Cette journée avait commencé comme plein d’autre. Andreas avait utilisé son temps libre pour jouer du violon, son amour unique. Il ne vivait que de lui. Pourtant, il se devait de ne pas en faire sa seule priorité. Les cours étaient aussi très importants pour Andreas. Il se devait d’être assidu dans son travail si un jour, il voulait devenir juge. C’était une d’autre idée de vouloir devenir juge sachant qu’il travaillait pour la mafia. Mais pour lui, c'était deux choses distinctes. Être juge, c'était guise de respect et d’abondance. La mafia, elle était dans un premier temps un moyen de protection et de rémunération. Même si Andreas commençait à apprécier ses membres et si attacher profondément.

Andreas était en cours de politique britannique et internationale. C’était le cours que le jeune serpentard aimait le moins. On peut même dire qu’il le détestait, mais il devait avouer qu’il était important. Pour bien comprendre tous les enjeux et être un bon juge, Andreas se devait de connaître l’entièreté de ses cours. Pourtant, ce jour-là, avec ses boulots tard le soir, le serpentard s’écroula de fatigue. Il dormit pendant tout le cours et profondément en plus. Ce n’est qu’à la fin qu’on le réveilla sur un ton moqueur. Andreas pesta, personne ne l’avait réveillé plus tôt dans le cours. Tempi, il trouverait un moyen de le rattraper. Après son service au White Thestral, il aurait le temps de retravailler encore un peu ses cours, ça le fera se coucher tard encore une fois, mais tempi. Le jeune homme se dépêcha, il partit vite se changer et enfiler sa tenue de serveur.

Andreas n’avait pas prévu de rejoindre la mafia. Jamais dans sa tête il ne put imaginer que le jeune violoniste qu’il était finirait par faire des courses illégales pour la mafia. Enfaite il n’avait jamais vraiment connu la mafia jusqu’à ce qu’il tombe un peu par hasard dessus. Au début où ils les rejoignirent, Andreas avait peur. Il craignait pour sa vie. Mais finalement Andreas se surprenait à les appréciait. Il commençait même à être fier de faire partie des leurs. Ce n’était donc pas un exercice bien difficile que de servir ses camarades, mais c’était un bon moyen d’arrondir les fins de mois. De plus, il avait enfin un vrai métier qui expliquerait ses revenus aux yeux de son père et de ses grands-parents. Tout simplement parce qu’au début Andreas n’avait pas de vrai métier et se contentait de faire des courses à son compte et il ne voulait absolument pas que l’on se doute qu’il faisait des activités illégales, il se devait de montrer l’exemple à ses frères. Maintenant avec le White Thestral il pouvait juste se dire serveur et expliquer ses revenus par ce métier.  

Le jeune serveur commença ainsi ce qui allait être un long service. Ce jour-là il y avait du monde White Thestral. Andreas reconnaissait certaine tête, mais pas toute. La soirée se passa à servir cocktail et bière. Jusqu’à ce qu’un visage familier arrivât.

« Bonjour Anjelica, tu veux quelque chose ? » Andreas souriait poliment. Il appréciait bien la mafieuse. C’était elle qui l’avait accueilli en premier lieu avec Jaeden.

J’étais planquée dans l’espèce de bureau au fond du White Thestral qui servait de local pour tatouer à Luca. Les pieds calés sur le meuble, jonché de dessins, je tenais entre les mains un magazine sur les nouvelles technologies concernant les véhicules volants. Un article sur de nouvelles huiles aux ingrédients magiques assez puissants me faisait de l’œil. Ainsi que quelques outils qui semblaient performants. J’allais encore faire dépenser de l’argent au garage. Je sentais déjà que Luca allait râler. Mais avec un sourire et pour dire que cela allait nous permettre de satisfaire encore mieux les clients, j’étais certaine que cela fonctionnerait. Si j’étais cachée, c’est que j’avais envie d’être tranquille. J’avais aperçu Azzio dans un coin du bar et je n’avais pas envie de me prendre la tête avec lui ce soir. J’étais fatiguée et usée. Je préférais de loin accorder mon énergie aux personnes que j’appréciais. Elwyn par exemple avait besoin de moi. Tout comme Luca. Je n’avais plus l’intention de m’épuiser moralement avec ce type. J’avais beaucoup de mal à supporter son image. Le jumeau d’Andrea… qui me détestait… J’avais toujours énormément de mal à appréhender cette image de mon meilleur ami décédé avec le regard haineux que son frère me portait en permanence. J’espérais d’ailleurs qu’il allait finir par quitter les lieux. Quand j’étais passée, son verre était à moitié vide.

La porte s’ouvrit brusquement en me faisant poser les pieds à terre et baisser mon journal. Luca venait d’entrer avec une jeune femme blonde, la tête nichée dans son cou. Tellement absorbés, à leur tâche, qu’ils ne me virent même pas. Je me raclais la gorge et mon frangin ainsi que Theodora relevèrent la tête, leurs regards pivotant dans ma direction. Je laissais tomber mon magazine sur le bureau et faisais un signe de main à Luca sans jamais regarder la comptable. « Buonasera. » Un sourire ironique aux lèvres, je me levais et disais en italien afin que l’autre ne puisse comprendre. « Fais gaffe aux MST avec elle. » Je sortais de la pièce en claquant la porte, agacée qu’il s’envoie en l’air avec elle. J’espérais l’avoir coupé dans son élan. Je cherchais la place de Tosello et cette dernière était vide. Tant mieux. Je traversais la foule. Entre ceux qui dansaient, ceux qui allaient au bar, d’autres aux toilettes, cela s’agitait dans tous les sens. Une paire de bras me tirèrent vers un groupe. Les mécanos du garage. Je contrôlais rapidement, mais heureusement l’autre était bien parti. Mes collègues s’amusèrent à me faire danser. Je riais, passant d’un bras à un autre. Ils me faisaient oublier un instant la vision de Theodora et celles d’Azzio me ballottant dans tous les sens. Essoufflée et commençant à avoir soif, je finis par leur fausser compagnie pour me rendre vers le bar. L’avantage, étant propriétaire des lieux, c’était que les boissons pouvaient être distribuées à foison lorsque je le demandais.

Je m’accoudais au comptoir entre deux personnes qui attendaient leur boisson. Un type au regard lourd me fixait. Merlin… Est-ce que ce genre de méthode de drague fonctionnait encore de nos jours ? Je soufflais. Ce dernier allait m’adresser la parole quand une voix s’adressa à moi. Je pivotais pour découvrir le petit nouveau de la Cosa Nostra. Celui que je devais garder à l’œil. « Bambi ! Tu tombes à pic ! » m’exclamais-je me permettant d’esquiver l’autre idiot. De toute façon, en ce moment, il n’y en avait qu’un qui occupait mes pensées. Elwyn s’était infiltré dans ma carcasse avec une aisance déconcertante. Malgré ses démons et notre passé trouble, nous avions continué à nous rapprocher. « Tu apprendras que je bois presque toujours du prosecco. Tu peux carrément mettre la bouteille à portée de mes mains et lui lancer un sort pour qu’elle reste fraîche. » Je lui lançais un sourire amusé et m’asseyais sur un tabouret haut. « Ton service termine à quelle heure Bambi ? » J’avais bien envie de profiter de cette rencontre imprévue pour faire le point de ces dernières semaines avec lui. Il était arrivé au sein de la Cosa Nostra de façon un peu imprévue. Avec Luca, nous étions de plus en plus méfiants avec les nouveaux. Alors j’avais pour mission de le surveiller et de m’assurer qu’il ne déconne pas. Sinon, cela serait bien dommage pour lui. Depuis le procès avec Jaeden et Dora, les règles étaient de plus en plus stricte. Les nouveaux bien intégrés subissait un serment inviolable pour que nous soyons certains qu’ils ne nous trahissent jamais. Le prix n’était rien de moins que leur vie. Notre réputation était en jeu. Notre père n’admettrait pas une nouvelle déconvenue. Tout était à présent filtrer et refiltrer. La d’Andreas avait notamment été passée au crible il y a peu afin de nous assurer qu’il n’était pas un espion des Giacometti. Rien n’avait été trouvé. Alors je continuais simplement mon rôle de marraine auprès du jeune homme. Mais avec le prénom qu’il avait… impossible de l’utiliser. Bambi était alors venu. Un surnom qui lui collait à la peau, au vu de son histoire…