• • • Pourquoi monsieur Selwyn s’était senti le besoin de s’excuser à mon encontre ? Je ne le savais pas, mais à tout le moins, ce furent les plus beaux mots qu’on m’ait dit depuis notre arrivée dans ce quartier. Marmonnant un « ce n’est pas grave » entre mes dents, je ne regardais pas Herbert lui détestant l’incompétence qui me suivait d’un peu trop près.

Alors, j’avais été déterminée, ou très stupide, me mettant dans la tête à transporter l’enfant seule. J’étais blessée du sang paressait au travers mon jean, mais je le pris quand même sur à califourchon sur mon dos. Au début, c’était très difficile. Heureusement, plus je marchais et plus la douleur semblait s’engourdir. Peut-être aussi était-ce cette colère, la frustration qui me donna la force de continuer pendant que monsieur Selwyn disparue au détour du couloir à l’affirmation d’Herbert d’aller voir les autres enfants. Moi, je les entendais à moitié trop occupée à avancer un pas à la fois et … Bon ok, la vue des escaliers me donna soudainement des sueurs froides. Comment allais-je les descendre avec le fardeau sur le dos ?

En même temps, nous avions un problème bien plus grave en l’état tout aussi grave de la petite fille et celui de l’aînée. Au même moment, j’entendais un bruyant soupir agacé d’Herbert. Il en avait littéralement marre de nous.

- Bon ! Je prends celui-ci. Adrian ! clama-t-il avec véhémence vers le rez-de-chaussee. Montes ici pour chercher l’une des deux filles. Heimdall va te mener à leur chambre.

Adrian semblait alors dirigé par une force surhumaine montant l’escalier deux par deux. Il m’offrit un regard de compassion avant de se diriger avec Heimdall Selwyn dans la chambre des filles. Au même moment, Herbert s’empare de Noah et me fit un signe rempli d’agacement de le suivre. À cloche pied tout en me tenant à la rampe de l’escalier, je le suivais tant bien que mal. J’eus cette désagréable sensation que le bougre souhaitait me laisser derrière.

- Attendez-moi bon sens arguais-je hors de moi !

- Dans ce cas, arrêtez de nous ralentir.

Articulait-il lentement comme si j’eus été un enfant. Son visage était alors si proche que je pouvais respirer son haleine puant le café. Je ne bronchais pas cependant, décidée à braver cet homme. À part moi, le traiter de mangemort, me faisait un grand bien. Ses pensées me donnèrent donc de la force et rapidement j’arrivais dans le hall d’entrée.

Là, la catastrophe arriva parce que Noah perdit connaissance. Ressentant le problème, Herbert le mit aussitôt sur le tapis chatoyant du pied de l’escalier. Béat et sans savoir quoi faire pour lui venir en aide, j’observais Herbert sortir sa baguette magique.

Mais les parents arrivaient sur ces entrefaites, le père se jetant auprès de son fils et la mère gueulant notre incompétence.

- Noah ! Elle releva la tête sur Herbert puis, me décocha un sourire mauvais. Je  jure que si nous ne nous rendons pas à Sainte-Mangouste, je vous dénonce au conseil !!! Les Mangemorts auraient mieux gérés eux !

Elle était exténuée et paniquée pour son enfant. Même si elle fit savoir préférer les Mangemorts à nous, je ne bronchais pas trop bouleversée pour se faire.

• • • Je craignais pour la santé de ces enfants maintenant. À quelque part, c’était mon erreur s’ils se trouvaient en bien piètre état. Si nous étions entrés rapidement dans la maison, nous serions déjà à Sainte-Mangouste ayant escorté toute la famille. En même temps, j’étais exténué. Alors que ce cri de rage provenant de la mère bouleversée jaillissait du plus profond de son cœur, la blessure à ma jambe eut raison de moi et je dus m’asseoir au pied des escaliers. Je me massais le mollet droit et, au moins, le sang avait arrêté de couler.

De mon point de vue, j’observais le tumulte autour des enfants. Exténuée, je serais incapable d’utiliser un sortilège quel qu’il soit actuellement. Il était donc hors de question que je tentais le coup sur les enfants, ça risquerait trop de tourner au vinaigre. Monsieur Selwyn semblait alors commencer à prendre les commandes du groupe. Il semblait même être le seul encore confiant ici présent.
Je ne m’approchais pas pour autant et puis, Herbert m’observa aussitôt avec de grands yeux m’ordonnant à rester là où j’étais.

Baissant le regard, je le laissais utiliser le sortilège d’énervement sur le petit garçon. Certaine que cela avait réussi, je me surprenais de ne pas voir de mouvement chez l’enfant. Était-il mort ? Non ! Tel si la mère lu dans mes pensées, elle se jeta au pieds de son fils en larmes.

- Non ! Il ne peut pas être mort ! Noah, entends-moi ! C’est maman, Noah ! Je suis là, mon fils.

Pendant de ce temps, le père semblait tenter de se contenir concernant l’incapacité d’Herbert à commettre son sortilège. Je me mâchouillais la lèvre inférieure, le cœur battant triste, mais je savais qu’il nous faillait réessayer. Sûrement qu’Herbert avait simplement raté son coup pour cause de fatigue et de stress. Tss, à me crier sans cesse que j’étais nulle aussi, il fallait bien que cela arrive songeais-je agacée.

Je coupais alors le père de l’enfant dans ce qui aurait sûrement été un ramassis d’insultes et de moqueries pour cause de l’énervement, de la nervosité et de la peur.

- Il faut rééssayer clamais-je plus déterminée que jamais. Il n’est pas mort, je vois qu’il respire encore. Il faut juste, peut-être, le faire tous ensemble.

J’haussais les épaules sachant qu’on était tous fatigués et donc lancer le sortilège à l’unisson fonctionnerait sûrement bien mieux. Tout en parlant, je m’étais tiré jusqu’à Noah. Son front était trempé de sueur et sa respiration haletante. Prenant une grande inspiration tout en fermant les yeux répétant les exercices du professeur MacFusty dans ma tête, je sortis ensuite ma baguette magique m’exécutant.

À ma grande surprise, Herbert m’aida et bien vite à notre plus grand soulagement l’enfant ouvrit les yeux.

- Mama … J’ai mal …

- Oh ! Noah … On va t’aider pleurait sa mère. Nous pouvons aller à Sainte-Mangouste maintenant, vous croyez ?

Un sourire s’offrit de la part de cette femme envers moi. Elle ne semblait pas le faire souvent, mais cette fois je le sentais si sincère qu’il m’en réchauffait le cœur. Oui, hochais-je la tête malgré que je restais confuse quant à la santé des deux soeurs de Noah.

• • • Enfin ! Le jeune Noah avait ouvert les yeux. Il pestait même contre la douleur, c’était donc une bonne indication d’être bien vivant. Je me vis sourire de tendreté aux retrouvailles avec sa mère, celle-ci pleurant à chaudes larmes. Un peu plus loin, Hannah aussi était à nouveau consciente grâce aux soins conjugué de monsieur Selwyn et d’Adrian. Alors, comme si les mots de cette femme eurent été le signal du départ, ils prirent dans leurs bras les enfants.

- Attention à Noah …

Balbutiais-je un peu nerveuse à le voir sur monter sur un dos en place de sa sœur aînée encore inconsciente et lovée au cœur des bras d’Heimdall Selwyn. Je me vis ainsi, me lever trop rapidement et aussitôt regretter ce geste. Une grimace de douleur parvint jusqu’à mes lèvres. Ils ne traînèrent pas plus longtemps sortant à l’extérieur pour transplaner jusqu’à l’hôpital Sainte-Mangouste. Je me tenais dans le cadre de la porte lorsque j’entendis des bruits provenant du jardin. Herbert continua alors à être le chef d’équipe que j’avais connu depuis le début de cette expédition de secours.

- Il faut y aller tout de suite ou nous allons être pris en guets-apens. Messieurs, dames tenez-vous fermement à moi, je vais vous faire transplaner.

Ils hochèrent foncièrement de la tête, mais en place de s’agripper à lui, la dame de la maison le fit avec moi. De prime abord, je pensai son idée plus pragmatique parce que transplaner à deux recelait moins d’énergie magique à déployer, mais son sourire en eut raison.

Je fus heureuse qu’elle me faisait confiance malgré tout. C’était donc avec cette vision agréable que nous transplanions nous aussi.

Toujours aussi étourdie, mais sans plus avoir de nausée nous arrivions dans le hall de l’hôpital. Exténuée, je me laissais tomber sur un banc le long du mur et une trentaine de minutes plus tard, on vint s’enquérir de mon état. J’étais heureuse de savoir que les enfants allaient s’en sortir. Au moins, ils iraient bien à tort de devoir déménager.