là, dire la vérité lui apparaissait comme une épreuve à qu'elle n'avait pas encore réussi à affronter. Mais aujourd'hui tout se précipitait, si elle ne faisait rien Doryan allait apprendre la vérité avant qu'elle n'ait pu lui dire et ce n'était pas ainsi qu'elle voulait que les choses se passent. Tout comme elle aurait voulu ne jamais entendre le nom du Blood Circle sortir de la bouche du pompier. Plutôt que d'amorcer des explications, elle interrogea Doryan à ce sujet, plus désireuse que jamais de s'ôter de la tête ce doute terrible qui la rongeait. « Mais je te parle pas de Blood Circle, je te parle de personnes qui viennent ici faire de la magie. Je te parle de magie, le Blood Circle c’est totalement anecdotique. Ils ne vont rien te faire. » Soledad ignora le ton agacé de Doryan. Elle savait qu'elle posait beaucoup de questions et ne répondait à aucune, qu'elle était embrouillée et ne faisait sûrement pas beaucoup sens, mais c'était plus fort qu'elle. Parce qu'il avait tort. Le Blood Circle ne lui ferait pas rien. Si le Blood Circle lui mettait la main dessus, il lui ferait du mal, il lui arracherait sa magie et toute son humanité. Si elle tombait entre les griffes, elle ne donnait pas cher de sa peau, elle n'en sortirait jamais, elle le savait. Alors non, pour elle ce n'était pas anecdotique, ça ne le serait jamais. Tout comme cette situation qui ne cessait se faire grimper la crainte en elle tandis que Doryan s'en irritait. « Sol, tu peux arrêter s’il te plait ? Dis-moi clairement ce que tu me reproches, d’être ici ? De ne pas t’avoir dit que je venais ? Qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Je te le redis, je ne t’ai pas mise en danger. Personne ne va venir ici en t’accusant d’être une sorcière. » Si, et ce n'était qu'une question de minutes. C'était bien ça le problème.

Il ne l'accusait pas d’être une sorcière, mais bientôt il allait le découvrir. Et si Soledad savait qu'elle devrait partager un jour cette réalité avec Doryan, elle ne voulait pas que ça se passe comme ça. Qu'il tombe juste sur son nom dans un dossier et que la vérité lui explose en pleine figure était bien la dernière chose qu'elle voulait. Elle avait bien trop d'estime et d'affection pour lui et pour leur relation pour laisser les choses se passer ainsi. Mais il fallait aussi voir les choses en face, Soledad avait toujours craint ce moment, et en cet instant l'appréhension s'était changée en une véritable peur. Parce que depuis que Doryan jouait les enquêteurs dans son espace de travail et mentionnait se rendre dans les locaux du Blood Circle comme si c'était la chose la plus normale du monde, elle ne pouvait s'empêcher de douter. De ressentir des doutes de plus en plus terribles qui lui empoisonnaient l'esprit. Elle avait peur mais elle devait savoir, balayer ses appréhensions ou se plonger dans des tourments encore plus grands. Avant qu'il ne soit trop tard elle poussa Doryan à se tourner vers elle. Ce fut du bout de ses doigts, que le monde de Soledad bascula. Il ne lui fallut qu'une seconde pour comprendre et tout aussi rapidement, une vague de panique l'envahit. Elle ne parvenait pas à y croire et pourtant elle savait que ce qu'elle avait senti juste là, derrière l'oreille de Doryan, était réel. Ce cercle gravé à même la peau ne trompait pas, elle l'aurait reconnu entre milles, même les yeux fermés. Terrifiée par cette réalisation, elle recula. Si l'incompréhension se peignait sur le visage du moldu, ce ne furent que des suppliques qui s'échappent de ses lèvres. Elle voulait se tromper, jamais elle n'avait désiré avoir tort avec autant de force. « Mais… Sol ? » Il n’avait pas l’air de comprendre, de saisir l’ampleur de son horreur. Et à vrai dire, Soledad non plus ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas comment elle n’avait pas pu le voir, pas pu le sentir. Combien de fois avait-elle passé sa main dans les cheveux du moldu ? Et elle n’avait jamais rien senti. Comment avait-elle pu être aussi aveugle ? Un froid l’envahi à l’idée de toutes ces fois où elle aurait pu comprendre, et où elle n’avait rien vu. « Qu’est-ce que ça change ? Je suis toujours la même personne je » La mexicaine secoua faiblement la tête. Non, justement, non. Il n’était pas la même personne, tout comme dans quelques instants, elle ne serait plus la même non plus. « Ca change tout… » Souffla-t-elle d’une voix presque inaudible.

Mais il ne l’écoutait plus. Tout comme il avait dû en être témoins quelques instants plus tôt, Soledad vit le changement se faire sur le visage de Doryan. L’incompréhension se changea en appréhension. L’irritation en doutes. Elle put le voir dans son teint soudainement plus pâle, le lire dans ses prunelles qu’elle pensait connaitre par cœur. « Tu m’as pas dit ce que toi tu faisais là. » La brune sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle était là parce que c’était elle qu’il cherchait. Elle était là parce que la sorcellerie qu’il traquait, elle venait d’elle. Combien de temps avant qu’il comprenne ? Avant qu’il ne décide que son objectif serait désormais de l’éliminer ? Durant de longues minutes, Soledad avait eu l’impression de se tenir au bord d’une falaise, désormais elle savait que basculer était inévitable. Impuissante, elle vit Doryan se détourner et ouvrir le tiroir du bureau. De nouveau, elle eut le vif sentiment d’être spectatrice de ce qu’il se passait juste devant elle. Dans sa tête, sa conscience lui hurlait de prendre la fuite, de faire quelque chose, n’importe quoi. Que si elle restait là, elle signait son arrêt de mort de la main de celui pour qui elle avait fini par éprouver des sentiments. Mais elle ne parvenait pas à bouger ou à émettre le moindre son. Il était trop tard maintenant. Glacée d’horreur, elle vit Doryan sortir un dossier et en lire le contenu. Elle vit les feuilles chuter au sol, avec un arrière-goût de sentence qui tombait. Il n’y avait plus de retour en arrière possible désormais, peu importe combien elle aurait été capable de donner pour ça. Quand Doryan se retourna précipitamment, Soledad pu voir que la peur avait envahi ses prunelles. Elle sentit son cœur se tordre douloureusement à cette vision, parce que c’était elle qu’il regardait ainsi. Mais en même temps, elle restait consciente que le même sentiment était présent dans ses propres yeux, et qu’eux étaient portés sur lui.

Un hoquet de stupeur lui échappa lorsqu’elle vit Doryan sortir une arme. Elle eut un nouveau mouvement de recul, rendu maladroit par la terreur qui la pris brutalement à la gorge. Son premier réflexe fut de poser sa main sur sa baguette mais un bref éclair de lucidité lui fit comprendre qu’au moindre geste, il tirerait. Il tenait déjà son arme en main, elle ne pourrait jamais être assez rapide pour se protéger d’une balle. Elle ne pourrait jamais y échapper. Ni en réchapper. A cette distance, il ne la raterait pas, le moindre mouvement signerait sa fin. Alors malgré la peur qui lui brouillait tous les sens, Soledad se força à lever ses deux mains. « Doryan… » Tremblante, il lui semblait que sa voix ne voulait pas sortir de sa gorge et pendant de longues secondes elle ne fut pas capable de prononcer le moindre mot supplémentaire. Elle avait l’impression d’être dans un cauchemar, ce n’était pas possible, ça ne pouvait pas être vrai. Elle aurait pu tout vivre, tout supporter, mais pas ça. La vision de Doryan pointant une arme droit sur elle, lui était insupportable. Elle avait l’impression d’avoir basculer dans une autre réalité, son esprit ne parvenait pas à accepter que c’était réellement en train de se passer. « Qu’est-ce que tu fais ? » Souffla-t-elle quand les mots lui revinrent enfin. Sa voix était un mélange de supplique et de peur pure, mais elle ne pouvait pas faire mieux. C’était déjà un miracle qu’elle se sente encore en capacité de parler avec toute la peur qui lui embrouillait l’esprit. « Doryan, s’il-te-plait ne fais pas ça… » Elle leva un regard brillant vers lui. Pour la première fois, quand elle regardait Doryan, elle ressentait une peur incontrôlable et c’était pire que tout. Elle déglutit difficilement. « Je t’en prie, baisse cette arme. »

Désormais, le monde de Soledad ne se résumait plus qu’à cette arme braquée droit sur elle. Elle ne voyait plus que ça, ses prunelles fixées désespérément sur le canon noir qui promettait à la fois la souffrance et la fin. L’espace d’un quart de seconde, elle se dit que c’était sûrement préférable à le voir sortir son téléphone pour appeler ses collègues du Blood Circle, mais elle songea qu’il n’était pas trop tard pour qu’il décide que sa place était dans une cellule à se faire torturer et non pas simplement morte. Peut-être même qu’il viendrait assister au spectacle, qu’il leur donnerait toutes les informations qu’il possédait sur elle, qu’il les mènerait jusqu’à son appartement. Jusqu’où allait-il aller ? Soledad était terrifiée à l’idée de le découvrir. Tout ça ne fit qu’accélérer encore davantage les battements paniqués de son cœur. Sentant le sol vaciller sous ses pieds, Soledad se força à prendre une grande inspiration. Tenter de se calmer était vain, mais c’était déjà ça. « Je… Je ne suis pas un danger. » Reprit-elle. Avec plus de difficultés qu’elle ne l’aurait pensé, la mexicaine se força à arracher son regard de l’arme qui la menaçait. Doryan la menaçait d’une arme. Par Merlin, cette idée la rendait malade. Elle remonta ses prunelles jusqu’au visage du moldu, chercha quelque chose auquel se raccrocher. « Je ne suis pas un danger, je te le promets… Jamais je ne ferai ça. » Répéta-t-elle d’une voix faible. Elle était désespérée et terrifiée et complètement perdue. « Je t’en prie, il faut que tu me croies… » Elle n’était pas un danger, mais lui, ce n’était pas son cas.


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Doryan Rosebury
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Cette soirée se révélait être un véritable cauchemar, un cauchemar dont il se souviendrait toute sa vie. Sa confiance en lui-même s'effilochait de seconde en seconde, abîmée par une Soledad qui était sur la défensive, s'arrêtant sur des détails, posant des questions sans forcément expliquer à Doryan ce qui l'intéressait dans ce qu'il disait. Elle arrivait à user sa patience, il ne comprenait rien à son comportement. Elle ne ressemblait en rien à la fille qu'il fréquentait habituellement, enfin si physiquement c'était la même, mais son comportement ça n'était pas le même et aucune des paroles qu'il pouvait prononcer ne la déridait. Il fallait qu'ils partent de ce lieu maudit pour essayer de reparler de tout ça calmement, sans que chacun ait peur qu'un sorcier déboule et ne le démolisse mais avant ça, il voulait récupérer un dossier, juste pour savoir s'il y avait un nom. Il ne saurait pas forcément quoi en faire mais au moins il aurait prouvé à Sol qu'elle pouvait se fier à lui, qu'il ne faisait pas tout ça pour rien.  Elle était loin de partager son état d'esprit, l'empêchant d'aller au bout de ses recherches. Pourquoi l'aurait il repoussé ? A la rigueur, sentant sa fébrilité, il avait plus envie de la prendre dans ses bras et de la rassurer en lui disant qu'ils allaient bientôt rentrer chez elle. Sauf qu'elle s'écarta, le regardant comme s'il était la pire ordure du monde. Déstabilisant, totalement déstabilisant, il la regardait sans comprendre, blessé dans son amour propre. Comment pouvait elle le regarder comme ça ? Comment pouvait elle s’écarter de la sorte, comme s'il était du genre à faire du mal à qui que ce soit, comme s'il était violent. Il était impuissant, la gorge nouée, ne comprenant pas les réactions de Soledad. Se pourrait-il qu'il y ait une substance dans l'air la rendant si négative envers lui ? Mais pourquoi lui ne sentait rien ? Forcément, il essayait de la comprendre, de faire les mêmes gestes qu'elle, puis, en comprenant que le problème venait du Blood Circle, essaya de se justifier, vainement, il était le même. Il voulait juste protéger la population des sorciers, ce n'est pas pour autant qu'il menaçait tout le monde, pas pour autant qu'il partageait chacune des valeurs du Blood Circle mais si c'était eux ou se laisser massacrer par des sorciers, il voulait vivre et il voulait que les gens qu'il aimait, voire même de parfait inconnus puissent vivre, construire leur vie sans avoir peur que demain tout s'arrête sous les lumières d'une baguette. En quoi ça faisait de lui quelqu'un de mauvais aux yeux de Soledad ? Il ne comprenait pas, sauf si elle faisait partie de cette caste et le seul moyen qu'il possédait pour connaître la vérité c'était ce tiroir.

Est ce qu'il n'aurait mieux pas valu ne rien savoir? Qu'elle profite qu'il lui tourne le dos, parce que trop de confiance envers elle, pour lui lancer un sortilège. Non, elle le laissa aller au bout, laissa le monde de Doryan s'effondrer sans faire le moindre mouvement, prononcer la moindre parole. Il n'eut le droit à aucune explication de la part de la personne qui avait quand même partagé sa vie durant des mois et c'était certainement le plus douloureux. Le sentiment de trahison était immense, la sensation de ne pas la connaître et cette terreur qui le gagnait. Il avait une sorcière dans son dos, comme si les sorciers étaient du genre à ne pas faire de coup bas. L'instinct de survie prit le dessus, il n'était pas un petit agneau sans défense, il savait se servir d’une arme à feu, il était venu avec une arme. Arme qu'il pointa sur Soledad une fois face à elle. Il était fébrile, il n'était pas préparé à ce que sa vie change si brutalement. Il avait été formé à bien des choses, savoir toucher de nombreuses parties du corps, quel endroit pour que la personne n'agonise pas pendant des heures, savoir monter et démonter une arme, charger son arme rapidement. Personne ne lui avait appris à viser quelqu'un qu'on apprécie. C'était certainement la chose la plus angoissante au monde, parce qu'elle ressemblait toujours à cette fille avec laquelle il plaisantait, cette fille qui, il y a pas deux minutes le faisait frissonner et se dire qu'il était prêt à l'embrasser et avec qui il avait hâte de rentrer passer la soirée. Cette fille n'était qu'une illusion destinée à le duper, il n’en revenait pas et pourtant, il l'avait déjà vécu cette impression que l'autre face à lui n'avait aucune raison de lui faire du mal et pourtant, lui en faisait. Comme il l'avait dit à Soledad quelques minutes avant, il y a des choses qu'il ne comprendrait jamais et là c'était le cas. La seule chose qu'il savait c'était que s'il était en vie c'est uniquement parce que Soledad avait été déstabilisée par le fait qu'il soit du Blood Circle, ça et le fait qu'il se cramponnait à son arme de toutes ses forces. Lorsqu'elle leva ses mains, il eut une pensée fugace, elle n'avait pas sa baguette, il ne risquait pas de mourir, pas tout de suite en tout cas. Elle le prenait pour un idiot par contre, alors oui il avait bien compris que les sorciers les considéraient comme des êtres inférieurs qui ne devaient pas être au courant que la magie existait, comme ça ils avaient le monopole, faisant le choix de ne pas partager leur savoir et de les laisser avoir des maladies, avoir des grands brûlés, sans jamais bouger le petit doigt pour les aider. Elle pensait quoi ? Qu'il ne savait pas lire ? Pas faire des liens entre elle et le ministère de la magie en lisant un papier... qu'est ce qu'il faisait, il sauvait sa vie. Pour autant bien sûr que ce n'était pas évident, ce regard épouvanté, une partie de lui voulait le faire disparaître, c'était ignoble comme sensation, celle de vouloir aider son prochain, peu importe qui était ce prochain. Il fut tenté de l'écouter et de baisser son arme, mais sa peur d'elle était trop présente, qu'est ce qui l'empêchait de le pulvériser derrière ? Il ne pouvait pas lui faire confiance, cette fille qui s'adressait à lui, il ne connaissait rien d'elle, il pensait la connaître mais elle se révélait être une inconnue pour lui.

Il était complètement perdu, ne savait pas quoi faire, n'arrivant pas à réfléchir à autre chose que le fait qu'elle avait joué avec lui. Il ne pouvait pas rester indéfiniment à la tenir en joue, il n’avait pas envie de lui faire le moindre mal, il voulait juste qu’elle s’en aille ou qu’elle le laisse partir… Il voulait pouvoir rentrer chez lui et … il n’avait aucune idée de ce qu’il voulait faire là-bas au juste, il voulait être ailleurs, loin d’elle, loin de sa baguette qui pouvait déclencher des feux et tuer en un instant. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il avait envie de la croire quand elle lui disait qu’elle n’était pas un danger, il avait envie de se souvenir des bons moments et de se dire qu’il n’avait pas été le seul à apprécier ces moments ensemble. Naïvement, ou tout simplement parce qu’il tenait à elle et qu’il voulait la croire, il commença par baisser son arme, millimètre par millimètre, le cœur battant intensément plus vite comme s’il se préparait à se faire entourlouper. Il y eut un bruit comme quelque chose qui claquait dans l’air à vitesse régulière, un son que Doryan ne parvint pas à identifier, les dernières minutes qui venaient de se dérouler, le fait qu’il soit une boule de nerf le fit réagir instantanément. Il se tourna vers le bruit, la pression à l’idée qu’il y ait un autre sorcier qui soit venu en renfort, son doigt appuya sur la détente, le bruit fut assourdissant. Le bruit ayant fait réagir Doryan n’était pas humain, un oiseau, un tout petit oiseau qui venait de manquer de se prendre une balle. Le stress, la peur, faisait réagir Doryan précipitamment. Qu’est ce qu’il fichait là cet oiseau ? Est-ce que c’était l’éclaireur ? Est-ce qu’il devait s’inquiéter de sa présence, est ce qu’il pouvait être plus inquiet en même temps ? Est-ce qu’un oiseau pouvait être un sorcier, il ne faisait pas le poids… incapable de considérer Soledad comme l’ennemi à abattre, il avait conscience qu’elle n’était pas son amie, qu’elle ne l’avait probablement jamais été mais ces mois ne s’effaçaient pas en un claquement de doigt. Lui, il ne savait pas comment agir, tout allait trop vite pour son esprit. Il savait comment agir pour combattre des feux, sauver des vies mais là il ignorait comment sauver la sienne.

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Soledad Velasquez
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Soledad n’aurait jamais imaginé que son monde s’effondre dans le plus grand des silences. Etait-ce qu’il se passait chaque fois qu’elle dévoilait à quelqu’un un futur funeste révélé par son tarot ? Jusqu’à présent elle ne s’était jamais posé la question, pourtant c’était quelque chose qui ne lui était pas étranger. Elle était presque habituée à bouleverser la vie des autres, nombreuses avaient été les fois où elle avait vu une ombre passer dans le regard de la personne qui était venue l’interroger. Mais cette fois, c’était elle qui se trouvait de l’autre côté du miroir, qui observa sa vie se craqueler devant ses yeux. Et étrangement, elle n’aurait pas pensé que cela se fasse sans un bruit. Pourtant ça lui était déjà arrivé à la mort de son père, mais à ce moment là elle avait été terrassée par le chagrin, pas envahie par la peur. C’était là la différence, ce qui rendait cette situation pire que tout. La peur venait tout étouffer, elle prenait toute la place, aussi bien dans cette pièce, dans l’espace qui la séparait de Doryan, que dans sa tête. Ou même dans son cœur. Soudainement, le monde de Soledad avait basculé sans le moindre bruit. Pas d’éclat, pas d’explosion, pas de tremblement de terre. Aucun signe avant-coureur qui aurait pu la pousser à se préparer à ce qu’elle allait vivre. Certains disaient que lorsque leur vie basculait, ils se sentaient ébranlés jusqu’au plus profond d’eux même, que c’était un coup de tonnerre, un tsunami, Soledad avait juste senti que tout lui échappait, que jamais elle ne pourrait revenir en arrière. Il avait suffi d’un contact, d’un geste qu’elle avait pourtant effectué un nombre incalculable de fois sans la moindre méfiance, qui au contraire témoignait de combien ils étaient proches. Mais cette fois, plus rien n’avait été pareil. Ce cercle, gravé juste derrière l’oreille de Doryan, Soledad ne pouvait plus l’ignorer et elle ne pourrait jamais l’oublier. Et alors qu’elle contemplait le moldu avec dans ses prunelles un mélange de peur et de douleur, elle sut que son monde ne serait plus jamais le même.

Comme si la situation n’était pas assez dramatique comme ça, Soledad vit le moment précis où Doryan vécu la même chose qu’elle. Elle aurait peut-être pu l’éviter, l’empêcher d’ouvrir le tiroir de son bureau d’une manière ou d’une autre, détourner son attention de nouveau, le pousser à fuir cet endroit. Mais elle n’en fit rien, pas parce que la volonté lui manquait mais parce qu’elle en était absolument incapable. Elle était figée d’horreur et de terreur, ses gestes et ses pensées immobilisés par ce qu’elle venait d’apprendre mais qui avait encore du mal à s’inscrire dans son esprit. Elle fut la spectatrice impuissante de l’exposition de son propre secret. La gorge serrée, le cœur plus douloureux encore, elle assista impuissante à l’effondrement du monde de Doryan. Elle vit l’instant précis où il comprit tout, ses gestes fébriles, ses épaules qui s’affaissèrent avant de se raidir, les feuilles qui lui échappèrent des mains et son volte-face si brutal qu’il la fit sursauter. Et puis elle la vit, la peur dans le regard de Doryan. Cette peur qui faisait certainement écho à celle qui avait envahi ses propres prunelles. Cette peur avec laquelle ils s’observaient dans un silence assourdissant. Le monde de Soledad était détruit mais apparemment ce n’était pas assez car il le lui parut un peu plus quand elle vit Doryan sortir une arme pour la pointer. Aussitôt, son souffle se bloqua dans sa gorge, son cœur s’emballa un peu plus dans sa poitrine. Comme anesthésiée, elle leva les mains pour montrer qu’elle n’était pas un danger, douloureusement consciente que prendre sa baguette signifierait signer son arrêt de mort. Au moindre geste, Doryan lui tirerait dessus. Cette pensée la heurta avec la force destructrice d’un ouragan. Ce n’était pas possible, ce n’était pas en train d’arriver. Jamais Soledad n’avait ressenti ça, ce mélange de peur, de chagrin et de désespoir. Elle avait connu bien des tourments mais jamais d’aussi fort, d’aussi brutal.

Le regard braqué sur le canon de l’arme, la mexicaine se retrouvait incapable de bouger, incapable de regarder autre chose que cette arme qui cristallisait toute sa peur. Un instant, elle eut l’impression que son esprit se déconnectait totalement, que ce n’était pas la réalité. Elle se trouva spectatrice de la scène, parce qu’elle ne savait pas comment gérer autrement, parce qu’elle ne pouvait pas l’accepter. Parce que ça ne pouvait pas réellement être en train d’arriver. Cet homme qui pointait une arme droit sur elle, qui la menaçait de mort, lui promettait la mort, ce n’était pas Doryan, ce n’était pas possible. Doryan était celui qui la faisait rire, celui qui la faisait râler avec ses bêtises et rougir avec ses provocations. Il était celui qui la faisait frissonner lorsqu’il promenait ses doigts sur sa peau et perdre la tête de ses baisers. Doryan était celui qui faisait battre son cœur un peu plus vite, un peu plus fort. Pas s’engourdir de terreur. Et pourtant les secondes défilaient et rien ne changeait. Elle ne se réveilla pas de ce cauchemar qu’elle était en train de vivre. Elle ne rouvrit pas les yeux pour trouver Doryan encore endormit à ses côtés, d’ailleurs cela n’arriverait plus jamais. Cette pensée vint ajouter un poids supplémentaire à son chagrin. Ca la frappa, c’était réel. Tout ça était réellement en train de se passer, le Blood Circle, Doryan, l’arme… C’était réel et elle ne pouvait rien faire pour se protéger. Plantée là, le cœur en vrac et la terreur au ventre, Soledad était incapable de faire ce qu’il fallait pour sauver sa peau. Elle tremblait de tous ses membres, mais ne parvenait pas à prendre la moindre décision. Parce que tout cela n’avait aucun sens. Imaginer Doryan se saisir de son téléphone pour appeler ses collègues du Blood Circle lui était insupportable. Les aiderait-il à l’enfermer, la regarderait-il se faire torturer ? Il connaissait tant de choses sur elle et ses proches, il ne lui serait pas bien compliqué de deviner qu’elle était entourée de sorciers et d’avertir le Blood Circle. Par sa faute, elle avait mis tous ses proches en danger. Jusqu’où Doryan irait-il ? Soledad craignait de le découvrir.

Lorsqu’elle réussi de nouveau à parler, Soledad s’efforça de faire entendre raison au moldu. Elle n’était pas un danger, elle ne l’avait jamais été et ne le serait jamais. C’était une entreprise vouée à l’échec, elle le savait déjà, mais elle devait essayer, elle devait tenter de se défendre, de lui rappeler que tous ces mois qu’ils avaient passé ensemble n’avait pas été pour de faux. Que ça avait été ça leur réalité. Même si elle avait éclaté sous leurs yeux. S’imaginer sortir sa baguette lui était insupportable, alors elle s’efforça de parler, de forcer les mots à sortir de sa gorge douloureuse, de lâcher le canon de l’arme du regard pour poser ses prunelles sur Doryan. D’ignorer l’appréhension qui la rongeait et menaçait de la submerger tout entière. L’espace d’une seconde, Soledad crut avoir réussi, elle crut voir Doryan commencer à baisser son arme. Un bref instant, elle crut qu’elle allait pouvoir recommencer à respirer. Elle avait tort. Il y eut un bruit, un bruit qu’elle connaissait par cœur, auquel elle était tant habituée qu’elle n’y prêtait même plus attention. Ce qui n’était pas le cas de Doryan. Lorsque la silhouette de son hibou franchi à toute vitesse le rideau qui séparait la pièce du Witches Bazaar sorcier, Soledad comprit que la catastrophe était inévitable. « Non ! » S’écria-t-elle en voyant du coin de l’œil Doryan bouger. Trop tard. La déflagration brisa le silence, pire encore qu’un coup de tonnerre. Dans un geste parfaitement inutile, Soledad mit sa tête entre ses mains, ce qui n’empêcha pas le bruit de lui vriller les tympans. En proie à la plus pure terreur, elle sentit son cœur s’arrêter dans sa poitrine. Quand elle rouvrit les yeux, ce ne fut pas pour découvrir le corps de son animal de compagnie par terre, seulement quelques plumes. Elle posa un regard affolé partout. « Samba ! » Bien en vie, le minuscule hibou voletait près du plafond, manifestement à la recherche d’une issue.

Rendu fou de panique par le bruit, Samba se dirigea vers la seule présence connue de la pièce. Maladroitement, il fonça droit sur la poitrine de Soledad qui le réceptionna avec difficulté. L’oiseau se débattit un instant dans ses bras avant qu’elle ne parvienne à le calmer. Soledad releva des prunelles agrandit par la peur sur Doryan. « Ce n’est qu’un oiseau ! C’est juste un oiseau, il est inoffensif… » Elle serra un peu plus Samba contre elle. Comme si ça pouvait changer quoi que ce soit. Frappée de stupeur, elle ne parvenait pas à prendre pleinement conscience de ce qu’il venait de se passer. Doryan venait de tirer. Volontairement. Il en était capable, il l’avait vraiment fait et la prochaine fois rien ne garantissait que la balle ne lui serait pas réservée. Sans lâcher le moldu du regard, la mexicaine passa une main tremblante sur son hibou pour s’assurer qu’il n’y avait aucune trace de sang. « Estás bien, estás bien… » lui murmura-t-elle d’une voix étranglée. Il avait l’air du moins, il aurait juste à se remettre de sa frayeur. Elle ne pouvait pas en dire autant d’elle-même, le bruit de la déflagration ne cessait de résonner à ses oreilles, l’image de Doryan appuyant sur la détente s’imposait en boucle dans son esprit. Elle avait le cœur au bord des lèvres et les yeux agrandis de peur. Ce n’était pas le Doryan qu’elle connaissait, ce n’était pas celui avec qui elle avait passé tant de temps, pour qui elle avait tant d’affection. C’était un inconnu, les yeux remplis de crainte mais son arme braquée sur elle, les mains capables d’appuyer sur la détente. C’était un inconnu qui était parfaitement prêt à lui faire du mal. C’était un membre du Blood Circle, et elle était une sorcière. Elle était celle qu’il devait éliminer et peut-être que bientôt, il allait s’y appliquer.

Soledad ne pouvait pas rester là, elle le savait. Sa conscience lui hurlait de prendre la fuite, mais sa raison lui murmurait que ce serait la pire des idées. Faire un mouvement brusque quand on était visé par une arme était rarement une bonne idée. Doryan venait de lui faire une démonstration, il était capable de tirer, il l’avait déjà fait et il recommencerait. Au moindre geste trop vif de sa part, Soledad savait qu’elle le regretterait. Alors elle resta plantée là, pâle comme la mort et tremblant de tout son corps, elle contempla celui qu’elle appelait son amoureux la menacer. Il lui semblait qu’elle ne pourrait rien faire, rien dire, qui serait assez pour la sauver, pourtant elle devait essayer. « Il ne te fera rien… Et moi non plus. » Souffla-t-elle d’une voix hachée. Est-ce qu’il allait la croire ? Où étaient tous ces mois qu’ils avaient passé ensemble ? Sûrement étouffé par la peur qu’il ressentait à son égard et dont l’inverse était également vrai. Comment pouvait-elle espérer qu’il la crois, qu’il l’épargne quand elle-même tremblait de terreur face à lui ? Plus rien n’avait le moindre sens. « Laisse-moi partir… » Reprit-elle d’une voix suppliante. Soledad se fichait bien d’en être réduite à le supplier, si c’était à ça qu’elle devait s’abaisser pour sauver sa vie alors qu’il en soit ainsi. Elle secoua la tête, les yeux embués par des larmes de terreur. « S’il te plait. » Elle se tût, suspendue aux lèvres de Doryan, au canon de son arme, se demandant confusément lequel ferait tomber la sentence. S’il refusait, elle savait que ce serait la fin.


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Doryan Rosebury
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Dim 5 Mar - 22:11
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Alors c’était ça le conflit contre les sorciers ? Doryan ne l’avait peut-être pas pris assez au sérieux, il avait eu beau savoir que les sorciers étaient dangereux, qu’ils ne voulaient pas partager leur monde avec les moldus, pas plus que leur savoir, inconsciemment il s’était dit que ce serait chacun son monde. Les seuls moments où ils se rencontraient finalement, c’était lors des batailles où chacun essayait d’écraser l’autre mais le reste du temps, excepté des raids éclairs, il ne se passait pas grand-chose. Il comprenait qu’il était totalement à côté de la plaque. Il était resté le même, les leçons rentraient, certes, mais brutalement. Ils étaient capable de rentrer dans leur vie, hallucinant de voir à quel point la mascarade pouvait aller loin, très loin et pouvait durer très longtemps. L’humiliation était totale parce que c’était lui l’imbécile qui avait décidé de venir l’aider à mettre des planches en bois, lui qui avait envoyé le premier message et avait cherché à la revoir et lui qui lui avait demandé d’être son amoureuse. Ah elle avait dû bien se marrer en le voyant s’embourber tout seul dans les ennuis. Elle n’avait pas eu à faire grand-chose, juste attendre, et il lui ouvrait une à une toutes les portes, du grand art, le champion de la naïveté. Heureusement qu’il était venu seul, qu’il s’était pas dit qu’il fallait toujours avoir un acolyte, il aurait été du côté de Soledad parce que trop attaché à elle pour s’imaginer qu’elle puisse être une sorcière… il serait passé pour un traître, merveilleux.

Et d’ailleurs, n’était pas ce qu’il était ? Il ne lui tirait pas dessus. La fille s’était foutue de sa tronche pendant plus d’un an et il était incapable de tirer, se contentant d’essayer de survivre. Un plan de merde qui vola en éclat à la seconde où il y eut un bruit. Il réagit cette fois, ah il faut croire que tous les sorciers n’étaient pas Soledad et qu’autant elle, il était dans l’incapacité de lui tirer dessus, autant le sorcier agressif qui venait par derrière, oui il pouvait le dégommer. Le sorcier en question était un petit animal qui manqua de se prendre une balle. Oh Doryan aurait pu prétendre qu’en voyant que c’était un hibou, il avait fait dévier le coup, la vérité était tout autre, il n’avait pas visé au bon endroit, s’attendant à un sorcier, il avait visé, à quelques détails près le ventre. Une chance que le hibou soit plus haut parce qu’à part une plume ou deux, il ne perdit pas grand-chose. Doryan était complètement perdu. Il essayait de comprendre ce qui lui arrivait, il se tournait vers Soledad qui avait l’air de connaître l’oiseau, ou plutôt l’oiseau semblait la connaître. Ah, il avait un nom même, un nom d’oiseau donc pas un sorcier qui se transformait en oiseau, une bonne nouvelle même si du coup ça voulait dire qu’il avait failli tuer un oiseau. En prime, voilà que Soledad l’enguirlandait, oui ça va ! Il n’avait pas fait exprès non plus ! Il ouvrit la bouche pour se défendre, pour lui dire qu’il n’avait pas voulu s’en prendre à son oiseau, oiseau dont il découvrait l’existence d’ailleurs. Il ferma néanmoins la bouche sans avoir prononcé le moindre son, quelle importance.  Il était évident que toutes les paroles qu’il avait pu dire tous ces mois, elle n’en avait eu que faire, ne déviant jamais de son idée que les moldus c’était de la merde, ni plus, ni moins. Même un oiseau, il n’avait pas le droit de le rencontrer, pour un peu qu’il lui refile des maladies de moldus, certainement.

Lorsqu’elle reprit la parole, ce fut pour lui dire que l’oiseau ne lui ferait rien et elle non plus. Alors c’est fou mais dans les deux cas, il se disait que la seule raison pour laquelle, elle ne demandait pas à son oiseau de lui crever les yeux ou qu’elle ne lui jetait pas de sortilège pour le brûler, c’est parce qu’il avait sortit son arme, qu’il y avait eu qu’une balle de tirée, donc que le chargeur était encore bien remplie et qu’elle ne risquerait pas sa peau. Probablement même qu’elle savait pertinemment qu’il était dans l’incapacité de lui tirer dessus, que tout se mélangeait dans la tête de Doryan et qu’il n’arrivait pas à différencier cette fille qu’il avait en face de lui, de celle qu’il avait côtoyé sans jamais se lasser de sa présence, de son rire, d’elle tout simplement. Ou peut-être que non, elle ne s’en doutait pas vu le ton employé pour lui demander de partir. C’était pire que tout, elle croyait vraiment que sous prétexte qu’il était moldu, sa cervelle était celle d’un poisson rouge et qu’il pouvait effacer tout en une fraction de secondes ? C’était loin, très loin d’être le cas, c’était même tout le problème, il aurait aimé être capable de tout oublier en un claquement de doigt et de pouvoir aider la cause du Blood Circle et agir pour éliminer un ennemi. Sauf que non, ça ne marchait pas comme ça, non il ne pouvait pas lui nuire et pire encore, il s’en voulait d’avoir failli faire mal à un oiseau. C’était du grand n’importe quoi, il était celui qu’on trahissait, celui qu’on humiliait et pourtant c’était lui qui culpabilisait et qui aurait voulu jeter un coup d’œil à l’oiseau, juste pour vérifier qu’il allait bien. Sauf qu’il savait très bien que même s’il lui avait demandé, elle aurait tout nettement refusé, un sale moldu toucher son oiseau, et puis quoi encore ? Non, s’il ouvrit la bouche, ce fut pour répondre à Soledad qu’elle pouvait y aller, sauf qu’aucun son ne parvint à sortir, sa gorge était bien trop serrée et le choc trop grand. Puisqu’il n’arrivait pas à le dire, il allait lui montrer. Même s’il était mort de trouille à l’idée de ce qu’il allait advenir de lui, de ses proches, de sa chienne – qui était quand même la chienne d’un sale moldu – il était incapable d’aller au bout, lentement il baissa son arme. De toute façon, qu’est ce qu’il pouvait faire d’autres ? Elle pouvait y aller, de toute façon, elle savait où il habitait, il ne lui avait rien caché de sa vie, elle pouvait débouler dans une heure et tout faire cramer. Elle pouvait continuer à faire ce qu’elle savait faire de mieux, attendre, le rendre fou et quand elle en aurait marre de jouer, se débarrasser de son jouet. Le jouet il était un peu foutu de toute façon, il ne fonctionnait plus très bien en cet instant, se contentant de regarder Soledad, sous le choc de la révélation la plus ignoble de sa vie. Qu’est-ce qu’il s’était montré stupide, il n’en revenait pas.
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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lun 6 Mar - 21:59




Bravo tu as gagné, et moi j'ai tout perdu
Soledad ☽ ☾ Doryan ♥



Il avait tiré. Il avait tiré et Soledad ne voyait plus que ça, ne pensait plus qu’à ça. Sûrement que cette pensée ne cesserait de lui revenir pour le reste de sa vie. Doryan en avait été capable, il avait levé son arme et il avait tiré. Il y avait un trou dans le mur, une trace de balle qui ne pourrait jamais réellement disparaitre. Oh, il serait facile de l’effacer du mur, avec ou sans magie d’ailleurs, mais certainement pas de l’esprit de Soledad. La déflagration était encore là, elle remplissait tout l’espace, remplaçait le silence angoissant de la pièce, elle tournait en boucle dans l’esprit de la mexicaine et ça aussi elle doutait de pouvoir s’en débarrasser un jour. Une part d’elle ne parvenait pas à y croire. Tandis qu’une autre se demandait à quoi elle s’était attendue exactement. Doryan était un membre du Blood Circle, elle était une sorcière. Elle était l’ennemi à abattre. C’était ça la réalité, si douloureuse, si terrible soit-elle. Tout ça, Soledad ne pourrait certainement jamais l’oublier. Tous ces instants. L’appréhension qu’elle avait ressenti en découvrant Doryan dans son espace de travail, l’horreur de comprendre qu’il faisait partie du Blood Circle, la peur panique de le voir braquer une arme sur elle, la terreur de le voir tirer. Tout ça s’était gravé en elle et jamais elle ne pourrait s’en débarrasser. Elle allait devoir vivre avec. Brièvement, elle manqua d’avoir un rire hystérique à cette pensée. Vivre avec, ça c’était seulement si Doryan acceptait de ne pas la tuer, là et maintenant. S’il choisissait de ne pas appeler ses camarades du Cercle pour l’emmener Merlin seul savait où pour y subir des atrocités auxquelles elle ne voulait pas penser. Tout ça c’était seulement si elle avait de la chance et en cet instant elle doutait que la chance soit de son côté.

Alors Soledad restait plantée là, figée comme une idiote, incapable de se défendre mais aussi d’ôter son regard du canon de l’arme. Elle ne pouvait rien faire, même pas aligner deux pensées cohérentes. Elle restait là, son hibou serré contre sa poitrine pour éviter que Doryan ne lui fasse du mal. Comme si ça changerait quelque chose. Au moins s’il souhaitait se débarrasser de l’animal, il allait devoir lui tirer dessus aussi. Quoi que, ça ne le dérangerait sûrement pas. Dans un bref éclat de clarté, Soledad comprit que ses nerfs étaient à deux doigts de la lâcher, qu’elle n’allait pas pouvoir tenir bien longtemps sous cette tension qui l’empêchait de respirer. Ses pensées s’embrouillaient dans sa tête sans qu’elle parvienne à s’y accrocher, elle tremblait de tout son corps et se sentait étrangement engourdie. Elle avait l’impression de regarder la scène de l’extérieur tout en étant douloureusement consciente qu’elle vivait peut-être ses derniers instants. Jamais elle n’avait ressenti un tel mélange d’émotions, toutes plus destructrices les unes que les autres. Elle avait peur, elle avait mal et elle était perdue, complètement. Elle ne parvenait pas à croire que le Doryan, qui lui faisait face et la tenait en joue était celui qu’elle avait côtoyé pendant des mois. C’était une réalité que son esprit n’acceptait pas. Ce n’était pas possible, c’était deux images totalement contradictoires, qui ne voulaient pas s’apposer. Rien n’allait. Le Doryan qu’elle connaissait ne pouvait pas faire ça. Et pourtant, elle avait beau le désirer de tout son cœur, c’était la réalité et rien ne changerait cela. Elle pourrait le souhaiter autant qu’elle le voudrait, être prête à tout donner, tout sacrifier, ça ne changerait rien. Cette peur qu’elle ressentait, cette terreur même, qui la rongeait petit à petit, c’était lui qui la causait et rien au monde ne pourrait arranger ça.

Il ne disait rien, c’était peut-être ça le pire. Elle voyait l’éclat apeuré dans ses prunelles, un éclat qu’elle n’avait jamais vu auparavant, une image en miroir à ses propres prunelles. Mais il ne disait rien, il était parfaitement en capacité de réagir, elle venait d’en avoir la preuve, mais pas un seul mot ne sortait de sa bouche. Exactement ce qu’il fallait pour alimenter un peu plus les angoisses de la mexicaine. Pourquoi est-ce qu’il ne disait plus rien ? Parce qu’il était sous le choc ? Parce qu’il se préparait à l’inévitable ? Parce qu’il hésitait encore sur le sort qu’il lui réservait ? Ce n’était pas les options qui manquaient mais elles étaient toutes plus terribles les unes que les autres. Soledad avait beau s’interdire d’y penser, elle ne faisait que ça. Parce qu’il n’y avait que ça à faire. Imaginer le pire parce que c’était certainement ce qui l’attendait. Elle n’aurait jamais cru cela possible, mais en cet instant elle avait peur de Doryan. Et encore plus des décisions qu’il pouvait prendre. Une peur viscérale qui lui collait à la peau, dans laquelle elle s’étouffait totalement, dont elle ne pouvait rien faire pour sortir. Au final tout ce qu’elle pouvait faire c’était supplier et espérer. Espérer quoi au juste ? Un bref moment de clémence ? De pitié ? Soledad aurait voulu qu’il se souvienne de tous ces mois qu’ils avaient passés ensemble, de ces instants où ils avaient été heureux juste tous les deux, de leur complicité et de leurs discussion. Elle aurait aimé lui dire que c’était ça qui avait été réel, que c’était de tout ça dont il devait se rappeler, tenter de se raccrocher, pas ce face à face terrifiant. Mais elle en était incapable. Parce que la vérité c’était qu’elle-même n’arrivait plus à s’y raccrocher, parce que ce n’était plus assez pour faire taire la peur. Parce qu’elle ne savait plus, qu’elle n’avait plus rien se retenir pour ne pas sombrer.

Plus rien n’avait de sens. Même lorsqu’après ce qui lui parut une éternité, Doryan baissa son arme, Soledad mit de longues secondes à comprendre. Le souffle court, le cœur affolé, elle le regarda, complètement paumée. Ses prunelles passèrent plusieurs fois du canon de l’arme désormais dirigé vers le sol au visage de Doryan. Elle y lu une douleur qui lui fit terriblement mal, qui rivalisait aisément avec la sienne. Elle aurait cru qu’elle se sentirait soulagée qu’il la laisse partir, mais ce n’était absolument pas le cas. Tout ce qu’elle ressentait c’était un froid profond qui venait du fond de son être, alimenté par l’incompréhension, la peur et la douleur. Lentement, elle commença à reculer vers le rideau qui séparait les deux parties de sa boutique. Un dernier éclat de lucidité empêcha Soledad de tourner le dos au moldu. Elle garda son regard braqué sur lui, terrifiée à l’idée qu’il change d’avis et ne décide de l’abattre froidement. Mais il ne bougea pas alors elle continua ce qui lui semblait être un véritable chemin de croix. Quand enfin elle atteignit le lourd rideau qu’il lui suffisait de franchir pour se mettre en sécurité, elle ralentit juste l’espace d’une seconde. Elle fut frappée par la réalisation que désormais plus rien ne serait plus pareil. Que le bonheur qu’elle avait connu aux côtés de Doryan, il ne lui appartenait plus, elle ne le ressentirait plus jamais. Que si elle allait vivre, ce serait désormais avec angoisse et regrets. Elle ignorait de quoi demain serait fait et elle n'avait aucune envie de le découvrir parce qu’elle savait que ça ne pourrait être que douloureux. Une dernière fois elle leva ses prunelles apeurées vers Doryan et souffla d’une voix blanche « Je suis désolée… » Il ne la croirait pas. A sa place, elle non plus elle ne le croirait pas, mais il fallait qu’elle le dise. Elle ne pouvait pas partir sans rien dire, même si le silence qu’il lui imposait était pire que tout.

Sans ajouter un mot de plus, Soledad franchit le rideau. Lorsqu’elle quitta la pièce, il n’y eut pas de claquement de porte en guise de point final, juste le froissement d’un tissu derrière lequel Doryan ne découvrirait qu’un mur vide. Une fois en sécurité de l’autre côté, Soledad lâcha enfin Samba qui s’envola aussitôt pour aller se réfugier dans un coin sombre de la boutique. Debout au milieu du Witches Bazaar, la mexicaine tenta de prendre une grande inspiration mais réalisa rapidement qu’elle en était incapable. Le sentiment de terreur qu’elle retenait depuis de longues minutes enfla brutalement, lui coupant le souffle. Ses jambes la lâchèrent et elle s’effondra sur le sol de sa boutique, incapable de faire le moindre geste pour se retenir ou amortir la chute. Enfin les sanglots qu’elle s’était efforcée de maîtriser face à Doryan prirent le dessus et elle resta là, à même le sol, à pleurer toute sa peine et sa terreur. A pleurer sur tout ce qu’elle venait de perdre. Aujourd’hui, Soledad découvrait qu’un monde qui s’effondrait, ça se faisait en silence, mais qu’un cœur qui se brisait ça en faisait du bruit.
En janvier dernier, Doryan lui avait promis qu’il ne lui briserait pas le cœur. Il lui avait fallu moins de trois mois pour devenir un menteur.

CODAGE PAR AMATIS




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