Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
L’année scolaire était bien entamée à présent et Solveig, à l’arrivée de la fin du premier trimestre, pouvait déjà faire un état des lieux de sa progression scolaire, mais aussi personnelle. Le cursus en Droit Magique était parfait pour elle et elle ne regrettait pas un seul instant d’avoir choisi cette voie qui, elle le savait, allait la conduire à quelque chose de plus grand. À plus de pouvoir. La Suédoise avait hâte que les choses se passent selon ses ambitions, même si elle avait parfaitement conscience que cela pouvait ne pas être le cas. La situation de plus en plus tendue avec les moldus rendait toute visualisation d’un futur positif erronée mais la sorcière ne s’en faisait pas. En cas de réel conflit, elle savait déjà pour qui elle voulait se battre et dans quel but. Elle était prête. Enfin, presque. Il lui manquait encore quelques capacités et si la jeune femme savait aussi bien se défendre avec une baguette que sans, elle avait besoin de renforcer son esprit et bloquer les intrusions extérieures. Pour cela, elle avait fait appel début septembre à Euron Carrow, un grand nom dans la communauté Mangemort et un professeur qui avait su se faire remarquer à l’université de Poudlard et ce, pour plusieurs raisons. Solveig voyait avant tous ses capacités professionnelles mais beaucoup d’autres élèves s’arrêtaient à sa plastique impeccable et, surtout, attractive malgré son caractère semblant froid et distant. La Suédoise elle-même était parfois forcée d’admettre qu’il était bel homme, sans que ceci n’eut aucun impact sur l’estime qu’elle portait au Mangemort. Elle ne le voyait pas comme une possible conquête, mais comme un tremplin vers une Solveig 2.0. Plus efficace, plus solide et surtout, plus apte à se protéger des autres. Voilà à quoi servaient leurs quelques réunions passées : Euron était son mentor et avait la lourde charge de lui apprendre l’art de l’occlumancie, une tâche loin d’être aisée même lorsque l’on est un sorcier aussi puissant que lui. Jusqu’à présent, ils n’étaient parvenus à se voir que quelques rares fois, n’ayant pas pu entrer dans le vif du sujet très souvent. Il avait eu accès à certains de ses souvenirs, mais rien qui puisse la mettre mal à l’aise, ceux-ci se contentant de mettre en scène son quotidien. Rien de très palpitant pour un sorcier comme le Carrow, se disait-elle. Après tout, Solveig avait un emploi du temps tout ce qu’il y avait de plus banal, entre ses cours et les quelques événements mondains auxquels elle faisait des apparitions brèves et, surtout, glaciales. Euron n’avait d’ailleurs même pas besoin de voir ces souvenirs pour savoir qu’elle se trouvait à ces soirées-là, car il y était tout aussi souvent qu’elle et dans le même état d’esprit. Cependant, il lui avait fait savoir qu’à leur prochain rendez-vous – celui vers lequel elle se dirigeait présentement – les choses allaient se corser. Il ne lui avait pas donné plus de détail mais Solveig avait compris en ces mots qu’ils allaient rentrer dans le vif du sujet une bonne fois pour toute et qu’elle devait se préparer au pire. De la façon dont elle envisageait les choses, il allait probablement lui demander de songer au pire événement lui étant arrivé (ce qui n’était pas difficile vu qu’il lui revenait régulièrement en mémoire) et tenter de bloquer son accès en triant lesdits souvenirs de façon à ce qu’Euron ne les trouve pas aisément. Solveig était réaliste : elle n’arrivait pas en étant foncièrement optimiste. Elle savait au fond d’elle-même que le sorcier allait entrevoir une partie ou la totalité de ses sévices passés parce qu’elle n’était pas encore assez douée pour les lui cacher correctement. Après tout, elle n’était encore qu’en période d’apprentissage. Bien sûr, cela la rendait anxieuse, plus qu’elle ne se le permettait d’ordinaire. La Suédoise n’aimait pas être sujette aux émotions, surtout lorsqu’elles étaient aussi perturbantes que le stress ou la peur. Même l’appréhension ne lui disait rien qui vaille. Face à Euron, elle devait se montrer forte car elle le lui avait promis. Pas de brisure, pas de cassure : elle tiendra le coup quoi qu’il lui en coûte.
Comme les fois précédentes, elle se présenta au bureau du Mangemort pile à l’heure et son poing frappa quelques coups contre le pan en bois, avant qu’une voix ne l’autorise à entrer. D’instinct, elle regarda autour d’elle afin de démasquer un quelconque espion, mais elle semblait seule dans ce couloir. Secouant la tête, elle posa sa main sur la poignée et tira la porte, qu’elle laissa se refermer doucement derrière elle. Elle eut comme un air de déjà-vu en posant le regard sur la scène qui se tenait devant elle : Euron à son bureau, dans cette ambiance créée par ses soins. Sauf que cette fois-ci, elle était attendue.
« Bonjour Professeur Carrow. Je suis prête pour notre nouvelle séance et comme vous me l’avez conseillé lors de notre dernière entrevue, j’ai travaillé sur une façon de trier mes souvenirs selon mes propres standards. Je me sens prête à entrer dans le vif du sujet. » Elle témoigna volontairement d’une grande détermination. Non pas pour l’impressionner, mais pour lui prouver qu’elle ne mentait pas.
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Euron O. Carrow
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Euron s’assit dans son fauteuil en poussant un soupire. Il passa ses mains dans ses cheveux, renversa sa tête et ferma les yeux. Le tic tac de l’horloge au mur fut bientôt la seule mélodie que l’on put entendre dans l’étude car même le souffle du professeur se fit plus ténu. Dehors la nuit était tombée depuis longtemps maintenant mais le temps était assez calme pour dévoiler un ciel clair sans nuages. Une vraie soirée tranquille.
Cette journée avait été éreintante. Les cours s’étaient succédés à Poudlard et il avait dû se rendre à Sainte Mangouste pour une urgence concernant sa spécialité : un virus magique. Un pauvre diable avait été touché par une forme rare de Conflandum : le peau de son corps s’était mise à fondre jusqu’à ce qu’il ne reste que les os. L’équipe avait dû maintenir cette dernière avec des sortes de pinces à linge pour garder un tant soit peu de forme à ce vieux sorcier. Par chance, Euron était parvenu à trouver un antidote à base de bézoard d’isard et d’armoise. Non seulement l’ancien avait été guéri et ne risquait plus de s’éparpiller au sol, mais en plus il avait gagné au moins dix ans d’apparence tant sa peau s’était bien tendue. Cet imprévu n’était pas un cas isolé. En médicomagie, n’importe quoi pouvait survenir à n’importe quel moment. D’autant plus dans le monde sorcier où les choses les plus farfelus se produisaient. Mais c’était là la beauté de la chose et Euron y trouvait son compte. Sa passion était nourrie à chaque instant.
Cours magistraux, surveillance de retenues, urgences à Sainte Mangouste… il terminait sa journée par une matière qui était loin d’être peu énergivore : un cours d’Occlumencie. Il avait donné rendez-vous à Miss Eskil dans son bureau ce soir-là, dans le but de poursuivre l’apprentissage de cette matière qu’il considérait presque comme un art. Son rapport avec elle était bien plus intime qu’avec la Légilimencie, car elle lui avait servi à se protéger contre les attaques répétées de son père. Personne mieux que lui ne pouvait comprendre à quel point protéger son intellect et ses sentiments était important, même vital. Plus personne n’avait fouillé dans sa tête depuis et il s’assurerait qu’il en serait ainsi jusqu’à sa mort.
Bien qu’il tînt toujours à présenter une apparence irréprochable, il s’autorisa ce soir à plus de détente. Une simple chemise noire ceignait son buste et ses manches étaient proprement retroussées jusqu’à ses coudes.
Lorsqu’il se leva c’était pour se servir une tasse de thé noir fumant. L’heure tardive ne l’empêchait pas de s’abreuver de théine ou de caféine. En bon insomniaque, il n’avait, de toute façon, pas l’intention de dormir ce soir. Du moins pas plus que les autres nuits. Au même instant, il entendit les coups portés contre sa porte. Son rendez-vous se présentait pile à l’heure. La ponctualité était une qualité qu'il savait apprécier à sa juste valeur. D'une voix calme mais assez forte pour qu'elle puisse l'entendre, il l'invita à entrer. Le Mangemort ne l'observa pas immédiatement. Tenant la théière brûlante, il se servit avant lever ses yeux bleus sur Solveig.
_ Bonsoir mademoiselle Eskil.
Ses lèvres s'étirèrent en un léger sourire. Contrairement à son habitude, il paraissait détendu, voire même amusé par l'entrée fracassante de la jeune femme, manifestement remontée à bloc et préparée pour entrer dans l'action de façon immédiate.
_ Je vous en prie, installez-vous, mettez-vous à votre aise.
Bien moins guindé que lors de leur première entrevue et que les autres qui suivirent, le Carrow croisa le regard interloqué de la jeune femme, manifestement prête à tout, même à passer à l'attaque, mais certainement pas à se détendre.
_ Voulez-vous boire une tasse de thé ?
Lui dit-il tout en s’approchant d’un pas, lui tendant une tasse de porcelaine noire sobrement mais élégamment ouvragée, un simple liseré doré en entourant le rebord. Si elle venait à la refuser, il n’en serait pas froissé et reposerait la tasse près de la théière. Il retourna à son bureau où il posa sa tasse avant de prendre place dans son fauteuil. Bien que ses traits gardaient leur froideur habituelle, de lui émanait une certaine sérénité.
_ N’ayez crainte, je ne vous ferai pas perdre votre temps. Je salue l’exigence que vous imposez à vous-même et je sais que vous avez rempli vos devoirs. Avez-vous passé une bonne journée ?
Euron but une gorgée de thé fumant et reporta son attention sur la jeune femme. Cela paraissait d’une parfaite futilité et pourtant il n’en était rien. Impossible de savoir si le Carrow avait d’autres desseins en tête. Voulait-il simplement qu’elle se détende ? Le temps des hostilités viendrait bien assez tôt, c’était la seule certitude.
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Le choix de leur comportement détonait. Solveig faisait preuve d’une grande volonté et d’une énergie folle en entrant dans le bureau de Carrow et contrairement à ses attentes sur le personnage, ou ce qu’elle pensait savoir de lui, il lui répondit sur un ton presque nonchalant. Impossible de dire si cela lui déplaisait tant elle se noyait dans l’incompréhension. Qu’est-ce qui lui prenait au juste ? D’où est-ce que cela lui venait ? Il se mettait même à lui sourire, ce qu’elle trouva particulièrement étrange. Des quelques rendez-vous qu’ils avaient eu ensemble dans le cadre de cet apprentissage, il n’avait jamais opté pour un tel comportement en sa présence. Si quelque chose avait changé, la Suédoise souhaitait savoir quoi… Il lui proposa de s’installer, de boire du thé… de se détendre. Solveig regarda autour d’elle pour être certaine qu’il s’adressait bien à elle et pas à quelqu’un d’autre, dissimulé derrière la porte. L’inconfort perpétré par ce comportement étranger l’enveloppa tout à coup. On pouvait lire dans son regard clair la méfiance que cette scène faisait naître en elle. Elle en vint rapidement à la conclusion qu’Euron cherchait à la déstabiliser, tout cela dans le but de tester les capacités apprises lors des dernières séances. Quelle autre explication cela pourrait-il être ? D’aspect, le Carrow n’était pas chaleureux, ne ressemblait pas à ces personnes avec qui on partageait un scone tout en papotant de la pluie et du beau temps. Cela lui semblait être une perte de tout : énergie, secondes, intérêt… La jeune femme s’installa néanmoins sur la chaise préalablement indiquée par le médicomage et s’empara de la tasse proposée.
« Avec plaisir, je vous remercie. » De plaisir, elle n’en avait pas. Il n’y avait nul besoin de boire ou de chatter pour qu’ils puissent se mettre à l’ouvrage. Elle ne comprenait pas. Si au départ, elle laissa son visage trahir son incompréhension, Solveig s’attarda par la suite à cacher ses émotions. La anse de la tasse dans la main et l’autre posée sur le rebord du siège, elle ne quittait pas Euron du regard, attendant qu’il lui explique le pourquoi du comment de cette situation. Elle voulut répliquer que s’il souhaitait ne pas leur faire perdre de temps, il s’y prenait bien mal mais ce serait probablement lui faire un affront et les secondes étaient trop précieuses pour qu’elle se lance dans une telle jouxte verbale dont elle ne connaissait même pas l’issue. Cette fois-ci, Solveig fronça intentionnellement les sourcils en guise de réponse. Plaisantait-il ? Était-ce un jeu dont elle ne connaissait pas encore les règles ? Le Carrow ne prenait que rarement de ses nouvelles et lui avait bien fait comprendre, lors de leur première entrevue, qu’il ne comptait pas y aller de main morte avec elle. Et maintenant, il voulait savoir si elle avait passé une bonne journée ? Cela en devenait ridicule. Même la politesse ne pouvait expliquer cela. Le respect encore moins.
« Je n’ai pas à me plaindre. Oserais-je vous renvoyer la question, Professeur ? » Elle s’adressait ainsi à lui plutôt qu’en « Monsieur » car il était plus un tuteur pour elle qu’autre chose. Son regard se posa sur la tasse entre ses doigts dont le breuvage était encore fumant. Elle n’osait pas le boire, de crainte qu’il ne contienne une substance dont elle ne connaissait pas encore les conséquences. Carrow avait une réputation chez les sorciers, c’était un homme puissant aux grandes connaissances. Il savait avec quoi obliger une autre personne à faire ce qu’il voulait ou demandait. Elle posa la tasse sur la table et fit bien attention à ne pas croiser ses bras devant elle pour ne pas manifester sa méfiance au grand jour, même si elle se doutait qu’il en avait conscience.
« À quoi rime tout cela ? »
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Euron O. Carrow
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Le trouble de Solveig ne semblait pas perturber le moins du monde le professeur de médicomagie. Assis confortablement à son bureau, une cuillère d'argent tournait dans sa tasse, faisant joliment tinter la porcelaine tandis qu'il observait le breuvage fumant. Reposant la cuillère à côté de la tasse dans un alignement dont la perfection ne laissait rien au hasard, il se saisit de l'anse pour porter l'objet à ses lèvres pour en prélever une simple gorgée. Sans regarder la jeune femme, et sans prêter attention aux réponses ou même à la question de la jeune sang-pur, il embraya sur un nouveau sujet.
_ Comment se porte votre sœur, Astrid ? Cela fait maintenant un moment que je ne l'ai pas vue.
Il posa la tasse et c'est à cet instant qu'il daigna lever ses yeux clairs sur l'Eskil, ceux-là même dont l'éclat semblait changé. Les pensées de Solveig s'orientèrent naturellement vers sa jumelle, notamment sur leur dernière rencontre dont elle put revoir avec une surprenante précision les moindres détails. Ses impressions, ses émotions, ses souvenirs visuels, auditifs et même olfactifs… tout lui revint avec une netteté parfaite. A présent, elle put avoir cette étrange sensation, celle de n’être plus maître de ses pensées. Rien qui détonnait de leurs dernières séances, néanmoins, elle put tout de même sentir que le rythme des images défilant dans sa tête était supérieur, tout comme la précision de ces dernières, lui donnant la sensation qu’ils passaient un cap dans l’apprentissage.
Très vite, ses pensées dérivèrent, toujours focalisées sur sa jumelle. Les quelques secondes qui suivirent lui firent l’effet d’une aiguille se glissant dans les interstices de l’immense cloison que représentait sa mémoire. Les différentes aires de son cerveau furent subitement électrisées, exhortées à s’ouvrir tel un chemin magnifiquement pavé sur le simple souhait de l’envahisseur qui semblait traverser son esprit comme le ferait la charge d’une cavalerie lancée à pleine vitesse. La sensation d’une telle sollicitation fut comparable à un mal de tête foudroyant. Les pores de sa peau exsudèrent une transpiration comparable à un effort physique intense, son corps se raidit et les battements de son cœur s’accélérèrent sous cette attaque qu’il ne pouvait pas comprendre et encore moins contrer. L’envahisseur se calibra essentiellement sur la relation intime avec Astrid. Ce qui les rapproche, ce qui les oppose, les secrets qu’elles partagent, les secrets que Solveig se garde bien de lui conter, rien ne pouvait lui être dissimulé.
Euron observait Solveig avec un calme olympien que rien ne semblait pouvoir perturber, comme s’ils vivaient une conversation parfaitement normale et sa voix, rauque, gardait ce même calme, imperturbable et souverain, alors que l’acte qu’il perpétrait était d’une violence martiale sans équivoque. Il ne relâcha pas la tension tandis qu’il lui adressait à nouveau la parole.
_ La dernière fois nous avions évoqué quelques souvenirs de nos années respectives à Durmstrang. Cette école et Poudlard n'ont que peu de choses en commun et je m'étonne parfois des immenses différences en termes de… méthodes… Néanmoins cela n'enlève de charme ni à l'une ni à l'autre. Gardez-vous de bons souvenirs de votre passage là-bas ?
Des paroles banales qui pourtant écartelaient chacun de ses hémisphères cérébraux, ramenant de force à sa conscience des choses qu’elle pensait même oubliées ou perdues, véritable poupée de chiffon aux mains expertes et impitoyables du marionnettiste qu’il était car il voyageait dans sa tête plus librement que dans la sienne. D’abord sous les traits de l'enfant qu'elle était, la jeune femme revivait ses premiers pas entre les murs enténébrés de l'école à la sombre réputation : la répartition dans son clan, ce qu'elle avait ressenti, puis plus tard, chaque étape importante ou quelconque de sa scolarité. Les souvenirs se succédaient si violemment qu’il était compliqué de suivre simplement le fil de ses visions.
Doucement, il souleva de nouveau la tasse dont le thé fumait encore avant de terminer le breuvage.
_ Vous y êtes-vous fait des amis ? Pour ma part je n'ai gardé que peu de relations avec mes camarades. Les liens fraternels n'étaient pas réellement encouragés à mon époque. Nous étions davantage des adversaires que des camarades. Mais la Direction a changé depuis mon départ de cette école.
L’entendait-elle seulement encore ? Ses mots étaient-ils ne serait-ce qu’intelligibles ? Le simple effort fourni pour ne pas perdre connaissance devait mobiliser jusqu’à la moindre petite ressource.
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Il s’était mis à la tâche sans prévenir. Qui le faisait vraiment ? La Légilimencie ne demandait pas un avertissement préalable et elle aurait dû le savoir. À peine prononça-t-il le prénom de sa sœur que ses pensées s’envolèrent aussitôt vers elle, à son grand regret.
« Bien » répondit-elle simplement mais ce fut le mot de trop, qui l’empêcha de mettre en pratique ce qu’Euron lui avait appris les semaines précédentes. Elle sentait déjà son esprit lui échapper et ses souvenirs se succéder sans même qu’elle ne fasse appel à eux. Un catalogue furtif et vibrant s’imposa à elle et la Suédoise déglutit, le regard ancré sur son mentor, dans l’incapacité de détourner les yeux de lui. Il était fort, beaucoup plus fort que prévu. Et contrairement à ce qu’elle avait dit, elle ne s’était pas préparée. Bientôt, elle commença à ressentir une vive douleur au niveau de ses tempes et se mit à lutter à son tour. Au début, en vain. Bien installé dans sa tête, Euron naviguait selon ses envies sans même prendre en compte ses maigres tentatives pour l’extirper de sa mémoire. Il pouvait y trouver ce qu’il voulait au sujet d’Astrid. Chaque conversation qu’elle avait partagée avec sa sœur était mise à nue à une vitesse considérable, si bien qu’un début de migraine s’empara d’elle. Qu’elle soit futile ou émotionnellement chargée, cela ne semblait pas avoir d’importance pour le médicomage. Il se mit à parler à nouveau et Solveig se concentra sur sa voix pour reprendre de la force. Voilà qu’il évoquait Durmstrang et elle fit tout son possible pour ne pas y penser car elle savait ce qui l’attendait au détour de ces souvenirs. Gardait-elle de bons souvenirs ? Non, elle ne devait pas se poser cette question. Le voilà qui arpentait maintenant avec elle les couloirs froids et humides de l’école qu’il connaissait lui-même très bien. Mais cette fois, elle ne se contenta pas simplement de le laisser faire. Malgré la peine qu’elle s’infligeait, Solveig prit un peu d’avance sur son mentor, plongea dans ses souvenirs et se mit à les organiser un à un selon un ordre bien précis. Les plus futiles en premier et les plus dangereux en dernier. Ceux-ci comportaient une silhouette, un visage qu’elle voulait encore garder secret, pour le moment, même si elle se doutait bien qu’un jour Euron allait tomber dessus. Posera-t-il des questions ? Rien ne pouvait être moins sûr. Il semblait d’accorder aucune espèce d’importance à ses souvenirs. Tout ce qui l’intéressait, c’était de naviguer dans sa tête et la tester, encore et encore.
« Je… je suis pas très sociable par nature. Les amis n’étaient pas ma priorité à Durmstrang. Astrid me suffisait. » Un étrange goût de fer s’installa dans sa gorge alors qu’elle se concentrait davantage sur les souvenirs qui défilaient. Certains lui échappèrent car le processus était beaucoup trop rapide pour elle et Euron, bien trop présent. Plus les secondes passaient et plus il se faisait une place de maître. Solveig se sentait affreusement mal mais ne voulut pas céder. Elle s’était promis d’être à la hauteur des séances du Mangemort et abandonner maintenant serait un grand déshonneur pour elle. Bientôt, elle envoyait à la volée des souvenirs insignifiants incluant ses camarades de classe, des personnes dont elle se souvenait à peine et qui n’avaient aucune espèce d’importance pour elle. Tout pour l’écarter de ce personnage sombre qui hantait ses nuits. Elle tomba alors sur un souvenir qu’elle mit sous le nez d’Euron, espérant que cela suffirait à changer sa trajectoire. On y voyait sa sœur aîné, Kaïa, se montrer cruelle envers ces deux jeunes sœurs. Elle ressemblait beaucoup à Solveig physiquement, mais son regard brûlait d’une arrogance sans limite.
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De la même façon qu’il tournait sa cuillère dans sa tasse, il tournait les pages de sa vie avec lenteur et patience. Il devait prendre son temps pour que le thé exhale toute sa saveur, pour que chaque note puissent s’exprimer et emplir son palais, lui laissant ainsi le plaisir de les savourer pleinement. Il était légitime de se demander s’il ne ressentait pas un certain plaisir dans ce moment. La Légilimencie pouvait provoquer cet état étrange, cette plénitude glaciale, loin du concept d’humanité et de conscience. Avoir l’ascendant sur un esprit et le parcourir était grisant, au détriment de la victime pour laquelle l’expérience se révélait rarement agréable -du moins lorsqu’elle s’en apercevait.
Sans s’embarrasser de la moindre pudeur, il décortiqua les souvenir que la jeune femme gardait de sa sœur Astrid. Chaque rire, chaque larme, chaque parcelle de colère… il explora chaque fragment de souvenir. Qu’importe que cela l’intéresse ou non car son but était d’instruire et non pas d’apprendre. En revanche, il était impossible pour Solveig de faire cette distinction.
Tandis qu’il arpentait les couloirs de Durmstang à travers elle, il put sentir un changement dans son trajet, une sorte d’anomalie. Son chemin ne dévia pas, il était impossible à Solveig de s’attaquer directement au sorcier mais les souvenirs s’orientèrent différemment. L’Eskil savait qu’elle ne pourrait rien lui cacher alors elle tenta d’organiser ses propres pensées et souvenirs par ordre d’importance.
Ainsi, il emprunta le chemin qu’elle souhaitait qu’il prenne pour déterminer de quelle façon elle structurait ses pensées. Qu’est-ce qui revêtait peu d’importance à ses yeux pour qu’elle les lui offre en premier lieu ? Cela en disait tellement long sur la personne, même si les souvenirs en eux-mêmes paraissaient sans intérêt. Alors il parcourut sagement ces souvenirs, s’amusant de leur futilité et bien qu’ils semblaient sans importance, ils faisaient partie intégrante d’elle-même et avaient contribué à ce qu’elle était aujourd’hui. Il y avait au bout de ce chemin une silhouette qu’il parvint à percevoir sans même chercher à l’atteindre. Son secret c’était lui. Son épreuve c’était lui et devant ce souvenir, des remparts se dressèrent avec force volonté. Sur ses lèvres fines, un sourire s’arrima.
Euron avait beau être médicomage, personne dont le but est de soigner autrui et pourtant en lui régnait une violence qui pouvait parfois le pousser à des actes d’une infinie cruauté et n’en éprouver pas la moindre compassion. Appuyer là où ça faisait mal faisait partie du job et il l’exécutait cette tâche sans la moindre difficulté et dans une maîtrise implacable. Le doute et l’hésitation n’avaient pas leur place. Ce n’était pas pour autant qu’il précipitait les choses. Chaque domaine méritait qu’on prenne parfois davantage de temps.
Solveig a écrit:
« Je… je suis pas très sociable par nature. Les amis n’étaient pas ma priorité à Durmstrang. Astrid me suffisait. »
Carrow cessa de remuer son thé dont les vapeurs s’élevaient encore sous son menton. Lentement, il attrapa de nouveau l’hanse pour soulever la tasse noire et dorée et avala une gorgée dont la chaleur tapissa agréablement sa bouche. Lorsqu’il leva ses yeux bleus sur Eskil c’était pour plisser très légèrement son regard clair, toujours braqué sur elle.
_ Je dois admettre que votre attitude ne laisse aucun doute à ce sujet. Puis-je vous demander pourquoi ?
Sa demande était simple et elle avait sans doute le droit de ne pas lui répondre. Carrow reposa sa tasse et du dos de son index, essuya le coin de ses lèvres où une goutte s’était égarée.
_ Votre stratégie est la bonne : organiser vos souvenirs et détourner l’attention de l’assaillant dans le but de protéger ce qu’il ne doit pas savoir. C’est une bonne façon de gagner du temps ou de gagner tout court. Votre sœur Kaïa est une bonne distraction à jeter en pâture, néanmoins… au fur et à mesure que les mots sortaient de sa bouche, la présence du Mangemort en elle se fit bien plus pressante et agressive. Cela peut ne pas suffire ou à l’inverse, exciter la curiosité. Ses sourcils se froncèrent et ses yeux bleus se firent plus perçant que jamais. Le sang dans les veines de l’étudiante se mit à bouillir. Il se dirigeait droit sur sa cible : la mystérieuse silhouette. Euron passa outre ses défenses, passant à travers un chaos de souvenirs et bien qu’elles furent insuffisantes, elles eurent tout de même pour effet de le ralentir.
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Cela commençait toujours de la même façon. L’intrusion était perturbatrice et provoquait la panique dans son système. Celui-ci cherchait à attaquer l’intrus plutôt qu’à se défendre et ce faisant, sa température corporelle augmentait, de même que les battements de son cœur. Son esprit s’épuisait seul à force de combattre un être invisible. Alors elle prit une grande inspiration, se concentra. Le but n’était pas de battre, mais de défendre. D’éblouir, d’éconduire. Elle se le rappela et agit en conséquence. Sa tactique mise en place, elle pava un chemin à l’attention d’Euron, lui disant où aller et ce qu’il devait voir, cachant les informations les plus importantes. Nul doute qu’il s’en rendrait compte et qu’il chercherait à forcer le passage pour trouver ce qui l’intéressait vraiment. Il pensait sûrement fragiliser son attention en lui posant des questions qui la forçait à répondre et, ainsi, perdre sa concentration. Elle s’était faite avoir les premières séances mais désormais, Solveig retombait plus facilement sur ses pieds, telle une chatte malmenée par les années à errer dans les rues froides d’une ville sans pitié. Elle répondit sans se faire distraire, bien que certains de ses souvenirs disparurent plus rapidement que prévu lorsqu’elle évoqua Astrid. Elle n’hésita pas un seul instant à jeter Kaïa au visage du médicomage car la haine de sa demi-sœur aînée pour les jumelles ne lui faisait pas honte. Elle se moquait bien qu’Euron apprenne les secrets de sa famille dysfonctionnelle. Peut-être espérait-elle même qu’il les divulgue, faisant ainsi un pied-de-nez à son père.
« Pourquoi pas ? Je ne réfute pas les avantages à la possession d’un bon réseau social mais à Durmstrang, le principe de l’amitié n’avait pas d’écho en moi. Je n’y voyais alors aucun intérêt, juste une distraction. » L’excellence. A cette pensée, de nombreux souvenirs liés à son père firent surface et elle les laissa vivre, peu embarrassée de lui faire découvrir que le sieur Eskil n’était qu’un mufle pour qui seule l’excellence comptait. Ses remontrances, ses “conseils”, ses ultimatums… Rien de tout cela ne faisait d’elle une moins que rien. Elle pensait d’ailleurs le contraire. Cette éducation froide, stricte et rigide - à la manière d’un bloc de glace - avait forgé une femme forte et indépendante qui n’avait besoin de personne pour mener sa vie dans la bonne direction. Ou, du moins, celle qui lui plaisait.
« Je n’ai pas dit mon dernier mot. » Cette séance s’avérait déjà plus longue que la précédente. Solveig se battait avec plus d’acharnement dans son poste défensif. Elle y trouvait une place en or. Elle sentait dans son corps la présence d’Euron se faire plus néfaste, plus nocive. Il forçait le passage, une porte qu’elle tenait solidement de ses deux mains, craignant que le verrou ne cède. Il le voyait, elle le savait. Cette silhouette, ce sourire malsain, ce regard pervers. Il en devinait les contours et si elle pouvait lui accorder cela, le reste devait rester dans l’ombre. Etant donné qu’il avait abordé le sujet de l’amitié, elle ressortit de son subconscient de nombreux souvenirs liés à son incapacité à se connecter aux autres élèves, que ce soit à Durmstrang ou à Poudlard. Chaque interaction était passée en revue mais au lieu de les jeter à la figure d’Euron, elle s’arrangeait pour qu’ils viennent en douceur. Presque… logiquement. Comme si c’était le chemin naturel qu’il devait emprunter pour avoir accès à ses plus sombres secrets. Des regards de haine ou d’incompréhension échangés, des discours fades et, bien souvent, brefs. Car elle ne savait accorder toute son attention à ses camarades. Seuls quelques-uns parvenaient à passer outre ses barrières de glace. Elle pensa à Dimka et ne voyant en lui qu’un ami, elle autorisa le médicomage à en lire les contours. Peut-être même allait-il croire qu’il s’agissait de sa cible ? Elle en doutait.
« Pas d’autres questions ? »
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