Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Sur les nerfs, Marigold n’est pas la personne la plus patiente du jour. Elle s’élance dans les allées, faisant l’éviter ses paquets remplis de courses pour son appartement, de nouveaux vêtements. Ceux-ci sont principalement des robes et capes qui feront à coup sûr fortes impressions sur ses étudiants afin de conserver son surnom « Gold » chuchotés dans les couloirs par les plus imprudents. Elle jubile d’avance de voir leurs petites mines terrifiées à la rentrée de ses nouveaux étudiants de première année. Bien évidemment, mis à part le fait que ça lui fait prendre un pied d’enfer de les tourmenter, Marigold aime par-dessus tout porter ce style mêlant élégance et froideur. Il est vrai qu’avec sa chevelure courte tout juste domptée, cela lui donne un air particulier – un air de sorcière, qu’il lui sied plutôt bien. Il n’y a finalement que bien peu de personnes voyant à travers le sortilège. Déjà pour commencer, il y’a les deux gamins. Ces deux-là, comme leur mère avant eux, ont bien vite percer la carapace de tortue de la Prewett. Leur humour, leur sourire, leurs attentions, … elle doit bien avouer qu’ils sont particulièrement doués. Surtout pour la faire tourner en bourrique ces temps-ci ! En voilà, l’une des raisons pour laquelle, la professeure de médicomage est autant sur les nerfs. Lors de son dernier séjour à Salem, elle est tombée sur les lettres d’admission de ses deux protégés pour l’université de Poudlard. Elle est persuadée que malins comme ils sont, cela a été fait avec l’intention qu’elle les trouve. Tous les deux passent quelques semaines chez leurs grands-parents. Ah ! Facile ça. Malins, ils ont évité, pour l’instant, l’ouragan Marigold. Mais celui-ci n’est pas près de s’apaiser aussi facilement. Depuis qu’ils lui ont été confié à sa bonne garde, la Prewett s’est promis de veiller sur eux, comme s’ils étaient de son sang. Gemma mérite tellement plus que ce simple serment, mais c’est bien tout ce qu’elle peut offrir à ses héritiers. Et voilà, qu’ils tentent de contrecarrer ses plans en passant outre sa formelle interdiction de venir la rejoindre en Angleterre, bastion de la guerre opposant sorciers et moldus. Agacée, la jeune femme a du mal à comprendre que le choix des deux jeunes adultes puisse être réellement important à leurs yeux. Elle connait les ambitions de la plus âgée, qui souhaite suivre les traces de sa mère dans la voie de médicomagie. Mais pourquoi entraîner son frère là-dedans ? Et surtout pourquoi à Poudlard ? C’est trop dangereux. Ruminant ses pensées fumantes, Marigold ne voit pas venir l’homme avec un charriot magique, celui-ci lisant son journal, ne voit pas non plus venir la tempête blonde.
- Faites attention bon sang ! Idiot ! s’exclame-t-elle, en pivotant des hanches pour ne pas se prendre un coin du chariot.
L’homme se tourne, l’air hagard. Quel nigaud ahuri, pense-t-elle, en le fusillant du regard. Il finit par hausser les épaules et poursuivre son chemin. La directrice de Serpentard fume à tel point que cela ne l’étonnerait pas si les badauds s’écartaient à cause de volutes de fumée s’élevant de sa tête engoncée dans son capuchon. Se retenant de jeter un sortilège à l’autre tagazou, elle se remet en route. D’un mouvement élégant et mesuré du poignet, elle ordonne à ses affaires de la suivre. Heureusement, elle n’est plus qu’à un patée de bâtiments du lieu de rencontre choisi par son ami, Malakhai. Comme à leur habitude, les deux compères de leurs jeunes années, ils se voient mensuellement pour échanger et passer du bon temps ensemble.
Rire. Râler. Médire. Se confier. Arracher les mots l’un à l’autre. Un programme tout à fait alléchant pour la Prewett. Le Travers est un des rares amis de la jeune femme. Elle chéri chaque instant en sa compagnie, bien que parfois, elle ait envie de l’assommer avec les bouteilles qu’ils boivent. Elle l’aime comme un frère. Elle aurait aimé qu’il le soit. Malakhai a su la voir et la faire briller en tant que la sorcière qu’elle est réellement. Il n’a rien à voir avec Gale, son frère aîné. Et puis, il était là lorsque Gemma est partie et qu’elle s’est retrouvée à devoir élever les deux garnements. Malakhai a pris la place de l’oncle bizarre sans même qu’elle ait à le lui demander. Ces deux protégés l’aiment et parlent souvent de lui, de leurs moments passés ensemble et de leurs frasques. Marigold est vraiment reconnaissante de l’attention accordée par son ami. Il n’était pas obligé de prendre sous son aile les deux adolescents mais il l’a fait. Souriant en pensant à son ami, chassant presque sa mauvaise humeur, Marigold pénètre dans le Chaudron Baveur. Elle cligne à deux reprises des yeux pour chasser la fumée des cigares près de l’âtre, tentant d’apercevoir l’allure du grand bonhomme. Lorsqu’elle perçoit sa carrure, elle s’avance ignorant, hautaine, tous les regards. Un air méchant ou intimidant. Quelle pourrait être une meilleure protection que celle-ci d’entrer en interaction avec d’autres êtres humains dont elle n’a pas envie d’adressé même un regard ?
En revanche en se plantant devant le sorcier, elle le fixe en silence. Puis, un sourire se craquelle sur son visage – un large sourire.
- Malakhai, mon ami, le salue-t-elle, avant de le presser. Bah alors, on ne se lève pas pour embrasser sa sorcière préférée ?
Taquine, la jeune femme s’avance vers lui. Elle ouvre les bras pour lui offrir une étreinte. En voilà encore une attitude qu’on ne lui connait pas, sauf avec quelques proches dont le Travers. Lui seul, peut se targuer de pouvoir serrer entre ses bras d’ours sa fine carrure. Elle dépose un baiser sur sa joue. Tant de tendresse pourrait signer la fin de sa réputation si des élèves la surprenaient en ce moment avec son ami. Mais en toute franchise, la blonde n’en pas grand-chose à faire. Elle est plutôt certaine de leur faire oublier ce qu’ils ont vu d’un regard noir (et peut-être d’une promesse d’un semestre en enfer). D’un geste du bras, elle fait empiler ses trouvailles de l’après-midi et s’installer face à Malakhai.
Sans même qu’il ne s’en rende compte, l’été touchait à sa fin. S’en allait avec lui les petits plaisirs pour supporter la canicule de plus en plus longue et pesante. Bientôt les sorbets glacés, la saveur toute particulière d’une bonne bière fraiche après une journée éreintante ou le bonheur de l’air frais magique après la fournaise ne seraient que vague souvenir. Bien vite remplacés par ceux apportés avec l’arrivée des jours plus frais et pluvieux. Vous l’aurez probablement compris, Malakhai Travers n’était pas de ceux à se plaindre. Le jeune sorcier avait très tôt appris à se contenter de ce que la vie lui offrait. Si cela ne l’empêchait pas d’avoir des objectifs jugés par beaucoup irréalistes voire même fantasques, son optimisme à toutes épreuves en faisant une personne joyeuse qu’importe les circonstances. Qu’il fasse une chaleur à faire cuire un oeuf en pleine rue, qu’il vente à en décorner un boeuf ou pleuve à remplir une baignoire en cinq minutes, il vous trouvera toujours quelque chose de positif à dire. Toutefois, s’il pouvait bien formuler un seul regret concernant l’été qui venait de s’écouler c’était le faible état d’avancement de sa liste secrète. En effet, depuis que sa meilleure amie avait enfin pris sa liberté en quittant le manoir dans lequel son père la maintenait enfermée depuis sa jeunesse, Khai s’était mis en tête de faire tout un tas de choses avec elle. Aller à la plage, lui faire découvrir son glacier préféré, qu’elle teste les dragées surprises glacées, partir en week-end à la campagne loin de la pollution, la mettre ne serait-ce que trente secondes sur une planche de surf, l’invité à un match de basket, s’offrir une balade sur l’eau dans l’une des péniches londoniennes… Il y avait tant à faire en été et si peu de temps.
Un profond soupir de résignation s’extirpa d’entre ses lippes à la vue des quelques éléments barrés ou cochés parmi la liste d’une longueur affolante. Rien d’étonnant qu’il n’y soit pas parvenu en tout juste deux mois. Pourtant, un sentiment d’inachevé l’envahissait face à son échec. Qu’importe qu’il ait dû coupler ses envies d’aventures avec sa propre vie active. Entre les consultations au cabinet, les quelques séminaires animés à travers tout le pays durant l’été et deux conférences données, Malakhai ne voyait que son échec à ne pas pouvoir barrer chaque activité de sa liste. Sans compter que celle de l’automne l’attendait déjà, comptant à son actif une bonne dizaine d’idées. Ce fut d’ailleurs en se rendant à son rendez-vous mensuel avec son amie d’enfance que Malakhai ajouta une idée supplémentaire à sa liste sur son téléphone avant d’entrer au Chaudron Baveur. « Aller boire une bièraubeurre à Pré-au-Lard » L’objectif ajouté dans l’application de prises de notes il prit quelques instants pour scanner la pièce du regard avant de s’installer à une des tables libres de l’établissement. Si à chacune de leur rencontre le lieu avait tendance à changer, c’était bien ici que Malakhai se sentait le plus à l’aise. Non seulement car les souvenirs de sa jeunesse y étaient tous majoritairement heureux mais il savait qu’ils pourraient également y discuter sans filtres. Un plus non négligeable pour lui qui baignait déjà continuellement dans l’univers moldu.
Sa bière bien fraiche servie face à lui, le sorcier tira de la poche de son short une boîte de dragée surprise. A défaut de pouvoir commander des chips et autres conneries à grignoter, il avait toujours ça. Sans trop faire attention, il en préleva un qu’il goba dans la foulée. « AHHHHH ! Non ! » Cri du coeur qui attira inévitablement l’attention sur lui alors qu’il manquait de s’étouffer avec sa propre salive après avoir croqué dans une dragée goût oeuf pourri. Foutues dragées à la con ! Malakhai n’avait jamais apprécié ces bonbons mais allez savoir pourquoi, Lilibeth en raffolait. Enfin, elle raffolait des versions « sans sucre ». Autre délire qu’il était bien lion de comprendre mais avait cédé sans opposer de résistance notable, de résistance tout court pour être complètement honnête. Résultat des courses ? Miss Lilibeth Barjow avait mangé deux dragées avant de lui laisser le paquet entier car « c’est pas bon pour la ligne »… Ahhhhh les femmes ! « Putain de… » La maudite dragée recrachée avec dégoût, Malakhai lança un regard réprobateur à un petit gamin d’une table voisine, visiblement très amusé de voir ce grand gaillard boire goulument sa bière pour éliminer l’atroce goût du bonbon. D’un coup de langue il se débarrassa de la moustache de mousse et tendit le paquet en direction du chérubin. « T’en veux un ? » Comment résister ? Avec l’accord de son père, le petit piocha dans la boîte et goba la sucrerie sans même en regarder la couleur. Sa réaction ne se fit pas attendre. Au premier croc, une horrible grimace déforma ses traits, provoquant cette fois-ci l’hilarité de Khai. « AH AH ! Tu rigoles moins, hein ?! »Vengeance ! Un regard complice échangé avec le père tout autant amusé, une nouvelle gorgée et voilà qu’il apercevait la silhouette de Marigold se dessiner à l’autre bout de la pièce.
Peu impressionnée par l’allure sérieuse qu’empruntait toujours son amie, Khai resta assis, les yeux levés dans sa direction, attendant sagement qu’elle craque. Ce fut quand elle « s’indigna » de son absence de geste affectif qu’il céda enfin. Le sourire déjà installé depuis un moment sur ses lippes s’agrandit et il l’enlaça avec joie. L’écart de taille et de carrure rappelait un possible lien fraternel, d’autant plus à la dynamique qu’ils avaient adoptée avec le temps. « Mari ! Tu sais bien que je peux pas te refuser un câlin voyons… Surtout quand c’est si gentiment demandé. » Petite taquinerie de bonne guerre entre eux. A peine se rassit-il que Khai finit d’une traite la fin de sa bière avant de faire signe à la serveuse pour qu’elle prenne leur commande. Une nouvelle bière pour lui et après que Marigold ait formulé son choix, il ne put s’empêcher de désigner les nombreux paquets empilés d’un coup de menton. « Je vois que ton après-midi a été productive dis moi… Tu comptes leur faire un défilé de mode à Poudlard ou alors c’est des nouveaux instruments de torture pour tes cours ? » Il marqua une brève pause avant d’ajouter. « A moins que ça soit pour dissuader les gamins de rester en Angleterre… ? » Supposition à laquelle il ne croyait pas une seule seconde bien qu’il savait son amie profondément embêtée par le fait que ses protégés aient décidé de venir en Grande Bretagne. Heureusement pour elle, et indirectement pour eux, leur rendez-vous mensuel servait bel et bien à ça : ventiler et pouvoir s’épancher sur les différentes préoccupations ou événements de leur vies.
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