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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Let's get back to business - Miss Eskil II :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 19 Nov - 19:53
Let's get back to businessMi-juillet 2021 -   @Solveig Eskil

L’été avait commencé de la façon la plus fracassante qui soit. Après tout, se faire attaquer par un loup-garou déchaîné juste après un « menu » larcin en compagnie de sa soeur de coeur n’avait rien d’anodin. Oh, bien sûr, Rory Barjow, dans son infinie malchance dès qu’il était question d’expéditions douteuses, en avait déjà connu des vertes et des pas mûres. Cela dit le coup du lycanthrope qui manque de vous arracher la jambe, ou plutôt la patte en l’occurence, ça il ne l’avait pas encore à son tableau des pires rencontres. Une case de plus à cocher… Une (comprenez par là plusieurs) cicatrice qui venait s’ajouter à sa collection déjà impressionnante de stigmates marquant l’épiderme du sorcier. Il aurait pu aisément les faire disparaître à l’aide d’un simple sortilège, après tout, mis à part celles héritées d’un acte magique, la plupart étaient facilement effaçables. Pourtant, jamais il ne lui était venu à l’esprit de gommer son passé. Toutes, autant qu’elles soient, agissaient telles un souvenir de ce qui l’avait mené là aujourd’hui. Elles avaient indirectement forgé l’homme qu’il était devenu. Dans toute sa nature complètement tordue et clairement endommagée si on prenait la chose d’un point de vue relationnel mais bon… Que voulez-vous, c’est le poids à porter des gamins issus d’une famille de sang-purs, pas vrai ?!

Le premier mois suivant l’attaque avait été le plus dur. Retranché loin de tout et de tous, rationnant les potions et onguents de soins pour retarder son retour à la civilisation. Il fallait se faire le plus discret possible. Le « au mauvais endroit, au mauvais moment » passait difficilement. Surtout si un vol à quelques kilomètres de là avait été déclaré. Le lien entre le nom Barjow et activités louches serait vite fait pour les autorités. L’abandon de sa vie d’ermite fut donc soigneusement calculé. Vous voulez la version officieuse qu’il n’avouera à personne ? Le rationnement s’était tellement étiré, les blessures ne guérissant pas vraiment, qu’il atteignait ses dernières limites. Rentrer devenait une question de vie ou de mort à ce stade. C’est ainsi, grandement affaibli et ne tournant plus qu’à grands renforts d’alcool et de drogue magique, que l’héritier des Barjow rejoignit son domicile londonien et la présence réconfortante de sa jeune soeur. Le long chemin de la guérison pouvait alors véritablement commencer pour Rory. Ça n’était pas les potions et pommades qui lui manquaient. En revanche, il abusait probablement trop de poudre noire dopante. Seul et unique moyen qu’il avait trouvé pour calmer les puissantes vagues de douleurs en plus de le faire dormir d’une seule traite, reléguant les cauchemars au second plan. Non vraiment, du moment qu’il avait sa drogue, tout allait pour le mieux. Si bien évidemment on mettait de côté l’obligation de se déplacer avec une canne… Ça par contre c’était bel et bien LA chose qui le faisait le plus royalement chier.

Dans l’unique but de s’occuper les mains et surtout l’esprit, son retour à la boutique fut rapide. A peine rentré, le voilà à nouveau à clopiner dans son laboratoire et bureau, privé par la force des choses d’expéditions nocturnes et de soirées mortifères dans la haute société sorcière. Quel dommage ! Depuis le résultat des récentes élections auxquelles il n’avait pas participé, trop occupé à ne pas crever dans sa cabane au fond des bois, Rory voyait l’afflux dans la boutique grossir de façon exponentielle. Entre la réputation jadis acquise par les lieux, sa situation géographique et les récentes nouvelles du côté moldu, les motivations de visites chez Barjow & Beurk étaient multiples et variées. Comme quoi, la guerre peut faire fructifier le business de certains. Aujourd’hui en revanche, une commande toute particulière laissée en suspens suite à son attaque allait occuper son esprit. Miss Eskil et son amulette de protection sur-mesure. Le devis envoyé par Thalia avait été accepté et à l’instant même où il avait retrouvé sa boutique au début du mois, Rory lui avait fait parvenir une proposition de date pour lancer le processus. Rendez-vous convenu, le co-gérant de la boutique attendait déjà sa cliente dans le laboratoire. Après avoir troqué son habituel costume hors de prix pour une tenue moins contraignante qu’il n’avait pas de scrupules à salir, Rory boutonna sa veste noire d’expérimentation avant de reprendre le pommeau de la canne appuyé contre l’immense table en bois massif qui trônait dans la verrière. Un simple mouvement de baguette lui suffit à ranger le bordel présent avant de faire venir à lui les notes prises lors de leur premier rendez-vous ainsi qu’une boite noire contenant l’amulette qui recevrait le sortilège.

Tandis qu’il parcourait une fois de plus le parchemin avec les nombreuses idées de sortilèges notées, son attention se déporta vers la porte à laquelle on venait de toquer. Deux petites secondes de latences avant qu’elle ne s’ouvre sur Thalia, la présence de Connor près de Rory ayant été proscrite depuis son retour. Avoir besoin de se débarrasser du corps de l’incompétent alors qu’il était diminué et surtout après avoir été obligé de se couper de la civilisation semblait peu recommandable. Autant se contenter de l’éviter, ça arrangeait tout le monde comme ça. La jeune Carrow lui indiqua que Miss Eskil était arrivée pour leur rendez-vous et après lui avoir donné son feu vert, elle revint accompagnée de la sorcière. « Miss Eskil. » Dit-il sans prendre la peine de se lever de son tabouret, la canne posée à ses côtés en cas de besoin. Un simple geste lui suffit à désigner le siège libre à sa gauche pour qu’elle vienne s’y installer. « Mettez-vous à vos aises, nous en avons bien pour quelques heures ensemble. » Ceux qui prétendaient pouvoir enchanter un objet sur-mesure en seulement quelques minutes étaient des menteurs ou des incompétents, ou les deux. Rory Barjow aimait le travail bien fait. Miss Eskil mettait le prix, avait demandé à assister à la fabrication de son amulette et un sortilège les unissait. Hors de question de bâcler le travail. Sans plus attendre il leva les sortilèges scellant la boîte qui contenait le bijou et le présenta à sa cliente. « Voici le médaillon avec les modifications que vous souhaitiez… Si cela vous convient nous pouvons immédiatement nous mettre au travail. » Rory Barjow était bien souvent synonyme d’efficacité et de dégoût envers les banalités telles que « bonjour » ou pire encore « comment allez-vous ».
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Dim 20 Nov - 14:39
@Rory C. Barjow & Solveig
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Les dernières élections résonnaient comme un soulagement dans l’esprit de Solveig. La cause Mangemort venait de faire un grand pas en avant et cela prouvait que de nouveaux fidèles faisaient leur apparition dans les rangs autrefois pauvres de ce groupe. Maintenant, ils étaient suffisamment nombreux pour gagner une élection et affirmer leur présence sur le territoire sorcier. Face à la menace que représentaient les moldus, il n’y avait pas de temps à perdre. Solveig était d’autant plus satisfaite qu’une femme venait de réussir cet exploit, dans un monde où les hommes forçaient leur place au sommet. Elle avait l’impression qu’un futur prometteur était possible pour elle car si Delphini y était parvenu, pourquoi pas elle ? Forte d’un nouvel espoir, elle se levait avec plus de détermination le matin et repensait son futur à la hausse. Ainsi, la Suédoise se sentait plus confiante et passait en revue ses différents projets, ayant un regard neuf sur eux. Son apprentissage de l’occlumancie allait bon train et touchait presque à sa fin, ce qui viendrait conclure un épisode douloureux qui avait pour finalité un esprit plus reposé. Mais celui-ci ne le sera jamais vraiment tant qu’elle n’aura pas obtenue de son accord avec Barjow, le médaillon supposé la protéger de potentielles attaques de son ex compagnon. Cela serait sans efficacité sur les tentatives moldues de lui nuire, mais elle mettait cela en second plan. Pour le moment, la priorité de la jeune femme était celle-ci : se protéger d’un membre de l’Ordre du Phénix. La situation était loin d’être stable dans le pays et Solveig, comme beaucoup, ne fermait pas les yeux sur le sujet. Elle savait que tout risquait d’imploser sans crier gare et qu’un conflit d’ordre mondial pouvait éclater entre les deux mondes, voire entre les sorciers eux-mêmes. Ce qui, à bien y réfléchir, serait une perte de temps et de moyens colossal… Mais allez raisonner avec des abrutis nourris au biberon par des idées de justice, d’égalité et d’amour de son prochain ! Avec l’expérience, Solveig avait bien du mal à croire qu’on pouvait encore envisager la vie de cette façon. Personne n’était intrinsèquement et chacun évoluait selon ses propres intérêts. Elle ne saurait mentir en disant que ce n’était pas également son cas. Dernièrement, la Suédoise se préoccupait essentiellement de son bien-être avant celui des autres, cherchant une stabilité qui saurait lui être profitable en cas de conflit plus important. En se présentant à la boutique de Barjow & Beurk – lieu devenu très prisé depuis les élections, elle avait pu le remarquer – la jeune femme témoignait de cette individualité. Elle se moquait bien d’aider le marchand à faire tourner sa boutique ou payer son loyer… Tout ce qui l’intéressait, c’était sa production. Solveig était d’ailleurs légèrement agacée du temps que cela avait pris au propriétaire des lieux de lui faire un devis et de convenir d’un rendez-vous. Elle comprenait fort bien ne pas être la cliente la plus urgente et qu’il était lié à d’autres contrats que le sien, mais elle avait espéré de la part du Barjow plus de rapidité dans l’exécution de ses tâches. En venant à sa boutique aujourd’hui pour assister à la création de son amulette, elle comptait bien déterminer si oui ou non, c’était un homme efficace dans son travail. Elle n’en manquera pas une miette.

Elle fut accueillie par la cadette, la même qui les avait liés l’un à l’autre par un sortilège de serment inviolable. Elle n’avait pas changé mais elle ne s’attendait pas spécialement à ce que ce soit le cas. L’accueil fut bref, cordial et la Suédoise patienta le temps que la sorcière aille prévenir son frère de sa présence. Quelques instants plus tard, Solveig entrait à son tour dans le laboratoire destiné aux expérimentations légales – ou illégales – du Barjow. La jeune femme prit le temps d’inspecter la pièce, consciente qu’elle devait être truffée de sortilèges en tous genres afin de protéger le processus créatif de son propriétaire, puis reporta son attention sur l’homme sensiblement différent face à elle. Contre toute attente, il ne se leva pas pour la saluer, ce qui lui sembla étrange vu la politesse exagérée dont il avait fait preuve avec elle lors de leur dernier entretien. Elle posa alors les yeux sur la canne à ses côtés, n’exprima aucun sentiment sur son visage mais son esprit, lui, regorgeait de questions. Que lui était-il arrivé ? Devait-elle le considérer comme diminué et donc, moins efficace dans son travail ? Car tout ne revenait qu’à cela : allait-il satisfaire sa demande ?

« Monsieur Barjow » répondit-elle simplement en acceptant de s’asseoir sur la chaise à côté de la sienne. Elle avait libéré sa journée pour pouvoir la passer à observer le processus de fabrication de l’amulette et le fait que cela puisse prendre des heures la rassurait. Un travail bâclé n’était pas envisageable pour la sorcière, qui attendait du vendeur l’excellence que l’on rattachait souvent à son nom. Elle retira sa veste, qu’elle déposa consciencieusement sur le dossier de la chaise et ajusta son pantalon cintré à la taille d’un rapide coup de main. Sa tenue était beaucoup moins formelle que lors de leur précédente rencontre, Solveig ayant troqué sa belle et élégante robe pour un pantalon évasé taille haute et un chemisier en soie de couleur pourpre qui réhaussait son teint. D’un geste habile, elle réunit sa chevelure blonde en un chignon maîtrisé, qu’elle consolida par un bel ornement en or au motif aussi délicat que ne l’était son profil de jeune femme. Elle rapprocha son assise et examina le médaillon créé pour elle.

« C’est parfait, allons-y. » Son coup d’œil fut bref mais non bâclé. Le bijou était élégant, fin et discret : il possédait toutes les propriétés recherchées par la sorcière et elle ne voulait pas perdre plus de temps à pinailler sur les détails. Elle rendit au créateur sa création et porta sur lui un regard intéressé, après avoir visualisé tout ce qui se trouvait sur la table devant eux.

« Par quoi allez-vous commencer, au juste ? » Elle chassa de son visage une mèche dorée s’étant libérée de l’emprise du chignon, qu’elle rangea tranquillement derrière son oreille.
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Dim 20 Nov - 18:19
Let's get back to businessMi-juillet 2021 -   @Solveig Eskil

Travailler avait toujours été la réponse de Rory Barjow en toute situation. Contrariétés relationnelles ? Travailler ! Tensions familiales ? Travailler ! Solitude ? Travailler ! Dépression ? Travailler ! Crises d’angoisse ? Travailler ! Manquer de se faire arracher la jambe gauche par un loup-garou déchainé ? Je pense que vous avez compris où je veux en venir… Mais pour votre plus grand plaisir : Travailler ! Bien sûr ! La réponse ultime pour occuper l’esprit tortueux qu’était le sien. La seule et unique réponse valable depuis l’accident. Il pouvait difficilement se déplacer, les sorties nocturnes étant donc proscrites, le couvre-feu en place chez les moldus empêchait toute excursion dans un bar et hors de question de rester cloîtré chez lui. Certes, il y avait Lilibeth à protéger. La cadette des Barjow, douce Raiponce en chair et en os qui avait quitté sa tour pour rejoindre la civilisation. Âme fragile qu’il avait toujours défendue et protégée corps et âme, prenant chaque coup qui lui était destiné. Après tout, encaisser les agressions physiques de leur père et frère aîné ne lui était pas étranger. Prendre ceux réservés à Lilibeth s’était donc imposé comme une évidence. A la mort de Caïn, restée dans ce grand manoir seulement en présence de leur paternel, Lilibeth était devenue la proie facile. Dépourvue de magie, officiellement trop malade pour aller à Poudlard et utiliser une baguette, la jeune femme vivait recluse, dans un mensonge. Si le fait qu’elle s’extirpe des griffes de leur géniteur avait rassuré Rory, la savoir évoluer dans un monde où les sorciers étaient traqués et les Mangemorts avaient pris le pouvoir n’avait rien de bien réconfortant. Son sang-pur ne ferait guère de différence face au fanatisme de certains… Ça, Rory en était sûr et certain.

Une préoccupation de plus qu’il s’empressait de mettre sous le tapis devenu Everest tant les angoisses s’y accumulaient. A la place il avait repris le chemin de sa boutique, retrouvant la présence de Silas, celle plus pétillante de Thalia et l’absence par laquelle brillait Connor. Retour réussi si on ne prenait pas en compte le retard accumulé dans certaines commandes plus ou moins importantes parmi lesquelles figurait celle de Miss Eskil. La ravissante demoiselle aux origines nordique resplendissait d’une froideur envoûtante. Autant vous dire que lorsqu’il reprit le devis signé, la vision enchanteresse de cette cliente tout en raffinement revint adoucir le tourment actuel. Que voulez-vous ?! Une âme torturée recherche ce qu’il y a de plus inaccessible juste pour, une fois de plus, se prouver qu’il ne mérite pas une once de douceur dans son existence. Dramatique, n’est-ce pas ?
Le processus de confection de son amulette de protection allait être long, laborieux et surtout extrêmement pénible si toutes les cinq minutes il devait expliquer le processus suivi mais se trouver en agréable présence rendait cette perspective moins pénible… Du moins c’était ce qu’il aimait à croire. Il allait à présent falloir vérifier cette hypothèse. Déjà plongé dans la réflexion des différentes étapes par lesquelles passer pour rendre le tout plus efficace, Thalia l’interrompit, annonçant la venue de Miss Eskil qui fit bien vite son arrivée dans la pièce. Rory ne put s’empêcher de remarquer le bref regard qu’elle porta à sa canne. Après tout, la dernière fois il était entièrement maître de ses mouvements, pas diminué comme aujourd’hui. Les questions devaient se multiplier dans son esprit, à moins que cela ne lui importe guère.

Ses prunelles sombres glissèrent sur la silhouette toujours parfaitement apprêtée de sa cliente tandis qu’elle observait le médaillon accueillant le sortilège du jour. A son approbation, Rory le fit retourner dans son écrin en un simple coup de baguette et la boîte vint se positionner au centre de la large table en bois tandis qu’une autre plus rustique encore quitta un coffre fort magique dissimulé dans la pierre des murs. A l’aide d’une série de sortilèges informulés, il leva les nombreuses protections entourant la simple boîte qui céda pour révéler les échantillons précédemment fournis par Miss Eskil. « Nous allons débuter par un simple procédé pourtant essentiel : la distillation de l’essence magique de votre ancien partenaire. » Annonça-t-il en se levant dans un brève grimace qu’il ne parvint à réprimer. Par automatisme, sa main gauche vint agripper avec force le muscle meurtri de sa cuisse avant d’attraper un rack sur lequel dix petites fioles vides étaient disposées. En même temps, diverses potions et objets mystérieux s’extirpèrent des étagères environnantes pour se disposer dans un ordre précis face à eux. « Le but étant, pour chaque échantillon, de venir collecter ce qui fait de cet homme qui il est dans son aura magique. La qualité de ce que vous m’avez fourni nous permettra d’avoir une bonne base de travail à laquelle nous rajouterons l’intensité de vos souvenirs avant de travailler sur toute la partie purement sortilèges de protection. » Ses explications étaient presque machinales tandis qu’il extirpait à l’aide de la magie chaque élément apporté par Miss Eskil. Le tout vint distinctement s’introduire dans des fioles dédiées avant que différents liquides extraits des potions ne se versent automatiquement. Certaines uniquement réservées aux échantillons biologiques, d’autres pour les objets et parfois même se mêlant en fonction des réactions observées.

La mâchoire tendue, encaissant les violents spasmes qui parcouraient déjà sa jambe, Rory avait beau tenter d’appuyer tout son poids contre la table, le simple fait d’être debout devenait une torture atroce. Ne jamais montrer de signes évidents de faiblesse. Voilà un adage hérité de son très cher père qu’il s’évertuait d’appliquer à la lettre. Sans même un regard pour les fioles qui s’emplissaient de potions, bouillonnant, sifflant et fumant, Rory préféra porter son attention vers le chaudron qui se remplissait d’une eau dorée scintillante de petites paillettes mauves. A peine le liquide eut emplit les trois quarts du récipient en fonte qu’il se rassit dans un profond soupir. « Vous souhaitez boire quelque chose peut-être ? Thé ? Café ? » Demanda-t-il en excuse parfaite pour verser dans sa propre tasse une bonne rasade de potion anti-crampes qui se préparait déjà dans le petit cagibi accueillant une cuisine de fortune attenante au laboratoire. Très vite, le tout arriva en fonction des attentes de chacun et Rory s’empara de sa tasse de café dont il but la moitié en une traite. Les effets mettraient quelques secondes avant de le libérer de l’atroce peine expérimentée, de quoi tenter de gagner quelques minutes précieuses. « Vous avez des questions ? » Question honnête, facile pour montrer qu’il prenait sa requête au sérieux et, encore une fois, stratagème pour que la potion fasse effet sur son système nerveux. Hors de question de consommer sa fameuse poudre noire face à elle. Idéal pour perdre une cliente aussi exigeante que Miss Eskil !
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Dim 20 Nov - 19:16
@Rory C. Barjow & Solveig
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Solveig n’eut pas l’affront de faire un quelconque commentaire sur la grimace qui, l’espace d’un instant, orna le visage du Barjow lorsqu’il se leva de sa chaise. Il pensait sûrement se donner une certaine contenance en évitant soigneusement de prendre la canne destinée à le soulager, comme si cela faisait office de preuve de son impuissance. Si elle ne manqua pas une seule seconde de ce qui venait de se produire sous ses yeux, la Suédoise garda un silence respectueux. Elle avait compris, lors de leur dernier entretien, que Rory était l’heureux possesseur d’un caractère de cochon similaire au sien, et que relever son infirmité n’arrangerait pas leurs affaires respectives. À dire vrai (et même si elle s’était en effet posé la question de ses capacités), Solveig se moquait bien qu’il boîte tant qu’il était en mesure de réaliser l’amulette demandée. Elle regarda avec attention le moindre de ses gestes, des objets appartement à son ex-compagnon jusqu’aux fioles qui se remplissaient sous la magie de Rory.

« Merci de prendre le temps d’énoncer les procédés à voix haute. » Solveig n’était pas sotte et comprenait à quel point cela devait être rageant pour cet homme de devoir ralentir son rythme afin de lui expliquer chaque mouvement et décision prise lors de sa création. Le remercier ne rendra pas la tâche plus aisée pour lui mais, à défaut de lui simplifier la vie, elle lui montra son respect. Le processus, d’apparence extérieure, semblait simple. Sauf qu’il semblait presque évident que la magie qui se cachait derrière chaque extirpation d’essence devait être complexe et difficile. Par ailleurs, son regard se fit plus attentif et une lueur d’intérêt s’alluma dans ses iris claires. Elle prenait grand plaisir à découvrir cette nouvelle forme de magie (pour elle, bien entendu) et telle une éponge, s’imbibait de chacune des connaissances que le Barjow acceptait de lui transmettre.

Si ce dernier souffrait, il n’en montrait rien. Une nouvelle similitude qui poussa Solveig à réfléchir à l’homme qui se tenait à ses côtés. Incapable de montrer sa douleur quand bien même on la devinait, laissant croire que tout allait bien alors qu’il vivait peut-être l’enfer. Elle connaissait cette sensation et le choix qui l’accompagnait. Peu importe la teneur et les circonstances de sa douleur, la Suédoise reconnaissait les signes d’un physique amoché qui se refusait à être visible. Elle ne pouvait que le respecter davantage. Cela voulait dire : ne pas faire mention de sa jambe tremblante, sa mâchoire contractée et son pupilles sombres qui se dilataient chaque fois que la douleur faisait des siennes. Elle resta simplement assise à ses côtés, le plus souvent silencieuse, consciente de la chance qu’elle avait d’être là, à observer un sorcier de talent pratiquer son art. Cela allait lui coûter plus tard, elle en avait conscience. La douleur allait, elle aussi, la transpercer et à l’image du Barjow, Solveig allait faire bonne figure. Ne rien montrer. Surtout pas. La moindre faiblesse était l’opportunité parfaite pour ses adversaires de lui causer plus de mal.

« Thé, ce sera parfait. » Elle reçut poliment la tasse qui vint à elle contenant le breuvage encore fumant et y trempa rapidement ses lèvres sans trop s’y attarder. Le tout posé devant elle, éloigné du bord de la table, elle ne perdait pas sa concentration sur le processus magique qui se dévoilait face à elle. Curieuse et intriguée, elle avait forcément de nombreuses questions à poser mais attendit le signal de Rory pour le faire.

« Comment procédez-vous exactement pour extraire l’essence humaine de ces objets ? Un seul sortilège suffit-il, comme pour extraire des souvenirs de la mémoire ? Et si tel est le cas, vous me diriez lequel est-ce ? » Non pas qu’elle comptait reproduire cela chez elle une fois seule, mais c’était toujours bon à savoir. Solveig ne rechignait jamais à apprendre, même les informations paraissant les plus inutiles. Cela pouvait toujours servir un jour ou l’autre. Elle était beaucoup trop novice dans le domaine de Rory pour comprendre la totalité de ses incantations et mouvements, et cela la froissait de se sentir aussi bête. Bien sûr, elle adoptait une position et un regard qui indiquait le contraire car il était impossible pour elle de laisser entendre au Barjow qu’elle se sentait stupide face à lui. Au contraire, elle affichait un air de femme savante, forte et décidée – le tout sous un glaçage de froideur savamment étudié pour repousser les plus téméraires.

« Et quels sont les dangers liés à ce processus ? Il doit bien y en avoir. »
AVENGEDINCHAINS
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Dim 27 Nov - 9:20
Let's get back to businessMi-juillet 2021 -   @Solveig Eskil

Si quiconque lui demandait, Rory aurait répondu « Business as usual ». Oui, il n’y avait officiellement « rien à déclarer », « pas de commentaires ». Son absence à la boutique depuis un mois, les retards dans les commandes, le fait qu’il se déplaçait (une fois de plus) avec une canne comme son co-gérant… Rien. A. Déclarer. Ainsi, face à Miss Eskil et sa prestance envoûtante, Rory ne tombait pas dans le panneau. Quand d’autres hommes devaient se confondre en excuses face à cette déesse nordique, l’héritier Barjow n’en était pas à son coup d’essai. Il lui fallait bien plus qu’un visage et une silhouette harmonieux pour daigner formuler une excuse ou fournir une explication à ses actes. Secret, il l’était. Encore plus quand cela pouvait compromettre sa réputation, faire douter de ses capacités et dévoiler une partie de sa vie privée. Quand vous savez que mêmes ses amis les plus chers n’avaient accès qu’à un dixième de ce qui pouvait animer son quotidien et son mental… Face à une sublime inconnue, Rory Barjow savait se contenir. Il était là pour le travail, non ? Dans d’autres circonstances peut-être se serait-il laissé aller à quelques parades séductrices mais avec le contrat qui les unissait, le boulot dominait.

Outre la douleur effroyable courant le long de son système nerveux, le sorcier tentait de maîtriser ses gestes tout en gardant une certaine contenance. Pas simple quand on savait que la guérison avait réellement pu commencer depuis seulement quelques semaines. Il gérait les spasmes principalement à grands renforts de drogue magique et d’alcool, les potions dont il maîtrisait la confection ne parvenaient pas à être aussi efficaces. Toutefois, face à une journée entière de travail sur l’amulette de protection de Miss Eskil, Rory ne pouvait se permettre pareil écart. Il devait faire preuve d’un contrôle total de ses capacités quitte à en payer le prix fort. Une fois le visuel du médaillon validé, tout le processus habituel se mit en place devant eux, détaillant le début du procédé qu’il allait suivre pour sa fabrication. Ainsi, les remerciements qu’elle formula lui échappèrent un simple « Nous sommes là pour ça, Miss Eskil. ». C’était bel et bien le but du serment inviolable effectué et de sa présence dans son laboratoire. Lui permettre d’assister à la fabrication sans sortir le moindre mot serrait une torture peut-être plus insupportable pour Rory que de tout détailler. Cela dit, il allait au moins lui falloir un peu de potion anti-crampes. D’un simple coup de poignet il fit venir à eux le plateau contenant café et thé pour avaler la moitié de sa tasse d’une traite.

Les doigts massant machinalement le muscle meurtri de sa cuisse, il écouta attentivement les nombreuses questions que ces premiers gestes avaient fait naître dans l’esprit vif de la jeune femme. Bien qu’il n’avait nullement douté qu’elle possédait des capacités supérieures à toutes les cruches se rendant chez Barjow&Beurk, les interrogations formulées laissaient transparaître une attention au détail et une anticipation intéressante. Finalement, ces heures passées en sa compagnie ne seraient peut-être pas si horribles que cela. « Êtes-vous familière avec le procédé de distillation utilisé dans la fabrication d’alcool ou de parfum ? Nous sommes plus ou moins sur la même technique. Il faut généralement suivre une méthode d’extraction de la magie par distillation déclenchée suite au contact de nombreuses substances de ma confection. La seule différence demeurant dans le fait qu’à la place d’obtenir une vapeur, nous finissons avec un dépôt bien spécifique, vous verrez. » Tandis qu’il lui fournissait les explications attendues, les fioles contenant les échantillons fournies continuaient de bouillonner, siffler et fumer en effectuant de lentes rotations sur elles-mêmes pour accélérer le processus de séparation. « En ce qui concerne les dangers, si le procédé est mal effectué on peut rencontrer les effets classiques d’une potion instable. Explosions, combustion instantanée, fumées toxiques, contenus devenus inexploitables… La liste est non exhaustive. » Sorti de sa bouche, cela semblait presque anodin, comme si de pareilles réactions plus que spectaculaires constituaient trois fois rien. En même temps, quand on savait qu’il occupait une partie de son temps à entrer par effraction dans des demeures, se débarrasser de chiens de gardes, éliminer des vigiles ou fuir une troupe de centaures… Une petite explosion ou un départ d’incendie n’avait rien de bien sorcier pour lui. « S’agissant d’un procédé simple et rapide grâce aux ingrédients dont je dispose, nous ne rencontrerons pas ces problèmes. Pour des novices en revanche cela peut entraîner de nombreux dangers effectivement. » A l’aide d’un coup de baguette il stoppa la rotation des fioles qui vibrèrent simultanément à une grande vélocité avant de s’arrêter subitement. Rory se saisit de l’une d’entre elles qu’il présenta à la demoiselle. « Voyez le dépôt qui se détache de la potion ? » Demanda-t-il en indiquant une fine couche translucide constituée de fines paillettes et filaments opaques. « Il s’agit là d’un extrait brut de l’aura magique contenue dans le cheveu que vous m’aviez fourni. De façon générale, on peut faire ça avec presque tout ce qui a appartenu à un individu. Il suffit que l’objet ait été suffisamment en présence de son détenteur et que l’on dispose des bonnes formules de potions. C’est bien évidemment là que le tout se complique. » Une façon habile de laisser suggérer que les formules des fameuses potions dédiées à l’extraction de l’aura magique pour un objet, un bijou ou même un élément organique n’étaient pas les mêmes mais surtout étaient bien gardées. Les heures de travail et d’expérimentations pour parvenir à de tels résultats avaient été longues. Rien de bien surprenant dans le fait qu’il les conserve jalousement. Pas même Silas ne savait où se trouvaient les fameuses instructions de telles concoctions. « Puisque nous disposons aujourd’hui de nombreux éléments, j’ai préparé un bain amplificateur qui va nous permettre de mêler les extraits obtenus tout en augmentant sensiblement leurs pouvoirs. Un simple changement de couleur nous prouvera que nous avons une quantité et qualité suffisante. » Dit-il alors que l’ensemble des fioles s’amoncelaient autour du chaudron avant de se verser de concert dans le liquide doré. Les dépôts semblèrent fondre à la surface de l’eau avant de glisser au fond du récipient, teintant progressivement le liquide d’une sublime couleur prune intense. « Parfait ! Je vais à présent avoir besoin de quelques échantillons vous appartenant. » Annonça-t-il tout en se tournant pour la première fois de face à elle. Ses prunelles sombres scannèrent avec minutie le visage de Miss Eskil, glissant de sa chevelure blonde à sa tenue vestimentaire en passant par les accessoires dont elle disposait. En plus des évidents cheveux, ongles et salive, il cherchait quelque chose de valeur qu’ils pourraient temporairement utiliser.
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Dim 27 Nov - 22:15
@Rory C. Barjow & Solveig
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Solveig ne quittait pas des yeux les fioles en mouvement, dont le balancement était presque hypnotique. Elle notait mentalement tout ce qu’elle pouvait voir se produire devant elle et en posant ses questions au Barjow, elle espérait étoffer ses connaissances. Bien sûr, elle ne s’attendait pas à ce que le brun ténébreux fût bavard sur tous les aspects de cette création. Elle devinait des secrets auxquels, elle s’en doutait, elle n’aurait pas accès aussi aisément. Néanmoins, la jeune femme prouva son intérêt et écouta avec respect et attention les explications du créateur. Rory était précis dans le développement de son procédé. S’il omettait volontairement des informations, il le faisait avec une telle subtilité qu’il était presque impossible de le deviner. Poussée par la curiosité et le savoir, Solveig buvait ses paroles et observait chaque instrument qu’il mentionnait ou pointait du doigt. Ses gestes, en plus d’être précis, témoignaient d’une grande expérience et d’une maîtrise approfondie du sujet. La Suédoise, si elle était impressionnée, ne s’épancha pas davantage. Elle gardait un silence raisonnable, seule sa tête se secouant lentement de haut en bas pour faire comprendre son entendement.

À la mention du dépôt constituant l’essence de son ex-compagnon, Solveig se pencha en avant pour rapprocher son regard du contenant. Elle pouvait y apercevoir le sujet des explications de Rory et ses iris brillèrent d’une nouvelle lueur, celle de la curiosité pure. Elle n’envisageait même pas de couper la parole au vendeur et ce, pour plusieurs raisons. Le respect d’autrui et la bienséance la poussaient à garder un comportement correct en société, même dans l’arrière-boutique d’un marchand de potions. Mais surtout, elle appréciait le bercement du flot de paroles de Rory qui, en plus de la tranquilliser, lui apportait un grand nombre d’informations cruciales. Après tout, ils avaient conclu ce marché dans le but qu’elle puisse assister à cette création et venir la perturber avec des questions ou paroles incessantes viendrait à l’encontre de ce qu’elle recherchait : l’apprentissage. Solveig était avide de savoir, peu importe les sujets. Elle savait qu’un jour ou l’autre, cela servirait à ses plus grands desseins. Le Barjow alla même jusqu’à répondre indirectement à sa question sur les formules utilisées par les potionnistes pour parvenir à un tel procédé. Un rare rictus apparut sur ses lèvres alors qu’elle distinguait le jeu de Rory. Le serment inviolable ne lui interdisait pas de lui cacher des informations et il le savait pertinemment. Si elle voulait en découvrir plus sur lesdites formules, Solveig allait devoir enquêter par elle-même mais cela ne la dérangeait pas. Dans la quête de savoir, elle était prête à beaucoup de choses.

« Impressionnant » dit-elle simplement alors que les extraits se fondaient les uns dans les autres dans le chaudron, à travers ce liquide doré dont la lueur se reflétait dans les iris de son propriétaire. Peu à peu, la couleur changea et prit une teinte qui sembla satisfaire le sorcier à ses côtés. Solveig l’observa, puis le contenu du chaudron, et fit une moue appréciative. Ils n’en étaient qu’au début de cette confection et déjà, elle en avait vu plus qu’elle ne l’espérait. Il posa pour la première fois les yeux sur elle et la détailla de haut en bas, ce qui eut le don de l’agacer. Si elle ne pipa mot, son regard, lui, la trahissait. Il cherchait, de toute évidence, de quoi compléter son expérimentation mais même en sachant cela, la Suédoise ne pouvait s’empêcher d’être irritée.

« Outre mes souvenirs, que vous faut-il ? » Elle pensa à l’ADN, celui-là même qu’il avait récolté sur les objets appartement à son ex-compagnon mais à la façon dont il continuait de la dévisager, elle réalisa qu’il ne souhaitait pas que cela de sa part. Après une courte hésitation, Solveig se pencha pour retirer sa bottine et détacha de sa cheville droite la chaîne ornée de la lettre A qu’elle portait constamment. Offerte par son parrain, elle symbolisait son lien avec Astrid et la puissance de ce qui les reliait l’une à l’autre. Elle y tenait comme à la prunelle de ses yeux et la tendre dans la paume de sa main à Rory n’était pas anodin. Conformément à leur serment, elle s’engageait pleinement dans cet échange.

« Si vous pouviez éviter de l’abîmer, ce serait appréciable. » Polie, son regard criait plutôt « une seule rayure et je te tords le cou ». Tout comme pour ses souvenirs, il lui coûtait beaucoup de les confier à un membre du sexe opposé en qui elle ne pourrait jamais avoir totalement confiance, avec ou sans serment inviolable. Ses doigts se refermèrent quelques secondes sur la chaîne de cheville, avant qu’elle ne les rouvre pour la laisser glisser dans la main du sorcier.
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Sam 10 Déc - 18:54
Let's get back to businessMi-juillet 2021 -   @Solveig Eskil

Bien trop habitué à son environnement de travail pour y déceler toute la magie que cela pouvait revêtir pour un oeil extérieur, Rory évoluait dans les lieux tel un véritable chef d’orchestre. Sur son passage, les fioles se déversaient dans un ordre très précis dans les chaudrons, les ingrédients se broyaient ou intégraient d’autres préparations avec la minutie nécessaire. Orfèvre à l’oeuvre, il lui suffisait bien souvent de simples mouvements du poignet pour que le balais ne débute tandis qu’il s’occupait de chapeauter le tout de son oeil d’expert. Il y avait de quoi intimider et impressionner. Pareil gestion de ce processus millimétré avait nécessité des années et des années d’entrainement. A présent, Rory considérait cela comme faisant partie de son quotidien. Il n’y avait donc rien de plus simple que la confection d’un simple enchantement d’objet ou de potions et poisons classiques. La seule chose capable de retenir toute son attention, impliquant corps et âme l’inventeur de talent c’était bel et bien quand il créait quelque chose de nouveau de A à Z. Ces instants là vibraient d’une façon bien particulière à ses yeux. Exit la routine, bonjour sérieux et application de chaque instant. Il faut dire que dans son domaine d’activité, la moindre seconde d’inattention pouvait avoir des répercussions désastreuses comme il venait de les lui citer quelques minutes plus tôt.

Rien qui ne soit susceptible de se produire en présence de Miss Eskil en revanche. Rory connaissait si bien le processus auquel il avait recours aujourd’hui qu’il aurait pu l’effectuer les yeux fermés ou depuis son bureau à l’autre bout du couloir sans avoir particulièrement à s’en soucier. Deux scénarios improbables cela dit compte tenu du fait que la jeune femme était là pour l’observer travailler. Il fallait appliquer sérieux et professionnalisme à ses gestes en plus d’expliquer ces derniers afin de contenter la ravissante créature. Tandis qu’il expliquait patiemment chacune des étapes par lesquelles les éléments collectés par la demoiselle passaient, Rory pouvait sentir les effets de sa potion anti-crampes commencer à faire effet, libérant une vague de soulagement dans son enveloppe. Sa mâchoire se décrispait légèrement, ses jointures se desserraient à mesure que les spasmes animant jusque là sa jambe faiblissaient. Il savait que le tout reviendrait par pics soudains avant de s’imposer à nouveau à lui mais pour l’instant il en était brièvement libéré. De quoi lui permettre de pleinement se concentrer sur sa mission de la journée.

Les différents ingrédients mêlés dans le chaudron principal, Rory se tourna enfin vers sa cliente du jour afin de tenter de déceler sur elle un élément suffisamment précieux pour collecter son essence. Si dans d’autres circonstances ses prunelles sombres auraient glissé sur les courbes de la jeune femme avec envie, l’héritier Barjow tentait de garder son sérieux, se doutant bien que tout le processus ne devait pas franchement la mettre d’humeur à un petit extra. Il précisa donc l’objectif de ce scan visuel sans pour autant rentrer dans les détails. Malgré la douleur et le professionnalisme de l’instant, Rory n’en restait pas moins joueur. Ses propos vagues sujets à interprétation furent d’abord pris par Solveig comme une nouvelle question. Laissée sans réponse, elle finit par lui donner exactement ce dont il avait besoin. Sans jamais prononcer le moindre mot, il l’observa faire calmement et utilisa la magie pour transporter le fameux bracelet de cheville jusque dans une fiole. Hors de question de contaminer l’objet avec sa propre essence magique. « Bien évidemment, Miss Eskil. » La rassura-t-il alors que le bijou se faisait recouvrir d’un gel translucide constellé de flocons d’un bleu roi intense. Suspendu dans la substance, la fiole reprit le même balais qu’avait suivi les précédentes et après de longues minutes, la fameuse essence s’en détacha.

Ce fut toujours du bout de sa baguette que Rory extirpa par un sortilège informulé le bijou qui se nettoya grâce à une légère vibration avant de flotter jusqu’à Miss Eskil. « Tenez. » Dit-il alors que la chainette venait se déposer dans le creux de la main de sa propriétaire. Il lui laissa l’occasion de remettre le bijou en place, contournant la table pour aller s’emparer d’une petite pochette en feutrine beige. Seul le claquement irrégulier de sa canne contre les pavés du laboratoire retentissaient dans les lieux alors qu’il la rejoignait à nouveau. Rory prit place sur le tabouret, sa main libre agrippant sa cuisse douloureuse alors qu’il se tournait en direction de Solveig, s’étant saisit d’un petit objet métallique fin et pointu à l’extrémité courbée. « Si vous permettez… » A ses mots, le jeune homme avait tendu sa main en direction de la demoiselle, attendant sagement qu’elle dépose cette dernière dans la sienne. Quand elle se fut exécuté, Rory collecta avec minutie de l’ADN sous les ongles de la belle et vint doucement racler le haut de la paume de sa main. A chaque échantillon collecté, ce dernier flottait dans les airs pour aller s’introduire dans une fiole immédiatement recouverte d’un nouveau liquide cette fois-ci d’un rouge intense. « Parfait. » Relâchant la main de sa cliente, il déposa l’ustensile sur le bois de la table et observa les réactions faire effet devant eux. « Comme vous pouvez le constater, la procédure avec vos échantillons est légèrement différente. Certes nous avons besoin d’avoir recours à la même méthode de distillation de votre essence mais puisqu’il s’agit de vous protéger de l’aura magique d’une autre personne, nous allons faire infuser le médaillon dans une mixture particulière. » Annonça-t-il alors que le bijou en question s’extirpait de sa boîte pour venir se placer au centre d’un nouveau chaudron. Une bonbonne emplie d’un liquide bouillonnant se hissa par magie sur la table pour recouvrir le médaillon au fond du récipient et le résultat des distillations s’ajouta au tout. « L’ajout de vos souvenirs viendra par la suite. » Lui précisa-t-il sans quitter le processus du regard afin de s’assurer que les réactions étaient celles attendues. Quand tout fut versé et correctement mélangé, laissant échapper une agréable odeur florale, Rory eut un petit hochement de tête avant de se tourner vers la demoiselle. « Pouvez-vous ajouter votre salive au mélange, je vous prie. » Élégante façon de lui demander de simplement cracher dans le chaudron. Après tout, il n’allait pas lui demander d’ouvrir la bouche pour collecter lui-même sa salive sans compter que plus il y en avait, mieux ça serait pour le résultat final.
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Dim 11 Déc - 16:49
@Rory C. Barjow & Solveig
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Elle ne put cacher son soulagement lorsque le bijou revint intact dans la paume de sa main. Elle avait suivi le processus l’entourant avec une attention extrême, prête à fracasser le crâne du sorcier s’il venait à faire la moindre erreur. Certes, il ne l’aurait pas laissé faire mais c’était dire le volcan que pouvait représenter la colère de Solveig. Il n’y eut pas besoin d’esclandre car le Barjow fit preuve de professionnalisme en lui rendant ce qui lui appartenait sans la moindre trace d’usage. La demoiselle se sentit complète une fois que la chaîne se referma autour de sa cheville et ils purent enfin passer à la suite. Docile – même si cela ne lui ressemblait pas mais dans le cas présent, elle n’avait pas d’autre choix – elle laissa Rory prendre sur elle tous les échantillons d’ADN dont il avait besoin pour capturer son essence dans toute sa complexité. Toujours aussi curieuse, elle détailla de son regard clair chacune des réactions suivant l’ajout des échantillons à la mixture. De même, elle écoutait les explications du sorcier avec la même attention, comprenant sans avoir à le dire ce qu’il faisait et ravie d’en posséder les détails. Si elle ne comptait pas se servir de cette magie de sitôt, Solveig n’était pas idiote et préférait être prête à tout. Elle opina du chef une fois à l’évocation de ses souvenirs car c’était un passage qu’elle n'était pas pressée de voir se concrétiser. Il était essentiel pour le besoin de cette création et la jeune femme était résolue, mais cela ne voulait pas dire qu’elle prenait bien la chose. Au contraire, c’était source de stress. L’idée de dévoiler ces souvenirs à une personne extérieure ne la mettait pas à l’aise et elle détestait se sentir ainsi. Bien sûr, elle n’attendait pas de Rory qu’il la comprenne ou qu’il tente de le faire. Les émotions devaient rester en dehors de leur marché.

« Bien sûr. » Déplissant la tenue, elle se leva et s’approcha gracieusement du chaudron. Il n’y avait pas cinquante façons d’incorporer sa salive à cette préparation, il attendait d’elle qu’elle crache dedans, ce qu’elle trouvait peu appréciable. Ce n’était pas une question de standing ou de perception d’autrui, simplement de geste. Elle n’aimait pas cracher. Il lui fallut quelques secondes pour amasser le plus de salive possible dans sa bouche avant de se pencher par-dessus le récipient et d’y laisser couler le liquide. Solveig passa ensuite sa langue sur ses lèvres et retourna s’installer sur sa chaise, teintée de la même dignité. La bienséance lui interdisait d’avoir un comportement aussi rustre que de cracher ou avoir des gaz (comportement humain) et elle luttait contre cette éducation patriarcale.

« Il vous faudra autre chose, niveau ADN ? Ou faut-il aussi que je vous donne mon urine ? » Un léger rictus passa sur ses lèvres. Bien sûr, elle prenait les choses au sérieux (comme toujours) mais vu la quantité d’échantillons qu’il avait pris sur elle, elle était en droit de se demander s’il n’allait pas pousser les prélèvements aussi loin. Elle en doutait. Surtout, Solveig n’avait rien à dire ou demander lors de ce processus et ce rare échange lui permettait de faire acte de présence. Qu’il l’apprécie ou non, c’était secondaire. Son visage redevint presqu’aussitôt sérieux.

« Combien de temps doit durer l’infusion du médaillon ? »
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Dim 16 Avr - 11:17
Let's get back to businessMi-juillet 2021 -   @Solveig Eskil

Amplement habitué à manipuler des objets possédant aussi bien une grande valeur pécuniaire que sentimentale, avoir leur détenteur dans son laboratoire semblait moins familier. Facteur déstabilisant, bien qu’il n’irait jamais l’admettre en plus de posséder une certaine dangerosité. Non pas pour le client osant pénétrer en ces lieux, Rory n’avait que faire des éventuelles blessures dont il pourrait écoper, mais bien pour des questions de confidentialité. Dans le domaine de l’invention sorcière, la compétition était rude, les guerres intestines entre inventeurs faisaient rage, ne reculant parfois devant rien pour infiltrer les lignes adverses. Dissimuler un espion sous les traits enchanteurs d’une belle blonde, capitalisant ainsi sur le penchant charnel de l’héritier Barjow, afin de tromper sa vigilance et obtenir un bref aperçu de ce sur quoi il travaillait ne représentait pas le fantasme fiévreux d’un conspirationniste. Bien au contraire. Principale raison pour laquelle le serment inviolable avait été formulé, qu’il se passait bien de révéler la composition de nombreuses potions entrant en jeu dans la formulation du médaillon de protection. En revanche, chaque geste était justifié. Pas de paillettes, pas de grandes incantations inutiles et purement décorative pour l’impressionner. Il aurait pu mais ça n’était pas le style de la maison. Miss Eskil ne semblait pas non plus être le style de femmes à être si facilement impressionnée par pareilles démonstrations. Non, Miss Eskil semblait intelligente, forte et déterminée. Tout ce qui mentalement lui plaisait.

Enclin à lui dévoiler partiellement la méthode utilisée pour que le médaillon soit d’une plus grande efficacité concernant sa protection, le sorcier évoqua la procédure mise en place pour ce faire. Par expérience, il savait que de nombreux potionnistes se contentaient simplement d’appliquer un sortilège destiné à protéger le détenteur du médaillon. Rory Barjow allait plus loin dans son travail. Probablement la raison pour laquelle ses inventions et produits étaient si plébiscités sur l’allée des embrumes. Il allait au fond des choses, il se donnait de la peine et pensait aux moindres détails notamment le fait d’infuser le médaillon dans l’essence de sa propriétaire. Ainsi, personne d’autre ne pourrait bénéficier de ses propriétés magiques. Seule Miss Eskil pourrait être protégée. Les quelques explications de « routine » passées, il lui demanda d’ajouter sa salive au chaudron ce qu’elle fit avec toute la grâce possible dans l’exécution d’un geste d’ordinaire jugée de disgracieux. Si vous demandiez à Rory, il ne voyait que l’exécution parfaite de ce qu’il avait demandé. S’il fallait cracher, pourquoi se mettre des barrières mentales avec une chose aussi futile et archaïque que la bienséance. Les jeunes sorcières de sang-pur et à l’idéologie Mangemort étaient-elles épargnées par le mouvement de libération du patriarcat qui semblait toucher les moldues ? Question légitime qu’il se posait, fréquentant les deux mondes et surtout confronté aux comportements parfois si pitoyables de jeunes demoiselles dont le seul but semblait de pondre le plus de rejetons possibles pour s’assurer de conserver l’homme qui avait été choisi pour elles. Pas étonnant qu’il préfère rester célibataire en plus d’avoir un penchant pour les jeunes femmes fortes et indépendantes.

Une fois le nouvel ajout d’ADN effectué le mélange laissa échapper un énième volute de fumée dorée à la senteur délicatement sucrée. Signe encourageant pour le potionniste habitué à toutes les différentes manifestations de ses concoctions. Sans particulièrement prêter attention à la demoiselle, il se leva de son tabouret et clopina comme il put jusqu’à une des étagères leur faisant face de l’autre côté de la table centrale. La question teintée d’ironie attira son attention et lui fit tourner la tête à temps pour être témoin de son léger rictus. Dans d’autres circonstances et en compagnie plus désagréable, Rory aurait pu pousser le vice. Après tout, le jeune homme était connu pour son arrogance et sa propension gargantuesque à tirer du plaisir dans l’humiliation de ses pairs. Miss Eskil serait toutefois épargnée. Elle se montrait calme, suffisamment intelligente pour comprendre que certaines questions ne devaient être posées et coopérait à chaque étape du processus. Rien qui ne justifie de se jouer d’elle. Peut-être était-ce la blessure laissée par le lycanthrope qui l’affaiblissait. Allez savoir… Préoccupé par l’ouverture d’une des nombreuses boîtes enchantées renfermant certaines de ses plus précieuses concoctions, il lança une série de sortilèges informulés pour finalement extirper une petite fiole. Cette dernière semblait vide tant le liquide contenu s’avérait d’une transparence quasi parfaite.

« Nous n’irons pas jusque là ensemble, Miss Eskil. » Rétorqua-t-il, arborant également un très maigre rictus amusé. Le sorcier ne doutait pas que certains pouvaient pousser le vice, sombrant dans quelques lubies fétichistes qu’il ne partageait pas. Sans compter que s’il pouvait se passer de l’odeur d’urine dans son laboratoire, ça arrangerait tout le monde. D’un pas chancelant, aidé par sa canne, Rory revint s’installer aux côtés de la sorcière et déposa très exactement trois goutes cristallines dans le chaudron contenant les échantillons donnés ainsi que le médaillon. « Pour être parfaitement honnête avec vous, il existe plusieurs façons de procéder. » Tandis qu’il commençait son explication, sa baguette s’abaissa au dessus du chaudron pour en lancer la macération. « La plupart des potionnistes et autres enchanteurs ne prennent pas la peine d’effectuer l’étape que nous venons d’entamer. J’ignore s’il s’agit là d’un manque de temps, d’intérêt ou tout simplement d’incompétence… Quoi qu’il en soit, en ce qui nous concerne, le médaillon peut infuser entre plusieurs heures à plusieurs jours voire semaines en fonction de la qualité et quantité des échantillons fournis. » Ses prunelles sombres revinrent capter l’océan de sa cliente. « Dans votre cas, également grâce à la potion que je viens d’ajouter au mélange, nous n’aurons qu’à attendre une poignée de minutes. » Il refit venir à eux la théière pour être à même de se servir une fois de plus. Si durant l’espace d’un instant Rory envisagea d’ajouter à son thé les quelques gouttes de potion anti-crampes, l’éventualité que sa cliente puisse se poser des questions sur sa clarté d’esprit l’en dissuada. Hors de question de se montrer faible. Il avait un nom et une réputation à préserver. C’était déjà suffisamment humiliant de se déplacer en canne et offrir pareil spectacle. Hors de question que Barjow & Beurk ne devienne tristement célèbre pour leurs propriétaires affublés d’un clopinement tristement distinctif. Rory préférait donc serrer les dents, attendre que ça passe et subrepticement masser sa cuisse à travers son pantalon. « Si je puis me permettre… » Commença-t-il après avoir pris une première gorgée de sa nouvelle tasse. « Compte tenu du fait que vous veniez solliciter l’expertise d’un professionnel et la curiosité dont vous disposez pour la discipline, j’en déduis qu’en dépit de vos connaissances en la matière, vous n’exercez pas dans le milieu. Quel est votre domaine d’activité ? Ou du moins celui dans lequel vous aspirez à travailler ? » En effet, Rory pensait, sans grande difficulté, ne pas commettre d’impairs en supposant que la demoiselle était encore étudiante. Issue très probablement d’une famille de sangs-purs des pays scandinaves, possiblement héritière principale, éducation stricte conditionnant encore au moins partiellement ses faits et gestes, au tempérament suffisamment indépendant pour ne pas souhaiter dépendre d’un homme… Le profil type pour se retrouver sur les bancs de l’université de Poudlard avant d’entamer probablement une carrière au Ministère de la Magie. Il ne restait plus qu’à voir si ses suppositions étaient exactes.
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Dim 16 Avr - 16:25
@Rory C. Barjow & Solveig
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L’allusion lui arracha un faible rictus qu’elle ne s’autorisait que rarement en présence d’hommes, encore moins lorsque ceux-ci lui étaient inconnus. Les capacités professionnelles de Barjow n’entraient, dans ce cas, pas en ligne de compte. Ce sera probablement la seule pointe “d’humour” qu’elle fera de la journée et elle se demanda s’il était judicieux de l’offrir à cet homme-là. Comme d’autres, il était susceptible de se faire des idées et de prendre cela pour un “accord”. Mais que ne prenaient-ils pas pour une invitation, telle était la question… Sa concentration se retourna sur l’éternel chaudron et les odeurs qui s’en échappaient. Elles changeaient au fil des minutes, signe que tout cela menait à quelque chose et qu’elle ne perdait pas son temps. Prouvant une nouvelle fois son intérêt, sa question fut simple et directe. Celle du marchand, à contrario, s’étira en une longueur provoquée par de nombreuses explications sur la façon dont s’y prenaient ses concurrents. Une façon peu subtile de clamer haut et fort qu’il s’estimait le meilleur de la ville, si ce n’était plus. Cet excès de confiance n’alarma pas Solveig outre mesure étant donné qu’il lui permettait d’avoir son produit promis plus vite que prévu. Elle n’aurait pas rechigné à attendre quelques heures ou jours de plus, tant que la qualité était au rendez-vous. S’il ne semblait cesser de le lui assurer, elle préférait le voir pour pleinement le croire.

« Quelle efficacité » ajouta-t-elle comme commentaire. Impossible de savoir s’il était sincère ou sarcastique avec Solveig, elle jouait toujours entre ces deux eaux si bien que connaître ses pensées relevait du challenge. C’était bien mieux ainsi. Le seul homme qu’elle avait laissé entrer dans son cerveau était le même contre lequel elle produisait cette amulette spécifique. La preuve qu’il n’y avait absolument rien de bon à faire aveuglément confiance aux autres sous prétexte de sentiments. Et, pour le coup, elle mettait autant les hommes que les femmes dans le même panier. Avec l’exemple que représentait Kaia, il était clair que l’esprit féminin était aussi retors que celui de son opposé.

Son regard restait rivé sur le chaudron ou les gestes de magie de la part de Barjow. Pour ce qui était de son thé ou son clopinement, elle n’y accordait que peu d’attention, tant qu’il s’éloignait de sa propre tasse. Elle ne se posait plus vraiment la question de son état de santé physique et de ce que cela pouvait impliquer pour leur échange : elle avait la preuve, depuis quelques longues minutes déjà, qu’il était parfaitement capable de réaliser son travail sans qu’elle n’eut à s’en soucier. Alors elle ne le fit pas. À sa demande d’attention, elle détourna ses iris glacés de la marmite et les posa sur les siennes, plus sombres. Elle ne souhaitait pas lui permettre quoi que ce soit mais compte tenu de leur “relation”, elle était bien forcé de faire bonne figure. Ce fut donc d’un bref signe de tête qu’elle l’encouragea à poursuivre ses propos. Le sieur s’intéressait à qui elle était et ce qu’elle faisait en dehors de cet endroit. Une chose qu’elle pouvait (difficilement) admettre, c’était qu’il avait le nez fin. Dans le sens où les quelques suppositions qu’il fit à son sujet s’avérèrent justes. Elle pouvait lire dans son regard tout le jugement qui s’entassait dans son cerveau lorsqu’il posait les yeux sur elle, qu’ils soient physiques ou tout autre. Ses aspirations, son entourage, son caractère… Chaque interaction sociale allait de pair avec son lot de jugement immédiat, même elle y était contrainte. Dès qu’elle avait vu Barjow, une opinion avait poppé dans sa tête, le rangeant dans une case jusqu’à ce qu’elle souhaite l’en déloger.

« Sans surprise, vous êtes perspicace Mr. Barjow. Je ne suis en effet pas de ce domaine d’expertise, bien qu’il m’intéresse fortement comme vous avez pu le constater. J’ai plus d’affinités avec le droit magique, pour tout vous dire. » Ou ne dire qu’un minimum. Cette simple réponse suffisait à étoffer l’image qu’il avait déjà d’elle, en bien ou en mal. On imaginait peu une femme de son statut se frayer un chemin parmi les “grands hommes politiques”, supposant que de par son sexe, elle n’en avait ni l’étoffe ni la tenacité. Celles-ci étaient exactement les raisons pour lesquelles Solveig agissait de cette manière. Elle voulait renverser cette idée préconçue selon laquelle une femme n’avait pas “les couilles” de travailler dans un tel environnement exclusivement masculin et qu’elle pouvait prendre des décisions importantes sans être impactée par “les faiblesses de son sexe” : pour résumer selon eux, ses sentiments, ses menstruations et son hystérie passagère.

« J’ai bien l’intention de faire une carrière politique et d’y exceller. Est-ce là ce que vous aviez déjà supposé de moi ? » Elle ne le quitta pas du regard, comme un défi. Elle cherchait à y lire la réponse qui n’allait pas tarder à franchir la barrière de ses lèvres. Oui, il l’avait jugé, compartimentalisée… mais comment ? Voilà ce qui l’intriguait ici.
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Let's get back to business - Miss Eskil II
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