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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Jusqu'au bout et coup par coup [Aodhan] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Ezio Giacometti
Ezio Giacometti
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Sam 31 Déc - 12:10
Jusqu'au bout et coup par coup
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C’était une de ces soirées plutôt tranquilles en apparence. Les bouteilles d’alcool diminuaient à un rythme plutôt rapide, ce qui signifiait que les clients consommaient bien, ce constat ayant fait naître un sourire sur les lèvres d’Ezio d’ailleurs, conscient que l’argent rentrait dans ses caisses. Il faut croire que les numéros qui s’enchaînaient plaisaient à la populace, assez satisfaisant de se dire cela. Après tout, cela voulait dire qu’Ezio avait bien fait son travail sur le recrutement et que ça portait ses fruits et surtout que ça faisait gagner un paquet de billets, ce qui était toujours une bonne nouvelle. De là où il était installé, il avait vu sur la porte menant au bordel et plusieurs personnes l’avaient franchi ce soir, certainement pas par inadvertance. En temps normal, il serait allé faire un tour là-bas, ne serait ce que pour vérifier que tout allait bien de ce côté aussi sauf qu’il y avait ce type. Il ne pouvait pas dire qu’il était louche, de toute façon, pour Ezio, personne n’était vraiment louche ou plutôt tout le monde l’était. Cette façon de voir les gens s’intensifiait d’année en année et loin d’être un problème pour lui, cela lui permettait d’être toujours prêt à réagir et de moins risquer d’être pris au dépourvu, et ça, ça sauvait la vie. Même si, ce qui sauvait le plus la vie c’était encore d’éliminer les ennemis. Si pas d’ennemis, pas de dangers. S’il restait sur sa chaise, pas spécialement confortable alors qu’il avait un siège tout confort dans son bureau, avec son verre alors qu’il avait une carafe dans son propre bureau et un alcool de meilleure qualité là-bas, c’était parce qu’il y avait un type qui faisait des vagues. Pas au point d’être attrapé par le col du manteau et viré sans somation de l’endroit mais il avait malgré tout un comportement qui déplaisait fort à Ezio. Il en avait même lâché son verre afin d’éviter de serrer les doigts un peu trop fort dessus et le briser. Déjà, parce que la magie c’est bien pour réparer mais il avait toujours trouvé les verres moins éclatants quand ils étaient réparés par magie et il se forçait à en racheter donc casser un verre lui-même c’était se faire perdre soi-même de l’argent, pas rentable du tout, mais aussi parce qu’il risquait d’avoir de l’alcool sur les vêtements, c’est mouillé, ça ne sent pas bon, mauvais plan. Poser le verre pour ne pas l’abîmer donc et regarder cette personne. S’il était trop loin pour entendre ce qu’il disait, ce qui n’était pas plus mal en réalité, il voyait bien les regards des différents serveurs lorsqu’il leur faisait signe de venir à sa table. D’ailleurs, les serveuses n’y allaient plus, ce qui voulait tout dire et ce qui embêtait pas mal Ezio. Non pas qu’il veuille à tout prix mettre ses filles dans la merde, plutôt qu’il n’était pas pour qu’on vienne les faire suer.

Si personne n’était venu le voir pour le mettre au courant, c’est qu’ils pensaient tous gérer comme des chefs. Il n’empêche qu’il regardait quand même, il faudrait qu’il leur demande les propos qu’avaient tenu l’autre abruti. Il se redressa sur sa chaise lorsque la main du type attrapa le bras d’une des serveuses qui passait avec un plateau rempli de verre. Forcément, le fait d’être tiré en arrière comme ça, le plateau valsa et seul un sortilège lancé par un des serveurs qui devait surveiller la scène de très près, sauva les verres remplis. Pour une fois, ça n’était pas si grave que quelqu’un renverse, disons que la situation, si elle n’était pas inédite était quand même problématique. Il était temps qu’il intervienne, il se leva donc attrapant son verre  - on ne laisse JAMAIS son verre sans surveillance - mais n’eut pas le loisir de faire trois pas qu’il fut interpelé. Zut, ça n’était pas tellement le moment, lui, il avait pour mission de dire très poliment et mon cul c’est du poulet au type que s’il posait ses mains autre part que sur son verre, il allait partir sans, ce qui ne serait pas pratique dans la vie de tous les jours, Ezio en convenait. Son premier réflexe fut de regarder la personne qui l’interpellait, non pas pour voir s’il devait faire passer son employée avant, ce point lui semblait trop évident, il voulait retenir son visage pour revenir le voir après. Une fois que son regard délaissa le type en question pour revenir sur son employée et le client un brin agaçant, ils n’étaient plus ensemble. Bonne nouvelle pour le coup, ça voulait dire qu’elle avait réussi à s’en défaire… mauvaise nouvelle, il ne pouvait pas lui rentrer dedans, l’autre allait nier. En premier lieu, la priorité était donc de parler à la serveuse afin d’éviter les vagues. Elle allait être énervée, ça il le savait et c’était bien normal, elle allait parler, chercher du soutien parmi ses collègues de sexe féminin et ça c’était grandement problématique. Si elles se montaient toutes le bourrichon, voire que des gars les soutenaient, ça ne serait pas bon pour les affaires du cabaret.

Retrouver la fille fut sa priorité, il aurait tout le loisir de chopper le type avant la fin de la soirée et s’il ne parvenait pas à l’interpeller sur le moment pour lui mettre un coup de pression, il se débrouillerait pour récolter des informations après ce soir. Tout n’était qu’une question de priorisation mais ça viendrait. Evidemment, il trouva la demoiselle dans un coin, ou plutôt assise en tailleurs derrière le comptoir des vestiaires… en réalité Ezio fut aidé, ce n’était pas qu’il était mauvais à cache-cache, juste qu’il n’y avait aucune logique selon lui pour qu’elle soit planquée derrière un comptoir, si une de ses collègues ne l’avait pas désigné subtilement du doigt, Ezio n’aurait jamais pensé à regarder là. Il ouvrit le petit portillon avant de s’accroupir à ses côtés et de l’écouter déblatérer sur le type, il lui tendit son verre afin de lui remonter le moral et cligna des yeux en la voyant tout vider d’une traite avant de grimacer en disant que ça n’était pas de l’eau. Effectivement, jolie analyse de la boisson… Heureusement qu’il ne lui avait pas tendu une boisson hors de prix, elle l’aurait complètement gâchée. Donc le gars en question ça faisait plus d’une heure qu’il était dans le cabaret, aucun éclat particulier dans le regard d’Ezio qui resta impassible mais qui songeait quand même cool, il a dû boire plein de verres. Il était impoli, ça Ezio l’avait deviné tout seul… Il voulait être servi que par des filles, oh la lourdeur… mais qu’il aille dans un bordel si c’était vraiment sauter les filles qui était intéressant pour lui. Vraiment des fois, les gens étaient incompréhensibles tellement ils étaient stupides. Pas de grosses surprises en apprenant qu’il passait ses mains aux fesses des demoiselles, ça allait parfaitement bien avec la personne. Par contre grosse surprise en entendant la demoiselle, un peu énervée, dire qu’elle voulait lui enfoncer des tournevis dans les mains. Mais elle était géniale cette demoiselle, il fallait qu’elle reste travailler pour lui, elle avait des idées de vengeances vraiment sympathique !

Quand bien même ça voulait dire perdre de l’argent de faire ça, elle n’était pas du tout en capacité de travailler miss torturelesgensavecdestournevis, elle allait pourrir l’ambiance même. Il lui donna sa soirée. Comme elle était un chouya nerveuse, évidemment, elle se mit à pleurer en pensant qu’elle était licenciée, non mais à croire il licenciait tout le monde, c’est quand même dingue… On ne licencie pas les gens parce qu’ils veulent torturer d’autres gens, où va le monde. Ezio lui offrit donc un nouveau verre d’alcool une fois qu’il eut réussi à la faire se lever, à arrêter de pleurer et à la réconforter, tout en lui recommandant quand même de le boire plus lentement… Peine perdue, elle venait de le vider aussi rapidement que le premier. Ouai, il allait quand même la raccompagner jusqu’à la porte, c’est qu’elle serait capable de se vautrer. Il n’eut pas tellement tort, d’ailleurs, même avec une main dans le dos pour la soutenir, il dû la rattraper par deux fois parce qu’elle se prenait les pieds dans un tapis qui n'existait que dans son esprit. Une fois dehors, il attendit avec elle un taxi magique je pars du principe que ça existe, les sorciers ne sont pas des clampins à ce point tout en faisant mine de s’intéresser à ce qu’elle disait impossible de retranscrire, Ezio a rien écouté tout en se disant de son côté, qu’il aurait dû chercher Sienna du regard pour lui refourguer la tâche de s’occuper de la demoiselle pendant qu’il s’occupait du client relou.

Lorsqu’il fut enfin débarrassé de la demoiselle, il put retourner à l’intérieur, poussant un soupir au passage, c’est le chauffeur qui allait être ravi, quelle tchatche, abusé, il aurait dû éviter de la faire boire mais bon… il s’était dit qu’elle était un peu sur les nerfs, que ça allait la détendre, pas qu’elle deviendrait un moulin à paroles. Enfin, il ne pouvait pas revenir en arrière et maintenant, il pouvait s’occuper de la tâche numéro deux, l’emmerdeur de service. Qu’est ce qu’il avait bien pu faire encore durant tout le temps où Ezio s’était chargé de la fille ? ça, il aimerait bien le savoir tout en ayant un peu peur de la réponse… Mince, il était passé où lui encore ? Ils avaient quoi les gens ce soir à se la jouer fantôme ?

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Aodhan O'Brian
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Jeu 5 Jan - 22:01
Jusqu'au bout et coup par coup


Ce mec commençait vraiment à lui taper sur les nerfs. Putain mais quelle plaie. Le pire dans cette histoire, c’est qu’il n’allait pas assez loin pour que les gars de la sécurité le choppent pour le foutre à la porte. Non. Ce gros bâtard connaissait les limites. Une petite main discrète au cul de la serveuse, un clin d'œil lourdingue, des demandes incessantes… Pas le choix. Ils devaient servir ce type, c’était leur job. Dhan mordit sa lèvre inférieure, son regard s’assombrissant davantage au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient, lentement dans sa tête, tel un sablier… et chaque chute de particules faisait enfler sa colère… sa nervosité. Inconsciemment, comme perdu dans ses songes, il observa ses vêtements, sa coupe de cheveux, son visage. Il voulait ancrer son apparence dans sa tête.

_ Oh Dhan !

La connexion se rompit. Alan, le barman, venait de lui servir sa commande et avait remarqué ses œillades à l’encontre de l’emmerdeur.

_ Laisse tomber. Si ça dérape, Ezio le loupera pas.

_ Ouais. Répondit-il simplement en chargeant son plateau. Pourquoi était-il incapable de faire abstraction ? Il n’était que serveur, pas chargé de la sécurité. Cette nana n’était qu’une serveuse, c’était pas comme si elle était sa sœur ou une personne importante. Elle devait en avoir vu d’autres et puis ça n’le regardait pas. Comme le lui avait fait remarquer son collègue au bar, Ezio ne laisserait pas faire n’importe quoi.

Non sans effort, il parvint à passer à autre chose. Il apporta son plateau de cocktails à une table de trentenaires qui fêtaient un enterrement de vie de jeune fille. Autant dire qu’elles étaient en forme et que chacun de ses passages provoquait une bruyante montée d’hormones. Aodhan s’en amusait. C’était en général de bonnes clientes avec qui il pouvait déconner, voire flirter -tout en esquivant les plus aventureuses. Le tout était de trouver le juste équilibre. Être joueur sans familiarité. Leur faire plaisir, se montrer disponible, sans que ce soit considéré comme de la drague ouverte. Il avait remarqué que selon les tranches d’âge, il pouvait se permettre une attitude différente. On ne traite pas une reine et une princesse de la même manière. En fait, ça lui plaisait et aux vues des pourboires qu’il ramassait, il n’était semblait-il pas le seul.

Toutefois, dans ce genre de soirée, les filles les plus sages se changeaient en putain de prédateur sexuel. Une fois, l’une d’elle, jolie mais un peu éméchée, l’avait suivi dans l’arrière-boutique et s’était jetée sur lui comme une affamée en tirant sa chemise et sa ceinture, essayant de la défaire. Ça peut paraître drôle d’un point de vue extérieur… le mec qui se fait agresser sexuellement par une jolie fille, il avait de la chance non ? Et bien ça reste quand-même une tentative de viol ok ? Entre nous, il n’était pas foncièrement opposé à ce genre de jeux mais pas avec n’importe qui, ni sur son lieu de travail. Et là, comment vous faites pour repousser gentiment une femme, sans lui faire mal, sans être grossier mais en restant ferme ? Sa jeunesse et son manque d’expérience ce soir-là avaient grandement pesé sur sa réaction hésitante. Il avait attrapé ses poignets pour la retenir mais impossible d’esquiver sa bouche dévorant la sienne et bordel elle avait réussi à le coller contre l’étagère… Lui qui faisait des combats d’une violence inouïe n’avait pas été foutu de repousser cette nana. Ses potes se seraient bien foutu de sa gueule mais merde c'était une cliente il n'allait quand-même pas lui taper dessus !?

Et bien sans l’intervention d’Ezio qui avait repéré le manège de la fille avant qu’elle ne s’engouffre à la suite du serveur fraîchement arrivé, ce dernier aurait sûrement été dans la merde parce qu’il aurait fini par lui faire une clé de cou.

Mais il n'avait pas eu besoin d'en arriver là. Le patron s’était occupé d’elle, tout en souplesse, le tirant des griffes de la furie qui lui avait même mordu la lèvre dans sa passion déchaînée et unilatérale. Il respectait les femmes, mais celle-là aurait mérité une bonne gifle.

En postulant pour ce job, il était loin d’imaginer qu’il allait devoir faire attention à ce genre de choses. Mais c’est bon, il était échaudé et il avait appris à surveiller ses arrières.

_ … Et le meilleur pour la fin… voilà un savoureux Bloody Death pour la sublime future mariée. Était-elle belle ? Il ne se posait pas même la question. Ce soir, elle le serait quoi qu'il en soit.

Les filles étaient aux anges. La principale intéressée lui glissa quelques gallions dans la main en lui envoyant un baiser. Par jeu, il posa sa main libre sur son cœur avant de se pencher pour lui faire une référence théâtrale.

_ Qui qu'il soit, il ne vous mérite pas.

Un éclat de rire puis il s'esbigna pour rejoindre le bar, débarrassant une table vide au passage C'était bien. Il avait un léger sourire aux lèvres et avait gagné en bonne humeur. Mais il ne pouvait pas non plus ignorer le reste de la salle. D'un coup d'œil il balaya les alentours.

_ Elle est où Laureen ?

Alan sembla un peu gêné à sa question et rechigna à lui répondre. Aodhan lui, n'appréciera pas des masses ce mystère.

_ Hey… elle est où ? Qu’il répéta en perdant son sourire, son regard se faisant tout à coup moins sympathique. L'autre sentit bien que ne rien dire serait pire.

_ T'inquiète elle va bien. Ezio l'a raccompagnée dehors pour qu'elle rentre chez elle. Elle se sentait pas bien.

_ Sérieux ? Vas y balance...

L'explication raviva sa colère. C'était logique qu'elle se tire. L'irlandais sentit le sang monter à sa tête. Le serveur se pencha sur lui sur un air de confidence. S'il avait perçu le tempérament offensif d'Aodh, il était loin d’imaginer ce qu’ il était vraiment.

_ O'Brian, si tu tiens à ton travail, tu t'en n'occupe pas ok ?

Il avait raison. Il le savait. Ce mec valait-il qu'il perde son taf?

_ Hey les filles, c'est où pour payer ? J'me casse. Ma petite chienne est partie.

Le mec en question se tenait devant lui, tellement méprisant et fier de sa petite boutade merdique... Il était plus grand mais guère plus large que le Gryffondor. Il devait avoir la quarantaine. Il avait un long manteau noir et le look du gars qui bosse dans les bureaux toute la journée et il puait la transpiration. Aodh l’observait avec un léger rictus, le même sourire discret avec lequel il regardait un adversaire avant de lui mettre un coup qu’il n’allait pas voir venir. Le barman allait répondre mais il n’eut pas le temps.

_ Je vais m’occuper de vous monsieur.

Se glissant derrière le comptoir, il tapota quelques touches sur la machine puis une note magique apparue entre ses doigts et il la lui tendit. Le client y jeta un œil circonspect avant de regarder Aodhan. La tête du garçon n’avait pas l’air de lui revenir mais il ne dit trop rien, même lorsqu’il vit le montant. Nonchalamment il fouilla dans sa poche et alors qu’il tendit la main vers Dhan, il laissa tomber les pièces au sol.

_ Oh meeeerde. Mais quel maladroit. Je suis désolé. Heureusement que t’es jeune mon garçon, t’as pas de douleurs au dos comme moi.

L’irlandais serra les dents mais il garda son sourire. Le gars jouait la provoc’ mais il était exclu de lui donner satisfaction alors il prenait sur lui, encore. Lentement, O’Brian s’accroupit et ramassa les pièces… Putain. Est-ce qu’il rêvait ou bien le lourdingue s’était approché de lui ? Il était si proche que son pantalon effleura le front d’Aodhan. Ce dernier leva les yeux et croisa ceux du client qui le toisait d’une manière... lubrique, un rictus dégueulasse aux lèvres. Le Gryffondor se releva d’un bond, son visage à deux doigts du sien, ses yeux bleus brûlants de colère, cette fois il allait lui éclater sa sale gueule.

Sans hésitation, le barman s’intercala entre les deux hommes face à son collègue au sang chaud, le forçant à reculer.

_ Merci monsieur. Passez une excellente soirée. Et ajouta à voix basse. Putain calme-toi.

Le sourire du client s’élargit et lança un clin d’œil à Dhan et tourna les talons, manifestement fier de lui et fort de son impunité. Aodh était rongé par la colère. Il repoussa brusquement son collègue. Il avait beau n’être qu’un employé, se laisser marcher dessus et humilier c’était au-dessus de ses forces.

_ Aller, vas faire une pause et reviens calmé okay ? La main posée sur son épaule, le ton qu’employait Alan était bienveillant et se voulait apaisant et cela fonctionna… un peu. Aodhan ne pouvait pas s’en prendre à lui par dépit. Lui faisant un signe de tête, il se décida à aller faire un tour à l’extérieur. Prendre l’air, une clope, penser à autre chose c’était obligatoire s’il ne voulait pas péter une durite avant la fin de son service.

Poussant la porte de la sortie de secours, il se retrouva dehors. Cette soirée estivale était claire et le ciel londonien était dégagé. Malgré la pollution on pouvait percevoir quelques étoiles. Grillant une clope, il inspira profondément en essayant de penser à autre chose. Sa rage irradiait encore ses tripes à lui en faire mal au ventre. Il ne devait pas s’en débarrasser. Le compétiteur qu’il était devait le mettre de côté et s’en servir sur un tatami ou sur un ring… tant pis pour l’adversaire en face, c’était le jeu.

Dans la ruelle mal éclairée, personne ne traînait. Cette partie du bâtiment était peu fréquentée. Lui restait assis sur le trottoir, dans l’ombre et le son de pas l’interpela.

Ses yeux se plissèrent sur la silhouette qui se détachait dans l’ombre. Un long manteau noir, un pas assuré, un chantonnement… non mais il crut halluciner. Bon. Là on pouvait clairement dire que le destin venait de frapper et par Merlin il le kiffait mais d’une force ! Lorsque l’autre fut à proximité, Aodhan se leva à sa rencontre, clope au bec et lorsque l’autre reconnu le serveur, il ne parvint pas à cacher sa surprise et pourtant il fanfaronnait encore.

_ Toi… ? Tu me suis comme un p’tit chien ou qu…

En une seconde, Aodhan se baissa, banda ses muscles et lui envoya trois brefs mais puissants uppercuts dans son abdomen. Le souffle coupé, l’homme s’arrêta net dans son élan. La douleur irradiant dans son corps fit trembler ses jambes. Il était complètement immobilisé et tentait de reprendre son souffle, les yeux exorbités. Devant lui, à quelques centimètres, l’irlandais se redressa, parfaitement muet. De la cigarette entre ses lèvres, il inspira profondément la fumée avant de la recracher au visage de son adversaire, qui n’en méritait d’ailleurs pas le nom. Dans le cabaret on entendait la musique malgré que la porte fût close. Le jeune homme sembla en apprécier les accords car il remua la tête en rythme,, ses yeux bleus se plissant jusqu’à les fermer. Une seconde après, un nouveau coup s’écrasa lourdement sur la joue gauche du quarantenaire qui vacilla mais lutta pour rester debout, bien que voûté.
Le Gryffondor toisait le connard sans qu’une once d’humanité ne s'immisce dans son regard azuré pourtant si sombre. Il aurait pu lui dire “c’est pour la fille que t’as fait chier ce soir. C’est pour toutes les filles que t’as du faire chier dans ta vie. C’est pour nous avoir traité comme des merdes et m’avoir pris pour ton chien” mais s’il le pensait très fort, aucun mot de ne sortit de sa bouche.

Bien qu’il savourait ce moment que l’univers, dans sa grande générosité, lui avait offert, il ne pouvait pas jouer ainsi éternellement. Jetant un œil à sa montre, il constata que la pause serait terminée dans exactement une minute.

Doucement, presque négligement et manifestant tout le mépris qu’il éprouvait, il passa derrière l’homme au manteau. D’un geste lent, terriblement provocateur, son avant bras s’enroula autour de son cou et il verrouilla sa prise de son autre main. L’autre con serra les dents et se débattit pour se débarrasser de l’emprise de son bourreau. Se jetant en arrière, il plaqua O’Brian contre le mur du bâtiment mais bien loin de le faire lâcher, l’étranglement arrière dont il était la victime se resserra davantage sur sa trachée et bientôt il manqua d’air. Ce mec savait certainement filer des coups mais il ne savait pas réellement se battre contrairement au gamin derrière lui. Les coups de coude qu’il tentait de lui infliger n’avaient pas l’impact escompté. Plus Aodh avait mal et plus la prise se resserrait. En poussant un cri rageur, le client mal avisé ouvrit en grand sa bouche, éructant de rage.
C’était le moment que Dhan avait attendu. Un sourire carnassier étira ses lèvres. Se saisissant de la cigarette qu’il avait toujours aux lèvres -tant bien que mal parce que le choc à son dos avait manqué de la lui arracher- il la glissa dans la bouche de l’homme au manteau et s’assura qu’il ne pourrait pas recracher en plaquant sa main devant l’entrée béante.
Le cri de l’autre y fut étouffé alors que la clope brûlait sa langue et le Gryffondor mordait sa lèvre inférieure d’euphorie. Maintenant il était sûr que ce vieux porc regrettait et c’était jouissif.

Mais la récréation allait prendre fin brutalement. Une ombre se découpa devant lui. Il avait été tellement occupé avec l’autre fils de pute qu’il en avait complètement zappé de surveiller la porte du personnel de l’établissement. Mais quel connard il pouvait faire… et lorsqu’il reconnut Ezio Giacometti, son boss, il ferma les yeux en appuyant sa tête en arrière, contre le mur. “Et merde…” Il lâcha sa victime au visage écarlate, à moitié inconscient et flasque qui, une fois par terre, cracha la clope et respirait si fort et si mal qu’il donnait l’impression d’être en train de crever. Peut-être avait-il un peu trop serré… Les mecs qu’il avait l'habitude de combattre avec cette prise étaient souvent des bestiaux alors … réflex ?

Face à Ezio, O’brian ne savait pas quoi dire. Des phrases affluaient dans sa tête, des “Je vais vous expliquer” et des “C’est pas ce que vous croyez !” ou des “Je sais de quoi ça à l’air mais c’est pas ça du tout, il l’a vraiment mérité cet enfoiré !” ou alors le plus bête, le plus simple mais le plus honnête : "Oups..." mais en vrai, rien n’arrivait à sortir de sa bouche. Il était pas assez débile pour penser que ça aurait pu marcher, pas alors que l’autre fiente vivante agonisait à ses pieds lamentablement…
Et puis, Ezio n' était pas né de la dernière pluie, c’était inutile d’essayer de l’endormir avec des mensonges éhontés. Il venait de rosser un client. Alors ce dernier était un fieffé connard, un putain de restant de fausse-couche fini à la pisse, oui, mais c’était un client quand-même et le futur ex employé n’avait aucun argument à lui soumettre.
Pinçant ses lèvres, l’irlandais frottait son front nerveusement du bout des doigts. Putain, il y tenait tellement à son job… un soupir dépité lui échappa. Il se sentait comme un gosse pris en faute par son paternel. C’était tellement la honte…



Codage par Libella sur Graphiorum


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Ezio Giacometti
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Mer 11 Jan - 22:33
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Personne n'avait eu la bonté de prévenir Ezio que le thème de cette soirée serait cache-cache. Après l'employée, il devait retrouver son harceleur et si tout à l'heure, il ne craignait pas grand chose si ce n'est qu'elle parle et cherche du soutien. Là, il y avait un autre risque que le type ait coincé une autre fille. Oh, ce serait sa dernière idée et son dernier acte, Ezio n'appréciant que très moyennement qu'on enquiquine ses employés. Ça n'était pas parce que la personne n'avait pas les moyens de se payer une fille qu'il allait tout avoir gratuit, surtout avec Ezio pour avoir un truc gratuit il fallait se lever tôt. S'il voulait faire du grabuge, qu'il aille ailleurs, après tout Ezio n'avait pas encore annihilé toute concurrence, qu'il en profite tant qu'il pouvait.

Alors qu'il faisait le tour du lieu au pas de course, son regard s'arrêtant sur chaque fille, chaque homme, un type se pointa devant lui. Le même gars que tout à l'heure, une nouvelle fois il lui demande de lui accorder de son temps. Quelle frustration de ne pas pouvoir faire ce pour quoi il était là au départ. Une nouvelle fois Ezio dû lui expliquer qu'il avait quelque chose d'urgent à régler mais l'expression dans le regard du gars le dissuada totalement de le laisser en plan. Sans savoir exactement de quoi ils devaient parler, si c'était important pour les deux hommes ou uniquement pour l'autre type, il préféra ne pas prendre de risque. Du regard, il chercha sa sœur. Il faut croire qu'elle n'avait pas eu le mémo cache-cache ce soir, ça c'est très bien. D'un geste de la main il la désigna, invitant le gars à aller traiter directement avec elle. Oui, d'accord il préférait traiter avec Ezio, ah mais Ezio aussi aurait préféré s'occuper de son business plutôt que de ses employés, il fallait être honnête. Il y a des fois dans la vie où on ne peut pas faire ce qu'on veut, c'est comme ça et puisque le monsieur ne pouvait ou ne voulait attendre bien sagement sur son siège en vidant ça et là des verres, qu'il aille avec Sienna, en plus il était sympathique, il disait au gars de bien préciser qu'il venait de la part d'Ezio, afin que sa sœur prenne le temps d’écouter sa demande, il ne pouvait pas faire mieux, à part abandonner sa mission mais ça, c’était hors de question.

Enfin débarrassé du pot de colle qui allait voir Sienna en traînant un chouya des pieds... non mais franchement quel comédien, Ezio pouvait retourner à sa mission. Finissant par se dire que le mieux c'était d'aller voir barman pour lui demander s'il manquait quelqu'un, sait-on jamais que le gars se soit trouvé quelqu'un d'autres à ennuyer. Il lui lança un regard éloquent suite à son trait d'humour douteux, à part Lauren, bien sûr que c'était à part Lauren... merde il l'avait bien vu partir avec, s'il y avait bien une personne qui savait où était Lauren, c'était Ezio. Une chance que le barman de la maison soit une commère au courant de tout, ça faisait gagner un temps précieux, en un coup d'œil il pouvait répondre à la question d'Ezio, sans humour cette fois. Il ne manquait personne, ça c'était parfait, sauf Aodhan, la perfection venait de s'envoler, ah ça va vite des fois. Les questions s'enchaînèrent quand il l'avait vu pour la dernière fois ? Où il allait ? Est ce qu'il était accompagné ?  Son employé n’était pas d'une grande aide, il l'avait vu ici pour la dernière fois... oui comme Ezio, ça n'aide pas ça. Il était seul la dernière fois qu'il l'avait vu, ça c'était une bonne nouvelle. Pourquoi il avait l'air un peu nerveux tout d’un coup ? Ah c'est sûrement parce qu'Ezio était agacé de sa soirée et qu'il n'avait pas l'air ultra avenant, il faut dire que tout ne se déroulait pas comme il l'aurait souhaité, sans oublier que le barman n’avait pas l’humour le plus fameux du monde. Aucun rapport en réalité, la raison pour laquelle il était tendu c’est parce qu’il avait demandé à un de ses collègues, Aodhan puisqu’il était question de lui, de prendre une pause, il avait besoin de souffler. Souffler de quoi?   Il faut croire qu'Ezio avait été trop focalisé sur le gars de Lauren pour remarquer s'il y avait une autre personne agaçante, il hocha la tête en entendant son gars lui dire qu'ils avaient géré, que le type avait payé, encore heureux, et qu'il n'y avait pas de grabuge. Non le grabuge c'est lui qui comptait le faire en dehors de l'enceinte.

Il en vint d'ailleurs à sa seconde interrogation, étant donné qu'il avait observé durant une très longue période le type, il voulait savoir ce qu’il était devenu pendant qu’Ezio s’occupait de Lauren et surtout, où il était passé. Après le jeu cache-cache, cette soirée devenait qui est-ce et le barman était très bon à ce jeu, son regard qui devint plus froid, ses traits plus tirés, oh oui il savait très bien de qui parlait Ezio et ce qu’il pouvait lui dire, c’est qu’il était parti il y a quelques minutes, seul. Quelques minutes ? Quelle poisse ! Il avait laissé filer un gars qui s’était cru chez lui et qui avait pu agir en toute impunité. Sans trop y croire, Ezio sortit par la porte de secours. Non mais à moins que le mec soit un débile fini ou qu’il se dise qu’il pouvait chopper la première serveuse qui sortirait, il s’était tiré. Comme si Ezio avait que ça à faire de faire une chasse à l’homme maintenant, ce qu’il ne fallait pas faire pour protéger ses employés quand même, c’est pas croyable. Alors qu’il commençait à avancer vers la grande entrée, un cri, bref mais un cri de douleur. Ezio sortit sa baguette avant d’avancer en direction du bruit, tout son corps se préparant à un combat, à défendre sa vie et à donner la mort. Il n’y eut aucune attaque envers lui, il se retrouva face à quelque chose qu’il n’avait pas anticipé, l’employé qui prenait sa pause – normal qu’il soit là du coup – et un truc à terre. Un truc qui reprenait son souffle mais pas le genre quand on a couru un marathon et qu’il faut remplir ses poumons, là il respirait comme s’il souffrait le martyre et qu’il ne parvenait plus à reprendre ses esprits… petite nature. Il s’agissait donc d’un règlement de compte, est ce que tout le monde allait lui pourrir sa soirée et puis à quel moment cet imbécile s’était dit que le mieux c’était de se castagner dans une ruelle attenante à son travail. Non mais les jeunes étaient complètement débiles et n’avaient pas une once de logique ou comment ça se passe.

Comment il allait gérer le problème, en plus si l’autre crevait comme une merde, bonjour la mauvaise pub. Il s’occuperait du gamin après, d’abord, il fallait vérifier s’il pouvait venir en aide à l’autre au souffle de bœuf qui agonise… en fait c’était un peu comme une corrida le machin, sauf qu’à la place d’un taureau c’était deux humains. Ce n’est qu’en se penchant pour attraper le gars par l’épaule et essayer de le remettre sur pied, que le gars en question tourna la tête réflexe de vouloir voir ce qu’était le danger certainement, qu’Ezio eut la visibilité sur qui était le type. Oh, il semblerait que la chance soit dans son camp pour la première fois de la soirée. De satisfaction il lâcha l’épaule et l’autre se ramassa une nouvelle fois tête contre le sol. Ah oui mais ça c’est parce qu’il avait pas de bons réflexes.  Il jeta un coup d’œil à l’employé qui ne disait rien, ne faisait rien et se contentait de rester immobile, certainement qu’il essayait de se transformer en souris pour disparaître. « Il va falloir m’expliquer » Ezio aurait certainement adoré  finir sa phrase mais il y avait le parasite de première qui croyait qu’il allait pouvoir se faire la malle discrètement en faisant un mélange de rampement et de marcher à quatre pattes, oui c’est spécial et en plus ce n’est pas fameux. Mais alors si lui il croyait qu’il allait pouvoir se tirer comme ça, il rêvait le type. Ezio posa un regard sur lui, donna un tout petit coup de genou contre l’épaule, vraiment un tout petit coup de rien du tout… qui fit tomber le gars une nouvelle fois. Tout aussi délicatement, il posa son pied sur la main, ce qui fit un peu crier le gars. Un cri qui ne dura pas longtemps par chance pour les oreilles d’Aodhan et d’Ezio et la cause de ce silence c’est qu’à nouveau le type avait le souffle coupé, se prenant quelques petits coups très délicats eux aussi dans le ventre pour qu'il se taise, juste pour ça... décidément Ezio était la délicatesse incarnée Ou pas « O’brian, quand on décide de fracasse quelqu’un, le mieux, c’est de ne pas le faire juste à côté d’un endroit où il y a du monde, c’est pas très discret ! » Est-ce que c’était vraiment ça le message à faire passer ? Il faut croire qu’en tout cas, c’était le message qu’Ezio avait besoin de faire passer. Lorsqu’il n’y eu plus vraiment de résistance, qu’il avait l’impression de taper dans une motte de terre, une grosse motte de terre, il retira son pied qui empêchait, précédemment, le gars de se mettre hors de portée des coups, pour se focaliser exclusivement sur le jeune serveur. « Je sais pas si je dois te remercier de l’avoir retenu le temps que j’arrive ou te dire que tu es pénible. » Pénible d’être un témoin parce qu’Ezio n’avait pas l’intention de laisser l’autre s’en tirer, déjà parce qu’il était amoché et qu’il allait être rancunier et il avait assez de problèmes sur les bras pour laisser un gars rancunier s’en tirer, mais aussi parce qu’il voulait garder ses employés.


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Aodhan O'Brian
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Mar 24 Jan - 19:28
Jusqu'au bout et coup par coup


Ezio a écrit:
« Il va falloir m’expliquer »

Un soupire. Evidemment…. Aodhan leva le menton et baissa doucement les yeux sur le client à ses pieds. Par quoi commencer… Tout était la faute de ce mec. On récolte ce que l’on sème non ? Et bah lui il avait semé de la merde et maintenant ça lui explosait en pleine tête et l’irlandais n’allait certainement pas ressentir une once de regret. Le seul qu’il ait jusqu’à présent, c’est d’être surpris et jugé par son patron, mais l’acte en lui-même… Inspirant légèrement, Dhan ne se démonta pas et fronça légèrement ses sourcils. Puisqu’il devait se justifier…

_ Il m’a supplié de lui apprendre les bonnes manières pour se faire pardonner de son comportement de merde envers le personnel du Midnight. Et comme je suis serviable… Cuit pour cuit, autant être lui-même...

Ses yeux bleus glissèrent sur l’autre larve et ses lèvres s’ourlèrent en un rictus de mépris. Le voir ramper ainsi n’était pas pour lui déplaire. Quel dommage de ne pouvoir continuer à lui flanquer des coups. La leçon pouvait durer encore un peu.
Il tentait de s’en sortir, et à cette simple idée, l’irlandais en serrait les dents de dégoût. À le voir ainsi se mouvoir avec toute la difficulté du monde, on aurait dit un pauvre animal blessé. Sauf qu’ Aodhan respectait bien davantage les animaux que les mecs dans son genre. Lui profitait de son statut pour humilier et commettait l’erreur de sous-estimer ses victimes. Tout se paye, tôt ou tard et dans son cas à lui, c’était la première option. Pas de bol amigo.
Le coup de genou d’Ezio le surprit agréablement à n’en pas douter mais il ne s’y attendait clairement pas. Son regard clair s’aiguisa avant de se froncer. À quoi Ezio jouait-il exactement ? Il venait de mettre un coup à son client alors que le Gryffondor s’attendait plutôt à être fortement rabroué, voir même viré ou pire, embarqué par la police magique… Mais le boss ne s’arrêta pas là… il marcha sur la main du mec, lui arrachant un cri de douleur et pour le faire taire, lui assena de violents coups de pied dans l’abdomen.
Cette fois, Dhan releva vivement la tête sur Ezio. Si c’était ça, il aurait très bien pu continuer lui-même. En tous les cas, cela en disait long sur le bonhomme.

_ Patron ? Une interrogation qui voulait dire “ok mais vous foutez quoi là exactement ?” mais son étonnement était trop grand pour terminer réellement sa phrase et il n’en ressentit finalement pas le besoin.
Il n’était pas choqué par le traitement qu’il administrait à son client ce gros fils de pute le méritait amplement mais était davantage inquiet quant à son but véritable. Il connaissait très peu Ezio à bien y réfléchir et il ignorait ce que le sang-pur avait derrière la tête.

Ezio a écrit:
« O’brian, quand on décide de fracasse quelqu’un, le mieux, c’est de ne pas le faire juste à côté d’un endroit où il y a du monde, c’est pas très discret ! »

Aodhan posa ses mains sur ses hanches avant que sa main droite ne touche nerveusement son nez. Giacometti était en train de fracasser le client et Dhan connaissait bien les limites d’un corps humain et les coups qu’il portait à présent étaient très violents et pouvaient causer un sacré bordel si les organes étaient touchés et après, on n’était plus dans la même cour. Ce n’était plus un passage à tabac mais un meurtre.

Ezio a écrit:
« Je sais pas si je dois te remercier de l’avoir retenu le temps que j’arrive ou te dire que tu es pénible. »

Pénible ? Ok, Dhan était déstabilisé mais gardait son sang froid. Autant son sang pouvait bouillir à une vitesse vertigineuse lorsqu’il fallait en venir aux mains, autant les situations d’urgence le laissaient de glace. Un véritable avantage lorsqu’on veut devenir tireur d’élite et être plongé à 100% dans l’action.

_ Vous me trouvez pénible ? Vraiment ? Dit-il en croisant les bras sur son torse, un sourcil levé, incrédule.

Même sa sœur pouvait être plus tranchante avec lui, c’était dire. Pourtant Ezio semblait serein, tranquille… en complète dichotomie avec ce qu’il était en train de faire. Ce mec était vraiment perturbant. Aodh s’accroupit sur le client pour le retourner sur le dos. Se penchant sur sa bouche, il observa son abdomen pendant de brèves secondes. Il n’entendait pas son souffle et sa poitrine ne bougeait plus. Les accidents étaient tellement fréquents dans le milieu des combats clandestins qu’il avait appris à reconnaître les arrêts cardiaques. Parfois, certains devaient subir un massage d’urgence et être conduits à l’hôpital le plus proche. Mais en général, personne ne prenait ce risque : se faire coincer par les flics, bien peu pour eux... et du coup le mec crevait simplement dans la rue du coup. Une fois, Aodhan avait exceptionnellement déposé un mec avec qui il s’était battu dans un hôpital moldu, à visage couvert, avant de s’éclipser. Pourquoi ? Il avait une âme et c’était dit qu’il aimerait qu’on fasse pareil pour lui. Mais tout ça faisait partie du job après tout. Un mauvais coup et tout pouvait s’arrêter. Il ne l’avait jamais revu. Mais bon, il ne le connaissait pas alors tant pis.

Son regard se posa sur Ezio. Un homme mort… ok il pouvait gérer émotionnellement. Restait juste à savoir ce qu’Ezio Giacometti avait l’intention d’en faire. Autant poser la question directement.

_ Vous faites quoi de vos cadavres ? Demanda-t-il avec nonchalance tout en se relevant, inclinant sa tête avec une curiosité presque amusée. Il ne se faisait pas d’illusion. Ezio avait l’air de très bien savoir ce qu’il faisait et n’était sans doute pas à son coup d’essai. La mort de ce mec semblait même faire partie de son plan initial.

Au même instant des pas raisonnèrent dans la ruelle. Deux paires de talons pour être exact et des rires alcoolisés les accompagnant. Deux jeunes femmes devaient sortir du cabaret et allaient bientôt passer juste à côté d’eux. La situation venait de gagner en problématique car s’il y avait des témoins, la soirée risquait fort de devenir encore plus… bordélique.

Merde… ses yeux cherchaient autours de lui. Les deux silhouettes approchaient. Ils allaient sans doute finir en taule si on les trouvait là avec le corps d’un mec tabassé à mort dont un fluide rougeâtre commençait à couler du coin de sa bouche. Et là, va trouver une explication plausible…
Dégainant sa baguette, Dhan lança un sort primaire de camouflage sur le corps inanimé, juste une seconde avant que les filles n’apparaissent juste devant eux.
C’était la future mariée avec une copine qu’il avait servie peu de temps avant, celles avec le Bloody Death. Les deux filles poussèrent un cri de surprise lorsqu’elles passèrent vers les deux hommes à demi dissimulés dans l’ombre mais leur visage changèrent dès qu’elles les reconnurent.

_ Ohhh c’est toi ! La future mariée, perchée sur ses talons et enserrée dans sa robe rouge moulante manqua de se péter la tronche et s’accrocha au serveur qui la réceptionna par politesse. Néanmoins il prenait garde à ne pas reculer car le corps de l’autre bouffon se tenait juste derrière ses pieds, bien heureusement invisible aux yeux des jeunes femmes.

Ezio quant à lui était devenu la proie de sa jolie copine blonde qui s’approcha de lui avant, du bout des doigts, d’attraper le bout de sa veste pour le tirer vers elle.

_ Hey je me souviens pas t’avoir croisé au Midnight beau gosse…

Le Gryffondor jeta une œillade à Ezio et même s’il n’était pas super à l’aise, il parvint à sourire avant que la petite brune ne se colle contre lui de façon particulièrement patibulaire. Il leva les yeux au ciel à la façon d’une personne de sa connaissance qui maîtrisait ce geste à la perfection.

_ J’ai beaucoup réfléchi à ce que tu m’as dit… ce salaud me mérite pas t’as raison. Et d’un geste, elle tira sa bague de fiançailles de son doigt pour la jeter sur le pavé, le précieux objet disparaissant dans l’ombre dans un mignon petit tintement.

_ Nan mais… t’as jeté ta bague ?! Roh putain…

Ces nanas commençaient à lui prendre la tête. Son patron venait de tuer un mec devant lui et il n’aurait clairement pas la patience de gérer un truc pareil. L’arête du nez pincé entre le pouce et l’index il poussa un nouveau soupir avant de redresser sa tête et de regarder la fille avec un profond agacement, serrant sa mâchoire et mordant sa langue.

_ Allez maintenant barrez-vous. Fini le charme et l’amusement. Il avança sur elle, l’obligeant à reculer. Il avait envie de la bouffer mais pas dans l’bon sens du terme.

_ Rohh s’il vous plaît les garçons, rentrez avec nous, vous allez pas le regretter… on peut être vraiment très vilaines… Tout en reculant, maladroitement, la brunette se hissa sur ses talons pour l’embrasser, geste qu’il esquiva sans difficulté avant de retourner la fille sur elle-même, lui faisant faire volt face en la tenant par les bras, dos à lui. Vu son état d’ébriété, la maîtriser ne serait pas compliqué mais ils devaient se débarrasser d’elles rapidement. De son côté, Ezio était toujours aux prises avec la blondinette qui lui susurrait des mots doux à l’oreille. La fiancée tentait de se retourner vers Aodhan et marmonnait des inepties à son encontre pendant qu’il l’ignorait royalement.

_ Ok ça craint. J’en fais quoi ?! Dit-il en serrant les dents, à l’attention d’Ezio. C’était le boss, c’était à lui de décider quoi faire de ces deux clientes déchainées bordel de merde !





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Ezio Giacometti
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Sam 18 Fév - 13:21
Jusqu'au bout et coup par coup
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Ça n’était pas exactement ainsi qu’il avait imaginé sa fin de soirée. S’il fallait s’attarder un petit peu sur le positif, Ezio était ravi d’avoir retrouvé la personne ayant embêté son employé et il n’avait pas l’intention de le laisser s’échapper. Cet homme avait scellé son destin ce soir, Ezio était donc la personnification des Parques, un peu aidé par Aodhan qui avait retenu quelque peu cet emmerdeur de première. En revanche, si Ezio avait quelques griefs contre ce monsieur, c’était son cabaret, ses employés, il avait un peu de mal à saisir la raison pour laquelle Aodhan avait eu la brillante idée de s’attaquer à quelqu’un à côté du lieu où il travaillait. Encore que, ça n’était pas véritablement le nœud du problème, Ezio serait gonflé de faire la morale à qui que ce soit sur les lieux où s’en prendre aux gens. C’est juste que là, ça n’était pas hyper discret, n’importe qui pouvait le voir, n’importe qui pouvait l’entendre, n’importe qui pouvait passer. Il fallait qu’il apprenne un peu la discrétion. Ezio qui regardait l’homme à terre releva la tête pour observer Aodhan après sa défense pour le moins bancale, il l’avait supplié ? C’est fou hein mais d’après Ezio, qui n’était peut être pas un expert dans le domaine des supplications pour sa propre personne mais qui, au cours de sa carrière, avait eu tout le loisir de voir des gens supplier, pour leur vie, pour leur famille, pour tout et n’importe quoi, ça se reconnaissait aisément les gens capable de supplier et ce mec en était dépourvu. Surtout que son comportement, qu’Ezio reconnaissait comme un comportement de merde, pour le type, n’avait rien de problématique. Il pensait être dans son bon droit lorsqu’il agissait ainsi. Les autres lui devaient le respect, les merdeuses qui le servaient étaient à sa solde, donc non, il ne demanderait pas à apprendre les bonnes manières.

Le fait que ce misérable avorton essaie, sans aucune subtilité de s’éclipser poussa Ezio à lui donner quelques coups. Sans faire exprès, il posa son pied sur la main du gars qui essayait de fuir et pour éviter que ses cris ameutent les gens, il se chargea de le réduire au silence. La discrétion était le maître mot, le but ça n’était ni d’avoir des problèmes, ni qu’Aodhan en ait et le problème avec le genre de type qu’il avait sous le pied, c’est que ça parle et les gens qui parlent, c’est d’un agaçant, on ne peut pas leur faire confiance. Il eut bien un bref instant où il releva la tête vers son employé qui semblait s’interroger sur l’enchaînement d’action qui avait lieu. Est-ce que ça valait la peine de répondre, probablement pas selon les critères d’Ezio mais ignorer quelqu’un ça n’est pas franchement sympathique « Je n’apprécie pas vraiment qu’on emmerde mes employés et encore moins quand je suis présent sur les lieux. » C’était presque un affront de faire ça sous son nez, ça ressemblait à de la provocation. Son cabaret, sa loi et il était évident que ses serveuses n’étaient pas là pour se faire sauter par la clientèle mais bien pour assurer le service. Et s’il fallait faire le ménage parmi ces clients – encore que, tout dépend des clients, il y en a plus facile à éliminer que d’autres – Ezio était prêt à le faire, tant qu’il ne se faisait pas chopper.

Est-ce qu’il était vraiment pénible le petit ? C’est une excellente question, non ses actions n’étaient pas mauvaises, il avait plutôt bien agit, c’est juste qu’il préférait autant régler les choses seuls, il n’avait pas besoin d’Aodhan. Il préférait même ne pas avoir de témoin mais c’était un peu trop tard. Il s’arrêta de bouger, probablement parce que le gars n’émettait plus la moindre résistance, tout ça pour se concentrer sur Aodhan qui le regardait avec une attitude bravache. « Tu te mêles de choses qui ne te concernent pas O’brian. Qu’aurais tu fais si j’avais décidé de venir en aide à cette personne. » Bon c’était un peu raté pour le coup, Aodhan avait besoin de vérifier ce qu’Ezio avait déjà deviné pour avoir vu de nombreuses fois des gens mourir sous ses yeux, sous ses coups. A la question du jeune serveur, un sourire fendit les lèvres d’Ezio « J’en fait des trophées qui décorent le cabaret, ça donne un petit charme je trouve et ça prévint tout le monde qu’il vaut mieux pas trop me faire chier. » Non mais il en avait de bonnes le gamin « Je les fait disparaître, le climat actuel et ce Blood Circle qui adorent fourrer son nez partout et buter à tour de bras m’arrangent énormément, c’est très facile de leur imputer des crimes, il suffit de ne pas faire usage de la magie lorsqu’on tue des gens et c’est jackpot. » Et puis l’usage de la magie ça avait un petit côté facile, Ezio aimait sentir ses phalanges s’écorcher, et être égratignés durant quelques jours. Il appréciait sentir qu’un coup empêchait son adversaire de pouvoir reprendre sa respiration. Non la magie c’était pratique lorsqu’on voulait aller vite et qu’on avait pas l’intention de jouer avec sa proie.

Une chose qu’Ezio n’avait pas vraiment prévu, en plus du fait qu’Aodhan soit intervenu pour abîmer un peu le sale type, c’est que des bruits de talons se feraient entendre. Mais elles sortaient d’où ces  filles ? Du cabaret ? ça voulait dire qu’elles étaient alcoolisées, oui c’est bien ça veut dire qu’elles ont dépensées mais merde, la prudence, tout ça, c’était mal éclairé, ça ressemblait à un coupe gorge, même Sienna lorsqu’elle manquait de prudence dans son adolescence savait que c’était le genre d’endroit à éviter. Ezio tourna la tête dans leur direction avant de faire un pas, puis un autre dans le but évident de les emmener ailleurs. Pas de témoin, les témoins il faut les éliminer après, c’est relou, ça prend du temps. Si les deux minettes sursautèrent en voyant qu’elles n’étaient pas seules, on va mettre ça sur le compte de l’alcool, l’intérêt d’une des deux se porta immédiatement sur l’employé et elle se précipita sur lui, sa copine peut-être ? Ezio jeta un coup d’œil au cadavre, prêt à tirer la fille en arrière mais il semblerait qu’Aodhan ait agit rapidement, ça c’était un gars utile. De son côté, il fut attrapé par l’autre fille qui l’attira à lui. Ah oui sacrément alcoolisée la petite. Il ne fit pas le moindre geste pour l’écarter, se contentant de lui sourire en l’entendant dire qu’elle ne se souvenait pas l’avoir croisé au Midnight « Tu crois que j’aurais dû mettre mon portrait en énorme un peu comme les monarques ? C’est une idée de décoration, j’en parlerais à mon associée, je suis sûre qu’elle va adorer l’idée. » Détester, elle allait détester, surtout si Ezio arrivait avec des toiles de trois mètres de hauteur avec juste sa tronche et l’excuse bidon on ne me reconnaît pas quand on me croise.

En temps normal, il aurait été ravi de se taper cette fille, même dans une ruelle mal famée, bon la présence d’Aodhan l’aurait peut être arrêté, ou alors, il aurait entraîné la demoiselle ailleurs tout simplement. Là, il y avait un cadavre à faire dégager, parce qu’il ne pouvait pas laisser un corps juste à côté de son cabaret, il allait devoir le faire disparaître – non il n’a pas d’élevage de cochons, j’y ai pensé mais non – du sang à nettoyer alors non, il ne sauterait pas cette fille. Il tourna la tête en voyant que celle qui chauffait Aodhan venait de lancer sa bague de fiançailles, ah oui elle changeait vite d’avis, faudrait peut être prévenir le type que sa fiancée c’était une sale garce, mais une garce qui consommait bien, ça c’est toujours utile. Ezio fut quelque peu par surprise par la gamine qui le tenait toujours et qui venait d’attraper sa tête pour l’embrasser, mais merde est ce qu’il avait l’air de vouloir l’embrasser là maintenant tout de suite ? Ezio écarta un peu sèchement la demoiselle, elle n’allait pas le faire chier celle-là. N’importe qui aurait été vexé, mais il faut croire que celle-là, elle était ravagée plutôt que d’être vexée, elle essayait de lui grimper à moitié dessus, manqua de basculer en arrière, ah ça aurait été con qu’elle se brise la nuque, Ezio la retint donc, ce qu’elle prit pour une invitation à lui faire un gros câlin, et l’inviter à lui faire plein de choses. Alors encore une fois, il n’avait rien contre l’idée de se la faire, vraiment, elle était mignonne, elle était partante, il disait oui sans problème mais pas ce soir. Et encore il avait la moins con des deux, l’autre elle s’enflammait.

Bon, la plaisanterie avait assez duré, Aodhan s’agaçait, Ezio n’avait pas que ça à faire, il écarta la demoiselle une nouvelle fois, peine perdue elle essayait de s’entortiller à lui. Mais ce qu’elle pouvait être con, il pinça sa cuisse, pas trop fort, juste ce qu’il faut pour qu’elle défasse son emprise sur lui. Une fois à terre, elle se plaignait qu’il lui avait brisé la jambe, c’est ça, elle souffrait le martyre ça se voyait. Il fit un accio bague, attrapa la main de la fille et lui enfonça la bague dessus, sans lui briser l’annulaire au passage, ce serait quand même balo. Il attrapa les deux filles par l’épaule et les entraîna vers la route « Ecoutez, nous ne sommes pas intéressé, toi tu vas te marier et toi… t’es pas censé l’empêcher de faire des conneries ?! » Il regarda la brunette sèchement « La connerie c’est pas de se marier. » enfin si aussi mais c’est pas le sujet « C’est de se taper un mec dans une ruelle un soir d’enterrement de vie de jeunes filles. » Il les emmena jusqu’à la porte du cabaret, les tirant à moitié puisqu’elles faisaient de la résistance « Vous retournez là dedans, vous demandez à voir Sienna. » Il en lâcha une pour claquer des doigts devant leurs visages « Youhou, on connecte ses neurones deux secondes, Sienna je disais, c’est enregistré ? » Elles étaient imbibées mais elles hochaient bien la tête, ça c’est cool. « Vous lui demandez de vous appeler un taxi et vous lui dites que… mais merde où tu vas toi ?! » Mais pourquoi elle repartait vers Aodhan [color:61a6=##ffccff]« Je  ne savais pas qu’il s’appelait Sienna. » Mais quel boulet c’est pas possible « Moi je suis sage, tu peux me ramener chez toi. » Ezio tourna la tête pour la regarder froidement « On peut aller chez moi si tu préfères. » lui susurra-t-elle, ses dents blanches se découpant parfaitement dans la pénombre « TU RETOURNES A L’INTERIEUR ! » Ah cette fois, il semblerait que quand il hausse le ton un peu, d’accord, il avait vraiment crier… ça obéisse. Une nouvelle fois, il s’avança vers l’autre fiancée de malheur, l’attrapa par la taille pour qu’elle foute la paix à Aodhan et la souleva. Alors qu’elle se débattait, un peu mollement, il lui glissa « Si tu me donnes un coup, je serre ta gorge de mes mains jusqu’à ce que le souffle vienne à te manquer et que tu perdes conscience. » franchement, le ton était adorable, les propos moins certes mais le ton adorable. Comme quoi parler gentiment aux gens ça marchait toujours, il se retrouva avec une fille très docile qu’il emmena jusqu’à la porte « Retourne avec ta pote. » Et voilà qu’elle rechignait qu’elle voulait rentrer avec Aodhan, que c’était l’homme de sa vie. Ezio jeta un coup d’œil au jeune homme, un sourire profondément moqueur « Tu veux jouer les baby sitter et les raccompagner chez elles ? » et coucher avec les deux au passage, tout travail mérite salaire après tout. Etant donné que O’brian n’avait pas l’air particulièrement chaud à cette idée, Ezio ouvrit la porte, poussa la demoiselle à l’intérieur et referma la porte avant de se frotter les mains joyeusement « Bon c’est pas tout mais on a un travail de la plus haute importance à faire, se débarrasser du cadavre, discrètement. »

Discrètement, ça voulait dire ne pas forcément utiliser sa magie, avec tous les radars de merde qu’avaient installé les moldus, leur couvre-feu à la con… comme si ça les protégeait de quoi que ce soit, le moindre sorcier qui passait dans les rues avec l’intention de nuire les massacrerait tous jusqu’au dernier. Ça n’était pas le sujet du soir, pas encore en tout cas, Ezio fit voler avec l’aide de la magie le cadavre, évidemment du sang coulait encore de la plaie… Oh mais il ne pouvait pas garder son sang dans son corps, ça tache le sol, il faut nettoyer. Surtout quand c’était devant son cabaret, si ça avait été chez lui, ça aurait été moins problématique. Bien entendu Ezio aurait dû nettoyer mais ça aurait été moins urgent. Là, il reposa le corps un peu brutalement « Il faudrait que tu retournes à l’intérieur et que tu nous trouves une bâche. Tu passes par la porte qui mène au bordel, tu devrais trouver notre bonheur dans le premier placard à droite des escaliers. » Pendant ce temps, il avait l’intention de nettoyer un maximum le sang, il avait l’habitude, il savait ce qu’il faisait, il fallait juste éviter que le mec salisse le sol ou pire, laisse une trace jusqu’à l’endroit où ils abandonneraient le corps.

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Aodhan O'Brian
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Mer 15 Mar - 14:22
Jusqu'au bout et coup par coup


Ezio a écrit:
« Je n’apprécie pas vraiment qu’on emmerde mes employés et encore moins quand je suis présent sur les lieux. »

Aodhan ne répondit rien mais il observa Ezio avec un peu plus d’intensité. Etait-il normal qu’un boss protège ses employés ? En tous les cas, ce n'était pas une évidence pour tout le monde. Par le passé, le jeune homme avait eu plusieurs expériences et toutes ne furent pas bonnes. Alors qu’Ezio démontre un intérêt pour lui et ses collègues n’était pas anodin et il ressentit pour lui bien davantage de respect.

Ezio a écrit:
« Tu te mêles de choses qui ne te concernent pas O’brian. Qu’aurais tu fais si j’avais décidé de venir en aide à cette personne. »

Il en aurait été dans une sacrée merde, indéniablement. Aodhan était du genre… très impulsif et lorsqu’il voyait rouge le raisonner était très compliqué et parfois impossible. La rage voulait sortir, elle devait sortir. Néanmoins, dans ce cas précis, il n’avait pas réellement réagi sous la colère. Le barman l’avait invité à prendre l’air pour se calmer et ça avait plutôt bien fonctionné au final. Alors pourquoi avait-il dégommé ce mec ? Parce qu’il le méritait. Parce que le fait qu’il s’en sorte était une injustice et parce que cette simple idée le révulsait viscéralement et tout son être lui avait crié « t’as pas le droit de le laisser filer ».

Que Ezio finisse le taf était vraiment une bonne nouvelle, même si le Gryffondor n’avait pas envisagé le meurtre pour autant et du coup, aurait dû faire face à des conséquences car oui il aurait pu parler. Ezio lui avait juste sauvé les fesses. L’irlandais baissa les yeux, préférant regarder ailleurs. Quel con tu peux faire… Non, il n’avait pas pensé à ça, c’était bien là le problème. Voilà pourquoi Ezio lui faisait la morale. Il avait encore beaucoup à apprendre…

Ezio a écrit:
« J’en fait des trophées qui décorent le cabaret, ça donne un petit charme je trouve et ça prévint tout le monde qu’il vaut mieux pas trop me faire chier. »

Imaginer le truc lui souleva les épaules d’un rire silencieux.

Ezio a écrit:
« Je les fait disparaître, le climat actuel et ce Blood Circle qui adorent fourrer son nez partout et buter à tour de bras m’arrangent énormément, c’est très facile de leur imputer des crimes, il suffit de ne pas faire usage de la magie lorsqu’on tue des gens et c’est jackpot. »

S’il se doutait que le Giacometti n’en était pas à son coup d’essai, cet aveu mettait tout de suite les choses au clair. Aodhan haussa un sourcil. Putain… La vision qu’il avait des choses lui sembla soudain restreinte. Ezio réfléchissait vraiment à tous les détails avant d’agir et le jeune homme comprit d’autant plus à quel point ses actions étaient inconséquentes.

_ Ok. C’était si naturel pour lui de parler de meurtre. Bien que l’irlandais pouvait se montrer dur et brutal, il n’était pas coutumier de ce genre de crime. Quel sentiment en retirait-il ? Difficile à dire. Le meurtre de ce mec ne le touchait pas le moins du monde. Serait-ce différent dans un autre cas ? Aucune foutue idée.

Ezio a écrit:
« Tu crois que j’aurais dû mettre mon portrait en énorme un peu comme les monarques ? C’est une idée de décoration, j’en parlerais à mon associée, je suis sûre qu’elle va adorer l’idée. »

Un sourire en coin, ténu mais amusé, étira ses lèvres. Il imaginait la réaction de Sienna.

_ Aucune chance qu’elle accepte si elle n’a pas ses propres affiches. Et même si Ezio était un homme à la fois classe et canon, il ne doutait pas que le corps vénusien de Sienna ramènerait bien davantage de clients…

Ils n’étaient pas restés seuls bien longtemps et le duo de nanas leur cassait maintenant les pieds. Aodhan savait très bien qu’un mec bourré pouvait être relou avec une fille mais alors l’inverse n’était pas moins vrai. Avait-on déjà vu pareilles pots de colle ? Dhan n’était pas vraiment connu pour sa patience et si recevoir les propositions explicites d’une fille ne le dérangeait pas le moins du monde, là, il n’était pas dans le bon mood. Mais par la grâce de Merlin, Ezio était là et prenait la situation en main… enfin, il essayait tant bien que mal parce qu’il fallait dire que les deux anglaises étaient chaudes comme la braise. Il dût tout de même avouer que voir Ezio lui aussi en difficulté avec la blondinette -qui manqua même de le faire tomber- c’était plutôt drôle. Putain si elles savaient qu’un cadavre se trouvait à moins de deux mètres d’elles et qu’elles étaient prêtes à se faire baiser devant ses yeux morts restés grands ouverts…

Ezio a écrit:
« Ecoutez, nous ne sommes pas intéressé, toi tu vas te marier et toi… t’es pas censé l’empêcher de faire des conneries ?! »
« La connerie c’est pas de se marier. »
« C’est de se taper un mec dans une ruelle un soir d’enterrement de vie de jeunes filles. »

L’irlandais regardait Ezio tenter de raisonner les deux clientes et fit une moue approbatrice en haussant ses sourcils. Allaient-elles entendre raison cette fois ? Le temps pressait quand-même et tandis qu’il croisait ses bras sur son torse, son index tapotait nerveusement son bras. Enfin, les filles allaient rentrer et disparaître de sa vue. C’est pas trop tôt. Dhan se détourna d’elle et frotta l’arrière de sa tête en tentant d’organiser ses pensées. Bon, on va transporter l’autre merde et le balancer à la flotte peut-être ? Comment mettre ça sur le dos du Blood Circle ?

« Je  ne savais pas qu’il s’appelait Sienna. »

_ Hein ? Franchement incrédule, il se retourna pour voir la brunette revenir sur lui et recula d’un pas pour éviter son contact, serrant les poings en pinçant ses lèvres de colère. Elle me soule !! Ezio intervint à la dernière minute pour attraper la demoiselle par la taille pour la soulever, ses pieds quittant le sol. Mais même lui commençait à perdre son calme.

Ezio a écrit:
« Si tu me donnes un coup, je serre ta gorge de mes mains jusqu’à ce que le souffle vienne à te manquer et que tu perdes conscience. »

Aodhan haussa un sourcils en se redressant pour toiser le Giacometti. Les filles ne savaient vraiment pas à qui elles avaient affaire.

Ezio a écrit:
« Tu veux jouer les baby sitter et les raccompagner chez elles ? »

Les yeux bleus du Gryffondor s'amincirent pour ne devenir que deux fentes franchement hostiles tandis qu’il mordait sa langue.

_ Non merci boss, je préfère découper la viande -aka le cadavre- si j’ai le droit de choisir bien sûr… Inclinant sa tête, il eut un léger sourire glacial et provocateur tandis qu’il regardait les filles. Les parties de jambes en l’air avec des légumes imbibés c’est franchement sans intérêt. Ça réagit peu, ça gémit de façon bizarre et les coups de reins finissent par leur filer le mal de mer et les faire gerber. C’était pas glamour mais il en avait rien à secouer. La brune regardait toujours Aodhan avec les yeux de l’amour en mimant le téléphone à son oreille, ses lèvres s’articulant en un “Appelle moi!” tandis qu’elle était envoyée à l’intérieur du club sans ménagement. Nan mais c’est désespérant là…

Enfin les filles n’étaient plus un problème et les deux hommes allaient pouvoir passer à une tâche autrement plus importante : se débarrasser d’un cadavre.

Ezio a écrit:
« Bon c’est pas tout mais on a un travail de la plus haute importance à faire, se débarrasser du cadavre, discrètement. »

Son boss se frottait les mains et c’était peut-être étrange mais le jeune irlandais trouvait là-dedans une certaine… excitation. Ce n’était pas un jeu, il en avait bien conscience, et pourtant il était vraiment motivé. Il écouta les directives d’Ezio avec une attention toute particulière. Il avait peut-être merdé un peu plus tôt mais là il voulait se rattraper et prouver qu’il n’était un putain de boulet.

Le corps fut soulevé de terre et amené jusque vers eux et… reposé sans ménagement. Dans la vie comme dans la mort, ce mec était un porc dégueulasse. Même sa façon de perdre son sang était répugnante.

Ezio a écrit:
« Il faudrait que tu retournes à l’intérieur et que tu nous trouves une bâche. Tu passes par la porte qui mène au bordel, tu devrais trouver notre bonheur dans le premier placard à droite des escaliers. »

_ Ok. Répondit-il simplement. Il s’assura qu’il n’y avait pas d’autres consignes avant de foncer à l'intérieur du club.

O’Brian se déplaça rapidement en prenant soin de ne rencontrer personne… Mais lorsqu’il approcha les escaliers parés d’un tapis rouge luxueux qui menaient au bordel, il croisa un ou deux mecs à l’allure pressée et aux larges sourires. Le jeune homme n’avait jamais testé ce genre de club. Il n’en avait jamais eu l’occasion et ça ne lui avait pas traversé l’esprit. Et puis, il n’avait pas assez de fric à foutre en l’air pour le dépenser dans ce genre de chose. Mais bref, là il était occupé. S’engouffrant dans la remise. Il cherchait la bâche lorsqu’il tomba sur une belle scie vachement coupante. Faisant une moue, il la plaça sous son bras Ca peut servir en continuant à chercher.

_ La bâche, la bâche, la putain de bâche… Utilise ta baguette espèce de pauvre connard !

_ Hrum… Aodh ?

Wow ! Aodhan se redressa d’un coup. Il n’avait pas entendu qu’on s’était glissé dans son dos et PUTAIN il aimait pas ça. C’était Alan, le barman.

_ Est-ce que tout va bien ? Tu t’es calmé ?

L’irlandais ferma un instant ses yeux avant de sourire et de les rouvrir sur son collègue.

_ Ouais ça va mieux merci. Faites qu’il ne me demande pas ce que je fous avec une scie et pourquoi je cherche une bâche…

_ C’est bien, t’as pas cédé à ta colère, tu peux être fier de toi…

_ Hun hun… Il mordait ses lèvres, fronçant ses sourcils. Il y eut un moment de flottement tandis qu’Alan vit sa baguette dans la main du jeune homme… et la scie sous le bras. Une discrète goutte de sueur se forma sur son front.

_ Tu cherches une bâche c’est ça ?

Le serveur haussa ses sourcils en entre-ouvrant ses lèvres, un peu décontenancé. Merde… Le barman se dirigea vers un carton caché tout en bas d’une étagère bordélique pour un tirer une grande bâche plastifiée soigneusement pliée.

_ Ca te va ça ?

_ Nickel. Dit-il simplement en prenant l’objet.

_ Tu sais si ce mec revient, on le punira en crachant dans son verre. Acheva-t-il en lui faisant un clin d'œil complice. Aodh pinça ses lèvres pour retenir un rire tandis qu’il y passait son pouce. Mais chut, ça restera entre nous !

_ T’es trop bad Alan… Dhan lui fit un clin d'œil complice avant qu’Alan ne quitte la pièce, avec un sourire de rebelle aux lèvres. Aodhan poussa un souffle bruyant avant de frotter son front. Sacré nom de dieu… Bon, c’est pas tout mais Ezio m’attend… Quittant le placard, il referma la porte derrière lui et s’en retourna vers la sortie de secours.

Il parvint jusqu’à Ezio et déposa la bâche et la scie. Les deux hommes observèrent le matériel avant que le serveur ne réponde au regard interrogateur de son boss.

_ J’me suis dis qu’on pouvait avoir besoin d’une scie… au cas où… Il haussa ses épaules et se mit au travail. Il étendit la bâche avec soin avant de contourner le corps. S’accroupissant, il plaça les bras du cadavre sur sa poitrine avant de le faire rouler sur le plastique. Il prit soin de ne pas toucher le liquide qui sortait de sa bouche et qui le fit grimacer de dégoût.

_ C’est quoi la suite ? On le fout à la flotte ? Sur des rails ? Dans une baignoire avant de lui balancer de l’acide ? Si oui je crois qu’il faut que la baignoire soit en fonte sinon ça va fondre avec. Il leva le nez , le regard froncé. Oh, vous auriez pas un élevage de porcs par hasard ? Et je parle pas des clients du bordel…

Concentré, il emballait le paquet avec un soin tout particulier. Il avait dit qu’il fallait éviter la magie alors il n'utilisait pas sa baguette et puisqu’il ne rechignait jamais devant l’effort, autant ne pas perdre de temps.

_ Et comment on doit s’y prendre pour faire porter le chapeau au Blood Circle ?

L’ami à présent bien emballé, le jeune homme se redressa en frottant ses mains contre son pantalon et essuya son front sur la manche de son t-shirt.

_ Qu’est-ce que t’en penses ? Il est bien là non ? Aodhan regardait son travail non sans un brin d'essoufflement mais il en était plutôt fier. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il tutoyait son boss sans le lui avoir demandé…

Au même instant, un scooter tourna au bout de la ruelle.

_ Putain mais y a jamais personne qui passe ici habituellement !

Branle bas le combat. Dhan ouvrit la porte pour faciliter le passage du cadavre pendant qu’Ezio s'occuperait de le faire léviter pour le cacher à l’intérieur. Lorsqu’il leva les yeux, ilse retrouva face à face avec Alan. Si Dhan ouvrit grand les yeux, clairement surpris, Alan le fut un peu moins.

_ Putain Dhan je te cherche partout j’ai besoin de toi en sa…

Une droite le percuta en plein visage, envoyant Alan valser en arrière.

_ Fais chier ! Désolé mon pote… T’es vraiment au mauvais endroit au mauvais moment. Le barman s’était écroulé à deux mètres de là, inconscient. Il avait agit sous le coup de l’urgence alors OUI c’était contestable mais là ils étaient UN PEU pressés et Alan ne DEVAIT pour RIEN AU MONDE voir ce que transportait Ezio dans l’ombre.



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Ezio Giacometti
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ft. jeune padawan

Refaire la décoration du Midnight en mettant des photos de lui, c’était une idée géniale. Ça devait faire quelque chose de se voir en trente-six exemplaires en train d’enlever ou de mettre des lunettes, il était presque tenté d’en parler à Sienna pour voir sa tronche. Aodhan se fit terre à terre, elle n’accepterait jamais, pour sûr qu’il avait raison le bougre en plus. Ezio grimaça face à l’idée de son employé, Sienna voudrait ses propres affiches mais ça c’était sûr et autant il adorait sa sœur, autant la voir sur plein de posters, avec des coupes différentes à chaque fois, ça ne l’emballait pas des masses. Ouai, tout compte fait, cette idée d’affiches dans le cabaret, c’était une idée à mettre sous le tapis, c’était très mauvais. En plus, ça n’était pas vraiment le moment de s’occuper de la décoration, ils avaient un cadavre à faire disparaître, alors qu’il préparait son plan dans sa tête, des demoiselles décidèrent que c’était le moment idéal de venir taper la discute et de chauffer des mecs pour coucher. Ohlala, mais elles pouvaient pas aller voir ailleurs, ils étaient occupés. En plus se débarrasser d’elles c’était une catastrophe, il essayait de les envoyer voir Sienna, elles revenaient vers Aodhan rapidement comme si c’était lui Sienna. Ezio regarda deux secondes le jeune homme, c’est fou mais il ne ressemblait pas du tout à Sienna. Après, s’il était partant pour les raccompagner chez elles, il pouvait même se faire payer en nature, c’était presque tout benef. Il n’avait pas l’air de voir le bienfondé de l’idée, comme c’était étonnant, Ezio aurait réagi exactement pareil si on avait essayé de l’éloigner de la scène de crime. Il voulait découper le cadavre, Ezio n’avait rien à y redire, tant qu’il arrivait à se débarrasser des filles, O’Brian pouvait bien faire ce qu’il voulait, Ezio n’était pas compliqué tant que ça ne lui retombait pas dessus et que ses affaires n’en pâtissaient pas. Le jeune homme ne voulait pas baiser des filles imbibée d’alcool, roh si en plus monsieur faisait le difficile, les jeunes c’est plus ce que c’était. Après ce qui sembla être une éternité à Ezio, il réussit à les mettre à l’intérieur du cabaret, pourvu qu’elles se souviennent qu’elles devaient parler à Sienna. Il ne pouvait pas le vérifier, lui il devait s’occuper de son nouveau cadavre.

En tout premier lieu, il fallait empêcher le corps de mettre du sang partout et le mieux pour ça, c’était encore d’envoyer Aodhan à l’intérieur pour récupérer une bâche. Niveau discrétion, il valait mieux que ça soit Aodhan qui retourne à l’intérieur plutôt qu’Ezio, non pas qu’Ezio ne serait pas discret mais il y avait toujours quelqu’un pour lui parler et il n’avait pas le temps, ce serait dommage qu’un sorcier tombe sur le cadavre pendant qu’Ezio papotait à l’intérieur. Au moins, pendant que le petit jeune retournait à l’intérieur, Ezio pouvait nettoyer le sang, vérifier qu’il n’y avait aucun badaud qui viendrait l’interrompre. C’est fou le temps qu’il fallut à Aodhan pour trouver une bâche, pourtant c’était assez clair niveau instruction mais heureusement pour la suite de la soirée, il finit par revenir, Ezio le regarda poser les choses au sol, une scie ? Il avait ramené une scie, Ezio n’eut qu’à poser son regard sur son partenaire d’infortune pour que ce dernier se justifie, c’était au cas où. Ça n’était pas plus mal qu’il soit plein de ressource. Tandis qu’Ezio continuait, consciencieux à inspecter chaque pavé pour éliminer toute trace de sang, Aodhan s’occupait de bâcher le corps, tout en parlant de ce qu’ils feraient ensuite et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il avait des tas d’idées, par contre non Ezio n’avait pas de baignoires en fonte et même si ça avait été le cas, il n’allait pas ramener ce cadavre chez lui, il comptait s’en débarrasser autrement. S’il avait un élevage de porcs, Ezio arrêta de chercher du sang pour le regarder. Il avait l’air d’avoir un élevage de porcs sérieusement, il croyait quoi qu’en plus d’un cabaret et d’un bordel, Ezio avait le temps d’élever des cochons pour faire de la charcuterie ? « J’ai pas un terrain assez grand pour y foutre un élevage de cochons et même si c’était le cas, je ne donnerais pas de la merde à mes cochons. » Mais c’était une idée, ça lui reviendrait peut être moins cher de faire un élevage de cochons.

Il balaya cette idée d’un mouvement de la main, il n’avait pas le temps. Il évita de faire le moindre commentaire sur les clients du bordel, il se fichait bien de la façon dont ils étaient perçus, ils ramenaient à la fois de l’argent et une certaine impunité que cherchait Ezio. Comment ils devaient s’y prendre ? Oh bah ça c’était facile « On l’emmène dans une petite ruelle de Londres, un endroit où il y a pas trop d’éclairage, un endroit discret où un sorcier pourrait avoir l’idée de transplaner pour se mettre à l’abri. On lui met sa baguette dans la main, on le cogne un peu histoire qu’il y ait du sang même si je doute que les moldus réfléchissent autant. »  Non pas que les moldus soient des débiles finis, bon un peu pour s’attaquer aux sorciers fallait pas être bien futés mais c’est surtout qu’ils étaient paranos et le simple fait de voir une personne avec une baguette, il n’y aurait pas d’enquête, du pain béni pour Ezio, il adorait le Blood Circle par moment. A la demande du jeune homme, Ezio observa le paquet cadeau emballé et hocha la tête, tant qu’aucune goutte de sang ne tombait, il serait content.

Ce qui lui plaisait moins en revanche, ce fut la lumière de phares dans la nuit. Son agacement faisait écho à celui d’O’Brian et il était totalement d’accord avec lui, personne ne passait ici habituellement, c’était devenu le coin le plus famous de Londres en l’espace d’une nuit ? C’est dingue ça quand même. Comme d’un commun accord, sans avoir besoin de prononcer le moindre mot, ils cachèrent le cadavre. Cette voix, Ezio la reconnut tout de suite, c’était un de ses employés, oh bah ça allait, Aodhan allait dire deux trois mots et attendez c’était quoi ce bruit-là ? Il venait de le frapper ? Ezio sortit de l’ombre avec une envie d’étrangler O’Brian là par contre « Mais ça va pas de frapper mon employé ?! Je te jure que s’il me sort une excuse demain comme quoi il a trop mal au crâne et qu’il ne peut pas venir taffer, tu le remplaces. » Il s’approcha d’Alan, il avait besoin d’Aodhan, ça voulait dire qu’il y avait beaucoup de monde à l’intérieur. Ça faisait quand même beaucoup trois employés en moins en une soirée. Il resta immobile quelques instants, pensif sur le bon déroulé de la chose et finit par se dire que le mieux c’était de réveiller Alan et de lui mettre un coup de pression pour qu’il retourne bosser. Avant cela, il sortit de sa poche les clés de sa moto et les tendit à Aodhan « Je peux te laisser récupérer ma moto ? » Ou plutôt la moto qu’il avait emmené aujourd’hui « Je m’occupe de le réveiller pendant ce temps. » Bon, il ne faut pas rêver, la matière ne fut pas franchement très douce, oui bah aux grands maux les grands remèdes, c’était son fric qui était en jeu, le cabaret avait besoin d’un barman et puisqu’Ezio avait besoin d’Aodhan ce soir pour une mission tout aussi importante, il fallait bien réveiller Alan.  Au début ce fut la méthode douce, quelques gouttes d’eau avec la baguette, puis la quantité d’un seau d’eau complet mais ce qui marcha le mieux ce fut quelques baffes. Ça va, Ezio y était allé en douceur, enfin tout est relatif. Bien évidemment, les premières paroles d’Alan furent de se plaindre qu’il avait pris un coup avant de se rendre compte qu’il était tout mouillé, dans sa grande mansuétude, Ezio prit le temps de le sécher avant de le pousser vers le cabaret « Allez, allez, on règlera ça plus tard. » « Mais il y a beaucoup de monde, je cherchais Aodhan. » Oui non mais ça Ezio l’avait bien compris « Il est pas disponible, demande à Sienna de te filer un coup de mains. » Alan s’arrêta de marcher pour regarder Ezio comme si lui aussi avait pris un coup de la part d’Aodhan « A Sienna ? » Oh bordel, il avait pris un trop gros coup sur la tête, c’est décidé Ezio allait tuer Aodhan et le faire bouffer à ses cochons qui n’existaient pas « Oui Sienna, tu sais la brunette qui change de coupe à chaque fois ? Tu as qu’à lui dire que c’est moi qui demande et que je lui expliquerais plus tard. » L’autre hochait la tête comme si c’était la mission la plus importante du monde à retenir, grimaça deux secondes « Allez force à  vous moi je dois y aller. » Il se retourna sans lui laisser le temps de répondre.

Une fois dans la ruelle, il eut un moment d’arrêt pour regarder sa moto, oui c’est pas le moment mais bordel ce qu’elle était canon cette moto, bon comme toutes ses motos mais elle était magnifique quand même. Il se chargea des sortilèges pour que la moto ne puisse pas être entendue « Tu connais le monde moldu, si oui tu peux la conduire, je me charge de faire léviter notre emmerdeur de première. » Si non, bah qu’il bouge de là, Ezio se chargeait de la conduite. Dans tous les cas « J’espère qu’on va croiser personne d’autres parce que je crois que le prochain qu’on croise et qui nous dérange, je l’encastre contre un mur et il devrait plus déranger personne. »  Non mais c’est vrai c’est quand même fou de pas pouvoir planquer des cadavres en paix. On a pas idée de faire ça.


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Mer 17 Mai - 10:11
Jusqu'au bout et coup par coup


S’occuper d’un cadavre, il devait l’avouer, il n'avait encore jamais fait… et c’était un sacré bordel. Si encore il n’était question que du savoir-faire des principaux concernés y avait moyen de s’en sortir, même très bien, Dhan était débrouillard et Ezio était… Ezio. Mais il ne fallait pas négliger un point très important : les impondérables. Les putains d’impondérables. Ça, ça pouvait te foutre une de ces merdes dans une organisation… Il y avait déjà eu les deux pétasses, un obstacle et pas des moindres car s’en débarrasser leur avait pris un temps considérable --et ils n’étaient pas à l’abri de les voir débarquer à nouveau- ensuite Aodh avait dû aller chercher le matos, planquer le bonhomme à l’arrivée d’une bagnole et mettre KO Alan pas foutu de se passer de lui en salle. Quand est-ce que le karma allait finir par fermer sa grande gueule et les laisser tranquillement se débarrasser du gros lourd ? C’est bon, ils venaient pas d’assassiner le Dalaï-Lama mais un pur ramassis d’ordures qui n’avait aucun respect pour le genre humain. Y avait pas de passe-droit pour ce genre de meurtre ? N’avaient-ils pas rendu service au monde quelque part ? Dans l’image on n’était pas loin de l’ablation d’une tumeur cancéreuse sur un corps en possible rémission. Bref, on n’allait pas en faire une affaire d’État et l’irlandais n’allait clairement pas en perdre le sommeil.

Ezio a écrit:
« J’ai pas un terrain assez grand pour y foutre un élevage de cochons et même si c’était le cas, je ne donnerais pas de la merde à mes cochons. »

Aodhan haussa un sourcil mais eu une moue approbatrice. On filait pas n’importe quoi à bouffer à des bêtes innocentes, il avait pas tort, même si selon lui il y avait des cas de force majeur. Bref, de toute façon, Ezio n’avait manifestement pas de cochons sous la main, l’affaire était close.
Son plan était tout autre : le balancer dans le monde moldu et les laisser se repaître de la viande sorcière toute fraîche. Sur le papier c’était vendeur, Aodhan devait bien l’admettre. Il aimait son esprit pratique. Ezio n’avait pas peur de prendre des décisions et faisait ce qui devait être fait sans hésiter pour protéger ce qui lui était cher -et il prenait ses responsabilités car même si le Gryffondor lui avait foutu une trempe, c’était l’italien qui l’avait tué. Une qualité que le jeune homme ne pouvait qu’admirer car il voyait les choses exactement de la même façon.
Le serveur se contenta d’acquiescer d’un bref mouvement de tête, juste avant qu’Alan débarque à l’improviste au même moment où une voiture passait dans la ruelle. Aodhan avait réagi du tac au tac en plongeant Alan dans le noir avec un crochet du droit.

Ezio a écrit:
« Mais ça va pas de frapper mon employé ?! Je te jure que s’il me sort une excuse demain comme quoi il a trop mal au crâne et qu’il ne peut pas venir taffer, tu le remplaces. »

_ Bordel, j’ai pas eu le choix Ezio, il allait voir le macchabée ! Argua-t-il pour se défendre. Peut-être qu’il y avait été un peu fort mais la stratégie de l’irlandais était sûre. Si le coup partait assez vite et qu’il était donné avec une force suffisante, Alan tomberait inconscient et il y a avait de fortes chances pour qu’il soit assez confus pour oublier les dernières secondes. Et si ça ne fonctionnait pas… et bah ça valait la peine d’essayer. Au pire il aurait un peu mal pendant quelques jours.

_ C’est bon, je viendrai s’il faut. Se contenta-t-il de confirmer. Faire des heures supp’ ne le dérangeait pas, même s’il avait bien compris que dans ce cas de figure, il ne serait certainement pas payé.

Ezio a écrit:
« Je peux te laisser récupérer ma moto ? »

_ Quoi… la Harley ? O’Brian fronça son regard cérulé et parut hésiter le temps d’une seconde -une toute petite, micro seconde- sans quitter le Giacometti des yeux. Si son patron n’avait pas joint l’acte à la parole, Aodhan aurait franchement douté qu’il fût sérieux. Il voulait vraiment lui confier sa moto ? Il savait conduire, même si officiellement, aux yeux de la loi, il n’avait pas le droit de le faire… fort heureusement, il se passait sans mal de ce genre de considération. Ce qui l’étonna tout de même, c’était qu’Ezio lui propose de conduire cette pure pièce de collection. La situation exigeait de l’efficacité et de la rapidité et ils n’avaient pas de temps à perdre, néanmoins, connaissant l’italien, il ne devait pas proposer ça à tout bout de champs et pas à n’importe qui. La sympathie qu’il avait déjà pour lui venait de gagner un putain de niveau supplémentaire.

Ezio a écrit:
« Je m’occupe de le réveiller pendant ce temps. »

_ Pas de problème. Dit-il sobrement. En réalité, il faisait de son mieux pour ne pas se montrer trop enthousiaste mais ses yeux bleus brûlaient de jubilation. Dhan fit tourner les clés sur son index avant de les attraper dans sa main comme l’avait fait des milliers de fois et tourna les talons. Une fois qu’il eut le dos tourné, un large sourire fendit son visage de part en part.

Il traversa les couloirs, descendit les marches, croisa quelques clients et quelques collègues mais il ne s’attarda pas. Lorsqu'il vit Sienna aux prises avec les deux filles bourrées qui lui tenaient la jambe, il pressa le pas en faisant mine de gratter son front pour tenter de dissimuler son visage. Le pire qui pouvait lui arriver ça serait que les deux filles le reconnaissent et lui sautent dessus à nouveau. C’était pas vraiment le moment.

Lorsqu’il arriva dans la cour intérieure, privée, réservée uniquement à l’usage des proprios, il la vit, attendant sagement qu’on vienne l’allumer et la chevaucher. Dhan approcha avant de passer le bout de ses doigts sur la poignée des gaz. La Harley Fat Boy 1990 grise satinée avec son phare chromé, ses roues pleines, sa selle généreusement creusée et son amortisseur arrière planqué sous le cadre. L’engin était classique et intemporel à la fois et dessinée par Willy G. Davidson en personne. Une légende.

Son cœur battait plus fort et il se sentait comme un gosse. C’était la première fois de sa vie qu’il avait une telle chance et bon nombre de gamins de son quartier seraient dingues de le voir en cet instant. Il n’y eut pas l’ombre d’une hésitation dans son geste. Il enfourcha la bécane, posa ses reins contre l’assise de cuir et savoura cet instant de grâce.

_ Mate ça Ciaran… Dit-il en levant les yeux au ciel noircit où poignaient quelques étoiles que la pollution ne parvenait pas à voiler.

Mais il ne perdit pas de temps et enfonça la clé dans la fente, la tourna et sentit le vrombissement sourd entre ses jambes. Un rire extatique sortit de sa gorge tandis qu’il activait l’accélérateur d’un simple mouvement du poignet, quittant la cours en quelques secondes.

Il fallut peu de temps à l’étudiant pour se pointer devant l’entrée de secours où attendait Ezio. Il avait manifestement réussi à réveiller Alan étant donné que le barman n’était plus dans les parages. Le serveur arrêta la moto juste aux pieds de son propriétaire mais resta à sa place en attendant les instructions.

_ Ezio Giacometti... Ne me dis pas que tu es un fan de Terminator. Et bien vu sa tête la réponse était clairement négative. Aodhan eut un léger sourire en coin, à la fois amusé et découragé. Franchement les sorciers abusaient parfois. Comment pouvaient-ils se couper de tant de choses exceptionnelles ? C’est un film culte et dans ce film, Schwarzeneger conduit ce modèle. Dit-il en tapotant le réservoir métallisé.

Bon… chacun son truc.

Ezio a écrit:
« Tu connais le monde moldu, si oui tu peux la conduire, je me charge de faire léviter notre emmerdeur de première. »

_ C’est parti. Répondit-il sans demander son reste. Il savait conduire et il connaissait le monde moldu. Aodhan cochait toutes les cases alors il n’allait pas se faire prier. Il fallait savoir prendre les opportunités lorsqu’elles se présentaient et surtout ne pas laisser l’occasion à Ezio de changer d’avis… De plus, il connaissait très bien la ville, les grands axes comme les ruelles à la con. Il avait fréquenté tellement de pubs et de clubs que peu de quartiers lui étaient inconnus. Et puis il ne crachait pas sur un peu de temps passer en plus derrière le guidon de cette merveille.

_ Qu’est-ce que tu fais… ? T’es sérieux ? Tu la mets sur mute ? Le jeune sorcier jeta une œillade froncée vers le moteur qui était passé d’un chant pétaradant à un silence quasi total. T’es sûr que c’est un bon plan de mettre la moto en sourdine ? Si je venais à croiser une Harley qui ne faisait pas un pet de bruit j’me poserais des questions. Oui ça serait super louche même. Cela dit à cette heure-là il y avait moins de monde dans les rues, d’autant plus dans celles où ils allaient traîner. Il avait beau savoir que c’était pour la bonne cause, jamais il n’aurait fait ça de lui-même.

Ezio a écrit:
« J’espère qu’on va croiser personne d’autres parce que je crois que le prochain qu’on croise et qui nous dérange, je l’encastre contre un mur et il devrait plus déranger personne. »

L’irlandais ne répondit que par un bref mouvement du menton. Il était cent pour cent d’accord avec cette méthode et l’italien pourrait compter sur le Gryffondor.

_ T’as une idée d’où tu veux le déposer ? Je connais un coin vers Hackney plutôt pas mal…

Ezio prit place derrière lui et Aodhan mit les gaz et quitta la ruelle dans un silence saisissant. C’était vraiment une sensation étrange de rouler sans faire de bruit. Il avait plus l’impression d’être sur un balai qu’un véhicule moldu.

Il évitait les rues principales, leur préférant les axes moins fréquentés. Cette nuit il n’y avait pas grand monde dans les rues. Même s’il ne faisait pas froid en ce mois de juillet, le temps se couvrait et le Gryffondor sentit sur sa joue quelques gouttes fraîches s’y répandre. À une intersection il tourna dans une allée sombre et large où la lumière des lampadaires était franchement modeste. Hackney était situé dans le nord-est de Londres et était connu comme étant l’un des quartiers les plus pauvres et les plus touchés par la criminalité. Preuve en étaient, les quelques silhouettes qu’ils percevaient au loin ou aux détours d’un carrefour était patibulaires ou en quête de dealer ou de clients.

Au bout de la ruelle se trouvait le London Fields, le parc du coin. Toujours sans bruit, la moto s’enfonça dans une allée verdoyante et bordée d'arbres. Une fois qu’Ezio lui fit signe, Dhan arrêta la moto et tira la béquille pour descendre de l'engin. Il semblait n'y avoir aucune âme qui vive ici. Du moins pour le moment. Il était certain qu'à l'aube ça grouillerait dans tous les sens.

Le Giacometti fit exactement ce qu'il avait dit qu'il ferait. Après un petit déballage de cadavre qu'il plaça habilement entre les fourrés mais pas trop quand-même, il glissa la baguette du sorcier entre ses doigts morts et lui asséna quelques coups supplémentaires tandis que l'étudiant surveillait les environs, adossé contre la moto, les bras croisés sur son torse. A bien y penser, l'irlandais commençait à avoir la dalle.

Aodhan enfourcha le bolide, replia la béquille et attendit qu’Ezio reprenne place. Une fois que ce fut fait, il accéléra et des deux sorciers ne demeura rapidement plus qu’un souvenir. Une affaire rondement menée ! Le cadavre était à sa place, aucun témoin… ils étaient enfin tranquilles et pouvaient rentrer au Midnight pour reprendre leur travail respectif.

Arrêtés au feu, Aodhan mit un pied à terre et profita de l’instant pour s’adresser au passager.

_ Y a moyen qu’on profite un peu du son ? Après tout, ils étaient seuls dans la ruelle et le cadavre était loin à présent. Si la sensation de vitesse était une grande source de plaisir dans le fait de conduire de ce genre d'engins, ça ne faisait pas tout. Les vibrations jouaient un rôle, au même titre que le son et Aodhan voulait profiter de l’expérience à fond. Mais ça, ça n’était possible que si le proprio le lui concédait.

Lorsque le feu passa au vert, il tourna naturellement pour s’engager dans la rue suivante et relâcha l’accélérateur subitement. Un putain de contrôle de police se tenait cinquante mètres plus loin. Trois motards stationnés plus loin barraient la route.
Deux mecs sur une moto, sans casques, en plein milieu de la nuit… aucune chance pour qu’ils passent à travers. L’irlandais connaissait bien les flics et surtout ceux qui traînaient sur les routes. Une belle brochette de cowboys qui aimaient t’écraser la gueule à coup de rangers si tu les regardais de travers. Le motard en gilet jaune fluorescent leur fit signe de s’arrêter en levant la main. Quelle surprise…

Le regard du Gryffondor s’aiguisa. Clairement, les contrôles de police, c’était pas son truc mais là ils pouvaient vite se retrouver dans la merde. Même si les mecs se cantonnaient au contrôle du taux d'alcoolémie -négatif haha – de un ils n’avaient pas de casques -pire détail franchement- de deux O’Brian n’avait pas son permis - plus chiant- et de trois ils venaient accessoirement de balancer un cadavre dans un parc -un poil plus tendu. Pour peu que le rapprochement se fasse de près ou de loin avec eux ce soir ou dans les jours à venir, c’était pas un bon plan. Mieux valait que les flics se contentent de leur silhouette.

_ Je m’arrête pas. Mieux valait demander pardon que permission. C’était pas maintenant, alors que sa vie commençait à trouver une stabilité qu’il voulait prendre le risque de tout balancer pour une connerie pareille. Ezio confirma néanmoins qu’il n’était pas nécessaire de se conformer aux attentes des autorités moldues. Il n’en attendait pas moins de lui. Parfait. Le jeune homme eut alors aux lèvres un sourire sardonique tandis que son allure et sa conduite changèrent radicalement. Quasiment à l’arrêt, Aodhan posa son pied droit à terre en tournant la poignée des gaz. Il prit une soudaine accélération avant de tourner le guidon à son maximum sur la droite. Le crissement des pneus de la Harley, presque couchée tant le virage fut serré, déchira l’atmosphère, laissant une marque de caoutchouc brûlé sur l’asphalte tandis que son pied maintenait la moto en équilibre pendant son mouvement rotatif. Alors dos aux autorités, le moteur poussa un rugissement qui se répercuta de part et d'autre des bâtiments qui longeaient la route et les motards se mirent en branle en courant jusqu’à leurs propres engins, comprenant enfin que les deux gars prenaient la fuite. L’irlandais passa les vitesses dans l’interval serré de quelques secondes, la Harley prenant une vitesse folle en un instant seulement. Cette machine canon et profilée cachait un monstre de puissance et O’Brian allait se faire un plaisir de le faire sortir.

Les deux sorciers avaient déjà une longueur d’avance sur les flics, ces derniers payant leur temps de réaction tardif et l’étudiant n’avait pas du tout l’intention de les attendre. Prenant les virages à pleine vitesse, il enfila les ruelles une à une, manquant à un moment ou deux de percuter une poubelle renversée puis un clodo qui traînait et qui rugit de colère après leur passage. La course poursuite haletante dura quelques minutes mais le pilote d’un soir savait qu’il ne pouvait pas se permettre de rouler comme ça indéfiniment et malgré tout, les poulets avaient des machines plutôt puissantes - sans la classe, évidemment. Ils devaient se cacher et rentrer au bercail sans être vues. Au détour d’une suite de garages, Dhan tourna dans un soubassement étroit où il faisait complètement noir et s’y arrêta. Les motards passèrent juste à côté d’eux, toutes sirènes hurlantes, sans les voir et disparurent plus loin.

Mordant sa lèvre inférieure et légèrement couché sur le guidon comme un félin tapi dans l’ombre, les battements de son cœur étaient réguliers mais battaient fort dans sa poitrine. L’irlandais adorait ce genre de sensation que l'adrénaline débloquait dans son corps. Il était pourtant loin de se laisser consumer, son attention se renforçant à son paroxysme. Le sorcier se redressa et tourna la tête vers son patron.

_ Tu veux qu’on continue ou tu préfères qu’on rentre ? O’Brian était joueur et jouer à chat avec la police ne lui déplaisait pas et là c’était presque trop facile.




Codage par Libella sur Graphiorum


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Ezio Giacometti
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Mer 21 Juin - 20:55
Jusqu'au bout et coup par coup
ft. jeune padawan

Un élevage de cochon, ça pouvait être une idée. Si un jour le bordel ne rapportait pas assez d’argent et qu’il était obligé de mettre la clé sous la porte. Ou encore lorsqu’il serait à la retraite le premier qui dit à 64 ans je lui râle dessus qu’il n’aurait plus envie de gérer un cabaret et qu’il aurait cédé ses parts à sa sœur ou à une descendance, il était évident qu’il ne pourrait pas rester les bras croisés chez lui à juste compter son argent, il faudrait qu’il fasse quelque chose et un élevage de cochon ça pouvait être très sympa. Ezio n’avait pas forcément de la sympathie pour les cochons, c’était un peu disgracieux comme animal selon lui, il préférait les rats et de loin mais c’est pas évident de faire du saucisson de rat, si personne n’avait jamais fait ça, c’est pour une bonne raison. Donc peut-être, éventuellement, il ferait ça une fois à la retraite et se ferait des montagnes de gallions avec ses cochons, sans jamais leur donner de l’humain. Il ne faut pas exagérer, il se débrouillerait toujours autrement pour se débarrasser des cadavres qu’il semait sur son chemin. Pour le moment, il n’y avait pas d’élevage donc la question ne se posait même pas. Pour autant, qu’Aodhan ne s’inquiète pas, Ezio avait une idée pour faire disparaître le corps, non pas en le mettant dans une baignoire et en vidant des bidons d’acide dessus, bien trop fatiguant cette histoire et là encore, il n’avait pas le matériel adéquat, c’est fou ce qu’il fallait investir si on voulait devenir tueur en série tout de même. Lui, il se contenterait d’utiliser les moldus, ces petits pépères n’aimaient pas les sorciers, à chaque fois qu’ils en voyaient un ou croyaient en voir un, ils voulaient le tuer. Ils faisaient ça sans aucune délicatesse, un peu comme Ezio d’ailleurs. Il n’y avait donc aucun problème à emmener le cadavre côté moldu et de les laisser s’exciter tout seul, inventer une vie au sorcier et le tour était joué.

Si seulement c’était aussi simple, après les deux filles raides dingue de mister O’brian, il fallait qu’Alan soit fan de son collègue et vienne le chercher. Mal lui en pris puisqu’il se fit coucher par Aodhan, qui se prit une soufflante par Ezio. Non mais, il y avait d’autres manières de faire, merde ! Il avait une affaire à faire marcher et ce n’est pas en ayant une demoiselle chez elle en état de choc et un peu alcoolisée, au passage un employé qui partait en vadrouille avec lui et un autre assommé que la soirée allait être rentable… Enfin si, il y avait toujours la solution magique, Sienna. Elle, personne ne la ferait chier, elle savait préparer des boissons, servir, bref elle pouvait prendre la relève. Pendant qu’Ezio se préparait à devoir gentiment expliquer à sa sœur qu’il devait planquer un cadavre, Aodhan se défendait en rétorquant qu’Alan allait voir le cadavre, vu comme ça, il est vrai que ça pouvait s’entendre. Au moins, Aodhan  acceptait de faire des heures supplémentaire si Alan se plaignait qu’il avait mal au crâne  et ça, ça fit sourire Ezio, voilà ça c’était une affaire rondement menée.

Pendant que lui réglait les derniers détails pour que la soirée ici ne soit pas un fiasco, il fallait qu’Aodhan récupère la moto. En quoi la marque avait-elle une importance, c’est une bonne question ? Pourquoi Aodhan le regardait avec les yeux ronds ? Ezio préférait encore se débrouiller avec Sienna si besoin est que de laisser Aodhan le faire. Alors effectivement, il pouvait abimer sa moto mais ça va, Ezio avait eu sa formation mécanicien et saurait la réparer, ça n’était donc pas un problème. Ca ne fut pas non plus un problème de réveiller Alan et de lui donner des instructions, oui, il aurait pu aller voir Sienna lui-même mais chaque seconde comptait et à coup sûr la soeurette, elle allait râler, oui on tue pas les gens nia nia nia, si c’était Alan qui disait c’est Ezio qui m’a demandé, ça passerait mieux, elle se sentirait obligée et elle râlerait ensuite, un plan idéal.

Lorsqu’il revint au point de rendez-vous, ce fut pour voir Aodhan arriver sur sa moto et parler d’être fan de terminator. Qui c’était lui ? Un type qui assassinait des gens dans la capitale, qui possédait une Harley et dont Ezio n’avait jamais entendu parler ?  Son regard en disait long sur son inculture. Il s’agissait donc d’un film. On ne peut pas dire que la culture cinématographique d’Ezio était excellente « Un jour, j’achèterai une télévision et je regarderai les films cultes histoire que » Il montra la tête d’Aodhan d’un mouvement de la tête « cette tête, je ne la vois plus désespérée lorsqu’elle me parle film. » En même temps, si ça se trouvait, Terminator c’était sorti qu’en Angleterre et pas en Italie… ouai non, c’était de la mauvaise foi et il en avait conscience.

Direction le monde où les films cultes sortaient. Dans le but d’aller vite et de n’être repéré par personne, Ezio prit le temps de mettre sa moto en sourdine et il semblerait que les rôles se soient inversés sans qu’il ne soit au courant parce que voilà qu’Aodhan lui râlait dessus. « Ce serait vrai si les gens croisaient notre route, si on est silencieux, ils tourneront pas la tête vers nous, si on est bruyant, par réflexe ils vont jeter un œil et on est pas à l’abri que des flics curieux nous arrêtent. » Et ça, ce n’est pas ce qu’il voulait. En prime, il était déterminé à ce que personne ralentisse sa progression et gare au premier qui aurait cette idée de merde. Il y avait beaucoup de maisons et de bâtiments, encastrer quelqu’un ne devrait pas être dur. « Pas plus d’idée que ça, on peut aller là où tu veux. » Surtout que c’était lui qui conduisait, autant ne pas lui prendre la tête.

Le trajet se déroula sans le moindre accroc, la conduite fluide n’éveilla pas les soupçons et ils purent déposer leur paquet cadeau dans un endroit particulièrement désert. Ne connaissant pas particulièrement bien l’endroit, Ezio se demanda combien de temps il se passerait avant que des gens remarquent le cadavre, pour autant il prit ses précautions, effacer ses empreintes un maximum… excès de prudence stupide, il ne s’était jamais fait coincer par aucun flic moldu, ni aucun représentant de l’ordre côté sorcier d’ailleurs, personne n’avait ses empreintes digitales mais bon, ses parents lui avaient toujours inculqués l’excès de prudence de ce côté-là, c’était donc un réflexe.

A peine reparti sur la route, Aodhan faisait son petit caprice de type qui ne monte jamais sur aucune moto, Ezio hésita quelques secondes, et lorsque le feu passa au vert, il agita sa baguette pour faire plaisir à son employé. Après tout, s’il était honnête, la première fois qu’il était monté sur une moto, il n’avait eu de cesse de la pousser pour entendre les bruits qui sortaient de son moteur. En prime, Aodhan l’avait aidé toute la soirée, ça n’était qu’un juste retour des choses Il avait même ce sourire satisfait de se dire que tout se déroulait à merveille, que comme il commençait à pleuvoir, les gens étaient tous chez eux, ils pouvaient profiter. Etat d’esprit qui dura quoi dix secondes avant qu’ils ne tombent sur des flics… hé merde… Oh mais ils avaient pas de vies ceux-là ? Des enfants à coucher, des femmes à baiser ou des bordels à visiter, non il fallait qu’ils traînent dans la rue à point d’heures sur leur moto, de piètre qualité, ça se voyait tout de suite. Ezio les regarda de travers, si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait déjà appuyé sur la pédale de l’accélérateur pour ne pas être contrôlé mais comme il était passager, il ne pouvait qu’essayer de garder un air aimable, tapotant discrètement des doigts sur sa baguette,  ne pas les éliminer, il ne fallait pas les éliminer, se contenter d’un oubliette… Ah, ou pas, Aodhan confia qu’il ne s’arrêtait pas « Parfait » ça correspondait aux attentes du propriétaire.

Aodhan maîtrisait l’engin, les policiers n’eurent même pas le temps d’enfourner leur monture, que les sorciers disparaissaient dans un bruit assourdissant. Pour le coup Ezio ne chercha à fournir aucun conseil, sachant qu’il n’y avait rien de plus insupportable que quelqu’un qui donnait des conseils alors qu’on s’en sortait relativement bien. En revanche, il fut un peu étonné par le fait qu’O’Brian fasse le choix de s’arrêter dans un endroit sombre, sans aucune lumière, pour laisser passer les flics plutôt que de foncer à toute vitesse jusqu’au bordel. Il n’y avait aucun moyen pour que les flics les rattrapent, Ezio connaissait sa moto, elle était bien plus puissante que celles de trois pauvres flics sous-payés. Si ça n’avait tenu qu’à Ezio, il aurait invité Aodhan à continuer la course poursuite, l’adrénaline, tout ça, il adorait mais voilà il restait un homme d’affaires, il possédait une affaire à faire tourner et il ne pouvait pas se permettre de faire des petites courses poursuites pour faire rager trois policiers inutiles alors que son cabaret et son bordel, surtout son bordel, était ouvert et qu’il devait y être « Rentrons. » Le trajet de retour se passa très bien, comment aurait il put en être autrement avec le bijou qu’Ezio avait. Il faudrait juste qu’il ne le sorte pas pendant quelques temps pour aller chez les moldus, histoire que personne ne fasse le rapprochement avec lui. Une fois devant le cabaret, après être descendu de sa moto, Ezio le regarda « Ne parle de ce qu’il s’est passé à personne Aodhan. » Il fit une pause, regarda la devanture de son cabaret avant de faire un geste de la main « Tu m’as bien aidé, je t’offre ta fin de soirée. » Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres avant d’ajouter  « Evite de t’attirer de nouveaux des ennuis. Sinon appelle-moi, je n’ai pas mon pareil pour planquer des cadavres. » L’habitude certainement.

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Jusqu'au bout et coup par coup [Aodhan]
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