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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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J'ai glissé chef [Octavia] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Lyllyah Sody
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Lun 20 Fév - 19:13

Capitaine, capitaine, vous n'êtes pas le capitaine
Août 2021

Depuis la mise en place du couvre-feu, j’avais la sensation que Londres était un peu en ébullition. Peut-être était-ce mon esprit qui essayait de tromper l’ennui en portant attention à ce genre d’événement, mais j’avais la sensation qu’il y avait beaucoup plus de crimes et d’infractions depuis l’annonce du Blood Circle. Est-ce que la discipline rendait à ce point les gens fous, ou est-ce que c’était plutôt une aubaine pleine d’opportunités pour les malfrats ?
Si l’armée n’avait pas été appelée jusqu’à maintenant, je voyais et entendais beaucoup les alarmes de police jusqu’au soir venu.

Pimpon
Wouwouuuu
Iiiiihuuuu


Ah oui, tout ce raffut n’était pas pour arranger mes acouphènes qui se donnaient à cœur joie pour répliquer à la multitude de bruits que générait la ville. Si j’arrivais d’ordinaire bien à m’en accommoder, c’était de plus en plus difficile justement à cause de cette constante ébullition. Ça me donnait envie de sauter sur le moindre suspect pour lui demander de dégainer ses papiers, l’emmener au poste et faire moi-même justice. Pourtant, je restais sagement assise sur mon banc, les mains dans les poches de mon short militaire, à regarder les passants dans la rue. Je n’étais pas du genre à agir sans ordre donné et encore moins lorsque je ne travaillais pas. La laisse nouée autour de mon poignet tira un peu ma peau lorsque Radar se coucha à mes pieds en poussant un grand soupir. Il faisait chaud aujourd’hui et il fallait patienter encore dix minutes que le bus arrive. Ensuite il y aurait vingt minutes de trajet et enfin nous serions à la maison, au frais devant mon ventilateur. Je me réjouissais ! La nuit à la caserne avait été longue et je n’avais pas encore pris le temps de me reposer. Une fois levée de mes fonctions, j’étais allée promener mon chien qui en avait bien besoin. Le pauvre était resté seul toute la nuit, et si ça ne lui posait en général pas de problème, moi je prenais toujours garde qu’il ne soit pas seul trop longtemps.
Las, je m’étirais en levant les bras avant de bâiller. Un cri soudain à ma gauche me fit me redresser, et mon chien également.

— Au voleur ! Elle a pris mon sac !

Sans réfléchir, je me relevais et m’élançais à la poursuite du malfrat. Heureusement que je courais vite et que Radar aussi ! Usant de mon agilité pour le Parkour, je traçais en sautant par-dessus les voitures quand elle traversait la route ou par-dessus les bancs et les poubelles lorsqu’elle passa dans le parc. Grâce à ma forte endurance, je parvenais à la rattraper non sans souffrir de la forte chaleur ambiante. Je transpirais à grosse goutte quand j’attrapais le sac de la victime. La voleuse me jeta un coup d’œil avant de continuer sa fuite. Je me lançais derrière elle pour l’attraper en esquivant au possible les passants. Il m’arrivait de devoir jouer du coude pour passer tandis que la jeune femme se faufila dans une rue marchande noire de monde. Terrasses, commerces, vendeurs itinérants, il y avait de tout ici, et pour tout le monde, alors, tout le monde y venait. Malgré mes avertissements, je du bousculer quelques personnes, mais ma voleuse m’échappa dans la marée de monde.

— Chiotte !

Radar aboya à mes pieds.

— Tu as raison. On va se dépêcher de…
— De quoi ?

Deux policiers m’encerclèrent en jugeant le sac du coin de l’œil.

— ça ressemble à celui du signalement
— Effectivement, une femme l’a volé, je l’ai poursuivie jusqu’ici. J’ai pu récupérer le sac, mais elle a disparu dans la foule.
— Parce que tu crois qu’on va gober ton histoire ?
— Pardon ?

Manger
Tuer
Lançons-le
Coup de pied aux fesses !


— Suivez-nous
— Vous vous trompez de personne
— Ils disent tous ça
— Vos papiers
— Mais je n’ai rien à vous montrer, je vous dis que…
— Vous faites opposition ?
Une femme crut bon de s’incruster pile à ce moment
— Je l’ai vue, elle est entrée en courant dans la foule pour se cacher avec ce sac !
Non, mais de quoi elle se mêlait celle-là ?
— Quoi ? Bien sûr que non, je…
Il n’en fallut pas plus pour les policiers
— Madame, au nom de la loi et du monarque, je vous arrête

Ni une ni deux, le policier me menotta la main qui ne tenait pas la laisse. Radar aboyait en montrant les crocs, prêt à me défendre.

— Paix Radar. Ça va aller mon grand.
— Oui, tenez votre chien sinon on vous l’enlève

Je fusillais le policier du regard. Qu’il touche à un poil de mon chien et il ne pourrait même plus sucer une soupe. J’acceptais de me faire arrêter sans broncher parce que je défendais moi aussi la paix et qu’une erreur pouvait se produire, c’était humain, néanmoins, je prenais note de l’incompétence de ces deux policiers. L’excès de zèle dont ils faisaient preuve étayait de ce que je pensais tout à l’heure : le couvre-feu rendait les autorités nerveuses.
Il y eut un autre cri plus loin et le second représentant de l’ordre s’en alla voir.
La journée allait être longue. Au revoir douche. Au revoir ventilateur. Au revoir repos.

 

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Octavia Nott
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Jeu 23 Fév - 6:55


Vous allez tous mourir
Lyllyah Soddy

Une chaude journée d'été dans le centre ville de Londres. Profitant de sa pause déjeuner, Octavia longeait les rues, sans but précis, appréciant la rudesse des rayons du soleil cognant sur son cuire chevelu. La jeune introvertie appréciait particulièrement le beau temps, si bien qu'elle songeait vivre, plus tard, dans des endroits au climat tempéré, voire tropical, loin de la grisaille d'Angleterre. Les passants se protégeaient des coups de soleil en marchant dans l'ombre des bâtiments. Octavia jouissait de la partie du trottoir ensoleillée, sans se faire bousculer. Une potion UV+50 ferait l'affaire. Elle marchait donc tranquillement, perdue dans ses pensées, le regard dans le vague, tantôt sur les moldus, tantôt sur le ciel bleu. Une voiture de police, gyrophare allumé, sirène à gogo, passa en trombe. Elle n'y prêta aucune attention. Elle ne vit pas non plus le jeune homme arriver dans le sens opposé qui prit la peine de la bousculer au passage.
— Pardon ! S'excusa-t-il, esquissant un sourire particulièrement aimable et faussement désolé.
Octavia se contenta de hausser les épaules, poursuivant son chemin, comme si rien ne pouvait la perturber. Par endroit, les passants s'agitaient. Les rumeurs des conversations naquirent en murmure, puis les commerçants coururent de voisin en voisine pour rapporter ce que la boulangère du pathé de commerce plus loin avait vu. Apparemment, il se passait des choses. Dans son périple silencieux, Octavia consentit à freiner son allure, les badauds commençaient à grouiller sur le trottoir, dans tous les sens, la forçant à slalomer. Intriguée, elle observa le comportement des gens. Hormis constater qu'ils paniquaient comme si une famille de cafards investissait leurs sous-vêtements, elle ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Soudain, sans crier gare ou qu'elle n'eut le temps de dire « ouf ! » une étreinte de fer écrabouillait ses membres comme si elle était prise dans un étau. Elle sentit une masse s'écraser contre son dos, et l'élan qui la percuta la projeta en avant. Octavia Victoria Nott s'écrasa sur le sol de tout son long. Son nez et sa bouche éclatèrent en sang. Un goût ferrugineux s'insinua sur sa langue et son palais. Le visage ainsi écrabouillé, elle ne pouvait même pas esquisser une expression de dégoût. Quelque part dans la rue, une femme beugla comme une démente, à croire que c'était-elle qu'on maintenait sur le sol dans une position des plus inconfortables, les cheveux trempant dans le liquide carmin qui s'écoulait de son visage. Malgré la douleur et la surprise, Octavia parvint à bouger. Elle constata que l''étreinte possédait des mains gantées de noirs, et en cette chaude journée d'été, l'homme qui la maintenait fermement sur le sol n'avait aucun centimètre de peau à l'air libre, enfermé des pieds à la tête dans un uniforme, renforcé par un gilet pare-balles. La première pensée d'Octavia alla au Blood Circle. Sa deuxième pensée déduisit qu'elle arriverait en retard au travail.
— Ne bouge pas ! Lui ordonna-t-il. On la tient ! Hurla l'homme.
— On la tient ! Hurla l'une de ses collègues, toute de noire vêtue aussi, dans un talky-walky.
Que tenaient-ils au juste ? Dans cette position, Octavia peinait à s'exprimer, la respiration coupée sous le poids de l'homme et la bouche écrasée sur le sol. Le policier la souleva sans peine pour la remettre sur pied, forçant ses bras à se croiser dans le dos.
— Vous êtes en état d'arrestation ! Tout ce que vous direz à partir de ce moment précis pourra être utilisé contre vous.
Octavia fustigea intérieurement de ne pas savoir envoyer de sortilèges sans baguettes. À l'évidence, si elle ouvrait la bouche, elle boirait la marée rouge s'écoulant de son nez, à en exciter tous les vampires cachés dans le coin. Un nouvel officier fit son apparition. Il nettoya le sang sur son visage et arrêta l'hémorragie pendant que son collègue à la poigne de fer dispersait les badauds. Celui qui lui faisait face porta un téléphone à côté de son visage.
— C'est bien elle, déclara-t-il.
— C'est bien elle ! Hurla l'autre.
— C'est bien elle ! Hurla la policière dans le talky-walky.
Octavia en était presque à se demander qui était-elle ?
La poigne de fer se saisit de son épaule pour la diriger vers l'arrière d'une fourgonnette.
— Vous faites erreur, dit-elle avec calme, mais l'envie irrépressible de voir son regard figer dans une lueur verte.
— Ferme-là ! S'agaça le policier.
Octavia refusa de s'inquiéter. De toute façon, elle portait ses « faux » papiers, prévue justement pour se balader tranquillement dans les rues moldus sans égayer le moindre soupçon sur son appartenance au monde des sorciers. Soudain, une étincelle s'activa dans son palais mental. En songeant à ses papiers, elle sentait la poche de sa jupe cogner légèrement contre sa cuisse. Très légèrement. Trop légèrement. Le garçon qui l'avait bousculé avec ce sourire de niais, était-il en réalité un pickpocket ? Octavia s'inquiétait presque. Peut-être qu'elle se faisait des illusions. Peut-être pas. Les policiers l'installèrent dans le fourgon, les bras menottés dans le dos. La porte claqua et le véhicule démarra. Un officier restait à l'arrière, comme s'il était nécessaire de la surveiller. Ils ne roulèrent pas longtemps, car quelques secondes plus tard, le fourgon freina brusquement, envoyant Octavia balader contre la carcasse du fourgon. Son surveillant ricana. Qu'il profite de ricaner. Octavia se promit de lui péter les dents. Les deux battants de porte s'ouvrirent à la volée. De nouveaux officiers firent grimper une femme à la chevelure rousse, tout aussi menottée qu'elle, lui indiquant de s'installer à côté de son collègue. Les portes claquèrent à nouveau. Octavia observait la nouvelle venue avec curiosité. Décidément, elle n'y comprenait rien à rien. Mais patience, elle allait bientôt découvrir ce qu'il se tramait. Ça, elle en était bien certaine. À l'avant du véhicule, elle entendit la conversation des officiers de police.
— On les tient ! Dit la voix de la poigne de fer, avant qu'une portière ne se referme.
— On les tient ! Répéta la voix de sa collègue, certainement dans le talky-walky.
Et le fourgon redémarra. Pour sûr,  la journée allait être longue, très longue.

Ouch !:
 

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Palais mental:
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L'Augurey
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Lyllyah Sody
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Lumos
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Dim 26 Fév - 8:32

Capitaine, capitaine, vous n'êtes pas le capitaine
Août 2021

On me poussa dans un fourgon de police et je dus me mordre la langue pour ne pas dire ma façon de penser. J’avais été policière moi aussi et je connaissais bien les procédés. Néanmoins, ça avait été en Suisse, pas en Angleterre, et vu comment ils carburaient tous à la bière dans ce pays, je n’avais aucun doute que les forces de l’ordre étaient quelque peu biaisées aussi. Je me réjouissais de faire un rapport militaire bien senti au chef du service de police concerné. Radar sauta à ma suite et, comme je le lui avais appris, il vint s’asseoir, droit, entre mes jambes. Le policier dans le fourgon le lorgna d’un mauvais œil. Une œillade qui découvrit un regard assassin quand il monta sur moi. Qu’il touche à mon chien et là je ne répondrais plus de rien. L’homme ne se démonta pas.

— Qu’est-ce que tu as ? Tu veux mon coup de matraque tout de suite ?

Je me contentais d’un simple sourire comme toute réponse. Avec les années, j’avais appris que la meilleure manière de répondre à son ennemi, c’était par l’arme la plus déconcertante au monde : le sourire. Ça ne manquait pas, il ne sut comment répondre et me somma simplement de me tenir tranquille, chose que je faisais déjà.
Le véhicule démarra, toute alarme sifflante ce qui réveilla instantanément mes acouphènes. De douleur, je fermais les yeux et serrais la mâchoire. Il me fallut plusieurs secondes pour m’habituer un tant soit peu à cette horrible sensation et rouvrir les paupières. Ce ne fut qu’à cet instant que je découvrais ne pas être la seule victime dans ce fourgon. Une jeune fille, si ce n’était pas une gamine, assise sur la banquette face à moi, était tout aussi menottée que moi. Je remuais un peu les épaules en faisant cliqueter mes menottes. S’ils avaient arrêté un mineur comme ils m’avaient arrêté moi ils allaient vraiment m’entendre. Encore fallait-il que la nana soit vraiment mineure, mais en tous les cas, je lui donnais à peine dix-neuf ans.
Mes pulsions de justices furent détendues par une seule et unique pensée qui me traversa.
Et si c’était une sorcière ?
Si c’était une sorcière, alors il y aurait de quoi l’arrêter. La torturer même. Le visage de la captive dont je m’étais moi-même occupée me fila devant les yeux. Je retenais sans mal un râle de frustration tandis que ma mâchoire se serra encore en agitant la musculature de mes joues. Dans mon dos, je serrais mes poings menottés. À dire vrai, ce n’était présentement pas la gamine que je m’imaginais torturer, mais ces policiers incompétents, aussi débordés pouvaient-ils être.

Le véhicule s’arrêta subitement, me basculant sur le côté sous l’air amusé de notre geôlier imbécile. Solidement ceinturé entre mes jambes, Radar remua à peine. L’agitation qu’il y eut autour du fourgon m’indiqua que nous étions arrivées. Oui, mais où ? Les portes battantes s’ouvrirent avec fracas. Radar lâcha un grognement que je fis taire dans un petit claquement de langue. Il suffisait que l’un de ces policiers ait peur des chiens et il pourrait lui figer une balle dans la tête de manière la plus injuste du monde. C’était hors de question. Pour le coup, je me félicitais de l’éducation stricte et militaire que j’avais donnée à mon chien. Non seulement ça me servait sur le terrain lors des rares missions où je le prenais avec moi, mais c’était aussi vrai dans des cas absurdes comme celui que nous vivions là.
Une fois dehors, mes deux policiers me prirent les bras sans ménagement pour m’entraîner avec eux à l’intérieur.

— Talon Radar.

Le pauvre chien, habitué à se déplacer entre mes jambes dans ces conditions, était tout perdu à cause des deux malotrus. Avec mon ordre, il se ramassa sur lui-même et me suivit à la trace, attentif au moindre de mes mouvements. Si on tournait, il tournait, si on ralentissait, il ralentissait.
Il me fallut peu de temps pour comprendre que nous étions emmenées dans un commissariat de police. L’odeur et l’ambiance n’étaient pas celles d’une prison. C’était sans compter les sécurités et les gardes en moindre effective que dans un pénitencier. Bon, c’était déjà ça. Le commissariat ce serait plus simple d’en sortir que d’une prison.
Les deux policiers qui me flanquaient s’arrêtèrent devant une grille, l’ouvrir et me jetèrent dedans sans ménagement. Radar m’y suivit et bondit sur la banquette en aboyant, signe de sa grande nervosité. La gamine fut enfermée avec moi.

— Retirez nos menottes au moins !

Les hommes des forces de l’ordre se contentèrent de ricaner avant de refermer la porte à clé et de s’en aller. Cette fois, je laissais éclater ma colère.

— Putain, mais quelle bande de sales cons incompétents ! ça ne va pas d’arrêter les gens comme ça sans motif ? Bordel de merde s’ils me retirent ces menottes je vais leur fracasser les dents, ils ne pourront même plus sucer une compote !
Je hurlais.
— Connards !

Je savais que ça n’allait pas arranger mon cas, mais j’étais si fatiguée par ma nuit de travail, frustrée de ma journée gâchée et arasée par la chaleur que je ne parvenais plus à garder mon sang-froid. Chose rare pour moi qui était habituée à rester calme en toute circonstance. C’était une question de survie. Oui, mais voilà, je restais humaine, avec mes forces et mes faiblesses, et la colère, aussi loin que je m’en souvienne, avait toujours grondé au fond de moi. Les aboiements incessants de Radar résonnaient dans tout le bâtiment.

— Paix Radar, paix. Tu vas finir par achever le peu de tympans qu’il me reste.
Obéissant, le chien cessa d’aboyer non sans geindre un peu.
— Et descends de là, tu t’es cru où ?

Le canidé s’élança à terre et entreprit de renifler le moindre centimètre de la cellule. J’appuyais mon dos contre les barreaux pour poser à nouveau mon regard gris, rendu bleu à cause de la faible luminosité, sur la gamine qui m’accompagnait.

— Salut au fait. J’espère qu’ils ne t’ont pas trop malmené ? Tu as une sale gueule, ça va ?
Je remuais les épaules dans l’espoir de rendre ma position un peu plus confortable.
— Pourquoi ils t’ont arrêté ?

 

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Lumos
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Sam 11 Mar - 17:33


Vous allez tous mourir
Lyllyah Soddy

La porte de la cellule se referma dans un cognement métallique assourdissant. Haussant les yeux au ciel, Octavia appuya son front entre deux barreaux, pendant que la rouquine hurlait des grossièretés. Un instant, la jeune fille songea qu'il lui suffirait de se transformer en renard pour perdre l'usage de ses menottes et s'évader à travers les grilles. Cette escapade pourrait lui couter gros, à commencer par la révélation de sa véritable identité. Elle balança sa cuisse pour s'assurer que le garçon qui l'avait bousculé lui avait bel et bien piqué ses papiers. C'était un état de fait : elle ne disposait d'aucune preuve de sa véritable identité, c'est à dire : pas une criminelle à mettre en cellule. Son front cogna le métal de dépit. D'une manière ou d'une autre, il fallait trouver une échappatoire. Quelles étaient les options ? Appeler ses parents restait la dernière chose à faire. Maverick peut-être ? La honte s'abattit sur elle. À proprement parler : quelle situation de merde ! Allô cousin, je suis enfermée dans une cellule moldue pour des raisons obscures avec une nana et son chien. Ah ! Au fait : on m'a volé mes papiers. Mes « faux » papiers. Décidément non, elle allait devoir se débrouiller toute seule. Lorsque ladite rouquine s'adressa à elle, Octavia garda fermement ses mains accrochées aux barreaux, son palais mental recherchant désespérément une solution plausible qui n'entamerait pas sa dignité.
— Bonjour, répondit-elle à sa compagne de cellule. Un policier m'a plaqué sur le sol, rien de bien grave, merci.
Sa poitrine se souleva pour soupirer un mélange d'ennui et d'exaspération.
— Je m'appelle Octavia Victoria Nott, se présenta-t-elle soudain. Je ne sais pas ce qu'il se passe.
D'un pas nonchalant, elle s'avança vers le banc pour s'y installer mollement.
— J'ai comme l'impression que nous allons le découvrir bien vite.
En effet, il y avait du mouvement dans les couloirs. Plusieurs policiers les invitèrent à sortir de la cellule pour les conduire dans une salle d'interrogatoire. Dans la pièce, une simple table et des chaises, et rien d'autre que des murs vides et une vitre sans teint. Octavia songea que la situation ne pouvait pas être pire. Ses mains menottées appuyées sur la table, elle regardait les deux officiers de police chargés de les interroger.
— Alors ? On ne fait plus les malignes ? Dit l'un.
— Doucement, Wheeler, prévint le second d'une voix douce.
Ainsi donc avaient-ils choisi le plan du bon et du méchant flic. Sur son masque de marbre, les cils d'Octavia papillonnèrent. Son irritation était difficile à dissimuler.
— Agent Wheeler, se présenta l'énervé.
Octavia haussa les sourcils. La journée allait être longue. Très longue.
— Et voici mon coéquipier, l'agent Macfield. Vous savez pourquoi vous avez été arrêté ?
— Oui, répondit instinctivement Octavia. Parce que vous avez fait une erreur.
Wheeler l'énervé éclata de rire avant de prendre un air particulièrement revêche.
— Oh non ma petite, on sait tous pourquoi vous êtes ici ?
Octavia se demanda sérieusement s'ils avaient répété leur numéro avant de les faire venir où s'ils servaient le même baratin a tous les détenus qu'ils interrogeaient.
Macfield, l'agent calme, dégaina ce qu'Octavia identifia comme une tablette. Sur l'écran apparut une image floue.
— Trois mois, quatre-vingt-dix vols à mains armées, énonça Macfield.
— Ce qui nous fait une moyenne de 2,90 vols par jour, compléta son collègue, l'air toujours autant gravement en colère.
— Et ? Demanda Octavia.
— Comment ça, « et » ? Répéta Wheeler, agacé. Et quoi, ma petite dame ? T'as pas les yeux en face des trous ? Regarde bien ce que les caméras de surveillances ont enregistré lors de votre dernier casse ?
Octavia se sentit obligée d'approcher sa figure de l'écran. Les traits de son visage étaient toujours aussi inexpressifs. Mais ils se métamorphosèrent soudain en visionnant la photo pixélisée. On y voyait deux femmes, l'une petite et l'autre grande, brune aux longs cheveux et rousse aux longs cheveux, armées et, le pire dans tout ça, l'une semblait en pleine action pour tabasser un homme et l'autre attendait patiemment, revolver pointé sur ce qui ressemblait à un employé d'un quelconque magasin, entrain de vider sa caisse. Le plus étonnant, était que, malgré le floutage de la photographie, les deux voleuses ressemblaient étrangement aux deux prévenus présentement menottés. Octavia s'éloigna de l'écran pour s'appuyer contre son dossier.
— Ce n'est pas moi, dit-elle le regard sans expression et la voix calme et sereine.
— Prouvez-le-moi, dit le gentil officier, et nous vous laisserons partir.
— Un pickpocket à voler mes papiers, annonça Octavia.
Cette fois-ci, les deux agents éclatèrent de rire à l'unisson. Il semblait d'ailleurs qu'ils ne pouvaient plus s'arrêter. Octavia dévisagea sa comparse, avant de se concentrer à nouveau sur les deux officiers. Finalement, appeler son cousin n'était peut-être pas une mauvaise idée. L'officier Wheeler, l'énervé, reprit soudain son sérieux (et son air mauvais), avant de leur demander :
— Alors maintenant dite moi : 1) où est l'argent ? 2) qui est votre complice ? 3) pourquoi les supérettes ?
 

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Jeu 23 Mar - 14:20

Capitaine, capitaine, vous n'êtes pas le capitaine
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C’était ça cette situation de merde ? C’était quoi ces flics de merde ? Et encore, heureusement que j’étais rousse et pas noire de peau, je savais que trop bien ce que ce genre de policier frustré réservait aux gens de couleur. Mon sang ne fit que bouillir à cette pensée. Radar laissé dans la cellule derrière nous, je rongeais mon frein pour ne pas faire sauter la table qui me séparait des deux agents et leur sauter au cou comme une tigresse. Non seulement ce n’était pas professionnel, mais ça n’irait pas à mon avantage, dans tous les sens du terme. L’affaire pourrait être remontée jusqu’à l’armée, et je n’avais pas envie d’être de corvée alors que je faisais tout pour que mon travail soit net et sans bavure. Je bossais trop pour que tout soi gâché par des imbéciles heureux !
Bien qu’entraînée, il me fallut plusieurs minutes pour faire redescendre la rage. Les minutes qu’ils fallut aux agents pour se présenter et nous servir leur baratin débile. Engoncée dans ma chaise, je les fusillais du regard tout en laissant la jeune femme à mes côtés répondre. Pour l’heure, je n’avais rien à rajouter, j’avais les mêmes réponses qu’elle.
Quand la tablette fut présentée, je m’y penchais pour observer ce qu’ils pensaient être des preuves. Cette fois, ma hargne se mua en un amusement clair et franc. Ces imbéciles nous avaient arrêtés sans même vérifier nos identités ni nos alibis. Je me ferai un plaisir de les faire mariner tant ils étaient incompétents. Plus dure sera la chute. La photo prise était floue et la confusion avec nous était évidente, pour autant, cela n’excusait pas la violence avec laquelle ils nous avaient arrêtées. C’était sans compter que des brunes et des rousses, il devait y en avoir à la pelle à Londres. Un petit rire m’échappa, ce qui sembla déplaire à l’officier Wheeler, nerveux au possible.

— Qu’est-ce que vous avez à déclarer pour votre défense ?
— Plusieurs choses, mais je préfère vous laisser mariner dans votre erreur.

L’agent Macfield eut un geste pour apaiser son ami avant que celui-ci ne tempête. À en croire la veine qui apparaissait sur son front, elle était prête à exploser. Cette attitude me fit jubiler et termina de me détendre. Je croisais mes doigts aux phalanges tatouées et mes menottes claquèrent un peu contre la table. D’une voix enfin maîtrisée, je répondis à Wheeler, bien satisfaite qu’il ait absorbé toute ma colère.

— 1, on n’en sait rien puisque vous vous êtes trompés. 2, on ne peut pas vous le dire puisqu’on ne la connait pas. 3, éventuellement parce que les supérettes sont les moins protégées ? La preuve, la photo que vous avez est floue, ça pourrait être Eleanor Tomlinson et Catherine Zeta-Jones qu’on ne les reconnaitrait pas sur ce cliché. Les supérettes n’ont pas beaucoup de moyens à fournir dans leurs systèmes d’alarme et de défenses, ce sont les cibles faciles. Ensuite, suivant où elles sont situées, il est très facile de s’enfuir et de disparaître quand on a un minimum de jugeote.

Wheeler et Macfield me fixèrent avec des yeux aussi étonnés que suspicieux. Je leur adressais un grand sourire provocateur. Macfield crut bon de me questionner avant que Wheeler me saute au cou.

— Comment savez-vous tout cela ?
— Si vous aviez vérifié nos identités avant, vous sauriez que j’ai fait partie de la police il y a plusieurs années.

L’officier baissa les yeux sur la chaînette ronde typique des soldats de l’armée. Il s’enfonça dans sa chaise et eut l’air pensif. Ce ne fut pas le cas de son collègue qui tempêta.

— Voilà bien la preuve que nous recherchions ! Elle se fait passer pour une flic, mais en fait c’est elle ! Elle connaît les supérettes et leurs failles ! On te tient sale garce ! Tu es tombée dans mon piège.

Je roulais des yeux. Il était vraiment con lui.

— S’il y a effectivement une moyenne de deux vols par jour, vous aurez bientôt de nouveaux signalements alors que nous sommes ici.

Je me penchais en avant et plantais mon regard gris dans celui de Wheeler.

— Je me réjouis de voir votre tête quand ça arrivera. Et j’espère que vous vous excuserez comme il se doit envers cette jeune femme qui pisse le sang par votre faute.

C’était comme si mes propres nerfs avaient été mis à vifs. Je ne supportais pas l’injustice, c’était pour cela que je m’étais engagée, et je détestais par-dessus tout quand on s’en prenait aux plus jeunes. Bien que les sorciers puissent tous être dangereux avec leur putain de bout de bois, certains n’en restaient pas moins des gosses. On ne touchait pas aux gosses ni aux innocents. Ma soif de justice criait. Wheeler eut un rire gras.

— Tu crois pouvoir nous faire chanter comme ça ? Votre complice va faire diversion, nous le savons et sommes préparés à cette éventualité ! Ne nous prends pas pour des idiots et mets-toi à table ! Où avez-vous caché l’argent ?!

Un soupir traversa mes lèvres et je coulais un regard amical en direction d’Octavia Victoria Nott.

— Bon, on leur dit ?

Wheeler et Macfield se redressèrent sur leurs chaises. Nous étions toutes les deux dans le même train et cette jeune femme me semblait avoir de la répartie. Nous n’avions rien d’autre à faire que de prouver nos identités. Faute de preuves, les policiers allaient nous relâcher, ou alors, il nous faudra appeler quelqu’un pour prouver nos identités. Je songeais à Lucy et grinçais des dents en l’entendant se moquer de moi.
 

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Ven 31 Mar - 6:41


Vous allez tous mourir
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Si Octavia donnait l'air aussi renfermée qu'une porte de prison, sa compagne d'infortune était pour le moins beaucoup plus offensive. La discussion avec Wheeler s'envenimer, force était de constater que son coéquipier Macfield devait mettre de l'eau dans son vin. Wheeler et l'inconnue se donnaient la réplique, et les prunelles bleues d'Octavia allaient de l'un à l'autre. Mais qui était donc cette Eléanor et Catherine ? Si elle prétendait appartenir autrefois à la police, qu'est-ce qu'il attendait, le gros, pour vérifier ses dires ? Macfield avait beau jouer le « bon flic », il ne présentait aucun signe de jugeote supplémentaire que son partenaire énervé. Serait-ce qu'une mascarade visant à les faire craquer ? Ils pouvaient se mettre les doigts dans l'oeil. Même si elle avait été l'auteure de ces infractions, ils n'avaient pas idée à quel point Octavia resterait muette comme une tombe. Voilà maintenant qu'ils voulaient savoir où était caché l'argent. La rouquine qui semblait aussi exaspéré qu'elle, lui posa une étrange question. Ah ! Enfin un peu d'action. Les entrailles d'Octavia s'animèrent, ravie de pouvoir s'amuser un peu. De toute façon, la situation ne pouvait pas être pire, n'est-ce pas ? Quoiqu'il arrive, elle serait forcée d'appeler Maverick pour lui révéler sa situation de merde et qu'il vienne la sortir de cet impasse.
— On va vous y conduire, annonça-t-elle de sa voix sans entrain.
— Voyez-vous ça, ricanna Wheeler. On va vous y conduire, répéta-t-il en imitant le timbre d'Octavia. Tu crois que tu vas nous berner comme ça, ma petite ?
— Etant donné que je suis mineur, je crois qu'en vérité votre stupidité va avoir des problèmes.
A l'unisson, Wheeler et Macfield éclatèrent de rire. Le « bon flic » révélait en partie son vrai visage. S'apercevant qu'il avait craqué, il reprit son faux sérieux.
— Vous voulez le récupérer cet argent ou pas ? Demanda Octavia qui commençait sérieusement à perdre patience. On est menotté, qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?  On vous conduit jusqu'à l'argent sinon rien.
Les deux hommes quittèrent la pièce. Pendant dix minutes, la femme et la jeune fille restèrent seule. Octavia se demanda si elle devait faire la conversation, mais en vérité, elle ne savait pas comment aborder normalement la conversation dans une situation aussi peu banale. D'autant plus, ne l'oublions pas, qu'une vitre sans teint présageait qu'elles étaient constament sur écoute.
— Comment vous vous appelez ? Finit-elle par demander.
A ce moment-là, les deux flics débarquèrent dans la salle d'intérogatoire.
— Suivez-nous, baragouina Wheeler, de mauvaise humeur.
Menottées, les deux femmes sont accompagnées dans les couloirs du commissariat de police. Les agents, trop occupés, ne leur prêtait aucune attention. Toute à sa contemplation, Octavia en profita pour lancer un regard curieux autour d'elle. Lorsque la chaleur harassante s'abattit à nouveau sur elle, elle plissa les yeux pour affronter ce trop plein de lumière. Les agents les invita à grimper dans le fourgon.
— Ce ne sera pas nécessaire, déclara Octavia.
Du menton, elle désigna la rue de gauche. Un air étrange se dessina sur la tête des deux hommes.
— Puisque nous braquons les supérettes juste sous votre nez d'incapable, nous procédons de la même façon pour cacher notre butin.
Wheeler grimaça, Macfield se contint, assez difficile car un tic nerveux animait son oeil gauche. Comme s'il s'agissait d'une invitation à avancer, Octavia s'engagea sur le trottoir de gauche. Ils marchèrent de longues minutes sous le soleil tapant. La peau pâle d'Octavia commençait à picoter, un coup de soleil menaçant de se déclarer. Mais elle garder la tête sur les épaules et l'air serein tandis qu'elle déambulait, au hasard, dans cette grande ville de Londres. Soudain, elle stoppa net au milieu de nulle part.
— Qu'est-ce que tu fous ? Gromela Wheeler qui suait à grosse gouttes.
— C'est ici, dit-elle.
— Il n'y a rien, ici ! S'emporta le « méchant flic ».
Du menton, Octavia désigna la plaque d'égoût devant laquelle elle s'était arrêtée.
— Cela semblait logique, non ?
Elle tourna ses grands yeux vers Lyllyah en haussant les épaules.
 

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Mer 12 Avr - 9:25

Capitaine, capitaine, vous n'êtes pas le capitaine
Août 2021

La situation était pour le moins cocasse, et cette gamine n’avait véritablement pas froid aux yeux. Son plan était-il de nous sortir du commissariat pour s’enfuir en douce ? Ça ne ferait qu’aggraver la situation, pourtant, je devais admettre que c’était tentant. Quoiqu’il en soit, mon immense sens de la justice balaya rapidement cette idée. Hors de question de donner raison à ces fumiers incompétents. Afin de conserver mon sang-froid et ne pas commencer à les insulter encore une fois, je fermais les paupières alors qu’ils sortirent de la salle d’interrogatoire. Bien que j’aurais volontiers fait la conversation avec la jeune femme, je m’interdisais tout contact avec elle en dehors de la présence des policiers, car je devinais qu’ils allaient déformer tous nos propos. Apparemment sur la même longueur d’onde que moi, la jeune femme ne pipa mot sauf pour une seule question. Restant d’un calme à toute épreuve, je la regardais, loin de m’étonner d’avoir oublié de me présenter. Après tout, les conventions sociales et moi, ça faisait zéro.

— Je m’appelle Lyllyah Sody, je jetais un coup d’œil à la vitre sans teint, et malgré la situation, je suis ravie de faire ta connaissance. Au moins, c’est une rencontre originale.

Pour la première fois depuis notre rencontre, je lui souris amicalement avec un air décontracté pour un court instant. Avant que les deux officiers reviennent nous chercher, elle put apercevoir rapidement que j’étais en réalité une personne joviale.
Apparemment loin d’avoir fait leur job convenablement, les deux flics nous emmenaient à travers les couloirs du commissariat. N’avaient-ils pas pu prendre ces minutes d’absence pour taper sur leurs claviers d’ordinateur pour vérifier nos identités ? Bon sang, c’était quoi cette mascarade ? On n’était pas le premier avril pourtant. Les téléphones qui n’avaient de cesse de sonner, les policiers qui réagissaient à peine, car déjà trop occupés sur leurs affaires en cours me rappelaient de lointains souvenirs qui m’arrachèrent un sourire. Wheeler le remarqua et me donna une tape sur l’épaule pour m’inciter à sortir. Je le fusillais du regard quand la chaleur harassante de l’été me prit au dépourvu. Le bon point d’être derrière les barreaux durant cette période de l’année, c’était qu’on était au frais, comme l’indiquait l’expression. Je clignais des paupières, mes yeux clairs ayant du mal à s’habituer au soudain changement de lumière tandis que ma peau rousse se plaignait déjà du soleil. Radar, qui restait calme à mes pieds, suivis quand Octavia ouvrit le chemin.

Qu’avait donc cette gamine en tête ?
Bien que l’idée de promener les deux flics m’amusait franchement, je gardais, comme elle, un air complètement impassible. La tête haute, je la suivais comme si je savais parfaitement où nous nous dirigions. Faire perdre leur temps aux forces de l’ordre me plaisait à moitié puisque j’en étais moi-même régulièrement victime, pour autant, les deux énergumènes qui nous avaient arrêtés étaient si incompétents que c’était une bénédiction pour les honnêtes gens que nous éloignions un peu du commissariat.
Une fois devant la bouche d’égout, il me fallut redoubler d’efforts pour ne pas adopter un air aussi surpris que Wheeler et Macfield. Nonobstant, lorsque nos regards se croisèrent, je m’autorisais enfin à sourire et j’acquiesçai.

— En effet. L’ennemi ne s’attend pas à ce qu’il recherche soit sous son nez. C’est bien connu. C’est comme dans le Seigneur des Anneaux avec Merry et Pipin.

L’incrédulité que je lisais dans les yeux de Wheeler et Macfield me fit jubiler. Ce dernier se reprit rapidement en fronçant les sourcils et son ton de voix prouvait qu’il perdait vraiment son masque de flic sympa.

— Ouvrez-nous ça.
— Si vos petits bras y arrivent, arf, arf !

— Ahahahaha vous êtes si chou.

Me moquais-je, interrompant alors leurs propres moqueries envers nous et notre « pauvre » situation de femme. Pour étayer mes propos, je rebroussais les manches de mes bras pour qu’ils puissent voir les muscles de mes bras se bander alors que je soulevais la lourde plaque d’égout. Ces machins, ça faisait son poids, au moins celui d’un âne mort doublé du poids d’un hamster, pour autant, mes nombreux entraînements s’avérèrent, encore une fois, utiles. Ils prouvaient aussi ce que j’avais prétendu plus tôt, à savoir que j’avais travaillé dans la police et que je faisais encore aujourd’hui un travail très physique. Une fois la plaque d’égout dégagée, je me redressais sous les yeux ronds des deux policiers, et, le port altier, je leur indiquais le trou.

— Après vous. Sauf si vous avez trop peur de vous y aventurer, vous, hommes braves et courageux que vous êtes.

Macfield se pencha et alluma sa lampe torche pour observer l’intérieur d’un air prudent. Évidemment, il n’y avait rien. Wheeler, quant à lui, nous surveillait pour éviter une potentielle fuite. Intriguée, je jetais régulièrement des coups d’œil à la jeune adulte à côté de moi, me demandant toujours si elle voulait s’enfuir ou rester là, à s’amuser de la situation comme je le faisais moi. Le « gentil » flic se redressa en s’adressant, incrédule, à son coéquipier.

— Je ne vois rien…
— Il faut faire intervenir la section spéciale.


Je ne pus m’empêcher de pouffer de rire. Ils allaient vraiment faire venir l’équipe d’intervention pour ça ? Avec le déminage et tout le reste ? Ça allait coûter bonbon, et le mieux dans tout ça ? C’est que ça ne nous retomberait pas dessus puisqu’ils n’avaient toujours pas vérifié nos identités. Je m’éclairais toutefois la gorge, ayant une conscience trop professionnelle pour ne rien dire.

— Avant de faire venir l’équipe d’intervention, ne serait-il pas moins onéreux de vérifier nos identités ? Un simple clic sur votre ordinateur et c’est bon.
— Elle essaie de nous entourlouper la rouquine ?
— Elle s’appelle Lyllyah la rouquine.
— Je m’en fou. Descendez là-dedans !

Je battais des cils, bien trop contente à l’idée de visiter les égouts de Londres. J’avais déjà fait les catacombes de Paris, ça avait un côté qui me fascinait pour les nombreux coins et recoins que cela pouvait cacher.

— C’est vrai ? Trop cool ! Oh, vous pouvez veiller sur mon chien s'il vous plaît ?

Je vis que Macfield eut un léger tic nerveux au visage, mais il m’incita à m’élancer sur la petite échelle. Toutefois un peu inquiète, je regardais Octavia.

— Tu n’es pas claustrophobe j’espère ? Ça ira ?
— Évidemment qu’elle ne l’est pas puisque c’est ta complice, ne fais pas semblant ! Descends !

Fusillant une nouvelle fois du regard le Wheeler, je descendis après avoir eu un sourire encourageant à l’encontre de la mineure qui était avec nous. Pour détendre l’atmosphère, je lançais à moitié moqueur.

— Au moins, il fait frais là en bas.

 

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Mer 26 Avr - 7:11


Vous allez tous mourir
Lyllyah Soddy

Avant que les deux crétins ne reviennent, la jeune fille se présenta comme « Octavia », en réponse aux présentations. Durant un instant, la situation rocambolesque dans laquelle la femme et la fille étaient plongées sembla se suspendre, mais le retour des deux flics les ramena bien vite à la réalité. C’en était trop. Octavia, qui en avait marre de rester assise dans une situation qui tourne en rond et, consciente qu’elles ne parviendraient pas à leur faire entendre raison, décida d’aller se dégourdir les jambes en leur sortant du pipo. Leur balade dans les rues de Londres avait comme un aspect comique, et bien que son mensonge n’arrangerait pas la situation, Octavia relativisa en songeant qu’au moins, elle s’amusait un peu, bien que son visage restât impassible. De son côté, le visage de sa compagne d’infortune demeurait tout aussi impassible. Au moins, dans cette affaire burlesque, elles faisaient la paire. Wheeler et Macfield, dubitatif devant la plaque d’égout, ordonnèrent à Lyllyah de dégager la plaque d’égout. Octavia songea que, même à son niveau d’apprenti sorcière, sa baguette en main, dans d’autres circonstances, elle aurait transformé les deux flics en poule hollandaise, histoire de leur donner de l’allure.
Quoiqu’il en soit, elle emboîta le pas à Lyllyah.
- Ça ira, promit-elle en réponse à sa compagne qui s’inquiéta d’une possible claustrophobie.
Arrivée dans les sous-sols de Londres, ils n’eurent pas d’autres choix que de mettre les pieds dans l’eau et franchement, c’était dégoutant. L’odeur nauséabonde foudroya leurs narines, Octavia ne parvint pas à réprimer une expression de dégout.
- C’est par là ! Mentit-elle, heureuse de sélectionner le chemin qui paraissait le moins dégoutant.
Ils marchèrent durant dix minutes. Les deux zigotos ne cessèrent de se plaindre, pestant contre l’odeur, leur boulot mal payé et les gens malhonnêtes. Quand soudain, le talky-walky de Wheeler s’activa :
- Mamangue à Papananas, tu me reçois ?
- Reçu cinq sur cinq, Mamangue, répondit Wheeler d’un ton on ne peut plus sérieux.
- Il y a eu un nouveau braquage. Les suspects se sont enfouis.
Douche froide. Grand moment de silence. Solitude extrême. Le temps en suspens.
- On peut partir maintenant ? Déclara Octavia qui ne perdait pas le nord.
Le visage de Wheeler s’empourpra, de colère ou de honte, allez savoir. Macfield, à côté, se grattait le menton. À l’évidence, il cherchait les mots pour se sortir de cette situation ridicule, mais déjà Octavia songeait qu’aucune pirouette ne pourrait leur sauver la face.
- Pourquoi vous nous avez fait descendre jusqu’ici, bande d’imbéciles ? Puisque ce n’était pas vous ?
Quel culot. Octavia regretta d’être dépossédée de sa baguette et songea que, même si elle la possédait, elle ne savait pas lancer de sortilèges impardonnables. Quel gâchis. Cela dit, elle garda le silence, refusant de se justifier auprès des deux crétins.
Il fut décidé de prendre le chemin du retour, et les deux femmes marchaient désormais sur les pas des flics qui se marmonnaient des trucs à l’oreille.
- Je vais avoir besoin d’un bain de huit heures, plaisanta Octavia à l’adresse de Lyllyah, son visage toujours aussi impassible. Hey ! Cria-t-elle aux policiers. Ce n’est pas par ici qu’on est arrivée.
- Ferme-là, c’est à cause de toi qu’on est ici.
Forcé de les suivre pour que s’arrête cette mascarade, un nouvel imprévu pointa le bout de son nez. Au détour d’un tunnel, ils débouchèrent sur une sorte de salle circulaire aménagée sous une plaque d’égout loin au-dessus de nos têtes et qui, présentement, venait juste de se refermer. Une femme, petite et brune, les regardait ébahit, suspendue à l’échelle tandis qu’une autre, grande et rousse, et qui s’activait alors à ranger des liasses de billets dans un coffre-fort flambant neuf, s’immobilisa en les voyant.
Elles les regardaient, ils les regardaient, personne ne parlait. Même la mâchoire d’Octavia s’était décrochée. Quelles étaient les probabilités pour que les véritables voleuses eussent la même idée de cachette ? Quoiqu’il en soit, en un instant, les deux femmes dégainèrent des revolvers, et les imbéciles de flics semblaient beaucoup moins rapides à la détente. C’était parti pour l’action. Un bordel retentissant explosa tout à coup.

 

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Capitaine, capitaine, vous n'êtes pas le capitaine
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Heureusement que Radar n’était pas venu avec nous là-dedans, ça puait tellement que ça lui aurait réduit la truffe à l’état liquide. Le nez retroussé, je ne me permettais aucun commentaire et avançais sans mot dire, habituée aux situations de merde et aux endroits de merde. Pour peu, il me semblait que j’étais en train de bosser. C’était le comble. Au moins, je me félicitais de parvenir à compartimenter les situations, surtout que je doutais de la véritable efficacité de Dupond et Dupont sur nos talents. Ils n’étaient déjà pas bien futés de base, alors s’il fallait qu’ils interviennent en prime, nous ne serions pas sorties de l’auberge. Heureusement, il n’y avait rien dans ces égouts. Rien que de l’eau sale, des déchets et autres trucs que je ne parvenais pas à identifier et que je n’avais pas envie d’identifier.
J’eus un sourire victorieux lorsque le talkie-walkie s’activa pour annoncer le prévisible : un nouveau braquage avait eu lieu et oh, nous étions faites prisonnières durant ce temps. Alors oui, je riais sans m’en cacher en voyant les policiers passer par tous les états émotionnels. Quels clowns.
Demi-tour.
Les lèvres toujours étirées, parce que la situation était franchement cocasse, je jetais un œil à la jeune femme à mes côtés.

— Je pense que je vais carrément jeter mes habits, j’ai peur que même après un bain de huit heures, l’odeur reste.

De toute façon, j’étais vêtue de haillons, donc les jeter ne me ferait pas mal au cœur. C’était l’avantage de porter les mêmes vêtements après des années : on s’y attachait moins.
Je réfléchissais avec appréhension à une potentielle sortie shopping pour remplacer mes fringues quand nous débouchions sur une salle ronde déjà fréquentée. Temps mort. Silence. Une mouche passe. Ben c'était fou ça comme le hasard faisait bien les choses ! Et je devais bien admettre qu'elles nous ressemblaient un peu. Mais un peu seulement (nous étions bien évidemment beaucoup plus belles). N’avais-je pas dit un instant plus tôt qu’il n’y avait rien dans ces égouts ? Grand mal m’en prit !  

— Ah, ben merde, ce n’est pas Eleanor Tomlinson ni Catherine Zeta-Jones…

Ou comment remuer le couteau dans la plaie. Je n’eus toutefois pas le temps d’en rajouter, les deux voleuses dégainèrent plus vite que nos deux policiers, sans grande surprise, et ouvrirent le feu. Par réflexe, je plongeais sur Octavia pour l’éloigner des tirs, car ce n’était pas nous que les voleuses visaient en premier. Heureusement !

— Ça va ?

M’assurais-je une fois Octavia emmenée derrière une petite commode. Les voleuses étaient en place depuis quelque temps puisqu’elles avaient apparemment eu le temps de meubler et de se mettre bien en place pour accomplir leurs méfaits. Après tout, ça demande de l’organisation de voler autant en si peu de temps. Une synchronicité que n’avaient évidemment pas Wheeler et Macfield. Heureusement qu’ils avaient enfilé leurs gilets par balle. Après un dernier regard à Octavia, je me détournais d’elle pour évoluer parmi les objets des lieux pour faire le tour. Puisque les deux policiers étaient incapables de les arrêter, j’allais au moins essayer.
C’était risqué, et j’en avais conscience. Je n’étais pas armée et je n’étais pas protégée, pour autant, je savais me défendre et je savais comment agir en intervention, moi !

Je profitais que les deux voleuses soient occupées avec Wheeler et Macfield, je devais bien reconnaître qu’ils faisaient une merveilleuse distraction, pour me glisser derrière la rousse. C’était la plus grande et donc la plus à même à courir vite et à s’échapper plus facilement. Si les deux policiers n’étaient pas capables d’arrêter la plus petite, il faudrait vraiment qu’ils songent à changer de métier. Avec force, je donnais un coup derrière les jambes de la voleuse qui s’effondra alors. Je me jetais ensuite sur elle pour l’immobiliser, repoussant loin d’elle son arme pour la lui rendre inaccessible.
Maintenant, je comptais sur Wheeler et Macfield pour me protéger et éviter que la petite me tire dessus… mais peut-être était-ce trop demandé ?

 

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Dédés:



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Branle-bas de combat, panique à bord, les femmes et les enfants d'abord. En un rien de temps, leur balade de fortune dans les tunnels des égouts se transforma en souk infernal. Les voleuses visaient les policiers qui visaient on ne sait trop quoi. Par chance, sa compagne d'infortune parvint aisément à maîtriser son double maléfique, après avoir repoussé Octavia pour la protéger de la salve de tirs.
Octavia en profita pour s'accroupir derrière un coffre de métal, assez imposant pour la protéger des balles perdues et autres mauvais tireurs.
Désormais seule contre la bande de flics, la petite brune, prestement, esquiva les tirs en quelques cabrioles et, manifestement, opta pour la même cachette qu'Octavia. À l'évidence, seule leur petite taille permettait d'être entièrement à l'abri du coffre. La brunette retomba lourdement sur le sol, et Octavia décela l'étonnement flagrant dans ses iris bleus en constatant que la place était déjà prise.
— Aide-moi à sortir, dit aussi rapidement que distinctement Octavia. Prends-moi en otage pour m'emmener jusqu'à l'extérieur et, une fois dehors, nos chemins se séparent.
Après tout, qu'est-ce qu'elle en avait à faire des petits vols des petites receleuses que des flics soi-disant qualifiés ne parvenaient même pas à identifier correctement ? Tout ce qu'Octavia voulait, c'était rentrer chez elle, sain et sauf, et éviter d'avoir affaire aux moldus alors qu'elle ne trimballait pas ses papiers sur elle.
La brunette la regardait intensément. Octavia devinait le dialogue mental qu'il devait se dérouler dans sa tête.
— Je ne peux pas abandonner ma sœur.
Octavia expira, agacée.
— Ce n'est pas en vous faisant prendre toutes les deux que tu vas lui rendre service.
Une expression déchirante rembrunie le visage de la voleuse. Octavia en eut presque un pincement au coeur.
— Je ne pourrai pas te charrier sur l'échelle en te maintenant en joue.

— Nous prendrons le chemin par lequel nous sommes arrivés. J'ai une excellente mémoire.
— Et ta copine ? Lui demanda-t-elle alors.
— Elle n'a pas l'air d'avoir besoin d'aide, fit remarquer Octavia. Ils nous on prit pour vous, maintenant nous sommes innocentés.
Dans un élan, la brunette la saisit au cou pour la relever et la plaquer contre elle, le canon sur la tempe de la jeune fille.
— Si vous bougez ne serait-ce que d'un pouce, je la bute.

Même en se forçant, Octavia n'arrivait pas à jouer la princesse en danger. La grimace sur son visage, toutefois, démontrait à quel point elle était incommodée par ce bras qui lui enserrait la gorge.
— Baissez vos armes les pecnots.
L'espace d'un instant, Octavia craint que les pecnots ne fassent une bavure et qu'elle ne reçoive une balle dans la tête.
Effectivement, les mauvais flics jouaient leur rôle à fond. Wheeler tira dans leur direction, mais la brunette n'envisagea pas de représailles envers Octavia, bien qu'il lui fut difficile de ne pas céder à la panique.
— T'es con ou quoi ? Asséna Macfield a Wheeler. Tu veux tuer la gamine ?!
Wheeler ne répondit pas, se contentant de dévisager la kidnappeuse.
— Maintenant que vous coopérez, on va s'en aller bien gentiment et vous, vous n'allez pas bouger.
Le plus discrètement possible, Octavia tordit sa bouche pour lui souffler :
— Dis-lui qu'on embarque les 2 autres, chuchote-t-elle.
Les yeux de la brunette s'ouvriront ronds. Octavia ne la jugea pas : elle non plus n'avait pas pensé à cette possibilité avant.
— Qu'est-ce qu'elle dit ? Cria Wheeler comme si dix kilomètres les séparaient.
— Elle dit qu'elle va mourir si les deux autres ne ramènent pas leurs fesses vite fait. On s'arrache ! Et vous, les poucaves, vous comptez jusqu'à mille avant de sortir vos gros derrières des égouts.

Le choix de la brunette:
 

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Jeu 22 Juin - 21:39

Capitaine, capitaine, vous n'êtes pas le capitaine
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Putain, mais ce n’est pas vrai, ils faisaient exprès d’être de gros glands ou quoi ? Alors que je m’occupais de la rousse, la brune avait eu le temps de capturer Octavia et les deux flics faisaient les poteaux. Bordel !
Je jurais en la voyant, le flingue sur la tempe, et serrais les poings quand elle reculait en l’emportant avec elle. Le regard meurtrier, je serrais davantage ma prise sur mon otage en songeant à la proposer comme monnaie d’échange quand Octavia murmura et que la voleuse annonça son dernier souhait. Si je n’avais pas cette maîtrise de moi durement gagnée pendant mes entraînements militaires, je me serais tendue et j’aurai juré, comme le faisais Dupond et Dupont. Bah oui, quand on est con, on est con !
En prenant une grande inspiration, j’attrapais la rousse que je tenais fermement et l’entraînais avec moi pour les rejoindre. Dans mon dos, j’entendais les murmures des deux boulets.

— T’as vu ? Elles veulent se sauver toutes les quatre. Elles sont complices !
— Ouais, j’en suis sûre.


Cette fois, la colère me vrilla le cerveau. Je les fusillais du regard.

— Non, mais vous allez arrêter de débiter vos conneries ? Vous n’êtes pas renseignés, vous arrêtez des innocentes, vous vous promenez avec de présumées coupables sans le signaler au poste, vous n’appelez pas l’équipe d’intervention et vous n’assistez même pas une personne en danger quand elle a un flingue sur la tempe, pire ! Vous lui tirez dessus ! Ceux qui sont à arrêter, c’est vous putain !

Wheeler se gaussa.

— Ooouh, j’ai peur !

En revanche, la pièce commençait à tomber chez Macfield. Je décidais d’enfoncer le clou non sans garder étroitement mon otage avec moi.

— Attendez que je prévienne mes supérieurs, ça va être votre fête !

Macfield pâlit un peu. Wheeler devint rouge de colère, ou de honte, et je l’entendis jurer, mais puisque je passais devant les deux brunes, je l’ignorais complètement, davantage préoccupée par l’état d’Octavia. Je n’étais pas psychologue, et je ne connaissais guère cette gamine, mais elle me paraissait étrangement calme pour quelqu’un qui avait une arme pointée sur elle. Je me demandais si elle ne cachait pas quelque chose, mais n’eut guère le temps de trop m’y attarder. Elle se fit entraîner par la voleuse jusqu’à l’échelle de sortie. Mon sang ne fit qu’un tour.

— Tu relâches ma copine, tu nous laisses partir et on ne vous fera rien !

Je fronçais les sourcils. Laisser s’échapper des malfrats, ce n’était pas dans mon code génétique. Pour autant, la vie et la sécurité d’Octavia primaient, et la planque des voleuses avait été découverte. Elles venaient de tout perdre. Je serrais ma prise sur mon otage.

— Vous venez de perdre tout votre butin, et vous avez eu de la chance d’être tombées sur des flics incompétents. Profitez-en, pour songer à une reconversion. Sinon, je vous arrêterai moi-même.

Le visage de la voleuse qui tenait Octavia se crispa sensiblement. Une lueur d’hésitation passa dans son regard puis elle poussa Octavia dans ma direction. Je relâchais alors sa comparse en la poussant vers elle. Un échange à la western ! Instinctivement, je me plaçais devant Octavia et fis signe aux deux voleuses de prendre l’échelle, et vite, ce qu’elles firent sans se faire prier.
J’attendais qu’elles disparaissent de notre champ de vision. Ce serait un miracle que les deux idiots de policier aient appelé des renforts pour les cueillir en haut. Je n’y comptais pas trop. Je jetais un regard à la jeune femme en poussant un soupir blasé.

— Tu vas bien ? On s’en va nous aussi avant de retomber sur un imbécile, qu’est-ce que tu en dis ?

 

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Octavia Nott
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Mar 11 Juil - 20:47


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Lyllyah Soddy

La coopération aussi improvisée qu'inattendue fonctionna comme sur des roulettes. Les deux voleuses et les deux accusées à tort gagnèrent la surface sans encombre. Toutefois, sa compagne d'infortune n'y voyait pas une victoire à l'instar d'Octavia ainsi que, d'une certaine façon, les deux voleuses, bien qu'elles aient tout perdu dans l'histoire. La rouquine aboya sur les deux voleuses qui hésitèrent seulement un très court instant avant de prendre littéralement ses jambes à leurs cous.
Octavia se retrouva seule avec la rouquine.
— Tout va bien, assura Octavia en lissant sa robe, le visage impassible.
Accusée à tort, elle disparaissait sans prévenir,ne donnant aucun signe de vie à son employeur ; elle s'était fait cogner le nez, du sang tachait le haut de sa robe. Une robe qui, assurément, sentait fortement les égouts. Octavia poursuivit :
— Il est plus sage de s'éloigner d'ici, j'approuve l'idée.
Derechef, la femme et la fille quittèrent ce satané endroit, mettant le plus de distance possible entre ces satanés flics et elles. Dehors, le soleil était légèrement descendu, annonçant la fin de l'après-midi. Cela signifiait que plusieurs heures s'étaient écoulées depuis leur injuste arrestation. Octavia espérait qu'Aiko comprendrait et surtout, ne douterait pas de son improbable histoire. Ses entrailles se tordaient à l'idée que la libraire put signaler sa disparition. Ses parents ne connaissaient pas son embauche dans une rue moldue, ils ne savaient pas qu'elle avait dégoté un job d'été tout court. Mentalement, elle commençait à élaborer des explications, certaines assez rocambolesques, quand quelque chose attira son attention  ou plutôt, quelqu'un. Comme un chien de chasse, elle se figea en une fraction de seconde, l'index pointé en avant.
— Là, c'est lui !
Elle n'en revenait pas.
— Le gars qui m'a volé mes papiers, ajouta-t-elle à l'adresse de Lyllyah.
Sus aux cons. Octavia démarra en trombe, et le voleur repéra ce démarrage contrôlé. La folle furieuse, nez et robe ensanglantés, cheveux noirs emmêlés au vent, était facilement remarquable. Le gars s'enfuit, une expression assez marquée sur le visage, de l'air de dire : quelles étaient les probabilités pour retomber sur elle, dans un sale état, prête assurément à l'étriper. Le garçon vira dans une ruelle, Octavia sur les talons. Avec agilité, il s'agrippa aux escaliers de secours, suspendus dans le vide, pour les grimper en affichant un horrible rictus satisfait. Mais Octavia ne comptait pas se laisser démonter ni se laisser démonter. Elle sauta sur des bennes à ordures (heureusement fermée de couvercles solides) pour accéder à l'échelle. De ses petites jambes, elle grimpa quatre à quatre les marches de l'escalier en fer, pour retrouver le voleur sur le toit, entrain de s'allumer une cigarette. C'était autorisé chez les moldus de fumer à quatorze ans ? Le voleur afficha une mine surprise avant de repartir au pas de course. Il sauta sur le toit de l'immeuble d'à côté, Octavia sur ses pas. Elle volait à des mètres et des mètres de hauteur, il lui en faudrait plus pour l'impressionner. Le garçon courait plus rapidement qu'elle, et traversa l'espace le séparant du prochain immeuble grâce à une planche d'ouvrier, non sécurisée, qu'ils avaient oublié là et qui avait été volé. D'un pas léger, il marcha sur le pont de fortune et attendit qu'Octavia fasse de même. Évidemment, ça sentait le piège. Évidemment, Octavia s'avança, préférant mourir plutôt que de le regarder partir avec son regard suffisant. Lorsqu'elle fut au milieu, il se pencha pour saisir la planche des deux mains. Ses intentions étaient claires. Octavia se répéta tous les sortilèges impardonnables qu'elle ne pouvait pas lancer. Elle pressa le pas, les poings serrés, l'âme en prière, plus déterminée que jamais. Si elle s'en sortait, elle allait lui arracher les yeux. Promis.
 

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Lyllyah Sody
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Dim 23 Juil - 15:29

Capitaine, capitaine, vous n'êtes pas le capitaine
Août 2021

J’allais prendre une profonde inspiration quand nous arrivions enfin à la surface. Affaire réglée, policiers débarrassés, j’allais pouvoir rentrer chez moi et enfin prendre une bonne douche ! En invitant Octavia à nous éloigner du lieu pour nous épargner un nouvel incident avec une quelconque personne malaisée (j’avais un genre de pressentiment), je ne fis même pas un premier pas quand Octavia se mit à hurler et à bondir.

— Hein ?

À peine eus-je le temps de suivre la direction qu’elle m’indiquait que la voilà partie comme une bombe. Fuck, ça court vite ces petits trucs quand ça veut ! Non seulement elle avait de l’esprit, mais elle avait de l’élasticité dans les jambes aussi. Et il en allait de même pour son voleur qui ne se fit pas prier pour disparaître. Je les suivais du regard, non sans soupirer en gémissant un peu.

— Hannnnw, mais il fait trop chaud pour courir sur les toits, là … elle ne veut pas juste déposer plainte non ?

Prétendre que j’étais fatiguée serait un mensonge, pour autant, je n’avais plus aucune envie de courir tant il faisait chaud et tant je puais la salsepareille au salpêtre (en d’autres termes, les égouts). En plus, il fallait que je récupère Radar, et ça, c’était plus important que des bouts de papier. En plus, merde, je faisais déjà assez de sport au boulot comme ça sans en rajouter quand j’étais en permission, si ? Bon, d’accord, je me cherchais des excuses. Octavia avait besoin d’aide et j’allais la lui fournir, je ne devais pas abandonner mon côté héroïque, prête à sauver la veuve et l’orpheline, bien que j’ignore si Octavia était l’une ou l’autre.
En me cambrant, je pris à mon tour un rythme de course et, en passant à proximité de Radar, je le sifflais. Surpris de me voir passer comme une fusée, le chien leva ses oreilles, lui qui s’était couché à l’ombre. Il bondit comme Octavia l’avait fait avant et se précipita sur mes talons.

Prenant la direction que les deux furibonds avaient empruntée, je scrutais les toits avant d’apercevoir Octavia et le voleur, un toit plus loin. Quelle chiotte, ils ne pouvaient pas courir par terre comme tout le monde, au lieu de se la jouer Assassin’s Creed ? Non sans retenir un juron, je fis signe à Radar de sauter sur mes épaules. Le Border Collie s’exécuta sans la moindre hésitation, habitué à cette manœuvre avec nos entraînements militaires. Je lui attrapais les pattes d’une main et de l’autre, m’agrippais à une échelle et commençais notre ascension jusqu’à un toit. De là-haut, j’usais de mes vastes connaissances en Parkour pour rattraper mon retard, en vain. Les deux poursuivants prenaient une direction à chaque fois improbable et opposée à la mienne. Bordel, en plus ils ne me simplifiaient pas la tâche !
Et ce n’était rien de le dire quand j’aperçus la planche qui les séparait. Le voleur la saisit tandis qu’Octavia allait clairement se précipiter dessus. Euh, ça sentait le piège ça, non ?
Deux choix s’offraient à moi : arriver vers le voleur et le neutraliser, mais trop tard, car Octavia aura déjà embrassé le béton en bas, ou alors, me précipiter en bas pour la rattraper, mais on ne voyait ça que dans les films de super héros… et en plus j’arriverais, encore une fois, en retard. Purée, si seulement je pouvais me téléporter !
Radar aboya à côté de moi pour me réveiller. Je secouais la tête.

— Tu as raison, viens !

Le chien s’élança avec moi, et, scrutant la position d’Octavia, je rejoignais une série de toits qui me permettrait d’atteindre le voleur. Pour autant, je ne courais pas aussi vite que Radar. Une fois certaine que mon fidèle compagnon ne risquait pas de tomber, je donnais mon ordre.

— Radar, attaque.

Telle une fusée, l’animal accéléra à tel point que je ne voyais presque plus ses pattes bouger. Il ne fut plus qu’une masse blanche et brune qui se précipita sur le voleur pour lui mordre un bras. L’homme fut alors obligé de lâcher la planche, se qui permit à Octavia de passer sans encombre, et moi, de les rattraper enfin. Le voleur se débattait tant et si bien que Radar fut obligé de lui lâcher le bras avant d’enfoncer à nouveau ses crocs dans le mollet, arrachant une série de jurons au voleur. Au moins, il serait ralenti, mais je craignais qu’il blesse mon chien. Une fois arrivée à proximité, je criais.

— Radar, retour !

Immédiatement, le chien cessa sa prise et revint vers moi. Le voleur était pris entre la fureur d’Octavia et ma verve d’avoir ainsi été obligée de courir sous le soleil cuisant (et qui cuisait ma pauvre peau de rousse).
 

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Dim 23 Juil - 15:29
Le membre 'Lyllyah Sody' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Oui/Non' :
J'ai glissé chef [Octavia] D12-icon
Résultat :
J'ai glissé chef [Octavia] Non J'ai glissé chef [Octavia] Non
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Ven 28 Juil - 18:37


Vous allez tous mourir
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Note pour plus tard : adopter un chien. La situation s'avérait fort inconfortable pour ne pas dire, absolument délicate. Sous ses pieds, la planche commençait à chavirer. Le garçon, penché en avant, agrippé à la planche, la fixait d'un regard mauvais, un rictus déformait son visage. Octavia maintint son équilibre grâce à ses entrainements intensifs au quiddicht doublés de nombreux efforts. Pour autant, sa survie présentement tenait entre les mains d'un moldu mal intentionné, voleur de surcroit. C'était sans compter l'intervention du border collie dont la morsure et la fougue continrent le malfrat épris soudain d'une peur certaine, d'un mal assurément, et d'une mauvaise posture dont il ne saurait se dépêtre. Les bras dans le vide, Octavia s'accroupit pour saisir la planche à deux mains, regagnant son assurance. Lyllyah, son acolyte improvisée du jour, continuait d'édicter les ordres que le chien exécutait. Puis, Radar rejoint sa maîtresse tranquillement. Octavia en profita pour quitter la planche et le vide. De retour sur les toits, elle se jeta comme une furie sur le garçon, ignorant ses blessures, en espérant qu'elles le faisaient bien souffrir. Les deux jeunes gens tombèrent à terre, le garçon trop surpris pour se défendre, Octavia prit le dessus, assis à califourchon sur lui. Là, rageant, grinçant des dents et plissant nez et front à s'en rider prématurément le visage, elle crispa ses doigts, telles des griffes prêtes à labourer le visage de sa proie. Cependant, elle ne s'était jamais battue, une petite voix lui insufflait que ce comportement était grotesque et qu'il ne changerait à l'évidence rien à la situation. Ne sachant que faire de ses mains, elle brassa l'air d'énervement, tandis que le garçon tenta de bafouiller quelques paroles, protégeant son visage de ses bras.
— Pitié, supplia-t-il. Qu'est-ce que tu me veux ?
C'était une blague, n'est-ce pas ? Folle de rage, Octavia éructa :
— Rends-moi mes papiers, imbécile !
— T'es assise dessus.
Agacée par la situation burlesque, Octavia réprima l'envie de l'attraper par les cheveux pour TIRER TRÈS FORT. Au lieu de ça, elle bascula de côté pour que le garçon soit libre de mouvement.
— Pas d'entourloupe ! Gronda-t-elle. Sinon la morsure du chien ne sera rien en comparaison de ce qu'il va t'arriver.
Tremblant de tout son corps, le jeune garçon enfouit sa main dans sa poche pour en ressortir le portefeuille qu'il avait volé, en début d'après-midi, à Octavia en la bousculant genre sans faire exprès. D'un geste vif, Octavia récupéra ses papiers d'identité.
— Tu peux t'en aller maintenant !
Se retenant de lui asséner un coup de pied dans les côtes, elle le regarda déguerpir, glapissant comme un chien battu. Quelle lâcheté d'encaisser si peu convenablement les coups quand on les cherche si bien ! Vérifiant que tout était en ordre dans son porte-feuille, Octavia le rangea dans sa poche. Puis, elle s'avança vers Lyllyah, demanda la permission de caresser le chien.
— Merci de m'avoir aidé. Tout est bien qui finit bien. Je crois que nous devrions redescendre.
La femme et la fille retrouvèrent le vacarme des rues de Londres. Après des échanges de banalités, Octavia remercia encore platement Lyllyah pour son aide et, s'entendant pour oublier cette histoire sans queues ni têtes, repartirent chacune de leur côté.
Avant de tourner à l'angle de la rue qui la conduira à la librairie d'Aiko, Octavia se retourna. Au loin, elle apercevait la chevelure rousse de Lyllyah s'éloigner. Elle songeait à quel point elle aimerait posséder un animal aussi bien éduqué à ses côtés et combien cette relation devait être intéressante. Elle songea aussi à ces deux femmes qui volaient pour vivre ou pour survivre, et s'avisa de la chance qu'elle avait de vivre aisément sans être réduite à braquer des magasins pour cacher son butin dans les égouts. La vie, parfois, vous donne des leçons de façon assez étrange.
 

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