Eye of the Tiger ft Adèle

Date d'inscription : 23/11/2022

Eye of the Tiger

• Race, life's a race • And I am gonna win • yes, I am gonna win •
• And I'll light the fuse and I'll never lose •
• And I choose to survive whatever it takes •
• You won't pull ahead I'll keep up the pace •
• And I'll reveal my strength to the whole human race •

☾☾ Zone industrielle londonienne - mois d'août - soirée

Aodhan observait le plafond de verre à quelques mètres au-dessus de lui. Même si les carreaux étaient sales, la vue sur les nuages en ce jour pluvieux était plutôt chouette. La pluie, le vent, le froid et l’humidité… l’irlandais avait grandi avec cette météo capricieuse et peu clémente et c’était sans doute pour ça qu’il appréciait tant regarder les nuages occulter le ciel et la lumière du soleil. Toute cette puissance qui n’obéissait à rien ni personne qu’à ses propres lois le fascinait… Cela lui rappelait ses origines, son pays, sa maison, l’IRA et ses membres et leur indocilité, ce trait qu’il avait gardé, marqué au fer rouge dans sa chair… cela semblait être une autre vie à présent. Il n’avait plus de nouvelle de l’organisation. Savaient-ils que lui et Saoirse existaient encore ? Ou bien les avaient-ils tout simplement oubliés après la mort de leur parrain…

Lentement, il porta la cigarette à sa bouche avant de prendre une profonde aspiration, ses poumons s’emplissant de la fumée acre qui distilla une douce brûlure dans sa poitrine. Dans un silence contemplatif, il patientait, allongé au centre d’un ring qui se trouvait lui-même au centre d’une ancienne salle de sport semblant abandonnée depuis des années. Le tapis du ring était un peu abîmé et certaines cordes pendaient. Sur les côtés de la salle, les quelques bancs en bois tenaient encore sur leurs pieds et quelques matériels de sport avaient été abandonnés comme des gants déchirés, des serviettes sales… Aodhan avait réparé le sac de frappe qui avait été éventré et l’avait de nouveau suspendu au plafond par une longue chaîne pour pouvoir s’en servir. Il avait aussi bidouillé l’électricité pour avoir de la lumière et cette dernière pendait par des suspensions d’acier noir vieilles et tellement pourries qu’elles se mettaient parfois à déconner en clignotant pendant des heures. Franchement déconseillé aux épileptiques ! Au plafond, derrière les larges barres d’acier noirci qui formaient l’ossature du bâtiment, une large verrière donnait sur le ciel. Cette déco un peu industrielle grunge lui plaisait et donnait un indéniable cachet à cet endroit -selon ses critères. Bon, l’odeur était pas top… un mélange de moisi et de pieds -et maintenant de cigarette-, il fallait avouer que c’était pas très vendeur.

Un peu plus loin on y trouvait les douches et c’était pas franchement ragoûtant, même pour lui qui était habitué à la rudesse et la précarité. Les carreaux étaient cassés, certains lavabos étaient par terre, éventrés par… on ne sait quoi et certaines bestioles genre cafards et souris trouvaient l’endroit cool, visiblement. Il préférait nettement se doucher chez lui après ses entraînements mais l’eau froide arrivait toujours. Bref ce lieu était franchement dégueu et un peu flippant mais il aimait venir là, se vider la tête et s’entraîner sans avoir personne dans les pattes.
L’irlandais avait donné rendez-vous à une fille dans cet endroit. Oui, une fille. Mais il n’était pas question de séduction ou même de plan cul douteux. Il avait accepté de filer un coup de main à Adèle de-il-savait-plus-quoi pour lui apprendre à se défendre. Lors d’un passage à Sainte Mangouste pour visiter un pote qui avait pris un très mauvais coup à l’entraînement de Quidditch, il s’était retrouvé dans une situation inattendue. Alors qu’il s’apprêtait à partir, il avait croisé un mec qui s’en prenait à une petite interne qu’il connaissait de vue. Il n’avait jamais parlé avec elle, juste croisé tout au plus. Elle ne lui avait jamais inspiré grand-chose. Adèle avait l’air coincée, bourrée d’orgueil, l’attitude d’une petite fifille à papa qui avait juste à ouvrir la bouche pour obtenir tout ce qu’elle voulait. Voilà sa première impression. Alors quand ce mec se montra vindicatif envers elle, il n’avait pas eu l’intention d’intervenir. Les hommes de la sécurité étaient là pour ça non ? Mais le ton est vite monté et aucun sorcier ne s’était pointé pour gérer ce type qui avait violemment attrapé Adèle à la gorge. A cet instant il n’avait pas même réfléchi et s’était rué sur l’agresseur. Bien sûr, l’étudiant en Protection Magique aurait pu utiliser un sortilège pour l’empêcher de nuire mais l’individu en question bougeait beaucoup et sa proximité avec Adèle rendait l’opération plus risquée. A la magie il préférait le contact. Le corps à corps… il n’y avait que ça de vrai. Aucun facteur chance. Tout était question de maîtrise et la pratique était tellement jouissive...

Un simple coup de pied à l’arrière du genou l’avait désarçonné, pris de surprise et fait lâcher sa prise sur la jeune femme, lui faisant mettre un genou à terre. Là, il avait attrapé son poignet, l’avait renversé à l’intérieur pour le faire basculer à l’avant avec une facilité déconcertante, lui collant le nez au sol. Le bras tendu à l’arrière par le Gryffondor, l’autre avait poussé un cri de douleur mais s’était retrouvé complètement impuissant et incapable de bouger d’un pouce. Inclinant sa tête, le nez retroussé de mépris, Dhan avait resserré son emprise un peu davantage, arrachant au petit enfoiré un cri de douleur et aussi quelques suppliques qui n’avaient pas fait écho. Le Gryffondor versait peu dans l’indulgence et la patience et s’en prendre à une personne sans défense avait le don d’attiser son dédain. Les sorciers en charge de la sécurité avaient fini par débouler avant de prendre le relais, libérant le jeune sorcier et sa victime manifestement soulagée… c’est là qu’Adèle l’avait interpelé. Elle voulait apprendre à faire « ça ». C’était bien la première fois qu’on la lui faisait celle-là… Pourquoi venait-elle lui demander à lui ? Cette fille devait avoir les moyens de se payer des cours particuliers avec le maître de son choix… non ? Et lui n’en était pas un… Aodhan l’avait tout simplement ignorée mais cette nana était pugnace et finalement... il changea d’avis et accepta, ne serait-ce que par plaisir de la voir pleurnicher -et pourquoi pas le supplier- avant de renoncer. Car la motivation de la jeune femme allait être mise à rude épreuve sans délais. Déjà, elle allait devoir s’aventurer dans un quartier industriel moldu à l’écart de la ville et de ses bruits rassurants. Ensuite viendrait l’épreuve de la salle en elle-même -odeurs et compagnie, c’est pas donné à tout le monde- et enfin l’entraînement. Bien des barrages pour une fille comme elle... du moins le pensait-il.

Franchement, il doutait qu’elle passe la première épreuve et pourtant… il entendit un grincement, celle de la poignée de la lourde porte de métal qui menait dans le couloir afférant à la salle. Le Gryffondor se redressa avant de se relever pour aller s’accouder à l’une des lourdes cordes encore tendues, sa cigarette tenant entre son index et son majeur, lui faisant face alors qu’elle arrivait dans cette antre lugubre. Il portait un débardeur noir qui découvrait ses bras et ses épaules musclés endurcies par les heures journalières de sport qu’il pratiquait sans modération, un pantalon de jogging simple resserré à ses chevilles et ses cheveux étaient ramenés en arrière. D’un claquement de doigts, il éjecta sa clope dont les braises brillèrent avant de se consommer entièrement, ne laissant trace d’aucun mégot. Un petit sortilège lui permettait de se débarrasser de ce genre de résidu indésirable.

_ ... Je t’avoue que je m’attendais à être seul ce soir... Un rictus étendait ses lèvres tandis qu’il tapota le poteau du ring pour inviter la Serpentard à y monter.

Lorsqu’Adèle le rejoignit, il souleva la corde pour faciliter son passage, bien qu’il se rendit compte qu'une silhouette comme la sienne pouvait s’y faufiler sans mal. Lorsqu’elle se posta devant lui, l’irlandais inclina sa tête et la détailla des yeux. Même s’il était peu chaleureux, cette fille l’intriguait. Bientôt, il saurait ce qu’elle avait dans le ventre et cette nouvelle expérience se révèlerait peut-être divertissante. Qu’est-ce qu’il y gagnerait ? Il n’avait pas encore déterminé la contrepartie de ce service et n'avait pas demandé d'argent… Il verrait bien en temps voulu et n’était pas pressé.

_ T’es prête ? Lorsque la Serpentard répondit, il baissa le menton et planta son regard cérulé dans le sien. On va pas s’attarder sur le blabla. On va faire au plus simple, je vais t’apprendre des techniques qui ne demandent pas une force particulière mais qu’il va falloir qu’on travaille jusqu’à ce que ça devienne naturel pour toi. Il fit une pause et leva ses doigts devant elle : l'index, le majeur et l'annulaire. Trois concepts : la rapidité, tu vises le chemin le plus court. L’efficacité, tu vises les points sensibles. La maîtrise de soi, c'est toi qui gère le combat. Il marqua une nouvelle pause en ancrant son regard dans celui de la jeune médicomage en herbe pour s’assurer qu’elle comprenait parfaitement de quoi il parlait. On va pas se faire chier à rendre ça beau d’accord ? Oublie le style Black Widow dans les Avengers. Le mec à l’hosto était pas là pour te défier dans un cadre légal avec des arbitres autour mais pour te faire du mal, voire te tuer. On emmerde les règles sportives, on emmerde le fair-play. Tous les coups sont permis. Et ça sera pas des techniques à utiliser sur tes potes… Son regard se fronça sur elle avec la sévérité d'un professeur sur son élève... avant qu’un rictus espiègle n’étende ses lippes. Sauf si tu penses qu’ils le méritent vraiment… Cette fois, il l'observa plus attentivement encore, ses yeux bleus s'aiguisant. Il n'est pas exclu que tu aies mal à un moment ou un autre… il inclina la tête en fermant ses yeux deux brèves secondes. Mais je m'appliquerai à ne pas le faire exprès… dit il en affichant un sourire provocateur et acéré à son encontre. Difficile de dire si c'était là un trait d'humour. Tu devras m'écouter et faire ce que je te dirai sans rechigner ou on arrêtera tout. Est-ce que c’est bien clair pour toi ?

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Eye of the tiger

— Aodhan & Adèle

Le sens de l’esthétique et de la mode était un talent qu’on pouvait sans hésiter reconnaître chez Adèle. Beaucoup pensait que c’était là un talent inutile et futile. Pourtant force était de reconnaître qu’on apportait beaucoup plus d’attention et d’intérêt à une personne bien vêtue et dégageant une certaine classe qu’au dernier des négligés. Habitude d’éducation qu’elle avait gardé jeune adulte. Comme quoi, tout n’était pas à jeter dans l’éducation de sa famille sang-pur. Oui Adèle maîtrisait l’importance des apparences à la perfection et même si son budget ne suivait plus autant qu’avant son émancipation, elle continuait à soigner ses tenues avec application. Son dressing restait bien fourni et plutôt enviable. Il ne manquait qu’une seule pièce dans celui-ci. Le genre de tenue qu’Adèle n’avait jamais eu besoin de posséder. Non, elle ne parlait pas d’une combinaison pilou à l’effigie d’une licorne arc-en-ciel, mais ne cherchez pas, ça non plus elle n’avait pas dans ses affaires. Non, non la blonde ne possédait tout simplement pas de tenue de sport. Bah à quoi lui servirait une tenue de sport, puisqu’elle estimait qu’elle faisait son exercice quotidien avec les escaliers de Poudlard. Que ferait-elle d’une tenue de sport, quand en parcourant cent mètres à petites foulées, elle se plaignait déjà de perdre ses poumons ? C’est bien simple, elle s’était même inventé une allergie à l’exercice physique pour ne plus avoir à le prendre comme bonne résolution de nouvelle année. Survivre, c’était déjà une assez bonne résolution.

Bon sauf qu’au rendez-vous d’Aodhan, elle n’allait pas y aller en jupette. En short, peut-être ? Non, mais Hestia elle n’allait jamais s’entraîner en short en jean. S’il y avait des tenues spécifiques pour le sport, c’était pour une bonne raison. Que personne ne s’emballe, Adèle n’avait pas soudainement décidé de devenir une sportive de haut niveau. Ben non du coup, c’est juste que pour réaliser la bonne résolution « survivre », il fallait savoir se défendre un minimum. Elle allait souffrir ? Oh bah au moins autant que son entraîneur qui allait vite déchanter en voyant son niveau. Comment s’était-elle retrouvée à demander ce service à Aodhan ? Tout simplement, en manquant de terminer dans les sous-sols de Sainte-Mangouste par manque de réactivité du service de sécurité dudit hôpital. Adèle avait découvert à ses dépens qu’en fait si, il y avait pire qu’un gosse à l’hôpital. Il y avait l’hypocondriaque. Alors quand elle avait expliqué à M. Jevaismourir que non les taches sur ses mains n’avaient rien à voir avec une quelconque maladie et n’étaient pas mortelles et qu’il pouvait donc rentrer chez lui, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il pète un boulon. Très vite, elle s’était retrouvée en mauvaise posture sans savoir comment repousser ce fou qui lui hurlait dessus qu’il voulait voir un médicomage diplômé, parce qu’elle faisait erreur. Allez savoir pourquoi à ce moment, elle lui avait sorti qu’il était gonflé de lui sortir qu’elle s’était trompée. Non, mais c’était qu’elle s’était sentie insultée. Ça va pas la tête de remettre en cause ses compétences ! Oui se sentir menacée de mort, c’était venu ensuite, quand il avait voulu l’étrangler. Heureusement pour elle, Aodhan était passé par là. Se souvenant du Dr Fawley et de sa maîtrise de leur agresseur, elle s’était dit qu’elle ne pouvait pas toujours compter sur la chance pour rester en vie. Voilà comment elle en était venue à lui demander de l’aide.

Passons le fait qu’elle avait dû insister pour qu’il accepte et revenons à cette histoire de tenue. Pensive, elle avait fini par retrouver Hestia pour lui demander où elle achetait ses tenues de sport à bon prix. Évidemment, son amie l’avait regardée surprise, lui demandant si elle était malade, souffrante ou si elle avait pris un coup sur la tête… Elle lui avait répondu qu’elle tentait un truc, elle lui expliquerait plus tard. Voilà si ça se passait bien, elle lui raconterait et si ça se passait mal, elle viendrait vider son sac aussi. Hestia lui avait alors proposé de simplement lui emprunter ce dont elle avait besoin dans sa propre armoire. Problème réglé.

A bien y réfléchir, elle aurait dû dire à son amie où elle se rendait tant l’endroit où elle avait atterri ne l’inspirait pas. Elle était à deux doigts de faire demi-tour. Après tout, même si elle avait vraiment l’art de se retrouver dans des situations rocambolesques, il fallait avouer qu’elle avait toujours eu beaucoup de chance jusqu’à présent pour s’en sortir. Et en plus, il faisait franchement moche. Un temps à passer sa soirée dans un canapé avec un bon bouquin. L’eau dégoulinait sur la capuche de son sweat qu’elle avait imperméabilisé avant de venir. Aucune envie que ses cheveux sentent le chien mouillé. Oui, oui dans pas longtemps, si elle se décidait à franchir les derniers mètres qui la séparaient du point de rendez-vous, ce serait sans doute le cadet de ses soucis. Elle soupira. Ce n’était pas parce qu’on lui avait mis dans la tête depuis toute petite que les filles devaient rester sages et ne pas se battre, qu’elle devait continuer à le croire. Le Dr Fawley n’était pas moins respectable et classe en sachant comment remettre à leur place les indésirables. Elle hésita encore, espérant qu’Aodhan ne l’avait pas embarquée ici pour lui faire une mauvaise blague parce que vu son passif avec les moldus, ça n’était vraiment pas drôle. Elle avança enfin, actionna la poignée et retint un juron en sentant que la porte résistait de par son poids. Là clairement, en voyant l’allure du couloir, la pensée qu’Aodhan soit finalement un psychopathe lui traversa l’esprit, avant de se raisonner. Un psychopathe ne l’aurait pas aidée. Elle baissa sa capuche, et replaça ses deux nattes avant de remonter le sinistre corridor, la main serrée sur la baguette dans sa poche. Elle atteignit la pièce où se trouvait le jeune homme.

- Je t’avoue que ça a bien failli être le cas, lâcha-t-elle pour lui répondre.

Ça va, elle n’allait pas mentir. C’était quoi cet endroit complètement glauque d’abord ? Elle remua du bout du pied un peu de poussière avant de s’avancer vers lui. Son regard critique balaya toute la salle et l’on pouvait voir clairement sur son visage que ce n’était pas de son goût. Bon soit, il n’allait pas lui demander de pique-niquer dans la crasse et puis elle passerait juste plus de temps sous la douche en rentrant. Elle survivrait, c’était son deux, troisiè… l’un de ses prénoms. C’est bon, on lui avait demandé de découper dans de la chair et d’ouvrir un estomac, si elle pouvait faire ça, elle pouvait survivre à cet endroit.

- Hum, répondit-elle pas très certaine d’être prête vu ce qui l’attendait.

En vrai, elle ne savait pour ainsi dire même pas ce qui l’attendait. Elle l’écouta balancer son speech. Simple ? Ça elle aimait, surtout dans un domaine qu’elle ne maîtrisait pas. Trois concepts ok. Ha le premier ça commençait mal. Dès lors qu’il s’agissait de réfléchir et de faire marcher ses méninges, elle était une flèche, mais si c’était physique alors là… A quel moment, elle lui disait que déjà courir était une épreuve pour elle ? Le deuxième, ok, verbalement, elle était déjà douée pour viser les points sensibles. Le troisième, euh… d’accord, elle n’était pas bien certaine de gérer quoi que ce soit, mais bon. Rendre ça beau ? Oh bah, elle était certaine qu’elle allait surtout être ridicule. Le style quoi ? Dans quoi ? Merdouille, elle avait lâché le truc là, c’était une technique ? Ha oui, le mec à Sainte-Mangouste, merci elle avait remarqué, c’était son cou au bout de sa main hein. Quant aux techniques… Tout ce qu’elle voulait, c’était savoir quoi faire si quelqu’un s’en prenait à elle.

- Je n’ai jamais eu besoin de sortir les poings pour faire comprendre à quelqu’un qu’il ne devait pas me casser les pieds, répliqua-t-elle.

Elle avait d’autres méthodes assez sournoises pour se venger. Non, non, elle voulait juste être réactive en cas d’attaques physiques. Quant à avoir mal, elle savait déjà qu’en rentrant elle supplierait sa colocataire de la fournir en potions, parce qu’elle ne se voyait pas piller les armoires de Sainte-Mangouste alors que l’été, elle n’y étudiait pas.

- C’est clair, mais autant que je le sois également. J’ai de la volonté, mais je pars de zéro. Le quidditch, courir, randonner, n’ont jamais été mes hobbies. Par contre, apprendre, ça c’est un de mes trucs. Je t’écouterai, je ferai ce que tu me dis de faire, mais ne pas râler risque d’être... compliqué.

Ha ce n’était pas qu’elle voulait lui tenir tête, c’était juste que pester contre le monde entier était une seconde nature chez elle. Elle ne pouvait pas lui promettre de garder le sourire et d’acquiescer sans protester, puisqu’elle savait très bien que ce n’était pas possible. A moins de la terroriser, mais dans ce cas sa volonté prendrait la poudre d’escampette en même temps que le reste de son corps.

- Par quoi, je dois commencer ? Demanda-t-elle.

MAY

There's been trials and tribulations
You know I've had my share
I know exactly where I'm going
Getting closer and closer every day
♛ by wiise

Les petits trucs:

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☾☾ Zone industrielle londonienne - mois d'août - soirée

On ne s'improvise pas professeur… théoriquement. Il fallait tout de même avoir un minimum de sens pédagogique et de patience et il n’était pas certain qu’Aodhan ait ce qu’il faut pour transmettre son savoir. Il ne s’était jamais essayé à ce genre d’activité mais les nouvelles expériences l’intriguaient bien plus qu’elles ne l’effrayaient. En plus de ça, il n’avait jamais vraiment porté les prof dans son cœur alors devoir se mettre à leur place c’était délicieusement ironique. Cela dit, s’il était prof, il serait très certainement adoré de ses élèves ! Enfin, peut-être excepté des Serdaigles. Il leur enlèverait des points juste pour le plaisir et leur collerait des heures de retenue juste pour voir leurs petites têtes à claques déconfites. Bref, il en profiterait à fond parce qu’il se ferait très certainement très vite virer.

Adèle a écrit:: - Je t’avoue que ça a bien failli être le cas.

Ca ne l’étonna pas. Mais elle avait au moins le mérite d’avoir dépassé sa première impression. Lui en revanche avait du mal à dépasser la sienne. Adèle semblait être une fille assez précieuse, imbue d’elle-même et à qui il ne fallait pas trop en demander. Mais puisqu’elle avait fait l’effort de ne pas lui poser de lapin, il ferait également des efforts pour ne pas s’arrêter sur ses préjugés, même si la blonde ne collait pas avec le décor et ne semblait pas franchement à l’aise. C’était drôle à voir d’ailleurs. Comme si le simple fait d’être là était pour elle une torture ou au moins contre nature.

Adèle a écrit:: - C’est clair, mais autant que je le sois également. J’ai de la volonté, mais je pars de zéro. Le quidditch, courir, randonner, n’ont jamais été mes hobbies. Par contre, apprendre, ça c’est un de mes trucs. Je t’écouterai, je ferai ce que tu me dis de faire, mais ne pas râler risque d’être... compliqué.

Il leva un sourcil à cette réplique et haussa les épaules.

_ Tu peux râler, tu peux même m’insulter si ça te soulage. Décidément, il avait le chic pour dénicher les râleuses. Hestia était la déesse incontestée en ce domaine. Sur elle, il trouvait ce trait de caractère particulièrement amusant et sur les autres, cela ne le dérangeait pas davantage. Et puis, s’il était de nature impulsive, les mots avaient malgré tout peu d’emprise sur lui. Adèle pouvait bien râler, lever les yeux au ciel et l’envoyer chier ça n’avait pas la moindre importance… tant qu’elle ne se foutait pas de sa gueule, rien ne pourrait le contrarier. Car après tout, les sports -et particulièrement de combat- étaient sa passion et pratiquer, qu’importe la façon, lui plaisait.

Adèle a écrit:: - Par quoi, je dois commencer ?

Un sourire, presque invisible tant il était ténu, arqua ses lèvres. Elle était motivée et ça lui plaisait… même si ça ne durerait peut-être pas. Le Gryffondor inspira, réfléchissant un instant par où commencer effectivement..

_ Doucement petit scarabée. Vu la tête d’Adèle, il en conclut qu’elle n’avait pas la rèf. En même temps, peu de sorciers connaissaient les séries moldues et encore moins cette vieille série américaine nommée Kung Fu et qui datait des années 70. Je n’vais pas te soûler avec la théorie mais il y en a un minimum. Son regard clair se fit plus acéré tandis qu’il plissa légèrement ses sourcils en se replaçant face à elle, ancrant ses pieds au sol.

_ Si tu te fais agresser, ton but est d’en finir au plus vite. Je vais t’apprendre à viser et frapper les zones sensibles non vitales… et vitales. Pour la dernière catégorie, on verra plus tard si tu y tiens.

_ Plus tes coups seront précis, plus ils seront efficaces. Un point sensible touché peut faire lâcher une prise. Un agresseur qui se sent agressé est forcément désorienté. Toute sa stratégie reposait sur la peur et la soumission qu’il voulait t’imposer. Il se rend compte de sa vulnérabilité et alors c’est toi qui prend la situation en main.

_ Maintenant, les points sensibles. T’es médicomage, cette partie devrait être facile à retenir pour toi. Énumérant les zones sur ses doigts, il restait statique face à elle, très concentré. S’il pouvait se montrer dissipé et provocateur, il semblait en revanche assez impliqué dans son rôle. Les yeux, le plexus, les parties génitales, les genoux et les chevilles. La gorge est un point vital. Tu peux fracturer le larynx, évite. S’assurant que ces instructions étaient bien intégrées, il continua. Donc, on va frapper en priorité ces zones, qu’importe la manière. Ça peut être par un coup de pied, avec tes coudes, la paume de la main, son tranchant, ton front ou même tes dents. Ok ? Ton corps est une arme… Voyant le doute sur le visage de la jeune femme, Aodhan retint un léger sourire. Il pouvait comprendre son manque de confiance en ce sujet. Difficile de voir son corps comme une arme quand on n’a jamais expérimenté la violence physique directe. Oui, même le tien. C’est un fait, j’invente rien. Je te prouverai que c’est le cas. Une fois qu’on a intégré cette idée, une partie du travail est déjà faite.

_ La dernière chose et peut-être la plus importante : tu dois apprendre à gérer tes appuis pour garder un bon équilibre et ne pas tomber. Démonstration.

Aussitôt, il attrapa le bras de la Serpentard et la tira en avant d’un geste dont la détermination et la fermeté ne lui laissa pas le choix de l’issue. Elle fut projetée en avant et il y avait peu de chance qu’elle fasse autre chose que rencontrer le sol du ring. Le Gryffondor s’accroupit face à elle, lui jetant un regard intense et tranchant.

_ Même un gosse pourrait te faire tomber. Aller debout.

Une fois relevée, l’irlandais se plaça à côté d’elle.

_ Plus ton centre de gravité est bas, plus ça va être difficile de te faire tomber. C’est du bon sens. A poids égal, c’est plus facile de déséquilibrer une personne de grande taille qu’une personne de petite taille, tu me suis ? Il patientait, à chaque fois, qu’elle lui réponde, avant de reprendre. Le centre de gravité se trouve entre le nombril et le pubis. Il plaça sa main entre ces deux points, devant elle -mais sans la toucher évidemment. Selon où je vais exercer une poussée, tu seras plus ou moins difficile à déséquilibrer. Exemple, si je te pousse ici… Il posa sa main au niveau des côtes de la Serpentard et poussa. Bien que son geste fut ferme, Adèle gardait indéniablement son équilibre et sa stabilité. Ca n’a pas beaucoup d’impact. Mais si je pousse avec la même force un point plus éloigné de ton centre de gravité… genre ici… Il effectua le même geste sur l’épaule droite de la jeune femme qui fut cette fois clairement déséquilibrée et partie vers l’arrière. Il attrapa son bras pour éviter qu’elle tombe et la ramena vers lui. C’est assez clair ? Il relâcha sa poigne sur son bras frêle et inclina sa tête. Tu veux continuer ? Tu as… des questions ?

_ Je vais t’apprendre à recalibrer ton centre de gravité. Tu vas voir c’est très facile. Le Gryffondor passa ses deux mains dans ses cheveux pour les plaquer en arrière et se campa devant son élève en pliant légèrement les jambes, adoptant une position basse. Vas y fais comme moi. Lorsqu’il leva les yeux sur Adèle, il fronça son regard et ne put s’empêcher de lâcher un rire dans un souffle qui secoua ses épaules tandis qu’il posait ses paumes sur ses genoux, renversant sa tête en avant. C’est quoi cette position… Bon, peut-être, en effet, qu’il avait sous-estimé cette fille et que l’entraînement allait être un poil plus long, mais ça avait au moins le mérite de le faire rire. Tu sens que tes appuis sont meilleurs comme ça ? L’irlandais attrapa le col de son haut et la tira en avant, légèrement, assez pour la déstabiliser mais pas assez pour la faire tomber. Tes pieds ne doivent pas être sur la même ligne, mets-en plus en arrière. Ne te cambre pas, fléchis les jambes… Lorsqu’il la relâcha, il plaça ses mains devant lui, lui faisant signe d’approcher. Essaie de me faire tomber. Aller n’ai pas peur t’es là pour apprendre et j’vais pas te bouffer. Si Adèle était loin d’être au point, peut-être que lui aussi était loin d’être au bout de ses surprises.

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— Aodhan & Adèle

Le pas était enfin franchi. Elle avait décidé de remédier à son incompétence en self-défense. Bon il était moins certain qu’elle excelle un jour dans ce domaine, elle qui tenait à maîtriser tout ce qu’elle entreprenait, mais vu que les psychopathes, agresseurs et menaces en tout genre se multipliaient et qu’elle avait une nette tendance à les attirer, elle avait décidé de s’y mettre. Connaissant son amour pour l’activité physique, on pouvait presque dire que le plus dur était fait. Par contre si elle ne pouvait pas râler pour évacuer, ça n’allait jamais marcher. Vu sa réaction, elle l’avait mal compris. Elle pouvait pester autant qu’elle voulait, parfait. Donc ne pas chipoter sur ses instructions… Tant qu’il n’essayait pas de lui jouer un mauvais tour, elle devait pouvoir s’y tenir. Bien si tout était ok, alors go non ? Un scarabée ? Adèle fronça les sourcils. Qu’est-ce qui pouvait bien l’amener à la comparer à cet animal ? Elle ne releva pas. Niveau surnom de bestioles, sa chère cousine l’avait déjà bien habituée. Elle serait devenue folle si elle avait dû s’offusquer à chaque fois qu’on ne l’appelait pas par son prénom. Oui curieusement, elle collectionnait aussi les surnoms à la noix. Quant à la saouler avec la théorie... En fait, il pouvait lui déballer toute la théorie qu’il voulait, elle l’intégrerait bien plus vite que la pratique dans ce domaine. C’était certain.

- Vas-y, la théorie ça ne me saoule pas, répondit-elle.

Pour preuve, elle n’aurait jamais choisi les études de médicomagie, si c’était le cas.
Lorsqu’il parla de l’objectif finir vite, elle acquiesça. Ha bah tout pour que l’effort physique ne s’éternise pas, c’était parfait.

- A vrai dire, je veux juste me défendre et pouvoir échapper à mon agresseur.

Pas question de blesser mortellement quelqu’un volontairement. Malgré son manque d’empathie flagrant, elle avait de la considération pour la vie. Oui, oui même quand elle voyait des neuneus se mettre en danger et qu’elle affirmait à voix haute que c’était la sélection naturelle. Elle n’estimait pas avoir droit de vie ou de mort sur quelqu’un ou encore choisir si quelqu’un méritait d’être sauvé ou pas. Bien que si elle devait réaliser des soins sur une personne qui avait attenté à sa vie, elle aurait beaucoup de mal à faire la part des choses.

- D’accord ça paraît logique. Un agresseur ne s’attend pas à ce qu’une fille comme moi puisse retourner la situation.

Et pour l’instant, l’agresseur avait raison. Elle était grande, mais menue et sortie de son air antipathique et hautain, elle se plaçait instinctivement en victime, incapable de réagir correctement. Question survie, c’était pas terrible et en même temps sans les bons gestes, elle était paralysée. Il fallait donc qu’elle puisse mettre en application l’idée de retourner la situation. Elle trouva ça amusant, qu’il dise qu’elle était médicomage. Maîtres de stage, personnel de Sainte-Mangouste et patients savaient toujours la remettre à sa place d’étudiante. Elle se garda de commenter. Erreur ou flatterie, Aodhan semblait trop concentré dans son speech pour qu’elle fasse une remarque inutile à ce moment-là. Bref il fallait viser des zones, oui déjà les atteindre ça serait pas mal. Euh, une minute… Bien qu’elle doutait d’y parvenir, elle devait vraiment frapper ? Euh lui ou... ? Il la perdit au moment où il lui sortit que son corps était une arme. Elle ne se voyait pas du tout comme telle… Sa baguette était une arme, mais son corps ? Il en était visiblement convaincu, elle n’osa pas le contrarier. D’autant qu’il enchaînait déjà avec la suite. Elle se dit que d’autres auraient été perdus à sa place tellement le débit du Gryffondor était soutenu. Elle suivait, n’ayant jamais eu de problème à suivre quelqu’un qui balançait un flux d’informations. Lorsqu’il lui parla de son équilibre, elle haussa un sourcil. Elle n’avait jamais eu l’impression de manquer d’équilibre, enfin sur la terre ferme en tout cas. Du coup, cet aspect devrait aller. Ou pas… Est-ce qu’elle avait vu venir son coup fourré ? Non. Elle lâcha un cri de surprise, cherchant comment se réceptionner sans trop se faire de mal. Lorsqu’il s’accroupit face à elle, elle le fusilla du regard. Vexée et il en rajoutait une louche en plus.

- Un gosse n’aurait même pas essayé de me faire ça, et si ça avait été le cas, il se serait retrouvé à se balancer à plusieurs mètres du sol transformé en l’immonde rat qu’il est, pesta-t-elle.

Ha oui, il prenait l’insulte pour lui s’il voulait. Elle avait le feu vert de toute façon, et ça ne lui plaisait certainement pas qu’il se paie sa tronche de cette manière. Visiblement il s’en tapait totalement de ce qu’elle pouvait ressentir ou de comment elle pouvait l’insulter puisqu’il continuait ses explications tranquille. Super la tactique, ne pas laisser le temps à sa victime de sport de se plaindre, balancer un tas d’informations indispensables histoire qu’elle n’ait pas le choix. En gros c’était, « tu veux perdre ton temps à râler, fais, mais attention moi je m’arrête pas. » Relou. Elle souffla avant d’acquiescer pour lui dire que oui, oui, elle suivait. Être grand, pas ouf, être petit, bien. En gros… Elle observa son bassin pour déterminer l’endroit dont il lui parlait, l’écouta faire sa première démonstration, se crispa à la deuxième, inquiète à l’idée de se ramasser une fois de plus. Heureusement, cette fois, il la rattrapa. Parce que bon, si à chaque démonstration, elle rencontrait le sol, elle n’allait pas longtemps accepter les leçons.

- Oui, jusque là c’est clair et à part « comment faire du coup ? » Mais j’imagine que ça arrive, sinon je n’ai pas de questions.

Elle haussa un sourcil lorsqu’il lui sortit que c’était facile. Pour Adèle, en sport rien n’était facile ou à la rigueur enfiler sa tenue. Elle le regarda et se demanda comment adopter cette position qui n’avait rien de naturel. Ne lui avait-on pas martelé toute sa vie de se tenir bien droite ? Cette règle ne permettrait à priori de survivre qu’en milieu mondain. Elle tenta de l’imiter, le vit s’esclaffer, roula des yeux en soupirant. Quelque chose lui disait que si elle partait bouder à l’autre bout de la pièce, il n’en aurait strictement rien à faire. Et puis bon vu l’état de la pièce ici, elle n’osait imaginer quel cadavre se trouvait de l’autre côté. Est-ce qu’elle sentait de meilleurs appuis ? Aucune idée. Elle n’allait pas tarder à être fixée vu qu’il tentait visiblement de la déstabiliser. Elle déplaça son pied lorsqu’il lui demanda de le faire, chercha comment ne pas se cambrer, parce qu’elle ne savait même pas qu’elle le faisait. En fait, elle avait une très mauvaise proprioception. Mais ce n’est pas grave, ça se travaillait, elle en était certaine. Et ça ne lui prendrait pas son énergie de s’entraîner à avoir une bonne position. Peut-être que là, ça ne payait pas de mine ce qu’elle produisait, mais avec un peu de temps, elle trouverait. Elle le regarda surpris lorsqu’il lui suggéra de le faire tomber.

- Alors je n’ai pas peur, franchement il m’en faut plus quand même. Je me demande juste comment je vais faire.

Elle ne relevait pas sur le fait qu’il n’allait pas la bouffer. Merlin merci, elle n’était pas branchée cannibalisme non plus. Quant à avoir peur… Pas de lac et pas de groupe de moldus armés jusqu’aux dents à proximité, non elle n’avait définitivement pas peur. De quoi aurait-elle peur d’ailleurs ? Du ridicule, non ça elle avait déjà fait, ça la mettait de mauvaise humeur à la rigueur. De lui faire mal ? Allons, soyons réalistes cinq minutes, elle risquait plus de se faire mal elle. Quoique...Bon dans le pire des cas, elle était médicomage en devenir, alors elle était sûre de pouvoir réparer tout incident qui pourrait survenir. Il lui avait montré là ou il était logique de pousser par rapport au centre de gravité, il lui avait parlé des points sensibles… En fait si, elle avait une question du coup…

- Attends, si je fais à mon idée sans chercher plus loin, je te pousse avec ma force de rien du tout et il se passera pas grand chose, mais si je réunis tout ce que tu dis, alors j’aurais plutôt envie de pousser euh…. Dans tes genoux, mais Aodhan, je frappe vraiment ? Enfin, quand tu disais tout à l’heure qu’on allait s’entraîner à frapper les points sensibles… Tu comptes t’y prendre comment ?

Finalement, dans l’hypothèse où elle ne ratait pas, elle allait lui faire mal. C’était le but des cours non ? Mais de faire mal à son agresseur, elle s’en fichait, il l’aurait cherché après tout, mais en entraînement ?

MAY

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☾☾ Zone industrielle londonienne - mois d'août - soirée

Adèle a écrit:: - Vas-y, la théorie ça ne me saoule pas,

Evidemment. Cette fille était une tête -du moins, c’est ainsi qu’il la voyait- alors que la théorie soit son truc n’était pas étonnant. On ne pouvait décemment pas suivre les études qu’elle suivait sans pouvoir encaisser des heures interminables de théories. Comment ces personnes pouvaient rester concentrée et intéressées autant de temps ? Il l’ignorait totalement. Si le sujet le passionnait, il pouvait rester concentrer vingt bonnes minutes max et devait passer à la pratique rapidement. Cela ne l’empêchait pas de percuter, loin de là. Tout dépendant de la méthode d’apprentissage finalement.

_ Profites-en y en aura pas beaucoup.

Adèle a écrit:: - D’accord ça paraît logique. Un agresseur ne s’attend pas à ce qu’une fille comme moi puisse retourner la situation.

Il acquiesça d’un léger mouvement de la tête en haussant un sourcil.

_ Ce qui est très con, mais souvent, les gens le sont.

Sous-estimer, juger la prétendue capacité à se défendre d’une personne à son apparence était une véritable connerie. Il pouvait en témoigner parce qu’il l’avait déjà fait par le passé.

_ Quand j’étais gosse, j’ai voulu donner une leçon à un p’tit con d’une bande rivale qui avait déboîté mon cousin. Sauf que c’était pas lui, c’était sa sœur. Une espèce de brindille adepte de kung fu… J’avais des scrupules à me battre contre une fille. Alors j’ai pas frappé quand j’en ai eu l’occasion. Elle par contre, elle a pas hésité et j’ai bien dégusté. Je l'avais très mal jugée. J’ai eu des aprioris. Cette expérience m’a aussi appris une chose : un adversaire n’est qu’un adversaire. Son apparence n’a aucune importance. S’il représente une menace, tu tapes. Point barre. Faut pas que tu t’laisses avoir, ok ?

Parfois, l’ennemi pouvait surprendre et rester sur ses gardes garantissait déjà une bonne garantie de ne pas être désarçonné.

Adèle a écrit:: - Un gosse n’aurait même pas essayé de me faire ça, et si ça avait été le cas, il se serait retrouvé à se balancer à plusieurs mètres du sol transformé en l’immonde rat qu’il est,

Son sourire était infime, mais bien assez pour laisser deviner toute la provocation qu’il recélait. Nullement offusqué de son ton acéré.

_ Ah ouais ? Ils sont sympa les gamins d’où tu viens Sassenach. Répondit-il, un sourire sourire léger mais arrogant aux lèvres. A Dublin les gosses des rues sont des teignes. Et il savait bien de quoi il parlait.

_ Quant à l’idée de le pendre dans les airs, c’est dans le cas où il n’a pas déjà foutu un coup de pied dans ta baguette ou pire, qu’il ai pas pété en deux.

Il lui laissa le temps de se relever. L’apprentissage n’était jamais une chose aisée et le monde auquel elle s'intéressait par la force des choses était particulier, pas glamour, douloureux parfois.

Adèle a écrit:: - Oui, jusque là c’est clair et à part « comment faire du coup ? » Mais j’imagine que ça arrive, sinon je n’ai pas de questions.

_ J’y viens Lestang, sois pas pressée. D’ailleurs, il se prononce comment ton nom ? Lestangue ? Létang ?

Bien que le Gryffondor avait toujours au visage une apparente arrogance qui donnait l’impression qu’il se foutait du monde en permanence ou que rien ne pouvait l’atteindre, il n’était pas moqueur ou insultant pour le coup. Il avait froncé ses sourcils d’une façon simplement interrogative.

_ Me r’garde pas comme ça c’est une vraie question, chaque nouvelle personne que je rencontre n’arrive pas à prononcer mon prénom ou bien l’estropie.

Adèle a écrit:: - Attends, si je fais à mon idée sans chercher plus loin, je te pousse avec ma force de rien du tout et il se passera pas grand chose, mais si je réunis tout ce que tu dis, alors j’aurais plutôt envie de pousser euh…. Dans tes genoux, mais Aodhan, je frappe vraiment ? Enfin, quand tu disais tout à l’heure qu’on allait s’entraîner à frapper les points sensibles… Tu comptes t’y prendre comment ?

_ T’as tout compris.

Lorsqu’elle lui exprima ses doutes quant au fait de frapper véritablement, le Gryffondor inclina légèrement sa tête, la toisant avec un brin de suspicion.

_ Je te savais pas si prévenante. Dit-il avant de hausser les épaules. Bien sûr que tu peux me faire mal, ça fait partie du job. T’inquiète pas pour moi, je sais encaisser. Et au pire, tu pourras me rafistoler, non ? Bref, en tous les cas, pour les g’noux, bonne idée. Un coup bien placé fera perdre l’équilibre à ton agresseur, ça lui fera un mal de chien et ça peut même l'empêcher de se rel’ver.

L’irlandais se redressa lentement avant de poser ses mains sur ses hanches. Enseigner c’était pas son domaine de prédilection. Il ignorait s’il avait fait le bon choix, d’accepter. Si ça se trouve ça allait être une cata ou juste nul et elle apprendrait rien. Bref, une belle perte de temps pour tous les deux.

_ Pour c’qui est d’la force, si t’étais destiné à te battre contre des gars entraînés, c’est sûr que ce serait super important mais t’inscrire dans des combats clandestins c’est pas dans tes projets immédiats si ? Demanda-t-il avec un demi-sourire, vaguement moqueur. Ca va pas être tant ta force qui va faire que tu vas pouvoir te sauver d’un taré comme l’autre jour, ça va être la façon dont tu vas t’y prendre. Si t’arrives à ne pas perdre ton équilibre, à faire que tes pieds restent bien ancrés au sol, à garder ton sang froid, tu auras bien assez de force pour lui faire regretter son geste. Parce que tu sauras précisément comment lui faire mal et contre ça… il souleva ses épaules. Il pourra rien faire. Tu saisis ?

Aodhan se remit en position face à elle, légèrement arcquebouté, son regard azuré s’acérant.

_ Imagine que je te veux du mal. Tu dois m’immobiliser par n’importe quel moyen. Vas-y franchement, pigé ?

Il fit mine d’avancer ses mains sur elle et plus précisément sur son cou. Il approcha si près que ses doigts effleurement sa peau. C’était le moment pour elle d’agir !

Les dés a écrit:: Lancé de dés
1-2 : Adèle passe à l’action et réussi son coup, bien joué !
3-4 : la miss tente un truc mais elle réussit juste à se faire mal. Dommage.
5-6 : Lestang agit et Dhan subit : un mauvais coup et Dhan a bobo. Aie.

Est-ce que ça venait de la théorie qu’elle avait assimilée avec tant d’aisance ? Ou bien était-ce dû à un désir de vengeance qui couvait depuis qu’il lui avait mis le nez par terre…? Aodhan allait l’attraper par le cou -bien sûr, il aurait fait doucement c’est pas un monstre- lorsqu’elle se dégagea pour le repousser. Le Gryffondor ne tenta pas d’esquiver et ne résista pas au mouvement qui le força à reculer de deux pas. Surpris, mais agréablement, un sourire plus large ourla ses lèvres.

_ Hey, pas mal, Adèle de Lestang. T’as pigé l’truc on dirait. Aodhan se replaça devant elle. T’es peut-être aussi douée pour la pratique finalement. Cela n’en avait pas l’air, mais c’était certainement un compliment. Ou alors c’était un coup de chance ? Il fit mine de réfléchir un instant, pinçant ses lèvres, sans la quitter des yeux. On va recommencer, mais cette fois, tu dois me mettre un coup. Débrouille toi comme tu veux, dis-toi que c’est toi ou moi.

Cette fois il se mit à lui tourner autour, enfilant ses mains dans les poches de son jogging noir, tout en détente, comme s’il se baldait sans but… en cela qu’il ne cessait jamais de la regarder. Ses lèvres ne trahissaient pas le moindre sourire. Doucement, il se rapprochait, toujours en mouvement et au bout de quelques secondes il se tendit brusquement sur elle et attrapa son poignet en plein vol dans le but de la tirer vers lui.

CODAGE PAR AMATIS

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Le membre 'Aodhan O'Brian' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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— Aodhan & Adèle

Ça aurait été trop beau. En même temps si le sport était de la théorie, elle n’aurait jamais repoussé ça si longtemps. Retenir que les apparences étaient trompeuses était facile. Elle avait déjà appris la leçon il y a un bon moment, même s’il lui arrivait encore beaucoup de se fier à sa première impression. Elle écouta son histoire, évitant de sourire à l’idée de sa mésaventure. Sa conclusion était que fille ou pas, Adèle n’aurait pas de traitement de faveur, enfin c’est ce qu’elle comprenait. Ha oui. Elle avait très bien compris, la preuve avec la démonstration douloureuse qu’il venait de lui faire subir. A la rigueur, la douleur, les bleus ce n’était rien à côté de l’humiliation. Sa fierté c’était quand même précieux. Elle savait qu’elle n’allait pas briller par ses prouesses, alors elle aurait quand même préféré qu’on ne lui piétine pas sa dignité. Aodhan ne cilla pas d’un pouce à ses protestations, les réduisant à des menaces en l’air. Elle ouvrit la bouche, avant de la refermer. Non effectivement, elle n’avait pas souvent eu l’occasion de fréquenter des teignes, autant par les fréquentations de sa famille que les endroits où elle avait vécu. Elle n’avait jamais non plus réagi directement à un problème, préparant ses vengeances plutôt sournoisement. Il avait raison, elle évitait les confrontations directes autant que possible justement parce qu’elle savait qu’elle n’était pas douée pour ça.

Il enchaîna ses explications, l’empêchant de ruminer contre lui. Non, elle n’avait pas de questions et oui du coup, elle voulait savoir comment faire. La patience n’était pas son fort, enfin surtout quand elle réalisait quelque chose qui ne lui plaisait pas. Elle l’écouta tenter différentes prononciations de son nom de famille, se demandant ce que ça pouvait lui faire. Il n’avait qu’à l’appeler Adèle et puis c’est tout. Elle soupira avant de répondre.

- Ni l’un, ni l’autre alors. On prononce le « s », mais pas le « g ».

Heureusement, il n’avait pas prévu de s’embarquer sur un cours d’étymologie et reprit ses explications. Elle pinça les lèvres. Non, elle n’était pas prévenante, elle voulait juste être certaine que c’était bien ce qu’il lui demandait de faire. Après tout, c’était lui qui aurait mal si elle réussissait sa frappe. Oui bon au pire, elle pouvait réaliser quelques sorts. Aucune de ses tentatives ne pourraient conduire Aodhan à Sainte-Mangouste, autant être logique quand on y réfléchissait. Elle leva les yeux au ciel avec ses histoires de combats clandestins. Elle trouvait ça très con de se battre pour le plaisir. Ça va, elle avait compris, la force, ce n’était pas la priorité. Imaginer qu’il lui voulait du mal ?

- Ça, ce n’est pas difficile à imaginer, lâcha-t-elle.

La théorie, elle avait compris, mais la pratique ? Lorsqu’elle le vit approcher de son cou, l’image de l’homme qui l’avait agressée quelques semaines plus tôt lui revint. D’instinct, elle pensa reculer, avant de se rappeler que ça ne lui servirait pas. Elle dévia maladroitement la main qui s’approchait d’elle. Adèle avait bien compris que ça ne suffisait pas à lui sauver la mise, que rien ne l’empêchait de revenir à la charge. Alors elle le repoussa ne sachant absolument pas si ce qu’elle visait suffisait. Vu sa réaction, elle avait fait ce qu’il fallait. Est-ce qu’elle avait compris ? Elle avait juste compris que reculer ou attendre passivement sans rien faire, ce n’était pas une technique terrible. Un coup de chance ? Pour ce qu’elle venait de faire, sans doute. Elle n’avait jamais eu l’impression d’avoir des capacités pour ce genre de choses. Évidemment, il n’avait pas l’intention d’en rester là et il la replaça dans une nouvelle situation. Son cerveau repassait le film de ses explications à toute vitesse tandis qu’il tournait autour d’elle. Elle savait qu’elle devait s’empêcher de réfléchir autant, qu’elle perdait du temps et des opportunités. Et lorsqu’il lui bondit dessus pour lui attraper le poignet, elle se rendit bien compte qu’elle ne pouvait pas répéter ce qu’elle avait fait auparavant, parce qu’il l’avait déjà attrapée. Elle ne pouvait pas se dégager. Elle avait voulu dans un premier temps reculer pour résister, mais elle réalisa alors, qu’ elle ne pourrait pas le frapper. Or, c’était ça qu’elle devait faire pour qu’il la lâche. C’était ce qu’il lui avait demandé. Pour comprendre, elle avait compris. Par contre pour appliquer c’était une autre histoire. A la rigueur s’il ne bougeait pas, ça aurait pu le faire. Parce que là en fait, elle avait beaucoup de mal avec son histoire d’appuis et d’équilibre. Au moment où elle fit sa tentative, elle se rendit bien compte que ça n’allait pas le faire. Son corps maladroit de tous ces changements qu’elle essayait de lui faire subir pour réussir à frapper ne suivait pas. Elle manqua bien sûr et elle perdit l’équilibre dans son élan. Elle soupira tout en étant consciente qu’elle ne pouvait pas être performante au bout de vingt minutes. C’était juste plus fort qu’elle. Elle aurait voulu que ce soit aussi simple que d’appliquer un nouveau sort de soins, sauf que là il fallait tout apprendre. Elle se sentit obligée de se justifier, parce qu’elle n’aimait pas échouer.

- J’ai compris tout ce que tu m’as dit, mais je n’ai pas l’habitude… Je vois bien qu’il y a tout un tas de mécanismes à apprendre, des automatismes à avoir…

C’était comme lorsqu’elle avait appris le piano. Ses mains n’avaient pas produit de mélodie fluide dès le premier jour.

- Ça ne veut pas dire que j’abandonne, est-ce que je peux réessayer ?

Parce qu’elle savait que c’était à force d’essayer et d’apprendre que les bons gestes viendraient. Bon et les courbatures aussi, mais mieux valait ne pas y penser maintenant.

- Où est-ce que tu as appris tout ça ? Finit-elle par demander songeuse.

Pas dans le monde sorcier, les cours de ce genre n’étaient pas si répandus à sa connaissance.

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