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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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We can't drown our demons ◊ Aodhan :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Mar 5 Sep - 22:39
We can't drown our demons


Hestian V

What would you trade the pain for ?

 

Novembre 2021

Cette fois-ci, quand son réveil sonna, Hestia fit l’effort de ne pas le jeter par terre pour le faire taire. Même s’il sonnait au beau milieu de la nuit. Surtout parce qu’il sonnait au beau milieu de la nuit en fait. Pour une fois, elle pensait au sommeil de ses camarades et préférait éviter de les réveiller alors que la lune était encore haute dans le ciel et qu’elles avaient encore plusieurs heures devant elles avant que leurs propres réveils ne sonnent. Ce n’était cependant pas totalement par empathie que Hestia agissait ainsi. Certes, une part d’elle comprenait que se faire réveiller en pleine nuit par une camarade de dortoir pouvait être désagréable, elle serait même la première à le dire, mais justement c’était là où elle pensait aussi à elle. Elle n’avait aucune envie de donner des envie de meurtres aux autres Serpentardes qui dormaient non loin. Se prendre la tête avec ses camarades à deux ou trois heure du matin n’était clairement pas dans ses plans et pour le coup elle savait que même Adèle aurait bien envie de l’enguirlander. Après tout, la française l’avait prévenue le premier jour de leur rencontre, son sommeil était précieux et, amies ou pas, elle n’avait pas intérêt à l’interrompre sans raison valable. Hestia était donc bien décidée à faire un effort, si pas pour les autres, au moins pour sa tranquillité à elle. De toute façon, le réveil à pas d’heure, elle le subissait déjà alors ce n’était pas la peine de rendre la situation encore plus désagréable en ajoutant des paroles acides comme savaient si bien le faire les Serpentardes. Ce fut donc dans le silence le plus total qu’à la lueur vacillante de sa baguette, elle rassembla ses affaires et fila dans la petite salle de bain attenante au dortoir des sorcières afin de pouvoir se changer sans déranger qui que ce soit. Au moins aucun drame n’aurait lieu au sein de la salle commune des Serpentardes ce soir. Ce qui changeait de certains soirs.

Sortir en pyjama en plein milieu du mois de novembre était la pire des idées, surtout en Ecosse et ça Hestia le savait parfaitement. Elle prit donc soin de s’habiller chaudement et déposa sur ses épaules sa cape doublée. Ce n’était pas l’accessoire le plus pratique des sorciers, parfois elle ne comprenait pas pourquoi les capes étaient encore et toujours à la mode, mais au moins elle savait que celle-ci tiendrait éloigné le froid mordant de l’hiver qui approchait petit à petit. Toujours sans le moindre bruit, la Serpentarde descendit les escaliers en colimaçons qui menaient à la salle commune. L’endroit était plongé dans une semi-pénombre, seulement éclairé par la lueur rougeâtre des feux de cheminées qui se consumaient lentement avant que les elfes de maison ne viennent les alimenter au réveil des élèves. Elle eut un sourire en coin en apercevant la silhouette d’un camarade effondré dans un des canapé, presque entièrement recouvert de parchemins et de grimoires de cours. Sa bouteille d’encre s’était renversée et formait une belle tâche foncée sur le tapis émeraude. Encore du travail pour les elfes de maison. Clairement, les révisions avaient perdu la bataille contre le sommeil. Les premiers examens approchaient à grands pas, ça se voyait. Petit à petit, l’ambiance se faisait plus studieuse dans la salle commune des verts, un peu plus électrique aussi alors que la pression montait chez certains élèves. Plus que jamais Hestia évitait de passer du temps à la bibliothèque, préférant s’y glisser uniquement pour récupérer les ouvrages qui l’intéressait, déjà que cet endroit ne lui avait jamais plu sachez que la documentaliste en moi pleure à cette idée mdr, là l’air y devenait trop lourd. Bientôt elle avait devoir faire un peu plus d’efforts et se plonger dans ses révisions, comme tout le monde -ou du moins comme ceux qui voulaient réussir, ce qu’elle entendait bien faire- mais pas ce soir.

Ce soir, Hestia avait une autre mission en tête. Une mission qui justifiait totalement qu’elle sorte de sa salle commune au beau milieu de la nuit, si possible sans se faire choper. Elle n’était toujours pas du genre à suivre le règlement à la lettre mais considérait toujours qu’elle n’avait pas de temps à perdre à parlementer avec un préfet pour qu’il la laisse vaquer à ses occupations sans lui filer une retenue. Seuls les professeurs de potion et de botanique pourraient comprendre sa démarche mais puisque la chance n’avait jamais réellement été avec elle, si elle devait tomber sur quelqu’un ce ne serait certainement ni sur l’un, ni sur l’autre. De toute façon, elle ne serait jamais sortie d’elle-même à deux heures du matin sans une bonne idée en tête. Cette nuit n’était pas exactement comme les autres, dans le ciel presque noir la pleine lune brillait, encore plus forte que d’habitude. Sauf pour quelques instants. D’ici quelques minutes, une éclipse lunaire aurait lieu, la première depuis des mois, la dernière avant des mois encore, et Hestia savait bien l’intention d’en profiter. Non pas pour assister au spectacle, il serait certainement très joli à voir mais là n’était pas sa préoccupation, mais pour récupérer une plante bien particulière qu’elle faisait pousser avec soin depuis la rentrée et qui allait éclore uniquement lorsque la pleine lune se serait éclipsée. La Serpentarde allait avoir une fenêtre de quelques minutes seulement pour récolter le fruit de son travail, et elle n’avait aucune intention de manquer ça. Cette plante allait lui être utile non seulement pour les potions sur lesquelles elle travaillait en ce moment, mais aussi pour expérimenter. Si Hestia voulait se faire un nom dans le domaine des potions, elle ne devait laisser passer aucune occasion. Ce fut donc à pas vifs qu’elle traversa les couloirs sombres des cachots avant de déboucher dans le Grand Hall. L’espace était vide et silencieux mais elle prit tout de même soin de longer les murs et de se faire la plus discrète possible. Se faire prendre maintenant serait terriblement frustrant.

Heureusement, aucune silhouette ne croisa son chemin et Hestia pu sortir dans le parc de Poudlard. Le froid qui y régnait la prit aussitôt à la gorge mais elle resserra sa cape autour de son cou et elle avança sans perdre un instant. Il ne lui fallut que quelques secondes pour rejoindre les serres, et surtout celle qui l’intéressait, là où les professeurs laissaient les étudiants universitaires faire leurs propres plants. Avant d’y entrer, elle jeta un coup d’œil à la lune dans le ciel, celle-ci commençait lentement à se faire grignoter par une ombre. Hestia eut un sourire, pour une fois tout s’alignait à la perfection. Sans plus attendre, elle entra dans la serre et, ignorant l’humidité ambiante, avança dans les allées afin de rejoindre les bacs de terre dont elle avait pris possession. Sa plante était là, garnie de grandes feuilles tachetées de blanc et surtout d’une fleur aux pétales presque argentées qui était en train d’école au même rythme que la lune se cachait. La Serpentarde eut un sourire satisfait. Quand la lune fut totalement camouflée, elle récolta la fleur et coupa les feuilles avec des gestes précis avant de mettre le tout dans des pochons séparés qu’elle rangea soigneusement dans son sac. Ce n’était pas grand-chose, elle s’en rendait bien compte, mais pour le moment elle s’en contentait. Elle savait que ces ingrédients allaient lui permettre d’avancer et de faire de nouvelles expériences, c’était un début. Une fois sortie de Poudlard, Hestia espérait bien réussir à faire mieux mais pour le moment elle faisait avec ce qu’elle avait. Ses ambitions étaient plus fortes que jamais, mais elles devaient simplement apprendre un peu la patience. Sur ça non plus, Hestia n’avait pas vraiment le choix de toute façon.

Quand la Serpentarde ressortit de la serre, la lune commençait à retrouver son éclat initiale, baignant de nouveau le parc de ses lueurs pâles. Hestia verrouilla la porte de la serre avec soin, histoire qu’aucune bestiole ne vienne se nourrir des jeunes plantes qui y poussaient, avant de s’aventurer sur le chemin du retour. Elle était toute proche du château quand un bruit attira son attention. Elle se retourna, consciente qu’elle n’était plus seule. La lumière de sa baguette dévoila une silhouette qui sortait des arbres, ou des ombres elle ne savait pas bien. Sur ses gardes, elle laissa la silhouette s’approcher jusqu’à ce qu’elle reconnaisse enfin les traits qui la composaient. « Aodhan ? » Le prénom du Gryffondor lui avait échappé sous forme d’interrogation. Il fallait dire qu’elle ne s’attendait pas à le trouver là. Certes, Aodhan faisait bien ce qu’il voulait, mais ils étaient en pleine semaine et il était tout de même terriblement tard. Elle baissa sa baguette, un sourire provocateur flottant sur ses lèvres. « Tu sais si tu voulais recréer notre première rencontre, c’est un peu loupé. » Il fallait dire que cette fois-ci il n’était pas tombé d’un arbre. D'accord, la dernière fois non plus, mais c'était un détail. Hestia commença à s’avancer vers Aodhan avant de ralentir, prise d’un doute. Elle fronça les sourcils, quelque chose clochait. Il y avait quelque chose qui n’allait pas dans l’attitude du Gryffondor, sa manière de se tenir, de respirer, Hestia avait du mal à comprendre quoi, mais il y avait quelque chose. « Ca va ? » Demanda-t-elle, soudainement prise d’une inquiétude qu’elle ne parvenait pas à s’expliquer. A la lueur de la lune, elle aperçut une ombre sur le visage de l’irlandais, une ombre qui n’aurait pas dû se trouver là et qui, maintenant qu’elle était assez proche, ressemblait étrangement à du sang. Hestia se figea avant de sentir son rythme cardiaque s’accélérer. « Merde, Aodhan, qu’est-ce qu’il s’est passé ?! »


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Aodhan O'Brian
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☾☾ Parc de Poudlard - Novembre 2021, en pleine nuit

Cela faisait maintenant une poignée de minutes qu’il marchait sur ce chemin dont les pavés avaient été rongés par l’humidité, le vent et les milliers de passages. Les arbres avaient laissé leurs feuilles mortes tomber sur le pavage, ce qui les rendait très légèrement glissants et l’une d’elle le fit chanceler, juste assez pour l’obliger à se raidir et lui arracher un grognement douloureux. Il plaqua sa main par réflexe contre ses côtes en se voûtant légèrement. Le transplanage jusqu’à Poudlard avait été une épreuve. D’ailleurs, il avait failli gerber à l’arrivée, comme à sa toute première fois. Il avait préféré débarquer un peu plus loin pour éviter de se faire remarquer. Parce que transplaner juste devant les portes de Poudlard, comme une fleur, c’était peut-être pas la meilleure idée, sauf si bien sûr le but était de se faire renvoyer. Clairement, c’était pas le sien. Non, O’Brian s’était tapé une petite escapade en solo car il n’avait jamais souhaité partager sur cette petite activité spéciale qu’il pratiquait depuis des années. Alors pas question d’amener un pote ou qui que ce soit d’autre.

Un air froid s'engouffra dans les branchages des arbres à demis nus et des épineux à la sève odorante. Le Gryffondor leva le nez pour observer la lune à travers la cime et il fut pris d’une irrépressible envie de humer l’air qui venait caresser son visage blessé, estompant la douleur. Bien qu'il eut les os solides, le dernier combat avait été foutrement violent. Son adversaire s’était acharné sur ses côtes avec deux ou trois coups de poings donnés avec rage, baissant ainsi sa garde. C’était juste la faille qui avait permis au sorcier de profiter de l'instant pour le faire basculer en arrière et le finir avec un étranglement. Mais cette victoire allait lui coûter cher. L'autre avait frappé son bras, signalant ainsi qu'il se rendait. Aodhan avait relâché la pression pour le libérer et c'est lui qui commit ensuite l'erreur de baisser sa garde. En colère d'avoir perdu son combat et son fric, le vaincu extirpa une fine lame de rasoir dissimulé dans la poche de son pantalon et lacéra le visage de l'irlandais en l'entaillant profondément de la joue au menton, passant par ses lèvres. Les gars s'étaient jetés sur lui pour l'arrêter mais le mal avait été fait. Malgré leur intervention, Dhan avait réussi à éclater la cheville de ce gros enfoiré avant d'être retenu en arrière. Son cris de douleur, c'était ça son réconfort.

_ Pu-tain ! Jura-t-il entre ses dents serrées alors que la douleur pulsait à ses flancs et son visage. Ok, il avait pris cher. Peut-être un peu plus que d'habitude. Jamais il n'avait été blessé au visage de la sorte. Mais aller à l'hôpital n’était pas une option… enfin, pas encore. Fréquenter les hôpitaux moldus n’était pas super prudent. Il avait sa baguette et préférait éviter les questions gênantes. Aller à Sainte Mangouste n’était pas mieux. S’il tombait sur Lexi il aurait peut-être la chance qu’elle garde ça pour elle mais si c’était Carrow qui lui tombait dessus c’était une toute autre histoire. Mieux valait tenter la carte Marigold, son joker.

Il releva le nez sur la voûte. L’astre était censé être plein cette nuit mais c’était sans compter sur l’éclipse qui se déroulait devant ses yeux clairs. Un fin croissant d’argent disparaissait progressivement pour le laisser sous les lueurs brillantes des étoiles qui, dans ce ciel, resplendissaient comme s’il les découvrait pour la première fois.

Il reprit sa route pour le château, ignorant la douleur. Lorsqu’il découvrit enfin la silhouette de la merveilleuse bâtisse millénaire à travers les lignes tordues des branchages, une brume blanche s’extirpa de son nez avec soulagement. Il approchait de la serre du château, où il ne traînait guère… Une pensée le traversa soudain, brutalement, cruellement… il n’avait pas fait le devoir qu’il devrait rendre demain au professeur de Botanique justement.

_ Oh quelle merde… Faire un devoir, dans son état, était peu imaginable. Bon… Mari devrait lui filer un truc sacrément costaud. Il lui restait quelques heures à peine.

Il n’était pas mauvais dans cette matière et il se révélait comme ayant plutôt de bonnes connaissances dans ce domaine mais lorsqu’il s’agissait de théorie, c’était comme d’habitude, chiant et sans intérêt. Ses notes étaient donc assez fluctuantes, même si ces derniers temps il avait fait des efforts considérables.

Il plissa les yeux lorsqu’il réalisa qu’il voyait une silhouette quitter la serre. C’était suspect… était-ce un vol ? L’idée ne lui plaisait pas mais franchement, il n’était pas vraiment en état de faire la police, d’autant plus qu’il n’avait rien à foutre ici non plus. Affinant son regard sur l’ombre qui se déplaçait à quelques mètres de lui, il se fit plus suspicieux. Cette démarche et ce gabarit lui rappelèrent clairement quelqu’un. Sa petite Serpentard favorite… Et puis ça rendait la présence dans la serre assez logique si c'était vraiment elle. Il entrouvrit ses lèvres pour l’appeler mais se retint lorsque la plaie qui fardait sa face sembla s'ouvrir en même temps. C’était peut-être pas une bonne idée. Il allait lui foutre la trouille avec sa tronche... Et si c'était pas le cas, le voir ici et dans cet état allait forcément amener certaines questions auxquelles il n’était pas certain d’avoir envie de répondre. Il se rembrunit. S’il aimait avoir son intimité et faire tout ce qui lui plaisait sans rendre de compte à quiconque, il avait la sensation que ce n’était peut-être plus autant justifiable aujourd’hui. Leur relation ne se résumait pas à une simple idylle ni à quelque chose de strictement physique, bref, pas le genre d'histoire qui peut prendre fin d'un jour à l'autre, en un claquement de doigts -enfin pour ce qu’il en savait. Il n'avait jamais cherché à instaurer un truc solide avec elle, il avait juste suivi le courant sans se soucier du passé, du présent ou de l'avenir. Il n’avait eu aucun but sinon de passer du bon temps avec cette fille qui lui plaisait. Contre toute attente, ça fonctionnait plutôt pas mal. Il avait beau y penser, il semblait même qu’ils ne s’étaient jamais engueulés. L’irlandais s’en étonna d’une brève et dernière pensée, jusqu’à ce que la lumière de la baguette qu’Hestia pointa sur lui ne le fasse fermer à demi ses yeux, ravivant l'élancement. Il leva son bras pour s’en protéger et aussi pour éviter d'exposer sa blessure la plus laide à la vue de la potionniste, même s’il savait que maintenant ça ne changerait plus grand chose.

_ Salut trésor. Répondit-il simplement lorsqu’il avait entendu son nom prononcé.

Hestia a écrit:
« Tu sais si tu voulais recréer notre première rencontre, c’est un peu loupé. »

_ J’te suis pas là. On est sous les arbres en pleine nuit. Toi tu cueilles des fleurs et moi je te surprends. Si tout roule, je devrais pouvoir te voir nue avant la fin de la nuit.

Parler étirait la lésion d'une façon parfaitement désagréable. Mais il n'allait certainement pas arrêter de parler pour autant, d'autant plus à elle. Mais ses efforts pour dissimuler son état étaient vains. La sang-pur était loin d’être bigleuse.

Hestia a écrit:
« Merde, Aodhan, qu’est-ce qu’il s’est passé ?! »


_ Rún, ça va, c’est moins méchant que ça en a l’air.

Aodhan força un léger sourire du côté opposé de sa plaie, un geste uniquement destiné à la rassurer, même s'il n'était clairement pas à l'aise par la situation. En plus de son entaille, son œil droit était enflé et commençait à prendre une couleur d’un rouge violacé. Il fit l'effort de se redresser pour dissimuler la douleur qui pulsait au niveau de ses côtes, même si cela lui demandait de serrer les dents. Sa cuisse gauche n'était pas en reste. Le coup de béquille qu'il y avait pris allait sans doute amener un énorme hématome mais il était trop orgueilleux pour s'autoriser le moindre boitillement.

Il resta silencieux un instant avant de reprendre.

_ Je vais t’expliquer mais je dois trouver de quoi me soigner ou demain Macfusty va m’incendier en voyant ma gueule. Harper avait beau être compréhensive -voire complice, n’en lui en déplaise- par rapport à ses frasques, il devait au moins faire l’effort de faire bonne figure pour donner le change. Et là, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y avait du boulot.

_ Marigold va régler ça en un rien de temps. Il allait ajouter un “comme d’habitude” mais se retint à la dernière seconde. C’était pas le moment d’en rajouter. D’autant plus que cet accord avec la professeure de la Maison des Serpentards n’était pas ce qu’on pouvait qualifier d’officiel… Il avait toute confiance en Hestia mais là n’était pas le problème. Aussi, il espérait qu’elle n’allait pas lui proposer d’aller à l’infirmerie. Auquel cas elle se heurterait à un refus ferme et définitif.

Il reprit sa route aux côtés d'Hestia, sans attendre. Des détails de sa démarche et de sa posture trahissaient la présence de multiples blessures, bien qu'il ne s'en plaignait pas un seul instant. Il trouvait inutile de l'inquiéter davantage. Mari le ferait entrer et laisserait Hestia à la porte. Du moins c'est ce qu'il espérait. Ainsi, elle ne verrait rien de plus et peut-être qu'il se sentirait moins... con ?

_ T’es pas obligée de rester avec moi. Si on nous surprend tous les deux tu risques aussi de te manger un avertissement. Comme si ça pouvait la dissuader… La Serpentard avait tout comme lui un rapport tout particulier avec le règlement et ce n’était pas pour lui déplaire en temps normal.

Le château grandissait à mesure qu’ils approchaient. Le Gryffondor parlait à voix basse, tentant malgré tout de se faire le plus discret possible. Aodhan attrapa le bras de la jeune femme en la tirant vers lui tandis qu’ils marchaient, déviant de l’entrée où se trouvait la cour avec la fontaine.

_ On va prendre un autre chemin. Murmura-t-il vers son oreille en la gardant près de lui. Il jetait quelques œillades prudentes ça et là pour s’assurer que rien ni personne ne pouvait les voir et approcha alors d’une des petites tours flanquées face au légendaire Saule Cogneur qui demeurait immobile. Aodhan savait qu’à proximité, il ferait tomber ses branches pour mieux pulvériser les jeunes humains -comme il avait tenté de faire par le passé. Foutu salopard. Mais là, ils restaient à bonne distance, longeant les hauts murs de pierre. C’était pas le moment que ses mouvements attirent en plus l’attention. Les multiples contusions semblaient grandir à chaque seconde et son souffle se fit plus court. Avancer -en tentant en plus d’avoir l’air parfaitement normal- mobilisait jusqu’à la moindre de ses ressources en lui volant son énergie. Une furieuse envie de s’arrêter de bouger le prit mais il refusa tout nette cette idée. Trop occupé à continuer à avancer, sa démarche se fit progressivement plus difficile et il commença à boiter.




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Mer 20 Sep - 22:59
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Hestian V

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De tous les endroits où Hestia aurait pu croiser Aodhan, il fallut que ce soit au milieu du parc de Poudlard, et surtout en pleine nuit. Oh, ce n’était pas vraiment un problème, la Serpentarde préférait largement croiser le Gryffondor plutôt qu’un préfet ou un professeur. Tomber sur quelqu’un d’autre qu’Aodhan aurait voulu dire devoir se justifier pour éviter une retenue, et peut-être échouer, ce qui n’était clairement pas au goût de la verte. Elle ne faisait rien de mal, elle ne prenait juste pas en compte le couvre-feu, mais pour certains cela semblait être une offense de la pire des espèces, qui devait être sévèrement puni. Ce qu’elle trouvait particulièrement ridicule, mais contre lequel elle ne pouvait pas grand-chose. Peut-être aurait-elle dû se mettre un préfet dans la poche, au moins cela lui aurait apporté une certaine assurance, mais c’était bien trop d’efforts et elle n’avait pas envie de ça. Au moins, en croisant l’irlandais, elle savait qu’il ne lui causerait pas de problèmes, essentiellement parce que lui aussi était en train d’enfreindre le règlement par sa présence à l’extérieur. Et aussi sûrement parce qu’ils étaient engagés dans une relation où pousser l’autre sous le magicobus serait particulièrement malvenu. Dans tous les cas, Hestia devait admettre qu’elle n’était pas mécontente de voir le Gryffondor, pour une fois c’était un imprévu plutôt positif et c’était assez rare dans sa vie pour qu’elle sache l’apprécier. « Salut trésor. » Hestia pencha la tête sur le côté. Si elle n’appréciait que peu le surnom dont il venait de l’affubler, elle fut assez sage pour ne rien en dire. Aodhan était un provocateur et puisqu’il aimait la faire réagir, elle devait s’appliquer à ne rien montrer. Sinon jamais il ne la laisserait tranquille. Elle laissa donc passer ce surnom ridicule, montrer qu’il retenait son attention de manière négative c’était l’assurance de le voir rester, et ça elle s’en passait bien.

Le mieux c’était d’enchainer comme si de rien n’était. Au fond, Hestia n’était pas plus surprise que ça de trouver Aodhan en dehors de son dortoir au beau milieu de la nuit. D’accord, c’était un sacré hasard qu’ils se croisent ainsi -Soledad parlerait de destin 8D- mais ça s’arrêtait là. Aux dernières nouvelles, le Gryffondor n’avait aucune obligation de l’informer du moindre de ses faits et gestes, et l’inverse était également vrai, même si ça ne voulait pas dire qu’ils ne devaient rien se dire. De cette rencontre, Hestia voyait surtout un certain parallèle avec leur rencontre du mois de juin, à une heure similaire, dans un endroit à peu près similaire. La Serpentarde préférait d’ailleurs que les similitudes s’arrêtent là, elle n’avait pas vraiment envie de revivre une certaine course poursuite avec un géant. « J’te suis pas là. On est sous les arbres en pleine nuit. Toi tu cueilles des fleurs et moi je te surprends. Si tout roule, je devrais pouvoir te voir nue avant la fin de la nuit. » Ah, bien sûr Aodhan trouvait à y redire. Il fallait dire que son argument s’entendait de son point de vue. Si tout se déroulait de la même manière, il pourrait se rincer l’œil tranquillement, bien évidemment qu’il n’allait pas se plaindre de ça. Sa remarque arracha une expression amusée à Hestia. S’il marquait un point, il semblait tout de même oublier un autre point plutôt important. « Et si tout roule, tu te contenteras de regarder sans pouvoir toucher. Je ne sais pas si tu es vraiment gagnant. » Souligna-t-elle, un sourire un brin provocateur venant prendre place sur ses lèvres. Elle aussi elle se souvenait parfaitement du déroulé de cette nuit-là. Elle n’oubliait pas que si Aodhan l’avait effectivement vu nue, non seulement ça n’avait duré qu’une poignée de secondes, mais en plus ça avait été parce qu’elle avait repoussé ses avances. Franchement, Aodhan n’avait pas gagné grand-chose ce soir-là, Hestia doutait qu’il veuille réellement recommencer.

De toute façon, il apparut assez rapidement que cette soirée n’allait pas prendre la même direction que la précédente. Ce qui n’était pas forcément pour déplaire à Hestia, elle n’avait aucune intention de refaire un jour un tour dans de la bouse de troll, il ne fallait pas déconner non plus. Non, ce soir serait bien différent et il lui suffit de voir le visage d’Aodhan pour comprendre cela. S’il arborait toujours son éternel air tranquille, il avait surtout le visage plein de sang. Une vision qui alerta aussitôt la verte. « Rún, ça va, c’est moins méchant que ça en a l’air. » Pour toute réponse, Hestia haussa les sourcils et remonta un peu plus sa baguette. Tant pis si elle aveuglait le lion au passage, elle voulait s’assurer qu’elle avait bien vu et lui montrer qu’il ne servait à rien de nier quoi que ce soit. Effectivement, elle avait mal vu, c’était encore pire que ce qu’elle pensait. Aodhan avait le visage en sang, mais ce n’était pas tout, loin de là. Une grande balafre, profonde et particulièrement déplaisante à voir allait de sa joue à son menton. Cette vision arracha un frisson à la Serpentarde. En plus de ça, son œil avait visiblement pris un mauvais coup et vu la manière dont il se tenait, ça devait aussi être le cas d’autres endroits de son corps. L’inquiétude gagna un peu plus de terrain dans l’esprit de la verte, ainsi qu’une irritation certaine. « Tu me prends pour une idiote ? » Siffla-t-elle en sentant une colère froide l’envahir. Franchement, elle ne voyait que ça. Malgré la dureté de ses mots, ce fut avec délicatesse que Hestia attrapa le visage d’Aodhan entre ses doigts, ignorant le sang qui vint tâcher sa peau. Elle ne voulait pas lui faire mal, il devait déjà assez souffrir comme ça, elle voulait juste évaluer les dégâts. « T’as le visage ouvert en deux, Aodhan. Tu peux pas me sortir que c’est moins méchant que ça en a l’air. » Il ne pouvait tout de même pas s’attendre à ce qu’elle le croit sans rien dire. A ce qu’elle gobe son mensonge aussi facilement. Par Merlin, il avait le visage en sang. Certes, elle savait qu’il prenait souvent des coups avec le Quidditch, elle en faisait de même, et qu’il pratiquait la boxe, mais là, ça n’avait rien à voir.

Un instant, Hestia resta là à le contempler en silence. Elle oscillait dangereusement entre l’inquiétude et l’irritation, un mélange qu’elle était bien loin d’apprécier. Ca faisait remonter les souvenirs de l’attaque du mois de septembre et elle s’en serait bien passée. Machinalement, elle regarda l’étendue sombre derrière lui pour s’assurer que personne ne l’avait suivi. Que la personne qui lui avait fait ça n’était pas dans les parages. Mais le parc était aussi calme que d’habitude et Poudlard toujours aussi sûr. « Je vais t’expliquer mais je dois trouver de quoi me soigner ou demain Macfusty va m’incendier en voyant ma gueule. » Hestia cilla, de son point de vue, Aodhan n’avait pas besoin d’attendre pour lui expliquer, il pouvait faire ça tout en prenant la direction du château. Elle soupira, complètement dépassée. Il avait peut-être pris trop de coups à la tête et ne parvenait plus à réfléchir correctement. « Que Macfusty ne t’engueule pas, c’est ça ta préoccupation… » Oh oui, ce n’était pas comme s’il était blessé, hein. Que sa directrice de maison l’engueule aurait dû être la dernière chose qu’il avait en tête en ce moment. « Marigold va régler ça en un rien de temps. » Hestia avait commencé à hocher la tête mais arrêta son mouvement brusquement. Elle venait de capter que ce n’était pas de l’infirmier qu’Aodhan venait de parler mais de Marigold Prewett. La sorcière était professeure, de médicomage, certes, mais juste professeure. Elle regarda un instant le Gryffondor sans comprendre. « C’est pas Prewett qu’il faut aller voir, c’est l’infirmier. » Argua-t-elle. Prewett était peut-être une ancienne médicomage de talent, elle n’avait peut-être rien perdu de ses compétences, mais elle n’avait plus aucune obligation en ce sens. Peut-être allait-elle refuser de soigner Aodhan, ou alors elle allait le diriger vers l’infirmerie et ils auraient perdu du temps pour rien. Peut-être même qu’elle n’aurait rien à disposition pour prodiguer le moindre soin ou alors qu’elle ne serait pas dans ses appartements. Hestia ignorait pourquoi le Gryffondor voulait aller voir cette professeure mais ça ne lui semblait clairement pas l’idée du siècle.

Voyant qu’Aodhan commençait à avancer, Hestia s’empressa d’en faire de même. Elle baissa sa baguette pour éclairer le chemin devant eux, même si la pleine lune de retour faisait déjà un bon travail de ce côté. L’ombre d’Aodhan s’étalait à côté de la sienne et elle y vit clairement que sa démarche n’était pas aussi aisée que d’habitude. A cette réalisation, la Serpentarde pinça les lèvres. « T’es pas obligée de rester avec moi. Si on nous surprend tous les deux tu risques aussi de te manger un avertissement. » S’arrachant à la contemplation du chemin qui se trouvait devant eux, Hestia tourna ses prunelles vers le Gryffondor. Ce qu’il venait de lui proposer lui déplaisait énormément. Que pensait-il ? Qu’elle allait se contenter de hocher la tête et continuer son chemin sans lui ? Qu’elle allait retourner se coucher et se rendormir paisiblement en le sachant dehors et blessé ? Elle fronça les sourcils, dépitée qu’il puisse penser qu’elle accepterait aussi facilement de le laisser. Cela faisait des mois qu’ils se fréquentaient, ce n’était pas comme s’il ne la connaissait pas maintenant. « Je vais pas t’abandonner là, tu me prends pour qui ? » Il avait définitivement pris un mauvais coup à la tête s’il la pensait capable de ça. Mais était-ce qu’il voulait lui, ou ce qu’il pensait d’elle ? C’était difficile à déterminer. Dans tous les cas, ça ne plaisait pas à la verte. Autant qu’il comprenne tout de suite qu’il ne la ferait pas changer d’avis. « Les avertissements c’est le dernier de mes problèmes. » Ce qui n’était pas exactement vrai. Hestia ne pouvait pas se permettre de sortir de Poudlard avec un dossier qui ne soit pas impeccable. Et elle pouvait encore moins se faire virer de l’école mais ce n’était pas le moment de mentionner tout ça. Elle n’avait aucune intention d’abandonner Aodhan ainsi et s’il devait y avoir des conséquences, elle les assumerait.

En sentant la main d’Aodhan se refermer autour de son bras, Hestia ralentit le rythme de ses pas. « On va prendre un autre chemin. » A son murmure, elle lui adressa un regard surpris. D’accord, ils devaient se montrer discrets et éviter de se faire choper, elle comprenait bien pourquoi et elle n’allait pas dire le contraire mais ce n’était pas exactement le moment idéal pour rallonger le chemin qu’ils devaient parcourir. Ne valait-il mieux pas risquer une retenue ? Sur ce coup-là, Hestia n’était pas sûre de partager le point de vue de l’irlandais.« Tu crois vraiment que c’est le moment de faire des détours ? » Oui, elle râlait et elle était désagréable, mais ce n’était pas comme s’il n’avait jamais vu cette part d’elle auparavant. Vu la tronche d’Aodhan, elle craignait un peu ce qu’il y avait à découvrir en dessous de ses vêtements. Surtout qu’elle ne doutait pas qu’il faisait tout pour ne rien montrer de l’étendue de ses blessures. Elle avait bien l’impression que le Gryffondor ne supporterait pas de faire des tours et des détours infiniment. Plus vite ils arrivaient auprès de quelqu’un qui pourrait le soigner -que ce soit l’infirmier ou la professeure Prewett puisqu’il y tenait tant- mieux ce serait. Ce qui questionnait aussi la verte. « Qu’est-ce qui te fait croire que Prewett va accepter de t’aider ? Je l’ai en cours de biologie avancée, elle est pas commode. » Elle était compétente, très compétente même. Ce même si elle possédait comme animal de compagnie un furet absolument diabolique, un choix que Hestia ne comprendrait jamais. A part cette faute de goût, la Serpentarde n’avait aucune raison de remettre en cause les capacités de la sorcière. Mais ça ne voulait pas dire pour autant qu’elle allait apprécier d’être réveillée au beau milieu de la nuit pour soigner un étudiant blessé. Encore moins alors qu’il y avait justement un infirmier à disposition, dont le métier était précisément de se faire réveiller pour ça.

Ils évitèrent la cour principale pour se diriger vers une entrée annexe, plus loin mais bien plus discrète. Là au moins, ils seraient dans l’ombre du château et resteraient invisibles, à moins que quelque ne sache précisément où regarder dans le parc. Ce dont Hestia doutait fortement, heureusement. Arrivés devant la porte en bois, la Serpentarde pointa sa baguette sur la poignée. Celle-ci tourna sans faire de bruits et la porte s’ouvrit dans le même silence pour les laisser entrer dans le hall de l’école. Ce qui était un peu étonnant dans un château aussi vieux que Poudlard mais qui ne surpris personne. Si ça ce n’était pas le signe manifeste que cette entrée était utilisée par tous les étudiants qui voulaient être discrets. Ce n’était pas le moment de se faire pincer, surtout qu’aussi proche qu’elle l’était d’Aodhan, Hestia pouvait le sentir se tendre à chaque pas. Il ne disait pas un mot, elle était à peu près sûre que si elle étudiait son expression il ne laisserait rien paraitre, mais il souffrait. Elle le voyait à sa démarche de plus en plus raide. Décidant que l’égo des Gryffondors n’avait pas sa place dans un tel instant, Hestia s’approcha un peu plus de l’irlandais. Avec des gestes précautionneux, puisqu’elle ignorait toujours tout de son état exact, elle posa un bras d’Aodhan sur ses épaules et glissa son propre bras autour de sa taille pour le soutenir. « Appuies-toi sur moi. » Elle leva le nez vers lui, prête à le défier du regard si besoin. Ce n’était pas comme si elle lui laissait le choix. Avant qu’il ne puisse protester, ou proférer le moindre mensonge, elle ajouta. « Laisse-moi au moins t’aider, Aodhan. » Cette fois.

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☾☾ Etage inférieur de Poudlard - Novembre 2021, en pleine nuit

Pouvoir regarder sans toucher ? Quelle drôle d’idée. Il y avait quand-même peu de chance pour qu’il la laisse s’échapper aussi facilement cette fois. Soudaine et violente, la douleur venait de traverser son corps, se rappelant à son bon souvenir, attirant son attention sur le fait que cette fois, il n’était peut-être pas en condition physique pour une telle entreprise. Même s'il n’était pas du genre à écouter les limites qu’on lui imposait, il était vrai que cette fois il valait mieux qu’il se soigne, aussi parce que son capital séduction venait sans doute de prendre un coup dans les dents.

Hestia a écrit:
« Tu me prends pour une idiote ? »
« T’as le visage ouvert en deux, Aodhan. Tu peux pas me sortir que c’est moins méchant que ça en a l’air. »

En seule réponse à cet emportement, il la regarda en silence. Hestia Carrow se mettait rarement dans de tels états, mais il fallait avouer qu’avec lui, ça arrivait de temps en temps.  Ses grands yeux noisette le fustigeaient en se voilant d’un émoi qu’elle savait d’ordinaire si bien masquer, ses lèvres pulpeuses se tendaient pour lui déverser une envolée de reproches souvent tous plus justifiés les uns que les autres. En réalité, il trouvait cet air courroucé tout à fait désirable -et s’il devait y penser davantage, il n’apprécierait certainement pas qu’elle se mette dans un tel état pour un autre que lui. Il n’était cependant pas assez idiot lui non plus pour céder à son envie de sourire. D’ailleurs, il pinça la pulpe de ses lèvres encore intactes pour empêcher ses lippes de se tendre dans ce sens.
A sa réplique, il ne trouva rien à répondre, alors il ne dit rien. Inutile de défendre l’indéfendable. Mieux valait marcher vers le château et ne pas en rajouter.


Hestia a écrit:
« C’est pas Prewett qu’il faut aller voir, c’est l’infirmier. »

A cette suggestion, Aodhan arrêta son pas, saisissant le bras de la Serpentard en la rapprochant de lui subitement.

_ Les infirmiers vont forcément me balancer. Tu crois qu’il m’arrivera quoi après ? Oublie.

Par Merlin qu’elle était têtue. Mais lui l’était tout autant. Il relâcha la pression sur son bras et continua à avancer avec elle à travers le parc de l’école de magie.

_ Au bout de combien d’avertissements crois-tu qu’on se fait virer ? Peut-être que j’en ai pas bouffé depuis longtemps mais ça n’efface pas l’ardoise. Pas question de m’faire renvoyer pour ça.

Hestia a écrit:
« Je vais pas t’abandonner là, tu me prends pour qui ? »

Il ne répondit rien. La raisonner était impossible. Il n’allait pas s’en plaindre, ce n’est pas comme si sa compagnie le dérangeait, même si elle n’avait pas fini de lui reprocher son inconséquence ce soir.

Hestia a écrit:
« Les avertissements c’est le dernier de mes problèmes. »

_ Arrête. Bien sûr que s’en est un. Et pas qu’un peu. Tandis qu’ils marchaient l’un à côté de l’autre, ses doigts se rafermirent sur son bras à ces mots. Pour lui, comme pour elle, cela aurait de sacrées conséquences sur leur vie. Cela entâcherait le dossier de Hestia et en ce qui concernait le Gryffondor, il y a fort à parier que son entraîneur apprécierait très moyennement les écarts de conduite. S’il était prêt à endosser la responsabilité de ses actes, il digèrerait franchement mal d’être à l’origine d’un problème dans les études de la jeune femme.

Hestia a écrit:
« Tu crois vraiment que c’est le moment de faire des détours ? »

C’était pas un détour, et c’était pas une balade non plus. La langue acerbe de la petite Carrow ne le fit pas réagir. La douleur à son visage était très loin de s’apaiser, aspirant ses pensées. Le feu semblait ronger sa tête entière et le replongeait dans son souvenir, l’instant où l’autre immonde bâtard l’avait pris en traître pour le lacérer. Ce n’était pas tant l’acte en lui-même qui le révulsait, ça faisait partie du jeu… non, ce qui le rongeait c’était la négligence dont il avait fait preuve, sa trop grande confiance en sa victoire. Il avait baissé sa garde, fort de son orgueil et l’autre avait plongé dans la faille. Pour lui, la souffrance était associée à une forme d’excitation et d'exacerbation des sens qui le rapprochait de lui-même, mais là, c’était plutôt la colère qui gagnait du terrain, assombrissant considérablement son humeur.

Hestia a écrit:
« Qu’est-ce qui te fait croire que Prewett va accepter de t’aider ? Je l’ai en cours de biologie avancée, elle est pas commode. »

_  Elle l’a déjà fait. Répondit-il simplement.

Le passage par la porte dérobée se passa sans encombre, sans un bruit. Voilà pourquoi il préférait passer par là. Cela n’avait pas non plus l’allure d’un passage secret, néanmoins, les risques de se faire voir étaient tout de même réduits. Cette partie du hall était plongée dans l’ombre, contrairement au fond, vers l'entrée principale, baignée de lumière, et seuls quelques candélabres s’enflammèrent à leur arrivée, la lueur peinant même à monter jusqu’au plafond voûté de pierre pâle. À la faveur de l’heure tardive, les quelques tableaux présents s’étaient assoupi, laissant dans les couloirs se diffuser un profond silence parfois troublé par un ronflement ou deux.

Il allait continuer sa progression qu’il trouva misérablement poussive malgré les efforts qu’il déployait, lorsqu’il tourna sa tête vers Hestia qui se rapprochait de lui. Aodhan resta immobile, son œillade se fronçant ostensiblement sur elle, se demandant quelle idée elle avait en tête. Lorsqu’elle saisit son bras, avec une douceur surprenante, pour le poser sur ses épaules, il fut déconcerté. Il avait donc l’air d’aller si mal ? Il s’évertuait pourtant à ne rien montrer… ou bien le connaissait-elle à présent si bien qu’il ne pouvait plus rien lui cacher ? Il devait avouer que cette idée ne lui plaisait pas beaucoup. Lorsqu’elle posa sa main sur sa taille, il sentit la douleur à ses côtes l’élancer à nouveau mais demeura de marbre. Celle-ci était bien secondaire comparée à d’autres. C’est fou de constater comme l’esprit peut être amené à gérer les priorités… Ce geste, qu’il savait bien intentionné, le piqua pourtant dans son orgueil et sa réaction ne se fit pas attendre.

_ Qu’est-ce que tu fais... Le ton qu'il employa ne pouvait pas vraiment être décrit comme agressif, pourtant, on y devinait aisément toute sa réserve quant à sa manœuvre. Il s’était raidi, rendant toute idée même de mouvement impossible. Il n’avait clairement pas l’intention d’avancer de cette façon.

Hestia a écrit:
« Laisse-moi au moins t’aider, Aodhan. »

Elle lui répondit, levant sur lui un regard défiant, le mettant presque au défi de la repousser. Son visage blessé était uniquement éclairé par la lueur vacillante des torchères. Les yeux bleus féroces du Gryffondor restaient posés sur elle, semblant partagés, habités par des sentiments opposés qui s’affrontaient en silence. Sa mâchoire carrée s’était serrée et ses lèvres s’étaient pincées ostensiblement, peut-être même sans qu’il s’en rende compte. La main que Hestia avait pris entre ses doigts quitta son épaule pour s’enfoncer dans les fils bruns de sa chevelure jusqu’à ce que sa main arrive sur sa nuque pour s’en emparer délicatement, son autre main attrapant sa mâchoire. Il attira ainsi la Serpentard, la forçant à se rapprocher tout contre lui. Il posa ses lèvres sur les siennes, ignorant la sensation cuisante de la peau lézardée qui se craquelle, ou celle de ses côtes, crachant son mépris aux pieds de la douleur comme on lance un camouflet à un ennemi juré. Ce baiser n’avait sans doute pas la même saveur ni la même sensation que les autres. Elle pouvait sentir la taillade au contact de ses lèvres, accompagné d’un léger goût ferrugineux. Finalement, il se fichait bien de l’estafilade et de l’apparence qu’elle devait lui donner. La douceur des lippes de la sang pur, la finesse de sa peau et la chaleur de sa langue lui firent un instant oublier ses meurtrissures et ses doigts se raffermirent davantage contre sa nuque délicate, l’autre glissant sur son cou.

Aodhan n’était pas du genre à se laisser rudoyer sans répliquer, physiquement ou verbalement. Toute attaque méritait une réplique. Alors le savon qu’elle lui passait, son ton désagréable, ses reproches et sa colère auraient certainement dû faire réagir son tempérament sanguin mais ce n’était pas le cas. Il percevait toute l’inquiétude qui était la sienne et il aurait voulu la rassurer mieux que ce qu’il avait été capable de faire ces derniers instants.

Lorsqu’il la relâcha la jeune femme, Aodhan se redressa avant de diriger son regard brillant et implacable sur le hall. Qu’elle veuille l’aider était tout à son honneur et peut-être que s’il avait été moins têtu et orgueilleux, il aurait accepté qu’elle le soutienne mais alors cela n’aurait pas été lui. Le murmure de la raison était bien plus faible que les chants tonitruants de son incommensurable fierté.

_ On va passer par là. Reprit-il avant de s’avancer vers une partie encore plongée dans l’obscurité. Pour aller chez Marigold, nul besoin de prendre l’escalier central. A droite, sous les marches, se trouvait un corridor, rarement emprunté, mais desservant le premier et les étages inférieurs. Il était nettement moins bien décoré et ses murs n’étaient pas fardés de milliers de tableaux. De plus, contrairement à à peu près toutes les pièces de ce château, le plafond était plus bas qu’ailleurs et il n’y avait aucune fenêtre ni ouverture, jetant très certainement un claustrophobe dans une belle crise d’angoisse. Cela dit, il était bien assez large pour que deux personnes y marchent côte à côte.

Il resta bien silencieux le reste du chemin. Le couloir éclairé était biscornu. Il y avait des virages en tête d’épingle, vers la droite, puis vers la gauche puis des marches qui semblaient vouloir les emmener vers le ventre du château. Etrangement, l’irlandais semblait aller mieux. Sans doute redoublait-il d’effort pour dissimuler ses faiblesses. Dans quelques minutes, il serait soigné et tout ça serait derrière lui. Au bout de cet interminable couloir tortueux se trouvait un croisement. Ils pouvaient continuer leur chemin ou emprunter une porte simple de bois sombre. Il approcha de la porte qu’il poussa. Les gonds grincèrent terriblement, sans doute parce que ce passage n’était guère emprunté mais il s’ouvrit sur un couloir plus large bien connu des élèves, et surtout des Serpentards. C’était là ll’un des couloirs qui déservait leur domaine et la décoration serpentines sur les murs et jusqu’aux larges tentures sinople chantaient déjà leur gloire. Après avoir jeté un rapide coup d'œil aux alentours, Aodhan partit sur la droite. Le pire qui pouvait dès lors leur arriver c’était qu’ils croisent un autre Serpentard ou un professeur, cela allait de soi…

_ Espérons qu’aucun autre serpent ne traîne dans l’coin… Lâcha-t-il sans se soucier de l’éventuelle susceptibilité de sa compagne. Il savait que s’il croisait l’un d’entre eux, il serait bien dans la merde. Aucun ne lui ferait de cadeau et il n’était pas vraiment bien disposé pour un affrontement. Viré pour viré, il ne ferait pas de cadeau non plus et tout partirait en vrille.

Ils parvinrent jusque devant les larges portes situées dans un renfoncement. A leur approche deux torches s'enflammèrent, illuminant brutalement le passage. La porte en question était parée de fer forgé décoré tout du long d’écailles et les bandes argentées semblaient rouler sur elles-mêmes comme le corps d’un serpent. O’Brian n’eut pas la moindre hésitation et approcha pour attraper le heurtoir. C’était un anneau où deux petits serpents aux yeux d’émeraude s’enroulaient, leur tête sifflante se tournant vers le visiteur qui osaient les attraper, ouvrant leur petite gueule où poignaient leurs crochets, faisant mine de vouloir mordre. Aodhan les ignora et frappa deux fois avec force avant de chasser les deux petites saloperies qui harcelaient sa main comme on dégage une mouche agaçante.

Les secondes s’égrainèrent et l’irlandais commençait à ronger son frein. Face à la porte, il demeura immobile pendant un instant, qu’il trouva interminable. Il pinça ses lèvres et la douleur acheva ce qui lui restait de patience.

_ Qu’est-ce qu’elle fout…

Il se saisit de nouveau du heurtoir pour frapper à trois reprises, avec, certes, perdant un peu plus la maîtrise de ses nerfs. Les deux petits reptiles, fâchés par ce manque de prévenance, se ruèrent sur les doigts du Gryffondor qu’ils mordirent malicieusement. Cette nouvelle plaie était négligeable comparée à son état actuel. Leur gueule grande ouverte ne devait pas faire plus de deux centimètres, et l'enchantement était surtout là pour impressionner mais les morsures, elles, étaient bien réelles. Il n’en fallait pas davantage pour le faire sortir de ses gonds. L'irlandais poussa un grognement. Déjà à bout de patience, Aodhan écrasa son poing, où perlait une nouvelle goutte de sang, contre le heurtoir dont l'anneau argenté sursauta avant que la porte ne vibre et gronde sous ce coup donné avec colère. Courageux mais pas téméraire, les deux petits serpents enchantés se fondirent en toute hâte dans la porte pour échapper à la violence de ce visiteur impromptu.

Manifestement, elle n’était pas là. Au cas contraire, la porte se serait ouverte bien plus rapidement. Il le savait d’expérience.

Il se retourna vers Hestia. Enveloppées par son sweet noir à capuche, ses larges épaules étaient soulevées par une respiration profonde et rythmée. Au fond, il bouillonnait. Renoncer c'était comme mourir, quel que soit le contexte. Il n'était pas de ceux qui rendent les armes ou qui capitulent.

Il voilà un instant ses paupières avant de poser ses yeux clairs et froncés sur la jeune femme.

_ Je n’ai pas de plan B. Il serrant les dents avant que son regard agacé ne se pose ailleurs. Il était à fleur de peau. Je crois que j'ai plus vraiment le choix…



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Mer 25 Oct - 22:12
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Hestian V

What would you trade the pain for ?

 

Aodhan avait le visage a moitié ouvert en deux, mais il parvenait encore à affirmer que ce n’était pas grand chose. C’était moins méchant que ça en avait l’air… A d’autres. Hestia n’en revenait pas. A ce stade, ce n’était plus se moquer d’elle, c’était se foutre de sa gueule et, franchement, elle n’aimait pas ça du tout. La Serpentarde ne comprenait pas comment il pouvait lui sortir ça dans le plus grand des calmes, comme si son état était tout à fait normal. Il avait le visage en sang et vu comment il se tenait, certainement d’autres blessures qu’elle ne pouvait pas voir, mais à part ça tout allait bien. Il devait sérieusement la prendre pour une idiote s’il s’imaginait que ça allait passer avec elle. Elle ne pouvait pas ne rien voir et elle ne pouvait pas ne rien dire. Les blessures, Hestia y était habituée, elle ne pouvait pas jouer au poste de batteuse sans se retrouver à l’infirmerie de temps en temps, elle savait ce que ça faisait. Elle s’était retrouvée dans une fête foraine attaquée par des moldus, et même pas deux mois auparavant elle avait été blessée par balle. Elle avait déjà vu Aodhan blessé, elle savait ce que ça faisait, et c’était assez récent pour qu’elle se souvienne de combien elle avait détesté ça. Certainement plus qu’il ne tente de la prendre pour une idiote. Il voulait voir la professeure Prewett et elle ne comprenait pas pourquoi. La sorcière avait été médicomage, certes, et son changement de profession n’enlevait rien à ses compétences, mais ce n’était plus son rôle, aller à l’infirmerie serait plus prudent.  
 
Une idée qui ne sembla pas plaire au Gryffondor dont la poigne soudaine sur le bras de Hestia la força à reculer vers lui en trébuchant à moitié. « Les infirmiers vont forcément me balancer. Tu crois qu’il m’arrivera quoi après ? Oublie. » Ses prunelles braquées sur la main d’Aodhan qui enserrait son bras, Hestia écouta à peine ses propos. Il faisait quoi là ? Il tentait d’assoir son autorité ? Non parce que ça ne passait pas, mais alors pas du tout. Dès qu’elle sentit la pression se relâcher sur son bras, la verte se dégagea d’un geste, non sans fusiller le Gryffondor du regard. « Au bout de combien d’avertissements crois-tu qu’on se fait virer ? Peut-être que j’en ai pas bouffé depuis longtemps mais ça n’efface pas l’ardoise. Pas question de m’faire renvoyer pour ça. » La Serpentarde fronça les sourcils en direction de l’irlandais. Pour ça quoi ? Il ne lui avait toujours pas dit ce qu’il lui était arrivé mais Hestia commençait à se demander si la vérité n’allait pas lui déplaire encore plus que ce qu’elle ne craignait. On ne se faisait pas renvoyer parce qu’on s’était fait attaquer et ça Aodhan semblait en être bien conscient. Elle affronta encore quelques instants le regard du lion. « Très bien. Allons voir Prewett. » Concéda-t-elle finalement, de mauvaise grâce. Au moins Prewett avait été une bonne médicomage, elle saurait quoi faire. C’était sûrement mieux que rien, même si Hestia ne voyait pourquoi la sorcière s’abstiendrait d’aller balancer Aodhan à la direction. Mais puisqu’il voulait la jouer ainsi, très bien, la Serpentarde n’avait aucune envie de tenter de lui faire entendre raison alors qu’il était si mal en point. De toute façon, elle avait bien l’intention de venir avec lui et sur ce point il ne pourrait pas la faire changer d’avis. Qu’il s’imagine qu’elle puisse simplement lui tourner le dos et retourner dans son dortoir en le laissant là la hérissait. Par Merlin mais il la prenait pour qui au juste ? Comme si elle allait l’abandonner alors qu’il était blessé. Jamais elle ne ferait ça et la menace de se faire prendre et de risquer un avertissement n’était pas sa préoccupation première. « Arrête. Bien sûr que s’en est un. » Hestia laissa échapper un soupir exaspéré. Par Merlin qu’il était agaçant à la contredire tout le temps. D’accord, il avait raison, voir un avertissement ternir son dossier était un problème auquel elle n’avait aucune envie de devoir faire face, mais ça ne changeait rien. « Dans ce cas, c’est mon problème. » Argua-t-elle, peu encline à le laisser utiliser cet argument contre elle. De toute façon, elle ne l’abandonnerait pas, ce n’était pas une négociation.  

Puisqu'aucun des deux n'avait le choix, ils prirent le chemin du château. Même si éviter de se faire voir était une obligation, Hestia trouvait que la décision d'Aodhan de ne pas prendre le chemin le plus direct était une aberration, il n'était clairement pas en état de faire des tours et des détours. De toute façon, elle savait bien l'impression que ce soir ce serait compliqué pour eux de se comprendre. Tout comme la décision d'aller voir Marigold Prewett au lieu de l'infirmier. Si elle voulait bien entendre les arguments d'Aodhan, elle ne voyait pas ce qui lui garantissait que l'ancienne médicomage l'aide sans rechigner. Pour l'avoir en cours, Hestia savait que Prewett n'était pas du genre à se laisser attendrir, à ses yeux elle était surtout capable de lui claquer sa porte au nez pour l'avoir réveillé en pleine nuit, blessé ou pas. « Elle l’a déjà fait. » Hestia cligna des yeux, prise au dépourvue par cette réponse. Elle ne savait pas quoi en penser, ni ce qu'elle devait en tirer comme conclusion. « Comment ça ? » Ce n’était pas exactement ce qu’elle aurait voulu poser comme question, mais les mots avaient été plus rapides que ses pensées. Si elle suivait bien le raisonnement du Gryffondor, ce ne serait pas la première fois que Prewett le soignerait. Ce qui voulait dire que ce n’était pas la première fois qu’il se retrouvait dans un tel état à devoir trouver quelqu’un pour s’occuper de ses blessures. Mais surtout, ça voulait dire que ce n’était pas un accident. Qu’il ne s’était pas fait attaquer en pleine rue ou retrouvé mêlé à une situation qui l’avait dépassé. Devant tant d'incertitudes, tant de questions sans réponses, Hestia ne savait pas si elle devait se sentir inquiète ou en colère. Les deux sentiments se mêlaient en son for intérieur, en une tempête qu'elle avait du mal à maîtriser. Ce n'était pas comme si gérer ses émotions avait toujours été son fort.

Si traverser le parc et entrer dans le château se fit sans encombre, Hestia doutait un peu que la suite des évènements soit aussi simple pour eux. Elle ignorait encore tout des blessures que pouvait avoir Aodhan, mais sa posture parlait pour lui. Nul besoin d'être médicomage pour voir que sa démarche était raide et que rien que se tenir debout semblait compliqué par moment. Il n'y avait pas que son visage qui avait souffert, c'était une certitude. Décidant que son agacement n'était pas le plus important, Hestia alla se placer contre le Gryffondor pour l'aider. « Qu’est-ce que tu fais... » Hestia leva vers lui un regard défiant. Elle l'aidait, voilà ce qu'elle faisait, il n'avait pas besoin de chercher plus loin ou d'y lire quoi que ce soit de plus. S'il ne voulait pas s'effondrer dans un couloir ou se faire choper par un préfet parce qu'il avait du mal à marcher normalement, il allait avoir besoin d'un coup de main. Mais non, bien sûr que non, il ne pouvait pas en aller ainsi pour l'irlandais. Hestia se retint de soupirer quand elle le sentit se figer, signe manifeste qu'il allait refuser d'avancer. Elle allait lui témoigner son agacement quand il l'attira à lui, faisant mourir ses mots sur ses lèvres en posant les siennes dessus. Le baiser écrasa le grognement de frustration qui montait dans la gorge de la Serpentard. Si elle eut envie de se soustraire à cette étreinte, Hestia parvint juste à s'agripper au sweat d'Aodhan, froissant le tissu de ses doigts. Quand il s'éloigna, se soustrayant aussi bien à leur baiser qu'à l'appui de la verte, elle porta sur lui des prunelles assombries d'un mélange de colère et d’exaspération. Pour ça non plus, ce n’était pas le moment, d’autant qu’en plus de lui laisser un goût de fer sur les lèvres, il la laissait amère. Mais aussi perturbée par la manière dont il parvenait à la repousser tout en liant ses lèvres aux siennes. « Putain Aodhan… » Marmonna-t-elle, piquée au vif. Du plat de la main, elle essuya le sang qu'il avait laissé sur son visage. Ah pour l’embrasser il n’y avait pas de problème, mais pour accepter son aide, il n’y avait plus personne. Au fond ce n’était pas seulement agaçant, c’était offensant.
 
« On va passer par là. » Un instant, Hestia resta là, à le regarder s’éloigner. Une part d’elle avait bien envie de le planter là. De toute façon, il n’avait pas besoin d’elle, n’est-ce pas ? Elle pouvait bien retourner à sa salle commune, ça ne changerait sûrement pas grand-chose pour le Gryffondor. Néanmoins, elle finit par le suivre, à juste quelques pas de distance. Elle ne tenta plus de lui apporter une quelconque aide, elle avait bien compris comment cela allait finir et sa patience était déjà bien trop entamée. Elle suivit Aodhan en silence, dans des couloirs moins empruntés, ne s'émouvant pas des passages tortueux qui composaient leur chemin. Cela faisait bien longtemps qu'elle parcourait les couloirs de l'école, elle avait cessé depuis longtemps de s'étonner de leur architecture. Après quelques tours et détours, l’irlandais poussa une porte qui les mena dans un couloir que Hestia connaissait bien. Les quelques décorations sur les murs ne trompaient pas, ils approchaient de la salle commune des Serpentards, une zone du château qu’elle connaissait sur le bout des doigts. « Espérons qu’aucun autre serpent ne traîne dans l’coin… » Hestia leva les yeux au plafond mais garda le silence. La pique était bien trop facile pour mériter une autre réaction de sa part. Finalement, Aodhan s’arrêta devant la porte décorée qui menait au bureau et aux appartements de la professeure Prewett. Les yeux brillants à la lueur des torches, Hestia le regarda se saisir du heurtoir pour signaler sa présence. Les bras croisés sur sa poitrine, elle s’adossa au mur le plus proche, parfaitement consciente que lorsque cette porte s’ouvrirait et se refermerait, elle se trouverait toujours de ce côté-ci. Sauf que la porte ne s’ouvrit pas. Aucun bruit de pas ne se fit entendre de l’autre côté, aucun murmure empressé ou exaspéré d’avoir été réveillé à une telle heure. La Serpentarde fronça les sourcils en voyant Aodhan actionner une nouvelle fois le heurtoir. Etait-il possible que Prewett soit absente ? Alors ça c’était bien leur veine.

Un instant, Hestia fut frappée par le nouveau parallèle qui se dessinait avec ce fameux soir de juin. Elle aussi, elle s’était retrouvée du mauvais côté d’une porte fermée, à passer ses nerfs dessus. Cette fois, les rôles étaient simplement inversés et c’était elle qui se retrouvait spectatrice de la scène. Mais contrairement à la dernière fois, où Aodhan avait clairement jubilé, elle n’en tira aucun plaisir. A la différence la dernière fois, elle ne pourrait pas ouvrir cette porte. Ce qui, de toute façon, aurait été sans intérêt puisqu'il n'y avait clairement personne derrière. Sans un mot, elle attendit que le Gryffondor se tourne vers elle. « Je n’ai pas de plan B. » Hestia affronta le regard du rouge sans ciller. « Je crois que j'ai plus vraiment le choix… » Même si l’envie de souligner qu’elle avait eu raison depuis le début était là, Hestia avait toujours en tête les propos d’Aodhan sur l’infirmier et les avertissements. Aller à l'infirmerie, c'était s'assurer qu'il allait avoir des ennuis et même s'il l'agaçait fortement en cet instant, Hestia n'avait pas envie de ça. La Serpentarde n’allait pas laisser Aodhan se faire renvoyer comme ça. L’ambiance était déjà électrique dans le couloir, elle n’avait absolument pas besoin d’en rajouter une couche. Elle prit une profonde inspiration. « Moi j'ai un plan B. » Lança-t-elle, calmement. Elle posa ses prunelles sur Aodhan, mais ne chercha pas -encore- à se détacher du mur contre lequel elle s’appuyait. « Le labo que j'utilise est juste là. » D'un geste du menton, Hestia désigna le couloir sombre qui s'étendait à leurs côtés. Plusieurs portes menaient à des salles de classe, essentiellement dédiées aux potions, d'autre à des espaces de travail que les étudiants les plus avancés pouvaient utiliser pour travailler sur leurs mélanges en dehors des heures de cours. Hestia en faisait partie. « J'ai quelques notions en médicomagie. Je peux soigner ce qui n’est pas trop grave et limiter les dégâts du reste en attendant que Prewett revienne. » Ajouta-t-elle d’un ton impassible. De par sa filière, étudier différentes potions de soin était inévitable. Avoir une étudiante en médicomagie comme meilleure amie aidait bien aussi. Adèle lui avait montré plusieurs choses et donné pas mal d’informations utiles sur les ingrédients que Hestia utilisait et comment en user pour soigner. La verte n’était pas une médicomage, elle n’avait pas cette prétention, mais elle était loin d’être inutile. Elle connaissait ses ingrédients et ses potions sur le bout des doigts et savait comment préparer celles que les médicomages utilisaient. Au fond, les soignants seraient bien embêtés sans les mélanges des potionnistes, il fallait se rendre à l’évidence. Elle était parfaitement capable de préparer des potions de soin dans la minute et avait même sûrement quelques filtres utiles de déjà prêts. Hestia laissa filer quelques secondes avant de reprendre la parole, l’amertume teintant ses mots. « Sauf si accepter mon aide c’est trop te demander. » Après tout, ça ne serait que la troisième fois.  

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☾☾ Etage inférieur de Poudlard - Novembre 2021, en pleine nuit

Cette soirée tournait en eau de bombabouse. Rester à attendre n’était pas son fort, alors lorsqu’il s’agissait de soulager son agonie et de, finalement, devoir patienter derrière une porte close, c’était bien pire que frustrant. Cela avait élimé les dernières bribes de sa patience. La déception lui faisait perdre son objectivité. Il fulminait contre la Directrice des Serpentards. Il la maudissait même. C’était une putain d’heure pour s’absenter ? Elle n’avait pas pensé que lui pouvait avoir d’elle ce soir ? Il serra sa mâchoire si fort que les grincements résonnèrent douloureusement dans son crâne. Il ferma un instant les yeux et prit une inspiration profonde. Du calme… Elle est pas à ton service. T’as merdé. Assume.

Il n’avait pas de recours. Il n’avait pas d’expérience en ce qui concernait la médecine. Il connaissait les gestes de premier secours évidemment mais là ça n’avait rien à voir. Il devait être soigné. Y avait pas de discussion possible. Aucune échappatoire. Quelqu’un allait devoir le soigner. Tant pis. Il devait tenter sa chance à Sainte Mangouste. Il demanderait Miss de Lestang ou bien la copine de Sha… Sha… si elle venait à le voir ou à savoir…

Hestia a écrit:
« Moi j'ai un plan B. »

Vu la froideur à laquelle il avait été confronté depuis le début de la soirée, il s’attendait là à une autre réplique cinglante. Aodhan leva ses yeux pers sur la jeune femme, attendant la suite sans broncher. Prêt à encaisser.

Hestia a écrit:
« Le labo que j'utilise est juste là. »
« J'ai quelques notions en médicomagie. Je peux soigner ce qui n’est pas trop grave et limiter les dégâts du reste en attendant que Prewett revienne. »  

Ok… Bravo… il était surpris. Si son visage avait été moins abîmé, il aurait été sans doute plus facile d’y lire un bref sourcillement. Aodhan avait toute confiance dans les capacités de Hestia. Il savait qu'elle était douée dans son domaine, sinon parmi les meilleurs. Il savait également qu'elle était assez terre à terre pour avoir un œil relativement objectif sur ses talents. Le soin était une discipline particulière et pointue mais elle devait avoir quelques connaissances en la matière sinon elle ne le lui proposerait pas. Honnêtement, il ne passa pas huit piges à réfléchir. C’était sa meilleure option et ça ne pouvait de toute façon pas être pire. Même si elle se loupait, ils auront au moins le mérite d’avoir essayé.

Les mains posées sur ses hanches, il acquiesça d’un bref mouvement du menton, amorçant un mouvement des épaules vers le couloir qui menait à la salle des potions.

Hestia a écrit:
« Sauf si accepter mon aide c’est trop te demander. »

Il s’arrêta net, ses yeux bleus quittant le sol pour se poser sur l’anglaise. Il se redressa, fronçant son regard. Une poignée de secondes s’écoula avant qu’il ne réponde.

_ Tu attends quoi de moi exactement ? Qu’est-ce que tu me reproches ? De ne pas me plaindre et me tordre ouvertement de douleur ? Je vais certainement pas me mettre à chialer.

La colère, déjà présente en lui, s’étendit à nouveau dans sa poitrine comme une vague irrésistible. L’adrénaline saturait encore ses veines où couvaient le brasier de ses ardeurs, éveillant et anesthésiant la douleur dans un maelstrom furieux. Il se rapprocha d’elle, l’ire enflammant ses yeux brillants, les battements de son cœur s’emballant plus vite que le soufre au bout d’une allumette qu’on craque.

_ De ne pas te laisser me porter comme un putain de fardeau ?  Un rictus acerbe étira le coin de ses lèvres, les épaules secouées sèchement par un rire silencieux. Regarde-moi bien.  Il se pencha davantage sur elle, son visage tout près de celui de la sang-pur. Ca n’arrivera jamais. Je préfère crever. Articula-t-il sans la lâcher des yeux.

Au même instant, à quelques mètres de là, une armure de chevalier, pourtant parfaitement immobile jusqu’à lors, tourna doucement son heaume grinçant vers les voix qui s’élevaient. Les couloirs devaient être bien plus silencieux d'habitude.



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Sam 11 Nov - 17:47
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Hestian V

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Marigold n’était pas là. Bien évidemment que Marigold n’était pas là pile le soir où ils avaient besoin d’elle. Et si elle avait été présente, il y aurait eu fort à parier qu'elle aurait refusé de répondre, voire même d'aider le Gryffondor. Au fond, les raisons de se retrouver face à une porte close étaient nombreuses. Sérieusement, Hestia aurait dû le voir venir. Il n'y avait aucun monde où tout aurait pu bien se passer de bout en bout, elle aurait dû le savoir. Ce n'était pas comme si son existence était parcourue de coups de chance de toute façon. L'inverse aurait été franchement surprenant. Ce n'était pas exactement à ça que la Serpentarde avait été habituée depuis toujours, le long fleuve tranquille, elle le laissait aux autres et la moindre idée de tranquillité elle y avait renoncé depuis un moment. Elle était bien plus habituée à batailler pour absolument tout. Même venir d’une famille richissime n’avait rien changé à ça, et maintenant elle n’avait même plus la fortune familiale pour assurer ses arrières. En fait, pour un peu, elle s'étonnerait de ne pas avoir croisé la route d'un préfet ou de ne pas voir le concierge débarquer, prêt à leur filer des heures de retenues à n'en plus finir. Ou pire, d'être tombé sur Peeves. Au final, que Marigold soit absente n'était même pas ce qui pouvait leur arriver de pire, même si Hestia se doutait qu'Aodhan n'ait pas vraiment envie de songer ainsi pour le moment. Au fonds, Hestia ne voyait pas comment elle avait pu se dire qu'ils s'en sortiraient sans rencontrer le moindre problème. A Poudlard, il y avait bien plus de chances que tout se passe mal, que l'inverse. Cette fois-ci n'était qu'un exemple parmi tant d'autres.  
 
Le seul point positif à tout ça, c'était que s'ils avaient besoin d'un plan B, Hestia en avait un. Même s'il était terriblement tentant pour elle de simplement décréter à Aodhan qu'il devait se rendre à l'infirmerie, comme elle le lui avait dit quelques minutes auparavant, elle s'en abstint. Elle n'avait pas non plus oublié les ennuis qu'il encourrait et s'il se montrait parfaitement exaspérant avec elle, elle n'avait pas non plus envie de le pousser droit dans les problèmes. Pas tant qu'ils pouvaient l'éviter. Hestia était rancunière, mais il ne fallait pas exagérer. Ca tombait bien pour l'irlandais, des notions en soin Hestia en avait. C'était un passage obligé dans ses études, pour créer des mélanges ingérables, elle devait comprendre le fonctionnement du corps humain et connaitre les effets de ses ingrédients sur l'organisme des sorciers. Des potions destinées à soigner, elle en avait confectionné des tas et elle ne se contentait pas de les vendre à Sainte Mangouste, elle savait également les choisir et les utiliser suivant les pathologies rencontrées. Elle pouvait aider Aodhan. Oh elle ne promettait pas de faire des miracles, il ne fallait pas trop lui en demander non plus, elle se destinait à une carrière de potionniste, pas de médicomage et elle ne surestimait pas ses capacités, mais elle pouvait au moins limiter les dégâts. Le labo où elle travaillait n'était pas loin et elle savait que là elle avait tout ce qu'il fallait. En l'état c'était le plus important. Du moins ça c'était si le Gryffondor acceptait son aide parce que jusqu'à maintenant tout ce qu'il avait fait c'était repousser la Serpentarde. Et ça, Hestia, ça lui restait en travers de la gorge.

Aodhan avait déjà refusé deux fois son aide et il devint rapidement clair que le Gryffondor allait ajouter une troisième fois à sa liste. Lorsqu'il s'arrêta dans son mouvement, Hestia comprit. Elle n'avait même pas besoin de croiser son regard pour savoir qu'elle allait essuyer un nouveau refus. « Tu attends quoi de moi exactement ? Qu’est-ce que tu me reproches ? De ne pas me plaindre et me tordre ouvertement de douleur ? Je vais certainement pas me mettre à chialer. » Sourcils froncés, Hestia étouffa un soupir. Par Merlin, mais ça sortait d’où ça… Ce qu’elle attendait de lui ? Qu’il accepte son aide, tout simplement. Ce n’était franchement pas si compliqué que ça et il aurait pu le deviner lui-même s’il n’était pas aussi occupé à se laisser ronger par sa colère. Hestia ne voyait pas pourquoi Aodhan en faisait toute une histoire. Elle lui tendait la main parce qu’il était blessé et qu’elle était en capacité de l’aider. Parce qu’il n’allait pas bien et que cette idée la dérangeait grandement. Ca s’arrêtait là. Pour elle, ce n’était pas une histoire d’égo, ça ne l’avait jamais été. « Pourquoi je voudrais ça ? » Demanda-t-elle, son ton devenant bien plus froid qu’auparavant. De tout ce qu’il lui disait, c’était ce point qu’il lui semblait prioritaire d’éclaircir. Parce que ça démontrait ce qu’il pensait d’elle, et à la verte ça ne lui plaisait pas du tout. Oui, cette situation était très certainement frustrante pour lui mais ce n’était pas comme si elle était là à le juger ou à le prendre en pitié. Il devait tout de même savoir que ce n’était pas son genre. Pourtant c’était exactement ce qu’il lui reprochait sans la moindre raison. Sans que Hestia ne lui ait donné la moindre foutue raison de penser ça d’elle.

La colère d’Aodhan était palpable, elle prenait toute la place dans la couloir, mais elle était loin d’impressionner Hestia. Elle aussi elle était en colère et elle avait bien l’intention de lui montrer qu’elle ne s’écraserait pas face à lui. Lorsque le Gryffondor s’approcha d’elle, elle ne bougea pas d’un millimètre, bien au contraire, qu’il ne s’imagine pas qu’il pourrait l’intimider en agissant ainsi parce que ce serait une erreur. S’il s’imaginait le contraire alors c’était que vraiment, il ne la connaissait pas. « De ne pas te laisser me porter comme un putain de fardeau ? Regarde-moi bien. » Oh ça, pour le regarder, elle le regardait, Hestia. Elle ne détournait pas le regard, pas une seconde. Leurs prunelles se percutaient, s’accrochaient sans la moindre douceur et elle n’avait aucune volonté de flancher. Aodhan pouvait bien la contempler avec toute la colère du monde dans le regard, elle ne se détournerait pas. Elle aussi, elle pouvait le défier du regard, elle aussi, elle pouvait le laisser lire toute son exaspération dans ses prunelles. « Ca n’arrivera jamais. Je préfère crever. » Ils étaient terriblement proches, mais Hestia ne chercha pas à se soustraire à cette proximité. Si l’irlandais tentait de l’impressionner, c’était loupé. Elle en avait vu d’autres et elle s’était toujours fait un devoir de ne pas reculer. Surtout que sa colère était clairement disproportionnée et elle comptait bien le lui signifier. « Oh excuse-moi d'avoir froissé ton égo en voulant t'aider. » Rétorqua-t-elle d’un ton acerbe. Sourde à toute prudence, la Serpentarde détacha son dos du mur et leva le nez vers Aodhan, réduisant un peu plus la distance ridicule qui existait encore entre eux. Pour un peu la rencontre de leurs prunelles allait provoquer des étincelles mais Hestia s’en souciait peu. « Je savais pas que vouloir t'aider c'était te prendre pour un fardeau. » Jamais elle n’avait dit ça, jamais elle n’avait montré ça mais la Serpentarde n’aurait pas dû s’étonner qu’une fois de plus on lui prête des intentions qui n’étaient pas les siennes.

Sérieusement, Aodhan en faisait des tonnes et Hestia ne comprenait pas d’où tout ça venait. A aucun moment elle ne l’avait poussé à penser ainsi. Elle voulait l’aider, juste l’aider, ça n’aurait pas dû être si compliqué que ça. Mais voilà qu’il lui donnait l’impression qu’elle le toisait comme un éclopé. La pitié, pourtant, la verte laissait ça aux autres. Mais non, le Gryffondor s’emballait et partait dans les tours. Il préférait crever que de la laisser l’aider, c’était vraiment peu plaisant à entendre. « Tu préfèrerais quoi ? Que je te regarde galérer sans rien faire ? Que je t'abandonne là ? » Elle parlait vite et de plus en plus fort, ne lâchant plus le lion du regard. Elle laissait sa hargne prendre le dessus puisqu'il semblait que c'était le seul langage qu’Aodhan comprenait. Son masque de froideur et d’indifférence s’était fendillé et l’irlandais pouvait voir qu’en dessous de la glace qui la caractérisait tant, le feu couvait. Elle aussi, elle pouvait se montrer intraitable, elle non plus, elle n’avait aucune intention de capituler. « Putain mais tu me prends pour qui au juste Aodhan ? » Il pensait quoi exactement ? Que ça la faisait marrer de le voir dans cet état ? Qu’elle appréciait de savoir qu’il était blessé et qu’il ne voulait même pas de son aide ? Il pensait qu’elle était capable de l’abandonner, qu’elle se complaisait à le voir souffrir, si c’était ça l’image qu’il avait d’elle alors Hestia n’en voulait pas. A croire que ces mois à se fréquenter n’avaient servi à rien, qu’elle était encore et toujours cataloguée comme la méchante Serpentarde. C’était tellement décevant. Même pas surprenant au fond, mais juste décevant. Une fois de plus. Hestia avait beau faire de son mieux pour ne jamais se laisser atteindre, il avait tout de même réussi à la piquer au vif et cette constatation était bien plus douloureuse que prévu.

Pour la seconde fois, un grincement résonna dans l’étendue du couloir. La première fois, Hestia n’y avait pas vraiment prêté attention, bien trop occupée par Aodhan et l’agacement qu’il lui causait. Cette fois, elle s’étonna de l’entendre alors que les battements frénétiques de son cœur se faisaient entendre jusque dans ses tympans. Il y avait quelque chose qui bougeait non loin, elle pouvait presque le sentir. Au bout de quelques secondes tendues, elle finit par arracher son regard de celui d’Aodhan pour le tourner sur le côté. Ses prunelles tombèrent sur une armure de chevalier, sauf qu’au lieu de regarder droit devant elle, celle-ci avait son heaume tourné vers les deux étudiants. En la voyant esquisser un nouveau mouvement, Hestia pesta entre ses dents. Un autre mouvement, comme pour se diriger vers eux, et les limites de sa patience furent atteintes. « Ah non, toi c'est pas le moment ! » S’exclama-t-elle. Sérieux, elle avait déjà bien assez à faire comme ça. Sans laisser l’occasion à l’armure de bouger davantage, Hestia sortit sa baguette de sa poche et la pointa sur elle. Puisqu’un sortilège rebondirait invariablement sur le métal pour leur être renvoyé, elle choisit de ligoter l’armure. Une solution qui marcha parfaitement, jusqu’à ce que le chevalier ne tangue et ne chute au sol dans un fracas sourd. La Serpentarde ferma un instant les paupières, complètement blasée. « Merde. » Marmonna-t-elle. Décidemment, la chance était tout sauf de son côté ce soir. Dans l’immensité du château, le bruit pouvait passer inaperçu, ou bien rameuter quelqu’un. Or, Hestia avait bien assez de la présence d’Aodhan pour le moment. Elle n’avait aucune envie de devoir composer avec le concierge ou un préfet attiré par le bruit, elle n’avait vraiment plus la patience pour ça. Elle soupira, excédée. Détachant ses prunelles de l’armure échouée au sol, elle se retourna vers Aodhan. « J'ai des plantes à déposer dans le labo. » Déclara-t-elle. Hestia plongea une dernière fois ses prunelles dans celles du Gryffondor avant de se détourner. « Tu peux me suivre, ou... » Ou quoi, franchement elle ne savait plus bien. Ou il pouvait choisir qu’elle l’abandonnait là, comme il l’avait voulu depuis le début. Elle haussa les épaules, s’éloignant déjà dans le couloir. « Fais comme tu veux. »

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☾☾ Etage inférieur de Poudlard - Novembre 2021, en pleine nuit

Le Gryffondor n’avait jamais été un grand orateur, il n’était pas très doué pour mettre des mots sur des émotions ou des sentiments. Derrière ses côtes, un volcan alimentait ses humeurs, laissant des traînées de sang brûlant dans ses veines. Mais qu’il soit éveillé ou endormi, le faire plier était une entreprise vouée à l’échec. Cela dit, son hygiène de vie actuelle et son nouveau sens des responsabilités avaient apporté de nouvelles facettes à son caractère bien trempé : il avait gagné en patience, bien que cela ne sautait pas aux yeux…

Hestia a écrit:
« Oh excuse-moi d'avoir froissé ton égo en voulant t'aider. »

Hestia le défiait et se rapprochait de lui dont les sourcils se fronçaient sans la quitter des yeux. Les battements de son cœur gardaient le même rythme malgré les reproches de la jeune femme dont le sang commençait à bouillir. Le visage de la potionniste était si proche du sien qu’ils auraient presque pu se toucher mais il demeura immobile, se contentant de la regarder, étrangement intéressé par ce qu’elle allait encore lui balancer dans les dents.

Il n’était pas du genre à vouloir résister à un conflit qui se présentait les bras grands ouverts, mais en venir aux mains avec son détracteur actuel n’était pas envisageable et c’était bien dommage. Une bonne bagarre avait au moins le mérite de remettre très vite les choses à leur place. Mais… ce principe ne se vérifiait pas du tout dans les relations amoureuses, du moins, pas comme lui les envisageait.

Hestia a écrit:
« Je savais pas que vouloir t'aider c'était te prendre pour un fardeau. »

Aodhan gonfla ses poumons -et regretta aussitôt car cela lui fit un mal de chien- et souffla de dépit en levant les yeux au ciel -doit-il payer des droits pour ça?- tout en balançant sa tête en arrière. Ce qu’elle pouvait être chiante avec ça. Il baissa de nouveau le menton pour lui faire face, ses yeux devenant deux fentes avec lesquelles il affrontait ses foudres.

Hestia a écrit:
« Tu préfèrerais quoi ? Que je te regarde galérer sans rien faire ? Que je t'abandonne là ? »

Un sourire froid mais perplexe étira le coin de ses lèvres encore intact.

_ Tu dis ça comme si ça pouvait me tuer…

Hestia a écrit:
« Putain mais tu me prends pour qui au juste Aodhan ? »

Il haussa un sourcil et recula la tête, comme s’il venait de prendre une gifle.

_ Pour qui moi j’te prends ? Qu’il répéta avant qu’un rire nerveux soulève ses épaules. Il passa sa langue sur sa lèvre inférieure avant de la mordre en regardant le sol. L’estafilade s’étira et il ferma les yeux pour mieux supporter les micro-craquellements de la chair à vif. L’irlandais prit un instant pour reprendre son calme et pinça l’arrête de son nez en expirant. Ok, tu sais quoi ? J’ai sur-réagi. Admit-il, son souffle s’apaisant. Sa main se câla sur sa hanche. T’as voulu m’aider et c’est très gentil de ta part. Il tourna sa langue dans sa bouche et son index tapotait son flanc, il cherchait ses mots et faisait manifestement de gros efforts pour être compris. Écoute. Force-moi la main et ça partira en vrille. Si j’ai envie de galérer c’est mon problème. T’as du mal avec ça ? Il haussa les épaules. Ca change rien parce que, t’as raison, j’ai de l’égo et je suis foutrement têtu.

Plus loin, l’armure grinça de nouveau -sans doute interpelée par le nombre de jurons qu’elle venait entendre en si peu de temps-, et ce fut le geste de trop pour la Serpentard. Une lueur dorée s’extirpa de sa baguette avant que l’armure ne se fasse ligoter, s’écroulant lamentablement au sol, provoquant un vacarme assourdissant auquel il répondit en frottant brièvement son front.

Hestia a écrit:
« J'ai des plantes à déposer dans le labo. »
« Tu peux me suivre, ou... »
« Fais comme tu veux. »

Aodhan était fatigué et bien qu’il était parvenu à se calmer, il était clairement excédé. Il regardait Hestia s'éloigner. Faire ce qu’il voulait… il n’en était plus là. Maintenant il devait faire ce qu’il pouvait. Le Gryffondor n’avait rien contre les engueulades mais celle-là il s’en serait bien passé.

Lorsqu’il arriva dans le laboratoire, il prit place silencieusement sur un tabouret près d’une longue table allongée. Il avait pris la décision de la suivre prenant le risque que les choses dégénèrent. Mais les risques, n’était-ce pas là ce qui l’avait toujours fait avancer ? Au moins lui n’avait aucun regret à traîner derrière lui comme un boulet.

Revenant de l’extérieur où la température était clairement froide et humide -et le sang chauffé par la dernière discussion avec sa dulcinée- il crevait maintenant de chaud. Il tira sa baguette de châtaignier de sa poche, l’agita d’un bref mouvement de poignet pour toucher son sweet et le faire disparaître. Le seul contact de son t-shirt noir contre ses côtes semblait comprimer sa blessure. Légèrement voûté, il tenta de réguler sa respiration et de ne pas trop utiliser ses fichues côtes. Il semblait qu’aucun morceau de son corps n’était épargné ce soir. Le regard froncé, il observait l’anglaise qui lui tournait le dos et posa son coude sur la table de bois noire usée par les siècles. Posant son front sur le bout de ses doigts, il ferma ses paupières, tentant de penser à autre chose en attendant qu'elle le soulage.



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Jeu 7 Déc - 21:29
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Hestian V

What would you trade the pain for ?

 

Dire qu’ils étaient juste partis à la recherche de la professeure Prewett. C’était pourtant une mission simple. Entrer dans le château, traverser les couloirs en silence et frapper à la porte de son bureau. Tout aurait pu s’arrêter là, Aodhan aurait été entre de bonnes mains et la nuit aurait repris son cours. Il n’y avait pas de difficulté particulière à tout cela, sauf s’ils avaient croisé la route du concierge ou d’un préfet, mais ça c’était une évidence. Mais avec un peu de prudence et de bon sens, tout aurait pu se passer parfaitement bien. Sauf que, bien évidemment, rien ne s’était passé ainsi. Ce n’était cependant pas un membre du corps professoral qui leur apportait des ennuis, mais eux-mêmes. Ou plus précisément les décisions de Hestia et les réactions d’Aodhan. Apparemment vouloir offrir son aide au Gryffondor posait problème, à tel point qu’ils en venaient à se bouffer le nez en plein dans les cachots, pile au moment où la discrétion était de mise. Dire que quelques minutes plus tôt, il lui avait affirmé qu’il voulait éviter les avertissements dans son dossier scolaire. Quelle ironie. Ce n’était pas le moment, clairement, en fait ils ne pouvaient pas choisir plus mauvais timing pour se disputer de la sorte, mais puisqu’apparemment Hestia ne prenait jamais les bonnes décisions, elle choisit de ne pas calmer le jeu. Au contraire, elle n’allait ni se laisser impressionner, ni se laisser écraser par Aodhan. Il était en colère ? Et bien, elle aussi et elle avait bien l’intention de le lui faire comprendre. Tant pis pour la discrétion, le petit jeu du Gryffondor ne marcherait pas sur elle et il allait devoir s’y faire. Ils se cherchaient, ils se trouvaient, c’était aussi simple que ça.

Hestia n’avait jamais reculé devant quiconque, même face aux mangemorts venus s’en prendre à elle, elle n’avait rien perdu de sa verve, Aodhan ne ferait pas exception. Peu importe leur lien, peu importe leur histoire. Il jouait les Gryffondors gonflés d’égo et à la verte ça ne lui plaisait pas du tout. Elle avait juste voulu l’aider mais il tordait ses propos et ses intention et lui donnait l’impression de l’avoir irrémédiablement insulté. Aurait-il vraiment voulu qu’elle reste là à ne rien faire pendant qu’il souffrait manifestement ? Ou qu’elle s’en aille véritablement ? Hestia avait du mal à l’imaginer, pourtant vu l’attitude que l’irlandais lui opposait, ça semblait être bien probable. « Tu dis ça comme si ça pouvait me tuer… » La Serpentarde prit une profonde inspiration pour s’empêcher de souffler d’exaspération. Par Merlin mais il s’entendait ? Il était devant elle, avec le visage a moitié ouvert en deux et des difficultés manifestes à marcher mais il trouvait le moyen de minimiser sa situation. Peut-être bien que son état n’allait pas le tuer, Hestia voyait bien qu’il n’était pas aux portes de la mort, mais il ne savait pas non plus l’inverse, et pour une raison très simple. « T’en sais rien, t’es pas médicomage. » Argua-t-elle froidement. Et elle non plus. Franchement, il était irritant. Hestia en venait même à se demander quelle image d’elle il devait avoir exactement. Parce que ce qu’il lui laissait présager n’était franchement pas bien positif. Et ça non plus, ça ne plaisait pas du tout à Hestia. Le reste du monde pouvait bien penser ce qu’il voulait d’elle, elle s’en fichait complètement, mais il y avait une poignée de personnes qui faisait exception. Elle découvrait en cet instant qu’Aodhan en faisait partie, mais elle préféra ne pas s’aventurer davantage sur ce sujet. Ce n’était pas le moment, et de toute façon ça ne voulait rien dire.

« Pour qui moi j’te prends ? » En silence, Hestia se contenta de lever le menton, ignorant le rire du Gryffondor. Oui, c’était bien la question quelle se posait. Apparemment, il la pensait insensible à son sort, pire, capable de l’abandonner sans un regard en arrière. Mais elle ne comprenait pas comment il pouvait avoir envie de fréquenter quelqu’un capable d’agir comme ça. Hestia se savait froide et distante, elle n’avait jamais caché le peu d’intérêt qu’elle portait aux autres mais avec Aodhan elle avait toujours eu l’impression de faire des efforts. Elle avait toujours fait de son mieux pour faire ces efforts. Ca avait l’air d’être parfaitement inutile. Pour changer. « Ok, tu sais quoi ? J’ai sur-réagi. » L’espace d’une seconde, Hestia fut surprise des propos d’Aodhan. Qu’il ne réponde pas à sa question n'était pas si étonnant que ça. Décevant, mais pas réellement étonnant. En revanche, elle ne s’était pas attendue à ce qu’il admette être en tort. Même si elle ne dit rien, Hestia posa sur lui un regard qui voulait clairement dire tu crois ? « T’as voulu m’aider et c’est très gentil de ta part. » La verte haussa un sourcil. Elle sonda le regard d’Aodhan en silence. Etrangement, ses propos ne lui paraissaient pas vraiment être très positifs et elle se demanda si c’était son agacement qui lui donnait cette impression ou s’il était en train de la railler sans rien laisser paraitre. Dans le doute, elle préféra ne rien dire. Même si elle était prête à se défendre sans rien lâcher, elle ne voulait pas non plus alimenter la flamme du conflit. Aodhan semblait au moins prêt à parler, elle n’allait pas l’en empêcher. « Écoute. Force-moi la main et ça partira en vrille. Si j’ai envie de galérer c’est mon problème. T’as du mal avec ça ? » Hestia pinça les lèvres. Elle avait bien envie de dire à Aodhan combien elle trouvait sa logique stupide mais elle se retint. « Ca change rien parce que, t’as raison, j’ai de l’égo et je suis foutrement têtu. » Oh ça, ça n’avait jamais été un secret et Hestia s’en rendait encore plus compte en cet instant. Sauf que le problème ce n'était pas ça, le problème c'était qu'il lui prêtait des intentions qu'elle n'avait jamais eu et ce sans chercher à comprendre. Ou à lui poser la moindre questions. « J’ai jamais voulu te forcer à quoi que ce soit, Aodhan. » Soupira-t-elle. Comme si quiconque pouvait le forcer à quoi que ce soit d'ailleurs.

Comme si ça ne suffisait pas, que la nuit ne prenait pas un tournant assez désagréable comme ça, une armure vint se mêler à la conversation. Franchement, le moment était encore moins bien choisi que leur dispute. Avant qu'elle ne puisse leur attirer des ennuis, Hestia se chargea de la ligoter. Ce qui ne fut pas la meilleure décision du monde vu le bruit qu'elle fit en tombant. Bon. Puisque décidemment rien n'allait ce soir, la Serpentarde fit demi-tour pour prendre la direction de son laboratoire. Aodhan pouvait bien faire ce qu'il voulait, elle avait bien compris le message. Une fois dans la pièce où elle conservait son matériel de potion et ses ingrédients, Hestia se dirigea directement vers ses rangements qu'elle déverrouilla d'un sort. Elle prit son temps pour sortir ses plantes de son sac et les ranger avec application dans des récipients capables de conserver leurs propriétés pour les étudier et les utiliser plus tard. Le raclement d'un tabouret sur le sol en pierre lui appris qu'Aodhan l'avait suivi. Elle ne se retourna cependant pas tout de suite, elle avait besoin d’un peu de temps pour calmer ses nerfs et son ego malmené. Parce qu'elle aussi avait un ego. S'occuper les mains avec ses ingrédients était la meilleure manière pour elle de retrouver ses moyens et quand elle finit par se retourner, elle avait retrouvé son contrôle habituel. Un instant, elle jaugea le Gryffondor du regard, sa manière de se tenir et le rictus de douleur imprimé derrière sa lassitude apparente. Même s'il ne lui avait rien dit, même si la plupart de ses blessures devaient être cachées, elle savait déjà quoi faire en premier. En silence, elle revint à ses affaires et piocha une fiole au liquide orange clair dans ses réserves. « Bois ça. » Elle s'approcha d'Aodhan pour lui tendre la potion. « Ca va aider pour les hématomes et en cas de saignement interne. » expliqua-t-elle en attendant qu'il se saisisse de l'objet. S'il l'avait suivi c'était pour qu'il le soigne et c'était ce à quoi elle comptait s'appliquer.

De retour près de ses affaires, Hestia prit le temps de fouiller parmi ses potions et ses ingrédients pour trouver ce qu’elle voulait. Elle réfléchissait aux cours qu’elle avait eu avec le professeur Prewett et à ce qu’elle avait glané comme informations sur la médicomagie. Elle ne s’était jamais vouée à une carrière centrée sur les potions de soins, mais elle avait appris pas mal de choses au fil des ans. Et ce qu’elle n’avait pas vu en cours, elle l’avait creusé seule de son côté. De son point de vue, sans les potionnistes, les médicomages seraient tout de suite moins efficaces. Elle sortit un philtre qu’elle observa quelques instant avant de le remettre à sa place. Elle mit de côté des feuilles séchée Peu à peu, elle commença à sélectionner quelques éléments qui lui semblait intéressants. « Tu as quelque chose de cassé ? » Demanda-t-elle en tournant la tête vers Aodhan. Elle écarta de ses pensées l’idée qu’il pouvait encore l’envoyer balader. Il l’avait suivi jusque-là, ce n’était pas pour rien. A lui d’aller jusqu’au bout de sa démarche. En attendant d’en savoir plus sur l’état d’Aodhan, Hestia alla se laver les mains et prit une fiole d’essence de dictame. C’était une potion pour soigner les plaies qu’elle avait un peu amélioré en y ajoutant sa propre touche. Elle faisait régulièrement ça alors tous les mélanges en sa possession possédaient sa patte. La Serpentarde s’approcha d’Aodhan. « Il faut nettoyer et désinfecter ta plaie au visage. » D’un geste, elle lui montra la potion dans sa main. Leurs prunelles se croisèrent et elle plongea son regard dans celui de l’irlandais, le contemplant en silence pendant ce qui lui parut de longues secondes. Finalement, elle souffla « Tu me laisses faire ? » Autant s’assurer que cette fois ils étaient bien sur la même longueur d’onde.

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☾☾ Etage inférieur de Poudlard - Novembre 2021, en pleine nuit

Les yeux fermés, le silence dans cette pièce était tel qu’il parvenait à entendre les battements de son cœur dans ses tempes. Le seul son qui venait perturber le calme mortifère était le bruissement des vêtements de la Serpentard, le doux tintement des fioles qu’elle prenait entre ses doigts avant de les reposer. Aodhan ignora ce ballet, jusqu’à ce qu’elle approche pour lui tendre quelque chose. Il ouvrit ses yeux au bleu perçant sur elle et demeura accroché à son regard de brèves secondes, sans que ses prunelles ne laissent échapper le moindre affect. Lentement, il tendit sa main pour prendre la fiole au contenu orangé. Ce n’était pas le moins du monde par paresse, mais davantage pour éviter de réveiller la sensibilité des contusions intercostales. Il but le breuvage sans hésitation avant de lui rendre le contenu vide. D’un revers du dos de la main, il essuya le coin de ses lèvres.

Hestia a écrit:
« Tu as quelque chose de cassé ? »

S’il écoutait son corps, certains points semblaient plus durement touchés que d’autres. Il passa en revu tous ces points en quelques fractions de seconde à peine. Qu’est-ce qui valait la peine d’être traité là maintenant ?
La douleur était une alerte, une sorte d’alarme pour dire “hey, un truc cloche par ici, tu devrais te pencher là-dessus, c’est peut-être important”. Aodhan avait appris à trier ces signaux et savait quand cela était vraiment inquiétant. Du moins, c’était ce qu’il imaginait. La douleur n’était pas le problème finalement, la balle qu’il avait reçue quelques mois plus tôt lui avait appris cela. Si l’impact l’avait d’abord foudroyé, la douleur n’avait pas été si abominable, mais la sensation de froid qui avait suivi, elle, elle avait été infiniment plus inquiétante. S’il n’en parlait jamais, c’était une sensation qu’il n’était pas prêt d’oublier. Jamais la mort n’avait été aussi près de l’embarquer.

_ Peut-être une côte fêlée. Elles cassent pas facilement. Avec tous les coups qu’elles avaient pris à travers les années, c’était pour lui une certitude, ses os étaient solides et c’était aussi l’un de ses atouts.

Il regarda la Serpentard se rapprocher de lui, encore. Leur petite prise de bec l’avait bien agacé mais il n’était pas franchement rancunier. L’adrénaline coulait encore abondamment dans ses veines et bien qu’il semblait d’humeur peu avenante, de lui n’émanait aucune animosité.

Hestia a écrit:
« Il faut nettoyer et désinfecter ta plaie au visage. »

Oh oui ça c’était vraiment la priorité. Même si son abdomen le faisait souffrir, se débarrasser de cette vilaine blessure était clairement urgent.

_ Ok. Se contenta-t-il de répondre en faisant un lent mouvement affirmatif de la tête. Il jeta à peine un regard sur la fiole qu’elle tenait entre ses doigts et dont le liquide dansait dans son contenant de verre. Cette merde avait la tête de la potion qui arrache. Oui, voila tout son savoir en terme de potion, il la juge à son allure.

Hestia a écrit:
« Tu me laisses faire ? »

Aodhan garda les yeux dans les siens de la même façon qu'Hestia affrontait son regard. Il savait l’anglaise susceptible et pas franchement du genre à passer l’éponge, du moins, pas si rapidement. Voir ainsi son minois rembruni face à lui l’amusait malgré tout car il devinait les efforts que cela devait lui demander.

_ Vas-y. Dit-il,  acquiesçant d'un battement de paupières.

Il observa les doigts délicats de la jeune femme débouchonner le flacon et suivit tous ses autres gestes avec attention. Il n’était pas du genre à fermer les yeux, tourner la tête, essayer de se changer les idées pour esquiver la douleur ou la réalité… Lui voulait tout voir, tout observer, tout affronter, que cela soit doux ou brutal. L’adversité avait pour effet de repousser la majorité des gens. Pour lui, c’était parfaitement l’opposé. Les yeux bleus de l’irlandais s’accrochèrent aux prunelles vertes de la potionniste, affairées à prélever un peu de fluide magique.

Une seconde avant qu’elle ne l’applique sur son visage, Aodhan attrapa le poignet de la sorcière, la bloquant dans son élan.

_ Est-ce que ce truc va l’effacer ? Je veux la voir et la sentir. D’accord ? C’est une leçon… même si elle ne me plait pas, j’veux pas l’oublier.

Il était exclu que cela lui soit enlevé, juste comme si ça n’avait jamais existé. On avait beau dire “je suis pas prêt de l’oublier” l’esprit n’en fait parfois qu’à sa tête et il sait très bien estomper les souvenirs, voir les changer. O’Brian s’était fait battre, on l’avait blessé parce qu’il avait commis une erreur. Garder les scars de cet échec n’était pas un plaisir, ça n’était pas une fierté, loin de là. Ca n’était pas non plus pour jouer au dur car que sa peau soit lisse ou non, il avait assez confiance en lui pour ne pas avoir besoin de prouver quoi que ce soit à qui que ce soit. C’était sa façon à lui d’apprendre. Ne pas vivre dans le passé mais ne jamais oublier ses leçons, ça c’était sa philosophie.

Il relâcha doucement le poignet de la jeune femme et la laissa donc poursuivre. Lorsque le fluide se posa sur son visage, la sensation fut étrange et non ça ne brûlait pas… Les picotements sur sa peau déchirée étaient vraiment bizarres. Il avait déjà été rafistolé par plusieurs personnes différentes et en de nombreuses occasions, c’était toujours différent, à chaque fois. Avec une baguette, avec des bandages, avec des potions… Il était assez expérimenté aujourd’hui pour dire quelle façon était plus ou moins agréable qu’une autre. Finalement, ce n’était peut-être pas tant la méthode mais peut-être davantage la personne qui l’administrait…

Après les picotements bizarres, une brûlure s'étendit dans la plaie comme une traînée de poudre. Les battements de son cœur s'accélèrent soudain, comme si son corps revivait la déchirure en direct. Son premier réflexe lui commanda de se lever et de punir l’auteure de ce supplice. A la place, ses poings se crispèrent sur ses cuisses et sa mâchoire se serra avec force. Si jamais il n’avait pleuré de douleur, pas même étant gamin, sa fierté ayant toujours été bien trop grande, du côté où la lézarde coupait son faciès en deux, les glandes lacrymales s’activèrent en réflexe et son œil s’humidifia.

_ Hum… c’était le mélange d’un soupire et d’un grognement tandis que ses yeux se fermèrent un bref instant en se plissant douloureusement. Lorsqu’il les rouvrit, ils brûlaient de fureur sur leur soigneuse improvisée. Il tourna sa langue dans sa bouche et en mordit l’extrémité. L’envie d’esquiver ne manquait pas, pourtant il était hors de question de se soustraire à ce traitement, aussi désagréable fut-il. Son souffle s’était accéléré et tandis qu’il fixait l’anglaise, son courroux était peu à peu chassé par une lueur provocatrice et enflammée. Il fallait l'avouer, la petite taquinerie de la potionniste l’amusait. Il était évident qu’elle ne l’avait pas prévenu, délibérément. C’était peut-être sa façon à elle de se venger… D’aucun aurait protesté, se serait levé, se serait plaint, lui n’en fit rien, parce qu’il aimait ce mordant qui réveillait son côté joueur.

_ Quel sort tu réserves à mes côtes ? Souffla-t-il, un sourire ténu ourlant le coin de ses lèvres.

Mais il n’oubliait pas pourquoi il était dans cet état. Il n’oubliait pas non plus que la jeune femme en ignorait, elle, totalement la raison. Le Gryffondor ne la quittait pas des yeux. Il attendit encore une seconde, sans pour autant sembler hésiter.

_ Je participe à des combats clandestins. Un mec que je venais de battre a mal digéré sa défaite et m’a attaqué avec une lame.

Il avait sorti ça comme on perce une bulle, sans mettre de forme, sans tourner autour du pot. Rien ne valait la vérité brute et nue. Le jeune homme l’observa attentivement, sans crainte. Il était prêt à faire face à toute sorte de réactions, même si elles se révéleraient être mauvaises.



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Jeu 11 Jan - 21:59
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Hestian V

What would you trade the pain for ?

 

Ils étaient enfin dans le laboratoire qu’utilisait Hestia, mais si c’était une avancée, ce n’était pas non plus un soulagement particulier. Quand elle repensait à tout ce par quoi ils avaient dû passer pour en arriver là, la Serpentarde sentait son irritation redoubler. Qu’Aodhan lui prenne la tête alors qu’elle cherchait juste à l’aider c’était vraiment un comble. Elle avait juste voulu l’aider et il avait réussi à s’en sentir insulté. Si c’était ça, alors que devrait penser Hestia du fait que cela faisait déjà deux fois qu’il repoussait l’aide qu’il lui offrait ? Clairement, c’était loin de lui plaire et elle préférait ne pas s’attarder sur le sujet pour le moment. Elle n’avait pas envie de s’interroger outre mesure, pas envie de chercher à comprendre pourquoi ça l’agaçait autant, pourquoi au fond d’elle, elle se sentait blessée. Il y avait un lieu et un temps pour tout et ce n’était pas le cas ici. Ca n’avait pas d’importance, il ne fallait pas que ça en ait, ce serait infiniment plus simple ainsi et de toute façon ce n’était pas ce qu’elle voulait. Au final, Aodhan était là, avec elle, dans le labo qu’elle utilisait pour ses potions, c’était tout ce qui comptait. Qu’il l’ait suivi à contrecœur, qu’il n’ait pas réellement envie qu’elle l’aide, qu’il prenne sur lui pour ne pas la repousser, rien de tout ça n’avait plus vraiment d’importance. Il était là et il était toujours dans un sale état, Hestia ne pouvait pas rester sans rien faire. Prewett n’était pas là, mais en attendant elle n’allait certainement pas rester les bras croisés à regarder le Gryffondor souffrir. Elle pouvait l’aider et elle allait le faire, même si franchement l’envie de le planter là avait été particulièrement séduisante. Il fallait dire que Hestia était à la fois susceptible et dotée de bien peu de patience, un mélange qui pouvait se révéler particulièrement explosif face à Aodhan.

Mais pour le moment, l’irritation de la Serpentarde avait surtout baissé en intensité, assez pour qu’elle se concentre sur les fioles qui s’accumulaient dans ses affaires et sur les ingrédients qui pourraient lui être utiles. Le premier choix ne fut pas bien difficile, un mélange destiné à lutter contre les saignements internes et autres joyeusetés, ce qui ne serait pas du luxe vu l’état d’Aodhan. Ce qui fut justement ce sur quoi elle l’interrogea ensuite. « Peut-être une côte fêlée. Elles cassent pas facilement. » Hestia s’interdit de fermer les paupières en réaction à cette réponse plus que nébuleuse. N’étant pas médicomage, elle allait devoir s’en contenter. Elle repoussa une nouvelle vague d’agacement. Que devait-elle faire de cette information exactement ? Être ravie pour lui ? Les côtes de l’irlandais ne cassaient pas facilement, super, elle était contente de le savoir. Et surtout ravie de voir qu’il avait sûrement assez d’expérience en la matière pour savoir ça. « Tu m’en diras tant. » Grommela-t-elle à mi-voix tout en tournant le dos au lion pour retourner à ses affaires. Elle nota tout de même l’information dans un coin de sa tête pour y penser plus tard. Une côte fêlée, ce n’était pas la fin du monde, Aodhan avait peut-être -sûrement- mal, mais ce n’était pas exactement ce qui l’inquiétait le plus en ce moment même. Ce n’était pas ça qui mettait sa vie en danger. En comparaison la balafre qui marquait son visage était bien plus inquiétante alors ce fut sur elle que la Serpentarde choisi de se concentrer en premier. Il fallait nettoyer et désinfecter la plaie en premier lieu, histoire de s’assurer qu’aucune infection ne vienne s’y installer. Ce n’était pas parce que le Gryffondor l’agaçait qu’elle avait envie qu’il termine à Sainte Mangouste. Hestia n’était toujours pas médicomage, mais c’était du bon sens et au moins cette fois, Aodhan ne lui opposa aucune résistance.

Sa fiole d’essence de dictame en main, Hestia s’approcha d’Aodhan et lui demanda s’il comptait la laisser lui appliquer le mélange ou s’il allait encore lui poser des difficultés. « Vas-y. » Avec une inspiration, la Serpentarde hocha la tête. Bien, ça lui paraissait déjà être un pas en avant, ce qui n’était pas peu dire vu leurs échanges précédents. Sans plus rien dire, elle déboucha sa fiole et préleva un peu du liquide du bout de ses doigts pour l’appliquer sur la plaie d’Aodhan. Mais juste avant qu’elle ne le touche, il lui attrapa le poignet, la forçant à stopper son mouvement. Hestia se figea, ses prunelles passèrent de la blessure du lion à son regard. Il y avait un mélange d’interrogation et d’avertissement dans le fond de ses yeux, l’air de dire Quoi encore ? « Est-ce que ce truc va l’effacer ? Je veux la voir et la sentir. D’accord ? C’est une leçon… même si elle ne me plait pas, j’veux pas l’oublier. » Hestia retint un soupir. Elle se retint de toute réaction, en réalité. Elle était bien loin de comprendre la requête d’Aodhan mais si une part d’elle avait envie de l’envoyer balader, une autre n’avait pas vraiment envie de savoir qu’il se promenait dans le château avec la joue ouverte en deux. « Tu crois vraiment que c’est le moment d’avoir des exigences ? » Marmonna-t-elle dans un souffle. Mais oui, pour lui ça semblait être le bon moment et elle savait déjà qu’il n’en démordrait pas. Elle recula donc légèrement sa main pour le pousser à la libérer et quand ce fut fait, elle se détourna. En quelques gestes précis, elle versa l’essence de dictame dans un autre récipient et la dilua de sorte à ce qu’elle ne soit plus aussi efficace. Quel gâchis, tout son travail et son mélange si réussi détérioré de la sorte. Tout ça pour une histoire de cicatrice et d’égo. Une inspiration plus tard, Hestia était de retour auprès d’Aodhan. « Voilà. Ca mettra un peu plus de temps à agir, mais tu auras la cicatrice à laquelle tu tiens tant. » Avec tout ça, il ne pourrait jamais arguer qu’elle ne faisait pas d’efforts.

Quittant le regard de l’irlandais, Hestia reporta sa concentration sur sa blessure et sur la potion qu’elle devait y mettre. Du bout des doigts, elle entreprit d’appliquer le mélange clair sur la peau d’Aodhan. Au début, il ne se passa rien, mais après quelques secondes, la crispation soudaine d’Aodhan montra à Hestia que la potion était en train de faire de l’effet. Sans plus prêter attention à ses réactions, elle continua de l’appliquer sur la plaie avec attention, soucieuse de faire les choses bien. Ah oui, l’essence de dictame, même diluée, sur une plaie ouverte, ça faisait mal. Ca faisait très mal. Oups. Si elle ne fut pas surprise de voir l’œil du Gryffondor se remplir de larmes de douleur, elle ne s’en émeut pas vraiment non plus, même si elle savait que le soin reçu devait faire encore plus mal que la lame qui l’avait blessé. L’empathie n’avait jamais été son fort de toute manière. Au grognement du lion, Hestia n’opposa aucune réponse, pourtant qu’il ne s’y trompe pas, elle était prête à l’attraper par le col de son t-shirt pour qu’il ne puisse pas se soustraire au soin. Elle n’avait pas pris la peine de le prévenir de ce qui l’attendait, elle n’en avait pas vu l’intérêt. Cela n’aurait rien changé de toute façon alors autant s’éviter une autre discussion désagréable. Celle-ci arriverait peut-être plus tard mais la Serpentarde n’en avait pas grand-chose à faire. Elle vit bien le regard noir qu’Aodhan dardait sur elle, la tension dans sa mâchoire, mais tout comme l’empathie, les regrets ce n’était pas vraiment son truc. Elle avait autre chose à faire de son temps. Et en cet instant il s’agissait de s’assurer que la balafre qui s’étalait sur le visage du rouge n’empirerait pas. « Quel sort tu réserves à mes côtes ? » Hestia leva brièvement les yeux pour croiser les regard d’Aodhan. Ah tiens, ses prunelles n’étaient plus aussi noires, elles avaient retrouvé cet éclat de provocation que la verte voyait régulièrement. Elle fit mine de réfléchir. « Ca dépend, tu as eu assez mal comme ça ou tu peux encore encaisser ? » Demanda-t-elle avec un mélange de nonchalance et de provocation. Elle laissa un sourire en coin, un brin ironique, flotter sur ses lèvres un instant avant de reprendre plus sérieusement. « J’ai du Poussos quelque part, si tes côtes ne sont que fêlées, ce sera rien en comparaison de l’essence de dictame. » Lança-t-elle tranquillement, bien consciente qu’Aodhan avait certainement eu l’impression que sa peau s’était enflammée au contact de la potion.

Il avait cependant de la chance, elle avait terminé de traiter sa plaie au visage. Oh, la douleur dû à l’essence de dictame n’allait pas disparaitre tout de suite, mais elle allait s’atténuer et devenir bien plus supportable dans une poignée de secondes. Le plus dur était passé, ce qu’elle ne prit encore une fois pas la peine de lui préciser, maintenant il fallait laisser le temps au mélange de faire son effet. Hestia alla poser son bol désormais vide dans l’évier, elle s’en occuperait plus tard d’un sortilège pour tout nettoyer. Elle était en train de fouiner parmi ses fioles toutes prêtes pour mettre la main sur son Poussos quand la voix d’Aodhan résonna de nouveau dans le cachot. « Je participe à des combats clandestins. Un mec que je venais de battre a mal digéré sa défaite et m’a attaqué avec une lame. » Hestia s’arrêta brutalement dans ses recherches, sa main à quelques millimètres à peine du flacon surmonté d’un crâne. Elle se figea, l’esprit soudainement ailleurs. « Quoi ? » Non, elle devait avoir mal entendu, ce n’était pas possible. Elle ne voyait pas d’autre option, ça ne pouvait être que ça. Et pourtant… « Tu… Quoi ?! » Répéta-t-elle, sa voix augmentant d’un décibel. Elle se tourna lentement vers Aodhan, vit son regard braqué sur elle sans réellement en prendre conscience. Dans sa main se trouvait le flacon de Poussos qu’elle avait saisi sans y réfléchir, par pur réflexe. Elle le contempla, complètement atterrée de sa révélation. Il ne mentait pas, il ne se fichait pas d’elle, en fait il était parfaitement sérieux. Ce qui était bien pire. Des combats clandestins… Hestia s’était demandé s’il ne s’était pas fait attaquer en pleine rue, s’il n’avait pas été victime de moldus du Blood Circle. Par Merlin, elle s’était inquiétée pour lui et lui, il lui balançait qu’il avait été volontairement chercher la bagarre parce que… Parce que… Mais merde, Hestia n’en savait rien en réalité. Tout d’un coup elle se sentait bien stupide.

« Putain mais t’es pas sérieux, Aodhan. Dis-moi que t’es pas sérieux. » Souffla-t-elle lentement, l’éclat de la colère se ravivant dans ses prunelles. Elle n’arrivait pas à y croire. Que le Gryffondor soit accro au risque et à l’adrénaline, elle le savait déjà, mais de là à ce qu’il participe à des combats clandestins, Hestia n’en revenait pas. Elle le fixa un instant, consternée. Elle comprenait mieux maintenant pourquoi il refusait d’aller à l’infirmerie, pourquoi c’était Prewett et personne d’autre qu’il voulait voir, l’ancienne médicomage devait être au courant. Sûrement l’avait-elle déjà soigné plusieurs fois. Donc ce n’était pas la première fois, se faire taper dessus et aller taper sur quelqu’un devait être une petite habitude du Gryffondor. « Pourquoi ? » Demanda-t-elle d’une voix pleine d’irritation contenue. S’il lui en parlait c’était qu’il devait avoir des explications à lui donner, non ? Pas que la moindre explications puisse trouver grâce aux yeux de la verte, mais ça c’était une autre question. Elle croisa les bras sur sa poitrine, le Poussos pouvait attendre un peu, et darda ses prunelles sur lui. « Tu veux mourir, c’est ça ? Septembre, ça t’as pas suffi ? » Elle retint un frisson au souvenir de ce jour funeste et à la peur terrible qui lui avait étreint le cœur face à la blessure qu’Aodhan avait reçu. Il lui avait dit quoi la dernière fois, déjà ? Quand elle lui avait posé la même question alors qu’il avait réveillé toute une grotte lors de leur première escapade en juin dernier ? Que s’ils ne prenaient jamais de risques alors il ne leur arriverait jamais rien d’extraordinaire… Pour le coup, Hestia ne voyait pas où était l’extraordinaire là-dedans.

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☾☾ Etage inférieur de Poudlard - Novembre 2021, en pleine nuit


Hestia a écrit:
« Voilà. Ca mettra un peu plus de temps à agir, mais tu auras la cicatrice à laquelle tu tiens tant. »

A cela, Aodhan ne répondit rien mais d’un battement de paupières, il semblait approuver. Il reprenait son souffle. La sensation de brûlure intense lui était monté au coeur et il renifla brièvement avant d’essuyer son unique œil humide d’un revers de la main. Il l’observa un instant avant de reporter son attention sur la jeune femme.

Hestia a écrit:
« Ca dépend, tu as eu assez mal comme ça ou tu peux encore encaisser ? »

Un rictus discret étira le coin de ses lèvres.

_ Tu te poses vraiment la question ? Répondit-il, étrécissant son regard, comme s’il relevait un défi. Il attrapa son poignet, mais de façon plus affectueuse avec des intentions bien différentes puisqu’il la rapprochait de lui, son autre main se posant sur sa hanche. Sois gentille, Hestia Carrow.

Le rapprochement ne dura pas mais dura bien assez longtemps pour lui faire comprendre qu’il n’était plus dans le même état d’esprit. Sa contrariété pouvait être grande, retentissante, explosive mais elle ne restait jamais bien longtemps. Quelques minutes passées, quelques mots ou un simple sourire avaient le pouvoir de l’amadouer… du moins tout dépendait de qui il avait en face.

Hestia a écrit:
« J’ai du Poussos quelque part, si tes côtes ne sont que fêlées, ce sera rien en comparaison de l’essence de dictame. »

_ Merveilleux. Dit-il, distraitement, tandis qu’Hestia s’en allait à nouveau vers ses potions.

Elle posait son bol dans l’évier et trifouillait dans ses potions pour trouver son prochain engin de torture contre lui lorsqu’il fit cet aveu.

Hestia a écrit:
« Quoi ? »
« Tu… Quoi ?! »

La révélation qu’il lui fit eut sur elle un certain effet, la faisant se tourner vers lui, l’air incrédule. Il ne fut pas surpris, même s’il savait que cette conversation risquait de ne pas être très agréable. Mieux valait crever l’abcès et tout lui avouer.

Hestia a écrit:
« Putain mais t’es pas sérieux, Aodhan. Dis-moi que t’es pas sérieux. »

Il demeurait stoïque, attendant qu’elle ait terminé, se demandant si elle allait rester là où bien le planter définitivement. Lui qui pensait tout à l’heure qu’ils ne s’étaient encore jamais disputés se dit soudain qu’elle pouvait le plaquer, là maintenant. Ca serait vraiment une décision merdique mais on n’est jamais à l’abri, si ? Quelle pensée grotesque. C’est pile l’instant où il réalisa que c’était ici qu’elle l’avait soigné la première fois. A l’époque, une fille l’avait envoûté avec des chocolats fourrés à l’amortencia. Manque de pot pour l’ensorceleuse, le dévolu du Gryffondor s’était jeté sur une toute autre personne et cette dernière avait enfoncé dans sa bouche, peu de temps après, un truc répugnant dont il se souvenait encore du nom aujourd’hui : bézoar.

Hestia a écrit:
« Pourquoi ? »

Cette question subit le tira de ses songes. L’adrénaline retombait doucement et il sentait la fatigue se pointer timidement du genre “toc toc c’est moi…

Hestia a écrit:
« Tu veux mourir, c’est ça ? Septembre, ça t’as pas suffi ? »

Il fronça ses sourcils, s’offusquant de ce parallèle, dégageant en même temps la fatigue d’un bon coup de pied au cul.

_ Quel rapport avec septembre ? On s’est fait attaquer par des enfoirés de terroristes, ma façon de vivre n’a rien à faire là-dedans. Non, vraiment, y avait AUCUN lien.

Il serra les dents. Il avait pas envie de se braquer, de lâcher l’affaire et de recommencer leur petit jeu à la con comme à l’étage. S’il était prêt à s’expliquer, il espérait qu’elle était prête à écouter. Décidément, il faisait beaucoup d’efforts pour cette fille, et mettait pas mal d’eau sans son vin et pourtant Dieu sait que c’était pas son genre. Jamais il s’en serait cru capable. Jamais il ne s’était imaginé vouloir se donner cette peine. Il avait toujours imaginé qu’il ne changerait pour rien ni personne, que c’était comme ça et pas autrement et que les répercussions lui importaient peu. Maintenant qu’il était confronté à certaines situations, il se disait que finalement, il avait encore des choses à apprendre sur lui-même.

Toujours assis sur son tabouret, il mordit le bout de sa langue, regardant ailleurs pour organiser tout le bordel en lui. Les émotions, les sensations, la douleur… tout se mélangeait et garder son esprit concentré était une lutte.

_ Quand je fais quelque chose, je le fais à fond. Il tourna la tête vers elle et haussa légèrement ses sourcils. C’est plus fort que moi. Je sais pas faire autrement. Quand je bois, je peux pas prendre qu’un verre. Quand je fume, je peux pas prendre qu’une clope. Quand je joue au Quidditch je ne peux pas faire autrement que gagner. Mon cerveau accepte pas la défaite, pas plus qu’il accepte qu’on lui dise “non”, qu’on le réduise, qu’on le cantonne à quelque chose de raisonnable. Tout ce que je suis me pousse à toujours plus, encore et encore.

Il marqua une pause et garda ses yeux bleus tranchants braqués sur elle.

_ Je m’attends pas à ce que tu comprennes. Comment tu pourrais ? Et ce n’était pas même un reproche, juste une constatation. Cela dit, Hestia était toujours devant lui, elle n’était pas partie, alors il continua. Le ton qu’il employa était plus calme, plus mesuré. Au fur et à mesure qu’il parlait, il se souvenait de ce passé pas si lointain.

_ J’ai toujours aimé me battre. Aussi loin que j’me souvienne. Et là où j’ai grandi, on encourage ce tempérament. Un homme sait se battre, un homme sait encaisser, il est fort, il a pas peur et il protège sa famille, coûte que coûte. C’est son job. S’il en est pas capable, il sert à rien. Ajouta t-il avec fatalisme. Ce qu’il disait, il le pensait. C’était une règle à laquelle il s’était lui-même plié et ne pas s’y résoudre était une véritable faute.

_ A Dublin, des quartiers Nord en passant par Smithfield Village jusqu’à Stonnybacker -les quartiers les plus pauvres de la ville-, c’est très courant de se battre en groupe plus ou moins organisés. On se bat dans la rue pour prouver sa valeur, se bâtir une réputation, avoir de l’importance, être reconnu. Tu penses que c’est minable ? Rétrograde ? Débile ? Là d’où je viens, y a pas de boulot, pas de fric, et pour la plupart des gens, pas d’avenir. Alors tout devient une question de survie. Si on te respecte, les caïds tiennent la porte à ta sœur et ils l’appellent “madame”. Elle vit pas du tout de la même façon quand c’est pas l’cas.

Il mordit sa langue à l'émergence de souvenirs, pas tous bons.

_ Et puis quand tu es bon, ça permet aussi de gagner de l’argent, parfois beaucoup… et je suis pas assez con pour cracher dessus.

Son regard, légèrement froncé restait dur et après une poignée de secondes sans un mot, il se releva. Ses côtes froissées l’obligeaient à se tenir à peine voûté mais cela ne l’empêchait pas d’avancer sur elle.

_ Mais le truc le plus dingue, c’est que ça fait sortir toute cette putain de rage qui couve en toi et qui te ronge. Chaque coup la fait remonter à la surface un peu plus. Une fois près d’elle, il se pencha, jusqu’à ce que son souffle effleure sa joue. Au même moment, il prit la main de la Serpentard et lui ferma le poing. Tenant fermement sa main, il frappa à coups réguliers et secs sous son sternum à lui , illustrant ses mots. Chaque putain de droite te donne un peu plus de force et libère ce truc qui te noue le bide et qui te bouffe l’existence à chaque fois que t’as quelques seconde pour penser. Son abdomen avait beau avoir été mis à rude épreuve, il lui semblait important qu’elle saisisse l’aspect viscéral que tout cela représentait pour lui. Les yeux brillants ancrés dans ceux de la jeune femme, il ne libéra pas sa main, gardant son poing contre son ventre tendu et rudoyé. Et quand toute cette colère est remontée à la surface, tu t’aperçois que tu ressens plus la douleur et t’as plus qu’un seul objectif : libérer toute la force et l’énergie qu’elle t’as donné sur celui qui se tient devant toi et qui rêve de t’abattre. Il relâcha la pression, sans lui rendre sa liberté. Les bleus, le sang ça n’a plus d’importance. A ce stade tu te sens invincible. Tout ce que tu dois faire, c’est démolir ton adversaire parce que tu te rends compte que ça te fait du bien et que le sentiment de victoire qui va suivre va te mettre dans un état de plénitude indescriptible.

Ses doigts rêches relachèrent le poignet ténu et l’irlandais se redressa, sans prendre de distance, son regard acéré et exalté fléchissant pour se parer d’un peu plus de douceur.

_ Après un combat, je me sens… vidé, léger. Alors ouais, je morfle parfois pendant des jours, mais je peux enfin fermer les yeux et dormir. Il ferma ses paupières quelques secondes où il sembla sincèrement apaisé, même arrassé, puis les rouvrit.

_ J’veux pas mourir. Mais j’ai pas peur d’approcher la mort parce que je refuse qu’elle ai une emprise sur moi et qu’elle me paralyse. T’as l’impression que je suis imprudent, excessif, fier et buté ? Il haussa ses sourcils avant d’ajouter d’une voix étonnement rassurante. Je suis juste irlandais. Dit-il sans sourire.

_ Alors, tu vas me donner ton Poussos ? Ou peut-être que tu estime que je ne le mérite pas. Acheva-t-il avec un tout petit peu de dérision.



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Jeu 1 Fév - 21:56
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Hestian V

What would you trade the pain for ?

 

Si l’essence de dictame allait permettre de soigner Aodhan, Hestia savait qu’avant de ressentir la moindre forme de soulagement, le Gryffondor allait devoir passer par une vive douleur. Une vive douleur. Une douleur plus forte encore que celle qu’il avait dû ressentir quand la lame était venue lui fendre le visage. Elle aurait pu le prévenir, il était vrai, pourtant elle n’en avait rien fait. Ca n’avait pas été là une forme de vengeance de la part de la Serpentarde, elle ne prenait absolument aucun plaisir à le voir souffrir, mais très franchement, qu’il ait su à quoi s’attendre ou pas, ça n’aurait rien changé. L’attente de la douleur rendait tout bien pire, alors autant ne pas s’infliger ça. Et puis, ça aurait été s’exposer à un énième refus de la part du Gryffondor, et ça, Hestia n’avait pas eu envie d’y faire de nouveau face. La douleur, il saurait l’encaisser, et si ça ravivait sa colère eh bien tant pis, la verte n’avait pas vraiment l’intention de vivre avec des remords pour si peu. Elle était là pour le soigner et c’était ce qu’elle faisait, le reste n’avait pas autant d’importance pour elle. On aurait pu lui reprocher son manque d’empathie ou de compassion, mais Hestia n’en avait que faire de tout ça. De toute façon, elle doutait fortement qu’Aodhan aurait apprécié de la voir s’inquiéter de la sorte. Néanmoins, elle le prévint que la douleur n’était pas terminée. S’il avait des côtes fêlées, il devrait passer encore un peu par-là, même si ça n’aurait rien à voir avec la plaie de son visage. A lui de voir jusqu’où il pouvait encaisser. « Tu te poses vraiment la question ? » Hestia ne répondit pas. Son regard se baissa sur son poignet que le lion venait de reprendre entre ses doigts avant de se décaler sur sa hanche quand la seconde main du rouge vint s’y poser. Des gestes bien différents de ceux qu’il avait eu quelques instants plus tôt, qui la décidèrent à se laisser faire quand il l’attira un peu plus à lui. « Sois gentille, Hestia Carrow. » La Serpentarde releva ses prunelles vers lui. Elle laissa leurs regards se croiser quelques instants avant de lever sa main libre pour se saisir doucement de la mâchoire du Gryffondor. Lentement, presque distraitement, elle tourna le visage d’Aodhan pour observer sa plaie et surveiller les premiers effets de sa potion. « C’est pas vraiment dans mes habitudes. » Souffla-t-elle finalement, dans un haussement d’épaules détaché.

Le menton du Gryffondor relâché, Hestia se détourna pour retourner à ses réserves de potions. Il avait besoin de Poussos et elle savait qu’elle en avait quelque part parmi les dizaines de fioles qu’elle possédait. Elle venait de mettre la main sur la flacon au bouchon en forme de crâne quand Aodhan lâcha des mots qui lui firent l’effet d’une bombe. Son état n’était pas dû à une attaque ou à quoi que ce soit de similaire. Elle qui avait été prompte à l’imaginer dans le rôle d’une victime d’un coup-fourré, que ce soit de la part de sorciers ou de moldus du Blood Circle, elle avait été loin, très loin de la vérité. Ca avait été volontaire. Si Aodhan était dans cet état déplorable, c’était parce qu’il participait à des combats clandestins. Une idée complètement aberrante pour Hestia. Elle ne savait pas bien ce qui était le pire, qu’il aille volontairement participer à un combat où il n’y avait aucune règle et que des risques, ou qu’il lui annonce ça dans le plus grand des calmes. Comme si c’était parfaitement normal, comme si tout allait bien. Sauf que non, tout n’allait pas bien, du moins pas du point de vue de Hestia. Il avait déjà manqué de mourir en septembre, et voilà qu’il recommençait à prendre des risques inconsidérés. A croire qu’il voulait réellement mourir. Une idée que Hestia trouva brusquement déplaisante avant de la repousser tout au fond de son esprit. « Quel rapport avec septembre ? On s’est fait attaquer par des enfoirés de terroristes, ma façon de vivre n’a rien à faire là-dedans. » Oh non, qu’il ne la regarde pas comme ça. Aller taper clandestinement sur des inconnus, c’était ça sa façon de vivre ? Super, voilà qui était très réjouissant. Le lien entre ces deux évènements, ce n’était pas qu’il n’existait pas, c’était qu’il refusait de le voir. Pourtant il était évident : la mort qui l’avait frôlé quelques mois plus tôt et avec laquelle il avait recommencé à jouer ce soir. Comme si ce n’était pas si grave. « Je me fiche de qui est à l’origine de ton état. T’as failli mourir en septembre et ça aurait très bien pu être encore le cas ce soir. » Argua-t-elle fermement. Et qu’il ne lui sorte pas qu’il y avait une forme de code d’honneur à ces combats, elle ne le croirait pas. Pas alors qu’il était face à elle, le visage encore à moitié ouvert en deux.

Hestia sentait bien que la tension était revenue entre eux, qu’il suffirait d’un rien pour que l’étincelle reprenne encore. Mais tant pis, Aodhan ne pouvait lui balancer une telle chose et ne pas s’attendre à une telle réaction de sa part. « Quand je fais quelque chose, je le fais à fond. » Les bras croisés sur sa poitrine, l’anglaise le regarda, impassible. Certes, il vivait pleinement, mais était-il obligé de faire ça ? Jouer avec le feu de la sorte ? Ce soir il avait été brûlé et ça aurait pu être infiniment pire, mais il ne semblait même pas s’en rendre compte. Ce n’était pas parce qu’il avait échappé au pire aujourd’hui, qu’il en irait de même le lendemain. Il refusait d’être raisonnable, ce que Hestia pouvait comprendre dans une certaine mesure, mais ce n’était pas pour autant qu’il devait aller tout de suite dans ces extrêmes. Ne pas être raisonnable, ne devrait pas forcément dire risquer sa vie. Prendre des risque n’était pas forcément synonyme de frôler la mort à répétition. « Je m’attends pas à ce que tu comprennes. Comment tu pourrais ? » A ces mots, Hestia se figea. Même si effectivement, elle ne comprenait pas, l’entendre ainsi de la bouche d’Aodhan était désagréable au possible et ça lui fit l’effet d’une insulte. Comment ça comment elle pourrait ? Ca voulait dire quoi, exactement ? Ca sonnait la condescendance et le jugement. Et surtout, ça lui fit se demander une fois de plus quelle image il devait avoir d’elle au juste. « C’est-à-dire ? » Siffla-t-elle d’une voix tendue, bien qu’elle était peu sûre d’avoir envie d’entendre la réponse qu’il pourrait lui apporter. Il n’avait pas répondu à cette question un peu plus tôt, et maintenant elle songeait qu’il y avait peut-être une bonne raison à ça.

Un regard bien plus sombre dardé sur lui, Hestia écouta le Gryffondor lui parler de là où il avait grandi. Ce lieu où un homme n’avait pas d’autre choix que de devoir se battre sinon il n’était rien. Tout simplement. Lèvres pincées, la verte ne répondit pas quand il lui demanda si elle trouvait ça stupide ou rétrograde. Parce que la réponse était oui et que si elle sentait qu’il était préférable qu’elle la garde pour elle. Même si, clairement, elle n’avait pas besoin de parler pour que cela soit une évidence. Ca lui semblait tout aussi rétrograde que la manière de vivre des familles de sang-purs britanniques, qui s’enlisaient dans des traditions d’un autre temps. Même l’aspect financier de la chose ne parvenait pas à la convaincre, pourtant elle aussi elle savait désormais ce que cela faisait de voir son compte en banque souffrir. La seule différence c’était qu’elle avait également connu l’inverse. Quand Aodhan s’approcha d’elle, Hestia ne bougea pas. Quand il effaça la moindre distance entre eux, jusqu’à ce qu’elle puisse sentir son souffle sur sa joue, elle n’ôta pas son regard du sien. Reculer n’était pas dans ses habitudes, encore moins face à Aodhan et il le savait pertinemment. Elle n’allait pas se dérober et c’était peut-être justement parce qu’il le savait qu’il agissait ainsi. Elle le laissa se saisir de sa main et refermer ses doigts et bien que figée à ses côtés, elle ne résista pas quand il s’en servit pour se frapper lui-même. Hestia fronça les sourcils, par merlin, il n’avait pas déjà assez mal comme ça ? Chaque coup était une forme de libération, si la démonstration était claire, Hestia ne la trouvait pas nécessaire pour autant. Elle l’écouta néanmoins sans rien dire. Elle avait demandé des explications et il lui en donnait, elle n’allait pas l’interrompre, ni s’en plaindre. Même s’il était aussi évident qu’ils n’avaient pas la même vision des choses.

Se battre était un exutoire pour le Gryffondor, voilà ce qu’elle devait comprendre. Un exutoire risqué, dangereux même. Se battre le faisait se sentir plus fort, mais à quel prix ? Se sentait-il plus fort en cet instant, avec le corps en souffrance ? La verte devait avouer qu’elle en doutait. Bien que la poigne du Gryffondor ne soit plus présente sur son poignet, Hestia ne chercha pas à s’y soustraire, à la place, elle ouvrit la main pour la poser à plat sur son abdomen. Là, elle pouvait sentir son cœur battre contre sa paume. Aodhan n’était peut-être pas plus fort en cet instant, mais au moins il était vivant. Une idée qui la rassura. Une idée sur laquelle elle ne s’attarda surtout pas. « J’veux pas mourir. Mais j’ai pas peur d’approcher la mort parce que je refuse qu’elle ait une emprise sur moi et qu’elle me paralyse. T’as l’impression que je suis imprudent, excessif, fier et buté ? » La Serpentarde pencha la tête sur le côté et haussa un sourcil. Quelle autre réponse à cette question y avait-il que oui ? « Je suis juste irlandais. » Ah. Alors ça, comme réponse, elle ne s’y était pas attendue. Depuis quand c’était une réponse, d’ailleurs. Elle ne passait pas son temps à justifier ses actes parce qu’elle était anglaise. Ca lui paraissait un peu trop facile, dit comme ça. En plus il disait ça comme si c’était rassurant, ce avec quoi la verte n’était pas vraiment d’accord. Et en même temps, elle ne voyait pas quoi y répondre. Elle cligna des paupières, à la fois désarçonnée et consciente qu’il y avait quelque chose qu’elle ne saisissait pas. Tout ce qu’il y avait à comprendre c’était qu’Aodhan ne comptait pas changer et ça au moins Hestia le comprit.

« Alors, tu vas me donner ton Poussos ? Ou peut-être que tu estimes que je ne le mérite pas. » La Serpentarde baissa les yeux sur le flacon qu’elle avait toujours dans la main. Avec tout ça, elle l’avait un peu oublié, elle devait l’avouer. Elle soupira mais finit par relever un sourire vers le Gryffondor. Un sourire en coin, teinté d’un peu de provocation. « Bien sûr que tu le mérites pas si ça … » Elle fit glisser sa main sur son torse jusqu’à ses côtes où elle appuya du bout des doigts. Pas assez pour véritablement lui faire mal, juste pour lui donner envie de grimacer. « C’est volontaire. » Néanmoins, elle lui prit la main pour y abandonner le Poussos. Hestia pensait ce qu’elle disait, s’il allait volontairement se faire taper dessus alors non elle ne trouvait pas qu’il mérite ses potions, mais elle n’allait pas non plus le laisser souffrir inutilement alors qu’elle avait ce qu’il fallait pour le soigner. Même son manque d’empathie avait ses limites. Elle précisa tout de même « Une gorgée suffira. » avant de planter ses prunelles dans les siennes pour le prévenir « Ne me fais pas gâcher mes potions, Aodhan. » Elle détestait ça, encore plus depuis qu’elle devait surveiller étroitement son compte en banque avant de pouvoir acquérir le moindre ingrédient. C’était déjà agaçant quand elle pouvait acheter ce qu’elle voulait sans avoir à s’interroger, mais maintenant c’était pire. Elle soignait Aodhan sans problème, et bien sûr qu’elle recommencerait s’il revenait de nouveau dans cet état, mais ça ne l’empêcherait pas de grincer des dents à l’idée que tout ça aurait pu être évité.

Après quelques instants à observer le Gryffondor, Hestia se détourna de nouveau. Elle posa ses prunelles sur ses potions et ingrédients et jugeant qu’elle avait fait tout ce qu’elle pouvait pour lui, elle commença à tout ranger. Les plantes qu’elle avait récupérées un peu plus tôt étaient correctement stockées, elle pourrait commencer à les utiliser dès le lendemain pour ses expérimentations. « Tu sais quoi ? Tu as raison, je ne comprends pas. » Lança-t-elle tout en continuant ce qu’elle faisait, la voix un peu plus amère que d’habitude. Un peu plus tôt cette remarque du Gryffondor lui avait presque semblé être une insulte, mais là elle devait se rendre à l’évidence. Soigneusement, presque mécaniquement, elle remit chaque fiole à sa place, chaque ingrédient dans son flacon, et fini par refermer le tout. « T’es sur la bonne voie, Dhan. T’as été repéré par le sélectionneur d’une équipe nationale, tu t’entraines avec eux… Tu te construis un avenir. » Soupira-t-elle à mi-voix. Est-ce qu’il se rendait compte de la chance qu’il avait ? De l’opportunité qui lui était donné ? Elle en avait eu l’impression lorsqu’il lui en avait parlé la première fois, mais là, tout était remis en question. D’un geste, elle sortit sa baguette pour remettre en place le sort de protection qui empêcherait d’autre personne qu’elle de mettre le nez dans ses affaires. « Et tu prends le risque de tout foutre en l’air pour… » Pour quoi, d’ailleurs ? Hestia n’était pas sûre de saisir ses motivations. Elle-même se battait pour s’assurer un avenir, jamais il ne lui viendrait à l’idée de prendre ce risque. Les sourcils froncés -d’incompréhension et non plus de colère- elle se tourna enfin vers le lion. « Pour quoi ? » Autant lui demander directement. « Pour te défouler ? Pour le frisson du danger ? » Parce que c’était dans ses gênes ? C’était ça qu’elle avait retenu de ses petits discours. Mais franchement, ça lui posait question. Il avait un avenir prometteur, s’il se donnait la peine de s’y consacrer, et lui il allait taper sur des inconnus. « Est-ce que ça vaut vraiment la peine de tout risquer ? » Demanda-t-elle finalement. Si le recruteur des crécelles l’apprenait, ce serait la porte. Etait-ce vraiment ce qu’il voulait ? Non, clairement elle ne comprenait pas. Elle fit un pas vers lui, plongea son regard dans le sien. « Tu n’en as pas marre de cette rage, Aodhan ? » Du bout des doigts, elle vint effleurer sa joue indemne. « Tu n’es pas fatigué ? »

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'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Aodhan O'Brian
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☾☾ Etage inférieur de Poudlard - Novembre 2021, en pleine nuit

Au passage des doigts sur ses côtes contus, ses abdominaux se tendirent légèrement, comme un frisson qu’il ne parvint pas à contrôler, offrant à la Serpentard la satisfaction qu’elle attendait. Son visage se crispa en un sourire dont on ne savait dire s’il était amusé ou sur le point de mordre.

Hestia a écrit:
« Une gorgée suffira. »

Aodhan observa la potion qu’elle venait de placer dans sa main. Il n’était pas du genre à faire la grimace quand il fallait avaler un truc dégueulasse, mais ce liquide là avait franchement pas l’allure d’un jus de citrouille.

_ Ok. Tant mieux, pensa-t-il.

Hestia a écrit:
« Ne me fais pas gâcher mes potions, Aodhan. »

Le Gryffondor ferma un instant ses paupières pour les rouvrir sur elle, inclinant légèrement sa tête.

_ C’est pas du gachi, elle remplit sa fonction grâce à moi. Lui répondit-il en la toisant, avec un demi-sourire aux lèvres. Ne me remercie pas. Acheva-t-il avec un clin d'œil, un poil arrogant.

Il déboucha la petite fiole avant d’en conduire le liquide à ses lèvres. Il ne prit qu’une gorgée, comme elle le lui avait indiqué. Finalement… c’était sans doute pire que ce à quoi il s’attendait. Il n’attendit pas pour tendre la bouteille à son possesseur légitime, tentant de masquer le dégoût que le fluide lui inspirait. C’était pas très poli, surtout que c’était elle qui l’avait fait… Mieux valait ne rien dire -et espérer qu’elle ne lui demanderait pas ce qu’il en pensait. Tant que c'était efficace il supporterait le goût de renfermé.

Il essuya le coin de ses lèvres d’un revers de main -hors de question que sa langue ne goûte cette mixture par inadvertance et sans nécessité- avant de réaliser subitement que la blessure à son visage ne le faisait plus souffrir. Il porta ses doigts sur sa joue, posant son index et son majeur sur l’estafilade qui lui barrait autrefois le visage de manière particulièrement sanglante. Dire qu’il n’y avait plus rien serait exagéré mais la chair n’était plus à vif et se contentait de creuser un sillon rosé à travers sa peau et sur ses lèvres. Bientôt, ce serait une cicatrice. De la même façon, le Poussos qu’il venait d’avaler le soulagea presque dans l’instant. Il sentait sa chaleur se répandre dans le haut de son corps, soigner ses côtes et peu de temps après, soulager le coup qu’il avait pris au niveau de la cuisse. Tout était si simple avec la magie.

Il inspira et ferma les yeux un instant. Il s’était habitué à la médecine express qui lui permettait d’effectuer sans se soucier des conséquences les pires folies. Si Marigold ne pouvait plus le soigner, les choses allaient invariablement se compliquer, d’autant plus qu’Hestia lui faisait bien comprendre qu’elle ne gâcherait plus ses précieuses potions pour corriger ses incartades. Finalement, ça n’avait plus d’importance étant donné qu’il avait déjà pris sa décision. Il lui faudrait juste du temps pour s’y faire.

Hestia a écrit:
« Tu sais quoi ? Tu as raison, je ne comprends pas. »

Elle s’était retournée pour ranger ses affaires et à sa phrase, il leva les yeux sur elle qui avait toujours le dos tourné. Ok, ils venaient de se prendre un peu la tête… ça n'enlevait rien au fait que ce jean lui faisait des fesses de dingue. Distraitement, il enroula une mèche de ses longs cheveux bruns autour de son index.
Elle se rendait donc à l’évidence. Cool. Et contrairement à tout à l'heure, le ton avait changé. Moins offusquée, elle semblait entendre ce qu’il avait voulu dire, du moins en apparence. Ils étaient si différents que l’inverse aurait plutôt eu tendance à l’étonner. Il garda le silence. Il voulait entendre ce qu’elle avait à dire car il le sentait, elle n’en avait pas terminé.

Hestia a écrit:
« T’es sur la bonne voie, Dhan. T’as été repéré par le sélectionneur d’une équipe nationale, tu t’entraines avec eux… Tu te construis un avenir. »

La voix de la raison… Pour le coup, c’état vrai et il était assez intelligent pour s’en rendre compte. L’irlandais était parti de rien et avait aujourd’hui des possibilités. Oui, DES possibilités. Il avait travaillé dur sur plusieurs tableaux et l’avenir qui se dessinait pour lui n’était plus aussi noir qu’à une certaine époque de sa vie. Aodhan O’Brian n’était plus égaré et il avait le choix, une perspective aux apparences de luxe pour le garçon issu des quartiers pauvres de Dublin.

Le capitaine des Sang et Or posa ses mains sur les hanches de celle qui, parfois, à l'occasion de certains matchs, se changeait en adversaire. Ca ne le dérangeait pas. C’était même plutôt distrayant -tant qu'il gagnait.

Hestia a écrit:
« Et tu prends le risque de tout foutre en l’air pour… »

Il se pencha en avant pour embrasser son cou mais il n’en eut pas le temps car elle fit volte face, leurs regards se confrontant à nouveau.

Hestia a écrit:
« Pour quoi ? »
« Pour te défouler ? Pour le frisson du danger ? »

_ C'est à peu près ça… admit-il dans un souffle en mordant sa lèvre inférieure. Meme si c’était plus compliqué, plus profond et … et puis merde, il était pas foutu lui-même de trouver une explication qui ai du sens. Au fond, ça n’avait pas d’importance. Les mains toujours positionnées sur ses hanches, il la tira contre lui mais pour autant, son visage semblait parfaitement à l’écoute, ses yeux bleus ancrés dans les siens, presque avec gravité.

Hestia a écrit:
« Est-ce que ça vaut vraiment la peine de tout risquer ? »

Il la regarda se rapprocher sans ciller.

Hestia a écrit:
« Tu n’en as pas marre de cette rage, Aodhan ? »
« Tu n’es pas fatigué ? »

Son regard azuré se fronça tandis qu’il la regardait. Malgré le contact doux de sa main contre sa joue, l’ombre qui passa dans ses yeux l’éloigna d’elle un bref instant.

_ J’aimerais ne pas être autant en colère tout le temps. Dit-il d'une voix lointaine, presque comme si elle ne lui appartenait pas.

Un battement de paupières et l’obscurité s’effaça doucement, comme chassée par son soupir appuyé. Un léger sourire étira ses lèvres, éloignant davantage ce qui restait de tourment.

_ Oublie ça. Dit-il, tapotant le bas des reins de la Serpentard. Lui était passé à autre chose quoi qu'il en soit. Ca va peut-être te surprendre mais… j’en suis arrivé à la même conclusion. J’ai plus à perdre qu’à gagner à continuer à participer à ces combats à la con. Ses épaules se soulevèrent brièvement, comme s’il cessait de se défendre contre cette évidence qu’il semblait finalement accepter sans trop de difficultés. Les cours me prennent du temps, le statut de Capitaine m’en bouffe encore plus et les entraînements pour les Crécerelles vont s’intensifier… Il se tut quelques secondes et leva les yeux juste au-dessus de la tête de la petite brune, pensif. On m’a donné des responsabilités… Il pensait à Ezio, Sienna mais aussi à Alcyone. J’ai pas envie de perdre ça. J’ai assez de fric pour m’en passer finalement. Il ne roulait pas sur l’or non plus, mais il était habitué à une vie simple et faisait particulièrement attention à ses dépenses.

_ Y a pas de raison pour que ça l’fasse pas. Et pourtant le doute l’assaillit. En fait, à bien y penser, c’était pas si évident. Lorsqu’il avait un objectif, il se donnait à fond pour l’atteindre. Là, il n’était pas question de se mettre à quelque chose, il s’agissait d’arrêter quelque chose qu’il faisait depuis des années et qui l'électrisait. Il savait qu’il pouvait s’en passer sans mal, mais jusqu’à quand ? Lorsque ses nerfs étaient à vif, la sagesse et la raison foutaient le camp. Les meilleurs moments pour laisser son envie de se défouler prendre le contrôle… Bref, inutile de cogiter pour rien. Il verrait bien comment les choses tourneraient.

_ Et puis j’ai une copine… A la fois sexy et cruelle… Penchant sa tête vers elle, Aodhan céda à la tentation, ses lèvres se saisissant des siennes dans un baiser enflammé qu’elle aurait eu peine à repousser, ses mains plaquant fermement ses hanches contre lui. Tout ce que j’aime. Qu’il souffla contre ses lippes alors que ses mains se glissèrent sous son pull pour entrer en contact avec son dos, l’enfermant entre ses bras taillés. Il logea sa tête contre le derme délicat et parfumé de son cou puis il respira profondément son odeur, gonflant son poitrail. Le Gryffondor la maintenait si bien contre lui que les pieds de la Serpentard décollèrent du sol.

_ Que c’est bon de respirer. Sans souffrir, surtout. Avant de la relâcher, il larda son cou de quelques baisers, l’emprise de ses bras se faisant plus prégnante encore. Lorsqu’il consentit à la libérer, il garda son visage près du sien, l’observant un instant sans rien dire.

L’heure était déjà bien avancée. Enfin, ça, il le supposait. Ca n’avait pas une grande importance, le soleil pouvait bientôt se lever, ça serait pas sa première nuit blanche, ni la dernière. Tant qu’il pouvait prendre une douche avant d’aller en c…

_ Putain fait chier… Qu’il pesta soudain. Il renversa sa tête en arrière en grimaçant avant de pousser un soupire duquel transpira nettement l’exaspération. J’ai un putain de devoir de botanique à rendre à la putain de première heure tout à l’heure. Il souffla de colère envers… la prof, la botanique, le mec tordu qui avait inventé les “devoirs” et lui-même… Elle va me saquer cette fois. S’il faisait de sacrés efforts et que ses notes s’étaient améliorées, c’était pas non plus devenu l'élève rêvé et le devenir n'était clairement pas dans ses ambitions.



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