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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Dans la boue jusqu'au cou , on flottera jusqu'au bout ♦ Leah O'Malley :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Raphaël Millet
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Mar 27 Déc - 19:22
Ça va toujours pour nous
«Fin juillet 2021»


Raph rentrait pour quelques heures. Il avait fini le boulot, du moins pour le service du midi, il reprendrait le soir. Il venait tout juste d’être engagé en tant que livreur dans un Fast Food ; il effectuait des livraisons en scooter et, même si ce n’était pas tout à fait comme conduire la moto que Jaeden lui avait bricolée, achetée ou il ne savait quoi, il avait quand même cette petite excitation quand il slalomait entre les voitures. Pizza, burger frites et parfois salade. Il ne pensait pas qu’il aurait autant de livraison à effectuer. Quand il finissait une tournée et revenait au restaurant, d’autres commandes attendaient déjà d'être livrées. C’était un peu pénible, mais au moins il ne s’ennuyait pas, et pour le service du soir, ça lui permettait de gratter sur l’heure de couvre-feu imposée par le Blood Circle et ça, c’était la petite prime appréciable que lui accordait ce job.

En rentrant, il pouvait entendre Leah jouer du piano, dans le débarras qui avait été aménagé en salle de musique et de muscu. C’était l'heure du goûter. D’habitude, Raph n’était pas du genre à y accorder une importance, mais depuis qu’il avait un taf, il mangeait plus souvent et avec plus d'appétit. Ça lui arrivait plus régulièrement de grignoter en rentrant. Il ouvrit le placard et faute de biscuits, il se rabattit sur des flocons d’avoine qu’il versa dans un bol dans lequel il rajouta ensuite du lait. Le lait toujours après, sinon vous êtes un hérétique.  Alertée par le bruit de la bouffe qu’on verse dans une gamelle, Gaïa rappliqua aussitôt dans la cuisine.

«Bah voyons, même pas un petit jappement pour m’accueillir avec tout l’amour que je mérite, mais quand il s’agit de quémander à becter, tu es là hein ? Jonas a une mauvaise influence sur toi ma belle.»

Elle avait beau faire sa malheureuse, il ne cèdera pas. Elle mangeait bien assez comme ça, surtout si elle faisait le même numéro avec Leah et Jonas et si ces derniers cédaient à chaque fois. La petite chienne le regarda manger jusqu’à ce qu’il finisse. Il lava son bol puis le posa sur l'égouttoir. Il regarda la pauvre bête malheureuse.

«Tu veux faire un tour ? On va se promener ?»

L’humain prit la réaction de l’animal pour un oui.

«Allez, on va faire ça.»

Il se poserait après. Il se dirigea donc vers l’entrée, pour prendre la laisse de Gaïa, afin de pouvoir l'attacher pour la sortir. Pas là. Il regarda par terre, derrière le meuble, dans les chaussures. Introuvable.

«Bah merde…»

Peut-être que Leah avait sorti la chienne plus tôt dans la journée et qu’elle avait oublié de ranger la laisse ? Ce n’était pas le genre de son amie mais, pour l’heure, il ne voyait que ça. Leah étant occupée, il prit donc la liberté de jeter un œil dans sa chambre, voir s’il ne trouvait pas la laisse.

Il frappa à la porte, par réflexe. Quel con. Il se frappa le front, et ouvrit la chambre. La chambre de la jeune femme était clairement mieux rangée que celle du français, bien plus bordélique. Il se frotta l’arrière du crâne tout en faisant une brève inspection visuelle. Rien à signaler sur le bureau ou sa chaise, ni sur le lit. Bah merde, c’était où ? Il referma la porte et entendit aussitôt couiner dans la chambre. Quelle idée de prendre un chien…

«Allez sors de là, merdeuse.»

Mais évidemment, elle n’en fit qu’à sa tête. Elle devait penser que le jeune homme voulait jouer. Il devrait l’enfermer pour lui donner une leçon, mais faire ça dans la chambre de Leah, c’était s'exposer à ce que Gaïa se venge sur les affaires de son amie. Il attrapa la chienne pour la sortir et son regard se posa sur la table de chevet de la jeune femme.

«Qu'est ce que ça fout là ?»

Non… Ce n’était pas la sainte laisse qu’il cherchait partout. Ce n’était pas non plus des magazines coquins ou des quelconque accessoires pour se faire plaisir sexuellement en solitaire. Ou alors ça serait extrêmement bizarre. Il lâcha la chiennee pour s’emparer de l’objet. Il ne se trompait pas, ça ressemblait bien à ce qu’il pensait. Il avait la même chose dans sa chambre ; à la différence près que ce n’était pas sur sa table de chevet.

Une guirlande d’émotions envahit Raphaël. Incompréhension, doute, peur. Tristesse ? Probablement pas. Colère ? Ouais, carrément. Le français se fit divers scénarios dans la tête, aucun n'était rassurant. Surtout celui où son amie couchait avec un sorcier qui lui faisait peur. Elle faisait ce qu'elle voulait de son cul, mais si la personne était aussi tellement peu rassurant qu'elle doive avoir ça à portée de main pour se rassurer. Non ça devait être autre chose. C'était FORCEMENT autre chose. Il se dirigea en direction du son du piano, ignorant totalement la chienne. Il entra sans frapper, mais n'interrompit pas la mélomane. Il resta là, à fulminer tout en l'écoutant jouer. Pourquoi ?! Pourquoi est-ce que Leah avait une dose de sérum soigneusement posée sur sa table de nuit ? Pourquoi est-ce qu’elle n’était pas en vrac au fond du sac donné par le Blood Circle lors de la présentation du premier ministre ? Raph savait qu’elle n’était pas des leurs. Alors… Pourquoi ? Pourquoi ?! Pourquoi !?! La musique aurait pu apaiser le jeune homme, mais celle-ci semblait se mêler à sa colère. Les notes semblaient être de plus en plus fortes, plus brusques. Finalement, Leah s’arrêta et regarda Raph, sans rien dire, mais elle son regard semblait reprocher au français d’avoir gâché son morceau. Il prit l’objet entre son pouce et son index pour le montrer à son amie.

«Tu m’expliques ?» Puis tant qu'à faire «Ah oui, je cherche la laisse du chien, aussi. »

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Leah O'Malley
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Mer 28 Déc - 11:11

"Dans la boue jusqu'au cou, on flottera jusqu'au bout"
Raphaël & Leah
Juillet 2021

Comme souvent lorsqu’elle ne travaillait pas et qu’elle ne rendait pas visite à sa famille, Leah était affairée devant son piano, peaufinant quelques morceaux. Une tasse fumante de thé posée non loin d’elle, habillé d’un simple leggin, d’un débardeur et d’un pull un peu large qui laissait apparaitre la peau d’une de ses épaules quant à ses cheveux, ils étaient relevés dans un chignon dont quelques mèches s’échappaient reposant sur sa nuque, ce dernier tenait à l’aide d’un crayon dont elle s’était servi pour écrire quelques notes. Elle était en mode détente tout en se laissant bercée par la musique. Ainsi elle n’avait pas tout de suite senti ou entendu qu’elle n’était plus seule avec Gaïa dans la maison qu’elle partageait avec ces deux meilleurs amis. C’était une histoire qui roulait entre eux, chacun avait trouvé ses marques et Leah qui n’avait jamais quitté la demeure familiale jusqu’à maintenant et pouvait avoir eu quelques appréhensions dû à cela ne regrettait pas de s’être installée avec eux deux. C’était même réconfortant, avec tous les derniers évènements d’être épaulés par les deux garçons qui comme elle, soutenait la cause sorcière sans faire réellement partie de leur monde. Leah qui malgré tout, ne s’était jamais réellement sentie à sa place dans une famille sorcière ou bien chez les moldus avait cette sensation de l’avoir enfin trouvée. Tout n’était pas tout rose pour autant, beaucoup de menaces planaient au-dessus de leur tête que ce soit du côté du Blood Circle ou même des mangemorts et cette ambiance pesante, angoissante en permanence se ressentait dans sa musique. Leah le savait. Depuis un moment elle ne jouait plus du tout de la même façon. Ses mélodies étaient beaucoup plus nostalgiques, beaucoup plus dramatique, plus sombre aussi. A l’image des émotions qu’elle pouvait avoir au fond d’elle, ou à l’image des émotions général des gens. Car il ne fallait pas se leurrer, bien sûr que l’atmosphère en général n’était pas très réjouissante et que cela jouait sur les émotions de la jeune femme.

Aujourd’hui ne faisait pas exception, même si ce qu’elle jouait pouvait paraitre dans un premier temps, très doux à l’oreille. Elle avait eu une mélodie qui lui trainait dans la tête depuis une partie de la nuit, il fallait qu’elle la retranscrive sur une partition. Après avoir testés quelques accords, elle se laissait porter par les notes. Ne se rendant pas tout de suite compte que plus les secondes passaient et plus la musique gagnait en rapidité, comme s’il y avait une soudaine urgence et si ses doigts avaient commencé par frôler à peine certaines notes, à présent ils s’affirmaient de plus en plus, tapant presque contre les touches blanches et noirs de l’instrument tandis que la mélancolie de sa musique se transformait en une espèce de rage qui sortait totalement de nulle part. Depuis quand était-elle en colère au juste ? Ce fut à ce moment qu’elle comprit que quelque chose n’allait pas, une poignée de seconde plus tard, elle comprenait qu’elle n’était plus seule dans la pièce. Elle arrêtait alors de jouer et se retournait, se retrouvant alors en face de Raph’ qui semblait être le propriétaire de ces nouvelles émotions qui s’était emparer d’elle sans qu’elle n’y prête attention.

Elle gardait le silence dans un premier temps parce qu’elle avait besoin de se concentrer pour reprendre le contrôle de ses propres émotions et tenter exclure ce qui n’était pas à elle afin d’y voir plus clair. Ensuite des questions envahissaient son esprit. Pourquoi ? Pourquoi son ami était-il en colère ? Cela ne pouvait pas attendre qu’elle termine son morceau ? Que se passait-il soudainement ? Elle avait loupé quelque chose ? Après la surprise de le trouver là, l’inquiétude venait donc la gagner tandis qu’elle s’attendait à une mauvaise nouvelle. Son cerveau s’était tellement imaginé de scénario durant ces quelques secondes, qu’elle ne s’attendait vraiment pas à ce que Raphaël lui montre une simple seringue de sérum anti-magie. Ne comprenant pas du tout ou il voulait en venir dans un premier temps, la jeune serveuse fronça des sourcils. Et puis que venait faire la laisse du chien dans cette histoire ? Elle allait lui répondre qu’il tenait là un sérum anti-magie au cas où il aurait perdu la mémoire, mais soudainement elle se mit à additionner un plus un et compris qu’en cherchant la fameuse laisse, il était tombé sur cette seringue qu’elle avait laissée sur sa table de chevet sans savoir si elle comptait sans servir ou non. Elle aurait pu s’offusquer que son ami se soit permis de fouiller dans ses affaires, mais en réalité ce n’était pas le cas, Leah n’avait rien à leur cacher. C’est donc avec un petit sourire amusé qu’elle répondit.

« Tu fouilles dans ma chambre maintenant ? » Elle prenait un ton faussement offusqué avant de reprendre. « Tu as regardé dans mon tiroir à sous-vêtements aussi ? » Si elle prenait un ton léger et plaisantait à ce sujet, en réalité elle était tout de même assez nerveuse sur la réalité du pourquoi cette seringue se trouvait sur sa table de nuit. « Pour la laisse, je ne sais pas, tu as fouillé la chambre de Jonas aussi ? » Une petite couche pour finir, mais elle n’osait pas aller plus loin, elle n’oubliait pas que son ami semblait avant tout contrarié et elle ne voulait pas envenimer les choses, ne sachant pas ce qui était à l’origine de son état. En réalité, elle n’en avait pas parlé avec ses amis. Mais depuis qu’elle en avait eu une dose lors de cette mission avec Jonas et Hunter, Leah s’était beaucoup interroger. Le sérum avait également un effet sur son empathie, avec lui elle ne ressentait plus rien c’était comme… Se retrouver soudainement nue au milieu d’une foule, elle se sentait perdu, comme s’il n’y avait plus rien pour la protéger. Mais cela lui apportait aussi le calme auquel elle n’avait jamais eu le droit. Leah ne savait pas ce que c’était que de se retrouver seule avec elle-même et cette seringue contenait une chose qui lui permettait de pouvoir être normale ne plus être cette fille bizarre qui n’est pas une sorcière, mais qui n’est pas une moldue comme les autres. Cette seringue pouvait lui permettre de faire partie d’un monde, cette seringue pouvait faire en sorte qu’elle ne soit plus intrusive envers ses amis… Cette seringue la terrifiait autant qu’elle la tentait…

Ce qui étonnait tout de même Leah, c’était ces émotions assez fortes qui émanaient du Français, pourquoi ? Il savait comment elle avait eu cette seringue puisque lui aussi en avait eu une. Donc ça ne pouvait pas le surprendre qu’elle en possédait une… « Pourquoi sembles-tu en colère ? Que t’imagines-tu au juste ? » Demandait-elle afin de comprendre, il ne pouvait quand même pas savoir le genre de pensée qui taraudait la jeune femme à propos de ce sérum n’est-ce pas ? Alors quoi ? Et justement qu’en serait-il s’il venait à l’apprendre ? Serait-il soulagé d’apprendre qu’il y avait un moyen pour qu’elle ne puisse plus savoir ce qu’il ressentait à chaque seconde ? Peut-être que le moment était venu ? De partager ses pensées avec quelqu’un d’autre ? « Ce… Ce n’est pas quelque chose de grave tu sais ? » Reprenait-elle d’une voix un peu plus faible, avant de se pousser sur le banc du piano afin de lui faire une petite place, tapotant ce dernier pour lui faire comprendre que c’était pour lui et qu’elle était d’accord pour lui fournir une explication.









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Raphaël Millet
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Mer 28 Déc - 21:31
ÇA VA TOUJOURS POUR NOUS
«Ah c'est ce gif que je voulais pour ouvrir»


Leah lui répondit avec un petit sourire amusé. Il fouillait dans sa chambre maintenant ? Il avait bien pensé à regarder dans le tiroir à petite culotte aussi ? En temps normal, Raphaël aurait plaisanté à ce sujet, il aurait sorti une vacherie comme quoi il ne l’avait pas fait ce soir-là, mais que effectivement, il lui arrivait régulièrement de se branler dans ses soutifs. Mais il n’était pas dans son état normal. Il n’était pas le Raphaël déconneur de d’habitude.

«Pourquoi ? T’as d’autres doses planquées ? Ou des menottes ? Ou une balise anti-magie ? »

Leah ne se laissa pas démonter pour autant. Elle rebondit sur cette histoire de laisse. Elle demanda si Raph avait également fouillé dans la chambre de Jonas. Le français se calma légèrement le temps d’expliquer la situation.

«En fait, quand je suis rentré je t'ai entendue jouer, donc je savais que t'étais là. Quand j’ai pas trouvé la laisse, j'ai d’abord pensé que tu avais déjà sorti Gaïa et que t’avais oublié de la ranger.. Du coup j’ai jeté un œil dans ta chambre, sur le lit, sur la chaise de bureau, j’ai rien vu j’ai refermé. Mais j’ai pas fait gaffe à la chienne, que j’ai enfermée dans ta chambre. Du coup elle a couiné et c’est en la récupérant que j’ai vu ta table de chevet…  » La période de calme était déjà terminée. «Du coup non, je t'avoue que j’ai pas eu le temps de regarder dans la chambre de Jonas, ça m’a coupé l'envie de chercher le chien. D'ailleurs, elle est où ?» Il ne l’avait pas à nouveau enfermée dans la chambre de Leah ? Il avait fermé derrière lui d’ailleurs ? «Gaïa ? GAÏA ?» La chienne pointa timidement son museau comme si elle allait se faire gronder. «Oh non, fais pas cette tête, je ne suis pas en colère.» Il lança un regard noir à Leah tout en s’adressant à la chienne. «Enfin pas contre toi.»

Étrangement, elle restait calme. Elle devait ressentir sa colère, il savait qu’elle captait ses émotions. La manière dont elle avait martelé le clavier un peu plus tôt le prouvait. Mais elle ne répondait pas à la colère du jeune homme, elle semblait avoir refoulé les émotions de Raphaël pour ne conserver que les sienne, et rester calme. C’était un peu frustrant pour Raph. C’est plus facile d’en vouloir à quelqu’un qui s’énervait également. Elle finit par lui demander pourquoi il était en colère, et quels genres de scénarios il s’était faits.

«Qu’est ce que ça fout sur ta table de chevet ? C’est pas un secret que tu as une dose de sérum prête à être injectée. J’en ai une, Jonas aussi. On était là à la présentation. Et je pense que plus de la moitié de Londres doit se promener avec une seringue prête à planter dans la gorge de quelqu’un. C’est pas ça le problème.» Mais du coup, c’était quoi le problème ? Est-ce qu'il ne dramatisait pas un peu ? «Pourquoi c’est pas planqué au fond d’un sac, ou d’un tiroir ? Pourquoi c'est là, à portée de main ? Comme si tu comptais t’en servir ? J’aurais vu un gode, ou des menottes, sur ta table de chevet je me serais dit “Ah c’est cool, ma meilleure pote profite de la vie, elle sait s’éclater”. Mais ça. C’est comme avoir un révolver, ou un couteau au bord du lit. Et ouais, ça m’inquiète.»

En disant ses mots, la colère tomba d’un seul coup. Comme si l’esprit et le cœur de Raphaël n’attendaient qu’une chose : qu’il se l’avoue à lui-même. Sans le vouloir, il avait caché son inquiétude derrière la colère. Parce que la colère était une émotion plus forte, plus facile à laisser sortir que l’inquiétude.

«Ça m’inquiète de savoir que tu gardes ça à portée de main pour dormir.» Il eut un rire nerveux. «À un moment, je t’ai imaginé coucher avec un gars.» Il fit une pause. «Euh… Ouais c’est chelou dit comme ça. Non j’ai pas l'habitude de t’imaginer coucher avec des gens. Euh… Je veux dire… Pas que je trouve que tu sois un laideron. T’es quelqu’un de tout à fait désirable… Euh…» C’était de plus en plus chelou ces explications. «BREF ! Ce que je veux dire, c’est que j’ai pensé que t’avais rencontré un gars, un sorcier que t’avais amené ici et qu’il t’avait fait tellement peur que tu avais préféré avoir ça près du lit, au cas où.»

Mais en disant ça, Raph savait que c’était idiot. Jamais Leah n’aurait pris le risque d’amener quelqu’un de dangereux. Surtout que… Personne ne pouvait la berner. Elle aurait été capable de comprendre les véritables intentions d’une personne mal intentionnée avant même que cette personne ne projette un mauvais coup.

Elle avoua que cette histoire de seringue n’était pas quelque chose de grave. Elle se décala doucement et tapota sur le banc du piano pour l’inviter à s’asseoir. Il fut tenté de refuser, mais il se doutait qu’elle allait s’ouvrir à lui.

«Tu veux m’apprendre à jouer un truc c’est ça ?» Il s’installa à côté d’elle. «Oh non… Un legging, vraiment ? Oublie ce que j’ai dit sur le fait que tu étais désirable. Clairement pas avec ça.»


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Jeu 19 Jan - 17:42

"Dans la boue jusqu'au cou, on flottera jusqu'au bout"
Raphaël & Leah
Juillet 2021

Pourquoi est-ce que son ami semblait si en colère ? Pourquoi cela semblait être dirigé contre elle ? Tant de questions et les paroles du français ne l’aidait pas tellement à comprendre ce qui se passait. Il avait donc été dans sa chambre, chose qui pour le coup de fâcha pas réellement la jeune femme, elle s’en amusait plutôt et si elle ne comprenait pas pourquoi il parlait d’autre doses planqués, de menottes ou de balise… Fronçant les sourcils en se demandant pourquoi elle aurait tout ça dans sa chambre, même si… Pour des menottes on pouvait toujours trouver une explication quant aux autres doses… Cela lui rappelait ce qu’elle avait eu en tête en posant justement cette seringue sur la table de chevet dans sa chambre. Mais elle garda son calme et puisqu’elle avait décidé de répondre par la plaisanterie, elle continuait sur la même voie. « Oh tu serais surpris de tout ce qu'on peut trouver dans la chambre d'une femme ! » Cependant elle s’arrêtait après avoir demandé s’il avait également fouillé la chambre de Jonas, elle sentait bien que quelque chose n’allait pas et quelle amie serait-elle si elle ne le prenait même pas au sérieux. Elle ne voulait pas le mettre encore plus en colère, elle voulait comprendre ce qui se passait dans sa tête pour en arriver là. Leah commençait d’ailleurs à avoir un peu d’explication sur ce qui s’était passé pour qu’il en arrive à aller dans sa chambre, en réfléchissant oui, il n’y avait rien de bizarre à tout cela, en revanche pourquoi voir la seringue sur ma table de chevet le mettait dans cet état ? Il savait qu’elle en avait une, ils en avaient tous eu une. Mais elle n’a pas la suite, voilà qu’il s’en va la recherche de Gaïa, quoi ce n’était plus si grave finalement ? La chienne ne tarda pas à répondre à son nom avec la peur de se faire gronder et la Raphaël annonça un fait dont Leah était déjà au courant, mais là elle en avait la confirmation, il était bel et bien en colère contre elle.

« Mais qu’ai-je donc fait enfin ? » Demandait-elle sans comprendre d’où venait cette colère qui semblait totalement injustifié. Si encore Leah était du genre à faire des coups fourrés dans le dos, mais absolument pas, elle était une amie des plus dévouée. Voilà qu’il lui demandait ce que cela fichait sur sa table de chevet, elle était bien tentée de lui répondre qu’elle faisait bien ce qu’elle voulait de ses affaires et que cette seringue soit au fond d’un sac ou sur sa table de chevet ne changeait strictement rien. Il ne pouvait quand même pas savoir le genre d’idée qui lui était passé par la tête quand même, elle n’en avait pas parlé. Ni à lui, ni à Jonas pour le coup, c’était entre elle et cette seringue. Alors d’une manière totalement extérieure à tout cela, Leah ne comprenait pas pourquoi Raphaël pouvait être autant en colère. « Mais alors il est où le problème Raph ? » Demandait-elle en prenant totalement le contrepied. Oui il était en colère, oui elle ressentait cette dernière, mais elle se rattachait à son calme et c’était avec ce dernier qu’elle répondait, ne voulant pas ajouter de l’huile sur le feu déjà bouillonnant. Alors qu’il explique comment il voit les choses, Leah reste interdites quelques secondes. Alors il avait deviné ? Il savait pourquoi est-ce qu’elle gardait ça près d’elle ? Il savait la tentation que ça représentait pour elle ? Et il s’en inquiétait ? C’était d’ailleurs pour cela que la colère de Raphaël ne l’avait pas emportée elle. Ce n’était pas de la colère, mais de l’inquiétude ! Et elle en prenait conscience en même temps que lui apparemment. Alors qu’elle panique, qu’elle se demande ce qu’elle va bien pouvoir dire, c’est lui finalement qui reprend la parole, expliquant alors les scénarios qui avaient pu lui passer par la tête. Et qu’elle puisse vouloir utiliser le sérum pour elle, ne semblait pas en faire partie. Elle se détendit un peu, tandis que son ami s’emmêlait un peu dans ses explications. Se doutant bien que Raphaël ne l’imaginait pas coucher avec des gars pour son propre plaisir, elle ne le coupait pas et attendait la suite. L’ombre d’un sourire passa sur sa lèvre lorsqu’il admit qu’elle était désirable, si elle n’était pas inquiète de ce qu’il allait lui dire, certainement qu’elle en aurait profité pour lui sortir une raillerie, l’occasion était beaucoup trop belle ! Mais voilà qu’elle sait enfin le fin mot de l’histoire, ce que son ami c’était imaginé en voyant simplement cette seringue sur sa table de chevet et ce qu’on pouvait dire c’est qu’il lui prêtait une histoire bien plus incroyable que ce n’était le cas en réalité… Enfin incroyablement flippante bien entendu.

« Tu ne crois pas que si un sorcier avait mis les pieds ici vous seriez au courant ? » Demandait-elle sans aucune plaisanterie dans la voix cette fois. Alors qu’elle se demande si ce n’est pas le moment de se confier sur ce qui lui traversait réellement l’esprit, elle commença d’abord par essayer de rassurer son ami en lui disant que ce n’était pas quelque chose de grave, d’ailleurs peu importe les idées qui lui était passé par la tête, elle n’était pas passé à l’acte. Alors qu’elle lui fait une petite place sur le banc du piano, invitant son ami à s’asseoir à côté d’elle, voilà qu’il semblait avoir récupérer son humour habituel. Elle leva les yeux au ciel. « Ce n’est peut-être pas sexy, mais c’est confortable et pis comme ta tu es rassuré sur le fait qu’aucun sorcier malintentionné ne voudra de moi dans cette tenue. » Lâchait-elle avec amusement, avant de reprendre son sérieux parce que sinon elle n’allait jamais avoir le courage d’ajouter la suite. Après un soupire, elle chercha par où commencer, se disant qu’il n’allait peut-être pas comprendre pourquoi elle voudrait s’injecter elle-même le produit de la seringue, si elle n’explique pas tout d’abord pourquoi ce genre de pensée lui ai passé par la tête. « Tu te souviens cette mission avec Jonas et un autre sorcier qui avait perdu ses pouvoirs à cause d’une balise près de chez lui ? » Cela remontait à plusieurs mois à présent, mais forcément avec Jonas nous en avions parlé à notre ami. « J’ai reçu l’une de ces doses dans le bras. » Dit-elle alors en désignant la seringue qu’il tenait toujours dans sa main. « Et quelques secondes après je me suis retrouvée couper de tout. » Elle marquait une pause avant de reprendre un peu plus en détail. « Je ne ressentais plus rien, plus aucune émotion et c’était… Terrifiant. J’avais l’impression d’être mise à nue, je n’avais plus tout le poids habituel de toutes ces émotions qui tourbillonnent autour de moi. » Elle se rappelait ce moment comme si c’était hier, chaque sensation et elle était à la fois curieuse de la connaitre à nouveau et en même temps, cela lui faisait peur.

« Mais c’était aussi… Apaisant. J’étais seule avec moi-même et quelque part, n’était-ce pas ce dont j’avais toujours imaginé être ? Quelqu’un de normal ? » Elle avait toujours été entre deux mondes… Pas assez sorcière pour en être une, mais pas assez moldu non plus. « De plus les gens en générale n’aiment pas forcément se retrouver avec quelqu’un qui sait ce que l’autre ressent à chaque instant, c’est intrusif. » Elles étaient rares, quasiment inexistantes, les personnes qui se disait chouette, une personne qui sait ce que je ressens à chaque seconde ou je suis près d’elle. il fallait bien l’avouer et est-ce que cela ne serait pas rendre service si elle n’avait plus accès à cette part de chacun ? C’était ce genre de question qui tourbillonnait dans sa tête. « Alors je… Je me suis demander si ce n’était pas la réponse à mes questions. Si cela ne me permettrait pas d’être moi-même et en plus, chacun de vous récupèrerait son intimité. » S’il avait le choix ? Ne préférait-il pas que Leah ne sache pas ce qu’il ressente là en cet instant même ? Bien sûr, elle savait qu’il l’acceptait avec cela, sinon il ne serait pas son ami, mais s’il y avait une solution ? S’il avait le choix ? Que choisirait-il ? « Mais… Cette fois-là, je me suis sentie, tout sauf moi-même… C’est comme si… Finalement l’empathie fait partie de moi depuis tellement longtemps que je ne peux pas exister sans ça ou en tout cas, pas être entièrement moi. » Au final, est-ce que cela n’a pas aider Leah à accepter encore plus cette part d’elle-même ? A comprendre que c’est ainsi qu’elle doit-être ?

« Alors cette seringue est là, sur ma table de chevet, mais… Je ne suis pas certaine de m’en servir un jour. » Admettait-elle. Elle n’ajouta plus rien d’autre, laissant le temps à son ami d’assimiler tout ce qu’elle venait de dire. Finalement, trouverait-il que ce n’était pas une si mauvaise idée que cela ? Avait-elle réussi à au moins le rassurer sur le pourquoi cette seringue n’était pas au fond du sac qu’on nous avait donné lors de la fameuse présentation du Blood Circle ?









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ÇA VA TOUJOURS POUR NOUS
«Chleuasme toi-même»


Raph n’était pas d’humeur à rire. Il refusait de prendre les piques d’humour de Leah, ainsi que les perches qu’elle lui tendait. Pourtant, le français n’était pas le dernier à vouloir plaisanter, en temps normal, mais là il n’était pas dans son état habituel. Pire encore, les remarques de son amie ne faisaient qu’accroître son mal-être. Comment pouvait-elle plaisanter en le voyant dans cet état ?  Ne voyait-elle pas que ce n’était pas le moment ? En expliquant la situation à Leah, il réalisa qu’il n’avait plus du tout prêté attention à la chienne, et qu’il ignorait totalement où elle était et qu’il risquait de l’avoir à nouveau enfermée dans la chambre de la jeune femme. Lorsqu’il appela Gaïa, cette dernière pointa timidement sa truffe, de peur d’être grondée et le jeune homme s’empressa de rassurer le pauvre animal. Il n’était pas en colère contre elle.

Leah eut le toupet de demander ce qu’elle avait fait. Et de rester calme, en plus de cela. Comme si ça n’avait rien de choquant d’avoir une seringue sur sa table de chevet. Comme si c’était normal que ce poison, cette arme virale, soit à portée de main au moment de se coucher. Le problème, ce n’était pas d’avoir ce truc dans sa chambre. Raphaël et Jonas avait également une dose en leur possession, eux aussi ils avaient eu le petit kit du parfait collabo offert par le Blood Circle. Mais du coup, où était le problème ? Le problème c’est qu’il ne comprenait pas pourquoi ce n’était pas caché, au fond d’un sac, d’un tiroir. Pourquoi c’était là, à portée de main ? Ce n’était pas le hasard qui avait posé l’objet sur cette table de chevet, c’était forcément les petites mains de son amie qui avait sorti l’injecteur de sérum de son son emballage, et qui l’avait posé là. Pourquoi ?

La colère du jeune homme tomba aussi vite qu’elle était venue. Il s’expima ensuite plus calmement, expliquant que ça l’inquiétait d’imaginer qu’elle ait pu se retrouver dans une situation où elle aurait pu l’utiliser. Il cafouillait un peu dans ses explications mais cela eut au moins l’effet de faire sourire la jeune femme. Elle finit par lui faire remarquer, très sérieusement, que si elle avait invité un sorcier, les deux garçons auraient été au courant. Raph se contenta de hausser les épaules.

«T’as bien le droit d’inviter qui tu veux, même un illustre inconnu, et les sorciers restent des gens comme nous. Regarde Thalia, c’est une sorcière qu’on ne connaissait pas avant que Jonas ne nous la présente.» Encore une fois, ce n’était pas ça le problème. Les sorciers amis de la coloc étaient les bienvenus dans la maison, à condition de réussir le test du Chien. Ce qui était inquiétant c’était ce qui aurait pu pousser Leah à être sur ses gardes, mais Raph comprit rapidement qu’il faisait fausse route. «En revanche, je dois vraiment être ton pire ami pour pouvoir imaginer une seule seconde que tu puisses inviter quelqu’un de dangereux ici. Je sais que tu ne prendrais jamais ce risque, et qu’on ne te berne pas si facilement.»

Mais du coup, pourquoi c’était là bordel ? Leah lui avoua que ce n’était pas aussi grave que ça en avait l’air et l’invita à s’asseoir à côté d’elle, près du piano. Le français critiqua ouvertement la tenue de son amie qui rétorqua que au moins, habillée comme ça, ça ferait l’effet d’un répulsif sur des méchants sorciers.

«Oui… Ou alors au contraire, ça réveillerait le doux instinct meurtrier qu’on aime tant chez certains.»

Son amie commença donc ses explications, elle demanda à Raph s’il se rappelait de la mission que Jonas et elle avait fait avec un sorcier.

«Oui, ça me dit quelque chose. J’ai aussi entendu dire aux ambassadeurs que vous aviez rien ramené la première fois, enfin, rien d’utile, le truc était inexploitable.»

Apparemment la première fois, elle avait reçu une dose dans son bras. Il l’interrogea du regard, ne comprenant pas où elle voulait en venir, jusqu’à ce qu’elle dise qu’elle soit coupée de tout.

«Comment ça coupée de tout ? T’étais défoncée ? T’as fait un bad trip, genre soleil noir, éléphant rose et autres halus ? »

Non, rien de tout ça. Coupée de tout, ça voulait dire privée de son Don. Elle ne ressentait plus les émotions des autres, c’était terrifiant pour elle car c’était la première fois qu’elle ne savait pas ce que ressentait les autres. Mais quelque part ça avait ce côté apaisant pour elle, le fait de justement se retrouver seule, livrée à ses propres émotions sans que celles des autres n’envahissent son propre espace émotionnel. Elle était devenue quelqu’un de normal. À ces mots, Raph eut un pic de colère, et il tapa sur le piano comme si c’était une table. Réalisant sa stupidité, il se confondit aussitôt en excuses. Il se colla à elle, malgré l’immonde pantalon qu’elle portait et lui caressa doucement le dos.

«Pardon, je voulais pas faire ça. Mais ne redis jamais que t’es pas normale. Ni devant moi, ni devant personne. Sauf si bien sûr c’est un chleuasme dans l’unique but de me faire dire l’inverse ! Là Okay ! J'avoue que c’est pas tout le monde qui peut faire ce que tu peux faire. Mais ça ne change rien au fait que tu manges, tu bois, tu chies, tu dors comme tout le monde. Tu respires, et tu pleures comme tout le monde. Comme tout le monde, tu peux aimer, et dieu sait que t’as un grand cœur. Et pourtant, ça doit pas être facile d’aimer les gens, d’aimer la vie quand on sait ce que les gens ressentent. Mais en aucun cas, ce maudit don ne fait de toi quelqu’un d'anormal. Ça veut juste dire que tu encaisses deux fois plus que les autres. Ça fait pas de toi un animal de foire.»

Le jeune homme posa la seringue sur le piano tout en écoutant la suite des explications. Il comprenait les souffrances de son amie, le dilemme qui la tiraillait chaque soir. Cette envie, ce besoin de peut-être se couper du monde. De ne pas être envahie par les émotions de n’importe qui et d’être seulement livrée à ses propres sentiments. Et le fait aussi que, al contrario, ce Don faisait partie d’Elle. C’était ça qui la caractérisait, que sans ça, elle n’était pas Elle. Raph hocha négativement la tête.

«Tu es toi. En même temps, ça serait chelou que tu sois quelqu’un d’autre. Avec ou sans ton Don, tu resteras toujours Leah. C’est pas ça qui te définit, même si ça a probablement énormément aidé à construire la personne que tu es aujourd’hui. Que tu gardes ton empathie, ou que tu t’en sépares, faut pas que tu le fasses pour les mauvaises raisons. Faut que ça soit pour toi, et pas pour les autres et sûrement pas pour devenir “normale”. Parce que même sans ton don, tu resteras quand même quelqu’un d’extraordinaire, désolé. Sauf pour tes goûts vestimentaires. Là j'avoue y’a pas à dire, tu as réussi à faire d’un habit prodigieusement normal, quelque chose de prodigieusement monstrueux.»

Raph fit une pause avant de demander.

«Et l’affreux Jojo, il est au courant de tes doutes ?»

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"Dans la boue jusqu'au cou, on flottera jusqu'au bout"
Raphaël & Leah
Juillet 2021

Elle savait qu’elle n’avait pas de compte à rendre, mais si elle avait invité qui que ce soit ici, ses deux amis l’auraient vue, elle leur aurait présenté et si ça avait été un sorcier et bien elle leur aurait dit. Pas parce qu’elle leur devait une explication, mais simplement parce que ça aurait été compliqué de faire comme si de rien était.

« Oui, mais tu as tout dit, il nous l’a présenté, je ne me vois pas invité quelqu’un ici et que cela passe totalement inaperçu. » Expliquait-elle alors à son ami. Aucune chance que ses deux meilleurs amis ferment les yeux, il y en aurait forcément un des deux qui lui ferait une remarque et sans doute qu’elle parierait un peu plus sur Jonas. Dans tous les cas, Leah avait l’habitude de ne pas vivre seule, elle avait quitté la demeure familiale pour vivre avec ces deux meilleurs amis, il y avait des habitudes qu’elle avait gardées et donc ne pas faire rentrer quelqu’un en douce à la maison en faisait partie. Alors que le français reprenait la parole, Leah fronçait un instant ses sourcils. « C’est donc ça qui t’inquiétait ? Que je ramène quelqu’un de dangereux ici ? » Ses prunelles devenaient de plus en plus ronde. « Il faudrait que je fréquente quelqu’un de dangereux pour commencer… » Et même ça, pour Leah, cela paraissait improbable. Alors qu’elle invitait son ami à s’assoir pour se confier, voilà qu’il se mettait à critiquer sa tenue. En d’autres circonstance elle l’aurait probablement poussée de ce fameux banc pour le punir de s’être moqué. A la place elle prenait la perche, tout était bon pour détendre cette atmosphère qui s’était tant tendu ces dernières minutes. Leah leva de nouveau les yeux au ciel à la seconde remarque de son ami.

« Abuse pas non plus, ce n’est qu’un legging… » Il y avait quand même meilleure raison pour… Y avait-il seulement une seule bonne raison de prendre la vie de quelqu’un ? Non ça Leah n’en était pas certaine du tout. Revenant à la discussion principale, Leah remettait les choses dans leur contexte en parlant de la fameuse mission à laquelle elle avait participé avec Jonas et Hunter. A la réponse de Raphaël, elle hocha la tête pour confirmer qu’il s’agissait bien de cette fois-là. Ensuite, elle entra dans le vif du sujet en parlant de cette fameuse dose qu’elle avait reçu dans le bras. Est-ce que c’était cela être défoncée ? Leah réfléchissait un instant, en tout cas non, cela ne l’avait pas fait hallucinée, ça c’était certain. Alors que Leah expliquait ce qu’elle avait ressenti, comment est-ce qu’elle avait vécu cette expérience, voilà qu’une nouvelle vague de colère déferla en elle et elle sursauta lorsque son ami frappa le piano. Elle fronça les sourcils, prête à s’énerver à son tour, qu’il s’énerve sans raison pourquoi pas, mais par contre non il n’avait pas à s’en prendre à ses affaires et encore moins son instrument. Cela ne dura qu’une fraction de seconde puisque Raphaël changea aussitôt d’attitude, de quoi perdre totalement la jeune femme qui ne savait plus sur quel pied danser. Il s’excusa et à vrai dire il était déjà pardonné, mais elle voulait comprendre ce qui se passait. Sans besoin d’exprimer quoique ce soit, l’explication arrivait. Une bouffée de bienveillance, de reconnaissance et même d’amour s’élança alors en elle en comprenant ce qui l’avait mis en colère. Non elle n’avait pas dit cela dans le but d’être réconfortée, elle le pensait sincèrement. Mais elle savait aussi que ses proches ne la voyaient pas différemment et c’est pourquoi ils comptaient tant pour elle. Et Pourquoi cette colocation avait été possible. Parce qu’aucun des deux n’était gêné par elle. Par son don. Touchée par ses mots, un sourire venait étirer ses lèvres avant qu’elle ne vienne déposer un baiser sur la joue de son ami.

« Merci. » Dit-elle simplement. « Pourtant ce don fait que je n’ai ma place nulle part. Pas assez sorcière pour être parmi eux, pas assez humaine pour être totalement moldu… » Elle soupire un instant. « Mais cette maison, avec vous deux, c’est l’endroit où je me sens le mieux. » Il y avait la demeure familiale évidemment mais… Il s’était passé tant de chose dans cette maison… Elle n’avait pas su empêcher ses propres frères de la juger lors de la mort de Charlie. C’était la maison de son enfance, là où elle avait vécu la majeure partie de sa vie, là où sa mère vivait encore, bien sûr qu’elle comptait, bien sûr que Leah se sentirait toujours chez elle là-bas. Mais c’était différent d’ici. Ici, c’était la première fois qu’elle pouvait être elle-même en dehors de sa maison justement, en dehors d’un membre de sa famille, quand bien même elle considérait ses deux meilleurs amis comme sa famille. « Ici j’ai une place. » Ajoutait-elle dans un murmure même si cela restait parfaitement audible. « Et merci de me comprendre autant. » Il ne ressentait peut-être pas les émotions et pourtant cela ne l’empêchait pas de l’avoir totalement cernée. Elle expliquait alors ses doutes, le fait qu’elle se demandait si prendre cette dose ne serait pas la solution pour elle, mais elle n’avait pas réussi à s’en convaincre totalement. Perdue, elle avait laissé cette seringue sur sa table de nuit, comme une tentation, jusqu’au jour où elle franchirait le pas, ou peut-être que non…

Elle aurait aimée être aussi certaine que son ami à propos du fait que même avec son don elle resterait elle. Comment pouvait-il être certain qu’elle ne s’était pas forgée de cette façon grâce à lui ou à cause de lui, tout dépendait du point de vue. Comment pouvait-il être sûr que si elle s’en séparait, elle resterait elle ? Bien sûr, elle ne deviendrait pas quelqu’un d’autre d’un claquement de doigt, ce n’est pas ce qu’elle voulait dire, mais si… Elle le perdait totalement et que jusqu’à la fin de sa vie elle vivait avec cette sensation d’avoir été amputé d’un membre ? Elle ne put s’empêcher de rire lorsqu’il parla de nouveau de son legging, son ami avait le don de faire de l’humour dans n’importe quelle situation. « Ça va, j’ai compris ce legging finira ses jours à la décharge tu es content ? » Lâchait-elle amusée, n’oubliant pas les paroles réconfortantes de son ami et ses compliments qui lui réchauffait le cœur. A la question du français, elle secoua négativement la tête.

« Non j’en avais encore parlé à personne. » Il était rare que Jonas ne soit pas au courant de quelque chose la concernant, mais cette histoire, elle n’avait pas encore été prête à la partager avant aujourd’hui et si Raphaël n’était pas venu la confronter, qui sait combien de temps elle aurait encore gardé le silence. « Fais-moi une faveur s’il te plait. » Reprenait-elle après un instant de silence. « La prochaine fois demande avant de te mettre tout de suite en colère. » Ajoutait-elle avait un léger sourire en coin sur le visage.









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Mar 19 Sep - 13:13
Dans la boue jusqu'au cou, on flottera jusqu'au bout
«La vie est une pute»


Évidemment que Leah leur aurait dit si elle amenait quelqu’un à la maison. Et puis, Raph dort à la coloc tous les soirs quand il n’est pas rentré chez ses parents. Comme elle le disait, ça ne serait pas passé inaperçu. Mais c’était la seule explication qu’il avait trouvée pour justifier la présence de cette seringue juste à côté du lit.

«Non. Encore une fois, on ne te berne pas si facilement. Il y a plus de chance que ce soit moi ou Jonas fassions cette erreur, que toi.» Raph soupira. «Je sais pas… J’ai vu ce truc dans ta chambre, j’ai… J’ai pas trop réfléchi sur le coup, ça m’a fait vriller. On se bat pour l’égalité entre sorcier et moldus, et je tombe sur ça, tranquillement posé sur ta table de chevet, prêt à être utilisé. C’est toi, c’est ta chambre. Pas une personne de la fac, ou plutôt du taf, maintenant, qui m’invite chez elle. Je comprends juste pas. Et je déteste ne pas comprendre.»

Leah l’invita à s’asseoir à côté d’elle. Effectivement, c’était pas avec ce genre de futal qu’elle risquait de ramener quelqu’un à la maison.

«T’sais. On est en 2021, on risque à tout moment de se prendre une balle dans la tête pour avoir dit Abracadabra en masquant légèrement son pouce. On n’est plus à l’abri de rien.»

Ils finirent par parler autre chose que de la tenue de la jeune femme. Elle demanda à Raph s’il se rappelait que Jonas et elle étaient partis en mission avec un sorcier, pour récupérer une balise anti-magie. Le français acquiesça. Ils n’avaient rien ramené d’exploitable lors de cette mission, bien qu’ils aient eu au moins le mérite d’avoir neutralisé une balise. Ce jour là, elle aurait reçu une dose de sérum dans le bras, ce qui lui avait valu de la couper de tout. Elle s'était retrouvée seule, avec ses émotions à elle, sans pouvoir ressentir celle des autres. C’était quelque chose qui l’avait terrifiée, car c’était la première fois qu’elle ressentait ça. Terrifiant, mais à la fois apaisant, car elle se sentait enfin comme tout le monde.

Ces derniers aveux eurent le mérite de faire revenir la colère du jeune homme. Elle n’avait pas le droit de dire qu’elle n’était pas “Normale”. Qu’elle veuille se couper de ce Don pour des raisons de tranquillité, il pouvait le comprendre, l’accepter. Difficilement, mais il le ferait. Mais jamais Ô grand jamais il ne tolérerait qu’elle se débarrasse de son empathie dans l’unique but d’être comme tout le monde. Leah jugeait que son Don était une plaie. Une plaie qui l’empêchait d’avoir sa place en ce monde. Trop moldue pour être sorcière. Pas assez moldue pour être une moldue. Un élan de tristesse envahit Raphaël. Il se rapprocha un peu plus de son amie et lui caressa tendrement le dos pour la rassurer.

«Je suis encore jeune. J’ai pas une grosse expérience de la vie. Et je n’ai pas de Don spécifique. Mais si y’a un truc que j’ai bien compris. C’est que la vie est une Pute.» Il cracha cette dernière phrase. «On passe sa vie à essayer de se faire une place, à se faire accepter des autres, et surtout… S’accepter soi-même. Il y a des élus pour qui tout réussi. Ils ont pas à lutter pour survivre, et on les accepte facilement. Mais ces gens-là ne sont pas si nombreux que ça. On a, ou on aura, tous des périodes de doutes. Des périodes où on se sentira exclus de la communauté. Que ça soit pour cause de religion, de couleur de peau, de genre, d’orientation sexuelle, de classe sociale, de santé, de… Des raisons pour ne pas se sentir à sa place, y’en a des centaines, des milliers. On se bat. On se débat. On lutte durement pour se faire accepter, et le plus souvent pour s’accepter soi-même. On a tellement peur du jugement des autres qu’on se juge encore plus fort soi-même.» Il fit une pause, avant de conclure en haussant les épaules. «Et au final… On crève. Tu devrais pas perdre ton temps à essayer de te faire accepter par des connards qui ne sont même pas capables d’essayer de comprendre qui tu es. Tu m’as Jonas, tu m’as moi. Et tu as sûrement d’autres gens que je ne connais pas, ou peu. Sans pour autant dire qu’on est des millards sur terre, bien que ça soit vrai. On est avant tout pas loin de 10 millions d’habitants à Londres. Je pense que dans le lot, ça doit pas manquer des gens qui se fichent de ton don et qui sont prêts à t’aimer comme tu es. Personne n’est vraiment bien dans sa peau, tout le monde tente de cacher ses démons, tant bien que mal, t’es bien placée pour le savoir. Bref, la vie est une Pute.»

Il conclut par une énième blague sur le leggings de Leah qui lui arracha un rire. Elle promit qu’il finira ses jours à la décharge. Raph poussa un long soupir de désespoir.

«en temps normal, j’aurais répondu “Non, brûle-le”. Mais si tu cèdes à le brûler, ou le jeter, juste pour moi… C’est que ça valait vraiment le coup que j’ouvre ma gueule pendant 5 minutes pour parler dans le vent.»

Raph commença à se lever en souriant, pour montrer qu’il n’était pas vexé.

«En regardant bien. Il est pas si pire ton truc. Ça met en valeur tes cuisses.»

Et probablement ses fesses, bien qu’il ne soit pas en position de juger et que jamais il n’oserait faire de commentaires là dessus.

Avant de finir de se lever, il demanda si Jonas était au courant des doutes de son amie. Cette dernière répondit que non, elle n’en avait parlé à personne.

«Et ouais. J’suis l’élu. Y’a que moi. Hé hé.» Il tenta tant bien que mal de faire un sourire à la Colgate. «Blague à part, t’es pas seule. Même si t’as que ta famille, Jonas et moi. On est là.»

Il commença à s’éloigner lorsque Leah lui demanda de lui faire une faveur. La prochaine fois, il devrait venir lui parler directement avant de se mettre en colère.

«Ah ça… Je ne peux rien te promettre. D’ailleurs puisqu’on parle de demander des choses… Elle est où la laisse du clébard ? »


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Raphaël & Leah
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Si pour Leah fréquenter quelqu’un de dangereux lui paraissait improbable, les paroles de son ami lui rappelaient qu’elle était loin d’être infaillible. Charlie n’avait peut-être jamais montré le moindre signe de dangerosité et sans doute qu’elle ne l’aurait jamais cru capable de faire du mal à une mouche. Mais la vérité était toute autre. Il s’était révélé être un membre du Blood Circle. Ces gens qui seraient capable d’anéantir sa propre famille s’ils savaient… Alors est-ce que Raphaël avait raison en disant qu’on ne la berne pas si facilement ? Leah n’en était pas certaine tout à coup. Et plus le français parlait et plus Leah se demandait ce qui se serait passé si Charlie était encore en vie. En tout cas, elle commençait à comprendre un peu mieux les raisons de cette colère si soudaine. Elle pose finalement une main réconfortante sur l’épaule de son ami, ne sachant pas réellement quoi dire. Après tout, qui n’était pas sous tension avec tout ce qui se passaient autour d’eux ? Leah ne pouvait se montrer que compréhensive. Il lui arracha tout de même un sourire tandis qu’il en venait à critiquer son leggins, à croire qu’elle ne pouvait plus porter ce qu’elle voulait dans cette maison. La conversation dérive, Leah se confie à propos de ce qu’elle avait ressenti la fois où elle s’était prise une dose de ce sérum anti-magie, expliquant alors au passage pourquoi cette fameuse seringue se trouvait sur sa table de nuit. La colère du français se réveilla de nouveau aux paroles de la jeune serveuse. Ses mots à lui venait mettre du baume au cœur de la jeune femme. Ils la touchaient réellement et si elle devait avoir une place sur cette terre, c’était ici, dans cette maison, avec ces deux meilleurs amis. Après la musique, c’était l’une des meilleures décisions de sa vie que de s’installer avec eux. Elle le remercia de la comprendre autant. Il la fit sourire en disant qu’il était encore jeune, elle n’était pas beaucoup plus vieille que lui pour le coup. Ses mots n’étaient pas dénués de sens et Leah en avait bien conscience.

« Te voilà philosophe maintenant ? » Répondait-elle après le long monologue de son ami. Elle plaisantait, mais en réalité ses mots la touchaient. « Merci. Evidemment, je le sais tout ça, mais ça n’empêche pas le doute de s’insinuer parfois. » Finissait-elle par dire dans un soupir. « Alors, merci de me le rappeler. » Heureusement qu’elle les avait, lui et Jonas, autour d’elle. Et alors que son Leggin eu encore le droit à une remarque, elle céda en annonçant qu’il allait finir dans une décharge, la réponse de Raphaël, la fit sourire. Elle se contenta de secouer la tête pour ton toute réponse, d’un air amusé. Alors qu’il se relevait et repris la parole, Leah plissa un instant le regard, regardant son ami d’un air suspicieux. « Fais-gaffe, si tu continues de regarder bien, c’est ma main dans ta figure que tu finiras par très bien voir. » Annonçait-elle fièrement le sourire aux lèvres, même si elle ne faisait que le taquiner. Alors qu’il lui demande si Jonas est au courant de ce qu’elle venait de lui confier, Leah lui confirma que non, pas qu’elle souhaite le lui cacher, juste qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de lui en parler. La réaction du français l’amusa mais elle leva tout de même les yeux au ciel avant de lui offrir un regard reconnaissant alors qu’il lui rappelait qu’ils étaient là, ainsi que sa famille, pour elle. Elle le remercia une nouvelle fois tandis qu’il commençait à s’éloigner, mais avant qu’il ne s’en aille, elle voulait qu’il lui fasse une promesse, promesse qu’il refusait de faire d’ailleurs. En revanche, il en profitait pour lui demander où était la laisse de Gaïa. Leah haussa des épaules.

« La dernière fois que je l’ai vue elle était à sa place. » Répondait-elle alors simplement. Alors qu’il commençait à reprendre le chemin de la sortie pour certainement aller chercher sa laisse, Leah repris la parole. « Raph’ ? » Son ami s’arrêtait sur le pas de la porte, semblant attendre de savoir ce que voulait la musicienne. « Tu sais à propos de cette histoire de jugement… » Commençait-elle. « Tu as un peu de temps devant toi ou cette histoire de laisse est vraiment importante ? » Pour appuyer ses paroles, elle refit le signe au français de venir s’asseoir à côté d’elle, signe qu’elle n’avait pas fini de parler. Elle se rendait compte qu’il y avait un pan de sa vie qu’il ignorait et vue qu’ils étaient dans le moment confidence, elle était prête à se confier à propos de Charlie. Après tout, il valait mieux qu’il apprenne de sa bouche à elle, qu’elle avait été fiancée à un membre du BC, plutôt que ça ne tombe sur le tapis un jour et se pose certainement encore plus de question au propos de sa soit disant amie n’est-ce pas ?








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