Il était temps de se remettre… De remonter cette pente qui avait l’air sans fin… Voilà des mois que tu broyais du noir, ne sortant quasiment plus de chez toi, ou plutôt de chez Dora pour être exact. Depuis que tu avais compris qu’entre toi et Anjelica c’était bel et bien fini, qu’il n’y avait plus d’avenir… Tu avais évité ton appartement comme la peste, logeant la plupart du temps chez Théodora, t’invitant parfois chez Toni. Tu avais eu cette sensation vivre dans un brouillard permanent, il y a des jours où tu ne sais même pas qui tu as vu, ni même ce que tu as fait… Tu étais une larve, une loque, une carcasse sans vie qui n’avait plus aucun but, plus aucune envie, qui se levait le matin et se couchait le soir sans même se rendre compte du soleil qui se levait et se couchait… Cet état a duré longtemps, beaucoup trop longtemps et tu sais que tu à inquiéter tes proches, ta mère en particulier que tu ne voyais presque plus, parce que tu ne voulais pas qu’elle te voit dans cet état… Mais si tu n’allais pas la voir du tout elle allait finir par croire que tu étais mort… Elle avait été triste d’apprendre qu’entre toi et Anjelica il n’y aurait plus de mariage, elle l’avait beaucoup appréciée. Elle t’avait proposé de revenir vivre au bordel, il n’en avait jamais été question, quand bien même tu n’aurais pas eu à te prostitué de nouveau, jamais de la vie tu ne retournerais t’enfermer entre ces murs… Qu’est-ce qui a fait que tu as fini par te réveiller de ta léthargie ? A vrai dire tu n’en sais rien… Te confronter à la réalité, tenter de te faire réagir n’avait absolument pas réussi… Mais petit à petit la douleur avait commencé à faire légèrement moins mal et de moins en moins… Alors on allait pas se mentir, tu crevais toujours de l’absence d’Anjelica, il te restait toujours un vide à l’intérieur de toi que tu ne pourrais probablement plus jamais remplir, mais aujourd’hui tu arrives à respirer sans que ce vide ne te plie en deux… Tu ne dirais pas que tu peux te tenir fièrement de bout, mais aujourd’hui tu arrives à avancer sans avoir l’impression de tomber… Est-ce qu’un jour tu pourras de nouveau poser les yeux sur Anjelica sans avoir l’impression d’avoir perdu ce qui t’étais le plus cher à tes yeux ? Tu n’en étais pas certains, mais tu n’avais pas d’autre choix que de vivre avec… Mettre fin à tes jours dans le fond cela ne t’avais pas vraiment traversé l’esprit. Des conneries tu avais failli en faire plein probablement, mais pas celle-là, tu savais que tu laisserais probablement trop de monde derrière et surtout tu n’avais toujours pas tenue ta promesse, celle de mettre ta mère à l’abri du besoin et loin de cette putain de maison close… Et il était hors de question de la laisser finir ses jours là-bas…

Après des mois de silences, tu avais repris contact avec Raphaël. Ce qu’il y avait de bien avec le moldu ? C’était qu’il ne posait aucune question. Il n’avait pas l’air de t’en vouloir pour n’avoir donné aucun signe de vie et surtout il avait semblé assez emballé par l’idée de faire quelque chose ensemble… Ce qui t’avait poussé à reprendre contact ? Tu n’en savais rien… Juste que tu avais pensé à lui, au fait que cela faisait des mois que tu n’avais pas pris de ses nouvelles et que tu n’en avais pas donné non plus et que tu avais besoin de faire quelque chose avec une personne qui se trouvait en dehors de ce cercle et de toute cette merde. En générale ils se voyaient pas mal sur le chemin de traverse ou alors chez le moldu, Jaeden avait découvert grâce à Raphaël le monde incroyable des jeux vidéo et il devait avouer qu’il se prêtait au jeu (sans jeu de mot /PAN/) bien volontiers. Mais aujourd’hui, ce n’était pas chez le moldu ou ils allaient passer l’après-midi, Raphaël avait décidé de l’emmener dans une salle de tu-ne-sais-plus-quoi mais d’après lui c’était génial et pour le coup tu savais que tu pouvais faire confiance au moldu ! Alors que ton ami prend la parole tu hoches la tête, est-ce que tu as tout compris à ce qu’il te dit ? Tu n’es pas certains à vrai dire tu ne sais pas réellement à quoi t’attendre, tu attends donc de voir tout simplement te demandant à quoi ça pouvait bien ressembler des bornes d’arcade. Vous pénétrez dans un grand centre commercial avec plein de magasins différents avant d’arriver à l’endroit qui vous intéressait tous les deux. Ce que l’on pouvait dire c’est que pour le coup tu en prenais plein les yeux, tu n’avais aucune idée d’a quoi servait toutes ces machines, mais tu avais envie de toutes les essayer, auriez-vous assez d’une seule après-midi ? Tu essayais de suivre toutes les indications de Raphaël mais il y en avait beaucoup et tes yeux eux ne savaient même pas ou réellement se poser, quoique les motos en plastique t’avais évidemment bien attiré l’œil comme l’indiquait ton ami moldu à l’instant, mais dès que tu avais vue qu’elle était factice tu avais détourné ton attention, tu préférais effectivement faire ça sur des vrais. Trop de choses, trop d’informations, tu finis par être perdu et lorsque Raphaël te demande si quelque chose te branche, tu restes comme deux ronds de flanc sans trop savoir quoi répondre…

« Euuuuuh… » Tu avais presque envie de dire ce qui te branche, mais s’il te posait la question c’est qu’il voulait que tu prennes la décision n’est-ce pas ? Tu finissais par hocher la tête en désignant un truc avec les fameuses armes factices, dans le doute ça devrais te plaire n’est-ce pas ? Sinon et bien vous changerez ? « Essayons ça ? » Proposais-tu sans être vraiment certains de ce que tu étais en train de faire. « S’il y a quelque chose que tu préfères hésites pas à le dire, parce que j’ai choisi vraiment au hasard. » Et que si ça se trouve ce serait nul à chier et ce serait ta faute. Il y avait pas mal de monde, ton regard tournait dans tous les sens. « Comment tu fais pour rester aussi calme ? J’ai envie de tout essayer en même temps et je ne peux faire qu’un jeu à la fois, c’est extrêmement frustrant ! » Annonces-tu alors dans un semi sourire, tu t’approches donc de la machine sans avoir retenu comment ça s’appelait, tu prends l’arme dans tes mains, cela te fait étrange, d’habitude c’est ces cons de Blood Circle que tu vois avec ce genre chose, entre tes mains cela à l’air pourtant inoffensif, pourtant tu es bien placé pour savoir que ça peut tuer quelqu’un comme toi… Est-ce que c’était une bonne idée de choisir ce jeu ? Peut-être pas, mais tu avais choisi, tu ne voulais pas passer pour une girouette. « On joue comment ? » Finissais-tu par demander au moldu te disant que pour le moment tu devais juste avoir l’air d’un crétin sans même savoir si tu tenais l’arme de la bonne façon, mais comme l’avait dit ton ami, vous étiez là pour jouer, le reste importait peu !

Tellement de choix, de possibilité, tellement de lumière un peu partout que tu ne savais plus où donner de la tête. Par quoi commencer ? Tu n’en savais absolument rien, pas que les explications de ton pote moldu n’étaient pas claires, mais il y en avait beaucoup et à vrai dire cela ne t’avançais pas beaucoup. Tu finissais donc par porter ton choix sur un jeu avec des armes moldues, le même genre qu’utilisait le Blood Circle sauf que celle-ci n’étaient pas des vraies. Cela dit est-ce que tu étais convaincue de ton choix ? Pas vraiment et donc tu conseillais ton ami que s’il y avait autre chose qu’il préférait, il ne fallait pas hésiter à le dire, surtout qu’il t’apprenait dans les secondes suivantes qu’il était nul à ce type de jeu. « Oh ne t’en fais pas, je ne vais probablement pas briller par mon savoir-faire non plus pour le coup » Réponds-tu légèrement ironiquement avant de rester un peu penaud lorsqu’il te demanda quel thème choisir, les Zombies te semblait peut-être le mieux, mais tu n’en savais trop rien… Tu étais encore en pleine hésitation lorsqu’il rebondissait en disant que vous n’étiez pas limité à un autre jeu et que si cela ne vous plait pas vous pourrez toujours en changer, tu hochais donc simplement la tête tout en continuant de réfléchir. Et puis une question importante traversa tes lippes, comment faisait-il pour rester aussi calme devant tout ce que vous aviez sous les yeux ? Tu sentais cette excitation au fond de toi et il était rare pour toi de te retrouver dans ce genre d’état un peu euphorique. Est-ce que tu comprenais son explication ? Pas vraiment, tu te doutais bien que vous auriez le temps de jouer à plusieurs choses, la n’était pas le problème non… Le souci était plutôt que tu avais envie de tout essayer en même temps. Finalement ce fut bien les zombies qui furent choisis, tandis que Raphaël t’arrache l’ombre d’un sourire avec sa remarque. Tu t’approches, prend l’une des armes et tu finis par demander comment est-ce qu’on jouait tout en te demandant si tenir le genre d’arme qu’avait le Blood Circle entre tes doigts était vraiment une bonne idée.

Comment ça il ne connaissait pas tous les jeux par cœur ? C’était quoi cette arnaque, Raphaël n’était pas censé être ta bible de jeux vidéo ou un truc du genre ? Tu réclamais repa… Non tu te concentrais surtout sur ses explications parce que ce serait dommage de demander comment ça fonctionnait et de ne pas être plus avancer que cela quand il aurait fini n’est-ce pas ? Bon ça avait l’air simple effectivement, ça avait même l’air d’être dans tes cordes. Tu hochas de nouveau la tête lorsqu’il te rendit l’arme indiquant que tu avais plutôt bien compris pour le coup. Au choix des couleurs tu n’hésitas pas et pris la couleur verte. « Serpentard un jour, serpentard toujours ! » Glisses-tu alors au moldu sans savoir s’il connaissait bien l’école de Poudlard ou non d’ailleurs. Tu commençais déjà à te concentrer lorsque Raph’ s’occupa de mettre le jeu en marche, tu essayais de ne rien oublier… « Viser, tirer, recharger… » Tu faisais les gestes en même temps, c’était tout de même assez instinctif au final, tu essayais de comprendre comment ça fonctionnait tu commençais à tirer dans le tas lorsque le moldu reprenait la parole avec une question à laquelle tu ne t’attendais pas du tout… Ta… Quoi… ? Bordel… Ce que ça faisait mal… C’est comme s’il venait de tirer sur un pansement alors que la plaie était encore béante en dessous… Il ne pouvait pas le savoir évidemment et pour cause, tu n’avais rien dit… Tu loupes ta cible et en prime tu te fais attaquer et merde Concentre toi…

« Je n’ai plus de fiancée. » Lâches-tu finalement tandis que tu essais de reprendre le contrôle de la situation… Très drôle n’est-ce pas ? Si tu t’y prends comme tu avais essayé de le faire avec Anjelica tu étais mal barré, cela n’était pas une grande réussite… Tandis que la colère se réveille en toi tu vides tes munitions sur toutes les cibles que tu vois même celle qui n’existe pas et oh… Grande surprise tu perds rapidement… « Je crois que ce jeu n’est pas fait pour moi. » La bonne blague… Ce n’est surtout pas parce que tu dérailles complètement dès qu’il s’agit d’Anjelica n’est-ce pas ? Ce n’est pas parce rien que la mention de son nom, de ce qu’elle a été pour toi te rappel que tout est fini… Tu as beau remonter la pente tu es encore loin d’être totalement guéri… « Longue histoire… » Très longue d’ailleurs… lâches-tu tout de même te doutant que Raphaël devait se poser pas mal de question soudainement… Il ne te voit pas pendant des mois et lorsque vous vous revoyez il apprend que tu n’as même plus de fiancée… Cela dit cela pouvait en dire long sur ton silence de ces derniers temps… T’approchant d’une autre machine, l’une des premières dont il t’a parlé qui ne devait pas trop changé des consoles avait-il dit. « C’est quoi celle-ci ? » Oui c’était totalement une tentative de changement de sujet, tu n’avais pas prévu de plomber la journée de Raphaël avec tes problèmes personnels, il en avait probablement déjà assez avec les siens…

Est-ce que t’avais la gueule d’un mec qui avait déjà eu un flingue dans ta main ? Ouais bon… Peut-être… Mais la vérité c’était que non, tu étais sorcier, un sang mêlé peut-être mais, tu n’avais jamais touché ce genre d’arme en réalité. « Si tu le dis. » Répondais-tu alors en haussant les épaules. Lorsque tu choisis ta couleur, tu n’hésites même pas, tu sais quoi choisir et tu glisses à Raphaël dans quelle maison tu étais à Poudlard, sa réaction t’arrache un sourire. « Mon pote, je garde ce secret depuis bien plus longtemps que tu n’es au courant pour les sorciers, je bosse à présent au garage moldu de la même boite ou je bossais avant, je pense que ça va aller ne t’inquiète pas. » Glisses-tu alors dans un clin d’œil. Tu savais qu’il ne faisait cela que pour ton bien, mais en réalité tu es sorcier depuis ta naissance, cacher ton secret est dans ta nature, bien sûr que tu n’avais pas parlé assez fort pour que tout le monde t’entende et tu faisais toujours attention à ce que tu disais, un exercice que tu connaissais sur le bout des doigts, comme le fait d’appartenir à la Cosa Nostra. Secret qu’il valait mieux encore plus garder sous silence que ta propre nature. Ton ami finissait donc par choisir la couleur jaune et il était temps de voir ce que ça donnait. Bon si tu n’avais jamais tenue une arme pareille dans tes mains et était peu à l’aise à cette idée, au final tu comprenais assez facilement la mécanique et ça aurait pu rester facile, si Raphaël ne prononçait pas le mot fatidique qui te déconcentra totalement. Tu finissais par lâcher la bombe, de toute façon il allait bien finir par le savoir à un moment ou à un autre n’est-ce pas ? Tu essayais également de te reprendre, mais en vain, il fallait le reconnaitre soit ce jeu n’était pas fait pour toi, soit le fait que le visage d’Anje c’était imposé à toi te déconcentrait beaucoup trop pour que tu puisses faire ce qu’il fallait, dans tous les cas il valait mieux passer à autre chose…

« Non c’est pas toi, c’est ce jeu. C’est d’la merde. » Si le français préférait y croire, tu n’allais pas le contredire n’est-ce pas ? Du coup il était temps de choisir autre chose, mais non les grappins cela semblait être une mauvaise idée. Est-ce que tu voulais en parler ? Tu n’en savais rien… Il y avait des choses que tu devrais taire de toute façon, tu ne pouvais pas parler de la Cosa Nostra tu ne pouvais pas te permettre de mettre Raphaël dans la confidence et le mettre en danger comme tu l’avais fait pour Théodora, Toni ou encore Soledad… Tu ne voulais pas que les conséquences de tes actes découlent encore sur une personne de plus. Tu finis par hocher la tête aux paroles du moldu, appréciant ses dernières tandis qu’il te laissait le choix sur le fait d’en parler ou non. C’était un ami, un vrai, mais ça tu n’en avais jamais vraiment douté venant de Raphaël. Vous ne venez pas du même monde, beaucoup de choses vous séparait et pourtant, il y avait quelque chose qui faisait que vous vous appréciez, que vous étiez fait pour être amis (ouais ça s’appelle des rpgistes Tu appréciais son changement de sujet, au moins cela te permettais de réfléchir sans pression au fait de savoir si oui ou non tu voulais lui en parler. Vous vous approchiez d’autres machines et tu t’empressais de lui demander ce que c’était. Raphaël se chargeait donc de t’expliquer le fonctionnement. Tu hochais donc la tête et ne te faisais pas prier lorsqu’il annonçait que vous alliez vous y mettre, tu prenais donc place et l’une des manettes dans tes mains. La révélation de Raph’ qui suivit tu ne t’y attendais pas vraiment. Pendant de longues secondes tu restais silencieux avant de lâcher. « Je suis désolé pour toi. » Tu savais que trop bien la douleur que c’était de perdre l’être qu’on aime, même si pour le coup c’était lui qui l’avait quitté et non l’inverse. Mais tu savais qu’Anjelica avait souffert elle aussi, donc tu imaginais aisément que ce n’était peut-être pas si simple pour le moldu non plus. Cette information, t’indiquais autre chose, finalement vous viviez plus ou moins la même chose, quand bien même les circonstances n’étaient pas les mêmes, mais le résultat lui était identique…

« J’ai menti… » Commence-tu alors par dire avant de marquer une pause. « J’ai menti pour protéger ma plus proche amie et ça m’a couté ce que j’avais de plus cher. Je ne peux pas t’expliquer les détails, je n’en ai pas le droit. Mais elle ne me fait plus confiance et elle n’a pas été capable de passer à autre chose. » Quoi dire de plus ? Que tu avais le cœur brisé ? Que tu avais été ravagé ? Non tu tenais à ta dignité en cet instant. « Et toi ? Tu veux en parler ? » Demandes-tu en relevant doucement le regard vers lui, au final la partie n’avait pas encore commencé, mais elle pouvait peut-être attendre ? Toi aussi tu étais là et puis peut-être qu’en parlant avec quelqu’un qui vivait exactement la même chose que toi… Quoi ? Tu parviendrais à mieux vivre les choses ? Aucune chance, mais Raphaël était finalement celui qui était peut-être le plus apte à comprendre ce que tu ressentais intérieurement en ce moment même.

« C’est ça, tu n’as plus aucune excuse pour passer me voir. » Annonçais-tu alors tout sourire avant de reprendre. « Tu as raison d’être prudent. » La vérité c’était pas que tu ne l’étais pas loin de là, mais tu savais faire attention autour de toi, tu savais diminuer le ton de ta voix instinctivement lorsque tu parlais de ces choses-là. Bon le fait que le secret magique soit dévoilé faisait qu’il n’était plus si rare d’entendre parler de sorcier dans les rues de Londres, à présent il fallait surtout cacher ta nature, celle de ceux que tu connaissais… Quelque part cela aurait dû être moins compliqué qu’avant, mais à cause de cette guerre, cela revenait au même… Voir pire évidemment. Le premier jeu auquel vous jouez n’était pas très concluant, cela se voyait bien que tu débutais aucun doute là-dessus, mais le moldu n’avait pas l’air de s’en sortir beaucoup mieux, peut-être alors que c’était cette machine le problème et pas vous. Oui c’était probablement cela. Le français aussi semblait y croire, c’était parfait. Ce n’était absolument pas parce que le sujet Anjelica était tombé sur le tapis… Tu avais beau te remettre doucement, ce sujet restait sensible, très sensible, à vrai dire, tu remontais à peine la pente. Si tu te contentais d’un C’est une longue histoire faisant comprendre que c’était compliqué d’en parler, ce que tu n’avais pas venu venir c’est que Raphaël aussi avait rompu avec celle qu’il aimait. Merde, vous voilà tous les deux avec une peine de cœur, bon c’était différent parce que c’était sa décision à lui, mais tout de même… Un chien ? Est-ce que c’était cela qu’il te fallait à toi aussi ? En dehors du vieil hibou appartenant à ta mère vous n’aviez jamais vraiment eu d’animaux et cette idée ne t’avais jamais effleuré l’esprit, pas que tu n’aimais pas les bêtes, mais tu n’étais pas proche d’eux. Mais à entendre le moldu ça avait l’air de bien occuper l’esprit…

« Il est comment ? C’est quoi son nom ? » Demandes-tu finalement tandis que Raphaël avait dû deviner à peu près en même temps ce que tu voulais savoir puisqu’il s’était mis à parler en même temps d’une photo et voilà que tu apprenais qu’elle s’appelait Gaïa. Un léger sourire traversa ton visage en voyant l’animal, ouais bon même toi, tu pourrais craquer. « Tu crois que c’est ce qu’il me faudrait ? » Demandes-tu à tout hasard en réfléchissant à la question. Comprenant qu’avec Raphaël en ce moment vous viviez des choses assez semblables, tu finissais par te confier. Petit à petit en ne donnant pas tous les détails parce que tu ne le pouvais pas, tu avais mis assez de personne en danger, tu refusais d’en mettre une de plus. Mais le plus gros était là, le plus important en tout cas. Tu souris lorsqu’il parle de ta loyauté envers Théodora. Tu hoches ensuite la tête en signe d’approbation lorsque le français parlait de secret qu’il ne lui appartenait pas de partager, tu connaissais très bien, c’était ton cas avec la Cosa Nostra. « Je ferais n’importe quoi pour elle. » Confirmes-tu alors. « Mais j’aurais fait n’importe quoi pour Anje’ également… » Dis-tu en soupirant. « Le truc c’est qu’avec Théo’ on se connait depuis notre adolescence plus ou moins, on s’est sorti de la merde ensemble, on se soutient depuis… Si on survit c’est grâce à l’autre tu vois ? Elle est ma famille… Anje’ était tout à mes yeux et ce n’est pas que je ne lui faisais pas confiance, mais je ne voulais pas déposer un tel fardeau sur ses épaules et puis je pensais ce secret en sécurité pour tout t’avouer, je ne pensais pas que ça allait nous exploser à la gueule. A présent, en sachant qu’elle nous aurait soutenue et ce que je perdrais, evidemment je ferais les choses bien autrement… » Qu’Anjelica retrouve les clés de la raison, tu n’en étais pas vraiment sur… Des mois que tu avais attendu, seul, dans le noir, le moindre signe d’elle… Pour au final comprendre qu’elle ne reviendrait pas. Mais parce que tu ne voulais pas parler uniquement que de toi, tu invitais ton ami à se confier lui aussi. Tu étais au fond du trou, sa situation ne pouvait pas être pire si ? Si c’était le cas tu serais de toute façon le premier à le soutenir. Tu écoutais patiemment, essayant de comprendre ce qu’il t’expliquait. Tu avais été amoureux qu’une seule fois, ton seul exemple était Anjelica donc tu avais du mal à croire qu’on pouvait arrêter d’aimer aussi simplement que ça avait l’air d’être le cas pour Raphaël.

« Tu étais sûr d’être amoureux d’elle avant ? » Ta question pouvait paraitre conne, mais tu cherchais réellement à comprendre. « J’ai l’impression que… Ce que je ressens pour Anje’ ne pourrait jamais s’éteindre… » Et bordel ce que tu enviais ton ami en cet instant, ce que tu donnerais pour éteindre cette flamme qui brûle en toi, cela arrangerait bien des choses… « Passer au-dessus de vos différences était si compliqué ? » Ouais tu étais perdu, il n’y avait aucun jugement dans ta voix, juste tu étais tellement novice dans ce domaine que toutes les connexions ne se faisait pas dans ton cerveau. De la compassion émanait de toi lorsque Raphaël expliquait qu’à présent il était la cause des larmes de la demoiselle… Tu ne pouvais que comprendre ce qu’il ressentait, tu avais détesté te sentir impuissant face aux larmes d’Anjelica… « Tu t’es montré honnête, c’est le mieux que tu pouvais faire et forcément ça ne pouvait pas la faire sourire… Mais elle le comprendra peut-être avec du temps, ça aurait été pire si tu avais fait semblant effectivement. » Est-ce que tu souhaitais qu’Anjelica retrouve quelqu’un ? Tu souhaitais son bonheur plus que tout, mais la voir dans les bras d’un autre te crèverais sans doute le cœur… Et elle ? Espérait-elle que tu retrouves quelqu’un ? La blessure était encore trop importante pour réfléchir à ce genre de chose…

« J’espère que ça s’arrangera. » Oui ça tu lui souhaitais, autant pour elle que pour lui, parce que rester des mois avec un cœur brisé ou la moindre inspiration te fais mal… Tu ne souhaitais cela à personne… « Allez viens, on va quand même l’attraper cette putain de peluche et on l’offrira à une personne qui nous ai proche, t’en penses quoi ? » Te disant que justement tu pourrais la ramener à Théodora et puis pour le moment tu n’avais pas de chien, cette machine semblait parfaite pour occuper les pensées…

Tu plissais les yeux accusateurs lorsque Raphaël était déjà en train de t’inventer des excuses pour ne même pas passer te voir au garage ou tu bossais à présent. Tu allais t’offusquer lorsqu’enfin il admettait pouvoir faire une entorse de temps en temps. « J’espère bien. » Répondais-tu alors amusé. Mais la conversation tournait bien vite sur ce qui te pesait sur les épaules depuis des mois, ta rupture avec Anjelica… Mais tu n’étais pas seul dans cette situation puisque ton ami avait lui aussi rompu. Bon les rôles étaient inversés dans son cas alors il n’avait probablement pas le cœur à l’envers comme toi, mais cela devait tout de même rester quelque chose de douloureux. Et puis voilà que le Français lui parlait d’un nouveau colocataire à quatre patte, contre toute attente tu t’intéressais à l’animal. Tu n’en avais pas côtoyé beaucoup et Raph te montra bien évidemment des photos, tu comprenais aisément comment il pouvait s’y attacher, cela semblait beaucoup trop mignon pour être honnête. Alors que le moldu t’assurait que cela occupait l’esprit tu finissais par demander si c’était cela qu’il te fallait. Si prendre un compagnon à quatre patte serait une bonne idée pour toi. C’était une chose à laquelle tu n’avais jamais pensé, tu n’avais pas trop la fibre animale, mais peut-être que c’était le moment de le savoir ? Mais finalement Raphaël te dissuade le faire et ses mots résonnent en toi. Effectivement, tu ne voulais pas remplacer Anjelica. Tu finis par simplement hocher la tête.

« Tu as raison. »

Sans forcément rentrer dans les détails car tu n’en avais pas le droit et tu avais échaudé dans le fait de mettre tes amis en danger, tu lui expliquais plus ou moins pourquoi votre histoire avait pris fin. avec des si on refait le monde c’était tellement ça… Tu referais les choses tellement différemment… Tu ferais tout pour être digne d’Anjelica, que jamais elle ne t’abandonne ainsi. Alors que la discussion se tourne sur l’histoire de Raph’ tu essayais de comprendre, tu avais du mal à saisir comment il pouvait ne simplement plus l’aimer, mais cela t’interessais, pas que tu voulais éteindre ton amour pour Anje’, mais si ça pouvait t’aider à tourner la page pourquoi pas ? Sa réponse ne t’aida pas beaucoup, tu réfléchissais te disant que de toute manière une histoire d’amour est sans doute forcément différente des autres. Puis tu comprenais effectivement que l’idée de devoir changer pour l’autre et être différent de ce que l’on est réellement pour plaire à l’autre, cela ne peut pas fonctionner sur le long terme. Ton ami avait donc pris la bonne décision même si elle n’était pas facile.

« Oui si on doit changer pour l’autre, j’imagine que c’est qu’il y a un problème. » Dis-tu alors en hochant la tête. Avant d’ajouter qu’au moins il avait été honnête et ça c’était dans tous les cas la meilleure chose à faire. Enfin c’était ton point de vue evidemment et en histoire d’amour tu n’y connaissais pas grand-chose au final. Tu proposais de quand même aller chercher cette peluche quitte à l’offrir à quelqu’un d’autre, quelqu’un qui compte mais finalement Raphaël te suggérait de l’acheter plutôt que de passer tout ton fric dans ces machines. A sa question tu haussais les épaules. « Sûrement Théo’ justement. » Dis-tu dans un demi sourire en essayant de deviner sa réaction. Mais ça n’était pas tellement pareil que d’acheter une peluche que de l’avoir dans ce truc-là. Alors que Raph’ reprenait la parole, tu l’écoutais avec attention, pour le coup tu ne prenais pas réellement ce qu’il disait pour toi, tu te rendais réellement compte de ces paroles qu’une fois qu’il s’excusait et alors tu faisais le parallèle avec ta propre expérience. Et il avait raison, sans doute que si Anjelica revenait vers toi en voulant te laisser une nouvelle chance, tu reviendrais en rampant s’il le fallait.

« Ne t’excuse pas. Tu as raison, j’étais pitoyable et encore je suis sûr que ce mot est au-dessus de ce que à quoi je ressemblais réellement ces derniers mois et si Anjelica décidait de me pardonner et de me reprendre j’accourserais vers elle, parce que je suis encore fou amoureux d’elle. » Aucune hésitation dans ta voix, tu n’avais pas honte de le dire, elle était celle que tu avais choisi pour passer le reste de ta vie à ses côtés, ça ne s’effaçait pas comme ça… « Mais je ne voudrais pas qu’elle fasse semblant ou qu’elle se force, je voudrais qu’elle le veuille réellement. » Quand bien même tu la désirais, tu voulais également son bonheur avant tout et s’il n’était pas avec toi, c’était dur à accepter, mais il fallait que tu le fasses. « Cela n’aurait pas été bon que tu te forces, si les choses ne vont pas de ton côté, cela ne vous aurez menés qu’à votre perte… C’est dur pour elle, c’est dur pour moi mais… Je suis certains d’une chose, c’est que dans tous les cas vaut mieux se montrer honnête avec ses sentiments. » Tu n’y connaissais pas grand-chose, mais mentir à propos de ce qu’on peut ressentir et jouer un rôle, ne te semblait pas viable sur le long terme et Nymphea serait peut-être tombée encore de plus haut.

« Si elle t’aime sincèrement, elle aussi voudrait que tu sois heureux et si tu te forces dans une relation ou tu ne trouves plus ta place, ça ne sera pas le cas. » En tout cas, c’est ainsi que tu voyais les choses…